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Holding on for dear life ❀ Damian

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When witches don't fight, we burn
Daphné G. Calabrezzi
Daphné G. Calabrezzi
When witches don't fight, we burn
"❀ I'VE GOT THICK SKIN ❀"

"Be nice with plants, in the end, they eat you"

Holding on for dear life ❀ Damian Z58WISI Holding on for dear life ❀ Damian DJvbXfY Holding on for dear life ❀ Damian LKwrOxC

En un mot : Blossom.
Qui es-tu ? : ❀ Italienne naturalisée Américaine. Elle débarque sur le sol américain à 8 ans, accompagné de son jumeau et de sa mère.
❀ Gitane. Elle n'a toujours connu que ça. Élevée par sa tante autant que par sa mère et les autres habitants du camp, elle leurs doit tout et elle le sait bien.
❀ Maternelle. Elle a cette tendance à prendre tout le monde sous son aile. C'est comme ça qu'elle se retrouve avec l'apprentissage d'Anaïs à sa charge.
❀ Spirituelle. Elle respecte profondément la terre, à la fois mère de son don et outil, elle se sent mal si elle reste trop longtemps éloignée d'une zone de verdure.

"❀ AND AN ELASTIC HEART ❀"


Holding on for dear life ❀ Damian OtKezjM Holding on for dear life ❀ Damian UC3L3ii Holding on for dear life ❀ Damian Y4uiaVX

"When twins are separated, their spirits steal away to find the other."

Facultés : ❀ Chamane, magie rouge.
❀ Acrescence phytokinésique ❀ : Daphné à la capacité d'influer sur la croissance des végétaux, en insuflant une quantité de magie dans la plante, elle peut la faire pousser bien plus rapidement, stopper sa croissance (ou sa maturation dans le cadre d'un fruit ou d'une fleur), ou la ralentir. Elle peut ainsi faire pousser et maintenir en vie des essences qui n'aurait jamais pu s'épanouir sous le climat Louisianais.

❀ Communication avec la Terre ❀ : Daphné est capable, en se mettant en transe, d'obtenir des informations sur le lieu où elle se trouve, grâce à une forme de communication avec le sol.

❀ Vargamor ❀ : Elle est capable d'effectuer tous les rituels nécessaire au bon fonctionnement de la meute, de l'invocations des Munins, à la transmission du Loup durant la grossesse.

❀ Très douée pour les potions et les baumes de soins, elle possède aussi une vaste connaissance des rituels propre aux Comanches ayant effectué son apprentissage avec eux.

Thème : Elastic Heart - Sia
"❀ I'M LIKE A RUBBER BAND ❀"


Holding on for dear life ❀ Damian 1m6nZmN Holding on for dear life ❀ Damian QAzD2PO Holding on for dear life ❀ Damian U2AoZ4H

"Until you pull too hard."

Pseudo : Akhmaleone
Célébrité : Emilia Clarke
Double compte : Lilas Hirsch & Archimède O'Connell & Maria Parado
Messages : 1034
Date d'inscription : 27/05/2018
Crédits : Corvidae (Ava) Pando (Icon)
Jeu 18 Juin - 5:38 (#)


( Holding on for dear life )
Un marmonnement, rien de plus, qui me fait lever les yeux au ciel et secouer la tête. Il se tourne enfin vers moi, les mains et les avant-bras tachés de cambouis. Une barbe lui mange le bas du visage et il grimace pour deviner mon visage à travers le soleil qui lui tape en plein visage. J’entrouvre la bouche, une sensation étrange de déjà-vu titillant mon esprit. Il semble familier, comme un ami d’enfance qu’on n'aurait pas vu depuis trop longtemps, mais dont on peut encore percevoir les restes de l’enfant derrière le visage de l’adulte. Je fronce les sourcils et penche légèrement la tête sur le côté en l’observant plus attentivement quand il détourne le regard. Il observe le pick-up et je hausse les épaules pour lui répondre. « Oui… » J’attrape à nouveau par réflexe la chevalière qui pend à mon cou, glissant le bout de l’index dans la bague trop grande, effleurant de la pulpe des doigts le métal poli par les années. A une époque, les gravures déjà un peu effacées, étaient encore bien présente, désormais, la bague parait presque lisse, les détails vaguement visibles sous certains angles. J’ai passé tant d’heures à caresser distraitement le métal, à le frotter désespérément entre mes doigts dans l’espoir de conserver mon frère à mes côtés. Je sursaute légèrement quand il m’invite à le suivre et je lui emboîte le pas, lentement. Sa silhouette dessine une ombre dans le soleil qui tape toujours à travers les ouvertures du garage et je soupire, n’arrivant pas à me débarrasser de la sensation incongrue que je le connais.

Le pick-up est là. Posé en hauteur sur un mécanisme que je ne comprends qu’à moitié, sa peinture délavée, les quelques rayures et creux qui marquent les années d’utilisation de la bête me sautent soudain aux yeux dans la lumière et je me promets de voir avec Enoch pour lui refaire une beauté. Puis, je me souviens de la radio, qui fonctionne encore avec des cassettes, de la boite à gant qui ne ferme plus, du revêtement, défoncés, des sièges, de la terre qui jonche son sol, des poils de chats qui couvrent la banquette arrière et de la vitre à droite qui ne se remonte plus qu’en tirant dessus à deux mains. Avec un sourire, plus proche de la grimace, je tapote la carrosserie d’une main et lâche dans un rire un peu gêné. « La vie ? » Je m’appuie contre la vieille bagnole en soupirant. « Il est vieux, il a été acheté d’occaz’ il y a presque vingt ans et vu le prix qu’il avait coûté à l’époque, je suppose qu’il était déjà plus tout jeune. Il a bien vécu, je m’en sers presque tous les jours, et… Honnêtement, il a surtout une grosse valeur sentimentale, mais en ce moment, avec tout le bordel dehors… » Je déglutis. « Il est surtout très utile. » J’indique la benne à l’arrière qui me permet de transporter tout ce que j’ai besoin de déplacer. « Il a eu du mal à démarrer ce matin, et il s’est juste arrêté toute à l’heure. » Je hausse les épaules et frottant distraitement la chevalière. « Je suppose qu’il est comme son ancien propriétaire : capricieux et qu’il en a marre de me trimbaler partout. » Un sourire triste étire mes lèvres quand les souvenirs affluent.

