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Les petites reines (Rayna & Fadia)

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Jeu 1 Avr - 11:31 (#)

Rayna
&
Fadia
les petites reines
T’as qu’à aller au théâtre. » L’accent du sud de la France chante dans les mots de ta tante, dont l’image saccade un peu à travers l’écran de l’ordinateur. Tu reconnais derrière elle les meubles et les photos qui ont fait ton adolescence ; malgré son déménagement, elle a su s’approprier ce nouvel appartement. Tu es heureuse, Fadia, de savoir que tout va bien pour elle, qu’elle trouve son bonheur loin de Marseille, ville que vous chérissez toute les deux.

« Je ne sais même pas s’il y a un théâtre ici. » Tu lui réponds en baillant à moitié, il est aux environs de 11h, et tu viens à peine d’émerger après ta nuit de garde au dispensaire. Encore dans ton pyjama à la couleur sobre, dont le flocage « Ne me parlez pas avant mon café » n’est plus qu’un vestige. Vautrée là, dans ton canapé, un genou entre les bras, tu surfes du bout des doigts jusqu’à trouver le site du Capri Théâtre.

« Allez, zou ! Tu vas t’habiller et aller me voir une pièce, histoire de voir du monde ! » Tu roules des yeux, secoue légèrement la tête, amusée. Malgré la distance, Sarah ne manque pas une occasion de te rappeler qu’elle t’a élevé et que tu as tout intérêt à continuer de l’écouter pour éviter qu’elle ne prenne le premier vol pour la Louisiane pour te remonter les bretelles.

« Bien sûr, eamataa. » Tu sirotes ton café tout en souriant, appréciant cette conversation numérique. Un effort récent, pour renouer, pour ne pas laisser la distance vous faire vous oublier. C’est plus simple à mettre en place quand on ne se trouve pas en zone de guerre, quelle aubaine pour toi.

Elle conclut la conversation, devant se préparer pour recevoir des amies. Toujours la même, tes pensées sont pleines de tendresse pour cette femme tandis que tu quittes les coussins fatigués de ton divan adoré, te préparant pour ta journée de repos.

Perdue au milieu des rayons du supermarché à quelques stations des Kingston Building, tu te dis pourquoi pas, finalement. Le théâtre te fera probablement le plus grand bien ; les places à la dernière minute sont généralement moins chères en plus, donc tu ne te ruineras pas.

Peut-être est-ce dû à la chaleur moite de l’après-midi qui ankylose les Américains, mais l’immeuble est étrangement calme ; alors, tu en profites pour faire une sieste, cachée derrière un rideau qui laisse passer quelques rayons, dans lesquels tu peux voir la poussière voltiger sous l’effet d’un léger vent frais. Tu ne pensais pas ça possible, mais le Mistral te manque, parfois.

Le soir venu, tu prends une douche libératrice, et en profite pour faire ta prière de fin de journée. Tu ignores les codes vestimentaires du Capri, alors tu choisis quelque chose de sobre mais d’élégant, qui n’attires guère l’attention. Une chemise d’un kaki clair, ample au col mao, de longues manches bouffantes, un coton léger et agréable sur ta peau. Tu viens l’enfouir dans un short de couleur kaki sombre, dont tu noues la ceinture intégrée qui vient pendre sur le devant. Devant le miroir, tu souris en te regardant, admirant ta propre beauté, appréciant cette liberté de pouvoir porter ce qu’il te plait sans avoir à te justifier. Au bout de ces longues jambes, tu enfiles de simples derbies.

Dans le bus qui te mènent à Pinecrest, tu ignores les regards, fait mine de ne pas entendre les commentaires qui s’adressent à ta tenue, à ta couleur de peau. Tu sors ce livre, bouffé par le temps, les pages cornées par d’innombrables marques, par la vie que tu lui insuffles.

