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When you need me - Victoria

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Cannot a Beast be tamed
Archimède O'Connell
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Cannot a Beast be tamed
⩥ BLACKBIRD ⩤

"In order to see birds it is necessary to become a part of the silence."

When you need me - Victoria  EzQNfQP When you need me - Victoria  ZAPZacT When you need me - Victoria  9SZbfl4

En un mot : Animal.
Qui es-tu ? : ⩥ Métamorphe. Il a grandi sur le sol de Shreveport, entouré par sa vaste famille et son clan étendu.
⩥ Force tranquille. Il est toujours prêt à servir d'appui à ses proches, ne se reposant sur eux que très rarement.
⩥ Parfois complexé par sa forme totémique, il s'en accommode de mieux en mieux au fil des ans.
⩥ Passionné. Il aime les choses pleinement, entièrement, d'une manière très honnête. Son travail, son chien, ses bécanes, ses amantes.
⩥ Fumeur. Il tente désespérément d'arrêter depuis des années.
⩥ Casanier. Il aime sa maison, il aime sa ville et il est profondément heureux d'avoir pu, enfin, retrouver la Louisiane après des années d'exil dans le Nord.
⩥ Grand passionné de mécanique, il passe son temps libre à retaper de vieilles motos dans son garage.
⩥ Colérique. Il n'aime pas la colère, se méprise de ne pas être capable de contrôler ses émotions avec plus d’acuité.
⩥ Vétérinaire. Il tient une clinique avec Jonathan, son réceptionniste, qui sert également d'hôpital pour thérianthrope et garou à la nuit tombée.
⩥ Grand Amateur de whisky, il en possède une collection impressionnante.
⩥ Il a récemment adopté un pitbull qu'il a nommé Orion.

"SINGING IN THE DEAD OF NIGHT"

When you need me - Victoria  FDWqExP When you need me - Victoria  EKpRX0i When you need me - Victoria  UPfSBUT

Facultés : ⩥ Totem, Petit-Duc Maculé.
⩥ Première Chasse Sacrée sur un Carcajou.
⩥ Envisage vaguement une seconde Chasse.
⩥ Maîtrise parfaite de nombreuses techniques de combat au corps à corps.
Thème : Blackbird - Boyce Avenue
When you need me - Victoria  1567204898-archie-helix
⩥ TAKE THIS BROKEN WINGS ⩤


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"And learn to fly"

Pseudo : Akhmaleone
Célébrité : Keanu Reeves
Double compte : Daphné G. Calabrezzi & Lilas Hirsch & Maria Parado
Messages : 539
Date d'inscription : 07/07/2019
Crédits : Corvidae (Ava) Pando (Icon)
Sam 19 Sep - 0:32 (#)


( I got two strong arms waitin' to hold you )


J’avance à grand pas, l'astre semblant me narguer dans le ciel. Il n’y a bien qu’ici qu’un soleil aussi éclatant peut éclairer les rues en plein mois de novembre. J’ai beau adorer Shreveport, l’espace d’un instant le froid et les montagnes du Montana me manquent cruellement. Je pousse un soupir las et passe une main dans mes cheveux qui commencent à avoir sérieusement besoin d’une coupe, avant de grimper d’un bond les trois marches qui me sépare de la porte d’entrée du bâtiment. Celle-ci ne me sera pas fermée. J’ai le code. En tapant les numéros sur le petit cadran métallique, je laisse la colère me submerger quelques secondes.

Deux semaines plus tôt.
« QUOI ? Et je suis au courant que maintenant ?! » Je sors de mon appartement en courant, le téléphone toujours collé à l'oreille, écoutant le pépiement aigu de la jeune femme. Je ne réponds que part des petits "Hmm" à ses explications et je descends les escaliers aussi vite que me le permettent mes jambes, enfilant mon deuxième bras dans ma veste en tenant le téléphone de l’autre main, dans une position inconfortable. « Ils ont intérêt à me laisser la voir, oui. » Après les salutations d’usage, la jeune femme raccroche et j’enfourche ma bécane sans réfléchir, les clefs se glissant dans le contact avec un automatisme lié à la pratique. Le vrombissement du moteur emplit mes oreilles alors que je glisse mon casque sur ma tête et en attache la sangle. Hors de question d’attendre une minute supplémentaire. J’enclenche les gaz et fonce à toute allure dans les rues encore désertées de la ville. L’espace d’un instant, j’oublie toute ma frustration, ma terreur, ma culpabilité. L’inquiétude remplaçant tout. Je file à travers les rues et me gare en catastrophe devant le bâtiment blanc. Je renâcle en descendant de l’engin. Ce n’est pas le meilleur hôpital de la ville, mais vu qu’il n’en reste qu’un tas de gravats, celui-là ferra l’affaire. A grandes enjambées, j’avale les marches qui me sépare des portes coulissantes en retirant mon casque. Je décrispe les mâchoires pour offrir un sourire poli à la jeune femme qui se trouve derrière le comptoir et pose le couvre-chef devant moi avant de me pencher légèrement dans sa direction. « Vous avec une certaine Victoria Osborne dans l’un de vos services, j’aimerais la voir. » Après une seconde de battement, je me reprends et ajoute. « S’il vous plaît. » D’un ton que j’espère affable, mais qui doit au mieux être mielleux. Elle hausse légèrement les sourcils et hoche la tête avant de se pencher sur son ordinateur, le cliquettement du clavier semble résonner contre mes oreilles et je fronce les sourcils quand elle me lance un regard désolée. « Vous êtes ? » « Archi..mède O’Connell. » Elle se penche de nouveau sur son ordinateur et observe avec attention l’écran. « Je suis désolée, Monsieur O’Connell, mais vous n’êtes pas sur la liste des personnes autorisés à la voir. Seule la famille a accès à sa chambre. »

La gorge serrée, je jette un regard le long du couloir, conscient que si l’envie me prenait de passer outre la gringalette, ce serait facilement faisable. Mais, elle a mon nom et mon visage et j’essaie de faire profil bas après les événements d’Halloween, l’odeur du sang encore prégnante dans mes narines. Je baisse la tête, abattu, étrangement triste aussi, de ne pas être sur la liste des personnes autorisées. Je lui adresse un au revoir de la main et m’éloigne à pas lourd, la tête basse. La colère m’a désertée, remplacée par l’acre saveur d’une émotion que je n’ai pas ressentie depuis longtemps. Mélange amer de tristesse et de sensation de ne pas avoir ma place, je me revois l’espace d’une seconde à 17 ans, les membres encore trop longs, la dégaine décalé de l’adolescent ayant grandi trop vite, effrayé de montrer à mon propre père la forme que prenait mon totem. Je déglutis et enfourche la moto d’un mouvement souple en soupirant.


