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Holding on || Wyn

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Dim 28 Nov - 17:05 (#)

Il nous a fallu quelques jours pour gérer toute cette merde. Ramasser des cadavres qui ne reprendront plus jamais un aspect humain ainsi que ceux des intrus, soigner nos blessures, dissimuler les preuves. Combien de familles ne sauront jamais ce qu’il est arrivé à un des leurs ? Impossible de rendre des dépouilles pour des funérailles s'ils demeurent à jamais sous une forme de rat géant. Le couloir qui a servi de théâtre morbide à cette nuit-là a été nettoyé par des rats-garous qui s’étaient fait embaucher par les services d’entretien de la ville depuis plusieurs années déjà. Les cadavres ont disparu, les tâches de sang et de poudre aussi. Il ne demeure pour seul vestige de cette soirée que les odeurs fortes et saturées d’alcool des détergents utilisés pour rendre à cet endroit son innocence. Peu à peu la puanteur moite des égouts reprendra ses droits, effaçant ce dernier vestige olfactif, comme si rien de tout cela ne s’était passé.

Les coudes posés sur la table et les mains croisées sous mon menton, j’observe les quatre téléphones trônant face à moi. Dans les interstices de certains d’entre eux se trouve du sang séché, probablement celui de leurs anciens propriétaires ou de leurs exécuteurs. La fourrure rose décorative accrochée à la coque d’un des téléphones est presque devenue noire et sa texture est à présent rêche et râpeuse. Sur le fond d’écran, on voit un selfie d’une fille rieuse et très apprêtée. Pourquoi des gens pareils ont voulu venir dans les égouts pour nous attaquer ? C’est incompréhensible. Sans doute sous l’impulsion du mec à la batte qui semblait être le leader et qui est un des seuls qui a pu s’échapper en abandonnant ses amis. Enfin, lui et la fille que j’ai mordue. Il faut les retrouver tous les deux avant que cette histoire ne fuite. Je soupire de lassitude et commence à fouiller les téléphones, vérifiant les contacts en communs, les postes Instagram, les amis Facebook, tout ce qui pourrait me permettre d’identifier les deux fugitifs. Je trouve rapidement l’homme à la batte, il est identifié sur les photos Instagram de ses amis. Sydney Meyer. Pour la rousse, tout ce que je trouve c’est une photo dans le téléphone à la fourrure rose, un genre de selfie de groupe où on les voit tous au bar avec des verres d’alcool à la main. La date indique qu’il s’agit de la nuit même où ils ont attaqué. C’est quel niveau de stupidité d’aller boire un verre puis s’en prendre à des garous dans les égouts, le tout un soir de pleine lune ? Je cherche dans le journal des appels de ce jour-là et des jours précédents, appelant les numéros avec les téléphones des victimes sans rien dire. Ils ont forcément contacté la rousse pour l'inviter et aucun message n'est présent ni sur les réseaux sociaux ni dans les sms. Je raccroche au premier « Allo » et passe au suivant. Quelqu’un qui pense que son ami mort l’appelle ne répondrait pas comme ça. Je tombe enfin sur ce que je cherche. Quelqu’un qui ne répond pas d’un simple bonjour. Je raccroche et vérifie le nom. Wynonna Marshall. La rousse. La rate-garou en devenir. Sans trop de mal je trouve l'adresse des deux fuyards sur le net. Il ne reste plus qu’à aller les voir.
On s’est répartit les problèmes. Un des rat-garou infiltré dans la police se chargera de Sydney et moi de la rousse. Ma morsure, mon problème. Le flic m'apprend rapidement que Sydney n’est pas retourné chez lui depuis la pleine lune, ce qui complique les choses. Des rats vont rester dans les alentours dans le cas où il reviendrait. S’ils se sont enfuis tout le deux, alors ce gars est mort. Il ne survivra pas à la première pleine lune de sa copine. Mais pour être sûr, encore faut-il aller vérifier chez elle.

---

J’enfonce mes mains dans mes poches et baisse la tête pour que les gouttes de pluies éparses ne s’infiltrent pas dans la capuche de mon blouson. Je remonte une rue de Western Hill en esquivant les gens et leur parapluie. Quelques passants sans rien pour s’abriter pressent le pas pour rentrer chez eux au plus vite sans se faire mouiller. Une vieille dame est sur la pallier de l’appartement où je me rends, elle déverrouille la porte et je me faufile derrière elle en prétextant avoir oublié mes clefs. Je jette rapidement un œil aux boites aux lettres pour repérer le numéro de l’appartement de la personne que je viens voir. La vieille dame commence à me parler de ses petits-enfants et à l’instant où je rabaisse ma capuche la mamie fronce légèrement les sourcils aux vues des blessures plus récentes qu’elles ne paraissent que je garde encore sur le visage depuis la pleine lune. En l’espace des quelques pas nécessaires pour traverser le petit hall l’emmenant jusqu’à son appartement, elle a réussi à me demander pas moins de quatre fois si j’avais été agressé et si je voulais qu’elle appelle la police. J’ai dû inventer une histoire bidon à base de téléphone portable et de poteau que je n’avais pas vu pour expliquer les hématomes violacés qui s’étendent sur le coin de ma gueule, petit souvenir du connard et sa batte. Après un sermon à base de ‘Ahlala les jeunes et leurs téléphones’ elle claque sa porte et je poursuis mon chemin dans les escaliers en semant de petites flaques d’eau sur mon passage.
Une fois au bon étage, je prends quelques secondes pour inspirer l’air, cherchant peut-être le résidu d’une odeur de poudre ou de sang qu’elle aurait trainée jusqu’ici. Mais il n’y a qu’un vague mélange d’odeur de clope, de cannabis et de détergent industriel qui flotte dans l’air. Peut-être que trop de temps s’est écoulé depuis. J’arrive finalement à la porte de son appartement et toque deux fois, à moitié convaincu que celle-ci ne s’ouvrira pas parce qu’elle s’est enfuie avec son pote. Je tends l’oreille et contre toute attente entends des bruits à l’intérieur et des pas. J’étais vraiment persuadé qu’elle aurait filé. Peut-être même que ça m’aurait arrangé. Pendant un instant je la revois dans ma mémoire trouble des soirs de pleine lune. Le vacarme, le chaos et le sang. Un sentiment oscillant entre la rancœur de s’être fait attaquer et la culpabilité de lui avoir arraché son humanité me tenaille plus vivement encore que ces derniers jours. Je pensais vraiment qu’elle se serait enfuie avec l’autre. Je n’ai aucune idée de ce que je vais bien pouvoir lui dire.
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Wynonna Marshall
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Dim 28 Nov - 22:01 (#)



+4h.

La douche. Presque en aveugle. Wynonna n’a aucun souvenir clair depuis la sortie des égouts. Juste son éclat de voix avec Sydney. Son regard perdu, blessé, furieux aussi. Qui ne peut effacer de son esprit les râles d’agonies de ceux qu’elle a laissés derrière eux. De ces corps qui n’auront d’autres sépultures que les estomacs des vermines qui les ont assassinés. L’eau est brûlante. Si brûlante et pourtant elle a l’impression qu’elle sent encore le sang et et la poudre. La fumée et la sueur. Elle tremble sous les trombes, elle a froid, si froid. L’eau s’est teintée d'écarlate pendant de longues minutes avant de retrouver sa couleur cristalline. Avec précaution, elle a tâté les longues coupures sur son cuir chevelu. Si elles sont douloureuses, elle a rapidement senti qu’il y avait déjà des croûtes. Qu’importe si en se lavant les cheveux, elle s’est fait saigner à nouveau. Pas de points de suture. Assise par terre dans le bac de douche, sous l’eau qui tombe drue sur ses épaules. Le goût de ses larmes mêlé à celui de son shampoing. Les effluves de son gel douche lush -elle aime beaucoup trop leur gamme et a bien plus de flacons que nécessaires- happy hippy dont les notes de pamplemousse sont parfaites. Elle avait tendu la main vers son préféré mais le Good Karma lui a été trop ironique pour le moment.

Regarder la plaie profonde sur son avant bras gauche lui a demandé bien plus d’efforts. Une fois lavée et nettoyée, elle n’est pas si effrayante. Malgré les bords déchiquetés de la blessure, cela ne paraît pas enflammé autour.  Douloureuse. D'une douleur sombre qui ne se calme pas. Il n'empêche qu’elle a bien dû vider la moitié d’une bouteille de désinfectant à l'intérieur.  Au cas où. La rousse refuse de se poser la question des conséquences. Elle a été mordue. Toutes les morsures ne s’infectent pas. Tout va bien se passer. L’avantage d’être en cuisine, c’est qu’elle n’est pas étrangère aux petites blessures. Elle avait sous la main des strip autocollant de sutures rapides qu’elle a appliqué le plus étroitement possible. Pour ne plus la regarder, elle l'a pansé. La bande dont elle a entouré son bras pourrait être plus serrée mais elle ne se sent pas capable d’affronter les questions de son pharmacien. Ses vêtements sont roulés en boule et jetés dans la poubelle, le plus loin possible. De toute manière, ils sont foutus.

Elle a essayé de dormir. Impossible. Dès qu’elle a posé la tête sur l’oreiller, Wynonna s’est retrouvée dans son propre film d’horreur. En technicolor, sons et odeurs. Secouée de nausée, elle s’est relevée. Direction le congélateur, une grande cuillère, sa réserve d’herbe et son ordinateur. Deux pots de glace Ben & Jerry, ses indispensables Cookie Dough et Peanut butter, Princess Bride suivi de You’ve got mail, sa pipe à eau à portée de l’autre main -impossible de rouler un joint, ses doigts tremblaient trop- elle a commencé à se détendre. Vapeur tendre du hashish, sucre de la glace, rom/com. Ce n’est qu’avec l’arrivée de l’aube qu’elle a pu s’endormir. Comme si le soleil était la seule protection suffisante pour éloigner la nuit passée, allongée à demi sur le canapé, blottie dans son plaid licorne multicolore.

+ 3 jours.

Si le lendemain Wynonna n’était pas en service, elle aurait posé un jour. Il s’avère qu’elle avait déjà sa journée, sinon elle n’aurait jamais suivi le gang des pieds nickelés dans cet enfer. Pendant des heures, elle s’est questionnée. Est ce qu’elle doit prévenir la police? La Nrd? La communauté de Shepherds de ses parents? Les parents de…. A en devenir folle. A ressasser pendant des heures ses arguments pour et contre. Pour décider de ne rien faire. C’est lâche. Sans doute amoral. Mais impossible de faire ce premier pas. L’idée même de raconter à un inconnu le calvaire immonde qu’elle revit chaque nuit lui donne des sueurs froides. Soulagement lorsque Sydney ne la contacte pas. Elle n’a pas pu sortir. Restant enfermée, les verrous bloqués.

Il lui a fallu autant de volonté que de fond de teint pour aller travailler les jours suivants. C’est sans doute la meilleure décision qu’elle pouvait prendre. Il n’y a pas le temps pour les problèmes personnels dans une cuisine. Tenir la cadence des services lui demande toute sa concentration. Si son bras est douloureux sur certains mouvements, il ne l’handicape pas réellement, demandant à l’un des commis de s’occuper des tâches les plus lourdes. De plus, l’équipe est parfaitement rodée. Il y a un rythme, une mélodie dans ses tâches. La fatigue qu’elle ressent est exactement ce dont elle avait besoin. Après deux journées à avoir enchainé le midi et le soir, s’être écroulée sur son lit écrasé de sommeil, elle commence à croire que cet épisode peut être derrière elle. Qu’il n’y aura pas de conséquences. Ce qui se renforce lorsqu’elle constate que la morsure sur son bras suit un processus de guérison tout à fait normal. La plaie est trop profonde pour disparaître aussi vite, mais il n’y a ni inflammation ni rougeur inquiétante. Sur son visage, la trace de coupure récoltée par un coup de griffe ou un autre est toujours visible mais elle a la certitude que la cicatrice sera infime.

Pourtant les cauchemars la hantent. Elle se réveille souvent au beau milieu de la nuit, les draps collés à son corps par la sueur. Wynonna a aussi découvert le revers de la médaille. Une attaque de panique qui a menacé de la noyer lorsqu’elle a dû descendre dans la cave à vin du restaurant chercher une bouteille précise pour une sauce au vin rouge. Tétanisée, en tachycardie, l’impression d’étouffer. Et la certitude, la certitude que si elle rentre dans cet espace clos et souterrain, elle n’en ressortira pas vivante. Titubante, elle s’est effondrée sur les escaliers de béton remontant à la cuisine. De longues minutes pour se calmer. Puis reprendre son poste. Trouvant un prétexte pour envoyer un autre membre de l’équipe chercher ce dont elle avait besoin.  La jeune femme reste nerveuse. Quand elle est dehors, elle s’en tient aux lieux ouverts et bien éclairés. Évite de s’attarder dans les ruelles plus sombres pendant les vingt minutes de marches qu’elle doit faire pour rentrer chez elle. La jeune femme fume probablement trop. Sa consommation sort de ses habitudes, rejoignant celle qu’elle peut avoir en festival. Ce qui n’est pas bon signe. Elle s’en fout. Au moins, elle ne boit pas!


+ 7 jours.

Deux jours de repos entier, elle a atteint le maximum d'heures de travail dans sa semaine. Si les heures supplémentaires ne sont pas un problème en général, le Chef fronce les sourcils lorsqu’elles dépassent un certain seuil. Il prône un équilibre entre le temps passé derrière les fourneaux et le temps personnel. Le secret selon lui pour garder un palais infaillible et la passion intacte.  Un raid de courses pour ce premier matin oisif. En temps ordinaire elle aurait apellé l’une autre de ses contacts pour un concert ou une soirée dans un club. Elle n’est pas encore prête. Bien qu’elle ne passait guère de temps avec Zeke, Candice et Daisy depuis plusieurs années, il lui est impossible de se débarrasser de sa culpabilité. ils sont morts. Pas elle. Pas Syd’. Wynonna choisit un angle différent. Quand elle se sent bien dans sa peau, de bonne humeur et plein d'énergie, elle rassemble du monde chez elle, cuisine pour eux, s’amuse à les surprendre par des plats moins courants voire parfois des créations hasardeuses. Quand elle a le cafard… c’est vers la pâtisserie qu’elle se tourne. En quantité absolument déraisonnable.

