La Winx du Bayou qui met des paillettes dans ta vie (faut pas lécher les cailloux ça fait tousser) - "Répare ma clôture t'auras d'la confiture"
☽ Souffler finalement☽
En un mot : Nature & Cristal Witch
Qui es-tu ? :
☽ Et pourrir dans la terre ☽
Mage baignant dans l'énergie de la terre, Evangeline est douce, craintive et délicate. Aspirant au calme plus que tout, elle ne se mêle pas volontiers aux autres et préfère se perdre en pleine nature plutôt que d'aller se balader en ville. Passionnée par son travail, elle se laisse souvent happer par ses projets et perd parfois le contrôle de sa magie, se laissant fasciner par les pierres qu'elle tient entre ses doigts, allant parfois jusqu'à l'évanouissement. Ne se confiant pas facilement, elle écoute cependant volontiers les gens et a toujours une tasse de thé à offrir pour consoler une âme en peine. Traumatisée par la violence de son ex-fiancé, elle fuit les relations amoureuses et désire plus que tout une vie tranquille en pleine nature.
Facultés :
☽ Et renaître encore ☽
Magnéto-kinésie et phytokinésie, mais surtout déterminer l'énergie retenue dans chaque pierre et ses qualités magiques.
Capable de détecter les minéraux et à déterminer leur nature sans les voir, son pouvoir s’étend sur une portée de dix mètres. Lorsque ses yeux avides se posent sur tes trouvailles, elle peut juger avec précision de leur qualité et de leur « énergie », et cela mieux encore lorsqu'elle les tient entre ses mains tremblantes. Ainsi elle est capable de repérer les pierres les plus précieuses, même non taillées, même emprisonnées dans une gangue de calcaire. Elle sait d’instinct quel cristal renferme le plus d’énergie et quel type. Son pouvoir s’étend au métal, qu'elle tord selon sa volonté pour fabriquer ses amulettes. Elle l’attire, elle le repousse à volonté jusqu’à quatre mètres autour d'elle.
Je savoure le toucher sous mes pattes. C’est moelleux, vaporeux, presque comme de la neige, de la neige dont je ne me rappelle que partiellement. De vieux souvenirs, associés à de vieilles angoisses. Ça soupire sous mon poids, craquements fragiles, c’est silencieux et plus que tout, c’est empreint d’une douceur étrangère à mon univers. Pattes posées, griffes rentrées, je trottine entre les racines des arbres imposants. Faune et flore que je ne connais pas si bien que ça, encore moins quand mes instincts prennent le dessus et que ma réflexion se met en berne. Il y a des chemins de bois qui se superposent aux marais inondés, il y a les feulements des animaux, le clapotis de l’eau qui s’agite sous les sauts des batraciens. Et il y a moi. Je me suis enfui. Nuit qui s’étiole, mon pelage veut disparaître, ma chair se tordre et se distordre, mes os se briser, se réagencer, mon être se contorsionner pour s’enfermer une nouvelle fois dans l’autre peau, celle si faible, si malléable, si vulnérable. Celle qu’il maltraite parce que c’est facile de la maltraiter, qu’il ne voit que lorsqu’elle est pratique, que par ce qu’elle rend possible. Alors qu’elle ne cache pas la bête. Je gronde, en sautant au-dessus d’une racine imposante. En me perchant sur une autre. Anomalie dans le paysage. Il y a un alligator, là-bas : dévoile mes crocs. Prédateurs qui se considèrent dans le silence. Il est immobile quand je ne peux que m’agiter, trottiner, sauter ça et là. Chasser, même si la chasse est maigre. Un héron, tout à l’heure, m’a fait tomber dans l’eau, s’est envolé avant que mes griffes déchirent ses plumes. Je m’ébroue en souvenirs, secoue la lourde fourrure sibérienne. Rien à faire là. La faim me tiraille, je quitte mon perchoir. Faim, ouais. Des pupilles fendues, le gris a l’ascendance et les mouvements se démarquent dans les buissons. Les odeurs, elles, sont mêlées à l’eau stagnante, aux plantes qui s’accumulent. Pas de gros gibiers, pas de gibiers assez gros pour un lynx. Je m’arrête. Bond, bond, bond encore, et terre ferme. Facile. Bond, mes griffes se plantent dans la racine, déchirent son épiderme, exposent sa chair et sa sève. Bond, l’alligator lève les yeux, intrigué par l’autre chasseur qui trouble son guet-apens. Je montre les crocs, tant pis pour toi. Bond, la mousse couvre la racine, je dérape, bond, la terre se love à nouveau entre mes coussinets. Petite clairière, munie de buissons, d’herbe dense, d’arbres lourds, de… Mes oreilles s’affolent, je relève le museau. Flair. Odeur. Pas que des herbes. Pas que de la nature. Humaine. Mes pattes se ramassent, les muscles roulent sous ma fourrure couturée de cicatrices qui peinent à se résorber. Faim et fatigue. Conséquences de mes conneries. La respiration qui s’étiole, les oreilles plaquées, la queue basse, le grondement lové dans ma gorge, prêt à sortir, à menacer, les muscles bandés, prêts à se déployer, prêt à sauter. Le buisson se plie et s’écarte, dévoile mes yeux jaunes et surtout, dévoile l’humaine.
Grondement. Dégage. Facile de te tuer. Mais faim. Mais dégage. « … mais qu’est ce que tu fais là trésor ? » Le grondement s’intensifie, se déploie entre elle et moi. Elle recule, pas en avant, mes coussinets se posent en silence sur l’herbe, exhibent mes griffes sans le moindre faux-semblant : qu’elle comprenne le sous-entendu. J’ai faim. Et froid : ma fourrure me protège du froid, de la neige, de l’humidité, en toute circonstance, oui. Mais elle ne peut rien faire contre un bain dans cette eau stagnante recouverte d’algues dans laquelle je me suis débattu tout à l’heure. « Tu dois être mort de faim, si seulement je pouvais te ramener à la maison j’aurais de quoi te nourrir… » Nourrir. J’ouvre ma gueule dans un long bâillement. Glisse mes yeux vers son sac. Elle est pas dangereuse, pour le lynx. Elle n’a pas de grande griffe, elle n’a pas l’air menaçante. Elle a même l’air téméraire, à s’approcher, comme ça. Je fais un nouveau pas, les yeux rivés sur elle autant que sur le sac qu’elle porte. Chargé. Nourriture ? J’ai beau humer l’air, je n’ai pas de réponse, juste… Nouveau pas en avant, j’écarte bien mes cinq doigts, cinq griffes, qu’elle les voit bien. Pas de faux mouvement. Juste…
Bond. Mes crocs s’accrochent au sac, l’arrachent. Bond à nouveau, dans les buissons. Je me perche sur une racine, bande mes muscle pour atteindre une branche, grimpe en hauteur, mon trophée dans la gueule. J’ai toujours les yeux rivés sur elle. Au pire, si pas de bouffe, peut-être du fric. Et le fric, mes mains peuvent l’échanger contre la bouffe, ambivalence d’une double vie. Je feule pour ajouter un peu de menace, et la mettre au défi de venir le chercher.
Evangeline O'Callaghan
La Winx du Bayou qui met des paillettes dans ta vie (faut pas lécher les cailloux ça fait tousser) - "Répare ma clôture t'auras d'la confiture"
☽ Souffler finalement☽
En un mot : Nature & Cristal Witch
Qui es-tu ? :
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Mage baignant dans l'énergie de la terre, Evangeline est douce, craintive et délicate. Aspirant au calme plus que tout, elle ne se mêle pas volontiers aux autres et préfère se perdre en pleine nature plutôt que d'aller se balader en ville. Passionnée par son travail, elle se laisse souvent happer par ses projets et perd parfois le contrôle de sa magie, se laissant fasciner par les pierres qu'elle tient entre ses doigts, allant parfois jusqu'à l'évanouissement. Ne se confiant pas facilement, elle écoute cependant volontiers les gens et a toujours une tasse de thé à offrir pour consoler une âme en peine. Traumatisée par la violence de son ex-fiancé, elle fuit les relations amoureuses et désire plus que tout une vie tranquille en pleine nature.
