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Le Pacte des loups • Daphné

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ADMIN ۰ Mignon comme Tchoupi, aussi vnr que Moundir : le Loup d'la Vieille (la chair vivante, c'est gourmang-croquang)
Gautièr Montignac
Gautièr Montignac
ADMIN ۰ Mignon comme Tchoupi, aussi vnr que Moundir : le Loup d'la Vieille (la chair vivante, c'est gourmang-croquang)
◖ INACHEVÉ ◗

Le Pacte des loups • Daphné WjqXz0V Le Pacte des loups • Daphné 7dbuIBt Le Pacte des loups • Daphné A4xF6gr

"C'est une histoire de dingue.
Une histoire bête à pleurer."

En un mot : Meursault d'Occident. Sorel d'Amérique.
Qui es-tu ? :
"J'irais bien voir la mer.
Écouter les gens se taire."

◖◗ Homme du pays occitan, dans le Sud de la France. Né au cœur des Pyrénées aux sommets blanchis, entre le soleil et la rocaille du mois de juillet 1898.
◖◗ Loup-garou Bêta condamné à fuir famille et village, jeté sur les voies forestières d'un exil, des frontières d'Espagne aux vallées de Lozère. Voyageur infatigable, jusqu'au Nord de la France et la côte est américaine.
◖◗ Relation d'amour et de haine pour cette France ingrate. Son sang a coulé pour des généraux dont le pied n'a jamais foulé le no man's land de la Grande Guerre. Membre d'un réseau clandestin dans les années 40.
◖◗ Rêveur misanthrope à la philosophie d'un autre temps. Passe sans mal de l'empathie au jugement, de la tolérance au dégoût. Aide lorsqu'il le peut. Tue quand il le doit. Bestiole dans le crâne qui commandite d'étranges désirs.
◖◗ Homme à tout faire : capable de nettoyer les chiottes, de garder un musée, de balayer la rue ou de tenir une caisse. Prédilection pour les postes de serveur, aidé par ses hanches étroites et ses bras solides. Poste d'observation privilégié pour tous les comportements humains et non-humains.
◖◗ Rebut. Incapable de s'adapter pleinement à une meute. Chaque tentative se solde par un échec plus ou moins pénible. Solitaire, se protège derrière la barrière de mensonges qui résistent encore aux outrages du temps. Prétend n'être rien d'autre que la Bête du Gévaudan. S'en convainc parfois, ou bien d'être un descendant.
◖◗ A subi les affres du sang et de la rumeur capable de frapper tous les bourgs et hameaux des campagnes profondes. Accusé de crimes qu'il n'a pas commis. N'a jamais eu l'occasion de racheter son honneur parmi les siens.
◖◗ Amant de Mei Long, poupée chinoise de sang royal. La rencontre entre deux écorchés de la vie, entre deux psychés abîmées, vouées à toutes les folies et aux errances mortifères dans les bois du Maryland.
◖◗ Poursuivi par des flics qui n'ont pas pour habitude de lâcher prise. Connu des autorités américaines depuis les années 70. En cavale permanente. Passé maître dans l'art des identités plastiques, artificielles. Espère trouver à Shreveport l'abri de la dernière chance, en incorporant les rangs de la meute. Tueur de flics et de femmes. Traqueur traqué de Medea Comucci.
◖◗ Mélancolique. Dans ses bons jours, capable de déceler la beauté dissimulée derrière tous les aspects de l'existence. Amoureux d'Histoire et de littérature, lecteur infatigable de Camus et de Céline.
◖◗ Dérangeant. Par ses regards perçants, par ses paroles sans filtre, par ses rires grinçants : inadapté, mais sympathique, si son interlocuteur s'y prête.

◖BÊTE DU GÉVAUDAN◗

Le Pacte des loups • Daphné S6v5sWR Le Pacte des loups • Daphné N1Hqv8C Le Pacte des loups • Daphné TlIINL9

"L'a pas tellement changé la France.
Passent les jours et les semaines,
Y'a qu'le décor qui évolue.
La mentalité est la même.
Tous des tocards, tous des faux culs."

Facultés : ◖◗ Faiseur d'histoires. Capable d'inventer mythes et récits sans effort. Charmant ou effrayant tour à tour. Se réinvente sans cesse, personnage protéiforme.
◖◗ Passé maître dans l'art de dissimuler un corps et d'en ôter la vie. Tous les moyens sont bons.
◖◗ Sait comment survivre face au froid, à la pluie, à la grisaille et à la brume, aux mers, aux monts et aux coups bas. Aux morsures, aux traîtrises, aux caresses, aux promesses.
Thème : Le Fleuve ◖◗ Noir Désir
Le Pacte des loups • Daphné L4AOxKs
◖MINDHUNTER◗

Le Pacte des loups • Daphné M70Ex1d Le Pacte des loups • Daphné IfwWWwA Le Pacte des loups • Daphné QeVIwzX

"Je vais les rues je vais les lieux où on ne m'attend pas. Ceux que je croise au fond des yeux, non, ne me voient pas. Je parle à des gens comme moi qui n'ont l'air de rien. Des esclaves en muselière qui n'en pensent pas moins."

Le Pacte des loups • Daphné WdHxnMJ
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Mer 27 Avr - 18:18 (#)


The Vote
Juin 2021.
Kisatchie National Forest, frontière nord.


Ce n’est pas la pleine lune, qui l’a amené à rôder. La pleine lune ne viendra pas avant la fin du mois.
Sous les pattes vigoureuses, on entend à peine l’herbe qui murmure.
La sorgue n’est pas encore très avancée.
Quelques oiseaux de nuit jouent les couche-tard, quelques chouettes et hiboux cernent avec attention la silhouette du loup qui passe, qui trottine pour mieux s’arrêter, parfois.
La truffe s’enfouit dans la terre, souffle plus ou moins bruyamment en retour, hume les milliers de traces qui s’épandent, ici. Les simples humains ignorent comment l’univers regorge de tourbillons olfactifs vertigineux. Pris par cette folie des grandeurs, il est aisé pour le garou de croire qu’il pourrait tout sentir, devenir fou de ne pas arriver à déterminer quelle piste suivre en premier.

Il sent tout.

Il renifle les traces de quelques campeurs, randonneurs amateurs profitant des beaux jours de juin, et qui sont passés par là. L’un d’entre eux a laissé derrière lui des remugles d’essence. Une autre, d’un parfum de bonne qualité, probablement français. Leurs habits fraîchement lavés ont mis du temps à s’imprégner des senteurs forestières, et l’amande douce de la lessive s’est déposée sur quelques feuilles que leurs mollets ont effleurées. Il remarque les traces laissées par des chaussures solides, dont les semelles lui semblent plus adaptées aux reliefs des Appalaches qu’au terrain plat de la Louisiane. Beaucoup de précautions pour rien.

Sa progression se poursuit.

Un peu plus loin, c’est le sang qui l’attire. Oui, quelque chose a saigné là. Il bondit tout en souplesse par-dessus un buisson de petite taille, s’empressant d’aller quérir les indices, tandis que le museau fouaille. Un lapin. C’est un lapin qui s’est fait béqueter. Il tombe sur les restes d’un squelette fièrement rongé. L’œuvre d’un renard, à n’en pas douter. Le meurtre est récent. Il date sans doute de la tombée du soir. Les premiers moucherons ont largement eu le temps de se déposer sur les ossements apparents, mais les œufs des mouches, eux, n’écloront pas avant plusieurs heures encore. Peut-être un jour ou deux.

Le loup traîne. Il repart. S’arrête. Écoute. La pluie légère qui est tombée au crépuscule a laissé la place aux nuages plus cléments, et toute la forêt respire l’humus, le vert, le terreau fertile propice au berceau, à la vie comme à la tombe de toutes les créatures qui cohabitent dans les parages. Ce n’est pas dans ses habitudes, d’errer ainsi sans but. Ou du moins, pas dans cette région du monde. C’est simplement qu’il piétine. Tout d’un coup, sa volonté vacille, et le voilà plus du tout certain de pouvoir atteindre son objectif. Il fixe l’horizon. Le loup est lucide. La frontière avec le territoire de la Meute n’est pas loin. Quelques centaines de mètres à peine. S’il veille soigneusement à rester de l’autre côté, étranger, c’est parce qu’il s’est enfin décidé à tâter du côté d’un clan longtemps boudé, longtemps craint, longtemps considéré comme à ignorer. Cela valait mieux. À l’époque. Mais le temps file. La solitude pèse. L’épée de Damoclès plane. Ne faudrait-il pas qu’il essaye ? Le problème avec les meutes, c’est qu’elles ont mauvais caractère. Elles ne tolèrent pas l’hésitation. Si on veut y entrer, il faut que le cœur s’y soit résolu. Or, le sien est encore loin du compte. Vagabond, solitaire, trop habitué à se voir rejeté ou à vouloir fuir de lui-même cette famille recomposée, il conserve de méchants souvenirs, et connaît trop bien son propre tempérament pour ne pas savoir dans quoi il met les pieds. Un Bêta comme lui n’a rien à apporter à une Meute bien organisée, si ce n’est tous les problèmes que le mandat contre lui pourrait leur attirer.

C’est une mauvaise idée.
Et pourtant, il ne se résout pas à l’abandonner.
L’animal piétine toujours. Il ne perçoit pas les fragrances d’un autre loup. Sa raison l’aide à ne pas être dupe : il pourrait se laisser tromper par l'illusion : celle de se trouver comme seul au monde, mais la Kisatchie forest ne ressemble en rien à celles du Maine, bien plus terrifiantes. Rien ne pourra jamais concurrencer les forêts du Maine. Non. Celle-ci est amicale. Malgré sa relative proximité avec Shreveport, tout son bestiaire, toute sa folie, toutes les créatures malignes qui y pullulent, il croit déambuler dans ce qui ressemble à un petit havre de paix. C’est un endroit idéal pour établir le Caern, il ne peut le nier.

Il hésite une dernière fois. Son épais pelage d’un gris clair ondule au gré du vent dans les fourrés, faisant chanter les frondaisons, ébouriffant les plumages. L’or des deux billes luit quelques secondes de plus. Les babines, les pattes et le ventre pâles se distinguent encore un peu dans cette position. Puis, il fait demi-tour. Il renonce. Il craint de tomber sur un semblable agressif. Plus que le reste, il redoute la bastonnade d’un Alpha excessif. Il s’est souvent retrouvé pris à parti, contraint de se soumettre. Pas cette nuit. Il lui faudra retrouver du courage, lui qui pourtant se croyait prêt à affronter ses peurs, au bout de plusieurs mois passés à vivre en Louisiane.

Il repart, digne, avant d’avoir à le faire la queue entre les jambes.
Le loup ne possède pas l’ego de « son » humain.
Il se fiche, en réalité, de préserver son orgueil. Mais il tient à sa peau. Celle-ci vaut désormais trop cher pour se résoudre à la sacrifier aussi stupidement. Tant qu’il n’est pas certain, au fond de lui, du bienfondé de sa décision, il ne pariera pas sur la réussite d’une intégration réussie, qu’il s’agisse d’eux ou de lui.
Il galope, espérant s’éloigner assez vite pour gagner le côté sud. Peut-être se laissera-t-il aller à chasser un ou deux lapins, lui aussi.

Peut-être que…


CLANG !


Le lycan est tombé, en même temps qu’un aboiement ponctué de couinements déchirants n’explosent dans l’air. Il pourrait céder à la panique totale, mais ce serait sans compter sur la douleur qui lui broie la patte, là où deux mâchoires de métal se sont refermées sur la cuisse du malheureux. Il tire. Une fois. Mais la brûlure le fait geindre encore. Il comprend rapidement : plus il tire, plus la douleur augmente. Le poison-aconit. Sans attendre, il entreprend plusieurs tentatives pour se libérer de l'étau. Peine perdue. Chaque fois qu’il veut approcher la gueule de la plaie, comme pour espérer grignoter la chair et se dégager, les vapeurs libérées par le dispositif savamment confectionné l’obligent à reculer.

Il est coincé.
Tétanisé par le choc, sa grande carcasse métamorphosée sous Ferus tremble, et c’est bientôt une autre toxine qui se répand dans les veines du change-forme, plus efficace encore. Le peur. Une peur du chasseur, une peur presque similaire à celle qui hantait les siens, encore un siècle plus tôt. La peur du loup. La peur de la créature tapie à flanc de montagne, leur ravissant les bêtes à peine nées, les affaiblies, les malades, les isolés. Combien de récits mettant en scène la mort d’un berger, écoutés au coin du feu ? La peur du loup n’est jamais morte, dans les Pyrénées. Ce n’est qu’au fil des ans, à force de transformations forcées, qu’il a fini par comprendre cette aversion ou terreur réciproque.

Parfois.  

Car il peut y avoir bien pire que de se faire rosser par un Alpha mal luné.
Il peut y avoir la science des hommes, tueurs de monstre dans son genre.
Le visage de Medea l’effleure à peine, tout comme celui de la chimère-Pasua. Il ne réfléchit plus.

Il appelle les siens, de la seule et unique façon possible.
Il hurle.

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Le Temps qui reste

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When witches don't fight, we burn
Daphné G. Calabrezzi
Daphné G. Calabrezzi
When witches don't fight, we burn
"❀ I'VE GOT THICK SKIN ❀"

"Be nice with plants, in the end, they eat you"

Le Pacte des loups • Daphné Z58WISI Le Pacte des loups • Daphné DJvbXfY Le Pacte des loups • Daphné LKwrOxC

En un mot : Blossom.
Qui es-tu ? : ❀ Italienne naturalisée Américaine. Elle débarque sur le sol américain à 8 ans, accompagné de son jumeau et de sa mère.
❀ Gitane. Elle n'a toujours connu que ça. Élevée par sa tante autant que par sa mère et les autres habitants du camp, elle leurs doit tout et elle le sait bien.
❀ Maternelle. Elle a cette tendance à prendre tout le monde sous son aile. C'est comme ça qu'elle se retrouve avec l'apprentissage d'Anaïs à sa charge.
❀ Spirituelle. Elle respecte profondément la terre, à la fois mère de son don et outil, elle se sent mal si elle reste trop longtemps éloignée d'une zone de verdure.

"❀ AND AN ELASTIC HEART ❀"


Le Pacte des loups • Daphné OtKezjM Le Pacte des loups • Daphné UC3L3ii Le Pacte des loups • Daphné Y4uiaVX

"When twins are separated, their spirits steal away to find the other."

Facultés : ❀ Chamane, magie rouge.
❀ Acrescence phytokinésique ❀ : Daphné à la capacité d'influer sur la croissance des végétaux, en insuflant une quantité de magie dans la plante, elle peut la faire pousser bien plus rapidement, stopper sa croissance (ou sa maturation dans le cadre d'un fruit ou d'une fleur), ou la ralentir. Elle peut ainsi faire pousser et maintenir en vie des essences qui n'aurait jamais pu s'épanouir sous le climat Louisianais.

❀ Communication avec la Terre ❀ : Daphné est capable, en se mettant en transe, d'obtenir des informations sur le lieu où elle se trouve, grâce à une forme de communication avec le sol.

❀ Vargamor ❀ : Elle est capable d'effectuer tous les rituels nécessaire au bon fonctionnement de la meute, de l'invocations des Munins, à la transmission du Loup durant la grossesse.

❀ Très douée pour les potions et les baumes de soins, elle possède aussi une vaste connaissance des rituels propre aux Comanches ayant effectué son apprentissage avec eux.

Thème : Elastic Heart - Sia
"❀ I'M LIKE A RUBBER BAND ❀"


Le Pacte des loups • Daphné 1m6nZmN Le Pacte des loups • Daphné QAzD2PO Le Pacte des loups • Daphné U2AoZ4H

"Until you pull too hard."

Pseudo : Akhmaleone
Célébrité : Emilia Clarke
Double compte : Lilas Hirsch & Archimède O'Connell & Maria Parado
Messages : 1034
Date d'inscription : 27/05/2018
Crédits : Corvidae (Ava) Pando (Icon)
Jeu 28 Avr - 2:17 (#)


( Le pacte des loups )


Le son léger de son rire semble, à la fois, fuser jusqu’aux étoiles par-delà les frondaisons et s’enfoncer dans la terre, jusqu’aux racines des arbres qui les entourent. Sa main s’abat, plus pour rire que pour blesser, sur le bras du jeune homme qui s’adresse à elle et elle secoue la tête en le regardant avec tendresse. « Esteban, non seulement, j’ai presque l’âge d’être ta mère, mais en plus, tu connais mon avis. » Elle arque un sourcil, une hanche cambrée vers la gauche, la paume de sa main droite reposant sur l’angle de celle-ci. « J’vous ai tous trop vu à poil, dans tous les sens du terme, pour avoir envie de vous. Et, s’il te plaît, ne me force pas à te rappeler la fois où j’ai dû te recoudre l’aine. » Il ne s’agit que d’une demi-vérité, la forme lupine des membres de la meute ne l’ayant jamais réellement dérangée, mais il n’a pas besoin de le savoir. Le gamin, même pas encore vraiment majeur, baisse la tête en ronchonnant. La main de Daphné se fait douce sur son bras, tendre, maternelle. « Pourquoi tu n’essaies pas avec une des louves, tu sais qu’elle te trouve mignon pourtant, j’suis bien trop vieille pour toi, mon chat. » Il hausse les épaules, remuant la terre d’un coup de pied, pas vraiment rageur, surtout dépité. « Elles sont pas comme toi. » La Vargamor fronce légèrement les sourcils et incline la tête sur la gauche le vent léger, maintenant que la pluie s’est enfuie, agitant quelques mèches autour de ses traits. « Comment ça ? » Elle souffle sur la mèche qui vient recouvrir son œil gauche en l’écoutant déblatérer une explication qui lui tire un sourire. « Bah… Toi t’es une femme, déjà. Une vraie. » Le regard de l’adolescent roule, appréciateur, sur la petite silhouette couverte d’une robe légère en coton crême. « Pis, t’es puissante. Pour de vraie, j’t’ai vu soigner, et faire tous tes trucs de chamanes, c’est cool. Et c’est encore plus cool quand tu pshiouuu et que tu fais pousser des trucs. » Il s’agite, l’adolescent presque adulte, ses mains faisant de grands gestes, imitant maladroitement les mouvements accompagnant les incantations de l’arcaniste durant ses rituels. Elle pouffe derrière sa main, Daphné, ne voulant pas le vexer outre mesure. « C’est peut-être cool, mais je suis désolée de t’annoncer que je ne suis pas intéressée et qu’en plus ce serait parfaitement illégal. Maintenant file, j’pense que ta mère doit t’attendre, zou ! » Elle le renvoie vers le foyer maternel d’un petit mouvement de main, le regard énamouré du jeune homme lui assurant un remake de la conversation présente.

