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Do not go gentle into that good night

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MJ ۰ Trop de DC, pas assez de décès.
Rhys Archos
Rhys Archos
MJ ۰ Trop de DC, pas assez de décès.
L'IVRESSE SOLAIRE DU CRÉPUSCULE

Do not go gentle into that good night S83t

« Wild men who caught and
sang the sun in flight,
And learn, too late, they
grieved it on its way,
Do not go gentle
into that good night. »

En un mot : Émeute, Sang et Fiel
Qui es-tu ? : Sans visage, une force animale grouillant sous une peau humaine qui s'étire, trop étriquée, n'attendant que de jaillir à l'intérieur du monde pour le ravager.
Facultés :

Trouble à l'ordre public ;
Outrage à agents ;
Attentat à la pudeur ;
Violation de propriété privée ;
Ivresse sur voie publique ;
Expert du pistolet à clous ;
Vol de voitures ;
Briseur de vitrines ;
Bagarres ;
Vol de poules ;
Thème : /watch?v=L7a8hmoOsx0
SOONER OR LATER
YOUR HUMAN SIDE LOSES.
IT HAS TO

Do not go gentle into that good night Fdel
Do not go gentle into that good night Lol7
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Mer 14 Nov - 0:38 (#)
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Rhys V. Archos
Do not go gentle into that good night Q8le
Date et lieu de naissance
14 mai 1992 [28 ans] - Erevan [Arménie].

Nationalité
Arménienne. Faux papiers américains. Faux papiers russes. Origines probablement caucasiennes ou slaves mais rien n'est moins sûr.

Profession
Aucune profession fixe véritable actuelle. Il a dégoté un boulot miteux dans la casse de Pete au nord de la ville, mais ses horaires sont aussi tordus que ceux du vieil homme. C'est un endroit tranquille - comprendre d'un ennui mortel - où personne vient trop chercher des noises. Idéal pour recycler des vieilleries pas forcément légales contre un peu de fric. Il a sinon des compétences de mécanicien et il sait à peu près dans quoi il fourre les mains quand il soulève un capot, de quoi faire un employé plus que correct à ce niveau si seulement il n'y avait pas toutes ces tentations et autres pratiques, illégales mais qui peuvent rapporter plus et plus vite et auxquelles il n'est pas étranger. En ce moment, il gagne surtout quelques biftons au Mad Dog de Mansfield, dans leurs combats clandestins. À vrai dire, il s'en sort même plutôt bien, voire pas mal du tout. Mais il fait attention à ne pas trop s'y faire remarquer car, vous voyez, il est possible que, peut-être, il ait omis de leur préciser qu'il n'était pas humain. Forcément, ça expliquerait des choses, alors il la ferme bien gentiment.

Lieux d’habitation
On ne peut pas vraiment dire que Rhys possède un lieu d'habitation bien à lui, même s'il a entreprit de retaper un camping car trouvé à la casse. Ça va et vient selon les finances du moment mais il oscille entre l'occupation de squats dans des lieux précaires qu'il partage avec d'autres infortunés, la location de petites chambres miteuses où on ne pose jamais de questions et des solutions un peu moins bancales : hébergé chez quelqu'un pendant un temps ou même, carrément, trouver refuge chez une bonne âme en se faisant passer pour un chat. Clairement, c'est avec cette dernière astuce qu'il a vécu dans les milieux les plus aisés qu'il ait fréquentés, même si ça ne dure pas bien longtemps en général. Certaines personnes accordent plus d'importance aux animaux qu'à leurs congénères et ça, Rhys, il l'a bien compris.

Situation financière
En perpétuelle galère, toujours fourré dans des arnaques, plans foireux et autres astuces improbables et trop rarement honnêtes pour gagner de quoi vivre. Il vit un peu au jour le jour, Rhys, sans se soucier du lendemain.

Formes animales
Sa forme véritable, celle qu'il appelle communément reflet intérieur, est celle d'un jaguar. Il a également pratiqué des Chasses sacrées qui lui permettent désormais de revêtir la forme d'un ratel, de plusieurs races de chats et même de celle d'un cobra noir du désert. À noter qu'il a tenté, un jour, de faire sien un ours brun mais ce fut un cuisant échec.

Origine
Rhys est né de deux parents métamorphes et a quitté sa forme humaine pour la première fois à l'âge de neuf ans.

Clan
Il n'a d'autre maître que lui-même, l'instinct et l'instant présent.

  • TEMPÉRAMENT
    On m'a dit que le monde était sale, mais je l'ai trouvé beau dans sa décadence et dans ces choses qui nous font mal.

    Beau à en vomir.

    ● ●

    Y a pas grand chose à raconter, tu sais. C'est vite vu, qu'ils disent. Un blouson en cuir et des tatouages, trois grossièretés dans la bouche et voilà que tu deviens l'origine de cette lueur dans le regard des autres. Indésiré. Probablement une racaille de la faune des skaters et des punks, qu'ils se disent, le genre de gars avec des valises sous les yeux parce qu'il a trop fumé d'herbe, qui cristallise tout ce qu'une jeune fille de bonne famille ne devrait jamais fréquenter.

    Et vas-y que ça boit, que ça braille, que ça gesticule et que ça se fout à poil. Je ris trop fort dans les oreilles des autres, avec ce sourire qui a un quelque chose de bizarre. Le genre de truc qui aurait pu être charmant s'il n'y avait eu dans l’œil le reflet sous-jacent d'un quelque chose que les mots ne peuvent formuler. Une forme qui rôde là, à la lisière de la psyché, comme l'ombre d'un colosse dans les tréfonds obscurs de la mer et qui ne se laisse que capricieusement entrapercevoir. Il a un pète au casque, le gars, c'est pas possible autrement. Du genre à balancer un meuble par la fenêtre dans une soirée un peu trop arrosée parce que c'est drôle, à poser des mains baladeuses là où il faut pas et à s'approprier ce qui est aux autres sans même l'ombre d'une remise en question. Le genre mauvais garçon qui séduit toujours les cruches trop sages, qui frissonnent de la culotte parce que oh là là c'est trop un rebelle.

    Mais c'est ce qui fait mon charme, qu'ils disent, cette spontanéité. Toujours dans l'inattendu, dans l'imprévisible. Dans l'instinct et dans l'instant. Trop réfléchir, ça sert à rien à part cramer ton cerveau. Babiller trois heures sur des chiures de mouches, ça t'apportera jamais rien. Tu veux le faire ? Alors fais le. T'as pas envie ? Alors barre-toi. Tu veux un truc ? C'est à toi. T'as pas besoin du regard des autres, de leurs chuchotements, de leurs carcans ou de leurs idées. T'as pas besoin d'être comme la société, hagarde et ahurie, devant la découverte de ces choses qu'ils ne saisissent toujours pas, qu'ils se sont pris dans la figure comme la claque du nouvel an. Ils essaient de tout rationaliser, de donner un sens à ce qu'ils voient, à leurs actes, à leurs vies. Ils s'enfoncent dans des labyrinthes d'obsessions, dans des protocoles sociaux ultra complexes. Ils s'étouffent dans des impasses mentales au lieu de vivre ce qui se passe. Arrête de penser, ferme les yeux et ressens les choses. Avec tes putains de tripes. Y a rien d'autre qui compte. Quand t'as compris ça, tu peux traverser la vie avec le tranchant du fil d'une lame, laisser ces rayures rouges dans l'esprit des autres, plonger dans l'excès et dans l'ivresse, dans la douleur et la révolte.

    Être libre.

    ● ●

    Le monde entier est fou, lancé comme un trente-trois tonnes sans volant ni frein sur une route déglinguée. À quoi ça sert d'essayer de contrôler l'incontrôlable ? Fais comme moi et appuie sur l'accélérateur. Je suis comme le chaos et les flammes, un navire en feu qui traverse la tempête avec un enthousiasme insolent, le sang bouillonnant de rage et le geste emprunt de violence. Tout se consume, y compris - surtout - nous, alors autant foutre le feu et voir les choses cramer en grand plutôt que d'attendre bêtement de partir en cendres. C'est pas de l'anarchie, c'est du réalisme. Du masochisme si tu préfères, et alors ? Regarde la planète et la merde que c'est devenu. Fut un temps où les choses étaient belles et avaient encore un sens. Et ça me dégoûte. Ça me révulse d'être dans ce corps d'humain, de puer l'humain, de fréquenter les humains, de vivre comme un humain. Je suis un animal. Voilà toute la vérité. Un animal doué de ce qu'ils appellent raison - comme si ressentir et penser était l'apanage exclusif de ces bipèdes glabres et arrogants - capable de cette chose formidable qu'est la conscience de soi-même et la capacité à une réflexion complexe. Suffisamment pour appréhender l'horreur de ma condition, pour saisir cette ironie amère. L'ivresse du danger vit en moi comme un appel incessant, le besoin compulsif de se faire du mal, comme une preuve que l'on est bien vivant, une nécessité malsaine de combler le vide laissé par l'écoulement d'un monde qui possède une évidence qu'au final même moi je ne peux nier, un monde que je ne comprends pas. Un monde dans lequel on m'a donné le plus terrible des poisons : la liberté du choix.

    Conserver ce corps et ce dégoût, ou me sacrifier moi-même et redevenir libre.

    Libre et une proie pour les hommes.

    Parce que vous connaissez pas ça, vous, la sensation d'une tension grandissante dans les os, tellement, qu'à chaque fois tu te dis qu'ils vont péter, cette espèce de dégoût fascinant que j'éprouve quand je sens ma chair se tordre et se mouvoir, comme un serpent de muscles qui enfle et déchire sa peau humaine en une mue libératrice. Cette douleur dans les nerfs, qui enflamme mes sens comme si je prenais feu, les organes qui se tordent, se font et se défont, dans une allure pleine de sensualité et de violence brute, sauvage, comme un coup de tonnerre sous la pluie douce, comme l'éclat vulnérable d'un gémissement de peur lâché, et cette odeur fauve qui émane comme la puissance d'une aura. C'est sexuel, je vous dis, et vital. C'est comme de renaître, chaque soir, de se voir libéré après avoir attendu tout le jour, enchaîné dans l'obscurité, que la Lune darde ses rayons d'opale sur vous et dévoile l'élégance de ces pas de velours qui froissaient votre âme d'impatience.

    Et dehors, il n'y a plus rien d'autre qu'un silence oppressant. Un vide entre les bruits qui résonne et claque contre les pavés et le béton, se faufile sous les portes et coule dans la nuque. La vibration d'une absence de sens, le poids invisible et suffoquant d'un élément qui manque. Ça irradie, là, dans les murs et dans le goudron, dans les os, d'une lumière morte qui transperce la chair et l'esprit, qui empoisonne, lentement mais sûrement. La griffe racle sur un sol parfaitement plat et dur, artificiel, à la recherche de survivants. Mais ils se sont tous enfuis, ou bien ils sont tous morts, depuis longtemps dévorés. Il n'y a plus rien à chercher en ville mais j'y reviens pourtant toujours, avec la sensation factice de pouvoir y trouver une raison de la supporter. C'est comme un gouffre béant, sans fin ni fond, dont le pouvoir d'attirance serait si exceptionnel qu'on ne pourrait s'empêcher de venir se placer au bord, debout contre le vide, pour observer face à face le regard aveugle de ce qui se trouve en bas. On ne se demande pas si on va tomber, mais plutôt quand, et on vacille et on s'écarte, juste à temps. Jusqu'à la prochaine fois. Alors le bruit moribond disparaît, peu à peu remplacé par le bruissement des brins de l'herbe un soir d'été, du vent dans les arbres et du chuchotement des choses vivantes de la nature. La chaleur revient et apaise, l'âme ne gronde plus. Il y a, là dans le mystère des profondeurs sauvages, le réconfort secret et doux d'un quelque chose qui m'appelle. Un quelque chose qui murmure, qui gratte, qui patiente avec bienveillance. L'ombre d'une mélancolie qui dévie subtilement ma course chaque soir un peu plus pour se détacher des choses des hommes et promettre une autre fin.

    Mais non. Encore une fois, pas cette fois-ci, pas ce soir.

    Un jour, tout va péter. Un jour, y aura plus rien à brûler. Mais en attendant, faut entretenir la façade. Faut avoir l'air respectable, comme on dit, et soigner son image. Parce que la vérité, c'est que les gens s'en foutent de comment tu es en dedans.


  • UNE NUIT DANS VOTRE PEAU

    « LA MAGIE DE NOËL »

    « Complice et obscène, la rue s'ouvrait là devant moi, gouffre béant interminable ponctué des lueurs artificielles de néons grossiers et bruyants. L'éclat blafard des réverbères tranchait dans l'obscur de la nuit, contraste aveugle rayant mes rétines avec la délicatesse d'une griffe sur un tableau et le pavé, humide, presque moite, exhalait l'odeur aigre d'une pollution qui se déposait sur le palais dans un inconfort certain. Ça et là, les silhouettes anonymes d'inconnus passaient à intervalles irréguliers comme autant de spectres sans visages, allant vaguement à des occupations auxquelles je restais étranger et qui ne me concernaient pas. Le bourdonnement de la ville résonnait distraitement à mes oreilles, cacophonie tumultueuse de laquelle montaient, au loin, bruits de circulation et éclats indistincts de voix, sans pourtant jamais réussir à me détourner de ce qui m'occupait l'esprit présentement.

    Accompagné du tap tap régulier du bruit de souliers bien trop cirés, je déambule d'un air tranquille entre les voitures. Mon sac sur l'épaule, le tintement métallique du trousseau de clefs que je tiens dans la main droite résonne comme une douce promesse à mes oreilles. Qui y a-t-il pour croire aux sornettes d'une bonne femme prétendant qu'elle avait démoulé son bout sans que pourtant sa divine matrice n'ait jamais vu pointer le moindre Polichinelle ? Assurément personne, me direz-vous. Et c'est pourtant dans la laideur de l'ambiance de Noël qu'était plongée la décadente Shreveport, contaminant l'ensemble de la population avec la virulence irrationnelle d'une maladie mentale. Pour l'heure, je n'ai pas à me plaindre et j'observe avec, dans l’œil, un éclat de convoitise le symbole caractéristique qui reflète les lueurs de la ville dans mes mains. Cadillac. Mais pas n'importe laquelle, non, et c'est avec une attention toute particulière que je continue de faire l'inventaire consciencieux des voitures sur le parking. Alors mon grand, tu as été sage cette année ? Je revois encore la tête de cet imbécile assis sur mes genoux pour prendre une photo avec ce qui devait être sa femelle. Partout depuis un mois, des marchés de Noël, et partout depuis un mois, des lutins, des elfes et des fausses barbes qui harcèlent les passants de Oh oh oh. Quelle ignoble perspective. Un peu plus supportable, toutefois, après que j'eus subtilisé les clefs de la poche de la veste de ce monsieur pendant qu'il me faisait sa liste de cadeaux. Vladimir qu'il s'appelait. En tout cas, je retiens une chose, c'est que sa veste elle puait le fric.

    Et je parviens donc, enfin, devant une Cadillac 1959 modèle Eldorado. Je siffle un instant.

    _ Et ben dis donc mon cochon, c'est qui qui va ramener de la femelle avec ça ? »

    Je tourne autour un instant, je l'inspecte. Avant même que la clef ne rentre dans la serrure de la portière, je sais que c'est la bonne. Y en a pour un paquet de fric, et la voilà désormais mienne. Je m'installe sur le siège avec cette sensation grisante de laisser mon empreinte sur ce qui est à autrui et je suis assailli par les odeurs étouffantes et les bruits chaleureux du cuir qui craque sous mes fesses. J'en aurais presque une bouffée d'excitation. Je pose mes mains un peu partout, pour toucher, pour ressentir, pour marquer.

    C'est le jackpot.

    Un mouvement brusque dans la limite de mon champ de vision attire soudainement mon attention et mes yeux viennent percuter la figure interdite d'une petite fille. Elle me fixe, avec autant d'intensité que si elle m'avait prise en train de m'astiquer la chocolatine dans ma caisse. Plissant les yeux d'un air qui se veut bienveillant, je réajuste ma barbe en faisant mine de la gratter avant de tourner la manivelle pour abaisser la vitre.