Je me secoue quand le grésillement de la porte, qui s’ouvre, me tire de mes pensées. La colère est bien présente aujourd’hui. Sous la surface, elle bouillonne. Un putain de mois. Voilà, le temps qu’il m’aura fallu attendre pour voir celle que je considère presque comme une fille. Presque, de qui je me moque. Je n’ai pas d’enfant, mais Victoria est ce qui s’approche le plus du concept pour moi. Je grimpe les marches, quatre à quatre, impatient de la voir. Impatient de pouvoir lui exprimer ma pensée, de lui dire à quel point son comportement a été inacceptable. À partir d’aujourd’hui, mon nom aura sa place sur la liste des personnes autorisées à la voir, à partir d’aujourd’hui elle saura qu’elle a intérêt à m’appeler au moindre problème si elle ne veut pas risquer mon courroux. Je grince des dents en m’arrêtant devant la porte de son appartement avant de plier les doigts, utilisant le dos de mes phalanges pour claquer contre le battant. Toc. Toc. Toc. Mon cœur bat un rythme effréné quand je tends l’oreille et perçoit le bruit léger de ses pas qui se dirigent vers l'entrée. La porte s’entrouvre et la colère retombe comme un soufflé quand je croise les deux billes bleues qui apparaissent dans l’embrasure. « Vicky… » Je souffle son surnom et tends la main doucement pour effleurer sa joue du bout des doigts. « Tu me laisses entrer ? »




( Pando )
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Anonymous
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Mer 14 Oct - 15:56 (#)

Victoria lâcha une grimace suivie d’une injure. Elle avait tenté de rattraper la cuillère qui lui avait échappé des mains et son bras lui avait rappelé avec force qu’il n’était pas encore prêt à remplir ce genre de tâche. Un mois. Un foutu mois, et elle était toujours en rétablissement. Son bras lui faisait toujours mal, ses côtes la lançaient si elle respirait trop fort. Son corps récupérait beaucoup trop lentement au goût de la jeune étudiante, et les onguents qu’elle préparait avec rigueur et appliquait quotidiennement n’y changeaient pas grand-chose. Ils apaisaient la douleur, mais aucune magie ne réparait les os comme ça. Enfin, aucune magie qui lui était accessible, en tous les cas. Et elle n’avait pas voulu demander à Karl de l’aider. Ses relations avec l’Eglise Wiccane n’étaient pas au beau fixe depuis l’attaque d’Halloween. L’australienne avait senti quelque chose dans l’air, quelque chose qu’elle n’appréciait pas, qui la perturbait. L’impression qu’elle n’était pas du côté des gentils. L’impression qu’il n’y avait pas de côté des gentils, juste des méchants qui se tapaient dessus.
Et puis, les cauchemars ne la lâchaient pas. Toutes les nuits elle revivait la soirée d’Halloween, ou une variante. Parfois, elle ne parvenait pas à sauver les autres sur le monte-charge. Parfois, elle ne se sauvait pas elle-même. Parfois le monte-charge se transformait en cave humide et les tentacules surnaturelles en un homme qu’elle ne connaissait que trop bien.
Cela faisait des semaines qu’elle était presque cloîtrée chez elle. Elle allait en cours mais ne restait pas à l’université. Fuyait l’Eglise Wiccane comme elle le pouvait, n’assurant que son enseignement auprès de Karl. Elle n’avait pas vu l’ombre d’une soirée étudiante depuis longtemps. Elle avait essayé pourtant, au début. S’était dit qu’elle pouvait surmonter ça, vu qu’elle avait surmonté tout le reste, qu’il suffisait de reprendre sa routine, et tout irait bien. Ca n’avait pas fonctionné. Son corps et son esprit étaient meurtris et perdus, et la solitude de son appartement était la seule amie qu’elle avait supportée.
Alors quand le silence fut brisé par des coups sur la porte, elle se figea. Personne n’était censé venir ici. Elle n’attendait personne. Danil s’était-il encore fourré dans un pétrin pas possible ? Elle alla rapidement en direction de la porte et l’ouvrit, s’attendant à voir un camarade de dortoir ou une de ses conquêtes. Elle tomba nez à nez avec Archie. Son cœur s’arrêta pendant une seconde en le voyant. Elle l’avait évité pendant des semaines, espérant qu’il ne vienne pas la chercher. La honte s’empara d’elle, la peur aussi. Elle n’était pas sûre d’être capable d’affronter Archie. C’était bien pour ça qu’elle n’avait pas donné signe de vie tout ce temps. Pourtant, quand il avança la main vers elle, elle le laissa faire et lui adressa même un léger sourire triste.

