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(Don't) look back in anger • Serguey

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Ven 15 Avr - 18:10 (#)

(Don't) look back in anger
serguey ft. darya


En y réfléchissant, Darya aurait certainement dû s’y attendre. Au réveil, la persistante impression de devoir rester rester couchée aurait peut-être dû lui mettre la puce à l’oreille. Encore le signe d’un terrifiant manque d’instinct qui ne manquera assurément pas de la mener à sa perte.

Talons clinquants sur le sol de cet immeuble au sein duquel elle a l’impression d’être percée à jour pour l’imposteur qu’elle est, la maudite redresse la hanse de son à main de luxe acheté sur un site de seconde main le long de son épaule. Ses doigts manucurés serrent le cuir, ongles s’enfonçant dans ses paumes de main dans une habitude ayant laissé des traces au fil du temps. Dans sa bouche, sa mâchoire se serre mécaniquement de manière périodique. Un, deux, trois.

De l’extérieur, pourtant, c’est une femme élégante, élancée, assurée, qui s’avance dans le hall d’entrée. Lèvres peintes d’un rouge vif faisant ressortir un sourire éclatant, rehaussées d’un grain de beauté ajoutant au charme de son visage. Son maquillage demeure sobre, faisant ressortir le vert de ses yeux, accentué par le chemisier de soie soigneusement coincé dans un pantalon sans un pli. Le carmin de ses lèvres n’est pas assorti à l’ensemble de sa tenue, ceci dit, mais à l’ensemble de lingerie qu’Uther se fera certainement un plaisir de découvrir.

Alors qu’elle s’avance au beau milieu de l’immense pièce, mâchoire contractée au rythme de ses pas, elle tente une nouvelle fois de chasser ces flots de pensées lui coupant la respiration de façon méthodique. Elle repasse dans son esprit encore embrumé par la poudre ingérée la veille dans un vain espoir de trouver le repos les instructions données par son amant. Au troisième étage, deuxième porte à droite, au fond du couloir. Darya refuse de se demander combien de personnes a-t-il déjà reçu dans cet appartement récemment loué à des fins purement stratégiques. Combien de femmes ont-elle déjà dormi dans ces draps. Cela n’a de toute manière aucune importance.

Darya relâche brusquement la pression de sa mâchoire quand elle se rend compte qu’elle a cessé de respirer. Ses ongles enfoncés profondément dans la paume de sa main resserrent leur prise autour de son sac. Elle adresse un sourire chaleureux à l’homme situé derrière le comptoir en passant à sa hauteur. Le pli dessiné entre ses sourcils en apercevant l’inconnu ne tarde pas à être lissé, remplacé par l’apparition d’un sourire détendu qui donne un regain de confiance à la jeune femme. A défaut de pouvoir contrôler sa vie, elle contrôle avec aisance son entourage.

Avant qu’il n’ait pu reprendre ses esprits et secouer l’aura l’entourant suffisamment longtemps pour lui demander la raison de sa visite, Darya s’éloigne. Le “ding” de l’ascenseur lui fait accélérer le pas, suffisamment pour qu’elle parvienne à insérer sa main entre les portes avant qu’elles ne se referment.

Son sourire se fige sur sa mâchoire crispée.

Darya n’est pas peu familière avec les hallucinations qu’ont parfois pu lui provoquer sa consommation souvent trop excessive de stupéfiants. A son réveil ce matin, sa langue pouvait encore sentir sur ses dents les résidus de poudre attestant du manquement à ses résolutions. Il ne lui semble pourtant n’avoir jamais vu apparaître sous ses yeux le mirage d’une personne qu’elle aurait souhaité assassiner.

Plusieurs fois, entre deux cauchemars, elle se souvient avoir rêvé d’enfoncer ses ongles dans ce cou, jusqu’à ce que ces yeux ne commencent à sortir de leurs orbites. Elle aurait donné cher pour pouvoir voir apparaître sur ce visage un éclair de douleur provoqué par ses seules actions.