Facultés :
☽ Et renaître encore ☽
Magnéto-kinésie et phytokinésie, mais surtout déterminer l'énergie retenue dans chaque pierre et ses qualités magiques.
Capable de détecter les minéraux et à déterminer leur nature sans les voir, son pouvoir s’étend sur une portée de dix mètres. Lorsque ses yeux avides se posent sur tes trouvailles, elle peut juger avec précision de leur qualité et de leur « énergie », et cela mieux encore lorsqu'elle les tient entre ses mains tremblantes. Ainsi elle est capable de repérer les pierres les plus précieuses, même non taillées, même emprisonnées dans une gangue de calcaire. Elle sait d’instinct quel cristal renferme le plus d’énergie et quel type. Son pouvoir s’étend au métal, qu'elle tord selon sa volonté pour fabriquer ses amulettes. Elle l’attire, elle le repousse à volonté jusqu’à quatre mètres autour d'elle.
Le cuir s’abime entre mes crocs, balance à un rythme régulier alors que je trouve mon équilibre sur la branche. Espace réduit, branche fragile, mais c’est mon élément. Je suis un grimpeur, autant qu’un prédateur. Il ne me faut pas long pour faire volteface et planter mes yeux dans les siens. Pourquoi est-ce que je ne suis pas parti plus loin ? Parce que je n’ai pas choisi le meilleur arbre pour me réfugier, je n’ai pas de refuge accessible d’un bond et si je veux lui sauter dessus pour l’égorger, ça veut dire qu’il faut que je lâche mon autre proie. Le cuir grince, crisse quand j’ouvre ma gueule pour feuler en direction de la femme qui s’est plantée en bas de l’arbre. Mes griffes creusent le bois, râclent l’écorce. « Je veux bien être gentille mais il y a des limites. » Des limites ? Humain, j’arquerai bien les sourcils mais lynx, je me contente de la fixer sans ciller. Avec un peu de chance, elle va essayer de grimper, se viander et se casser la nuque. Ou juste faire demi-tour. Mais non, ça ne m’étonne qu’à moitié lorsqu’elle se comporte comme une humaine, comme ces imbéciles qui n’ont aucune conscience de l’ordre naturel entre proie et prédateur. Je retrousse mes babines, faute de pouvoir complètement me décrocher la mâchoire, quand elle tend la main dans la direction du sac. Pas sur le côté, j’éloigne le cuir. N’essaye même pas. « Il n’y a rien à manger là-dedans. Juste des cailloux. » Juste des cailloux. Par réflexe, mes yeux dégringolent vers le sac, j’agite un peu ma gueule pour l’ouvrir un peu plus, la bandoulière se détériore un peu plus. « Rends-le moi. »
Je m’immobilise. Sa voix. Sans prévenir, le rapport de force a basculé. Et pas totalement en ma faveur. Il y a dans sa voix de l’autorité, cet impératif assuré que je côtoie tous les jours. Il y a dans l’air une tension que je connais depuis une éternité. Il y a… Le sac frémit, vibre lentement : les tremblements remontent le long du cuir pour s’imposer dans ma gueule, contre mes crocs, contre ma mâchoire, s’agitent à mes vibrisses et mes moustaches pour que je ne puisse pas les ignorer. Je mords un peu plus, réaction violente contre le réflexe qui a voulu me faire lâcher cette horreur. Un gémissement est à deux doigts de m’échapper, aussi. L’animal reconnaît la magie, l’animal battu encore plus. « Mais si tu as faim il me reste du ragoût à la maison. Alors descends de là et ne te fais pas plus idiot que tu ne l’es ! » Ragoût ? Mes pattes râclent la branche, piétinent et déchiquètent l’écorce, dans une impatience et une nervosité grandissante. Je commence à sérieusement saliver autour du cuir, que je mâchonne sans pouvoir m’en empêcher, jusqu’à ce que l’inévitable se produise : la lanière casse, la besace penche dangereusement sur le côté, un truc s’en échappe et moi, j’abime un peu plus la branche en me stabilisant. Merde. Elle mentait pas, y’a que des cailloux dans le machin, j’ai les prunelles rivées sur la pierre qui brille dans sa main. J’ai envie de lâcher ce qu’il reste du sac abimé, vu qu’il n’a rien d’intéressant, mais… ça me fait un moyen de pression sur elle. Sauf qu’elle est comme Georg. Tout en moi le pressent. Il faut que je parte, il faut que je fuie, mais elle ne m’en a pas donné l’autorisation. Et j’ai toujours faim. « Tu sais, ces pierres n’ont de valeur que pour moi. Descends maintenant. Tu as faim et froid. Et tu as peur. Je comprends. Je sais ce que c’est que d’avoir peur. Et moi je n’ai pas de griffes pour me défendre. » Faim. Froid. Peur. Je bande mes muscles, déploie ce que je peux malgré les hématomes qui parsèment mon pelage, saute par-dessus la sorcière pour terminer derrière elle ; le reste du sac se répand autour de moi, des cailloux, des cailloux, et des plantes, mais rien de bien solide. Je creuse des sillons dans la terre, lynx furieusement nerveux. Et je salive encore plus, lorsque je vois dans sa main de la bouffe. J’ai faim, ouais, foutrement faim. Toujours faim. Et pas de gros gibier dans le coin. En dehors de… est-ce que c’est un gibier, ça ? Petit pas en avant, je pousse un des cailloux dans sa direction, piétine le reste. Qui t’est, pour pas avoir la trouille ? Peut-être qu’elle a juste déjà un zoo et qu’elle entend bien m’ajouter à sa collection. Peut-être. Je sais pas trop. Sûrement. Je sais pas. J’ai envie de lui poser des questions, envie de partir, besoin de partir mais… elle a parlé de bouffe. La curiosité est là. L’avidité aussi. Mes prunelles se posent à nouveau sur sa main, puis sur sa poche. J’hésite à aller y chercher les trois trucs à grignoter, mais… elle est comme Georg. Il y a cette certitude qui me paralyse un peu. Et merde. Je pose les yeux sur le caillou, puis sur elle, puis à nouveau sur le panneau, réflexion active de l’animal. Puis un miaulement, hésitant, avant que je ne commence à tourner autour d’elle à pas silencieux. Un nouveau miaulement, je rive mes yeux sur elle. Bouffe. J’ouvre ma gueule, salive. Au pire, si elle cherche à m’entuber, ce sera elle que je boufferai, que je me dis. Avant de miauler une seconde fois.
Evangeline O'Callaghan
La Winx du Bayou qui met des paillettes dans ta vie (faut pas lécher les cailloux ça fait tousser) - "Répare ma clôture t'auras d'la confiture"
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Mage baignant dans l'énergie de la terre, Evangeline est douce, craintive et délicate. Aspirant au calme plus que tout, elle ne se mêle pas volontiers aux autres et préfère se perdre en pleine nature plutôt que d'aller se balader en ville. Passionnée par son travail, elle se laisse souvent happer par ses projets et perd parfois le contrôle de sa magie, se laissant fasciner par les pierres qu'elle tient entre ses doigts, allant parfois jusqu'à l'évanouissement. Ne se confiant pas facilement, elle écoute cependant volontiers les gens et a toujours une tasse de thé à offrir pour consoler une âme en peine. Traumatisée par la violence de son ex-fiancé, elle fuit les relations amoureuses et désire plus que tout une vie tranquille en pleine nature.
