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It All Ends Now ☽☾ Yago

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Anonymous
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Mer 20 Avr - 10:35 (#)

It All Ends Now
Le soleil suffoque et s’éteint. Les couleurs se diluent et se dissolvent dans le ciel. Chaque forme sa couleur. Tout se dégrade, même les enfants se gâtent, la vie est empoisonnée par la haine, la haine retournée contre la vie et contre soi-même, la culpabilité. La vie est un beau gâteau empoisonné.
Le bijou tombe au creux de sa paume, la lyre de son chant cristallin détonnant dans le silence entre eux. « Qu’est-ce que c’est ? » Kaleb laisse suinter un sourire, homme affable à la sagesse évidente, prenant de plus en plus le temps dans les sillons de ses veines, de son esprit d’antique qui, avec les années passant, se façonne de bien des manières. La main en ayant tant vu de ses doigts lourds de secrets et de fardeaux tient toujours le lien de cuir assez long pour que le joyau d’azur se dépose tout à fait entre les seins timides de la madone glaciale. « Un cadeau. Il te plait ? » Elle cille, le fixant lui plus que le présent, ne comprenant rien à ce qu’il essaie de lui faire en cet instant. Kaleb n’a jamais été homme à lui faire des cadeaux mais plus le temps passe plus elle perçoit un infime changement en lui, dans sa posture envers elle, dans son timbre qui se fait parfois trop doux, l’agaçant davantage, la perturbant, elle qui se protège tant dans le giron de l’impassibilité pour ne plus avoir à ressentir quoi que ce soit pour quiconque, pas même ce qui s’approcherait de l’amitié. Elle se refuse à lui offrir à son tour l’espoir qu’il pourrait être aimé d’elle d’une quelconque manière. La lueur dans ses yeux, leurs corps immobiles dans la cabane en bois qui les abrite au fin fond d’un bayou enseveli de verdures, de mousse, de moisissures, de branchages arachnéens, ils semblent comme pris dans un écrin boueux dont ils ne pourraient ressortir vivant. Le silence se tisse entre eux, filigrane de malaise qui lui comprime la poitrine, son attention s’abaissant sur la goutte bleue. « Où l’as-tu trouvé ? » Un rire sec échappe à l’algérien qui hausse une épaule « Peu importe. On ne dit pas où on a trouvé les choses qu’on offre, Dillon. » Une pause et la main se froisse à peine pour lui reprendre le présent et elle s’avance d’un pas, croyant le voir s’envoler au loin de sa paume. « Laisse moi te le mettre. » Encore cette douceur, encore ce ton qui la dérange et picote sur son derme glacé, le cimetière de son corps manquant de s’éveiller en une lueur blanchâtre alors qu’il a toujours été nimbé d’ombres. Son regard suit ses moindres mouvements, les lattes grinçants sous ses pas, le voyant la contourner pour se mettre derrière elle. Le corps entier se fige quand quelques doigts ramassent ses cheveux d’un blond lunaire pour les laisser s’échouer sur une épaule, quelques fils s’accrochant à la corne de ses doigts d’ancien travailleur.