Le théâtre est bien plus sympathique que ne le laissait suggérer le site. Véritable contre-pieds aux temps modernes, il se dresse fièrement entre les deux immeubles, attirant le regard par sa devanture colorée, aux lettres aguicheuses. De nombreuses salles s’offrent à toi, et tu optes finalement pour une relecture moderne de « Cat on a Hot Tin Roof ». Pourquoi pas, te dis-tu, toi qui adores Paul Newman et Elizabeth Taylor.

Dans la file pour obtenir ton ticket, tu reconnais cette femme blonde ; tu te souviens d’elle, tu l’as rencontré il y a une semaine ou deux. A ce moment-là, tu travaillais au dispensaire, et une femme s’est présentée, en piteux état, battue probablement par son camarade de vie. C’est là que tu as contacté pour la première fois Rayna Rhodes, une juriste faisant partie d’une association de conseil juridique et d'aide aux victimes. Ce n’était pas elle spécialement que tu cherchais à contacter, mais c’est elle qui est venue pour parler à cette femme, à la si triste histoire.

La file se dissipe devant toi, et Rayna Rhodes disparait de tes pensées quand tu achètes ton ticket, effectivement au rabais. La place n’est pas très bonne, mais pour la bouchée de pain qu’elle t’a coutée, tu ne fais pas la fine bouche. Les acteurs passent sur les planches, et tu ries plusieurs fois, parfois, ne saisis pas bien ce qu’ils veulent dire, à travers leurs accents difficiles à comprendre.

Ces moments d’errance, tu en profites pour adresser une courte prière au Tout Miséricordieux, le remercier de t’offrir ces moments de repos, tu lui demandes de penser à cette femme, qui revient dans tes pensées.

En sortant, tu te sens légère, bien plus qu’en entrant. L’idée de Sarah était visiblement la bonne ; tu ne manqueras pas de lui dire, afin de l’entendre te dire « Bien sûr que mon idée était bien ! Je ne suis pas ta tante préférée pour rien ! ».

Sur le parvis du théâtre, tu rallumes ton téléphone, un vieux smartphone incassable, qui a fait le tour du monde avec toi, qui a connu l’allégresse et les rires, mais aussi la peur et les pleurs. Ton estomac grogne un petit peu, et tu réalises que tu n’as rien mangé depuis la veille. Cherchant du regard un endroit où tu pourrais profiter d’un petit repas (le site web stipulait des restaurants au théâtre, mais tu subodores qu’ils seront bien trop cher pour toi), ton regard tombe à nouveau sur Rayna Rhodes, qui sort également du théâtre. Elle n’est qu’à quelques mètres de toi, et après un instant d’hésitation, tu fais un pas en sa direction.

Sa façon d’être, quand vous vous êtes rencontrées, t’a charmé. Sa bienveillance, son attention envers la victime. Tu repenses à ta tante, et son idée de te sociabiliser. C'est vrai que tu aimes bien les gens, toi. Découvrir qui ils sont, leurs histoires. Tu fais partie de ces personnes qui écoutent les autres parler, un don presque perdu par tes contemporains, qui n'attendent qu'une chose : leur tour pour prendre la parole. « J’aimerai bien la remercier. » penses-tu sobrement.

« Excusez-moi… Mme Rhodes ? » Ta voix, aux accents du monde, vient l’arracher de ce qu'elle était en train de faire. « Vous vous souvenez de moi, Fadia, nous nous sommes rencontrées il y a deux semaines, au dispensaire ? »

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Jeu 15 Avr - 19:39 (#)

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Incertaine, Rayna se détailla dans le miroir. Comme à chaque fois qu’elle allait au théâtre, elle passait des heures à choisir sa tenue. Elle savait que les théâtres exigeaient une tenue correcte, un soupçon habillée, mais elle avait toujours peur d’en faire trop malgré le fait que sa garde robe ne lui permettait pas vraiment d’être exubérante.
Finalement, après plusieurs minutes d’hésitation, elle opta pour cette petite robe noire, assez sobre pour être décontractée mais qui pouvait faire un poil habillée si les accessoires suivaient. Elle termina donc sa mise en beauté avant de prendre la direction de Pinecrest.