Facultés :
☽ Et renaître encore ☽
Magnéto-kinésie et phytokinésie, mais surtout déterminer l'énergie retenue dans chaque pierre et ses qualités magiques.
Capable de détecter les minéraux et à déterminer leur nature sans les voir, son pouvoir s’étend sur une portée de dix mètres. Lorsque ses yeux avides se posent sur tes trouvailles, elle peut juger avec précision de leur qualité et de leur « énergie », et cela mieux encore lorsqu'elle les tient entre ses mains tremblantes. Ainsi elle est capable de repérer les pierres les plus précieuses, même non taillées, même emprisonnées dans une gangue de calcaire. Elle sait d’instinct quel cristal renferme le plus d’énergie et quel type. Son pouvoir s’étend au métal, qu'elle tord selon sa volonté pour fabriquer ses amulettes. Elle l’attire, elle le repousse à volonté jusqu’à quatre mètres autour d'elle.
Il y a indubitablement la faim. Mais il y a aussi la peur, l’appréhension et cette méfiance qui me court sur l’échine, qui me hérisse le poil, qui fait poindre dans ma gueule un grognement menaçant, un feulement de mise en garde. Ses cailloux, je n’en ai rien à faire. Mais la magie qui s’en dégage, que je devine dans ses gestes, dans son attitude, elle, je n’en ai pas rien à faire. L’animal maltraité se souvient du bâton, a appris à le craindre et à le respecter, à le fuir et à s’y soumettre. Le sac ne m’intéresse plus, il est plus dangereux qu’autre chose. Quant à la femme, j’oscille toujours entre l’assurance du prédateur et l’angoisse acquise quand je déchiquète l’écorce de la branche, piétine et pétris le bois en y traçant des sillons. Ceux-là même que je creuse à nouveau après avoir sauté pour atterrir derrière elle. Ma proie, le sac ouvert, déchiré, abimé, je le secoue pour le vider, n’ouvre ma gueule que lorsque je comprends que je n’aurais rien à en tirer. Que lorsqu’elle me propose mieux, aussi. Ragoût. A la seule mention de la viande, je salive davantage, humidifie le cuir, bave en haletant ; vaut pas beaucoup mieux qu’un chien, faut croire. Je fais des aller-retours sur un espace de quelques mètres, sans la quitter un seul instant des yeux. J’ai faim. Pourquoi tu fuis pas, sorcière, pourquoi t’as pas peur, qu’est-ce que tu comptes faire de moi, est-ce que tu me mens, est-ce que t’as prévu de m’entuber sévère, de m’attirer chez toi avec une promesse de bouffe ? Je feule, menace, mais faut pas se mentir, la seule mention de bouffe, et même ces trucs qu’elle a en main me donnent envie, transforme ma menace en miaulement. « D’accord, d’accord. Allons-y, ma maison n’est pas loin. » Mes réflexes d’humain me poussent à hocher la tête, je lui emboîte le pas sitôt qu’elle se met en mouvement. Saute sur le côté, pour ne surtout pas la laisser trop s’approcher de moi. Me faufile, entre les branches, saute sur un arbre, dégringole dans un fourré, me fond dans la nature, ressors la tête. Elle s’aide d’un bout de bois pour avancer. Proie faible. Elle avance lentement, si lentement, proie facile. Elle reste ici, alors qu’il n’y a pas d’autres odeurs d’humain. Proie isolée. Je pourrais la bouffer, ça c’est certain, je ne sais pas ce qui me retient, ce serait moins dangereux que… Maison. Je m’immobilise dans l’ombre.
Elle ouvre la porte. Pas naturel de m’exposer, comme ça. « Dépêche toi, je ne tiens pas à ce que ma cuisine soit encore envahie par les ratons laveurs. » Et elle veut que je rentre, en plus de… Ragoût, tout de même. J’ai encore mal de partout, de ces blessures qui se sont résorbées pour me sauver la vie, mais pas assez pour que la douleur disparaisse. Mes côtes se plaquent sur mon pelage, la salive s’agglutine, coule lentement dans l’herbe et quand l’odeur de bœuf est portée par le vent jusqu’à moi, assiette posée par terre. « Promis, le ragoût sera bientôt réchauffé. Tu peux manger ça en attendant, je suppose que la viande crue ne te pose pas de problème. » Elle s’éloigne, je ne me rends même pas compte que j’ai sauté pour grimper les trois marches du perron, lape l’assiette, encore et encore. Pour en faire disparaître l’ensemble. Les babines sont saignantes, les crocs maculés, l’assiette, elle, termine rayée mais vierge de toute nourriture et je repose les yeux sur elle. Viande crue, viande cuite, je ne suis pas difficile. Elle n’a pas menti, m’a donné à manger, la suite logique c’est que je me laisse aller à ma curiosité naturelle, celle que Georg réprime, interdit, que je réfrène. Saute sur la table, fixe les murs, les fenêtres, la décoration. Saute sur une chaise – qui tombe sous mon poids – me glisse vers le canapé. Flaire et explore. M’immobilise quand l’appel revient. La tension l’a tenu au loin le temps que je me retrouve en sécurité, la tension m’a poussé à rester fort, à rester pelage, à rester félin mais maintenant que le jour s’installe durablement, la pression sur ma chair s’accentue. Je jette un regard en direction de l’autre. Reviens à côté de la cuisinière, considère le ragoût. Mais plus le jour s’impose, plus l’animal hésite. Je me faufile hors de la bicoque, mais je me love dans l’ombre des murs quand la douleur se fait trop forte pour que je résiste. Déchirement. Désarticulation. Dépigmentation. Le pelage pâli, se raccourcit, les coussinets se dissocient, les griffes s’abandonnent, l’échine se tort, se contracte, s’étend et s’affine. Et mes côtes douloureuses, elles, persistent. Ça ne dure qu’une poignée de minutes, mais le temps n’a plus de sens dans ce genre de situation, surtout lorsque la transformation m’est imposée, pas contrôlée. Ma respiration a du mal à se stabiliser, cœur qui bat à toute allure, je reste recroquevillé.
Evangeline O'Callaghan
La Winx du Bayou qui met des paillettes dans ta vie (faut pas lécher les cailloux ça fait tousser) - "Répare ma clôture t'auras d'la confiture"
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Mage baignant dans l'énergie de la terre, Evangeline est douce, craintive et délicate. Aspirant au calme plus que tout, elle ne se mêle pas volontiers aux autres et préfère se perdre en pleine nature plutôt que d'aller se balader en ville. Passionnée par son travail, elle se laisse souvent happer par ses projets et perd parfois le contrôle de sa magie, se laissant fasciner par les pierres qu'elle tient entre ses doigts, allant parfois jusqu'à l'évanouissement. Ne se confiant pas facilement, elle écoute cependant volontiers les gens et a toujours une tasse de thé à offrir pour consoler une âme en peine. Traumatisée par la violence de son ex-fiancé, elle fuit les relations amoureuses et désire plus que tout une vie tranquille en pleine nature.
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☽ Et renaître encore ☽
Magnéto-kinésie et phytokinésie, mais surtout déterminer l'énergie retenue dans chaque pierre et ses qualités magiques.
Capable de détecter les minéraux et à déterminer leur nature sans les voir, son pouvoir s’étend sur une portée de dix mètres. Lorsque ses yeux avides se posent sur tes trouvailles, elle peut juger avec précision de leur qualité et de leur « énergie », et cela mieux encore lorsqu'elle les tient entre ses mains tremblantes. Ainsi elle est capable de repérer les pierres les plus précieuses, même non taillées, même emprisonnées dans une gangue de calcaire. Elle sait d’instinct quel cristal renferme le plus d’énergie et quel type. Son pouvoir s’étend au métal, qu'elle tord selon sa volonté pour fabriquer ses amulettes. Elle l’attire, elle le repousse à volonté jusqu’à quatre mètres autour d'elle.