    _ Oh oh oh, mais qui voilà. J'espère que tu as été sage. »

    Un éclat d'euphorie brille dans mon regard dégénéré, tandis que tous mes muscles ne se tendent déjà plus que vers une seule et unique action : démarrer mon nouveau bébé.

    _ Dis Santa, y sont où tes rennes ?

    Je la regarde d'un air ahuri tandis que la question me traverse le crâne sans pourtant s'y arrêter. Qu'est-ce que c'est con, un mioche.

    _ Oh oh oh, les loups-garous les ont mangés, petite. Joyeux Noël ! »

    Je n'attends pas la lueur de chagrin choqué dans ses yeux pour finalement démarrer la voiture et entamer une marche arrière, faisant vrombir le moteur direction la liberté.

    ● ●

    La radio crache une musique Rock 'n' roll affreuse, les rues de Dowtown défilent à une vitesse excessive et le père Noël trémousse sa bedaine factice avec un peu trop d'entrain sur le siège conducteur en chantant. Soit je maquille la voiture comme les pintades à la télé, soit je la revends vite fait bien fait et je me fais un max de fric. La question est difficile, mais légitime, et me prend toute ma capacité de réflexion.

    Et là, c'est le drame.

    L'éclair d'un phare aveuglant surgit sans crier gare devant moi. Mes pupilles s’étrécissent par réflexe et la forme vague d'une pensée qui n'a pas le temps de naître me laisse échapper un Bordel ! tonitruant. Est-ce que je roule dans le bon sens, au moins ? Brusque coup de volant, embardée, j'écrase le frein. Je sens la voiture qui dérape et grimpe brutalement sur le trottoir dans un crissement atroce, le choc métallique d'une boîte aux lettres qui vole en éclat et le bruit élastique de suspensions un peu trop vieilles. Soudain, une pluie d'éclats cristallins explose en un fracas assourdissant tandis que la voiture s'arrête d'un coup sec, me ballotant avec violence contre la portière.

    Sonné, je perds le sens de l'orientation pendant quelques secondes. Le goût du sang sur la bouche, l'odeur métallique dans la gorge. Je grogne d'une façon qui n'est pas tout à fait humaine.

    _ Putain de merde... »

    La Cadillac vient d'enfoncer la devanture d'un commerce. Pas assez fort pour y pénétrer tout du long, mais suffisamment pour briser la vitrine et foutre en l'air sa présentation. Je lève les yeux d'un air hagard et énervé. J'ai mal, mais c'est pas vraiment le moment de se ménager.

    _ Putain. De. Merde... »

    Tournant la clef de voiture, j'essaie de redémarrer le moteur. Il crache, il peste.

    _ Aller lààà, c'est pas possible bordel. »

    Le petit Jésus semble entendre mes prières tandis que la chose de métal et d'acier se remet en route, ajoutant à une excitation déjà bien chargée d'adrénaline. Je fais marche arrière, la voiture s'extraie péniblement mais semble en état de rouler. À première vue, on dirait que c'est surtout le devant qui est défoncé.

    Passant la première, j'enfonce l'accélérateur mais m'arrête brusquement, quelques mètres plus loin, au moment où je remarque un détail dans le rétroviseur. Toujours habillé en père Noël, je descends, ridicule dans ces habits rouges, ce ventre exagéré et cette barbe exécrable et qui pique. Je reviens sur les lieux du crime en boitant et ramasse le parechoc qui était resté là, ainsi que la plaque d'immatriculation. Ne soyons pas con. L'espace d'un instant, je me fige. Devant moi, un serpent ondule sur le pavé. Je reste interdit pendant quelques secondes avant de relever les yeux pour m'apercevoir que me fait face une hideuse enseigne verte, le sourire stupide d'un reptile s'adressant à moi.

    The Crawling Life.

    Je reprends rapidement mes esprits avant de retourner à la voiture. Je bazarde mon fardeau sur le siège arrière, à côté de mon sac de cadeaux en cartons, avant de remonter devant d'un air extrêmement contrarié. Adieu mes rêves, adieu mon fric.

    Adieu les femmes. »
     
  • Caractéristiques de race

    PANTHERA ONCA

    Nom commun : Jaguar.
    Description : Plus gros félin des Amériques, le jaguar fait partie de ces espèces qui ont toujours provoqué une sorte de fascination irrationnelle chez l'homme mais que ce dernier ne peut néanmoins s'empêcher de détruire systématiquement jusqu'à l'extinction. D'une hauteur de 75 cm au garrot et d'une longueur d'un peu plus de deux mètres, c'est un animal massif mais trapu qui possède une condition physique remarquable notamment en nage, en escalade et en saut. D'un poids avoisinant le quintal, c'est un prédateur crépusculaire qui adore l'eau et qui s'adapte particulièrement bien dans l'humidité marécageuse de la Louisiane. Doté de sens remarquables, notamment une vue nocturne, un odorat et une ouïe largement supérieurs, c'est un adepte de la traque furtive par embuscade éclair et il peut faire de presque tout ce qui existe un repas. Possédant une force de morsure exceptionnelle, il ne cherche pas à étouffer ses proie en les saisissant à la gorge mais, à la place, leur mord directement les cervicales pour les paralyser, au crâne pour le leur perforer ou dans la carapace pour la fissurer. Cerfs, anacondas, crocodiles, tortues, grenouilles, œufs, poissons, ragondins, paresseux, singes, chevaux, charognes... Tout y passe et il peut traîner une carcasse de 300 kilogrammes jusque dans un arbre. Également pourvu de griffes rétractiles, elles constituent une arme dangereuse et un coup de patte peut bien souvent suffire pour tuer un chien. Il tend, très sagement, à éviter les humains et ne s'attaque normalement pas à eux.
    Acquisition et maîtrise : C'est la forme véritable de Rhys, l'expression de son moi intérieur, qui s'est rapidement tourné vers un quelque chose de félin et dont l'émergence a été grandement catalysée par l'influence de ses frères et soeurs et une certaine violence s'en dégageant. Il n'y a pas vraiment lieu de parler de maîtrise ici : c'est la forme dans laquelle il se sent le mieux, le plus en phase avec lui-même et qu'il adopte presque comme un refuge lors des situations de grand stress psychologique ou émotionnel. C'est ce qu'il est. Il a tendance à être beaucoup plus calme et mesuré avec cette apparence que lorsqu'il est humain. S'il conserve un intellect supérieur à celui d'un animal lorsqu'il est transformé, il se comporte toutefois comme tel la très large majorité du temps, fuyant simplement le contact des hommes. Néanmoins, il reste très pudique avec cette apparence car il sait qu'elle attire la convoitise ou la peur et il prend bien garde à se faire voir le moins possible et à ne pas être associé à cet animal, n'hésitant pas à se faire passer pour un banal chat-garou. Ce mensonge est autant une force de surprise s'il doit vraiment se battre qu'une protection face à des métamorphes ou des chasseurs qui auraient des envies de collectionnite aiguë.
    Particularités notables : Si la régénération métamorphe est plus forte sous forme animale dans la nature sauvage, c'est avec cette apparence qu'elle est la plus vigoureuse. Il ne suffit cependant pas de se cacher dans un jardinet pour que ça marche, il faut abandonner la civilisation et son humanité. Enfin, c'est cette forme qui influe sur les sens et les prouesses physiques humaines de Rhys, lui conférant une force bien supérieure mais, surtout, une agilité insolente.

    FELIS SILVESTRIS

    Nom commun : Chat.
    Description : Petit prédateur crépusculaire, on le trouve presque partout où la civilisation s'est installée, à l'état domestique ou sauvage. Son apparence physique varie grandement selon la race étudiée et permet toutes les extravagances. Chasseur ultime, cet animal a développé une stratégie de vie exceptionnelle au cours de son évolution, liant son histoire à celle de l'homme afin d'user et abuser des avantages conférés par une vie en milieu urbain. Ayant réduit le monde moderne en quasi esclavage et conquis les internets, le chat domestique se fait entretenir par ses serviteurs avec une attention toute particulière, ce qui est d'autant plus remarquable qu'il n'en a pas moins conservé un esprit farouchement indépendant et que c'est cette allure pourtant pleine d'arrogance et de snobisme qui fait son charme auprès des humains. Nourri et logé, le chat dispose ainsi d'un temps considérable qu'il applique consciencieusement à deux de ses passes-temps favoris : la sieste et la traque purement récréative de petites proies qu'il ne daigne souvent même pas manger. Opportuniste cruel, il aime bien jouer avec avant de les tuer et de les déposer aux endroits les plus importuns. Doté d'une agilité et d'un sens de l'équilibre remarquables lui permettant de se faufiler presque partout, il a souvent l'eau en horreur et prend grand soin de son pelage. Pourvu de sens largement supérieurs à l'incompétence humaine, il possède notamment un odorat qui rivalise voire dépasse celui du chien, ainsi qu'une ouïe et une acuité visuelle nocturne importantes. Prolifique, il est capable de devenir un animal nuisible s'il se met à proliférer sans contrôle dans les zones urbaines. Enfin, il fait un compagnon idéal pour les personnes retraitées et les enfants en bas-âge, pour peu qu'il ne les griffe pas d'agacement.
    Acquisition et maîtrise : Première Chasse sacrée, 2009. C'est un animal dont Rhys a souvent pris l'apparence durant l'adolescence avant que sa forme ne se fixe définitivement. Sa forme de jaguar induit une affinité forte avec ces petits félins et nul doute que cette proximité a été déterminante pour l'apprivoiser avec une grande facilité. C'est une forme qu'il manie très bien.
    Particularités notables : C'est la forme que Rhys prend le plus souvent, pour la simple et bonne raison qu'elle passe absolument inaperçue en milieu urbain et permet de s'infiltrer presque partout, en faisant ainsi sa meilleure arme de survie. Il est capable de réaliser une Chasse sacrée sur un chat en un temps record et il dispose d'une grande collection de formes différentes qu'il a accumulées au fil des années. Il abuse régulièrement des liens qui existent entre l'homme et les chats et a, à plusieurs reprises, séjourné chez quelqu'un sous forme animale sans que la supercherie ne soit jamais dévoilée.

    MELLIVORA CAPENSIS

    Nom commun : Ratel, parfois Zorille du Cap.
    Description : Féroce petit carnivore de la famille des mustélidés, le blaireau à miel est un animal pouvant atteindre un mètre de long et 30 cm au garrot pour un poids légèrement inférieur à une quinzaine de kilogrammes. Réputé pour son caractère exceptionnellement teigneux, son astuce fatigante et son endurance tenace, c'est un incroyable sauvage des savanes capable de manger tout ce qui lui passe sous le nez et s'attaquant sans vergogne aux scorpions, serpents, essaims - dans lesquels il dévore indifféremment miel et insectes, porcs-épics, voire même allant jusqu'à s'en prendre aux antilopes ou à voler du petit bétail. Extrêmement teigneux, surtout lorsqu'il s'agit de défendre sa nourriture ou son territoire, il n'hésitera pas à faire face avec un aplomb rare aux lions, hyènes, gnous ou guépards même s'il peut occasionnellement devenir la proie de grands prédateurs comme le léopard. Sa technique d'attaque favorite face à plus gros que lui est de mordre l'ennemi au scrotum afin de provoquer de violentes hémorragies. Sa peau très épaisse, jusqu'à un demi centimètre, le rend quasiment insensible aux morsures, piqûres de guêpes ou épines de porcs-épics et est si flasque qu'il est capable de se retourner dedans pour mordre un agresseur qui le saisirait au cou. Sa résistance aux venins est également exceptionnelle et son organisme peut métaboliser celui de plusieurs espèces mortelles de vipères, cobras ou scorpions, créant une résilience de plus en plus importante à mesure qu'il y est exposé. Tout au plus sombrera-t-il dans l'inconscience quelques temps avant de se réveiller et de poursuivre son repas comme si de rien n'était. Preuve de son cousinage avec putois et moufettes, il possède également des glandes anales réversibles capables de dégager une odeur insupportable dont il se sert notamment pour neutraliser les abeilles afin de saccager leurs nids en toute impunité. Ses pattes sont aussi dotées de longues griffes adaptées au fouissage lui permettant de ravager un terrain en un temps record. Enfin, il fait montre de l'exceptionnelle et presque inutile capacité de courir en arrière, seul mammifère à partager ce trait avec l'Homme.
    Acquisition et maîtrise : Chasse sacrée, 2012, Israël. On peut souligner la remarquable harmonie avec laquelle Rhys s'est accommodé de cet animal, leurs deux caractères étant particulièrement compatibles. Si les ratels sont en général considérés comme de douloureuses épines dans la chair par les autres animaux, ça n'a maintenant jamais été aussi vrai et tout ceci décuple le culot dont fait preuve Rhys sous cette apparence, qui ne connait alors plus aucune limite ni respect d'autrui.
    Particularités notables : Les facultés naturelles d'endurance ainsi que de résistance aux venins et autres toxines de cette forme animale sont outrageusement puissantes grâce aux capacités métamorphes naturelles de régénération et de résilience aux maladies et autres substances nocives pour le corps.

    WALTERINNESIA AEGYPTIA

    Nom commun : Cobra noir du désert.
    Description : Animal terrestre à sang-froid, ce serpent qui avoisine en moyenne un mètre est un prédateur entièrement nocturne qui chasse lézards, petits rongeurs et autres serpents qu'il traque activement. Ses pupilles sont rondes et ses écailles sont entièrement noires et d'un reflet à l'aspect luisant. Bien qu'il soit désigné en tant que cobra, il ne se dresse pas pour attaquer ni ne produit de coiffe à son cou. Doté de crochets courts, il produit un venin neurotoxique très virulent qu'il inocule par morsure puis mâchement. Celui-ci provoque une nécrose locale des tissus à l'endroit de la morsure mais se répand surtout dans le sang. Il provoque une perturbation des influx nerveux, des troubles de la vue et des autres sens et une paralysie musculaire plus ou moins importante. Ses proies meurent ainsi en général d'asphyxie car elles ne peuvent plus respirer. Combinant une technique de chasse mixte, il attend que son repas soit suffisamment affaibli après une morsure avant d'user de constriction pour l'étouffer et commencer à l'avaler. Toutefois, ce serpent a d'abord tendance à choisir la fuite plutôt que l'agressivité lorsqu'il est confronté à une menace et il reste assez peu territorial. Jouissant d'une ouïe et d'une vue faibles si ce n'est très médiocres, il peut néanmoins facilement percevoir les vibrations du sol, est capable de goûter les odeurs avec sa langue et est doté de récepteurs thermique sur la tête. Enfin, il a besoin de réguler la température de son corps et aura tendance à éviter les endroits trop froids ou brûlants.
    Acquisition et maîtrise : Chasse sacrée, 2015, Égypte. C'est la dernière forme qu'il a assimilée en date, grâce à celle du ratel, et c'est celle qui lui est le plus étrangère par rapport à ce qu'il est et qu'il utilise le moins. Il fait attention, il explore encore. Il essaie de trouver un équilibre quand il se met dans la peau du serpent et d'en trouver une certaine satisfaction, une plénitude, sans trop de succès toutefois. Parfois, il semble adopter ces traits sans être vraiment sûr de savoir où ça va le conduire, jusqu'à quel niveau il va plonger. Malgré quelques années de pratique, il sent qu'il lui manque encore quelque chose pour être réellement en phase avec les instincts de cet animal. C'est la source d'une grande frustration car si Rhys arrive à revêtir la peau de cette bête, il s'en est fallu de peu pour que la Chasse échoue et il en a conscience. Il souffre d'une impatience caractéristique dans cet apprentissage, d'autant plus maintenant que le but que cette acquisition servait à été atteint, et même s'il sait qu'il ne doit pas outrepasser les étapes sous peine de se rapprocher d'une instabilité dangereuse, la raison n'est pas ce qui l'emporte en général chez Rhys. À cause de ça et du caractère exotique de l'anatomie ophidienne, il ne maîtrise que difficilement le changement partiel de parties de son corps, bien qu'il s'y soit entraîné, et cela lui prend bien plus de temps à préparer que ses autres transformations.
    Particularités notables : Parfois, le processus de métamorphose est similaire à celui d'une mue. C'est un spectacle particulièrement exotique où l'empreinte du corps sèche et se détache avant de tomber en lambeaux. Rhys est immunisé à son propre venin mais uniquement sous cette forme. Venin qui peut affecter les autres créatures surnaturelles mais qui s'avère peu souvent mortel face à des individus ayant une capacité de résistance aux poisons ou de régénération, à moins de leur en inoculer une large surdose. Les vampires peuvent être affectés mais cela prend plus de temps car leur cœur pompe leur sang bien plus lentement et ils ne craignent pas de ne plus pouvoir respirer.