Le nouveau “ding” retentissant alors que les portes se referment de nouveau la font sortir de sa transe. Sa main les font se rouvrir, une nouvelle fois. Puis, ignorant les persistants avertissements de son instinct, elle s’engouffre dans la cabine, appuyant sur le 3. Son regard fait la navette entre le “4” éclairé et son visage non impressionné, plusieurs fois. Enfin, elle se retourne, lui offrant son dos pour toute distraction. Sa mâchoire se relâche pour se resserrer. Elle aurait très certainement dû oublier ce visage, en deux ans, ainsi que la rage associée à sa pensée. Mais Darya n’a jamais été connue pour son altruisme, encore moins son indulgence.

- Western Hill héberge décidément n’importe qui, ces jours-ci.

Les mots sont soufflés de sa bouche pincée, à volume bas. La main qui n’est pas occupée à se taillader la paume se crispe le long de son corps, son pouce jouant avec la bague ornant son majeur pour ne pas subir le même sort.

Quand la cabine s’immobilise subitement, manquant de lui faire l’équilibre, elle ne s’en incommode pas vraiment. L’ascenseur de son immeuble branlant de Mansfield a toujours du mal à atteindre le deuxième étage, lorsqu’il a la bonté de ne pas être en panne. Darya attend. Impatiemment. Ce n’est que quand la lumière vacille et que rien ne se produit qu’elle tourne finalement le visage vers le pavé de boutons. Par réflexe, son doigt s’enfonce frénétiquement sur la touche de son étage, de plus en plus vite.

Pas de doute. L’instinct n’a jamais été son fort.
 

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Sam 16 Avr - 17:22 (#)

THERE'S A PLACE KEPT IN HELL WITH YOUR NAME ON THE SEAT

Octobre 2020.

La cabine motorisée entame sa régulière ascension vers le dernier étage.
Sa voiture garée au sous-sol patientera tranquillement jusqu'au lendemain, où il épousera de nouveau un horaire diurne auprès de son nouvel employeur.
De retour de déplacement, il n'avait qu'une envie : retrouver le calme du loft dans lequel il venait d'emménager, faire gambader Krissu dans le salon et surtout, dormir au moins dix heures d'affilée. Si tant est qu'il parvienne à trouver le sommeil, ce qui ne risquait pas d'arriver avant le traitement qu'il s'inoculerait dès qu'il franchirait la porte de son appartement. Peu habitué aux médicaments, les précieuses pilules étaient restées dans son vide-poche, oubliées. Une omission pour laquelle il se maudissait, et qui avait rendu le trajet du retour bien plus pénible que l'aller.

Il est à cran, Serguey. Ses poings serrés tentent vainement de contenir les tremblements de ses membres, de son corps en manque. Dans ce genre de moments, il déteste son enveloppe charnelle. Si large, si dense, emplie d'interstices entre lesquels les pulsions se logent et menacent de le faire chavirer. D'apparence inébranlable, son impressionnante carrure n'était en réalité qu'une roche poreuse et érodée par les semaines d'absence. Malgré des rencontres frivoles, ainsi que l'allégresse que lui apportait Hay-Lin lorsqu'ils se voyaient, il ne parvenait pas à l'oublier, elle.
Et quand bien même son cœur aurait guéri de ses meurtrissures, il l'avait dans la peau. Au sens littéral du terme.
S'il avait su que l'absence de morsure vampirique rendait aussi déséquilibré qu'un alcoolique à qui l'on arracherait sa précieuse bouteille, peut-être y aurait-il réfléchi à deux fois. Car pour l'heure, hormis ces foutus cachetons ovales, rien ni personne ne tarissait cette douleur infâme, cette béance qui selon lui ne se refermerait jamais. Il allait souffrir et crever la gueule ouverte, clamser dans un spasme de défaite et de manque de l'être aimé, et personne ne l'enterrerait, car il était trop fier pour en parler à qui que ce soit.
Seul Jake avait décelé l'invisible. Avait compris l'insaisissable. Avait tendu la main à celui qui s'estimait être une cause perdue.