« Tu me laisses entrer ? »
Elle n’était pas sûre d’être capable de l’affronter, mais elle n’était clairement pas capable de le repousser et de lui refermer la porte au nez. Elle hocha la tête et ouvrit la porte, s’effaçant pour le laisser entrer, et refermant derrière lui. Elle mit une bonne seconde avant de se retourner pour lui faire face. Elle était mal coiffée, avec un jean qu’elle portait depuis au moins une semaine, un pull à capuche, des poches creusés sous les yeux. Elle n’était pas belle à voir. Pourquoi cela avait-il une importance quelconque ? Après tout, Archie n’était pas un de ces mecs qu’elle essayait de ramener dans son lit. Mais il était important pour elle, et elle détestait qu’il la voie si mal en point. Même si une part d’elle savait qu’il s’en fichait. Que c’était Archie, qu’il ne la jugerait pas. L’autre part d’elle ne pouvait pas s’empêcher de penser qu’elle était décidément un sacré boulet pour le vétérinaire, et qu’il finirait bien par s’en rendre compte un de ces jours. Elle se racla la gorge doucement.
« Tu veux boire quelque chose ? J’ai du jus de fruits, et une bouteille de vin. Il est plutôt bon. »
Elle fuyait le regard d’Archie avec un malaise si apparent que c’en était ridicule. Elle se passa une main dans ses cheveux, qui par chance étaient propres. Puis se racla la gorge de nouveau.
« J’allais revenir, tu sais. »
Elle y croyait à moitié elle-même. C’était une excuse lancée comme ça, comme un enfant qui se fait attraper en train de mettre un jouet dans sa poche discrètement et dit « j’allais le remettre sur l’étagère, tu sais ». Elle serait sûrement revenue, un jour. Quand elle serait allée mieux. Dans quelques semaines, quelques mois. Ou peut-être aurait-elle eu trop honte, et aurait-elle disparu à jamais ; après tout, n’était-ce pas ce qui se passait déjà ?
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Archimède O'Connell
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⩥ Force tranquille. Il est toujours prêt à servir d'appui à ses proches, ne se reposant sur eux que très rarement.
⩥ Parfois complexé par sa forme totémique, il s'en accommode de mieux en mieux au fil des ans.
⩥ Passionné. Il aime les choses pleinement, entièrement, d'une manière très honnête. Son travail, son chien, ses bécanes, ses amantes.
⩥ Fumeur. Il tente désespérément d'arrêter depuis des années.
⩥ Casanier. Il aime sa maison, il aime sa ville et il est profondément heureux d'avoir pu, enfin, retrouver la Louisiane après des années d'exil dans le Nord.
⩥ Grand passionné de mécanique, il passe son temps libre à retaper de vieilles motos dans son garage.
⩥ Colérique. Il n'aime pas la colère, se méprise de ne pas être capable de contrôler ses émotions avec plus d’acuité.
⩥ Vétérinaire. Il tient une clinique avec Jonathan, son réceptionniste, qui sert également d'hôpital pour thérianthrope et garou à la nuit tombée.
⩥ Grand Amateur de whisky, il en possède une collection impressionnante.
⩥ Il a récemment adopté un pitbull qu'il a nommé Orion.

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Ven 13 Nov - 21:03 (#)


( I got two strong arms waitin' to hold you )


Revoir son visage déclenche une série de souvenirs qui se bousculent contre les parois de mon crâne. Son sourire gêné quand elle était venue postuler à la clinique, le rire qui lui avait échappé, si naturel, face aux blagues de Jonathan. Les premiers jours à trois au sein du cabinet, ses multiples questions et la façon dont elle s’était intégrée à notre routine avec facilité. Le regard hanté de John après avoir découvert son histoire dans les journaux. Les évènements qui avaient petit à petit scellés les fondations de la relation que j’avais avec elle aujourd'hui. Cette crise qui avait marqué la première pierre d’un long chemin jusqu’à sa confiance. Les confessions qui s’étaient faite naturellement par la suite. Et, sans que je m’en rende compte, petit à petit, avec une lenteur tranquille, la place qu’elle s’était faite au sein de ma vie. Les messages presque quotidien, les nouvelles de bonne notes ou d’évènements particulièrement marquant qui atterrissaient au creux de mon téléphone en une petite vibration. Les histoires avec les camarades de classes, les amis et les amants dont elle ne parlait qu’à demi-mot, mais que j’étais toujours content d’entendre. Les inquiétudes de la savoir souvent sortie, seule. L’attente impatiente de son retour après quelques jours de congés. Et enfin, cette nuit terrible où son visage n’avait jamais quitté le flux de mes pensées, où sa sécurité, le besoin de la savoir entière, vivante et à l’abri, m’avais obnubilé avec une telle force que j’aurais pu en oublier tout le reste. J’avais pensé à elle, avant même de penser à Jeremiah. Son expression me ramène au présent et je scanne d’un regard attentif son visage, la colère s’étant évaporée pour le moment.

Le sourire triste qui étire ses lèvres me serre le cœur et je m’avance quand elle hoche la tête avant de se décaler pour me laisser entrer. Les cheveux en bataille, elle me tourne le dos et je prends le temps de jeter un rapide coup d’œil à sa silhouette. Elle a maigri, son jean et son pull tombant trop lâchement sur ses hanches et ses épaules. Je fronce les sourcils quand elle me fait face, notant les poches qui marquent le dessous de ses yeux et l’expression un peu vacante de son regard. J’avance d’un demi pas avant de m’arrêter, j’ai envie de la serrer contre moi et de ne plus jamais la lâcher. J’ai besoin de la savoir en sécurité et mon souffle rate un coup quand je prends conscience, une fois de plus, que je n’ai aucun moyen de m’assurer de sa sécurité. C’est une adulte, une femme qui a vécu l’enfer et qui en est revenue. Je ne peux rien faire pour veiller sur elle, si elle ne veut pas de mon aide. Elle semble si mal à l’aise que j’hésite un instant à partir avant de me souvenir que j’ai quelque chose à lui dire. « C’est bon, ça ira. » Je jette un regard autour de moi, observant son environnement. Le silence retombe dans la pièce tandis que je cherche comment commencer la conversation.