Avec un sourire attendri, j’observe la voiture. Damian au volant, l’air ronchon de devoir m’emmener chez une amie. Ses soupirs quand il fallait me trimballer d’un point A à un point B. Les heures passées sur les routes de Shreveport à hurler en cœur sur des morceaux bien nuls. Il ronchonnait toujours, mais ne disait jamais non, finalement. « Pardon, je parle pour rien dire. » Je m’éloigne de quelques pas de la voiture, consciente que si mon frère me revient si violemment en tête, c’est parce que je suis à fleur de peau. L’absence de Jeremiah me ramène à cette époque où tout ce qu’il me restait, c’était la main de Damian dans la mienne, mais aujourd’hui mes doigts ne se referment que sur du vide, sur l’absence cruelle qui tord mes entrailles. Dans un soupir, je tourne le dos à ce mécano un peu trop familier et fixe le mur décrépi du garage. « Enfin, bref, c’est un vieux monsieur, j’espère juste qu’il y a encore un truc à sauver, j’ai clairement pas les moyens d’investir dans une nouvelle bagnole. » Comme si j’avais les moyens d’entretenir la carcasse qui trône devant lui. Il me coûte une blinde chaque année et j’aurais été gagnante juste en revendant les vieilles pièces encore sauvables.


( Pando )
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Sam 20 Juin - 15:38 (#)

holding on for dear life

daphné & isaiah.
La première chose qu’il a faite en arrivant, ça a été de consulter le registre des morts. Ignorant tous les noms pour n’en chercher qu’un seul, indifférent à tous sauf à une séquence bien précise de syllabes. La première chose qu’il a faite, ça a été de la chercher ici, puis de la chercher parmi les autres, ces incertains, ces disparus. Il en fait partie, Damian, mais ce n’est pas pour autant qu’il accepterait que Daphné l’y rejoigne. La première chose qu’il a faite, donc, ça a été de la chercher là. Dans les registres, dans cet état des lieux administratif. La seconde chose qu’il a faite, après ça, après ce fiasco ridicule, ça a été d’aller voir sur place. On n’est jamais mieux servi que par soi-même.  Et là. La seconde chose qu’il a faite, donc, ça a été de passer le corder de sécurité, esquiver les barrages, esquiver les contrôles d’identités. Errer comme un con parmi les dégâts, l’hôpital en ruine. Sans rien trouver. Sans trouver la moindre trace. Demander des explications, n’en obtenir aucune de satisfaisante. Et après ça…

Rien. Puis qu’il l’a vue. Le soulagement de la voir, le soulagement de la voir en ville. En bonne santé. De la regarder à distance. Pire qu’un stalker ; de la suivre du regard, de la suivre tout court, sans jamais s’approcher plus que de raison de Mooringsport. Tenu à distance par une appréhension qu’il refuse d’admettre, tenu à distance par des regrets qu’il ne veut pas considérer, tenu à distance par une mauvaise foi des plus évidentes. Et une certaine peur, aussi. Indéfinissable. Sur laquelle Damian ne compte pas vraiment se pencher pour le moment, d’autres choses à faire. Passer tout son temps au garage, à laisser traîner ses oreilles. Passer tout son temps au milieu des voitures, des stations de décalaminage, des ponts élévateurs et des bleus de travail et des caisses à outil. La tension n’est pas retombée. Katerina est passée, une seconde fois, moins naturelle, plus violente. Aux dégâts plus persistants que matériels, qu’il pressent bien malgré lui.

Dos qui heurte le crépis, clope au bec pour le moment, alors que son café refroidi à côté de lui. Et Arès qui dort, à quelques pas de là, les oreilles qui s’agitent dans son sommeil. Il a un sourire, Damian, en s’accroupissant pour le regarder, tout en écrasant sa clope sur le bitume. Bascule les talons pour s’asseoir, étendre ses jambes, récupérer le café. Il ne sait pas trop ce qu’il va faire après. Après : les mois qui viennent. Partir, il en est hors de question. Aller la voir, hors de question également. Trouver des contacts… Le café est dégueulasse, mais la machine de la salle de repos ne sait pas crachoter autre chose que cette eau brunâtre que tous les mécanos saturent de sucre. Des bruits de pas contournent l’ouverture du garage, le parking où attendent les caisses réparées et celles à l’agonie, une silhouette se découpe devant lui. « La dépanneuse arrive avec un nouveau patient. » Levalet voulait être médecin, quand elle était gosse. A défaut de réparer les corps, elle répare les bagnoles. Isaiah lève son café, comme un message. Il est occupé. « Tu réceptionnes la machin et tu t’en occupes ? C’est un pick-up qu’a fait son temps mais a priori, y’a moyen de lui donner un sursis. » Il hausse les épaules, grogne un d’acc, je finis ça sans la regarder davantage. De toute manière, elle attendait pas non plus une réponse de sa part, s’installe à côté de lui avec sa propre clope et son propre café. « Faudra vraiment qu’on demande à Jeff de changer la machine. » Un rictus partagé entre les deux. « Sûr. L’eau de vidange, au bout d’un moment, ça encrasse. Cheers? » Les gobelets en carton s’entrechoquent, Arès agite les pattes mais deux gorgées plus tard, faut bien qu’Isaiah se résolve se lever : le café n’est plus, le mégot de sa clope s’échoue au fond et tous deux filent dans la première poubelle qu’il croise en revenant dans le garage, au même moment que la dépanneuse. Il a quelques minutes avant qu’elle soit installée, en profite pour aller donner un coup de main, loupe l’arrivée de la propriétaire du pick-up.

