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Not You Again [Locke & Vicki]

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Anonymous
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Dim 5 Juil - 16:26 (#)


Not You Again

Victoria boîtait encore, un peu. Elle faisait ce qu’elle pouvait pour que ça ne se voie pas trop. Elle avait enfin pu enlever l’écharpe qui lui avait entouré le bras ces dernières semaines, et bien qu’elle n’ait pas récupéré sa complète mobilité, elle se sentait plus libre. D’extérieur, il était devenu difficile de deviner ce que la jeune femme avait traversé. La soirée cauchemardesque et la chute du monte-charge étaient encore bien présents dans son esprit, brûlantes, et il faudrait probablement un peu de temps avant que cela ne cicatrise. Mais elle se sentait mieux. Suffisamment bien pour sortir de nouveau et partir en maraude.
La catastrophe qui avait touché Shreveport avait laissé de nombreuses personnes dans la détresse. Les hôpitaux avaient du faire face à un pic d’urgences. Des gens s’étaient retrouvés sans emploi, à la rue, malades mais trop effrayés pour sortir chercher de l’aide. Victoria avait repris son activité bénévole avec d’autant plus de ferveur qu’avant. D’une part parce qu’elle sentait le besoin des associations qu’elle soutenait. D’autre part parce que ça lui occupait le corps et l’esprit, et Dieu sait qu’elle en avait besoin. Trop de choses dans la tête d’une seule personne.
Elle était donc accompagnée de Shirley. Une cinquantenaire énergique, qui avait dédié sa vie aux autres, infirmière le jour, bénévole le soir et parfois la nuit. Victoria aimait faire ses maraudes avec Shirley, qui lui parlait de son métier et des miracles qu’elle voyait chaque jour à l’hôpital, de ses enfants qui faisaient les mêmes conneries qu’elle avait fait à leur âge, de son couple de perruches qui étaient « honnêtement le couple le plus solide qu’elle avait jamais vu, pas comme moi et mon connard de mari ». Shirley s’intéressait à l’étudiante aussi, l’encourageant dans ses études, lui demandant des nouvelles du cabinet vétérinaire, l’interrogeant peu subtilement sur ses amours.

« Et donc, ce patient, des années qu’il ne parlait plus, complètement aphasique. Les médecins disaient tous que c’était foutu, le cerveau était trop atteint. Un jour il se pointe dans la salle de repos, et il sourit et balance un bonjour. On était sur le cul. Heureusement que j’étais assise ! »
Victoria rit.
« Mais il n’y avait jamais eu de signes ? Je veux dire, c’est quand même….attend. »
Le regard de Vicki avait capté quelque chose à la périphérie de sa vision et elle s’était arrêtée net. Tournant la tête, elle confirma ce qu’elle avait cru voir. Et son sang ne fit qu’un tour.

« Shirley, tu peux m’attendre ici deux minutes ? Ou je te rejoindrai. »
L’infirmière suivit le regard de l’étudiante, et vit un homme à la porte d’une maison. Grand, blond cendré, port altier. Plutôt mignon.
« Un prétendant ? », demanda-t-elle avec malice.
« Non. L’inverse. », répondit Victoria avec un ton froid, et Shirley comprit que quelque chose n’allait pas. Elle répondit qu’elle attendrait ici. Elle était bien décidée à surveiller, même de loin, ce qui se passait.

Victoria la remercia et se dirigea d’un pas rapide vers l’homme en question. En s’approchant, elle eut la confirmation de ce qu’elle avait cru voir. Il tenait un dossier et un badge, comme les associations qui recueillaient des signatures ou des dons.
« Je peux savoir ce que tu fiches ici ? », lança-t-elle avec un ton cassant en arrivant à quelques mères d’Auxence.
Auxence. Il allait donc lui pourrir la vie jusqu’au bout, même indirectement. Elle était persuadée, non, elle savait, qu’il n’était pas là pour faire le bien commun. Auxence était une pourriture de premier plan. Il ne pensait qu’à lui. Et à faire du mal aux autres. Et il n’était pas question qu’elle le laisse faire. Elle l’empêcherait de nuire. C’était plus qu’une simple action personnelle. C’était une mission divine. Elle ne laisserait pas un homme comme Auxence profiter d’une situation de détresse. Parce qu’elle savait, malheureusement, l’ayant appris à ses dépens, qu’il était beaucoup trop doué à cela.

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Anonymous
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Sam 1 Aoû - 20:35 (#)

« not you again »

victoria & locke.
Ses lèvres s’agitent, sont hypnotiques. Elles s’enthousiasment, s’animent. Tu es fasciné par sa capacité à parler pour ne rien dire, à brasser du vent et à combler le vide avSes lèvres s’agitent, sont hypnotiques. Elles s’enthousiasment, s’animent. Tu es fasciné par sa capacité à parler pour ne rien dire, à brasser du vent et à combler le vide avec ce même vide qui doit résonner entre ses deux oreilles. A se demander comment une personne aussi bête peut arriver à survivre. Mais voilà, Auxence, tu as un sourire doux, tu as la patience d’un héron, tu as la bienveillance d’un… d’un… d’un imbécile. Il n’y a pas d’autre mot. Et certainement dans les yeux le même éclat d’intelligence que celui que l’on peut trouver dans ceux d’une vache. Il ne faut certainement pas être plus futé qu’un ruminant de cet acabit pour supporter le discours et la présentation qu’elle te fait depuis bien cinq heures, ou cinq minutes, le temps passe si lentement lorsqu’on s’amuse. Mais voilà, tu hoches la tête, d’un air concerné. Tu présentes bien, quand tu t’y mets, drapé de ta tenue de bon samaritain, petit hoodie qui va bien, sans trop d’excentricité mais avec ce qu’il faut de jeunesse pour qu’elle soit heureuse de constater à quel point, vous les jeunes, vous êtes généreux et altruistes. C’est pas toi, Locke, qui va la détromper. Blah, blah, blah, shut up que tu aimerais bien lui dire pour qu’elle arrête de parler, et de te déconcentrer avec ce petit bout de salade coincé sur l’une de ses incisives. oh, darling, go buy a brain, que tu aimerais bien lui conseiller, empli de sympathie soyons en sûrs, histoire qu’elle comble le vide que tu pressens dans sa boite crânienne. Mais…

Mais voilà. Tu continues de sourire, t’amuses à lister dans tes yeux clairs des petites punchlines qui la mettraient plus bas que terre, patientes et patientes encore ; jusqu’à ce que le miracle advienne. Elle se détourne de toi, le soupir se love dans tes lèvres, se mue en sourire timide. Maximin !, qu’elle appelle, Oui ?, que répond le grand gaillard, un peu plus loin, un de ceux que tu gardes à l’œil depuis ton arrivée parce que tu pressens que s’il s’assoit sur toi par inadvertance, il risque de te casser en deux. Ce qui, à tes yeux, serait très décevant. Tu lui fais un petit signe de la main, Locke, bien décidé à t’en faire un allié des plus solides, et lorsqu’on te donne la consigne, dans un premier temps, de le suivre, pour apprendre, et parce qu’on ne laisse personne seul la première fois, cela va sans dire, ah ah ah - t’es esclaffé en même temps qu’eux, dans une connivence bien trouvée – vous voilà dans la rue, armés de dossiers pour demander des dons, d’un sourire colgate aux lèvres, et – pour ta part – délesté de ton cerveau. Il s’agirait de ne surtout pas l’abimer avec toutes ces conneries, tout de même, tu tiens à son intégrité à défaut d’en avoir une.