Elle se retourne en soupirant, ses pieds nus s’enfonçant dans l’humus humide. Elle va devoir en discuter avec Luisa, sa mère, et avec Joaquin. Esteban est un bon garçon, un Bêta tout ce qu’il y a de plus sain au cœur de la Meute, mais ses avances commencent à se faire de plus en plus récurrente et s’il refuse d’entendre raison, l’Ulfric devra s’en charger. Une main se glisse dans ses cheveux, repoussant les mèches chocolat en arrière avant qu’elle n’avance, poursuivant son exploration. Cette nuit, elle a décidé de s’assurer de la sécurité des barrières qui entourent le territoire de la meute. Régulièrement, elle s’accroupit et récupère au creux de sa paume un gland, une jeune pousse, une fougère dont elle utilise l’énergie pour renforcer le dôme d’enchantement qui se tisse autour de la zone, protégeant les loups des intrusions et les visiteurs de la forêt des attaques lors des pleines lunes. Le bout de ses doigts semble vibrer légèrement quand elle murmure les paroles en comanche, qui vienne lier sa magie à celle déjà présente. Le crissement de ses paumes se frottant l’une contre l’autre pour en retirer la poussière qui s’y est accumulée résonnerait presque dans la quiétude.

Elle tend l’oreille en percevant quelques brindilles craquer et tourne la tête pour croiser le regard d’un de ses loups. Alma. La fourrure de la louve semble briller d’une lueur interne sous celle des étoiles et Daphné incline la tête dans sa direction. La louve s’approche lentement, frottant sa grande tête contre la cuisse nue et l’avant-bras de la chamane avant de lui lécher la paume. Elle rit doucement et lui offre une caresse sur le dessus du museau avant qu’elle ne caracole vers le cœur du territoire. La scène est familière, mais Daphné a l’impression qu’elle n’en prendra jamais l’habitude. Il y aura toujours quelque chose de magique dans la vision d’un garou sous sa forme férus. Elle ne les craint plus, plus depuis qu’elle fait partie de la meute, mais les autres formes restent toutes plus ou moins impressionnantes, tandis qu’il y a un petit quelque chose de magique dans la vision d’un loup ne la fuyant ou ne l’attaquant pas. Les Bêtes la connaissent désormais aussi bien que ceux qui partagent leurs corps et aucun accident n’a eu lieu depuis longtemps. Son cœur se serre en repensant à Thomas, tué peu de temps après les événements d’Halloween quand, malgré l’état d’épuisement dans lequel elle s’était plongée pour tenter de les protéger, ses efforts n’avait pas été suffisant. La pleine Lune suivante avait été violente, bien plus que d’ordinaire et ils avaient perdu un des leurs, un jeune. Elle déglutit, la pulpe de ses doigts venant reposer contre sa gorge dans un geste réflexe et rassurant. Une prière silencieuse est offerte aux Anciens, priant une fois de plus pour assurer la libération complète des deux esprits perdus cette nuit-là. C’est dans ce pseudo silence, dans cette fausse quiétude mêlée du poids du deuil que le premier cri retentit. Elle sursaute et tend l’oreille, cherchant à percevoir l’origine du bruit, aux aguets. Est-ce l’un des leurs ? Un renard ? Elle se crispe, le corps tendu à l’extrême, les oreilles grandes ouvertes.

Quand le premier hurlement retentit, elle fonce, plonge de l’autre côté de la barrière de protection et s’enfonce dans les bois sans réfléchir. Pieds nus, elle cavale sur les branches, les feuilles et la terre encore humide. Elle renifle, s’arrête et tend l’oreille, comme si ses sens, purement humains, avait la moindre chance de l’orienter. Il s’agit d’un loup, clairement. Elle fait demi-tour en courant, cherchant le visage familier de Joaquin au cœur du groupe qui l’entoure. Le feu brûle haut et fort, juste assez pour que le crépitement ne la fasse serrer les dents. « Joaquin ! Un des nôtres ? » L’Alpha tend l’oreille, observe la foule autour de lui. « Alma ?» « Non, elle est revenue juste à l’instant. » Il tend une main vers elle, certainement dans le but de l’empêcher d’aller à la poursuite de l’animal blessé qui hurle à la mort, appelant à l’aide. « J’y vais. » Son ton n’accepte aucun refus et l’Ulfric fronce les sourcils, mais accepte sa décision. Elle est des leurs, mais contrairement au reste d’entre eux, elle ne dépend pas de son autorité directe, ses décisions sont les siennes. « Fais attention à toi. » « Toujours. » Elle reprend sa cavalcade et s’arrête à nouveau une fois la frontière du territoire passée. Inspirant profondément, elle allume un flambeau de sauge qu’elle plante près d’elle, inspirant à plusieurs reprises l’odeur entêtante de la plante séchée. Ses paumes s’enfoncent dans la terre, ses doigts aussi et presque instantanément, elle perçoit la plainte du sol. Sale. Répugnant. Terrible. Intrus. Avec un haut-le-cœur, elle s’extirpe de son engourdissement et court sans réfléchir en direction du bruit. Ce n’est pas la créature qui écœure la Mère de Tout, c’est la raison de sa souffrance.

Elle pile en jaillissant d’un buisson, s’arrêtant net devant la scène qui lui fait face. Sa main se porte à ses lèvres et elle retient le cri de douleur qui menace de s’échapper de sa gorge. À environ cinq mètres d’elle, un magnifique loup gris se tord de douleur, la gueule levée haut vers le ciel, le souffle court entre deux hurlements à la mort. Sa fourrure, souillée d’écarlate au niveau de la cuisse, frémit sous les spasmes qui agitent ses muscles et Daphné ne retient pas l’exclamation de colère qui lui échappe en posant les yeux sur le piège. Un piège à loups. En argent, probablement. Il n’y a pas de loups dans la région, si on omet les siens. Elle s’approche davantage, jusqu’à ne laisser que deux mètres entre elle et la bête. Elle s’accroupit, les mains ouvertes, paume vers le haut, en évidence et elle parle. « Eh… Je peux t’aider. Je sais que ça fait mal, je sais. Mais je peux t’aider, j’ai de quoi faire, là-dedans. » D’un petit geste de la tête, elle indique la sacoche qui pend contre sa hanche. « Je peux retirer le piège et je peux te soigner, d’accord ? Je sais le faire. » Elle ne sait pas s’il connaît les traditions, s’il a déjà fait partie d’une meute, s’il a déjà été protégé par un arcaniste avant. « Je suis chamane, c’est moi qui aide la Meute. Si tu ne me mords pas, je promets de te guérir. Mais si tu me mords, je ne pourrai plus rien faire pour toi. » Sa voix n’est qu’un chuchotis dans l’obscurité, mais elle sait que l’ouïe de l’animal lui permet de l’entendre. Elle sait que derrière ses yeux à l’intelligence brillante, l’esprit de la Bête est capable de discerner l’ennemie de l’amie. Elle sait aussi, qu’elle sent le loup. Alma l’a marqué un peu plus tôt et elle les côtoie suffisamment souvent sous leurs formes animales pour savoir qu’elle doit puer le lupin à des kilomètres à la ronde. Elle se tord les mains en le regardant, l’implorant du regard. « Laisse-moi t’aider. »






( Pando )
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ADMIN ۰ Mignon comme Tchoupi, aussi vnr que Moundir : le Loup d'la Vieille (la chair vivante, c'est gourmang-croquang)
Gautièr Montignac
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Qui es-tu ? :
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Écouter les gens se taire."

◖◗ Homme du pays occitan, dans le Sud de la France. Né au cœur des Pyrénées aux sommets blanchis, entre le soleil et la rocaille du mois de juillet 1898.
◖◗ Loup-garou Bêta condamné à fuir famille et village, jeté sur les voies forestières d'un exil, des frontières d'Espagne aux vallées de Lozère. Voyageur infatigable, jusqu'au Nord de la France et la côte est américaine.
◖◗ Relation d'amour et de haine pour cette France ingrate. Son sang a coulé pour des généraux dont le pied n'a jamais foulé le no man's land de la Grande Guerre. Membre d'un réseau clandestin dans les années 40.
◖◗ Rêveur misanthrope à la philosophie d'un autre temps. Passe sans mal de l'empathie au jugement, de la tolérance au dégoût. Aide lorsqu'il le peut. Tue quand il le doit. Bestiole dans le crâne qui commandite d'étranges désirs.
◖◗ Homme à tout faire : capable de nettoyer les chiottes, de garder un musée, de balayer la rue ou de tenir une caisse. Prédilection pour les postes de serveur, aidé par ses hanches étroites et ses bras solides. Poste d'observation privilégié pour tous les comportements humains et non-humains.
◖◗ Rebut. Incapable de s'adapter pleinement à une meute. Chaque tentative se solde par un échec plus ou moins pénible. Solitaire, se protège derrière la barrière de mensonges qui résistent encore aux outrages du temps. Prétend n'être rien d'autre que la Bête du Gévaudan. S'en convainc parfois, ou bien d'être un descendant.
◖◗ A subi les affres du sang et de la rumeur capable de frapper tous les bourgs et hameaux des campagnes profondes. Accusé de crimes qu'il n'a pas commis. N'a jamais eu l'occasion de racheter son honneur parmi les siens.
◖◗ Amant de Mei Long, poupée chinoise de sang royal. La rencontre entre deux écorchés de la vie, entre deux psychés abîmées, vouées à toutes les folies et aux errances mortifères dans les bois du Maryland.
◖◗ Poursuivi par des flics qui n'ont pas pour habitude de lâcher prise. Connu des autorités américaines depuis les années 70. En cavale permanente. Passé maître dans l'art des identités plastiques, artificielles. Espère trouver à Shreveport l'abri de la dernière chance, en incorporant les rangs de la meute. Tueur de flics et de femmes. Traqueur traqué de Medea Comucci.
◖◗ Mélancolique. Dans ses bons jours, capable de déceler la beauté dissimulée derrière tous les aspects de l'existence. Amoureux d'Histoire et de littérature, lecteur infatigable de Camus et de Céline.
◖◗ Dérangeant. Par ses regards perçants, par ses paroles sans filtre, par ses rires grinçants : inadapté, mais sympathique, si son interlocuteur s'y prête.

◖BÊTE DU GÉVAUDAN◗

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◖◗ Passé maître dans l'art de dissimuler un corps et d'en ôter la vie. Tous les moyens sont bons.
◖◗ Sait comment survivre face au froid, à la pluie, à la grisaille et à la brume, aux mers, aux monts et aux coups bas. Aux morsures, aux traîtrises, aux caresses, aux promesses.
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Le Pacte des loups • Daphné M70Ex1d Le Pacte des loups • Daphné IfwWWwA Le Pacte des loups • Daphné QeVIwzX

"Je vais les rues je vais les lieux où on ne m'attend pas. Ceux que je croise au fond des yeux, non, ne me voient pas. Je parle à des gens comme moi qui n'ont l'air de rien. Des esclaves en muselière qui n'en pensent pas moins."

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Mar 10 Mai - 3:45 (#)


The Vote
Qu’il est complexe, le chant des lupins.
Les humains ne distinguent qu’une ou deux nuances parmi les gammes hurlées à la nuit.
À l’image de tout l’univers olfactif dont ils ne soupçonnent pas la richesse, leur ouïe n’est pas davantage affûtée.
Ils ne saisissent pas les inflexions de voix, de cordes, les mélodies qui portent par-delà la canopée la détresse de l’animal piégé.

Lorsque le loup hurle, c’est tout son être qui tremble. Toute sa volonté paraît devenir solide, aussi tangible que l’énergie physique d’un choc violent. Elle se ramasse, se propulse, s’éjecte par la gueule du garou. Quand le silence retombe, après, bien après que les dernières ondes de son n’aient fini de se répercuter aux alentours, le courage manque. Le museau se fait bas, les yeux jaunes peinent à masquer leur affolement. Il ne parvient pas à lutter contre ce sentiment de solitude par trop bien connu, et que même ainsi, à déambuler seul dans la forêt, il ne ressentait pas avant de se faire attraper. Il éprouve ce que de nombreuses proies du monde sauvage ont vécu, avant la fin ; cette certitude ancrée dans les gènes du gibier aux abois, convaincu que le reste de sa horde, de sa meute, du troupeau, continuera d’avancer droit devant, et tant pis pour celui qui est resté derrière. La survie du groupe prime toujours avant celle de l’individu. Il n’y a que l’Homme pour, parfois, s’évertuer à trahir une règle souvent ardemment respectée parmi les quadrupèdes, invertébrés et autres créatures marines qui peuplent terres comme océans. En attendant, tant qu’il respire encore, tant qu’aucun prédateur n’est en vue, n’approche ni ne se laisse humer, l’espoir demeure. Il s’amenuise au fil des minutes qui passent, et chaque fois que la peur recommence à prendre trop de place, une nouvelle hurlante jaillit pour en tromper l’ombre mauvaise.

Parfois, comme par dépit, il se contente de japper, de créer ce simulacre d’aboiement ayant tôt fait de relier les loups à leurs descendants apprivoisés. Puis – mais seulement lorsqu’une panique trop intense se fait sentir –, de nouveaux couinements, aveu d’impuissance, attirent l’attention des strigidés toujours cramponnés à leurs branches, de leurs pattes griffues. Avec le temps, les spasmes ont diminué. La force faiblit, tout comme la résistance. Le venin se répand par le seul contact, et chaque fois que l’animal cherche à étendre son membre poinçonné, le rappel de la souffrance est sans pitié : semblable à des éclaboussures d’acide. Il est plus facile de ne pas penser, sous cette forme. Quand l’humain en lui entame déjà une succession d’hypothèses, cherchant à élucider l’origine de cette mécanique infâme au même titre que les conséquences d’une potentielle nouvelle capture, la Bête le réduit au silence, primant tant par sa forme physique que par l’urgence absolu ne prêtant le flanc à aucune autre rumeur. Le juste milieu est pénible à trouver. Plus que jamais, les deux pans de son identité s’affrontent, se tutoient, encaissent un frottement mutuel et rugueux.

Des bruits de pas.
On court, dans sa direction. Aussitôt, les oreilles se tendent, cherchent à capter la nature exacte du bruit.
Elle est seule.
Elle, oui, en déduit-il de la légèreté de sa course. Un mâle n’aurait pas couru ainsi.
Revigoré, comme pour espérer l’attirer plus aisément, il pousse une dernière fois le cri de l’appel.

La femme apparaît. Il se tourne vers elle, l’observe et la décrypte, par tous les sens possibles. Elle ne sent pas la civilisation, ou du moins, bien peu compte tenu de ce qu’il a l’habitude de percevoir chez ses semblables. Il voit les débris faits de brindilles, les morceaux de mousse, les feuilles réduites en poussière et la terre ayant sali ses pieds blancs et nus. Elle ne ressemble pas à une ennemie. Les ennemis portent du métal, du cuir, des balles, et trimballent leur haine aussi sûrement qu’un clébard tenu en laisse. Il y a du trouble, en lui. Il n’est pas capable d’assurer un état, un contrôle normal sur ses pulsions de maudit. Pourtant, il sait que sans cette aide providentielle, il ne sortira probablement pas vivant de cette forêt. Elle est le seul soutien à sa portée, et il sait qu’il ne supportera pas de se retrouver démuni en attendant que l’aube arrive. Et puis après ? Que pourrait l’aube, elle aussi, s’il ne parvient pas à recouvrer son apparence ? Si le poison le contamine jusqu’à le tuer ? Il n’y aurait pas pire manière d’en finir. Il ne veut pas mourir ici. Ni en Louisiane, ni même aux États-Unis. Sa fin, il compte bien la choisir, décider comment aller à sa rencontre.

L’intention de l’inconnue lui est bien plus compréhensible que les mots qu’elle emploie. Elle semble souffrir, pour lui. Une telle empathie lui est, en cet instant, parfaitement étrangère. Pourtant, c’est peut-être elle qui, en partie, remportera gain de cause. Un dernier jappement étouffé gonfle ses babines, expire un air vaincu sous la forme d’une ultime note ténue. Un accord. Un « oui » qui ne dit pas son nom. Le Loup étend ses pattes avant, et sa tête s’échoue entre elle dans un soupir.

Acquiescement.

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Le Temps qui reste

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When witches don't fight, we burn
Daphné G. Calabrezzi
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En un mot : Blossom.
Qui es-tu ? : ❀ Italienne naturalisée Américaine. Elle débarque sur le sol américain à 8 ans, accompagné de son jumeau et de sa mère.
❀ Gitane. Elle n'a toujours connu que ça. Élevée par sa tante autant que par sa mère et les autres habitants du camp, elle leurs doit tout et elle le sait bien.
❀ Maternelle. Elle a cette tendance à prendre tout le monde sous son aile. C'est comme ça qu'elle se retrouve avec l'apprentissage d'Anaïs à sa charge.
❀ Spirituelle. Elle respecte profondément la terre, à la fois mère de son don et outil, elle se sent mal si elle reste trop longtemps éloignée d'une zone de verdure.

"❀ AND AN ELASTIC HEART ❀"


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"When twins are separated, their spirits steal away to find the other."