Elle me retire l’épine du pied, sa voix fluette résonnant dans la pièce et rallumant les mèches de ma colère. Mes dents se serrent et mon regard se fait dur quand il tombe sur la gamine. « T’allais revenir ? » Je me redresse de toute ma hauteur, plantant mon regard dans le sien, inclinant la tête pour la forcer à me regarder alors qu’elle cherche clairement à m’esquiver. « T’allais revenir, hein ? » Je ne crie pas. Ma voix est froide, venimeuse quand je recule d’un pas avant de me retourner, ne supportant plus le regard qu’elle arbore. « Tu t’es pas dit que j’allais peut-être m’inquiéter ? Tu t’es pas dit que peut-être un coup de téléphone, juste un, s’imposait ? Tu t’es pas dit que peut-être, juste peut-être, je méritais ce tout petit, minuscule, ridicule effort ? » Je passe la main dans mes cheveux à plusieurs reprise, la colère bouillonnant en mon sein. « Putain, Vic’, j’ai cru que t’étais morte. » La phrase est lâchée. Je n’ai jamais pris le temps de le dire à voix haute, mais quand, dans les jours suivant Halloween, je n’ai pas réussi à la contacter, quand mes appels sont restés vain et mes visites à son logement n’ont rien donné. J’ai envisagé la possibilité qu’elle ait succomber durant cette soirée d’enfer.

La sensation terrifiante d’une vie sans elle me revient en mémoire et je déglutis, les yeux soudain humides. « Tu peux pas faire ça. » La phrase s’échappe d’entre mes lèvres alors que je lui tourne toujours le dos. Je n’ai pas la force de croiser son regard pour le moment. « Tu peux pas faire comme si y avait personne dans ta vie, Vic. » Tu peux pas me laisser croire que j’ai perdu quelqu’un. Encore. Tu peux pas me laisser attendre en vain d’avoir le droit d’apercevoir ton visage une nouvelle fois. Je déglutis à court de mot. « Merde, Vic. » Mes mains retombent le long de mes cuisses avec un petit bruit et je me laisse tomber sur la chaise qui traine à côté de moi. « J’croyais que… » Je lève une main en signe d’incompréhension, avant de la laisser retomber sur ma cuisse. « Je sais pas, je croyais que tu comprendrais que je m’inquiéterai pour toi. Il a fallu que j’apprenne par une de tes potes que t’étais bien en vie et que t’étais à l’hosto. Et quand j’ai voulu aller te voir, on m’a dit que j’avais pas le droit parce que seul la famille était autorisée. » Je fronce les sourcils avec colère lâchant le dernier mot. Pas de la famille, mon cul. Pourtant, le doute m’embrasse, si elle n’a pas jugé bon de me contacter, si elle n’a pas fait en sorte que je puisse venir la voir durant son hospitalisation, peut-être que c’est simplement moi qui me fais des films et voit trop de chose dans ma relation avec la gosse ? « Faut que tu comprennes que y a des gens pour qui tu comptes. T’as des responsabilités. » Lâche. Qu’est-ce qu’on s’en fout de ses responsabilités. La clinique ? Fermée depuis Halloween et pas prête de rouvrir vu ton état de toute façon.

Une fois de plus, je soupire et laisse mon regard errer sur l’étagère pleine de livre qui trône près de moi. Des livres de cours, quelques romans, et des bouquins à la couverture de cuir qui me rappelle une fois de plus la nature de la gamine et toute les raisons pour lesquels je ne devrais pas m’attacher à elle. Qu’est-ce qui me retient de croire qu’elle fait parti de ceux qui ont foutu le bordel durant la nuit d’Halloween ? Après tout, je me souviens l’avoir entendu dire que cette nuit marquait une célébration importante pour les siens. Je secoue la tête avec un renâclement. Impossible. Pas elle. Pourtant, quand je pose le regard sur elle, la question ne m’abandonne pas.




( Pando )
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Jeu 10 Déc - 23:53 (#)

« T’allais revenir ? »
Généralement, quand quelqu’un répète vos propres mots sous forme de question, ça ne sent pas bon. Et le ton avec lequel Archie s’était exprimé ne laissait que peu de doutes sur les émotions qui le traversaient. Et puis, les mots qui suivirent le confirmèrent. La gorge serrée, Victoria affronta le déluge qui déferla de la bouche du vétérinaire. Se recule doucement pour aller s’appuyer contre le mur derrière elle, histoire d’avoir un semblant d’appui.
« Putain, Vic’, j’ai cru que t’étais morte. »
Elle aussi avait cru qu’elle ne survivrait pas. Et elle s’était elle-même enquise de la santé d’Archimède, à l’hôpital d’abord, puis en contactant Jonathan, juste avant que le réceptionniste ne disparaisse sans un mot. Pouvait-elle en vouloir à Archie d’avoir cru qu’elle n’avait pas survécu à cette nuit horrible ? Elle n’avait pas vraiment donné signe de vie. Elle n’avait pas appelé, comme il venait de le souligner. Elle aurait pu, prendre le téléphone, rassurer, dire qu’elle s’en était sortie. Elle ne l’avait pas fait. Les jours s’étaient enchainés, d’abord à l’hôpital, puis prostrée dans son appartement. Les jours s’étaient transformés en semaines, qui étaient passés à une vitesse folle et dans le même temps si lentement. Comme un flou constant, qui s’était étiré et étiré, jusqu’à ce qu’elle n’en voie plus ni le début ni la fin. Elle avait connu ce flou déjà, il lui était presque familier. Comme si son cerveau mettait tout en stand-by le temps de gérer le traumatisme. Déréalisation. Dépersonnalisation. Ses psys successifs lui avaient sorti ce genre de termes très savants, censés expliquer scientifiquement ce qu’elle avait vécu. Elle s’était vue ensuite enseigner ces concepts, lors d’un cours à l’université. L’explication rationnelle était bien fade, face à la réalité. Pour la jeune femme, ces mécanismes de défense de son cerveau étaient juste la preuve qu’elle n’était pas assez solide. Elle avait cru, naïvement, qu’après ce qu’elle avait vécu en Australie, elle serait capable de tout affronter. Qu’elle était une survivante, qu’elle était prête désormais à recevoir ce que la vie lui enverrait dans la gueule. La nuit d’Halloween lui avait prouvé qu’elle avait tort, tellement tort. Elle avait juste régressé, s’était retrouvée dans le même état de déni et de détresse qu’en Australie des années plus tôt. Elle n’avait donc rien appris. Même forte de cette expérience, même forte de son apprentissage à l’Eglise Wiccane, elle était redevenue cette pauvre gamine perdue et apeurée. Incapable de fonctionner, pendant des semaines.
Et voir Archie, là devant elle, lui déversant ses reproches emplis d’inquiétude, ne faisait que lui renvoyer cette faiblesse à la figure. Elle aurait dû être plus forte, suffisamment forte pour émerger de cette torpeur et aller voir Archie. Suffisamment forte pour ne pas l’inquiéter.  