Porte, bonjour monsieur, porte, bonjour madame, porte, bonjour messieurs dames, tu parles bien, que te dit Maximin, et tu prends le luxe de rougir. C’est que c’est important, qu’il veut entendre et que tu lui sers, tout en te demandant à quel moment, exactement, il va te lâcher les basques et tu vas pouvoir récupérer pour ton propre bénéfice les dons qu’on te fera. Il faut bien vivre. N’est-ce pas ? Ce n’est qu’au bout de deux heures qu’enfin tu arrives à le mener là où tu veux. Tu l’endors, de tes douces paroles. Tu l’endors, il somnole, avise la rue que vous avez commencé à faire, lâche un large bâillement auquel tu te joins. « Tu es crevé, si tu veux, je termine la rue tout seul. Faut prendre soin de toi, aussi, c’est important » Ah.. il faut bien l’admettre, Locke, tu n’es pas tout à fait convaincu de ton ton, mais… c’était l’occasion de le travailler. Un peu de Sarah, un peu de Liv, un peu de Victoria, que tu saupoudres de niaiserie toute trouvée… tu dois être convaincant puisque même s’il a l’air gêné, le voilà qui cède bien vite et te confie les papiers.

Parfait. Le véritable fin commence, le véritable… « Je peux savoir ce que tu fiches ici ? » Ah. Tu ne te tournes pas tout de suite, descends au contraire les trois marches du perron, pour retrouver l’asphalte. Ah. Tu reconnais sa voix, forcément, tu l’as reconnue dès les première syllabes. La seule chose que tu ne sais pas vraiment, Locke, c’est choisir entre les émotions qu’elle suscite en ton sein. Il y a cet éternel amusement, ce défi qu’elle balance sous ton nez par sa seule existence. Il y a la curiosité, l’envie, mais il y a aussi la frustration et une vexation toute récente. La dernière fois, elle n’a pas voulu jouer, mauvaise perdante, mauvaise joueuse.

Tu prends un temps interminable à te tourner, le temps de te décider. Et quand tu le fais, tu lui souris. « Vicky ! » Va te faire foutre qu’elle t’a dit. Et bien soit, puisqu’elle t’a giflé une joue, tu lui tends l’autre. « Ca alors, quelle surprise ! Ce que je fais ? Mais comme toi. Je prends de mon temps, pour donner à mon prochain. » La foi, la détermination, la dévotion dans la voix. Tes yeux, eux, éclatent de rire. Un rire qui prend davantage d’ampleur quand tu rajoutes, avec un air sincère et presque repentant. « Tu sais, notre dernière discussion m’a vraiment touché, et m’a poussé à me remettre en question. » Tes yeux la quittent, une fraction de seconde. Ton sourire s’infléchit, passe du candide au goguenard. « Surtout ton dernier conseil. »


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Anonymous
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Sam 29 Aoû - 17:57 (#)

« Vicky ! »
Le simple fait qu’il lui attribue un diminutif suffit à énerver l’étudiante. Et puis, c’est le ton avec lequel il prononce son nom. Sa tête. Tout sonne si faux chez Locke. Elle le sait, il le sait, et pourtant il fait comme si. C’est peut-être ça qui énerve Victoria si fort chez lui. Locke est empli de malhonnêteté, et s’en contente. Pire, il en joue. Cela va à l’encontre de toute l’éducation de Victoria, de ses valeurs. Et elle a beau essayer, très fort, elle est incapable de passer au-dessus de cela. Il fallait qu’elle proteste, qu’elle combatte, qu’elle dépense son énergie.

Elle était donc là, bras croisés, en posture clairement défensive, écoutant les excuses pitoyables de Locke. Donner à son prochain, tu parles. Il ne croyait pas un traître mot de ce qui sortait de sa bouche, et il n’essayait même pas vraiment de le cacher. Il remettait la responsabilité sur elle, en plus. Si Locke s’était remis en question, Victoria était devenue princesse d’Angleterre. Leur dernière discussion ne s’était pas bien terminée. La jeune femme avait fini par fuir. Elle l’avait regretté ensuite. Son mentor lui avait dit, plusieurs fois, que tous les combats n’étaient pas bons à mener. Qu’elle n’était qu’une personne, et qu’il y avait tant de choses dans ce monde qui n’allaient pas. Qu’il valait mieux attendre et choisir ses batailles plutôt que de s’engouffrer dans chaque combat et y sacrifier toute son énergie. Et probablement que Karl lui disait que ce combat, cet adversaire n’en valaient pas la peine. Que le combat était probablement perdu d’avance, de toute manière. Locke n’était pas quelqu’un de bien, et il ne montrait aucun signe de quelqu’un qui voulait ou pouvait même changer. Elle ferait mieux d’économiser son énergie, tourner les talons, faire le bien autour d’elle et laisser Locke vivre sa vie malhonnête dans son coin. Mais elle en était incapable. Pour une raison qui lui échappait encore en grande partie, Victoria avait choisi ce combat. Elle avait choisi Locke et avait décidé qu’elle ne renoncerait pas, qu’elle ne baisserait pas les bras. Elle n’espérait pas appeler à son empathie, elle doutait qu’il en ait. Elle n’espérait pas réveiller sa moralité, celle-ci était cachée bien trop profondément pour l’atteindre. Elle voulait simplement lui montrer que les gens bien existaient, et qu’il avait tort. La dernière fois, il avait touché à quelque chose qui lui tenait trop à cœur. Quelque chose que la jeune australienne s’était persuadée avoir effacé de sa vie, pour finalement se le voir relancé en plein cœur. Lorsqu’elle avait rejoint l’Eglise Wiccane, Victoria avait pour ainsi dire changé de religion. Elle avait laissé le catholicisme derrière elle, tourné le dos à la religion qui l’avait accompagnée jusqu’alors et lui avait été salvatrice comme source de profondes blessures. Elle avait décidé que l’apprentie mage ne pouvait pas être la dévote qu’elle était. Elle n’aurait alors jamais pensé que faire appel à la Bible provoquerait une telle réaction de colère chez elle. Pourtant, c’est ce qui s’était passé. Locke avait invoqué la Bible, il l’avait manipulée et détournée à ses fins, il avait dénaturé la parole de Dieu et l’avait balancée comme une arme. Et Victoria n’avait pas supporté. Elle avait été faible, elle s’était laissée aller non seulement à la susceptibilité, mais aussi à la colère.