Une fois dans le bus, elle brancha ses écouteurs et s’évada le temps du trajet. Elle était ravie de pouvoir assister à la relecture de ce livre qu’elle ne connaissait pas. Elle était une grande lectrice, mais elle aimait parfois sortir de la normalité en allant écouter des relectures ou en assistant à des adaptations théâtrales. Niegel son oncle, connaissait l’affection que Rayna portait au monde du théâtre et c’est ainsi qu’il lui avait tout naturellement offert ce billet bien placé pour noël.
Bien qu’elle eut insisté pour qu’il l’accompagne, son oncle avait poliment refusé. Non pas qu’il n’aimait pas le théâtre, mais il répétait sans cesse à la jeune femme qu’elle devait sortir avec les gens de son âge, ses « amis ». Seul problème, Rayna n’avait pas vraiment d’amis.
D’un naturel plutôt solitaire, la jeune femme, malgré son côté humain et sociable n’arrivait pas à se faire plus que des connaissances. Déjà parce qu’elle travaillait trop, entre son boulot à l’Association et les cours de piano qu’elle donnait, mais également parce qu’elle était bien trop polie et réservée. Elle avait toujours peur de déranger les gens, puis, elle était secrète. Elle ne laissait pas vraiment aux gens l’occasion de la connaître, sans doute parce qu’elle traînait trop de casseroles derrière elle pour se considérer comme une « amie géniale ».

Trente minutes plus tard, la jeune femme descendait enfin du bus, non loin du Capri Theatre. La circulation était dense et une énorme masse de population foulait les trottoirs de cette rue animée, comme tous les vendredi soir. Les gens avaient besoin de se détendre et de décompresser de leur semaine de travail stressante et épuisante.
Rapidement, Rayna traversa la rue et s’engouffra dans le théâtre, se mettant dans la file d’attente afin de faire valider son billet. Elle en profita pour détailler les lieux. Il y avait longtemps qu’elle n’était pas venu ici mais rien n’avait vraiment bougé. C’était la raison pour laquelle elle affectionnait le Capri Theatre, il était authentique et semblait traverser les époques sans courber l’échine une seconde.
Après quelques instant à patienter, la jeune femme arriva à hauteur du guichet, fit validé son ticket dans un sourire sincère et s’engouffra dans la petite salle. Pour une fois, ce soir, elle serait bien placée, ce qui était rarement le cas car les billets coûtaient chers et que malgré sa situation relativement confortable, elle ne s’octroyait que très peu de plaisirs luxuriants.

Enfin, la jeune femme s’installa et elle attendit calmement le début de la pièce, profitant de son avance sur l’horaire pour répondre à ses e-mails professionnels. Elle n’avait bien sûr pas à s’occuper du travail lorsqu’elle était en dehors de ses heures de travail, mais elle ne pouvait pas s’en empêcher. Rayna voyait tellement de misère et de désespoir tout au long de ses journées qu’elle estimait pouvoir prendre de son temps libre pour répondre aux urgences et aux problématiques simples que certains clients pouvaient parfois lui soumettre. De toute façon, son travail prenait une grande place dans sa vie, pour ne pas dire la totalité, et elle était très heureuse comme ça.
Finalement, une dizaine de minutes plus tard, la relecture démarra et Rayna coupa son téléphone et oublia le travail l’espace d’un instant. Durant deux heures trente, la jeune femme écouta observa attentivement les acteurs jouer, passa du rire aux larmes et se trouva complètement transportée dans l’univers de la pièce.