« Faut que tu comprennes que y a des gens pour qui tu comptes. T’as des responsabilités. »
L’étudiante tique au dernier mot. Sort de son écoute honteuse.
« J’en veux pas », répond-elle dans un souffle, avant de reprendre plus fort. « J’en veux pas, de ces responsabilités. Je les ai pas demandées. »
Elle s’écarte du mur d’un pas. La honte laisse place à la colère. Victoria est rarement en colère. On l’a éduquée à être gentille, polie, en toutes circonstances. La colère ne fait pas vraiment partie de son code source. Et elle sait aussi que la colère est probablement le meilleur sentiment pour déclencher sa pyrokinésie ; et tant qu’elle ne maitrisera pas complètement celle-ci, la provoquer n’est pas quelque chose qu’elle recherche. Pourtant, la colère l’envahit à ce moment.
« Tu ne sais pas ce que j’ai vécu. Tu n’en as aucune foutue idée. Tu viens là, avec tes reproches et tes interdictions. OK, t’étais inquiet, et j’en suis désolée. Mais j’ai vécu l’Enfer. C’était censé être une soirée formidable. J’étais censée…j’étais responsable de… »
Elle déglutit péniblement. Il n’était pas question de pleurer. Pas maintenant.
« J’avais des responsabilités, ce soir-là. Des apprentis, des jeunes. Je devais veiller sur eux. Ils comptaient sur moi. Ils s’en sont pas tous sortis. J’ai pas pu les aider. J’ai à peine pu sauver ma putain de vie. »
Elle repensa à la chute du monte-charge. Au sort désespéré qu’elle avait crié dans les dernières secondes. Elle avait réussi à sauver tout le monde, à ne s’en sortir qu’avec des os cassés et des bleus. L’issue aurait pu être bien pire. Les mains s’agitèrent, dans les airs, les sourcils se fronçèrent, les traits se crispèrent.
« Et tu viens me parler de la responsabilité que j’ai envers toi ? T’es adulte, Archie. Je suis qu’une gosse. J’ai 21 ans. T’as aucun droit de me foutre des responsabilités sur le dos, pas ce genre-là. Je suis pas… »
Je ne suis pas ta fille. Elle retint ses mots. Parce qu’au fond, elle savait pertinemment qu’ils étaient juste destinés à blesser, et qu’ils étaient faux. Parce qu’Archie ne s’était jamais posé comme son père. Il n’avait jamais évoqué un quelconque lien familial entre eux. C’est elle qui projetait son propre besoin de famille sur lui. Combien de fois avait-elle souhaité lui dire qu’il était le père qu’elle avait perdu en Australie ? Combien de fois avait-elle voulu se blottir dans ses bras quand elle était apeurée, comme elle l’avait fait avec son propre père des années auparavant ? Archie savait-il au moins l’importance qu’il avait pour elle ? Savait-il que c’était pour cela que ses mots faisaient d’autant plus mal, pour cela qu’elle était en colère ?
« Je fais ce que je peux », dit-elle simplement, poings serrés. « Tu sais ce que j’ai vécu, en Australie, tu sais dans quel état ça m’a laissé. Tu t’es pas dit que peut-être, vivre cette nuit d’horreur, ça avait laissé des traces ? Que peut-être, j’avais besoin de temps pour me soigner, pour gérer tout ça ? Que peut-être, ma priorité c’était pas d’appeler les gens pour leur raconter ma vie ? »
Elle baissa les bras.
« Je suis en vie. Maintenant, si t’es juste là pour m’engueuler et me dire ce que j’aurais du faire pour te faciliter l’existence, tu peux partir. Parce que je vais vraiment pas supporter tes reproches. »
Sous l’air rebelle et exaspéré, Victoria avait mal. Non, elle ne pourrait pas supporter longtemps les reproches d’Archimède. Elle savait pertinemment ce qu’elle avait fait de mal. Elle s’en voulait suffisamment comme ça. Elle ne pourrait pas supporter la déception de l’unique figure paternelle qu’elle avait en plus. Elle était à peine en train de se relever, ça la foutrait juste de nouveau à terre.[/color]
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⩥ Force tranquille. Il est toujours prêt à servir d'appui à ses proches, ne se reposant sur eux que très rarement.
⩥ Parfois complexé par sa forme totémique, il s'en accommode de mieux en mieux au fil des ans.
⩥ Passionné. Il aime les choses pleinement, entièrement, d'une manière très honnête. Son travail, son chien, ses bécanes, ses amantes.
⩥ Fumeur. Il tente désespérément d'arrêter depuis des années.
⩥ Casanier. Il aime sa maison, il aime sa ville et il est profondément heureux d'avoir pu, enfin, retrouver la Louisiane après des années d'exil dans le Nord.
⩥ Grand passionné de mécanique, il passe son temps libre à retaper de vieilles motos dans son garage.
⩥ Colérique. Il n'aime pas la colère, se méprise de ne pas être capable de contrôler ses émotions avec plus d’acuité.
⩥ Vétérinaire. Il tient une clinique avec Jonathan, son réceptionniste, qui sert également d'hôpital pour thérianthrope et garou à la nuit tombée.
⩥ Grand Amateur de whisky, il en possède une collection impressionnante.
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"And learn to fly"

Pseudo : Akhmaleone
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Lun 1 Mar - 1:00 (#)


( I got two strong arms waitin' to hold you )