Et, comme le lui rappela Locke avec un sourire, elle l’avait insulté puis planté là, fuyant vers la bibliothèque. Elle ne referait pas la même erreur.
« J’ai perdu mon sang-froid. J’en suis désolée. Mais on n’est pas là pour parler de moi. »
Elle avisa la porte de laquelle Locke s’était désormais éloigné. Elle ne connaissait pas la personne qui habitait là. Ca ne changeait pas grand-chose, ceci dit. C’était une victime potentielle du blond, et elle ne pouvait pas laisser cette pauvre personne se faire avoir par les beaux discours complètement faux de Locke. Elle reporta son attention sur lui.
« Tu fais donc du porte à porte. Pour récolter des dons, je suppose ? Tu fais ça pour une association, bien sûr, je suppose. A qui vont les dons de ces braves gens ? Je ne t’ai pas vu à la réunion d’information qui coordonnait les réponses humanitaires, pourtant. »
Elle lança sont plus beau sourire hypocrite. Après tout, Locke jouait à ce jeu, elle pouvait aussi y jouer. Elle était probablement moins douée que lui, la faute à une différence d’expérience criante. Mais elle se défendrait. Il le fallait.
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Anonymous
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Lun 21 Sep - 1:09 (#)

« not you again »

victoria & locke.
C’est fascinant, tout bonnement fascinant de voir à quel point deux petites syllabes peuvent tant porter. Un soupçon de mépris. Une bonne louche de suffisance. Quelques cuillerées de rancœur, une touche d’agacement, trois mesures de moquerie et un doux coulis d’hypocrisie pour recouvrir le tout. Ce n’est pas seulement un surnom que tu prononces d’une voix guillerette, ce sont deux parts d’un délicieux pudding à l’arsenic. Qui respire la joie de vivre, qui transpire le bonheur, la gentillesse, le charme et l’innocence. C’est une belle prestation que tu nous offres là, petite ordure, c’est une belle prestation qui vise, et touche, te rend plus joyeux encore à voir dans l’attitude de Vicky qu’elle n’apprécie pas la recette et encore moins la dégustation.

Ce qui suffit à faire ton bonheur. Elle t’a déçu, cruellement déçue, la fois dernière en refusant de jouer à ton petit jeu. Et tu entends bien, Locke, lui faire comprendre que ça ne se fait tout simplement pas. La surprise est de taille, tu fais une jolie pirouette, en descendant d’une marche, puis d’une deuxième, le perron où une porte t’attendait vers un joli pigeonnier, les colombes ne s’envoleront pas de sitôt après tout. Victoria, petite fouine, en revanche… elle, elle t’a prouvé qu’elle n’avait aucune honte, aucun cœur en te tournant le dos. Tu gardes les yeux rivés sur elle en insufflant dans ta voix tout ce que tu peux mettre de déception candide, de naïveté déçue. Fais état de ta conversion, grâce à elle, n’est-elle pas émue d’avoir remué ton cœur au point de te faire vomir des papillons multicolores ? « J’ai perdu mon sang-froid. J’en suis désolée. Mais on n’est pas là pour parler de moi. » Tu baisses la tête, un sourire goguenard que tu offres au béton, avant de murmurer un « En effet, nous sommes là pour aider notre prochain », en bon petit missionnaire de la charité que tu es devenu ce matin, quand tu as troqué ton caleçon pour ce déguisement-ci. « Tu fais donc du porte à porte. Pour récolter des dons, je suppose ? Tu fais ça pour une association, bien sûr, je suppose. A qui vont les dons de ces braves gens ? Je ne t’ai pas vu à la réunion d’information qui coordonnait les réponses humanitaires, pourtant. » Et voilà que tu pares ton visage d’un air tout à fait surpris.

Ou impressionné. Et tes yeux, Locke, tes yeux… Mais quel fou-rire ils offrent au monde, tout comme la commissure de tes lèvres, ton légendaire don de comédien en prend un coup, il faut se le dire, sous l’hilarité que tu ne contiens qu’au prix d’un dur effort. Il te faut quelques longues secondes pour te reprendre, secondes que tu occupes à hocher la tête d’un air concerné, à remettre ta petite mèche sur le côté, à faire tourner ta montre autour de ton poignet pour la remettre bien en place. Et quand tu sais, Auxence, que tu vas arriver à articuler sans éclater de rire – bon sang, tu en pleurerais presque – tu choisis tes mots avec soin. Compose un nouveau tableau de friandises, un mot par-ci, une petite intonation accusatrice par-là. Tu te fais fleuriste et diable sait à quel point le bouquet va être beau. « Tu en supposes des choses, dis-moi, chaton. » La familiarité se glisse et s’affirme. Tu la nargues, puisqu’elle aime tant les surnoms. « Tu ne m’as pas vu, ma prise de conscience a été si brutale, je viens d’arriver. Tu dois le savoir mieux que quiconque, un élan de bonté et d’altruisme, ça ne se contrôle pas. Et que bonheur de dispenser mon temps pour semer le bonheur » Auxence, as-tu conscience que ça doit se voir que tu te fous ouvertement de sa gueule ? Tu t’approches d’elle avec une désinvolture insolente, provocation dans ta posture, alors que ton ton, diable, quelle prestation, conserve sa comédie. « Il va falloir m’expliquer, Vicky. J’essaye de faire les choses bien, Maximin m’a tout expliqué, il a une âme si pure, ça me bouleverse. Et les dons, tu le sais aussi bien que moi, vont aller dans les poches de ceux qui en ont besoin. De ceux qui le méritent. » Dans tes poches, somme toute. Mais qui est-elle pour prétendre que toi, tu n’as pas besoin de cet argent. Tu arrives au bout de tes économies, après tout. Tu as travaillé durement pour avoir cet argent, après tout. Ce n’est que justice qu’il aille auprès du vrai nécessiteux, n’est-ce pas ? « Et puis tu sais, on est pas là pour parler de toi… mais… pourtant, tu en avais des choses à dire à ton propos, la dernière fois. Toutes ses grandes élancées sur le don de soi… Visiblement, c’est réservé à l’élite dont tu es le parangon. » Ta voix part, vibre, insuffle de la culpabilité, l’ange enjôleur se fait reproches. « Quelle intolérance… Quelle fermeture d’esprit. Ça me fait mal au cœur. Ubi caritas, Deus ibi est, comme on dit. Il n’y a pas beaucoup de caritas en toi actuellement. »