J’ai du mal à respirer. Une respiration catastrophique, même. Les muscles tétanisés, contractés, parcourus de spasmes incontrôlables. J’ai mal, putain, comme à chaque fois, et j’ai beau y être habitué, j’ai beau être habitué à avoir mal, cette source de douleur là, je ne m’y fais pas. Pattes de velours qui me manquent, protection de la fourrure, de l’ouïe, de mes crocs dans ma gueule qui me manquent. Je déteste être vulnérable comme ça, à croire que la douleur psychologique est nettement supérieure à la douleur physique, dans ces moments. Je ramène mes genoux contre mon torse, froid, trop froid, mal, trop mal ; les yeux fermés en attendant que leur sensibilité à la lumière s’apaise, en attendant aussi qu’ils se stabilisent. J’ai envie de dégueuler. J’ai envie de crever. Je n’ai pas envie d’avoir la peau d’un homme, là ; j’ai pas envie de… Du bruit. Dans le brouillard de cette main griffue qui me râcle la poitrine, dans le brouillard de mes côtes qui s’obstinent à se faire douloureuses, peau sur les os, j’ai l’instinct du prédateur blessé qui se réveille. Du bruit. Elle. La. Forcément. Sorcière, je veux feuler, le son ne franchit même pas ma gorge serrée. Tout juste si je relève la tête, juste mes yeux, entre mes bras croisés, parce qu’elle est là, devant moi. A me fixer. Qu’est-ce qu’elle va me faire ? Je sais pas. Du mal, sûrement. Vouloir m’utiliser, sûrement. Ce qu’ils veulent tous. Mais je ne suis qu’à Georg, ils ont pas le droit, les autres, ils ont pas le droit de… ils… Elle tourne les talons. Bruit qui s’échappe, qui se déplace, qui me contourne, la respiration qui la suit.
Je pose une main au sol, enfonce la paume dans la terre humide, l’odeur de l’herbe, avec un frisson. Sans pour autant me relever, trop mal. Veux retrouver ma fourrure. Veux retrouver l’acuité de l’animal. Pas la saturation de sens vides et les doigts gourds de l’humain. Le bruit revient ; rapide. L’odeur avec elle. L’odeur de magie, l’odeur de plantes, l’odeur d’angoisse. Même pas eu le temps de me redresser, même pas eu le temps de me trouver une arme, un caillou à lui balancer à la gorge, un bout de bois à lui enfoncer dans la jugulaire. Même pas eu le temps de bouger. Trop rapide. Juste la volonté de redresser la nuque, de plonger mes yeux dans les siens, de me raidir quand je vois qu’elle a les mains prises. Mais pas d’athame entre ses doigts. Couverture, truc dans le genre. Qu’est-ce qu’elle veut, qu’est-ce qu’elle fout ? Faut que je me casse, pas tout de suite. Il serait déçu, il va être déçu, j’ai un gémissement qui se noie dans ma gueule, comme un gargouillis. T’approches pas, t’approches pas, faut d’arriver à émettre un son pour le moment, j’essaye de parler avec mes yeux ; sans le moindre effet. Trop sensible, l’animal. Trop sensible, aux heures trop matinales. La couverture se pose sur moi, je réprime avec difficulté un frisson. Ferme les yeux. Frissonne davantage sous l’autre contact qu’elle m’impose. Me propose. Un nouveau feulement, mon poil veut se gonfler, mais il n’y a que la peau et que la chair de poule. Qu’est-ce qu’elle attend de moi ? Je sais pas. Mais je me recule, j’échappe, m’écarte. Me fige une nouvelle fois. « … je suis là. Je ne te laisse pas, promis. » Me laisser. Elle ne me laisse pas. Pourquoi, j’ai beau articuler, le son ne veut pas venir ; la gorge rêche, la voix cassée, le grognement inaccessible pour le moment. Sans compter tout le reste. Tellement plus simple d’être pelage que chair nue. Tellement plus facile de ne pas penser quand tout les sens ne sont orientés que sur la survie. Tellement plus facile d’ignorer le reste. Tellement… « Est ce que tu peux marcher ? Tu seras mieux à l’intérieur sur le canapé. Dis-moi de quoi tu as besoin s'il te plaît. » Les yeux qui reviennent sur elle. Et un mouvement de tête. Ma main vient agripper la couverture, pour la retenir, quand je me redresse. …oif Je me râcle la gorge, tousse. Renifle. Soif J’ai envie de lui sauter à la gorge. Elimine la menace. Oui, mais sorcière. Et si ça muselait déjà le lynx, l’homme contusionné, lui… Et sa main dans mes cheveux, douceur lunaire. Je cherche un appui pour me relever seul. Pour continuer à me tenir à distance d’elle. Je ne te laisse pas, promis. Les promesses des hommes n’ont aucune substance, aucune valeur. Les animaux, eux, au moins, ne promettent pas. Je me passe une main dans les cheveux, secoue la crinière trop courte. Qu’est-ce que t’attends de moi ? Nouveau raclement de gorge. Mes yeux qui plongent dans les siens. Aveugles. Sombres. Ils sont encore fendus, ça, le soleil n’a pas su me le prendre ; ils s’obstinent dans le spectre gris du chasseur. Les mouvements exacerbés au détriment des couleurs. Pourquoi tu m’as donné à bouffer ? La faim. De quoi tu as besoin. De ça. T’as encore à bouffer ? Les fondamentaux. Il sera toujours temps de la buter après, au pire. Elle a forcément des couteaux dans sa cuisine. Et une jambe qui ne fonctionne pas bien. Et un cou fragile. Comme tous les autres.
Evangeline O'Callaghan
La Winx du Bayou qui met des paillettes dans ta vie (faut pas lécher les cailloux ça fait tousser) - "Répare ma clôture t'auras d'la confiture"
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Qui es-tu ? :
☽ Et pourrir dans la terre ☽
Mage baignant dans l'énergie de la terre, Evangeline est douce, craintive et délicate. Aspirant au calme plus que tout, elle ne se mêle pas volontiers aux autres et préfère se perdre en pleine nature plutôt que d'aller se balader en ville. Passionnée par son travail, elle se laisse souvent happer par ses projets et perd parfois le contrôle de sa magie, se laissant fasciner par les pierres qu'elle tient entre ses doigts, allant parfois jusqu'à l'évanouissement. Ne se confiant pas facilement, elle écoute cependant volontiers les gens et a toujours une tasse de thé à offrir pour consoler une âme en peine. Traumatisée par la violence de son ex-fiancé, elle fuit les relations amoureuses et désire plus que tout une vie tranquille en pleine nature.
Facultés :
☽ Et renaître encore ☽
Magnéto-kinésie et phytokinésie, mais surtout déterminer l'énergie retenue dans chaque pierre et ses qualités magiques.
Capable de détecter les minéraux et à déterminer leur nature sans les voir, son pouvoir s’étend sur une portée de dix mètres. Lorsque ses yeux avides se posent sur tes trouvailles, elle peut juger avec précision de leur qualité et de leur « énergie », et cela mieux encore lorsqu'elle les tient entre ses mains tremblantes. Ainsi elle est capable de repérer les pierres les plus précieuses, même non taillées, même emprisonnées dans une gangue de calcaire. Elle sait d’instinct quel cristal renferme le plus d’énergie et quel type. Son pouvoir s’étend au métal, qu'elle tord selon sa volonté pour fabriquer ses amulettes. Elle l’attire, elle le repousse à volonté jusqu’à quatre mètres autour d'elle.