La rousse allait se lancer dans un de ses marathon sucrés quand son téléphone sonne. Pendant quelques secondes, elle reste figée. Elle n’a plus envie qu’on l’appelle. Pas en ce moment. Craignant une mauvaise nouvelle. Quelque chose. Wynonna ne sait pas quoi. Avec précaution, elle tourne son portable vers elle. Devient blême comme un linge en reconnaissant le numéro. Se précipite pour répondre. -Candice! Candice! J’ai eu si peur pour toi! Est ce que…

La communication se coupe. Immédiatement, elle relance l’appel. Celui-ci tourne dans le vide pendant quelques sonneries puis s’interrompt sans lancer le répondeur. Elle  rappelle. Un nombre de fois incalculable. Pour tomber immédiatement sur l’annonce enregistrée. Le reste de la journée est un puit noir.

Le réveil à quatre heures du matin ne l’étonne pas. Pas besoin de regarder son téléphone pour savoir que le soleil n’est pas encore levé ni même que l’aube est encore loin. Elle lance une playliste de country  bluegrass dans ses écouteurs et file dans la cuisine. Elle pèse. Elle mesure. Elle fait fondre du chocolat au bain-marie. Elle découpe. Elle transvase. De la vanille dans du lait. Du citron qu’elle presse et dont elle récupère les zestes. Des biscuits qu’elle réduit en miettes. Des pommes qu’elle épluche et cuit en compote. Des fruits rouges qu’elle rince et sèche.  De la farine, du beurre, du sucre. Au bout d’un temps infini, elle passe un vieux jean délavé et un tee-shirt floqué des Scorpions qui a sans doute connu trop de lavage et commence à se déformer. Elle aurait dû mettre des manches longues. Elle déteste voir le pansement qui recouvre son bras.

La table du salon commence à être envahie  par diverses préparations sans grande cohésion. Dans le frigo, des mousses au chocolat refroidissent. Dans le four, des cupcakes et des muffins sont en train de finir de cuire. Sur un coin de la table de la cuisine, c’est un crumble framboises spéculoos qui refroidit, non loin d’une tarte aux pommes et à la cardamome. Il y a encore une key lime pie qui attend qu’elle s’occupe d’elle. Une assiette pleine à ras bord de beignets saupoudrés de sucre glace sont encore tiède. Des noix de pécan déjà épluchées qui viendront garnir une pecan pie traditionnelle. Wynonna n’a pas l’intention de manger le tiers de ce qu’elle a préparé. Ses voisins des divers étages se sont habitués à ce que la jeune femme sonne à leur porte et leur dépose les différentes patisseries, sans autre forme de procès. Dans un cendrier, un joint qu’elle rallume de temps en temps, un café qui refroidit. Un beignet déjà croqué. Ceux-là, elle les garde, sa gourmandise préférée avec la key lime pie. Dans un cul de poule, les glaçages attendent juste de rejoindre des poches à douilles. Peut-être qu’elle devrait appeler Java. Sur et certain que la petite geekette se ferait un plaisir de venir dévorer tout ça en discutant des derniers potins. Sauf que non. Ses derniers potins à elle sont bien trop macabre. Sans compter qu’elle doit être en train de bosser.

Avec la musique, elle n’entend pas tout de suite les coups sur la porte. Mais quand même. Quelque chose l’a sortie de sa vibe. Elle baisse le son et s’approche à pas de loup de l’entrée et jette un regard par le judas. Fronce les sourcils sur la silhouette qui se trouve sur le palier. Cela ne permet pas de distinguer vraiment les traits de celui qui vient la déranger. Juste assez pour savoir qu’elle ne le connaît pas. Ce n’est pas un livreur, elle n’a rien commandé. Pas l’air d’être un démarcheur, il semble avoir les mains vides. Silencieusement, elle recule, secoue la tête pour elle-même. Non. Elle n'ouvre pas. En ce moment, sociabiliser avec des inconnus, c’est hors de question. Wynonna vérifie malgré tout que ses verrous soient engagés, ce qui est le cas. Machinalement, elle essuie ses paumes sur son jean et repousse une mèche de cheveux mal attachée dans un chignon bien moins rigoureux que celui qui restreint ses cheveux roux lorsqu’elle travaille. Déposant de la farine sur son jean et sa joue.  Ses grands yeux bleus se sont voilés d’inquiétude sans raison concrète.  Non. Elle n'ouvre pas. Il va s’en aller et basta. Dans son dos, le four sonne. Signant la fin de cuisson de ses cupcakes. Ça, c’est important. Au passage, elle rattrape sa cigarette artisanale. Flamme de son briquet. Une longue inspiration qui chasse déjà une partie des tensions qui s’étaient invitées sur sa nuque et ses épaules. Repose son joint et disparaît dans la cuisine. Se perdant dans les parfums chauds, tièdes et savoureux qui embaument son intérieur.
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Lun 29 Nov - 16:59 (#)

Ma patience déjà limitée par les derniers évènements s’érode encore d’avantage avec l’attente dans ce petit couloir vide et froid. Les pas étouffés me parvenant à travers le bois de la porte se rapprochent et s’immobilisent derrière le battant. Une seconde s’écoule puis une autre, sans bruit, sans cliquetis dans la serrure, sans que rien ne se passe. Mes doigts s’agitent d’impatience et je fourre mes mains dans mes poches pour calmer, ou au moins dissimuler, mon impatience. Puis les pas s’éloignent. Merde.

En soi, ce n’est peut-être pas si étonnant qu’elle n’ouvre pas la porte à un inconnu après cette nuit de cauchemar mais on ne peut pas dire que ça m’arrange. J’hésite un instant, lance un coup d’œil dans le corridor vide qui se remplie peu à peu de l’odeur de pâtisseries qui sortent du four qui semble émaner de l’appartement de la nouvelle rate-garou qui s’ignore. Personne n’est dans le coin mais les portes des deux autres appartements de l’étage sont comme des gueules béantes prêtes à cracher les habitants de l’immeuble au moindre éclat de voix. Même si j’arrive à entrer, il faudra que je fasse attention à ce que je lui dis pour qu’elle ne se mette pas à hurler, bien que ça semble inéluctable. Avec un peu de chance, ses voisins ne sont pas dans le coin pour le moment. Mon regard se reporte sur la poignée et je fixe la serrure un instant, essayant d’estimer si celle-ci serait facile à forcer ou non. D’habitude, si je veux rentrer chez des gens c’est pour fouiller des appartements pour lesquels je me suis assuré que les occupants ne soient pas là. En général, je n’ai pas besoin de rentrer chez les gens juste pour parler aux habitants des lieux. En général, il ne s’agit que d’affaires lambdas, pas des secrets qui entourent l’existence de la Horde. J’abandonne rapidement l’idée de fracturer la serrure, il n’y a aucune chance qu’elle accepte de m’écouter si je rentre par effraction. Déjà lui faire ouvrir la porte serait un bon point de départ. J’aurais dû emmener quelqu’un à l’air inoffensif avec moi, mais c’est un peu tard pour y songer. Finalement je décide de simplement faire quelque chose que j’ai déjà fait des dizaines, voire même des centaines, de fois. Je retoque à la porte fermement et dis d’une voix assez forte pour être intelligible depuis l’intérieur de l’appartement :

« Bonjour, je suis détective privé. » Tout ce que j’ai pour le moment ce sont les informations que j’ai pu glaner dans les téléphones des quatre jeunes qui ne s’en sont pas sortis vivants et ce que j’ai pu trouver sur internet. Avec un peu de chance ce sera suffisant. « J’ai été engagé par Charles et Laurine Oblof, leur fille Daisy a disparue et ils sont inquiets. » C’est un peu cruel comme mensonge, j’en conviens, mais au moins je pense pouvoir obtenir son attention comme ça. « Ils m’ont dit que vous l’avez vu récemment et m’ont donné vos coordonnées. Vous pouvez ouvrir, s’il vous plait ? »

De cette manière je découvrirai aussi si elle est prête à parler à quelqu’un de ce qu’elle a vécu, ou pire, si elle en a déjà parlé à un tiers ou à la police. Un officier de police faisant partie de la Horde est censé essayer d’étouffer l’affaire si celle-ci intéresse quelqu’un, mais ce serait tout de même bien mieux qu’elle ne leur parle pas en premier lieu. Je soupire en envisageant qu’elle ait peut-être déjà lancé les forces de l’ordre ou des anti-CESS sur la piste des égouts. Ce serait potentiellement catastrophique. Entre ça et son copain disparu, la situation est vraiment pourrie. Tout ça pour des débiles bourrés qui ont eu une idée de merde. Tant de morts pour rien. Tant d’efforts pour rester discret pour en arriver là. C’est affligeant. J’ai besoin d’une clope.
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Lun 29 Nov - 18:37 (#)

Elle tente de remettre de la musique dans ses écouteurs. De chasser cette impression de malaise qui l' envahit à voir un inconnu sur son palier. Ce n’est peut être rien. C’est sans doute rien. Juste un mec qui veut lui vendre un truc dont elle n’a pas besoin et qui ne lui servira jamais. Wynonna n’a pas cherché à l’examiner non plus. Juste ressenti le besoin de s’éloigner de sa porte. Malgré tout, le son reste en sourdine. Elle souffle, le froid revenant mordre ses os. Ce n’est que dans l’atmosphère barbe à papa de sa cuisine que cela va un peu mieux. Avec une mitaine, la rousse ouvre son four et sort la plaque avec les cupcakes et les muffins, dorés et rebondit comme elle le souhaitait. Dès qu’ils sont un peu refroidis, elle les glace et les décore. Avec plein de vermicelles et autres paillettes sucrées.

Wynonna ne sursaute même pas lorsque les coups reviennent sur le bois. Sans force excessive mais assez pour donner l’impression que l’intrus n’a pas l’intention de quitter les lieux si facilement. La jeune femme croise les bras sur son ventre dans un geste de protection inconsciente. Grimace lorsque son muscle se contracte et tend l’épiderme en voie de cicatrisation. Elle doit se forcer pour la nettoyer chaque soir. Pour l’examiner. Chaque fois qu’elle la touche, elle a l’impression que les crocs brutaux de Pestilence sont à nouveau en train de la dévorer vive.

Sur la table de la cuisine, son téléphone qu’elle a posé il y a quelques minutes et qu’elle attrape au passage. Prête à composer le 911 au premier signe d’une menace plus concrète. Le timbre masculin est calme. Posé. Sérieux. Ce sont ses paroles qui la crispent. Un détective privé? C’est vrai que les parents de Daisy ont les moyens et s' ils ont l’impression que la police ne s’occupe pas avec assez de diligence de la disparition de leur fille cadette, c’est dans leur caractère de prendre les choses en main. La disparition de Daisy. Son ventre fait un tour sur lui-même. Fuck it. Elle n’a pas envie de parler avec un détective privé. Mais est ce qu’elle ne va pas attirer la curiosité de ses parents si elle refuse? En temps normal, avant cette affreuse, horrible nuit, elle n’aurait jamais hésité. Peut être que c’est le cannabis qui la pousse vers la porte. Qu’est ce qu’elle va lui dire? Elle n’a rien à dire.

Charles et Laurine savent bien que les filles se voient moins depuis qu’elles sont adultes, mais elles étaient si proches que ce n’est pas si étonnant qu’ils aient communiqué son adresse. Ils doivent être malades d’inquiétude. De ne pas savoir ce qui est arrivé à Daisy. Ils sont sans doute encore en train d’espérer qu’elle s’est juste barrée pour quelques jours… sauf que ce n’est pas du tout dans sa psychologie. Peut être bien trente secondes, une minute s’écoule avant qu’elle ne se décide vraiment. Elle déverrouille sa porte, mais garde la chaînette de sécurité en place. Ouvre la porte des quelques centimètres que permettent les maillons. L'entrebâillement ne permet pas beaucoup d’espace. Une étroitesse rassurante. Un œil bleu lumineux mais creusé par des cernes profondes, une pommette constellée de taches de rousseur et de farine, une mèche cuivre qui barre son front avant de finir derrière l’oreille, voilà tout ce qu’elle permet d’observer dans un premier temps.

Devant elle, un homme dans la même tranche d'âge, blond, un piercing et surtout… des bleus sur le visage. La lumière un peu flashy du couloir accentue les angles de son visage et la teinte arc en ciel des hématomes. Ça ressemble à cela, un détective privé? A vrai dire, c’est une reflexion stupide, comme se demander à quoi on reconnait un agent secret. Sans même se cacher, elle prend une photo de lui. Aucune idée à quoi cela peut servir, mais dans le principe, ça pourrait lui être utile. Wynonna n’a jamais été aussi méfiante ni paranoiaque. Cependant, elle se sent vraiment menacée par les moulins à vent, maintenant. Rancoeur dirigée vers Sydney autant que vers les monstres qui l’ont empêché de sortir et ont bouffé ses amis. -Comment je sais que vous êtes vraiment détective privé? Pour ce que j’en sais, vous êtes un pote de son ex qu’elle a largué et qui cherche à lui remettre la main dessus. -Daisy a enfin viré de sa vie le connard qui avait la main leste avec elle et pour ce qu’elle en sait, Brian l’a très mal vécu. Hors de question de se retrouver seule avec ce genre de redneck. Même si lui, il a l’air plus du type grunge à traîner dans les bars louches qu’à tuner son pick-up dans le bayou. Si il a les moyens de prouver son identité, alors peut être qu’elle le laissera entrer. Peut être.


