| | Diabolical Streak | Nicola & Elinor | |
| Tea For Two - Ils t'entraînent au bout de Lanuit, les démons du mépris Let's spend an evil night together
En un mot : Don't be afraid ; It's only death. It's just as natural as your first breath.
Qui es-tu ? : - Immortelle britannique du XIXème siècle, issue de la bourgeoise florissante du début de l’ère victorienne, l’élégance et le flegme de son époque affleurent encore dans ses manières.
- Femme fatale au charme venimeux, calculatrice sans scrupules, elle manipule les cœurs aussi bien que les lettres et les chiffres.
- Perfectionniste à l’extrême, séduite par le pouvoir et reine stratège, son plaisir de tout contrôler égale sa soif de connaissances en arts obscures.
- Vampire accomplie et fille des Lanuit, éternelle solitaire dont l’amour empoisonne les malheureux attirés par une élégance inaccessible aux simples mortels.
- Monstre évoluant dans l’anonymat des ombres, elle traverse les siècles sans fléchir ni se lasser, se proclamant véritable immortelle avide de vie et de savoir. Facultés : - Chacun de ses menus gestes contient une grâce et une sensualité étonnante, comme si son corps figé par les siècles ne connaissait aucune autre manière de se mouvoir.
- Un rare talent pour la stratégie économique dont son clan profite à souhait, elle détient une précieuse capacité à s’ancrer sans difficulté dans cette époque.
- Une Présence cultivée avec patience se lit dans son regard enjôleur, rendue redoutable par un siècle de manipulations opportunistes (niveau 2, palier 5).
- L’Occultation masque son être pour mieux agiter les fils de ses marionnettes, tandis que son esprit demeure son sanctuaire interdit, où elle ne tolère personne (niveau 2, palier 2).
- Un Animalisme incongru la colle, sans qu’elle ne daigne y accorder le moindre intérêt, quand ce talent bestial semble si éloigné de son tempérament et de ses valeurs (niveau 0, palier 0). Thème : Jill Tracy : Evil Night Together
We'll drink a toast in the torture chamber
And you'll go down on a bed of nails
We'll rendevous in cold blood
I'll tie you up to the third rail
No need for cake or flowers
Let's spend an evil night together Pseudo : Carm'
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Sally Forman adorait son job. Les néons criards des bureaux irradiaient les immenses baies vitrées du sixième étage, masquant efficacement la nuit extérieure, si bien que la jeune femme s’était accordée une brève pause pour admirer le somptueux panorama urbain. Elle demeura longtemps ainsi, fascinée par les lucioles virevoltantes et pulsantes qui parcouraient les routes lointaines de Western Hill, comme autant de veines vives d’un énorme monstre nocturne. En contrebas, des ombres arachnéennes s’étaient formées sous l’impulsion des réverbères qui couvraient de leurs hautes silhouettes la grande place de la fondation EEA, où les bancs abandonnés semblaient autant d’alcôves tristes et solitaires, que les arbres assoupis caressaient de leurs murmures secrets. Un calme ouaté enveloppait l’immense bâtiment de la fondation, alors dépourvue du fourmillement d’êtres humains qui y travaillait en temps normal, lorsque les rayons du soleil faisaient miroiter les dix étages flambants neufs de la structure caritative. Des feuilles errantes aux teintes mornes de l’automne, encore piquetées d’un vert fade, traversaient l’espace délimité par le halo de lumières éclatantes, lesquelles filtraient à travers les portes automatiques du hall d’entrée. Sally les suivit brièvement du regard, fascinée par cet apaisant spectacle nocturne, et cette qualité de silence qui ne semblait exister que dans les quartiers d’affaires aux heures creuses de la nuit. L’université de Shreveport toute proche, à présent assoupie, avait ravalé son flot d’étudiants braillards des lieux, et il ne subsistait sur le parking désert qu’une poignée de voitures plongées dans la pénombre. Hormis quelques rares employés noctambules, et les deux vigiles de la fondation, nul ne venait s’aventurer ici à cette heure tardive. Une lune ronde déchirait obstinément les lueurs électriques de la ville de son œil blafard, créant des figures rachitiques et inquiétantes sur le bitume en contrebas. Sous son regard lascif, les ombres des lampadaires et des arbres s’entremêlaient en une farandoles de traits et d’épieux, comme autant de ronces ou de crocs d’un titan végétal.
Les yeux de Sally suivirent ces courbes sinueuses durant quelques instants. À cette hauteur, elles lui évoquaient quelque mystérieux et gigantesque message tracé par les ténèbres à destination des dieux anonymes d’en haut, comme ces dessins géants d’Amérique du Sud qu’elle avait vu sur Discovery Channel. Puis, elle inspira soudainement, comme si durant ces quelques secondes d’admiration muette, son propre corps avait oublié de respirer. Toujours autant la tête ailleurs, idiote, se reprocha-t-elle aussitôt. Puis, la vive luminosité des néons lui brûla la rétine lorsqu’elle se détourna des vitres, lui donnant davantage le sentiment d’être une sotte rêveuse. Sally Forman n’avait cependant guère envie de rentrer dans son modeste logis. Celle-ci extirpa son smartphone de la poche de son jean d’un geste gourd, comme endolori par un sommeil vindicatif. Vingt-deux heures cinquante-quatre, lut-elle. Aussitôt, une panique fugace la traversa. Une foule d’inquiétudes, tantôt purement matérielles, tantôt morales, se bousculèrent dans son esprit entamé par une fatigue réclamant son dû. Qu’est-ce que ses collègues allaient dire d’elle, à rester bosser si tard ? Allait-elle rentrer dans son appartement sans encombre ? Son chat pleurait-il de faim ? Elle traversa vivement l’open space vers son bureau personnel, son petit coin de confort studieux comme elle aimait l’appeler, et se hâta de ranger son minuscule cocon professionnel.
Comme le ronronnement de son Mac diminuait lentement, ses pensées épuisées s’égarèrent vers les deux mois qui venaient de s’écouler. Comme toujours, ce nouveau travail au sein de la fondation EEA ne semblait être qu’un doux rêve, un pur fantasme né de son esprit habitué aux revers de fortune. En ouvrant sa boite mail ce chaud matin d’Août, son monde miséreux avait basculé devant une réponse inespérée à sa candidature. Elle n’avait alors cessé de pleurer presque toute la matinée. Avec son absence totale de diplôme de valeur, Sally Forman, fille d’immigrés cubains, n’aurait jamais cru pouvoir décrocher un tel poste dans une fondation caritative comme elle en avait toujours rêvé. Bien entendu, encouragée par sa mère vieillissante, la jeune femme avait toujours eu ce mince espoir d’un avenir meilleur, à portée de main. Après tout, Sally possédait cette fibre idéaliste, ce rêve américain comme on aimait le promouvoir. Elle mangeait ses Kellogg avec du lait du Kansas, écoutait CNN tous les matins, croyait dur comme fer au capitalisme et que la fondation Clinton était un modèle de bonté humanitaire. Désormais ancrée au sein de la bienfaitrice EEA, elle se sentait enfin à sa place, volontaire pour œuvrer à l’amélioration de l’humanité, venir en aide à son tour aux communautés démunis, et qui sait, elle aussi apporter sa modeste pierre à la paix dans le monde. Oui, pour Sally Forman et tant d’autres innocents humains travaillant dans l’antre de la EEA, la maxime God Bless America n’était pas une vaine formule. Et pour ce faire, la jeune femme ne comptait pas ses heures. D’ailleurs, s’était-elle confortée à chaque élan de zèle, la EEA utilisait ce management moderne, ce bien-être au travail, un aménagement souple des horaires, au point que la modeste gamine débrayée de Mansfield considérait non seulement ce job comme une formidable chance, un vrai miracle, mais aussi comme son second foyer. La confiance accordée, la sensation d’être utile et d’avoir des responsabilités, voilà où se situait la source de son bonheur simple.
Avec un net regret, Sally Forman se résigna à épauler son sac à main, à parcourir la distance qui la séparait de l’interrupteur, et le pressa. C’est avec un certain ravissement, et un profond sentiment d’accomplissement naïf qu’elle écouta les néons s’éteindre dans un chuintement doux, comme pour saluer la nouvelle membre de ces lieux si accueillants. La nuit silencieuse enveloppa peu à peu tout l’étage de son linceul d’obscurité. La jeune femme s’aventura dans le couloir encore succinctement éclairé par les diodes des issues de secours, en fredonnant la chanson de Patti Smith, Because the Night, qu’elle avait écouté ce matin dans la fraicheur de sa petite voiture rouge. Les lèvres entrouvertes de la modeste secrétaire administrative continuèrent à laisser échapper cette mélodie éternelle, tandis que l’ascenseur, lui aussi extrêmement moderne, l’emporta six étages plus bas. Take me now baby here as I am. Entre deux refrains, les pensées de Sally Forman dérivèrent vers son chat, légèrement en surpoids, qui l’attendait à présent dans son appartement, comme tout bon accessoire de la célibataire endurcie. À trente ans passés, avec un physique discret mais pourtant agréable caché derrière des lunettes rondes, elle possédait toute la panoplie de la femme solitaire, y compris le pot de glace format familial, et la voiture vétuste qui tombait en panne régulièrement. Les battants mécaniques de l’ascenseur s’ouvrirent dans un doux murmure métallique, laissant les lueurs blanchâtres du spacieux hall d’entrée inonder la cabine et sa passagère. Sally Forman fronça par réflexe les paupières, un air de rock nostalgique décorant son visage rond d’une expression tendre. Love is an angel disguised as lust. La jeune femme rejeta machinalement une mèche auburn de son front en avançant sans plus attendre, quelque peu aveuglée par la luminosité soudaine, et manqua de percuter la silhouette qui venait en sens inverse. Sally sursauta, étouffant de justesse un cri de surprise, et recula vivement d’un pas pour éviter le choc frontal.
« Excusez-moi ! » s’écria-t-elle, confuse, et quelque peu irritée contre elle-même de s’être laissée ainsi surprendre.
La secrétaire, qui adorait excessivement son job, leva un regard penaud vers l’autre femme aux cheveux d’un noir d’ébène qui s’était arrêtée à son tour. Son pouls s’accéléra subitement, mais ce n’était pas uniquement dû à l’effet de surprise. Vêtue d’un tailleur sombre mais élégant, parfaitement ajusté à sa silhouette impeccable, celle connue sous le faux nom de Victoria Strange l’observait d’un air où perçait une nette condescendance amusée.
« Ce n’est rien, déclara posément la directrice. Mais faites attention en rentrant Miss Forman, la nuit est tombée depuis longtemps. »
Because the night belongs to us, compléta mentalement la concernée. Durant un bref instant, le refrain de Patti Smith tourna en boucle dans l’esprit de l’humaine troublée. Celle-ci n’avait jamais rencontré Victoria en personne. Oh bien entendu, elle avait lu son nom dans la liste des dirigeants de la fondation, mais aucune photo n’y avait été associée, seulement une vague mention d’une cadre exécutive. Elle est waouh-oh, pensa-t-elle aussitôt avec cette formule que Britney, sa meilleure amie, utilisait parfois pour qualifier les hommes craquant. Elle avala péniblement sa salive, sans savoir quoi dire. Après quelques secondes d’hésitation idiote, Sally Forman parvint à hocher un peu trop vivement la tête, et à articuler une réponse convenable, mais précipitée.
« Oui-bien-sûr-excusez-moi-merci. Et… bonne soirée à vous. »
Comme accoutumée à ce genre de réaction, Victoria lui offrit un sourire sibyllin. « Bonne nuit à vous, Miss Forman. »
Ce sourire acheva de la troubler totalement. De nouveau, elle fut incapable de détacher son attention du visage de Victoria, cette œuvre sculptée dans de la porcelaine lisse, dont le maquillage élégant faisait ressortir les ténèbres de ses pupilles, et le rouge à lèvres, l’ovale sublime de sa bouche. Son cœur battait follement dans sa poitrine à présent. Take my hand as the sun descends. Sally hocha à nouveau la tête, bêtement se morigéna-t-elle plus tard, tourna les talons et s’avança finalement dans l’immense hall d’entrée, où l’écho des voix des vigiles se faisait entendre, d’un pas excessivement pressé, sa main serrant avec force la lanière de son sac. Au bout d’une volée de pas précipités, la secrétaire jeta rapidement un coup d’œil dans son dos pour y apercevoir la silhouette féline de Victoria qui disparaissait derrière les portes de l’ascenseur. Les battements de son cœur semblaient incapables de se calmer. L’espace d’un instant, elle fut presque certaine que cette femme l’observait, avant que les portes ne se referment définitivement sur cette apparition. Sally expira longuement. La surprise initiale à présent derrière elle, elle fut envahie d’un trouble nouveau, où se mêlait un malaise instinctif et une fascination pure. Celle-ci fila sans réfléchir vers l’entrée, contour humanoïde dont les plafonniers faisaient ressortir l’éclat auburn de ses cheveux, quand son ombre fugitive évoquait des mouvements froids et mécaniques.
Derrière leur bureau de l’accueil, les deux hommes de la sécurité, Greg et Dave la saluèrent en interrompant brièvement leur visionnage de l’écran plat accroché au mur. Sally les vit à peine. Elle leur adressa un signe de main vague, entrecoupé d’un marmonnement de politesse tout juste audible. Son cœur ne s’était toujours pas calmé. Les deux collègues l’observèrent traverser les battants automatiques comme une somnambule hallucinée, en se lançant des regards interrogatifs. Greg haussa finalement les épaules, et reporta son attention vers le match de base-ball en cours, où se produisait son équipe favorite. Dave afficha une moue froissée : il aimait bien Sally, et voilà des semaines qu’il cherchait à entamer la conversation avec elle, en vain une fois encore. La fraicheur de l’air nocturne frappa Sally Forman de plein fouet. Une brise soutenue descendait du Nord-Est, et sa morsure légère dispersa quelque peu une partie de son trouble. Stupide, tu es stupide, pauvre fille, se reprocha-t-elle en fouillant dans son sac à la recherche de ses clés, avec de grands gestes maladroits. Qu’est-ce qui avait, bordel de merde, bien pu lui prendre ? Pourquoi avait-elle eu une telle réaction disproportionnée ? En se dirigeant d’un pas énervé vers sa voiture, elle se mit en tête de déranger méthodiquement tout le contenu de son sac, tout en murmurant rageusement à elle-même, son accent cubain revenant rythmer sa colère.
« Passer pour une débile devant une cadre, voilà, bien, bravo. J’ai dû avoir des soucoupes à la place des yeux comme si, comme si… Non mais, bien, bravo. »
Comme si, quoi d’ailleurs ? songea-t-elle avant qu’une autre évidence ne la frappa. Elle m’a appelé Forman ? Immobile devant la portière luisante de lumière lunaire, Sally Forman demeura paralysée dans la pénombre, les clés tournées vers son véhicule, prête à appuyer sur le bouton. Elle m’a appelé Miss Forman. Le visage de Victoria revint hanter ses pensées. Cette beauté fatale et mystique, empreinte d’un magnétisme et d’une autorité naturelle avait, pour une raison inconnue, mémorisé le nom d’une banale secrétaire. Le pouls de la jeune femme s’emballa à nouveau. Elle revit ces cheveux sombres aux parfums interdits, cette élégance somptueuse, et ses longs doigts délicats qui… Sally aurait voulu avoir la force de se gifler. Celle-ci mit un temps honteusement long à ouvrir la portière, et à se glisser dans l’habitacle de la petite Ford. Autour d’elle, la brise faisait bruire les branches des érables, et créait sur le bitume brillant, des ombres squelettiques dansant autour de l’humaine bouleversée, comme une sarabande hilare. Cette dernière s’affala finalement sur le siège conducteur, au moment où la voix de Patti Smith revint s’inviter dans son esprit, comme un démon décidé à enfoncer ses griffes dans un cœur palpitant. Because the night belongs to lovers. Le fauteuil de cuir fatigué émit un grincement de protestation tandis qu’elle jetait brutalement son sac sur le siège passager. Une odeur âcre émanait du désodorisant intérieur, mais elle ne semblait pas la percevoir, comme si une autre saveur sensuelle et ensorcelante s’enroulait autour de son cou, et dans ses cheveux déliés.
Désormais à l’abri dans son cocon de tôle, la secrétaire s’insulta à haute voix encore six fois de suite, tâchant de chasser les frissons qui parcouraient ses bras au souvenir de cette rencontre inexplicable. Pourquoi aurait-elle mémorisé… Putain, arrête, arrête… Ses mains enserrèrent le volant usé, pressant le cuir à s’en faire blanchir les jointures, et elle se traita encore cinq fois de putain d’idiote. De putain de putain d’idiote, en se frappant trois fois le front du plat de la main. D’un geste désabusé, Sally alluma la radio et augmenta le volume au-delà du raisonnable, tout en priant pour que Patti Smith ne soit pas au programme de ce soir. Elle jeta un dernier regard vers l’immense siège de l’EEA, où seul le rez-de-chaussée et le dixième étage demeurait illuminés. Aucune silhouette féminine n’était visible nul part. Sally démarra alors sans attendre. La modeste gamine de Mansfield qui aimait excessivement son job, rentra sans la moindre encombre cette nuit-là. Une fois dans son modeste appartement, elle nourrit son chat affamé avec des croquettes au prix modeste, et se coucha dans son lit au confort modeste en tâchant d’oublier l’image de Victoria. Elle échoua complètement. Son sommeil fut agité de rêves tenaces et particulièrement étranges pour une fille aussi rangée, obligeant son chat mécontent à aller dormir sur le canapé, mais elle n’en garda toutefois aucun souvenir. Le lendemain, elle eut la plus belle migraine de sa vie. Quand elle retourna travailler à la EEA, elle n’osa parler à personne de sa rencontre avec Victoria Strange, et de l’émoi inexplicable que cette dernière avait suscité. Sally Forman aimait beaucoup trop son job pour le compromettre avec des sentiments indéchiffrables.
Toutefois, lors de cette nuit fraiche d’Octobre, Elinor Lanuit aussi connue sous l’ancien nom de Victoria Strange dans la hiérarchie de sa propre fondation caritative, observait bien le parking qui s’étendait en contrebas de l’immeuble. Camouflée par la pénombre, elle suivit de ses yeux d’immortelle la minuscule Ford qui disparaissait sous le couvert des érables, ses phares clignotant faiblement lorsqu’elle franchit le trottoir qui la séparait de l’avenue déserte. Fort heureusement pour Sally Forman, elle avait déjà diné auparavant, et la vampire ne mélangeait jamais ses activités professionnelles avec ses loisirs gastronomiques. Question de rigueur pratique, bien entendu. Tandis que l’œil de la lune jetait ses feux livides dans son espace professionnel, meublé dans ce style dépouillé et strictement pratique avec ses armoires de rangement métallisées et ses murs dépourvus de fioritures, mis à part l’énorme bureau de bois lourd trônant près des vitres. L’immortelle se prit à apprécier la vue imprenable offerte par le dixième étage. Derrière elle, une faible mais élégante lampe ciselait dans l’ambiance de clair-obscur sa silhouette lascive qui embrassait du regard la beauté nocturne prosternée à ses pieds. À cette hauteur, la vue surnaturelle portait loin, et l’on pouvait distinguer l’université voisine, où les arbres épars aux couleurs d’automne faisaient miroiter l’éclat de l’astre nocturne. Les phares des voitures se réverbéraient sur les buildings d’affaires plongés dans l’obscurité, et très loin à l’Ouest, la Red River dessinait un horizon lointain, piqueté de lumières ensorcelantes, comme un serpent mythologique endormi. Une brise fraiche filtrait au travers d’une fenêtre entrouverte, faisant danser la chevelure d’Elinor sur son visage soigneusement maquillé, artifice qui camouflait sa pâleur surnaturelle derrière quelques fards savamment disposés, et un diner consommé à l’avance. Elle se détourna finalement du panorama pour s’emparer de son smartphone posé sur un coin du bureau. Vingt-trois heures, parfait. Comme obéissant à un rituel bien rodé, et dont elle semblait véritablement tirer plaisir, elle vint alors s’installer lestement dans le fauteuil de cuir molletonné, et croisa les jambes en allumant le Mac, afin d’éplucher la masse de données que sa fondation brassait durant la journée. L’immortelle avait désormais toute la nuit devant elle pour découvrir quelques informations croustillantes à exploiter, et conforter davantage son règne sur l’éternité qui s’annonçait, selon elle, vraiment palpitante.