Il soupire lourdement lorsque la cabine s'immobilise au rez-de-chaussée, probablement stoppée par un autre résident avec qui il devra cohabiter pendant quelques secondes de trop. Pour ne pas paraître complètement antipathique envers l'un de ses nouveaux voisins, il clôt les paupières et prend le temps d'inspirer avec force, d'expirer sur la longueur. Sa respiration siffle légèrement par son poumon troué. La douleur se réveille, mais il décide de l'ignorer. Il sera bientôt chez lui, dès qu'il aura surmonté ces quelques instants d'attente en compagnie d'un parfait inconnu.

Lorsque les portes se referment et que la voix féminine le tire de ses pensées, il n'éprouve aucune hâte à rouvrir les yeux.
La remarque acerbe le traverse et ses cils clignent lentement, comme hébété par la gratuité de la pique. La haine qui bouillonne aussitôt dans les quelques mètres carrés n'annonce rien de bon pour la suite. Il claque de la langue pour marquer son agacement, mais se contente de darder le dos qu'elle lui présente d'un regard furieux. Répondre serait une perte de temps. Elle ne valait pas l'énergie qu'il dépenserait à rétorquer une autre remarque acerbe.
Darya Lazarev excellait lorsqu'il s'agissait de lui mettre les nerfs à vif, et ce n'était ni le jour, ni l'endroit pour entamer une joute verbale.

Alors il prend son mal en patience et recule prudemment, jusqu'à s'adosser au fond de la cabine, les prunelles toujours fixées quelque part entre les omoplates féminines. Même si elle lui tourne obstinément le dos, il sait qu'elle devinera le parcours de son regard lorsqu'il s'amuse à la déshabiller des yeux, non pas de désir, mais simplement pour provoquer en elle une réaction excessive. Il ne l'avait pas revue depuis deux ans et pourtant, c'était déjà plus fort que lui : ruiner ce court moment passé ensemble était devenu son objectif immédiat, avant de la laisser filer et rejoindre le troisième étage.
Une pensée fugace le traverse, et il espère de toutes ses forces qu'elle ne réside pas dans le même immeuble que lui. Il n'avait aucune envie de croiser ce détestable faciès chaque semaine, lorsqu'il se rendrait au travail. Ou lorsqu'il rentrerait accompagné d'une femme à son bras. Il l'imagine, avec son sourire narquois et sa moue pincée, ses ongles parfaits et sa tenue impeccable, lancer une remarque désinvolte, une critique acide qu'il devrait justifier auprès de sa conquête nocturne. Cette simple pensée lui arrache un nouveau soupir d'agacement. Décidément, elle avait le don pour ruiner son moral, par une simple apparition fugace. Si un jour il décidait d'arrêter la picole, il lui suffirait de placarder le visage de Darya Lazarev sur les portes de son bar à spiritueux pour engendrer un conditionnement négatif à chaque gorgée.