Je tremble. C’est plus fort que moi. J’aimerais être davantage à la hauteur des espérances de Georg mais le fait est que je tremble, quand la vulnérabilité de l’humain prend le pas sur la force et l’harmonie du lynx. Je veux feuler, mais les sons ne se forment pas comme il le faudrait dans ma gueule. Je veux gronder pour mettre en garde la sorcière, mais ma cage thoracique ne se plie pas comme je le voudrais. Tout ce que j’arrive à faire, c’est gémir, tout ce que j’arrive à faire, c’est planter sur elle un regard menaçant alors qu’elle me pose des questions auxquelles je n’ai pas forcément de réponse. Pas sur l’instant. Ou plutôt si, j’ai des réponses. Pas envie de les dire. Cœur qui bat à toute vitesse dans ma poitrine, sous ma peau à vif, sous mes nerfs à vif. Je te laisse pas, promis, je secoue la tête en y repensant, les humains mentent, les sorciers mentent, tout le monde ment. Et surtout : elle attend quelque chose de moi. Je me redresse avec difficulté, les muscles ankylosés, la souplesse qui revient malgré tout dans un coassement de voix. Ce dont j’ai besoin ? Boire. Manger, la viande et le ragoût sont dans mon estomac, mais mon odorat me hurle qu’il en reste. Hurle qu’il a faim. Et que quitte à voir une main tendue, autant la saisir tant qu’elle a des trucs à donner, avant de la mordre et de la bouffer si ça ne me suffit pas. Je me redresse un peu plus, sans la quitter des yeux : son mutisme m’encourage à ne pas avoir peur d’elle, à ne voir en elle qu’une proie ou un cadavre en devenir. Qu’une quantité négligeable, qui peut pour le moment me servir à quelque chose. Mais une sorcière, malgré tout : il ne faut pas que je perde ça de vue.
Méfiance exacerbée. Elle m’a posé des questions, j’en avais d’autres, de mon côté. Qu’est-ce qu’elle attend de moi ? Tout le monde attend des choses de tout le monde. Pourquoi est-ce qu’elle a donné à bouffer au lynx ? « Parce que tu avais faim. » Et nouveau grondement qui n’a pas l’intensité du félin, mais l’idée est là. Indubitablement là. Elle ment. Même si j’avais faim. Même si j’ai encore faim. Même si j’ai toujours faim. Mes pieds nus s’enfoncent dans la terre meuble, je sens presque mes coussinets s’y poser, mes mains, elles, s’appuient sur le mur d’une part, continuent de retenir la couverture de l’autre. « Il me reste du ragoût. Je peux aussi te cuisiner autre chose si tu as vraiment très faim. » Mes côtes fêlées récemment, les bleus qui ont encore du mal à se résorber, trop de coups, trop de colère ; il n’y a pas que la transformation réprimée qui me brûle les muscles. La faim en plus. Je veux bien. Quand on me donne, je ne rejette pas, bien au contraire. Si elle me demande de payer, en revanche… Elle me tourne le dos, retourne dans la baraque. J’attends quelques pas avant de la suivre, une main toujours posée sur le mur pour me stabiliser. La suivre. Alors que je scrute ses déplacements, la jambe boiteuse notée par le lynx s’enveloppe du point de vue humain. Une faiblesse, ça c’est ce que voit l’animal. Un handicap, ça c’est ce que perçoit l’homme. Une blessure ? Pas important. J’hésite au moment de franchir la porte, considère l’intérieur d’un regard neuf. Toujours la même cuisine. Toujours la même marmite. Toujours la même table. Juste des dimensions différentes.
Elle s’agite. Balance des trucs ici, balance des trucs là, s’active et s’active encore. J’aime pas ça. Je préférerai qu’elle soit prévisible. Prédictible. Calme et posée dans un coin. Plus simple quand les gens font ce qu’on attend d’eux. Je la suis du regard, debout dans un coin, facile à oublier. Les yeux qui ne la quittent pas, l’odorat qui ne se calme pas non plus, qui s’emballe même quand l’infusion prend forme. « Viens manger et boire. » Elle désigne l’assiette, je la fixe. Agitation. Odeur. Plantes. Crainte intuitive sous ce que je perçois bien malgré moi. Le métal qui s’agite, aussi. Angoisse. Ses gestes et ses mots se transforment en ordre. Il faudrait que je me casse, que je lui tourne le dos, mais… Pas la force. Pas l’énergie. Et j’ai faim. Je fais un pas. Ne m’assois pas pour autant, récupère l’assiette. L’eau. Lâche la couverture qui glisse de mes épaules à ma grande indifférence. Et que le lynx renifle l’eau, cherche des odeurs parasites, goutte du bout de la langue avant de le vider cul-sec, verre durement posé sur la table ; la douceur m’est étrangère. T’as des fringues ? Je ne sais plus où j’ai mis les miennes. Probablement qu’elles sont restées dans la baraque. Juste un fut et un pull, au moins Ca me suffirait pour le moment, je suis pas exigeant. Je me souviens in extremis d’utiliser une fourchette pour bouffer, frustration de devoir manger proprement. Entre de bouchées, en oubliant cette fois de ne pas parler la bouche pleine, je me frappe la poitrine. Aleks. Pas vraiment, mais presque. Alekseï. Mon prénom. Si elle avait un doute. T’es une sorcière. Moi j’ai un prénom. Elle, elle a un titre. Petite différence, différence de taille. Mange toi aussi. Un ordre. Une demande. Un conseil. Je sais pas trop : à elle de définir.
Evangeline O'Callaghan
La Winx du Bayou qui met des paillettes dans ta vie (faut pas lécher les cailloux ça fait tousser) - "Répare ma clôture t'auras d'la confiture"
☽ Souffler finalement☽
En un mot : Nature & Cristal Witch
Qui es-tu ? :
☽ Et pourrir dans la terre ☽
Mage baignant dans l'énergie de la terre, Evangeline est douce, craintive et délicate. Aspirant au calme plus que tout, elle ne se mêle pas volontiers aux autres et préfère se perdre en pleine nature plutôt que d'aller se balader en ville. Passionnée par son travail, elle se laisse souvent happer par ses projets et perd parfois le contrôle de sa magie, se laissant fasciner par les pierres qu'elle tient entre ses doigts, allant parfois jusqu'à l'évanouissement. Ne se confiant pas facilement, elle écoute cependant volontiers les gens et a toujours une tasse de thé à offrir pour consoler une âme en peine. Traumatisée par la violence de son ex-fiancé, elle fuit les relations amoureuses et désire plus que tout une vie tranquille en pleine nature.
Facultés :
☽ Et renaître encore ☽
Magnéto-kinésie et phytokinésie, mais surtout déterminer l'énergie retenue dans chaque pierre et ses qualités magiques.
Capable de détecter les minéraux et à déterminer leur nature sans les voir, son pouvoir s’étend sur une portée de dix mètres. Lorsque ses yeux avides se posent sur tes trouvailles, elle peut juger avec précision de leur qualité et de leur « énergie », et cela mieux encore lorsqu'elle les tient entre ses mains tremblantes. Ainsi elle est capable de repérer les pierres les plus précieuses, même non taillées, même emprisonnées dans une gangue de calcaire. Elle sait d’instinct quel cristal renferme le plus d’énergie et quel type. Son pouvoir s’étend au métal, qu'elle tord selon sa volonté pour fabriquer ses amulettes. Elle l’attire, elle le repousse à volonté jusqu’à quatre mètres autour d'elle.