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|  | | "DILF : Oh bonneuh mèreuh !" En un mot : Vieux
Qui es-tu ? :  Facultés : Métamorphose, 3er niveau, 2ème palier
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| Diabolical Streak
« La paura? È nemica e amica, basta non essere succube. Asianne Merisi » D’un geste las, Nicola replie la coupure de presse qu’il tenait entre ses doigts sans lire. Il est maintenant capable d’en réciter entièrement le texte, comme il l’est pour toutes les autres de ce dossier si particulier. C’est du travail « gratuit », ce qu’il fait là. Ça ne satisfera que sa propre curiosité. Tout le monde semble déterminé à oublier au plus vite les événements de leur fête des morts, Halloween. C’était à propos. Ces événements, cette destruction brutale provoquée par une sorte de tornade. Qui aurait pu le prévoir, eh ? Il ne s’agit que d’une énième catastrophe naturelle, c’est dans l’ordre des choses, que la terre se rebelle. Que les humains se souviennent qu’ils sont peu de choses, qu’importe le niveau de leur technologie. Cependant… Si ça ne l’est pas ? Si c’était quelque chose de précurseur, s’il s’agissait d’un signal, de l’aube d’une nouvelle ère ? Après tout, il y a bien eu la Révélation… Qui s’est avérée être une déception, les humains acceptant posément la présence du surnaturel parmi eux, presque soulagés d’être inclus dans le « secret ». Pas de conflit ouvert, tout au plus une communauté de révoltés contre leur présence, outrés d’être détrônés du haut de la chaîne alimentaire. Mais ça… Si un événement terrible, mondial, grandiose, se préparait à l’insu de tous ? À son insu ? Il serait trop bête de l’avoir laissé passer sous son nez, trop bête d’ignorer les signes d’un changement dans l’air. Le vampire se sent presque vivant alors qu’il échafaude de plans et se perd en conjectures dans l’espoir de trouver un sens à cet événement extraordinaire de leur fête des Morts. Là, maintenant, se trame quelque chose de nouveau. Quelque chose de grand. Il le sent au plus profond de lui : cette « catastrophe », cette œuvre de destruction est l’événement annonciateur d’une nouvelle page dans l’histoire de Shreveport, et peut-être du monde. Il veut être au premier rang pour y assister, vieux partisan du Chaos, serviteur sinistre de la Mort. Il sentirait presque son cœur se raviver tant l’étreinte de l’espoir le réchauffe. Ah, ce qu’il regrette de ne pas avoir été présent près de ces lieux le jour de l’événement ! Bien évidemment, il y est allé pour voir de plus près les restes de cet « accident déplorable », cette « catastrophe ». Les photos et les vidéos circulant sur internet ne suffisaient pas : trop peu nombreuses, trop floues, trop sombres. Les humains ne servaient pas davantage… Hagards, ils haussaient les épaules et changeaient de sujet. Les créatures, elles… La pâleur de leur visage et leurs yeux terrifiés racontaient autre chose qu’une catastrophe naturelle. Il y a plus. Un indic’, un métamorphe accro à la meth, a parlé de rivières de sang, d’âmes en peine, d’une dimension parallèle… Quel dommage que ses délires habituels retirent toute crédibilité à son récit. Nicola s’est rendu sur place pour sentir, respirer, vibrer. Le désastre lui a rappelé tant de souvenirs… Des ondes émanaient des ruines. Elles sont moins diffuses maintenant que ces ruines sont devenues un chantier. Il y a des traces, que d’autres plus perceptifs et sensibles que lui auraient su relever et traduire. Son cœur. Peut-être Settimo, eut-il eu l’occasion de travailler correctement son don. C’est idiot, de vouloir reconstruire ici, au même endroit. C’est un lieu de mort : y laisser mourir des gens, ou plutôt y soigner des gens, c’est alimenter l’énergie qui s’en dégage encore. C’est attirer d’autres charognards, comme lui, appâtés par l’odeur du sang, par sa puissance. Tout le monde sait ça. Il aurait dû être là lors des événements, ou au moins le premier sur les lieux du désastre, avant que tous ces humains n’y viennent et y parasitent toutes les informations qu’il aurait du y trouver. Voilà qu’il doit se contenter des miettes. Il lui faut plus, bien plus. Il y a une association d'aide aux CESS qui veut surfer sur la reconstruction accélérée de leur foutu hôpital… Bien sûr que ce n’est pas pour le bien des concitoyens, pas quand des milliers de dollars sont en jeu. Où trouverait-elle l’argent ? Comment le rentabiliserait-elle ? Une association altruiste, il aura tout vu. Il faut creuser de leur côté puis que les petits sorciers humains s’en lavent les mains (et sont de toutes manières incapables d’une telle puissance), que les garous sont hors de cause puisqu’il s’agit d’animaux, et que les vampires se proclament innocents. Il a quelques doutes à propos de cette innocence. Une autre piste à suivre. Et pour accéder aux dossiers secrets sur des CESS, quoi de mieux que de fureter autour de l’association qui promeut des actions en leur faveur à Shreveport ? De là, avec les bonnes questions, les bons mots glissés au creux de l’oreille, les oreilles et les yeux bien ouverts, on avance rapidement. Derrière Eden Care (le nom lui tire toujours un gloussement moqueur), association altruiste et militante, il y a tout un réseau d’autres petites assos comme on peut en trouver dans toutes les villes désormais, sorte de réseau de soutien pour ceux qui n’arrivent pas à joindre les deux bouts, et puis il y a l’EEA Foundation. Un nom pompeux et démagogique caché derrière un acronyme plus facilement mémorisable. Une fondation qui se veut fonds d’investissement pour ces petites associations, pour peu qu’elles soient vendables. Eh, la notoriété, c’est un bien à part entière. On investit un peu pour récupérer beaucoup. Nicola en sait une chose ou deux. Il s’agit maintenant d’en savoir une troisième en rendant une petite visite à la fondation. Une visite en toute discrétion, bien sûr. Nicola avait guetté le meilleur moment. Seul problème, et pas des moindres : les employés de cette fondation y sont tellement attachés que certains d’entre eux considèrent le bâtiment comme une extension de leur foyer. Pas facile pour un caïnite de s’y glisser, donc. Suite à cette déconvenue, Nicola avait du changer son plan, prévoir de venir un peu moins tard : on le verrait bel et bien entrer dans le bâtiment. Attendre que la nuit fasse revenir le silence au sein des couloirs et des box, que la sécurité se mette en place, que les gens disparaissent mais pas entièrement, sans quoi il n’y aurait plus eu personne pour lui offrir le sésame indispensable. Il reste attentif au nombre de fenêtres encore illuminées. Une femme entre. Grande, brune, hautaine. Il est tard, pour venir embaucher. Quoique, vu sa démarche et sa tenue, elle occupe un autre rôle que secrétaire. Nicola l’observe posément, invisible grâce à son don qui ne lui a jamais fait défaut. Il respire profondément. Il est trop loin pour détecter l’odeur du sang sous son parfum capiteux, ce qui confirmerait ses doutes. Tant pis. Un peu plus tard, une fille, visiblement perturbée, une main fouillant furieusement dans son sac, sort du bâtiment sans lui accorder le moindre regard. Nicola pencha la tête sur le côté. Et si… Non, même avec son badge, il n’aurait pas l’autorisation verbale nécessaire. Alors il retarde encore un peu le moment, craignant que même préoccupée, elle ne note la présence d’un homme à l’angle d’une rue. Les femmes ont un second sens pour ça. Qu’est-ce que cela signifie par rapport à leurs contemporains ? C’est une réflexion pour un autre temps. Elle monte dans une voiture, y reste un moment (imprudent, imprudent, note Nicola, toujours dissimulé dans le noir), puis enfin démarre. Il attend dix minutes, puis c’est à son tour d’entrer en scène. Il y a une lumière allumée au dixième étage. Devant les grandes portes vitrées, l’Aîné attire l’attention des agents de sécurité en toquant légèrement dessus, l’air contrit. Un des deux hommes lève la tête et lui adresse une question silencieuse. Il mime ne rien avoir dans ses poches puis de passer un badge devant le lecteur en secouant négativement la tête. Il a pris soin de s’habiller de la manière la plus ordinaire qui soit. Il compte sur son physique banal, en dépit de ses yeux particuliers, pour tromper les agents, qui ne connaissent certainement pas tous les salariés et tous les visiteurs qui passent par cette fondation. Le plus jeune des deux vient lui ouvrir, lui demandant la raison de sa présence. Nicola prend son plus bel accent italien, laissant le naturel revenir au galop. Il a l’air insignifiant, et plutôt malade, vu sa peau pâle et ses yeux enfoncés dans leur orbite. Le voyage n’a pas l’air de lui réussir. - « Mi dispiace, sorry, I have eh… dimenticato, forgotten, the thing… Italiano journalist, I have forgotten the… my notes ! You know, per scrivere ? Scusa, scusa. » Le spectacle fait rire l’humain, Dave, indique son badge, qui l’invite à le suivre de bon cœur. Des journalistes, il y en a eu pas mal, et de tout horizon, ce n’est pas la première fois qu’un tête-en-l’air fatigué par le décalage horaire oublie quelque chose dans les locaux. Nicola entre, l’accès maintenant garantit pour de prochaines visites moins « officielles ». Dave, obligeant, lui demande où il a pu oublier son carnet de notes, Nicola répond que c’est probablement dans une de leur salle de réunion, ajoutant un babillage italien sur cet oubli idiot, qui donne envie à Dave de le faire taire par tous les moyens. Il lui donne de lui-même les informations sur les différents étages de la tour. Comme d’habitude, plus on monte, plus c’est intéressant. Le vampire hoche la tête, donne le bon étage grâce à ces informations, endort la méfiance de l’agent. Il ressort accompagné de l’agent, un petit carnet dans les mains caché au préalable dans sa veste et réapparut miraculeusement sur une des chaises de la petite pièce de réunion. Facile. Tant pis pour la discrétion. Ce n’est pas comme si les écrans de surveillance trahiraient sa présence. Il emprunte les escaliers d’urgence en jubilant, force une fenêtre du neuvième et quelques minutes plus tard, le voilà de nouveau à l’intérieur. Invisible, il marche vers les bureaux des gens influents, cherche un poste assez haut pour avoir probablement accès aux conversations qui l’intéressent, heureux d’avoir le multi-pass prêté par la petite Dana. Ce sera un jeu d’enfant. |
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En un mot : Don't be afraid ; It's only death. It's just as natural as your first breath.
Qui es-tu ? : - Immortelle britannique du XIXème siècle, issue de la bourgeoise florissante du début de l’ère victorienne, l’élégance et le flegme de son époque affleurent encore dans ses manières.
- Femme fatale au charme venimeux, calculatrice sans scrupules, elle manipule les cœurs aussi bien que les lettres et les chiffres.
- Perfectionniste à l’extrême, séduite par le pouvoir et reine stratège, son plaisir de tout contrôler égale sa soif de connaissances en arts obscures.
- Vampire accomplie et fille des Lanuit, éternelle solitaire dont l’amour empoisonne les malheureux attirés par une élégance inaccessible aux simples mortels.
- Monstre évoluant dans l’anonymat des ombres, elle traverse les siècles sans fléchir ni se lasser, se proclamant véritable immortelle avide de vie et de savoir. Facultés : - Chacun de ses menus gestes contient une grâce et une sensualité étonnante, comme si son corps figé par les siècles ne connaissait aucune autre manière de se mouvoir.
- Un rare talent pour la stratégie économique dont son clan profite à souhait, elle détient une précieuse capacité à s’ancrer sans difficulté dans cette époque.
- Une Présence cultivée avec patience se lit dans son regard enjôleur, rendue redoutable par un siècle de manipulations opportunistes (niveau 2, palier 5).
- L’Occultation masque son être pour mieux agiter les fils de ses marionnettes, tandis que son esprit demeure son sanctuaire interdit, où elle ne tolère personne (niveau 2, palier 2).
- Un Animalisme incongru la colle, sans qu’elle ne daigne y accorder le moindre intérêt, quand ce talent bestial semble si éloigné de son tempérament et de ses valeurs (niveau 0, palier 0). Thème : Jill Tracy : Evil Night Together
We'll drink a toast in the torture chamber
And you'll go down on a bed of nails
We'll rendevous in cold blood
I'll tie you up to the third rail
No need for cake or flowers
Let's spend an evil night together Pseudo : Carm'
Célébrité : Janet Montgomery
Double compte : Alexandra Zimmer
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En succédant à l’effervescence humaine de la journée, le silence nocturne avait alors enveloppé les dix étages d’un manteau froid et pesant, comme une chape de marbre. Dans les escaliers déserts plongés dans le clair-obscur des issues de secours, on n’entendait que le ronronnement des conduits d’aérations, et la lointaine clameur de la télévision des vigiles, plusieurs niveaux en contrebas. La voix du commentateur sportif rebondissait entre les murs lisses à l’aspect gris métallisé, créant un écho obstiné qui louvoyait entre les bureaux endormis, les écrans éteints, et les distributeurs de friandises, lesquelles illuminaient les couloirs de leur éclat lugubre, aux couleurs ternes et spectrales. Pour l’ouïe d’une immortelle, ces éclats de voix synthétiques remontaient parfois jusqu’au dernier niveau de la fondation, comme quelques parasites à peine perceptibles. Dans le calme relatif de son confortable bureau, Elinor étudiait avec attention un nouveau rapport d’informations sur les évènements d’Octobre 2019, étalés sur l’écran droit du Mac. Le second affichait en même temps la page "r/wallstreetbets" du site reddit, laquelle projetait des nuances criardes sur le visage pâle et concentré de la vampire. Celle-ci fit défiler une série d’images aériennes de la ville, venant manifestement d’un drone, qui avait survolé de nombreux sites victimes de la catastrophe, désormais en travaux. Dans un mouvement las et songeur, Elinor se laissa choir contre le dossier moelleux de l’imposant fauteuil. Malgré la fraicheur de ces informations vis-à-vis du cataclysme de l’Automne dernier, celles-ci aboutissaient toujours à la même conclusion : personne ne savait rien. Ce qui est déjà une information en soi, se conforta-t-elle, bien que ce mutisme généralisé demeurât de plus en plus frustrant au fil des mois. Tout en réfléchissant aux futurs indices à étudier, elle fit pivoter son siège vers les baies vitrées où se peignaient une nuit parsemée de lumières urbaines, minuscules lucioles scintillantes et éphémères à cette hauteur. Son regard sombre s’attarda brièvement sur le téléphone fixe sur le coin de son bureau. Mue par une soudaine impulsion curieuse, elle se redressa pour presser le bouton permettant de joindre l’accueil, dix étages en contrebas.
« Dave ? Bonsoir à nouveau, » déclara-t-elle nonchalamment. « Pourriez-vous me dire si Miss Forman est déjà partie ? »
« Elle était sortie, oui, attendez… » Quelques froissements textiles s’ensuivirent, suivis du grincement d’une chaise métallique mal entretenue. « Oui, sa voiture n’est plus là, mais… »
Elinor se laissa à nouveau choir contre le dossier. « Mais ? »
« Pardon, je pensais à voix haute. Je me disais que je n’ai pas vu la voiture du journaliste italien non plus, ça m’a semblé bizarre. Mais pourquoi cette question ? Sally a oublié quelque chose ? »
« Non, ce n’est rien, cela attendra demain. » L’éclat de curiosité refluant, l’immortelle reporta machinalement son attention vers son écran. « Que disiez-vous à propos de ce journaliste ? »
« Ah oui, eh bien, il est venu tout à l’heure pour récupérer un calepin oublié dans une des salles de réception. Un journaliste étranger, italien d’après son baratin. Il est reparti aussitôt après, mais je n’ai vu aucune voiture. C’est curieux, on aurait dit qu’il était venu à pieds. »
À cet instant, les actualités de reddit cessèrent momentanément d’intéresser Elinor. Et pour cause, Dave et Greg avaient beau être de simples vigiles nocturnes, humains qui plus est, ils bénéficiaient chacun de cette attention aux détails, propre à leur profession.
« Je vois. Cet homme vous a-t-il semblé particulier ? » lui demanda-t-elle en passant mentalement en revue les rares journalistes étrangers intéressés par la fondation.
« Franchement, non. Un type assez banal physiquement, il savait à peine parler anglais. Il a récupéré son carnet et il est reparti aussitôt, à pieds je suppose. Mis à part ça, on n’a rien vu de suspect. »
« Très bien, merci Dave. »
L’immortelle raccrocha aussitôt. Une étincelle de curiosité mêlée d’une touche de soupçon illuminait ses traits, tandis qu’elle se tournait vers l’écran de l’ordinateur pour fermer la page reddit et se connecter au réseau de vidéosurveillance interne, lequel courait dans l’ensemble du siège de la fondation. Un italien banal, voyons cela, se répéta-t-elle en cherchant les images des caméras de l’accueil. Quelques secondes lui suffirent pour faire apparaitre les visages souriants de Dave et de cet inconnu, lesquels traversaient effectivement le hall d’entrée pour parcourir les escaliers et les salles vides utilisées pour les points presse. Elinor fronça les sourcils en zoomant sur le visage de l’italien affable, qui semblait clairement provoquer chez le vigile une vive sympathie. Banal, en effet, pensa-t-elle, il ressemble à André du service d’entretien. Toutefois, un doute subsistait dans son esprit, et l’immortelle demeura immobile quelques longues secondes, scrutant le visage du journaliste, comme si une quelque réponse se cachait dans ses traits taillés à la serpe. Elle fit ensuite défiler les quelques minutes de vidéo suivantes, depuis la récupération du carnet abandonné jusqu’au départ manifeste de l’italien inconnu. Saisie d’une nouvelle intuition, Elinor ouvrit les fichiers internes de la EEA, lesquels tenaient notamment une liste exhaustive des journalistes ayant participé à ces conférences de presse. Les noms n’étaient guère nombreux. En l’occurrence, la fondation demeurait discrète sur la scène médiatique, et même si le domaine caritatif comportait un côté vendeur pour les lecteurs, l’action de la EEA n’attirait pas les foules. À peine une dizaine de secondes lui furent nécessaires pour accomplir un tri rapide et tirer une première conclusion.
Une moue pensive décora ses traits à la délicatesse de porcelaine. Elinor s’enfonça lentement dans le moelleux du cuir, sa voluptueuse chevelure dessinant une couronne d’un noir brillant autour de son visage soucieux. Les fichiers étaient sans équivoque : aucun italien n’y était mentionné, et la photo de l’inconnu n’y apparaissait nulle part. Alors, qui est-il, et que faisait-il ici ? Elle visionna à nouveau le court passage où l’individu ramassait le fameux carnet, mais celui-ci tournait le dos à la caméra, quand le geste se révélait trop flou pour apporter un élément de réponse. Tout en élaborant une succession d’hypothèses, la vampire fit rapidement défiler les caméras des étages supérieurs, alors plongés dans une parfaite obscurité où n’apparaissait nulle présence, ni aucun signe trahissant une intrusion. Et cependant, dans son infini perfectionnisme, Elinor Lanuit ne cessa de ressentir une perplexité croissante, mêlée de frustration et de suspicion envers cette énigme. Au terme de quelques minutes de réflexion, elle sauvegarda les vidéos de l’homme italien, et les envoya aussitôt par mail à l’un de ses contacts privés. Puis, l’immortelle ouvrit l’un des tiroirs de son luxueux bureau couleur d’ébène, pour en extirper un lourd pistolet automatique, dont elle vérifia le chargeur d’une main experte. Durant une fraction de seconde, elle observa pensivement la clarté lunaire refléter sur le canon de l’arme, avant de la déposer délicatement sur le coin du meuble, à portée de main.