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Anonymous
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Jeu 15 Oct - 17:22 (#)

Comment pouvait-on ne pas détester Locke ? Ses grands yeux emplis de malice, son sourire arrogant à la con, ses mensonges éhontés, ses belles paroles comme autant de venin destiné à semer la destruction et à se marrer aux dépens des autres. Victoria le détestait. Et pourtant, on l’avait éduquée à aimer, pas détester. On lui avait appris à pardonner, à aimer son prochain, à chercher le bon chez les gens. Elle n’avait pas détesté beaucoup de personnes dans sa vie. Locke était définitivement dans le haut de la liste. Et il le savait probablement, après tout, elle n’avait pas fait grand-chose pour le cacher. Mais il semblait n’en avoir rien à foutre, paraissait même s’en amuser. Comme si c’était un challenge, ou quelque chose du genre.
« Tu en supposes des choses, dis-moi, chaton. »
Il fallut beaucoup de sang-froid à Victoria pour ne pas cramer Locke sur le champ. Pas complètement immoler, juste brûler un peu. « Chaton ». Il se prenait pour qui, vraiment ? Elle n’était pas un chaton. Et il n’avait clairement aucune légitimité à l’appeler comme ça. Mais elle se retint. Après tout, il n’en valait pas le coup. Il ne méritait pas qu’elle se mette en danger pour lui. Peut-être était-ce précisément ce qu’il recherchait, d’ailleurs.

Elle l’écouta débiter ses conneries. Il espérait vraiment qu’elle le croirait ? Il la trouvait vraiment si stupide, naïve ? A sa décharge, Victoria était naïve ; un trait de la nature autant qu’une attitude développée par une enfance dans une communauté excentrée de la méchanceté du monde. Mais elle n’était pas si naïve. Alors soit Locke la sous-estimait grandement, soit il se sur-estimait grandement -ce qui était une hypothèse tout à fait plausible, vu le personnage-, soit encore une fois il s’en foutait de ne pas être cru. Voire, il voulait ne pas être cru, dans un espèce de jeu malsain pour voir jusqu’où il pouvait pousser la limite. Victoria en était presque fascinée, de ce discours mielleux sur la prise de conscience soudaine et miraculeuse que l’altruisme, c’était bien.
Et puis, comme à son habitude, Locke retourna les choses. Son témoignage sur son élan de bonté se transforma en accusation à l’encontre de Vicki. Après tout, qui était-elle pour juger, pour qui se prenait-elle, etc. On ne se refaisait pas, et Locke restait un cracheur de venin, toutes les occasions étaient bonnes. La jeune étudiante inspirait et expirait discrètement, mais profondément. Rester calme. Surtout rester calme.
« Quelle intolérance… Quelle fermeture d’esprit. Ça me fait mal au cœur. Ubi caritas, Deus ibi est, comme on dit. Il n’y a pas beaucoup de caritas en toi actuellement. »
Victoria soupira un peu moins discrètement. Elle se permit même de lever légèrement les yeux au ciel.
« Tu connais bien ton latin. », dit-elle tout d’abord. Le fait est qu’il n’y avait pas grand-chose à opposer à la bêtise crasse de Locke. Elle ne lui devait rien, après tout. Il la trouvait condescendante et lui adressait un discours d’élite. Elle en avait presque l’habitude, à ce stade. Locke n’était ni le premier, ni le dernier à trouver Victoria arrogante et condescendante. Peut-être qu’elle l’était, en partie. Elle avait surtout des convictions et se méfiait des gens par nature. Apparemment, c’était condescendant, de se méfier. Bref. Ce n’était donc pas ça qui faisait bouillir l’australienne de colère. Non. C’était l’instrumentalisation. Tout le discours de Locke visait à justifier sa présence ici. Et ils savaient, lui comme elle, qu’il n’était pas vraiment là pour la charité. Il n’était pas une personne charitable, et il ne récoltait clairement pas des dons pour les sinistrés de la catastrophe d’Halloween. Et ça, Victoria ne le supportait pas. Elle ne supportait pas qu’il se cache derrière ses discours de bonté et l’accuse d’être élitiste alors que tout ce qu’il faisait était d’arnaquer des gens déjà mal en point à son propre profit.

« Maximin ne sait pas quel genre de personne tu es. Et je doute qu’un seul dollar que tu récoltes aille aux démunis. Bordel, Locke…Je veux dire, je sais que tu es une ordure, mais venir prendre de l’argent à des gens qui ont déjà tout perdu ? Vraiment ? »
Elle lança une grimace de dégoût. L’idée de lui lancer une bonne grosse malédiction lui effleura l’esprit. Mais Victoria ne lançait pas de malédictions. Elle avait juré de n’user de sa magie que pour aider, pas pour blesser. Ses convictions, néanmoins, s’ébranlaient face à Locke. Comme si l’énergie néfaste du blond s’infiltrait dans l’esprit de l’étudiante d’une certaine façon. Comme s’il corrompait les gens autour de lui. Comme s’il ternissait les âmes.
« Tu ferais mieux de partir. Parce que ma collègue et moi », dit-elle en désignant la pauvre collègue qui l’attendait toujours plus loin, « on a en charge ce quartier pour ce soir, et tu n’es pas le bienvenu. »
Elle releva le menton, comme dans une posture de défi. Elle ne supporterait pas de le voir extorquer ces pauvres gens. Pas ce soir. Pas avec cette catastrophe. Elle y avait déjà laissé beaucoup de choses.
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Anonymous
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Ven 18 Déc - 0:02 (#)

