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Prélude à la gueule de bois [Heidi]

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Anonymous
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Mer 30 Déc - 19:50 (#)



Prélude à la gueule de bois


C’était une journée de merde. Le genre de journée à vous donner envie de vous recoucher, d’hiberner pendant six mois et émerger prudemment, prêt à retourner sous la couette à la moindre contrariété. Très clairement, c’était l’une de ces journées qui donnait envie à Xanthe de 1) brûler une voiture 2) pleurer en avalant un seau de pop-corn 3) aller danser jusqu’à ce que mort s’ensuive, ou bien boire comme un trou et vomir sur les chaussures de quelqu’un. Il fallait dire qu’enchaîner une quasi nuit-blanche, une drague de rue matinale particulièrement lourde, une rupture de café au boulot, un client tyrannique aux exigences démesurées, une pièce antique décevante et même pas magique, avec un appel déprimant du paternel, c’était bien trop pour une personne, même si elle pouvait se dédoubler. Alors après avoir chialé sous la douche pendant une vingtaine de minutes, Xanthe s’était décidée à sortir un peu et sans doute qu’après un peu d’alcool, les visages environnants lui sembleraient beaucoup plus agréables et amicaux. Ce fut donc vêtue de son plus beau short à paillettes et d’un teeshirt de très bon goût « ta main sur mon cul, mon poing dans ta gueule », juchée sur ses talons de quinze centimètres, que Xanthe-la-guerrière partit à l’assaut de Shreveport by night.

Après un passage de quelques heures dans une boîte de nuit qu’elle avait quittée lorsque le DJ avait cru bon de remplacer ABBA par un obscur mix totalement médiocre, la jeune femme avait échoué dans son club de jazz habituel. Là au moins l’ambiance était sympa, les mains baladeuses rares et l’alcool bien moins cher. En plus la trompettiste était bonne, sans mauvais jeu de mot. En plus d’être sa copine préférée. « HEIDIIIIIIIIII ! » Non, ça ne ressemblait pas à Xanthe d’être aussi enthousiaste. Elle était plutôt du genre à faire la gueule au quotidien et lui arracher un sourire relevait de l’exploit. Mais elle avait déjà un sacré coup dans le nez, en témoignait la bouteille à côté d’elle dont le niveau baissait régulièrement et dangereusement. Ses yeux brillants comme ceux d’un chiot qui venait de retrouver sa baballe, un sourire crétin et niais collé aux lèvres, ce fut presque en ronronnant qu’elle parvint à capter le regard de son amie. Un visage agréable et amical, voilà tout ce qu’elle attendait. L’alcool aidant, son humeur s’était considérablement améliorée et nul doute que quelques heures de danse avaient suffisamment maltraité ses pieds pour qu’elle considère qu’un siège passablement confortable tenait du miracle. Que demandait le peuple si ce n’était un fauteuil, à boire et de la bonne musique ?

« Patron, des cacahuètes ! » Et à manger aussi, visiblement. Bien sagement, et grignotant telle un écureuil bien décidé à faire des réserves pour l’hiver, Xanthe attendit que son amie la rejoigne avant de l’étreindre avec force, comme si elle souhaitait lui briser une ou deux côtes pour lui prouver sa joie de la voir. Finalement derrière ses allures de croque-mort aussi aimable qu’une porte de prison, elle pouvait tout à fait se montrer civilisée et même ressentir -grands dieux !- de l’allégresse. Tout foutait le camp ma petite dame, si même Xanthe se mettait à sourire, nul doute que cette soirée allait bientôt basculer dans un chaos total et réjouissant.

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Anonymous
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Ven 1 Jan - 22:59 (#)


Prélude à la gueule de bois
Our favorite jazz club Downtown ft. Xanthe


S
Tu t’es levée tôt aujourd’hui, sans vraiment de raison précise. Treize heures passées de quelques minutes quand tu poses le pied sur le sol jonché de papier à musique froissé, voire déchiré pour les pages les moins chanceuses. Entre retranscriptions manuscrites des solos et tentatives décevantes de compositions originales, tu avances jusqu’à ta cuisine et effectue cette suite de gestes précis et méticuleux que tu as répété des dizaines, voire des centaines de fois et qui ne manque jamais d’effacer pour quelques instants l’air morne imprimé sur ton visage : te servir un bol de tes céréales préférées. En voyant cette scène, il serait difficile pour quelqu’un qui ne te connaît pas de deviner que cette jeune femme de presque 25 ans qui se délecte de cochonneries multicolores est une musicienne confirmée et que le désordre de son appartement n’a d’égal que la minutie et la rigueur dont elle fait preuve dans son métier. D’ailleurs, ce métier, il faut que tu l’exerces ce soir ; tu dois assurer avec un groupe de collègues plus ou moins anonymes l’ambiance dans un bar du centre-ville dans lequel tu as l’habitude de jouer.
De là à dire que tu es en forme, il n’y aurait qu’un pas, mais tu pourrais avouer sous la contrainte que tu ne te sens pas trop mal dans ton corps. Après avoir fini de remplir ton estomac de toutes les couleurs de l’arc-en-ciel, tu t’approches de ta glace pour examiner ton cou et vérifier que la morsure d’hier soir n’est plus pour ta peau qu’un vague souvenir décelable uniquement par les yeux d’un initié. Tout est en ordre, tu peux donc procéder à la suite de ta routine : douche, lecture, entraînement, crise de nerfs et reprise du cycle depuis le début jusqu’à l’heure de partir mettre en pratique ton talent durement acquis.

