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Gautièr Montignac ≈ Le Sang et la Rumeur

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ADMIN ۰ Mignon comme Tchoupi, aussi vnr que Moundir : le Loup d'la Vieille (la chair vivante, c'est gourmang-croquang)
Gautièr Montignac
Gautièr Montignac
ADMIN ۰ Mignon comme Tchoupi, aussi vnr que Moundir : le Loup d'la Vieille (la chair vivante, c'est gourmang-croquang)
◖ INACHEVÉ ◗

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"C'est une histoire de dingue.
Une histoire bête à pleurer."

En un mot : Meursault d'Occident. Sorel d'Amérique.
Qui es-tu ? :
"J'irais bien voir la mer.
Écouter les gens se taire."

◖◗ Homme du pays occitan, dans le Sud de la France. Né au cœur des Pyrénées aux sommets blanchis, entre le soleil et la rocaille du mois de juillet 1898.
◖◗ Loup-garou Bêta condamné à fuir famille et village, jeté sur les voies forestières d'un exil, des frontières d'Espagne aux vallées de Lozère. Voyageur infatigable, jusqu'au Nord de la France et la côte est américaine.
◖◗ Relation d'amour et de haine pour cette France ingrate. Son sang a coulé pour des généraux dont le pied n'a jamais foulé le no man's land de la Grande Guerre. Membre d'un réseau clandestin dans les années 40.
◖◗ Rêveur misanthrope à la philosophie d'un autre temps. Passe sans mal de l'empathie au jugement, de la tolérance au dégoût. Aide lorsqu'il le peut. Tue quand il le doit. Bestiole dans le crâne qui commandite d'étranges désirs.
◖◗ Homme à tout faire : capable de nettoyer les chiottes, de garder un musée, de balayer la rue ou de tenir une caisse. Prédilection pour les postes de serveur, aidé par ses hanches étroites et ses bras solides. Poste d'observation privilégié pour tous les comportements humains et non-humains.
◖◗ Rebut. Incapable de s'adapter pleinement à une meute. Chaque tentative se solde par un échec plus ou moins pénible. Solitaire, se protège derrière la barrière de mensonges qui résistent encore aux outrages du temps. Prétend n'être rien d'autre que la Bête du Gévaudan. S'en convainc parfois, ou bien d'être un descendant.
◖◗ A subi les affres du sang et de la rumeur capable de frapper tous les bourgs et hameaux des campagnes profondes. Accusé de crimes qu'il n'a pas commis. N'a jamais eu l'occasion de racheter son honneur parmi les siens.
◖◗ Amant de Mei Long, poupée chinoise de sang royal. La rencontre entre deux écorchés de la vie, entre deux psychés abîmées, vouées à toutes les folies et aux errances mortifères dans les bois du Maryland.
◖◗ Poursuivi par des flics qui n'ont pas pour habitude de lâcher prise. Connu des autorités américaines depuis les années 70. En cavale permanente. Passé maître dans l'art des identités plastiques, artificielles. Espère trouver à Shreveport l'abri de la dernière chance, en incorporant les rangs de la meute. Tueur de flics et de femmes. Traqueur traqué de Medea Comucci.
◖◗ Mélancolique. Dans ses bons jours, capable de déceler la beauté dissimulée derrière tous les aspects de l'existence. Amoureux d'Histoire et de littérature, lecteur infatigable de Camus et de Céline.
◖◗ Dérangeant. Par ses regards perçants, par ses paroles sans filtre, par ses rires grinçants : inadapté, mais sympathique, si son interlocuteur s'y prête.

◖BÊTE DU GÉVAUDAN◗

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"L'a pas tellement changé la France.
Passent les jours et les semaines,
Y'a qu'le décor qui évolue.
La mentalité est la même.
Tous des tocards, tous des faux culs."

Facultés : ◖◗ Faiseur d'histoires. Capable d'inventer mythes et récits sans effort. Charmant ou effrayant tour à tour. Se réinvente sans cesse, personnage protéiforme.
◖◗ Passé maître dans l'art de dissimuler un corps et d'en ôter la vie. Tous les moyens sont bons.
◖◗ Sait comment survivre face au froid, à la pluie, à la grisaille et à la brume, aux mers, aux monts et aux coups bas. Aux morsures, aux traîtrises, aux caresses, aux promesses.
Thème : Le Fleuve ◖◗ Noir Désir
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◖MINDHUNTER◗

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"Je vais les rues je vais les lieux où on ne m'attend pas. Ceux que je croise au fond des yeux, non, ne me voient pas. Je parle à des gens comme moi qui n'ont l'air de rien. Des esclaves en muselière qui n'en pensent pas moins."

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Pseudo : Nero
Célébrité : Harry Lloyd.
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Date d'inscription : 04/11/2019
Crédits : Elrem95 (ava') ; Wiise (Signa')
Mar 5 Nov - 2:50 (#)

Gautièr Montignac
Gautièr Montignac ≈ Le Sang et la Rumeur GC32MjC
Date et lieu de naissance Enfant de juillet, le troisième jour de l'an 1898. Né de la rocaille et de l'herbe sèche, là où les pierres chauffent dur, dès que le soleil de neuf heures grimpe. Quand le ciel bleu aveugle, que les sommets éternellement blanchis rayonnent et veillent sur cette Nature Toute-Puissante, par-delà les hectares de pinèdes. Quand les rapaces planent, soulageant d'une ombre éphémère la nuque des paysans, éleveurs et rares ouvriers du pays occitan qui rentrent au bercail, le soir, ou se rendent au tripot du bourg de Loudenvielle. Au creux du pays d'Aure, réfugié dans la vallée du Louron, le village borde le lac immense aux eaux d'émeraude, rendues insondables par les algues vertes poisseuses et l'odeur inaltérable de la vase. Dans ce coin de Sud-Ouest français, l'accent roule comme les galets des torrents jalonnant les monts pyrénéens.

Nationalité
Français. Il a perdu depuis longtemps les tics de langage conférés dès l'enfance, et pourtant. On a souvent dit de lui, de ses traits et de son attitude, qu'il se dégageait un parfum latin bien trop musqué pour faire illusion. Les plus perspicaces, devinent. L'anglais ne lui est jamais totalement naturel, bien plus à l'aise avec son patois originel qu'il se récite souvent, pour ne pas l'oublier. Il lui coûte cependant toujours d'évoquer ses terres natales, qu'il n'a revu que trop peu souvent, depuis l'exil qu'il s'est infligé. Il a beau conspuer la foule qui constitue son propre peuple, porté par une haine misanthrope, moqueuse et cassante, il se sait lui appartenir, qu'il le veuille ou non.

Profession
C'est au Sci-port Science Discovery Center qu'il a été embauché. Un joli coup du hasard ? Peut-être. Peut-être pas. La structure est devenue sa salle des pas perdus. Il surveille les comportements irrespectueux des visiteurs, couve de son attention les œuvres à l'abri derrière leurs panneaux de verre, déclare la guerre à la poussière et aux traces de doigt des gosses mal élevés, évite les esclandres, incite les touristes à se montrer patients, et seconde même ses congénères dans le petit café installé au sein du bâtiment. L'odeur omniprésente de cire, d'animaux empaillés, de produits d'entretien et de vieilles choses séduit l'odorat du loup, autant que son éternelle curiosité. Fasciné par les squelettes, les fourrures et les astres, il se sent déjà à sa place dans cette antre curieuse, propice aux rencontres opportunes.

Lieu d’habitation
Un modeste studio d'étudiant d'une petite trentaine de mètres carrés aux abords de Western Hill. Perdu dans la masse grouillante, il préfère le confort de la ville et ses loupiotes, loup planqué dans un coin de la bergerie. La campagne américaine et ses bois ne lui inspirent plus rien que l'effroi d'en revenir aux vieux démons qu'il tente de mettre à l'écart. Pas seul, là-bas. Plus seul. Il s'est trop souvent retrouvé isolé au pied des troncs centenaires, le ciel rendu invisible par leurs hautes frondaisons, avec pour seule compagnie les cris des huards et des esprits aux cadavres pourrissants sous les feuilles. C'est un désespérant besoin de vie et de présence qui le rassure entre ses quatre murs, lui livrant la vue lointaine de l'université, et des premiers immeubles de Mansfield.

Situation financière
Économe. L'ancienne éducation de rigueur, toujours. Même ses passages dans les mégapoles étourdissantes, puant le fric et la dépense, cette société de consommation qui dévore et avale tout sur son passage, jusqu'aux derniers ouvriers, produits périmés bons à jeter, n'ont pas réussi à tuer en lui cette manie de vieille France ; celle de l'épargne, car on ne sait jamais. Ses pompes, entretenues avec amour, cirage et un soin tout particulier, ses deux costumes achetés au prix fort (les pauvres ne peuvent se permettre des achats de mauvaise facture), quelques bouquins et sa télévision lui suffisent. Peu d'achats compulsifs, quelques plaisirs offerts au terme du mois rondement mené contentent son âme simple. Amateur de troc et de bonnes affaires, il lui en faut peu pour vivre. Et pour cela, les banquiers véreux auxquels le monde appartient lui disent merci.

Forme animale
Loup-garou. Le souvenir de la morsure a marqué au fer rouge l'esprit dérangé. Si les formes glabro et hispo ont été acquises sans mal, ferus lui a demandé un apprentissage bien plus long. Il s'agit pourtant de l'une de ses formes de prédilection, de par la discrétion dont bénéficie son hôte.  

Origine
Il a suffi de quelques mauvais regards, d'une querelle de villages et d'une ou deux bagarres pour que les choses dérapent. Mordu par un étranger provenant des Pyrénées orientales, c'est en 1921 qu'il est devenu plus qu'un simple éleveur montagnard. Il s'est changé en celui dont il redoutait les errances jusqu'alors, et a malheureusement découvert que son existence pouvait devenir bien pire que pendant la Grande Guerre.

Clan
Il devient inévitable de tenter, une fois de plus, de s'adapter aux conventions d'une Meute. La Meute. Celle qui a fixé son étendard dans la ville récemment rejointe. Ses réticences le paralysent, et pourtant, il se sait sur le point de franchir le pas. La Vargamor lui ouvre les bras, prête à faciliter une intégration qu'il devine déjà complexe, et peut-être guère fructueuse. Les quelques essais des décennies passées se sont toutes soldées par de cuisants échecs. Sa vie de loup solitaire, il l'a subie autant que désirée. Son goût réel de la pleine liberté lui a néanmoins coûté beaucoup. Une part de raison envolée, disparue, engloutie sous les averses montagneuses. Tant de sang versé pour conjurer ce mauvais sort. Certaines morts qu'il regrette. D'autre qu'il fantasme. Ce glissement lent et sourd vers un total état de démence, il le redoute, le nie et préfère en détourner les yeux. Poursuivi par cet ennemi intérieur, cette bestiole dont les antennes cliquètent sans cesse et triturent ses méninges, parasitant son cerveau, n'a d'égale que les autorités qui le chassent, en la personne d'un homme, qui ne lâchera pas prise. Le choix est cornélien. Vivre ensemble ou mourir seul.

  • TEMPÉRAMENT
    Caractère Témoin de la providence,
    Candide enfant du mystère.

    Le mensonge n’a pas toujours fait partie de sa vie. Enfant, il n’a jamais eu besoin de mentir. La réalité nue s’est toujours imposée d’elle-même, dans ce paradis devenu noir, ces prairies rocheuses qui l’ont vu pousser et devenir homme. La Guerre. La Guerre est venue tout salir, arrachant de ses doigts boueux les gars, jeunes et moins jeunes, pour les envoyer à des centaines de kilomètres, loin au Nord du pays. Alors, privés des reliefs au profit d’horizons désespérément plats, ce sont derrière leurs mensonges qu’ils en sont venus à se dissimuler ; ses frères, son père et lui. Depuis, les bobards, toujours. Les boniments. Les artifices. Les propos qu’on enrobe ou qu’on détache petit à petit de leur socle initial. À travers les courriers envoyés aux familles à l’arrière (éviter la censure), puis de retour à la bergerie, pour taire le secret honteux. Puis enfin, plus tard, pour se protéger des meutes environnantes, et survivre même sans personne pour couvrir ses arrières. Jusqu’à aujourd’hui. Taire les lieux de sépulture, prétendre n’avoir jamais croisé telle femme, tel homme. N’avoir jamais creusé la glaise à mains (griffes) nues pour enterrer un corps. Ne jamais L’avoir désirée au premier regard. Ne jamais avoir regretté la séparation brutale, l’adieu à la terre, le départ de France… Il n’est pas bon de le questionner sur cette remarquable aptitude à broder des histoires, distillant en permanence quelques gouttes de vrai dans un océan de faux. Il n’aime pas qu’on le titille là où ça fait mal. Les pièges à loup, il les repère de loin. Il en connaît la ferraille rugueuse, piquetée par la rouille, pour en avoir posé de nombreux autrefois, autour de ses prés. Alors il ment, oui. Avare de vérités qu’il ne balance que par lambeaux aux cuistres, aux perspicaces, aux nez fins et aux fouille-merdes. Avare de compliments. Avare de bons sentiments. Avare, par peur de se voir dépouillé d’encore un peu plus. Il ne lui reste pas grand-chose à partager : quelques récits d’une France aujourd’hui disparue. Des légendes et des mythes, glanés çà et là, racontars de mégères du fond de leurs campagnes. Lui-même se sent racorni, comme si, le temps passant, ne reste plus que la tragique évidence d’une existence vaine, sans compagne, sans descendants connus. Avare de plan tout tracé. Il n’est que de la mauvaise graine trimballée par une brise teigneuse, annonciatrice d’orages et de conflits. Il ne sait plus vivre en collectivité. La vraie. La solide. Car chaque journée de travail, chaque douzaine d’heures passées à trimer pour quelques dollars se solde par la même satisfaction, le même besoin urgent de se réfugier dans son trou, loin des hommes, et pourtant si proche.
    Rapide, pour s’adapter, pour détaler aussi. Il a appris à la dure que montrer les crocs sans y avoir réfléchi coûte cher, et il ne doit qu’à sa débrouillardise et sa vivacité d’esprit d’avoir pérégriné pendant si longtemps sans y perdre autre chose que quelques touffes de poils et autres filaments d’orgueil. Rapide, pour trouver le bon refuge, pour comprendre quel secteur embauche, à quel patron parler, quels mâles éviter et quelles femelles approcher. Rapide, pour trouver ses marques sur un continent, puis sur un autre, pour changer de ville, changer de rythme, changer de tout. Rapide, pour tisser des liens de confiance calcifiés par sa propension à les ronger, dès que l’autre aura le dos tourné.
    Les orbes, vertes ou jaunies par la bête, observent et se joignent aux autres sens dans une synesthésie parfaite. Ne jamais omettre l’analyse, l’écoute et les parfums qui s’entrecroisent partout, où qu’il aille. Qu’il foule la terre meuble ou le goudron méphitique, rien ne lui échappe – ou du moins l’espère-t-il. Il contemple, tout ; les paysages comme les hommes, la faune comme le balancement calme des branches et feuillages ; conifères d’Europe, ou cyprès américains. Jouisseur paisible, feu éleveur qui a pendant des lustres mêlé ses pensées les plus intimes aux vues sublimes de sa vallée pyrénéenne, lorsque les eaux du lac de Génos resplendissent, depuis les hauteurs.  

    Suis-je des mauvais,
    ou des bons ?

    Téméraire au milieu des landes vertes, désertées par la civilisation. Il connaît les forêts et les sommets, le pied et la patte sûrs. Se jouant des poisons, des crevasses ou des gouffres, du vertige ou des prédateurs rivaux. Avec parcimonie, dès lors que la bipédie reprend ses droits ; les trappes des chasseurs – du surnaturel, ou pas – ou les troupeaux gardés, il les évite la plupart du temps. L’expérience lui a appris à ne pas sous-estimer l’impact d’une décision prise à la légère, prise sous l’influence de la bestiole aux antennes cliquetantes. Parfois, elle l’incite à se planquer, à se laisser mourir avec la verdure, à hiberner quelques mois, pour se faire oublier. Parfois, elle le jette sur les routes, électron libre de toute hiérarchie. Comme un fléau contenu jusqu’alors dans une boîte de Pétri, balancé là pour contaminer et vicier l’air environnant. Il n’y a pas de règles. Jamais. Pas d’élément déclencheur, pas de bouton sur lequel appuyer. Un simple frémissement de l’humeur, une contrariété aléatoire, la provocation d’un sourire. Ses frasques se jouent à si peu de choses. Manipulé autant qu’il manipule, il ne construit rien ; pas de plans éternels, aucune stratégie politique. Il ne voit pas si loin. Il ne fait pas partie des grands. Les traces qu'il laisse se limitent à l’impact de quelques mots choisis avec une précaution d'orfèvre. Il n’est pas un architecte voué à faire pousser tours et buildings, il se veut simple artisan, modelant le bois ou la chair à des fins bien plus modestes. Plus habitué à devoir ramper qu’à chercher à toucher les astres, il sait par où passer pour insinuer un doute, pour faire trébucher la logique.

    Pardonnez mes crimes, mes offenses
    Et ma tumultueuse direction.

    À force de repérer les personnalités les plus réceptives, les plus fragiles aussi, il lui semble éternellement répéter les mêmes schémas, les adaptant uniquement aux aléas qui rendent ces chasses toutes uniques. Aussi uniques que lui. Autant de victimes se reflétant dans une galerie des glaces troubles. Parfois, son reflet y clignote. Parfois, il se souvient d’une expression d’horreur ; toujours cette même surprise un peu déçue, au moment de sentir l’âme muer vers le trépas, semble-t-il.
    Pourtant, il ne brosse pas de lui-même un portrait dissonant. Il ne s’est pas convaincu de ce tableau qu’il exporte par monts et par vaux. Il demeure le même, presque le même, que l’homme banni d’Artiguelongue au tout début des années folles. Folles, folles de cet interlude sanguinaire qui n’a jamais su berner que les plus candides, les imbéciles heureux dont il a su faire partie. Il n’a pas oublié ses origines, les racines enfoncées bien trop profondément dans le sous-sol fertile qui galope aux abords de Bagnières.  Il demeure cet homme de la terre, cet éleveur attaché à ses bêtes, reconnaissant pour la bienveillance reçue à pleines mains par les Montignac. Jusqu’à ce que. Il a conservé la nonchalance de la démarche, la simplicité de la mise, la naïveté des pauvres, de ceux qui n’entendent rien aux aléas socio-économiques. Il ne cherche pas à revêtir l’image de la modernité assumée. Il ne voue qu’une affection limitée au matériel technologique, qu’il n’utilise que pour ne pas se faire remarquer.