Facultés : ❀ Chamane, magie rouge.
❀ Acrescence phytokinésique ❀ : Daphné à la capacité d'influer sur la croissance des végétaux, en insuflant une quantité de magie dans la plante, elle peut la faire pousser bien plus rapidement, stopper sa croissance (ou sa maturation dans le cadre d'un fruit ou d'une fleur), ou la ralentir. Elle peut ainsi faire pousser et maintenir en vie des essences qui n'aurait jamais pu s'épanouir sous le climat Louisianais.

❀ Communication avec la Terre ❀ : Daphné est capable, en se mettant en transe, d'obtenir des informations sur le lieu où elle se trouve, grâce à une forme de communication avec le sol.

❀ Vargamor ❀ : Elle est capable d'effectuer tous les rituels nécessaire au bon fonctionnement de la meute, de l'invocations des Munins, à la transmission du Loup durant la grossesse.

❀ Très douée pour les potions et les baumes de soins, elle possède aussi une vaste connaissance des rituels propre aux Comanches ayant effectué son apprentissage avec eux.

Thème : Elastic Heart - Sia
"❀ I'M LIKE A RUBBER BAND ❀"


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"Until you pull too hard."

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Mer 1 Juin - 3:26 (#)


( Le pacte des loups )


Il tremble sous ses yeux, le grand canidé. L’animal des légendes, des cauchemars enfantins, celui à qui on demande s’il est là avant d’aller cueillir des cerises. Celui qui dévore les petites filles égarées dans les bois, les grand-mères et qui chasse les moutons des bergers. Canis Lupus. La bête repose sur le sol, le corps secoué de spasme et Daphné sent son cœur se serrer. Une inquiétude puissante s’empare d’elle, terrassant les relents de peur qui s’accrochait encore à sa fragrance, dévoilant son âme de chamane aussi puissamment qu’un sort le ferait. Un Loup est blessé. Peu importe qu’il soit de sa meute ou qu’il appartienne aux quelques solitaires de la région, sa foi la poussera toujours à prendre soin de ceux qui cohabitent de force ou de bonne grâce avec les esprits des bêtes. L’acquiescement animal lui ôte un poids des épaules et elle se laisse tomber à genoux, faisant fi des brindilles qui s’enfoncent dans la peau délicate de ses genoux. Elle rampe dans la terre, les branchettes et les gravillons, salissant le coton de sa robe pour mieux s’approcher du loup.

Sa main légère s’enfonce dans la fourrure au-dessus de la hanche, encore loin de la plaie, loin des dents de métal qui s’enfonce dans la chair, emplissant l’endroit de l’odeur ferreuse du sang. Le musc de l’animal lui parvient néanmoins aux narines, odeur familière, odeur rassurante. Distraitement, comme elle le ferait avec un des membres de la meute, elle effleure la fourrure en une caresse apaisante, chuchotant à mi-voix des paroles encourageantes tandis que ses yeux observent. Les dents du piège sont profondément enfouies dans le muscle, transperçant sa cuisse, déchirant la chair profondément. Tant que le piège reste en place, les risques d’hémorragie sont faibles et c’est pourquoi elle n’y touche pas tout de suite, elle veut s’assurer des dégâts avant d’entreprendre la douloureuse opération. Elle effleure du bout des doigts, caresse papillon, les dents du piège, portant à ses narines l’hémoglobine qui vient les recouvrir. Elle perçoit l’odeur caractéristique de l’aconit, effleurant la pulpe de son index du bout de la langue, la saveur amère et âcre de la plante explose sur ses papilles, effaçant celle du sang sain.

Elle jure en crachant derrière elle, ses yeux se posant sur le loup. « Ok. On va s’en sortir, j’te le promets. J’vais te sortir de là. » Elle recule de quelques centimètres, assez pour attraper sa sacoche et en sortir rapidement les graines et plantes dont elle aura besoin. « J’vais pas avoir le temps de t’endormir avec quoi que ce soit avant de retirer le piège. » Elle s’approche de la tête du loup, les yeux baissés sur le bout de son museau, ne croisant pas son regard dans un signe de soumission cherchant à le rassurer. « Ça va faire mal. Très , très mal, d’accord ? Mais ça ira vite et après, je pourrais te soigner. » Elle attend silencieusement le signe d’assentiment du loup avant d’inspirer profondément et de s’emparer du mécanisme du piège. Ses bras sont fluets et l’objet de torture à clairement été installé et pensé pour être utilisé par ceux plus puissant d’un homme. « Quand je te dis de tirer sur ta patte, tu tires, vite, j’vais pas être capable de maintenir le piège ouvert longtemps. » Une nouvelle inspiration et elle bande tous ses muscles, tirant de toutes ses forces, la voix tendue par l’effort, elle s’adresse à nouveau au loup. « Maintenant ! » Le piège s’ouvre, assez pour permettre au lupin d’extraire son membre blessé.

Elle ignore les geignements de douleur et laisse le piège se refermer dans un claquement sonore qui résonne dans les bois, faisant s’agiter une volée d’oiseaux diurnes. Elle essuie ses mains, couvertes du sang du loup, sur sa poitrine et s’empresse de ramper jusqu’à lui, attrapant au passage les essences nécessaires. Elle s’empare de la poudre de charbon et s’approche du Loup. « Ouvre. C’est pour lutter contre l’aconit. » Elle regretterait presque l’absence d’Anaïs dont le don aurait été utile afin d’extirper le sang souillé hors du corps de l’animal, mais le charbon, conjugué à ses dons devrait faire effet pour l’instant. Elle verse délicatement la poudre sur la langue de l’animal et fouille dans son sac pour en extraire sa gourde, elle utilise le bouchon pour y verser de l’eau, laissant son patient la laper s’il en ressent le besoin avant de s’approcher de la plaie.

Son nez se plisse et ses sourcils se froncent quand elle observe le carnage, la fourrure rend sa tâche compliquée et elle hésite avant de tourner à nouveau la tête vers le Loup. « Je vais appliquer un onguent qui devrait permettre de calmer l’hémorragie, d’accord ? » Elle s’empare de ses plantes qu’elle écrase prestement entre ses doigts, entaillant comme elle le fait souvent, la peau entre chacun de ses doigts, laissant sa propre énergie se mêler à celle des plantes, renforçant leurs pouvoir, les faisant passer de simple remède de grand-mère à puissant onguent. Elle applique la pâte dans la plaie avec autant de douceur que possible, son visage s’agitant de tics à chacun des gémissements du loup. « Je sais, je sais, je suis désolée… » Elle sursaute et recule légèrement quand la large tête se redresse, un grondement s’en échappant. « Je sais ! Je fais de mon mieux, ok ! » Elle se frotte la joue du dos de la main, marquant sa peau d’une trace rougeâtre qu’elle ignore pour mieux finir son office. Ses doigts repoussant la peau à sa place, forçant la pâte collante à s’enfoncer dans les fibres musculaires, coagulant les vaisseaux, encourageant la peau à se recoudre naturellement. Elle déchire violemment le bas de sa robe, formant une bande de tissus propre qu’elle enroule fermement à plusieurs reprise autour de la plaie en psalmodiant rythmiquement, sa magie continuant de s’écouler afin d’encourager les dons de cicatrisations des garous.

Avec un soupir lourd de fatigue, elle se laisse retomber, les fesses sur les talons, le dos de sa paume essuyant son front humide de sueur. « Voilà… Reste plus qu’à attendre quelques heures, que ton corps fasse le travail pour traiter le poison avec le charbon et refermer la blessure. » Elle lui sourit doucement, avant de lui offrir un minuscule baluchon, une feuille de framboisier entourant un cocktail détonnant d’anti-douleurs, anti-inflammatoires et antibactériens naturels. « Avale ça, tu me remercieras… C’est pour empêcher les infections et aider avec la douleur.» Elle avale une longue gorgée de sa gourde avant de s’installer plus confortablement, repliant ses jambes en tailleurs, ses yeux ne quittant pas son patient. Elle ne peut pour l’instant rien faire de plus, elle risquerait de s’épuiser à encourager la nature lyncanthropique à accélérer son travail. Elle l’a déjà vu en action, la magie naturelle qui court au creux des garous et qui force les plaies à disparaître en un temps record. « Je vais rester avec toi jusqu’à ce que tu puisses te transformer, j’veux m’assurer que tout se remet bien. » Elle baisse les yeux sur ses mains couvertes de sang qu’elle frotte distraitement, consciente qu’elle ne pourra rien faire sans une bonne dose de savon. Elle se comporte avec lui comme avec les siens, ignorant la pointe de peur qui reste nichée au creux de ses reins. « Je m’appelle Daphné d’ailleurs, si jamais ça t’intéresse. » Son regard est attiré par l’éclat du reflet de la lune sur le métal du piège. « On va trouver qui a fait ça. » Sa mâchoire se crispe et elle fixe l’objet avec une haine non contenue, se retenant de justesse de forcer les racines de l’arbre le plus proche à l’engloutir dans la terre.






( Pando )

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ADMIN ۰ Mignon comme Tchoupi, aussi vnr que Moundir : le Loup d'la Vieille (la chair vivante, c'est gourmang-croquang)
Gautièr Montignac
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"C'est une histoire de dingue.
Une histoire bête à pleurer."

En un mot : Meursault d'Occident. Sorel d'Amérique.
Qui es-tu ? :
"J'irais bien voir la mer.
Écouter les gens se taire."

◖◗ Homme du pays occitan, dans le Sud de la France. Né au cœur des Pyrénées aux sommets blanchis, entre le soleil et la rocaille du mois de juillet 1898.
◖◗ Loup-garou Bêta condamné à fuir famille et village, jeté sur les voies forestières d'un exil, des frontières d'Espagne aux vallées de Lozère. Voyageur infatigable, jusqu'au Nord de la France et la côte est américaine.
◖◗ Relation d'amour et de haine pour cette France ingrate. Son sang a coulé pour des généraux dont le pied n'a jamais foulé le no man's land de la Grande Guerre. Membre d'un réseau clandestin dans les années 40.
◖◗ Rêveur misanthrope à la philosophie d'un autre temps. Passe sans mal de l'empathie au jugement, de la tolérance au dégoût. Aide lorsqu'il le peut. Tue quand il le doit. Bestiole dans le crâne qui commandite d'étranges désirs.
◖◗ Homme à tout faire : capable de nettoyer les chiottes, de garder un musée, de balayer la rue ou de tenir une caisse. Prédilection pour les postes de serveur, aidé par ses hanches étroites et ses bras solides. Poste d'observation privilégié pour tous les comportements humains et non-humains.
◖◗ Rebut. Incapable de s'adapter pleinement à une meute. Chaque tentative se solde par un échec plus ou moins pénible. Solitaire, se protège derrière la barrière de mensonges qui résistent encore aux outrages du temps. Prétend n'être rien d'autre que la Bête du Gévaudan. S'en convainc parfois, ou bien d'être un descendant.
◖◗ A subi les affres du sang et de la rumeur capable de frapper tous les bourgs et hameaux des campagnes profondes. Accusé de crimes qu'il n'a pas commis. N'a jamais eu l'occasion de racheter son honneur parmi les siens.
◖◗ Amant de Mei Long, poupée chinoise de sang royal. La rencontre entre deux écorchés de la vie, entre deux psychés abîmées, vouées à toutes les folies et aux errances mortifères dans les bois du Maryland.
◖◗ Poursuivi par des flics qui n'ont pas pour habitude de lâcher prise. Connu des autorités américaines depuis les années 70. En cavale permanente. Passé maître dans l'art des identités plastiques, artificielles. Espère trouver à Shreveport l'abri de la dernière chance, en incorporant les rangs de la meute. Tueur de flics et de femmes. Traqueur traqué de Medea Comucci.
◖◗ Mélancolique. Dans ses bons jours, capable de déceler la beauté dissimulée derrière tous les aspects de l'existence. Amoureux d'Histoire et de littérature, lecteur infatigable de Camus et de Céline.
◖◗ Dérangeant. Par ses regards perçants, par ses paroles sans filtre, par ses rires grinçants : inadapté, mais sympathique, si son interlocuteur s'y prête.

◖BÊTE DU GÉVAUDAN◗

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"L'a pas tellement changé la France.
Passent les jours et les semaines,
Y'a qu'le décor qui évolue.
La mentalité est la même.
Tous des tocards, tous des faux culs."

Facultés : ◖◗ Faiseur d'histoires. Capable d'inventer mythes et récits sans effort. Charmant ou effrayant tour à tour. Se réinvente sans cesse, personnage protéiforme.
◖◗ Passé maître dans l'art de dissimuler un corps et d'en ôter la vie. Tous les moyens sont bons.
◖◗ Sait comment survivre face au froid, à la pluie, à la grisaille et à la brume, aux mers, aux monts et aux coups bas. Aux morsures, aux traîtrises, aux caresses, aux promesses.
Thème : Le Fleuve ◖◗ Noir Désir
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"Je vais les rues je vais les lieux où on ne m'attend pas. Ceux que je croise au fond des yeux, non, ne me voient pas. Je parle à des gens comme moi qui n'ont l'air de rien. Des esclaves en muselière qui n'en pensent pas moins."

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Mer 8 Juin - 19:55 (#)


The Vote
Il n’est pas totalement serein. Ce serait mentir, et l’animal en est incapable. Sous cette forme, c’est une franchise désarmante, brutale, sans morale qui s’exprime, très éloignée des déviations scabreuses, des jeux de mots vicieux de la langue humaine. Sensible et réceptif au moindre toucher de la part de la chamane, son poil se hérisse un peu plus, quand les cinq doigts fourragent dans le pelage au gris clair. Ses oreilles vont et viennent, tournées vers la forêt, mais principalement vers elle. Au moindre geste agressif de sa part, il risque bien de chercher à prendre la tangente ; une tangente passive, un découragement par les babines relevées et les crocs exhibés, mais une tangente tout de même. Les tourbillons de l’air charrient sans distinction l’odeur de l’inconnue, celle du sang, celle de sa peur encore bien présente dans l’atmosphère, et bien évidemment l’ensemble des indices trahissant la pluralité végétale comme la faune qui rôde et observe, de loin, cet étrange duo. Par principe, par orgueil, le Loup n’a pas envie de céder au mantra rassurant de l’arcaniste. Il reste tendu, crispé, les griffes de sa patte arrière valide plantées dans le sol, et le museau enfoui solidement entre les deux membres avant. Les prunelles d’or brillent avec une intensité révélatrice de son anxiété. Il doit se vouer à ces paumes étrangères, et il ne souhaite qu’une chose : que rien ne vienne compliquer ce sauvetage improvisé. La croit-il capable de le rescaper pour de bon ? Il l’ignore. Il n’est pas capable de filer le même enchaînement de pensée qu’un bipède. Il ne songe pas de la même façon. Tout son monde est bouleversé, et la Bête, cette nuit, a totalement pris le dessus. Comme sans cesse, elle protège son hôte, à la fois égoïste et altruiste, lui ayant permis de traverser les âges, de survivre au moindre coup du sort, et de préserver sa propre survie par la même occasion.

Elle parle. Elle parle beaucoup. Pour le rassurer, et pour se rassurer aussi, potentiellement. Il n’émet plus un son. Il l’observe du coin de l’œil, remarque le geste soumis, attestant de la véracité de ses dires : il n’a plus aucun mal à la visualiser chamane de la meute de Shreveport. Il se dégage d’elle une assurance, une certitude ainsi qu’une connaissance des us et coutumes qui ne trompent pas. Subtilement, ses omoplates saillantes se détendent, abaissées d’un cran. La suite de l’opération, il s’y soumet, et en dépit de la force qu’exige l’ouverture du piège, la jeune femme y parvient. Il ne se le fait pas dire deux fois, au moment de se retirer et de s’échapper de l’emprise du métal. Il a bondi d’un mètre, se rejetant lourdement sur le flanc avant de tenter de reprendre une position quadrupède, ce à quoi il ne parvient pas. Lasse, la Bête reste alanguie sur le tapis tendre et fleurant bon l’été, reprenant son souffle maintenant que la congestion éloigne les tentacules de ses méfaits. La douleur est encore vive, et la plaie ouverte saigne abondamment. Il ne veut pas voir. Il veut rassembler ses forces, et ouvre la gueule sans opposer de résistance pour happer la poudre étrange que lui donne à avaler celle dont il est devenu le débiteur. Même lorsqu’il grogne, même quand il gronde contre elle, il s’agit moins de la faire fuir que d’une irrépressible pulsion : celle d’arracher la tête du premier venu contre cette souffrance qu’il s’était juré de ne plus éprouver à nouveau. Injustice. Traque éternelle. Perpétuel recommencement.


« Je m’appelle Daphné d’ailleurs, si jamais ça t’intéresse. »


Il ignore pourquoi le Loup a retenu le nom. Ses paupières se font lourdes, lourdes du soulagement comme de la fatigue d’avoir lutté, hurlé, attendu. S’il veut pouvoir se transformer en gardant une certaine maîtrise de lui-même, il a besoin de recouvrer quelques forces. Il somnole en l’écoutant, et son poitrail ventile l’air puissamment, ralentissant au fur et à mesure qu’il s’évade dans les limbes inaccessibles à l’Éveillée. Il s’écoute aussi lui-même, cherchant aussi imparfaitement que possible à distinguer la cicatrisation à l’œuvre, boostée par les artifices ingérés, appliqués, confectionnés. Bientôt, même le parfum ferreux de l’hémoglobine versée en sacrifice lui devient agréable. Souvent, il s’est aperçu du sentiment jouissif de la douleur qui s’éloigne. Lorsque les tiraillements de la chair cessent, que l’écoulement s’éteint, que la brûlure se meurt. Le sel de la vie se trouve aussi là. Lorsque la souffrance s’arrête. C’est ainsi qu’il a conçu son propre bouclier contre la peur de la mort. Il sait que viendra alors le moment de déposer les armes, toutes les armes, et qu’il n’y aura rien à regretter, à sentir enfin filer avec sa vie les derniers sursauts de misère.

Rien à regretter, non.