Tu arrives quelques minutes en avance, une fois n’est pas coutume, et en profite pour faire toutes les choses que tu n’as pas le temps de faire quand tu montes sur scène à l’heure où votre prestation est supposée commencer. Tu prends le temps de sortir ta trompette et de souffler un peu dedans pour réchauffer ses tuyaux patiné sous les regards abasourdis des autres musiciens. Ils se rassurent en te voyant les balayer de ton caractéristique regard assassin ; malheureusement pour eux, c’est toujours toi et tu n’as pas changé. Tu te contentes de leur adresser un simple «  quoi ? » lorsque tu te diriges vers le piano pour t’accorder, provoquant chez ta poignée d’acolytes une série de regards réprobateurs et complices entre eux. Tu t’apprêtes à leur demander ce que tu as de tellement poilant dans une tirade digne des Affranchis quand le patron vous fait signe de commencer à jouer. Ils ne perdent rien pour attendre mais tu n’oublieras pas de leur faire cracher le morceau une fois votre labeur achevé.

Près de trois heures plus tard, tu as oublié. Tu as quitté la petite estrade sous les applaudissements peu zélés d’un groupe de touristes, quelques badauds qui n’auraient pas fait la différence entre vous et un CD mais surtout en entendant le cri presque hystérique d’une personne que tu reconnaîtrais entre mille même si la pénombre t’empêche de bien distinguer son visage depuis ton piédestal. Un instant, tu doutes ; ça ne lui ressemble pas de s’emballer de la sorte, à part quand elle est.. oh. Ça pour une surprise, c’en est une belle : Xanthe est ronde comme une queue de pelle, prétexte parfait pour, comme on dit dans ton jargon, te mettre une giga-race avec elle. Depuis que tu as transformé ton alcoolisme en addiction à la morsure de ta vampire bien aimée, ta consommation d’éthanol, bien que moins fréquente, est devenue autrement plus récréative. La mallette de ton instrument dans la main, tu rejoins finalement ta camarade de beuverie à sa place au comptoir, non sans un léger rictus au coin des lèvres. Tu anticipes déjà comment cette soirée va finir et cette perspective te réjouit au moins autant qu’elle risque de te causer un sacré trou noir demain matin.
En arrivant, tu te rends compte de toute l’ampleur de son ivresse lorsqu’elle t’étreint de toutes ses forces sans que tu puisses lui témoigner une quelconque opposition. Bon, ça ne te déplaît pas tant que cela mais tu es encore loin d’être habituée aux marques d’affection aussi physiques. Aux marques d’affection tout court, en fait. En réalité, tu as déjà du mal à voir la brune qui vient de te relâcher après avoir mis à l’épreuve ta capacité à rester en apnée comme une amie. C’est ce qu’elle est, pourtant, mais ce mot t’effraie, il est chargé d’engagements et de promesses que tu n’es pas certaine d’être capable de tenir. Quoi qu’il en soit, elle a l’air éméchée et tu n’as plus qu’une envie : partager son état le plus rapidement possible.

« Une vodka orange, patron. »

Tu sais pertinemment que le gérant a horreur qu'on l'appelle comme ça, enfin quand c'est toi qui le fait, ce qui rend cette commande innocente incroyablement plus drôle. Tu tires un tabouret et t’assois prestement à côté de l’ancienne serveuse du bar. Tes yeux malicieux plongent dans les siens quelques instants, plissant ensuite les paupières, un air mystérieusement provocateur sur le visage. Tu t’amuses à faire durer ce silence relatif quelques secondes avant de te détendre et engager la conversation.

« Qu’est-ce que tu fiches ici, je t’ai tant manquée que ça ? »

Tu n’attends pas spécialement de réponse affirmative, bien que la négative assènerait un coup vicieux à ton ego. Ca fait longtemps que vous ne vous êtes pas vues, au moins quelques semaines pendant lesquelles tu as eu tout le loisir de te demander comment diable elle et toi avez fait pour vous rapprocher au point d’être capable de tenir une discussion entière et même d’être heureuses de vous revoir. C’est quelque chose d’inouï pour toi et tu es toujours sidérée qu’une telle chose puisse être possible.