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|  | | "DILF : Oh bonneuh mèreuh !" En un mot : Vieux
Qui es-tu ? :  Facultés : Métamorphose, 3er niveau, 2ème palier
Occultation, 2ème niveau, 5ème palier
Sépulcre, 2eme niveau, 1er palier
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| Diabolical Streak
« La paura? È nemica e amica, basta non essere succube. Asianne Merisi » Il monte toujours un peu plus haut dans le bâtiment, utilisant les escaliers plutôt que les ascenseurs. Les « collaborateurs » de l’EEA ont-ils seulement conscience de leur existence ? Il se moque, le vieil Italien, des habitudes de confort prises par la population américaine. Les humains bougent moins, s’ils le peuvent, ils éviteront l’effort… Et c’est bien parce qu’il ne leur viendrait pas à l’idée d’utiliser les escaliers plutôt que l’ascenseur qu’il n’y a pas de camera dans les escaliers. Une organisation caritative n’a rien à craindre. N’est-ce pas ? Alors qu’il avance tranquillement dans les couloirs du gigantesque bâtiment, Nicola se fie à son instinct pour trouver le bon bureau. Arrivé au dixième étage, il s’arrête brusquement dans ses pas. Une lumière découpe l’une des portes des innombrables bureaux de cette fondation. Le bruit d’une conversation à sens unique lui parvient alors qu’il se concentre, les sens aux aguets. Il repère la voix d’une femme. Probablement celle qu’il a aperçu rentrer un peu plus tôt. Merde. Il s’accroupit et réfléchit un court instant. Il ne sait pas exactement ce qu’elle est, ni qui elle est. Il ne peut pas se risquer à mettre hors d’état de nuire une « dignitaire ». Même si on ne parviendrait pas à remonter jusqu’à lui, ni son visage ni son nom n’étant particulièrement connu du grand public, on pourrait s’interroger sur les raisons poussant un homme à s’aventurer en ces lieux lorsqu’il n’y a personne. Cette attention pourrait venir lui mettre des bâtons dans les roues concernant sa petite enquête toute personnelle. Après un léger soupir, il se redresse. Il sait très bien qu’il va entrer dans ce bureau éclairé. S’il y a quelqu’un, l’ordinateur est probablement allumé. Il aura probablement moins de codes à cracker : moins de codes, moins de traces pour de potentielles enquêtes sur ce qu’il est venu chercher ici. C’est un avantage non négligeable. Ça l’ennuie, d’avoir à s’occuper d’une personne en plus, surtout d’une femme, mais on n’a rien sans faire quelques concessions. Alors, doucement, à pas de loup, il s’approche du bureau. La voix s’est tue. Est-elle seule ? Il s’arrête près de la porte, colle son oreille contre le bois. Il entend le bruit d’un tiroir qu’on ouvre. Que peut-elle en tirer ? Un gros dossier, un presse-papier, autre chose ? Dans ce pays de Dieu et des armes, tout est possible. Le bruit qui suit lui indique qu’elle tient entre ses mains une arme à feu. Ce son lui tire un frisson qui parcourt toute sa colonne vertébrale. Il se remémore son apparence soignée, ses lourds cheveux noirs, ses talons hauts. C’est probablement un petit calibre, quelque chose qui tient dans un tiroir. Une arme légère, féminine, qui convient aux mains délicates de ces charmantes créatures. Le recul doit être relativement faible. Il l’aurait plutôt imaginée attendre quelqu’un dans son bureau en lingerie fine qu’avec une arme à feu entre les mains. Quoi que. Avec les femmes, il faut s’attendre à tout. Le bruit sourd d’un objet d’un certain poids qu’on pose sur le bois se fait entendre. L’arme n’est plus entre ses doigts fins. Toujours est-il qu’avec une arme cachée dans un des tiroirs de son bureau, cette femme n’est probablement pas une créature surnaturelle, raisonne-t-il avec toute la suffisance d’un être immortel se sachant au sommet de la pyramide des prédateurs. Une petite humaine, peut-être une sorcière. Son don de la Métamorphose triomphera sans mal de sa volonté. Elle sera incapable de résister à sa suggestion de quitter les lieux. Nicola recule, hésite quant à sa prochaine action. Deux options s’offrent à lui. Pas un instant il ne s’imagine être l’origine de l’apparition de cette arme à feu dans les mains de cette femme. La première : si elle a une arme, elle peut s’en servir pour tuer la personne qu’elle attend. Dans ce cas, il faut la désarmer immédiatement la porte ouverte. Ça sera bruyant. Mieux vaut l’attirer dans une autre pièce. La seconde : elle peut vouloir se tuer elle-même. ça l’ennuierait de devoir rester dans une pièce qui embaume le sang frais, ce serait comme laisser un enfant dans un magasin de confiseries, mais l’occasion serait trop belle. Il s’agira simplement de ne pas laisser d’empreinte, pour éviter de se retrouver avec une suspicion d’homicide au cul. L’antiquité est une personne très occupée, qui n’a pas de temps à perdre bêtement. Pensif, il se frotte le menton. Pour entrer, il devra forcément ouvrir la porte. Une personne suicidaire quitterait-elle son bureau si elle entendait du bruit ailleurs, ou chercherait-elle à dissimuler sa présence ? Si il entre à l’improviste, pourra-t-il compter sur la surprise pour user de son charme caïnite et la renvoyer chez elle ? Maîtriser la femme n’est pas un problème, sa seule inquiétude est que sa petite expédition solitaire dans les locaux de l’EEA Fondation ne soit ébruitée. Entre une femme à maîtriser et des hypothétiques hackers s’interrogeant sur la raison d’une connexion tard le soir dans un bureau vide, quel est le risque le plus minime ? Nicola penche la tête sur le côté d’un air docte. L’adrénaline a toujours été sa drogue. Sa main se pose sur la poignée de la porte. Il sourit, inspire une bouffé d’air. Son sourire se fige alors qu’il a déjà ouvert la porte et fait irruption dans la pièce. Ce n’est pas une humaine. Une créature, comme lui, au sommet de la hiérarchie, est près de la fenêtre, derrière son bureau. L’arme est posée près d’un coin. Ils sont à peu près à la même distance. Ses yeux bleus expriment enfin une émotion : la surprise. Quel vieux con, à toujours oublier de respirer ! Il se jette sur l’arme, rapide comme l’éclair, et tient en joue l’autre vampire. Super, chapeau pour la discrétion… Voilà qu’il commence une prise d’otage. Il pince les lèvres, furieux contre lui-même. C’est pourtant pas sorcier de penser à respirer ! Mais voilà, à partir de ses trois-cents ans, c’est une habitude qui n’a fait que s’étioler avec le temps, pour finalement par entièrement disparaître. Il n’a absolument pas envisagé le fait de pouvoir être confronté à l’un des siens dans cette organisation caritative. Depuis quand les vampires font-il dans l’humanitaire ?! - « J’imagine que rien ne pourra justifier de manière convaincante ma présence incongrue sur votre domaine ? - demande-t-il maladroitement, retournant sans s’en rendre compte à un phrasé vieillot, datant d’il y a plus d’un siècle. Au moins, c’est toujours de l’anglais. - Je… ne pensais pas jouir du plaisir immense de retrouver une chère congénère en de telles circonstances, c’est… C’est un véritable… plaisir... » Sa conclusion lamentable lui tira une grimace de dépit. Tenir la femme en joue n’allait pas l’aider à plaider son cas. - « Vous… vous attendiez quelqu’un, peut-être ? Parce que, si c’est le cas, je serai bien désolé de me tenir entre vous et vos desseins de revanche, ou de vos projets, et… Et, attendez, ne seriez-vous pas… une Lanuit ? » Il pourrait se gifler. Là, à l’instant, tous ses Enfants, ses Frères et son Sire auraient pu le gifler pour sa stupidité, et il l’aurait amplement mérité. Il vient de faire irruption en pleine nuit dans un bureau appartenant à une putain de Lanuit. Le clan des vampires BCBG. Et accessoirement en mauvais termes avec le sien. Oh, il vient de se foutre dans un beau sac d’emmerdes et de nœuds coulants. S’il pouvait encore transpirer, il serait trempé de sueur. - « Je ne suis pas venu dans l’idée de causer du tort à qui que ce soit. Tenez. - d’un geste expert, il retire les cartouches de l’arme et la repose sur le bureau. Il est soulagé de constater que ces cartouches ne sont pas en argent. Cette heureuse constatation lui permet de continuer son numéro pour apaiser la femme qu’il a en face de lui. - Je suis là suite à une velléité toute personnelle et j’ai l’ardente espérance que vous ne m’en tiendrez pas rigueur, madame… ? Si elle lui sort madame Lanuit, il ne promet rien quant à la maîtrise de ses nerfs. Ils s’appellent tous « Lanuit » dans ce clan de coincés. Une des raisons pour lesquelles il a refusé de rejoindre leurs rangs. Le conformisme et la bienséance, ça n’a jamais été ses trucs. |
|  | | Tea For Two - Ils t'entraînent au bout de Lanuit, les démons du mépris Let's spend an evil night together
En un mot : Don't be afraid ; It's only death. It's just as natural as your first breath.
Qui es-tu ? : - Immortelle britannique du XIXème siècle, issue de la bourgeoise florissante du début de l’ère victorienne, l’élégance et le flegme de son époque affleurent encore dans ses manières.
- Femme fatale au charme venimeux, calculatrice sans scrupules, elle manipule les cœurs aussi bien que les lettres et les chiffres.
- Perfectionniste à l’extrême, séduite par le pouvoir et reine stratège, son plaisir de tout contrôler égale sa soif de connaissances en arts obscures.
- Vampire accomplie et fille des Lanuit, éternelle solitaire dont l’amour empoisonne les malheureux attirés par une élégance inaccessible aux simples mortels.
- Monstre évoluant dans l’anonymat des ombres, elle traverse les siècles sans fléchir ni se lasser, se proclamant véritable immortelle avide de vie et de savoir. Facultés : - Chacun de ses menus gestes contient une grâce et une sensualité étonnante, comme si son corps figé par les siècles ne connaissait aucune autre manière de se mouvoir.
- Un rare talent pour la stratégie économique dont son clan profite à souhait, elle détient une précieuse capacité à s’ancrer sans difficulté dans cette époque.
- Une Présence cultivée avec patience se lit dans son regard enjôleur, rendue redoutable par un siècle de manipulations opportunistes (niveau 2, palier 5).
- L’Occultation masque son être pour mieux agiter les fils de ses marionnettes, tandis que son esprit demeure son sanctuaire interdit, où elle ne tolère personne (niveau 2, palier 2).
- Un Animalisme incongru la colle, sans qu’elle ne daigne y accorder le moindre intérêt, quand ce talent bestial semble si éloigné de son tempérament et de ses valeurs (niveau 0, palier 0). Thème : Jill Tracy : Evil Night Together
We'll drink a toast in the torture chamber
And you'll go down on a bed of nails
We'll rendevous in cold blood
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Le diable se cachait bien dans les détails. Au cœur des habitudes, et des lieux ordinaires, ceux-ci teintaient la nuit de nuances invisibles, et de murmures inaudibles, une menace oppressante, sans aucune forme ni raison. Le silence d’un bureau coutumier devenu soudainement irritant. Le reflet métallisé sur le battant d’une porte fermée à clé. Une silhouette sans nom sur l’écran d’une caméra, en maraude au beau milieu de la nuit. Elinor retira lentement ses mains délicates du clavier, et les déposa pensivement sur le bureau de bois frais, caressé par les lueurs de la lune qui se mêlaient à l’éclat tendre de la modeste lampe penchée sur ses dossiers. Elle n’arrivait plus à réfléchir. Toute sa concentration avait filé vers les vidéos de surveillance où l’homme italien, anonyme, continuait d’obnubiler ses réflexions, jusqu’à l’obsession. Toutefois, et contre toute logique, son esprit ne cessait de revenir à ce profil fade, commun, et ce sourire affable ayant accompagné cette intrusion. Les questions à son sujet ne cessaient de la hanter. Cela lui parut déraisonnable. Elinor repoussa silencieusement son lourd fauteuil de cuir, et étira sa silhouette lascive, le regard encore fixé sur l’écran allumé de l’ordinateur. Elle tourna les talons vers les immenses fenêtres, où s’étalait l’éternel spectacle nocturne, et ses lumières urbaines étouffant les étoiles du ciel endormi. Quelque chose clochait. Désormais, tout autour d’elle, ses instincts submergeaient son bureau de soupirs menaçants, menus détails muets qui irritaient ses sens, et noyaient son esprit logique. Quelque chose derrière ce silence. Quelque chose derrière cette porte. Durant un instant, Elinor ressentit le besoin pressant d’ouvrir ces battants à toute volée, dans l’espoir d’éteindre cette horripilante sensation d’être scrutée par ce vide. Insensé, se reprocha-t-elle aussitôt, en plongeant son regard vers le vide en contrebas. Une tension naissait en elle, non pas une nervosité craintive, mais une acuité inexplicable, un besoin spontané d’être sur le qui-vive, sans le moindre sens.
Et son esprit analytique dériva à nouveau vers cette face inconnue, dont les mimiques polies, et les rictus forcés, avaient éveillé une méfiance chez elle. Mais pourquoi ? se répéta-t-elle. Les détails. Le diable demeurait caché dans les détails parus sur ces caméras, dont elle se repassait mentalement les images. Ces accents italiens, cette manière fluide de se mouvoir, ce costume bon marché, tout cela ne contenait rien de concluant, et Elinor se surprit à ressentir une pointe de frustration. Comme un moucheron invisible, voletant çà et là devant ses yeux soucieux, sans parvenir à l’écraser du bout du doigt. Elle déambula longtemps ainsi, devant les fenêtres, son index caressant l’ourlet doux de ses lèvres froides, ses traits de porcelaine plissés dans une intension réflexion. La silhouette de l’inconnu revint alors s’imposer au milieu de ses conjectures. Aimable et droit, stoïque et polie jusqu’à l’excès, une comédie. Un éclat de compréhension traversa les prunelles d’Elinor. Celle-ci se figea en regardant l’écran allumé du Mac, puis son regard erra jusqu’à la porte de son bureau, alors enveloppée d’un éclat irréel sous la lumière de la lune qui se déversait depuis les baies vitrées. Comme une sourde menace voilée, éparpillée dans de minuscules détails. Est-ce que cet homme respirait ? s’interrogea-t-elle alors. Il devait le faire. Un doute sournois s’insinua au plus profond de son esprit, et l’immortelle tâcha en vain, durant quelques secondes, de se remémorer les vidéos entrevues auparavant, ces maudits détails, et ce torse d’homme trop rigide sous le costume. Profondément absorbée dans ses réflexions, un air soucieux déformant son attitude d’habitude indéchiffrable, Elinor retourna vers son bureau dans le but de vérifier à nouveau les vidéos de surveillance, et d'éteindre cet odieux soupçon qui croissait en elle. Peut-être. Elle suspendit toutefois son geste à mi-chemin. Son regard remonta instinctivement vers la porte, pourtant close. Alors, en une fraction de seconde, cette sensation de menace vrilla violemment ses sens, et tous ses instincts surnaturels hurlèrent à son encontre, comme un cocktail d’acides brûlants se déversant dans ses veines. Cette fois-ci, elle ne chercha même pas à en comprendre la raison. Dans un réflexe à moitié conscient, la main de la vampire jaillit pour s’emparer du pistolet posé sur le bureau, bousculant le fauteuil de cuir en se déplaçant à toute vitesse, mais ses doigts ne rencontrèrent que le vide. Non… L’arme était dans la paume de l’italien, apparut brusquement, et pointée sur elle. Le regard d’Elinor passa de la main de l’homme jusqu’à la porte désormais grande ouverte, tandis que l’amère sensation d’avoir été dupée l’envahit lentement. Il était invisible, comprit-elle finalement, et bien plus rapide que moi. Tout s’expliquait à présent. Presque tout. En se redressant de toute sa fierté vers son adversaire, elle commença à éplucher mentalement les éventuels vampires susceptibles de vouloir sa mort, sans résultat. Elle demeura ainsi immobile, en toisant l’ancêtre anonyme pour mieux masquer son incompréhension, quand l’autre commençait aussitôt à débiter un flot de paroles ininterrompues.
« Un plaisir, oui. Surtout avec un canon pointé sur mon visage. » siffla-t-elle entre ses dents, en lui jetant un regard suffisamment noir pour faire cailler du lait, ou faner tout un parterre de rosiers.
L’homme était cependant un véritable livre ouvert à déchiffrer, à son grand étonnement. Durant ce long moment de silence, elle l’observa s’échiner à demeurer poli, en balbutiant des tournures vieillottes, et en tripotant en tous sens le pistolet volé. Un étonnement similaire au sien traversait le visage figé de l’autre vampire comme une vilaine estafilade. Il a l’air vraiment confus de me trouver ici. Derrière sa propre attitude impassible, un début de soulagement envahit Elinor, remplacé par une pointe de curiosité naissante, en le voyant abaisser l’arme, et même retirer les munitions.
« Eh bien… Puisque nous avons passé en fanfare le stade des courtoisies, oui, je suis des Lanuit. Elinor, cela suffira amplement. Et vous êtes ?... Non, laissez-moi deviner. »
Une ribambelle de qualificatifs cinglants lui vint à l’esprit, dont une bon nombre aurait pu être élaboré par Heidi, mais elle décida de jouer la prudence, en ravalant son amertume d’avoir été braquée ainsi. On avait déjà tenté de lui tirer dessus, mais jamais encore elle n’avait vu le canon d’une arme d’aussi prêt, et un tel désavantage physique lui laissa une saveur acide sur le bout de la langue.
« Un Italien, sans aucun doute, avec un anglais approximatif, et un ainé manifestement amateur d’action. Vous ne seriez pas le dernier arrivé des Coleman, dont on a tant parlé ? »
Elinor s’autorisa à l’observer des pieds à la tête. C’est un ainé, sûrement oui, soyons polie, et brisons la glace. L’éclat de colère avait à présent déserté son regard, cette minuscule moue vexée s’était dissipée au coin de sa bouche, et sa diction affectait à présent l’amusement froid et analytique des britanniques. Elle reprit contenance en un clin d’œil, et décida de faire bonne figure malgré tout.
« C’est intéressant cette manière de déclamer des politesses, tout en braquant une arme sur l’interlocuteur. C’est une méthode sicilienne ? »
Un léger rictus moqueur s’insinua sur ses lèvres. D’un geste résigné, Elinor désigna d’une main la chaise disposée en face de son bureau pour l’inviter à s’asseoir, avant de prendre place à son tour, dans son fauteuil de cuir confortable. L’immortelle croisa les jambes et se laissa retomber contre le dossier, les doigts entremêlés en observant son encombrant invité surprise.
« Alors, si vous m’expliquiez la raison de votre effraction dans ma fondation, et le pourquoi de cette soudaine agression. » continua-t-elle sur un ton où subsistait un reste de rancune. « Je n’apprécie pas beaucoup ce genre de surprise, pour être franche avec vous. »
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| Diabolical Streak
« La paura? È nemica e amica, basta non essere succube. Asianne Merisi » Sa congénère semble tout aussi enchantée que lui de cette rencontre fortuite. Il sent le poids de son regard noir sur lui alors qu’il repose son arme à sa place sur son bureau. L’animosité est rapidement remplacé par la curiosité, toujours teintée de méfiance. Elle se présente, donne un prénom qui résonne dans son esprit. Elinor, Elinor… La nervosité rend difficile de trouver une réponse rapidement. Pourtant, il a fait un effort pour apprendre les noms des vampires occupant une certaine position d’influence au sein des différents clans et son prénom concorde. Et puis c’est un bon exercice pour entretenir sa mémoire. Pendant qu’elle énonce ses observations sur lui, il cherche frénétiquement dans ses souvenirs et trouve. Elle est connue comme une intrigante. Une femme avide de pouvoir et disposant d’un réseau impressionnant. L’Ancien s’est amusé de sa réputation et a haussé les épaules, concluant qu’il suffirait de ne pas se laisser berner par ses traits angéliques, si jamais ils se rencontraient. Il ne se doutait pas qu’il se retrouverait effectivement un soir devant elle. C’est une créature aux manières bien ancrées, constate-t-il alors qu’elle reprend contenance, s’accordant même le droit de faire un trait d’humour. Il faudra tout de même convenir que la coutume américaine, elle, semble d’être d’accueillir ses visiteurs avec une arme dans la pièce. Drôle de manière de montrer l’hospitalité, pense-t-il. Il sourit néanmoins, bon joueur, et retrouve peu à peu son aisance naturelle. S’il se souvient bien, il est son Aîné. Elle est sûrement une adepte du protocole, il compte sur elle pour faire preuve du respect qui se doit envers les Anciens. Du moins, il l’espère… Ils ne se connaissent pas, mais leur nature maudite les incite de manière instinctive à une certaine tolérance vis-à-vis de leurs actions. Comme le dicton anglais le veut, misery loves company. Entre « maudits », une certaine camaraderie est de mise. Et c’est l’auteur d’une Diablerie qui affirme ça. Elle s’assoit, l’invite d’un geste gracieux à faire de même. Nicola, après une brève seconde d’hésitation, accepte son invitation, sachant très bien qu’il sera de nouveau debout d’ici quelques minutes, victime de son constant besoin de bouger. Après tout, assis, il fera une cible facile, cacherait-elle un autre pistolet dans un tiroir de son bureau. Bureau rangé au carré, remarque-t-il. Une maniaque ? Un agent d’entretien très dévoué ? Il penche plutôt vers un trait de personnalité, pense-t-il en rapprochant le siège du meuble. Rapidement, elle l’interroge sur les raisons de sa venue en ces lieux. Quel crétin, de ne pas avoir pensé à tout simplement prendre une respiration… Le voilà qui doit veiller à préserver les relations cordiales entre son clan et le sien. Vaut-il mieux jouer franc jeu, ou juste la rassurer sur le fait qu’elle n’est en aucun cas une cible ? C’est purement le hasard qui les a fait se rencontrer cette nuit, il ne cherchait pas à provoquer cette entrevue surprenante. D’ailleurs, il doit la corriger sur sa perception de la réalité. - « C’est votre arme qui m’attendait sur votre bureau. Je pourrais me sentir menacé. - il lui offre un sourire amusé tout en s’emparant à nouveau de l’arme vide. - Beau calibre, cela dit. Vous avez l’air d’être préparée pour ce genre de surprises. » Il fait tourner l’arme entre ses mains, apprécie la qualité des matériaux utilisés, suit du doigt les motifs qui les embellissent. Il prend son temps. Est-elle patiente, en plus d’être méticuleuse ? Les excuses qui lui viennent pour expliquer sa présence ici sans divulguer son but lui semblent mauvaises. Il n’a jamais été doué pour les pourparlers, trop habitué à se servir sans demander la permission. Sauf que face à une Lanuit, il ne peut pas se montrer aussi cavalier qu’il l’est d’habitude. Ah vraiment, que ne fait-il pas pour son clan… - « Et l’Italie ne se résume pas à la Sicile. Il faut bien que certains d’entre nous soient civilisés. - la corrige-t-il en se drapant dans une fierté chauvine. San Nicola se situe dans la mer Adriatique, bien loin de la Sicile, où il n’a jamais mis les pieds. - Vous êtes… anglaise ? - il se fit uniquement à son accent snob, qu’il a appris à associer aux Britanniques, mais il n’est pas sûr de lui. Ses mains continuent à s’affairer autour du pistolet. Il vient de repousser la culasse, commence à dévisser le canon, tout ça sans quitter des yeux la femme en face de lui. - Vous devez être civilisée aussi. Nous pouvons échanger sans que le ton ne monte. Je ne suis pas venu pour vous, chère dame, rassurez-vous. A vrai dire, je ne pensais même pas vous croiser ici. Quel heureux hasard ! » Il se penche vers elle et dépose les pièces détachées de son pistolet sur son bureau, bousculant au passage les stylos positionnés en parallèle avec son clavier. Belle comparaison avec la pagaille qu’il vient de mettre dans sa vie rangée ce soir. - « Je vous propose : on ne s’est jamais croisés. Je vous laisse à vos affaires de jeune femme active, vous me laissez aux miennes de vieux Caïnite. - ses yeux bleus et froids rencontrent les siens, soutiennent sans mal son regard. Il continue à sourire aimablement. - Je ne veux pas savoir pourquoi vous vous teniez prête à accueillir quelqu’un avec une arme à feu. Heureusement qu’il ne s’agissait pas de balles en argent, j’aurai pu me sentir visé… J’aurais eu du mal à croire qu’une femme telle que vous puisse accueillir un de ses aînés de la sorte ! » Est-elle du genre à s’incliner, à accepter de porter le blâme, pour rester dans les bonnes grâces d’un Aîné ? - « Je vous jure, en retour, de faire vite. Ma présence ne sera qu’un désagrément de quelques minutes, c’est une promesse. Il s’agit d’une simple curiosité toute personnelle. Excusez l’excentricité d’un de vos aînés, Elinor… Je saurais me montrer reconnaissant. » |
|  | | Tea For Two - Ils t'entraînent au bout de Lanuit, les démons du mépris Let's spend an evil night together
En un mot : Don't be afraid ; It's only death. It's just as natural as your first breath.
Qui es-tu ? : - Immortelle britannique du XIXème siècle, issue de la bourgeoise florissante du début de l’ère victorienne, l’élégance et le flegme de son époque affleurent encore dans ses manières.
- Femme fatale au charme venimeux, calculatrice sans scrupules, elle manipule les cœurs aussi bien que les lettres et les chiffres.
- Perfectionniste à l’extrême, séduite par le pouvoir et reine stratège, son plaisir de tout contrôler égale sa soif de connaissances en arts obscures.
- Vampire accomplie et fille des Lanuit, éternelle solitaire dont l’amour empoisonne les malheureux attirés par une élégance inaccessible aux simples mortels.
- Monstre évoluant dans l’anonymat des ombres, elle traverse les siècles sans fléchir ni se lasser, se proclamant véritable immortelle avide de vie et de savoir. Facultés : - Chacun de ses menus gestes contient une grâce et une sensualité étonnante, comme si son corps figé par les siècles ne connaissait aucune autre manière de se mouvoir.
- Un rare talent pour la stratégie économique dont son clan profite à souhait, elle détient une précieuse capacité à s’ancrer sans difficulté dans cette époque.
- Une Présence cultivée avec patience se lit dans son regard enjôleur, rendue redoutable par un siècle de manipulations opportunistes (niveau 2, palier 5).