Lorsque l'ascenseur s'immobilise, il sort de ses gonds et lâche un juron en russe, excédé par la tournure que prend sa matinée de repos.
Dans le genre scénario catastrophe, sur une échelle de zéro à dix, on frôlait la perfection. Pire encore : on pétait le plafond des records et on dansait sur les débris de sa fierté bientôt bafouée. Car nul doute qu'il allait très vite perdre patience, s'ils demeuraient ainsi immobilisés en apesanteur, dans le noir, juste tous les deux – alors qu'il était si près du but !
« Bordel… »
Comme si le huis-clos n'était pas déjà suffisamment pénible, la jeune femme cède elle-même à l'impatience et il la regarde, ahuri, tenter d'enclencher frénétiquement le bouton éteint. Cette fois, il ne peut s'empêcher de rouler des yeux vers le plafond et d'ouvrir la bouche, pour s'exprimer d'une voix grave et railleuse, atterré.
« Excellente initiative, c'est vrai que dans ce genre de situation, il est fortement conseillé de perdre son sang-froid et d'appuyer comme une abrutie sur un appareil MORT. Sinon, ça te viendrait à l'esprit de chatouiller l'interphone pour leur signaler que j'suis coincé avec un cul-serré, et que c'est vraiment pas comme ça que j'envisageais ma journée idéale ? »
Lui-même élégant dans son costard cravate, sa veste pliée sur l'un de ses avant-bras, son vocabulaire contraste sérieusement avec sa mise impeccable.
« Bon, soit tu te décides à appeler cette putain de maintenance, soit tu dégages et je m'y colle, mais va falloir que la pimbêche prenne une décision là. Et me dis pas que t'es claustro, parce que j'te jure que je t'encastre dans le mur si tu commences à chialer. »
Distingué, empathique, solidaire. Serguey Diatlov au service de ces demoiselles en détresse.

(c) AMIANTE

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Ven 29 Avr - 10:23 (#)

(Don't) look back in anger
serguey ft. darya


Le silence est abrutissant. Avant même de se tourner pour croiser le regard de l’homme qu’elle n’avait plus revu depuis deux ans, elle sent la brûlure que son attention laisse sur son corps, de haut en bas, comme si elle n’était qu’un vulgaire morceau de viande. Darya est habituée à se voir réduite de la sorte et a appris à l’accueillir à bras ouverts, au fil du temps. Pourtant, elle bouillonne. Car elle sait que l’étincelle qui brille dans le regard de son voisin n’est pas celle de désir, mais de dédain. Lentement, ses ongles s’enfoncent une fois de plus dans sa paume, jusqu’à percer la peau. Sa main libre, qui matraque toujours frénétiquement les boutons de l’ascenseur pour laisser aller sa frustration reste en suspend quand le silence se rompt, finalement.

Ce n’est qu’alors qu’elle laisse son visage se tourner dans sa direction. Ses yeux le foudroient, vert noyé dans un tourbillon de tourments. Sa mâchoire se serre. Si fort que ses dents s’entrechoquent. Elle rêve de voir ses longs doigts s’enrouler autour de son cou et de serrer. Cette pensée la hante plus que de raison, et pour une fois, Darya s’y laisse aller. Ses ongles laisseraient sans nul doute de longues trainées ensanglantées le long de sa jugulaire. Peut-être la supplierait-il. Elle pense que non, mais elle l’espère. Elle le déteste, car Serguey Diatlov représente l’échec de son existence. Il représente son incapacité, son inutilité. Réduite à l’art des courbes et sensualités, l’américaine s’est enlisée dans le seul aspect de sa vie qu’elle est parvenue à un tant soit peu contrôler. La luxure. Le regard qu’il porte sur elle est pourtant tout sauf envieux.

Le regard de Darya est toujours rivé sur lui, dans un affrontement silencieux qu’il est le premier à briser, de sa voix soulevant les poils sur sa nuque. Lentement, sa main se déplace vers l’interphone, et elle sonne, une fois, sans le lâcher du regard. Elle a rassemblé toute la force qu’elle possède pour ne pas laisser ses yeux dégringoler le long de sa silhouette qu’elle sait couverte d’un costume. Masquant son visage d’un air désintéressé que le monde lui connait, son sourcil se hausse.

- Allons bijou, on s’est levé du mauvais pied?

Sa voix a du mal à cacher la haine qui parcourt ses veines et fait bouillonner son sang. Darya affronte son regard, comme elle l’a toujours fait. Elle n’est cependant jamais parvenue à se défaire de l’élan d’humiliation qui la parcourt à chacun des coups d’oeil du russe. Les longs sifflements de l’interphone résonnent en boucle. Personne ne répond. Elle appuie encore une fois. Les paroles de Diatlov résonnent en boucle dans son esprit, rythmés par de longs bip. Bip. Bip.