A la fin de la représentation, la jeune femme ne s’éternisa pas dans la salle. Bizarrement, elle ressentait toujours une légère angoisse à se retrouver seule dans un si grand lieu où le silence était de maître. Peut-être bien parce que ce calme ambiant la forçait à se retrouver avec ses pensées et lui rappelait qu’elle était désormais bel et bien seule.
Une fois sortie, la jeune femme ne traina pas pour rallumer son téléphone et pour se plonger de nouveau dans ses mails. Quoi qu’elle faisait, Rayna n’arrivait jamais à déconnecter trop longtemps du travail. Mon travail m’achèvera un jour, c’est sur, pensa-t-elle pour plaisanter tout en répondant à un e-mail.

« Excusez-moi… Mme Rhodes ? »

Soudainement, elle tourna la tête, à gauche, puis à droite, avant de faire un demi-tour quasiment parfait et de tomber sur une jeune femme. Immédiatement, Rayna lui adressa un grand sourire. Elle se souvenait de cette jeune femme, elle travaillait au dispensaire et Ray avait eu l’occasion de la rencontrer suite à une prise en charge de victime de violences conjugales.

- Oh, oui, Fadia ! Je me souviens très bien ! Mais je vous en prie, appelez moi Rayna, dit-elle en hochant vivement la tête.

Il avait suffit à Rayna de se faire interpeller pour qu’elle déconnecte une nouvelle fois de son travail et qu’elle fourre son téléphone au fond de son sac. Il était hors de question qu’elle pianote cet engin alors qu’on venait la saluer !
Elle détailla quelques instants son interlocutrice. C’était une très jolie jeune femme : brune, grande mais pas trop, avec un regard perçant qui ne peut laisser personne indifférent. Mais au-delà, de ça, Rayna avait été marquée par la gentillesse de la jeune femme qui était restée avec Mme Carter la victime jusqu’à l’arrivée de Rayna, et qui avait pris le temps de la mettre à l’aise avant de lui laisser un peu d’intimité durant l’entretien rapide de situation. Fadia était ensuite revenue prendre des nouvelles et Rayna avait pu échanger quelques minutes avec elle, se rendant compte que, tout comme elle, Fadia était une jeune femme pleine d’humanité.

- Comment allez-vous ? Vous étiez vous aussi à la relecture ?
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Jeu 6 Mai - 14:35 (#)

Rayna
&
Fadia
les petites reines
Lorsqu’elle tourne la tête, d’abord du mauvais côté, puis te cherchant, le sourire esquissé s’élargit devant cette réaction ; une qui pourrait être tienne. Le sourire qu’elle t’adresse est agréable, d’une énergie si douce. Une douceur qui manque cruellement à ton quotidien. Les sourires comme ceux de Rayna, tu peux compter sur les doigts d’une main les personnes capables d’en produire.

Elle se souvient de toi, et dans cette soirée de Louisiane, tu te sens un peu plus légère. Tu ne saurais l’expliquer, comme personne n’a jamais osé essayer te l’expliquer, mais la candeur dans sa voix te donne instantanément le même sentiment de confiance que lorsque vous vous êtes rencontrées au dispensaire.

La journée avait été longue, éreintante comme à chaque fois. Ta garde aurait dû prendre fin des heures plus tôt, mais comme à son habitude, celle à ta suite manquait à ses devoirs. Alors, tu étais restée, un peu pour l’argent en plus, un peu pour les autres membres du dispensaires, tous aussi fatigués que toi, beaucoup pour ceux qui allaient se présenter dans le besoin. Ils sont nombreux, à venir, simplement pour ce que ta tante appelle la « bobologie » (rien à voir avec une quelconque vie parisienne), mais parfois, il y a besoin d’un peu plus d’attention, d’un peu plus d’intérêt.

C’était le cas de cette femme, qui se présenta ce soir-là. Lunettes de soleil à 22h passé, écharpe alors que démarre l’été. L’anneau à l’annulaire roulant nerveusement autour du doigt à l’aide du pouce. Tu l’as vue instantanément, cette détresse dans le regard, ces gestes hésitants, l’envie de faire demi-tour. Tu as quitté ton espace d’accueil pour t’approcher d’elle.