- L’Occultation masque son être pour mieux agiter les fils de ses marionnettes, tandis que son esprit demeure son sanctuaire interdit, où elle ne tolère personne (niveau 2, palier 2).
- Un Animalisme incongru la colle, sans qu’elle ne daigne y accorder le moindre intérêt, quand ce talent bestial semble si éloigné de son tempérament et de ses valeurs (niveau 0, palier 0). Thème : Jill Tracy : Evil Night Together
We'll drink a toast in the torture chamber
And you'll go down on a bed of nails
We'll rendevous in cold blood
I'll tie you up to the third rail
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Calme et maniérée. Sourcilleuse en manière de courtoisie. Amatrice des jeux de pouvoir. L’icône d’une aristocrate habituée à être obéie, et qui n’était jamais sortie de sa zone de confort. Les siens attendaient d’elle cette image convenue, construite au fil des décennies, comme un masque de cire qui ne trahissait alors rien de ses pensées profondes. Elinor œuvrait à ce que cela reste ainsi. Que les médiocres et les friands de pouvoir, simples spectres qui s’évanouissaient immanquablement dans les limbes des siècles, persistent à la percevoir ainsi. Et elle, installée dans les ombres, leur donneraient en pâture des restes de son empire, pour mieux resserrer son étreinte sur leur nuque, et sur leurs pouvoirs factices, que ses êtres superficiels croyaient posséder sur sa personne. Après tout, n’était-elle pas la reine des menteuses, comme son Sire lui avait tant répété ? Et que subsistait-il d’une personnalité après un siècle et demi ? Rien, aimait à penser Elinor, pour qui la véritable immortalité se traduisait par un refus de s’enfermer dans le moindre schéma convenu. Comme une couronne, elle se forgerait une mentalité à l’aune de sa démesure, un esprit sans limites. Bien sûr, dans les yeux de l’italien brillait cette assurance soudaine de connaitre autrui, quand un quidam quelconque lui avait évoqué le nom d’Elinor Lanuit, ses manières, et ses intrigues, comme n’importe quelle vampire avide de contrôle. Celle-ci sourit poliment à son encontre. Sitôt les émotions déplaisantes remisées derrière cette attitude courtoise, qui ne trahissait guère la rancœur envers cette intrusion, l’immortelle se fondit avec une aisance maligne dans ces jeux diplomatiques.
« De Londres, en effet. »
Ah, l’accent anglais, quel merveilleux passeport, songea-t-elle avec ironie. Elle l’observa alors manipuler puis démonter son arme personnelle, et à chaque pièce défaite, l’immortelle ressentait les fils de sa maitrise se resserrer autour de ses ongles. Une sensation presque physique qui déclencha un frisson agréable contre sa nuque, sous la masse ondulante de ses cheveux d’ébène, et son sourire impassible s’élargit imperceptiblement sous l’éclat frêle de la lampe. Elle ajusta confortablement sa posture dans l’épaisseur de son siège, affichant à nouveau cette gestuelle lascive, aux manières froidement amusées et subtilement hautaines.
« C’est un sentiment partagé. Mon but n’était évidemment pas de vous manquer de respect, votre arrivée subite m’a simplement surprise, et les émotions m’ont submergé. »
Quelle platitude, pensa-t-elle. Aussitôt les mots offerts, ceux-ci laissaient une fadeur écœurante sur sa langue. Elle se força à lui offrir un nouveau sourire factice, mélange contrit de curiosité et de complaisance, qu’on attendait des sujets soumis. Les vieux aiment les anciens principes de leurs époques, et leurs femmes dociles, calcula-t-elle en essayant de se figurer l’âge exact de l’antiquité en face d’elle. Elle réfléchit alors en affectant patiemment une écoute attentive. Des siècles s’étalaient devant elle, en un homme d’apparence sèche et anodine, un physique banal dont on ne se méfiait sûrement que trop tard. Et pour cause, on ne traversait jamais un laps de temps si vaste sans un minimum d’intelligence, elle était suffisamment habile pour le savoir et rester méfiante. Elinor suivit machinalement du regard les quelques stylos rouler sur la surface brillante de son bureau, autrefois impeccablement rangé, avant de se recentrer sur l’individu encombrant, s’autorisant un imperceptible et calculé rictus de contrariété. L’illusion devait continuer après tout. Le voici alors, l’Ainé des casse-pieds semblait-il, à déclamer un mensonge absolument éhonté, avec la même délicatesse dont il avait fait preuve pour débouler dans sa vie. L’immortelle haussa un sourcil sincère. Le voici réclamant des excuses, à présent ? Bien entendu, le politiquement correct des vampires exigeait une attitude respectueuse envers ce fossile, en apparence du moins.
« Vous avez mes plus plates excuses, si vous vous êtes senti visé. » commença-t-elle sans hésiter une seule seconde. « C’était un pur malentendu, et je suis sincèrement navrée, c’était une erreur de jugement. »
À nouveau, l’immortelle lui offrit son plus beau sourire. Cet italien désirait des excuses ? Très bien. Les mots creux, et les palabres de vitrines ne la dérangeaient guère, quand ces principes poussiéreux d’orgueil, ou de justice n’étaient que des breloques qui ne la concernaient pas. Elle était bien assez sournoise pour s’avoir s’aplatir quand la situation l’exigeait, et planter ses crochets venimeux une fois le dos tourné. Le talent reposait alors dans la bonne quantité de venin à inoculer.
« Nous avons eu, à la fondation, quelques problèmes de sécurité depuis le mois d’Octobre. Alors, quand les vigiles m’ont informé de la venue d’un journaliste italien n’existant pas dans nos fichiers, j’ai préféré pallier à la moindre surprise, comme vous dites. »
Qu’il mastique donc cet os-là, pensa-t-elle au terme de sa déclaration, déclamée avec la délicatesse toute convenue d’une femme sincère, et ébranlée dans son espace vital. N’était-elle pas une aristocrate habituée à être servie, rompue aux courbettes et aux galas ? Une dose de curiosité, une pincée d’excuse, une cuillère de supplications muettes, et un soupçon de peur féminine, le tout servi avec un sourire à la fois mielleux et embarrassé, idéal pour apaiser les inquiétudes du grand Ainé.
« Pour être tout à fait honnête, je reçois rarement des miens, et je n’ai plus vraiment l’habitude des manières strictes des grandes réunions. » Elle poussa un léger soupir. « Bien entendu, vous avez ma parole que tout ceci restera entre nous, c’était bien assez embarrassant à mon goût. »
L’attention d’Elinor revint lentement se tourner vers le désordre régnant à présent sur son bureau, et l’expression de son visage se tendit, comme réprimant un nouvel accès de contrariété. Puis, elle se détourna vers l’écran brillant de son Mac, avant de revenir vers le faciès livide de son Ainé, lequel avait certainement noté ses mimiques maniaques. Les détails étaient là pour nourrir son imaginaire à son propos, un rideau opaque voilant un autre rideau opaque, un théâtre qui ne révélait rien de la profondeur des coulisses dissimulés derrière ses yeux noirs. Rien n’était laissé au hasard chez elle, la moindre ridule, le moindre frémissement, comme des pièces d’un jeu d’échec que ses mains délicates maniaient avec la même aisance que son pistolet d’imposant calibre.
« Ah, comment saurais-je résister aux charmes italiens ? »
Elle fit admirablement mine de se ressaisir en se raccrochant à un soupçon d’humour, et se redressa sur son séant, ses mains irrésistiblement attirées vers ses stylos éparpillés. Elle réfréna son geste avec un naturel déconcertant, tant l’ordre et la propreté faisaient partie intégrante de son caractère.
« Je vous écoute, mais permettez-moi d’être franche entre nous, puisque tout ceci restera privé. Votre visite nocturne n’avait rien de très légale, n’est-ce pas, et je suis très curieuse d’en connaitre la raison. »
Dans un tel dédale de faux-semblants, il était aisé de perdre ses repères. Pourtant, Elinor déambulait de case en case, entre la tour et la reine, endossant les rôles avec la fluidité hypnotique d’un serpent. Feindre l’infériorité n’avait rien de malaisé ou de honteux à ses yeux, après tout, même un pion était capable d’abattre un roi.
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|  | | "DILF : Oh bonneuh mèreuh !" En un mot : Vieux
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| Diabolical Streak
« La paura? È nemica e amica, basta non essere succube. Asianne Merisi » Eh bien n’est-elle pas une parfaite créature pétrie de convenances et de platitudes… Nicola sourit avec courtoisie, rompu à ces exercices d’homme et femme du monde grâce à son temps passé à la cour de Russie. La galanterie et le savoir-vivre n’ont pas tant évolué depuis toutes ces années… Il suffit toujours de laisser l’autre se complaire dans ce sentiment d’importance que créent toutes ces règles de bienséance. Et puis, elle est très belle, cette Elinor, ça ne gâche rien… Toute parole est plus douce lorsque c’est une belle femme qui les prononce. Pour être tout à fait franc, il écoute à peine ses justifications. Il est trop occupé à échafauder une excuse plus ou moins plausible concernant sa présence ici, à cette heure de la nuit. Les problèmes de sécurité, les civilités avec d’autres vampires, qui de la poule ou de l’œuf… Il s’en moque. Il sourit et acquiesce, ses yeux se posant de manière fugace sur différents endroits de la pièce ou de la femme qui se tient en face de lui. Déjà, l’agitation qui le caractérise le pousse à se relever, à arpenter le bureau, à passer derrière le bureau. Ça se voit, à son genou qui tressaute et les tics qui agitent de temps en temps ses mains. Nicola a déjà besoin de recommencer à se mouvoir. Il est insupportable à regarder, cette agitation génère du stress pour les personnalités facilement nerveuses. Il n’est pas le seul à devoir se faire violence pour réprimer des habitudes. Le geste de la femme vers ses stylos dérangés ne lui échappe pas. D’un geste de la tête, il compatit. Il sait comme c’est dur, de contrarier sa nature. Elle est maniaque, et bien qu’elle assume. Trop content de pouvoir bouger, Nicola remet deux stylos plus ou moins droits, puis croise les mains devant lui, toujours le même sourire aimable aux lèvres. Elinor revient sur les raisons de sa présence ici, refusant de lâcher le morceau. Il s’empêche de soupirer ou de montrer le moindre signe de mécontentement. Enfin, c’est ce qu’il pense, car ses sourcils se sont froncés un court instant. Peut-il prendre un pressentiment concernant une hypothétique catastrophe comme raison valable ? Pas vraiment. Il ne peut pas non plus lui expliquer qu’il a décidé de venir fouiller sur les mouvements bancaires de sa fondation « éthique ». Curieusement, quelque chose lui souffle qu’il ferait mieux de garder pour lui son intuition sur son implication avec le CESS et les liens probables avec l’événement qui a eu lieu à l’hôpital. Le sujet est sensible, et madame Lanuit peut mal prendre qu’on l’associe avec une catastrophe ayant coûté la vie de nombreux citoyens. Surtout lorsque celle-ci œuvre pour le bien commun. L’antiquité tapote des doigts sur son bureau, étudiant la somptueuse créature en face de lui. - « Hélas, je crains de ne pas assez maîtriser l’anglais pour réussir à vous expliquer clairement… - déplore-t-il en secouant la tête, l’air navré. Il se relève enfin, attrapant au passage le canon de l’arme à feu pour le faire rouler entre ses doigts. - Et j’aurais peur de vous mettre en danger… Ne vous préoccupez de rien, chère madame Lanuit, tout ira pour le mieux. » Ses mensonges proférés avec assurance, il fait le tour du bureau, passe de son côté. Avec un sourire mielleux, il désigne l’ordinateur allumé. Il décide de revenir sur les problèmes de sécurité qu’elle a mentionné. - « Puisque vous avez parlé de failles dans votre sécurité, permettez-moi de jeter un œil. Ce sera très rapide. - garantit-il en prenant d’autorité la souris. Ceci dit, avec elle dans les pattes… Regarder les mouvements de capitaux risque d’être assez difficilement justifiable en se plaçant dans le contexte de la « sécurité ». Il hésite, lui lance un nouveau regard inquisiteur. - Je ne viens pas pour vous, Elinor, croyez-moi. En vérité, je ne suis là que pour répondre à une curiosité toute personnelle, qui ne vous concerne pas. Du moins, pas directement. » Il s’installe sur un coin du bureau, ignorant leur proximité. Après s’être frotté le menton, songeur, il agite la main, dans une pure gestuelle italienne que les années n’ont pas réussi à gommer. En soi, si elle est capable de lui donner du grain à moudre sur ce qui s’est passé à l’hôpital ce fameux Halloween… C’est une créature surnaturelle, elle en saura toujours plus que les humains. - « Vous faites partie de l’EAA Fondation, de toute évidence. Quel travail ça a du être, après la catastrophe de l’hôpital… Quelle explosion ! J’image que ça vous a secouée, vous qui travaillez pour le bien-être de la communauté… » Il se penche vers elle, prend des allures de conspirateur. Et après tout… c’est exactement ce qu’il est. Il dépose le canon de son revolver sur le plan de travail. - « Le CESS doit vous être extrêmement reconnaissants, quel beau travail en Relations Publiques vous faites pour leur image ! Quelle est sa position sur votre œuvre ? » |
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- Femme fatale au charme venimeux, calculatrice sans scrupules, elle manipule les cœurs aussi bien que les lettres et les chiffres.
- Perfectionniste à l’extrême, séduite par le pouvoir et reine stratège, son plaisir de tout contrôler égale sa soif de connaissances en arts obscures.
- Vampire accomplie et fille des Lanuit, éternelle solitaire dont l’amour empoisonne les malheureux attirés par une élégance inaccessible aux simples mortels.
- Monstre évoluant dans l’anonymat des ombres, elle traverse les siècles sans fléchir ni se lasser, se proclamant véritable immortelle avide de vie et de savoir. Facultés : - Chacun de ses menus gestes contient une grâce et une sensualité étonnante, comme si son corps figé par les siècles ne connaissait aucune autre manière de se mouvoir.
- Un rare talent pour la stratégie économique dont son clan profite à souhait, elle détient une précieuse capacité à s’ancrer sans difficulté dans cette époque.
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- L’Occultation masque son être pour mieux agiter les fils de ses marionnettes, tandis que son esprit demeure son sanctuaire interdit, où elle ne tolère personne (niveau 2, palier 2).
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Une lourdeur nouvelle avait désormais envahi l’espace tout autour d’eux. Entre ces murs rendus blafards sous l’éclat de la lune, les civilités d’Elinor résonnaient avec d’autant plus de vacuité, quand son interlocuteur ne faisait manifestement aucun effort pour y prêter attention. Derrière les sourires courtois de celle-ci, couvait désormais une irritation croissante, alimentée par les regards évasifs et les mouvements nerveux de son interlocuteur. Celui-ci n’avait certainement rien écouté. L’attention de l’Ainé allait et venait alors sans trêve entre les fournitures du bureau, encore bien ordonné à peine cinq minutes avant son arrivée en fanfare, et quelques subtilités du panorama nocturne, au-delà des baies vitrées, qui retenait son intérêt pour une raison inconnue d’Elinor. L’immortelle détestait discuter dans le vide. Elle haïssait tout autant les individus appréciant perdre leur temps, et bien plus encore, ceux qui lui faisaient perdre le sien en conséquence. Elle entrecroisa lentement ses doigts délicats, aussi bien pour les empêcher de rectifier le désordre nouvellement dispensé sur son bureau, que pour masquer l’impatience qui la saisissait à présent. Intérieurement, elle remonta sa note d’animosité envers Nicola, de deux, à trois sur dix. Jadis, son propre Sire, un maitre en l’art d’énerver autrui, avait atteint les sommets de neuf sur dix envers sa protégée, dont la patience possédait pourtant des limites considérables. Cette nuit-ci, Elinor avait encore de la marge.
Toutefois, lorsque le mufle commença à arpenter de long en large son bureau, elle fut aussitôt saisie par l’envie de le propulser par la fenêtre, de l’envoyer s’écraser dix étages en contrebas, en une belle tâche aux nuances italiennes, sur la toile d’un costume bon marché. Comme un chien tirant sur sa laisse, le voilà en train de déambuler dans son dos, tripotant çà et là ses affaires, en affichant un air entendu, passablement absent, de celui qui n’écoute rien. Qu’il la crache sa requête, au lieu de me laisser déblatérer pour rien, pensa-t-elle, en se forçant à demeurer impassible. Or, non seulement le malotru éluda sa question quant à la raison de sa venue, pourtant bien légitime quand on vient défoncer sans invitation la porte de quelqu’un, mais l’Ainé se permit d’être visiblement vexé. Elinor s’autorisa un haussement de sourcil contrarié en écho au froncement de sourcils de l’italien malpoli. Entre vampires du monde, l’on dialoguait par sourcils interposés, et si la pensée avait quelque chose de comique, les subtilités inutiles continuaient à aggraver sa mauvaise humeur.
« Voyez-vous ça. » grinça-t-elle, et le ton de sa voix avait retrouvé les accents froids du début de leur rencontre. « C’est extrêmement prévenant de votre part. »
La voilà désormais classée de femme menaçante, capable de braquer un lourd calibre contre un Ainé, à une pauvre femme sans défense, pour laquelle ce Nicola s’érigeait en protecteur à la virilité douteuse. Une ribambelle de réflexions bien plus venimeuses effleura la moue faussement amusée d’Elinor contre ce paternalisme dégoulinant d’idioties, mais celle-ci fit un effort notable pour les ravaler. Qui était-elle pour l’en blâmer ? L’on dit que les habitudes humaines ont la vie dure parmi les vieux vampires, et les antiquités telles que lui devaient certainement perdre le sens des réalités. Nicola Alighieri. L’un des derniers arrivés chez les Coleman. Plutôt que de se livrer à des réflexions vexantes envers le goujat, et surtout car son air suffisant lui faisait horreur, Elinor se remémora les maigres informations entendues à son encontre. Un fossile cela va sans dire, dont les siècles écoulés avaient été un véritable tapis rouge pour s’intégrer parmi l’Essaim, mais qui masquaient également un passé trouble. Les détails, elle ne les possédait pas. Elle aurait sans doute pu les obtenir, si cela avait une quelconque utilité, mais même elle n’aurait pu imaginer voir débarquer le rustre au beau milieu de son espace de travail. Celui-ci était impulsif, voilà ce dont elle se souvenait en particulier.
« Des failles, oui mais… » commença-t-elle, avant que l’improbable ne se produise.
Comme dédouané de la plus petite notion de politesse, et pire encore, de vie privé, voilà l’odieux fossile, l’enfonceur de porte, le saccageur de bureau, et de biens d’autres titres péjoratifs, qui s’autorisa à s’ingérer dans son espace personnel, la bousculant au passage, pour faire défiler les fichiers de son ordinateur. Un instant, Elinor demeura interdite. Le cuir des accoudoirs de son bureau crissa subtilement sous la pression inconsciente que ses mains exercèrent dessus. Il venait de la bousculer. Nicola venait de la bousculer. Et comme pour tenter de noyer l’affront, un véritable feu nourri de baratin à demi compréhensible termina de sidérer la vampire devant tant d’outrecuidance, aussitôt suivi par une inspection sans la moindre honte de son propre ordinateur.
La note venait de monter à quatre sur dix.
« Monsieur Alighieri… » Elle se leva lentement. Elle fut tentée d’écorcher volontairement son nom pour le piquer au vif, mais elle n’était pas assez exaspérée pour cela. Pour l’instant.
« Non, je ne vous le permets pas. » D’un mouvement leste et rapide vers l’unité centrale du Mac posée sur le bureau, elle saisit les fils USB du clavier et de la souris pour les débrancher aussitôt.
L’invasion italienne avait besoin d’être arrêté immédiatement. Elinor posa fermement ses mains à plat sur la surface lustrée du bureau, les fils coincés sur sa paume, et adressa à son visiteur indésirable, un sourire à l’apparence mielleuse, où se devinait toutefois un avertissement explicite, fortement accentué par la proximité entre eux.
« Je veux bien fermer les yeux sur votre intrusion ici par respect pour vous, mais ma tolérance a des limites. Assouvir votre curiosité n’est pas une autorisation à venir fouiller dans mes affaires. Que diriez-vous si je me permettais de fureter dans vos tiroirs personnels ? »
L’immortelle des Lanuit se força au calme. L’affaire avait beau pencher en sa faveur, après tout elle détenait les enregistrements du hall, et plusieurs témoins concernant l’intrusion du Coleman, il demeurait un Ainé avec qui on était forcé de prendre des gants, en vertu de l’étiquette. Elle ravala une floppée de répliques cinglantes, et opta plutôt pour conforter stratégiquement ses acquis.
« Je suis toujours ouverte à satisfaire votre curiosité. Mais si vous persistez à me manquer de respect en interprétant ma bonne volonté pour un aveu de faiblesse, nous irons régler le différend devant l’Essaim. Je suis sûr que Gabriel Lanuit se montrera très concerné par les images de votre arrivée dans le hall, en train de mentir aux vigiles, avant votre effraction dans les locaux et votre menace armée sur ma personne. »
D’ailleurs, que s’attendait-il à découvrir sur cet ordinateur ? s’interrogea-t-elle entre deux injonctions. Le Mac n’était qu’un outil pratique au sein de la fondation, un confort informatique pour y stocker des rapports sur le fonctionnement de l’institution, ou les mails adressés à Victoria, son alias au sein des lieux. Jamais Elinor n’aurait eu l’imprudence de stocker des informations sensibles à portée de souris, sans un mot de passe, ni la moindre protection de cryptage ; ces données étaient entreposées dans des serveurs sûrs, et non sur un banal terminal quotidien. Elle fut sidérée devant la perspective d’une telle naïveté : un être aussi âgé ne pouvait pas être aussi ignorant de la notion de secret.
De nouveau calme, refoulant son irritation, Elinor continua néanmoins à dicter ses conditions, d’un ton sans équivoque, en faisant fi des réflexions méprisantes qui traversaient son esprit.