    Cavalier seul il demeura.
    S’adapter, changer ou mourir demeure un crédo éternel, implanté dans le système d’instinct grégaire qu’il lui reste. Un instinct qui l’handicape d’autant plus que sa propension à se débrouiller seul l’a sans cesse persuadé que marcher en solitaire sans dépendre d’aucun Alpha, aucun lien émotionnel puissant lui a suffisamment bien réussi jusqu’à maintenant pour rendre cette habitude définitivement pérenne.  
    Sa relation aux femmes est complexe, effrayante. Le monde du féminin l’attire, l’étourdit et le surprend toujours (voir sous les jupes des filles) ; elles sont si promptes à faire trembler la surface de l’onde calme, quand l’ire est loin et la bestiole endormie. Il aime à en protéger certaines ; brefs passages dont elles ne savent parfois rien – ange gardien anonyme –, pour mieux écarteler les autres, en respecter une poignée, en vénérer une seule, et ignorer l’infini masse de sylphides qu’il ne croisera jamais. Ses manières avec elles trahissent son âge : pudeur stupide venue des temps anciens, galanterie ancrée dans ses prunelles aux pupilles dilatées par l’envie, ou brutalité retorse, pour les malheureuses tombées du mauvais côté de la barrière. Sa langue ne flatte que pour mieux les couvrir de plaisanteries acides ou de commentaires faussement polis ; leur rugosité est aussi palpable que sa fierté dressée, échappant aux dominantes si crainte réside, de se voir apprivoisé.

  • UNE JOURNÉE DANS VOTRE PEAU
    Mais j'suis fatigué, tellement qu'souvent qu'j'rêve que j'suis en train d'dormir
    Le réveil sonne tard. Neuf heures, pas avant. Rares, rares les matins passés à attendre l’aube. Quand son autre vie le voyait debout avant que les premières cloches ne sonnent leurs offices, loin de l’autre côté de la vallée, il n’accorde plus maintenant que dédain et mépris au levant. Il s’en détourne, s’en planque comme les créatures nocturnes regagnent leurs trous, après une nuit entière de méfaits. Sortir du sommeil est un calvaire. Le quotidien est une torture insupportable, dont il doit amorcer le mécanisme impeccable, de ses doigts encore gourds d’une torpeur jugée trop brève. Retrouver une société qu’il déteste, gagner son pain, sa croûte, mériter sa modeste présence dans la ville qu’il parasite. Se remplir le ventre, devenir présentable, et le voilà qui traverse la rue, marchant à grands pas vers le musée à proximité. Il n’arrive jamais en retard. Mais jamais en avance non plus. Il savoure les premières minutes de tranquillité, le bruit de ses chaussures au cuir bien luisant, dont les talons carrés coulent sur le linoléum fraîchement nettoyé. L’écho s’en répercute sur les murs, les objets exposés. À lui d’effacer les barrières, de ranger les linteaux, de préparer la scène pour les visiteurs encore occupés au guichet. Il salue distraitement ses nouveaux collègues, le regard hasardeux, perdu dans un fatras de réflexions sans queue ni tête. Il n’a d’yeux que pour l’étalage de savoir, les panneaux explicatifs, et les petites affichettes mises à la hauteur des gamins. C’est toujours comme un curieux moment de spleen qui l’étreint, quand les couloirs sont encore vides, et qu’il se retrouve seul au milieu de ce tombeau de connaissances, ce cimetière d’animaux, ce répertoire froid et méticuleux des espèces, des étoiles et des noms en latin, ou dans d’autres langues qu’il ne connaît pas. Il sourit, lorsque certains paragraphes sont traduits en français. Il frissonne, quand il passe devant les bêtes qu’il côtoie en pleine nature, réduites à l’état de mannequins sans vie. Il n’ose toucher leur fourrure ; sacrilège. Il se demande s’il sera un jour présenté de cette manière. Si on lui ouvrira le crâne à lui aussi, triturant le cervelet, tirant sur un nerf au hasard, sciant la matière grise, observant le champ de bataille jonché de cratères fumants de ses neurones. Il se perd en de longues contemplations devant les squelettes de l’espèce humaine. Il a beau les fréquenter au quotidien désormais, il ne s’habitue pas aux formes de mâchoires encore primates, aux incisives redoutables – presqu’autant que les siennes –, à ces jambes arquées et aux bassins si larges. Il tente de retenir les noms. De les associer aux ossements correspondants. Ce n’est pas facile. Sa mémoire est parfois poreuse, et certaines syllabes lui échappent.

    Découvre que sur Terre, la vie est une maladie sexuellement virale
    Lentement, le musée se remplit. Les murmures deviennent conversations (bruyantes). Les Américains ne savent pas visiter une galerie dans le calme. Il garde ses lèvres pincées, patrouille en silence dans le coin des pièces, et vérifie à ce que les collections demeurent intactes, intouchables. Il n’aime pas quand les enfants le regardent. Il a l’impression qu’on sonde son âme avec une acuité dérangeante. Comme si les gosses savaient, tout ce qu’il avait fait. Lorsqu’il se perd dans leurs prunelles si bleues, si noires, si claires, il sent quelque chose chanceler à l’intérieur. Peut-être se rappelle-t-il de ses gosses à lui. Peut-être n’a-t-il toujours pas digéré cette grande absence. Et le souvenir du parjure. Il lui arrive de s’enfuir, quand un petit d’homme l’observe de cette façon. Toutefois, il existe quelques élus, quelques précieuses. Ceux en lesquels il distingue le pur, le bon. Le joyau qui n’a pas encore été touché ni sali par les mains poisseuses de leurs parents, ou de leurs proches. À ces enfants-là, il peut accepter de chuchoter quelques mots. De répondre à une question. De lui faire partager un secret, une anecdote, sous l’œil attendri d’une mère, amusé d’un père. Ces instants de grâce le laissent vide, lorsque l’enfant repart. Ils ont toujours un geste, toujours un regard pour lui. Ces enfants lui ressemblent. Ils comprennent l’importance d’un au revoir, la brutalité d’une séparation.
    Quand vient l’après-midi, et que l’affluence est à son comble, il retrouve ses collègues campés à la cafétéria, les soulageant de quelques plateaux, d’une poignée de commandes. Il n’a rien perdu de son habileté en la matière, de la souplesse de ses hanches étroites, esquivant avec une aisance déconcertante silhouettes, tables et dossiers de chaises. Les journées sont si longues, et pourtant passent si vite. Quand viennent le soir et la liberté retrouvée, il ne tarde jamais. Il fuit les parages et se réfugie généralement dans sa grotte, peu attiré par les plaisirs nocturnes proposés par Shreveport. Encore trop étranger, trop apeuré par la chaleur étouffante de Louisiane, le climatiseur de son appartement est une trêve bienvenue. S’il doit ressortir, acheter de quoi se sustenter, c’est bien après que les honnêtes gens ont regagné leurs pénates. Il se fournit dans le même boui-boui fourre-tout du quartier, du côté de Mansfield. Là où les noirs du coin viennent gratter les cartes supposées les rendre riches, où les plus jeunes font leurs armes en matière de séduction, où les proprios font office de tauliers pour toute l’avenue, et par-delà. Lui se glisse comme une ombre parmi les bras costauds, grassouillets ou malingres, attrapant quelques paquets de chips, une ou deux bouteilles d’eau voire de thé froid, la mozzarella immonde, ou le faux pain vendus en rayons. Balancer le tout sur le comptoir, comme s’il ne portait pas la mention « Étranger » gravé sur le front, comme s’il n’était pas dévisagé par une bonne dizaine de bonshommes intrigués à la peau sombre, à défaut de se montrer hostiles. Puis rentrer, humer l’air du soir ; s’il est inspirant, prévoir d’y goûter plus attentivement, une fois le repas englouti. Se sentir d’une humeur à partager quelques instants fugaces en compagnie des humains, ou s’abriter de la pluie devant un film, un bout de série ou un livre. Quoique ce soit pouvant occuper la bestiole en suspens dans son crâne, comme on balance un bout de charogne à un parasite pour le distraire.

    Lire français. Lire l’Histoire, tout du long de laquelle il est passé (à côté). Lire quelques auteurs dont il a côtoyé l’époque. Peut-être a-t-il croisé Céline sur un bout de trottoir parisien. Peut-être est-il passé devant le café préféré de Camus. Peut-être a-t-il combattu face à l’Allemand dont les idées ont changé la face du monde. Certains auteurs restent fichés dans sa tête, dont il a lu et relu les textes sans être certain de bien les comprendre. Charmé par le rythme des mots aussi bien que par la diction d’un acteur, d’où qu’il vienne. S’endormir, bercé par les voix et les sons, lorsque la lune ne l’arrache pas à ce confort qu’il estime lui-même bas du front. Plaisirs et occupations simples. Intérêt pour tout. Mépris pour rien. Curiosité perpétuelle.
    Rares, rares les nuits passées entre les bras d'une Elle.
    J'ai l'amour maso. Chérie, on baisera comme des oiseaux, on va tout foutre en l'air.

  • Caractéristiques de race
    En se frottant la panse
    Sur la panse des femmes
    Et ils tournent et ils dansent
    Comme des soleils crachés
    Dans le son déchiré
    D'un accordéon rance
    Ils se tordent le cou
    Pour mieux s'entendre rire
    Jusqu'à ce que tout à coup
    L'accordéon expire


    L’été a toujours été propice aux fêtes, dans le Louron. Le mois de juillet y est célébré sans fin pour d’éternelles nuits de rires, de chants et d’alcool. Les bals forcément populaires, aménagés sur la place du village, près des arcades sous lesquelles s’abritent les frêles commerces d’alors rassemblent tous les habitants de la bourgade, pour quelques soirs de paix. Quand les lampions colorés se consument, dessinant en un cordon informel le cœur des festivités ; les tables immenses, recouvertes de nappes blanchies ou aux carreaux rudimentaires cousues et recousues des mains des vieillardes au coin de l’âtre en hiver ploient sous les plateaux qui y sont disposés. Les mets sont à profusion : viandes rôties, grillées, fromages en abondance, fruits et pain en excès. Quand les voix se répercutent sur l’onde calme du lac à proximité, quand les chiens gueulent presqu’autant que les hommes, et qu'on n’en finit pas de danser jusqu’au petit matin ; quand même les plus coriaces et les plus infatigables se mettent à faiblir. Quand les jeunes couples se font et se défont, que la mort semble loin, que les langues se libèrent, que les moins timides chantent et que les plus braves se défient, plus ou moins dangereusement au fil de la nuit qui s’avance. Quand on n’en finit plus de chiquer le tabac, de tirer sur sa pipe ou de rouler le papier à cigarettes confectionné par les usines Job de la région.
    Pour oublier qu’il faudra, dès le lendemain, traire les bêtes, reprendre sa bêche ou retaper un bout de grange. Pour oublier la Guerre dont le mauvais souvenir tente de s’éloigner, vaille que vaille.
    C’est dans ce cadre simple et rassurant que les choses ont dégénéré. Quand quelques inconnus à la vallée se sont invités au festin. Un soir. Puis un second. Le troisième a été celui de trop, lorsque le « meneur » du groupe s’est mis en tête de courtiser une belle-sœur de l’un des fils Montignac. Le sang échauffé par la hargne ramenée du Nord et par la méfiance naturelle devenue la sienne avec les années, pour quiconque provient de l’autre côté de leurs montagnes, il s’est posté auprès de son frère pour défendre l'une des leurs. A donné le premier coup. La cohue et les échauffourées qui ont suivi n’ont pas fait oublier à l’agresseur agressé le visage de l’Occitan, scellant le glas d’une vengeance dont le chant résonne encore.

    Hideuse, immonde surprise que de découvrir les conséquences de la morsure. Lorsque le dernier fils des Montignac a compris quelle légende de leurs contrées s’était abattue à son tour sur lui, la torture psychique a été à la hauteur de la douleur physique, abominable. Son souvenir lui est demeuré parfaitement intact, malgré l’inexactitude récurrente de sa mémoire. Il se rappelle parfaitement le sentiment de gêne, d’abord imputé à un début d’infection possible. Sans faire le lien avec la pleine lune, sans pouvoir s’attendre à la déchirure qui a tordu son corps, au point de craindre de rouvrir ses vieilles cicatrices. L’épiderme brutalisé par la fourrure n’aspirant qu’à sortir, la sensation de se faire casser les doigts, les uns après les autres. Ses propres cris, l’ayant épouvanté lui-même. De cette métamorphose, il a douté pouvoir en survivre, au fur et à mesure que le supplice s’est éternisé. Rien n’a été pire, pourtant, que de devoir fuir ses proches croyant qu’un loup s’était abrité dans la grange, pour une raison curieuse. Évitant de peu un coup de fourche dangereux, la première nuit d’errance dans les monts alentours lui reste encore difficile à appréhender, même dans la caverne de ses pensées. Il n’évoque pour ainsi dire jamais cette scène cauchemardesque, moins par honte que par la peur de blasphémer, s’il devait avoir à poser des mots sur le maléfice à l’œuvre.
    Depuis, il s’est familiarisé avec ce monstre, devenu Bête, puis presque compagnon, qui réside en lui et lui dispute une part importante de sa vie. Ne pouvant compter que sur lui-même, il s’est accroché à l’existence et à l’envie de dompter cette nature étrange, cet autre emprisonné. À défaut de pouvoir mater celle qu'un bout d'obus a glissé dans sa tête (la bestiole), l’animal, lui, sait se tenir. Traumatisé par ses premières années de thérianthrope, il s’est évertué à gagner en maîtrise aussi rapidement que la terreur et le dégoût le lui permettaient. Il aura fallu de nombreuses décennies pour que le garou contrôle ses transformations et tisse une réelle harmonie avec cette forme à la fois étrangère et si proche, mais le résultat est désormais probant.  
    Il ne s’est jamais senti l’âme d’un Alpha, qu’il soit humain ou sous forme animale. Ses rares tentatives pour intégrer une meute l’ont conforté à la position de Bêta-né, pour finalement s’apercevoir de son incapacité à trouver une place capable de faire sens. Il a pris goût à sa vie de loup solitaire, se dégageant de toute hiérarchie encombrante, de tout ordre stupide ou preuve de soumission humiliante. Les formes glabro et hispo ne lui ont par ailleurs demandé que peu de difficultés, contrairement à la ferus, qu’il aime à favoriser lors de ses transformations. Plus soucieux de se faire discret que d’impressionner un potentiel ennemi lorsqu’aucune menace ne rôde, elle est devenue sa forme de prédilection.

    Ma raison vacille et tangue
    Elle est prête à chavirer
    Sous les coups de boomerangs
    De flashbacks enchaînés
    Et si un jour je me flingue
    C'est à toi que je le devrais.


  • AFFILIATION ET OPINIONS
    Dis quand viendra le jour où nous retrouverons flamme ?
    Ici tout est fini, Paris n'est plus Paris
    Chez les gauchistes, dans la droiture, chez les anars de mon pays
    Y’a que des télés qui s'allument
    Et des filles qui disent oui


    L’impact ? L’impact est permanent. Depuis que son exode l’a porté loin des monts et des campagnes pour rejoindre les grouillots et les ramassis des villes, il a pris la mesure de sa haine de la politique. Il n’est que du gibier de République, de la chair à canon sacrifiée avec de soi-disant honneurs qui ne lui ont jamais rendu tout ce que le grand siècle lui a ôté. De Présidents en ministres, de Constitutions en dictatures, il veille à ne partager ses opinions qu’au creux des bonnes oreilles. Haineux, envers tous les prédicateurs, les orateurs, les discours populistes ou les périodes de rigueur, il ne respecte que du bout des lèvres l’ordre social fustigé par les Rouges obsédés par leur lutte des classes. Il se place d’office du côté des perdants, bien que prêt à cracher au visage des élus nés dans l’ouate et la nacre, nourris jusqu’à l’excès de nectar et d’ambroisie. Il contemple difficilement la passivité d’une population qu’il se réjouit d’avoir fui pendant une grande partie de sa vie, ne supportant plus de voir et d’entendre une naïveté quasi-similaire à celle de sa famille avant même que la Guerre ne débarque et ne les fasse voler en éclats ; pions balayés par les tours, les reines et les fous, glissant et dérapant au risque de tomber de l’échiquier. Cette époque soi-disant éclairée n’écarte qu’à peine les brumes faites de secrets, de complots et de machinations auxquels la masse n’entend rien : aveugle, sourde et muette, en-dehors de quelques révolutions manquées.
    De fait, il continue de disserter avec lui-même sur les bienfaits d’une Révélation qui, finalement, semble faciliter la vie à l’Homme en lui, fatigué de vivre dans le secret. La Bête, elle, se réjouit bien moins de cette enclume qui plane au-dessus de sa sale gueule, les babines encore rougies de tous les meurtres à expier. Fini l’opacité du mystère et la place au rêve ; l’époque de transparence n’est qu’un voile de plus, une illusion jetée en pâture aux bouches trop avides d’en sucer la moelle. Il ne tombera pas dans ce piège : car trop souvent la dite moelle s’est changée en poison une fois avalée. Son absence de réaction n’a pour égale que la vague forme de panique qui l’étreint depuis que les vampires, puis les autres créatures surnaturelles sont sorties de l’ombre dans les miasmes de laquelle il s’est longtemps planqué (quand la bestiole grattait trop fort). La déferlante d’images, de vidéos, d’interviews et de documentaires évoquant cette Révélation redoutée l’a envahi, a tout submergé. Il n’est pas sûr de comprendre toutes les répercussions qu’engendrera encore ce phénomène déjà ancré depuis quelques années.
    Il se sait appartenir au surnaturel depuis trop longtemps maintenant pour parvenir à se tenir suffisamment à distance. Depuis près d’une décennie, les villes et leurs murmures l’attirent comme la vermine qu’il représente. Las de choisir encore et toujours cet isolement, ce refuge devenu tombeau au fond duquel il refuse de se coucher à nouveau, il a décidé de poser le pied dans la capitale des freaks, foire aux monstres dans laquelle il peut noyer sa folie parmi les autres, exaltées par le vent d’excitation ; il agite les esprits les plus retors, mais disperse odeurs et traces pour qui s’aviserait encore de traquer sa carcasse. Il ne souffre d’aucun a priori excessif envers les multiples races qui peuplent Shreveport. Les arcanistes lui inspirent un respect né de ses rencontres chamaniques. Les vampires l’amusent, englués dans une mythologie tantôt grotesque, tantôt profondément érotique, à l’image de celle qui enlace sa propre espèce. Il les sait capables de tout, et ne les craint pas plus que nécessaire. Prudent, mais guère fuyard à leur approche, ses rares rencontres avec les membres de leur cercle lui ont appris à distinguer les mauvais des franchement irrécupérables, à reconnaître les signes d’une Frénésie intense et comment en apaiser la Soif sans trop de casse. Il admire leur férocité, leur besoin de sang et leur envie l’excuse parfaite de leur constitution : nourriture nécessaire, martyrs tout trouvés. Dans les pénombres forestières ou au fond des ruelles glauques, leurs attaques vipérines et la puissance de leur frappe. Quant aux siens, il a gardé pour habitude de fuir la plupart des meutes, malhabile dans ses interactions avec d’autres loups (intrus). Les « anti », comme il les nomme, lui inspirent une certaine forme d’affection, une invitation au jeu. Qu’ils soient d’authentiques représentants de la justice des hommes, les instances de la surveillance surnaturelle ou quelques enragés réunis en groupuscules pour collectionner les trophées à son image, il peut en reconnaître la valeur, mais n’aime rien de moins que cette course-poursuite infinie. Quelques visages, comme autant de Némésis. D’autres viendront encore.  