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Jeu 2 Déc - 8:55 (#)

La réponse tarde à venir et ce vieil immeuble n’a même pas la décence d’avoir un cliquetis, une fuite ou un truc du genre pour venir trancher le silence épais qui m’entoure. Il y a tout juste le bruit de la rue qui me parvient étouffé et fuyant. Peut-être qu’elle est partie se réfugier dans un coin de son appartement en attendant que le type chelou se barre – curieusement les gens sont perçus comme moins sympas quand ils se trimballent des bleus sur la tronche – et ne m’a pas entendu. Peut-être qu’elle m’a parfaitement entendu et a juste décidé de m’ignorer. Si elle n’ouvre pas cette fichue porte je n’aurais plus qu’à m’en aller et on tentera des méthodes un peu moins tranquilles la prochaine fois. Pour ce que j’en sais ce ne sera pas le premier enlèvement imputé à la Horde.  

Un cliquetis métallique vient briser le silence vide et le bruit d’une porte qui se déverrouille emplie le couloir. Le battant s’entrouvre et une partie du visage de la rousse apparait dans l’interstice barré par une chainette usée. Même si je ne l’aperçois que partiellement, en un sens c’est la première fois que je la vois vraiment. La bête se focalise toujours plus sur les odeurs et les mouvements, pas les images en tant que telles, et les photos que j’ai vues n’étaient pas d’une qualité incroyable. Jusque là je n’avais jamais rencontré quelqu’un à la fois sous ma forme de rat et sous ma forme humain, à part les autres rat-garous. Enfin, d’un point de vue technique, elle aussi c’est une rate-garou à présent. Son air est fatigué et suspicieux. Comme une bonne personne traumatisée ou paranoïaque, elle prend même une photo de moi. Super, comme ça maintenant si elle va voir la police je serai la première personne dans la merde. Elle me demande de prouver qui je suis en invoquant une raison assez légitime. Peut-être que son histoire est vraie, ou peut-être que c’est un mensonge et qu’elle craint juste les conséquences de la nuit de la semaine dernière. Dans tous les cas je n’irai pas bien loin si je n’accède pas à sa demande. Je ne peux pas vraiment m'esquiver sans paraitre encore plus louche. Si je veux rentrer il va bien falloir que je lui dévoile mon nom en prenant le risque que je sois la première personne citée si elle appelle la police. De toute façon elle a déjà la photo. Je n’aime pas beaucoup ça, mais je n’ai probablement pas d’autres options. Je lui fais le sourire que je réserve aux clients et aux gens dont j’espère recevoir des réponses. Tant qu’à jouer mon rôle de détective privé, autant rester dans mes habitudes.

« Bien sûr. »

Je sors mon portefeuille de la poche intérieure de mon blouson sans geste trop vifs pour ne pas la brusquer et fouille une seconde ou deux parmi les trucs que je trimballe au quotidien. Rapidement j’en tire un papier plié en quatre à l’air un peu ancien mais néanmoins en bon état. Je lui aurais bien montré la version scannée que j’ai sur mon téléphone mais vu sa méfiance elle aurait sans doute passé un temps fou à l’inspecter pour chercher la preuve inexistante d’un photomontage. Je déplie le document qui n’est plus toute jeune, la feuille a des plis très marqués par les cinq années passées au fond de mon portefeuille en étant sortie que très peu souvent. Je lui montre la licence détective en l’approchant de l’embrasure de la porte, lui laissant le temps d’observer les entêtes et tampons officiels du gouvernement de l’état de Louisiane ainsi que le nom associé. Je récupère aussi mon permis de conduire et le lui montre pour qu’elle puisse voir que les noms coïncident.

« Ça vous va ? On peut parler maintenant ? »

Une fois qu’elle a eu le temps de bien tout examiner à sa guise je replie la licence de détective privé et la remets à sa place ainsi que mon permis de conduire. Mes mouvements sont décontractés et sans hâte, masquant efficacement ma patience qui vacille de plus en plus face à cette situation. C’est parfait, maintenant si elle décide de nous balancer je serai le premier à me prendre le contrecoup dans la gueule. Vraiment formidable. D’habitude j’aurais eu plus de compassion pour quelqu’un en train de vivre ce qu’elle traverse en ce moment, mais les odeurs rémanentes de sang et de poudre me hantent aussi depuis cette nuit-là, grignotant mes nerfs inlassablement.
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Wynonna Marshall
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Jeu 2 Déc - 11:04 (#)




Wynonna a hésité. Pendant plusieurs minutes. Indécise sur la meilleure réponse à donner à cet étranger derrière sa porte. Sa première impulsion était de ne pas ouvrir. Pas répondre. De fermer les yeux et qu’il disparaisse. Sauf qu’elle ne croit pas que ce sera aussi simple. Pas après la tournure brutale qu’est en train de prendre sa vie plutôt tranquille jusque là. Si les voisins commencent à voir un homme qui attend derrière sa porte, non seulement elle va devoir gérer les retombées suspicieuses des parents de Daisy mais la curiosité de ses vis-à-vis à propos de cette visite. Ils ne sont pas méchants, ont tendances à la prendre sous leurs ailes, cependant, ils valent toutes les commères de village derrière leur rideaux. En particulier le couple de retraités dont la vie est réglée comme du papier à musique. Monsieur ne va d’ailleurs pas tarder à sortir leur chien puant et boitant.  Affronter les regards, les suppositions et les commentaires est absolument au-dessus de ses forces.

Aussi… la rousse finit par ouvrir. Pas entièrement. Pas complètement. Pas encore. Elle a besoin de vérifier la véracité de son interlocuteur. Son identité aussi. Non qu’elle ait la moindre idée de ce qu’elle pourrait faire de ces informations. Cela lui semble juste plutôt intelligent de les demander. Juste au cas où. Dans l'entrebâillement, son corps est quasiment invisible, juste une moitié de visage. Cela lui convient bien comme ça. La jeune femme est un peu rassurée lorsque il ne parait pas déphasé par son exigence. Il ne s’indigne pas, ne s'énerve pas et surtout, le ton de sa voix ne bouge pas, ne montre pas de signe d’impatience ou d’agacement. Autant de micro informations qui la confortent inconsciemment et murmurent à ses nerfs à vif qu’il est bien détective privé.

Ses gestes sont lents, délibérés et la tension en elle descend encore d’un cran. Sauf concernant la raison, légitime maintenant, de sa présence chez elle. Wynonna regarde le papier plié tendu, avec une attention accrue. Franchement, si c’était falsifié, elle ne saurait absolument pas le déceler. Mais elle s’absorbe quand même dans une lecture superficielle du document. Retenant juste le nom inscrit. Le reste n’est qu’un vague jargon juridique. Lorsqu’il lui donne de lui -même son permis de conduire -gosh la photo! -, il achève tout reste de méfiance.
Lorsqu'il rangea sa licence et le permis, elle lui adresse un petit sourire hésitant qui exprime aussi une touche d’excuse. De la fatigue, tellement de fatigue.  

Là encore, il ne force rien, n’exige pas le passage. -Oui, bien sûr, entrez. Je vous ouvre. -Wynonna referme la porte, simplement le temps de dégager la petite chaînette avant de lui laisser le passage. Il ne lui vient pas à l’esprit de refermer les verrous une fois qu’il est entré dans le petit couloir de l’entrée. C’est un truc qu’elle n’a jamais compris dans les Slasher movies. Comment la petite blonde midinette pouvait trouver que c’était une idée de génie de s’enfermer avec un mec inconnu, et ensuite de se barrer à l'étage, histoire d’être bien coincée, elle a jamais capté. Bon, admettons, il n’y a pas d’étage et elle a établi qu’il n’était pas un psychopathe. Elle croit. Elle le précède dans la pièce principale, glissant machinalement ses pieds dans une paire de tennis fatiguée -Adieu ses jolies converses roses, elles ont subi le même sort que le reste de ses fringues- balayant le bordel sucré qui s’étale un peu partout. Merde. Il va la prendre pour une névrosée de la pâtisserie. Ce qui n’est pas tout à fait faux en ce moment.

Wynonna vire du canapé le plaid licorne, le fourre dans un coin. Regard de regret sur le joint éteint dans son cendrier. Ce n’est pas le moment, fait de la place sur la petite table. Se tourne vers Tyler. -C’est un cadeau d’un de vos clients mécontent? -Désignant les bleus sur le visage qui s’étalent de manière bien plus tranchée.  WHAT! Elle ne peut retenir une grimace. C’est sorti tout seul et ce n’était pas ce qu’elle voulait dire. Il n’est pas mal en plus et elle se comporte comme une idiote. Just great! -Je suis désolée. Vous voulez un café? Je vais me faire un café. Asseyez vous où vous voulez. -D’un revers de la main, elle balaie l’ensemble des gâteaux. - Servez vous, si vous avez envie. Il y a largement de quoi. -De justesse, elle retient une remarque propriétaire envers les beignets. Sa paume droite vient se placer dans un geste, de plus en plus courant cette dernière semaine, sur la bande qui enserre son avant bras gauche, comme si elle pouvait faire disparaître la plaie en dessous. -Juste, j’ai pas eu le temps de glacer les cupcakes. -Stop, Wyn. Fucking STOP IT! Il n’est pas venu là pour discuter gâteaux. Qu’il ait répondu ou non pour le café, elle disparaît dans la cuisine ouverte sur le salon pour préparer deux cafés. Le temps de se servir un verre d’eau aussi. A peine trois minutes plus tard, elle revient. Déposant les deux petites tasses.

I’m not crazy. Just stress out my fracking mind.  Et puis merde. Elle récupère le joint. Le rallume. De toute manière, elle a déjà foutu en l’air toute bonne première impression. Impossible de rester assise. Croque un beignet, laisse le café de côté. Si elle fait une prise de sang, elle est presque certaine que les analyses montreraient 50% de THC et 50% de caféine. Inspire deux taffes d’herbe. Repose le beignet dans une soucoupe.  Lèche un peu de sucre glace sur sa lèvre supérieure. -Tyler, je peux vous appelez Tyler? -De toute manière, ils ont le même âge, ou quasi en tout cas. Elle va pas lui donner du monsieur! - Je crois que vous êtes venu pour rien. Je ne peux pas vraiment vous donner d’informations pertinentes sur Daisy. -Sa main se détache de son avant bras, chasse une particule inexistante sur sa joue et surtout effleure la griffure en virgule sur sa peau. -On s’est vu en début de semaine passée avec un groupe d’amis communs. On a pris un verre et je suis rentrée peu après. Il était déjà tard et j’étais fatiguée. Je crois qu’ils avaient l’intention de continuer la soirée dans un autre endroit. Est ce que vous avez déjà été en contact avec les autres? Ils doivent savoir où elle est?

Non. Elle ne donnera pas leurs noms, n’a pas l’intention de s’enfoncer plus dans ce marasme. Wynonna ment. Se sent affreusement mal de ces mensonges, s’est déplacée vers la fenêtre, ne lui offrant que son profil. Il pleut. Le canabis ne sert à rien. Elle est sur une corde raide. Cependant, la rousse n’a aucune idée de ce qu’elle pourrait faire d’autre. Si… Si elle et Sydney ont pu s'échapper, peut-être que Zeke, Robin, Candice et Daisy ont trouvé un  moyen? Son corps pivote vers son invité. Ses grands yeux vert océans , hantés, troublés, cherchent les prunelles de Tyler. Un espoir indicible, inaudible. Un peut être qui vibre à chacun de ses battements de coeur -Si jamais… si jamais vous avez de ses nouvelles, vous pourrez me tenir au courant?
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Sam 4 Déc - 10:09 (#)

Après avoir longuement étudié les papiers que je lui ai tendus à travers la porte, elle finit par me laisser entrer chez elle. L’odeur capiteuse des pâtisseries remplie toute l’entrée et sans doute même l’intégralité de l’appartement. Mon impatience se mue en curiosité quand mon regard se pose sur la quantité monstrueuse de gâteaux en tout genre. Au milieu de cette ambiance presque innocente pleine de cupcakes et de plaid licorne, les bandages autour de son bras semblent déplacés, intrusifs, trahissant une violence qui dénote avec l’atmosphère rieuse et candide. Un stigmate outrancier rappelant que nous ne sommes pas les seuls à avoir perdu beaucoup cette nuit-là. L’ampleur de ses bandages indique que la blessure que je lui ai faite est bien plus terrible que ce que j’avais imaginé. Les souvenirs mêlant la panique, le goût du sang et l’odeur de poudre ne m’avaient pas vraiment permis d’estimer à quel point je l’avais blessé. A vrai dire je ne m’en étais même pas vraiment soucié jusqu’ici. A la voir osciller dans son antre aux odeurs de sucre et de marijuana, perdue dans son fatras d’affaires et de gâteaux, j’ai presque de la compassion pour elle et sa vie ravagée par un choix des plus discutables. Je hausse les épaules à sa question et lui réponds d’un ton bien moins tranchant que ce qu’il aurait été il y a encore quelques minutes.