Ce n’est pas sa faute, répéta-t-elle plusieurs fois, c’est la mienne. Tu as serré la mâchoire, tu as déjà vue la scène, tant et tant de fois. Tu as déjà eu affaire à ces cas-là, qui font partie des pires qui puissent arriver. On te prend souvent pour une jeune femme naïve, incrédule, épargnée. Ils ne savent pas qu’il n’y a pas que le bruit des armes qui te réveille la nuit. Il y a les cris également, les échanges rudes, dans une langue qu’aucun américain ne connait, il y a le geste, la main levée, qui frappe celle qu’il a promis d’aimer. Quand tu poses une main dans le dos de cette femme, pour lui apporter du réconfort, son corps s’écarte par réflexe. Tu as serré la mâchoire, tu as retenu les larmes de fureur. Ce n’est pas de toi dont il s’agit, c’est d’elle.

- Avec plaisir, Rayna. Ton accent roule les lettres tandis que tu réponds à la jeune femme. Outre cette aura réconfortante, tu apprécies sa tenue, son visage. Belle, tout simplement. Le genre de beauté qui obnubile. Tu lui rends son sourire, tout aussi sincère. Je vais bien, merci. J’espère que c’est votre cas aussi. Tu croises les mains, au-dessus de ton téléphone. Oui… Une idée de ma tante, pour me pousser à « sortir plus », m’aérer l’esprit aussi. Vous avez aimé ? Ton anglais est parfait, les mots glissent de ta bouche avec facilité, et ton exode n’est palpable que par les sonorités de ta voix légère.

>> Je ne sais pas si c’est approprié, mais je voulais vous remercier, pour l’autre soir. Beaucoup d’autres ne se seraient pas donner la peine que vous vous êtes donné. Et…

Tu t’interromps, ton ventre émettant un grognement sonore, réclamant son dû pour faire fonctionne ton corps. Sur tes joues hâlées, un rougissement gêné. La surprise qui vient soulever tes sourcils.

- Je… heu… Les mots se compliquent dans ton esprit, ils viennent naturellement en français, puis en arabe. Tu rattrapes le fil de tes pensées, qui déraille. Une subtil façon de mon estomac de me rappeler qu’il faut manger, plus efficace que n’importe laquelle des alarmes sur un téléphone.

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Mer 26 Mai - 9:23 (#)

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Concentrant pleinement son attention sur son interlocutrice, Rayna lui adressa de nouveau un sourire quand cette dernière lui répondit. Elle avait un agréable accent, subtil, certes, mais la jeune femme, en américaine pure souche, savait très bien reconnaitre un étranger d’un américain. De toute façon, ses concitoyens étaient pour la plupart des individus égoïstes et nombrilistes, ce qui n’était manifestement pas le cas de Fadia.

- Je vais très bien, oui, il fait bon, il y a de l’animation, comment ne pas se sentir bien ?, dit-elle d’une voix enjouée.

En l’espace d’un instant, la jeune étrangère sembla gênée et mal à l’aise alors qu’elle expliquait à Rayna être sorti sous les conseils de sa tante. Quel hasard, qu’elles se retrouvent toutes deux à cette représentation, seules et ayant pris la décision de sortir parce qu’on leur avait forcé la main.

- Oh, moi c’est mon oncle qui m’a acheté cette place !, expliqua-t-elle tout en riant. A croire que nos ainés prendront tout le temps soin de nous malgré notre âge.

Elle leva les yeux au ciel et eut une pensée pour Niegel. Dommage qu’il ait refusé de venir ce soir, il aurait adoré la relecture, c’était certain. Et puis au moins, elle aurait peut-être pu passer la soirée en sa compagnie : ils seraient allés au restaurant avant de se gaver de milk shakes comme ils aimaient si souvent le faire…
Rayna secoua la tête afin de chasser ses pensées. Fadia allait croire qu’elle la dérangeait, ce qui n’était pas le cas ; Rayna était juste bien trop souvent dans son monde, incomprise du reste de la société.

