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Here is where I don't wanna be • Zach & Serguey

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Anonymous
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Mar 14 Sep - 11:51 (#)

This world is gonna break your heart

The world was on fire and no one could save me but you. It's strange what desire will make foolish people do. I never dreamed that I'd meet somebody like you. And I never dreamed that I'd lose somebody like you.



Début Août 2020.

« Salut Bro'. Y'a moyen que j'passe après le boulot, qu'on prenne ta caisse, et que je pose mes affaires et mes fesses chez toi un petit moment ? »

Les épanchements sentimentaux, ça n'avait jamais été son truc.

« J'veux dire, toutes mes affaires. Et faudrait récupérer Krissu, aussi. »

Les informations lacunaires envoyées par un pouce fatigué avaient visiblement suffi à Zach pour céder à l'imprécise requête. Après tout, les détails n'étaient pas nécessaires à l'argumentation futile d'une situation d'urgence que son compère devinerait aisément. Pas de cela entre eux. Seulement cette fraternité qui les liait, même dans le silence de l'habitacle, uniquement brisé par une radio locale que l'Estonien écoutait d'une oreille distraite. Quelques nuits avaient été indispensables à la digestion de la douloureuse vérité. Aliénor et lui ne se reverraient plus. Quelques semaines, des mois, l'éternité, une donnée temporelle qu'il ne maîtrisait pas, mais qu'il avait pourtant érigée entre eux suite aux révélations de l'Immortelle. Bénis soient les bienheureux qui s'engluent dans l'idée folle que l'amour est plus fort que tout. Serguey Diatlov était incapable d'une telle auto-conviction. L'intensité des sentiments qu'il éprouvait pour son amante n'avaient jamais pesé dans la balance, lorsque la décision de la séparation s'était imposée à son esprit. Pour les atrocités commises, pour les innombrables non-dits derrière lesquels ils s'étaient tous deux barricadés toutes ces années, pour le pardon qu'il tarderait à lui accorder, la chute précipitée avait marqué leur relation passionnelle d'une évidence détestable : ils ne pouvaient plus continuer ainsi. Et il s'était alors arraché à elle, sans cri, sans violence absurde, simplement avec cette amertume coincée au fond de la gorge, et cette douleur qu'il éprouvait à chaque caresse de souvenir. Le moindre détail lui rappelait la perte de l'être aimé, jusqu'à une piste musicale déversée par l'autoradio qui lui arrache une grimace. Les doigts se jettent précipitamment vers l'appareil pour changer de station. Du blues. Pourquoi pas.

L'avant-bras posé sur le rebord de la portière, il expire péniblement les volutes de fumée de la cigarette qu'il consomme trop vite. Il a mal, Serguey. Mal au poumon atrophié, mal au cœur piétiné, mal. Mal d'envoyer son ami errer dans un cimetière qu'il ne percevra pas. Mal de se sentir encore trop faible pour oser affronter ce qui l'attend là-bas. Une prise de conscience qu'il confie à Zach, enfin décidé à briser la monotonie du trajet, les lèvres pincées d'une honte cuisante impossible à étouffer.
« C'est pas que j'veux pas te filer un coup de main, mais j'crois que j'suis pas capable d'y retourner. J't'attendrai sur le parking. »
Il lui jette un regard en biais, pas aussi franc qu'il ne l'aurait souhaité, peu fier de l'envoyer seul au front. Jusqu'ici, Zach n'avait pas posé de question, respectant probablement l'orgueilleux mutisme de l'ancien tireur d'élite. C'était l'une des choses qu'il appréciait le plus chez lui : une loyauté inébranlable qui ne s'encombrait pas du plomb de causeries inutiles. Tant qu'il n'y avait rien à dire, il ne parlait pas. En sa compagnie, aucun silence n'alourdissait l'ambiance. Parfois, ils avaient juste besoin d'être ensemble. Sans converser. Flanc contre flanc, dans un soutien sans faille où les mots étaient dispensables. Frères d'armes et de tragédies, dans le respect mutuel de leurs indicibles douleurs.

Il ne se sentait pas encore prêt lui à avouer les raisons qui l'avaient poussé à le solliciter. L'évidence suintait de son visage endeuillé, de ses rides marqués, des cernes qui témoignaient d'un sommeil quasiment absent. Et nul besoin de questionner son compère pour deviner que ses humeurs s'apparentaient aux ténèbres dans lesquels il se perdait lui-même.
Le ton est morne lorsqu'il prend de nouveau la parole, le regard tourné vers l'horizon encore obscur, la ville derrière eux. Tout juste perceptible, le sifflement de sa respiration saccadée s'accélère, au fur et à mesure que l'asphalte s'étire sous les pneus et que le motel se rapproche.
« J'crois qu'Ali aura déjà tout préparé. T'auras juste qu'à porter. »
Le sentiment de lâcheté, intarissable, l'amène à articuler un remord, la voix brisée d'une culpabilité difficile à camoufler, malgré sa volonté de sauver la face, la nuque raide.
« Désolé de pas t'accompagner. »
J'suis devenu un putain de déserteur.



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