Je devrais pas être là. Bien sûr que je n’ai rien à foutre là. Mais justement : j’ai tendance à foutre mon pif là où il ne devrait surtout pas être. A me mettre dans des emmerdes que je devrais éviter. A chercher les conflits quand tout ce qu’attend Georg, c’est que je les esquive. Je ne suis pas supposé être ici, mais de toute manière, je n’aurais pas non plus dû venir dans le coin. Alors quitte à me retrouver à poil au milieu du Bayou, autant tirer mon épingle du jeu. Bouffer. Squatter des fringues. Je la suis du regard, scrute chacun de ses mouvements, l’air de rien. Pas parce qu’elle cuisine bien qu’il ne faut pas que je reste méfiant, pas parce qu’elle obéit et répond à mes demandes que faut que je baisse ma garde. Ça pue les herbes, ça pue la magie, ça pue l’humain : il n’y a rien qui m’emballe dans le coin. Mais rien non plus qui ne me change drastiquement de l’ordinaire. La fourchette agresse l’assiette, crisse sur la porcelaine. Juste un fut, un pull, j’demande pas grand-chose. Mais elle revient avec des fringues et c’est tout ce qui m’importe. Je repousse l’assiette, pour enfiler le pantalon, pour enfiler la chemise. C’est du tout fin, ça, c’est du tout fragile, faut pas qu’elle espère les retrouver intact, hein, à ce niveau-là, c’est du don. Je secoue les épaules, beau être un homme, je m’ébroue comme un clébard, histoire que tout se mette bien. Tout fin, tout fragile, mais pas désagréable, c’est déjà ça. Je me réintéresse à l’assiette, au verre que j’ai vidé, lui lance un nouveau regard. Aleks. Elle a sursauté, je la fixe, en attendant qu’elle réagisse. « Evangeline. Mais on m'appelle Evy. » Renifle. Evy, plus pratique que toutes les autres syllabes. Evangeline, c’est long, prend la peine de toutes les prononcer, ça voudrait dire que je la respecte. Anastasia. On va en rester à Evy pour le moment. Même si j’aurais pu me contenter de sorcière. « C'est vrai. Je suis malgré tout Evy. » Je me reconcentre sur la bouffe, assiette qui se vide. Le temps de savoir ce que je compte faire de tout ça. Ce que je compte faire après. Qu’elle mange, en attendant. Elle s’exécute, je ne la quitte pas des yeux, me raidis quand elle attrape quelque chose de nouveau.
Boite. Fer. Biscuit. Biscuit, je me redresse un peu, intéressé. De toute manière, il y a des moments – quasi tout le temps – ou quand on me présente de la bouffe, ça m’intéresse quoiqu’il arrive. Je tends la main pour récupérer un biscuit, avant même qu’elle ne me dise de me servir. « Sers toi si tu as envie. » Comme si je pouvais ne pas en avoir envie. S’il y a une chose que j’ai apprise avant même de rencontrer Georg, c’est que si tu as de la bouffe devant toi, tu la manges, parce que t’es pas sûr d’en avoir le lendemain. J’alterne entre le contenu de mon assiette et un biscuit, sucré et salé qui se mélangent, tout pour remplir l’estomac. « Tu es un lynx. Et tu es... un humain ? » Sa question tombe au milieu d’une bouchée, je refuse de m’arrêter de manger pour ça. J’hausse les épaules. Douleur résorbée, raisonnable, la faim qui est un peu mieux gérée : pourtant, je suis presque dans un meilleur état pour réfléchir. Je la fixe sans ciller, scrute les mouvements autour de son index. « Tu es Aleks. C'est suffisant. » Elle est Evy avant d’être une sorcière, moi je suis Aleks avant d’être… Je ne réfléchis pas longtemps avant de répondre. J’suis un outil. Je pense que c’est ce qui me définit le mieux.
Animal, humain, on s’en branle au final. Outil, en revanche. Mais j’suis un lynx. Et un homme. Un mélange. Truc dans le genre. Ça t’dérange ? Trop de mots, coupés, hachés, je parle la bouche pleine, pas le plus aisé. Me lève d’un mouvement brusque, me déplace d’un pas souple, silencieux, pour remplir mon verre. Et mon assiette. Me gêne pas trop. T’es différente. Ça, c’est une certitude. Des autres comme toi. Des autres sorciers. Avec moi, quand je suis motivé à parler, faut suivre, jamais le plus clair du lot. On ne demande pas à un marteau de résoudre des équations. T’es sympa. Et ça, c’est l’intuition de l’animal. Ça ne m’empêchera pas de la buter si je le juge nécessaire, mais n’empêche, elle me terrifie par sa nature, m’apaise par son attitude. Nature. Et tu sens bon. Elle sent la nature. Et c'est peut-être ça qui la rend vraiment différente de Georg et de ses sorciers.
Evangeline O'Callaghan
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Qui es-tu ? :
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Mage baignant dans l'énergie de la terre, Evangeline est douce, craintive et délicate. Aspirant au calme plus que tout, elle ne se mêle pas volontiers aux autres et préfère se perdre en pleine nature plutôt que d'aller se balader en ville. Passionnée par son travail, elle se laisse souvent happer par ses projets et perd parfois le contrôle de sa magie, se laissant fasciner par les pierres qu'elle tient entre ses doigts, allant parfois jusqu'à l'évanouissement. Ne se confiant pas facilement, elle écoute cependant volontiers les gens et a toujours une tasse de thé à offrir pour consoler une âme en peine. Traumatisée par la violence de son ex-fiancé, elle fuit les relations amoureuses et désire plus que tout une vie tranquille en pleine nature.
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Magnéto-kinésie et phytokinésie, mais surtout déterminer l'énergie retenue dans chaque pierre et ses qualités magiques.
Capable de détecter les minéraux et à déterminer leur nature sans les voir, son pouvoir s’étend sur une portée de dix mètres. Lorsque ses yeux avides se posent sur tes trouvailles, elle peut juger avec précision de leur qualité et de leur « énergie », et cela mieux encore lorsqu'elle les tient entre ses mains tremblantes. Ainsi elle est capable de repérer les pierres les plus précieuses, même non taillées, même emprisonnées dans une gangue de calcaire. Elle sait d’instinct quel cristal renferme le plus d’énergie et quel type. Son pouvoir s’étend au métal, qu'elle tord selon sa volonté pour fabriquer ses amulettes. Elle l’attire, elle le repousse à volonté jusqu’à quatre mètres autour d'elle.