  • AFFILIATION ET OPINIONS
    Y a des fois, comme ça, tu regardes ce qui évolue autour de toi et tu te demandes : « Qu'est-ce que c'est que cette putain de merde ? ». Y a toujours eu des champions de la médiocrité pour s'imaginer qu'ils pensaient plus fort que les autres, qu'ils étaient plus malins, qu'ils pouvaient avancer leurs pions dans une parfaite stratégie alors qu'on sait tous que c'est qu'une question de temps avant qu'un connard vienne tout leur saccager. Alors, bazarder toute la vérité sans crier gare comme on te jetterait des excréments au visage, c'était complètement con. Et c'est pas avec de belles paroles et un joli sourire que tu vas y changer grand chose. Comme y disait mon père, c'est pas parce que t'es bon sculpteur que ta merde va sentir meilleur. Ils auraient mieux fait de se la fermer, les suceurs, au lieu de nous sortir leur numéro de charme à la con. Ah le Tru Blood ! ah le sang en bouteille ! Il est venu le temps où l'humanité doit savoir ! qu'ils disaient. Il est venu le temps où notre société peut accepter un secret qui n'a plus lieu d'être ! Ben voyons. Belle bardée de conneries oui. Les humains ont jamais été capables de rien d'autre que de détruire, tuer, ravager, étouffer. Tu crois vraiment qu'ils vont pouvoir gérer des choses mortes qui bavent du sang, des bêtes qui rôdent depuis les ombres jusque dans leurs maisons ou des mystiques qui s'astiquent le gris-gris sous leur nez ? Attends de voir quand l'humanité aura passé le coup de la surprise. Quand ils se diront que c'est pas une si mauvaise idée de faire des expériences sur des gens comme nous. Quand ils tenteront de chercher un produit pour nous tuer. Quand ils créeront des bombes magiques ou qu'ils viendront nous arracher la peau pour se faire des manteaux, parce tous les autres de nos frères animaux auront disparus. Quand ils verront le profit. Ah non, ça ça vous passe par-dessus la tête, forcément. Tout ce qui vous attire vous, c'est d'être mordus dans le cou avant de se faire tringler contre un mur par un macchabée. Le voilà, le vrai visage de la Révélation. Glamour comme ils disent à la télé. Mais un jour, ils sauront tout, et alors ils prendront les armes pour nous tuer. Et ce jour là, il n'y aura plus d'ombres dans lesquelles se cacher.

    Parce que ça crève pas trois yeux à un canard, c'est évident, et y a que les mongols pour pas comprendre. Ils ont peur les suceurs. Peur de l'humanité, peur du monde moderne, peur de la technologie. Bien sûr, que ça partait de plus en plus en couille, mais ç'a toujours été comme ça. De toutes façons, qu'est-ce qu'on aurait pu attendre de ces choses mortes ? Est-ce vraiment étonnant qu'elles se soient vendues au jugement de l'humanité quand on sait qu'elles brûlent en plein jour ? Pour sûr qu'elles pouvaient pas affronter et le soleil, et la société. Car au fond, c'est plutôt « Comment on en est arrivé à tout ce bordel ? » qui compte. Maintenant, il n'y a plus de retour possible en arrière, et c'est qu'une question de temps avant qu'on y passe tous. Mais moi, j'ai pas envie de devenir une anomalie, un truc qu'on traque parce qu'il rentre pas dans les clous ou une pièce mise sous verre dans un musée. Je suis pas comme eux et je le deviendrai jamais, alors j'emmerde leur bienpensance et leurs idées. Il n'y a plus qu'une seule chose qui compte maintenant, survivre. Et le reste...

    Il n'y a pas de putain de reste.

    ● ●

    Écoute bien Pépito, parce que je te le dirais qu'une fois. Si tu veux survivre dans la Nuit, voilà quelques conseils que tu ferais bien d'imprimer dans ce truc déformé qui te sert de crâne.

    D'un côté t'as les suceurs. Les choses-mortes. Ouais, tout de suite c'est moins glamour que ce que tu vois à la télé hein. Ils sont maquillés comme des voitures volées pour bien présenter mais n'oublie jamais que, sans leurs paillettes, ils ne sont rien d'autre, rien tu entends, que des putains de cadavres qui marchent et qui n'auraient jamais dû se relever. C'est de la racaille de la pire espèce, des putains de parasites qui viennent te baver dessus pour aspirer ton sang. Ils te pompent ta vie pour prolonger leur agonie et ils te volent une part de ce qui fait ton essence. Leur peau est froide et leurs mots sont du poison. Leur énergie est mauvaise car ils sont en dehors du cycle, car ils sont maudits. Pourquoi, sinon, notre sang les révulserait-il tant que ça, nous qui sommes les princes sauvages de la nuit ? Méfie toi toujours d'eux car ils sont des monstres à l'intérieur, des bêtes hideuses et décrépies que l'âge rattrape et nécrose en les ramenant à la folie d'une condition éternelle. Car le temps peut pas les tuer mais il finit toujours par les laisser tous pareils : vides et putain de dégénérés.

    De l'autre t'as les garous et leurs grands champions les loups. Ces espèces d'imbéciles bas du front qui se pensent supérieurs parce qu'ils sont gros et pleins. Mais regarde les, et que ça pisse sur les arbres et que ça se renifle le derrière. Primitifs. Tu pourrais me dire qu'ils sont différents des humains, plus proche de la nature. C'est vrai. Mais ne te laisse surtout pas avoir par cette illusion. Ce sont les bâtards dégénérés de l'humanité, les chimères indécentes qu'un jour quelqu'un a osé créées. Ils sont à nos yeux ce que les humains sont aux leurs : éloignés et distants, vaguement semblables mais toujours étrangers. Écoute bien la prochaine fois que tu en verras un, concentre toi sur le silence et sur ces choses invisibles qu'ils dégagent. Alors peut-être que tu pourras l'entendre, le cri d'agonie de l'animal qui est piégé en eux, condamné à partager leur sort à jamais. Écoute le bien car ça aurait pu être n'importe lequel à sa place. Toi comme moi. Un jour peut-être cesseront-ils de percevoir leur animalité comme un fardeau, de s'étouffer eux-mêmes avec leur trucs d'humains. Peut-être seront-ils dignes. Je ne sais pas, et de toutes façons c'est pas mon problème.

    Mais y a pas que ça qui rôde dans la Nuit. Oh non, ça serait bien trop facile autrement. Y a tous ces putains de mutants qui font joujou avec la magie. Ces apprentis sorciers, mystiques, charlatans et autres sataniques. Ceux qui te balancent le Mauvais œil, ceux qui ont maudit les garous, ceux qui nous ont maudits. Ces sorcières, ces hippies qui pètent un câble et partent fumer de l'herbe dans les bois, qui finissent par se prendre pour des cochons sauvages et qu'on retrouve à manger des racines pour soit disant se rapprocher de la Terre. Ces gourous, ces rêveurs, ces brujos, tous ces types chelous qui ont une obsession de la mise en scène ritualistique. Ouais, tous ces connards qui jouent à dieu avec la magie et qui déforment la réalité. Les écoute jamais, eux. Fuis-les. Ne les laisse pas t'approcher ni deviner ta vraie nature car ils cherchent qu'une seule chose : canaliser le chaos pour tout contrôler. Et si tu les laisses faire, tu finiras avec des chaînes qu'ils t'auront passées et que tu pourras plus jamais enlever. C'est pas que la magie est mauvaise, mais eux, si.

    Et nous ? Bah, y a pas grand chose à dire. Ils nous confondent presque tous avec les sauvages de la pleine lune et même les garous comprennent rien à ce qui se passe. C'est très bien comme ça si tu veux mon avis. Fais toi passer pour un chat-garou, va pisser sur le territoire des autres une fois par mois en criant à la mort et tout ira bien.

    ● ●

    Y me font marrer les autres là, à brailler comme des chiards en couche avec leurs pancartes. Jésus nous aime. Satan retourne en enfer. Dieu vous jugera tous. La Fin est proche. Ça fait des milliers d'années que les races surnaturelles existent et c'est que maintenant qu'ils le savent que l'Apocalypse devrait arriver ? Putain de catho démago. Et vas-y que ça se jette de l'eau au visage, et vas-y que ça chante Jésus reviens. Ça brandit l'idole aveugle d'un gars cloué sur une planche en pleine rue et c'est nous les enfants du Malin ? Y en a même qui veulent te couper le bout quand t'es gamin. Tous des sauvages avec des coutumes de barbares. J'y crois pas moi à toutes leurs salades d'illuminés. Si Dieu existait, ça fait un moment qu'il aurait rayé tout le monde de la carte. Sans déconner, qu'y a-t-il de pire que les humains ? C'est eux qu'il faudrait parquer comme des bêtes dans des abattoirs. Leurs villes puent la mort et ils saccagent absolument tout ce qu'ils touchent. Y aurait un jardin d'Eden qu'ils en ferait une usine de jus. Si Dieu a créé le monde et tout ce qui existe, alors, putain de merde, je veux bien venir me faire fouetter le cul dans une église si ça me permet d'y demander de raser toute cette racaille. J'espère juste qu'ils vont s'étouffer dans leur propre merde, et que je serais encore vivant dans un siècle pour admirer la chute de la civilisation.

    Alors oui y en a toujours pour penser que c'est notre faute à nous. Dehors les monstres ! Mort à la magie ! Brûlons les tous ! Ouais ouais ouais. C'est un peu malaisant à force. Et y en a toujours pour penser que c'est une bonne idée de se faire chevalier du jour et buter tout ce qui bouge la nuit. Y en a beaucoup qui clamsent, ça c'est sûr, et personne s'en plaindra. Mais y en a quand même quelques uns qui sont dangereux, qui rôdent pour nous trouver la nuit et venir nous trouer le fion. Ça existait avant la Révélation et y a vraiment que des attardés pour s'imaginer que c'est nouveau. Toutes leurs milices à la con là, les anti-cess et compagnie. Une bonne bombe, voilà ce qu'il leur faudrait. Foutre le feu à leur baraque pour les cramer tous. Protégeons nos enfants. Qu'ils disent.

    Y a vraiment que les cons pour continuer à faire des enfants dans un monde pareil.

  • Singularités

    Rhys a plusieurs tatouages, surtout sur les bras, réalisés ici et là au fil du temps. Ils ont été créés avec une encre mêlée de magie pour qu'il ne disparaissent pas à cause de ses changements de forme réguliers et de sa capacité de régénération. Toutefois, il faut un arcaniste pour obtenir un tel produit et il a une grande défiance envers ceux-ci, même si ce ne sont pas forcément eux qui réalisent également les tatouages. Il redoute plus que tout qu'un jour quelqu'un lui inscrive un sort dans la chair.

    Il n'a absolument aucune pudeur et il en oublierait presque d'avoir la nouille à l'air s'il n'y avait toujours quelqu'un pour lui rappeler que, bon, c'est un peu malaisant. Montrer sa forme véritable lui est, en revanche, un acte qu'il ne réalisera qu'avec une grande confiance car c'est comme s'il se mettait à nu.

    Il sait, bien entendu, manier des armes à feu, avec un enthousiasme parfois presque malsain. Néanmoins, il y a un quelque chose de profondément dérangeant dans ces morceaux de métal durs et froids qui servent à tuer. Un quelque chose de dénaturé et de sale qui le met mal à l'aise. S'il a le choix, il utilisera bien plus volontairement ses armes naturelles, mais il n'est pas stupide et il fait passer la survie avant cette révulsion. C'est d'ailleurs un as du maniement du pistolet à clous et un assez bon combattant, plus du style esquive et frappe précise qu'armoire normande cela dit.

    Il a une relation destructrice avec le feu. C'est à la fois quelque chose qui le fascine et à la fois quelque chose qui lui a laissé plusieurs marques pas tout à fait disparues sur la chair, comme plusieurs autres cicatrices presque effacées. Il n'y a rien de plus jubilatoire que de voir les choses des hommes partir en cendres. Pourtant, il n'y aurait rien de plus angoissant que de mourir dans les flammes.

    Il parle très bien l'Arménien, l'Arabe et l'Anglais. Il se débrouille assez correctement en Russe et en Turque et il baragouine de vagues banalités en Hébreu et en espagnol mais ce sont surtout les insultes. Il est néanmoins très médiocre pour lire et écrire et ne sait pas déchiffrer le cyrillique.

    C'est quelqu'un d'assez superstitieux, qui sans pour autant être croyant envers une quelconque religion, possède une façon bien propre à lui d'appréhender les choses du surnaturel, la nature et certaines traditions métamorphes.

    Il fait des rêves récurrents qui lui montrent sa sœur, cryptiques et lointains, rares et à intervalles irréguliers. Parfois il ne se passe rien pendant des mois et des mois, parfois ils surviennent à quelques jours seulement les uns des autres. Avec les années, il en est venu à se persuader que son esprit a subsisté là quelque part. Il pense que c'est dû au lien qu'il partageait avec elle ou bien au sort funeste qu'elle a subit. Il n'est pas certain de ce qu'il se passe, ni si ce n'est pas tout simplement une pure construction de son esprit, bien qu'il n'ose se l'avouer.


    LA VIEILLE ET LE CHAT
    Vadoma était une vieille à chats du camp gitan de Mooringsport, décédée il y a maintenant plusieurs années mais dont plusieurs se souviennent encore par son accueil chaleureux - bien qu'un peu excentrique. Dotée de modestes pouvoirs magiques elle était persuadée que l'un de ses chats, Rita - aussi surnommé Décharge au vu de sa propension à avaler tout et n'importe quoi - était possédé par l'esprit d'un ancien arcaniste venu pour devenir son familier et lui enseigner sur le tard les secrets de ses ancêtres. Elle a longtemps tenté d’interpréter ses gestes et ses miaulements, essayé des transes pour contacter son esprit et tout un tas d'autres potions à base de poils de Rita avant d'en parvenir à la simple mais efficace conclusion que le corps de chat qui lui servait de vaisseau était incapable de parler. Ce faisant, elle usa de son expertise magique pour confectionner un petit collier aux propriétés remarquables puisque celui-ci devait permettre à l'esprit de l'arcaniste piégé dans son chat de communiquer en faisant entendre ses pensées. Elle réussit mais, hélas, ne le sut jamais, car Rita n'était rien d'autre qu'un chat tout ce qu'il y a de plus banal - certes un peu attardé sur les bords - et n'émit jamais la moindre pensée à voix haute. De dépit, elle finit par abandonner cette lubie mais, depuis, le collier a survécu on ne sait comment et a atterrit dans les mains de Rhys d'une façon aussi étrange que suspecte.