« Donc, si vous avez des accusations à faire, soit vous cessez vos sous-entendus, et vous les formulez devant moi dans un anglais compréhensible. Soit, vous sortez de ce bâtiment, et vous les envoyez dans une plainte officielle à l’Essaim, par écrit, puisque l’oral vous fait manifestement défaut. »
Et d’ailleurs, s’interrogea-t-elle encore une fois, que diable voulait-il lui faire dire ? S’introduire en catimini dans la fondation trahissait certainement un manque de preuves contre elle, ou bien seulement des soupçons trop légers pour tenir face à un tribunal. Il n’avait rien contre elle. Elinor lui sourit aimablement en songeant à ce délicieux constat. Pourtant, les mots "hôpital", "CESS", "explosion", ou encore "bien-être de la communauté" avaient cascadé de la bouche de Nicola, et même après quelques secondes de réflexion, elle ne voyait toujours aucune logique à ce vaste imbroglio. Bien sûr, la fondation finançait l’association responsable de ce coup médiatique vis-à-vis de l’hôpital de Shreveport, mais cela n’expliquait en rien les termes "le CESS", "l’explosion", ou "les relations publiques".
De son propre avis, soit les idées de l’homme étaient aussi embrouillées que sa langue, soit la vieillesse était définitivement un bien triste naufrage, même chez les vampires.
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« La paura? È nemica e amica, basta non essere succube. Asianne Merisi » Nicola observe la rébellion de sa cadette avec des yeux ronds. Vient-elle réellement de débrancher ces fils ? En le regardant droit dans les yeux, avec ce sourire mielleux peint sur ses lèvres rouges ? Elle le sermonne comme une figure d’autorité sermonnerait un adolescent contestataire, lui demandant de se mettre à sa place. Le huit-centenaire lutte contre le sourire incrédule qui cherche à s’imposer sur ses lèvres. La brune se place en victime, menace d’en appeler au chef de file des Lanuit, en exagérant grandement les faits. Nicola manque de lever les yeux au ciel. « Menace armée », tout de suite… C’est elle qui attendait quelqu’un avec une arme dissimulée dans son bureau. Avoir à tirer une arme à feu d’un tiroir pour obtenir un meilleur arrangement, c’est un peu l’argument facile. Elle est probablement meilleure négociatrice que ça. Il lève les mains, ses paumes en évidence, son air incrédule toujours en place. Mieux vaut tempérer la Britannique, qui manquerait presque d’avoir des intonations humaines dans la voix. Pour une British, on doit être à l’échelle d’un petit 5 sur 10 en matière d’énervement. C’est difficile à juger, Nicola est habitué à se référer aux éclats de voix plus qu’aux remarques caustiques pour jauger l’agacement d’une personne. Même après avoir côtoyé une Japonaise. Patient, il encaisse ses piques sans broncher, laissant la jeune Caïnite reprendre la main. Ce n’est pas tant qu’elle l’intimide, plutôt qu’elle l’impressionne. Une petite jeunette de son genre qui recadre un vieux de la vieille… Nicola doit lui reconnaître une certaine témérité. Pas étonnant qu’elle se soit taillée une réputation suffisante pour revenir jusqu’à ses oreilles. Heureusement que Alaric n’assiste pas à la scène, jamais il ne l’aurait laissé oublier ce moment improbable. - « Eh, que voulez-vous, tout le monde ne peut pas être aussi éloquent que vous. Les hommes encore moins, face à votre bouche. - rétorque-t-il en haussant les épaules et en baissant les mains. La nervosité qui s’était emparée de lui en découvrant dans cette pièce sa présence s’est évaporée, remplacée par un sentiment ambivalent d’amusement et d’agacement. Elle ne manque pas de piquant, cette Elinor Lanuit. Pour une créature mondaine, elle semble ne pas hésiter à aller au conflit. Est-ce une question de fierté ? Ou de contrôle ? Le vieux soupire et croise les bras devant lui. Il pensait avoir été clair : il se moque totalement d’elle. Ses affaires ne l’intéressent pas : vu ce qu’il a entendu sur elle et ce qu’il a en face de lui ce soir, ils ne peuvent pas avoir des aspirations plus différentes. Elle cherche le pouvoir, comme beaucoup de jeunes vampires. Nicola, en bon égoïste, cherche simplement une source d’amusement durable. Le Chaos total. Et pour l’obtenir, il a besoin de rentrer dans les coulisses des événements de la fête d’Halloween. Peut-être qu’elle n’a aucune soupçon concernant cet événement. Que, comme beaucoup d’autres, ce soit simplement un malheureux accident. Nicola soupire, un peu déçu. Il aurait mieux fait de s’intéresser directement à la branche américaine du PASUA, tant pis pour la difficulté, plutôt que de fureter du côté d’une association promouvant des actions en faveur des CESS. Pourtant… Merde, si l’EAA Fundation récole des fonds pour que l’hôpital soit reconstruit le plus rapidement possible, c’est que le surnaturel est forcément impliqué dans l’affaire, non ? Ces cons d’humains, même les révoltés contre l’existence même de CESS, n’auraient pas détruit volontairement un tel lieu. Et ils sont incapables de se souvenir précisément de l’événement, il n’y a que les « créatures » qui sont capables de donner des informations là-dessus. Qui a été capable de faire ça, et pourquoi personne n’en assume la responsabilité ? Pour une action terroriste de ce genre, Nicola se serait attendu à voir se manifester des individus réclamant pouvoir, fortune et gloire. Pourtant, personne. - « J’ai sur-estimé ma maîtrise de l’anglais. Je recommence, merci pour votre patience. L’hôpital détruit à Halloween. Des gens enquêtent dessus, moi aussi. - il dodeline de la tête un moment, hésitant, puis prend sa décision. De toute manière, elle le prend pour un con. - Votre fondation soutient financièrement pas mal d’associations promouvant une image positive du surnaturel. La reconstruction de l'hôpital, ça fait partie d'une de vos causes. Je suis curieux de savoir si c’est parce que cette explosion a été due à ce surnaturel, et si oui, qui exactement peut être capable d’une telle puissance. Ce serait quand même intéressant de savoir, non ? Qu’on ne vive pas avec la crainte de voir un autre quartier souffrir de la même façon parce qu’on aura laissé les auteurs s’évanouir dans la nature. » Il n’arrive pas à savoir s’il se montre convainquant. Elle a une poker-face bien meilleure que la sienne, en plus de maîtriser bien mieux la langue de ce pays. Il soupire à nouveau et se frotte la mâchoire. Voilà qu’il passe pour un paranoïaque, en plus d’un idiot, en face d’une Lanuit. Ce n’est vraiment pas comme ça qu’il avait prévu de passer sa soirée. - « Je cherche un peu partout. La moindre information peut aider à reconstruire le puzzle. Et vous connaissez le dicton : curiosity killed the cat, but satisfaction brought it back. S'il faut que je me brûle les ailes pour en apprendre davantage, eh bien soit. Ce ne sera pas la première fois, ni la dernière. » Le vieux lui adresse pour la première fois un sourire sincère. |
|  | | Tea For Two - Ils t'entraînent au bout de Lanuit, les démons du mépris Let's spend an evil night together
En un mot : Don't be afraid ; It's only death. It's just as natural as your first breath.
Qui es-tu ? : - Immortelle britannique du XIXème siècle, issue de la bourgeoise florissante du début de l’ère victorienne, l’élégance et le flegme de son époque affleurent encore dans ses manières.
- Femme fatale au charme venimeux, calculatrice sans scrupules, elle manipule les cœurs aussi bien que les lettres et les chiffres.
- Perfectionniste à l’extrême, séduite par le pouvoir et reine stratège, son plaisir de tout contrôler égale sa soif de connaissances en arts obscures.
- Vampire accomplie et fille des Lanuit, éternelle solitaire dont l’amour empoisonne les malheureux attirés par une élégance inaccessible aux simples mortels.
- Monstre évoluant dans l’anonymat des ombres, elle traverse les siècles sans fléchir ni se lasser, se proclamant véritable immortelle avide de vie et de savoir. Facultés : - Chacun de ses menus gestes contient une grâce et une sensualité étonnante, comme si son corps figé par les siècles ne connaissait aucune autre manière de se mouvoir.
- Un rare talent pour la stratégie économique dont son clan profite à souhait, elle détient une précieuse capacité à s’ancrer sans difficulté dans cette époque.
- Une Présence cultivée avec patience se lit dans son regard enjôleur, rendue redoutable par un siècle de manipulations opportunistes (niveau 2, palier 5).
- L’Occultation masque son être pour mieux agiter les fils de ses marionnettes, tandis que son esprit demeure son sanctuaire interdit, où elle ne tolère personne (niveau 2, palier 2).
- Un Animalisme incongru la colle, sans qu’elle ne daigne y accorder le moindre intérêt, quand ce talent bestial semble si éloigné de son tempérament et de ses valeurs (niveau 0, palier 0). Thème : Jill Tracy : Evil Night Together
We'll drink a toast in the torture chamber
And you'll go down on a bed of nails
We'll rendevous in cold blood
I'll tie you up to the third rail
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Let's spend an evil night together Pseudo : Carm'
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Deux billes rondes sur des traits livides et multiséculaires, comme suspendues dans le vide. Des yeux de chouette offusquée sur un ancien vampire. Le halo froid que projetait la lampe du bureau sur le mur d’un blanc similaire, accentuait encore davantage ce jeu de couleurs inopiné, tout comme la stupeur sincère qui s’était emparée du visage de Nicola. Le tableau aurait presque pu être comique. Mais, pour espérer en rire, il aurait fallu faire abstraction de son âge, du respect qui lui était dû, et surtout, du risque réel d’une défenestration expéditive, sur une soudaine montée de contrariété. Un mouvement d’humeur, une bonne accolade dans le dos, si l’humour se révélait mal placée. Elinor n’avait, de ce fait, aucune envie d’en rire. Elle observa attentivement l’attitude de son ainé, craignant de déceler derrière la stupéfaction, la naissance d’une colère soudaine, au cas où son accès d’autorité serait resté en travers de la gorge de Nicola. La manœuvre était risquée. Imprévisible, impénitent, individualiste, lui avait-on confié au sein des Lanuit, et si les rumeurs vis-à-vis de ce Coleman étaient minces, elles étaient tenaces, comme des boulets trainés à travers deux continents. Comme le lui confiait jadis son Sire, il n’existait pas de fumée sans feu, et de son point de vue purement pragmatique, on laissait surtout beaucoup de cendres derrière soi au cours des siècles. Des mains se levèrent en guise de reddition, les sourcils se haussèrent, la bouche se tordit de gêne en cherchant une issue à la surprise qui saisissait l’ainé. Les fils du clavier et de la souris toujours coincés sous sa paume, l’œil scrutateur d’Elinor s’attarda sur les traits indécis de l’italien, au milieu d’un silence dense et incertain, rythmé par les soupirs embarrassés, voire décontenancés de ce dernier. Le voilà en train de préparer une nouvelle salve de baratin imbuvable, devina-t-elle, inflexible, en le voyant prendre une lourde inspiration, après plusieurs secondes de mutisme de mauvaise augure.
« Je suis patiente, mais… » commença-t-elle avant de s’interrompre, face à la cascade d’explications mises bout à bout.
Laborieusement, les mots s’enchainèrent, hachés et remâchés dans cet anglais massacré dont le malotru italien avait le secret. Octobre de l’année dernière, et Halloween, l’hôpital et la Fondation, les éléments s’imbriquèrent enfin les uns dans les autres, à la manière d’un puzzle, qui suscitait alors l’étonnement croissant d’Elinor à chaque nouvelle pièce ajoutée. Voilà donc la raison de ce carnaval, rumina-t-elle en fixant silencieusement Nicola. Il n’aurait pas pu le dire plus tôt, non ? Et derrière son attitude calme, son masque impassible qui se fissurait légèrement, l’irritation se disputait à l’étonnement, à mesure que l’homme déclamait son raisonnement inattendu. L’ironie de la situation était désormais sur le point de dépasser son strict flegme britannique, et elle se surprit à se retenir de rire. Une hilarité crispée. À mi-chemin entre l’énervement et la moquerie. Lui, ce clown de Coleman, venu clandestinement sur son territoire, pour baratiner un tas d’inepties sur sa fondation, était lui aussi en pleine enquête sur les évènements d’Halloween. Ceux-là même, auxquels Elinor s’intéressait depuis des mois, sans guère d’avancée majeure, et dont un dossier de rapports attendait sur une clé USB. Elle resta un long moment à l’observer ainsi, incrédule.
« Bon. » dit-elle enfin au bout d’un silence interminable. Elle ferma brièvement les yeux, exhala un soupir las, et pinça les lèvres de dépit.
Un instant, elle hésita sur l’attitude à adopter. D’un côté, Nicola ne cherchait plus à mettre le nez dans ses affaires, et la raison de sa venue paraissait honnête. L’un dans l’autre, elle en était soulagée. D’un autre côté, l’italien était un encombrant, qui semblait être passé maitre dans l’art de créer des malentendus, de compliquer les choses, et de l’inciter à lui écraser un clavier neuf sur le crâne.
Elle se força à se radoucir. « Vous savez, si vous m’aviez expliqué tout cela dès le début, nous aurions pu nous entendre sans sortir les crocs. Ou les revolvers, en l’occurrence. »
Elinor hésitait. Elle se redressa lentement en observant le Coleman sous un jour neuf, comme une évaluation silencieuse, tandis que ses doigts s’affairaient pour rebrancher les fils au Mac. Un nouveau dilemme venait d’apparaitre. Comment aborder les choses maintenant, et lesquelles ? réfléchit-elle en pesant les pours et les contres. Si, dans une certaine mesure, elle était d’accord avec l’analyse de Nicola quant à la gravité de l’affaire d’Halloween, elle était encore indécise sur la fiabilité de l’ancêtre dont le comportement jusqu’à présent s’était montré pour le moins imprévisible.
Un allié de circonstance, lui, eh.
« Très bien. » Elle marqua encore une hésitation, avant de se lancer. « Pour tout vous dire, vous me surprenez, monsieur Alighieri. Je croyais être la seule à me pencher sérieusement sur la question. »
Tant pis, nous verrons bien. Sa décision était prise. Les questions demeurées sans réponses après la catastrophe d’Halloween étaient trop nombreuses, les documents et les preuves, trop maigres pour permettre une avancée significative. Malgré tous les moyens investis, l’enquête d’Elinor piétinait.
« Pour vous éclairer à propos de l’hôpital, oui, la fondation a aidé à la reconstruction, et oui, les dégâts sont dus au surnaturel. Mais à ma connaissance, aucune association que nous finançons n’est derrière tout ça. D’une, personne ne semble au courant de rien, et à l’heure actuelle, je n’ai aucune explication claire. De deux, l’hôpital est loin d’être un cas isolé, c’est plus compliqué que cela. »
D’un mouvement sec, Elinor ouvrit le tiroir sur la droite du bureau, d’où elle tira une clé USB noire, qu’elle brancha sans attendre sur la façade de l’ordinateur. Sans vraiment se préoccuper de la proximité de Nicola, elle se réappropria ensuite la souris pour ouvrir le dossier contenu dans la clé, lequel contenait d’autres sous-dossiers aux noms équivoques : Centre de Downtown, l’hôpital de Shreveport, la Belle Esplanade, et le Saint-Vincent Mall.
« Tout ceci. » Elle désigna les dossiers de l’index, invitant Nicola à lire enfin l’écran défendu. « Ce sont des lieux qui ont tous subi des dégâts très importants. Je me suis procuré autant que possible les rapports des dommages ou des travaux, diverses observations extérieures, mais personne n’a aucune explication précise sur les causes. Lisez-les si le cœur vous en dit. »
À rebours de la confrontation précédente, Elinor fit glisser la souris vers la main de Nicola, avant de reprendre son explication, en tâchant de mettre de côté l’ironie de cette nouvelle situation. Contre toute attente, elle était disposée à revoir son jugement à propos de son ainé, non sans méfiance.
« Je suis curieuse, cela dit. Qu’est-ce qui vous a poussé à vous intéresser à cette affaire ? Est-ce que vous étiez dans l’un de ces endroits ou bien est-ce une intuition personnelle ? Que comptez-vous faire si je vous aide à trouver d’autres informations ? » conclut-elle d’un ton prudent.
Des informations, Elinor en possédait encore. D’autres observations attentives, des intuitions toutes personnelles, et surtout, sa propre expérience à l’intérieur de la Belle Esplanade, lors de cette nuit cauchemardesque, dont elle n’avait fait aucune mention dans ses dossiers d’enquête. Cette dernière carte, elle n’était pas encore à la dévoiler à cet italien envahissant. Pas sans connaitre ses intentions.
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« La paura? È nemica e amica, basta non essere succube. Asianne Merisi » Bonne mère, a-t-il réussi à la convaincre ? Nicola dissimule avec soin les prémisses d’une satisfaction qui pourrait être prématurée, veillant à garder ce masque d’innocence où ses grands yeux bleus occupent un rôle crucial. La tension baisse, la ravissante créature semble moins encline à l’étrangler avec ces fils qu’elle bloque toujours sous sa main. Le silence s’installe. L’Italien est conscient qu’il peut lui être favorable, aussi le respecte-t-il. Il pousse même le vice jusqu’à rester immobile, lui, le sauvage incapable de rester assis et sage pendant plus de quelques secondes, son attention vite perdue au profit de la première distraction qui se présente. Lorsque finalement, un soupir annonce la reddition de la brune, l’Italien adresse un bref remerciement au Hasard. Il semble que ses mots ont atteint leur but. Sans mal, il soutient son regard scrutateur, l’esprit serein. Le seul mensonge qu’il ait pu proférer, c’est de s’inquiéter pour le sort d’un autre quartier. Le Chaos fait des victimes, c’est ainsi. Son « Très bien » a des allures de signature au bas d’un contrat. Nicola serait presque prêt à lui serrer la main pour sceller l’affaire, mais c’est peut-être un peu prématuré. Et il ne voudrait pas lui donner une raison de se rétracter en s’offusquant de ce contact physique. Les Britanniques ont une toute autre conception de la convenance que le reste de l’Europe. Il se souvient encore de l’hypocrisie qui accompagnait la pudeur victorienne. Cachez-moi ce poignet que nous ne saurions voir, rions de vos culottes entre messieurs… Les hommes de cette nationalité qu’il avait pu côtoyer ne lui avaient pas laissé une impression favorable de par leur pudibonderie et leur orgueil. Les femmes n’étaient pas à son goût, trop rigides, trop froides. Heureusement, le mouvement punk est passé par là. Alors qu’il s’amuse en imaginant son interlocutrice hurler sa rage de vivre avec un accent cockney, il acquiesce avec grâce à ce qu’il considère comme un compliment. Surprendre cette femme ne doit pas être chose facile, il est fier d’en avoir été capable. C’est à son tour de l’étonner lorsqu’elle lui offre d’elle-même des informations sur cette affaire vite étouffée, allant même jusqu’à lui montrer des éléments sur l’écran de son ordinateur. Avec un air approbateur, il l’écoute avec attention. Il rompt son immobilisme pour se frotter le menton d’une main, pensif. Les voilà maintenant tous les deux penchés vers l’ordinateur, eux qui quelques instants plus tôt s’observaient en chiens de faïence, attendant que l’autre fasse le premier faux mouvement. Quel retournement de situation ! Les noms d’endroits connus de la ville sont donnés à des dossiers : le centre de Downtown, la Belle Esplanade, le Saint-Vincent Mall… Nicola fronce les sourcils. C’est vraiment resté confidentiel… Il hoche la tête en un remerciement muet, tâtonnant ses poches pour trouver sa propre clé USB et récupérer ces dossiers. Un contact contre sa main le surprend. Elle vient de pousser vers lui la souris. Nicola hausse les sourcils, pris de court par autant d’obligeance venant d’elle. Ses yeux reviennent vers elle. Malgré sa réserve, les traits de son visage se sont détendus, elle semble plus ouverte. Ses questions sur ses motivations étaient à prévoir bien sûr. Nicola décide de tenter à nouveau la carte de la quasi-honnêteté. En connectant sa propre clé d’une main et de l’autre en copiant les documents, il lui offre ses raisons sur un ton serein et égal. - « Intuition personnelle. Je suis amené à rencontrer beaucoup de gens. La catastrophe de l’hôpital a provoqué une vague de panique chez les habitants, humains comme CESS, beaucoup sont venus me voir. En posant mes questions, je me suis rendu compte que les humains n’avaient aucun souvenir concernant l’explosion, même ceux qui affirmaient être au plus proche, alors que les CESS étaient tous capables de me donner des détails. - il se tait, la gorge sèche et les muscles de la mâchoire fatigués d’avoir à articuler ces syllabes mal-maîtrisées. Cette pause est l’occasion de décider de ses descriptions. La copie des documents est en cours. Il se tourne vers elle, pour la première fois vraiment sérieux. - Ces détails sont alertants. Des visions de cauchemars, ils disent. Beaucoup de cris. L’impression d’avoir été happé dans un monde parallèle sanglant. - il fronce les sourcils, les mots utilisés par les personnes qu’il a interrogé lui revenant en tête. Il regrette tellement de ne pas avoir été témoin de cette explosion… Il aurait gagné du temps en expérimentant lui-même ces visions. - Ça ne peut pas être des vampires, je n’ai jamais rencontré personne capable de faire imploser quelque chose sans moyen externe, et les garous n’ont pas de dons autre que de se transformer en animaux. Je pensais que des sorciers, ceux qui utilisent la magie noire par exemple, étaient à l’origine de cet événement mais plus je creuse, plus j’en doute… Et si je me trompe, que c’est bien eux, ça veut dire que nous allons avoir un énorme problème. En fonction de la réponse que je trouverai, je jugerai bon ou non d’informer l’Essaim. » Un sourire solennel accompagne sa sinistre conclusion. Les cartes du monde du surnaturel peuvent être rebattues, comme après la Révélation. Assister à l’avènement d’une ère contrôlée par des mages noirs serait un rien décevant. Une menace connue, qui n’a rien de nouveau. Déjà 200 ans plus tôt, il avait des relations avec un vampire féru de magie noire, qui ne jurait que par la venue prochaine du Chaos grâce à ces sombres augures. Il l’attend encore aujourd’hui. Le bruit satisfaisant de la réalisation d’une tâche attire de nouveau son attention sur l’écran. Satisfait, il déconnecte sa clé : le geste a pour but de rassurer la femme d’affaires. Il ne poussera pas sa chance, il ne fouillera pas dans ses autres dossiers. En tout cas, pas en face d’elle. - « Je vous félicite. Vous êtes l’une des personnes les « mieux » informées sur le sujet que j’ai croisé jusqu’ici. Je vais continuer à chercher de mon côté. - il s’installe à nouveau une fesse sur le bureau et se frotte la nuque. - Et vous ? - demande-t-il sur un ton tranquille, souhaitant alléger l’atmosphère après ses paroles lugubres. - J’espère que personne de votre entourage n’a été durement touché, je serai navré de vous rappeler de malheureuses conséquences. » |
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Qui es-tu ? : - Immortelle britannique du XIXème siècle, issue de la bourgeoise florissante du début de l’ère victorienne, l’élégance et le flegme de son époque affleurent encore dans ses manières.