    Dans les poulaillers d'acajou
    Les belles basses-cours à bijoux
    On entend la conversation
    D’la volaille qui fait l'opinion
    Qui disent
    On peut pas être gentils tout le temps
    On peut pas aimer tous les gens
    Y'a une sélection, c'est normal
    On lit pas tous le même journal


    Shreveport. Shreveport, ville bizzaroïde, ville construite au bord de marais dont l’odeur boueuse lui saute à la truffe et aux narines, senteurs portées par les vents chauds et humides, étouffants. Shreveport, ville désespérément plate, à peine jalonnée d’une ou deux collines qui n’ont pour lui de relief que le nom. Pour autant, la magie américaine fonctionne toujours. C’est plus fort que lui ; le rêve n’est jamais mort, il le vit depuis plus d’un demi-siècle, et ses paillettes, ses fards et ses promesses se renouvellent sans cesse et ne se ressemblent jamais. Alors il a adopté cet endroit comme un autre, séduit par la cuisine typique de Louisiane, à défaut d’apprécier la bouffe à gerber vendue dans les supérettes. Acclimaté, reclus dans un quartier correct, mais jamais loin des murs tagués, de la vile populace qu’il surplombe dans les étages. Un entre-deux satisfaisant, un potentiel suffisamment intéressant pour l’inciter à y poser ses valises au moins pour quelques mois. Il ne s’y voit pas y demeurer des années entières, et pourtant s’il doit intégrer la meute, il s’agira de s’adapter à cet environnement mystique du mieux qu’il le peut. Voyageur protéiforme, heureux de la place professionnelle qu’il s’est dégoté, il part d’un bon pied pour y parvenir.
    Il y écoute les gens vivre, surveille les actions d’une milice qui lui inspire trop de dégoût pour qu’il la tolère sans souci (la Milice, il en a déjà connu une autre). Profil bas depuis son arrivée, et le museau tout autant, les papiers toujours sur lui. Les presque vrais cette fois, et pas ceux dégotés depuis la fin des années 70. Peur des contrôles. Peur de buter de l’extrémiste, de saigner du bourreau, de faire hurler des cagoules noires.

    Je sais qu'ils me regardent en haut du haut des satellites
    Dans mes rêves d'Amérique moi je tente de fuir
    Le lendemain qui m'attend ? Le couteau,
    Le couteau dans le dos
    Je sais bien au fond de moi-même qu'ils veulent me faire la peau
    Trois jours dans le métro moi je suis le troupeau
    Direction l'abattoir
    À quatre pattes ou sur le dos
    Ils me mettront comme ils ont mis mes parents et les tiens
    Pour qu'un putain d'actionnaire nage avec les dauphins.


  • Singularités
    BONUS Sous l'acide des pluies, passer entre les gouttes ; alors la nuit je traîne comme un loup dans la plaine.
    C’est un errant, un marcheur et voyant, dont les semelles ont parcouru monts et vallées du sud. Ces paysages l’ont définitivement consacré comme un homme des pays occitans, du Languedoc ainsi que du Roussillon. Il a fait siennes les contrées verdoyantes où le soleil frappe fort, où les serpents sont vifs, où l’humeur de ses habitants fluctue en fonction du temps, de la nature généreuse ou cruelle. Les Pyrénées lui sont plus chères que n’importe quel endroit en ce monde, et se tenir séparé d’elles représente encore aujourd’hui une souffrance considérable. Terrain de vie, terrain de chasse, terres de rêve tout comme d’exil, il a longtemps cru qu’il y mourrait, avant de parvenir à s’en détacher. Ou, du moins, à se voir lentement grignoté par le courage et la volonté de découvrir l'ailleurs. Du lac d’Oô à Luchon qui l’a vu naître, des frontières espagnoles en passant par le fief d’Andorre, la région n’a plus guère de secrets pour le loup qui en a parcouru les confins. Cette parfaite connaissance du terrain lui a été utile à plusieurs reprises, et notamment à l’orée de la Seconde Guerre mondiale durant la Requirada, facilitant le passage de quelques clandestins fuyant la dictature franquiste. Un souvenir qui le frappe toujours, lorsqu’il se remémore cette période troublée.

    Ils oublient qu'à l'abri des bombes, les Français criaient "Vive Pétain" ; Qu'ils étaient bien planqués à Londres, qu’y'avait pas beaucoup de Jean Moulin.
    La Seconde Guerre mondiale l’a vu forcé de céder au grand Exode parisien. L’arrivée annoncée des Allemands l’a poussé à fuir, autant par honte que par crainte. Sous forme de loup ou sous forme humaine, il a cavalé sur les routes bombardées par la mort venue du ciel, et pour ne pas voir la marche des Boches sur les Champs-Elysées qu’il avait appris à aimer. C’est cette hargne, ce désir de mater la revanche teutonne qui l’a poussé à accomplir quelques actions au nom d’une Résistance timide dans le Sud de la France. Une fois le Midi conquis à son tour après la parenthèse d’une zone libre illusoire, il s’est illustré dans quelques faits modestes, soutenant les réseaux toulousains ayant investi les souterrains de la ville. Les galeries ensablées du Capitole l’y ont vu séjourner quelques nuits, et il n’a jamais refusé de se consacrer à quelques missions (tracts, livraisons, et protection de clandestins pour les faire fuir par le Sud). Les deux conflits mondiaux l’ont imprégné d’une haine féroce pour l’accent germanique et tout ce qui ressemble de près ou de loin à un Saxon, Chleu et autre Fritz. Il a conservé de cette époque quelques clichés jaunis aux abords du maquis, et une poignée de vieux objets qu’il emporte partout avec lui.  

    Un beau jour sur un rafiot craquant de la coque au pont, Pour partir je travaillerai dans la soute à charbon.
    C’est presque par accident qu’il s’en est allé vers les États-Unis. Horrifié par les nouvelles horreurs vécues après la Libération, sans plus reconnaître son propre pays, il a préféré fuir les murmures parlant de l’Holocauste, les résistants de la dernière heure, les collabos de la première heure, les massacres et les cités détruites de l’Europe. C’est presque sans regrets qu’il s’est embarqué vers New York, une fois ses frontières rouvertes. Échouant sur ce continent propice aux aspirations d’une grandeur à laquelle il ne prétendait pas, il s’est longtemps perdu dans les forêts immenses du Maryland, et a cherché pendant vingt ans à ne pas glisser totalement dans un état de démence rendu d’autant plus pénible par ce déracinement. Malgré la barrière de la langue, il a fini par développer un attachement sincère envers l’Amérique et son état d’esprit radicalement différent de celui de son pays natal. Il ne se lasse jamais de la multiplicité de ses décors, de la richesse de sa faune et des propres mythes qui circulent le long de cette côte Est préférée aux étendues de l’Ouest.

    Quand la nuit s'étend, elle se laisse tomber au hasard. Elle enveloppe et elle sape les carcasses atroces.
    Il a grandi bercé par les contes des vieilles de son village, par ces anciennes superstitions paysannes qui ne meurent jamais vraiment. Abreuvé par le bestiaire fantastique décrit par les catalans, de la créature la plus grotesque aux animaux domestiques auréolés d’histoires, de légendes et de récits indiquant de la présence de forces mauvaises dans les bourgs et les vallées. Avant même que la malédiction ne l’enlace, il croyait déjà aux histoires d’hommes-loups, aux créatures étranges qui rôdent toujours à la tombée de la nuit, contre le flanc des montagnes. Trop souvent, des cris étranges, hurlements de mort et apparitions surnaturelles ont été entendus ou perçus par ses sens ouverts à tous les mystères de l’époque ; quand la science ne pouvait encore écraser de son autorité inquiétante les fantasmes de populations encore peu éduquées. Il croyait et croit toujours au Diable et à ses suppôts, aux démons capables de revêtir mille et une formes, séduisantes ou barbares. Il croyait alors aux sorcières et à leurs Sabbats, redoutant le moment où l’obscurité recouvrirait tout, aidée en cela par la rivière rampant le long des galets, noyant tous les bruits les plus discrets. Ne pas sortir la nuit, jamais. Verrouiller toutes les issues, et ne gagner la grange que si une bête se plaint, vêle, sur le point de mettre bas. Tenter d’oublier sous la chaleur des draps et entre les bras de l’épouse à quel point l’homme est vulnérable, à quel point le monde est devenu fou. Si sa nature l’a quelque peu guéri de ces craintes presque enfantines, il lui arrive encore de redouter la fin du jour ; peur ancrée au corps, plus puissante que sa volonté.

    C'est pas si beau l'amour, quand c'est à toi qu'je pense. C'est pas beau, vivantes ou mortes, les amours font mal aux dents.
    Une femme l’a obsédé pendant des mois, des années. Une femme qui n’avait rien d’humain, et qu’il a placé d'office sur un piédestal divin, qu’il regrette aujourd’hui. Il en rêve encore, de cette chevelure si lisse, si lourde, cette masse d’ébène brillante et soyeuse, sauf quand la poussière, le sang et les miasmes l’en salissaient, au retour de ses chasses. Ces prunelles dessinées en amande, comme à l’encre de chine, le tracé rond d’une pupille parfaite, le puits sans fond de son regard d’éternelle. La grâce de ses mouvements et la finesse de ses mains, la teinte si précise de son épiderme qu’il n’avait le droit de toucher que lorsque la Dame l’en avait autorisé. Mei Long, poupée chinoise de sang royal, Caïnite cruelle, régnant sans partage sur le cœur d’un paysan des Pyrénées, loup prêt à devenir clébard, si elle le lui avait ordonné. Il s’est soumis à ses ordres muets, à sa fougue uniquement prêtée pour consacrer les Frénésies dont elle était victime. Il ne lui a jamais dit non. Pendant plusieurs années, ils ont vécu cette passion troublante, cette rencontre improbable. Deux monstres, deux aliénés, réfugiés au fond des bois, à l’ouest de New York. Il garde en lui les images brutales de leur relation morte-née, condamnée par avance à périr entre leurs phalanges d’écorchés. C’est lui qui est parti, lui qui a tourné le dos, le jour où il a compris qu’il mourrait de chagrin auprès de cette Gorgone qu’il n’arrivait même pas à haïr. Une page d’autant plus difficile à tourner qu’elle a sonné le glas d’une époque bien plus tourmentée. Le début de l’escalade. S’il ne peut faire autrement que de songer encore à elle, l’imaginer morte lui est bien plus aisé que de se demander encore et encore où ses pas l’ont désormais menée.

    Va pas croire que j'fais semblant d'être fou, parce qu'en vrai, c'est encore pire.
    Menteur pathologique, il ne se souvient plus du nombre de visages croisés au fil du temps. Tant d’hommes et de femmes, désormais enterrés, à l’autre bout du monde, métamorphosés, aux rêves nécrosés ou devenus concrets. Si, du temps de son humanité, il s’est largement préservé des attraits du mensonge, le loup en lui l’a obligé à devenir un sophiste redoutable, maniant l’art de toutes les mystifications et inventions du langage. Toujours glisser une pointe de vérité entre deux couches de boniments. Pour survivre, pour se protéger, par jeu aussi, il ne se révèle jamais dans son entièreté, et a plus d’une fois joué de la crédulité des plus faibles, des plus candides. C’est avec une certaine fierté matinée de vice qu’il se prétend Bête du Gévaudan en personne ou, selon la méfiance de son interlocuteur, l’un de ses descendants. Sans personne pour infirmer ses dires, le doute demeure, et il s’en drape avec une habileté renforcée par les années. Cependant, et l’âge avançant (le siècle franchi), son esprit lui joue parfois des tours et va même jusqu'à le pousser à croire à ses propres bobards.

    Aujourd'hui sera le dernier jour de mon existence. La dernière fois que je ferme les yeux, mon dernier silence.
    Tant de nuits gâchées et hantées par la Guerre et les tranchées. Il s’y est vu mourir à de nombreuses reprises, et s’étonne toujours d’avoir survécu à la catastrophe. S’il prétend s’être parfaitement remis des traumatismes dus à son expérience de soldat, sa psyché parle encore, bavarde lorsqu’il s’agit d’évoquer en rêve les sensations encore collées à sa mémoire. La glaise froide qui s’infiltre dans les chausses, malgré les couches de papier journal. La peau blanchie, toujours humide, prompte à s’infecter. La pluie permanente, qui les nargue et les englue toujours plus dans cette boue immonde ; véritable nid pour toutes les vermines de ce monde : puces, poux, rats, dans une sarabande sans repos. Les démangeaisons, la faim et l’estomac dans les talons, les gamelles qu’on racle pour en récupérer jusqu’à la dernière goutte de soupe vaguement tiède. La peur des gaz jaunes ou invisibles, des obus aux sifflements pythiques, de la mitraille des avions. Le no man’s land brumeux, les barbelés coupant, le froid qui mord encore, dormir sous terre comme les morts. Les cicatrices qui courent, sur le flanc, dans le dos, sur une cuisse. Le souvenir d’éclats fichés profondément dans la chair. Il s’estime heureux, sa gueule est restée intacte, et pourtant les lézardes dessinées sur sa chair lui sont honteuses par leur disgrâce. Il préfère les dissimuler sous des couches de vêtements, et n’a jamais souhaité en faire un glorieux argument. Ses cauchemars sont violents et leurs couleurs semblent tout droit sorties du pinceau d’Otto Dix. Il a hérité du combat un dégoût profond pour la promiscuité, un mépris tenace pour l’armée et ses planqués ainsi que pour l’autorité.

    Ils me mettront au fond du trou et une balle dans la tête ; Mais putain ça sera pas pire que mon putain de quotidien.
    Qu’ils l’attrapent, s’ils le trouvent. Qu’ils l’arrêtent, s’ils le peuvent. À force de semer les cadavres, de faire disparaître le touriste, à force de se montrer imprudents. On ne tue pas impunément, aux États-Unis. La seconde moitié du siècle a apporté avec elle une attention décuplée pour les criminels dans son genre. Terminé, l’oubli. La traque aux détraqués est devenue l’obsession suprême de la ménagère devant son écran, du gamin apeuré en rentrant de l’école, du bon père de famille cherchant à protéger les siens. Ce qui devait arriver arriva. Le Pasua aux trousses, les flicaillons et les grands inspecteurs, les menottes qui cliquètent et les barreaux qu’on écarte. La prison, il l’a connue. Pas des lustres, pas des plombes, mais quelque temps tout de même, au cours des années soixante-dix. Suffisamment pour décupler en lui ce désir de liberté. Rendu libre par un coup du « hasard », il a su saisir cette opportunité et s’est juré de ne jamais retomber dans les pattes des commissaires de New-York. Le pied-de-nez qu’il adresse aux autorités, il ne le regrette pour ainsi dire jamais. Il ne vit parfois que pour ces moments d’exaltation et de liberté, cette ivresse qu’aucun alcool n’a jamais su lui apporter. Il se dit parfois que la course ne sera pas éternelle. Et tant que ses jambes le portent, il s’évadera encore, oubliant le mandat qui porte encore son nom.

    Paris ma belle beauté, tes prétendants se bousculent dans le brouillard épais de tes fines particules. Y’a plus de titi, mais des minets. Paris sous cloche, ça me gavroche. Il est fini, l’Paris d'Audiard.
    Paris n’est plus sa ville. L’a-t-elle jamais été ? Il ne la défend que lorsqu’on l’attaque, rattrapant ses manquements en préférant vanter son aura, la cruauté de ses ruelles froides, au blanc sali, pompeuses. Paris, à elle seule, cristallise son désamour pour la France, cette déception éprouvée à l’égard de son propre peuple. Sorti de son pot, plante belliqueuse dont les racines arrachées de son terreau natal n’y retrouveront plus l’harmonie ni de pousse élégante. S’il a pris ses distances, c’est peut-être pour protéger ses propres contrées (y faire couler le sang serait un sacrilège pour ces monts qu’il ne tient pas à profaner). Sa mémoire le hante, et pas un jour ne s’écoule sans qu’il ne songe à elles, à ses Pyrénées aux sommets immaculés, à la maison de pierre peut-être détruite aujourd’hui. La savoir habitée par d’autres qu’un Montignac lui trouerait le cœur plus sûrement qu’une balle ou qu’une lame ne le ferait. Alors, toujours ces mêmes interrogations ; ressasser comme un Beckett, un Ionesco de carton. Les touristes français qu’il croise suscitent sa haine, son envie, le pire de sa jalousie qu’il laisse pourrir depuis des décennies. Il ne veut pas entendre parler de leur économie, de leur tourisme, de gastronomie ni de l’architecture qu’il ne reconnaîtrait pas. Ancré dans le temps d’avant, cette époque ne le révulserait jamais autant que si elle le voyait marcher dans ses anciennes traces, depuis lors effacées. Trop douloureux. Cette nation des arts, devenue insignifiante, empêtrée dans les débats qu’il ne valide pas. L’Empire effondré, une nouvelle génération pétrie d’une morale absurde a dressé un mur plus haut que n’importe quel barrière de glace. Et même au bout d’un siècle, il y aurait toujours cette peur stupide de se voir reconnu. Par un ancien, par un ancien un peu moins ancien que les anciens qu’il fréquentait. Les années quarante, dernières à avoir aperçu sa sale trogne dans la vallée, sont encore trop neuves à son goût pour qu’il s’aventure à revenir. À goûter l’air, craignant d’en respirer les éventuelles traces de pollution, d’assister au massacre de la montagne défigurée. Une part de lui préfère se réjouir d’imaginer son paradis perdu intact, seule bulle dans ce pays de France à rester épargnée par les constructions grises, par le béton ravageur et toxique.