    C'est un collier artisanal en cuir, un peu kitsch mais mignon, gravé de symboles ésotériques liés à la magie tzigane. On peut y lire, sur le médaillon, le mot Décharge d'un côté et Rita de l'autre. Un métamorphe qui le met peut, après un certain temps d'adaptation pour apprivoiser la chose, communiquer ses pensées à autrui lorsqu'il est sous sa forme animale. Le collier semble néanmoins posséder une affinité toute particulière avec les félins - notamment les chats - et marche très difficilement avec une autre catégorie d'animal. Il n'a donc aucun effet s'il est mis au cou d'un humain, que celui-ci soit métamorphe ou pas. Mais ce n'est pas sans conséquences et si l'utilisateur du collier de Vadoma n'y prend pas garde, il peut laisser échapper ses pensées par inadvertance et en faire profiter bien malgré lui ceux qui l'entourent. De plus, l'esprit de Décharge, le défunt chat, reste attaché au collier. La plupart du temps en sommeil, il se manifeste de temps en temps à la condition que quelqu'un mette son collier. La façon dont il va réagir avec le porteur est variable et parfois capricieuse. Il pressera, autant que le permet l'intelligence d'un chat, son propriétaire de façon régulière pour qu'il l'aide à retrouver la tombe de son ancienne maîtresse, Vadoma, afin de lui dire au revoir. Tant que ceci n'est pas réalisé, Décharge ne sera pas réellement apaisé et sera à l'origine de petits poltergeists destinés à signifier son mécontentement. C'est quelque chose qui ne dure pas longtemps mais qui induit une fatigue psychique sur le porteur du collier car le chat puise en partie sans son énergie pour réussir à se manifester.
Who am I ?
Do not go gentle into that good night SBRSXVRY
Je suisUn personnage inventé. Blase Rhysk. VisageJosh Beech. SagesseOh là là calmez-vous. DécouverteJ'ai participé à la création de notre bébé ♥. PrésenceQuasiment tout le temps, un peu moins le week-end. AvisQuand est-ce qu'on fait l'annexe des Faës :wtf: ? CréditsBazzart. Mot de la finPLAGIAT.
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Adopte ces beaux scénarios !
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MJ ۰ Trop de DC, pas assez de décès.
Rhys Archos
Rhys Archos
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L'IVRESSE SOLAIRE DU CRÉPUSCULE

Do not go gentle into that good night S83t

« Wild men who caught and
sang the sun in flight,
And learn, too late, they
grieved it on its way,
Do not go gentle
into that good night. »

En un mot : Émeute, Sang et Fiel
Qui es-tu ? : Sans visage, une force animale grouillant sous une peau humaine qui s'étire, trop étriquée, n'attendant que de jaillir à l'intérieur du monde pour le ravager.
Facultés :

Trouble à l'ordre public ;
Outrage à agents ;
Attentat à la pudeur ;
Violation de propriété privée ;
Ivresse sur voie publique ;
Expert du pistolet à clous ;
Vol de voitures ;
Briseur de vitrines ;
Bagarres ;
Vol de poules ;
Thème : /watch?v=L7a8hmoOsx0
SOONER OR LATER
YOUR HUMAN SIDE LOSES.
IT HAS TO

Do not go gentle into that good night Fdel
Do not go gentle into that good night Lol7
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Mer 14 Nov - 0:38 (#)
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RAGE AGAINST THE DYING OF THE LIGHT

And when I die
And I am born again
What will I be
A stone ?
A cat ?
A tree ?



LES PRINCES SAUVAGES DU CRÉPUSCULE
« _ Et ce roi était si tyrannique que les plaintes des mortels parvinrent jusqu'aux oreilles des dieux. Mais ce que la Terre avait façonné une fois, elle pouvait le façonner une deuxième fois. Alors, la Magie imbiba la Terre pour qu'elle donne naissance à un rival à sa mesure. Un héros qui devait le remettre dans le droit chemin. Elle prit un morceau d'elle-même, argile malléable et sans forme, avant de lui donner celle d'une bête sauvage. Elle lui donna la fluidité de l'Eau, libre et sans entraves, et sa voix fut le rugissement de la Guerre : il grondait comme le tonnerre. De fourrures il était vêtu, de cornes couronné. Il avait des griffes redoutables et la gueule pleine de crocs. Avec les gazelles il broutait l'herbe, avec les hardes il se gorgeait d'eau. Il ne connaissait ni humain ni pays civilisé. Il était comme la steppe car c'est là qu'il était né. »

● ●

Elle a crié et ça chiait du sang partout. Ça puait aussi, de cette effluve écœurante et humide qu'ont les fluides humains dès qu'on ouvre un peu trop le corps. Oui, c'est chic. Non y a pas d'histoire d'amour. La vie c'est pas comme à la télé, t'as pas la face pleine de strass quand tu démoules ton pâté et c'est pas le plus beau jour de ta vie. Tu te demandes surtout comment ton trente-trois tonnes il va pouvoir passer par un si petit trou et tu pries pour pas que tes intestins partent en même temps. Vous allez me dire, Rhys, pourquoi tu nous parles de ça ? C'est dégoûtant. Pas vraiment plus, en fait, que de plonger le museau rouge d'un sang encore chaud dans les entrailles d'une gazelle pour lui dévorer le flanc, ni plus que cette odeur infecte que je peux répandre sur le premier qui vient me chercher des noises quand je chasse du miel. Le miracle de la vie, qu'ils appellent ça. C'est sûr que c'est plus politiquement correct que de dire que t'as laissé traîner ta nouille là où il fallait pas. Mais peu importe, ça n'a pas vraiment d'importance, ça n'est toujours qu'un cri de plus dans une marée de hurlements anonymes.

Au début, on voulait vous manger. Ça, c'est mon père, Kaidan. Toujours le mot juste accroché à ce sourire carnassier. Et puis on s'est dit qu'on pourrait toujours vous dévorer plus tard. Là, il parle de moi. Et de ma sœur, Wanda. Je l'aimais beaucoup, vous savez, plus que tous les autres. Pas que j'aimais pas le reste de ma famille, non, mais c'était pas vraiment pareil. Ils étaient tous plus vieux et nous on était nés ensemble. Alors, dans le fond, je pense pas qu'il était sérieux quand il parlait de nous manger. L'humain, c'est pas vraiment bon en bouche, et puis vous savez il y a ces légendes qui parlent de cannibalisme, de thérianthropie et tout le bordel. Y en a eu des conneries dans cette famille, mais ça, jamais. Ils disent que dévorer tes semblables ça te fait devenir animal, la plupart du temps, mais ils oublient souvent de dire que dévorer les humains ça te fait devenir humain. C'est comme festoyer du cœur de ton ennemi pour en absorber la force, sauf que là ça te fait devenir faible. Faible, aveugle et sourd. Y a trop d'histoires du genre pour pas les prendre au sérieux. Par contre, ce dont j'ai jamais douté, c'est que Kaidan ait déjà pensé à nous tuer. Do it or die qu'il disait tout le temps.

Faut bien comprendre, aussi, que c'est pas juste une histoire de pète au casque. On est différents, c'est un fait. Savoir que des races surnaturelles existent, ça suffit pas pour comprendre ce que c'est que d'en être une. Y a des humains ils veulent devenir vampires, d'autres ils sniffent des rails de magie. T'es déjà allé sur internet depuis la Révélation ? Avant c'était la foire, maintenant c'est une réalité. Prise par l'homme-loup prend soudainement un tout autre sens. 10 potions pour devenir un enfant de la lune et s'intoxiquer avec de l'aconit. C'est pas en t'aspergeant de sang d'animal mélangé à des poils, en courant tout nu la nuit de pleine lune, que tu vas quitter ton corps d'humain. Et puis, ça aurait un quelque chose de sale. Et il y a tous ces types bizarres, aussi, qui font des orgies déguisés en peluches géantes. Ils ont beau prétendre ce qu'ils veulent, c'est juste des attardés à qui on a mangé un bout du cerveau. Mais ce n'est pas comme ça que ça marche. Suffit pas juste de prendre une pilule ou claquer des doigts. Nous, nous sommes des animaux. Avec tout ce que ça implique : les instincts, les odeurs, les grondements, la chasse, la fierté, la survie. Le bien, le mal, tout ça, ça n'existe pas vraiment chez nous. Il y a les choses, elles sont comme elles sont et puis c'est tout.

Et donc, tu vois, on n'était pas vraiment prévus au programme, ma sœur et moi, et parsemer gaiement la nature de chiards, c'est pas trop dans l'esprit de la famille. Y en a qui diraient que c'est une question de pureté du sang, mais ça serait mal comprendre la chose. Ce ne sont pas que des croyances, ça va bien au-delà de ça. Se reproduire avec des humains, c'est condamner tes gosses de la pire des façons. C'est diluer l'essence animale pour qu'un jour une telle pratique finisse par nous tuer. Je vois pas ce que ça a de bizarre comme idée. Pas plus, en tout cas, que ces familles de sorciers qui se trempent la nouille entre cousins ou frères et sœurs pour garder leurs pouvoirs. Déjà que la magie ça attaque la cervelle, alors là bonjour les congénitalités. Mais, par chance - ou par choix, ma mère était métamorphe, donc. Le genre à se trouver là au mauvais endroit au mauvais moment. Un heureux accident comme dirait mon père. Ça dépend pour qui.

Parce qu'à l'époque, c'était pas vraiment folichon. J'ai pas connu tout ça, bien sûr, mais c'était un peu la guerre. Comme tôt ou tard dans tous les pays de cette putain de région, en fait. Mais c'est pour ça, dans le fond, qu'ils étaient venus ici, les autres. Pour le chaos. Un chaos organisé et lucratif, mais qui laissait pas la place à des gamins. Enfin, c'est ce qu'ils m'ont raconté, les autres, moi je me souviens pas de tout ça j'étais trop jeune. J'ai de vagues images, mais elles sont floues. Et je suis même pas sûr qu'elles datent de là.

Et puis un jour, on est partis.

● ●

« _ Rugissante et féroce, on disait de la bête qu'elle avait mille visages et que de sa gueule claquait la lumière comme l'orage. Après de nombreuses lunes, la chose parvint en songes au roi-tyran, qui de ce prodige voulut se rendre maître immédiatement. Il fit venir l'une des courtisanes du temple sacré pour l'envoyer à la rencontre de la chose sauvage. Va, lui dit-il, et initie-le à l'humanité. Trois jours durant la courtisane chercha, jusqu'à l'endroit où les hardes se gorgeaient d'eau, et trois jours durant elle patienta. L'animal alors s'en vint, accompagné de ses gazelles pour se désaltérer, et les rêves n'avaient pas menti : il était fort comme la montagne et sauvage comme la steppe. Quand elle le vit, la courtisane s'approcha, mais ses mots résonnaient à ses oreilles d'une façon qu'il ne saisissait pas. Elle fit donc tomber son cache-sein - elle était d'une grande beauté - et ils passèrent six jours et sept nuits sur les berges du point d'eau, afin qu'elle l'initie à l'humanité. »

● ●

J'ai grandi avec mes frères et sœurs à Erevan, en Arménie. C'était une vie simple, le genre à passer son temps dehors et à traîner dans la rue, pleine d'une oisiveté vagabonde et papillonnante. Le paternel, Radovan, c'était le chef de famille, et puis il y avait mes trois frères, Kaidan , Thomas et Levon, bien plus âgés, ma sœur, Inna, et puis en tout dernier ma sœur, Wanda, et moi. En vrai, c'est Kaidan notre père avec Wanda mais Radovan c'était le chef de famille, il nous voyait tous comme ses enfants, parfois d'une manière excessive. Je vais pas vous dire que c'était la meilleure famille du monde, parce que c'est pas vrai et qu'il faudrait avoir une poutre dans l’œil pour pas s'en rendre compte. Le Radovan, c'est lui qui a le dernier mot, et si tu fermes pas ta gueule quand il te dit de le faire, t'es mieux de t'attendre à recevoir une raclée ou à traverser un mur, parce que c'est bien ce qu'il y a toujours eu de plus efficace pour faire rentrer quelque chose dans le crâne de quelqu'un. Et de toutes façons, c'est un peu comme ça que ça a toujours marché : tu sors les griffes si tu veux pas t'écraser. Parce que chez nous on gagne avec les instincts, pas avec les mots.

Et puis ça a duré un moment. Quelques années. Je sais plus trop vraiment. Je sais juste qu'en grandissant il y avait cette impression de plus en plus marquée. Un quelque chose qui oscillait entre l'impatience et l'étouffement, entre l'ardeur et la frénésie. J'étais fasciné par cette faculté qu'avaient mes aînés à prendre forme animale, à changer d'apparence pour devenir ce qu'ils étaient vraiment à l'intérieur. À faire tomber ce masque humain pour s'en libérer comme on briserait des chaînes. C'est devenu une obsession au bout d'un moment, un orage qui couvait là, de plus en plus énervé sans pourtant ne jamais éclater. Au point de courir après eux comme un débile pendant la pleine lune en hurlant à la mort, au point d'essayer de manger des petits animaux pour provoquer une métamorphose. C'est pas comme ça que ça marche qu'ils disaient. Retire cette souris de ta bouche, Rhys. C'est pas comme si ça avait pu me faire du mal non plus ? Ils étaient toujours à me dire qu'on était des animaux, alors c'était pas en me comportant comme un humain que j'allais en devenir un.

Et puis, ce jour est venu. Celui de ma libération. J'avais l'impression d'avoir attendu une vie entière. Une vie entière car, à cet âge-là, vous n'êtes pas plus vieux, à vous entendre parler de votre vraie nature et à devoir attendre de grandir pour, enfin, y accéder. Ç'a été la première fois, et à jamais elle a marqué ma vie. La montée progressive, chaque jour qui passe, de cet instinct en toi, comme une puissance qui sommeille et s'éveille, perce, prémices d'une naissance annoncée. L'excitation grondante qui inonde l'âme comme les flots du déluge, cette espèce de fébrilité infernale qui te prend au cœur et qui réduit tout ce que tu as pu vivre ou ressentir auparavant à l'état de néant absolu. Cette instabilité de l'esprit qui s'empare de toi, mutation d'une psyché en plein mouvement, à la recherche de cette conscience mêlée dont il est temps, enfin, de laisser tomber complètement la muselière pour la toute première fois. Et de se défaire de la raison, petit à petit, d'entrer dans cette transe nerveuse à mesure que l'astre rouge de sang tombe sur la terre comme un dernier salut, se fond sur cette ligne d'horizon et que, enfin, tu abandonnes cette chair que tu étais pour dévoiler l'animal nouveau, ta seule et unique identité, ton origine. Et la douleur. Terrible, angoissante, jouissive. Ce tribu symbolique que tu fais payer à ton corps, comme pour marquer la mémoire de tes muscles et de tes os, dans cette lenteur presque agonisante qu'il te faut pour glisser dans la transition. De l'Homme à l'Animal. Tu ne comprends pas les claquements secs qui résonnent dans ton crâne, vibrent dans tes membres et déchirent tes organes. Tu ne sais pas, tu ne sais plus, et tout cela n'a plus d'importance. Tu te laisses envahir par la félicité faite de souffrance et de rêve, et entre en toi ce désir inconnu. C'est tout un pan de la réalité qui se révèle, comme le surgissement d'une idée folle, un rugissement primal.

Et à la fin, tu ne te souviens de rien. Mais quand tu t'éveilles, le lendemain, tu es avec eux et tu vois dans leurs yeux que, maintenant, ils te considèrent vraiment comme leur frère. Et la seule obsession qui t’éprend alors, comme une névrose compulsive, c'est celle de recommencer sans attendre. De goûter de nouveau, pour t'enivrer à en perdre la raison, à l'ivresse solaire du crépuscule.

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« _ Mais, qu'est-ce qu'ils firent pendant tout ce temps ?

_ C'est simple.
Elle lui prit son souffle. Et quand ils eurent terminé, la bête voulut retourner vers sa harde, mais les gazelles détalèrent et les animaux s'éloignèrent. Il voulut s'élancer pour les rattraper mais son corps était sans forces et immobiles restèrent ses genoux, tandis qu'au loin s'enfuyaient ses semblables. Les bêtes ne le reconnaissaient plus. Il était devenu faible et dans son cœur résonnaient désormais les pensées d'un homme. Tu possèdes maintenant la sagesse lui dit la courtisane sacrée. Tu es devenu comme un dieu. Pourquoi avec les bêtes parcours-tu la steppe ? Et ses mots résonnaient à ses oreilles et il pouvait les comprendre. Viens, je vais te conduire dans Ourouk, t'habiller de vêtements, t'apprendre à manger et à boire et te faire découvrir les merveilles sacrées de la civilisation. Alors il accepta son invitation et ils s'en allèrent jusque dans la cité d'Ourouk.