Mais ne la loupe pas longtemps. « Il y a quelqu’un ? » Un sursaut, il lâche la clé qu’il tenait, crache par réflexe un juron italien en se penchant pour la récupérer. « C’est une question con. » qu’il marmonne une fois l’outil en main, sans chercher à être audible, tout en cherchant l’origine de l’intervention. « Vous me cherchiez ? » Le contre-jour le pousse à plisser les yeux, retarde un peu l’inéluctable. « Oui, bonjour, on m’a dit de venir ici, vous devez être Isaiah ? » Ne le retarde qu’insuffisamment. Damian reste silencieux. « C’est pour les réparations du pick-up, là-bas… » Et reste silencieux encore. Le pick-up. Là-bas. Oui. Bien sûr. Mais qui s’en soucie ? « Ah, c’est le vôtre. » Difficile d’articuler, difficile même de la regarder. Proche. Adulte. Changée. Combien d’années ? Seize ans sans lui parler. Six ans à envisager ce moment précis. Hey, libellula, I’m home qu’il a envie de lui dire. Souffler. Avouer. « On va regarder ça ensemble » qu’il préfère lui dire, tout en désignant la bagnole installée un peu plus loin, pour l’inviter à le suivre. « Qu’est-ce qu’il lui est arrivé ? » Et toi, qu’est-ce qu’il t’est arrivé ?



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Daphné G. Calabrezzi
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❀ Gitane. Elle n'a toujours connu que ça. Élevée par sa tante autant que par sa mère et les autres habitants du camp, elle leurs doit tout et elle le sait bien.
❀ Maternelle. Elle a cette tendance à prendre tout le monde sous son aile. C'est comme ça qu'elle se retrouve avec l'apprentissage d'Anaïs à sa charge.
❀ Spirituelle. Elle respecte profondément la terre, à la fois mère de son don et outil, elle se sent mal si elle reste trop longtemps éloignée d'une zone de verdure.

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Facultés : ❀ Chamane, magie rouge.
❀ Acrescence phytokinésique ❀ : Daphné à la capacité d'influer sur la croissance des végétaux, en insuflant une quantité de magie dans la plante, elle peut la faire pousser bien plus rapidement, stopper sa croissance (ou sa maturation dans le cadre d'un fruit ou d'une fleur), ou la ralentir. Elle peut ainsi faire pousser et maintenir en vie des essences qui n'aurait jamais pu s'épanouir sous le climat Louisianais.

❀ Communication avec la Terre ❀ : Daphné est capable, en se mettant en transe, d'obtenir des informations sur le lieu où elle se trouve, grâce à une forme de communication avec le sol.

❀ Vargamor ❀ : Elle est capable d'effectuer tous les rituels nécessaire au bon fonctionnement de la meute, de l'invocations des Munins, à la transmission du Loup durant la grossesse.

❀ Très douée pour les potions et les baumes de soins, elle possède aussi une vaste connaissance des rituels propre aux Comanches ayant effectué son apprentissage avec eux.

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Mer 1 Juil - 19:01 (#)


( Holding on for dear life )
Un marmonnement, rien de plus, qui me fait lever les yeux au ciel et secouer la tête. Il se tourne enfin vers moi, les mains et les avant-bras tachés de cambouis. Une barbe lui mange le bas du visage et il grimace pour deviner mon visage à travers le soleil qui lui tape en plein visage. J’entrouvre la bouche, une sensation étrange de déjà-vu titillant mon esprit. Il semble familier, comme un ami d’enfance qu’on n'aurait pas vu depuis trop longtemps, mais dont on peut encore percevoir les restes de l’enfant derrière le visage de l’adulte. Je fronce les sourcils et penche légèrement la tête sur le côté en l’observant plus attentivement quand il détourne le regard. Il observe le pick-up et je hausse les épaules pour lui répondre. « Oui… » J’attrape à nouveau par réflexe la chevalière qui pend à mon cou, glissant le bout de l’index dans la bague trop grande, effleurant de la pulpe des doigts le métal poli par les années. A une époque, les gravures déjà un peu effacées, étaient encore bien présente, désormais, la bague parait presque lisse, les détails vaguement visibles sous certains angles. J’ai passé tant d’heures à caresser distraitement le métal, à le frotter désespérément entre mes doigts dans l’espoir de conserver mon frère à mes côtés. Je sursaute légèrement quand il m’invite à le suivre et je lui emboîte le pas, lentement. Sa silhouette dessine une ombre dans le soleil qui tape toujours à travers les ouvertures du garage et je soupire, n’arrivant pas à me débarrasser de la sensation incongrue que je le connais.

Le pick-up est là. Posé en hauteur sur un mécanisme que je ne comprends qu’à moitié, sa peinture délavée, les quelques rayures et creux qui marquent les années d’utilisation de la bête me sautent soudain aux yeux dans la lumière et je me promets de voir avec Enoch pour lui refaire une beauté. Puis, je me souviens de la radio, qui fonctionne encore avec des cassettes, de la boite à gant qui ne ferme plus, du revêtement, défoncés, des sièges, de la terre qui jonche son sol, des poils de chats qui couvrent la banquette arrière et de la vitre à droite qui ne se remonte plus qu’en tirant dessus à deux mains. Avec un sourire, plus proche de la grimace, je tapote la carrosserie d’une main et lâche dans un rire un peu gêné. « La vie ? » Je m’appuie contre la vieille bagnole en soupirant. « Il est vieux, il a été acheté d’occaz’ il y a presque vingt ans et vu le prix qu’il avait coûté à l’époque, je suppose qu’il était déjà plus tout jeune. Il a bien vécu, je m’en sers presque tous les jours, et… Honnêtement, il a surtout une grosse valeur sentimentale, mais en ce moment, avec tout le bordel dehors… » Je déglutis. « Il est surtout très utile. » J’indique la benne à l’arrière qui me permet de transporter tout ce que j’ai besoin de déplacer. « Il a eu du mal à démarrer ce matin, et il s’est juste arrêté toute à l’heure. » Je hausse les épaules et frottant distraitement la chevalière. « Je suppose qu’il est comme son ancien propriétaire : capricieux et qu’il en a marre de me trimbaler partout. » Un sourire triste étire mes lèvres quand les souvenirs affluent.