Lynx, humain, outil, au fond, je suis les trois en même temps, je crois. Un peu plus outil que lynx, un peu plus lynx qu’humain, un peu de rat au milieu de tout ça, un peu de sang, de meurtre, de violence, de loyauté, d’erreur, de rage et de hargne, un peu de tout ça. Mais surtout un outil, je crois. C’est comme ça que je me définis. Aleks, ouais, du faux et du vrai dans un prénom qui, de toute manière, ne sera pas utilisé très longtemps. Je ne sais pas trop où j’en suis, de toute manière. Je sais même pas ce que je fous là, en dehors que j’ai faim, qu’elle me donne de la bouffe, qu’elle pue la magie et qu’elle ne semble pas foutue de lever une guibole droit devant l’autre sans se viander, ce qui m’arrange bien. J’ai la traque, mais je ne suis pas con : j’aime la chasse facile aussi. Les yeux qui oscillent, s’agitent, ne savent pas trop où se poser. Je regarde tout. Les vribrisses qui manquent, pour jauger les alentours. Mouvements brusques, dans tout ce que je fais. Anya disait que j’étais grâcieux même quand j’avais l’air d’un bourrin. Un mélange de violence réfrénée, d’agressivité contrôlée, de grâce et de dangerosité dans une allure rustre et informe. Quelque chose comme ça. Quelque chose d’animal, dans tous les cas. Aleks, lynx, outil, un mélange de tout ça. Je reviens avec un verre rempli d’eau, les oreilles qui la cherchent, qui la trouvent, les yeux qui la cherchent, qui la trouvent, la méfiance au milieu de l’absence complète de gêne. Georg ne me voit que comme une chose, ne me voit plus, a une confiance brisée en moi, la douleur dans ma poitrine en atteste ; beaucoup de mépris et de déception, pas beaucoup de considération, ma faute. Hermès comme un frère à sauver, et un frère dangereux, ma faute encore. Et Anya ? Je ne sais pas. Je ne sais plus. Et elle, la sorcière, ça la dérange ce que je suis ? « Non, ça ne me dérange pas. Je trouve ça... » Je relève la tête, pour la fixer. Son silence, j’aime pas. En même temps, tu n’aimes pas grand-chose, dirait Anya. « Apaisant. » Et là, un rictus. Réflexe, j’ai un rictus qui pourrait s’apparenter à un rire, si j’étais d’humeur, qui n’est rien de moins qu’une grimace, à la hauteur du lynx qui est prédominant, l’homme est tenu loin, loin, très loin, je ne veux pas être homme. C’bien la première fois qu’on me traite d’apaisant. Première fois qu’on utilise ce mot pour me désigner.
Première fois, aussi, que je rencontre une sorcière à ce point différente des autres. De ceux que je fréquente. Elle n’a pas la même odeur. Pas les mêmes mots. Pas la même attitude. Pas la même manière de parler, d’être, d’agir. Pas les mêmes yeux. Elle est différente de ceux qui sont chargés de morgue, d’assurance, de ceux qui savent qui ils sont, ce qu’ils valent, quelle est leur place dans la société. C’est une déesse qui ignore l’être, la conne. Et qui sait bien cuisiner, contrairement aux autres. Encore une différence. Ils sont au-delà de ça. Ils se font servir, sont trop importants pour perdre leur temps à faire ça. Le seul autre que je connaisse, qui lui ressemble un peu, c’est Hermès. Mais Hermès… est différent, de base. Je ne sais pas. Je ne sais plus. Faut croire qu’au fond, je ne sais pas grand-chose mais ça, c’pas une nouveauté.
T’es pas nourri pour réfléchir, t’es nourri pour obéir. Je grimace en reposant les yeux sur l’assiette. Sauf qu’elle est différente des autres, donc peut-être qu’elle le sait pas, ça. Le silence est perturbé par mes mastications, pas discrètes. Le dehors, qui vit à sa façon. Tous les bruits de la baraque, que j’oublie et que j’ignore en règle générale, mais qui s’imposent, là, au même titre que chaque froissement aux moindres de ses mouvements. Il pleut. Je constate, les yeux qui dérivent. Ça va me laver, remarque. Ça va faire froid, sans pelage. Ça va être pénible. Je soupire au moment où elle reprend, me pousse à craquer mes cervicales ; j’aime pas ne pas la regarder dans les yeux, pupilles qui se fendent, d’instinct, comme trop souvent. Georg n’aime pas. Daltonisme et monochromie qui s’intensifient, mais les mouvements qui s’affinent. « Je ne connais pas beaucoup d'autres comme moi. Ma famille est loin, dans un autre pays. A vrai dire, je crois que ma famille est un peu à part. Nous ne fréquentons pas les autres comme nous. Mais je suis sûre qu'elles t'auraient toutes accueilli comme je l'ai fait. » Comme je l’ai fait. Avec de la bouffe et des fringues ?
Vraiment ? Qu’elle me donne leur adresse, ça m’irait. Je reste silencieux, elle n’a pas fini, moi, l’assiette non plus n’est pas encore tout à fait vide. Mon ventre, lui, commence à être plein, et c’est mieux comme ça. « Les autres, ils ne sont pas... comme moi ? » Non, je secoue la tête. « Tu n'es pas obligé de répondre. Tu n'es obligé de rien ici. » Obligé. Je ne suis obligé de rien. Normal. Forcément que j’suis obligé de rien. Je t’appartiens pas, j’ai déjà un maître et un dieu. Et Anya. Au milieu de tout ça. Je grogne, je gronde, je soupire. Les autres trouvent que c’est rabaissant de s’intéresser aux hommes et aux bêtes. Je hausse les épaules. C’est un peu réducteur, je sais. Ils ne sont pas tous comme ça, même au sein des dieux, il y a une hiérarchie, il y a des forts et des faibles, des prédateurs et des proies. Mais il reste qu’il y a un ordre bien établi. Ils sentent la force et la violence. Le sang et… La violence, j’ai envie de redire, faute de vocabulaire. La noirceur qui m’étrangle, qui brûle, m’angoisse, m’oppresse, indescriptible impuissance à laquelle je me retrouve réduit dès que Georg pose ses yeux sur moi. La force. Et la violence. Je ne sais pas quoi dire de plus. Ils sont hum… le forgeron, et moi l’outil. Je crois que c’est le plus clair. Ceux qui m’empoignent, pour me faire taper sur des trucs. Et casser. Et tuer. Quand il faut. M’utiliser. Inutile sans des mains pour me diriger. Je me redresse, me rassois sur les talons, sur la chaise, les bras croisés vu que l’assiette est vide, doigts vite fait essuyés sur mon froc. J’en connais pas beaucoup d’autres comme moi, moi aussi. Sont loin. M’ont lâché. M’ont abandonné.
Vieux souvenirs, enfouis, oubliés, déterrés depuis que j’ai croisés les deux animaux, l’année dernière. Qui m’obsèdent, comme une porte ouverte, qui a toujours été ouverte. Dont Georg, Hermès et Anya m’ont tenu éloigné, pas besoin de ceux qui n’ont pas voulu de toi, c’est nous ta famille. M’ont abandonné, j’étais de trop. Ou alors j’étais pas comme eux. Toi aussi, ils ont plus voulu de toi ?
Evangeline O'Callaghan
La Winx du Bayou qui met des paillettes dans ta vie (faut pas lécher les cailloux ça fait tousser) - "Répare ma clôture t'auras d'la confiture"
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Mage baignant dans l'énergie de la terre, Evangeline est douce, craintive et délicate. Aspirant au calme plus que tout, elle ne se mêle pas volontiers aux autres et préfère se perdre en pleine nature plutôt que d'aller se balader en ville. Passionnée par son travail, elle se laisse souvent happer par ses projets et perd parfois le contrôle de sa magie, se laissant fasciner par les pierres qu'elle tient entre ses doigts, allant parfois jusqu'à l'évanouissement. Ne se confiant pas facilement, elle écoute cependant volontiers les gens et a toujours une tasse de thé à offrir pour consoler une âme en peine. Traumatisée par la violence de son ex-fiancé, elle fuit les relations amoureuses et désire plus que tout une vie tranquille en pleine nature.
Facultés :
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Magnéto-kinésie et phytokinésie, mais surtout déterminer l'énergie retenue dans chaque pierre et ses qualités magiques.
Capable de détecter les minéraux et à déterminer leur nature sans les voir, son pouvoir s’étend sur une portée de dix mètres. Lorsque ses yeux avides se posent sur tes trouvailles, elle peut juger avec précision de leur qualité et de leur « énergie », et cela mieux encore lorsqu'elle les tient entre ses mains tremblantes. Ainsi elle est capable de repérer les pierres les plus précieuses, même non taillées, même emprisonnées dans une gangue de calcaire. Elle sait d’instinct quel cristal renferme le plus d’énergie et quel type. Son pouvoir s’étend au métal, qu'elle tord selon sa volonté pour fabriquer ses amulettes. Elle l’attire, elle le repousse à volonté jusqu’à quatre mètres autour d'elle.