    La France est un pays de flics, à tous les coins du rue y'en a cent. Pour faire régner l'ordre public, ils assassinent impunément.
    L’autorité a changé de visage. Enfant, elle prenait celui du père, vaguement celui de la mère, des frères aînés, du curé, des rares gendarmes visitant Loudenvielle, du maire du village, des vieillards sous les arcades. Lorsqu’on est venu le chercher, les gendarmes n’étaient pas ceux qu’ils connaissaient. Pourtant, leurs képis, leurs uniformes et leurs mines sombres étaient les mêmes, semblant parfaitement identiques. C’est là que le poids de la Nation et du devoir à lui rendre ont commencé à peser sur ses frêles épaules. Et avec eux, tous les gradés auxquels il fallait obéir, dans cette hiérarchie absurde à laquelle il ne comprenait fichtrement rien. Pour lui, l’autorité n’aurait jamais rien dû n’être que les règles naturelles de l’existence : travailler pour mériter son pain, pour que l’assiette soit pleine, que les bêtes ne manquent de rien, que les ours et les loups se tiennent à bonne distance. L’autorité aurait dû demeurer dans la volonté amorale de ces flèches à pic, les torrents aux courants revanchards, les températures dangereusement basses l’hiver, et presque insupportables l’été. Sa vie d’éleveur, bien réglée, comportait à elle seule suffisamment d’impératifs, de crédos immémoriaux, de traditions ancrées jusqu’à l’os. Les hommes sont venus tout salir. Même bien après la Guerre, la vue d’un uniforme, quel qu’il soit, n’a jamais servi qu’à agiter les remous de la haine dans ses entrailles encore nouées de cauchemars. Le passage d’un continent à un autre n’a en rien amélioré la chose, tant la flicaille américaine se fait zélée, prompte à traquer du criminel, du gibier de cour d’assise comme lui. Quant à son séjour en prison, il ne l’évoque que si on l’y oblige, vouant une rancune féroce aux traqueurs de surnaturel, de créatures jugées dangereuses, ne méritant pas mieux qu’une cage aux barreaux de métal en guise de demeure. À force de se voir poursuivi et traqué par les institutions qui ne valent pas mieux que les tueurs de déserteurs en 1917, moulé dans des réflexes remontant aux maquis de 1942, il s’est habitué à ne jamais dormir tranquille, à ne pas reproduire les erreurs l’ayant vu enfermé une fois. Il ne sort jamais sans ses papiers d’identité, sans un coup d’œil scrutateur aux plaques rutilantes sur la poitrine du moindre deputy que le mauvais hasard l'oblige à croiser, n'hésitant pas toujours à changer de trottoir. Des réflexes qui contribuent pour beaucoup à son mode de vie nocturne, préférant se montrer dans les rues de Shreveport le moins possible en plein jour.  

    Viens-là, putain d'princesse. Juste briller pour moi du seul éclat digne de prose, là. Le temps que j'ose te faire la promesse encore une fois : qu'un accordéon c'est de la musique, et quand il court, ça fait du pantalon. S'ils se marions, qu'on s'aime en tic, c'est des mots d'amour au violon.
    Meursault. C’est le pseudonyme qu’il a donné aux autorités américaines lors de son arrestation. Parmi les multiples panneaux, pancartes, prénoms immatériels nés du mensonge, les héros de ses romans préférés ne sont jamais restés très loin. La passion et l’amour qu’il voue à Camus n’a jamais tari au fil des époques. Comme si chaque ligne dépeignait ses pensées, le fonctionnement de sa caboche abîmée, les motivations rendant trop roides ses intentions, ses volontés et ses actes, incompréhensibles pour le reste du monde. Camus, lui, savait. Il est une poignée de ces grands auteurs de renoms dont il chérit les recueils et les œuvres, cherchant à affiner ses connaissances en matière de texte et de littérature. Lui qui savait à peine lire correctement dans sa vingtaine, écorche ses orbes obstinément, jusqu’au cœur des nuits les plus sombres, éprouvant les émotions d’un Sorel impitoyable, d’un Phoebus maladroit et égoïste. Amoureux de la prose de l’Homme-Siècle pleurant toujours sa fille perdue dans les campagnes givrées du matin, admiratif quant aux grands poètes dont il a mis du temps à entendre le style, à saisir les métaphores, toutes les images et les figures complexes dont il se croit incapable de reproduire les fumerolles gracieuses. Pourtant, le français chante sous sa plume, lorsqu’il s’essaie à écrire quelques bouts de méli-mélo. Quand les sèmes prennent toute la place, allant jusqu’à obscurcir son champ de vision, jusqu’à ce qu’il se décide à les consigner. Chaque fois, il relit ces pamphlets jugés trop brouillons, trop amateurs, voire ridicules. Toujours, ils terminent au fond d’une corbeille, brûlés par la flamme d’un briquet. Il ne compte plus les cendres nées du bout de ses doigts, trouvant peut-être son compte dans cette expression solitaire, que personne ne lira jamais. Maintes fois, l’envie de déclamer quelques vers appris par cœur à la poupée chinoise, l’a étreint au point de lui en faire mal. Cependant, la honte a pris le dessus, éternellement. Un regret qui l’effleure de temps à autre, en dépit de l’oubli qu’il s’est juré.

Who am I ?
Gautièr Montignac ≈ Le Sang et la Rumeur SBRSXVRY
Je suisUn vieil inventé (AGAIN OUI.)  :fab:   Blase Eo, Nero, Bagheera, Tueur de fun, Bambi, Ducon, c'est vous qui voyez.  :grin:  VisageHarry Lloyd. Sagesse :ah:  Découverte J'vais pas ENCORE réexpliquer, ça devient vieux.  :nobody:  PrésenceAlways jour et nuit. Avis :05:  Mot de la fin This is madness.  :otarie:


Le Temps qui reste

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ADMIN ۰ Mignon comme Tchoupi, aussi vnr que Moundir : le Loup d'la Vieille (la chair vivante, c'est gourmang-croquang)
Gautièr Montignac
Gautièr Montignac
ADMIN ۰ Mignon comme Tchoupi, aussi vnr que Moundir : le Loup d'la Vieille (la chair vivante, c'est gourmang-croquang)
◖ INACHEVÉ ◗

Gautièr Montignac ≈ Le Sang et la Rumeur WjqXz0V Gautièr Montignac ≈ Le Sang et la Rumeur 7dbuIBt Gautièr Montignac ≈ Le Sang et la Rumeur A4xF6gr

"C'est une histoire de dingue.
Une histoire bête à pleurer."

En un mot : Meursault d'Occident. Sorel d'Amérique.
Qui es-tu ? :
"J'irais bien voir la mer.
Écouter les gens se taire."

◖◗ Homme du pays occitan, dans le Sud de la France. Né au cœur des Pyrénées aux sommets blanchis, entre le soleil et la rocaille du mois de juillet 1898.
◖◗ Loup-garou Bêta condamné à fuir famille et village, jeté sur les voies forestières d'un exil, des frontières d'Espagne aux vallées de Lozère. Voyageur infatigable, jusqu'au Nord de la France et la côte est américaine.
◖◗ Relation d'amour et de haine pour cette France ingrate. Son sang a coulé pour des généraux dont le pied n'a jamais foulé le no man's land de la Grande Guerre. Membre d'un réseau clandestin dans les années 40.
◖◗ Rêveur misanthrope à la philosophie d'un autre temps. Passe sans mal de l'empathie au jugement, de la tolérance au dégoût. Aide lorsqu'il le peut. Tue quand il le doit. Bestiole dans le crâne qui commandite d'étranges désirs.
◖◗ Homme à tout faire : capable de nettoyer les chiottes, de garder un musée, de balayer la rue ou de tenir une caisse. Prédilection pour les postes de serveur, aidé par ses hanches étroites et ses bras solides. Poste d'observation privilégié pour tous les comportements humains et non-humains.
◖◗ Rebut. Incapable de s'adapter pleinement à une meute. Chaque tentative se solde par un échec plus ou moins pénible. Solitaire, se protège derrière la barrière de mensonges qui résistent encore aux outrages du temps. Prétend n'être rien d'autre que la Bête du Gévaudan. S'en convainc parfois, ou bien d'être un descendant.
◖◗ A subi les affres du sang et de la rumeur capable de frapper tous les bourgs et hameaux des campagnes profondes. Accusé de crimes qu'il n'a pas commis. N'a jamais eu l'occasion de racheter son honneur parmi les siens.
◖◗ Amant de Mei Long, poupée chinoise de sang royal. La rencontre entre deux écorchés de la vie, entre deux psychés abîmées, vouées à toutes les folies et aux errances mortifères dans les bois du Maryland.
◖◗ Poursuivi par des flics qui n'ont pas pour habitude de lâcher prise. Connu des autorités américaines depuis les années 70. En cavale permanente. Passé maître dans l'art des identités plastiques, artificielles. Espère trouver à Shreveport l'abri de la dernière chance, en incorporant les rangs de la meute. Tueur de flics et de femmes. Traqueur traqué de Medea Comucci.
◖◗ Mélancolique. Dans ses bons jours, capable de déceler la beauté dissimulée derrière tous les aspects de l'existence. Amoureux d'Histoire et de littérature, lecteur infatigable de Camus et de Céline.
◖◗ Dérangeant. Par ses regards perçants, par ses paroles sans filtre, par ses rires grinçants : inadapté, mais sympathique, si son interlocuteur s'y prête.

◖BÊTE DU GÉVAUDAN◗

Gautièr Montignac ≈ Le Sang et la Rumeur S6v5sWR Gautièr Montignac ≈ Le Sang et la Rumeur N1Hqv8C Gautièr Montignac ≈ Le Sang et la Rumeur TlIINL9

"L'a pas tellement changé la France.
Passent les jours et les semaines,
Y'a qu'le décor qui évolue.
La mentalité est la même.
Tous des tocards, tous des faux culs."

Facultés : ◖◗ Faiseur d'histoires. Capable d'inventer mythes et récits sans effort. Charmant ou effrayant tour à tour. Se réinvente sans cesse, personnage protéiforme.
◖◗ Passé maître dans l'art de dissimuler un corps et d'en ôter la vie. Tous les moyens sont bons.
◖◗ Sait comment survivre face au froid, à la pluie, à la grisaille et à la brume, aux mers, aux monts et aux coups bas. Aux morsures, aux traîtrises, aux caresses, aux promesses.
Thème : Le Fleuve ◖◗ Noir Désir
Gautièr Montignac ≈ Le Sang et la Rumeur L4AOxKs
◖MINDHUNTER◗

Gautièr Montignac ≈ Le Sang et la Rumeur M70Ex1d Gautièr Montignac ≈ Le Sang et la Rumeur IfwWWwA Gautièr Montignac ≈ Le Sang et la Rumeur QeVIwzX

"Je vais les rues je vais les lieux où on ne m'attend pas. Ceux que je croise au fond des yeux, non, ne me voient pas. Je parle à des gens comme moi qui n'ont l'air de rien. Des esclaves en muselière qui n'en pensent pas moins."

Gautièr Montignac ≈ Le Sang et la Rumeur WdHxnMJ
Pseudo : Nero
Célébrité : Harry Lloyd.
Double compte : Eoghan Underwood, Sanford R. De Castro, Aliénor Bellovaque & Ian C. Calloway
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Crédits : Elrem95 (ava') ; Wiise (Signa')
Mar 5 Nov - 2:53 (#)

Voyage au bout de la Nuit
Can you remember who you were, before the world told you who you should be ?




Le Temps qui reste

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Gautièr Montignac
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Une histoire bête à pleurer."

En un mot : Meursault d'Occident. Sorel d'Amérique.
Qui es-tu ? :
"J'irais bien voir la mer.
Écouter les gens se taire."

◖◗ Homme du pays occitan, dans le Sud de la France. Né au cœur des Pyrénées aux sommets blanchis, entre le soleil et la rocaille du mois de juillet 1898.
◖◗ Loup-garou Bêta condamné à fuir famille et village, jeté sur les voies forestières d'un exil, des frontières d'Espagne aux vallées de Lozère. Voyageur infatigable, jusqu'au Nord de la France et la côte est américaine.
◖◗ Relation d'amour et de haine pour cette France ingrate. Son sang a coulé pour des généraux dont le pied n'a jamais foulé le no man's land de la Grande Guerre. Membre d'un réseau clandestin dans les années 40.
◖◗ Rêveur misanthrope à la philosophie d'un autre temps. Passe sans mal de l'empathie au jugement, de la tolérance au dégoût. Aide lorsqu'il le peut. Tue quand il le doit. Bestiole dans le crâne qui commandite d'étranges désirs.
◖◗ Homme à tout faire : capable de nettoyer les chiottes, de garder un musée, de balayer la rue ou de tenir une caisse. Prédilection pour les postes de serveur, aidé par ses hanches étroites et ses bras solides. Poste d'observation privilégié pour tous les comportements humains et non-humains.
◖◗ Rebut. Incapable de s'adapter pleinement à une meute. Chaque tentative se solde par un échec plus ou moins pénible. Solitaire, se protège derrière la barrière de mensonges qui résistent encore aux outrages du temps. Prétend n'être rien d'autre que la Bête du Gévaudan. S'en convainc parfois, ou bien d'être un descendant.
◖◗ A subi les affres du sang et de la rumeur capable de frapper tous les bourgs et hameaux des campagnes profondes. Accusé de crimes qu'il n'a pas commis. N'a jamais eu l'occasion de racheter son honneur parmi les siens.
◖◗ Amant de Mei Long, poupée chinoise de sang royal. La rencontre entre deux écorchés de la vie, entre deux psychés abîmées, vouées à toutes les folies et aux errances mortifères dans les bois du Maryland.
◖◗ Poursuivi par des flics qui n'ont pas pour habitude de lâcher prise. Connu des autorités américaines depuis les années 70. En cavale permanente. Passé maître dans l'art des identités plastiques, artificielles. Espère trouver à Shreveport l'abri de la dernière chance, en incorporant les rangs de la meute. Tueur de flics et de femmes. Traqueur traqué de Medea Comucci.
◖◗ Mélancolique. Dans ses bons jours, capable de déceler la beauté dissimulée derrière tous les aspects de l'existence. Amoureux d'Histoire et de littérature, lecteur infatigable de Camus et de Céline.
◖◗ Dérangeant. Par ses regards perçants, par ses paroles sans filtre, par ses rires grinçants : inadapté, mais sympathique, si son interlocuteur s'y prête.

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"L'a pas tellement changé la France.
Passent les jours et les semaines,
Y'a qu'le décor qui évolue.
La mentalité est la même.
Tous des tocards, tous des faux culs."

Facultés : ◖◗ Faiseur d'histoires. Capable d'inventer mythes et récits sans effort. Charmant ou effrayant tour à tour. Se réinvente sans cesse, personnage protéiforme.
◖◗ Passé maître dans l'art de dissimuler un corps et d'en ôter la vie. Tous les moyens sont bons.
◖◗ Sait comment survivre face au froid, à la pluie, à la grisaille et à la brume, aux mers, aux monts et aux coups bas. Aux morsures, aux traîtrises, aux caresses, aux promesses.
Thème : Le Fleuve ◖◗ Noir Désir
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"Je vais les rues je vais les lieux où on ne m'attend pas. Ceux que je croise au fond des yeux, non, ne me voient pas. Je parle à des gens comme moi qui n'ont l'air de rien. Des esclaves en muselière qui n'en pensent pas moins."

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Mar 5 Nov - 14:59 (#)

Voyage au bout de la Nuit
Can you remember who you were, before the world told you who you should be ?

BIO


Maryland, 1er novembre 1970.



Flamme rouge. Doigts immaculés.
La Mort en vie, entre ses bras.
Il l’a aimée si fort. Ils se connaissent si bien.
Elle a toujours rôdé, allant jusqu’à lui voler la chair de sa chair.
Quoi de plus naturel donc, que d’étreindre l’une de ses si nombreuses héritières, descendantes ?

Le tissu cramoisi à la soie abîmée a glissé, révélant le grain diaphane, trouvant mille et une traces des sévices japonais.
La truffe humaine blottie au creux de la gorge que lui ne saurait mordre.
Il halète, perd le souffle comme s’il le lui abandonnait, cherchant à faire aller et venir cette poitrine silencieuse.
En vain. Elle est si froide.
Dame de glace vêtue d’hiver, alors même que les pans d’un kimono écarlate révèlent peu à peu la silhouette qu’elle lui autorise à toucher.
Maintenant. Seulement, maintenant.
Et lui, clébard seulement digne de veiller sur ses jours et ses nuits enfiévrés, goûte aux miettes qu’elle lui abandonne d’une main lasse et impériale. Aussi souveraine que le sang noble qui coule dans ses veines, aujourd’hui mêlé de celui de ses proies massacrées.

Dans les bois alentours, personne ne les entend crier. Elles. Leurs proies éperdues, promeneurs imprudents.
Dans les bois alentours, personne ne les entend gémir. Lui, surtout, rongé par le désir bien plus puissant que n’importe quel ordre émanant de la bestiole aux antennes cliquetantes.

Ses épaules se carrent, ses omoplates se creusent au gré de sa respiration, et son dos mince et sinueux recouvre à peine le buste de la créature qui pulse, en dépit du linceul de cette peau diaphane.
Les longs cheveux noirs, lisses mais décoiffés, agrémentent leur couche comme autant de phalanges, milliers d’épines empoisonnées prêtes à le mordre, à l’asphyxier, à l’enserrer.
Vénéneuse et mutique, son expression dure et l’autorité qui se dégage de chacun de ses traits (mâchoires, sourcils, bouche tordue et menton pointé) réifient à néant le berger des Pyrénées, à genoux face à la princesse de Chine.

Elle a fait de lui le servant taiseux qu’il n’a jamais vraiment cessé d’être.
Aux pieds de la France ou de l’honneur du bourg, de la fratrie, des champs à labourer ou des bêtes à soigner.
Il l’a élevée, elle, au rang de reine miséreuse, les feuilles mortes pour seule couronne, et le bois de chêne en guise de trône. C’est qu’il n’avait rien de mieux à lui offrir.

Elle ne fait pas l’amour comme les femmes qu’il a connu. Son ventre restera creux.
Quelque chose sonne faux, et pourtant rien ne lui a jamais paru plus vrai.
La saveur du derme traîne sur sa langue, quand il l’écoute geindre sans être sûr du plaisir qu’elle reçoit.
Leur amour ne vaut rien. Bêtes terribles recluses dans leur désert de troncs, d’écorces et de lichens.
Ils s’aiment comme ils tuent, les lèvres serrées et les mots délités ; seules les plaintes et les bruissements qu’il émet tapissent l’atmosphère qui règne ici, passé l’automne.