« not you again »

victoria & locke.
Franchement, à t’entendre parler d’une voix douce, à te voir enrober ton venin d’une bonne dose de sucre, je ne vois pas qui pourrait ne pas t’aimer. Tu es doux, tu es vicieux, tu es tendre, tu es nocif, tu souris et tu assassines, couteau dans le dos, caresse devant. Et la pauvre, pauvre Victoria est un plaisir pour toi, avec ses fêlures dans lesquelles tu t’enfonces, avec sa répartie qui ne te donne pas l’impression de gagner sans gloire. Elle est un terrain de jeu de choix, une petite friandise. Une friandise qui a pris pourtant pris un goût amer la dernière fois, qui reste coincé dans ta gorge, qui donne une toute nouvelle perspective à l’arrivée inopinée de celle qui n’a pas voulu jouer avec toi. C’est qu’elle sort les griffes, le petit kitty-kitty-cat, c’est qu’elle feule, c’est que tu te pares de surprise pour retenir le fou-rire. C’est que tu prends ton temps, en approchant, Locke, pour bien choisir tes mots. Poursuivre votre précédente discussion, s’en souvient-elle ?, celle qu’elle a abrégée si grossièrement, petite mal éduquée. Choisis tes mots, Auxence, délecte-t’en, aussi. Tu as conscience, derrière ton inquantifiable arrogance, qu’à un moment, le roseau que tu tords va finir soit par casser, soit par se déloger et te cingler douloureusement ton si charmant visage. Tu en as conscience, mais pour le moment, tu ne t’en soucies pas. Au contraire. Chaton, Vicky, jolie citation latine, elle est ce qui se rapprocherait presque d’une amie pour toi. Après tout, tu aimes détruire tes amis, n’en laisser que des coquilles vides et brisées.

Détruire, c’est ce que tu sais faire de mieux, Locke. Ça et cette culpabilité que tu insuffles dans tes mots, cette tension que tu distilles autour de toi, léthargie somnifère encore trop faiblement dosée, semblerait-il, pour faire effet. Elle soupire, fait tourbillonner tes volutes néfastes, lève les yeux au ciel, te fait rire, Auxence. « Tu connais bien ton latin. » Et plisse les yeux, qui se rapetissent sous la satisfaction. « Je mets un point d’honneur à me cultiver, j’admets. » Tu te pavanes, avant de laisser à la malice le droit de parole. « Mais ce n’est pas par la flatterie que tu vas esquiver mes questions », malice, complicité, ta voix est teintée de tout ce qu’il faut, surtout d’amusement. « Maximin ne sait pas quel genre de personne tu es. Et je doute qu’un seul dollar que tu récoltes aille aux démunis. Bordel, Locke…Je veux dire, je sais que tu es une ordure, mais venir prendre de l’argent à des gens qui ont déjà tout perdu ? Vraiment ? » L’amusement qui persiste, subsiste et signe, même si tu prends à ton tour le temps de soupir – singe proactif de l’attitude de Victoria d’un peu plus tôt – et de lever les yeux au ciel. Le dégoût est palpable, tu t’en nourris. Le mépris n’est pas lui, tu le savoures. L’agacement, la colère, qu’en sais-tu encore, tout ça est digne d’une pâtisserie de grand chef français, cinq fois étoilé, rien de moins que ça ; tu ne mérites que l’excellence, Auxence, après tout. « Une ordure… comme tu y vas », tu protestes tout de même, juste avant qu’elle ne désigne l’autre bénévole. « Tu ferais mieux de partir. Parce que ma collègue et moi, on a en charge ce quartier pour ce soir, et tu n’es pas le bienvenu. » Tu protestes, et tu te reconcentres, même, sous cette dernière envolée lyrique qu’elle t’offre. Ce n’est pas que tu lui donnes le point – jeu, set, match, c’est tout ce que tu souhaites entendre – c’est plutôt que tu lui concèdes un peu plus de dangerosité qu’escompté, comme à chaque fois. « Ordure, que tu juges vite. Ainsi donc, tu persiste et tu signes dans ton aveuglement d’hypocrite, Vicky. » Et toi, Auxence, tu t’obstines et tu signes dans ce même angle d’attaque. C’est que tu l’aimes bien : ébranler les convictions, faire douter, saborder les bases et les fondations même d’une identité pour que tout le reste s’écroule comme château de carte sous une dernière pichenette.

Mais ne te presse pas, Locke. Sois patient, sois prudent, le chemin compte autant que la destination après tout. Ce serait dommage qu’un peu de précipitation ruine tous tes efforts. Attends donc ton anniversaire pour t’offrir le cadeau d’une nouvelle vie brisée. « Je ne suis pas le bienvenu ? Alors que tout ce que je demande, c’est de me donner aux autres, donner de mon temps, m’offrir en charité ? » Tu as une voix non seulement offusquée, mais aussi moqueuse, mon bon Auxence, quand tu reprends. En t’approchant. Encore. Un pas, deux. « Comment peux-tu, en ton âme et conscience, repousser ceux qui veulent aider. Emettre des jugements infondés. Tu n’as pas honte ? Tu dors bien, la nuit, alors que d’un côté, tu tends la main aux nécessiteux, de l’autre, tu repousses et rejettes ? » Moquerie, ça oui. Fausse colère, que dément l’amusement dans tes yeux ? Aussi. « Tout l’argent que je récolte va aux plus démunis. Je t’assure que ça me tient tout particulièrement à cœur. Chaque centime tombera dans la main d’une personne qui n’a aucun moyen de subsistance autre que la pure générosité des bons chrétiens. » Et pour cause : c’est ainsi que tu vis, Locke, aux crochets de la bonté humaine. Tu n’es pas humain, toi. Tu es pire que ça, tu es de ceux qui font ce qu’ils veulent, juste parce qu’ils le peuvent, juste parce qu’ils en ont envie, juste parce que les rares fois qu’ils ont essayé de bien faire, on les a repoussés. A tort ou à raison. Comme Vicky. Sait-elle qu’à ses dépens, elle entretient ton mépris pour le reste de cette populace que tu fais roucouler comme autant de pigeons à plumer ? Tu lances un regard, et un sourire solaire, à sa collègue qu’elle a désignée. « Ton quartier pour ce soir ? Je serais ravi de vous aider. Et tu as tort d’avoir une si piètre opinion de Maximin. Il sait exactement quel genre de personne je suis. En revanche, il sera déçu d’apprendre à quel point tu peux te montrer intolérante et agressive sans aucune raison, juste parce que ma tête ne te revient pas… »

C’est une menace ? Non, sire. C’est un Auxence satisfait qui se pavane. Maximin s’est endormi, enjôlé, sous tes conseils. Tu l’as dans la poche.  


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Anonymous
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Mer 20 Jan - 20:52 (#)

« Ordure, que tu juges vite. Ainsi donc, tu persiste et tu signes dans ton aveuglement d’hypocrite, Vicky. »
Aveuglement. Hypocrite. Les mots de Locke n’étaient pas mâchés, comme à son habitude. Victoria avait été appelée par des noms pires que ceux-là, elle avait appris à ne pas les prendre trop au sérieux. Aveugle, c’était presque vrai, après tout. Sa naïveté avait tendance à l’amener à ne pas voir ce qui était juste sous son nez, en l’occurrence, la merde dans lequel était le monde. On lui avait déjà dit, maintes et maintes fois. Hypocrite aussi, on lui avait dit. Parce qu’elle n’était pas très sociale, parce qu’elle était généreuse mais prenait ses distances à la moindre impression de danger, parce que son instinct de survie trop développé avait de nombreuses fois pris le pas sur la main qu’elle tendait quelques minutes avant. Elle connaissait la chanson. Locke ne faisait rien d’original.