Elle prend une longue inspiration, compte jusqu’à trois une nouvelle fois. Dans cette cabine d’ascenseur les isolant du monde, Darya garde son aura pour elle, soigneusement rangée dans les abysses de son organisme. Elle ne lui donnera pas une nouvelle chance de l’humilier en lui retirant la seule chose qu’elle soit jamais parvenue à contrôler.

Quand l’interphone s’interrompt subitement et que le silence imprègne une nouvelle fois les lieux, elle le lâche finalement le regard pour observer le pavé numérique, sourcils froncés. Une longue inspiration parcourt ses poumons, et elle ne relâche la pression de sa paume que lorsqu’elle sent un filet visqueux imprégner ses doigts manucurés. Gardant le poing fermé, elle ferme les yeux. Uther sera furieux de son retard. Son aura ne pourra pas grand chose pour le débarrasser de sa colère.

- Tu comptes faire quelque chose, ou rester là à me dévisager? - siffle-t-elle finalement entre ses dents en rouvrant les yeux dans sa direction. - Contrairement à toi, je n’ai pas ma journée à perdre. Le concept de travail, tu connais? Ou tu t’habilles de la sorte pour sortir les poubelles et te donner l’impression d’exister?
 

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Jeu 19 Mai - 13:47 (#)

THERE'S A PLACE KEPT IN HELL WITH YOUR NAME ON THE SEAT

« Bijou va t'en coller une, si tu te magnes pas. Et t'as de la chance de pas avoir de valseuses, parce que c'est là que j'aurais visé. »
Et elle savait qu'il en était capable, car elle éveillait en lui toute la mesquinerie dont lui-même ne se soupçonnait pas de regorger. A croire qu'elle avait le pouvoir de transformer un homme, de révéler le pire de lui-même. C'était peut-être cela, son véritable don. Car jusqu'à présent, la magie rouge de Darya s'était toujours heurté aux digues imprenables de Serguey Diatlov. Et à en juger par la façon dont elle bouillonnait de colère à chaque fois qu'ils se croisaient, cela ne devait pas lui arriver souvent. Eoghan Underwood lui avait déjà déclaré qu'il était fort, que son mental solide s'érigeait en barrière presque infranchissable face à toute tentative d'invasion. Telle la Russie, personne ne parvenait à le prendre et à renverser le pouvoir établi. Pourtant, il savait qu'il n'était pas invincible et qu'il possédait, comme tout homme, des failles profondes. C'était simplement que Darya ne les avait pas encore décelées, fort heureusement pour lui. Focalisée sur ses échecs, elle n'avait jamais tenté de l'attaquer sur un terrain différent de celui dont ils avaient l'habitude.

L'interphone gémit longuement, dans une plainte sourde qui annonce le pire. Et il ne croit pas si bien dire : malgré l'insistance de la jeune femme, les multiples appels demeurent désespérément sans réponse. Comble de la malchance, le silence emplit finalement de nouveau la cabine, et entre eux résonne l'échec inévitable de la tentative de sauvetage.
Nouveau flot d'injures, lorsqu'il comprend sa condamnation.
Avec quelqu'un d'autre, peut-être se serait-il censuré. Avec quelqu'un qu'il aurait respecté. Et la façon dont il la reluque de son regard mauvais indique tout le contraire.

La joute visuelle s'amorce de nouveau et cette fois, probablement excédée par son impuissance (une de plus) à réanimer la machine, c'est elle qui entame le bal des hostilités.
S'il connaissait le concept de travail ?
Il en rirait à gorge déployée, si le manque et l'addiction ne le torturaient pas en cet instant présent.
Avait-il l'air d'un oisif qui se laisserait porter paresseusement par le courant de la vie, dépourvu du moindre dessein ?
Le prenait-elle pour un incapable, pour l'une de ces sangsues sociétales qui vivent sur le dos des autres ?
Il fulmine.