Leur amour ne vaut rien. Du moins, pour celle qui le toise comme s’il n’était que pantin, quand le givre la couvre. Quand ses absences lui pèsent, le voyant lui, l’attendre, sur le pas de portes toujours changeantes, toujours diverses, sans que le cadre ne bouge. Au milieu des effets volés, des vêtements des morts, des repas frugaux et des ordres muets, le royaume qu’elle a construit s’effrite et se délite, permettant à la succube de le rebâtir sans cesse à loisir. Il n’y a pas de règles à suivre, avec elle. Il ne suffit pas de marcher sur une ligne, d’obéir aux commandements précis d’une Amazone sans scrupules. Il perd. Il perd comme il a toujours perdu, avec elle. Il perdra, bien plus encore que ce que son instinct de survie ne lui hurle. Il perd comme il s’est perdu, déraciné à sa terre, quittant ses montagnes pour d’autres, dégueulant les mensonges comme on dégaine des armes, fuyant la calomnie, la mauvaise réputation, et surtout le sang et la rumeur qui sont venus salir son foyer. Il s’est perdu, enfoui profondément entre les cuisses offertes que sa poigne étreint, et c’est pourquoi, le jour venu, il s’en ira. Il la pleure déjà, ose à peine toucher du bout des doigts la soie des lacets noirs, parure l’habillant à elle seule.

Il l’aime comme on ne peut qu’adorer une idole maudite.
Il l’aime, et c’est bien la seule malédiction qu’il a embrassé comme rarement, de toutes celles dont sa vie s’est vue ensevelie.
Il l’aime, dans un monde où la lumière chaude et enrobante n’existe plus.
Il l’aime, et il ne le lui a jamais dit, comme il ne l’a jamais avoué à sa propre sœur, trop lucide pour accepter cette vie.
Il l’aime, comme il a tâché d’aimer la sienne, depuis les bords des torrents clairs jusqu’aux hôpitaux de jour, le long des gorges de Lozère, et jusque dans les rues de Paris.
Il l’aime, comme il a aimé ses enfants nés de l’hymen parjure.

Il l’aime, et le monde pourrait bien s’achever, là.
Entre ses seins pâlis, près des balafres jumelles des siennes.
Écorchés par la guerre, délaissés et trahis.
Ils sont deux monstres de cette foire trop vaste et pourtant si étroite.

Il l’aime.
Et lorsque le jour se lève, c’est pour partir avec un bout de cette petite Mort dans un cœur aussi noir que le sien.
Et ce sont les branches que fait pâlir l’aube plutôt que la campagne.

New York, 6 mai 1972.


Les spots exposent une scène vibrante de musique, de la chaleur des luminaires caressant de leurs dextres intenses le costume impeccable du crooner à la voix enjôleuse. Malgré le brouhaha ambiant, les rires des femmes et les hommes s’interpellant à tour de bras, le show demeure roi. Une vieille tradition à laquelle le Copacabana ne déroge pas.

That old black magic has me in its spell
That old black magic that you weave so well
Icy fingers up and down my spine
The same old witchcraft when your eyes meet mine


La magie n’est visible que pour les clients qui pullulent, se pressent et s’entassent sur les sièges recouverts d’étoffe salie par les mets, l’alcool, la sueur et la cendre. Il a troqué ses froques poussiéreuses et en lambeaux pour une veste rouge et or, cintrant une taille étroite et des hanches peu marquées. Elles sont faites pour slalomer entre les tables emplies à ras-bord, surchargées de nappes couleur crème, de coupes pétillantes des meilleurs champagnes français, de mets écoeurants dont tous se gavent, au fur et à mesure que les teints se font écarlates, le maquillage brouillon et les blagues plus graveleuses. En cette nuit délurée, le Copa s’ingénie à retrouver l’ambiance d’antan, plongeant déjà dans les méandres d’une nostalgie étonnante pour cette époque faite de renouveau perpétuel. Il plane en effet comme un air d’années soixante, la tendresse d’une époque révolue ; pour la peine, les femmes ont abandonné la mode criarde de cette nouvelle décennie pour leur préférer des robes aux coupes plus douces, quoique délaissant bel et bien les tendances girondes et convenues des années cinquante. Les hommes, eux, ont fait l’effort d’arborer complets et costards dont l’élégance ne suffit pas à faire oublier leurs goitres, leur panse trop pleine ou leurs poches dégueulant de billets et d’orgueil. L’illusion ne fait donc bel et bien effet que pour les consommateurs, malgré les sourires plaqués de circonstance sur les lèvres des serveurs. Comme lui. Il bute sur un détail. En 1962, jamais l’or n’aurait brillé, sur l’écarlate de ses manches. Bien plus sobres, les jackets d’autrefois n’auraient fait la part belle qu’à la chemise immaculée et au nœud papillon noir, sans fioriture. Cependant, l’ère qui les voit progresser dans le faste d’une culture éclatante est bien plus coquette qu’elle ne veut bien l’avouer. C’est ainsi qu’il évolue, se plaisant à faire taire son esprit bavard, évitant avec souplesse un dossier, guidant les couples à leur table, s’assurant que le fric rentre et que le « calme » règne. La moindre bagarre ne sert qu’à mettre la hiérarchie dans tous ses états. Les lieux grouillent de vie ; une vie factice, superficielle et criarde, mais peu lui importe. Tout vaut mieux que les cadavres laissés dans son sillage, que les forêts mornes, sombres et glacées. Il n’a retrouvé ce qu’il croit être le sens d’une existence décente qu’ici, dans la folie douce des nuits new-yorkaise.

Il a oublié la France ravagée par les exodes, les guerres et les fantômes revenus des camps.
Il a oublié les sommets enneigés, les cascades éternelles et les meutes ingrates.
Il a oublié les bêtes à traire, le rythme des transhumances et les cris des enfants, réveillés la nuit.
Il a même réussi à oublier la couleur du sang (noir, si noir) près du berceau.

The same old tingle that I feel inside
When that elevator starts its ride
Down and down I go, 'round and 'round I go
Like a leaf that's caught in the tide


La bestiole se plaît ici, stimulée par toutes ces faces dont il ne retient plus les traits quelques secondes plus tard. Elles l’aident à brouiller sa mémoire, à effacer et remodeler la seule qui lui importe encore. Elle.
Inconscient que Mei Long et Aliénor Bellovaque s’engageaient déjà ensemble sur un long fleuve fait de dépravations et d’aventures saphiques telles qu’il ne les concevrait jamais, Gautièr Montignac repousse une mèche de cheveux suintante de gomina, sourit à l’un des habitués tout en récupérant quelques billets glissés prestement à l’abri des regards. Cette fausse pudeur quant à l’or vert qui inonde les carpettes et fait briller de convoitise les yeux des vénales, il l’a adoptée avec l’hypocrisie qu’il convient. La même qui lui permet de vivre, de respirer et de travailler sans songer au meurtre de trop, à la piste fraîche qu’il laisse derrière lui depuis des années maintenant. Monstre parmi les hommes, homme parmi les monstres, la frontière est si mince qu’il a décidé de s’en affranchir de bout en bout.

I should stay away, but what can I do?
I hear your name, and I'm aflame
Aflame with such a burning desire
That only your kiss can put out the fire


Le feutre de Mikey Gabb ne prend pas la peine de rejoindre ceux déjà épinglés au vestiaire de l’entrée. L’inspecteur est suivi de trois malabars, la mine patibulaire et grave, typique du manque de fantaisies des flics fatigués de la Grosse Pomme. Ils savent exactement pourquoi ils se trouvent là, perdus dans cette foule décadente et un peu stupide. Escortés par le gérant dans ses petits souliers et largement intimidé, ce dernier s’arrête dans un coin de la vaste salle, cherchant des yeux celui pour qui l’armada s’est déplacée. D’un index hésitant, il pointe le garçon occupé à esquiver le début d’une échauffourée pour héler l’un des autres serveurs et lui indiquer la prochaine table à satisfaire. Mikey Gabb, lui, n’hésite pas. D’un mouvement de tête soulignant l’évidence, l’Alpha lâche ses trois gus comme les trois loups s’en prenaient au troupeau des Pyrénées (prétexte fallacieux) pour mieux mettre à terre son berger. Ils s’avancent, leurs manteaux sombres tranchant avec les tissus colorés ou mordorés du personnel comme des visiteurs.

You are the lover that I've waited for
The mate that fate had me created for
And every time your lips meet mine
Baby, down and down I go
All around I go, in a spin
Loving the spin that I'm in
Under that old black magic called love


Le flair en alerte, il se retourne pour les voir arriver. Il comprend. Il comprend aussitôt et, d’un bond, envoie l’un de ses comparses valdinguer contre un pilier, lui et le plateau surchargé de pinard et de pâtisseries hors de prix. Il fonce, tel un Frank Abagnale confondu, une Mata-Hari sur le fil ou un Romanov en cavale. Il fonce, mais les trois flics aussi. La scène surréaliste d’un loufiat occupé à fuir des commissaires sur les dents prête à sourire, et au choc, à la surprise voire au vent de scandale s’ajoutent les éclats d’hilarité de quelques dames avinées. La voix du crooner, les trompettes des musiciens et les dextres des projecteurs, eux, n’en tiennent pas compte, comme s’il s’agissait d’un show prévu, répété de longue date ; un soir normal au Copacabana. Les chaises se renversent, les tables s'entrechoquent, tandis qu’il tente de gagner l’arrière, espérant passer par les cuisines pour détaler sans demander son reste. C’est sans compter l’intelligence (remarquable, songe-t-il, dans un instant de lucidité surprenante) de l’un de ses poursuivants, anticipant une décision aussi brave que stupide et désespérée. Ils se jettent sur lui, tandis que le Français dont les faux-papiers déclarent un Meursault Camus avec tout le culot dont il est capable se voit assailli, cogné sans égards pour les âmes sensibles environnantes. C’est bouche bée que les futurs ex collègues du jeune homme assistent à une arrestation en bonne et due forme, entre deux gueulantes viscérales du loup incapable de lutter sans s’exposer dangereusement.

Mikey s’approche avec son flegme habituel, reniflant d’un air agacé face aux soubresauts de carpe paniquée de celui qu’il file au cul depuis un moment maintenant. Pas trop tôt. Les menottes ceignent bientôt les poignets du thérianthrope. L’homme de loi soupire. La retraite approche, et il est plus que temps. Il n’en peut plus de cette ville au pavé suintant le crime, les trafics et les pots-de-vin. Il n’en peut plus de toute la malveillance qui attire toute la lie de ce monde, comme la merde attire les mouches. Il n’en peut plus, et si le montant de sa pension ne lui tenait pas autant à cœur, il aurait raccroché depuis longtemps. Le p’tit con aura beau gueuler, il finira au trou quand même. Il pourra, pour sa part, livrer son « colis » avec le sentiment du devoir accompli à ceux qui le mandatent dans une enquête aussi étrange que complexe et frustrante. Et ainsi tourner la page, passer à autre chose, et oublier les quelques photos que son collègue (pas un type du FBI, mais qui y ressemble tout de même) lui a foutu sous le nez à plusieurs reprises. Le genre de cadavres qui vous hante jusqu’à la fin de votre carrière. Jusqu’à la fin de votre vie. Des gamins d’à peine dix ans, des femmes de mauvaise vie, et des promeneurs bien sous tous rapports. Le genre de clichés qui vous rappelle que le monde est devenu fou, que la bombe nucléaire existe, que ces saloperies de Ruskovs ne sont jamais très loin et que l’humanité a basculé. Il ne comprend plus cette époque, exactement comme Gautièr Montignac ne comprenait pas les obus, les grenades, les mitraillettes ni les gaz, cinquante ans plus tôt. Incapable de s’imaginer que le « gamin » a en réalité à peu près l’âge de son père, Mikey se détourne, ses subalternes maintenant le garçon entravé pour gagner la sortie, n’adressant qu’un dernier coup d’œil au gérant trop nerveux. Il conchie en silence chacun des clients se délectant de la scène savoureuse, excitante, parfaite pour un samedi soir précédant les mois d’été de New York.

Dans leur dos, quelques coups de poings partent fracturer une arcade, une pommette ou le cartilage d’un nez busqué. Les serveurs se défroissent, les vigiles se précipitent pour séparer les assaillants et mettre à terre, puis dehors, le moins friqué des deux. Les trompettes jouent toujours, et la gorge du crooner se déchire sur les dernières notes autrefois chantées par Fitzgerald et Sinatra.

Une nuit comme une autre, au Copacabana.

Atlanta, Octobre 2001
 


L’homme au crâne dégarni et au ventre proéminent s’avance dans le long couloir pour l’heure désert, quelques dossiers sous le bras. Il suit rigoureusement son guide, mutique et concentré, dont les pas résonnent comme les siens entre les pans du corridor. Ses lunettes ne cessent de glisser jusqu’à la pointe de son nez. Ses yeux globuleux vont et viennent, observent les noms gravés sur les portes, tandis qu'il se nourrit de ce sentiment d’importance, de se sentir privilégié quant à la rencontre qui s’annonce. Sans témoin, sans spectateur dérangeant, il s’apprête à devenir, une fois de plus, l’acteur de sa propre existence, alimentant ses velléités perverses, se gorgeant de cet amour du malheur qui lui a permis de trouver une place factice dans cette société de voyeurs. Le public lui est tout acquis, et ses publications déjà nombreuses l’ont hissé au rang de « spécialiste incontesté des tueurs en série ». Écrivain spécialisé, comme le nomment certains médias internationaux, chaque pas vers la prochaine étape de son destin rajoute quelques grains d’adrénaline et d’excitation dans le vaste sablier de son appétit grandissant. Treize bouquins publiés plus tard, le quatorzième lui brûle déjà les doigts. Il en connaît le sujet. Son John Doe, l’attendant patiemment depuis un moment, probablement mort d’impatience à l’idée de rencontrer un individu tel que lui, de pouvoir livrer sur la table les montagnes de ressentis, de perversité et d’ignominies contenues depuis des années en son sein diabolique. De quoi affoler les ménagères plus ou moins attentives, donner du grain à moudre aux mauvaises langues qui, parfois, pointent du doigt le contenu répétitif de ses ouvrages, quelques détails fallacieux, un manque de professionnalisme criant, voire une mise en page et un travail éditorial à la limite de l’esbroufe. Il s’en moque. La célébrité facile, il y a pris goût, et la rencontre prochaine négociée avec acharnement par ses soins n’est qu’une étape de plus franchie dans cette course à la gloire, lui valant dix ou quinze promesses d’émissions radios, télés, sans compter les interviews dans les plus grands quotidiens américains (bien que surtout français). Tisserand de relations conquises à la sueur de son front, il ne doit qu’au manque de rigueur d’une secrétaire du PASUA d’avoir accédé à ce privilège rarissime. Avec une certaine émotion, il fait le compte de tous ces monstres, sa route ayant croisé la leur, étalant leurs visages dans sa caboche comme un gosse le ferait d’une collection de cartes, de figurines, de cailloux et de plumes. Il calcule, sans cesse. Six mois. Il s’accorde six mois ; le temps de laisser l’actualité tomber un peu dans l’oubli (il faudra au moins ça), détournant l’attention du public des attentats meurtriers pour les inviter à songer aux tueurs de masse qui guettent, attendent, planqués dans leurs rues proprettes et familières, de kidnapper leurs gosses, violer leurs filles ou leurs femmes, réduire leur vie en poussière. Le timing sera parfait.

Un seul détail le chiffonne. Ils sont bien loin des locaux impeccables de Quantico. Ils ne sont pas dans une prison « normale » (aucun risque de croiser Ed Kemper dans les parages). De tuyau en tuyau, de stalking en harcèlement, guidé par ses sources sur la piste de ce tueur de toute évidence prolifique, il songe à la profusion de paperasse signée, de contrats de confidentialité validés par ses soins. Bien sûr, il s’arrangera avec son éthique plus tard. Bien plus tard. Le succès, lui, n’attend pas. Il serait stupide de passer à côté de l’occasion de profiter de cette entrevue grappillée de justesse. Toutes ses questions, il les a jusqu’alors conservées pour lui, conscient que se montrer trop inquisiteur risquerait de griller sa position, pour l’heure favorable. Le « gardien » aux allures d’employé de bureau tout ce qu’il y a de plus lambda s’arrête devant une porte que rien ne distingue en particulier. Il dégaine une clef plate, comme celles que l’on insère dans les serrures des hôtels, sans encore la glisser dans la fente prévue à cet effet. L’homme le toise avec un mélange de mépris, de contrariété et de lassitude.

« Je viendrai vous chercher à l’heure dite. La conversation sera bien sûr enregistrée et filmée. Vous vous adresserez à lui en anglais, et en anglais uniquement. Toute question non-validée par les services pourra vous coûter une peine d’emprisonnement et une amende telle que vous devrez probablement finir vos jours dans un camping-car dans le trou du cul de l’Alabama. Je me suis bien fait comprendre ? »

Muni de cette fausse modestie ne dissimulant qu’à peine son arrogance boursouflée, Steven Borman acquiesce, présentant cette mine affable, la tête d’un Monsieur-Tout-Le-Monde parfaitement inoffensif, et dont l’idée de mentir ne l’effleurerait même pas. De son timbre nasillard ponctué d’un accent français abject, il répond docilement : « Bien sûr, j’ai parfaitement compris. »

La porte s’ouvre, et Steven Borman entre, se retrouvant nez à nez avec son John Doe. Il remarque aussitôt les entraves particulières le retenant aux poignets, et probablement aux chevilles, sous la table lui dissimulant le bas de son corps. Pas d’uniforme orange, de tenue d’incarcéré ni de pyjama de bagnard. Juste une ceinture retenant un jean, une chemise d’un bleu clair soulignant une peau blanche, mais guère blafarde ni trop hâlée. Des prunelles pénétrantes, une coupe de cheveux lambda. L’image même du type moyen, comme le lui rappelaient les Jeffrey Dahmer et autres Gacy.