« Pas vraiment des clients, juste des gens mécontents. »

Un simple constat un peu triste face à l’absurdité de la chose. Des gens suffisamment mécontents de l’existence même des CESS pour nous attaquer avec des explosifs et des battes de baseball. Une haine pure qui ravage tout sans que personne n’y gagne. Une boucle de violence qui semble s’étendre et se propager. J’acquiesce à sa proposition, nourrissant encore d’avantage ma consommation de café bien trop grande qui engendre ou compense mon insomnie – ce point là n’est pas bien clair. J’attrape un des cupcake qui n’est pas très loin et qui a l’air plutôt appétissant. La pâtisserie est encore chaude et mélange croquant et moelleux. Autant en profiter, une fois que je lui aurais dit que sa jolie petite vie va encore plus être piétinée il y a moins de chances qu’elle m’offre encore des gâteaux. Elle revient avec les cafés et commence à raconter sa fausse histoire pour mes soi-disant clients. Je l’écoute mentir en finissant de manger son cupcake et en buvant son café. Visiblement elle n’a aucunement l’intention de raconter ce qu’il s’est passé l’autre soir. Elle est tellement convaincante qu’elle aurait pu me faire douter si elle n’avait pas ces bandages sur le bras, masquant la morsure dont je suis responsable. Je me contente de secouer la tête en signe de dénégation à sa question, lui indiquant que je n’ai pas été en contact avec les autres. On dirait qu’elle ne sait même pas où est notre fuyard. C’est assez dommage, ça nous aurait permis de régler un autre problème. Elle s’éloigne, se noie dans la vue qu’elle a depuis sa fenêtre. Dans un élan presque désespéré elle demande quand même à avoir des nouvelles de ses amis si on les retrouve. Est-ce qu’elle joue la comédie ou bien conserve-t-elle encore une once d’espoir de les revoir ? Son regard est perdu et presque suppliant. Ce n’est pas de la comédie. Son espoir est presque insoutenable face à la réalité que je connais. Je me détourne de ses yeux si démunis et fixe une seconde ou deux les alentours, plus pour réfléchir à ce que je vais lui dire et non pas réellement pour y chercher quoi que ce soit de tangible. Après un soupir étouffé, je commence en employant un ton semblable à celui qu'on aurait pour parler à quelqu’un qui serait à deux doigts de sauter dans le vide :

« Oui alors, en fait… » Comment je suis censé lui dire qu’en réalité ses amis sont bel et bien morts et que si je suis ici c’est parce qu’elle va bientôt se transformer en rat géant ? Et surtout, comment le lui dire sans qu’elle ne pète un câble instantanément ? Je ne pense pas qu’il y ait réellement une réponse à ça. Il n’y a que des issues de merde à une situation de merde. Lui annoncer qu’en fait je ne travaille pas pour les parents de son ami en préambule ne servirait qu’à la faire paniquer. Elle le comprendra bien assez vite. « Je suis là parce que tu t’es fait contaminer l’autre soir, tu sais celui où tu n’as pas suivi tes amis. » Je ne vais pas jusqu’à faire des guillemets avec mes doigts mais l’intonation est sans équivoque. « Et, disons que la prochaine pleine lune risque d’être un peu mouvementée pour toi. » J’aurais pu lui dire ‘Tu vas te transformer en rat géant, perdre tout contrôle et en plus ça va faire monstrueusement mal’ mais ça aurait été probablement un peu trop brutal et pas franchement nécessaire. A la voir errante dans son appartement, entre des pâtisseries et des joints qui semblent lui servir d’ancrage pour ne pas perdre pied, je n’ai pas vraiment envie d’en rajouter.  Elle est toujours à la fenêtre et moi pas très loin de l’entrée, suffisamment éloignés pour qu’elle ne se sente pas menacée. Enfin, pas trop. Je fais bien attention à ne pas mettre mes mains dans les poches, lui laissant voir que je n’ai pas d’arme ou quelque chose du genre. « Je suis pas là pour te faire du mal. Mais il va falloir que tu me laisses t’aider à gérer ça. »

Etrangement, cette fois encore je me tiens entre elle et la sortie. C’est moins terrible parce que je ressemble à un humain cette fois. C’est bien plus terrible parce qu’on est directement chez elle, cette fois.
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Sam 4 Déc - 17:32 (#)

Il rentre et la méfiance initiale de la jeune femme s’est évaporée comme des grains de sucre sous la pluie. Il n’a pas l’air de lui tenir rigueur de sa première remarque stupide. La rousse lui adresse un petit geste du poignet en guise d’excuse. Lui reste de marbre devant la cacophonie qui s’étale autour d’eux. Il n’y a pas l’air d’avoir de jugement dans son regard ou le ton de sa voix lorsqu’il lui répond. -Sacrément mécontents.. -Wynonna ne sait ce qu’il a pu faire pour s’attirer une telle dose d’antipathie qu’il se soit fait tabasser de cette manière et elle préfère ne pas demander. Cela ne la regarde pas et elle n’est pas certaine de vouloir établir une relation en dehors de questions qu’il va lui poser pour les parents de Daisy. C’est dangereux de ressentir de la sympathie pour un homme à qui elle a l’intention de mentir comme un vendeur d’elixir du vieux ouest.

Elle pourrait lui dire qu’elle a l'habitude des gens mécontents dans son restaurant et que ce n’est pas toujours facile de calmer une situation qui s’emballe. Néanmoins aucun des dîneurs qu’elle a servi n’a jamais frappé un des serveurs et encore moins elle-même. Mieux vaut abandonner ce sujet glissant. Un accord pour le café, qu’elle accompagne d’un sucre à coté de la tasse. Au cas où il n’y en aura pas assez de disponible! Il choisit un cupcake. Mais rahhh! I just told you, they are not perfect, right now! Néanmoins, elle n’est pas peu fière de retenir la moindre réflexion à ce sujet. Bien vite, cependant, cela devient un élément très secondaire. Le craquant du beignet, la perfection et la douceur de la pâte frite, le peps du sucre glace, qui trouve un équilibre parfait avec l’amertume de son café. Les notes végétales du cannabis qui chantent en sourdine. Un invité qui se révèle moins désagréable que ce qu’elle avait craint. Le moment pourrait être plaisant. Wynonna pourrait simplement profiter de cette visite inattendue. Cependant, le motif lui-même de la présence du détective empêche la cuisinière de se détendre. Elle préfère devancer ses questions à venir.

Alors elle ment. Comme elle n’est pas une excellente menteuse, ses pas la portent vers la fenêtre, évitant de le regarder pendant qu’elle narre son joli conte fantaisiste. Il n’y a que lorsqu' elle évoque le reste du groupe qu’elle n’a pas accompagné que ses mots sont brûlants de sincérité. La porte était restée ouverte après leur fuite avec Sydney. Peut-être qu’ils ont aussi pu s’enfuir. Qu’ils ont été trop traumatisés pour rejoindre leur quotidien. La rousse s’est retournée vers lui pour ces derniers mots. Ses prunelles s'arriment aux siennes. Essayant d’y lire la réponse qu’elle espère. Il sait peut-être quelque chose qu’il ignore. C’est son boulot, n’est ce pas?

Le regard masculin, aussi clair que le sien, dont les teintes tirent vers l’azur, s’évade de la pression jade. Son timbre de voix a perdu de sa nonchalance. Son flegme presque britannique se dissipe alors qu’il arrache son propre masque. Sans anesthésie, il la foudroie. Elle s’est faite contaminer. L’autre soir. -J’ai tous mes vaccins à jour pour le tétanos, thank you! - Fuck you. -Visiblement, pas pour la Peste! - Réponse aussi grinçante que sarcastique. Qui file plus vite que toutes réflexions agencées. Pas de filtre. Pas alors que l’écho de ses mots rebondit et détruit tout à la manière d’une balle de flipper hérissée de barbelés. La prochaine pleine lune. Mouvementée. Il se fout de sa gueule en plus. Non. Juste NON. Tout son corps s’est raidi, crispé jusqu’à lui faire mal. Elle n’est plus qu’un bloc de nerfs à vif. Il lui propose son aide?! Wynonna a un haut le cœur quand son corps se tourne vers la porte de son appartement. Elle ne reste pas une seconde de plus en sa présence. Pas alors qu’elle est encore en train de saisir les conséquences de ses paroles. You just ruined my life. Il est entre elle et l’extérieur. Encore. Il…

Qu’est ce qu’elle sait sur les Garous, exactement? Si peu. Ils sont rapides. Très rapide. Quelles sont ses chances de s’enfuir, avec lui au milieu, avant qu’il ne la rattrape? Nulles. Wynonna fait trois pas vers lui. Sans le toucher. Surtout pas. Relève le menton vers lui plein d’une défiance qu’elle ne ressent pas vraiment. -Contaminée, hein! Et comment exactement, est-ce que j’ai été contaminée? - Son ton de voix est devenu presque rauque, saturé d’acide, venimeux. Sans la moindre pitié. Machinalement, le dos de sa main essuie des larmes de rage qui se sont mises à couler sans qu’elle n’y prête attention. Il va le lui dire. Il va devoir le lui dire. Mot à mot. Sans se cacher derrière des virelangues ou des évidences. Il n’y avait qu’un seul Rat qui peut être sur à cent pour cent de ce qui s’est déroulé entre elle et Pestilence. L’autre qui n’était pas loin était bien trop blessé pour s’occuper du reste. Elle veut l’entendre avouer ce qu’il lui a fait subir. Comment est ce qu’il vient de la condamner à quelque chose dont elle ne comprend pas encore l’ampleur sur son existence. Elle recule. Jusqu’à sentir sous sa paume l’appui rassurant de la table du salon. S’y agrippant pour ne pas s’effondrer. Essayant de rassembler sa colère comme une béquille pour ne pas sombrer. Elle ignore la réalité de ce que cela signifie. L'émergence d’une Bête en elle. Qui va partager son corps et son âme. Prisonnières. Elles seront toutes les deux prisonnières. A cause de lui. Est ce que toutes les morsures de Garou transmettent la malédiction? I don't know, oh god, I don't know.

Sa main droite attrape la première pâtisserie qu’elle trouve. La lui balance en pleine tête. Suivi d’une autre et encore une autre. Il n’y a pas qu’une pointe d’hystérie dans ses actions. Explosions de génoise, de muffins, de cupcakes, pauvres beignets sacrifiés, bien moins meurtrières que celles qu’ils ont subis.- They are dead, are they not?! You killed them ALL. -Chaque mot est ponctué par la projection d’un gâteau, qui ne l'atteint pas forcément, d’ailleurs. Incapable de retrouver un semblant de calme. -Get out of my flat, Frisk! I don't want your help! -Et cette fois, la rousse a hurlé. - GET THE FUCK OUT!
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Lun 6 Déc - 8:51 (#)

Contre toutes attentes, elle ne se met pas instantanément à hurler. C’est déjà pas si mal. Elle encaisse, peu à peu. Sa confusion et la cavalcade de ses pensées sont trahies par ses expressions faciales, ses muscles qui se contractent de manière erratique, ses tentatives de réponses véhémentes, ses questions désespérées. Même si le grand public est censé être au courant du risque de contamination par morsure, tous les mordus pensent toujours être la personne qui est passée à travers les mailles du filet. Ils se mentent, se disent que ce ne sont que des racontars, des mensonges, des histoires pour faire peur. Mais rien n’est plus terrifiant que l’odieuse réalité qui les rattrape et les dévore sans considération pour leurs rêves et leurs projets. Je lui désigne les lourds bandages qui enserrent son avant-bras pour cacher la plaie profonde qui l’a condamnée à cette malédiction.

« La morsure. C’est ça qui contamine. »

J’ignore si elle m’écoute vraiment ou si elle s’est noyée dans ses pensées tonitruantes. Je n’ai pas fait un seul geste tandis qu’elle recule, lui laissant de l’espace. Et puis elle perd pied, me jetant dessus des pâtisseries comme on jetait des pierres aux parias dans le temps. Au moins, elle se contente des gâteaux et elle n’est pas allé chercher les couteaux. Certaines pâtisseries m’atteignent pour rebondir mollement, les autres s’écrasent au sol et les génoises fracassées donnent une allure grotesque à la situation. Elle rappelle la mort terrible de ses amis et je ne peux pas soutenir son regard embué plein de détresse et de rage. Peut-être qu’elle imagine que tout ce qui s’est passé était maitrisé, contrôlé, le résultat d’une volonté consciente ou d’une réflexion. Elle ne peut pas comprendre. Pas encore. Elle ne comprend pas qu’à la pleine lune la raison est une chose très diffuse, partagée avec un autre qui n’a pas le même mécanisme de pensée. Sans morale, ni préméditation, juste une réaction à un péril mortel. La mort de ses amis est la conséquence de leurs propres choix, pas de décisions réelles de ceux-là même qui les ont exécutés. Sur le moment cette co-conscience curieuse noie toutes considérations humaines dans des choses bien plus primitives. Ce n’est que bien après que l’on retrouve le sens des choses, la logique humaine derrière, la compréhension des vies brisées et fracassées perdues à jamais dans les égouts. Que les gens qui les aiment espérerons à jamais. Pleureront à jamais. Et l’idée terrible que quand bien même ils auraient passé cette porte avec un cœur toujours battant, ils n’auraient été qu’un problème à régler. Ne pas laisser courir de tels témoins dans la nature. Pas s’ils ne font pas partie des nôtres. Heureusement qu’ils ne s’en sont pas tirés. Ça aurait été bien plus cruel. Et maintenant on doit vivre avec cette culpabilité qui ronge notre sommeil et nos nerfs. Et tout ça c’est leur faute. J’essuie le résidu collant d’une des pâtisseries qui m’a atteint au visage. D’une voix chargée de colère contenue, je lui réponds finalement :

« Tout est de votre faute. » Ils n’avaient rien à faire là. Ce n’était pas juste des gens perdus ou alors des personnes qui travaillent à l’entretien. Ils sont venus pour nous, avec des explosifs et des armes. Une colère qui n’est pas totalement retombée depuis cette nuit me fait tressaillir et me pousse de quelques pas vers elle sans même vraiment m’en rendre compte. « Pourquoi ? POURQUOI vous avez fait ça ? » Pourquoi venir provoquer la panique et la cohue ? Pourquoi les blessures, le sang, les explosions ? Pourquoi les morts ? La colère cède face à la lassitude et à l’incompréhension. « Qu’est-ce qu’on vous a fait ? » Rien, probablement. Comme un leitmotiv d’une tristesse inexprimable, l’idée lancinante que tout ça n’a aucun sens. Cette terrible réalité écrasante étouffe un peu la colère sous le poids du néant. Les gens font des choses stupides pour des raisons stupides, puis des gens en meurent. Voilà tout. Rien de tout ça n’a de sens. A quelques mètres d’elle, je continue d’une voix sèche pleine de rancœurs : « Mes amis aussi sont morts. Et si tu veux tout savoir y en a un qui a deux gamins. Enfin avait… » Il s’est fait contaminer il y a à peu près deux ans. Sa famille n’était pas au courant. « Ils sauront jamais ce qui lui est arrivé parce que toi et tes pote avaient trouvé ça marrant de venir nous balancer des explosifs à la gueule. » Peut-être que sa femme pensera qu’il est juste parti. Ses petits grandiront avec l’idée que leur père les a abandonné, alors que clairement il aurait tout donné pour eux. Ce n’est pas juste. Et jamais aucun tribunal ne rendra justice pour lui. Ni pour les autres. J’inspire et expire longuement pour me calmer, ne pas me noyer dans tout ce bourbier. Je ne suis là que pour une seule chose aujourd’hui : elle, et le danger qu’elle représentera bientôt. Je braque sur elle un regard qui contient mal la rancœur que j’éprouve pour cette histoire. « Laisse tomber. Pour l’instant, j’ai juste besoin que tu m’écoutes. »