Le changement d’humeur de ma petite sorcière ricoche sur moi comme une vague glacée. La honte qui l’étouffait, appuyait sur ses épaules et la forçait à garder la tête baissée, se voit remplacée par une colère salvatrice. Je serre les dents et redresse la tête en observant sa silhouette se redresser, ses épaules se tendre vers l’arrière et son adorable menton se tendre en avant en un signe universel de défi. J’ai été trop loin. Je déglutis, tente de juguler ma propre rage qui fait naitre des picotements le long de ma colonne vertébrale, ma nuque craque quand je penche la tête à gauche puis à droite dans l’espoir de relâcher une part de la tension qui fait vibrer mes os. Pas maintenant. Je ne peux pas perdre mon sang-froid devant elle, même si ses derniers temps, maintenir une apparence humaine s’avère être d’une complexité jamais égalée. J’écoute sagement, haussant un sourcil désabusé quand elle s’échine à raconter à demi-mot les horreurs d’Halloween. Quelque chose en moi, quelque part, caché derrière la rage, se remplie d’une inquiétude qui manque de me couper le souffle. Non, elle a raison, je ne sais pas ce qu’elle a vécu. Je sais que nombre des siens ont péri dans les événements, le bouche à oreille, j’ai reconnu des visages aux informations.

Je me renfonce dans mon fauteuil, la colère luttant pour rester à la surface tandis qu’elle s’exprime. Bien sûr qu’elle a souffert, parce que le monde est comme ça. Parce que le tas de merde qu’elle a déjà subi ne suffit pas à la rendre intouchable à toutes celles qui vont l’assaillir jusqu’à son dernier souffle. Un grincement aigu me fait presque sursauter avant que je me rende compte qu’il s’agit simplement du geignement plaintif du bois sous mes paumes qui enserre rageusement les poignées du siège qui m’accueille. Lentement, avec une lenteur douloureuse, je m’efforce de relâcher chacun de mes doigts, un par un. Je repose mes paumes à plat sur mes genoux et force mes mâchoires à se décrisper elles aussi. Elle parle de son âge, de son rôle, du mien. « Je suis pas ta… » Mon regard se redresse d’un coup, mes prunelles noires se plantant dans les siennes. Ne t’avise pas de finir cette phrase. Elle se coupe dans son élan. Je ne sais pas si c’est le poids de mon regard qui l’y force, ou simplement parce qu’elle sait, inconsciemment qu’elle aurait tort de prononcer cette phrase. À mon tour de sentir la honte s’agripper à ma poitrine de ses griffes poisseuses. Je détourne le regard, le pose sur mes mains qui tremblent légèrement avant que mes poings ne se ferment. Non, je n’y ai pas pensé. Bêtement. Je n’ai pensé qu’à moi. Qu’a cette culpabilité qui m’étouffait et l’inquiétude d’avoir peut-être encore perdu quelqu’un. Je n’ai pensé que la trouille qui me nouait l’estomac à l’idée de ne plus entendre son rire résonner dans les couloirs de ma clinique.

Dans un profond soupir, je me redresse et repousse, d’une main, les mèches brunes qui s’accrochent à mon front et à mes joues mangées de barbe. Le geste est lent, mesuré, quand je m’extirpe du siège qui craque sous la libération. Toujours aussi lentement, j’avance d’un pas, puis de deux, rongeant la distance qui me sépare d’elle d’une démarche calme. Je m’arrête à quelques centimètres d’elle, en plein dans sa bulle de confort. D’un mouvement vif, je m’empare d’elle. Ma main droite se refermant sur sa nuque et la gauche entourant sa taille. Je la plaque contre moi avec délicatesse, nichant mon nez dans ses cheveux, inspirant l’odeur familière de la petite sorcière qui a retourné mon univers. Sans lâcher l’arrière de son crâne, je frotte doucement son dos de mon autre main en un geste rassurant. L’image de ma mère me traverse l’esprit tandis que je serre contre mon corps celui de la gamine.

Ma voix n’est qu’un grondement rauque quand elle s’échappe de ma gorge, l’émotion rendant mon élocution difficile. « Pardon. » Le mot tombe de mes lèvres dans ses cheveux, se perd entre les fils de sa chevelure et glisse jusqu’à son oreille. « J’aurais dû savoir. Je… » Je me tais, cherche mes mots, patauge dans la fange de mes souvenirs et de ma culpabilité. « Je suis en colère. Je suis en colère parce que j’étais pas là pour veiller sur toi, j’étais pas là non plus pour voir ton moment de gloire. » Je soupire dans ses cheveux, envoyant voleter sous mon nez quelques mèches. « J’aurais dû être là. J’aurais dû pouvoir m’assurer que tout se passerait bien pour toi et t’applaudir. » Je la serre un peu plus fort contre moi. « Et je t’ai juste laissé toute seule, et je sais même pas ce que t’as vécu, tout ce que je sais c’est que j’étais mort d’inquiétude de ne pas pouvoir te joindre. Cette histoire de responsabilité, c’est des conneries, j’m’en fout que tu reviennes à la clinique si t’as pas envie. J’veux juste… » Je bute sur mes mots, ne sachant une fois de plus pas comment m’exprimer. « Putain, j’veux juste que tu sache que je m’inquiète pour toi. Voilà. » Je m’agrippe à elle parce qu’elle repousse sans s’en rendre compte les fantômes qui m’assaillent depuis cette nuit-là. Comme un baume sur mes plaies sa présence repousse les horreurs commises et subies. Elle repousse l’image d’Hélix, le sang et l’odeur de la mort et de la chair carbonisée. Elle repousse les miasmes étouffant de l’horreur, les yeux terrifiés de John et la voix déformée de la magicienne, les cris d’angoisses et d’agonie. Je la serre encore un peu avant de relâcher mon étreinte, l’autorisant à s’éloigner si elle le souhaite. « Je suis désolé, Vic. Pour ma réaction et pour ce que tu as subi. »



( Pando )

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Lun 22 Mar - 18:28 (#)

Si on demandait à Victoria de quoi elle avait le plus peur, trois réponses lui viendraient tout de suite en tête. La première serait de se retrouver de nouveau enfermée dans une cave lugubre. La seconde serait que sa volonté seule ne suffise pas à l’empêcher de tuer quelqu’un, un de ces jours, comme elle avait tué son ravisseur. La troisième serait que les gens qu’elle aime la rejettent. Et ça comprenait Archie. Elle avait passé tellement de temps à lui accorder sa confiance, puis à chercher son approbation, qu’elle était terrifiée à l’idée que tout cela s’écroule et qu’Archie la rejette.