Le garou a perdu la notion du temps. Il sait seulement que la lune brille encore haut, que la nuit est toujours noire, quand une étincelle, un signal, l’incite à se redresser pour amorcer une transformation pénible, mais nécessaire. Il veut rentrer chez lui. Brutalement, l’humain à l’intérieur se débat, souhaite retrouver la coquille protectrice de son habitation, dans cet immeuble qui, avec du recul, ne lui paraît plus si froid. Il souhaite retrouver une distance avec la mère-nature. Il se cabre, se décide à entamer le long processus capable de le faire redevenir humain. Il hait la présence de celle qui est restée près de lui. Ses intentions sont louables, mais il n’aime pas qu’elle puisse assister une fois de plus à sa vulnérabilité. Il peine, s’arque, et le craquement lugubre de son ossature annonce la mutation qui s’exerce, impitoyable. Il lui faut bien un quart d’heure pour qu’enfin reflue la fourrure, pour que ses ongles aux courbes douces ressurgissent, pour que les crocs se rétractent. Il croit un instant que le bandage de fortune installé par la chamane ne tiendra pas, quand la chair de sa jambe travaille, se distend et gonfle. L’agencement bouleversé, le changement d’enveloppe, ne viendront cependant pas à bout du tissu qui tient bon.

Lorsque Gautièr Montignac respire de nouveau en tant qu’homme, c’est pour retomber sur le dos dans un soupir libérateur. Haletant, le myocarde affolé, ses yeux restent fermés et sa bouche entrouverte. Sa poitrine s’est remise à aller et venir, cherchant toutefois à faire taire la panique, à annihiler l’acide de la plaie ouverte, légèrement béante, par la métamorphose. Le rouge a coulé, mais retenu par le pansement solidement ferré, il ne sent rien goutter depuis le haut de la gigue. Sa main s’est tendue, crispée juste avant ce bout de robe déchiré, et ses griffes d’hominidé se sont plantées dans le gras de la jambe, cherchant à compenser le mal par un autre. La fièvre qui le ronge est encore là, ravivée par le choc, du passage de l’Un à l’Autre. Il n’y a rien pour le couvrir, et tant mieux. Il s’expose à la nuit qui, malgré les températures étouffantes du jour, lui paraît délicieusement fraîche, comparée à la fournaise de son corps. Peu à peu, il se sent respirer correctement à nouveau, et seulement alors il tourne la tête vers elle. Il a l’impression de mieux la voir. Son teint pâle, ses yeux clairs, ses cheveux bruns lui donnant l’air d’une petite sauvageonne, née et ayant toujours vécu dans les bois. Sa tenue légère est complètement esquintée par sa faute, voie de conséquence qu’il trouve dommage, mais qui correspond parfaitement au tableau près de lui. Un sourire faiblard, un rire qui enfle, pour mieux se dégonfler aussitôt.

« Ça m’apprendra… » Il doit contenir une toux, happée par un raclement de gorge. Sa gorge qui lui est si sèche. Il rêve de boire encore, mais il ne réclamera rien, malgré la gourde qui le tente par sa proximité. « Ça m’apprendra à vouloir… m’approcher de la Meute… » Maudit, il l’est surtout par son incapacité pleine et entière à se fondre dans le paysage d’une tribu comme la leur. Il restera toujours un inadapté. Même quand il n’a pas encore tenté une incursion, c’est le coup du sort qui s’acharne et qui lui fait payer ses anciennes fautes, péchés de délation, d’espionnage, de malveillance. Il s’y est fait. « Je suis désolé… Je voulais pas… provoquer qui que ce soit. J’ai pas dépassé la frontière… »

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En un mot : Blossom.
Qui es-tu ? : ❀ Italienne naturalisée Américaine. Elle débarque sur le sol américain à 8 ans, accompagné de son jumeau et de sa mère.
❀ Gitane. Elle n'a toujours connu que ça. Élevée par sa tante autant que par sa mère et les autres habitants du camp, elle leurs doit tout et elle le sait bien.
❀ Maternelle. Elle a cette tendance à prendre tout le monde sous son aile. C'est comme ça qu'elle se retrouve avec l'apprentissage d'Anaïs à sa charge.
❀ Spirituelle. Elle respecte profondément la terre, à la fois mère de son don et outil, elle se sent mal si elle reste trop longtemps éloignée d'une zone de verdure.

"❀ AND AN ELASTIC HEART ❀"


Le Pacte des loups • Daphné OtKezjM Le Pacte des loups • Daphné UC3L3ii Le Pacte des loups • Daphné Y4uiaVX

"When twins are separated, their spirits steal away to find the other."

Facultés : ❀ Chamane, magie rouge.
❀ Acrescence phytokinésique ❀ : Daphné à la capacité d'influer sur la croissance des végétaux, en insuflant une quantité de magie dans la plante, elle peut la faire pousser bien plus rapidement, stopper sa croissance (ou sa maturation dans le cadre d'un fruit ou d'une fleur), ou la ralentir. Elle peut ainsi faire pousser et maintenir en vie des essences qui n'aurait jamais pu s'épanouir sous le climat Louisianais.

❀ Communication avec la Terre ❀ : Daphné est capable, en se mettant en transe, d'obtenir des informations sur le lieu où elle se trouve, grâce à une forme de communication avec le sol.

❀ Vargamor ❀ : Elle est capable d'effectuer tous les rituels nécessaire au bon fonctionnement de la meute, de l'invocations des Munins, à la transmission du Loup durant la grossesse.

❀ Très douée pour les potions et les baumes de soins, elle possède aussi une vaste connaissance des rituels propre aux Comanches ayant effectué son apprentissage avec eux.

Thème : Elastic Heart - Sia
"❀ I'M LIKE A RUBBER BAND ❀"


Le Pacte des loups • Daphné 1m6nZmN Le Pacte des loups • Daphné QAzD2PO Le Pacte des loups • Daphné U2AoZ4H

"Until you pull too hard."

Pseudo : Akhmaleone
Célébrité : Emilia Clarke
Double compte : Lilas Hirsch & Archimède O'Connell & Maria Parado
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Date d'inscription : 27/05/2018
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Sam 11 Juin - 22:03 (#)


( Le pacte des loups )


Elle tortille entre ses doigts l’ourlet détruit de sa robe, en observant la bête qui se repose devant elle. Rien, jamais, ne saura battre la sensation qu’elle ressent en ces instants. La fierté du travail accompli, la joie d’avoir soigné, d’avoir sauvé, et l’émerveillement que lui procure toujours les loups. Fascinée depuis l’enfance par ces immenses canidés sauvages, elle ne saura jamais exprimer sa reconnaissance d’avoir sa place au sein de la Meute. De pouvoir les observer vivre. Plus encore quand ils viennent à elle, laissant leurs larges têtes reposer contre elle, marquant sa peau et ses vêtements de leurs odeurs, la réclamant comme faisant partie des leurs. Son cœur enfle dans sa poitrine alors qu’il se laisse emporter par un demi-sommeil réparateur. Elle aimerait effleurer sa fourrure, gratter derrière ses oreilles comme elle le fait régulièrement avec ses patients, un geste apaisant qu’elle offre sans problèmes aux membres de la Meute dans leurs moments de souffrance. Elle est bien plus affectueuse avec eux sous cette forme-là que sous tout autre, essayant du mieux qu’elle peut de conserver des relations saines avec chacun des Loups. Elle est incapable de s’endormir, elle, l’observant avec acuité, notant le va-et-vient de sa poitrine, sa respiration qui reste calme. Elle n’ose pas s’assurer de sa température, craignant une réaction violente de la part de celui qu’elle ne connaît pas, mais ses doigts la démangent d’effleurer le bout de sa truffe, afin de s’assurer qu’aucune fièvre ne s’empare de lui.

Alors, elle reste, vigile silencieux à ses côtés, extirpant du sac la pelote de fil qu’elle trimbale partout avec elle. Elle profite du calme de l’instant pour continuer le tissage de ses bracelets, ceux qu’elle veut offrir aux membres de la Meute pour la fête de l’équinoxe. Régulièrement, elle profite de la lumière de la Lune pour observer son patient, ses petites mains retombant sur ses cuisses alors qu’elle s’incline légèrement, laissant ses dons lécher la vaste silhouette étendue près d’elle. Elle sursaute légèrement quand il se redresse et elle l’observe quelques secondes pour chercher à comprendre ce qu’il fait avant que la réalisation ne la frappe. Oh. Rapidement, froissant sous genoux la mousse et l’herbe, elle se retourne. Elle sait. Elle sait à quel point la transformation est douloureuse, à quel point c’est un moment de grande vulnérabilité pour eux. Elle tend l’oreille cependant, cherchant à percevoir une quelconque complication, ses doigts fermement serrés autour du fil qu’elle est désormais incapable de tisser. Un courant électrique traverse son corps, comme toujours quand ils se transforment et elle se questionne silencieusement. Elle se demande à quoi ressemble sa forme humaine. Dans son esprit, des visages se dessinent et s’évaporent durant le quart d’heure que nécessite la transformation. C’est long. Surtout quand ses oreilles perçoivent chacun des craquements et des geignements de son corps qui lutte pour reprendre forme humaine. Elle se tord les doigts, regrettant presque de lui avoir demandé de reprendre forme humaine. Le son, sourd, de sa chute sur le sol, lui fait tourner la tête et elle l’observe rapidement.

Son regard court sur la silhouette longiligne qui s’étend dans la mousse, il est grand. Non, même allongé, elle est capable de voir qu’il est immense. Ses jambes sont si longues que s’en est ridicule. Il repose, sa poitrine s’abaissant et se relevant comme un soufflet de forge et elle fronce les sourcils en notant les doigts crispés sur sa cuisse. Elle remonte lentement jusqu’à son visage, marqué par la souffrance, ses paupières sont closes et sa bouche entrouverte. Un voile de transpiration couvre son torse qui luit légèrement sous les rayons de la Lune et son inquiétude se fait grandissante alors qu’elle s’apprête à s’approcher. Pourtant, elle s’arrête en plein mouvement quand il tourne la tête vers elle. Un sourire étire ses lèvres et il commence à rire avant de s’arrêter prestement et elle laisse sa propre bouche s’entrouvrir sous le choc. Quel genre d’homme rit alors qu’il est gravement blessé, probablement en grande souffrance et totalement nue face à une étrangère ? Ses sourcils se froncent légèrement et entament son approche en rampant à quatre pattes jusqu’à lui. Elle l’entend tousser quand il commence à parler et sa main s’empare rapidement de la gourde qu’elle lui apporte. « Tsk, tsk, tsk. Silence et bois ça pour le moment. On discutera après.» Elle glisse une main légère derrière sa tête, apprécie la douceur des mèches brunes entre ses doigts avant de verser quelques gorgées entre ses lèvres. Le tutoiement vient naturellement et elle laisse sa tête retomber avec douceur dans la mousse, apposant une main fraîche sur son front brûlant avec de lâcher un juron. Elle se jette en arrière, traînant la besace en cuir jusqu’à ses côtés avant de fouiller dans ses profondeurs. Elle en extrait un sachet, contenant une fois de plus les petits baluchons qu’elle confectionne. « Tiens, avale ça, s’il te plaît, ça aidera la fièvre à descendre. » Elle ne s’arrête pas sur ce qu’il vient de dire, trop concentrée sur la tâche de s’assurer que ces soins ont porté leurs fruits. Elle s’approche de sa cuisse lentement, ignorant sa nudité. L’ignorer, quelque chose qu’elle a appris à la dure. Il est difficile de ne pas voir des hommes nus quand on travaille de près avec une Meute. La pudeur leur est un concept quasiment inconnu et il n’est pas rare qu’elle doive engueuler certains de ses membres après certains de leur rituel. Elle secoue la tête en jetant un œil à ses doigts sale, le sang ayant séché sur sa peau s’y mêlant à la terre. « Merde. » Elle s’empare de l’ourlet de sa robe et en déchire une nouvelle bande, l’amenant plus haut sur ses cuisses sans s’en formaliser. Elle attrape la gourde et imbibe le tissu d’eau, frottant ses mains avec application pour en décoller la gangue de crasse. Ce n’est pas parfait, mais c’est mieux que rien.

« Je vais jeter un œil à ta cuisse, d’accord ? » Elle s’approche à nouveau de son pansement de fortune qu’elle détache avec délicatesse avant d’observer son travail, utilisant le pansement avec douceur, elle essuie la couche d’onguent qui l’empêche d’y voir clair avant de hocher la tête doucement. « J’vais appliquer une nouvelle couche et un nouveau pansement et tu devrais être comme neuf d’ici à deux jours. » Rapidement, elle récupère la concoction préparée plus tôt, avant de l’appliquer avec toute la délicatesse possible contre la plaie, serrant les dents en entendant les sifflements qui s’échappe des lèvres du garou. Une fois fait, elle déchire encore un pan de sa robe, qu’elle enroule fermement autour de la plaie avant de reposer son regard sur lui. Une cicatrice se dessine sur sa cuisse droite, une autre sur son flanc et elle fronce les sourcils en les observant. Elle rampe, ses genoux râpant contre la terre pour s’approcher de son visage. « Bois encore un peu, s’il te plaît. » Elle se laisse retomber, les jambes repliées sur le côté, le visage tourné vers le ciel. Un solitaire qui croit avoir fait une erreur en s’approchant. Elle secoue légèrement la tête en reposant son regard sur lui. « C’est pas nous. » Elle hoche la tête en direction du piège qui brille toujours légèrement sous la lune. « C’est pas un piège posé par la Meute. C’est moi qui m’assure de la protection du territoire et c’est certainement pas mes méthodes. » Ses dents se serrent et son regard se charge d’une lueur sombre avant qu’elle ne lâche dans un crachat plein de rage. « C’est sûrement Eux. Ces connards cherchent à choper l’un des membres depuis des mois maintenant. » Elle laisse échapper un juron comanche avant de pincer l’arrête de son nez entre ses doigts. « T’as effectivement pas dépassé la frontière, elle est plus haut, à environ 600 ou 700m et de toute façon, ce n'est pas notre genre de punir comme ça ceux qui s’approchent. Par contre… J’vais être obligée de parler de toi à notre Ulfric… Déjà juste pour le prévenir de ce qu’il se passe, s’ils sont aussi proches, c’est pas bon signe. Joaquin voudra sûrement te rencontrer… » Elle secoue la tête en l’observant avec un soupir, mordillant l’intérieur de sa joue avec véhémence. S’ils ont réussi à déposer un piège aussi proche, ça veut dire qu’il se rapproche dangereusement de leur but. D’autres pièges doivent souiller le sol de la forêt, il faudra qu’elle aille regarder demain. « Comment tu t’appelles ? Moi c’est Daphné, je sais pas si t’as entendu tout à l’heure. »



( Pando )
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ADMIN ۰ Mignon comme Tchoupi, aussi vnr que Moundir : le Loup d'la Vieille (la chair vivante, c'est gourmang-croquang)
Gautièr Montignac
Gautièr Montignac
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◖ INACHEVÉ ◗

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"C'est une histoire de dingue.
Une histoire bête à pleurer."

En un mot : Meursault d'Occident. Sorel d'Amérique.
Qui es-tu ? :
"J'irais bien voir la mer.
Écouter les gens se taire."

◖◗ Homme du pays occitan, dans le Sud de la France. Né au cœur des Pyrénées aux sommets blanchis, entre le soleil et la rocaille du mois de juillet 1898.
◖◗ Loup-garou Bêta condamné à fuir famille et village, jeté sur les voies forestières d'un exil, des frontières d'Espagne aux vallées de Lozère. Voyageur infatigable, jusqu'au Nord de la France et la côte est américaine.
◖◗ Relation d'amour et de haine pour cette France ingrate. Son sang a coulé pour des généraux dont le pied n'a jamais foulé le no man's land de la Grande Guerre. Membre d'un réseau clandestin dans les années 40.
◖◗ Rêveur misanthrope à la philosophie d'un autre temps. Passe sans mal de l'empathie au jugement, de la tolérance au dégoût. Aide lorsqu'il le peut. Tue quand il le doit. Bestiole dans le crâne qui commandite d'étranges désirs.
◖◗ Homme à tout faire : capable de nettoyer les chiottes, de garder un musée, de balayer la rue ou de tenir une caisse. Prédilection pour les postes de serveur, aidé par ses hanches étroites et ses bras solides. Poste d'observation privilégié pour tous les comportements humains et non-humains.
◖◗ Rebut. Incapable de s'adapter pleinement à une meute. Chaque tentative se solde par un échec plus ou moins pénible. Solitaire, se protège derrière la barrière de mensonges qui résistent encore aux outrages du temps. Prétend n'être rien d'autre que la Bête du Gévaudan. S'en convainc parfois, ou bien d'être un descendant.
◖◗ A subi les affres du sang et de la rumeur capable de frapper tous les bourgs et hameaux des campagnes profondes. Accusé de crimes qu'il n'a pas commis. N'a jamais eu l'occasion de racheter son honneur parmi les siens.
◖◗ Amant de Mei Long, poupée chinoise de sang royal. La rencontre entre deux écorchés de la vie, entre deux psychés abîmées, vouées à toutes les folies et aux errances mortifères dans les bois du Maryland.
◖◗ Poursuivi par des flics qui n'ont pas pour habitude de lâcher prise. Connu des autorités américaines depuis les années 70. En cavale permanente. Passé maître dans l'art des identités plastiques, artificielles. Espère trouver à Shreveport l'abri de la dernière chance, en incorporant les rangs de la meute. Tueur de flics et de femmes. Traqueur traqué de Medea Comucci.
◖◗ Mélancolique. Dans ses bons jours, capable de déceler la beauté dissimulée derrière tous les aspects de l'existence. Amoureux d'Histoire et de littérature, lecteur infatigable de Camus et de Céline.
◖◗ Dérangeant. Par ses regards perçants, par ses paroles sans filtre, par ses rires grinçants : inadapté, mais sympathique, si son interlocuteur s'y prête.

◖BÊTE DU GÉVAUDAN◗

Le Pacte des loups • Daphné S6v5sWR Le Pacte des loups • Daphné N1Hqv8C Le Pacte des loups • Daphné TlIINL9

"L'a pas tellement changé la France.
Passent les jours et les semaines,
Y'a qu'le décor qui évolue.
La mentalité est la même.
Tous des tocards, tous des faux culs."