_ Et ensuite ?

_ C'est une longue épopée, je ne peux pas te la raconter en une seule fois.

_ Et la bête, elle avait un nom ?

_ Bien sûr. Elle s'appelait Enkidou. »


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Les gens ont souvent tendance à nous sous-estimer. Encore un débile d'animal ou bien ça sait rien faire à part tout casser et pisser sur tes chaussures, ces saloperies-là. Oh ça oui, péter des gueules, casser des bras, passer une griffe sur une joue tendre et vulnérable, c'est un peu la base. Mais faut pas croire qu'on est que ça, attardés, et qu'on sait rien faire d'autre que de courir après la bouffe et renifler des arbres. Vous seriez surpris de constater les trésors d'astuce qu'on est capables de déployer dès lors qu'il s'agit d'arriver à ses fins sans même avoir besoin de recourir au surnaturel. D'autant plus quand ça implique quelque chose de dangereux, d'illégal, d'extrêmement lucratif ou de douloureux. Bien souvent les quatre à la fois d'ailleurs. Je vais pas vous mentir et vous dire que j'ai préparé un brillant avenir pour devenir expert-comptable, banquier, laveur de vitres ou que sais-je encore. Non, ça c'est pour les putains de peigne-culs dans ton genre. Chez nous t'apprends très vite que si tu veux t'en prendre aux humains, il faut utiliser les choses des humains. La violence et l'argent, c'est bien ce qu'il y a toujours eu de plus efficace. Tu verrais ce qu'un flingue posé sur des boules permet d'obtenir des gens que tu te baladerais plus souvent avec, crois-en mon expérience. Et puis, avant la Révélation, je te dis pas la panique que c'était quand un humain découvrait qu'il y avait quelque chose de pas normal. C'est pas grand chose, hein, la métamorphose, changer ses yeux, ses crocs, ses griffes, qu'est-ce que ça a de bien sorcier ? Pourtant, crois-moi que y en a ils frôlent la folie de bien trop près quand tu leur montres ce qui n'est pas censé exister. La rationalité, voilà bien ce qui était l'ennemi numéro un de leurs putains de sociétés à la con.

Mais maintenant ça marche plus tout ça. Les gens sont partis si loin dans des délires que même les hippies qui sniffent la mousse sur les murs ils sont moins chargés. Y a toujours la peur, ça oui, c'est très pratique, mais putain de merde qu'est-ce qu'il y a de plus outrageux que quelqu'un qui te dit avec la plus grande des naïvetés, les yeux dans les yeux, putain un loup-garou ! ? Y a qu'une seule chose à leur répondre, dans ces cas-là. T'as déjà vu un loup-garou avec un couteau ? Bah maintenant oui. Faut être un peu plus discret désormais, un peu plus subtil, mais les règles du jeu ont pas tant changées que ça en réalité.

J'étais pas né pour être laveur de vitres, donc, et bah ça tombe bien parce que c'est pas vraiment des carreaux que j'ai appris à blanchir à la javel. La poudre, les putes, les armes, les organes, absolument tout se trafique. Y a qu'a trouver qui est prêt à payer et rester plus malins que les autres. Bon, c'est sûr que tout est plus facile quand tu régénères ou que tu peux lancer quelqu'un à travers une vitre sans trop d'efforts. Mais dans le fond, ça change pas grand chose. Y a toujours eu des gens prêts à payer très cher pour plein de trucs. Je vous laisse alors deviner quelles influences m'ont nourries et ce que j'ai vite appris à faire. Oh ouais, au début c'est pas très impressionnant hein, mais c'est pas sorcier dans le fond et dès que t'as choppé le truc ça devient comme une seconde nature. C'est mes frangins qui ont fait mon éducation : les magouilles, les chantages, les petits pots de vin, tout ça. Bon au début fallait surtout que je ferme ma gueule et que j'en prenne de la graine, pas question de foirer certains trucs. Je veux dire, quand t'as quinze ans, t'es bien content de pas juste avoir à voler les sacs des vieilles ou jeter des cailloux sur des gamins dans les parcs, mais on va pas non plus t'envoyer descendre la banque nationale tout seul. Ça n'empêche que j'en ai fait des conneries à ce moment-là hein. Je veux dire, à votre avis, comment vous réagiriez en étant adolescent, avec une forme animale prédatrice qui pousse à l'intérieur de vous au moment où vous vous rendez compte combien la peur peut exercer du pouvoir sur les autres ? Une seule réponse possible : l'abus. Ouais j'en ai mangé des tartes. Mais bon, c'est l'âge, qu'il disait le daron. Avec le ton empreint d'une pointe de tendresse pour son petit dernier qui apprend à faire ses griffes. Sauf que là c'était pas sur les tapis des autres mais carrément sur les autres eux-mêmes.

Bref, tabasser des gens c'est bien marrant mais il arrive forcément un jour où c'est ton tour et où t'es bien content si tu repars avec toutes tes dents. Les humains font tout un foin pour acheter de l'argent, des pschits à l'eau bénite et se tatouer le visage du Christ sur la fesse comme si ça allait éloigner le Sheitan, mais ils captent pas qu'ils ont pas besoin de tout ça et qu'il suffit juste d'une bastos pour répandre la cervelle de n'importe qui sur le trottoir. Qu'il soit multi-centenaire ou pro des arcanes changera pas cette vérité. Et donc, ouais, un jour c'est arrivé. C'est pas si exceptionnel que ça. Je veux dire, quand tu passes ton temps à truander aux dépends des autres, y a toujours un moment où un connard essaie de te la mettre à l'envers, peu importe la raison et peu importe comment. Ça serait pas la première balle que quelqu'un se prend dans la famille ni le premier règlement de compte. Sauf que là, c'était pas exactement pareil. Tu vois, à force d'abuser, ça en vient forcément à déraper et à tomber sur quelqu'un qui a rien demandé. Et ce jour-là c'est tombé sur la gueule de ma sœur, Wanda.

Ça chiait du sang partout, sauf que ça n'avait plus rien à voir avec le miracle de la vie et y avait dans l'air le froissement d'un quelque chose plein de fiel et d'écarlate. Un miasme de haine qui transpirait depuis tous les pores de la peau et les humeurs humides. Une durite qui a pété comme une vague qui s'en vient et brise tout sur son passage, aussi bien toi-même que les autres. Parce que c'est pas les connards de turcs qui ont fait ça, ni ces putains d'iraniens débiles. C'est pas les humains qui ont fait ça, ni les chasseurs. C'est le putain de Radovan qui lui a tiré une bastos dans la gueule. Ouais, t'as bien lu. Lui, qui se prétend le père de la famille. C'était un accident, qu'ils ont dit. Un dommage collatéral. Un putain de coup de malchance. Mais qu'est-ce que j'en avais à foutre moi, du pourquoi du comment ? Ça allait pas changer ce qui venait de se passer. Ça allait pas faire de miracle ni remettre les tripes là où elles auraient du être. C'est à ce moment-là qu'est née une promesse que j'allais conserver longtemps comme un caillot dans les veines, la promesse d'un meurtre annoncé. Un jour j'allais étriper ce connard et ça pourrait bien être aujourd'hui.

Y avait plus rien d'autre qu'une espèce de pointe de fer chauffé à blanc qui carbonisait tout sur son passage : les pensées, les sentiments, la conscience. Plus rien à part une réalité qui n'était plus réduite qu'à cet unique point incandescent. Alors ouais, j'ai essayé de buter Radovan à ce moment-là. De lui dévorer la face comme on aurait passé une côte de bœuf au mixeur, une main dans un broyeur ou un visage dans l'acide. C'est pas très net, comme souvenir. Le daron il avait beau être vieillissant, c'était pas un prépuce comme moi qui allait le buter aussi simplement qu'en claquant des doigts, mais il pouvait quand même pas buter un autre de ses gamins. Après ça je sais plus trop. Juste que tout était noir et rouge et que tout avait le goût du sang. Il n'y avait plus d'humanité, plus de raison, plus de conscience. Je me suis battu avec mes aînés et ils ont essayé de m'enfermer quelque part pour me calmer. Ils ont essayé de museler l'animal que j'étais, de m'infliger cet outrage de plus. Parce que de toutes façons, c'était ça ou ils devaient me buter. Sauf qu'ils ont merdé ces débiles. Ils ont cru que des chaînes allaient suffire mais j'avais encore que quinze ans, et t'es pas encore bien fini à cet âge-là. T'es comme l'eau, malléable et sans formes, libre et sans entraves. Alors je me suis barré. Ç'a été le grand plongeon, le naufrage de la conscience dans des profondeurs que tu dois normalement pas explorer. J'étais comme une bête sauvage dans la nature, un animal et juste un animal.

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Il nous disait toujours que nous n'étions pas comme les autres. Que nous n'étions pas des humains maudits, mais, au contraire, des animaux transformés. Dans le temps, qu'il disait, nous étions libres, et il n'y avait pas besoin de se mêler aux choses des hommes. Les esprits des bêtes naissaient du sauvage et prenaient forme sur la terre, la parcourant en parfaite symbiose avec le cycle de la vie. Il prenait souvent en exemple les mythes des croyances anciennes. D'où vient-il, sinon, qu'il y ait tant d'histoires avec des animaux doués de parole ? Avec des bêtes primordiales envoyées par les dieux à la rencontre de ces héros dont on conte encore les récits ? Cette question restait toujours sans réponse, mais elle semblait souligner une vérité silencieuse qui transpirait depuis une époque oubliée jusque maintenant. Cette origine était une obsession pour Radovan, un genre de secret à ne pas oublier.

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Je sais pas combien de temps ça a duré. Longtemps. Trop longtemps. À errer chaque jour et chaque nuit dans ces étendues sauvages, à observer, écouter, traquer, chasser, se cacher, survivre. Dans ces forêts de cèdres hauts à l'odeur de sève et de mousse, sur ces rocailles vierges du pas des hommes, avec pour seuls compagnons le bruit de l'eau qui s'écoule et des oiseaux qui chantent. Le temps est passé et c'est comme si une certaine harmonie apaisante montait chaque jour un peu plus en mon sein. Un genre de certitude bienveillante à la lisière de la conscience qui s'en vient de très loin, un sourire aux lèvres et prête à m'accueillir dans ses bras. Un salut libérateur qui ne demande qu'à survenir, sans violence ni heurts, pour qu'à tout jamais la conscience ne baigne plus que dans cette innocence sans morale qui caractérise les bêtes. C'était comme un rêve, une scène lointaine et tranquille qui ne me concernait pas. Un moment suspendu dont on ne se souvient plus quand on ouvre les yeux, essayant tout juste de le rattraper alors qu'il coule entre les doigts.

C'est ce que je leur ai dit quand ils m'ont retrouvé. Que j'avais ouvert les yeux dans un élan de lucidité, un sursaut qui m'avait fait remonter des tréfonds des ruines de la conscience, juste assez pour recommencer à nager vers la surface. Douce ironie que de se dire que c'est l'humanité qui a refusé de disparaître, qui s'est battue contre les instinct pour faire triompher la raison. Pour nous qui sommes si fiers de ce sang qui coule dans nos veines, comment justifier une telle peur que la raison disparaisse et s'efface à jamais devant l'animalité ? Mais cette épiphanie est un mensonge, et personne ne le sait. J'ai fait un rêve la nuit de mon réveil, et comme un songe elle m'est apparue. Une forme sauvage et sans contours, irradiant les choses des bêtes et des instincts. Dans le fond de la pupille, une étincelle s'est allumée, un quelque chose de lucide et de vivant. Je ne lui ai pas demandé qui elle était, je le savais déjà avant même de poser les yeux sur elle. Ce n'était ni un hasard ni un adieu, juste la suite logique d'une histoire qui s'était achevée trop tôt.

Une histoire à terminer.

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Mais, un jour, comme toute chose qui existe et qui peut se convoiter, des humains ont tenté de s'approprier le sacré qui donnait corps à ces bêtes mystiques. De voler leur force, leurs sens, leurs crocs et leur instinct. Il ne leur suffisait plus de simplement espérer leurs faveurs, il fallait qu'ils les conquièrent par la magie. Les humains ont essayé de nous faire leurs, par cupidité, égo ou simplement à cause de cette espèce de tendance à la domination destructrice qui les caractérise. Ils ont essayé de nous posséder, de nous lier à ces corps faibles et maladroits, de nous asservir dans cette prison de chair et de vices que sont leurs corps. Ils ont essayé, et ils ont réussi. Depuis ce jour, nous sommes maudits. Chaque fois que l'éclat de l'aube se pose sur nous, il nous est contraint de renoncer à notre liberté et de redevenir aveugles dans l'obscurité de cette horreur qu'ils appellent métamorphose. Nous devenons autres. Nous devenons eux. Et nous sommes obligés de faire semblant, de renoncer à ces instincts qui sont les nôtres et à l'animalité de notre âme pour jouer cette grotesque mascarade jusqu'au prochain crépuscule.

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Il s'est passé un certain temps. Au début, c'était le malaise, personne disait trop rien sur ça et on faisait tous comme si tout était normal. Y avait rien de plus à dire de toutes manières mais ça se sentait bien qu'il y avait plus la même odeur, plus le même bruit, plus la même impression. Ça transpirait dans le silence entre les mots. Avec le temps je me suis un peu plus rapproché d'Inna, ma sœur aînée. De mon père, Kaidan, également. Parce que, tu vois, j'avais déjà bien compris à cet âge-là que l'heureux accident qui m'avait vu naître ma sœur et moi, c'était pas vraiment de Radovan, même si j'ai toujours continué à le désigner comme étant le daron et les autres mes frangins. J'imagine que c'est normal, ouais, mais ça n'a jamais rien remplacé ni effacé. On a continué nos conneries, le froid qui s'est installé m'a poussé à faire moins de chichis et à aller plus droit au but. À massacrer des gueules avec un enthousiasme un peu trop développé pour un type qu'est encore qu'un gamin face à un Radovan qui a presque cent vingt ans. À ruminer patiemment le jour où tout ceci aurait de nouveau un sens. Mais faut pas croire hein, allez pas vous imaginer que je suis devenu un tueur psychopathe. Ça n'a pas été le cas et ce n'est toujours pas le cas aujourd'hui.

Puis j'ai fait un truc que j'attendais depuis longtemps. Depuis le jour où j'ai plus été capable de prendre n'importe quelle forme animale. C'est bien, d'avoir trouvé ce que j'étais à l'intérieur, d'avoir accédé à la renaissance, mais je me suis vite aperçu que ça avait un quelque chose d'un peu amer et de carrément morbide. Imagine cette pression à l'intérieur, cette façon que t'as trouvé de t'échapper de la merde que c'est d'être humain en devenant animal, mais que tu ne puisses plus le faire que rarement, ou alors dans le sous-sol. Ouais, dans ce putain de sous-sol. C'est pas une question de contrôle, c'est pas une question de rage, c'est juste qu'il n'y a rien de pire qu'un putain de chat de la taille d'un cochon qui arpente les rues pour semer la panique. Il suffit qu'un seul humain s'en rende compte, que deux ou trois appels concordent, et tu crois qu'il va se passer quoi ? Ça va faire le foin à la télé pendant deux semaines et tout ce petit monde va s'organiser avec un enthousiasme beaucoup trop débordant pour faire une battue et chasser la bête féroce. Sauf que cette putain de bête, c'est moi. Alors ouais, rester enfermé à l'intérieur à tourner en rond, ça te file un urticaire foudroyant du cul. Et c'est pas en allant une fois ou deux par mois loin dans les champs que ça va changer grand chose. T'as déjà vu l'Arménie ? C'est une putain de lande rocailleuse sans rien pour se cacher. J'ai beau être énervé, je suis pas con pour deux sous.