Pourquoi alors était-ce elle qui mettait tant de distance entre eux ? Pourquoi était-ce elle qui avait ces mots si durs, presque impardonnables ? Pourquoi toute cette colère ?
Les choses ne tournaient plus rond, en réalité. Victoria avait eu si peur de mourir, avait été projetée si loin dans ses traumas, que sa psyché ne savait plus trop comment gérer. Et puis, il y avait l’Eglise et sa réaction, la violence qu’elle ressentait dans les couloirs de cet endroit qu’elle considérait comme sa maison et qui désormais lui filait la chair de poule. Il y avait cette impression, persistante, que les évènements d’Halloween avaient marqué un tournant et qu’il serait impossible de revenir en arrière. Et elle n’était pas sûre d’aimer le nouvel ordre des choses. Elle avait peur de ce nouvel ordre des choses, de ce qu’il pourrait lui faire perdre. Et la peur avait un drôle d’effet sur Victoria. Elle passait en mode survie, le même mode survie qui avait mené son kidnappeur à la combustion spontanée. Fort heureusement, il n’était pas question de transformer Archie en pigeon braisé. Juste de se protéger avant tout.

Et désormais, Victoria se préparait à l’impact. A la réaction d’Archie, à l’escalade de la colère, à l’empilement de mots violents. A ce qu’il s’en aille en claquant la porte, se demandant pourquoi il était venu en premier lieu. Alors quand il s’approcha d’elle, doucement, elle le regarda briser la distance entre eux avec appréhension. Archie n’avait jamais levé la main sur elle, et elle ne l’en pensait pas capable. Mais elle n’était sûre de rien ces derniers temps.
Mais quand il l’amena vers lui et qu’elle se retrouva dans ses bras, elle sentit une chaleur monter en elle, comme une vague déferlante. Personne ne l’avait prise dans ses bras depuis longtemps. D’habitude, elle allait chercher les étreintes d’inconnus avec qui elle passait la nuit. Mais même ça, elle avait arrêté. Et elle avait oublié quel point elle en avait besoin, de bras pour la serrer. Et l’étreinte d’Archie était empreinte de douceur et de tellement d’autres choses.

« Pardon. »
Forcément, c’était lui qui lâchait le mot en premier. Elle était trop fière pour le faire. L’entendre fit céder une première barrière dans le cœur de Victoria. Elle resta là, blottie, écoutant Archie dire ce qu’il avait à dire.
« Putain, j’veux juste que tu sache que je m’inquiète pour toi. Voilà. »
Deuxième barrière. La colère était partie. Laissant un sentiment d’engourdissement dans le corps et l’esprit de Victoria. Il s’inquiétait. Il n’était pas en colère, il n’était pas déçu. Il s’inquiétait. L’esprit de Victoria lui envoya pendant une seconde l’image de ses parents. Quand elle était revenue, il n’était pas juste inquiet. Ils étaient apeurés, par pour elle, mais par elle. Elle avait failli mourir, et elle n’avait pas reçu une étreinte inquiète. C’était….étrange, d’en recevoir une. C’était infiniment nécessaire.
« Je suis désolé, Vic. Pour ma réaction et pour ce que tu as subi. »
Troisième barrière. Il n’y en avait pas de quatrième, et la colère de Victoria laissa place à la tristesse. La détresse. Si forte que l’étudiante s’effondra. S’agrippa de toutes ses forces à Archie et éclata en sanglots. Elle avait trop vécu. Elle avait survécu à l’Australie, au rejet de la seule famille qu’elle ait connu, à l’arrivée à Shreveport, aux difficultés d’être une mage dans ce monde. Mais ça, elle n’était pas sûre d’y survivre, et ce doute se déversait en sanglots sur ses joues et imbibait les vêtements d’Archie.

Lorsqu’elle se calma enfin, elle inspira et expira longuement, laissant le silence reprendre un peu sa place dans l’appartement. Lorsqu’elle relâcha enfin son étreinte, elle se rendit compte que ses phalanges lui faisaient mal d’avoir tant agrippé le haut d’Archie. Elle s’écarta légèrement, sortit un mouchoir de sa poche et tenta d’essuyer tant bien que mal les larmes qui avaient marqué son visage. Puis elle lâcha un petit rire presque gêné.
« Eh ben. Ca fait du bien. »
Puis elle regarda Archie et son sourire s’effaça.
« Je suis désolée aussi. J’ai pas…. »
Elle soupira.
« Après Halloween, j’ai pensé qu’à moi. J’arrivais déjà pas à me gérer, alors penser à quelqu’un d’autre…Mais j’aurais dû. J’aurais du penser à toi, et euh…j’ai merdé. »
Elle haussa les épaules. Elle n’avait pas grand-chose de plus à dire.
« C’est le bordel, Archie. Je suis paumée. »
Elle haussa de nouveau les épaules.
« T’as morflé aussi, pas vrai ? T’as les traits creusés. »
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Cannot a Beast be tamed
Archimède O'Connell
Archimède O'Connell
Cannot a Beast be tamed
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"In order to see birds it is necessary to become a part of the silence."