Facultés : ◖◗ Faiseur d'histoires. Capable d'inventer mythes et récits sans effort. Charmant ou effrayant tour à tour. Se réinvente sans cesse, personnage protéiforme.
◖◗ Passé maître dans l'art de dissimuler un corps et d'en ôter la vie. Tous les moyens sont bons.
◖◗ Sait comment survivre face au froid, à la pluie, à la grisaille et à la brume, aux mers, aux monts et aux coups bas. Aux morsures, aux traîtrises, aux caresses, aux promesses.
Thème : Le Fleuve ◖◗ Noir Désir
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◖MINDHUNTER◗

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"Je vais les rues je vais les lieux où on ne m'attend pas. Ceux que je croise au fond des yeux, non, ne me voient pas. Je parle à des gens comme moi qui n'ont l'air de rien. Des esclaves en muselière qui n'en pensent pas moins."

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Mer 20 Juil - 5:50 (#)


The Vote
L’influence de la Bête se fait encore sentir. L’or perle toujours, contre le vert de ses iris, quand il observe la petite sauvageonne s’approcher de lui en une position quadrupède étonnante. Elle ne lui semble en effet pas tellement plus grande, sous cette forme. Drôle de petit chaperon rouge, qui a décidé de consacrer sa vie au soin des grands méchants loups du Caern à proximité. Ses attentions à son égard sont touchantes. Et lui, si féroce, si prompt à ne pas se laisser toucher, approcher, cajoler, ne résiste pas lorsqu’elle lui propose de boire. Il étanche sa soif avec un besoin manifeste. Le coussin de mousse sous son crâne lui paraît être le reposoir le plus parfait, quand ses prunelles se ferment à la nuit quelque temps. Juste pour savourer les effets de la caresse de l’eau sur les muqueuses irritées. Il lui en faudra plus, bien plus, mais il peut se contenter de ce qu’elle lui a offert jusqu’à présent. Il ne saisit pas tout de suite l’objet de ce qui inquiète l’humaine. Pas avant qu’elle ne lui offre l’un de ses énièmes remèdes de sorcière, qu’il contemple quelques secondes avant de le gober. Le goût est puissant sur son palais développé, et il grimace un peu tout en déglutissant, incapable de se poser de questions sur le contenu ingéré comme de l’empêcher de se prêter à l’examen de sa cuisse offerte à sa vue. Il souffle par les narines son amusement, en la voyant se départir d’un peu de tissu supplémentaire.

« À ce train-là… il ne va pas te rester beaucoup plus de vêtements qu’à moi… » Le souffle est faiblard, mais suffisamment puissant pour qu’elle soit capable de l’entendre. En attendant, il fait abstraction de la douleur qui brûle encore, mais sérieusement apaisée par la qualité de l’onguent qu’elle y a déposé. Il ne reste plus qu’à savourer le contact des doigts féminins autour des lèvres de la plaie. Les frissons s’égrènent ; il ne bouge pas. Il détend son corps épuisé par la métamorphose, par la tension et l’inquiétude. Il ne sait même pas comment il va rentrer chez lui. Marcher solidement comme il aime à le faire lui paraît soudainement bien intrépide, compte tenu de son état. Mais peut-être que la magie chamanique aidera ses facultés naturelles de régénérescence à se montrer plus actives encore. Il se fait d'ailleurs la réflexion qu'il lui paraît étrange d’être effleuré de la sorte. C’est qu’il n’a plus accueilli de femme humaine dans son lit depuis un moment, maintenant. Il ne saurait dire depuis quand il n’a pas senti de pouls chaud et rassurant entre ses bras. Toutes lui semblent si fades, si peu dignes d’intérêt, lorsqu’il s’agit de considérations sexuelles ou reproductrices. Cette chaleur, parfois, lui manque. C’est un bien maigre tribut qu’il consacre alors à ce vide existentiel en acceptant le traitement, mais il est suffisant pour combler au moins une infime partie de ce gouffre béant. Même boire encore lui est soudain moins intéressant que d’étendre ses perceptions autour des mains qui s’agitent, de ce petit buste qui respire, de toute cette vie qui bruit soudain à ses côtés. Elle, il ne la tuerait pas. Pas parce qu’il la craint, pas en raison de son rôle, mais parce qu’elle lui semble trop vouée à cette essence vitale qui émane d’elle comme elle l’absorbe sans doute, pour en priver la Terre et ceux qui la peuplent, dans son giron. Non. Il ne la tuerait pas.

Il la regarde, tournant de nouveau la tête pour fixer cette posture témoignant de la fatigue qui doit l’habiter, elle aussi. Sa main gauche repose pour sa part sur son torse qui continue d’aller et venir plus sereinement. Sa main droite a cessé d’empoigner sa jambe, se mêlant à l’humus rassurant. Elle lui demande son nom. Il se mord la langue, ne craignant plus de l’entailler contre une canine acérée. Il envisage de mentir. De s’inventer un énième pseudonyme. Il abandonne cependant rapidement cette idée. Le menteur s’essouffle. Il se lasse de grimer son visage, de peindre les illusions, les expressions, de maquiller son pseudonyme. Il ne lui doit rien. Elle ne pourrait vérifier sur aucun état civil, aucune consultation de paperasse, si l’identité qu’il lui abandonne est la vraie. Pourtant, il croit se faire un devoir de lui rendre un peu de ce qu’elle lui a donné. Déjà conscient de l’étrangeté de son nom pour les Américains, il articule sans tenter d’adapter les syllabes à un quelconque accent local. Car le patronyme de l’inconnue, qui ne l’est plus vraiment, ne semble pas lui non plus issu du folklore de Louisiane.

« Gautièr. »

Il n’a pas envie qu’elle parle à l’Ulfric. Il regrette déjà sa décision de s’être approché d’aussi près. Il veille à maîtriser le grain de sa voix pour ne pas se trahir ni paraître plus suspect qu’il ne le semblera déjà au chef de meute. Pourtant, ses mires sont éloquents, lorsqu’il essaie, à voix basse : « Ce n’est pas la peine. Je n’ai rien à dire à l’Ulfric… Je ne suis qu’un solitaire. On n’apprécie jamais les solitaires… Je ne veux pas… faire du grabuge ni perturber la Meute. » Son corps se fait lourd. Il voudrait dormir. Parler nécessite un effort qui le saigne plus sûrement que la blessure, elle, soignée. « Tu pourras témoigner à ma place… Je savais que ce n’était pas vous. Aucune meute ne s’abaisserait jamais à cela… Je ne crois pas. Notre cruauté est moins vicieuse. » Sa tête roule, et c’est de nouveau au firmament qu’il s’adresse. Il peut entendre, même sous cette forme, la brise jouer entre les troncs, les rameaux et les feuilles. Une brise qui vient de très loin, puisant peut-être sa source d'entre les pierres de l’Arkansas, stupéfiant de rocaille et où, des années auparavant, il avait traqué un autre de ses semblables. « Je n’ai rien remarqué d’autre… Je n’ai rien senti. Je n’ai pas vu venir… ça… » La pointe de son index désigne vaguement les mâchoires de métal.

La retombée est violente. Sa solitude, terrible. Le Loup réalise, prend la pleine mesure de son isolement en tant que lupin. Il n’y a aucune meute vers laquelle se retourner, aucun groupe, aucune communauté capable d’abriter un tel monstre en son sein. Il s’est damné jusqu’à la fin de son existence. « Tu as l’air d’être une gentille chamane. » Jeune. Encore portée par le fol espoir de trouver du sens à encadrer, rassurer et protéger ces conglomérats de maudits et de bêtes toujours avides de sang, de chasse, de proies. Il ne lui déplairait pas qu’elle reste avec lui encore quelques heures, jusqu’à ce que l’aube se lève. Il n’aimerait pas avoir à contempler les cimes tout seul.

« Toi, tu ne voudrais pas me voir finir dans ta meute. Et tu aurais raison. » Marchant sur son désir profond, il lui murmure enfin. « Tu devrais rentrer chez toi, ou bien chez eux. Je ne sais pas comment te remercier. Je crois que j’ai vraiment eu peur, cette fois. » Il sourit toujours pourtant, comme amusé par la panique que son lui profond est toujours capable de manifester. De toute évidence, il n’est pas encore prêt à lâcher prise. Pas encore prêt à s’évanouir quelque part, cédant à la mort.

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Le Temps qui reste

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When witches don't fight, we burn
Daphné G. Calabrezzi
Daphné G. Calabrezzi
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"❀ I'VE GOT THICK SKIN ❀"

"Be nice with plants, in the end, they eat you"

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❀ Vargamor ❀ : Elle est capable d'effectuer tous les rituels nécessaire au bon fonctionnement de la meute, de l'invocations des Munins, à la transmission du Loup durant la grossesse.

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Ven 12 Aoû - 2:58 (#)


( Le pacte des loups )


Elle hausse un sourcil dans sa direction, son visage s’inclinant vers le sien avec un sourire qui aurait pu paraître timide sans l’éclat qui traverse le bleu de ses prunelles. « Tu s’ras pas le premier à m’faire la réflexion et ce serait de bonne guerre. » Un son, à cheval entre le rire et le soupir, s’échappe d’entre ses lèvres tandis qu’elle enroule la bande de tissu propre autour de la plaie déjà en bonne voie de cicatrisation. Elle est bien loin, la gosse pudique qui s’émouvait, dont les joues se teintaient de rose, à la vue d’un corps nu. Elle s’est perdue quelque part chez les Natifs, ou en Amazonie, et ce qu’il en restait à fini de s’évaporer au contact de la meute. Ils sont si nombreux à ne pas s’offusquer de leur nudité, à ne couvrir les corps de leurs frères et sœurs que d’un regard clinique, afin d’assurer l’absence de plaie au retour de la Lune. Elle a arrêté de baisser les yeux depuis longtemps. Le sien fait partie des leurs, exposé sans gêne durant les rituels, ou les bains qu’elle prend parfois avec eux dans l’onde de la rivière qui court à l’arrière du territoire. Elle ne craint plus les regards sur ce corps qu’elle considère plus souvent comme un outil de travail qu’autre chose.

Son travail effectué, elle s’alanguit près de lui, savourant la fraîcheur de l’humus et de la mousse contre ses cuisses nues, contre ses paumes brûlante d’avoir usé de ses dons. Elle l’observe, l’œil du médecin se mêlant à celui de la femme quand ses prunelles effleurent la silhouette étendue devant elle. Son souffle s’est apaisé, ses membres se sont relâchés, elle perçoit encore du coin de l’œil les tressautements qui agitent de façon presque imperceptible le muscle de sa cuisse blessée, la douleur qui s’attarde et excite encore pour un temps les ramifications nerveuses. Comme toujours face à cet ennemi retors, elle voudrait d’un aplat de sa paume la chasser, la faire disparaître aussi sûrement qu’elle ferait voler les aigrettes d’un pissenlit d’un souffle, mais elle ne peut que l’apaiser afin d’aider le corps à faire sereinement son travail. Elle fait partie du cycle de la guérison. Ses yeux remontent sur la grande main qui repose sur son torse, qui monte et descend au rythme de sa respiration puis sur son visage, qui se ferme légèrement après sa question. Une mèche s’évade de derrière son oreille et elle la chasse d’un soupir forcé, qui l’envoie voler pour atterrir quelques centimètres plus loin, hors de son champ de vision, mais toujours fermement arrimée à sa tempe humide.

Elle le voit réfléchir, hésiter, peser le pour et le contre et elle attend patiemment. Gautièr. Le nom roule dans son esprit, les sonorités s’approchant vaguement de celle de l’Italien natal, elle tente une première fois de le prononcer, puis une seconde, à mi-voix avant d’incliner légèrement la tête. Elle n’a pas le temps de s’entraîner davantage que déjà, il s’exprime et dans le vert de ses prunelles elle perçoit le trouble qui l’agite. Elle fronce légèrement les sourcils, enfermant entre ses incisives le moelleux de sa lèvre inférieure pour s’empêcher de l’interrompre. Elle grimace légèrement quand il parle de son choix de vie. Les Loups, qu’ils soient magiques ou non, ne sont pas fait pour être seul. L’instinct de la Meute est fort, le besoin de se nicher auprès des siens, puissant. Lutter contre, par peur, orgueil ou choix, est rarement aisé et jamais sain. Nombreux sont ceux qui meurent seuls, avec la Lune pour seul linceul. Elle le laisse s’exprimer pourtant. Il a raison, elle ne sait rien de lui, de ses habitudes, de son passé. Lui faire rejoindre la Meute sur la simple compassion qu’elle porte à chaque créature qu’elle croise serait une erreur, qu’elle ne pourrait pas se pardonner, s’il s’avérait nocif pour ceux qu’elle considère comme sa famille. Il se détourne, la privant de l’éclat verdoyant de ses prunelles, les perdant dans les constellations, seulement légèrement perturbées par les lueurs d’une Shreveport éloignée. Son regard se fixe sur le profil du garou, sur ses traits fins et l’arc de son nez. Elle hoche silencieusement la tête, laissant le silence s’installer, ne sachant pas comment répondre. Ses mâchoires se crispent quand ses yeux abandonnent le visage du Loup pour retrouver la source de leur rencontre. L’objet de son courroux capte les rayons de la lune et renvoie un éclat lumineux tout sauf naturel dans ces lieux sauvages. Elle grince des dents pour juguler la rage qui bout en elle. Ils ont mis en danger les siens. Ils devront payer. Elle imagine des racines jaillissant de terre pour s’enrouler autour de leurs ennemis, les arrimant au sol avec fermeté, s’infiltrant sous la peau, transperçant les muscles. Elle imagine des mâchoires acérées se refermant sur des membres incapables de résister à la pression infligée, le craquement des os et le son des cris dans la nuit. L’odeur du sang et celle du musc des bêtes, les chants scandés pour abattre sur les fous la fureur de la Meute. Sous ses paumes, une poussée, un chatouillis et elle baisse rapidement le regard, surprise de voir les quelques jeunes pousses qu’elle vient d’inciter à sortir de terre dans sa rage. Elle souffle par le nez, les effleurant du bout des doigts avec une surprise qui suffit à repousser sa rage en arrière-plan.

La voix de Gautièr résonne à nouveau dans l’obscurité et elle relève le nez vers lui. Elle ne peut retenir le petit éclat de rire qui lui échappe en l’entendant. « Si tu savais à quoi je pensais à l’instant, je pense que tu réviserais ton avis sur moi. » Elle secoue doucement la tête en ricanant à moitié. Il propose de la laisser rentrer chez elle et il n’a pas le temps de finir sa phrase qu’elle s’approche, les feuilles se collant contre ses cuisses nues, déjà maculées d’un mélange de terre et de sang, le sien et celui de son patient. « Hors de question. » Après une seconde d’hésitation, elle s’empare de sa main. De la droite, elle fait mine de prendre son pouls, déposant délicatement l’index et le majeur sur le réseau de veines bleuâtres qui se dessine sous la peau fine. La gauche se contente simplement de tenir sa paume dans la sienne, son avant-bras reposant sur ses cuisses. « J’vais pas te laisser tout seul, j’ai besoin de rentrer nulle part, j’appellerai l’Ulfric plus tard, mais pour le moment, tu es ma priorité. On va attendre que tu sois un peu mieux, et je t’accompagnerai jusqu’à ma bagnole, j’te ramènerai chez toi, ou pas trop loin si tu préfères que je sache pas où t’habite. » Elle soupire une fois de plus, laissant sa paume reposer sur l’intérieur de l’avant-bras du garou. « Si tu ne veux pas, je ne lui donnerai pas ton nom, mais je vais devoir expliquer ce qu’il s’est passé à mon Ulfric. C’est un homme bon et un bon meneur, si tu cherches un endroit où tu seras en sécurité, la Meute sera là pour toi. Les nôtres passent avant tout. » Sans s’en rendre compte, elle dessine du bout du doigt sur son bras des symboles de protection. « Je sais que les solitaires ont du mal à comprendre jusqu’où s’étend la loyauté de la Meute, mais… » Elle souffle une fois de plus avant de croiser son regard sa paume serrant fermement la sienne. « Peu importe qui tu es, ce que tu as fait et la raison qui te fera venir jusqu’à nous, la Meute sera là. Tu sembles croire que j’aurais des scrupules à t’accueillir au sein de mon troupeau… » Un petit rire lui échappe. «Mais chaque Loup mérite d’être accueilli et protéger par sa meute et son Vargamor. Quant à eux… » Un vague hochement de tête indique le piège qui repose à quelques mètres d’eux. « Ils paieront. » Son regard s’embrase de la rage qu’elle contient et elle hoche la tête de façon définitive. Elle inspire et expire à plusieurs reprises profondément pour apaiser sa colère. « Et si tu veux me remercier… » Elle laisse un petit silence retomber, un sourire mutin étirant ses lèvres et plissant ses yeux avant qu’elle ne termine sa phrase. « Tu me tiendras au courant de l’évolution de ta plaie et tu accepteras de venir me chercher en cas de besoin. » Elle agite vaguement une main. « Je passe la moitié de mon temps ici et l’autre au camp gitan, a Mooringsport, je sais pas si tu vois où c’est ? »

Elle baisse à nouveau les yeux sur lui et relâche sa main et son avant-bras, les laissant simplement reposer sur ses cuisses. D’une main, elle s’empare de la gourde qu’elle lui tend une fois de plus. « Bois encore un peu, je suis sûre que t’es assoiffé. » Tandis qu’il avale encore quelques gorgées, elle observe le roulement de sa pomme d’Adam et la contraction des muscles de son cou, les tendons rigides qui maintiennent sa position. « Gautièr… Ça vient d’où ? Ça sonne plutôt latin comme prénom. » Elle penche légèrement la tête sur le côté en souriant. « J’suis d’origine Italienne, j’espère que j’le prononce pas trop mal. » Une légère grimace vient froncer son nez et déformer ses lèvres.