- Femme fatale au charme venimeux, calculatrice sans scrupules, elle manipule les cœurs aussi bien que les lettres et les chiffres.
- Perfectionniste à l’extrême, séduite par le pouvoir et reine stratège, son plaisir de tout contrôler égale sa soif de connaissances en arts obscures.
- Vampire accomplie et fille des Lanuit, éternelle solitaire dont l’amour empoisonne les malheureux attirés par une élégance inaccessible aux simples mortels.
- Monstre évoluant dans l’anonymat des ombres, elle traverse les siècles sans fléchir ni se lasser, se proclamant véritable immortelle avide de vie et de savoir. Facultés : - Chacun de ses menus gestes contient une grâce et une sensualité étonnante, comme si son corps figé par les siècles ne connaissait aucune autre manière de se mouvoir.
- Un rare talent pour la stratégie économique dont son clan profite à souhait, elle détient une précieuse capacité à s’ancrer sans difficulté dans cette époque.
- Une Présence cultivée avec patience se lit dans son regard enjôleur, rendue redoutable par un siècle de manipulations opportunistes (niveau 2, palier 5).
- L’Occultation masque son être pour mieux agiter les fils de ses marionnettes, tandis que son esprit demeure son sanctuaire interdit, où elle ne tolère personne (niveau 2, palier 2).
- Un Animalisme incongru la colle, sans qu’elle ne daigne y accorder le moindre intérêt, quand ce talent bestial semble si éloigné de son tempérament et de ses valeurs (niveau 0, palier 0). Thème : Jill Tracy : Evil Night Together
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L'Italien remontait lentement dans son estime. Durant les semaines suivant les funestes évènements d’Octobre, Elinor avait éprouvé cette détestable impression de solitude, ce sentiment d’être la seule immortelle dans Shreveport à rechercher la cause de ces horreurs. Des nuits entières consacrées à réveiller son réseau, à distribuer ses informateurs ici et là, à fouiller dans les systèmes de sécurité de la ville à la recherche d’indices, à tenter de reconstituer le puzzle en lisant des rapports de données interminables. Tout cela, seule. Apportez des preuves, lui avait-on rétorqué en haut lieu. Des nuits de frustration. Des nuits où les notes des documents défilaient sur son écran comme un chœur hilare, qui répétait inlassablement la même ritournelle exaspérante. Personne ne savait rien. Et les siens avaient seulement prêté une oreille condescendante à ses théories, certains d’être face au résultat d’un choc traumatique chez elle. Rien n’était moins vrai. Elle était totalement rationnelle.
Mourir en se battant est une chose, mourir sans pouvoir se défendre, en est une autre, pensa-t-elle tandis que les souvenirs affluaient dans son esprit.
Oui, décidément, l’Italien était remonté dans son estime. Elinor l’écoutait alors, dans un mutisme attentif, sans l’interrompre une seule fois, et son regard songeur se perdait dans la contemplation de la nuit étoilé au-dehors. Elle hocha la tête de temps à autre, comme pour appuyer les conclusions de Nicola, quand l’immobilité de son visage ne trahissait rien des sentiments ambivalents qui l’agitait. Des sommes de questions se heurtaient à l’intérieur de son crâne. Un débat assourdi au milieu d’une conservation, entre cette part d’elle-même qui aurait aimé lui faire confiance, et une autre, toujours méfiante, qui cherchait à découvrir les éventuelles intentions cachées derrière le masque d’autrui.
« Vous avez déterminé tout cela avec des intuitions, et des questions. C’est remarquable, vraiment. Dans l’ensemble, je suis tout à fait d’accord avec vous. »
En se retournant, l’immortelle jeta un bref regard vers l’écran de l’ordinateur, où venait d’être ajouté le dossier d’informations de son ainé. Elle lui adressa un discret remerciement. D’un mouvement las, elle se mit à déambuler autour du bureau, comme saisie à son tour d’un besoin de se déplacer, et s’arrêta brièvement devant l’une des fenêtres. La rue était calme en contrebas. Comme toute la ville. Un calme qui, à ses yeux, évoquait davantage le silence coupant d’une poudrière, en attente de la prochaine étincelle, qu’une authentique sérénité. Comme une lame flottant au-dessus des leurs. Elle hocha machinalement la tête suite aux nouvelles interrogations de Nicola, les soupesant avec sa circonspection habituelle, et se tourna vers lui, avec dans les yeux, une curiosité manifeste.
« Je me demande s’il s’agit d’une autre de vos intuitions, une coïncidence, ou si vous vous êtes mieux informé sur moi que vous ne voulez bien l’admettre. Eh bien, en un mot oui, c’est une affaire personnelle. »
D’un revers de main, Elinor fit pivoter son lourd fauteuil de cuir, et se réinstalla confortablement en son sein, face à Nicola. Elle le jaugea durant un bref moment de silence. Comme les autres, l’ainé allait sans doute la qualifier de paranoïaque, de femme obsédée par des soupçons trop minces pour constituer des preuves solides, et minée par les terreurs d’une nuit d’Octobre.
« Je ne vous ai pas tout dit, monsieur Alighieri, et j’aimerai que vous m’accordiez encore un peu de votre temps pour tout vous expliquer. » commença-t-elle en choisissant ses mots avec soin.
L’immortelle l’avait bien vu, cette opportunité. Elle était trop belle pour être rejetée. Celle d’obtenir enfin l’adhésion d’un des leurs, et Nicola avait beau être une personnalité irritante au premier abord, il était tout de même un ainé. On l’écouterait lui, même s’il était douloureux de l’admettre. Qu’il soit un Coleman, n’était d’aucune importance. De l’avis d’Elinor, l’affaire était autrement plus grave que quelques habituels conflits entre clans rivaux. Cela concernait l’Essaim tout entier.
« Pour être totalement franche avec vous, je me préoccupe davantage de la sécurité des nôtres, que de celle des humains. Et vous allez sans doute me considérer comme paranoïaque. Toutefois, je suis fermement convaincue que nous sommes tous en danger. J’ignore encore dans quelles proportions, et je n’ai pas de preuves solides, ni assez de poids dans les hautes sphères pour me faire entendre. »
L’exercice allait s’avérer délicat. Car, non seulement il lui faudrait convaincre Nicola, alors même qu’ils s’étaient affrontés quelques instants auparavant, mais aussi parvenir à retenir son attention, qui semblait pour le moins instable, au vu de sa tendance à gigoter en tous sens.
« Tout d’abord, pour vous faire comprendre mon cheminement, vous devriez savoir que j’ai été présente ce soir-là. Je me trouvais à l’intérieur de la Belle Esplanade. J’ai assisté personnellement aux évènements que vous évoquez, et cela n’a pas été une expérience très agréable. »
Elinor marqua une pause pensive. En racontant à nouveau ses évènements, autrement qu’à Gabriel, les visions et les sensations terrifiantes se réveillaient jusque dans ses chairs, autant de fantômes qu’elle aurait préféré abandonner au passé, au lieu de les ressasser nuit après nuit, dans l’espoir de découvrir l’élément manquant, l’indice précieux qui lui aurait permis d’éclairer ces mystères sous une lumière nouvelle. Pourtant, dans le timbre de voix de l’immortelle, il ne subsistait aucune trace de frayeur ou de traumatisme, seulement une concentration pensive sur ses traits.
« Ce n’était pas uniquement des visions. Tout était réel, trop même. Pour être honnête avec vous, j’ai failli mourir cette nuit-là. » déclara-t-elle brusquement, d’un ton pourtant calme. « Accordez-moi encore un peu de votre patience, s’il vous plait, c’est difficile à décrire correctement. »
Un seuil venait d’être franchi avec Nicola. Un point de non-retour. La manœuvre constituait un calcul de la part d’Elinor, une volonté réfléchie de dévoiler l’ensemble de ses informations à son ainé, dans le but d’enfin, trouver un appui dans cette affaire. Cela valait bien le prix d’un long discours.
« Quand la panique a contaminé la ville, quand les humains ont commencé à avoir des comportements étranges, j’ai préféré attendre à l’intérieur de l’hôtel, le temps de comprendre ce qu’il se passait. Il était quasiment vide, et toute communication était coupée. Je n’ai vu aucun signe avant-coureur. Puis, brusquement, je me suis sentie mal. »
Les traits d’Elinor affichèrent une moue crispée. Les sensations et les souvenirs avaient beau dater d’un an auparavant, ils étaient suffisamment désagréables, voire terrifiants, pour laisser une marque durable, profonde, et douloureuse qui ne semblait pas être à s’effacer. Elle continua néanmoins son récit d’une voix égale, sans sourciller, et ses mains s’enlacèrent machinalement sur ses jambes.
« Je me suis soudainement mise à vieillir, mes poumons se sont ouverts, comme si mon corps redevenait mortel à vue d’œil. Je me suis vue pourrir, comme sous l’effet d’un poison. Je n’avais que du sang synthétique sous la main à ce moment-là. Je l’ai immédiatement bu dans l’idée de pallier à mon problème, mais au lieu de me régénérer, mon corps l’a rejeté violemment. »
Elle adressa un sourire désabusé vers Nicola. « Cela a été très désagréable, comme vous pouvez facilement l’imaginer. Je devais ressembler à une vieille femme de soixante-dix ans, tout en étant grandement diminuée physiquement. Dans l’urgence, j’ai donc été obligé de chercher une source de sang frais dans l’hôtel, ce qui n’a pas été sans mal. Fort heureusement, cela a fonctionné, et j’ai pu ainsi retrouver tous mes moyens. »
L’immortelle des Lanuit passa une main pensive dans ses lourds cheveux d’un noir de jais. Elle n’avait plus consommé une seule goutte de Tru Blood depuis cette nuit-là, et elle n’avait aucune intention de retenter cette expérience, dans la crainte d’une allergie irrémédiable au produit synthétique.
« Néanmoins, je n’ai pas été la seule à être victime de ce phénomène. J’ai eu la désagréable surprise de constater la présence de deux garous dans cet hôtel. L’un d’eux a été infecté d’une manière pour le moins spectaculaire. Notez que je n’ai jamais assisté à une transformation de ces créatures, mais je peux vous garantir que celle-ci n’avait rien de normal. »
Existait-il seulement quelque chose de normal, cette nuit-là ? pensa-t-elle, avant de reprendre sans tarder le fil de la discussion. Mieux valait conserver l’attention de Nicola, avant que celui-ci ne soit saisi d’une nouvelle fantaisie, comme empiler les stylos ou les balles en pyramides sur le bureau.
« Il était à moitié humain, à moitié loup. Mais celui-ci avait pris des proportions monstrueuses, de plus deux mètres, il parvenait à peine à se mouvoir sous les plafonds. Mais surtout, il avait deux têtes. Son corps était devenu anormalement disproportionné et une seconde tête est apparue sur ses épaules, qui a aussitôt commencé à se battre avec la première. Son ami est intervenu, et sans doute se sont-ils entretués, à vrai dire, je ne suis pas restée pour connaitre l’issue du combat. »
Un monstre de cauchemar, voilà tout ce dont Elinor se rappelait du russe Bérislav. Les ossements brûlés de celui-ci devaient aujourd’hui reposer dans les décombres calcinés de l’hôtel, ou bien dans une décharge quelconque, au même titre que son ami moustachu. Bon débarras. Quant à l’épisode embarrassant de sa propre Frénésie, la vampire préféra le garder sous silence, et du reste, elle n’en conservait que de maigres souvenirs, à peine quelques images incohérentes.
« Voilà pourquoi, monsieur Alighieri, je suis convaincue que nous sommes tous en danger. Quelque chose a été capable d’influer sur moi, sur des garous, d’une manière inconnue et contre laquelle la lutte semble extrêmement difficile. Si cela recommençait à l’échelle de la ville, je vous laisse imaginer les conséquences. Qui plus est, ce quelque chose est toujours dans la nature, inconnu de tous. »
Elinor se redressa de son fauteuil. « Laissez-moi vous montrer une dernière chose. » dit-elle en saisissant la souris. Elle navigua rapidement à travers les dossiers pour ouvrir un fichier d’image, conservé à part, lequel affichait alors deux photos en apparence similaire. Chacune était une vue aérienne du Saint Vincent Mall, collée l’une à l’autre afin de les comparer plus aisément.
« C’est le Saint Vincent Mall. Un des bâtiments endommagés par Halloween dont je vous ai parlé, mais le seul qui soit aujourd’hui totalement interdit d’accès. Il est impossible d’y entrer, de manière légale du moins. Personne ne sait ce qui se trouve ou ce qu’il s’est déroulé à l’intérieur. Mais regardez bien ces photos. La première est accessible sur Internet, elle date de quelques mois avant Octobre. La seconde, je l’ai fait prendre l’autre à l’aide d’un drone, quelques semaines après la nuit d’Halloween. »
Au premier abord, les prises de vues semblaient similaires en tout point. On y observait le bâtiment moderne, à la structure aseptisée et fonctionnelle, avec son parking adjacent. Seule la photo la plus récente montrait des barrières, avec leurs installations de travaux devant l’entrée, et l’absence totale de voitures garées là. Pourtant, en s’y attardant, l’œil devinait une différence troublante. Des formes différentes. La plus ancienne photo montrait un Mall de forme rectangulaire, aux angles bien définis comme tout centre commercial. La seconde au contraire, montrait un bâtiment devenu circulaire, mais toutefois, sans le moindre changement apparent sur l’environnement à proximité.
« Je sais que cela peut vous paraitre fou. Mais quelque chose a fait changer ce bâtiment. Déformé la réalité en une nuit, ou que sais-je, et cela pourrait signifier que le Mall était peut-être l’épicentre d’Halloween. Je n’ai découvert aucune trace de travaux quelconques qui puisse expliquer cette nouvelle forme, et bien sûr, sans accéder à l’intérieur, on ne peut être certain de rien. »
Elinor lâcha la souris pour laisser son ainé zoomer sur les photos, s’il le désirait. Puis, elle se laissa retomber dans le confort de son siège, et croisa à nouveau les bras, en observant la réaction de Nicola. Tout était entre ses mains désormais, à son tour, il connaissait l’histoire du début à la fin.
« Voilà donc mon raisonnement. Quelqu’un ou quelque chose détient des pouvoirs puissants capables d’effacer la mémoire des humains, de brouiller les technologies, et de manipuler les corps surnaturels à très grande échelle, voire de tordre la réalité. À vrai dire, je penche aussi pour une origine magique. Et à mon sens, nous devrions tous nous en préoccuper, en faire une priorité absolue pour l’Essaim, au moins pour identifier le menace, voire nous préparer à l’affrontement. »
La conclusion était sinistre, Elinor en avait conscience. Sans doute même, un brin exagérée. Mais l’idée d’une puissance aussi vaste à l’œuvre, ou bien dans les mains d’un inconnu, lui laissait une sensation désagréable de malaise, comme une épée de Damoclès anonyme au-dessus de sa tête. Elle remua discrètement sur son siège, et s’empressa de conclure son discours.
« Je n’ai pas peur de me salir les mains, si nécessaire, mais je connais mes limites. Je ne suis pas une combattante, monsieur Alighieri. C’est pourquoi je vous demande sincèrement votre opinion sur la question, et si vous accepteriez de joindre vos efforts aux miens, pour comprendre ce qui se trame. »
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| Diabolical Streak
« La paura? È nemica e amica, basta non essere succube. Asianne Merisi » Nicola a le sentiment d'avoir remporté une petite victoire, même s'il ne parviendrait pas à la nommer. Ce n'est pas tant qu'il a l'impression d'avoir redoré son image auprès de madame Lanuit, ce ne serait pas vraiment une victoire vu le peu d'importance qu'il accorde à l'opinion d'une jeune congénère appartenant à un autre clan, plutôt qu'il a réussi le tour de force de rattacher à sa cause cette figure de poids parmi les vampires. Lui qui se refuse à s'offrir à l'opinion publique en prenant position de manière ferme sur les événements de la nuit d'Halloween, obtenir l'aide d'une congénère à l'instinct politique et, selon les on-dits, déterminée à gravir les échelons de leur hiérarchie, est très intéressant. Homme de l'ombre servant avant tout ses propres desseins, l'Italien veille farouchement sur sa liberté et son champ d'actions. Il ne peut pas se permettre de se retrouver comme Alaric, pieds et poings liés par souci de bienséance et maintien de l'ordre, obligé d'assumer des fonctions d'importance notoire qui impliquent des horaires et des rapports. Non, Nicola ne se fera pas prendre de la même manière, aucun pseudo-Gabriel n'aura de prise sur lui. Elinor s'installe à nouveau dans son lourd fauteuil en cuir et soutient son regard sans mal. Sacrée bout de femme, cette Anglaise, il le reconnaît volontiers. Cela fait bien longtemps qu'on ne lui a pas tenu tête de la sorte, en présentant un front aussi stoïque et en le grondant comme un adolescent. C'est peut-être pour cet affront inattendu venant d'une telle personne qu'il la laisse prendre les rênes de leur échange. Après tout, lui, tout ce qui l’intéresse, c'est de recueillir le plus d'informations possible sur cette fichue affaire, ce qu'elle vient de lui donner. Il se sent disposé à se montrer bon seigneur et tenter de lui revaloir ce service. Alors il hoche la tête d'un air docte quand qu'elle ouvre son récit en affirmant s’inquiéter du bien-être des leurs, comme si lui partageait également cette inquiétude, et il la laisse développer sa théorie en luttant contre son agitation perpétuelle qui insupporte tant de gens. Il ne peut pas tellement se montrer plus aimable, pense-t-il, sans se rendre compte que sa main est repartie s'emparer d'un des stylos épars sur le bureau. Le voilà qui le fait tourner inlassablement entre ses doigts, seul geste qui trahit l'immobilisme du reste du corps. Si, au départ, le récit peine à éveiller un sincère intérêt chez lui, les phrases qui se suivent et dessinent de nouvelles images finissent par l'envoûter, jusqu'à ce qu'il soit suspendu aux lèvres carmin de la brune. L'allusion à la Mort le fascine. Elle s'est vue vieillir, elle, une vampire, figée dans l'éternité. Elle a du mourir dans la trentaine. Quel choc ça a du être, de rencontrer son visage ridé ! Un soufflement nasal lui échappe alors qu'elle qualifie l'expérience incroyable d'un simple "très désagréable". Cette sobriété, c'est tellement britannique. - « Étonnant, que le sang artificiel n'ait pas fonctionné. » - murmure-t-il, davantage pour lui-même afin de se rappeler de ce détail que pour l'interrompre dans son récit. Il s'imagine un bref instant à sa place. Huit-centenaire, que serait-il resté de lui s'il avait été présent cette terrible nuit ? Se serait-il vu partir en poussières ? Aurait-il été frappé par la Mort, comme foudroyé par un éclair ? Son corps se serait-il désagrégé avant même qu'il touche le sol ? Inconsciemment, il imite le geste de son interlocutrice. Sa main libre part vers ses cheveux coupés courts et décoiffe quelques mèches. Les deux vampires cherchent du réconfort par ce geste si humain, censé rassurer. La mention de la mort effraie même les non-vivants, semble-t-il, peu importe l'âge et le nombre de rencontres avec cette terrible figure. La voilà qui évoque une autre transformation qui, même si elle semble avoir été plus spectaculaire encore, le choque et l'inquiète moins, puisqu'elle ne concerne pas sa race. Au fur de son récit, Elinor s'enfonce lentement dans le dossier de son fauteuil. Les images qu'elle dépeint la choquent encore, c'est évident. Même Nicola a finalement cessé de bouger, pour de bon cette fois-ci. Son récit s'ajoute parfaitement à la fresque que commencent à former ceux des autres témoins survivants de cette nuit. Un cauchemar, une horreur sans nom, une folie innommable. Tout droit sorti de l'Enfer. Il s'écarte et se relève pour lui laisser un champ de manœuvre avec la souris de l'ordinateur, sans prononcer un mot. Un pli de souci traverse son front, sa mâchoire est serrée, les os de son visage saillissent de manière presque douloureuse. C'est une origine magique, surnaturelle, ils sont du même avis. - « Je n'avais jamais remarqué ce changement... Il semble si évident ! » - chuchote-t-il avec stupeur. Sans réfléchir, il se penche pour se rapprocher de l'écran, oubliant leur proximité. Il secoue la tête pendant qu'elle développe ses conjectures, se montrant totalement acquis à son raisonnement. Lorsqu'elle s'appuie à nouveau contre le dossier de son siège, une conclusion lugubre marquant la fin de son récit, Nicola couvre ses yeux dérangeants d'une main. Tout ce qu'elle lui a apporté ce soir confirme son pressentiment. Une magie est à l’œuvre, une magie dont lui ne sait rien, même après huit cents ans d'existence et une relation suivie avec un vampire féru de magie noire et d'arcanes sombres priant pour la fin du monde connu. Préoccupé, il se frotte les arcades sourcilières et s'éloigne de l'écran de l'ordinateur. Elle veut faire de lui un larbin à envoyer sur le terrain, l’idée ne provoque pas de réaction de sa part. Ce serait mentir de dire que ça le dérange, il est même plutôt satisfait qu'elle se tienne éloignée de son champ de manœuvre. Pour l’instant, il est trop absorbé par ses réflexions pour lui fournir la réponse qu’elle attend de lui. Quelle magie pourrait être assez puissante pour altérer la réalité à une si grande échelle ? De quelle source a-t-elle tiré son énergie ? Des sentiments négatifs des victimes ? De la pure terreur qui a envahi la ville ? Ou de quelque chose de plus concret, comme le sang versé ? Il cherche dans sa mémoire tout ce qu'il sait sur la magie, qui s'avère être principalement des informations sur la noire et assez peu sur la rouge, oubliant de répondre à la demande de sa cadette. Pour accomplir un rituel, il faut avoir une sorte de monnaie d'échange. C'est du donnant-donnant, la magie. Tristement terre-à-terre, ce domaine. Qu'est-ce qui a pu fournir assez d'énergie pour que la réalité et les lois de la nature soient altérées de la sorte ? D'autant que le bâtiment a gardé ces altérations... Il ôte sa main de son visage et se tourne vers la benjamine, les sourcils froncés. - « Vous n'avez gardé aucune séquelle physique de cette transformation que vous évoquiez ? Celle où vous avez vieilli ? - en prononçant cette question, il a la décence de comprendre immédiatement ce qu'elle peut avoir de malvenu. - Non pas que je vous demande si vous en avez gardé des rides, rassurez-vous, vous êtes sublime. Vous parliez de vos poumons. Quand vous respirez à fond par exemple, tout va bien ? » C’est une chose de parvenir à altérer la réalité d’un élément tangible fait de divers matériaux, une autre d’altérer une entité vivante. Cette… magie, à défaut de meilleur terme, peut-elle être aussi puissante ? |
|  | | Tea For Two - Ils t'entraînent au bout de Lanuit, les démons du mépris Let's spend an evil night together
En un mot : Don't be afraid ; It's only death. It's just as natural as your first breath.