Avec un sourire attendri, j’observe la voiture. Damian au volant, l’air ronchon de devoir m’emmener chez une amie. Ses soupirs quand il fallait me trimballer d’un point A à un point B. Les heures passées sur les routes de Shreveport à hurler en cœur sur des morceaux bien nuls. Il ronchonnait toujours, mais ne disait jamais non, finalement. « Pardon, je parle pour rien dire. » Je m’éloigne de quelques pas de la voiture, consciente que si mon frère me revient si violemment en tête, c’est parce que je suis à fleur de peau. L’absence de Jeremiah me ramène à cette époque où tout ce qu’il me restait, c’était la main de Damian dans la mienne, mais aujourd’hui mes doigts ne se referment que sur du vide, sur l’absence cruelle qui tord mes entrailles. Dans un soupir, je tourne le dos à ce mécano un peu trop familier et fixe le mur décrépi du garage. « Enfin, bref, c’est un vieux monsieur, j’espère juste qu’il y a encore un truc à sauver, j’ai clairement pas les moyens d’investir dans une nouvelle bagnole. » Comme si j’avais les moyens d’entretenir la carcasse qui trône devant lui. Il me coûte une blinde chaque année et j’aurais été gagnante juste en revendant les vieilles pièces encore sauvables.


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Dim 12 Juil - 11:49 (#)

holding on for dear life

daphné & isaiah.
Vous me cherchiez ? « Oui… » L’eau de vidange, à l’arrière-goût de café, qu’a crachoté la machine et ses filtres quelques minutes plus tôt lui remonte dans la gorge au moment où il se rend compte de qui lui fait face. ‘S’attendait pas à ça, Isaiah. ‘S’attendait pas à ça Damian, non plus. Il a manqué son arrivée, assourdi par les bruits de fond du garage, les yeux rivés sur un moteur, à donner un coup de main pour changer des pièces et en décrasser d’autre, mais maintenant qu’il a les yeux tournés dans sa direction, qu’il est bien obligé de la détailler, à contre-jour, il ne peut plus détourner le regard. Ça le laisse muet, pour sûr. Stupéfait. Presque idiot, même. Un pick-up à réparer, c’est une chose. Réparer son propre pick-up, des années après l’avoir abandonné là, c’en est une autre. Et se prendre en pleine gueule ce qu’il est devenu, ce que Daphné est devenue, ce qu’ils sont devenus… ça le laisse vraiment idiot. Tant et si bien qu’elle fronce les sourcils, penche la tête sur le côté, Isaiah en réponse laisse glisser ses cheveux un peu trop longs devant ses yeux et fait diversion en se tournant vers la bagnole hospitalisée - comme Levalet aime à dire – histoire de se recentrer sur le concret.  Le tangible. Le facile.

Il n’a pas tant changé que ça. De plus près, il ne peut que noter les différences, les marques que le temps a fini par laisser, la peinture qui a été refaite, , , et , et même ce rétroviseur, qui a dû être cassé, changé, réparé. Mais ce ne sont que des traces habituelles que le temps laisse inévitablement sur ce genre de caisse. Il pourrait être un chevalier du Moyen-Âge, qui retrouve sa monture mise à la retraite, trop vieille pour courir sur les champs de bataille, tout juste bonne à rester placide, pour apprendre aux petits à monter sans risquer de se retrouver dans le fossé, quand ses doigts glissent sur la carrosserie, dessinent les éraflures, flattent l’encolure. Qu’est-ce qui lui est arrivé, à son pick-up pour terminer – temporairement il ne peut s’empêcher d’espérer – sa course dans le coin ? Il évite le regard de Daphné, Damian ; il n’y a qu’Isaiah pour chercher à accrocher ses prunelles par l’intermédiaire d’un reflet. « La vie ? » Le rire gêné de La sia Libellula est communicatif, il a un sourire léger sur les lèvres, Damian, lorsqu’il répète, plutôt approbateur, même si inévitablement fataliste, la sentence énoncée : « la vie… » Ce genre de truc qui leur arrive à tous, comme une réponse à la question qu’il a gardée pour lui. Elle s’appuie sur la bagnole, il se recule d’un pas, enfonce ses mains dans les poches de son bleu de travail, non sans avoir au préalable dégagé ses yeux des mèches trop longues. « Il est vieux » Je sais qu’il a envie de dire, mais se retient. « … il a été acheté d’occaz’ il y a presque vingt ans et vu le prix qu’il avait coûté à l’époque, je suppose qu’il était déjà plus tout jeune. Il a bien vécu, je m’en sers presque tous les jours, et… Honnêtement, il a surtout une grosse valeur sentimentale, mais en ce moment, avec tout le bordel dehors… » S’il a souri, Isaiah, en entendant parler d’une voiture d’occaz’, qui avait déjà roulé sa bosse à l’époque, qui s’est traînée, comme une mule dévouée jusque-là, son sourire s’affaiblit voire disparaît complètement dans une crispation à l’évocation de la valeur que peut avoir encore le pick-up aux yeux de Daphné.

C’est qu’il est partagé, dans son silence, dans ses hum grognés pour signifier à la cliente qu’il l’écoute. Partagé entre l’envie de se détacher complètement de tout ça, de maintenir la distance, l’indifférence et l’envie de juste en finir une bonne fois pour toute, ne pas tourner autour du pot, y aller frontalement. Jamais la meilleure des solutions, ça. Autant en rester au silence, alors qu’il sort les papiers de base à faire remplir, note pour s’occuper ce qu’elle lui dit, en faux professionnel. « Il est surtout très utile. » Hochement de tête approbateur. ‘S’en doute bien. Relève les yeux pour suivre ce qu’elle indique, avise la benne comme il l’avait avisée des années plus tôt, dans l’attente d’un réel potentiel. Le volume l’intéressait aussi sûrement que le principe de pouvoir se déplacer en toute autonomie, et l’imposante silhouette de la bagnole, fallait pas se mentir ; rien à compenser, mais l’envie de se démarquer, au lycée. Nouveau sourire fatigué. « Il a eu du mal à démarrer ce matin, et il s’est juste arrêté toute à l’heure. Je suppose qu’il est comme son ancien propriétaire : capricieux et qu’il en a marre de me trimbaler partout. » Nouveau sourire qui se fige, s’évapore. Heureusement qu’elle a son attention rivée sur le pick-up, elle s’effraierait de l’intensité qu’il met dans son regard, quand il la fixe. Qu’est-ce qu’elle voit, là ? Sûrement des souvenirs. Il espère, du moins. Capricieux. Il était capricieux ? Non, juste exigeant. A en avoir marre de la trimbaler partout ? Ca, il ne peut pas le nier. Ce qu’il a pu être con. Con de râler pour ça. Con de céder à chaque fois. Con de voir que ça lui manque. Con de ne rien regretter pour autant. « Pardon, je parle pour rien dire. » Il hausse les épaules, fuit son regard, raccroche à sa silhouette dès qu’elle se détourne. Elle soupire, il soupire, sans savoir trop quoi dire de plus constructif que des « Je vois », des « Ouais, normal » voire des « Pas de souci » complètement vides de sens et d’intérêt. Elle s’éloigne un peu, il en profite pour se rapprocher du véhicule.