( Pando )

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ADMIN ۰ Mignon comme Tchoupi, aussi vnr que Moundir : le Loup d'la Vieille (la chair vivante, c'est gourmang-croquang)
Gautièr Montignac
Gautièr Montignac
ADMIN ۰ Mignon comme Tchoupi, aussi vnr que Moundir : le Loup d'la Vieille (la chair vivante, c'est gourmang-croquang)
◖ INACHEVÉ ◗

Le Pacte des loups • Daphné WjqXz0V Le Pacte des loups • Daphné 7dbuIBt Le Pacte des loups • Daphné A4xF6gr

"C'est une histoire de dingue.
Une histoire bête à pleurer."

En un mot : Meursault d'Occident. Sorel d'Amérique.
Qui es-tu ? :
"J'irais bien voir la mer.
Écouter les gens se taire."

◖◗ Homme du pays occitan, dans le Sud de la France. Né au cœur des Pyrénées aux sommets blanchis, entre le soleil et la rocaille du mois de juillet 1898.
◖◗ Loup-garou Bêta condamné à fuir famille et village, jeté sur les voies forestières d'un exil, des frontières d'Espagne aux vallées de Lozère. Voyageur infatigable, jusqu'au Nord de la France et la côte est américaine.
◖◗ Relation d'amour et de haine pour cette France ingrate. Son sang a coulé pour des généraux dont le pied n'a jamais foulé le no man's land de la Grande Guerre. Membre d'un réseau clandestin dans les années 40.
◖◗ Rêveur misanthrope à la philosophie d'un autre temps. Passe sans mal de l'empathie au jugement, de la tolérance au dégoût. Aide lorsqu'il le peut. Tue quand il le doit. Bestiole dans le crâne qui commandite d'étranges désirs.
◖◗ Homme à tout faire : capable de nettoyer les chiottes, de garder un musée, de balayer la rue ou de tenir une caisse. Prédilection pour les postes de serveur, aidé par ses hanches étroites et ses bras solides. Poste d'observation privilégié pour tous les comportements humains et non-humains.
◖◗ Rebut. Incapable de s'adapter pleinement à une meute. Chaque tentative se solde par un échec plus ou moins pénible. Solitaire, se protège derrière la barrière de mensonges qui résistent encore aux outrages du temps. Prétend n'être rien d'autre que la Bête du Gévaudan. S'en convainc parfois, ou bien d'être un descendant.
◖◗ A subi les affres du sang et de la rumeur capable de frapper tous les bourgs et hameaux des campagnes profondes. Accusé de crimes qu'il n'a pas commis. N'a jamais eu l'occasion de racheter son honneur parmi les siens.
◖◗ Amant de Mei Long, poupée chinoise de sang royal. La rencontre entre deux écorchés de la vie, entre deux psychés abîmées, vouées à toutes les folies et aux errances mortifères dans les bois du Maryland.
◖◗ Poursuivi par des flics qui n'ont pas pour habitude de lâcher prise. Connu des autorités américaines depuis les années 70. En cavale permanente. Passé maître dans l'art des identités plastiques, artificielles. Espère trouver à Shreveport l'abri de la dernière chance, en incorporant les rangs de la meute. Tueur de flics et de femmes. Traqueur traqué de Medea Comucci.
◖◗ Mélancolique. Dans ses bons jours, capable de déceler la beauté dissimulée derrière tous les aspects de l'existence. Amoureux d'Histoire et de littérature, lecteur infatigable de Camus et de Céline.
◖◗ Dérangeant. Par ses regards perçants, par ses paroles sans filtre, par ses rires grinçants : inadapté, mais sympathique, si son interlocuteur s'y prête.

◖BÊTE DU GÉVAUDAN◗

Le Pacte des loups • Daphné S6v5sWR Le Pacte des loups • Daphné N1Hqv8C Le Pacte des loups • Daphné TlIINL9

"L'a pas tellement changé la France.
Passent les jours et les semaines,
Y'a qu'le décor qui évolue.
La mentalité est la même.
Tous des tocards, tous des faux culs."

Facultés : ◖◗ Faiseur d'histoires. Capable d'inventer mythes et récits sans effort. Charmant ou effrayant tour à tour. Se réinvente sans cesse, personnage protéiforme.
◖◗ Passé maître dans l'art de dissimuler un corps et d'en ôter la vie. Tous les moyens sont bons.
◖◗ Sait comment survivre face au froid, à la pluie, à la grisaille et à la brume, aux mers, aux monts et aux coups bas. Aux morsures, aux traîtrises, aux caresses, aux promesses.
Thème : Le Fleuve ◖◗ Noir Désir
Le Pacte des loups • Daphné L4AOxKs
◖MINDHUNTER◗

Le Pacte des loups • Daphné M70Ex1d Le Pacte des loups • Daphné IfwWWwA Le Pacte des loups • Daphné QeVIwzX

"Je vais les rues je vais les lieux où on ne m'attend pas. Ceux que je croise au fond des yeux, non, ne me voient pas. Je parle à des gens comme moi qui n'ont l'air de rien. Des esclaves en muselière qui n'en pensent pas moins."

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Sam 26 Nov - 0:08 (#)


The Vote
Les plantes oeuvrent, font leur travail, provoquent un peu de cette anesthésie dont il se gorge, qu’il a presque l’impression de respirer. Sa convalescence sera brève, bien que moins confortable qu’elle aurait pu l’être, mais c’est déjà un intermède bienvenu, dans sa vie d’errance. Quant à elle, elle ne paraît pas décidée à lever le camp aussi rapidement. Il s’en réjouit un peu, content de cette compagnie qui ne lui veut aucun mal et qui, surtout, ne réclame aucune justification d’aucune sorte. Sur quoi que ce soit. C’est reposant, quand personne ne s’escrime à vouloir établir une petite biographie personnelle, à votre sujet. Son identité, il pouvait la donner ; à charge de revanche. Mais son passif, sa nature profonde, les crimes qu’il avait encore à expier… de cela, la chamane n’avait sans doute que faire. Pour le moment, en tout cas. Il profite de chaque seconde de paix, cette paix dont il s’affame lui-même, qui lui échappe sans qu’il ne comprenne comment faire pour la garder entre ses griffes. Cette paix ne cesse de voler en éclats, à chacune de ses pleines lunes, à chaque fois que la crainte de se voir rattrapé surgit, à l’orée du jour ou en pleine nuit bestiale. Il a souri, d’ailleurs, quand la voix fluette mais cependant mature tente d’articuler les syllabes de son prénom. Ce n’est pas trop mal, en guise de premières tentatives.  
La fermeté dans la voix de Daphné semble prête à le détromper, sur l’image qu’il se fait d’elle, en effet. Il la regarde à nouveau, ayant tourné avec une certaine lassitude son visage dans sa direction, à elle qui s’est rapprochée. Il ne fait pas montre d’agressivité, ne cherche pas à la décourager par l’équivalent de ses babines retroussées. Il lui abandonne sa main, bien qu’un peu surpris, et surveille de près ses agissements, confiant certes, mais pas totalement détendu. Sous son avant-bras, il peut sentir la chaleur de la petite nymphe pulser contre la peau blanche, et il s’amuse encore de la voir si sale, comme une gamine désobéissante partie trop longtemps cavaler dans la forêt. Même lorsqu’elle en a terminé de surveiller son rythme cardiaque, elle ne le relâche pas. Il ne s’écarte pas, profitant du contact physique, qui se fait parfois rare avec les mortels. Il passe tant de temps à maintenir la distance entre lui et les autres, que ces gouttes de sociabilité lui sont devenues précieuses. Une faiblesse du corps qu’il n’est jamais parvenu à dompter. Même alors qu’elle ne le retient pas, il prend l’initiative de flatter la peau douce et pourtant rudoyée par la terre sombre des alentours. Avec une précaution étonnante, il « nettoie » le derme pâle de toute trace d’humus, de mousse et de feuille morte, efface d’une pression du pouce le sang – son sang – dont elle s’est tâchée à force de prendre soin de lui.

Il se redresse à peine pour boire encore, trop heureux qu’elle le lui propose spontanément. Rasséréné, il se rallonge et soupire. « Français… Je suis Français. » Et loin, si loin de chez lui. Pourquoi le mal du pays vient-il frapper systématiquement au plus mauvais moment ? Il frappe quand le corps et l’esprit sont vulnérables, atteints, et toutes les mauvaises pensées alors soigneusement tenues à l’écart n’en ressurgissent que plus vivement. Il rit légèrement. « Encore une Italienne… Je n’ai pas… un très bon historique avec les gens de ton pays, je dois être honnête. » Il parlait moins pour la repousser là encore que pour se plaire à tester ses réactions. S’il n’est pas encore prêt à la qualifier d’impulsive, il peut constater à quel point l’énergie bouillonne dans ses veines. La Meute de Shreveport avait sans nul doute trouvé une Vargamor de qualité. « Tu as l’air gentille. Elle aussi… Elle aussi, parfois, elle avait l’air de l’être. Et puis, de temps en temps… elle l'était beaucoup moins. » Un rire de plus, nerveux et étranglé. Medea. Evidemment. Il fallait que la Comucci reparaisse maintenant. Serait-elle satisfaite de le voir au plus mal, ou bien ses instincts protecteurs et possessifs surpasseraient-ils sa haine de lui ? Il ne le saurait jamais. « Si tu savais tout… tu aurais des scrupules. Et, comme je te l’ai déjà dit, tu aurais raison. » Les rejoindre, était risquer un suicide collectif. Elle ne devrait jamais l’accepter. « Certains Loups perdent… ils perdent ce droit. Aucune Meute ne me doit rien… et ne me devra jamais rien. C’est comme ça. Mais je te remercie. Tu es très généreuse. » Il ne mentionnera pas les remèdes dont elle l’abreuve depuis tout à l’heure, et qui auraient sûrement été précieux à ceux qu’elle protégeait de son étendard. Se voulant conciliant, il accepte de tempérer : « Je viendrai, si besoin. Chamane et gitane… Tu me tirerais les cartes ? » Cette fois, il la considère avec une vraie amicalité, et son buste se secoue de quelques soubresauts d’hilarité supplémentaires. « J’apprécie les gitans, même si je ne les comprends pas toujours. Un jour, j’ai été surpris. Je voyageais, et je longeais un camp de ta communauté. Ce n’était pas à Shreveport. L’une des tiennes, particulièrement âgée, m’a interpellé pour une raison que j’ignorais. Elle m’a demandé de m’approcher, et j’ai cru au départ qu’elle comptait me faire la morale. Qu’elle ne tenait pas à ce qu’un gadjo foule leur territoire. Je pensais comme un loup, c’était stupide. Les humains ne pensent ainsi que lorsqu’une clôture et un panneau leur confèrent ce droit validé par une administration, de nos jours. Bref. » Il remue un peu, étire le haut de son corps légèrement contracté. « Elle avait une bouteille de vin rouge, posée sur une table en plastique, devant sa caravane. Elle était si âgée… Je n’avais encore jamais vu des rides creuser la peau aussi profondément. Elle avait les cheveux blancs. La peau très tannée, très usée, bronzée. Et pourtant, moi je la trouvais belle. Du genre de beauté qui n’a rien à voir avec ce que découvrent les yeux. Elle m’a fait m’asseoir. Elle m’a proposé du vin, et j’ai refusé. Je sentais la piquette d’ici. Elle n’était pas totalement lucide, et pour une raison toujours inconnue, elle m’a tiré les cartes. »

Un ricanement affectueux. « Je ne croyais déjà pas beaucoup à ce genre de pratiques. Mais finalement… on ne peut jamais vraiment savoir, et la vieille gitane m'a bien eu. Elle a su deviner que j’étais un Loup à l’issue du tirage. Elle a su deviner beaucoup d'autres choses, sans que je ne lui aie rien dit. Elle m’a donné quelques conseils, et puis je suis reparti. »  

Il se tait enfin, rendant son silence à la forêt. Fatigué d’avoir tant parlé, il laisse passer un moment avant de poursuivre. « Je n’ai pas encore de réel avis sur toi. Mais je te crois. Je te crois volontiers. Et je te remercie de… de ne pas dire mon nom à l’Ulfric. Je comprends cependant que tu doives lui parler de ce qu’il s’est passé. J’espère que vous saurez éviter que cela ne se reproduise pour les vôtres. AH ! » Toute sa jambe paraît brusquement lutter, prise entre deux feux : l’infection qui menace, et le travail d’herboriste cherchant à assainir la plaie. Il râle, expire puissamment, et ses ongles se sont plantés dans la cuisse de Daphné par mégarde. « Pardon… Je… Je veux bien que tu me ramènes. J’crois qu’avec toute la bonne volonté du monde, je n’y arriverai pas tout seul. » Au stade où il se trouve, un voile de sueur faisant briller son front éprouvé, il se fiche de jouer la carte du secret et de l'orgueil. Il abandonne. « J’habite à… Western Hill. C’est un endroit horrible, mais… le loyer n’était… pas cher, quand je l’ai pris. » Sa mauvaise foi irrépressible va de pair avec un rictus désolé, tandis que la douleur reflue de nouveau, comme satisfaite de l’avertissement imprévisible adressé au lycan. « Sérieusement… Si ta Meute devait m’offrir une sécurité… c’est la vôtre qui serait compromise. J’étais… simplement curieux. Demande pardon de ma part à ton Ulfric, s’il te plaît. »

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Le Temps qui reste

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When witches don't fight, we burn
Daphné G. Calabrezzi
Daphné G. Calabrezzi
When witches don't fight, we burn
"❀ I'VE GOT THICK SKIN ❀"

"Be nice with plants, in the end, they eat you"

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En un mot : Blossom.
Qui es-tu ? : ❀ Italienne naturalisée Américaine. Elle débarque sur le sol américain à 8 ans, accompagné de son jumeau et de sa mère.
❀ Gitane. Elle n'a toujours connu que ça. Élevée par sa tante autant que par sa mère et les autres habitants du camp, elle leurs doit tout et elle le sait bien.
❀ Maternelle. Elle a cette tendance à prendre tout le monde sous son aile. C'est comme ça qu'elle se retrouve avec l'apprentissage d'Anaïs à sa charge.
❀ Spirituelle. Elle respecte profondément la terre, à la fois mère de son don et outil, elle se sent mal si elle reste trop longtemps éloignée d'une zone de verdure.

"❀ AND AN ELASTIC HEART ❀"


Le Pacte des loups • Daphné OtKezjM Le Pacte des loups • Daphné UC3L3ii Le Pacte des loups • Daphné Y4uiaVX

"When twins are separated, their spirits steal away to find the other."

Facultés : ❀ Chamane, magie rouge.
❀ Acrescence phytokinésique ❀ : Daphné à la capacité d'influer sur la croissance des végétaux, en insuflant une quantité de magie dans la plante, elle peut la faire pousser bien plus rapidement, stopper sa croissance (ou sa maturation dans le cadre d'un fruit ou d'une fleur), ou la ralentir. Elle peut ainsi faire pousser et maintenir en vie des essences qui n'aurait jamais pu s'épanouir sous le climat Louisianais.

❀ Communication avec la Terre ❀ : Daphné est capable, en se mettant en transe, d'obtenir des informations sur le lieu où elle se trouve, grâce à une forme de communication avec le sol.

❀ Vargamor ❀ : Elle est capable d'effectuer tous les rituels nécessaire au bon fonctionnement de la meute, de l'invocations des Munins, à la transmission du Loup durant la grossesse.

❀ Très douée pour les potions et les baumes de soins, elle possède aussi une vaste connaissance des rituels propre aux Comanches ayant effectué son apprentissage avec eux.

Thème : Elastic Heart - Sia
"❀ I'M LIKE A RUBBER BAND ❀"


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"Until you pull too hard."

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Crédits : Corvidae (Ava) Pando (Icon)
Mar 30 Mai - 3:28 (#)


( Le pacte des loups )


Les doigts de Gautièr – le prénom étranger est si doux à ses oreilles qu’elle le laisse encore tourner un peu dans son esprit – sont étonnement doux contre sa peau. Elle garde ses yeux posés sur l’herbe et la mousse et observe le mouvement dans sa vision périphérique. Il y a une douceur et une tendresse presque douloureuse dans la façon dont il effleure la peau et la dévêt des restants terreux qui s'attardaient encore. Le gras de son pouce vient laver les traces carmines de son propre sang et elle sourit légèrement en le regardant faire. De ses doigts, il fait ce que les loups ont si souvent fait pour elle d’un coup de langue humide. Un contact qu’elle a appris à apprécier et à comprendre. Une tendresse toute animale qu’elle accepte pour ce qu’elle est : un remerciement silencieux.

Un début de sourire narquois étire les lèvres de Daphné quand il parle de cette femme italienne qu’il a connu. Elle enfonce une canine dans sa lèvre inférieure pour le juguler et secoue doucement la tête avant d’hausser une épaule faussement repentante. Elle marmonne dans sa barbe. “Hmm… Ça doit venir du sang…” Elle mentirait si elle disait qu’elle n’était pas prompte à s’énerver.

Ses colère étaient rares, mais dévastatrices et gare à celui ou celle qui tenterait de se dresser entre elle et la source de son ire. Elle avait dû se battre avec une force étonnante contre elle-même depuis Halloween pour ne pas perdre son sang froid et demander réparation. Mais à qui ? À qui ? Qui lui rendra les pertes de cette nuit-là ? Qui pourrait réparer ce qui avait été brisé ? C’est la voix de Gautièr qui la traîne hors de ses pensées mortifères et elle repose sur lui ses yeux clairs.