Enfin, si. Son originalité tenait dans le ton employé. Il n’était pas aggressif. Il n’était pas en colère. Il était d’un calme formidable. Formidablement agaçant, frustrant. Et Victoria ne pouvait pas s’empêcher de déceler de l’amusement derrière ce calme. Comme si la situation lui plaisait. Comme si, sans qu’elle ne s’en soit rendue compte, Victoria était entrée dans une arène que Locke affectionnait tout particulièrement. Une arène que Victoria n’aimait pas du tout pour sa part, mais qu’elle ne savait pas quitter. Locke continuait sur sa lancée amusée, voire moqueuse, et il diminuait la distance physique entre eux deux. Cela n’arrangeait en rien l’humeur de Victoria. La proximité physique, c’était pas trop son truc quand elle ne l’avait pas demandée. Et Locke n’était clairement pas un homme avec qui elle avait envie d’être proche.


« Comment peux-tu, en ton âme et conscience, repousser ceux qui veulent aider. Emettre des jugements infondés. Tu n’as pas honte ? Tu dors bien, la nuit, alors que d’un côté, tu tends la main aux nécessiteux, de l’autre, tu repousses et rejettes ? »
Encore cette question de morale. De dormir la nuit. Il avait un vrai souci avec ça. Même ses propres parents ne s’étaient jamais inquiétés aussi fort de la qualité du sommeil de Victoria. L’étudiante ne put s’empêcher de lever les yeux au ciel. Elle sentait le mensonge partout dans les propos de Locke. Elle ne comprenait pas comment il pouvait proférer des propos pareilles et ne pas imploser sous le poids de tant de conneries. Elle ne croyait pas un traitre mot de son discours bienpensant et de sa charité chrétienne.

D’autant plus que la chrétienté n’avait rien à faire là-dedans. Encore une fois, Locke faisait une drôle de fixation. Victoria n’était plus chrétienne depuis longtemps. Elle avait adopté les croyances wiccanes en arrivant à Shreveport et entamé son apprentissage. Mais pour être honnête, son rapport avec la religion était devenu complexe bien avant cela, quand sa communauté chrétienne qui prêchait la tolérance et la main tendue à son prochain l’avait ostracisée et traitée comme une abomination, simplement parce qu’elle avait survécu.

« Ton quartier pour ce soir ? Je serais ravi de vous aider. Et tu as tort d’avoir une si piètre opinion de Maximin. Il sait exactement quel genre de personne je suis. En revanche, il sera déçu d’apprendre à quel point tu peux te montrer intolérante et agressive sans aucune raison, juste parce que ma tête ne te revient pas… »

« Ca n’a rien à voir avec ta tête. », répondit Victoria quasiment du tac-au-tac. Elle en avait un peu marre de ces accusations lancées sans aucun fondement par Locke. Et, pour être honnête, il n’y avait rien de mal à la tête du jeune homme. Il était même plutôt beau gosse. Il aurait presque pu être du goût de Victoria. C’était ce qui sortait de sa bouche qui posait problème. C’était son attitude. Son dédain pour…eh bien, pour le respect le plus basique. Et cette aura qu’il y avait autour de lui, que Victoria ressentait de façon inconsciente et qui faisait se hérisser les poils sur ses bras. Elle allait daigner répondre à Locke lorsqu’une voix résonna derrière son épaule.

« Il y a un souci, Vic’ ? »
Victoria se pinça les lèvres. Shirley en avait eu marre de patienter gentiment – et on ne pouvait pas vraiment la blâmer- et avait décidé de venir se mêler de la discussion.
« Non, y’a pas de souci », lança l’étudiante à son acolyte avec un sourire, avant de se tourner de nouveau vers Locke. « Locke ici présent prétend être envoyé par Maximin. Comme j’en doute fort, je lui ai dit que ce n’était pas très respectueux d’arnaquer les gens, et il allait s’en aller. »
Elle doutait que ça marcherait, mais elle pouvait toujours tenter. Elle se mettait presque à espérer que face à Shirley, Locke ne tienne pas son numéro.
« Oh, mais c’est vous ! Bonsoir, comment allez-vous ? Je ne savais pas que vous connaissiez Maximin ! »
Victoria se tourna vers Shirley, bouche bée. Son acolyte connaissait Locke. Et à voir son grand sourire, elle n’avait pas la même animosité envers lui que l’arcaniste.
La soirée allait être beaucoup plus longue que prévu.
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Dim 14 Fév - 22:04 (#)

« not you again »

victoria & locke.
Ah, ça, il n’y a pas à dire, il y a quelque chose s’immensément satisfaisant dans le fait de toucher juste. Bien sûr, c’est satisfaisant de base de mener quelqu’un par le bout du nez, de lui faire croire monts et merveilles, de le pousser à se croire le seul, l’unique, l’incomparable petite chose que tu vas ensuite t’amuser à détruire, déconstruire, laisser en miettes quand le jouet ne t’amusera plus autant, mais… voir dans les yeux de Victoria qu’elle est parfaitement consciente d’où tu veux la mener, et du choix précis de chacun de tes mots, c’est jouissif. Voir dans son attitude que tu fais mouche, trouver la moquerie qui se faufilera derrière la distance, rattraper le petit échec du hypocrite qui n’a pas eu le succès escompté, ça rattraperait presque ta frustration de la fois dernière, quand elle a refusé tout bonnement de jouer. Non, vraiment non, tu doutes de te lasser de sitôt de Vicky. Elle est bien trop amusante pour ça, elle représente un défi suffisamment corsé pour que tu veuilles revenir à la charge, encore et encore, trouver le bon angle d’attaque pour la travailler au corps, et insister. Retourner contre elle ses arguments. La prendre au piège de ses non-contradictions. Trouver des solutions et des déceptions là où il n’y avait pas de problème, là où il n’y avait pas d’attaques, pour qu’au final, elles existent bel et bien.