Je ne demande vraiment pas grand-chose. La pleine lune est encore loin, ça nous laisse un peu de temps pour la convaincre qu’elle ne peut pas se débrouiller seule. Pour l’heure, il faut juste que je lui fasse comprendre qu’elle ne doit pas fuir la ville. Qu’elle ne doit pas nous fuir, même si c’est la chose qu’elle désire le plus ardemment en ce monde. Qu’elle ne doit pas faire la monstrueuse erreur de se croire plus forte que les autres. Beaucoup l’on cru et se sont trompés, des innocents ont payé le prix de leur erreur. Il y a déjà eu suffisamment de morts comme ça. Il y a peu de chances qu’elle m’écoute à présent, mais malgré tout j’essaie. Comme pour souligner l’importance de la chose, et même si fondamentalement j’aurais préféré ne pas être là, ne pas avoir à m’occuper de tout ça, j’ajoute :

« S’il te plait. »

Epargnes nous à tous une nouvelle tragédie. Ne laisse pas les mêmes erreurs se répéter, encore et encore.
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Jeu 9 Déc - 10:53 (#)

L’être qui se tient  devient elle est un Etranger. Plus encore qu’un inconnu, il est Etranger.  Wynonna a beau connaître son nom, son prénom et son métier, la Bête qui rampe sous sa peau la nuit, la créature dont elle ne perçoit rien en ces heures solaires le sépare de la majorité de la population aussi sûrement que si c’était écrit sur sa peau Il n’est pas Humain. Un doute pourtant. Il a une certaine connaissance des événements funestes du début de semaine, mais à aucun moment il n’a affirmé avoir été être présent sur les lieux. Etre l’un d’Eux. La rousse presse l’arrondi de ses paumes contre ses tempes. Elle est égarée. N’arrive plus à réfléchir. Est-ce un piège malsain dont elle ignore tant l’issue que l’utilité? Il proclame qu’il veut l’aider.

Avec un effort conscient et brutal, la jeune femme s’arrache de ce chemin bordée de ronces, de ces pensées qui menacent de déchirer le tissu fragile de sa raison. La morsure. Qui contamine. Comme une Mst, le plaisir en moins. En ce qui la concerne en tout cas. -Et donc? C’est 100% des morsures, qui sont gagnantes? -Son timbre n’est qu’un filet de voix, qui n’atteint pas vraiment ses propres oreilles. Quelque chose en elle tombe et se fracasse. Un barrage de retenue qui cède et pendant quelques minutes, la rousse est emportée par le flot de son grief, des bouleversements qui s’annoncent, de la violence de ce qu’il lui balance. S' il ne lui ment pas. Un champ de bataille pâtissier dont il est la cible, ennemi à abattre. C’est son hurlement, le son de sa voix qui se fracasse contre les murs de son petit salon et ses cordes vocales qui achève de l’épuiser. De réaliser l’ampleur ridicule du bordel qu’elle vient de faire pleuvoir autour d’eux. Si Disney veut la suite de Tempête de Boulettes Géantes, les studios savent vers qui se tourner.

Tyler reste stoïque. Conserve son calme. Attends que l’orage s’apaise. Esquisse aucun geste de menace. Seules ses prunelles fuient les siennes, une nouvelle fois. Confirmation silencieuse de ces vies éteintes, de ces morts qui n’auraient pas dû être. Il ne se dirige pas plus vers la porte. N’est absolument pas décidé à quitter son appartement. Elle n’en est même pas surprise. Wynonna tressaille visiblement lorsque il prononce quelques paroles d’une vérité incontestable. C’est de leur faute. Sa lèvre inférieure qu’elle mords sèchement. I know. Sa colère est justifiée, il n’y a pas eu de provocations, rien. Elle a retourné le déroulement de la soirée mille fois et la conclusion est sans appel. S' ils n’avaient pas décidé de forcer cette petite porte. Leurs actes ne sont pas défendables. Si elle n’a pas prévenu la NRD de cette guerre presque muette, ce n’est pas juste par caprice. Par son silence, elle conforte Tyler dans sa certitude. Il s’avance vers elle et Wynonna recule brutalement de deux pas, avant de sentir la table basse heurter l’arrière de ses jambes. Sa main se dresse en rempart dérisoire entre eux, bien que son bras ne soit pas parfaitement tendu. Elle effleurerait le revers de son blouson si c’était le cas, elle ne le supporterait pas. A la surface de ses yeux clairs, l’ombre de la peur qu’il lui inspire, simplement par cette proximité corporelle. Elle a peur de lui.

-Je.. On ne voulait pas cela! On ne voulait tuer personne! Je suis désolée. Je ne savais pas! Je savais pas qu’il avait des explosifs! Je pensais… je pensais que c’était encore un de ses plans foireux!  -La rousse flanche, visiblement, lorsqu’il évoque la perte de ses amis. D’un père de famille. La culpabilité et l’horreur de la souffrance infligée qui se dessinent sur les traits tirés de son visage. Non. Elle n’avait aucune envie de connaître ces détails. Des larmes nouvelles qui perlent à ses cils. -Je ne l’aurais jamais suivi si j’avais eu la moindre idée de.. -Ses mâchoires se contractent alors qu’elle avale difficilement sa salive. -J’ignorais ce qu’il avait en tête, qu’il avait des putains de grenades dans son sac à dos. -Elle se dégage de la table. Reprend un peu d’espace. -Parce que les familles de mes amis vont savoir ce qui s’est passé? Vous allez leur rendre leurs corps? Est-ce que les parents de Daisy vont apprendre qu’elle est morte ou bien vont-ils se demander pendant des années ce qui est arrivé à leur fille? Tu va te charger de l’affaire? -Ajoute telle, vicieuse et cruelle en lui retournant son mensonge premier.

Le silence après la tempête. Cette passe d’arme n’a rien facilité entre eux. Les retrouve campé l’un comme l’autre sur les blessures physiques et moins visibles qu’ils ont reçues cette nuit-là. C’est lui qui reprend le contrôle de ce qu’il ressent le premier. Pas tout à fait. Il décoche un regard qui promet qu’il n’oubliera pas, que le ressentiment est profondément ancré en lui. Elle hoche la tête. Comment le lui reprocher. Ils ne sont indemnes ni l’un ni l’autre. Besoin qu’il l’écoute. Elle a besoin qu’il la laisse seule. De ne jamais le revoir. Ni lui ni aucun des Autres. C’était un NON. Sans équivoque qui allait franchir la barrière de ses lèvres. L’exigence, encore une fois, qu'il quitte SON appartement. S’il te plait. Si inattendu. Il n’a pas le droit! Elle ne veut pas! En un mot, il convoie toute l’importance qu’il apporte à sa demande. Elle cède. N’a plus la force de lutter encore -Give me five minutes.

Qu’il soit d’accord ou non, c’est le dernier de ses soucis. La jeune femme disparait dans la cuisine et revient peu à peu avec un sac poubelle, balaie et pelle. Les morceaux de pâtisseries explosés dans tous les coins de son salon lui font horreur. Ce n’est pas qu’elle soit une maniaque de la propreté, c’est surtout qu’elle a foutu en l’air une quantité non négligeable de nourriture et c’est en partie contraire à son essence. Plus le sucre qui va coller. Plus le souvenir de sa perte de contrôle. En silence, sans le regarder, sans s’occuper de lui, pendant plusieurs minutes, elle ramasse les débris de pâtisserie. Balaie les miettes. Retrouve son calme dans les mouvements mécaniques. Essaie de se convaincre que tout va bien se passer. Ce n’est que lorsque le plus gros des dégâts a disparu qu’elle se tourne à nouveau vers lui. Son bras est douloureux, elle a l’impression que son pouls bat au cœur de la morsure. Refuse de regarder la bande. Presque certaine qu’elle sera tachée de sang.

Elle traverse la pièce. Récupère son plaid multicolore et le drape sur ses épaules pour mieux se blottir dans son moelleux et sa chaleur. Wynonna  s'assoit le dos calé contre un énorme coussin. Lui laissant tout l’espace du canapé s' il se décide enfin à se poser. Elle remonte les jambes et pose ses bras dessus. Avant de caler son menton contre le dos de ses mains, le regard vers la fenêtre. Vers sa seule fuite. -Pourquoi tu es là, à part pour me dire que toi ou un autre rat avez foutu ma vie en l’air? Parce que ça, c’est bon, j’ai bien reçu le message. Au final, qu’est ce que ca peut te faire? Tu n’es pas responsable de moi. Vous n'êtes pas responsable. Shit happens. Comme tu l’as si bien signalé, c’est de ma faute de base. Quoi, tu as besoin que je te signe un papier comme quoi j’ai pas l’intention de te coller un procès pour Métamorphose Imposée? -Elle resserre son étreinte autour d’elle même. -J’imagine qu'il y a aucun test sanguin qui me permettrait de savoir si je suis vraiment contaminée, au lieu de devoir attendre trois semaines…
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Ven 10 Déc - 8:26 (#)

Son regard est brisé par la peur. Elle a peur de moi. Cette simple constatation me fait presque reculer. Ce n’est pas vraiment un sentiment que j’ai l’habitude de générer, même s’il est évident qu’aux vues de la situation je ne peux représenter qu’une menace de son point de vue. La douleur s’empare de ses traits à mesure qu’elle explique qu’elle ignorait tout de ce qui allait se passer. Une fille normale qui s’est fait entrainer dans une violence sans nom sans aucune raison valable. C’était peut-être aussi le cas de certains qui sont morts là-bas. Je brûle d’envie de lui demander de qui venait le plan, de qui venait les explosifs, si c’est de celui qui s’est enfui, si elle sait où il est. Mais je ne lui demande rien. Pas aujourd’hui. De nouveaux, ses émotions fluctuantes se renversent et laissent place à la colère. Son ton se fait accusateur, comme si sa question portait déjà la réponse qu’elle attendait. Je me contente de secouer la tête à ses questions en signe de dénégation. Non, les familles ne sauront jamais ce qu’il s’est passé et s’ils décident d’organiser un jour un enterrement pour faire leur deuil ce sera avec des cercueils vides. Je lui épargne la cruauté de ces réponses là. Pour le reste, ce serait bien pratique de réellement me faire engager par ces gens pour retrouver leur fille, ça permettrait de contrôler ce qui se sait et induire une fausse piste. Hélas les probabilités pour qu’ils fassent appellent à moi sont extrêmement faible et je ne suis pas assez stupide pour aller volontairement les rencontrer.

Un instant passe dans le silence fracassant de son appartement puis elle finit par battre en retraite. Le simple fait qu’elle ne me crie pas de partir est plutôt bon signe. J’observe son manège tandis qu’elle nettoie les résidus de pâtisseries éclatées sur le sol. Elle semble mettre de l’ordre dans son esprit tout autant que dans son appartement durant ces minutes qui paraissent un temps infini, suspendu dans l’absurde de la situation. Elle finit par aller s’enrouler dans une couverture colorée et s’assoir dans un espèce de coussin géant de hippy, visiblement prête à écouter ce que j’ai à dire. Je m’assois sur le canapé, le plus loin possible d’elle afin de lui laisser de l’espace. Je l’écoute dérouler le fil de ses questions et de ses idées qui trahissent le choc qu’elle vit en ce moment. Elle ne comprend pas. Si, on est responsables. Elle ignore juste à quel point on est responsables – à quel point je suis responsable – d’elle et de ses futurs agissements. Si elle ne contrôle pas sa bête et blesse quelqu’un, ce sera directement imputable au fait que je l’ai contaminé et que je n’ai pas pu l’aider à se contrôler. Ce sera ma faute, autant que la sienne. Peut-être même plus. Elle me parle de procès, comme si c’était ce qui nous inquiétait en premier lieu. Je la dévisage avec un mélange d’appréhension et de compassion. Elle est très loin de réellement savoir à quoi s’attendre. Elle ne sait pas encore à quel point la chute sera vertigineuse. Elle pose une question sur des tests qui permettraient de savoir, d’être sûr, toujours attachée à l’idée qu’elle pourrait y échapper. Mais d’expérience, aucune personne ayant subi une telle blessure en est ressortie humaine. Et quand bien même, je doute que la Horde puisse laisser filer quelqu’un qui en sait autant. Il vaut mieux la morsure qu’autre chose. Une fois qu’elle a fini de lister ses questions légitimes j’essaie de lui répondre. Autant commencer par le plus simple en revenant à cette idée de test. J’essaie de lui exposer les choses calmement, comme si à tout instant elle pouvait perdre pied et se remettre à hurler.