Famille. Dingue comme une idée parasite peut tout infecter. Famille. Ma famille, c’est Hermès, envoyé loin et qui ne me donne plus de nouvelles depuis un bail. Ma famille, c’est Anastasia, morte, tuée par mes soins, qui me hait et m’a trahi, qui a tout brisé de la confiance que je pouvais avoir en elle. Ma famille, c’est Georg, dieu et tyran, à qui je dois la douleur dans mes côtes, dans mon dos, dans mes muscles, dans ma tête. Famille. Quelle connerie que cette idée, quelle connerie que ce concept, un putain de virus qui m’est rentré dans le crâne et qui est en train de me rendre complètement fou. Me fait croire des trucs faux. Comme elle, tiens, comme elle qui veut croire qu’elle peut m’obliger à lui obéir, à répondre. Je proteste, à deux doigts de feuler, je proteste, les yeux qui glissent, les doigts qui jouent avec le tissu des fringues qu’elle m’a filées, elle m’oblige à rien mais je lui réponds quand même, dans un haussement d’épaules, la truffe qui renifle et cherche une autre source de bouffe tout en achevant l’assiette. Plus lentement. Moins faim. Un peu rassasié. « Évidemment que tu ne m’appartiens pas. Aucun être vivant n’appartient à quiconque, seulement à lui-même. » Nouvel haussement d’épaules. Pourquoi est-ce qu’il faut toujours que les gens remettent en question le fait simple que je suis lié à quelqu’un, et que je n’ai pas le choix de lui obéir parce que je lui dois tout, hein ?. Je sais maintenant que ça ne sert à rien de la rectifier, elle comprendra pas. « S’ils trouvent que c’est rabaissant de s’intéresser aux créatures vivantes, ce sont des idiots. » Et ça me conforte dans mon impression : son odeur est trop similaire, trop différente, trop dissemblable de celle de Georg pour qu’elle soit la même. Même famille, même nature, mais pas la même sorcellerie derrière. Idiots, je feule, je grogne, je montre les crocs, Non., Georg n’est pas idiot. Il n’est pas infaillible, mais il n’est pas idiot. Certainement pas. Elle ne le connait juste pas, ne survivrait pas face à lui. Mes épaules se délassent lentement, je ne sais pas trop pourquoi je veux lui expliquer, mais je dois lui expliquer.
Sûrement parce que je me rends compte qu’il y a un problème quelque part. Il faut vraiment que les gens arrêtent de croire que je suis comme eux. Je ne suis pas un humain, je suis pas un animal domestique, je suis un entre deux, et un outil. Efficace. C’est tout. « Tu n’es pas un outil. » Nouveau grognement. Regard mauvais ; je n’aime pas son ton qui invite au silence et à l’obéissance, à lui sauter à la gorge pour la faire taire. Je n’aime pas aussi les bruits autour de moi, et la tension qui me prend, moi, à la gorge. Terreur dans les tripes, regard mauvais mais apeuré qui se rive sur son collier. J’ai un mouvement de recul que je veux contrôler. Ne pas montrer que j’ai peur, ne pas montrer que je me sais vulnérable, discipliner l’animal pour que mes instincts humains déréglés prennent le dessus. J’aimerais passer la peau du rat, la seule idée de le faire me retourne l’estomac. Arrête. « Tu es… On ne contrôle pas la nature. On ne devrait pas te contrôler. Tu devrais être libre. »
Je veux partir. Être libre. La seule fois que j’ai voulu être libre, j’ai tout perdu. Être libre, c’est être mort, je siffle, je coasse, j’articule avec précaution. Anastasia aurait dû être libre, et moi, je ne brigue peut-être plus suffisamment la liberté pour la chercher de cette manière ; juste l’importance, l’efficacité, l’utilité. Et je persiste à rêver d’une autre liberté, les bras ouverts et les plumes glissants dans le vent, comme mes pattes qui se déploient et s’accrochent à l’écorce, les crocs qui se couvrent de sang et la respiration profonde quand mes lèvres se perdent dans le cou d’une femme pour respirer avec elle. Qui est-ce qu’elle est, la sorcière, pour savoir si je devrais ou non être libre ? J’ai un regard mauvais, qui n’ose pas faire de geste, à guetter de sa part une nouvelle manifestation de sorcellerie. Famille. Peut-être que je devrais être libre, mais peut-être qu’aussi, à la base, je n’aurais pas dû être seul. Ils m’ont abandonné. La certitude est là. Des souvenirs, enfouis, loin, trop loin, abandonnés. Réveillés. « Non, moi je suis partie. La personne que j’aimais le plus au monde m’a fait du mal. Et puis il est mort. Même si ma famille était là pour me soutenir, je ne guérissais pas. » Je lance un regard à la cicatrice, sans m’y attarder, sans m’en émouvoir ; j’ai les mêmes, j’en ai d’autres, tu veux voir ?, ricane un rictus sur mes lèvres. « Alors je suis partie parce que j’en avais besoin. Pour me reconstruire. Et je guéris doucement ici. C’est un bon endroit pour se soigner et pour se reposer. Tu peux rester ici si tu le souhaites. Tu es libre. » Libre. Je secoue la tête.
Je s’rai libre quand je s’rai mort. La chaise bouge, quand je me lève, prudemment. Si t’es partie, c’est que tu es lâche, tu le sais, ça ? Anastasia a voulu partir, sans moi. Tu les as abandonnés. Ou trahis. Ou… bref, rien à foutre de toute manière Je respire, tente d’ignorer la douleur, qui persiste et s’obstine ; trop affaibli pour guérir comme il faudrait, les vertiges qui s’attardent et que j’ignore, le lynx et la chaleur de sa fourrure hors de portée. Sécurité, se soigner, se reposer. Tu l’as tué toi-même, l’bâtard ? Ce n’est pas une question, c’est une évidence. Mais tu lui appartiens encore. Tant qu’elle se référera à sa cicatrice pour parler de lui, elle lui appartiendra toujours.
Comme moi, j’appartiendrai toujours à Georg. Qui va savoir que je suis parti. Qui le sait déjà. Va me punir. Inévitablement. Tension et tension encore, à cause d’Anya, à cause d’Hermès. Il faut que je rentre. Elle doit comprendre, ça. Il va s’énerver. Contre moi. L’animal. Je ne lui ai pas donné mon sang, la colère va poindre. On est où, là ? Comment on retourne… L’animal se fie aux odeurs, je cherchais la sécurité, la bouffe, la nature. Retrouver la ville, l’asphalte, les murs. Je peux le faire. Même si je me délite. T’as une caisse à me filer ? Je peux toujours conduire. Pas mes fringues, pas mon portable, pas grand-chose. Pas la force de courir.
Evangeline O'Callaghan
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☽ Et renaître encore ☽
Magnéto-kinésie et phytokinésie, mais surtout déterminer l'énergie retenue dans chaque pierre et ses qualités magiques.
Capable de détecter les minéraux et à déterminer leur nature sans les voir, son pouvoir s’étend sur une portée de dix mètres. Lorsque ses yeux avides se posent sur tes trouvailles, elle peut juger avec précision de leur qualité et de leur « énergie », et cela mieux encore lorsqu'elle les tient entre ses mains tremblantes. Ainsi elle est capable de repérer les pierres les plus précieuses, même non taillées, même emprisonnées dans une gangue de calcaire. Elle sait d’instinct quel cristal renferme le plus d’énergie et quel type. Son pouvoir s’étend au métal, qu'elle tord selon sa volonté pour fabriquer ses amulettes. Elle l’attire, elle le repousse à volonté jusqu’à quatre mètres autour d'elle.