Et donc, ce soir-là, j'ai mangé un chat. Je m'en contre cogne le coquillard de ce que les gens pensent sur une telle pratique. Qu'ils viennent pas se la raconter avec des cruauté animale ! ou des comment tu peux faire ça à un chat ? quand leurs supermarchés sont remplis de cadavres sous cellophane. Bref, ç'a été la libération, donc. Pas exactement ce que j'étais - tout n'est toujours qu'une question de concessions - mais j'ai volontiers troqué une part de moi pour devenir un machin à quatre pattes plus petit et plus fragile si ça pouvait me permettre de me balader partout n'importe quand. Alors, je vais pas vous raconter mes péripéties félines en tartines sur des pages et des pages, mais faut voir l'impression de puissance que c'est que de s'approprier la peau d'un autre. De devenir lui. Ce potentiel incroyable qu'il y a dans mes veines. Je m'en suis rendu compte au moment où j'en ai été privé, et c'est plus la même maintenant pour le retrouver. Mais il y a un quelque chose de grisant dans la chasse, un quelque chose qui te rend fou. Cet instant où tu sens que la vie de ta proie passe de son corps au tiens, ce frisson subtil et presque triste qui perce les effluves de sang qui te maculent le visage. C'est l'exaltation primale à son niveau le plus pur.

Le daron Radovan et les frangins m'avaient formellement interdit de pratiquer ce truc sans leur accord. Ouais, bah t'imagines bien ce qu'il s'est passé. Un jour j'ai trouvé un ours dans la région et à partir de là c'est parti en vrille. Le bordel m'a presque tué. Je crois que j'ai pris une des quatre plus grosses raclées de ma vie cette nuit-là. Enfin, j'ai été complètement débile aussi, faut bien le dire, et maintenant je sais pas trop si j'ai envie de recroiser la route d'un ours, tu vois. Et trois heures plus tard je prenais la deuxième plus grosse raclée de ma vie, par les autres. Ouais, le fait d'être presque mort les a certainement pas empêché de me cogner la gueule. Faut que ça rentre qu'il disait Radovan. Je le haïssais plus que jamais. Comme la douleur d'une plaie béante exposant les entrailles à l'air libre. Heureusement que j'étais déjà presque mort à ce moment-là, parce que putain si j'avais eu toute mon énergie je me serais pas arrêté de le frapper, le vieux, jusqu'à ce que l'un de nous deux canne.

Et puis, le moment de la fracture est arrivé. Cet instant suspendu où personne comprenait ce qu'il se passait, où personne ne voulait le croire. Personne sauf les gens comme nous. C'était partout à la télé, et on a tout de suite compris que les suceurs venaient de foutre une merde historique en brisant un secret qui a été forgé depuis des temps immémoriaux sur des milliers de cadavres bâillonnés. J'ai suivi le bordel avec une certaine fascination. Après tout, j'avais jamais trop eu l'occasion de croiser ces machins contre nature. J'en avais juste entendu parler ici ou là dans la bouche de mes aînés. La Révélation a eu lieu, donc, et on n'a pas attendu que les gens captent pour se tirer. Parce que, tu vois, ça foutait en l'air l'intégralité du socle de certitude et de la rationalité morne et fade des humains. Tout, de A à Z n'avait plus aucun fondement stable. Et vu comme la famille a régulièrement abusé dans la région, y allait pas y avoir longtemps avant qu'un gars plus malin que les autres n'aient les neurones qui se touchent. Si les vampires existent, pourquoi par le reste ? Et à partir du moment où tu défriches cette merde, t'en as plus peur, alors c'était le moment ou jamais pour se faire la malle.

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« _Pourquoi crois-tu qu'il nous est impossible de prendre forme animale avant un certain âge ? Parce que c'est comme ça, parce que c'est notre nature ? C'est ce que tu penses ? C'est ce qu'on t'a dit ? Et bien sache que c'est un mensonge. Il n'y a rien de tout cela. La vérité, la stricte vérité, c'est qu'avec le temps qui passe l'humanité prend de plus en plus racine en nous. À chaque génération ce poison s'ancre plus profondément dans nos cœurs. Déjà, il nous faut attendre le crépuscule de l'enfance pour découvrir les formes animales que nous sommes et qui sommeillent. La différence est à chaque fois faible, subtile, mais elle existe bel et bien, et chaque naissance est un pas de plus vers ce jour où les nôtres seront définitivement enchaînés à ces corps. Un pas de plus vers l'extinction. »

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On a traversé plein d'endroits, c'était parfois marrant, parfois beau, parfois putain de chiant, mais heureusement qu'on a jamais trop respecté les règles sinon on serait encore coincés devant une barrière comme du bétail à attendre qu'on nous dise quoi faire. J'étais pas mécontent de quitter cette ville de merde, dans le fond, même si là ou sur la route ça changeait pas grand chose. On s'est barrés et on a traversé plusieurs pays. Ça a pris un moment, mais y avait un quelque chose entre le flippant et l'ivresse. Entre le fébrile et la chasse. C'est qu'avec toute la merde balancée dans la télé, les gens ils ont pété des durites et ils se sont mis à voir des vampires partout. Ça puis des lanceurs de sorts puis des bêtes sanguinaires.

C'est sûr que traiter quelqu'un de sheitan prenait un tout autre sens d'un coup et les arabes ils rigolent pas avec ça, la religion et tout le bordel. Tout ce qui est haram hop vas y que ça passe à la lapidation. Y a eu plus d'un vampire traîné sur la place de la mosquée à midi et plus d'un garou passé au feu au barbecue, sauf que là c'était pas du méchoui. Heureusement que je peux marcher au soleil sans brûler et que tu peux me coller le symbole en argent de ton dieu sur le front sans que ça me marque. Ouais, ils sont un peu cons les humains ils ont toujours pas compris, mais c'est la vie. Alors en plus avec tous les conflits dans cette région, je te raconte pas le boxon. Certains endroits craignaient un peu plus que d'autres et, tu vois, j'ai pas vraiment la gueule d'un local alors tout de suite, à moins de se faire passer pour un touriste, les gens ils te regardent comme si tu venais de cracher du feu avec ta bouche dès que tu fais un truc bizarre.

C'est là que j'ai commencé à comprendre, en voyageant, à quel point le territoire que je pensais connaître n'était en réalité qu'un tout petit bout de rien du tout. Et puis, je me suis rendu compte du potentiel que ça avait. On a traversé plein de régions différentes et plus ça allait vers le sud plus ça devenait chaud et désertique. Vous allez me dire, wouah, Rhys découvre la géographie, on s'en branle avec une chaussette ! C'est vrai, mais c'est là que j'ai commencé à chercher avec un intérêt qui dépassait la simple curiosité quels genres d'animaux vivaient dans ces coins-là. Dans le fond, être métamorphe, c'est un peu comme être un chasseur de pokémons. Sauf que je faisais ça ni pour la gloire ni pour l'amour. J'avais un plan, et c'est en découvrant le ratel que j'ai compris comment il fallait que je m'y prenne. J'y ai maravé sa gueule, à ce fils de pute, mais ça serait mal comprendre la chose de penser que j'ai aucune compassion pour celui que j'ai tué. Non, c'était vraiment incroyable, mais à la fin il ne devait en rester qu'un et c'est moi qui devait en sortir vainqueur, parce que je l'avais décidé. Je l'ai dévoré, et à jamais désormais il vit dans mes veines. J'ai pas caché à mes frangins ce que je faisais, en fait c'est même eux qui m'ont incité à faire une nouvelle chasse de sang. Ils ont trouvé ça marrant, d'ailleurs, à tel point qu'après ça ils m'ont surnommé blaireau pendant un temps. J'ai rigolé avec eux, c'est vrai, mais ils ont pas compris tout de suite pourquoi.

Alors, j'ai pris mon temps. Un temps inhabituel à vrai dire, pour un attardé comme moi. C'était pas une question d'avidité, c'était pas une question de faim ni de vouloir à tout prix faire plein de chasses sacrées. Non. En fait, c'était même un peu dangereux, parce qu'enchaîner ces trucs années après années, ça peut vite te déformer la cervelle si t'y prends pas garde. Mais j'avais pas choisi le ratel pour rien et dès lors que j'eus maîtrisé sa forme, je me suis mis en quête d'un quelque chose de bien plus craint par les hommes. J'ai recommencé ma connerie de partir en chasse sans le dire à personne, sauf que cette fois-ci j'ai fais les choses bien. Ou à peu près. Y a plein de serpents, en Égypte, et quand t'en croises un tu cherches même pas à savoir lequel c'est, tu te pousses juste si tu veux pas avoir d'emmerdes. C'est comme ça dans la nature et même les humains l'ont compris. Mais y a un petit salopiaud qui s'en bat les steaks de se faire mordre par ces conneries de reptiles quels qu'ils soient, tout juste cela l'endort-il quelques temps, et cette adorable créature n'est autre que le ratel.

Ouais, je suis allé bouffer un cobra à pattes nues. Mais attention, je me suis renseigné avant, pour être sûr de le reconnaître, de pas me tromper et de pas laisser mon estomac prendre le pas sur ma pensée, toutes ces conneries-là quoi. Pour une fois je dois avouer que les choses humaines m'ont bien servies puisqu'ils passent leur temps à collecter du savoir sur tout et n'importe quoi. Qui eût cru que lire des trucs pouvait être aussi utile ? Bref, après ça je me suis entraîné. C'était frustrant car j'avais une arme mais je ne savais pas m'en servir. C'est pas que j'aime pas les serpents, mais débarquer avec cette forme ça passe jamais inaperçu. Je commençais à devenir impatient, à laisser la frustration me gagner. Il ne me restait plus que ça à faire, m'entraîner à changer de forme, partiellement, comme il faut et pas dans un chaos généralisé comme la plupart du temps. Et après maintes difficultés, j'y suis finalement arrivé.

J'ai toujours cru que ce que j'avais vu cette nuit n'était pas juste un rêve, mais que c'est l'impression que j'en ai gardée après avoir retrouvé ma lucidité. Quand j'étais perdu dans les forêts de cèdres, à errer, empreint d'un instinct qui avait brisé la raison, il y a quelque chose qui a réussi à me faire revenir, spontanément. Un quelque chose sur lequel j'ai posé les yeux et qui m'a renvoyé à un sentiment universel et connu de tous : la haine. C'est ce qui a servi de catalyseur, de phare brûlant dans un esprit voilé afin de recommencer à formuler des pensées cohérentes avec suffisamment de force. Qu'est-ce que je suis en train de devenir ? C'est la question que je me suis posée à ce moment-là, même si je connaissais déjà la réponse. Un animal. Mais je n'aurais pas dû être effrayé par ça, alors pourquoi est-ce que je sentais dans ma poitrine le tumulte d'un écho affolé ? Je suis revenu parce qu'il y avait une histoire à terminer. Une histoire qui n'avait fait que flotter vaguement jusque présent sans que personne ne sache si elle s'était véritablement achevée.

J'ai profité de la nuit avec une rare sérénité. Je me souviens que, ce soir-là, les autres étaient presque tous partis se balader dans la nature comme ça nous arrive souvent. Je ne les ai pas suivis, je suis resté dans la tranquillité d'un de ces moments où le temps semble comme suspendu. Je me souviens que Lévon était là quand je suis rentré. On a un peu discuté. Il me posait des questions détournées auxquelles je répondais comme d'habitude : avec un train de retard dans ma tête. Je crois qu'il avait compris que j'étais en train de faire quelque chose, probablement une connerie, mais il ne savait juste pas quoi. Je me demande ce qu'il aurait fait, s'il avait su. Après tout, j'ai toujours trouvé que c'était le plus éclairé d'entre nous. Le plus... Lucide ? Et puis ils sont rentrés. Il y avait Kaidan, il y avait Inna, il y avait Thomas et il y avait leur père, Radovan.

Il y a eu un instant de flottement, comme une interrogation qui n'arrivait pas à être formulée. Mes crocs s'étaient plantés dans son bras, fermement, de la même manière qu'un animal enragé aurait soudain décidé d'attaquer. Il n'a pas compris. Ils n'ont pas compris. Il a commencé à me frapper pour que je le lâche mais je l'ai mâché, encore et encore. Radovan avait beau être vieux et commencer à décliner à mesure que son âge avançait, il était bien plus fort que moi, et j'ai pas choisi ce moment par hasard. Fin de nuit, après des heures passées dehors et s'être transformé plusieurs fois, la fatigue était le plus grand ennemi de sa vigilance. Je l'ai mordu aussi fort que je pouvais et j'ai craché du poison dans sa chair, les yeux rivés devant moi dans un regard qui n'avait plus rien d'humain ni dans sa forme ni dans sa haine. Il n'y avait plus rien, à ce moment-là, qu'une certitude électrique et pleine d'adrénaline, un état second de transe : c'était lui ou moi, mais ce soir l'un des deux allait mourir.

Je savais que s'il prenait sa forme animale il serait plus fort et son corps guérirait plus vite. Mais c'était sans compter un détail : le temps qu'il te faut pour quitter ton humanité. J'aurais pu juste utiliser un flingue et lui coller une bastos dans la tête, mais c'est pas comme ça que ça marche dans la nature. C'est pas comme ça que ça marche chez nous et dans les instincts. Il y avait un compte à régler. Une putain d'addition salée qui traînait depuis des années et une quantité innombrable d'efforts venaient de trouver leur finalité en cet instant très précis. Cette histoire arrivait enfin à son terme et le tribu de sang allait finalement être versé.

On a commencé à se battre, mais je savais exactement ce que je devais faire. Esquiver et fuir, le plus longtemps possible, éviter cette colère grandissante qui s'éveillait en lui tandis qu'il comprenait ce que je venais de faire. Mais pas trop non plus. Juste assez pour le tisonner, mais pas suffisamment pour lui permettre de penser qu'il pouvait prendre le risque de se transformer intégralement. J'ai volé, les meubles ont volé, l'orage a éclaté. Mais j'attendais qu'une seule chose : que le poison se répandent dans le sang jusque dans ses terminaisons nerveuses, paralyse ses muscles, brouille ses sens, l'empêche de respirer normalement et anéantisse ses réflexes. Et plus il s'énervait, plus il s'agitait, et plus le venin se répandait vite. J'ai commencé à le tabasser au moment exact où il a compris qu'il était en train de se faire enculer par la chair de sa chair. Je ne sentais plus la douleur car mon propre corps n'avait plus d'importance. On tue pas dans la famille, c'est sacré. L'écho de ce mantra résonnait dans mon crâne comme un outrage à l'existence elle-même. Je revoyais cette forme sacrée sans contours, pleine de l'instinct et du sauvage. Je revoyais cette incompréhension innocente. Je revoyais ma sœur. Je faisais ça pour elle, je faisais ça pour moi, je faisais ça pour toutes ces choses que j'ai endurées sans ouvrir ma gueule pendant des années. Tout n'était plus qu'une débauche de violence sans raison ni sens, une cruauté cathartique qui venait de prendre forme dans une rage qui tenait, assurément, de cette part d'humanité noircie qui réside en nous.

À la fin, il m'a tiré dessus. Quel putain de salopard. Il m'a tiré dessus alors qu'il allait y passer, alors que j'étais sur le point de lui arracher le visage et qu'il savait que c'était terminé pour lui. Une rage sans fin émanait dans la pièce, celle de voir qu'au final on était tous pareils et qu'on finissait toujours par céder à cette humanité qui nous pourrissait de l'intérieur. Mais même ça, ça n'a pas pu le sauver. Pris dans la guerre, les autres frangins avaient essayé, en vain, de nous stopper. Tous, sauf un, Kaidan. Je me souviens du large sourire qu'il arborait à ce moment là, carnassier et sauvage. De cette expression qui naissait et voyait librement le jour pour la toute première fois. C'est lui qui a achevé son père, avec dans le geste un dédain et une assurance rares. Il y a eu comme un choc, quelques secondes où ce qui était en train de se passer n'arrivait pas à être appréhendé par l'esprit. Radovan était fort, mais il se faisait vieux et ça faisait longtemps que Kaidan envisageait de s'approprier sa place, d'une manière ou d'une autre. Voilà qui était fait.

