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1AM Shitstorm - Danil

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Anonymous
Invité
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Jeu 4 Fév - 14:42 (#)

Toujours des emmerdes, et toujours à papa de les régler.
Personne a vraiment le monopole de la meth mais tout le monde aimerait le garder sur ses quartiers. C’est un peu avant une heure du matin que le Pitbull décolle. Ses gars gueulent depuis une semaine qu’on marche sur leur plate-bande, l’histoire doit être réglée. Pas la peine de leur laisser le temps de s’installer, ces sales races risqueraient d'en profiter.

De ce qu’on lui a fait passer, des junkies se sont mis à la vente. Aucune idée d’où ils planquent labo ou fournisseur mais c’est pas sa priorité. Moins de clients c’est moins de thune et toujours autant de marchandise à écouler. Tout de suite ça créé un léger accroc dans sa comptabilité. Mieux vaut prendre le temps maintenant de calmement leur expliquer, flingue sur la tempe, que c’est le moment opportun pour eux de dégager.
Il croise ses trois gars à une intersection entre quatre immeubles délabrés. Ils savent vaguement d’où viennent les emmerdeurs de camés, y a plus qu’à suivre. Rues quasi désertes, reste quelques putes et trois sans domicile qu’essayent de pioncer. Heureusement pour eux ils sont torchés, difficile sinon sur un matelas trempé. Levi peut le dire, il a eu la joie de pratiquer.

Les meth-heads ont peut-être tendance à être véner, mais pas autant que lui. On arrive toujours à leur faire passer le message d’où se trouve la frontière nette qu'il entend bien leur faire respecter. Les junkies achètent et les dealers vendent, qu’on commence pas à se la jouer révolution des classes sous son nez.
Plus ça va et plus les bâtiments tombent en ruines. Y a des portes qu’on peine à imaginer encore tenir sur leurs gonds, mais au moins ça reste cohérent avec l'état des murs. Même l’éclairage public laisse à désirer, à croire qu'y a plus de budget. C’est à côté d’une carcasse de voiture quasiment désossée qu’on lui pointe une tête. Crâne rasé et orbites quasi séchés, y a pas de doute possible sur ce qu’il s’enfile. C’est beretta à la main qu’ils finissent le trajet. Pas la peine de faire semblant d’être là pour tailler de bout de gras, ils sont là pour imposer.

Evidemment ça gueule vite dans la nuit, y a une autre gueule de con qu’est venue rejoindre le premier. Et les deux ont l’air tout aussi déchirés. « La con de toi tu réponds ou j’te fume ? » C’est si difficile de dire qu’ils ont compris le message ? Est-ce que le pitbull qui crache à l’air motivé à se répéter ? Tous des emmerdeurs ces cons de camés, ils réagissent à peine quand on leur pointe un canon sous le nez, ça lui donne juste un peu plus envie de les éclater.
En tous cas ils reculent, et à quatre c’est pas dur de les encercler. Le reste de leur bande doit être planquée dans les étages parce qu’y en a pas un en vue. Probablement à demi dans le coma à cette heure-là.

Reste leurs deux potes qui trouvent le mur.
Y en a un au bord de la crise d’épilepsie on dirait, il a comme des spasmes à se faire braquer.
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Anonymous
Invité
Invité
Dim 7 Mar - 20:51 (#)

Les lendemains de pleine lune étaient toujours difficiles. À choisir, je préférerais me taper une gueule de bois carabinée plutôt qu'être réveillé alors que je me régénérais tout doucement après une transformation douloureuse. Bien évidemment, le reste du monde se fichait pas mal de mes besoins de repos, il continuait à tourner quoiqu'il arrive, et parfois il tournait très mal. Bien que j'avais plus de moyens que lors de mon arrivée à Shreveport, je n'étais toujours pas décidé à me prendre un appartement, alors je dormais toujours dans ma caisse. C'était un mode de vie que j'avais adopté il y a tellement longtemps que je n'étais pas encore disposé à en changer, et, sauf cas de force majeure, ce n'était pas près d'arriver. Évidemment, le mode de vie nomade avait ses avantages tout comme il présentait quelques inconvénients. A la longue, j'avais fini par repérer les endroits les plus coupe-gorge de la ville, mais il fallait bien avouer que l'ensemble de la ville n'était pas vraiment sûr. Depuis les événements de l'année dernière des incidents éclataient ça et là, et mon boulot m'obligeait à intervenir quand la situation était de notre ressort. Parfois, je me déplaçais pour rien, mais de mon point de vue, il valait mieux se déplacer pour rien plutôt qu'ignorer un appel et que ce soit vraiment le bordel.