« J'ai probablement bien plus travaillé que toi dans ma vie. »
Piètre défense, envers la seule femme au monde pour laquelle il ne ressent probablement aucun désir. Elle ne lui inspire que dégoût et rancune. Ce qui ne l'aide pas à conserver son sang-froid.
Néanmoins, il prend le temps d'inspirer, à camper sa position et à s'enraciner dans le sol surélevé. Quelques secondes de silence sont nécessaires à ce qu'il recharge son sarcasme, avant de l'accabler d'une nouvelle déferlante.
« Et puis, tu devrais tenir ta langue. Est-ce que je critique ton travail, moi ? C'est le plus vieux métier du monde, et il est tout à fait honorable. »
Il lui laisse le temps de digérer l'information, armé d'un sourire narquois et faussement désolé.
« Oh ? Parce que habillée comme t'es, tu vas me faire croire que tu fais pas le tapin ? Ta vulgarité est une insulte à toutes les putes de la Terre. »
Elle était bien habillée, pourtant. Mais il la détestait. Trop cintrée. Trop étriquée. Et ce rouge à lèvres… Ainsi aveuglé par la haine, tout devenait prétexte à la critique.

S'il n'agissait pas rapidement, il allait la cogner.
Et elle était le genre de gonzesse à hurler au sexisme et à l'agression à la moindre incartade, alors qu'elle passait probablement son temps à vivre aux crochets des autres.
D'un geste brusque, il l'écarte du bras pour l'éloigner du tableau de contrôle et lui pointe d'un doigt agacé les coordonnées du service de maintenance.
« Même pour lire un putain de numéro de téléphone, t'as besoin d'un mec ? »
Excédé, il tâte sa poche et en extirpe son portable, pour pianoter nerveusement sur le clavier. Et puisqu'il n'y avait pas de raison pour qu'il soit le seul à subir cette entrevue forcée, il enclenche le haut-parleur et règle le son au maximum, dans le simple espoir de faire sortir l'Américaine hors de ses gonds.  

Le smartphone crache une insupportable musique d'ascenseur, et estime le temps d'attente à plus de vingt minutes, car tous ces incompétents de conseillers sont déjà en ligne, mais heureusement, la société de dépannage vous remercie pour votre patience.
Le geste lui échappe : il abat un poing furieux contre l'une des parois de la cabine, à quelques dizaines de centimètres du visage de Darya. Le métal vibre sous la puissance du coup.
Il n'allait jamais la supporter plus de vingt minutes. Pas avec les yeux gonflés de fatigue, le poids du manque, et les tremblements amoindris par la force avec laquelle ses phalanges écrasent le téléphone pour garder contenance.

S'il était raisonnable, il déciderait de s'asseoir pour se contrôler davantage, reprendre son sang-froid et tâcher d'ignorer le plus longtemps possible la nuisible présence.
Mais pétri d'orgueil comme il l'était, rester debout et la jauger de toute sa hauteur lui conférait un sentiment absurde de puissance et de domination. Afin de contenir un minimum sa fureur, il finit tout de même par croiser les bras sur sa poitrine, dans une posture tout sauf accueillante.
Dans une situation comme celle-là, il n'avait que le sarcasme pour l'attaquer et la maintenir à distance, et il était bien décider à en abuser jusqu'à ce qu'ils s'extirpent de cette maudite cabine.
« Tu veux jouer à un petit jeu de patience, en attendant ? Tiens j'ai une idée, action ou vérité ? Allez, je choisir pour toi : vérité. Sur une échelle de un à dix, à quel point t'es vénère que ton don de chaudasse n'ait pas fonctionné sur moi ? »
Foutu pour foutu, autant pourrir la journée de Darya Lazarev en bonne et due forme.

(c) AMIANTE

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