« Je sais pas. Mais même si ça existe, je pense pas que ce soit une bonne idée de faire ce genre de test. Ce serait noté dans ton dossier médical et des gens sauraient que... » Tu es une rate-garou. Peut-être qu’il est encore un peu trop tôt pour poser les mots qui fâchent. « …que tu as été contaminée. Le secret médical c’est quelque chose qui se casse vite la gueule entre les mains de quelqu’un qui déteste les CESS. » On ne prend la mesure de la haine des autres que quand on est directement visé. Je garde le silence une seconde ou deux en réfléchissant à comment présenter les choses. Je soupire et essaye de lui expliquer d’un air pas franchement assuré. « Tu te rends pas compte. C’est pas une question de procès. C’est… Tu peux pas t’en sortir toute seule. » A la voir recroquevillée sous son plaid multicolore je peux presque imaginer la gamine insouciante qu'elle a été. J'aurais envie de lui épargner tout ça, toute la perte de contrôle et la violence qui l’attend. « Des gens ont essayé, et ça s’est toujours mal passé. Toujours. » Je ne peux pas me permettre de minimiser les choses pour l’épargner, ça aurait forcément la conséquence de la laisser espérer. De lui faire croire que ce n’est pas si terrible, qu’elle peut se débrouiller. Non, il faut malgré tout que je lui dise les choses de manière suffisamment directe pour qu’elle comprenne la nécessité absolue de ne pas nous fuir. Que peu importe à quel point elle nous déteste, ce qu’elle pourrait faire seule serait bien plus haïssable. Après un soupir, je reprends comme si j’essayais d’expliquer un danger à une enfant, avec un ton suffisamment ferme pour qu’elle me prenne au sérieux mais sans vouloir la terroriser. « Ecoute, tu vas être un danger. Pour tout le monde. Surtout pour les autres. Tu vas pas pouvoir contrôler ça seule, au début. » Je crois que les explications ça n’a jamais été mon fort. Ou alors peut-être que le fait de poser des mots sur ce que c’est réellement de devoir partager son esprit et son corps avec un animal amoral et furieux d’être prisonnier est plus douloureux que ce que j’avais imaginé. C’est facile de passer son temps à faire comme si de rien n’était. C’est beaucoup plus compliqué de devoir regarder les choses en face. Comme maintenant. Je cherche un peu mes mots en essayant de lui exposer les choses : « Tu vas pas juste te transformer à la pleine lune. Tu vas constamment avoir comme… l’esprit de la bête, en quelque sorte, avec toi. Elle essaiera de prendre le contrôle. » J’essaie de me souvenir des mots qu’on avait employé pour m’expliquer tout ça à l’époque, mais c’était il y a tellement longtemps. « Elle… ta bête, elle va essayer de sortir, de te forcer à te transformer. Et elle blessera des gens, ou pire. Et tu ne pourras rien y faire, mais on peut t’aider à empêcher ça. Au bout d’un moment tu apprendras à gérer tout ça, mais au début il faut que tu nous laisses t’aider. Pour te protéger, toi, et les autres. » Je marque une pause, sachant parfaitement que ce que je lui annonce est sans doute pire que tout ce qu’elle avait imaginé. Je me sens mal pour elle, pour toute cette situation. Je continue d’un ton adoucit : « Je sais que tu voudrais que tout ça ne soit pas arrivé, mais il va falloir faire avec maintenant. Et tu peux nous détester pour tout ça, mais tu ne peux pas t’en aller et nous fuir. Sinon ce sont d’autres qui en paieront le prix. » Je ne peux pas m’empêcher de penser aux personnes qui ont fait le choix de la fuite, pour qui ça s’est terminé dans le sang d’innocents et qui doivent vivre avec ce poids jour après jour. Je prends une seconde pour chasser ces sales pensées de mon esprit en espérant avoir été assez convainquant pour que ça ne lui arrive pas à elle. Je plonge mon regard dans le sien pour conclure : « Ce sera plus simple de nous détester, nous, plutôt que de te détester toi-même pour avoir blessé ou tué des gens juste parce que tu as voulu fuir la réalité. »

Je m’attends presque à ce qu’elle me hurle que ses amis ont raison, qu’on est que des monstres dangereux qui méritent de se faire exploser. En un sens, tout ce que je raconte donne raison aux anti-CESS qui pensent qu’on n’est que de dangereux animaux. Mais peu importe. Qu’elle hurle et pleure si ça lui permet de mieux gérer la nouvelle. Mais il ne faut pas qu’elle nous tourne le dos. Dans cette ambiance étrange de vie fracassée, l’odeur âpre d’hémoglobine se distillant dans la pièce parvient finalement à percer celle sucrée des gâteaux. Je baisse les yeux vers son bras mais elle s’est enroulée dans son plaid, masquant ses bandages. Malgré tout, au niveau de son avant-bras gauche, une tâche sombre s’étend doucement en corrompant la fibre de la couverture multicolore. Toute son agitation a dû rouvrir ses blessures. Je lui désigne la tâche d’un geste :

« Tu saignes. »
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Wynonna Marshall
Wynonna Marshall
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ASHES YOU WERE

En un mot : Jeune Rate-Garou en apprentissage de sa nature
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Je découvre ce qu'être une Théri veut dire. Dans la douleur et la résistance
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Sam 11 Déc - 17:42 (#)

Ils entrent dans le creux de la vague. Dans l'œil du cyclone. Tyler ne partira pas de chez elle tant qu’elle ne l’aura pas entendu, et Wynonna est trop lasse, trop épuisée pour lutter contre lui, tant physiquement que moralement. Elle rend les armes, au moins temporairement. Avoir remis un peu d’ordre dans le bordel de son intérieur lui a permis de souffler quelques minutes, d’agencer un peu ses pensées. L’équation est simple. Il y a un gouffre qui s’est ouvert sous ses pieds, qui défigure ses lendemains tracés et les rêves qui s’y emmêlent. La nature lui en échappe encore. Elle sera Rat-Garou, il en est sûr. Cela veut dire quoi, être un Rat-garou? Ça veut dire quoi, être un Garou. Ce ne sont pas des questions qui lui étaient essentielles jusqu’à présent.

Wynonna rejoint son immense pouf et s’y niche, réfugiée sous sa licorne. Bien plus attentive à son invité indésirable que son regard fuyant ne l’affirme. C’est un soulagement de réaliser qu’il reste à distance. Qu’en s’asseyant sur le canapé un peu défoncé et non l’un des grands coussins qui parsèment le coin salon, il ne s’approche pas d’elle. Fugitivement, la rousse laisse une pensée s’égarer vers son joint éteint. Non. Elle fume trop, ces derniers jours. D’une détente récréative, elle est en train de le transformer en béquille émotionnelle. En cocon d’ouate pour étouffer le bruit du monde extérieur qui l’agresse depuis qu’elle s’est sortie de ces tunnels cataTombes.

Quelques questions sans filtres, les premières qui lui viennent en tête, qui affleurent l’iceberg contre lequel elle se fracasse silencieusement depuis qu’il a confirmé qu’elle a foutu en l’air l’existence qu’elle connaissait. L’idée d’un test sanguin n’était pas étayée. N’imaginait pas qu’un médecin allait lui annoncer avec le sourire “félicitation madame, vous allez accoucher à la Pleine Lune d’un mignon rat d’égout”. Loin de toute ironie, ce qu’il soulève est un pan auquel la rousse n’avait pas encore réfléchi. Un frisson glacé la conduit à resserrer l’étreinte de ses bras autour d’elle. Une trace officielle de son changement de Nature. -Je ne sais pas encore si je veux que cela se sache. -admet elle. C’est bien trop abstrait. Ils discutent théorie, il n’y a pas d’ancrage dans la réalité. Peut être que la Pleine Lune viendra, repartira et la laissera avec le soulagement intense d’avoir été épargné. Le sérieux du détective privé montre qu’il ne croit pas en cette possibilité. Ses parents et sa sœur seraient si honteux d’avoir une Bête dans la famille. Elle les dégoûterait, elle en est sûre. Machinalement, elle attaque l’ongle de son pouce. Le grignote nerveusement. Est-ce que Java aurait la même opinion?  Est ce qu’elle aussi serait effrayée ou repoussée? Tyler, sans le savoir, ou peut-être justement parce qu’il a conscience de cette haine aveugle anti-cess, soulève de nouvelles angoisses, des questions qu’elle devra approfondir au sujet de ses proches et de ses amitiés. -Comment est ce que tu fais, toi? Tes amis qui ne sont pas… qui ne sont pas Garou, ils savent? -Si ils plongent à ce point dans les rivières mouvantes des états d'âme, ce sera un voyage à deux.

Il relève sa remarque sur un possible procès, et il s’attire un coup d'œil plus franc. Un demi sourire. Une pointe de malice qui existe encore, quelque part, loin, au fond des prunelles océannes. -God, Frisk. C’était du sarcasme. -Elle n’a pas envie d’utiliser son prénom, pas envie d’en goûter les saveurs sur sa langue, pas envie d’inviter à des relations moins tendues. Parce qu’elle sent qu’elle pourrait bien s’entendre avec lui, ce type avec sa voix calme et ses gestes sans agressivité, sa silhouette découpée à la serpe. Pour le moment, elle a besoin de la colère qui couve encore au fond de son ventre, du ressentiment qui mijote au creux de ses veines. -Si tu n’as pas le sens de l’humour, je sens que ça va être encore plus long! Comment veux-tu que je te tienne pour responsable légalement de tout ce bordel. Je suis même pas sûre que ce soit toi qui m’ai mordu ou un autre -Là, il peut le sentir, le crissement de son irritation à cette zone de flou. -Tu peux tout aussi bien avoir tiré la courte paille avec les Autres! Je reconnaitrais Pestilence, yep, mais tu vois, j’ai zéro envie de me retrouver face à un Rat garou avant.. Jamais! -A nouveau, ses mots ont dévalé sa pensée avant qu’elle ne l’organise. Qu'elle devienne un rat garou, peut être, possiblement, hypothétiquement, n'entre pas pas en ligne de compte. Un soupir. Se tait alors qu’il poursuit.

Ce qu’il explique la réduit au silence. Cette fois, elle ne l’interrompt plus. Ce qu’il décrit est un avenir terrifiant. Wynonna est presque sûre qu’il édulcore. Qu’il ne lui balance pas la vérité sans oeillère. Qu’il prenne des précautions ne diminue pas son angoisse. Des pertes de contrôle… Elle est impulsive, excessive, parfois dans la démesure mais certainement pas dans l’absence de maîtrise. Encore moins dans une cuisine. Un danger. Ca non plus, ce n’est pas dans son tempérament. Sans être dans la prudence extrême, elle n’est pas attirée par les risques à tout prix. Encore moins s’ils s'avèrent mortels.  Elle a cessé de regarder par la fenêtre. Cette fois, il a toute son attention. Son regard cherche le sien. -Pourquoi? Je veux dire… Pourquoi? Pourquoi elle va me forcer à blesser des gens autour de moi? Pourquoi est ce qu’elle Voudrait blesser, tout court.

L’esprit de la Bête. En elle. Son ventre lui fait mal alors qu’elle a l’impression qu’une main griffue se contracte en elle. Plus jamais totalement seule. -Ce n’est pas juste. -murmure presque enfantin. -Ce que tu es en train de me dire… Basiquement, c’est que lors de la Pleine Lune, l’Animal va prendre totalement le dessus, sans que je ne puisse rien faire. Et que les autres nuits, elle va Essayer de le prendre? C’est ça? Et qu’une fois que c’est fait… quoi… je vais être prise de pulsions meurtrières que je ne parviendrais pas à endiguer? -Bien sûr qu’il y a de l’horreur dans son timbre.

La douceur qui teinte sa tessiture est une confirmation en elle-même. Non. Bordel non, elle ne va pas pleurer encore une fois. Pourtant, la manière dont elle renifle est plus que suspicieuse. -Ca plus le fait que selon toi,  je vais devoir accepter votre aide. Tu parles de l’aide de ceux qui ont massacré quatre de mes amis sur cinq? - Cinglure de ses mots. Il ne peut pas s’attendre à ce qu’elle accepte ça. -Tu ne m’as pas bien compris… C’est hors de question. Ce n’est pas.. Ce n'est pas que toi, personnellement, tu sois particulièrement détestable, là maintenant tout de suite, mais il est hors de question que… Votre aide?  Ça veut dire quoi, en plus! Comment est-ce que vous pourriez m’aider, exactement? Non. Les exercices de méditation à la Kumbaya, thanks no thanks!  Vous détestez ne sera pas trop difficile pour cela, ne t’inquiète pas. Mais tu vois, je suis une nana plutôt cool, à la base.  La vendetta, c’est pas mon truc. Vous me foutez la paix. Je vous fous la paix. J’ai bien compris ce que tu m’as dit. Bête incontrôlable, check, pulsions meurtrières, check. -Si elle ne hurle pas, le caustique narquois de ses mots est bien présent. -Tu as fait ton taff, tu peux te barrer de chez moi. J’ai vu… il existe… j’ai entendu parler aux infos. Y a des centres anonymes pour les Cess en difficulté qui ont besoin de trouver un appui à leurs spécificités. C’est là que j'irai. Ça va, ça te rassure?

Propagande politique pro-cess. Si ces centres pro’ cess existent bien, les conditions de ces endroits sont d’une brutalité sans noms. Foyers où la criminalité n’est qu’à peine dissimulée sous un rempart d’indifférence. Les garous sont enfermés les nuits de pleine lune dans des cellules souterraines où la folie les avalent dans des cauchemars indicibles. Rares sont les journalistes à y avoir accès, en dehors des inaugurations rutilantes. Vache à lait monétaires, ils survivent des subventions gouvernementales et les scandales de détournements de fonds sont devenues une plaisanterie classique dans les cercles initiés. Les Thérianthropes sans soutien qui en franchissent les portes se font bien plus broyer par un système sans pitié qu’ils n’y trouvent le moyen de reprendre leur existence en main. Il désigne son bras et ce n’est qu’à cet instant qu’elle réalise que son bras recommence à lui faire mal. Sans doute depuis un bout de temps déjà. Merde-file entre ses dents. Wynonna se relève et abandonne la couverture derrière elle. Sure enough, red on white. Son tee-shirt des Scorpions paraît encore plus sombre en contraste de sa peau pâle, soulignée par le pansement qui s’alourdit de son sang. Regard accusateur. Décide que si sa plaie s’est rouverte, c’est forcément de sa faute.- Dans la salle de bain, première porte à droite, tu trouveras bien en vue une trousse de premier secours. Est-ce que tu peux me la ramener, s’il te plait?