Va falloir regarder à l’intérieur, aviser ce qui peut être sauvé. Pas démarré ? Ca peut être pas mal de choses différentes. « Enfin, bref, c’est un vieux monsieur, j’espère juste qu’il y a encore un truc à sauver, j’ai clairement pas les moyens d’investir dans une nouvelle bagnole. » Ah ? Pas les moyens ? Il plisse les yeux. « Ca coûte cher à l’entretien, ces caisses » qu’il commence, avant de tapoter la carrosserie, paternel. « Mais ça dure bien aussi, visiblement. Je vais voir ce que je peux faire, y’a toujours moyen de tirer un peu plus sur la corde, surtout avec ce genre de bestiole. » Sûrement un mensonge, mais quelque part, c’est aussi un mensonge nourri par l’espoir. L’espoir qu’en tirant un peu sur la corde, il y ait moyen qu’elle lui pardonne. « Le sentimental, c’est important. » Pas forcément le plus convaincu de ce qu’il raconte, mais il y a de l’auto-persuasion dans l’air. « Mais quand c’est foutu, c’est foutu, faut pas non plus s’acharner. » De l’auto-persuasion et du pessimisme. Ce qu’il lui faut pour inspirer. « Va falloir qu’on termine de la mettre en place, et qu’on remplisse un peu de paperasse. Sauf si le garage l’a déjà pris en charge une fois et qu'on a déjà un dossier. J’peux vous proposer un café ? On s’ra plus à l’aise autour d’une table et dans un coin moins bruyant. » Et dans un endroit où on n’entendra pas forcément ce qu’il lui dira, aussi. Il n’a pas envie de tourner autour du pot. Se dit qu’elle finira forcément par savoir, s’il reste dans le coin. Qu’il est venu un peu pour ça. Qu’il ne sait pas pourquoi il est venu. Pourquoi il reste. Que tant qu’à rester… et puis merde. Le café est dégueulasse, pas forcément la meilleure idée que de lui en proposer un. Va falloir qu’il aille solliciter la machine du patron, hors de question de servir du jus de chaussette à Daphné.  


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❀ Gitane. Elle n'a toujours connu que ça. Élevée par sa tante autant que par sa mère et les autres habitants du camp, elle leurs doit tout et elle le sait bien.
❀ Maternelle. Elle a cette tendance à prendre tout le monde sous son aile. C'est comme ça qu'elle se retrouve avec l'apprentissage d'Anaïs à sa charge.
❀ Spirituelle. Elle respecte profondément la terre, à la fois mère de son don et outil, elle se sent mal si elle reste trop longtemps éloignée d'une zone de verdure.

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❀ Acrescence phytokinésique ❀ : Daphné à la capacité d'influer sur la croissance des végétaux, en insuflant une quantité de magie dans la plante, elle peut la faire pousser bien plus rapidement, stopper sa croissance (ou sa maturation dans le cadre d'un fruit ou d'une fleur), ou la ralentir. Elle peut ainsi faire pousser et maintenir en vie des essences qui n'aurait jamais pu s'épanouir sous le climat Louisianais.

❀ Communication avec la Terre ❀ : Daphné est capable, en se mettant en transe, d'obtenir des informations sur le lieu où elle se trouve, grâce à une forme de communication avec le sol.

❀ Vargamor ❀ : Elle est capable d'effectuer tous les rituels nécessaire au bon fonctionnement de la meute, de l'invocations des Munins, à la transmission du Loup durant la grossesse.

❀ Très douée pour les potions et les baumes de soins, elle possède aussi une vaste connaissance des rituels propre aux Comanches ayant effectué son apprentissage avec eux.

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Dim 8 Nov - 2:11 (#)


( Holding on for dear life )
Je hausse les épaules en grimaçant mon assentiment. Oui, entretenir le pick-up me coûte sûrement plus cher. Mais c’est presque tout ce qu’il me reste de Damian et je n’ai pas envie d’acheter une nouvelle voiture. Abandonner celle-ci reviendrait à dire adieu à Damian, il ne me resterait plus que la chevalière en argent qui pend à mon cou et le vieux sweat tout pelucheux qui traîne sur le dossier d’une de mes chaises. L’idée de me séparer de la voiture qu’il a achetée, qu’il a conduit, dans laquelle j’ai partagé tant de bon moment avec lui, m’est insupportable. Je me tords les doigts en penchant la tête sur le côté avec un sourire plein d’espoir pour lui quand il parle de tirer sur la corde. Un petit rire m’échappe, la plupart des pièces du moteur ont été remplacées au fil des ans, sous le capot, il n’y a plus rien d’origine depuis longtemps. Je me redresse et me racle la gorge, les sourcils légèrement froncés en une expression anxieuse. « Euh… Non, j’ai jamais eu besoin de l’emmener ici, c’est plutôt loin de chez moi et j’ai un mécano très serviable à la maison. » Un sourire en coin attendri étire mes lèvres quand je pense à Enoch, à ses grandes mains à la peau sombre couverte de cambouis. « Je prendrais bien un café oui… Merci. »