Tu t’amuses, Auxence, et tu entends bien continuer à t’amuser. Elle est venue t’embêter sur ton terrain de jeu, cette fois. Elle est venue à toi, pour te troubler, cette fois. Eh bien, elle n’a qu’à s’en prendre à elle-même si la conversation tourne en sa défaveur, n’est-ce pas ? Il y a de la moquerie, dans ta voix, de la fausse colère, dans ton ton, tu distilles l’un comme l’autre avec autant d’application qu’un pâtissier devant son petit saint-honoré – même si ton plat à toi s’apparente plus à un pudding à l’arsenic qu’à une quelconque spécialité française. Tu jauges, à chaque mot, les réactions de ta petite Vicky. La générosité des bons chrétiens, c’est celle dont tu te délectes, celle dont tu profites, d’un côté comme de l’autre. Est-ce qu’elle peut – est-ce que quiconque peut – te reprocher d’utiliser les talents que Dieu t’a donnés, à leur plein potentiel ? Oh, non, je ne crois pas, chuchote ton sourire dans un énième éclat de rire que tu conserves dans ta gorge, transformes en un doux ronronnement, assorti d’une menace. Maximin, tu l’as déjà dans ta poche, il mange dans ta main, il roucoule avec des yeux écarquillés et un admirable plumage de volatile. Qu’elle n’essaye même pas de faire l’erreur du délit de faciès, tu as trop d’alliés ici pour que ça fonctionne. Et Maximin serait déçu, si déçu de découvrir que la jolie Vicky n’est en réalité qu’une sale garce, n’est-ce pas ? « Ça n’a rien à voir avec ta tête. » Tes lèvres se mordillent, pour retenir de justesse cet éclat de rire qui menace, que la rapidité de réponse de Victoria invite. Bien sûr que ta tête n’a rien à voir avec cela. Tu te sais beau garçon, tu t’estimes beau garçon, tu as le sourire d’un ange et le regard d’un chérubin, Auxence. Ce n’est que lorsqu’on jette un œil à l’intérieur de ta caboche que les choses se gâtent. Qu’on peut voir la pourriture qui gangrène chaque hémisphère, qui a tissé des fils noirâtres et sinueux entre chaque lobe, qui infeste tout et a ses deux quartiers généraux dans les lobes temporaux.

Des lobes temporaux dont l’activité monte en flèche au moment où entre Osborne et toi s’immisce une tierce personne à laquelle tu n’accordes, au départ, qu’un bref coup d’œil. Et un jugement, hâtif, brutal, le trio des in : insipide, inintéressante, inutile. « Il y a un souci, Vic’ ? » Ton sourire se déploie, puisqu’elle s’adresse à vous et mieux encore, puisque Vic’ ne semble pas apprécier l’intervention. Inspire et inintéressante, peut-être, mais inutile, c’est donc à revoir. Un petit regard charmant veut mettre toutes les chances de ton côté, « Non, y’a pas de souci », vraiment aucun souci, « Locke ici présent prétend être envoyé par Maximin. Comme j’en doute fort, je lui ai dit que ce n’était pas très respectueux d’arnaquer les gens, et il allait s’en aller. » Prétend. Arnaquer. J’en doute fort. La surprise, mais mieux encore, la stupeur du gentil bougre, tu déploies toute la panoplie des mimiques, Locke, devant une telle attaque. C’est méchant, c’est bas, c’est fourbe, c’est direct, c’est même un peu trop facile à ton goût, Vicky est tellement plus prometteuse que ça, c’est donner sa confiture aux cochons que de s’abaisser à une telle franchise. Encore heureux que l’autre te paraisse si… « Oh, mais c’est vous ! Bonsoir, comment allez-vous ? Je ne savais pas que vous connaissiez Maximin ! » … si bête. Mais si utile. Tu as les yeux qui s’écarquillent très légèrement, mais cette fois d’une surprise non feinte. Mais c’est vous ! Tu la connais ? Tu es censé la reconnaître ? Tu… Oui. « Shirley ! » Et que tu lui cèdes un grand sourire, et que tu lui ouvres tes bras, pour une enlaçade d’anthologie, et que tu prends ton pied en plantant tes prunelles railleuses en direction de Victoria, tu marques des points, prends le temps d’apprécier la déconfiture de ton jouet. Elle n’avait qu’à ne pas en nourrir les cochons, ça non. « Eh oui, c’est moi ! » Que tu ris, dans une comédie dont toi seul connais le texte, et pour cause : tu l’écris tout en le déclamant. Par mimétisme bien trouvé, tu t’adaptes, optes pour le vouvoiement, mais la proximité. « Écoutez, ça va très bien, ça fait combien de temps ? Déjà une semaine... Ah, non, dix jours. Si j’avais su que vous vous connaissiez… » Si tu l’avais su, ça n’aurait rien changé. Et ça t’aurais même fait louper cette douceur indescriptible qu’a à tes lèvres mordillées la tête que fait Osborne. Tes mains passent de l’un à l’autre, de la colombe à la corneille, sans que l’enthousiasme enfantin que tu as choisi pour jouer la surprise ne faiblisse un instant. « Vic’… » Puisque c’est ainsi qu’on l’appelle, à Rome, fais comme les Romains, tu t’adaptes aux us et coutumes, tu es très conciliant, Auxence, quoique les mauvaises langues puissent dire de toi.   « Sache que Shirley ici présente m’a littéralement sau-vé la-vie. » Et ce n’est pas peu dire. Elle rougit, tu notes du regard, renforces sa réaction d’un petit coup d’œil complice et d’un nouvel éclat de rire léger. « Mais oui, n’essayez pas de minimiser l’aide que vous m’avez apportée. » Quelle aide, déjà, exactement. L’aide de son porte-monnaie, sans surprise. « Oh damn! » Damné, le terme est juste, petit diablotin que tu es. « Face à vous et votre générosité, Vicky et moi faisons pâle figure. » Comme si ça avait quoique ce soit de compliqué. Pauvre Shirley, si facilement influençable. « Et donc oui, Maximin. Tu vois… » Et sciemment, dans tes déplacements, tu mets Shirley au cœur de la conversation, t’intercales doucement entre elle et Victoria. Shirley est ma proie, petite corneille, mon pigeon, que tu clames à ceux qui savent regarder. Dommage pour ton amie, elle est à moi et sous le charme. « J’ai suivi ton conseil, et j’ai contacté Julia, qui m’a mis en équipe avec Maximin. » Tu ne comptes pas t’arrêter là. Complicité renforcée, exclusion de Victoria. Elle ne veut pas jouer ? Eh bien, tu t’accapares ce qui est à elle. « Extraordinaire, ce mec. D’une tendresse et d’une gentillesse. Et d’une pédagogie… c’est lui qui m’a pris sous son aile, mais le pauvre était crevé. Ça va que j’apprends vite. » Et que tu as l’air charmant, et que tu endors tout, chez elle, tout ce qui n’est pas confiance, tout ce qui n’est pas sympathie. Endors jusqu’à ses questions, et sa lucidité, ça se voit dans tes yeux et ça te grise, Auxence, mieux qu’un verre d’alcool, mieux qu’une cuite, mieux que le sexe, mieux qu’une clope, mieux que tout. « Tu vois bien que je ne mens ni n’arnaque les gens. Non mais pour qui tu me prends ?! » Et toujours un demi-sourire, une virgule à la commissure de tes lèvres, qui transforme ta déception en une raillerie dont seule Victoria peut saisir toute l’ironie dans tes propos. « Bon, du coup, on continue ? Je m’occupe de cette maison, vous faites la suivante ? » Qu’elles te laissent récupérer tranquillement ce qui t’est dû, tout de même.