« Bonjour. »

Seul le silence lui répond (il aurait dû se taire. Lui avait toujours su quand se taire). Aucun tic n’agite le visage imperturbable du jeune homme. Placide, son regard demeure posé sur lui avec une tranquillité qui ne dit rien qui vaille au petit homme empoté et grassouillet, déposant maladroitement ses dossiers avant de prendre place sur la chaise face à lui. « Je me présente, Steven Borman, je suis auteur et journaliste, spécialisé sur les tueurs en série. » Il s’attend à une réaction : intérêt, surprise, curiosité ou méfiance. Mais rien. Toujours rien. Un vrai décérébré, dont les longs doigts sont pour l’heure recroquevillés dans la coquille de ses paumes coupables. Combien de fois ont-elles tué, écartelé, violé puis mortifié ? John Doe. Il n’a pu obtenir 1/6e des informations qu’il aurait souhaité récolter avant de le voir. Tout ce qu’on lui a dit se résume en quelques notions capitales : dangereux, manipulateur, intelligent. Le genre à qui on donnerait le bon dieu sans confession, tel un Ted Bundy taiseux et roublard. Il doit bien avouer que le tableau lui semble pour le moment tout à fait correct. Le « prisonnier » au pseudonyme mystérieux se tient là comme si rien d’autre ne lui importait dans ce monde, que tout semblait l’ennuyer prodigieusement. Il a trop manœuvré pour obtenir cet entretien, et il n’est pas question alors d’affronter un mur de glace pendant une heure, voire moins.

« Comment allez-vous ? »
« »
« Je suis ravi de vous rencontrer. Je ne sais pas si vous avez déjà entendu parler de moi… J’ai l’habitude de m’entretenir avec des hommes tels que vous, et d’ailleurs... »
« Non, je ne pense pas. »

Le loup a tiqué. Il n’y a pas la moindre once d’authenticité qui dégouline par la sueur de stress le long des tempes de la créature malodorante installée là. L’odeur de sa transpiration le débecte et le révulse, laissant son nez se retrousser imperceptiblement, lorsque l’air climatisé distille une bouffée âcre dans sa direction, trop persistante. Épuisé, drogué et assommé, chaque seconde est une lutte pour rester éveillé, pour ne pas céder sous la dose minime, mais pénalisante, de l’aconit empoisonnant son système sanguin. S’il ne bouge pas, il s’évitera au moins le frottement de l’argent. Un seul mouvement de travers, et le cuir le protégeant s’effacera, laissant le métal se refermer sur les chairs à nu. Shooté, il le demeure, mais pas assez pour ne pas voir que le bonhomme en face de lui fait partie des mauvais. Oui. Les mauvais ont une odeur. Une odeur qui ressemble beaucoup à celle de cette foutue transpiration.

« Vous êtes bien Français, n’est-ce pas ? »
« Vous êtes perspicace. »
« Je le suis aussi. »
« Je sais. Vous avez un accent épouvantable. »

Visiblement pas décontenancé par une telle froideur, Steven se fige quelque peu, mais s’emploie à batailler entre ses stylos, ses dossiers et ses prises de note frénétiques, cherchant à conserver une sorte d’ascendant et de dignité déjà tuées dans l’œuf par sa mise, ses vêtements d’une banalité affligeante et sa voix insupportable.

« Bien, euh… Je suis bien entendu soumis à un contrat de discrétion absolu, de sorte que cette conversation relève de l’officieux pur et dur, et… »
« Comment avez-vous su ? » Il penche la tête sur le côté, sincèrement intrigué. « Vous ne ressemblez pas à un flic. Ni à un journaliste, d’ailleurs. En fait… Vous ne ressemblez à rien de très particulier. »
« Vous ne ressemblez pas à un tueur non plus. »
« Qui vous dit que j’en suis un ? »

Avec théâtralité et ce qui ressemble à un sourire de victoire affligeant, Steven déverse ses dossiers comme autant de trouvailles risibles, une pile de notes et une carte des États-Unis décorée de points rouges grossiers, concentrés sur toute la longueur de la Côte Est. Un rire grinçant résonne, bref et pâteux ; comme un junkie après avoir reçu sa dose, fonctionnant au ralenti. « Qu’est-ce que vous croyez faire avec ça ? »
« Mes sources m’ont indiqué que votre présence était corrélée à un certain nombre de… »
« Qu’est-ce que vous faites ici ? Vous n’êtes pas membre de l’organisation, hein… ? »
« Qu’en savez-vous ? »
Un sourire assuré lui répond avant même qu’il n’ait à ouvrir la bouche pour confirmer : « Je sais que les gars comme vous font pas long feu, auprès de gars comme eux. » Ses iris verdâtres viennent toiser la caméra de surveillance fixée dans un coin de la pièce.
« Vous avez l’air d’un amateur. D’un type tombé là un peu par hasard. Vous cherchez le sujet de votre prochain bouquin ? » Steven ouvre la bouche, mais Gautièr l’interrompt. « Vous n’aurez jamais le temps de l’écrire. J’ignore qui vous a donné l’accès à cet endroit, mais si j’étais vous je commencerais à m’inquiéter. Sérieusement. »
« Je ne vois pas pourquoi. Si le FBI m’a donné l’accès, alors… »
Un rire plus palpable s’échappe, tandis que les yeux du meurtrier pétillent d’un plaisir mauvais. « Le FBI, hein… »

Steven devient fébrile. Il sent que l’échange ne s’établit pas comme il le voudrait. Que l’autre cherche à le balader, à faire fondre le peu de certitudes dont il dispose quant à ce face à face. Il tente le tout pour le tout et contre-attaque sans crier gare :

« Pourrais-je au moins connaître votre nom ? »
« Certainement pas. »
« M’autorisez-vous à vous interroger sur vos crimes ? »
« Mon consentement n’a pas l’air de réellement entrer en ligne de mire, n’est-ce pas ? »
« Selon mes sources, votre identité n’a jamais pu être rattachée à la moindre localité, même via vos empreintes palmaires. Comment avez-vous fait ? »

New-Orleans, 16 janvier 2020.
 


« Ouais. Comment il a fait, putain ? »

Duncan Kennedy est en train de se bousiller les yeux sur des vidéos datant de Mathusalem. Les poings contre ses pommettes, il distille la documentation vieille de plus de dix-huit ans, et en particulier ces putains de fichiers dont l’existence même relève de la fable, de l’inconcevable. Il est 1h du matin, et il règne une atmosphère presque festive dans les bureaux du NRD à New Orleans. Colleen Hugues trémousse une charmante paire de fesses dans le bureau partagé avec son homologue et ami, laissant parler les enceintes de son mac en la personne d’un compte Spotify chargé de morceaux au mauvais goût affligeant. D’astreinte tous les deux, les bureaux désertés par les collègues de jour, ils demeurent seuls à cet étage, et une poignée seulement d’employés officie ce soir-là, répartis entre leurs quartiers, la cafétéria et les salles de repos diverses. Colleen n’est pas d’humeur à travailler. Colleen en a un peu ras-le-cul de la hiérarchie. À seulement vingt-sept ans et en qualité d’assistante administrative, elle n’a toujours pas réalisé sa chance de bosser avec un cador comme Duncan Kennedy, bien trop sérieux à son goût, mais à qui elle doit sa présence dans ce bureau, un joli chèque à la fin du mois, et une première expérience professionnelle enfin à la hauteur de ses ambitions. Pour son troisième café de la nuit, elle fait onduler sa croupe moulée dans une jupe crayon ne dissimulant rien de sa culotte de cheval, sa tête oscillant de gauche à droite, au rythme d’un Lion périmé depuis 2019.

« Ça te tuerait d’éteindre ta merde, là ? »
« C’est suffisamment pénible comme ça de passer mes nuits avec toi et tes dossiers à la con, alors tu peux au moins me laisser le droit d’écouter la musique que j’veux. »
« Parce que t’appelles ça d’la musique, toi ? »
« Bah bien sûr ! »
« Bordel, on est dans l’une des capitales mondiales du jazz, du blues et de tout ce qui se fait de mieux instrumentalement parlant, et tu t’sens obligée de me passer ça ? »
« Déjà, « ça », c’est de la K-Pop et ça n’a rien de honteux. Ensuite, écoute, ça fait deux mois qu’on est à fond et qu’on se récupère la moitié des dossiers de Shreveport, alors si j’peux même plus me détendre un peu pendant les nuits… »

Bah voyons. Duncan ne prend même pas le temps de lever au ciel, un écouteur enfoncé dans l’oreille droite, se repassant ces images d’archives surréalistes qui lui font secouer la tête, atterré.
« Mais à quoi ils pensaient, les mecs… ? »
« T’es encore sur le dossier Sorel ? »
« Hum. »

Colleen soupire, récupère son café et baisse le son de la musique au minimum. Reprenant son sérieux, elle s’approche, sinon timidement, du moins avec précaution. Elle connaît l’importance de certains cold-cases pour celui dont les dents rayent le parquet (ou du moins cette moquette dégueulasse qu’elle supporte de moins en moins). Duncan n’a jamais dissimulé son ambition et son désir de monter, haut, le plus haut possible. Lorsqu’elle se contenterait d’un poste confortable aux responsabilités limitées, lui reste prisonnier de ses obsessions, source à la fois d’admiration et d’agacement chez elle. Devant le sérieux qu’il manifeste, elle décide de se laisser contaminer par sa passion, et avec raison : la nuit est calme, et ils ne seront pas relevés avant au moins six bonnes heures. Elle se laisse choir près de lui, jetant un bref regard à l’écran, et aux silhouettes des deux hommes assis l’un en face de l’autre. Elle se penche, et une mèche crépue manque de lui tomber devant les yeux. Son index sombre point le plus replet des deux.

« C’est Steven machin lui, non ? »
« Exact. »
« C’est pas celui qui a menti sur… ? »
« Si, c’est lui. Et ça non plus, j’pige pas. »

Elle tourne la tête pour observer le profil dur de son comparse. La contrariété barre son front d’un pli si prononcé qu’elle s’en étonne. Poussant un soupir résigné, elle noue ses paumes autour du mug chaud et réconfortant :

« Bon. Explique-moi. » Cette fois, c’est lui qui la toise, désarçonné. Elle hausse les épaules. « Depuis deux semaines que j’te vois plancher là-dessus, j’t’ai même pas proposé de m’en parler… J’vois bien que ça te travaille, alors parle. » Il hésite, avant qu’un éclat vif ne passe dans ses yeux clairs, redressant ses épaules pour lui désigner le dossier épais près de l’ordinateur. « J’viens de récupérer ce truc qui dort dans les placards depuis un moment et qui a été géré avec le cul. Mais genre vraiment. J’suis à deux doigts d’adresser un rapport alarmant aux sup’, parce qu’y a trop de trucs qui vont pas dans cette histoire. Ça pue la magouille, les arrangements, les plans foireux. J’pige pas. »
« Fais-moi l’historique. »

Duncan se remet debout en une fraction de seconde, parfaitement insensible à l’heure tardive, à son rythme de vie qui ne ressemble plus à rien, de toute manière. « T’es sûre… ? Ça pourrait prendre un moment. »
« Eh bien ça t’obligera à synthétiser un peu, ça n’te fera pas de mal ! » Il lâche un sourire aussi bien rare que désabusé à Colleen avant de commencer à faire les cent pas, organisant ses pensées. « Okay… J’ai repris tout ce que j’ai trouvé au sujet de ce type. Il est Français, ça c’est sûr. C’est un garou, ça aussi c’est sûr. Possiblement du type bien agressif. »
« Comment on le sait ? »
« Sur la vidéo, tu vois comment il est ? Sa façon de parler, son attitude… J’suis sûr que non seulement ils avaient prévu le coup de sécuriser l’entretien pour Borman, mais en plus de ça il était sûrement shooté… putain, tu peux pas éteindre, j’te jure ? Ça me perturbe d’entendre des nanas couiner en coréen quand j’parle. »
« Fais pas ton autiste et continue. »
« On sait pas quand il est né. On sait rien de lui, en soi. Le mec a eu une tripotée d’identités différentes en… Pff, j’sais pas, moi, cinquante ans ? T’imagines ? » Il ouvre d’un geste impatient la chemise. « J’ai quoi… J’ai un Julien Sorel… Un Meursault Camus… Un Zach… Zach j’sais plus le nom de famille… Un William Carlisle et même un Duncan Wheeler. Ils ont débuté une enquête sur lui dans le courant des années soixante, sans trop savoir ce qu’ils cherchaient. »
« De quoi ils sont partis ? »
« Baltimore avait averti l’antenne de D.C., concernant certaines disparitions inquiétantes remontées par les shérifs dans les bois du Maryland. Les disparitions et accidents de promeneurs ça peut arriver, mais en une décennie, le nombre de victimes a été… exponentiel. »
« Des corps ? »
« Quelques-uns retrouvés ouais, mais très peu. »
« Le bilan du légiste ? »
« Attaques d’animal. Et en même temps… Ça collait pas. Certains corps ont été retrouvés vidés de leur sang… »
Colleen fronce ses sourcils parfaitement redessinés. « Mais… Tu m’as pas dit que c’était un loup ? J’croyais qu’ils faisaient pas ça. Ou alors j’ai mal révisé les process de la formation. »
« Non, les loups font pas ça. Fin pas de ce qu’on a pu constater. Ça ressemble plus à une activité vampirique. Mais à côté de ça, les autres corps retrouvés montraient pas forcément de traces de morsures non plus. Un beau bordel, et autant d’enquêtes à mener. Le NRD s’est penché sur le dossier et a commencé à craindre l’activité d’une meute un peu hardcore. Un type en particulier, a rien lâché. L’agent était pote avec le maire d’une des petites villes du coin, et s’est mis en tête de recenser toutes les disparitions mystérieuses ou les meurtres non-résolus dans des circonstances identiques. »

Tout en parlant, il dégaine la photocopie d’une carte de la côte Est, concentrée sur le secteur du Maryland, de New-York, jusqu’au Maine. « Tu vois ça là ? C’est ce qu’on appelle un parcours. Régulièrement, des corps ont été semés par là, là et là et à partir de 1970, y’avait vraiment plus qu’un seul modus operandi. C’était toujours le même profil de victimes : randonneurs isolés, familles… et puis un jour c’est le corps d’un gamin qu’ils ont découvert. Au fur et à mesure, il s’est rapproché des villes, tu vois ? C’est ça qui l’a perdu. Tant qu’il restait dans les bois, on aurait pu jamais retrouver le gars. Mais il a commis quelques erreurs, laissé des traces… Ils ont mis plusieurs types sur le cas, ont retrouvé des témoins de fil en aiguille… ça leur a pris au moins cinq ans pour arriver à repérer le mec. Y’a une palanquée de suspects qui avaient été interpellés entretemps. »
« Mais… Comment ils ont fait ? Ils l’ont arrêté du coup ? C’était quoi le mobile ? »
« Justement. J’pige pas. Pourquoi s’être focus que sur UN mec ? Ou, sinon, pourquoi j’ai QUE LUI dans mon dossier ? Comment ils ont mené leur truc ? La moitié des archives manque, y’a rien de complet. J’perds la trace jusqu’à l’arrestation à New York, qui a mené à pas grand-chose visiblement. »
« Tain on dirait un épisode de X-Files cette histoire. »
« J’te le fais pas dire. »

Les deux mains calés sur ses hanches, le consultant de la NRD réfléchit, pensif.

« Donc. On a un gars qui est né on ne sait pas quand, dont on connaît seulement la tronche... » Il pointe une photo d’identité émanant du dossier. « Né en France, ayant au moins soixante-dix ans. Activité sur le territoire américain à partir des années soixante. Changement régulier d’identité. Reste une décennie dans le Maryland (avec appartenance à une meute ou pas, j’en sais rien), puis il remonte vers New-York. Arrêté là en 1972. Interrogatoire, quelques jours en prison mais relâché pour un motif inconnu. Le gars se tient tranquille au point qu’on perd sa trace, puis on le retrouve dans le Maine à partir des années 90 et en 2001 grâce aux caméras d’une station-service près de Bangor. »
« Est-ce qu’il est revenu en France, pendant tout ce temps ? »
« J’en sais rien. Putain, j’sais pas. Y’a pas à dire, aujourd’hui c’est un sale temps pour les tueurs, mais à l’époque, les mecs avaient quand même la belle vie. Sans compter cette putain d’autorisation accordée à Steven Connard pendant qu’ils étaient à Atlanta, là. »
« Faut pas leur en vouloir… C’était le chaos à l’époque, ça m’étonne pas que les mecs aient un peu perdu les oies à ce moment-là. »
« Y’a zéro excuse. C’est pendant les périodes d’alerte comme ça qu’on doit faire gaffe. »
« Et qu’est-ce qu’il faisait à Atlanta ? »
« J’sais pas. J’sais juste que l’interview a tourné court, que Steven Connard a vite été débouté, que la fille qui a réussi à obtenir son autorisation a été virée, et qu’ils se sont plus jamais permis ce genre d’écart. Ils ont rigidifié les procédures. C’était hyper dangereux, mais Borman a toujours cru avoir atterri dans une espèce d’antenne du FBI. Ils ont dû y aller fort pour lui faire fermer sa gueule, parce que le type a jamais osé baver quoi que ce soit au sujet de l’organisation. Par contre j’ai trouvé ça… »

Il fouille dans la paperasse, et extirpe un ordre de transfert.