Mais en mon sein le fiel bouillonnait toujours dans mes veines. Le goût du sang était partout. Sur les murs, sur le palais, dans les narines et jusque l'intérieur des poumons. Tout semblait poisseux et irréel, tandis que je prenais à peine la mesure de ce que j'avais fait. C'était enfin terminé, et j'avais survécu.

Mais, quelque part, je me rendais compte avec amertume qu'il n'y avait pas de soulagement et que la douleur ne s'en était pas allée.

● ●

« _Chacun porte en nous cet héritage. Il coule dans nos veines et il est la source qui nous donne cette force, ces sens ou la capacité de nos chairs à se refermer. Tu nais une première fois, dans un corps d'homme, tu inspires le souffle de la vie et tu grandis sans trop savoir, les yeux aveugles et la conscience encore voilée. Puis vient le temps de l'éveil, ce moment qui se manifeste comme si ton regard s'éclairait enfin. C'est l'instinct bouillonnant qui se révolte et gronde, se ramasse sur lui-même en un amalgame d'échos et de souvenirs pour tenter de s'appréhender lui-même. C'est le moment le plus important de ta vie, parce que tu dois plonger dans ces marées tumultueuses et emportées, trouver le froissement subtil et familier de la mémoire qui est à toi. C'est comme chercher une feuille précise sur un arbre, reconnaître un cri dans la nuit ou une odeur dans l'herbe humide. Chaque fois que tu épouses les contours d'une de ces mémoires, tu revêts la peau d'un animal différent. Jusqu'au jour où ta quête se termine et que l'animal que tu es revienne à la vie. C'est le jour de ta renaissance, chéris-le car il signifie qu'à ta mort tu seras enfin libre de ces chaînes. Libre de repartir là-bas.

_ Mais si tu meurs avant d'avoir trouvé qui tu es, il se passe quoi ? »


● ●

La suite, ouais, c'était un peu la confusion. Je vais pas vous faire toute la psychologie de mes frères, de ma sœur et de mon père mais, dans tous les cas, le cadavre du daron au milieu du salon ça faisait tache, peu importe l'angle sous lequel on le prenait. C'était une période étrange où personne savait trop comment réagir ni quelle suite donner. Est-ce qu'il fallait qu'on s'étripe ou qu'on se réjouisse ? Est-ce qu'il fallait qu'on continue ? Maintenant qu'on en était arrivés là, quel sens donner à tout ça ? Y avait plus trop de raisons de rester là et ce lieu puait la dérive. On s'est barrés, encore une fois, et y avait un silence de mort qui planait la plupart du temps. Un silence qui te disait et maintenant ? Pouvoir faire ses propres choix, choisir sa propre direction, c'est une liberté effarante qui s'ouvre soudain en grand comme un vide sous les pieds. Plus de guide pour te pousser, plus de chemin déjà tracé. Kaidan a vite pris cette place, et je crois que ça a arrangé tout le monde. On est allés jusqu'au Caire, rien de tel que les grosses villes touristiques pour passer inaperçus, mais bon, toute la dynamique de la famille était à refaire. Bizarrement, je suis resté assez calme à ce moment-là. C'était comme d'avoir poussé quelqu'un dans un vide sans fond pour ensuite venir s'asseoir au bord et le contempler, en se faisant la remarque qu'il n'avait pas été comblé pour autant. C'était pas facile mais on a essayé de rester une famille, de pas s'arracher la gorge et de pas juste se barrer tous dans une direction différente. Qu'est-ce que ça aurait apporté de toutes façons ? D'aller errer dans le monde sans trop savoir quoi faire ? Vivre une vie normale ?

Puis, c'est un peu grâce à Kaidan si je suis encore en vie aujourd'hui. Je crois que cette nuit-là j'ai gagné une certaine forme d'estime de sa part. Le respect d'avoir eu les boules - ou la débilité, ça marche aussi - de traîner la face du vieux daron tout le long du crépit du mur pour l'y repeindre avec son sang. Pas juste en fonçant dedans, mais en planifiant la chose au nez et à la barbe de tous. Ouais, ça a foiré sur la fin je sais bien, mais dans le fond est-ce qu'on en sortait pas tous les deux gagnants ? Lui il avait ce qu'il voulait et moi ça m'a évité de clamser sur le tapis, entre deux bouteilles de bières vides et les restes d'un kébab. Tuer le père, comme ils disent. J'espère juste que j'aurais pas à le refaire une deuxième fois avec Kaidan. Parce que ça fait mal. Ça fait putain de mal à l'intérieur.

On s'est installés là, naturellement, et on a commencé à prendre racine. J'ai rêvé de ma sœur une fois ou deux, non sans un certain malaise. J'avais envie de lui dire que c'était terminé, qu'elle pouvait partir, mais ça serait un peu mentir de dire que tout était bien qui finissait bien. Je crois pas que c'était la meilleure façon de la réconforter. Non. En même temps, pourquoi réconforter ce qui est mort, si ce n'est pour nous donner bonne conscience ? C'est ce que m'a dit Lévon. Peut-être qu'il a raison. Peut-être que ça n'a juste pas de sens, un peu comme dans la nature. Puis alors on a ouvert un garage, on faisait comme si tout était normal, des gentils petits voisins qui causent pas de problèmes. Sauf que bien sûr c'était absolument pas le cas. Quelque part, c'était pas si mal de recommencer autre chose, ailleurs, sans se préoccuper du reste. Dans le fond, j'avais beaucoup d'amour pour cette famille dysfonctionnelle et enragée, pour ce mal qu'on s'infligeait. Mais vous vous doutez bien qu'avec une famille de rednecks attardés comme nous, y a jamais rien qui peut rester préservé durablement sans que quelqu'un viennent le saccager. C'est sûr que c'est plus marrant de foutre le feu dès qu'on peut.

Peut-être que quelqu'un nous a balancé, ou alors qu'on a vraiment pas été assez discrets. J'en sais rien, mais un jour on s'est pris des gens sur la gueule, crois-moi que c'était pas juste la police avec leurs bâtons et leurs petites voitures. Ouais non, c'était des barbouzes ultra vénères et ils ont débarqué comme si notre nom de famille ç'avait été Hussein. Je peux pas vous dire grand chose sur ce qu'il s'est passé exactement - c'est pas comme si on avait eu le temps de leur proposer une tisane à la camomille pour qu'ils redescendent d'un étage - que c'est parti en couille encore plus vite qu'un mauvais coup dans les toilettes. Honnêtement, je crois que la seule raison pour laquelle ils nous ont pas juste tous empoisonnés avec de la mort aux rats, c'est parce qu'ils voulaient nous chopper vivants. Bref, c'était la merde. Deux secondes. C'est le temps qu'on a eu pour réagir, pas plus. Je saurais pas trop recoller tous les morceaux exactement mais je suis presque sûr que c'est un des nôtres qui a foutu le feu juste avant que quelque chose n'explose, emportant trois bagnoles avec. La seule arme que j'ai réussi à chopper, c'est un pistolet à clous. Un putain de pistolet à clous. Bordel de merde, je suis pas Moustachu Bob le roi de la bricole. J'allais pas aller bien loin avec ça et, à vrai dire, aucun d'entre nous n'allait aller bien loin. Y a eu un moment de flottement où on s'en est rendu compte, un moment amer et triste aux relents de deuil dans la bouche. Je sais pas si toute cette merde devait se résoudre discrètement, mais là c'était raté, avec un garage éventré et une rue en panique. Attentat terroriste dans les rues du Caire, hommage national. Mon cul.

Y a rien à dire de plus. La fuite était la seule solution. Une putain de débandade. Je suppose que j'ai eu de la chance, c'est la seule explication possible. Toujours est-il que je me suis pas fait prier et j'ai pas remontré ma tronche d'humain avant un moment. Mais même avec la gueule d'un minou, y avait plus rien que le silence à cet endroit. Ça et le flanc éventré d'un bâtiment. Y avait plus personne et j'ai flippé comme jamais. Est-ce qu'ils étaient morts ? Est-ce qu'ils s'étaient fait chopper ? Est-ce qu'ils étaient là quelque part à me chercher comme moi je les cherchais ? J'ai essayé de les trouver, de trouver les odeurs, d'écouter les cris dans la nuit. Mais j'ai vite compris que remontrer mon petit minois ici c'était me jeter dans la gueule du loup. Ça sentait le traquenard à plein nez, et même sous forme animale y avait ce frisson qui te disait qu'ils allaient te reconnaître et qui te hurlait de te casser. J'ai essayé de me cacher dans la masse grouillante et putride d'une ville où tous vivent écrasés les uns sur les autres, mais même ça ça n'a pas suffit. Je sais pas ce qu'ils ont utilisé, mais ça sentait forcément la magie à plein nez. C'était la course poursuite la plus idiote de l'histoire et probablement le chat le plus recherché de toute cette putain de métropole.

J'ai pas eu le choix, j'ai mis les voiles. C'était la liberté ou la mort. Alors je suis parti loin. Aussi loin que j'ai pu.

● ●

« _ C'est comment là-bas ?

_ Personne ne peut le dire, car personne ne s'en souvient. Tu ne le sauras que quand tu te seras détaché de ton corps. Que quand tu y retourneras. »


● ●

J'ai débarqué au Mexique comme une fleur. Et plutôt du genre de ces adorables et encombrantes fleurs à poils gluants qui te collent dans les mains et qui puent la charogne pour attirer les mouches. J'ai fait profil bas, j'ai pas vraiment cherché à faire le malin. Et puis quand j'ai compris que mon petit cul était à priori en sécurité, j'ai commencé à me rendre compte que j'avais rien à faire. Oh, allez pas croire, c'était le bordel dans ma tête, plus que maintenant ça oui, et y avait tout à refaire. Est-ce que je devais attendre et retourner là-bas ? Est-ce que je devais rester ici ? Les considérer comme morts ? J'ai connecté mes neurones plus tard et j'ai pigé que c'était probablement le MRU qui était venu nous mettre des coups de matraque électriques dans les pattes. Ouais. J'étais en colère à ce moment-là, mais vraiment. Ça a duré longtemps, et parfois encore maintenant. Mais après, je me suis rendu compte que j'étais tout seul, et que c'était peut-être la première fois de ma vie que je devais me démerder en sachant que, cette fois-ci, y aurait plus personne avec qui rigoler si je faisais une connerie qui tournait mal. En sachant que, cette fois-ci, une connerie un peu trop grosse serait peut-être vraiment la dernière.

Je suis resté au Mexique quelques mois, et après je suis parti traverser la frontière avec les États-Unis. Un mur, ouais t'as raison Pépito. Espèce de débile mental profond. Faut vraiment être handicapé pour pas réussir à passer ce truc quand t'es métamorphe. Enfin, du coup j'ai trouvé la route de Shreveport plutôt naturellement. C'était la ville dont tout le monde parlait. La New New York, la capitale de la débauche, le centre universel du surnaturel. J'avais déjà entendu parler de cet endroit depuis un moment avec la Révélation, mais j'avais toujours pensé que c'était qu'un petit village de péquenauds devenu trop vite trop connu. Mais la réalité était un peu différente, et c'est carrément tout un cancer de civilisation qui puait le stupre et la coke que j'ai trouvé. J'ai longtemps hésité à y aller ou à rester au Mexique, mais on avait déjà évoqué l'idée de débarquer là-bas avec les frangins, alors peut-être que j'aurais de la chance. Intérieurement, je savais bien que j'y croyais pas plus que ça, mais bon, faut bien une raison de continuer à marcher chaque jour, non ? Quelque part, je veux croire que je n'ai pas abandonné. Que demain, au coin de la rue, au bar de Santanico ou en sortant du Mad Dog, je les retrouverais comme si de rien n'était. Et puis j'ai découvert le bayou et j'ai compris que c'était un peu comme le chez moi qui m'avait toujours attendu, n'en déplaise à tous ces crocos et autres débiles de chasseurs d'artefacts ou de cultistes qui s'y baladent comme au supermarché.

Au final, ouais, Shreveport c'est un peu ça, cette promesse d'un rail gigantesque et halluciné. La papesse de la perversidad comme dirait l'autre attardé du club de strip illégal. Un amas bouseux et grouillant fait de délires et de violence, d'inattendu et de mauvaises surprises, d'ivresses et d'abus. Alors je vais pas faire genre j'ai trouvé un sens à cette putain de vie mais faut avouer qu'au moins, ici, les distractions manquent pas, et que ça t'évite de penser à autre chose, à défaut de pouvoir penser tout court.

● ●

« _ Et à la fin il se passe quoi ?

_ Les dieux sont très mécontents car les deux héros ont massacrés la bête sacrée de leur forêt et tué le taureau béni qu'ils leur avaient envoyé.

_ Ils les punissent ?

_ Oui. Le roi des hommes vit et la bête meurt. »


CHRONOLOGIE
1992Naissance de Rhys, Arménie.
1997Les Archos s'installent durablement à Erevan, Arménie, et font prospérer leurs affaires criminelles.
2001Première transformation animale.
2007Mort de la sœur jumelle de Rhys, Wanda, tuée par accident par leur grand-père Radovan.
2007Rhys pète une durite et passe plusieurs semaines sous forme animale dans les forêts avant d'être retrouvé.
2009Première chasse sacrée, le chat, pour assurer une sécurité et une survie aisée en milieu urbain.
2010Rhys part en secret à l'assaut d'un ours pour mener une chasse sacrée. C'est un échec cuisant et il s'en faut de peu pour que l'ours ne le tue. Sa famille également.
2011Révélation des vampires, un vent de panique commence à souffler. Les Archos sont forcés de lever les voiles sans attendre que certaines de leurs victimes intimidées d'une façon un peu trop bestiale au fil des ans n'aient les neurones qui se touchent. Devant l'ampleur de l'hystérie, ils resteront sur le qui-vive en permanence devant les révélations successives, attendant avec une certaine fébrilité le moment inévitable où l'existence de leur genre sera dévoilée. Ils adoptent une stratégie de discrétion absolue sur leur nature.
2011-2016Les Archos se déplacent régulièrement en passant par la Turquie, le Liban, Israël et jusqu'en Égypte. Les troubles militaires dans ces régions et les innombrables problèmes qu'ils engendrent font en partie leur beurre mais rendent la situation incertaine et plus dangereuse.
2012Rhys acquiert la forme du ratel. C'est une véritable guerre psychologique entre lui et sa proie mais il en sort vainqueur.
2015Rhys acquiert en secret la forme d'un cobra mortel. Cette entreprise parvient à son terme bien qu'elle ne soit pas passée loin de l'échec.
2015Rhys tente de tuer le chef de famille, Radovan. La situation dégénère mais son père Kaidan l'appuie et profite de la confusion pour tuer Radovan afin de prendre sa place de leader.
2016Les Archos sont pris dans un conflit avec le MRU, ce qui achève de faire éclater la structure familiale.
2016Rhys s'enfuit au Mexique.
2017Rhys passe la frontière pour entrer aux États-Unis d'Amérique. Il ne tarde pas à trouver le chemin de Shreveport, véritable phare du surnaturel depuis la Révélation. Le biome du bayou le satisfait parfaitement et il commence à explorer la région.
2018Rhys enfonce la Cadillac de Vladimir Zaganov dans la vitrine du commerce d'Eoghan Underwood pour Noël. C'est le début d'une grande amitié.
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Rhys Archos
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L'IVRESSE SOLAIRE DU CRÉPUSCULE

Do not go gentle into that good night S83t

« Wild men who caught and
sang the sun in flight,
And learn, too late, they
grieved it on its way,
Do not go gentle
into that good night. »

En un mot : Émeute, Sang et Fiel
Qui es-tu ? : Sans visage, une force animale grouillant sous une peau humaine qui s'étire, trop étriquée, n'attendant que de jaillir à l'intérieur du monde pour le ravager.
Facultés :

Trouble à l'ordre public ;
Outrage à agents ;
Attentat à la pudeur ;
Violation de propriété privée ;
Ivresse sur voie publique ;
Expert du pistolet à clous ;
Vol de voitures ;
Briseur de vitrines ;
Bagarres ;
Vol de poules ;
Thème : /watch?v=L7a8hmoOsx0
SOONER OR LATER
YOUR HUMAN SIDE LOSES.
IT HAS TO

Do not go gentle into that good night Fdel
Do not go gentle into that good night Lol7
Pseudo : Chaton
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Mer 14 Nov - 0:47 (#)
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Alors. Ouais. Voilà.