Le fil de cuir caresse soudainement sa peau et tout son être est sur le qui-vive, la paranoïa laissant s’écouler en elle l’idée qu’il puisse parfaitement l’égorger dans cette position qu’elle accepte mal. Les épaules se crispent davantage tandis qu’il noue les fils de cuir entre eux sur sa nuque. « Voilà. » murmuré trop près d’une oreille attentive, cette tendresse humaine la rebutant tant qu’elle finit par se détourner sèchement, recrachant un « Ne fais pas ça. » Il cille, surpris. « Quoi ? » « Ca. Me traiter comme l’une de tes favorites. Je n’en suis pas une, Kaleb. Je ne le serai jamais. Ce n’est pas tes babioles qui me charmeront. » A son tour, il se fige avant d’expectorer un rire plein d’étonnement, bien qu’il ne soit pas tant surpris que ça. « Je ne te charme pas, Dillon. Je t’apprécie, c’est différent. On offre des choses aux gens qu’on apprécie. » « C’est bon pour les humains, pas pour nous. » La tête se secoue, la mirant avec une certaine douleur qu’elle prend pour de la pitié. « Tu pourras le retirer si tu le souhaites. Fais en ce que tu veux. » Là, la lyre de son timbre se fait plus sèche. Elle l’a contrarié. Vexé. Son corps passe près d’elle claquant la porte dans un fracas de bois, la laissant seule dans la pénombre, figé dans sa position de défense qu’elle finit par modeler lentement en position d’accablement, ses traits se métamorphosant en ceux d’un faciès boudeur d’une enfant intriguée abaissant ses yeux sur le joyau. Ses doigts le prennent dans leur écrin, son pouce en caressant toutes les aspérités. « C’est joli. » murmuré pour elle-même ou pour lui, avec quelques secondes de retard, désormais seule comme elle l’a toujours été.


Au loin, un couple s’embrasse et ses yeux en sondent les moindres mouvements, de ce bras entourant une épaule, aux sourires échangés, aux murmures qui se plissent dans l’alcôve que créent leurs visages rapprochés. La rue n’est pas bordé de beaucoup de gens et la terre sainte d’un Shreveport est calme ce soir, ne voyant que ce couple d’aliénés amoureux s’abriter dans la cage de leurs sentiments, observant leurs corps se mouvoir, danser tandis qu’ils reprennent leur chemin et ses yeux céruléens suivent le duo un long moment avant qu’elle n’abaisse le regard sur le vide, songeuse. La pierre entre ses seins est bien cachée par tout le noir qui la pare, ombre malfaisante dans la nuit mystique, attendant qu’il ne descende un moment ou un autre de son perchoir. Yago est lui aussi de ces ombres planant sur les toits d’une ville ne voyant rien de lui, caché par les abysses dont il se recouvre, félin à la trogne humaine et à l’esprit détraqué, elle se retrouve quelques fois en lui, elle doit bien l’avouer. Voilà longtemps qu’ils ont prévu ce soir où la rage l’entraine à resserrer encore les poings faisant crisser le cuir qui entoure ses mains, sillonnant le béton comme un soldat montant la garde en allées et venues sempiternelles. De dos, elle s’arrête, détournant à peine la tête par-dessus son épaule, son timbre chantant alors comme un hiver doucereux « Tu es à l’heure. Quelle surprise. » Il n’y a là aucune agression, refusant de reprendre la guerre à ses côtés même si les habitudes ne meurent pas ainsi. Elle se détourne lentement pour le voir quelques mètres non loin d’elle, mirant son visage de ses prunelles, retrouvant des traits qui, étonnamment, la rassure en cette nuit où tout lui semble inconnu, mystérieux, singeant son intelligence. Un pas vers lui et puis un autre et un encore et encore avant qu’elle ne se retrouve tout à fait face à lui, l’effleurant de son aura noirâtre et purpurine, léchant les iris d’un regard qui se veut accueillant, l’ombre d’un sourire planant sur ses lèvres dénudées de maquillage. « Tu prends un risque énorme en venant ici, Yago. Es-tu sûr de vouloir continuer ce soir ? » La missive envoyée jusqu’à lui fut claire ; ils chasseront ce soir la plus putride des putains qu’elle veut voir souffrir mille morts. Encore et encore, qu’elle hurle et supplie. Mais ils sont désormais déchirés par deux camps se faisant la guerre. Seulement, les enfants dans un monde de grands adultes-soldats veulent s'amuser dans l'obscurité, loin des regards qui pourraient les juger. « Chasseras-tu à mes côtés ? » comme une demande intime, les enlaçant de ces quelques mots qui empestent de vieux sentiments d’antan qui les rallient l’un à l’autre depuis des éons lui semble-t-il.

Le ciel sera rouge ce soir,
Du sang coulera d’un corps méritant la souffrance,
Dansons ensemble, pour un soir seulement.
by delirium






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