Délicatement, elle entreprend de décoller le sparadrap qui a adhéré à sa peau. Certes, elle pourrait très bien se rendre dans la salle de bain et gérer toute seule. Sauf qu’elle est de très mauvaise humeur. De très mauvaises fois aussi. Si Tyler ne se déplace pas, ça ne la dérangera pas plus que ça. Après tout, si un peu de sang le chagrine, tant pis pour lui. Il peut toujours quitter les lieux. Sinon, il peut aussi affronter la réalité de la morsure qu’elle porte profondément au bras et qui se dévoile peu à peu. Il ne s’agit pas d’un acte abstrait. Si l’os, heureusement, n'a pas été touché, des incisives ont tailladés dans sa peau, dans sa chair et dans son muscle. Un acte violent, barbare.
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Lun 13 Déc - 8:47 (#)

La lourdeur du sujet de la conversation dénote largement de l’ambiance de son appartement qui semble bien plus habitué à accueillir des soirées distrayantes aux sujets légers. L’odeur sucrée des gâteaux accentue d’autant plus ce clivage presque risible.
J’hésite un instant à sa question. Il y a bien des gens qui ne font pas partie de la Horde qui sont au courant que je suis un rat-garou, mais les considérer comme des amis serait au mieux présomptueux au pire parfaitement stupide. Les seuls vrais amis que j’ai sont dans la Horde, peut-être justement parce que cette question ne se pose pas. Je me contente de faire un signe de dénégation tandis que la conversation se poursuit. Elle râle sur l’humour, laisse transparaitre son dédains et raconte des choses pas vraiment compréhensibles. Cela est peut-être à mettre sur le compte de la situation ou du choc, malgré tout mon regard suspicieux dérive vers le cendrier plein de mégots à l’odeur caractéristique qui me fait me demander si je ne suis pas simplement en train de perdre mon temps à essayer de parler à quelqu’un de complétement défoncé. Mais visiblement elle a bien saisi mon propos sur le danger qu’elle représente. Elle sinue entre les questions et les doutes, essaie de comprendre en parlant de pulsions meurtrières. Elle est probablement en train d’imaginer des choses bien pires que la réalité tout en la sous-estimant largement puisqu’elle rejette encore l’idée même de nous laisse l’aider. Elle poursuit, sa voix trahissant les émotions qui s’enchevêtrent dans son esprit face au trop plein de mauvaises nouvelles. Mes yeux s’écarquillent quand elle parle des horribles centres qui prétendent aider les CESS, ces espèces d’instituts avec une très jolie façade pour les média mais qui avalent les gens qui y rentrent pour ne plus jamais les recracher. Je n’essaie même pas de masquer l’effroi et le dégout que j’ai pour ces centres. Les informations qui filtrent à leur sujet sont peu nombreuses, mais toujours monstrueuses.
Ma réponse est coupée par la réouverture de sa blessure. La tâche de sang imprégnant ses bandages est plutôt inquiétante. Quel genre de médecin soigne si mal ses patient que leurs plaies se rouvrent pour si peu ? A-t-elle au moins vu un médecin, d’ailleurs ? Probablement pas, ce n’est pas le genre de blessure facile à expliquer. Un instant j’hésite à aller lui chercher sa trousse de soin, pensant qu’elle peut profiter de cet instant pour filer. Mais bon, elle ne pourrait pas aller bien loin dans cet état. Je quitte le canapé et suit ses indications pour trouver la salle de bain où flotte une odeur de savon qui n’a pas été atteinte par l’Armageddon de pâtisserie. Sans trop de mal, je trouve la trousse qui a visiblement était utilisée récemment. Elle s’est probablement rafistolée toute seule. Je la saisis et la lui ramène, la posant à côté d’elle avant de retourner à la place que j’occupais précédemment. Alors qu’elle panse sa blessure, j'essaie de répondre à ses doutes et ses inquiétudes.

« Vouloir aller dans ces centres, c’est vraiment une idée de merde. Ça va détruire ta vie. Une fois rentré dans ces trucs, personne n’en ressort jamais. Ceux qui les ont créés détestent les CESS et veulent juste les enfermer. Ils ne vont pas t’aider. »

Les personnes ayant fondés ces instituts, se sont cachés derrière leurs bonnes intentions et ont créé des prisons qui ne portent par leur nom. Une partie de moi salement revancharde et toujours en colère des derniers évènements se dit que ce serait malgré tout un bon moyen de régler mon problème. Mais ce n’est pas envisageable. Et puis ils voudront forcément savoir comment elle est devenue une rate-garou, ce qui ne n’arrangerait vraiment pas nos affaires. Je ne serais pas surpris de découvrir que ces centres sont affiliés à des groupes anti-CESS qui n’hésiteraient pas à venir dans les égouts lourdement armés s’ils savaient que c’est là qu’on se terre. Je soupire, espérant pouvoir la dissuader de faire une telle bêtise, et pour ça il faudrait clarifier quelques points qu’elle semble avoir mal saisi, ou que j’ai mal expliqué.

« Et puis, tu sais, c’est pas une question de pulsions meurtrières, juste, comme un mécanisme de défense. C’est surtout la peur et la colère qui peuvent faire perdre pied. » Ce qui est un peu con vu qu’on est jamais aussi vulnérable qu’en pleine transformation. « Un animal ça pense pas comme un humain. Les gens, le bruit, les endroits exposés, c’est perçu comme des menaces. Et s’il ne peut pas fuir la menace, alors il attaque. » Je hausse les épaules comme si cela était une réponse parfaitement logique au fracas de la bête une fois transformée. Pour ce que j’ai pu en constater au fil des ans, il ne s’agit pas de violence gratuite, juste d’une réaction primale et impérieuse de survie. Un peu comme ce qu'il s'est passé l'autre nuit. Raison pour laquelle une odeur de sang s'étend aujourd'hui dans son salon si paisible. Chassant cette pensée, je reprends : « Le stress aussi ça joue beaucoup, même si dans nos sociétés actuelles ce n’est pas vraiment un marqueur de danger. Mais ça, la bête l’ignore, alors elle réagit en conséquence. Mais ça se calme avec le temps. Et puis quand je te dis qu’on va t’aider c’est pas avec des délires de hippies et des cours de gestion de la colère. » Quoi que ça a pu arriver pour des gens qui avaient de vrais soucis à ce sujet, mais là n’est pas la question. Elle ne semble pas avoir ce genre de problèmes. « Vois plutôt ça comme les parrains chez les alcooliques anonymes. On est là pour t’empêcher de craquer. Et si ça arrive quand même on fera ce qu’il faut pour que tu ne blesses personne. Tu pourras garder ton appart et ton boulot. Ta famille et tes amis ne sauront rien sans que tu le leur dises. Mais si tu vas dans un de ces institut tu perdras tout ça. Peut-être même plus encore. »

Les rares informations qui ont filtré sont terrifiantes quant aux conditions de vie de ces endroits. Les prisons sont de vrais calamités, et pourtant elles sont régies par des lois. Ces centres ne le sont pas. Pendant que je parlais elle déballait sa plaie béante et mal soignée. Je cille un instant, je ne pensais pas pouvoir faire autant de dégâts que ça. Mon regard se fixe ailleurs pendant une seconde ou deux, comme mal à l’aise et coupable d’être la source de toute cette souffrance puis revient sur ses gestes. Elle fait ce qu’elle peut pour panser la blessure mais elle ne dispose ni des compétences ni des ressources nécessaires. Sa trousse de premier secours n’est pas du tout adaptée pour des plaies si profondes. Je prends mon téléphone dans la poche de ma veste et commence à faire défiler mes contacts pour trouver Lucas, l’étudiant infirmier qui fait partie de la Horde. Tout en lançant l’appelle et profitant du bip grave indiquant que l’autre téléphone sonne, j’explique à la blessée :

« J’appelle quelqu’un pour te soigner correctement. »

Lui au moins saura quoi faire et il amènera le nécessaire pour refermer sa blessure. Il n’était pas là l’autre soir mais a forcément entendu parler de ce qu’il s’est passé. Craintif comme il est, espérons qu’il viendra malgré ses réticences à aider quelqu’un qui a balancé des explosifs à la face des siens. Et espérons qu'elle le laisse s'approcher pour qu'il puisse la soigner correctement.
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Wynonna Marshall
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Mer 15 Déc - 19:07 (#)

Son absence de réponse concernant ses relations en dehors des Rats-Garous n’est pas très engageante. Est ce que ce sont eux qui l’obligent au silence? Ou lui qui ne se sent pas assez en confiance avec d’autres pour parler de cet aspect crucial de lui-même? Wynonna ne le connait pas assez pour former une idée plausible. Au moins, le choix ne lui sera pas imposé, c’est déjà cela. Cependant, elle commence à deviner que ce sera bientôt une réflexion essentielle dans ses rapports aux autres. Elle masque une grimace, la dissimulation, le secret, le mensonge, ce n’est pas trop sa tasse de thé. Cependant, elle n’insiste pas sur le sujet, laissant leur échange les entraîner sur d’autres questions. Ils auront bien le temps de revenir dessus. Elle commence à soupçonner que le jeune homme ne partira pas tant que lui ne le décidera pas. La rousse n’a juste pas la gniak suffisante pour l’expulser manu militari.

Ses propos se font plus acides, pourtant. Comme si en se montrant sous une facette franchement désagréable, elle allait le convaincre à mettre les voiles. Échec critique. Même lorsqu’elle évoque les centres Pro-cess dont elle n’a qu’une connaissance superficielle, il ne saute pas sur le prétexte en or qu’elle vient de lui filer. Elle doit admettre que sous ses airs assez posés et flegmatiques, il est sacrément tenace. Au vu de son boulot, c’est clairement une qualité dont il doit se servir régulièrement. Sensation humide et collante, chaude et poisseuse. Son bras lui rappelle qu’il a été salement meurtri et demande son attention. Maintenant, tout de suite. Pire qu’un gosse de trois ans en plein caprice. C’est avec un brin de provocation assumée que la rousse demande à son invité d’aller récupérer sa trousse à pharmacie. Ce qu’il ne tarde pas à faire, avec une hésitation si légère que Wynonna, occupée à se débarrasser du sparadrap, ne remarque pas. -Merci, -un léger signe de tête à son encontre, alors qu’il retrouve le canapé. Une grimace alors qu’elle ne peut que constater que les petites bandes d’auto sutures qu’elle avait tenté de se poser en début de semaine n'ont pas été appliquées assez régulièrement pour bien refermer les lèvres de la plaie. Heureusement, les dents acérées n’ont pas été jusqu’à racler contre l’os, mais la manière dont son muscle lui donne l’impression d’avoir été cisaillé est largement suffisante à son goût. Il reprend la parole. Wynonna lui en est presque reconnaissante, permettant à ses pensées de ne pas trop s'appesantir sur ses gestes.

Le sérieux, la tension qui appuient chacun de ses mots lorsqu’il évoque les foyers d'accueil pour Cess en difficulté sont tels qu’elle relève le nez de son bras et tourne le regard vers lui. Quelques gouttes de sang s’écrasent sur la couverture en polaire, d’autres s’échappent en serpentin carmin le long de son coude sans qu’elle n’y accorde plus qu’un coup de coton un peu distrait. Il n’a pas l’air de lui mentir. Wynonna est troublée, plus qu’elle n’a envie de l’admettre. Il y a quelque chose, dans son comportement, qui la pousse à lui faire confiance. Et franchement, ça la saoule. Il vient de foutre son monde en l’air, si elle est réellement contaminée, et elle…. elle le regarde comme si il était devenu sa ligne de survie. Non. Sauf que… dur de balayer ses avis juste parce qu’elle est mal lunée. Ca aussi, c’est une attitude inconsciente. Il navigue les courants traîtres d’une vie de Garou depuis probablement un moment. Refuser de prendre en compte son expérience est juste être bornée. Ne pas se précipiter, ca au moins, elle peut faire. Elle a un peu de temps avant la prochaine pleine lune. Celui de peser ses options. -Je vais y réfléchir, concède-t-elle.

Son attention retourne sur son bras. Léger sifflement de frustration quand la bande collante se tord sur elle-même. Absolument inutile. La jeune femme commence à se dire qu’elle a peut être besoin de vrais points de sutures. Ce qui dépasse de loin ses propres compétences. Quoique, elle sait très bien recoudre une volaille une fois qu’elle l’a farcie. Mouais. Le faire sur elle-même, d’une seule main, sans anesthésie parce qu’elle n’a rien d'adéquat? Non. Elle a l’air d’un commando de Seal, sérieux? Seal Team, c’est très bien avec David Boreanaz -oui, le beau gosse de Buffy et Bones- mais se charcuter toute seule, hard pass. Ce qu’il décrit, comme situation, ce sont les instincts animaux de fuite ou agression qui se retrouvent dopés par les conditions de vie urbaine. Aucun animal sauvage n’aimerait se retrouver acculé par trop de bruits, trop de lumières ou des éclats de voix trop perçants. -Jusqu’ici, je te suis. Il s’agit d’éviter les situations qui augmentent ce genre de risque?  -Ce qui craint. Ce qui craint vraiment. Parce que chacun des soirs où elle travaille est chargé de tensions, de stress, d’interjections, de bruits et de mouvements qui paraissent chaotiques d’un point de vue extérieur. Le point positif est qu’elle est habituée à gérer ce stress et les services difficiles. Est ce qu’il a eu le temps de creuser qui elle est ou pas encore? Est ce qu’elle devrait le mettre au courant de son travail? Possible. Sauf que Wynonna n’est pas encore tout à fait certaine de vouloir accepter cette main tendue. Pas sans connaître le revers. -Depuis combien de temps tu es Garou? Tu es né rat garou ou tu as été mordu? Tu as déjà fait ça, parrain?

Il la rassure. Il la rassure très efficacement. Il n’implique pas qu’elle devrait tout cesser pour rejoindre… quoi, elle ne sait pas trop. Mais ils étaient Légion. Dans le tunnel, il ne s’agissait pas d'individus isolés. Son regard océan à la recherche du sien -Si tu me promets que je peux continuer à travailler, à habiter ici, je vais le considérer, vraiment. Je ne veux pas arrêter de bosser. -Si jusqu’ici, elle paraissait mimi avec ses petites manies, son univers un peu geek, un peu régressif, il y a de l’acier dans son ton. Elle n'arrêtera pas. Pas alors qu’elle n’est plus qu’ à quelques mois que le Chef lui donne les commandes officiellement du restaurant. Qu’il passe à son nom. Que ce soit son nom sur la carte! Ses plats! Elle s’est investie trop durement pour laisser tomber. -Tu me confirme que c’est mon choix si je décide d’en parler à mon entourage? -Là encore, elle n’est pas certaine d’accepter de l’ingérence dans ce domaine. Non qu’elle puisse savoir déjà si elle souhaite réellement en parler. Certainement pas à ses parents. En premier lieu, se faire à l’idée, pour elle. Puis peut être que tout ça, c’est beaucoup de blabla pour rien. Si il y a la possibilité de faire un test sans devoir attendre pour savoir… même si c’est pas anonyme, est ce que c’ est si grave? Elle file ses données pour tout et pour rien. Sauf… .sauf qu’elle n’est pas Cess. Il s’agit pas d’un algorithme qui va lui proposer des romans de fantasy erotique en pub sur les sites qu’elle visite. Si les Anti-cess peuvent financer des centres d’allure Pro-Cess, à quel point être fiché est dangereux?  