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En un mot : Animal.
Qui es-tu ? : ⩥ Métamorphe. Il a grandi sur le sol de Shreveport, entouré par sa vaste famille et son clan étendu.
⩥ Force tranquille. Il est toujours prêt à servir d'appui à ses proches, ne se reposant sur eux que très rarement.
⩥ Parfois complexé par sa forme totémique, il s'en accommode de mieux en mieux au fil des ans.
⩥ Passionné. Il aime les choses pleinement, entièrement, d'une manière très honnête. Son travail, son chien, ses bécanes, ses amantes.
⩥ Fumeur. Il tente désespérément d'arrêter depuis des années.
⩥ Casanier. Il aime sa maison, il aime sa ville et il est profondément heureux d'avoir pu, enfin, retrouver la Louisiane après des années d'exil dans le Nord.
⩥ Grand passionné de mécanique, il passe son temps libre à retaper de vieilles motos dans son garage.
⩥ Colérique. Il n'aime pas la colère, se méprise de ne pas être capable de contrôler ses émotions avec plus d’acuité.
⩥ Vétérinaire. Il tient une clinique avec Jonathan, son réceptionniste, qui sert également d'hôpital pour thérianthrope et garou à la nuit tombée.
⩥ Grand Amateur de whisky, il en possède une collection impressionnante.
⩥ Il a récemment adopté un pitbull qu'il a nommé Orion.

"SINGING IN THE DEAD OF NIGHT"

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Facultés : ⩥ Totem, Petit-Duc Maculé.
⩥ Première Chasse Sacrée sur un Carcajou.
⩥ Envisage vaguement une seconde Chasse.
⩥ Maîtrise parfaite de nombreuses techniques de combat au corps à corps.
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Dim 9 Mai - 2:52 (#)


( I got two strong arms waitin' to hold you )


Elle s’agrippe à mes épaules avec l’énergie du désespoir et, instinctivement, mes bras s’enroulent à nouveau autour d’elle, je la serre aussi fort que ses doigts s’enfoncent dans le tissu de mon t-shirt. Un roc face à la tempête. Ma mère m’avait décrit comme ça, une fois, après la mort d’Alexander. Quand il avait fallu soutenir Jeremiah et Lynn, désormais orphelin d’un frère. Pourtant, en cet instant, avec cette gamine en ayant trop vu, en ayant trop vécu, accroché à moi comme si j’étais la seule chose lui permettant de tenir debout, je me sens soudainement fragile. Comme si la douleur et la peine à l’origine des torrents de larmes, qui imbibaient lentement le tissu usé d’un maillot porté de trop nombreuses fois, avait la capacité de me faire chavirer sur mes fondations. D’une main, je frotte doucement le dos de Victoria, la maintenant fermement contre moi. Je n’ai même pas la force de lui susurrer des mots d’encouragements, ou des paroles apaisantes, ma gorge est trop serrée par l’émotion. Je n’ai jamais envié les sorciers et leurs magies, mais j’aimerais avoir le pouvoir de retourner dans le temps, d’être là ce jour-là et d’étriper le monstre qui a détruit cette môme. D’empêcher chacune des horreurs qu’elle a subies de lui arriver, de faire rempart de mon corps pour la protéger de toutes les merdes que l’univers s’évertue à lui envoyer dans la gueule. Ma hargne à l’encontre de ceux de son espèce n’a pas de place quand il s’agit d’elle, elle n’est en rien coupable de ce qu’il s’est passé cette nuit-là et en a souffert au même titre que moi. Je raffermis encore mon étreinte autour d’elle, le silence seulement brisé par le bruit de ses sanglots et ma respiration, rendue difficile par le poids qui pèse dans ma poitrine.

La crise finie par passer, comme pour tout, et petit à petit les sanglots firent place à des hoquets qui devinrent de plus en plus épars jusqu’à ce qu’elle reprenne son souffle complètement. Elle se détache de moi et je me sens soudainement très vide sans la chaleur de sa frêle silhouette contre moi. J’oscille d’un pied sur l’autre en la regardant s’essuyer les yeux et le nez. Sans réfléchir, je tends la main et essuie une larme oubliée sur son menton avec un sourire attendri pour répondre à son rire. « Des fois, c’est nécessaire ouais. » Ma voix rauque me surprend et je me racle la gorge, délogeant la boule douloureuse qui s’y était formé. Je roule des épaules pour me défaire de la tension qui s’y était accumulé et je secoue la tête. « Non, non, t’excuse pas… » Je n’aurais jamais dû venir l’engueuler de la sorte. « Plus que le fait que t’ai pas pensé à moi, c’est le fait que je n'ai pas été en mesure d’être là pour toi qui m’a fait chier. » L’honnêteté avec laquelle je parle me surprend moi-même. Je me fiche qu’elle m’oublie, je me fiche qu’elle ne veuille pas m’en parler, je veux juste qu’elle me laisse la possibilité de prendre soin d’elle quand elle en a besoin.

Ah… La fameuse question, bien sûr. Bien sûr, qu’avec son acuité habituelle, elle allait remarquer les cernes qui marquent le dessous de mes yeux, les nouvelles rides qui avaient élu domicile sur mon visage. Une grimace étire mes lèvres avant que je ne crispe de nouveau les mâchoires. Je ne peux décemment pas lui raconter ce qu’il s’est passé. J’ai du mal à me regarder dans le miroir alors que j’ai moi-même commis les actes que je me reproche. Comment pourrait-elle supporter ma présence en sachant ce que j’ai fait ? D’une main lasse, je me frotte le visage avant de repousser mes cheveux en arrière avec un profond soupir. Je recule de quelques pas et me laisse tomber sur la chaise que j’occupais précédemment en réfléchissant. « Comme tu l’as si joliment dit, c’est le bordel et j’ai merdé. » Je lève les mains avant de les laisser retomber sur mes genoux dans un nouveau soupir. « J’te raconte si tu me racontes. » Je grimace à nouveau. « Attends, non… » Je soupire et frotte ma barbe d’une main. « Je… » Je baisse les yeux et enfoui mon visage contre mes paumes, les coudes sur les genoux. « Je sais pas si j’pourrais te raconter. » Je relève vers elle un visage aux yeux fous, rongés par l’horreur et la culpabilité, le poids de mes actes m’arrimant au sol avec la force d’un camion lancé à pleine vitesse.





( Pando )
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