- J’ai adoré ! J’ai ri, j’ai pleuré ! En un mot, j’ai été touchée, et c’est ce que je recherche lorsque je viens au théâtre, comme nous tous, j’imagine ?

De plus en plus de mon s’amassait devant le théâtre, comme si souvent. Les entrants se mélangeaient aux sortants, car beaucoup tardaient devant l’établissement afin de commenter la représentation qu’ils venaient voir. Rien d’autre n’avait d’importance dans ce genre de moments et la jeune femme adorait cela. Seule la culture comptait.

Se faisant légèrement bousculer par un homme s’excusa aussi sec, Rayna manqua de percuter sa nouvelle compagnie mais se rattrapa au dernier moment. Heureusement, Fadia ne semblait pas vouloir lui en tenir rigueur et la jeune femme préféra la remercier d’avoir pris en charge cette pauvre Madame Carter.

- Oh mais je vous en prie, c’est mon travail !, dit-elle un balayant sa remarque d’un revers de main. Et au-delà de ça, j’aime aider mon prochain. Je m’occupe encore Madame Carter et, sans pouvoir en révéler trop, cette affaire ne s’arrêtera pas là…

La jeune femme songea rapidement à toutes les démarches entreprises pour aider cette pauvre femme. Elle avait déjà eu de multiples rendez-vous avec elle, avait contacté un détective privé et n’avait pas hésité à donner son numéro personnel à Madame Carter, afin qu’elle puisse la contacter à toute heure du jour ou de la nuit. Elle espérait vraiment que ce dossier irait jusqu’au bout et que toutes les mesures nécessaires seraient prise devant un tribunal.

Subitement, un léger bruit familier se fit entendre. Pour une fois, ce n’était pas son ventre qui gargouillait, quoique qu’elle eut quand même faim, et, voyant rapidement la gêne qui s’installait sur le visage de son interlocutrice, elle lui adressa un petit sourire rassurant.

- Vous savez quoi ? Je mangerais bien quelque chose aussi. On pourrait peut-être diner ensemble ?, la questionna-t-elle poliment. Le théâtre a toujours tendance à m’ouvrir l’appétit !

Agréablement surprise par la douceur de Fadia, Rayna avait envie de profiter encore un peu de sa compagnie. Niegel avait envie qu’elle se fasse des amis, et Rayna voyait en la jeune étrangère le genre de personne qu’elle appréciait côtoyer. Ainsi, sans attendre mais sans se montrer trop pressante non plus, elle se mit lentement en marche avec pour seul objectif de trouver un restaurant pas trop bondé et qui servirait rapidement.
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Mer 2 Juin - 21:53 (#)

Rayna
&
Fadia
les petites reines
Son engouement se transmets facilement. Là-dessus, elle te ressemble un petit peu, douce Fadia. Cette même énergie, cette aura de pureté qui s’étend entre vous deux. Tu ne sais pas ce que c’est, ce sentiment qui creuse sa place dans ton cœur. Peut-être est-ce l’absence de réelles connaissances par ici ; quelques visages familiers, mais rien de concret ; qui te pèse plus que tu ne souhaites l’admettre, et si tu es plus encline à admettre tes propres succès, tu te féliciterais d’être venue parler à Rayna, dont le sourire irradie ton âme.

La coïncidence te fait sourire. Tu acquiesces doucement à la remarque de la jeune américaine. Ta tante n’aura jamais de cesse de vouloir te combler, même depuis l’autre côté de la planète. Tu sais la chance que tu as ; tu as côtoyé des foyers bien moins aimant que le tien, des familles brisées, par les secrets, par les connivences, le sang rongé par la haine. Chaque fois que tu y penses, tes pensées s’accompagnent d’une prière au Tout-Miséricordieux, pour la chance qu’il a eue, de t’accorder des ainés qui t’ont toujours guidé sur le chemin de la vertu.