Cette nuit là, donc, j'étais en congés. En raison de ma nature si particulière, je m'arrangeais pour prendre mes congés aux alentours de la pleine lune, pour éviter autant que possible de déclencher une métamorphose en étant en pleine intervention. La dernière fois que c'était arrivé, je m'étais transformé en scorpion géant alors que j'étais en pleine enquête avec Azadeh. Pour le coup, ce n'était pas vraiment la faute à la pleine lune, je m'étais transformé de manière impromptue entre deux pleines lunes parce que quelque chose avait déclenché le processus. Résultat des courses, ma collègue a été profondément traumatisée par cet épisode, si bien que je ne l'ai plus revue par la suite. À l'heure actuelle, j'ignorais ce qu'elle était devenue, si elle allait bien. Il est vrai que je pourrais la contacter pour le savoir, mais après ce qui s'était passé je me voyais mal me trouver face à elle. Je lui avais menti depuis tellement longtemps sur qui j'étais et ce que j'étais que je serais tout simplement bien incapable de la regarder en face. J'avais toujours des scrupules de mentir ainsi à mon entourage puisque d'habitude, j'étais plutôt direct et franc du collier, mais parfois, se taire était préférable, en particulier quand une vérité était des plus abjectes. C'était aussi quelque chose dont j'avais l'habitude, de m'arranger pour disparaître aux moments les plus critiques de façon à ce que mon secret ne soit jamais découvert.

Ce fut ainsi que je me suis retrouvé à dormir dans cette rue apparemment calme. Quelques voitures étaient d'ores et déjà garées le long du trottoir et il n'y avait pas un chat. Les riverains étaient sans doute en train de dormir sur leurs deux oreilles, ne s'attendant pas plus que moi à être réveillés par du grabuge juste en bas de chez eux. Ou alors, vu le quartier, ils y étaient tellement habitués qu'ils ignoraient juste ce qui se passait, en se disant que ça allait bien finir par se calmer. Il est vrai que j'aurais pu trouver meilleur endroit pour me reposer, mais pour le coup mon esprit n'était plus focalisé que sur un seul objectif : dormir. Sans doute était-ce mon instinct d'insecte qui reprenait le dessus, à vouloir se planquer dans les coins sombres de manière à passer totalement inaperçu. Il n'empêche que ce n'était pas suffisant ; qu'il y avait toujours quelque chose pour venir foutre la merde. Encore entre deux eaux, émergeant péniblement de mon sommeil profond, j'entendais des cris, ça faisait un boucan pas possible, plusieurs accents se mêlaient, la cacophonie était insupportable. Je grognais un peu et essayais de me caler un peu mieux contre la banquette mais bientôt, on tira un coup de feu.

Cette fois, je me réveillai en sursaut, le cœur cognant à tout rompre. Sans réfléchir, je plongeais pour ouvrir la boîte à gants pour attraper mon flingue. Quand je disais que certaines habitudes ne se perdaient pas. Dans un pays où la possession d'armes était un droit fondamental de chaque citoyen, il était courant que l'habitant lambda possède une arme à feu. Je n'étais pas tout à fait un citoyen lambda : non seulement j'étais un ancien soldat, mais en plus j'étais un immigré. Statistiquement, j'avais plus de chances de me faire trouer comme une passoire que n'importe qui d'autre, même si le fait que je sois un mec blanc me permettait de m'extirper de bien des situations dangereuses sans trop de dégâts. Il n'empêche que, de mes années de services dans l'armée américaine, j'avais gardé certains réflexes, et  être sur le pont à tout moment de la journée et de la nuit en faisait partie. Tout en chargeant mon arme et non sans pester entre mes dents, lâchant quelques jurons que je ne répéterai pas ici, je finis par sortir de la bagnole tant bien que mal. Mon regard perçant ne tarda pas à repérer un groupe d'hommes, visiblement en pleine dispute, et ils tenaient en joue un autre mec, ou plusieurs autres mecs, dans cette mêlée de flingues on ne savait jamais trop qui visait qui. En tout cas, dans un premier temps, je décidai de ne pas agir à découvert. Mes anciens réflexes d'ancien sniper me revenaient, de là où j'étais, je pouvais en canarder un, ou même plusieurs. La bête, elle, était aux aguets ; enfin un peu d'action. Il lui tardait toujours d'en découdre et d'avoir de la chair fraîche à se mettre sous la dent, même si de la carne de camé, ce n'était pas très ragoûtant à première vue.

Je me faufilais entre les voitures, tâchant de me faire le plus discret possible, flingue au poing. Avant d'être trop proche du groupe, je décidai de me planquer derrière une poubelle, le genou à terre, tendant l'oreille pour écouter ce qui se passait.

Avec un peu de chance, personne ne m'avait encore repéré.
Mais la chance était une notion très relative, n'est-ce pas ?
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