Qui es-tu ? : - Immortelle britannique du XIXème siècle, issue de la bourgeoise florissante du début de l’ère victorienne, l’élégance et le flegme de son époque affleurent encore dans ses manières.
- Femme fatale au charme venimeux, calculatrice sans scrupules, elle manipule les cœurs aussi bien que les lettres et les chiffres.
- Perfectionniste à l’extrême, séduite par le pouvoir et reine stratège, son plaisir de tout contrôler égale sa soif de connaissances en arts obscures.
- Vampire accomplie et fille des Lanuit, éternelle solitaire dont l’amour empoisonne les malheureux attirés par une élégance inaccessible aux simples mortels.
- Monstre évoluant dans l’anonymat des ombres, elle traverse les siècles sans fléchir ni se lasser, se proclamant véritable immortelle avide de vie et de savoir. Facultés : - Chacun de ses menus gestes contient une grâce et une sensualité étonnante, comme si son corps figé par les siècles ne connaissait aucune autre manière de se mouvoir.
- Un rare talent pour la stratégie économique dont son clan profite à souhait, elle détient une précieuse capacité à s’ancrer sans difficulté dans cette époque.
- Une Présence cultivée avec patience se lit dans son regard enjôleur, rendue redoutable par un siècle de manipulations opportunistes (niveau 2, palier 5).
- L’Occultation masque son être pour mieux agiter les fils de ses marionnettes, tandis que son esprit demeure son sanctuaire interdit, où elle ne tolère personne (niveau 2, palier 2).
- Un Animalisme incongru la colle, sans qu’elle ne daigne y accorder le moindre intérêt, quand ce talent bestial semble si éloigné de son tempérament et de ses valeurs (niveau 0, palier 0). Thème : Jill Tracy : Evil Night Together
We'll drink a toast in the torture chamber
And you'll go down on a bed of nails
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I'll tie you up to the third rail
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Que recherchait-elle, en réalité, en exhumant les noirceurs d’Octobre ? Que voulait-elle accomplir, elle, l’immortelle solitaire ? Tandis que l’ainé digérait l’avalanche d’informations, Elinor, assise dans son lourd fauteuil de cuir sombre, décortiquait mentalement les multiples strates de ses propres intentions, celles qui avaient donné corps à sa volonté de résoudre le mystère de cette horrible nuit. La réflexion sur soi-même était une nécessité, après tout. Faire face à son âme d’aujourd’hui pour mieux appréhender celle de demain, et noyer de ses propres mains, les derniers démons arpentant ses cauchemars, les dernières zones d’ombres paralysant son cœur. D’ailleurs, une sagesse humaine ne clamait-t-elle pas qu’être en paix avec soi-même valait d’être en paix avec l’univers ? Que couvait donc, en réalité, ce cœur presque mort ? Lentement, en de minuscules touches, Elinor commença à sonder ses craintes, ses attentes, et les profondeurs d’elle-même. Des lambeaux de terreur humaine s’y trouvaient encore, sans doute, les réflexes primaires d’un être vivant blessé par l’approche de la mort, celle que la vampire n’avait ni prévu, ni contré, encore moins appréhendé l’origine. Restait-il alors, les vestiges d’une inquiétude pour les siens, d’un peu de respect ? Non. Les ratés, y compris ceux de son espèce, n’avaient jamais trouvé grâce à ses yeux, et n’aurait jamais un meilleur traitement que les humains. On devait mériter son respect, comme toujours. Alors, au fond de son âme, ne subsistait que cette crainte bien légitime pour sa propre existence, le besoin de se préserver du Mal qui couvait dans la ville endormie, la nécessité de savoir s’il devenait urgent d’en partir. Et, dans la dernière strate de son être, elle en était convaincue, demeurait cette étincelle de curiosité envers cette puissance inconnue, sans doute même, une certaine jalousie. Satisfaite de cette introspection, Elinor retourna son attention vers l’italien, dont elle se mit à évaluer l’attitude à son tour, ses mimiques et le timbre de sa voix. J’ai réussi à le toucher au moins, pensa-t-elle avec une satisfaction renouvelée, en voyant les traits de Nicola s’affaisser presque, à défaut de révéler ses craintes. Les masques étaient tombés, semblait-il, au moins durant un bref instant.
« J’imagine que l’expertise d’un arcaniste sur place serait précieuse. Malheureusement, je n’en ai aucun dans mon carnet d’adresses. »
La stupeur. Le trouble. Les traits de l’italien affichaient à présent ces sentiments, quand elle-même éprouvait à présent un éclair de jubilation. Enfin, l’un des siens réalisait l’ampleur du mystère. Enfin, un vampire affichait un degré d’inquiétude adéquat face à la taille du problème. Que celui-ci soit un enquiquineur de première n’altérait en rien ce début de victoire, que Elinor consommait désormais avec une sobriété toute britannique. Un sourire suffisant railla son visage auparavant inflexible, un court instant, tandis que Nicola plissait et torturait son front, ou bien ses sourcils. Toutefois, ce dernier l’irritait encore, elle devait lui reconnaitre ce talent. Il se serait tellement bien entendu avec Jean. Cette dernière pensée manqua de lui arracher un frisson. Deux enquiquineurs multiséculaires, dont l’un était son Sire, voilà bien une perspective aussi lugubre qu’une nouvelle nuit d’Halloween. L’index de la vampire commença à tapoter machinalement l’accoudoir du fauteuil. Elle prit néanmoins son mal en patience, tandis que l’ainé exécutait des figures aériennes avec les stylos de son bureau, triturait ses paupières, lui dissimulant manifestement ses réflexions. Le tout en éludant effrontément sa proposition d’alliance, une question pourtant d’une importance cruciale.
« Des séquelles, eh bien… » énonça-t-elle lentement, comme si elle avait le moindre besoin d’y réfléchir à deux fois pour le savoir.
Elinor scruta Nicola sans ciller, durant un instant de silence. Elle les devinait bien, ces conjectures qui se déroulaient derrière les traits soucieux de l’italien, elle la flairait cette dissimulation d’informations tandis que le malotru essayait de lui en soutirer davantage. Ah ! Ainsi, il désirait en apprendre plus, gratuitement, tout en l’excluant et en éludant sa requête ? Ah, comme ça, il avait décidé de persister à faire cavalier seul, d’être contrariant ? Puisque nous jouons à ce jeu-là… Après tout, elle avait beau avoir seulement une fraction de son âge, elle avait été à bonne école en matière de contrariété.
« Imaginons un instant que j’ai conservé des séquelles. Qu’est-ce que cela change au problème ? Est-ce quelque chose d’important à considérer ? Vous semblez avoir une idée derrière la tête à ce sujet, éclairez-moi, et je saurais sans doute mieux déterminer quelles séquelles vous suspectez ? »
Elinor mima un sourire censé dissimuler une fausse inquiétude. Au diable les terreurs d’Octobre, et la faible femme vampire apeurée par un monstre à deux têtes. Elle refusait de se laisser abuser par l’attitude paternaliste et soucieuse d’un malappris italien. L’ainé n’allait pas se débarrasser d’elle aussi aisément, encore moins quand elle-même s’était montrée ouverte, en lui donnant autant de nouveaux éléments. Elle ne le laisserait pas filer sans une forme de retour, en l’abandonnant à l’écart du mystère, seule dans ce bureau aseptisé pendant que lui s’en irait caracoler sur le terrain.
« Pour revenir à la question de l’entraide, » recommença-t-elle sans céder un pouce de terrain. « Cela comprend aussi une aide matérielle. Si vous avez besoin d’équipements de pointe, d’armes, ou que sais-je d’autre, j’ai le réseau pour vous les obtenir vite, si cela doit faciliter l’enquête. »
Elinor esquissa alors un geste évasif du revers de la main vers le pistolet en pièces détachées trônant encore sur le bureau. Des bruits de couloir trainaient dans la bonne société des immortels, quant à l’attrait de l’italien envers la technologie, entre autres rumeurs intéressantes. Elle se redressa sur son séant, et d’un ton nonchalant, continua d’insister sur cette proposition d’entraide.
« Mais je m’en voudrais d’insister. Si vous n’avez pas envie de vous impliquer dans cette histoire, je comprendrais. Avant votre venue, je comptais justement demander de l’aide à Alaric. »
Les mains sagement apposées sur les accoudoirs, un subtil sourire aux lèvres, le parfait exemple de la femme tracassée, et avide des conseils de l’ainé. Oh que non, Nicola n’arriverait pas à se débarrasser d’elle aussi facilement.
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« La paura? È nemica e amica, basta non essere succube. Asianne Merisi » Alors qu’elle met en question la pertinence de son interrogation concernant les séquelles possibles, il ne peut réprimer un mouvement d’inpatience. Va-t-elle toujours tourner autour du pot avant de poser sa vraie question ? Bien évidemment qu’il est important de savoir, il ne s’intéresse pas simplement à sa santé ! Les effets de cette magie sont-ils irréversibles également sur les êtres vivants ? Si le bâtiment a souffert de modifications, pourquoi pas la vampire ? Il croise les bras devant lui et souffle lentement par le nez. L’Anglaise perd du temps. Il commence à en avoir assez d’être coincé dans ce bureau avec elle, même si la conversation a été source de nombreuses nouvelles informations à prendre en compte. Elle continue, revient sur sa demande « d’entraide », bel euphémisme pour une relation d’employeur-employé. C’est à croire qu’elle a peur qu’il la double. Veut-elle s’arroger toute la gloire d’avoir élucidé le mystère ? Pense-t-elle que cette réussite lui permettra de briller aux yeux de la société vampirique ? Madame Lanuit a les dents longues, disent les bruits de couloir, elle tient à gagner la confiance de ses pairs pour pouvoir, sûrement, briguer des postes hauts-placés, peut-être même remplacer Gabriel Lanuit si l’occasion lui est donnée. Cela ne l’étonnerait pas d’elle. Elle a tout de la politicienne. L’antiquité soupire. Elle aurait déjà de la chance si on l’écoutait, preuves solides à l’appui, dans sa mise en garde. Ou alors, si vraiment elle devait en tirer quelque chose, il faudrait avertir au dernier moment, pour laisser les autres voir arriver le danger et alors se tourner vers elle pour savoir comment réagir. En agissant au dernier moment, elle pourrait prétendre les protéger et ainsi, s’attirer leur reconnaissance. Les rendre redevables en somme, une stratégie assez basique. Pour peu qu’il soit possible de survivre à une éventuelle Apocalypse bien sûr. Elinor va même jusqu’à lui proposer un soutien matériel. Il se tait pour la laisser finir, une main devant sa bouche comme pour physiquement se retenir. Peut-être appréciera-t-elle cette marque de respect pour son interlocutrice. Cette proposition étaye sa théorie : elle a besoin de son implication dans cette enquête. S’il accepte, il devra probablement lui rendre des comptes et fournir des résultats réguliers. L’idée seule l’agace. Rendre des comptes à quelqu’un, voilà bien quelque chose qui ne lui est pas arrivé depuis des siècles. Il ne se sent pas prêt à devenir un larbin, surtout pas pour une jeunette comme elle. A la mention de son ami, un jappement bref et moqueur lui échappe. - « Alaric ? Ah, ma pauvre enfant, vous le connaissez bien mal ! A défaut de lui désigner une cible, notre affaire ne l’intéressera pas plus de dix minutes ! Cinq si en plus vous lui demander d’allumer un ordinateur par lui-même. Non non, Alaric se lasse bien trop vite pour l’impliquer à l’heure actuelle. Il lui faut du concret. » Nicola secoue la tête mais cela ne suffit pas à chasser son sourire amusé. L’idée est trop divertissante. Alaric s’emmêlerait déjà rien qu’à jongler entre les différents dossiers sur l’ordinateur. Oh, il aurait voulu le voir essayer de copier les fichiers de la jeune dame sur une clé USB ! Il pose ses deux fesses sur le bord du bureau et toussote pour retrouver un semblant de sérieux. - « Alaric à part, et s’il vous plaît, si vous le sollicitez, invitez-moi pour votre entrevue, je trouve agréable de vous voir aussi impliquée. Vu votre détermination, je m’étonne que vous n’alliez pas sur le terrain chercher les explications par vous-même. A moins que vous ne le faites déjà ? Pourrais-je compter sur vous pour des explorations ? - il lui offre un sourire charmeur alors que tout en lui hurle à l’idée d’être suivi par cette créature hautaine à hauts talons. - A moins, bien sûr, que ces séquelles que j’évoquais plus tôt n’impliquent un certain traumatisme à l’idée d’être confrontée à nouveau à ce cauchemar. Vous ne m’avez pas répondu, d’ailleurs. La magie a-t-elle laissée des marques irréversibles sur votre corps, madame Lanuit ? » En parlant d'impliquer d'autres personnes, Nicola prend note de solliciter rapidement son réseau pour trouver un excellent arcaniste. Il n'a pas les connaissances nécessaires sur ce que peut et ne peut pas faire la magie, et il a quelques questions concernant les véritables démons et leurs capacités. Alaric, même s'il aurait été d'excellente compagnie, ne pourra malheureusement apporter aucune contribution de ce point de vue ésotérique. L'idée que sa cadette ait pensé le solliciter lui et pas son frère l'amuse énormément. Monsieur joue très bien son rôle de conseiller sérieux pour avoir réussi à duper son propre clan ! - « Si je pose cette question, c'est pour avoir une meilleure idée du danger de se frotter à cette magie. Vous l'avez vous-même étudié : la magie a modifié l'apparence d'un bâtiment. C'est impressionnant. Imaginez la puissance nécessaire pour modifier celle d'un être vivant. C'est important de pouvoir jauger à peu près la dangerosité de ce que nous nous apprêtons à étudier en profondeur. - le vieux sourit, attrape un nouveau stylo et l'agite devant lui dans un geste distrait de métronome. - Notez que je dis nous, mais je ne sais même pas ce que vous attendez d'un possible partenariat. J'ai moi aussi des ressources humaines et matérielles. L'avantage de l'âge. Vous voudriez que nous les mettions en commun ? Et après, mettons que nous trouvons des réponses. Allez-vous privilégier votre clan, au dépit des autres, ou allez-vous faire remonter tout ça à qui de droit ? » Il l'agace, il le sait bien. C'est un jeu terriblement divertissant, une fois qu'on y a pris goût. Son visage se crispe légèrement lorsqu'il touche juste ou esquive sa question, c'est amusant. Elle n'a pas de chance : il est taquin. |
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Qui es-tu ? : - Immortelle britannique du XIXème siècle, issue de la bourgeoise florissante du début de l’ère victorienne, l’élégance et le flegme de son époque affleurent encore dans ses manières.
- Femme fatale au charme venimeux, calculatrice sans scrupules, elle manipule les cœurs aussi bien que les lettres et les chiffres.
- Perfectionniste à l’extrême, séduite par le pouvoir et reine stratège, son plaisir de tout contrôler égale sa soif de connaissances en arts obscures.
- Vampire accomplie et fille des Lanuit, éternelle solitaire dont l’amour empoisonne les malheureux attirés par une élégance inaccessible aux simples mortels.
- Monstre évoluant dans l’anonymat des ombres, elle traverse les siècles sans fléchir ni se lasser, se proclamant véritable immortelle avide de vie et de savoir. Facultés : - Chacun de ses menus gestes contient une grâce et une sensualité étonnante, comme si son corps figé par les siècles ne connaissait aucune autre manière de se mouvoir.
- Un rare talent pour la stratégie économique dont son clan profite à souhait, elle détient une précieuse capacité à s’ancrer sans difficulté dans cette époque.
- Une Présence cultivée avec patience se lit dans son regard enjôleur, rendue redoutable par un siècle de manipulations opportunistes (niveau 2, palier 5).
- L’Occultation masque son être pour mieux agiter les fils de ses marionnettes, tandis que son esprit demeure son sanctuaire interdit, où elle ne tolère personne (niveau 2, palier 2).
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Let's spend an evil night together Pseudo : Carm'
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Quel sacré enquiquineur.
L’heure s’écoulait lentement, et dans un même mouvement circulaire, la discussion aussi. Comme le tic-tac mécanique d’une horloge, celle-ci s’était muée en un engrenage de ripostes dissimulées, qui asséchaient le sablier de patience de chacun. Grain après grain, les minutes s’écoulaient, et avec elles diminuaient les chances d’un accord amiable. Elinor, rompue à ces jeux de dupes, n’en était qu’à l’échauffement, au contraire de son comparse italien dont la retenue commençait selon toute vraisemblance à s’enliser dans une gestuelle trahissant son impatience. Elle lui sourit de plus belle. Casse-pied d’un côté, garce de l’autre, elle lui rendait bien la mesure, calmement enfoncée dans son luxueux fauteuil à observer sa réaction quand le caillou Alaric, intentionnellement lancé dans le puit de la conversation, éveillait désormais des échos inattendus chez son interlocuteur. Un rire moqueur en face. Un haussement de sourcil de l’autre. Elle constata avec satisfaction que la mention de ce nom avait éveillé une réaction chez l’adversaire, d’une manière ou d’une autre. Alors, rire d’embarras, ou bien rire sincère, s’interrogea-t-elle, mais l’une ou l’autre réponse n’avait guère d’importance. Nicola Alighieri avait réagi, et c’était tout ce dont elle avait besoin. Crever sa retenue, y creuser une brèche pour s’y engouffrer, et morceler de l’intérieur cette distance qu’il cherchait à maintenir entre eux. Le voilà en train de s’installer sur le rebord du bureau, costume froissé et fesses italiennes rassemblées sur le bois propre de son mobilier bien ordonné ; une horrible discourtoisie qui éveilla aussitôt un court rictus de contrariété dans le creux de la joue de la vampire.
Malappris. Aussitôt, et sans se démonter plait-il, celui-ci se lança dans une dissertation enjouée, sans doute trop pour être honnête, sur les bonnes raisons de refuser l’aide d’Alaric. Le caillou avait ainsi provoqué quelques remous. Elinor fit jouer son poignet droit d’un mouvement gracieux, et consulta ostensiblement sa montre durant le discours du sieur Coleman.
« Mais c’est une excellente idée, monsieur Alighieri. Laissez-moi quelques jours pour troquer mes Louboutin pour des rangers et un pantalon de treillis, et nous serons en route pour le Mall. »
Une déclaration sur un ton pince-sans-rire et un sourire insolent plus tard, Elinor éluda la question d’un revers de main, et croisa à nouveau ses dernières sur ses cuisses. Gestuelle maniérée qui, elle le devinait alors, était sûrement en train de ronger les nerfs de son comparse.
« Comme je vous disais, non, je n’y suis pas encore allée moi-même. L’accès y est difficile et risqué. Quant à Alaric, je tiendrais compte de vos conseils. Mais ne vous inquiétez pas pour moi, j’ai un certain talent et une patience notoire pour me faire comprendre des esprits bornés. »
Elle scruta un instant les dossiers encore affichés sur l’écran. Une curiosité indéniable animait alors son regard, quand les murs froids du Mall renfermaient peut-être les réponses à bien des questions. « Quoi qu’il en soit, pour revenir à du concret, puisque vous abordez la question … »
Quelques secondes de silence s’ensuivirent. Elle fit mine d’être absorbée dans ses réflexions pour le laisser mariner à souhait, même si ses yeux fixes, à l’éclat sombre d’opaline, ne trahissaient rien de ses questionnements intérieurs. La soirée avait été jalonnée de menaces, de tentatives de pression, de subornation et de fausses amitiés, tant et si bien qu’elle était encline à aborder un aspect pratique des mesures à venir. L’italien était mûr d’impatience. Elle n’avait plus qu’à le cueillir délicatement. Le remuer de droite à gauche pour lui renvoyer directement ses propres propos. Derrière une façade à la fois impassible et aimable, Elinor se tourna vers son Ainé, et entreprit de répondre à ses questions une par une, d’un ton docte et indiscutablement trop lent.
« Premièrement, non, je n’ai pas noté d’effets secondaires visibles. Pas à ma connaissance, du moins, car j’aurais bien pu en rater certains, qui sait ? Peut-être suis-je redevenue partiellement humaine, et à ce titre, serai-je devenue immunisée au soleil ? Ou bien aurais-je retrouvé le sens du goût ? Ce serait intéressant, mais comprenez que je n’ai pas voulu tester absolument tout. »
Quelques trait d’humour lancés pour le détendre, quelques discours supplémentaires pour tourner autour du cœur du problème et capturer son attention. L’immortelle singea un air soucieux, presque contrit, qu’elle décora d’un index levé comme pour démontrer une profonde incompréhension.