Je le suis en silence le long du bâtiment, jetant un regard curieux autour de moi. Je n’ai jamais eu à mettre les pieds dans un garage professionnel et tout semble bien plus propre et mieux rangé que dans celui d’Enoch. La cahute qui abrite son matériel, au camp, est un foutoir sans nom dans lequel une poule ne retrouverait pas ses poussins. J’observe distraitement le dos de l’homme qui me guide, le mouvement discret de ses muscles dorsaux sous le tissu usé d’un t-shirt lavé à de trop nombreuses reprises. La façon dont ses cheveux oscillent à l’arrière de son crâne à chacun de ses pas. Ses doigts qui se serrent et se desserrent au bout de son bras gauche. Sans comprendre réellement d’où elle vient, la nostalgie m’étouffe, créant une boule compacte dans le fond de ma gorge, que je n’arrive pas à avaler. La sensation est étouffante et je détourne les yeux en inspirant lentement et en tentant de déglutir discrètement. Ce n’est qu’une putain de bagnole, Daphné, reprends-toi. Je trébuche légèrement sur la petite marche avant de rentrer dans le bureau et m’emplafonne dans le dos du mécanicien. « Cazzo ! » Je m’agrippe une seconde à lui, me stabilisant en appuyant sur ses omoplates avant de reculer de deux pas. « Je suis désolée, j’ai pas vu la marche. » Mes joues sont écarlates et je détourne la tête avant de me précipiter vers une chaise sans attendre qu’il me le propose. Je l’entends s’éloigner en prévenant qu’il va récupérer les papiers et le café et je hoche la tête sans le regarder. Consciente d’être d’une impolitesse crasse, je conserve néanmoins mon regard fixé sur le ciel que j’aperçois par la fenêtre. Je ne veux pas le regarder. Il dégage quelque chose de familier qui me met profondément mal à l’aise sans que je n’arrive à mettre le doigt dessus. J’attends calmement, perdue dans mes pensées, les souvenirs de Damian défilant derrière mes paupières désormais closes. À cinq ans, quand il m’a ramené en me portant presque jusqu’à Zia parce que je m’étais ouvert le genou en tombant sur une pierre dans la forêt. A six ans, quand il observait avec attention alors que Jeremiah m’aidait à escalader le sycomore. À dix, son visage fermé, la rage visible sur ses traits quand Mama était partie. À onze ans, la tristesse déformant son visage alors que sa main agrippait la main tandis que Jeremiah disparaissait pour la dernière fois. À quinze ans, son sourire dans la voiture tandis que nous chantions à tue-tête. À dix-sept ans, le pli amer de sa bouche tandis qu’il venait s’assurer que j’allais bien, ses poings encore ensanglantés.

Je sursaute quand Isaiah revient, les papiers sous le bras et un gobelet de café dans chaque main. Je l’observe, l’image de Damian se superposant sur la sienne l’espace d’une seconde. La boule dans ma gorge revient, plus dur, plus grosse, plus dure à avaler encore. Je cligne des paupières à plusieurs reprise, rejetant avec tout ce que j’ai l’idée qui traverse mon crâne. Il est mort, Daphné. Il est mort. Il ne reviendra pas. Et pourtant, malgré sa mâchoire dévorée par la barbe, et ses cheveux bien plus longs qu’à l’époque, je me demande. Est-ce la forme des yeux de Mama que j’aperçois sous ses sourcils épais ? Est-ce le même demi-sourire qui étirait la bouche de Papa qui tire sur les coins de la sienne ? À nouveau, je détourne le regard et inspire profondément. Mes mains, posées sur la table, s’attaquent à nouveau l’une à l’autre et je gratte de l’ongle de l’index le bord de mon pouce, arrachant les petites peaux qui s’y trouve avec une petite grimace douloureuse. Je l’entends tirer la chaise et s’asseoir et je ne dis rien, consciente que je dois avoir l’air d’une folle furieuse. « Je… » Je me racle la gorge, cherchant à chasser la boule une fois de plus. « Vraiment, j’suis désolée, j’suis un peu… À fleur de peau depuis Halloween. » Je lui adresse un sourire gêné avant de toussoter. « Donc, ces papiers alors ? » J’attrape distraitement le gobelet en plastique qu’il me tend et l’entoure de mes mains glacées.




( Pando )
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Mer 6 Jan - 22:14 (#)

holding on for dear life

daphné & isaiah.
Plus il la regarde, plus Damian se rend compte qu’il ne peut pas lui dire. Qu’il ne peut pas non plus rester silencieux. Et puis merde, qu’il est à deux doigts de soupirer, face à sa vieille caisse. Vieille mais fidèle, capricieuse mais loyale, à sa façon. A croire qu’il a bien choisi, à l’époque, à croire aussi qu’il a fini par la modeler à son image. C’est presque une façon de penser qui lui plait, à Damian. Ses doigts courent sur la carrosserie, avec l’envie de l’ausculter en détail, de se hisser sur le siège du conducteur, juste pour la satisfaction de remonter le temps ; il chasse bien vide cette idée conne pour reposer les yeux sur sa sœur. Quand c’est foutu, c’est foutu, faut pas s’acharner, ironique comme propos. Est-ce qu’il reste des trucs à sauver dans la bagnole, est-ce qu’il reste des trucs à sauver entre les jumeaux ? Même question, même combat : de là à penser qu’il va en arriver au même constat, il n’y a qu’un pas qu’il est prêt à franchir, Damian, dans tout le pessimisme dont il sait faire preuve. Sauf que… Il y a le sourire de sa sœur. Il y a son regard. Il y a sa voix. Il y a ces excuses qu’il a failli lui envoyer, il y a des années, qu’il a fini par déchirer et jeter à la poubelle. Il soupire, Damian, il grogne, il tranche. Café, salle tranquille, hors du boucan, loin des oreilles indiscrètes. « Euh… Non, j’ai jamais eu besoin de l’emmener ici, c’est plutôt loin de chez moi et j’ai un mécano très serviable à la maison. » Un mécano très serviable, il fronce les sourcils, se renfrogne un peu plus, ça lui confirme au moins qu’il a vraiment envie d’en savoir plus. Savoir s’il a des trognes à aller frapper, et des abrutis à éloigner, aussi conne que puisse-t-être cette réaction. Mais le sourire qu’elle adresse au mécano l’irrite. Comme tout a tendance à l’irriter. « Je prendrais bien un café oui… Merci. » Il tapote une dernière fois la caisse, entreprend de la guider vers la salle de pause, en face du bureau du patron. Isaiah prend le pari qu’il ne lui en voudra pas, tiens, s’il se serre de sa machine. Au pire, qu’est-ce que ça changera ? Le garage est sous l’eau, il n’osera pas se séparer d’un bon mécanicien, encore moins d’un bon mécanicien qui plafonne à plus d’un mètre quatre vingt et a la carrure d’une armoire à glace. Damian se passe une main dans les cheveux, pousse la porte, s’arrête une seconde pour allumer la lumière – les vitres sont propres mais toute la propreté du monde n’apporte pas de luminosité dans un quartier gris, exposé nord. Le puits de lumière qui est supposé éclairer cette partie du bâtiment est aussi sombre que le reste, tout juste bon à donner l’impression de respirer quand ils s’y réfugient pour cloper, les rares qui ont la flemme d’aller sur le parking pour ça. « Cazzo ! » Il n’a pas prévenu avant de chercher l’interrupteur, elle lui rentre dedans, lui arrache un grognement, d’abord, puis un inévitable sourire, instinctif, sous l’italien. « Je suis désolée, j’ai pas vu la marche. » Damian lui lance un coup d’œil, avise ses joues écarlates, veut bien effacer son sourire, n’y arrive pourtant pas. « Pas de souci. »