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Lun 22 Fév - 21:20 (#)




L'alcool aidant, Xanthe devenait parfaitement fréquentable et, oh miracle, loquace. Si en temps normal lui tirer autre chose que des grognements suivis de monosyllabes s'avérait presque impossible, elle était désormais souriante comme sur une publicité pour dentifrice et câline comme un bébé koala en manque d'affection. Tout ceci avec la poigne digne d'un gorille. Bien éméchée (sinon complètement pétée), la jeune femme regardait niaisement sa compagne dans un silence religieux, répondant à son clignement de paupières très maîtrisé par un gloussement totalement dénué de classe. « Qu’est-ce que tu fiches ici, je t’ai tant manquée que ça ? » Si Xanthe avait eu cinq ans, elle aurait répondu « Tu m'as manqué gros comme ça ! Jusqu'à la lune !», mais non seulement elle avait dépassé la vingtaine depuis belle lurette, mais en plus sa capacité d'abstraction commençait sérieusement à lui faire défaut. C'était suffisamment rare pour être noté, à défaut d'avoir l'alcool joyeux, elle l'avait plutôt violent d'habitude. Hochant vivement la tête -oh grossière erreur, le bar gondolait affreusement maintenant- elle reprit une gorgée du liquide ambré et reposa son verre vide. « Les gens sont cons et insupportables, mais toi je t'aime bien.»

Sourire stupide en coin, regard déjà vitreux et équilibre précaire sur sa chaise, Xanthe avait peu a peu abandonné les lambeaux de sa dignité, se sentant d'humeur à faire des confidences à coeur ouvert. Ce qui, lorsqu'elle aurait repris ses esprits, la mortifierait sans doute autant qu'une véritable opération. Hélant le patron en lui réclamant des amuses-gueules, elle avala une poignée de chips sans plus faire de manière et certainement un bon gros doigt à son éducation bourgeoise. Son paternel aurait hurlé de la voir avec les coudes sur la table, sans parler de son taux d'alcoolémie ou de sa tenue pour le moins originale. Encore quelques heures et elle se retrouverait à gueuler l'Internationale debout sur une table. « Et puis oui, tu me manquais trop. On ne se voit plus.» Larme de crocodile à l'oeil faisant couler son mascara, la jeune femme fixait son... amie ? Oui, sans doute même sa seule amie. Tentant sans doute de l'attendrir avec sa mine de chaton malheureux, elle préféra mettre toutes les chances de son côté en réclamant une nouvelle bouteille au patron et en la poussant vers Heidi. Il valait mieux que la polonaise soit aussi bourrée qu'elle pour toucher sa corde sensible. Sobre elle aimait un poil trop faire semblant de maîtriser la situation, alors que chacun sait qu'à part une certaine sangsue, personne ne maîtrisait rien du tout.

« Buvons à ta santé ! Et... et à... euh... à la mienne !» D'habitude bien plus douée que cela pour porter des toasts (une habitude prise dans la souffrance de trop nombreuses réceptions ennuyeuses), Xanthe avala à nouveau une poignée de chips et l'arrosa généreusement afin de ne pas avoir la bouche sèche. Puis s'étala joyeusement et à moitié sur le comptoir en ronronnant. Elle était bien ici. Un peu comme à la maison. Finalement, c'était agréable d'être en compagnie d'une amie. C'était une chose bien trop sous-estimée dans son milieu. Bon, elle n'avait pas besoin d'en avoir une tonne. Une ça suffisait bien. Pas la peine de donner la possibilité à plus de gens de se foutre de sa gueule une fois l'alcool dissipé. Heidi le ferait sans doute suffisamment. Sauf si elle la rejoignait sur l'échelle de la gueule de bois au stade "bourrée et bien joyeuse". Là on pourrait négocier.


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Mer 24 Fév - 15:41 (#)


Prélude à la gueule de bois
Our favorite jazz club Downtown ft. Xanthe


S
Comme par un réflexe honteux que seule la brunette en face de toi est capable de provoquer, tu esquisses un sourire teinté d’une certaine forme de tendresse, aussi étrange que cela puisse paraître. D’une seule phrase d’une simplicité enfantine, elle est parvenue à résumer un sentiment d’une complexité folle, son état d’ébriété avancée accentuant encore plus le caractère prodigieux de l’exploit. Les gens sont insupportables, c’est un fait avéré ; personne ou presque n’est capable de t’adresser la parole sans déclencher ton courroux impétueux dans les minutes, voire secondes qui suivent. Elle, elle a beau dire ou faire ce qu’elle veut, tes yeux refuseront de la voir autrement qu’avec une curiosité étrange, presque bienveillante. Tu aimerais répondre que toi aussi tu l’aimes bien, mais tu es beaucoup trop sobre pour cela.