Une fiche vide. Je sais que ça va trigger les névroses de beaucoup mais, en fait, le truc c'est que je voulais faire la surprise de mon (tant retardé) retour, que j'ai raté lui aussi car finalement j'ai occupé mon week end de quatre jours à jouer avec mes potes à un obscur jeu qui prend beaucoup de temps. Du coup, comme j'étais vraiment trop dans l'abus, que la surprise a été éventée et que le forum vient d'ouvrir officiellement, bon, je poste ça là comme ça à l'arrache, le temps que je relise un peu les annexes, que je réfléchisse à mon personnage et que je retrouve un peu mes marques. En tout cas, sachez que vous m'avez manqué et c'est avec plaisir que je viens semer de nouveau la zizanie par ici :golmut:.

Longue vie au gang des poubelles et à la team abus.

Promis je fais vite, en attendant je viens m'installer dans la cb :gni: .
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ADMIN ۰ Se faire péter la vitrine : bien plus qu'un métier, une passion. Featuring : Dramaking
Eoghan Underwood
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⛤ SMALLTOWN BOY ⛤

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"This is not the right way."

En un mot : Sorcier venimeux ondulé de la toiture. Gosse du bayou.
Qui es-tu ? :
"Let it spread like a disease."

⛤ Maître des arcanes, sorcier à l'essence écarlate. 37 ans de vice (et râles) et de chair corrompue. Manipulateur d'hormones, télépathe patenté.
⛤ Second, bras droit de Circé van derr Ven dans la secte de l'Irae. S'y démarque pour sa loyauté ciselée par les griffes de Morgan Leroy (missing). Mais les failles perlent.
⛤ Incube de Louisiane ; fils de ces terres marécageuses, du bayou poisseux et des routes cahoteuses. Né à Bâton-Rouge, n'a connu que Shreveport et les frontières de son État.
⛤ Né seul homme dans la famille des sorcières irlandaises Mulligan. Privé de père (tué) par la harpie noire : élevé par Sylia Mulligan, descendant du Rouge de sa grand-mère Julianna.
⛤ Cauchemar des femmes ; nourrit sa magie (Rougeoyante) des hormones sexuelles de ses partenaires, ainsi que des émotions primaires.
⛤ Traître à ses passions, criminel et meurtrier de Johanna Andros (missing). Pourfendeur d'amitiés, éternel débiteur, clébard soumis à ses attaches.
⛤ Ne vit que pour les Mardi-Gras de New Orleans ; caresse le rêve de s'y installer un jour dans son propre "shotgun", malgré le fantôme de Katrina.
⛤ Mystique, déchiré entre deux hommes : partagé entre le sorcier et l'humain, entre la sagesse et une ire destructrice. Le latin s'efface sans mal sous l'accent du Sud, coriace sous sa langue.
⛤ Commerçant du Downtown (Crawling life), antre de ses serpents vénérés, lézards et autres reptiles, dont il cède les corps, les soins et les cages de verre.
⛤ Pratique à l'arrière de sa boutique, dans un laboratoire farouchement défendu et protégé par les runes. Recèle secrets et savoirs, expérimentations douteuses et dangereuses.
⛤ Mauvais mentor. L'une de ses apprenties en a subi les conséquences. Guide de Morgane Wuntherson et d'Halina Meyer. Meilleur ami indigne de Vinzent Henkermann et cousin de Shannon Mulligan.
⛤ Pacte tissé avec Scox : Prince démon s'étant dissimulé derrière les brumes de Baal. Immortalité odieusement acquise, âme vouée à obéir et marcher aux côtés des Antiques.
38 ans d'âge réel ; 36 ans d'apparence.

⛤ ENAE VOLARE MEZZO ⛤

Do not go gentle into that good night KOVXegv Do not go gentle into that good night WZKlL7H Do not go gentle into that good night J8B1rxa

"I put a spell on you."

Facultés : ⛤ La Rougeoyante s'infiltre dans les corps et y bouleverse les hormones ; flèche apollonide : distille poison, fléau, mort, mais aussi fièvre rouge saphique. Chaos total.
⛤ Télépathe raisonnable : ne s'infiltre de préférence que dans les esprits des humains misérables. Capable de communiquer en pensée avec quiconque lui ouvre les grilles de son esprit. Savant fou ; capable désormais de connecter sa psyché aux êtres muets, cobras et crotales comme cobayes, corbeaux et autres créatures rampantes.
⛤ Herboriste né, sa maîtrise des potions n'a d'égale que celle de son mentor maternel. Capable d'élaborer des philtres complexes ; créateur infatigable de breuvages en tous genres.
⛤ La Rougeoyante se défend et protège son hôte plus férocement qu'elle n'attaque : limitée par la nécessité d'un contact physique. Sorcier doué au corps-à-corps, secondé par son aisance au maniement d'athamés et autres lames rituelles.
⛤ Chercheur d'artefacts, quémandé des Longue-Vies : détisseur de leurs malédictions et autres mauvais sorts.
Thème : The Way ⛤ Zack Hemsey.
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⛤ VENGEANCE ⛤

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"Before I die alone."

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Mer 14 Nov - 0:51 (#)

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Rhys Archos
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MJ ۰ Trop de DC, pas assez de décès.
L'IVRESSE SOLAIRE DU CRÉPUSCULE

Do not go gentle into that good night S83t

« Wild men who caught and
sang the sun in flight,
And learn, too late, they
grieved it on its way,
Do not go gentle
into that good night. »

En un mot : Émeute, Sang et Fiel
Qui es-tu ? : Sans visage, une force animale grouillant sous une peau humaine qui s'étire, trop étriquée, n'attendant que de jaillir à l'intérieur du monde pour le ravager.
Facultés :

Trouble à l'ordre public ;
Outrage à agents ;
Attentat à la pudeur ;
Violation de propriété privée ;
Ivresse sur voie publique ;
Expert du pistolet à clous ;
Vol de voitures ;
Briseur de vitrines ;
Bagarres ;
Vol de poules ;
Thème : /watch?v=L7a8hmoOsx0
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Mer 14 Nov - 0:57 (#)
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Mais quoi mais Eo t'as une citation de Diam's dans ta signature, mais pourquoi :wtf: ??


(Moi aussi je t'aime mon gros :hey:)
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ADMIN ۰ Se faire péter la vitrine : bien plus qu'un métier, une passion. Featuring : Dramaking
Eoghan Underwood
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⛤ SMALLTOWN BOY ⛤

Do not go gentle into that good night 1E5CfUE Do not go gentle into that good night AoZyjkn Do not go gentle into that good night BvRyGpi

"This is not the right way."

En un mot : Sorcier venimeux ondulé de la toiture. Gosse du bayou.
Qui es-tu ? :
"Let it spread like a disease."

⛤ Maître des arcanes, sorcier à l'essence écarlate. 37 ans de vice (et râles) et de chair corrompue. Manipulateur d'hormones, télépathe patenté.
⛤ Second, bras droit de Circé van derr Ven dans la secte de l'Irae. S'y démarque pour sa loyauté ciselée par les griffes de Morgan Leroy (missing). Mais les failles perlent.
⛤ Incube de Louisiane ; fils de ces terres marécageuses, du bayou poisseux et des routes cahoteuses. Né à Bâton-Rouge, n'a connu que Shreveport et les frontières de son État.
⛤ Né seul homme dans la famille des sorcières irlandaises Mulligan. Privé de père (tué) par la harpie noire : élevé par Sylia Mulligan, descendant du Rouge de sa grand-mère Julianna.
⛤ Cauchemar des femmes ; nourrit sa magie (Rougeoyante) des hormones sexuelles de ses partenaires, ainsi que des émotions primaires.
⛤ Traître à ses passions, criminel et meurtrier de Johanna Andros (missing). Pourfendeur d'amitiés, éternel débiteur, clébard soumis à ses attaches.
⛤ Ne vit que pour les Mardi-Gras de New Orleans ; caresse le rêve de s'y installer un jour dans son propre "shotgun", malgré le fantôme de Katrina.
⛤ Mystique, déchiré entre deux hommes : partagé entre le sorcier et l'humain, entre la sagesse et une ire destructrice. Le latin s'efface sans mal sous l'accent du Sud, coriace sous sa langue.
⛤ Commerçant du Downtown (Crawling life), antre de ses serpents vénérés, lézards et autres reptiles, dont il cède les corps, les soins et les cages de verre.
⛤ Pratique à l'arrière de sa boutique, dans un laboratoire farouchement défendu et protégé par les runes. Recèle secrets et savoirs, expérimentations douteuses et dangereuses.
⛤ Mauvais mentor. L'une de ses apprenties en a subi les conséquences. Guide de Morgane Wuntherson et d'Halina Meyer. Meilleur ami indigne de Vinzent Henkermann et cousin de Shannon Mulligan.
⛤ Pacte tissé avec Scox : Prince démon s'étant dissimulé derrière les brumes de Baal. Immortalité odieusement acquise, âme vouée à obéir et marcher aux côtés des Antiques.
38 ans d'âge réel ; 36 ans d'apparence.

⛤ ENAE VOLARE MEZZO ⛤

Do not go gentle into that good night KOVXegv Do not go gentle into that good night WZKlL7H Do not go gentle into that good night J8B1rxa

"I put a spell on you."

Facultés : ⛤ La Rougeoyante s'infiltre dans les corps et y bouleverse les hormones ; flèche apollonide : distille poison, fléau, mort, mais aussi fièvre rouge saphique. Chaos total.
⛤ Télépathe raisonnable : ne s'infiltre de préférence que dans les esprits des humains misérables. Capable de communiquer en pensée avec quiconque lui ouvre les grilles de son esprit. Savant fou ; capable désormais de connecter sa psyché aux êtres muets, cobras et crotales comme cobayes, corbeaux et autres créatures rampantes.
⛤ Herboriste né, sa maîtrise des potions n'a d'égale que celle de son mentor maternel. Capable d'élaborer des philtres complexes ; créateur infatigable de breuvages en tous genres.
⛤ La Rougeoyante se défend et protège son hôte plus férocement qu'elle n'attaque : limitée par la nécessité d'un contact physique. Sorcier doué au corps-à-corps, secondé par son aisance au maniement d'athamés et autres lames rituelles.
⛤ Chercheur d'artefacts, quémandé des Longue-Vies : détisseur de leurs malédictions et autres mauvais sorts.
Thème : The Way ⛤ Zack Hemsey.
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⛤ VENGEANCE ⛤

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"Before I die alone."

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Mer 14 Nov - 0:58 (#)

J'ai gagné l'un des jeux de la soirée CB, c'était un "blind" test sur les chansons des années 2000 alors Didi n'a pu s'empêcher de me faire cette splendide bannière en récompense :arrow:




:heart:


Louisiana Burning

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Mer 14 Nov - 1:00 (#)
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C'est magnifique :mdr:
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Mer 14 Nov - 1:31 (#)

:machérie: :ouloulou: :fangirl:






:sarko:
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Mer 14 Nov - 2:02 (#)

Rhys V. Archos a écrit:
Alors. Ouais. Voilà.

Une fiche vide. Je sais que ça va trigger les névroses de beaucoup

Do not go gentle into that good night P6XduSJ



Mais c'est toi donc je te pardonne. :inlove:
Bienvenue à la maison, je suis tellement contente de voir ta bouille. Si tu as des questions, n'hésite pas à trouver le chemin de nos décolletés ! :haha:
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Mer 14 Nov - 2:08 (#)

P
U
T
A
I
N

On a failli attendre sérieux :siffle: Non mais trop heureuse de te revoir dans le coin Chaton :brille: Ca fait plaisir et tu nous quittes plus jamais sinon on te défonce :tea:

Grave hâte de relire ta plume et ce perso bien trollesque :doudouw:

RE CHEZ TOI ! :preach:
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Mer 14 Nov - 2:53 (#)

Moi j'ai rien à dire.
Voilà.
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Mer 14 Nov - 11:00 (#)

GROS CHAT EST REVENUUUUUU :lala:

Fils du Feeeeu :cute:

*L'étouffe entre ses pec'* (quoi :grumpy:)

Trop content de te revoir par ici toé :yeah:
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Mer 14 Nov - 15:30 (#)

Ma foi on ne se connait pas, mais permets-moi de te souhaiter re-bienvenue à mon tour ! :keur:
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Mer 14 Nov - 18:07 (#)
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Oh mes gros je bloblote d'amour devant vos petits mots :love2: Barbra je n'hésiterai bien sûr pas pour le décolleté et didoune je ne compte pas partir maintenant que je peux squatter de nouveau  :green: . Et Zach... Bah Zach, hé, tais toé ton amour me suffit :dildo:.

(Yago par contre tu paies rien pour attendre sale charogne, ne crois pas que cette momentanée trêve des retrouvailles va m'empêcher de te saccager la face, fils du chaos :debilo: )

Et enchanté Fedora et merci bien, au plaisir de se connaître et de te croiser en cb / rp :hey:
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Mer 14 Nov - 22:22 (#)

fond devant le mot chaton pardon se reprend j'sais pas trop si je dois te dire bienvenue parce qu'à ce que j'ai compris t'étais là avant moi donc... :hum: quand même bienvenue, bonjour, au plaisir de te croiser tout ça tout ça ? :lovecat:
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Mer 14 Nov - 22:25 (#)

GROS. :cute:
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Invité
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Jeu 15 Nov - 13:22 (#)

J'sais pas encore ce que je vais te saccager pour ma part, mais ça va pas te plaire. :yuhou:
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Dim 18 Nov - 17:49 (#)

RHYS :brille: Mais c'est que je m'inquiétais Do not go gentle into that good night 2135486406

Super contente de te retrouver. Dépêche-toi de finir ta fiche :eyes:
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Jeu 22 Nov - 14:21 (#)
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BABOUCHE TU ES VIVANT OMG :diego: :dildo:

Et merci les gros, Mara oui tu peux on va dire que je viens d'arriver :golmut:

Elle > Oui je me dépêche promis :cute:

Yago > Je vais te manger et te transformer en feu tu vas rien comprendre :grumpy: :heart:
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Mer 28 Nov - 16:31 (#)
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Alors, je sais que c'est pas très évident à voir pour le moment mais j'avance petit à petit, je viens donner des nouvelles pour dire que ma fiche est toujours vivante et que je ne suis pas mort. J'ai juste besoin d'un peu de temps pour finir d'avaler certaines annexes et réorganiser un peu mon perso :gogorage:.

Bisous :heart:
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Ven 14 Déc - 14:48 (#)

Juste un petit miaou pour te dire bonne chance pour la suite de ta fiche et bienvenue ou rebienvenue :lovecat:
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Invité
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Ven 14 Déc - 15:00 (#)

:dominatrix:
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Invité
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Jeu 10 Jan - 12:07 (#)

Un mongole a écrit:
2018 > Rhys enfonce la Cadillac de Vladimir Zaganov dans la vitrine du commerce d'Eoghan Underwood pour Noël. C'est le début d'une grande amitié.

:rire: Mais j'en peux déjà plus de toi :facepalm:

Ca y est tu as fini ta fiche :lala: :frog:
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Invité
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Jeu 10 Jan - 13:01 (#)

:lala:

Y’a trop de trucs à citer dans cette fiche, jvais me contenter d’un schnaps général :lala:
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Invité
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Jeu 10 Jan - 14:24 (#)

Le mec il va jusqu'à changer le logo thérianthrope de la fiche et après on s'étonne que ça mette mille ans à se finaliser. :golmut:
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