« Du coup, ils avaient sur le gars : ni son vrai nom, ni son vrai prénom. Le mec leur a sorti toute une palanquée de conneries. Manière douce, manière forte, rien à faire. Ils étaient à deux doigts de le balancer là-bas. »
Colleen se penche, inclinant son visage pour marmonner : « Waverly… Falls Center. Connais pas. »
« Ça risque pas. Le centre a « fermé » y’a un an et demi. »
« Qu’est-ce que c’était ? »
« Une sorte d’institut ouvert au début des années 2000 paumé à l’ouest de Baltimore. Le genre de centres de recherches dont on fait pas la pub, si tu vois ce que je veux dire. Y’a eu une faille dans la sécurité, depuis c’est ramassage de pots cassés. Fin bref, j’m’en tape, c’est pas moi qui m’en occupe de ça. Tout ce que je sais, c’est qu’on a pu récupérer les empreintes digitales de notre homme, qu’elles ne matchaient avec rien en France, et qu’il n’est jamais arrivé au WFC. Ou s’il l’a été, y’en a de traces nulle part. »
« Et tu expliques ça comment ? »

Duncan garde humblement le silence, sa pomme d’Adam marquée par une déglutition palpable de nervosité. Sensible à cette détresse pudique face à l’inconcevable, à l’inexplicable, la jeune femme tempère alors :

« C’est… terrifiant. »  

Pour une fois, il n’y a plus rien de l’insouciance bienveillante de Colleen, assommée par les pièces béantes d’une affaire aussi sibylline. Rationnel, Kennedy avance une explication : « C’qu’il faut capter, c’est qu’avant la Révélation, toutes les antennes étaient indépendantes. Tu comprends ? Nous on bossait de notre côté, et j’peux te dire que dans les années soixante-dix c’était encore plus la dèche que pour Mulder et Scully. On n’avait rien. Comment tu veux enquêter sur des créatures pareilles avec autant de… vide ? Pas d’empreintes. Pas de noms. Pas de coopération internationale. Pas d’Interpol de mon cul, nada, peau de banane. Là-dessus, tu envisages la grande vague des tueurs de masse. »
« Comme dans Mindhunter, en fait ? »
« Exactement. Comment tu fais la différence entre les meurtres humains et surnaturels ? Les vampires, c’est facile à reconnaître, mais les autres ? Une nana dont le mamelon a été arraché, une autre dont le vagin a été bouffé… Ouais, loup-garou, ça semble évident ! Sauf que quand tu vois des Ted Bundy ou des Andreï Tchikatilo, bah tu te dis que non… Bundy aurait fini cannibale si on l’avait pas arrêté. Quant à Tchikatilo il l’était depuis l’adolescence, vraisemblablement. Et bouffer littéralement le minou de ses victimes, ça l’a jamais trop freiné. »
« Ew. »
« Ouais. Donc voilà… On s’retrouve là, comme des cons, avec des procédures pas respectées, des manquements internes graves, et l’USIS qui est pas foutu de nous filer le moindre indice. J’suis sûr qu’en plus des gars comme lui ont été utilisés comme taupes ou comme indics. Le style négociations sous le manteau : t’es libre, mais on te garde sous contrôle, et tu nous aides quand on te sonne. »
« Tu penses vraiment ? »
« Mais bien sûr ! Sauf que y’a des chances que le mec vive encore. Et comment on peut savoir s’il vivra pas encore cent ans, deux cent ans !? Et tu les connais : s’il y a perversité, s’il y a moyen qu’ils recommencent, alors ils le feront. »
« Tu vas lancer un avis de recherche ? »
« C’est déjà fait. Comme je l’ai fait pour les autres d’ailleurs. »
« Combien en tout ? »
« Une vingtaine. »
« Putain. »
« Comme j’t’ai dit… C’est un sale temps pour les tueurs. Aujourd’hui, on a davantage les moyens pour les coincer. Le pays est bourré de caméras. Ils pourront pas rester planqués ad vitam. Mieux on communiquera entre les antennes et les unités, plus on établira des protocoles appliqués par absolument toutes les cellules, et plus on sera en mesure de coincer ces salopards et de résoudre toutes les affaires en suspens. T’imagines… ? Tous ces meurtres, ces agressions qui ont jamais été résolus. Moi, ça m’fout le vertige. Et eux, ils sont là, en toute impunité ? Non… J’peux te dire que le jour où on réussira à trouver un moyen de les pucer et de les suivre à la trace, j’ferai tout pour que ce genre de motion passe. J’irai plaider au congrès à D.C. s’il le faut, mais j’lâcherai pas l’affaire. J’lâcherai pas. Toutes ces techniques d’amateurs, ça appartient à une autre époque. Si on veut pas que ce qui s’est passé à Shreveport se reproduise, il faut prendre des mesures, et maintenant. On n’a pas attendu après 2001 pour devenir des psychorigides de la sécu, alors ça doit suivre sur les autres menaces. Y’a pas de raison. »
« En parlant de ça, t’as vu sur Twitter, là ? »
« Sadira Khan ? Ouais, j’ai vu. »
« T’en penses quoi ? »
« J’en pense que si c’est juste pour surfer sur la période pré-électorale ça servira à que dalle. Mais que si c’est pas du flan… »

Duncan Kennedy soupire, épuisé mais déterminé. Avec affection, Colleen le contemple en silence quelques secondes.

« Tu voudrais devenir chef de cellule un jour ? »
« Bien sûr. Si on veut que les choses avancent, il faut reprendre tout ce qui a permis à des gens comme ça de s’en sortir. Et s’il faut chasser les brebis galeuses qui se planquent dans les services, elles se prendront mon coup de pied au cul avec plaisir. »
« En voilà tout un programme. »
« T’imagines même pas… »

Avec humeur, il referme le dossier dans un claquement de carton.  
Il préfère taire les quelques embryons d’idées qui le taraudent encore, les voiles à soulever, les questions délicates à poser. Aveuglé par la frustration, écoeuré par ces protections qui ne disent pas leur nom, il observe encore quelques secondes la gueule torve du loup aux orbes dénuées de toute humanité.

« Tu vois, Colleen… Des types comme ça, j’chercherais même pas à comprendre. Si ça tenait qu’à moi, une balle dans la tête et on n’en parlerait plus. Ils sont nés mauvais. Ils crèveront pareils. »




CHRONOLOGIE
3 juillet 1898Naissance à Luchon, bourg connu entre les monts pyrénéens, dans une famille de six enfants. Fils de Morgan et Ofelia, frère de Nina, Tristan, Julian, Aelis et Celina. Les Montignac sont éleveurs, dont la propriété se tient dans les hauteurs du village de Loudenvielle, sur le chemin d'Artiguelongue. Quelques moutons, chevaux et vaches, ainsi que quelques hectares de terre à cultiver sont leur seule richesse matérielle.

1914-1918Début de la Première Guerre mondiale. Les Pyrénéens espèrent longtemps en secret être épargnés par les convocations qui pleuvent à travers le pays. Ce n'est évidemment qu'une douce illusion. Morgan et Tristan sont envoyés au front dès le début de la mobilisation. Julian et Gautièr seront réquisitionnés pour janvier 1916, peu après les fêtes de Noël. Le conflit perturbe l'équilibre familial. Tristan est tué pendant la bataille de Verdun. Morgan reviendra les poumons brûlés par les gaz et une jambe en moins. Julian retournera vers les siens le corps quasi-intact mais l'esprit ravagé. Quant à Gautièr, un éclat d'obus condamne lui aussi sa santé mentale : il reviendra le corps couturé, mais les humeurs changeantes et l'impression d'une "bestiole" parasitant son cerveau.

1919Hugo Delacassagne est définitivement considéré comme mort au combat. Aelis Montignac, fiancée depuis plus de quatre ans au jeune homme, se suicide en se jetant du haut d'une falaise dans la Neste du Louron.

1920Mort de Morgan Montignac, d'une pneumonie sévère.

Été 1921Marié et père de deux enfants en bas âge, il est l'héritier de la ferme familiale, délaissée par son frère survivant. C'est au cours des fêtes villageoises que la rixe intervient avec un groupe d'étrangers. Mordu à la fin de juillet, il se transforme pour la première fois en septembre 1921.

Hiver 1923Le sang et la rumeur. L'histoire d'un nouveau-né qui aurait été tué des mains mêmes du père. Une épouse abandonnée (veuve ?) en proie à l'hystérie, mais seul le vent a répondu aux hurlements qui ont suivi la Bête à la trace. Il abandonne derrière lui les reliefs massacrés de sa vie d'homme.

Fin des années 20 Errance en Lozère, première intégration d'une meute qui ne fonctionne pas. État d'errance propagateurs de troubles, des premiers mythes créés autour de son existence amputée. S'érige en Bête du Gévaudan hantant la région.

1935-1945 Montée sur Paris. Période presque faste, avant que la Guerre ne revienne le hanter. L'Exode parisien de 1940 le renvoie dans ses contrées du Sud. Intégration d'une nouvelle meute auprès de laquelle il s'engage dans les réseaux de la Résistance du Sud-Ouest, et notamment à Toulouse.

Années 50-Années 70 Départ pour les États-Unis. Il fuit les villes trop éloignées des métropoles françaises, se réfugie dans les reliefs des territoires américains, et s'établit tout particulièrement dans les forêts hantées du Maryland. L'esprit s'effiloche, et la rencontre avec Mei Long ne fait qu'aggraver les symptômes inquiétants. Après quelques années d'une cohabitation mortifère, il rompt avec cette existence marginale.

1972 Après une période d'acclimatation, il s'échine à retrouver les pans de son humanité abandonnée, pour en recoller les morceaux. L'équilibre est précaire, et ses relations avec les loups de la région le voient dénoncés auprès des autorités humaines. Première arrestation au Copacabana à New York.

Années 90-2000 Regain de pulsions meurtrières. Confondu par la technologie de plus en plus avancée, c'est le début d'une collaboration insidieuse avec les services du NRD. Oscillant tour à tour entre un emprisonnement sévère et des périodes de liberté "conditionnelle", il joue un double jeu dangereux avec deux des agents de l'unité américaine.

2001-2020 Il échappe peu à peu au contrôle des agents endormis par ses manipulations. Pris entre l'étau et l'enclume, il fuit vers le Sud, tout en ressentant le besoin de renouer avec ses origines françaises. Il entreprend de reprendre contact avec ses dernières connaissances du Sud-Ouest, ainsi que quelques timides recherches généalogiques. Se sentant talonné par le PASUA et craignant d'être recapturé, il se réfugie dans l'oeil du cyclone, profitant du chaos ambiant : Shreveport.






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Le Temps qui reste

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4B53NC3 - Have you ever considered piracy ? PS : J'ai les mollets concaves. CONCAVES !
Dana Campbell
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Gautièr Montignac ≈ Le Sang et la Rumeur 2JeQ7g8


Always code as if the guy who ends up maintaining your code will be a violent psychopath who knows where you live



En un mot : Mésadaptée
Qui es-tu ? : -
Propriétaire du ArtSpace
Electro-aimant à CESS
Geek
Codeuse émérite
Hackeuse
Socialement inapte
Presbyte
Vieille fille impulsive mais ultra riche sans que personne ne le sache.
Facultés : -
Craquer des codes.
Hacker des programmes.
Dénicher des choses.
Être étrange.
Ne pas se faire chier.
Être une bonne patronne.
Courageuse au mauvais moment.
Thème : Irq 0 Systeme Clock - MASTER BOOT RECORD
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Gautièr Montignac ≈ Le Sang et la Rumeur NAVBAGJ

Totally not a virus.
Trust me...i'm only human.



Gautièr Montignac ≈ Le Sang et la Rumeur UXOG9Z0
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Neptune's Plague Fleet
- Pré-liens dispo -


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Pseudo : Latrine
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Mar 5 Nov - 15:03 (#)

( :facepalm: )

SUFFIT CES PERSOS QUI ASSURE !!:gogorage:

Rererebienvenue chez toi ! C'est moche de laisser ça aussi vide ! Psss ! Tu le fais exprès ? Tease ! :heart:

Bonne rédaction ! <3
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Cannot a Beast be tamed
Archimède O'Connell
Archimède O'Connell
Cannot a Beast be tamed
⩥ BLACKBIRD ⩤

"In order to see birds it is necessary to become a part of the silence."

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En un mot : Animal.
Qui es-tu ? : ⩥ Métamorphe. Il a grandi sur le sol de Shreveport, entouré par sa vaste famille et son clan étendu.
⩥ Force tranquille. Il est toujours prêt à servir d'appui à ses proches, ne se reposant sur eux que très rarement.
⩥ Parfois complexé par sa forme totémique, il s'en accommode de mieux en mieux au fil des ans.
⩥ Passionné. Il aime les choses pleinement, entièrement, d'une manière très honnête. Son travail, son chien, ses bécanes, ses amantes.
⩥ Fumeur. Il tente désespérément d'arrêter depuis des années.
⩥ Casanier. Il aime sa maison, il aime sa ville et il est profondément heureux d'avoir pu, enfin, retrouver la Louisiane après des années d'exil dans le Nord.
⩥ Grand passionné de mécanique, il passe son temps libre à retaper de vieilles motos dans son garage.
⩥ Colérique. Il n'aime pas la colère, se méprise de ne pas être capable de contrôler ses émotions avec plus d’acuité.
⩥ Vétérinaire. Il tient une clinique avec Jonathan, son réceptionniste, qui sert également d'hôpital pour thérianthrope et garou à la nuit tombée.
⩥ Grand Amateur de whisky, il en possède une collection impressionnante.
⩥ Il a récemment adopté un pitbull qu'il a nommé Orion.

"SINGING IN THE DEAD OF NIGHT"

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Facultés : ⩥ Totem, Petit-Duc Maculé.
⩥ Première Chasse Sacrée sur un Carcajou.
⩥ Envisage vaguement une seconde Chasse.
⩥ Maîtrise parfaite de nombreuses techniques de combat au corps à corps.
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⩥ TAKE THIS BROKEN WINGS ⩤


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Mar 5 Nov - 15:10 (#)

Tu m'en avais parlé de celui là et ouloulouh j'ai hâte de lire la suite ! Gautièr Montignac ≈ Le Sang et la Rumeur 2135486406
Une fois de plus j'me fais embarquer dès l'encadré et j'suis deg d'avoir que ça :eyes:

Remplis nous le reste qu'on puisse se faire plaisir et hâte de te voir t'éclater avec celui là aussi :cute:

Rererebienvenue chez toi :heart:


(Boulet :russe:)
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Anonymous
Invité
Invité
Mar 5 Nov - 15:14 (#)

(Je repose doooonc)

Bon ...
Moi j’veux le lien promis il y a des mois :saoule:
Comme ça, c’est dit :doudouw:
Non puis ce personnage + cet avatar + cette race, j’suis ultra fan.
Et j’aime toujours autant te lire :cute:
Super hâte d’en lire plus parce que là, y’en a pas assez Gautièr Montignac ≈ Le Sang et la Rumeur 1912906000
En plus, un gros fou, je ne peux qu’adhérer. Ils ont un charme les tarés, quelque chose en plus ... ou en moins, ça dépend où on s’place  :siffle:
Tout ça pour dire ...
soulève mwé
Re dans ta maisoooon :gni: :heart:
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Princesse Kumquat, le Glaçon Impérial.
Mei Long
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En un mot : Derrière elle, les traumatismes de l'Orient. Devant, ce spectaculaire et dangereux Occident. Entre les deux, cette douce torpeur, bourreau et gardienne de sa déraisonnable folie. De sa folle déraison.
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Crédits : bazzart
Mar 5 Nov - 15:37 (#)

*Pousse violemment tout le monde, et en prime avec dédain mais classe*


MON LOUUUUUUUUUUUUP :heart: :heart: :heart: :heart: :heart: :heart:

Spoiler:

C'est tellement bon de te lire déjà de base mais alors avec Gautièr je pense que c'est encore un cran au-dessus (apparemment si, c'est possible).  :yuhou:  :yuhou:
Cette plume. Bordel, cette plume. Et Harry. En loup. Fou. Rien que pour Mei (ouais la première gueuse qui l'approche je l'éclate). Comment ça jalouse et possessive? Que nenni!!!  :rekt:
# kimono rouge  :siffle:
J'ai tellement hâte d'en lire plus et de rp avec ce perso  :cute:  :cute:  :cute:

Mais je rejoins le petit peuple, c'est trop vide, ou pas assez plein. On est trop vite plongé dedans. C'est vicieux ce procédé. Ou vraiment très malin, je ne sais pas encore. J'me tâte. Tu veux tâter aussi? :cachotier:

Bienvenue avec ton taré et GROUILLE TOI! :lit2:
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Anonymous
Invité
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Mar 5 Nov - 15:43 (#)

(CE GIF MEI BORDEL :tombe: #ship #otp #hâtedefairedescrackship #stalkintense :13: Gautièr Montignac ≈ Le Sang et la Rumeur 1912906000 :01:)
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ADMIN ۰ Mignon comme Tchoupi, aussi vnr que Moundir : le Loup d'la Vieille (la chair vivante, c'est gourmang-croquang)
Gautièr Montignac
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◖ INACHEVÉ ◗

Gautièr Montignac ≈ Le Sang et la Rumeur WjqXz0V Gautièr Montignac ≈ Le Sang et la Rumeur 7dbuIBt Gautièr Montignac ≈ Le Sang et la Rumeur A4xF6gr

"C'est une histoire de dingue.
Une histoire bête à pleurer."

En un mot : Meursault d'Occident. Sorel d'Amérique.
Qui es-tu ? :
"J'irais bien voir la mer.
Écouter les gens se taire."

◖◗ Homme du pays occitan, dans le Sud de la France. Né au cœur des Pyrénées aux sommets blanchis, entre le soleil et la rocaille du mois de juillet 1898.
◖◗ Loup-garou Bêta condamné à fuir famille et village, jeté sur les voies forestières d'un exil, des frontières d'Espagne aux vallées de Lozère. Voyageur infatigable, jusqu'au Nord de la France et la côte est américaine.
◖◗ Relation d'amour et de haine pour cette France ingrate. Son sang a coulé pour des généraux dont le pied n'a jamais foulé le no man's land de la Grande Guerre. Membre d'un réseau clandestin dans les années 40.
◖◗ Rêveur misanthrope à la philosophie d'un autre temps. Passe sans mal de l'empathie au jugement, de la tolérance au dégoût. Aide lorsqu'il le peut. Tue quand il le doit. Bestiole dans le crâne qui commandite d'étranges désirs.
◖◗ Homme à tout faire : capable de nettoyer les chiottes, de garder un musée, de balayer la rue ou de tenir une caisse. Prédilection pour les postes de serveur, aidé par ses hanches étroites et ses bras solides. Poste d'observation privilégié pour tous les comportements humains et non-humains.
◖◗ Rebut. Incapable de s'adapter pleinement à une meute. Chaque tentative se solde par un échec plus ou moins pénible. Solitaire, se protège derrière la barrière de mensonges qui résistent encore aux outrages du temps. Prétend n'être rien d'autre que la Bête du Gévaudan. S'en convainc parfois, ou bien d'être un descendant.
◖◗ A subi les affres du sang et de la rumeur capable de frapper tous les bourgs et hameaux des campagnes profondes. Accusé de crimes qu'il n'a pas commis. N'a jamais eu l'occasion de racheter son honneur parmi les siens.
◖◗ Amant de Mei Long, poupée chinoise de sang royal. La rencontre entre deux écorchés de la vie, entre deux psychés abîmées, vouées à toutes les folies et aux errances mortifères dans les bois du Maryland.
◖◗ Poursuivi par des flics qui n'ont pas pour habitude de lâcher prise. Connu des autorités américaines depuis les années 70. En cavale permanente. Passé maître dans l'art des identités plastiques, artificielles. Espère trouver à Shreveport l'abri de la dernière chance, en incorporant les rangs de la meute. Tueur de flics et de femmes. Traqueur traqué de Medea Comucci.
◖◗ Mélancolique. Dans ses bons jours, capable de déceler la beauté dissimulée derrière tous les aspects de l'existence. Amoureux d'Histoire et de littérature, lecteur infatigable de Camus et de Céline.
◖◗ Dérangeant. Par ses regards perçants, par ses paroles sans filtre, par ses rires grinçants : inadapté, mais sympathique, si son interlocuteur s'y prête.