Tu as travaillé dur. Et tu as faim.
Peut-être pourras-tu convaincre Shirley de t’offrir un restaurant. Ce serait si drôle. Mais risqué, surtout si tu dois inclure Vicky dans l’invitation. Quoique, si tu peux ouvertement draguer Shirley devant elle, sans qu’elle ne puisse rien faire… L’idée te tente, te titille, tu la conserves dans un coin de ton esprit.


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Sam 13 Mar - 13:25 (#)

Avez-vous déjà vécu une situation qui vous amenait à vous pincer, pour avoir la certitude que vous n’étiez pas en plein cauchemar ? Victoria la vivait, et c’était horrible. Elle avait beau se pincer pourtant, rien ne se passait, elle ne se réveillait pas. Ce qu’elle voyait se dérouler sous ses yeux était réel. Et elle aurait voulu s’enfuir loin ou s’enterrer très profondément.

Locke connaissait Shirley. Pire que ça. Shirley semblait adorer Locke, et il le savait. La jeune australienne vit l’attitude de l’homme changer en temps réel. C’était, pour être honnête, fascinant à voir, si ce n’avait pas été si effrayant. Ce n’était pas une transformation majeure, juste quelques détails. Le « Vic’ » qui remplaça le « Vicky ». Le sourire en coin un peu joueur qui se transformait en rire franc. En quelques secondes, l’énergie de Locke était alignée avec celle de Shirley. Victoria n’aurait pas su l’expliquer autrement : Locke avait ajusté sa vibe à celle de sa nouvelle interlocutrice.

Et voilà qu’elle se retrouvait seule contre deux. Trois, même, a priori. Locke avait réussi à mettre Maximin dans sa poche, de la façon dont il en parlait. Vicki réalisa avec horreur que Locke disait peut-être vrai ; peut-être qu’il était ici parce que Maximin l’avait envoyé ici. C’était probablement pire. Pendant une seconde, l’étudiante contempla la possibilité que Locke faisait un honnête travail de collecte de dons, et qu’elle s’était trompée. Puis un regard vers le blond, et son instinct lui cria à nouveau que quelque chose ne tournait pas rond dans cette affaire.

Ca n’empêcha pas Shirley d’accepter avec joie la présence de Locke dans leur petit groupe, et sa proposition de s’occuper d’une maison pendant que les filles s’occuperaient de la suivante. Victoria allait protester, mais elle se résigna. Elle ne pouvait pas prouver à Shirley que Locke n’avait pas de bonnes intentions dans l’histoire ; et sa collègue était de toute évidence sous le charme de l’intrus depuis plusieurs jours déjà, et les paroles de Victoria ne feraient probablement pas le poids. Elle regarda donc d’un œil mauvais Locke se diriger vers une autre maison, une autre victime, et pria silencieusement pour que la personne ne lui donne pas un rond. Shirley l’emmena avec un grand sourire vers la maison suivante. Mais Victoria n’avait plus trop la tête à la tâche. Elle laissa Shirley prendre les devants, se contentant de sourire et de remerciements et autres politesses presque distantes. Au bout de trois ou quatre maisons, sa camarade remarqua l’attitude de Victoria et se planta devant elle.

« OK, jeune fille, qu’est-ce qui se passe entre toi et Locke ? »
Victoria resta silencieuse quelques secondes, cherchant le meilleur moyen d’exprimer ce qu’elle avait sur le cœur sans paraitre complètement folle.
« Vous êtes sortis ensemble et il t’a brisé le cœur ? »
« Quoi ? Non ! Eurk, non ! », répliqua Victoria, choquée que l’idée ait pu ne serait-ce que traverser l’esprit de son amie. Shirley éclata de rire.
« Allez, il est mignon, toi aussi, et il y a clairement une étincelle entre vous. »
Victoria fit la moue.
« Pas celle que tu crois, Shirley. Je ne lui fais pas confiance. C’est pas quelqu’un de bien. »
« Pas quelqu’un de bien ? Enfin, Victoria, c’est un des hommes les plus formidables que je connaisse ! Savais-tu que… »
Et Shirley partit dans une tirade vantant tous les mérites d’Auxence. Bon Dieu, s’il n’avait pas déjà les chevilles enflées, il allait vite devenir pour lui d’enfiler une paire de chaussettes. Et elle réussit même à faire douter Victoria. Son inctinct se heurtait à l’attitude mielleuse de Auxence et à la confiance que lui accordaient Shirley et, apparemment, Maximin. Peut-être se trompait-elle sur le compte du blond ? Après tout, elle n’était pas la meilleure juge quand il s’agissait des personnes. Et sa relation avec Auxence n’était pas partie du meilleur pied. Victoria se mit à penser que peut-être, son animosité envers Auxence n’était pas fondée.

« C’est un homme bien », conclut Shirley, et elle devrait demander un prix pour sa défense si fervente d’un homme qu’elle n’avait vu que deux fois dans sa vie. Et Victoria se surprit elle-même à hocher la tête.
« OK, je vais…faire un effort. »
La réponse parut ravie sa collègue qui lui adressa un grand sourire. Puis se dirigea vers Auxence qui finissait de discuter avec une habitante de la rue.
« Auxence, comment ça se passe ? Avec Victoria, on voulait te remercier de nous aider. »
Victoria sentit le regard brûlant de Shirley et inspira un bon coup.
« Oui, merci Auxence. »
« Et on voulait savoir si tu souhaitais te joindre à nous pour aller boire un verre après la tournée. »
« Quoi ? »
Victoria regarda Shirley interloquée. Elle n’avait pas du tout donné son accord pour ça. Revoir sa position sur Auxence, ok. Faire ami-ami, elle n’en était pas encore là. Mais trop tard, le mal était fait. Elle se contenta donc d’adresser un sourire légèrement contrit à Auxence. La soirée risquait d’être longue.
« Tu as eu de la chance avec les habitants ? Des dons ? » demanda-t-elle pour changer le sujet.
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