Une astuce assez pratique avec Xanthe, c’est qu’il est assez facile de deviner son degré d’alcoolémie simplement en la regardant manger ; c’est un petit truc sans prétention, mais ça te fait plaisir de l’avoir remarqué. Prendre les chips par poignées est déjà assez haut sur son échelle, mais pas tout à fait au sommet : tu l’as déjà vue rater sa bouche et faire semblant de l’avoir fait exprès, c’est ce que tu considères comme son plafond. Au-delà, le risque de regretter le verre suivant est trop important et même toi aussi bien éméchée, tu lui refuseras et lui voleras sans vergogne, mais c’est pour son bien.
Il ne faut pas se leurrer, c’est un geste complètement intéressé. Qu’il arrive quoi que ce soit à cette fille te peinerait d’une manière assez inconcevable et pourtant bien réelle, et c’est seulement pour éviter d’en souffrir que tu veux veiller à ce qu’elle ne dépasse pas ses limites. Uniquement pour cette raison. Tu refuses d’être mue par autre chose que ton égoïsme. Là encore, ta sobriété t’empêche d’assumer la facette tendre de ta personnalité que pourtant tu n’as aucun mal à cacher d’ordinaire. Tu en as honte, un peu, il faut le dire. C’est douloureux pour toi d’admettre que tu te sens bien aux côtés d’une personne alors que toute ta vie a été consacrée à t’éloigner le plus possible de la moindre relation sociale non-violente.

Son intervention suivante finit de t’arracher le sourire qui avait commencé à fleurir au coin de tes lèvres. Elle a raison, tu as l’impression que ça fait une éternité que vous ne vous êtes pas recroisées et tout le monde sait à quel point trouver un partenaire de biture à la hauteur est une tâche complexe de nos jours. Et en parlant de ça, tes yeux brillent d’une lueur nouvelle, presque féline en apercevant  la bouteille qu’elle vient de commander glisser en ta direction. Ça n’augure rien de bon du tout quant à la qualité de ton réveil demain matin, ou après-midi plutôt, mais en revanche, la soirée elle s’annonce bien plus agréable que prévu.

A ses dernier mots, tu lèves ton verre en même temps que le sien et les fait s’entrechoquer dans un tintement aigu synonyme d’une proximité qu’il faudra bien qu’un jour tu acceptes.

« Na zdrowie ! »

Et tu t’empresses de faire disparaître le contenu de ton verre dans l’idée de le remplir à nouveau quelques secondes plus tard. Il n’y a pas une minute à perdre si tu veux rattraper ton amie dans sa course effrénée au coma éthylique, alors tu descends aussi sec les deux doigts de vodka que tu viens de te servir dans une grimace caractéristique de la brûlure de ton œsophage. Tu avais réussi à ralentir un peu, même significativement ta consommation d’alcool ces derniers temps, ou du moins sa régularité, mais ce soir, tu fêtes des retrouvailles alors l’exception est de mise.

« Alors, qu’est-ce que tu deviens ? J’étais presque inquiète de plus te voir dans le coin avant d’apprendre que tu bossais plus ici. »

Tu te hasardes à prendre quelques chips avant de n’avoir le droit qu’aux quelques miettes survivantes de l’ouragan Xanthe. Ta question était sincère, même si en te connaissant c’est une chose pour le moins surprenante ; tu t’intéresses réellement à ce qui se passe dans sa vie, et peut-être les raisons pour lesquelles tu ne l’as plus revue depuis aussi longtemps. Cependant, ta fierté t’interdit de laisser ta dernière remarque sans plus de contexte.

« Enfin, j’ai dit presque, hein. »

Il faut bien que tu donnes l’illusion que tu es autonome et indépendante, sinon à quoi bon sortir en public, n’est-ce pas ? Les yeux commençant déjà à rougir et pourtant pétillant encore de quelques grains de malice, tu la dévisages alors que les enceintes de l’établissement commençaient à diffuser une chanson qui, d’un point de vue extérieur, pourrait donner une idée complètement faussée de votre relation de camarades de murge : You’d Be So Nice to Come Home To, par Julie London. C’est une chanson que tu apprécies tout de même, et tu ne peux t’empêcher, prise d’un élan de confiance et de la certitude que de toutes façons il n’y a que très peu de chances qu’elle ne se souvienne de ce moment, de commencer à la fredonner en remplissant ton verre à nouveau.


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