Il détourne plutôt le regard, préfère récupérer une tasse, jauger de sa propreté. « Je reviens. » C’est qu’il s’esquive, pour passer en face, bureau du patron, machine à café de luxe, qui s’actionne, bruit ronflant et assourdissant qui le coupe, pendant un instant, du reste, le pousse à se tourner et observer Daphné. Elle est vivante, Daphné. Elle est adulte. Elle est à l’image de leur mère, aussi. Tout en elle la lui rappelle, naturellement. Damian plisse les yeux, soupire, récupère des papiers pour justifier son passage ici, la tasse aussi, la sienne qui se remplit au passage – quitte à squatter pour elle, autant en profiter – et revient sans plus tarder. Les yeux qui se croisent, les deux se détaillent. Lui, il s’autorise à la fixer un peu plus longtemps, à détailler ses traits, avant de soupirer. Le silence est là, bousculé quand Isaiah rompt l’immobilité, les cafés tintent sur la table, la chaise râcle sur le sol, il est à deux doigts de se joindre au boucan, mais les feuilles et les crayons s’ajoutent et il se contente d’articuler un inhabituellement doux « Tenez, c’est du bon café » en lui tendant la tasse. « Je… Vraiment, j’suis désolée, j’suis un peu… À fleur de peau depuis Halloween. Donc, ces papiers alors ? » A fleur de peau.

« Che è successo? » Ce serait faux de dire que l’italien le prend par surprise, que la question lui échappe ; Damian sait ce qu’il dit, quand il le dit. Il ne l’assume juste pas totalement sur le moment. Il sait très bien ce qu’il s’est passé, pendant Halloween. Raison même de sa présence ici. Aimerait savoir ce qu’il s’est passé, ces vingt dernières années. Il soupire. Inspire. Respire. Hésite. « Je… » Les mots lui manquent. Bêtement. Il s’écarte, délaisse café, papiers, table, chaise, sœur, se recule, la porte fermée, le dos qui heurte le mur. Il déteste ce genre de situation, lorsqu’il n’a pas de plan clair sous les yeux, quand les pions ne lui parlent pas, quand le king’s gambit se profile mais refuse de se concrétiser. Sur l’échiquier, il n’y a ni blanc, ni noir, que le gris de l’incertitude. Et l’Italie. « Mi manchi… » qu’il articule, lentement, posément. Dans sa poitrine, son cœur s’affole. « Sono tornato, libellula. » Il ne compte pas s’excuser. Juste inspirer. A fond. Ne pas tourner davantage autour du pot, c’est certain. Il est de retour, c’est un bien grand mot. Il n’a pas trouvé ce qu’il cherchait, quand il est parti. Il n’est pas complètement revenu non plus. Damian est toujours absent. Isaiah seul est là.


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When witches don't fight, we burn
Daphné G. Calabrezzi
Daphné G. Calabrezzi
When witches don't fight, we burn
"❀ I'VE GOT THICK SKIN ❀"

"Be nice with plants, in the end, they eat you"

Holding on for dear life ❀ Damian Z58WISI Holding on for dear life ❀ Damian DJvbXfY Holding on for dear life ❀ Damian LKwrOxC

En un mot : Blossom.
Qui es-tu ? : ❀ Italienne naturalisée Américaine. Elle débarque sur le sol américain à 8 ans, accompagné de son jumeau et de sa mère.
❀ Gitane. Elle n'a toujours connu que ça. Élevée par sa tante autant que par sa mère et les autres habitants du camp, elle leurs doit tout et elle le sait bien.
❀ Maternelle. Elle a cette tendance à prendre tout le monde sous son aile. C'est comme ça qu'elle se retrouve avec l'apprentissage d'Anaïs à sa charge.
❀ Spirituelle. Elle respecte profondément la terre, à la fois mère de son don et outil, elle se sent mal si elle reste trop longtemps éloignée d'une zone de verdure.

"❀ AND AN ELASTIC HEART ❀"


Holding on for dear life ❀ Damian OtKezjM Holding on for dear life ❀ Damian UC3L3ii Holding on for dear life ❀ Damian Y4uiaVX

"When twins are separated, their spirits steal away to find the other."

Facultés : ❀ Chamane, magie rouge.
❀ Acrescence phytokinésique ❀ : Daphné à la capacité d'influer sur la croissance des végétaux, en insuflant une quantité de magie dans la plante, elle peut la faire pousser bien plus rapidement, stopper sa croissance (ou sa maturation dans le cadre d'un fruit ou d'une fleur), ou la ralentir. Elle peut ainsi faire pousser et maintenir en vie des essences qui n'aurait jamais pu s'épanouir sous le climat Louisianais.