« Deuxièmement, vous m’étonnez monsieur Alighieri. Je ne vous ai encore rien proposé en termes de partenariat, et vous semblez déjà éviter l’idée. Auriez-vous des réticences envers mes méthodes, ou bien des idées reçus sur moi ? On vous a sans doute affirmé que j’étais exigeante, mais jamais je ne vous ferai l’affront de vous considérer comme un employé. Comment le pourrais-je d’ailleurs ? Un homme de votre envergure ? Oh, voyons… Je serai flattée bien sûr, mais ce serait inapproprié. »
Derrière le voile de ses cils délicats, masquant son regard pétillant, comme il était malaisé de cerner les pensées d’Elinor. Celle-ci arborait un sourire mêlant enthousiasme, un brin de moquerie mêlé à un certain humour acide, le tout suffisamment saupoudré de respect pour être digeste. Un dosage savamment élaboré. Comme retrouvant le fil de ses pensées, elle fit claquer ses doigts et se redressa lentement contre le dossier de cuir, et son attention se détourna un instant vers l’écran allumé.
« Mais, permettez-moi de rebondir sur vos propos, » recommença-t-elle en recentrant son attention sur Nicola.
Elle s’humecta les lèvres. Elle avait soudain l’air d’une politicienne avançant les modalités d’un pacte avantageux pour elle-même, et non pour l’infortuné signataire. Utiliser les mêmes termes que son interlocuteur rehaussait par ailleurs la conversation d’une saveur sucré, succulente, et souvent délicieusement ironique.
« Vous l’avez dit vous-même : la puissance à l’œuvre pourrait être un grand danger. Je suis tout à fait d’accord là-dessus. Voilà donc une excellente raison de ne pas jouer au cavalier seul, n’est-ce pas ? Concrètement, si vous décidiez d’aller explorer ce bâtiment, convenez alors de la stratégie que vous voulez ; c’est vous l’expert militaire, me semble-t-il. Tout ce que je vous propose, c’est de vous aider dans cette opération. Que ce soit par un soutien matériel en mettant nos réseaux en commun, ou bien par ma présence sur place, si cela vous parait nécessaire. »
Elinor sourit à nouveau, attrapa à son tour un crayon abandonné, et désigna les photos aériennes encore affichées sur l’écran.
« Voyez, par exemple. Je pourrais dénicher un missile, si jamais vous aviez besoin de nettoyer un nid de garous à deux têtes éveillés par inadvertance. » Un rictus narquois. « Je plaisante, bien sûr. Mais, somme toute, n’est-ce pas une précaution indispensable pour une enquête sérieuse ou même une exploration dangereuse, que de prévoir un soutien et une solution d’extraction ? Vous pourriez sans doute demander à quelqu’un d’autre, mais je connais déjà l’affaire, et qui plus est, nous avons déjà échangé des informations cruciales, il serait bien dommage de nous séparer si tôt. »
D’un mouvement las, l’immortelle se laissa retomber dans les bras du fauteuil, le crayon jouant entre ses longs doigts fins. Sur ses traits s’afficha un air redevenu sérieux, son front se plissa durant un court instant de réflexion, et ses pensées s’orientèrent vers son clan, voire plus loin encore, vers les tractations politiques de l’Essaim. Ah oui, les clans et les gains politiques, songea-t-elle. Elle n’avait alors aucune envie d’aborder ces considérations-là, quand ses propres motivations s’ancraient davantage dans une curiosité profonde et une soif d’informations nouvelles.
La connaissance était le pouvoir, disait-on, et elle était encline à approuver cette affirmation. Elinor leva lascivement ses yeux vers son interlocuteur italien, et reprit sa démonstration.
« Après ? Eh bien, cela va peut-être vous surprendre, monsieur Alighieri, mais dans cette affaire les rivalités des clans et les intrigues politiques ne sont pas ma préoccupation première. Divulguez nos informations à qui bon vous semble. Impliquez d’autres personnes, alertez l’opinion des nôtres même. Les réponses me suffiront, et la satisfaction d’avoir anticipé la menace sur les miens. Je les partagerai aisément avec qui voudra bien nous écouter, et à vrai dire, que ce soit les Coleman ou d’autres, ça m’est égal. Gabriel est au courant de mes recherches, pour être tout à fait honnête. »
Quels êtres se masquaient dans les écharpes de la nuit profonde ? Dans les recoins les plus sombres de la nature ? Quelles puissances étaient à l’œuvre ? Pourrait-elle en tirer parti ? Voilà tout ce qui l’intéressait. Voilà où se tenait son véritable intérêt, et non dans la protection des siens. Égoïste oui, mais je suis sûr que tu l’es aussi un peu, sale enquiquineur, pensa-t-elle en lui souriant. Elinor n’imaginait guère que l’italien ait véritablement cru à sa prétendue noble cause. Pourtant, elle termina indifféremment la discussion d’un ton détaché, presque enjoué voire même innocent.
« Bien. Et si nous planifions un rendez-vous ? Quand seriez-vous libre pour ce safari en milieu urbain ? J’imagine que vous voudriez aller jeter un coup d’œil sur place, n’est-ce pas ? »
Il n’avait pas de chance : elle était tenace.
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|  | | "DILF : Oh bonneuh mèreuh !" En un mot : Vieux
Qui es-tu ? :  Facultés : Métamorphose, 3er niveau, 2ème palier
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| Diabolical Streak
« La paura? È nemica e amica, basta non essere succube. Asianne Merisi » Elle perd patience semble-t-il, la créature de la nuit. Voilà que le temps représente un intérêt pour elle. En a-t-elle finalement assez de ce petit jeu du chat et de la souris ? Nicola est dans le même cas. Il retient ses remarques, garde ses piques et ses petits commentaires discourtois pour ne pas voir dégénérer leur échange, mais cela devient de plus en plus difficile face aux énormités qu’elle peut prononcer du bout de ses lèvres carmin. Quelques jours pour troquer talons contre rangers ? Peut-être pour s’habituer à marcher à plat, retrouver son centre d’équilibre ? L’idée lui tire un sourire moqueur, qu’il parvient à escamoter en un millième de seconde pour ne pas vexer davantage son interlocutrice. - « J’ai hâte de vous voir avec un fusil plutôt qu’un revolver. » - rétorque-t-il, un sourire mielleux en réponse à l’insolent de sa cadette. Elle le prend pour un vieux con, et elle n’a pas vraiment tort. Une patience certaine face aux esprits bornés. Remarque à ne surtout pas prendre pour lui, bien évidemment. Heureusement que lui aussi possède une patience certaine face aux prétentieux suffisants. Il hoche la tête, spectateur contraint et forcé de sa mise en scène théâtrale pour révéler des informations simples. Elle lui fait perdre un temps fou. Heureusement que ce qu’elle lui donne vaut la peine d’y perdre sa nuit. Agacé, l’homme se frotte la joue d’un doigt, penche la tête sur la côté et la dévisage pensivement. Fût un temps, très lointain, certes, quand il n’était encore qu’humain, une femme telle que celle-ci n’aurait jamais eu l’occasion de lui adresser la parole. Une précieuse dans son genre se serait retrouvée enfermée dans un harem, énième concubine ourdissant des complots pour détrôner ou garder la place de favorite. La Britannique se doute-t-elle qu’elle asticote un vieux barbare ? Qu’il n’a gagné tout ce décorum d’homme du monde qu’au XVIIIe siècle ? Heureusement que l’âge l’a assagi. Il est de moins en moins sujet aux éclats colériques qui le caractérisent. Il hausse un sourcil dubitatif face à l’apparente inquiétude de son interlocutrice. Elle est en pleine représentation, c’est à croire qu’elle a prévu sa venue et préparé son texte. Elle allie moquerie et déférence avec virtuosité, mais cela ne suspend pas pour autant la course des aiguilles de leur montre respective. Le temps file, et Nicola commence à s’agacer. Son claquement de doigts résonne dans ses oreilles, il grimace et lève les yeux au ciel. Au fait, qu’elle en vienne au fait, semble-t-il dire. Quand ce n’est pas lui qui fait sciemment perdre du temps, l’exercice est beaucoup moins divertissant. Néanmoins, il faut lui concéder une chose : elle parvient à maintenir à peu près son intérêt sur ce qu’elle lui raconte. Peu de personnes peuvent s’en vanter. Nicola suit ses propos, regarde là où il doit regarder, retient ce qu’il doit retenir. Malgré son agacement croissant, qui se traduit par un tapotement rapide de ses doigts sur sa cuisse gauche et sur un tressautement régulier de la jambe droite, il écoute. Il réfléchit. Ce n’est pas tant l’idée d’un soutien financier qui retient son intérêt, mais plutôt celle de savoir que ses recherches ne seraient pas perdues viendrait-il à disparaître. Sa longévité surprenante pourrait toucher à sa fin brusquement. Après tout, il se met en danger, en enquêtant sur les traces d’une magie capable d’affecter le surnaturel et le réel. La Lanuit s’est vu vieillir : se verrait-il disparaître en poussière ? Il ne l’écoute plus lorsqu’elle revient sur les politiques. Tout juste note-t-il que Gabriel, de toutes les personnes possibles, est informé de ses recherches. En voilà un autre à qui il faudra présenter des preuves concrètes et irréfutables de l’enquête… Alaric, au moins, est agréable. Gabriel sera une véritable plaie à convaincre. Ses réflexions l’emmènent sur les différentes dispositions à prendre en cas de disparition prématurée. Ses affaires professionnelles et personnelles. Qui pour prendre sa suite ? Il relève ses yeux électriques vers l’élégante en face de lui, la jauge encore une fois. Elle, capable de se salir les mains pour prévenir, peut-être, d’une éventuelle Apocalypse ? Avec ses ongles peints et ses hauts talons ? - « Permettez-moi d’être franc, madame. - répond-t-il après une longue minute passée à la dévisager silencieusement. - J’imagine que vous avez entendu les bruits de couloir à mon sujet ? Je suis intenable. Un vieux vampire insolent qui n’en fait qu’à sa tête. Mettons que vous m’accompagniez pour un essai sur le terrain. Pouvez-vous m’assurer que vous n’aurez pas envie de me tuer au bout d’une heure ? » Oh, sa question n’est que pure rhétorique : bien sûr qu’elle voudra lui crever les yeux de ses propres ongles. Ou lui coudre la bouche. D’autres lui ont déjà fait part de cette envie avant elle. L’homme se penche vers elle et pose sa main sur son avant-bras dans une attitude paternaliste. A son tour de jouer avec ses nerfs. - « Et si ce n’est pas moi qui a raison de votre patience, n’avez-vous pas peur de retourner sur les lieux qui ont failli voir votre mort ? Ou peut-être n’osez-vous pas y retourner seule ? Craignez-vous la fin, madame Lanuit, ou simplement de revivre votre cauchemar ? » Il se penche encore un peu plus, ses yeux bleus affrontant la noirceur des siens. - « Avez-vous besoin de moi ou d’un substitut à sacrifier ? » |
|  | | Tea For Two - Ils t'entraînent au bout de Lanuit, les démons du mépris Let's spend an evil night together
En un mot : Don't be afraid ; It's only death. It's just as natural as your first breath.
Qui es-tu ? : - Immortelle britannique du XIXème siècle, issue de la bourgeoise florissante du début de l’ère victorienne, l’élégance et le flegme de son époque affleurent encore dans ses manières.
- Femme fatale au charme venimeux, calculatrice sans scrupules, elle manipule les cœurs aussi bien que les lettres et les chiffres.
- Perfectionniste à l’extrême, séduite par le pouvoir et reine stratège, son plaisir de tout contrôler égale sa soif de connaissances en arts obscures.
- Vampire accomplie et fille des Lanuit, éternelle solitaire dont l’amour empoisonne les malheureux attirés par une élégance inaccessible aux simples mortels.
- Monstre évoluant dans l’anonymat des ombres, elle traverse les siècles sans fléchir ni se lasser, se proclamant véritable immortelle avide de vie et de savoir. Facultés : - Chacun de ses menus gestes contient une grâce et une sensualité étonnante, comme si son corps figé par les siècles ne connaissait aucune autre manière de se mouvoir.
- Un rare talent pour la stratégie économique dont son clan profite à souhait, elle détient une précieuse capacité à s’ancrer sans difficulté dans cette époque.
- Une Présence cultivée avec patience se lit dans son regard enjôleur, rendue redoutable par un siècle de manipulations opportunistes (niveau 2, palier 5).
- L’Occultation masque son être pour mieux agiter les fils de ses marionnettes, tandis que son esprit demeure son sanctuaire interdit, où elle ne tolère personne (niveau 2, palier 2).
- Un Animalisme incongru la colle, sans qu’elle ne daigne y accorder le moindre intérêt, quand ce talent bestial semble si éloigné de son tempérament et de ses valeurs (niveau 0, palier 0). Thème : Jill Tracy : Evil Night Together
We'll drink a toast in the torture chamber
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Good Lord, avait-elle réussi à le convaincre ?
Aux saillies mordantes succédèrent ces silences tendus, que l’insolent osa réutiliser contre elle, alors que ses tics nerveux et ses mouvements d’impatience se multiplièrent. Comme un minuteur sur le point de sonner, Elinor devinait l’énervement de l’italien monter sous la surface de ses rictus, dans le jeu de ses muscles et de son regard. Un jeu dangereux. Frôler la colère de l’ancêtre, en opposant les affronts enveloppés de velours aux informations appâtées du bout des doigts, voilà une méthode dont elle connaissait bien les rouages. Le calme et la méthode. Un art diplomatique, que la vampire n’avait cependant jamais utilisé sur un ainé caractériel, à la fureur passablement instable. Un jeu dangereux donc, qui semblait toutefois en valoir la chandelle. Gabriel approuverait. Du moins l’espérait-elle, en scrutant sans flancher les prunelles glaciales du sieur Alighieri, alors tout occupé à digérer les nouvelles informations. Elle lui sourit, insolente aussi. Elle disséminait les renseignements selon son bon vouloir et, à ce stade de leur relation, il aurait été bien difficile de deviner si elle lui avait vraiment tout dit. Et pourtant, à cet instant, l’instinct d’Elinor lui susurrait ce mince espoir, cette frêle intuition d’avoir enfin suffisamment titillé la curiosité de Nicola pour le convaincre de l’aider.
« Vous tuez ? Mais quelle drôle d’idée, voyons. Il me semble que nous discutons depuis bien plus d’une heure pourtant, » lui confia-t-elle sur un ton narquois.
Voilà, une raillerie contre une autre et le malotru enchaina enfin, sa langue déliée au même titre que sa main, laquelle échoua sur le bras d’Elinor. Celle-ci suivit son mouvement, jaugeant ce geste d’une familiarité inconcevable avec tout le dédain affiché d’un chat ignorant un chien bruyant. L’insolence certes, mais l’humour est à retravailler, évalua celle qui restait toujours une femme pragmatique.
« Je vous demanderai de l’aide pour ensuite changer d’avis une fois sur le terrain ? Cela me parait vraiment peu pratique. Ne vous inquiétez donc pas pour ma patience, elle se portera très bien. »
D’un mouvement las, un moulinet évasif de la main comme pour balayer ces objections, Elinor se redressa dans son confortable fauteuil, aussi luxueux que sa personne. La manœuvre lui permit ainsi de se dérober au contact envahissant de l’ainé comme elle se levait, une silhouette mince dont la clarté lunaire réhaussait l’expression pensive et froide de son visage. À son tour, la jeune immortelle s’imposa tout près de Nicola, encore maladroitement assis sur ses affaires, et lui tapota l’épaule.
« Et puis, vous commencez à m’être sympathique, » insista-t-elle en appuyant son accolade effrontée d’un sourire indéchiffrable.
Proche, tel un chewing-gum collé à ma semelle, se surprit-elle à penser, bien que les expressions aussi triviales fissent rarement partie de son vocabulaire. Les manières de Nicola semblaient bel et bien parvenir à user quelque peu sa patience. Alors elle déambula de l’autre côté de son bureau, dans le halo ténu de la lampe, l’index levé, réfléchissant à la meilleure manière de mettre un terme à cette discussion interminable. Avec une conclusion à son avantage, bien évidemment.
« Eh bien, nous avons tous deux des bruits de couloir à notre insu, mais sont-ils tous fondés pour autant ? Je suis prête à vous laisser le bénéfice du doute, et j’espère que vous en ferez autant pour moi, » commença-t-elle, en appuyant ses mains manucurées sur le rebord du meuble.
« Pour être honnête, je voudrais en effet éviter d’y aller seule. J’aime croire que je suis capable de relever de nouveaux défis, de faire face à mes craintes, mais je ne vais pas me voiler la face vis-à-vis du danger. Je cherche à minimiser les risques et éviter une fin prématurée autant que possible. »
De nouveau, elle se redressa lentement, et en quelques pas, se planta en face l’ainé, son regard fixé au sien. La voilà sincère cette fois-ci, l’une des rares occasions de la soirée, ou du moins, le ton de sa voix semblait le suggérer tandis qu’elle continuait de répondre aux questions du Coleman.
« Monsieur Alighieri, si j’avais besoin de quelqu’un à sacrifier, n’aurais-je pas choisi une personne plus commode à manipuler ? Vous pourriez me sortir du jeu d’un revers de main, ce serait idiot de ma part de l’oublier. Nous aurions aussi pu aller chacun de notre côté depuis au moins une bonne demi-heure, et pourtant, nous sommes encore là, à converser. »
Les mains d’Elinor se frayaient un chemin dans le revers de son tailleur, d’une finesse remarquable et, de sa poche intérieure, celles-ci extirpèrent un petit carton blanc. Une carte de visite où étaient inscrites en lettres simples et carrées, son nom et un numéro de téléphone.
« Nous pouvons évidemment continuer à nous tourner autour, mais il nous faudra bien prendre une décision. Vous connaissez mon point de vue, il est clair ; je vous propose de faire équipe sur cette affaire. Associés, si vous préférez. Quant à la décision finale, elle vous revient. »
Un fin sourire, un geste élégant. « Quand vous serez décidé, contactez-moi. » termina-t-elle en lui tendant sa carte.
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« La paura? È nemica e amica, basta non essere succube. Asianne Merisi » Elle se dérobe, féline dans ses gestes comme dans son dédain évident. « Ne poussons pas trop loin la familiarité », crie son corps alors que sa langue assure le trouver sympathique. L’Ancien se contente d’un sourire et d’une expiration nasale brève pour exprimer son doute. Mensonge effronté, au même titre que la jeunette qui tente de faire de lui un autre sous-fifre. Elle est son parfait contraire, semble-t-il. Nicola préfère faire, elle préfère faire faire. Madame Lanuit se veut pleine de mansuétude et large d’esprit. Madame est prête à laisser les bruits de coulolir de côté au profit de leur « partenariat ». Madame est trop bonne, pense l’Italien, qui a croisé de nouveau ses jambes et a posé une de ses mains sur le genou, tandis que l’autre joue encore avec un beau stylo-plume. Le poids est idéal pour lui infliger des tours rapides, aussi rapides que les mots formés par la bouche carmin de l’Anglaise. Pas de pitié pour les étrangers qui ne maîtriseraient pas l’anglais. Ils n’avaient qu’à être civilisés. Enfin, on arrive au moment de la flatterie, signe que l’entretien touche bientôt à sa fin. Il s’agit de brosser son ego dans le sens du poil, de le convaincre qu’il est seul décisionnaire dans cette affaire. Elle le place sciemment en position de force en lui laissant le fin mot. Nicola pince les lèvres, notant qu’elle prend même soin de ne pas écorcher son nom de famille. Ses yeux inquiétants suivent le geste de la femme avec une attention toute prédatrice. Fort heureusement, c’est une carte de visite qu’elle tire de l’intérieur de son tailleur sur-mesure. Il s’autorise un sourire. Ce serait une bonne idée de torture ça, d’infliger mille petites entailles douloureuses et d’immerger le malheureux dans de l’eau salée… Il y pensera, si jamais elle le dupe. En prévoyant bien sûr de la laisser s’effriter sous des lampes U.V. après cette barbarie. - « Comme c’est généreux de votre part de m’accorder du temps pour réfléchir… - susurre-t-il en saisissant délicatement la carte à deux mains, comme le veut la politesse japonaise. Il l’étudie une brève seconde avant de la ranger dans une de ses poches. La ligne directe de Madame Lanuit. Belle prise. Finalement, cette petite escapade dans le sacro-saint de l’EEA Foundation a été plus fructueuse que prévu. De nouvelles informations confortant certaines de ses hypothèses, une potentielle partenaire et l’accès probable à d’autres éléments d’enquête. Intéressant… Le vieux ne regrette pas d’avoir écouté sa curiosité. Ces éléments de cauchemar qu’elle lui a rapporté éveille un intérêt presque malsain en lui. Il veut savoir jusqu’où le pire peut aller. L’horreur pourrait-elle être inhumaine ? Serait-ce enfin les prémisses du Chaos total ? L’homme se lève. Debout tous les deux, il s’aperçoit qu’il n’y a pas une grande différence de taille. La faute à ces talons hauts sur lesquels elle se perche. Il sourit à nouveau, ses yeux revenant à son visage fin aux traits délicats. De quelle époque viennent-ils exactement ? De quoi ont-ils été témoins ? - « J’y réfléchirai sérieusement. Il me semble superflu de vous expliquer ce qui arrive aux gens se jouant de ma confiance, les bruits de couloir s’en chargeront à ma place. » - un sourire hypocrite et des yeux plissés forment un masque singeant la bienveillance alors que son ton est glacial. Il ne peut pas se permettre l’échec sur cette affaire : elle lui tient trop à cœur, il y a trop en jeu pour ce vieux vampire. La nouveauté n’a pas de prix. Après avoir tapé des mains sur ses cuisses, il les serre ensemble et annonce avec candeur son départ. - « Ce fut un plaisir de faire votre rencontre, madame Lanuit, vous êtes une jeune femme prometteuse ! Je vais vous laisser à vos occupations. - il s’éloigne, passant de l’autre côté du bureau, retournant vers la porte, avant de figer ses pas et de se retourner une dernière fois vers elle. Son sourire réjoui est tout à fait inapproprié vu la teneur de ses propos. - Apportez votre revolver à un bon armurier. C’est un beau calibre. Et investissez dans des balles en argent… C’est encore le meilleur moyen de se débarrasser des garous, deux têtes ou une. » Puis, sans attendre de réponse, il quitte la pièce. La porte se referme derrière lui sans un seul bruit. Nicola disparait sans laisser d'autres traces de son passage que des stylos épars sur le bureau de l'ambitieuse CEO. |
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