◖BÊTE DU GÉVAUDAN◗

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"L'a pas tellement changé la France.
Passent les jours et les semaines,
Y'a qu'le décor qui évolue.
La mentalité est la même.
Tous des tocards, tous des faux culs."

Facultés : ◖◗ Faiseur d'histoires. Capable d'inventer mythes et récits sans effort. Charmant ou effrayant tour à tour. Se réinvente sans cesse, personnage protéiforme.
◖◗ Passé maître dans l'art de dissimuler un corps et d'en ôter la vie. Tous les moyens sont bons.
◖◗ Sait comment survivre face au froid, à la pluie, à la grisaille et à la brume, aux mers, aux monts et aux coups bas. Aux morsures, aux traîtrises, aux caresses, aux promesses.
Thème : Le Fleuve ◖◗ Noir Désir
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◖MINDHUNTER◗

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"Je vais les rues je vais les lieux où on ne m'attend pas. Ceux que je croise au fond des yeux, non, ne me voient pas. Je parle à des gens comme moi qui n'ont l'air de rien. Des esclaves en muselière qui n'en pensent pas moins."

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Mar 5 Nov - 16:49 (#)

Ebichu > T'inquiète, tu vas l'avoir, ton lien :thuglife: Toujours un plaisir de savoir qu'on va recroiser la plume ensemble, again & again. On a mis le temps mais putain maintenant qu'on y est… :sourcil: En espérant ravir ta soif de Madness  :lustuu:
Et putain tu m'as tué :mdr: hâte de te voir pondre des crackships en folie :face: (en plus j'ai déjà une idée pour Alma et Gautièr en tête, voilà.)

Serenity > EUH. ELLE EST PAS VIDE MA FICHE OKAY ?  :emo: (mais vous épargner de la daube pondue par mon cerveau à 5h du matin je me disais que ce serait pas mal.)

Archi > Ça arrive, ça arrive :cute: (et oui je sais que je suis un boulet, stop it. :TT:)

Dana > NON ÇA SUFFIT PAS. CA SUFFIRA JAMAIS.  :boom:

MEI. > J'te l'avais promis et je suis suffisamment déraisonnable pour faire ça maintenant alors que j'dois encore guinder ma MAJ RP, terminer les trucs pour l'anniversaire du forum et finir de checker l'event (kill me now.) mais UNE PROMESSE EST UNE PROMESSE ET JE N'AI QU'UNE PAROLE. (oui je gueule.)
Non mais t'imagines même pas à quel point ça me fait kiffer non seulement de réadapter ce personnage-là ici mais en plus avec toi et avec eux, quoi. Je sais même plus d'où c'est parti ce délire mais ça promet du feel, du feel ET ENCORE DU FEEL BORDEL.  :nabila: Promis j'me grouille mon Impératrice au kimono carmin :cute: (fin t'habitues pas trop à ça parce qu'y a pas de raison que y'ait que Gautièr qui morfle dans cette histoire, ça va pleurer des larmes de sang moi j'te le dis  :bonjour: ).

Merci à tous en tout cas et de pardonner votre #adminencarton pour son besoin irrépressible de poster des fiches de 53 kilomètres. Cœur sur vous, vous êtes des vrais.


Le Temps qui reste

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Anonymous
Invité
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Mar 5 Nov - 19:19 (#)

:moh: ...
Citation :
Ses pompes, entretenues avec amour, cirage et un soin tout particulier, ses deux costumes achetés au prix fort
voilà t'as conquis Kin en même pas une phrase :mimi: j'aiunproblèmeaveclesfringuesok?
et puis sinon re-bienvenue, je veux en savoir plus sur la vie de Gautièr espèce de maudit français :eyes: :heart:
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Anonymous
Invité
Invité
Mer 6 Nov - 10:48 (#)

Re-bienvenue! C'est vrai que tu manquais un peu de persos là :russe: :russe:
Gautier a l'air méga intéressant, j'ai trop hâte de voir la suite!! Pis Harry Lloyd, il a un truc, laisse tomber, j'suis sous le charme :yuhou: :yuhou:
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Gautièr Montignac
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◖◗ Loup-garou Bêta condamné à fuir famille et village, jeté sur les voies forestières d'un exil, des frontières d'Espagne aux vallées de Lozère. Voyageur infatigable, jusqu'au Nord de la France et la côte est américaine.
◖◗ Relation d'amour et de haine pour cette France ingrate. Son sang a coulé pour des généraux dont le pied n'a jamais foulé le no man's land de la Grande Guerre. Membre d'un réseau clandestin dans les années 40.
◖◗ Rêveur misanthrope à la philosophie d'un autre temps. Passe sans mal de l'empathie au jugement, de la tolérance au dégoût. Aide lorsqu'il le peut. Tue quand il le doit. Bestiole dans le crâne qui commandite d'étranges désirs.
◖◗ Homme à tout faire : capable de nettoyer les chiottes, de garder un musée, de balayer la rue ou de tenir une caisse. Prédilection pour les postes de serveur, aidé par ses hanches étroites et ses bras solides. Poste d'observation privilégié pour tous les comportements humains et non-humains.
◖◗ Rebut. Incapable de s'adapter pleinement à une meute. Chaque tentative se solde par un échec plus ou moins pénible. Solitaire, se protège derrière la barrière de mensonges qui résistent encore aux outrages du temps. Prétend n'être rien d'autre que la Bête du Gévaudan. S'en convainc parfois, ou bien d'être un descendant.
◖◗ A subi les affres du sang et de la rumeur capable de frapper tous les bourgs et hameaux des campagnes profondes. Accusé de crimes qu'il n'a pas commis. N'a jamais eu l'occasion de racheter son honneur parmi les siens.
◖◗ Amant de Mei Long, poupée chinoise de sang royal. La rencontre entre deux écorchés de la vie, entre deux psychés abîmées, vouées à toutes les folies et aux errances mortifères dans les bois du Maryland.
◖◗ Poursuivi par des flics qui n'ont pas pour habitude de lâcher prise. Connu des autorités américaines depuis les années 70. En cavale permanente. Passé maître dans l'art des identités plastiques, artificielles. Espère trouver à Shreveport l'abri de la dernière chance, en incorporant les rangs de la meute. Tueur de flics et de femmes. Traqueur traqué de Medea Comucci.
◖◗ Mélancolique. Dans ses bons jours, capable de déceler la beauté dissimulée derrière tous les aspects de l'existence. Amoureux d'Histoire et de littérature, lecteur infatigable de Camus et de Céline.
◖◗ Dérangeant. Par ses regards perçants, par ses paroles sans filtre, par ses rires grinçants : inadapté, mais sympathique, si son interlocuteur s'y prête.

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Passent les jours et les semaines,
Y'a qu'le décor qui évolue.
La mentalité est la même.
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Facultés : ◖◗ Faiseur d'histoires. Capable d'inventer mythes et récits sans effort. Charmant ou effrayant tour à tour. Se réinvente sans cesse, personnage protéiforme.
◖◗ Passé maître dans l'art de dissimuler un corps et d'en ôter la vie. Tous les moyens sont bons.
◖◗ Sait comment survivre face au froid, à la pluie, à la grisaille et à la brume, aux mers, aux monts et aux coups bas. Aux morsures, aux traîtrises, aux caresses, aux promesses.
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"Je vais les rues je vais les lieux où on ne m'attend pas. Ceux que je croise au fond des yeux, non, ne me voient pas. Je parle à des gens comme moi qui n'ont l'air de rien. Des esclaves en muselière qui n'en pensent pas moins."

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Mer 6 Nov - 19:31 (#)

Kin > Dis donc la Karl Lagerfeld british elle va se calmer deux secondes hein :eyes: (mais oui, toujours être présentable, c'est plus facile pour approcher les gens après :biensur:)

Vic > Jamais assez de persos. Jamais :gni:

Peluche > Merci, toé :cute: C'est clair que ça me tenait à cœur de le faire venir, celui-là, et pour tellement de raisons. C'est vrai que t'es de la montagne toi aussi. You know what I mean… :sisi: J'espère être à la hauteur de tes espérances en tout cas ! (#adminenmousse c'est mieux ou pas ?)


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MJ ۰ Trop de DC, pas assez de décès.
Rhys Archos
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L'IVRESSE SOLAIRE DU CRÉPUSCULE

Gautièr Montignac ≈ Le Sang et la Rumeur S83t

« Wild men who caught and
sang the sun in flight,
And learn, too late, they
grieved it on its way,
Do not go gentle
into that good night. »

En un mot : Émeute, Sang et Fiel
Qui es-tu ? : Sans visage, une force animale grouillant sous une peau humaine qui s'étire, trop étriquée, n'attendant que de jaillir à l'intérieur du monde pour le ravager.
Facultés :

Trouble à l'ordre public ;
Outrage à agents ;
Attentat à la pudeur ;
Violation de propriété privée ;
Ivresse sur voie publique ;
Expert du pistolet à clous ;
Vol de voitures ;
Briseur de vitrines ;
Bagarres ;
Vol de poules ;
Thème : /watch?v=L7a8hmoOsx0
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Mer 6 Nov - 20:49 (#)

PUISQUE TU AS EFFACÉ MON PRECEDENT MESSAGE :eyes:

Bienvenue groarrr :dildo: :lovecat:

Prends bien le temps de faire ta fiche parce que tu vas souffrir comme si je t'épilais les tétons au chewing gum :eyes:

bisous :cute:




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Mer 6 Nov - 22:21 (#)

Rebienvenue si je comprends bien !

J'ai hâte d'en lire plus, tout cela est intriguant :eyes:

A bientôt en jeu, puisqu'il semblerait que Gautièr et Morgane seront collègues au Sci-Port :bravo: :bravo:
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Mer 6 Nov - 23:08 (#)

PS: JE SUIS JALOUX DE MEI OKÉ :taggle: ?




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"C'est une histoire de dingue.
Une histoire bête à pleurer."

En un mot : Meursault d'Occident. Sorel d'Amérique.
Qui es-tu ? :
"J'irais bien voir la mer.
Écouter les gens se taire."

◖◗ Homme du pays occitan, dans le Sud de la France. Né au cœur des Pyrénées aux sommets blanchis, entre le soleil et la rocaille du mois de juillet 1898.
◖◗ Loup-garou Bêta condamné à fuir famille et village, jeté sur les voies forestières d'un exil, des frontières d'Espagne aux vallées de Lozère. Voyageur infatigable, jusqu'au Nord de la France et la côte est américaine.
◖◗ Relation d'amour et de haine pour cette France ingrate. Son sang a coulé pour des généraux dont le pied n'a jamais foulé le no man's land de la Grande Guerre. Membre d'un réseau clandestin dans les années 40.
◖◗ Rêveur misanthrope à la philosophie d'un autre temps. Passe sans mal de l'empathie au jugement, de la tolérance au dégoût. Aide lorsqu'il le peut. Tue quand il le doit. Bestiole dans le crâne qui commandite d'étranges désirs.
◖◗ Homme à tout faire : capable de nettoyer les chiottes, de garder un musée, de balayer la rue ou de tenir une caisse. Prédilection pour les postes de serveur, aidé par ses hanches étroites et ses bras solides. Poste d'observation privilégié pour tous les comportements humains et non-humains.
◖◗ Rebut. Incapable de s'adapter pleinement à une meute. Chaque tentative se solde par un échec plus ou moins pénible. Solitaire, se protège derrière la barrière de mensonges qui résistent encore aux outrages du temps. Prétend n'être rien d'autre que la Bête du Gévaudan. S'en convainc parfois, ou bien d'être un descendant.
◖◗ A subi les affres du sang et de la rumeur capable de frapper tous les bourgs et hameaux des campagnes profondes. Accusé de crimes qu'il n'a pas commis. N'a jamais eu l'occasion de racheter son honneur parmi les siens.
◖◗ Amant de Mei Long, poupée chinoise de sang royal. La rencontre entre deux écorchés de la vie, entre deux psychés abîmées, vouées à toutes les folies et aux errances mortifères dans les bois du Maryland.
◖◗ Poursuivi par des flics qui n'ont pas pour habitude de lâcher prise. Connu des autorités américaines depuis les années 70. En cavale permanente. Passé maître dans l'art des identités plastiques, artificielles. Espère trouver à Shreveport l'abri de la dernière chance, en incorporant les rangs de la meute. Tueur de flics et de femmes. Traqueur traqué de Medea Comucci.
◖◗ Mélancolique. Dans ses bons jours, capable de déceler la beauté dissimulée derrière tous les aspects de l'existence. Amoureux d'Histoire et de littérature, lecteur infatigable de Camus et de Céline.
◖◗ Dérangeant. Par ses regards perçants, par ses paroles sans filtre, par ses rires grinçants : inadapté, mais sympathique, si son interlocuteur s'y prête.

◖BÊTE DU GÉVAUDAN◗

Gautièr Montignac ≈ Le Sang et la Rumeur S6v5sWR Gautièr Montignac ≈ Le Sang et la Rumeur N1Hqv8C Gautièr Montignac ≈ Le Sang et la Rumeur TlIINL9

"L'a pas tellement changé la France.
Passent les jours et les semaines,
Y'a qu'le décor qui évolue.
La mentalité est la même.
Tous des tocards, tous des faux culs."

Facultés : ◖◗ Faiseur d'histoires. Capable d'inventer mythes et récits sans effort. Charmant ou effrayant tour à tour. Se réinvente sans cesse, personnage protéiforme.
◖◗ Passé maître dans l'art de dissimuler un corps et d'en ôter la vie. Tous les moyens sont bons.
◖◗ Sait comment survivre face au froid, à la pluie, à la grisaille et à la brume, aux mers, aux monts et aux coups bas. Aux morsures, aux traîtrises, aux caresses, aux promesses.
Thème : Le Fleuve ◖◗ Noir Désir
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◖MINDHUNTER◗

Gautièr Montignac ≈ Le Sang et la Rumeur M70Ex1d Gautièr Montignac ≈ Le Sang et la Rumeur IfwWWwA Gautièr Montignac ≈ Le Sang et la Rumeur QeVIwzX

"Je vais les rues je vais les lieux où on ne m'attend pas. Ceux que je croise au fond des yeux, non, ne me voient pas. Je parle à des gens comme moi qui n'ont l'air de rien. Des esclaves en muselière qui n'en pensent pas moins."

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Mer 6 Nov - 23:18 (#)

Morgane > Hâte de venir embêter la p'tiote entre deux rondes :sourcil:

Rhys > Tu m'approches pas avec ta merde, là :taggle: Et oui je prends le temps t'inquiète. :eyes: Pour les réclamations, je te conseille de t'adresser à Princesse Kumquat :grin:


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Mer 6 Nov - 23:20 (#)

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En un mot : Derrière elle, les traumatismes de l'Orient. Devant, ce spectaculaire et dangereux Occident. Entre les deux, cette douce torpeur, bourreau et gardienne de sa déraisonnable folie. De sa folle déraison.
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Mer 6 Nov - 23:31 (#)

Rhys V. Archos a écrit:
PS: JE SUIS JALOUX DE MEI OKÉ :taggle: ?

*Le regarde de haut en bas*
Tu. M'étonnes.

Et je n'ai rien à ajouter, tu ne peux soutenir la comparaison. Mes psycho kumquats sont plus gros que ceux pendants entre tes frêles petites jambes.

#bitch #venin #éclatage de gueuses #joueuse enferme son perso dans sa cage et demande sorry... not sorry
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Mer 6 Nov - 23:34 (#)

I iz vegan Gautièr Montignac ≈ Le Sang et la Rumeur 4078452096

YAKOILLE LA TCHING TCHONG, VIENS TE BATTRE :taggle:

You know nothing, Jeanne Kumquats. Je vais débarquer avec une voiture volée et t'encastrer dans la vitrine du magasin d'Eo, tu vas rien comprendre :eyes:

EO C'EST MON BÉBÉ OKÉ ?




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Mer 6 Nov - 23:39 (#)

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Mer 6 Nov - 23:51 (#)

Ah mais tu t'encastres dans Eo et tu lui pètes la vitrine quand tu veux, je ne mange pas de ce chat là :nope:

Par contre, Gautièr, tu approches sa vitrine et je te fais une Beatrix Kiddo façon katana dans les kumquats. Prix de gros, deux films pour le prix d'un: KILL RHYS et Les rivières pourpres :thuglife:

Viens jouer avec moi :yuhou: :yuhou: :yuhou:
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Mer 6 Nov - 23:55 (#)

Pourquoi tu crois que les chats ont neuf vies :eyes: ?

prend sa forme de combat
Gautièr Montignac ≈ Le Sang et la Rumeur Tenor

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J'vais t'envoyer des snapchats de moi en forme chat qui squatte chez lui TOUT LE JOUR. TU VAS FAIRE QUOI HEIN ?




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Mer 6 Nov - 23:56 (#)

Mei Long a écrit:
Rhys V. Archos a écrit:
PS: JE SUIS JALOUX DE MEI OKÉ :taggle: ?

*Le regarde de haut en bas*
Tu. M'étonnes.

Gautièr Montignac ≈ Le Sang et la Rumeur 2135486406 :god:

Moi j'reposte pas mon message parce que tout ce que je fais est one of a kind in history. :islay: (et des fois y vaut mieux)
Du coup j'te souhaite pas la bienvenue.

Voilà.
:snape:
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Gautièr Montignac ≈ Le Sang et la Rumeur KOfy0yS

Non mais il va se calmer l'autre retard là ?! Ca va pas de parler comme ça à Mei tu veux mourir ou quoi ?
J'vais t'éclater Dahmer style et te réserver au congélo pendant six à sept mois on verra si tu seras toujours en mode Don't give a shit ! :flames:


EDIT : Mais… Minou. :TT:


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Princesse Kumquat, le Glaçon Impérial.
ASHES YOU WERE

En un mot : Derrière elle, les traumatismes de l'Orient. Devant, ce spectaculaire et dangereux Occident. Entre les deux, cette douce torpeur, bourreau et gardienne de sa déraisonnable folie. De sa folle déraison.
Facultés : Quietus - Obténébration - Chimérie
Thème : Secret Garden - Adagio
Gautièr Montignac ≈ Le Sang et la Rumeur Tumblr_inline_npan6mSA981rc0vff_400
ASHES YOU WILL BE

Pseudo : Drustan
Célébrité : Gong Li
Messages : 405
Date d'inscription : 29/04/2019
Crédits : bazzart
Jeu 7 Nov - 0:09 (#)

Un chat. Une chinoise. J'te fais un dessin ou j'te laisse réfléchir à ce que je vais faire ??? :siffle:

Oh oui mon Loup.... Dahmer-le, en long en large et en travers :angel:

Et après on fait du :lit:
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