Il semble déjà en meilleur forme, son teint n’est plus crayeux et ses joues ont repris des couleurs, son souffle s’est apaisé et ses traits se sont détendus. Elle est surprise par ce qu’elle lit dans son regard quand leurs yeux se croisent et elle sourit en l’entendant rire. Un vrai sourire franc. Un petit ricanement lui échappe et elle secoue très légèrement son avant-bras toujours niché sur ses cuisses. “Pour trois pièces d’or, j’te raconterai tout ce que tu voudra entendre, mon grand !” Elle force sur l’accent italien et laisse ses paupières s’abaisser pour rendre son regard plus mystérieux. Elle les as vu les Vendeuses de Rêves, qu’elles soient réelles ou de simples arnaqueuses. Elle connaît leurs tours et la façon dont elles attirent les gadjo dans leur caravanes pour leur conter sornettes ou leurs tirer réellement les cartes. Elle n’en a jamais été capable. Elle peut lire certaines choses dans les arcanes du tarot, mais ses dons sont ailleurs et elle ne s’est jamais vraiment penché sur cette facette des traditions gitanes.

L’histoire qu’il lui raconte pousse le sourire sur ses lèvres à s’élargir. Il dévoile ses dents pâles et elle hoche la tête en l’écoutant parler. Sa voix est calme, douce, apaisante presque. Elle dessine pour Daphné des images qui s'étirent sur l’écran de sa psychée. “Tu es chanceux, c’est rare de tomber sur une vraie Diseuse. J’ai du respect pour les miens, mais la plupart du temps, il ne s’agit que d’un spectacle pour renflouer les caisses des camps. C’est rare de se faire réellement tirer les cartes, j’espère que ce qu’elle t’a dit t’as été utile en temps voulu, ou te le sera.”

Le silence retombe entre eux, confortable et troublé par les bruissements sans fin de la vie qui habite la Forêt. Daphné se perd quelques temps dans la quiétude, elle s’ouvre à l’Univers et laisse l’énergie ancestrale des arbres laver sa colère, sa peur et l’amertume qui s’attarde encore dans le fond de sa gorge quand elle pense aux Hommes et à la façon dont il traite la Nature. Elle s’apprête à parler quand Gautièr la devance. Elle l’écoute patiemment et sursaute quand la douleur la prend par surprise. Elle inspire violemment et fronce les sourcils sous l’assaut de ses terminaisons nerveuses qui hurlent au scandale. Il s’excuse avec précipitation et sur sa peau pâle des croissants écarlates se dessinent rapidement. Elle ne saigne pas mais gardera la marque pendant de longues minutes, peut-être même quelques heures.

Une fois de plus, il rejette l’idée de rejoindre la meute, d’accepter une aide qui lui sera pourtant offerte de bon cœur. Elle ne pousse pas, ne cherche pas à en savoir davantage bien que la curiosité lui tiraille l’esprit. Il a droit à ses secrets, comme elle, comme tous, mais qu’a-t-il bien pu faire de si grave pour croire qu’il mettrait en danger une meute entière, aussi bien installée et sécurisée que la leur, en se contentant de la rejoindre ? “On va s’occuper de trouver qui ose s’aventurer aussi près de nos frontières et on va s’assurer que ça ne se reproduise plus. Tu es le bienvenue pour chasser dans cette zone, personne ne t'embêtera et une fois que Joaquin sera prévenu qu’un solitaire est dans le secteur tu ne devrais avoir aucun problème avec nous.”

Elle lui offre une grimace pleine de compassion quand il s’avoue vaincu et jette un coup d'œil autour d’elle. Il semble grand, même allongé sur le sol et elle n’est ni bien haute, ni bien épaisse. “Je vais te raccompagner, j’comptais pas te laisser rentrer tout seul de toute façon, y a un sacré bout de route jusqu’à Shreveport. Laisse moi approcher ma voiture aussi près que possible et je reviens te chercher, je te le promet.”

Elle se redresse souplement et lui rend son bras, glisse sa gourde presque vide entre ses mains et hoche la tête avant de filer à toute allure entre les branches. Elle court jusqu’au campement et croise quelques-uns des jeunes qui l’observent avec de grands yeux en voyant sa tenue. Elle se faufile dans l’un des baraquements et s’empare d’un vieux jogging défraîchis, d’un t-shirt abîmé et de sa paire de basket. Elle sautille sur un pied en glissant le second dans la chaussure et cherche des yeux ses clefs de voiture. Elles trônent sur une table dans un coin et elle referme la main dessus avant de rouler son petit paquet sous son coude. Elle s'empare aussi d’une bouteille d’eau et jette un rapide coup d'œil autour d’elle pour s’assurer qu’elle n’a rien oublié. Quand elle repasse devant les trois adolescents, elle leur offre un sourire rassurant. Le plus âgé prend son courage à deux mains et l’interpelle.

“Ça va, Daphné ?”
“Tout va bien, si Joaquin revient avant moi dites lui que je fais un aller-retour en ville et que je dois lui parler en rentrant ?”
“Ok…”
Avant qu’elle ne puisse reprendre sa route une main se referme sur son poignet et le gamin lui tend la veste qu’il portait jusqu’alors.
“Il fait froid et euh.. t’es plus beaucoup habillé.”
Son regard fait un rapide aller-retour entre ses cuisses dénudées et son visage et Daphné rit doucement en lui ébouriffant les cheveux.
“Will, tu m’as déjà vu bien moins habillée que ça, et je grimpe dans ma voiture tout de suite, garde ta veste et t’en fais pas pour moi. Retourne avec les autres.”

À contrecoeur, il obéit à l’ordre de la jeune femme et rejoint ses amis. Daphné s’éloignent sous les ricanements amusés de deux garçons qui se moquent gentiment du troisième.

Elle grimpe dans son vieux pick-up défoncé et lentement, elle s’avance dans la forêt jusqu'à ce que la route ne devienne impraticable pour le vieux véhicule. Elle se mordille les lèvres en claquant la portière et trottine jusqu’à la zone où elle à laissé Gautièr. “Me revoilà” annonce-t-elle en laissant tomber près de lui les vêtements et l’eau qu’elle a pris pour lui. “Je ne sais pas si les fringues t’iront, mais j’allais pas te ramener tout nus en ville.” Elle sourit doucement et l’aide à enfiler le t-shirt et le pantalon avec des gestes rapides mais doux. “La voiture est à deux ou trois cents mètres, tu vas devoir t’appuyer sur moi, je veux pas que tu forces sur ta jambes, je suis pas bien grande mais on devrait pouvoir se débrouiller, non ?”

Elle l’aide à se relever et lève le nez vers lui avec un froncement de sourcils excédé, elle marmonne entre ses dents. “Ils foutent quoi dans la flotte qui fait pousser les garous ? J’te jure, c’est pas possible.” Elle soupire et le regarde les mains sur les hanches. “Allez, en route.”



( Pando )
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Gautièr Montignac
Gautièr Montignac
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◖ INACHEVÉ ◗

Le Pacte des loups • Daphné WjqXz0V Le Pacte des loups • Daphné 7dbuIBt Le Pacte des loups • Daphné A4xF6gr

"C'est une histoire de dingue.
Une histoire bête à pleurer."

En un mot : Meursault d'Occident. Sorel d'Amérique.
Qui es-tu ? :
"J'irais bien voir la mer.
Écouter les gens se taire."

◖◗ Homme du pays occitan, dans le Sud de la France. Né au cœur des Pyrénées aux sommets blanchis, entre le soleil et la rocaille du mois de juillet 1898.
◖◗ Loup-garou Bêta condamné à fuir famille et village, jeté sur les voies forestières d'un exil, des frontières d'Espagne aux vallées de Lozère. Voyageur infatigable, jusqu'au Nord de la France et la côte est américaine.
◖◗ Relation d'amour et de haine pour cette France ingrate. Son sang a coulé pour des généraux dont le pied n'a jamais foulé le no man's land de la Grande Guerre. Membre d'un réseau clandestin dans les années 40.
◖◗ Rêveur misanthrope à la philosophie d'un autre temps. Passe sans mal de l'empathie au jugement, de la tolérance au dégoût. Aide lorsqu'il le peut. Tue quand il le doit. Bestiole dans le crâne qui commandite d'étranges désirs.
◖◗ Homme à tout faire : capable de nettoyer les chiottes, de garder un musée, de balayer la rue ou de tenir une caisse. Prédilection pour les postes de serveur, aidé par ses hanches étroites et ses bras solides. Poste d'observation privilégié pour tous les comportements humains et non-humains.
◖◗ Rebut. Incapable de s'adapter pleinement à une meute. Chaque tentative se solde par un échec plus ou moins pénible. Solitaire, se protège derrière la barrière de mensonges qui résistent encore aux outrages du temps. Prétend n'être rien d'autre que la Bête du Gévaudan. S'en convainc parfois, ou bien d'être un descendant.
◖◗ A subi les affres du sang et de la rumeur capable de frapper tous les bourgs et hameaux des campagnes profondes. Accusé de crimes qu'il n'a pas commis. N'a jamais eu l'occasion de racheter son honneur parmi les siens.
◖◗ Amant de Mei Long, poupée chinoise de sang royal. La rencontre entre deux écorchés de la vie, entre deux psychés abîmées, vouées à toutes les folies et aux errances mortifères dans les bois du Maryland.
◖◗ Poursuivi par des flics qui n'ont pas pour habitude de lâcher prise. Connu des autorités américaines depuis les années 70. En cavale permanente. Passé maître dans l'art des identités plastiques, artificielles. Espère trouver à Shreveport l'abri de la dernière chance, en incorporant les rangs de la meute. Tueur de flics et de femmes. Traqueur traqué de Medea Comucci.
◖◗ Mélancolique. Dans ses bons jours, capable de déceler la beauté dissimulée derrière tous les aspects de l'existence. Amoureux d'Histoire et de littérature, lecteur infatigable de Camus et de Céline.
◖◗ Dérangeant. Par ses regards perçants, par ses paroles sans filtre, par ses rires grinçants : inadapté, mais sympathique, si son interlocuteur s'y prête.

◖BÊTE DU GÉVAUDAN◗

Le Pacte des loups • Daphné S6v5sWR Le Pacte des loups • Daphné N1Hqv8C Le Pacte des loups • Daphné TlIINL9

"L'a pas tellement changé la France.
Passent les jours et les semaines,
Y'a qu'le décor qui évolue.
La mentalité est la même.
Tous des tocards, tous des faux culs."

Facultés : ◖◗ Faiseur d'histoires. Capable d'inventer mythes et récits sans effort. Charmant ou effrayant tour à tour. Se réinvente sans cesse, personnage protéiforme.
◖◗ Passé maître dans l'art de dissimuler un corps et d'en ôter la vie. Tous les moyens sont bons.
◖◗ Sait comment survivre face au froid, à la pluie, à la grisaille et à la brume, aux mers, aux monts et aux coups bas. Aux morsures, aux traîtrises, aux caresses, aux promesses.
Thème : Le Fleuve ◖◗ Noir Désir
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◖MINDHUNTER◗

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"Je vais les rues je vais les lieux où on ne m'attend pas. Ceux que je croise au fond des yeux, non, ne me voient pas. Je parle à des gens comme moi qui n'ont l'air de rien. Des esclaves en muselière qui n'en pensent pas moins."

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Lun 24 Juil - 4:48 (#)


The Vote
Il passe d’un état à un autre. D’une vague d’épuisement, à un épisode plus bavard, d’une envie de se coucher et de rester dormir là à celle de reprendre ses pérégrinations en pleine nature. Alors que la douleur reflue de plus belle, le laissant dans un état de transe douloureuse, lancinante et hallucinogène, il ne peut que se plier aux directives de la chamane. Il acquiesce doucement. Il l’attendra. Elle, petite silhouette défroquée et au jupon déchiré, s’éloigne en courant avec la vivacité d’une nymphe des forêts. Le Loup écoute la course de ses pas nus sur les feuilles et la mousse, symphonie qui ravit ses oreilles et apporte une couche de paix supplémentaire dans laquelle il se recroquevillerait bien pour des siècles et des siècles. Elle a dit qu’elle reviendrait. Il la croit. Il se vautre dans cette solitude qui ne durera pas. Il écoute encore. Les arbres. Les espèces nocturnes qui retrouvent leurs déambulations, leur quotidien jusqu’alors troublé par les conversations des deux bipèdes. Du bout des doigts, il dessine toujours quelques arabesques sans début ni fin dans cette terre riche et noire. Il perd toujours son regard auprès des cimes sévères, toisant ce quasi-nouveau-né dont les ancêtres n’étaient pas encore là, lorsque leurs racines se sont enfouies, ancrées, pour la première fois. La brise est la plus douce, avec lui. De ses phalanges immatérielles, elle tisse une couverture tiède dont ne souffre guère la peau nue du lycan. Le feu qui brûle dans sa chair le protège de tout méchant froid, malgré les blessures dont il souffre. Un inconfort persiste dans son abdomen, ravage son bas-ventre, combattu par les divers plantes et remèdes. Sa cuisse pulse encore, bien que raisonnablement, rendant son calvaire plus que supportable. Ainsi enfoncé au fond de la Kisatchie, il pourrait se croire seul au monde, comme autrefois. Ces moments de grâce, devenus si rares dans cette vie moderne qu’il rejette et embrasse tour à tour, piquent tout au fond de lui une étincelle jamais éteinte. Qu’importe les errances, les exils et les trahisons, il ne se sent jamais autant à sa place qu’ici, là où les hommes ne vivent pas.

Entre confusion, demi-sommeil et lucidité extraordinaire, le Français ignore combien de temps s’est écoulé, lorsque le son caractéristique d’un moteur s’approche visiblement dans les environs. L’Italienne est revenue. Les Italiennes reviennent toutes, songe-t-il. Elles reviennent toujours, prendre leur dû, réparer leurs torts, tenir leurs promesses. Celle-ci ne fait pas exception. Il se redresse sur ses coudes en la voyant venir vers lui, sensible à ses attentions. Il s’habille aussi rapidement que le lui permet son état, et s’il redoute le passage à la station debout, c’est sans trop de casse qu’il se redresse enfin sur ses jambes, veillant à ne pas s’appuyer sur sa cuisse endommagée. Il sourit en remarquant en effet la différence de taille qui le sépare de l’arcaniste, et s’amuse d’une plaisanterie qu’il n’a pas le cœur à réfuter.

Il la scrute avec une attention renouvelée. Revenue entretemps parmi les siens, rien ne paraît se distinguer dans son attitude, comparé à leur première rencontre. Elle est revenue vite, et aucune contestation provenant de la Meute ne paraît le mettre d’ores et déjà en difficulté. Il incline légèrement son chef, murmurant avec déférence. « Merci encore. » Il se glisse sur le siège passager du vieux pick-up, ayant boité péniblement jusqu’à atteindre la portière, mais au moins capable de se déplacer par lui-même. Retrouvant une posture plus confortable qu’allongé à même le sol, l’arrière de son crâne trouve l’appui agréable du repose-tête. Toujours sensible au traitement qu’elle lui a fait ingérer, il est à deux doigts de céder à un sommeil qu’il devine factice, mais surtout propice à la guérison. Ils bringuebalent sur la route qui les mène hors de la forêt. Quelque part, ses affaires demeurent, là où il les a abandonnées pour se transformer. Il les récupérera plus tard. Bien plus tard.

« L’été sera bon. »

Il déglutit mal, referme sa paume sur la bouteille d’eau pour ingurgiter de longues gorgées destinées à soulager ses cordes vocales encore irritées. « La Kisatchie est agréable. Je comprends pourquoi la Meute s’y est installée. J’ai connu beaucoup d’autres forêts. Peu étaient aussi hospitalières que celle-ci. » Les arbres plus amènes. Les créatures plus nombreuses. Le climat plus tranquille. « Elle a beau être immense… On s’y sent bien. Comme si on ne pouvait jamais vraiment s’y perdre… tout en trouvant une certaine forme de quiétude. C’est rare. C’est tellement rare. » Le Français tourne la tête vers la jeune femme. Elle porte toujours une trace de sang discrète, sur son front. Ses cuisses blanches sont à peine couvertes par le tissu ravagé de sa robe. « Et toi ? Est-ce que tu aides toujours les inconnus de cette façon ? J’ai connu des Vargamors, comme toi. Elles ne m’aimaient pas. Elles ne m’aimaient pas du tout. » Il repose les yeux par-delà le pare-brise qui a vu des jours meilleurs, presque nostalgique de ces époques révolues : lorsqu’il se noyait dans l’illusion d’avoir trouvé sa place, lui aussi. Un groupe. Un clan. Une protection.

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Le Temps qui reste

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When witches don't fight, we burn
Daphné G. Calabrezzi
Daphné G. Calabrezzi
When witches don't fight, we burn
"❀ I'VE GOT THICK SKIN ❀"

"Be nice with plants, in the end, they eat you"

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En un mot : Blossom.
Qui es-tu ? : ❀ Italienne naturalisée Américaine. Elle débarque sur le sol américain à 8 ans, accompagné de son jumeau et de sa mère.
❀ Gitane. Elle n'a toujours connu que ça. Élevée par sa tante autant que par sa mère et les autres habitants du camp, elle leurs doit tout et elle le sait bien.
❀ Maternelle. Elle a cette tendance à prendre tout le monde sous son aile. C'est comme ça qu'elle se retrouve avec l'apprentissage d'Anaïs à sa charge.
❀ Spirituelle. Elle respecte profondément la terre, à la fois mère de son don et outil, elle se sent mal si elle reste trop longtemps éloignée d'une zone de verdure.

"❀ AND AN ELASTIC HEART ❀"


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"When twins are separated, their spirits steal away to find the other."

Facultés : ❀ Chamane, magie rouge.
❀ Acrescence phytokinésique ❀ : Daphné à la capacité d'influer sur la croissance des végétaux, en insuflant une quantité de magie dans la plante, elle peut la faire pousser bien plus rapidement, stopper sa croissance (ou sa maturation dans le cadre d'un fruit ou d'une fleur), ou la ralentir. Elle peut ainsi faire pousser et maintenir en vie des essences qui n'aurait jamais pu s'épanouir sous le climat Louisianais.

❀ Communication avec la Terre ❀ : Daphné est capable, en se mettant en transe, d'obtenir des informations sur le lieu où elle se trouve, grâce à une forme de communication avec le sol.

❀ Vargamor ❀ : Elle est capable d'effectuer tous les rituels nécessaire au bon fonctionnement de la meute, de l'invocations des Munins, à la transmission du Loup durant la grossesse.