❀ Communication avec la Terre ❀ : Daphné est capable, en se mettant en transe, d'obtenir des informations sur le lieu où elle se trouve, grâce à une forme de communication avec le sol.

❀ Vargamor ❀ : Elle est capable d'effectuer tous les rituels nécessaire au bon fonctionnement de la meute, de l'invocations des Munins, à la transmission du Loup durant la grossesse.

❀ Très douée pour les potions et les baumes de soins, elle possède aussi une vaste connaissance des rituels propre aux Comanches ayant effectué son apprentissage avec eux.

Thème : Elastic Heart - Sia
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Lun 1 Mar - 1:10 (#)


( Holding on for dear life )
Je trésaille en serrant la tasse entre mes paumes, observant le liquide, brun sombre, clapoter contre les rebord du gobelet sous les tremblements sporadique qui agitent mes doigts. Les souvenirs de mon frère refusent de s’éloigner et tourbillonnent en même temps que le café dans son gobelet merdique. Je fixe le liquide repoussant des larmes qui menace de s’échapper par-dessus la barrière de mes cils. Le rire clair d’un petit garçon qui me tient par la main. La chaleur rassurante de son épaule contre la mienne. Les heures passées à rire et à jouer dans la forêt. La dureté de son regard et la violence rentrée qui s’échappait parfois de lui en vague brûlante. La colère toujours présente derrière ses traits avenants. Je mords violemment ma lèvre inférieure en me concentrant sur ma respiration. Inspirer. Un. Deux. Trois. Quatre. Expirer. Un. Deux. Trois. Quatre. Recommence.

Un hoquet résonne dans la pièce quand l’italien résonne. Les sonorités, à la fois familières et lointaines, du langage maternel résonnent étrangement dans cette pièce et mon cœur éclate en une myriade de petites particules quand je tourne la tête avec une telle rapidité que ma nuque craque. Les yeux écarquillés, les larmes trouvent enfin leur échappatoire et je sens les gouttes qui glissent le long de mes joues pour se rejoindre sous mon menton. À bout de souffle, je retrouve dans ses traits tout ce que je croyais avoir entraperçu quelques instants plus tôt. C’est bien ma mère derrière ses yeux, bien mon père dans son sourire. Bien l’italien natal qui roule sur sa langue. Il s’éloigne et malgré la stupeur qui me force à une immobilité douloureuse, tout mon être lui hurle de ne pas partir. Pas encore. Reste. Ne bouge pas. Et soudain, la bulle éclate. Le surnom résonne dans la pièce et s’écrase sur le sol avec la force d’une grenade. Soufflée par le choc, je ferme la bouche et réalise que ma respiration n'est plus qu'un filet qui me parvient par des inspirations saccadées et superficielles. « Sei… Sei… Sei morto. » La phrase s’échappe d’entre mes lèvres dans un souffle douloureux, haché par la boule qui broie mes cordes vocales. « Tu es mort. J’ai enterré ton cercueil. J’ai fleuri ta tombe... » Je me redresse, les jambes tremblantes, et renverse le gobelet qui tombe sur le sol avec un claquement de plastique. En quelques enjambées, je lui fais face, observe son visage et tend une main pour la poser sur sa joue mangée par la barbe. « Damian… » Le prénom roule sur ma langue avec la force de l’habitude. Je n’ai, après tout, jamais arrêté de lui parler, persuadée qu’il pourrait m’entendre peu importe l’endroit où il se trouvait. Il est de retour, me dit-il, et la phrase réveille quelque chose en moi d’encore plus fort que l’incrédulité qui neutralisait tout le reste. Je recule, ramène ma main contre ma poitrine et la serre contre mon cœur en un petit poing que je crispe.

« Venti… » J’inspire profondément. « Venti anni. » Vingt ans. Vingt ans. Les années défilent sous mes yeux, celles sans lui, sans savoir qu’il vivait, qu’il était toujours là. Vingt années à porter un deuil qui n’avait pas lieu d’être. Vingt années sans savoir que mon âme était finalement toujours intacte. Mon regard s’assombrit et je lui crache dans un sifflement acide. « VINGT ANS. » Je lui tourne le dos, incapable de le regarder en face. « Vingt ans, Damian. Vingt ans que je te crois mort. Que je porte ton deuil. » Je m’éloigne et vais me positionner à l’autre bout de la pièce, aussi loin que possible. Revivant l’espace de quelques secondes mes retrouvailles avec Jeremiah. Je jure à voix haute. « Cazzo… » Je lève les mains au ciel avant m’entourer de mes bras en une étreinte qui je souhaite réconfortante, mais qui ne m’apporte rien. « Perché ? » C’est le premier mot qui m’échappe après de longues secondes de silence à me dévorer la lèvre inférieure. Pourquoi ? Pourquoi tu n’as pas cherché à me contacter ? Pourquoi m’avoir mentit ? Pourquoi m’avoir laissé seule ? Pourquoi t’es parti ? Pourquoi tu m’as abandonné ? Pourquoi ? Je lui fais face, le visage fermé et les yeux plissés de rage. J’ai envie de lui faire mal, autant qu’il m’a blessée. « J’ai essayé de me tuer quand ils m’ont dit qu’ils avaient retrouvé tes affaires et qu’ils arrêtaient les recherches. » Je repousse une mèche derrière mon oreille en un geste rageur. « Donne-moi une seule bonne raison de ne pas t’enfoncer mon putain de poing dans la gueule, Damian. Ou Isaiah puisqu’apparemment, tu préfères te faire appeler comme ça maintenant. » Je ne prends même pas la peine de m’adresser à lui en italien, lui refusant cette complicité. Des tremblements agitent tous mes membres et je n’arrive pas à savoir si c’est le choc ou la colère qui en sont l’origine. Je serre les dents en détournant le regard incapable de fixer ce visage que j’aurais dû reconnaître entre mille au premier coup d’œil, que j’aurais dû voir vieillir, qui aurait dû m’accompagner à chacun de mes pas.





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