Le mouvement des yeux de Rayna t’interpelle. Quelqu’un de moins observateur l’aurait probablement raté, mais ce geste, tu le connais, tu l’as déjà vu faire, parfois accompagnée d’un geste des mains, les paumes vers le ciel. Le geste te touche, même si tu ne sais pas à qui pense Rayna, s’il est encore vivant ou simplement loin d’elle en ce moment.

- C’est très joliment dit, et tout à fait exact. commentes-tu du même sourire doux. Tes mains s’agrippent à ton téléphone. C’est peut-être peu, de se tenir là, dans l’entrée d’un théâtre, mais ça représente beaucoup. La preuve, s’il en est, que la ville ne t’a pas complètement rejetée, qu’au-delà des regards en coins, des murmures et des insultes, il existe des âmes prêtes à t’accueillir comme l’une des leurs ; des âmes pleines d’un amour sans préjugé.

A nouveau, l’humilité de cette femme te touche, tandis qu’elle remercie tes remerciements d’un revers de la main, qu’elle n’accepte pas d’avoir à être félicitée d’avoir simplement pu faire son travail. La gêne, ensuite, du gargouillement de ton ventre, dissipé presque aussitôt par cet éclat de gentillesse. Savoir le sort de Madame Carter entre de tel main est rassurant ; que quelque chose fonctionne dans ce système, pour peu que l’on tombe sur une personne réellement intéressée ; pas encore brisée par les mots violents et le désespoir de la tâche à accomplir.

- Avec plaisir.  Tu rougis, légèrement, à l’invitation. Tu n’y étais pas préparée ; pourtant, sans l’ombre d’une hésitation, ta bouche articule la réponse. Les joies nourrissent le cœur, mais ouvrent l’appétit. disait toujours le vieux Saïd, un dicton que tu répètes, dans une autre langue désormais. Le vieil homme aurait apprécié Rayna, son caractère direct et sa manière de rire. Chaque sourire compte. disait également le vieil homme. Je ne connais pas trop le coin, et les restaurants du théâtre me semblent… un peu cher.

Tu emboîtes le pas de l’américaine, doucement, puis d’un rythme plus normal par la suite. Sur ton téléphone, tu ouvres à nouveau la page sur laquelle tu naviguais tout à l’heure. Les restaurants ne manquent pas dans les environs.

- Nous pouvons toujours vérifier, c’est ce que je m’apprêtais à faire avant de vous voir dans la foule. Le premier est juste à l’angle de la rue. Ton regard quitte l’écran vers ta camarade. Un grognement de plus léger accompagne ta phrase, qui fait encore rougir ses jolies joues halées. Tandis que vous marchez en direction du restaurant apparaissant sur le site du théâtre, stipulant qu’il sert des spécialités de Louisiane, tu détournes le regard, vers le reste de la rue. Elle ne désemplie pas, tandis que les visiteurs nocturnes commencent à se mettre en fil pour la prochaine représentation.

La nuit tombe rapidement, quand vient la fin de journée ; et les éclairages prennent alors le relai, donnant à la ville cette ambiance unique des villes du Sud des Etats-Unis. L’air chaud se refroidit à peine, tandis que le voile sombre s’installe. A plusieurs endroits, des terrasses se sont remplies et l’ambiance du quartier te séduit, loin des rues abimées de ton propre logement.

- C’est un joli endroit, ici. dis-tu d’une voix calme, les mains dans le dos, serrées sur ton cellulaire. Vous habitez par ici ? L’espace d’un instant, tu oublies la distance que certaines personnes souhaitent installée ; quelque chose dans ton éducation, dans ton ouverture au reste du monde. La question est intéressée, car Rayna t’intéresse. La bonté qui se dégage d’elle t’enivre ; sa manière d’être te charme. Tu te ne rappelles pas la dernière fois que tu as ressenti ça pour quelqu’un, cette envie, ce besoin, de discuter avec une personne que tu puisses considérer comme une amie.

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