❀ Très douée pour les potions et les baumes de soins, elle possède aussi une vaste connaissance des rituels propre aux Comanches ayant effectué son apprentissage avec eux.

Thème : Elastic Heart - Sia
"❀ I'M LIKE A RUBBER BAND ❀"


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"Until you pull too hard."

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Mar 25 Juil - 4:29 (#)


( Le pacte des loups )


Elle croise le regard de Gautier quand elle revient. Allongé sur la mousse, baigné de la lumière bleutée de la lune, il a presque l’air d’être là par choix. Il se redresse sur les coudes et elle le scanne d’un regard professionnel. Il est grand. Trop grand pour qu’elle puisse lui être d’une vraie aide jusqu’à la voiture. Elle tourne la tête vers le chemin qu’elle vient de prendre en se mordillant la lèvre inférieure. La voiture ne passera pas, c’est définitif, les arbres sont trop serrés ici. Elle le guide de son mieux, éloignant d’une main ou d’une poussée magique, les racines et les plantes qui risqueraient d'entraver son avancée jusqu’au véhicule. Il la remercie une fois de plus et elle secoue la tête. Elle aurait presque envie de le serrer contre elle. Il semble tellement surpris par la façon dont elle le traite qu’elle commence à se demander à quel point la vie l’a maltraitée pour qu’il réagisse de la sorte.

Elle l’observe d’un œil attentif tandis qu’il prend place dans sa vieille bagnole. Il y grimpe avec une aisance ridicule pour quelqu’un de blessé alors qu'elle est toujours obligée de prendre son élan pour réussir à s’installer derrière le volant. Il est encore très pâle, mais ses joues ne sont plus aussi crayeuses et, malgré ses paupières rendues tombantes par les propriétés somnifères de certaines de ses plantes, il semble alerte.  Elle prie l’Univers tout entier de lui éviter une énième panne. Après s’être assurée qu’il est bien installé dans l'habitacle, elle contourne le véhicule et tapote d’une main distraite le capot. Elle menace dans sa barbe et en italien la vieille voiture avant de grimper à sa place. Juchée sur le petit coussin qu’elle a placé sur le siège conducteur du pick-up, afin de s’assurer d’en voir le bout du capot, elle garde les yeux braqués sur la route. Elle s’extirpe du chemin cahoteux pour rejoindre la terre battue qui traverse la forêt avant de rejoindre l’asphalte bien plus loin.

Ils sont enfouis profondément au creux des arbres, à l'abri du monde et de ses bourdonnements mécaniques. Rares sont ceux qui s’enfoncent assez profondément dans la Kisatchie pour venir effleurer les pourtours du territoire de la Meute. Si c’est le Caern qui les a poussés à s’installer là, des générations plus tôt, c’est aussi le secret qu’offre une forêt de cette envergure. Ils sont rares les lieux aussi vastes encore intouchés par la modernité et ses miasmes.

Du coin de l'œil, elle observe le garou inconnu qui trône sur son siège passager. Gautièr. Gautièr comment ? Elle ne demandera pas. Moins d'informations sur lui elle possède, moins elle aura à cacher à Joaquin. L’idée de ne pas révéler l’identité du solitaire lui ronge déjà le ventre et elle passe une main impatiente dans ses cheveux pour repousser les quelques mèches qui s'accrochent à son front. Dans le creux de sa poitrine, près de son cœur, la chaleur habituelle qu’elle ressent après avoir soigné l’un des siens lui réchauffe le ventre. Elle a voué sa vie à protéger la Meute, et cette dernière passera toujours avant tout, mais chaque vie est précieuse, plus encore quand elle porte en son sein un éclat de Mère Nature. Qu’il soit né ou créé, qu’il vive en paix avec sa Bête ou qu’il s’agisse d’un combat quotidien, chaque garou est précieux.

La voix rocailleuse qui résonne dans l’habitacle la fait légèrement sursauter et elle laisse fuser un reniflement amusé en prenant conscience qu’elle s’était à nouveau perdue dans ses pensées. Elle s’empare de la manivelle contre sa portière et abaisse la fenêtre avec une grimace en entendant le mécanisme couiner sous l’effort. Il faut vraiment qu’elle fasse quelque chose. Changer de voiture serait une solution envisageable, mais abandonner le dernier vestige de son frère lui pince le cœur et elle ne s’y sent pas encore prête. Malgré les moqueries d’Anaïs, les propositions d’Enoch et les inquiétudes de Samuel, elle continue à traverser Shreveport dans une bagnole à la limite de la ruine. Comme pour tout, elle avance cahin-caha et jure quand les choses ne fonctionnent pas comme elle le souhaite.

L’air tiède de la nuit s'engouffre par l’ouverture et elle inspire profondément les odeurs d’humus, de verdure et de nuit. Sa forêt. « Surement oui, la végétation est prête pour une dernière poussée et l’humidité fait toujours du bien à la forêt. J’ai, personnellement, moins hâte. » Elle a l’impression qu’on ne se fait jamais réellement à la chape de plomb que représente l’été en Louisiane. Elle a vécu en Amazonie un temps mais rien n’arrive à la cheville de la touffeur de Shreveport en plein cœur de l’été. Il boit et elle se laisse distraire quelques secondes par le mouvement rythmique de sa gorge, sa pomme d’Adam qui monte et descend régulièrement. C’est bien. Il faut qu’il s’hydrate pour aider son corps à lutter contre le poison et l’infection. Elle l'écoute vanter les mérites de la Kisatchie et elle ne fait rien pour lutter contre le sourire plein de fierté qui vient étirer ses lèvres. Elle tapote du bout des doigts sur le volant avant de répondre. « C’est mon endroit préféré. J’y passe une bonne partie de mon temps, mais je suis incapable de m’en lasser.  »

Elle observe, sous les phares jaunâtres de son pick-up, les troncs qui défilent le long de la route. Elle connaît intimement les lieux, elle les parcourt chaque jour et chaque jour elle s’émeut un peu plus de la beauté d’un tel endroit, de sa rareté aussi, si près d’une ville aussi vaste. Les Hommes ont laissé la forêt en paix et les loups s’en sont emparés. L’endroit pulse continuellement au rythme des multiples flux magiques qui viennent s’enrouler sous le Caern. Elle ne se sent jamais aussi bien que lorsque ses pieds nus s’enfoncent dans sa terre meuble, qu’elle en sent l’énergie jusque dans ses orteils et qu’elle s’en gorge comme un lézard en plein soleil. « C’est pas pour rien que la Meute s’y est installée, les bois sont accueillants, la forêt est contente de veiller sur eux. Tu y sera le bienvenue aussi. Elle ne discrimine pas, la forêt.  »

Elle perçoit son regard sur elle comme s’il était tangible. La façon dont il glisse de son visage à ses jambes nues. Sa pudeur, longtemps oubliée, se réveille l’espace de quelques secondes et elle se retient de croiser les jambes. Elle roule intérieurement des yeux et garde le regard sur la route, un demi-sourire aux lèvres en l’entendant. «  Pas toujours non. Mais si je trouve un loup blessé dans ma forêt, par un piège clairement pensé pour blesser l’un des miens, ça me semble logique de pas le laisser crever comme ça. Je serais quelle genre de chamane si je laissais mourir une créature qui n’a rien demandé quand j’ai la possibilité d'intervenir ? » Elle se penche légèrement en avant pour observer des deux côtés de l’intersection avant de rejoindre la grande route goudronnée qui mène jusqu’à Shreveport et reprend, une fois engagée sur la piste complètement vide à cette heure tardive. Les cahots de la route de terre sont remplacés par le ronronnement sourd d’un chemin lisse et elle s’enfonce plus profondément dans son siège avant de croiser le regard du loup de l’autre côté de l’habitacle. «  Je suis navrée que tu aies été confronté à des pratiquantes moins… ouverte que moi. Je sais que certaines meutes ont subi tant d’horreurs qu’elles en deviennent méfiantes à l’extrême mais ce n’est pas le cas de la nôtre. Ce n’est pas mon cas. » Elle hausse une épaule et plante son coude contre le rebord de fenêtre et sa tempe contre son poing refermé. « C’est pas comme ça qu’on m’a formé et c’est pas comme ça que je procède. Si quelqu’un se trouve sur mon territoire, blessé ou perdu, il obtiendra mon aide, si je peux la lui donner.  »

L’idée d’une Vargamor refusant d’aider un garou sous prétexte qu’il ne fait pas partie de sa meute lui retourne l’estomac. L’instinct de protection, le besoin de servir est si profondément ancré en elle que la simple idée de refuser son aide à qui que ce soit lui broie les tripes. « Elles t’ont donné des raisons pour te refuser ainsi leur aide ? C’est…  Ça va à l’encontre de tous les préceptes qui m’ont été inculqués durant mon apprentissage, que ce soit par ma mentor ou par la Meute auprès de laquelle j’ai été formée.  » L’expression sur le visage de Gautièr quand il reporte ses yeux sur la route lui serre la gorge, il y a dans ses prunelles pâles une nostalgie qui parle d’une vie trop longue au quotidien solitaire. Une nostalgie qui parle d’un temps où la vie était plus douce pour lui, où il n’était peut-être pas aussi seul. Par réflexe, ou simplement par envie et compassion elle ne sait pas vraiment, Daphné replace sa main gauche sur le volant et de la droite pose les doigts sur son avant-bras avec douceur. Elle ne dit rien de plus, consciente qu’il n’a très certainement pas envie de parler des fantômes qu’elle ne devine qu’à peine dans ses yeux bleus.





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Qui es-tu ? :
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◖◗ Homme du pays occitan, dans le Sud de la France. Né au cœur des Pyrénées aux sommets blanchis, entre le soleil et la rocaille du mois de juillet 1898.
◖◗ Loup-garou Bêta condamné à fuir famille et village, jeté sur les voies forestières d'un exil, des frontières d'Espagne aux vallées de Lozère. Voyageur infatigable, jusqu'au Nord de la France et la côte est américaine.
◖◗ Relation d'amour et de haine pour cette France ingrate. Son sang a coulé pour des généraux dont le pied n'a jamais foulé le no man's land de la Grande Guerre. Membre d'un réseau clandestin dans les années 40.
◖◗ Rêveur misanthrope à la philosophie d'un autre temps. Passe sans mal de l'empathie au jugement, de la tolérance au dégoût. Aide lorsqu'il le peut. Tue quand il le doit. Bestiole dans le crâne qui commandite d'étranges désirs.
◖◗ Homme à tout faire : capable de nettoyer les chiottes, de garder un musée, de balayer la rue ou de tenir une caisse. Prédilection pour les postes de serveur, aidé par ses hanches étroites et ses bras solides. Poste d'observation privilégié pour tous les comportements humains et non-humains.
◖◗ Rebut. Incapable de s'adapter pleinement à une meute. Chaque tentative se solde par un échec plus ou moins pénible. Solitaire, se protège derrière la barrière de mensonges qui résistent encore aux outrages du temps. Prétend n'être rien d'autre que la Bête du Gévaudan. S'en convainc parfois, ou bien d'être un descendant.
◖◗ A subi les affres du sang et de la rumeur capable de frapper tous les bourgs et hameaux des campagnes profondes. Accusé de crimes qu'il n'a pas commis. N'a jamais eu l'occasion de racheter son honneur parmi les siens.
◖◗ Amant de Mei Long, poupée chinoise de sang royal. La rencontre entre deux écorchés de la vie, entre deux psychés abîmées, vouées à toutes les folies et aux errances mortifères dans les bois du Maryland.
◖◗ Poursuivi par des flics qui n'ont pas pour habitude de lâcher prise. Connu des autorités américaines depuis les années 70. En cavale permanente. Passé maître dans l'art des identités plastiques, artificielles. Espère trouver à Shreveport l'abri de la dernière chance, en incorporant les rangs de la meute. Tueur de flics et de femmes. Traqueur traqué de Medea Comucci.
◖◗ Mélancolique. Dans ses bons jours, capable de déceler la beauté dissimulée derrière tous les aspects de l'existence. Amoureux d'Histoire et de littérature, lecteur infatigable de Camus et de Céline.
◖◗ Dérangeant. Par ses regards perçants, par ses paroles sans filtre, par ses rires grinçants : inadapté, mais sympathique, si son interlocuteur s'y prête.

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La mentalité est la même.
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◖◗ Passé maître dans l'art de dissimuler un corps et d'en ôter la vie. Tous les moyens sont bons.
◖◗ Sait comment survivre face au froid, à la pluie, à la grisaille et à la brume, aux mers, aux monts et aux coups bas. Aux morsures, aux traîtrises, aux caresses, aux promesses.
Thème : Le Fleuve ◖◗ Noir Désir
Le Pacte des loups • Daphné L4AOxKs
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"Je vais les rues je vais les lieux où on ne m'attend pas. Ceux que je croise au fond des yeux, non, ne me voient pas. Je parle à des gens comme moi qui n'ont l'air de rien. Des esclaves en muselière qui n'en pensent pas moins."

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Sam 11 Nov - 22:00 (#)


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Il ne regrette pas les derniers cahots qu’ils abandonnent derrière eux. Même si le bringuebalement du véhicule lui rappelle celui des charrettes d’autrefois, il est heureux de pouvoir totalement livrer son dos à l'appui confortable du siège. Maintenant qu’ils ont quitté la forêt, il ne tient plus à observer la route qui mène à Shreveport. Ses paupières se ferment totalement, et il adopte la posture de l’homme prêt à s’endormir à tout moment. Ce n’est pas forcément le cas. Ses yeux le piqueront s’il les garde ouverts, et l’idée de se vautrer dans un repos salvateur tout en profitant d’une conversation sans doute agréable le tente bien davantage. Il sent alors à ce moment précis la paume de la jeune femme contre son bras, lui tirant un sursaut sans qu’il ne puisse se résoudre ni à répondre ni à repousser ce geste d’une tendresse presque étrange. À regrets, le fil acéré de son regard se distingue, pareil à celui d’un félin, tombant sur les doigts féminins sur sa peau nue. Un ricanement éclate sans heurts dans l’habitacle.

« Tu as l’air d’avoir de l’expérience. Et à la fois, tu sembles encore très jeune. »

Aucun sermon, aucun reproche dans cette assertion qui, si elle l’avait voulu, aurait pu se voir recouverte d’une connotation presque affectueuse. Ambigu, il profite de ce contact devenu rare, ces derniers temps, malgré la proximité de Mei Long. « Ne t’attache pas à moi, et encore moins à ce que je représente. Tu auras encore suffisamment le loisir de découvrir que les traîtres sont partout. La loyauté, la fidélité, ne m’ont jamais rien apporté dont je ne puisse réellement me passer. À force, je suppose que j’en ai fait un mode de vie. »

Solitaire. Éternellement solitaire.

« Tu as de la chance, si ton parcours jusqu’à présent t’a permis de conserver cette bonté d’âme. Ce n’est pas si souvent, que ça arrive. J’espère que tu continueras de la préserver autant que possible. Tes maîtres semblaient bons, eux. » Il ne compte pas laisser son pessimisme assombrir la conversation, sans pour autant travestir son état de pensée. Lui-même n’avait pas toujours fait preuve d’autant de clémence. Il était davantage du genre à achever une bête blessée qu’à la soigner. Nombre d’humains étaient morts ainsi, par sa main. Une blessure irrémédiable. Une mauvaise chute du haut d’une falaise. Un état d’inanition d’une randonneuse perdue, en train de dépérir au fond de son sac de couchage. Ange de la mort ne prétendant à aucune gloire ni remerciement, il s’était contenté de précéder le chemin d’une nature qui, tôt ou tard, aurait ravalé ces êtres promis à leur fin comme elle le fait toujours. Il décide néanmoins de répondre à la chamane, tout en pressentant que cela ne lui plaira pas.

« Elles n’aimaient pas mon aura, comme elles disaient. Elles n’aimaient pas non plus mon tempérament, mon caractère. Je sais que je ne suis pas quelqu’un de facile. Depuis des décennies j’ai l’habitude de me débrouiller seul. Je n’ai aucune volonté de devenir un Alpha, mais je ne serai jamais un Oméga. Je suis le genre de Bêta qui dérange, qui se tait lorsqu’on attend de lui qu’il prenne une décision, ou qui décide de parler quand tout le monde s’attendrait à ce que l’ensemble plie sous le même ordre de notre chef. » Il marque une pause, ayant de nouveau clos ses orbes depuis un moment. « Je n’étais pas fiable. Je ne leur laissais aucune accroche. Rien qui puisse les rassurer, les inviter à me donner leur confiance. J’étais resté seul trop longtemps. Plus le temps passait, et plus il est devenu clair que mon existence ne serait jamais facile, sous l’égide d’une Meute. »

Décidément, cette arcaniste avait l’art de savoir le faire parler. Il sourit un peu, avec une lassitude sereine.

« Je ne leur en veux pas. C’est elles qui avaient raison. J’ai fait souvent plus de mal que de bien en restant avec eux. Chaque fois, partir restait la meilleure solution. Alors à force, je me suis fait à l’idée que je ne parviendrais jamais à me fondre dans un groupe. Je ne dis pas que je n’y pense jamais, ma présence ici en est la preuve, et il va sans dire que ce serait parfois plus aisé, pour moi. Mais je ne me fais pas d’illusions. Je n’ai plus l’âge, pour ça. Ne sois donc pas désolée. Il n’y a rien à déplorer d’autre que du bon sens. »

La lune se montre entre deux nuages. Le lycan le sent, et ses prunelles de jade cherchent aussitôt, par-delà le verre du pare-brise, la lueur de l’astre dont il reste l’esclave. « Si tu ne m’avais pas soigné, tu t’en serais probablement voulu, au regard de ton éthique personnelle. Mais tu n’aurais pas été coupable de quoique ce soit pour autant. Crois-moi. Je ne fais pas partie des bons. » Il tempère ses paroles en tournant la tête vers elle. « Même si je n’ai pas que des défauts. Et que je ne suis pas toujours pour autant le monstre que certains m’ont reproché d’être. »

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