Il paraît avoir du mal à regarder son bras, et franchement, elle le comprend. Elle aussi, elle n'aime pas. Elle va avoir une cicatrice dégueulasse en plus, sympa pour cet été, tiens! Il sort son téléphone, et tel un mauvais devin, lui fait tomber le ciel sur la tête. Ses yeux s’écarquillent à nouveau et elle tangue un peu alors qu’elle se remet sur ses pieds. -Non! Mais je t’ai rien demandé! De quoi tu te mèles! Le problème, c’est que les bons samaritains, j’y crois pas! C’est quoi le revers de la médaille? -sa paume droite plaquée sur la blessure à moitié soignée.- Dans quoi je m’embarque, si j’accepte ton aide? C’est quoi le prix à payer derrière, exactement? Parce que ça m'étonnerait que ce soit juste “pour éviter que tu blesses du monde, on a si bon coeur”. C’est quoi la contrepartie, hum? C’est quoi les petites lignes du contrat que tu as évité de mentionner jusqu’ici?!

Sauf que… Si elle n’accepte pas l’aide d’une personne capable de soigner son bras, elle va devoir aller aux urgences. Si elle va aux urgences, ils vont lui poser pas mal de questions. Elle n'a pas envie de répondre à toutes ces questions. Wynonna a besoin de savoir à quel point Tyler est la version good cop des Rats. Parce que ouais, il est plutôt mignon, ouais, il est en train de la mettre en confiance, mais elle ne croit pas une seconde qu’il se soucie réellement de sa pomme en fait. La rousse se détourne de lui. Fait quelques pas vers la table haute. Attrape la lanière de son sac main et son perfecto en cuir de l’autre. Okay, ca va piquer si elle doit vraiment le mettre. Son parapluie Harry Potter est trop loin pour qu’elle puisse le prendre. Tant pis. -Tu peux attendre ton pote ici, je m’en fous. Moi je vais aux urgences. T’as raison, j’ai besoin de soins.  Ferme derrière toi quand tu t’en va. -Le cœur battant dans la poitrine, elle lui tourne le dos. Se dirige tranquillement vers la porte d’entrée. Garde la tete haute, et le port de tête sans question. I'm a Queen! Ne pas se retourner, ne pas le regarder, l’avoir dans son dos, c’est sans doute ce qu’elle a fait de plus dur depuis qu’elle a dû cogner Pestilence pour sortir du tunnel.
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Sam 18 Déc - 9:00 (#)

Il y a presque quelque chose de grotesque à discuter posément dans une odeur diffuse de sucre alors qu’elle s’acharne sur sa blessure inique sans efficacité ou expertise. Malgré le sang que sa plaie commence à recracher et la douleur que ça doit lui provoquer, elle parvient à se concentrer sur ce que je lui raconte et même à poser des questions. En essayant de comprendre quels genres de situations sont à éviter, elle oublie peut-être une seconde la morsure.

« Oui, c’est l’idée. Mais pour le moment tu sous-estimes à quel point des situations qui te semblent banales peuvent faire augmenter les risques. » Un examen, une file d’attente trop longue au milieu de la foule de gens pressés, un accrochage avec quelqu’un pour des raisons débiles. Des milliers de choses du quotidien qu’on a appris à supporter et que la bête va devoir apprendre à son tour. En quelque sorte. Elle enchaine les questions, animée d’une curiosité qui semble l’aider à ignorer ce que ses mains font à sa plaie. Sa curiosité est un bon signe, si elle pose des questions c’est qu’elle croit enfin ce que je lui dis. Ou alors c’est une très bonne comédienne. « Ça fait dix ans. » Même pas besoin de compter. Ce curieux anniversaire a eu lieu il n’y a pas si longtemps. « Et non. Pas vraiment. Mais y a aussi d’autres gens qui vont t’aider. »

Ses yeux s’ancrent dans les miens, réclamant que je lui promette que sa vie quotidienne ne va pas s’effondrer sous le coup de la dernière nuit. J’hésite quelques secondes, mon regard vagabonde sans se fixer sur quelque chose en particulier, le temps d’y réfléchir et de voir comment présenter les choses au mieux. C’est délicat comme question. Bien sûr que des choses vont changer. Pour un temps au moins. Une question sur ses relations s’ajoute, bien plus simple que les deux précédentes. Autant commencer par là.

« Tu peux parler de toi, mais pas des autres. Enfin, dans tous les cas je te le conseille pas. » Je hausse les épaules. « Pour l’instant tu comprends pas comment sont les gens avec ça. Je compte plus les personnes qui ont tous dit à leur famille, à leur mari, leur femme ou leurs enfants et qui ont tout perdu à cause de ça. Alors, peut-être, attends de voir avant de faire quoi que ce soit. » Je retiens un soupir pour lui dire la suite qu’elle ne va sans doute pas apprécier. A choisir, je préfère garder ce qui pourrait apparaitre comme étant ‘le pire’ pour la fin. « Tu ne pourras pas travailler les soirs de pleine lune. » Commençons par ce qui est évident. « Et… disons que si tu peux poser des jours de congés après la première lune ce serait mieux pour tout le monde. Même si tu penses pouvoir gérer maintenant, tu ne comprendras après ta première transformation à quel point ça risque d’être compliqué. » Même si elle ne me croit pas pour le moment, elle se rendra forcément compte et, espérons-le, tirera les conclusions qui s’imposent. Il faut vivre cette expérience avec la bête pour la comprendre, aucune imagination n'est assez prolix pour restituer une telle réalité. Elle comprendra par elle-même qu’elle ne sera pas en mesure d’encaisser la vie dans le monde des humains et son tumulte pendant un certain temps. On en vient au point qui va sans doute paraitre le plus intrusif. « Dans l’idéal, il faudrait que tu ne restes pas seule les premières semaines après ta première pleine lune. Soit que tu laisses un de nous venir chez toi… » Ce qui ne m’emballe vraiment pas, quoi que son appartement est sympa. « … soit que tu viennes chez nous. » Le chez nous en question étant le nid, mais évitons de lui parler de vivre dans les égouts pour le moment. « Au bout d’un moment tu pourras reprendre ta vie seule chez toi sans risque. Mais ça demandera un peu de temps. »

J’ai décroché mon téléphone sans lui laisser le temps de rétorquer à ces mauvaises nouvelles qui, avouons-le, auraient quand même pu être bien pires. J’ai tout juste le temps d’entendre le son caractéristique qui indique que l’autre téléphone est en train de sonner que soudainement la blessée s’énerve sous mon air surpris. De toutes les choses que je suis venu faire ici, appeler quelqu’un pour soigner sa blessure me semble franchement pas être celle qui aurait dû provoquer sa colère. Au moins cette fois-ci n’a-t-elle plus de gâteaux sous la main. Lucas décroche alors qu’elle finit de parler. Rapidement je lui donne l’adresse et demande de venir avec de quoi soigner une plaie profonde et raccroche dès qu’il me dit qu’il est en route. Elle est déjà au milieu de son salon, tenant sa veste et son sac, arguant qu’elle va partir aux urgences. Je me lève à mon tour dans une symétrie instinctive, mais demeure au même endroit. Ce n’est pas comme si j’allais la retenir réellement de toute façon. Enfin, pas physiquement. D’un ton calme et sur le ton de la conversation, je lui demande :

« Et comment tu vas leur expliquer la blessure au juste ? Ce sont des médecins, des plaies ils en voient tous les jours. Ils croiront aucun mensonge. S’ils sont pas trop cons, ils pourraient comprendre. » Et peut-être appeler la NRD comme on appelle les flics quand quelqu’un se pointe aux urgences avec une blessure par balle. « Et ils appelleraient sans doute tes parents, où ceux qui sont noté à contacter en cas d’urgence. Tu leur diras quoi ? » Je lui pose ces questions comme des évidences, essayant de lui faire en sorte qu’elle comprenne toute seule que ce n’est pas une bonne idée sans lui donner l’impression qu’elle agit comme une gamine irréfléchie. Je me rappelle aussi ce qu’elle disait quand j’étais au téléphone. Visiblement le nœud du problème. Qu'est-ce qui a bien pu lui arriver dans la vie pour qu'elle donne si peu de crédit à une aide qui lui est offerte ?

« Et je sais pas vraiment ce que tu t’imagines, mais si je t’aide c’est parce que nous non plus on a rien à gagner à laisser des rats-garous seuls et incapables de se contrôler dans le coin. Si tu butes des gens et que ça se sait, que des gens filment ou dieu sait quoi, on va se retrouver sur le net avec des millions de connards appelant à buter tous les thérianthropes, ou des trucs du genre. » Rien qu’à cette idée mon ton se fait plus sérieux et empreint d’un mélange d’agacement et de lassitude. « Plein de gens veulent déjà tous nous faire enfermer ou pire. Attend un peu de voir ce qui se passera s’ils ont une vidéo d’une jolie meuf qui se transforme en énorme rat avant d’attaquer des gens. Ça ne ruinera pas que ta vie. »

Je me rends compte que ces mots sont durs, mais il faut qu’elle saisisse ce qu’il se passe. Ce que ses choix impliquent, pour tout le monde. L’envie lancinante et immuable de lui demander où se trouve l’autre connard aux explosifs revient parce que lui aussi est un danger, mais ça aurait pour unique conséquence de la faire fuir en claquant la porte. Je soupir et me laisse retomber sur le canapé avec abattement, passant ma main dans mes cheveux, geste automatique trahissant l'inquiétude nourrie par de telles possibilités. D'un air détaché, je reprends.

« Enfin, fais comme tu veux. J’ai appelé quelqu’un qui peut s’occuper de ta blessure gratuitement et sans poser de question. Il devrait arriver d’ici quinze minutes. C’est pas un mec chelou, hein, juste un gars de… » la Horde. Je ne lui ai pas encore parlé de la Horde en tant que telle. « … un rat-garou. Un étudiant qui va bientôt devenir infirmier. Et il n’était pas là l’autre soir, si ça t’inquiète. »

Ce n’est pas un de ceux qui a bouffé tes amis. Pas celui qui t’as mordu. Enfin, pour ce point-là, il est déjà un peu tard pour s’en soucier.
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Mar 21 Déc - 12:40 (#)

Elle tend la main attachée à son bras blessé et attrape un cupcake -toujours pas glacé, c’est franchement abusé, c’est bien meilleur avec- qui a survécu à la Guerre des Gâteaux et croque dedans. Ce qui lui permet d’éviter de justesse de laisser échapper un grondement de douleur lorsque l’un de ses ongles racle par erreur sur le bord de la plaie. L’option la plus simple, la plus logique serait de demander de l’aide à son invité indésirable. Non. Wynonna ne peut s’y résoudre. Il lui reste des miettes de dignité et de fierté et demande de l’aide à l’un de ceux responsable pour son état et les meurtres de ses amis, c’est Trop.

Sans qu’elle n’exige qu’il se taise, cependant. Il détourne son attention, c’est exactement ce dont elle a besoin à l’instant précis. De guerre lasse et parce que se charcuter ne l’amuse que pendant un temps, elle commence à dérouler une bande, sans plus se battre avec le reste. Ouais. Qu’elle n’ait pas une conception assez précise de ce qu’elle va ressentir ne l’étonne pas. Wynonna essaie d’imaginer, sans y mettre beaucoup de cœur à l’ouvrage. Elle sent que l’exercice va plomber son groove. Puis… elle n’est peut être PAS contaminée. C’est difficile d’écrabouiller totalement cet espoir. Il a l’air si certain qu’elle va Changer -Aimeriez vous me voir changer, Miss Sidley? Robert Changea-* Depuis quand sa vie est-elle devenue plus proche d’une nouvelle de Stephen King qu’un roman d’Anna Gavalda? Focus Wyn, Focus. Ce qu’elle n’a aucun mal à faire quand il précise depuis combien de temps il a été mordu. Dix ans. Dix ans à vivre avec une présence animale dans la tête. -Et tu n’es pas devenu fou?! -Shit. Encore une fois, son tact légendaire s’est exprimé avant qu’elle ne puisse se taire. La rousse hausse les épaules. -Désolée, je voulais pas dire ça. -Elle expire, essayant d’organiser ses pensées. -Comment est ce que tu le vis? Sincèrement? Tu as eu dix ans pour t’habituer à…. tout ça.

Bien sûr que c’est affreusement indiscret et probablement le genre de question qu’une inconnue n’est pas censé poser. Elle s’en cogne. Les convenances sociales sont mortes à l’instant où il s’est pointé chez elle. D’autres personnes vont l’aider. C’est quoi exactement son truc. La Mafia des Rats? Ils vont l’aider comme ils ont aidé Candice, Daisy, Seth et Zeke? Pourtant, elle n’a pas envie d'émettre d’objection là maintenant tout de suite. Au point où elle en est, c’est secondaire. Surtout qu’il poursuit sur d’autres points vitaux à ses yeux. A savoir, à quel point son existence, qui lui convient plutôt super bien, va être explosée. Son regard clair la quitte. Il pèse ses mots et Wynonna sent un gouffre s’ouvrir dans le creux de son estomac. Pas bon, s' il cherche comment la ménager. Un demi sourire. Un coup d'œil plus incisif. Duh. Of course, elle n’allait pas parler des autres. Elle est pas stupide à ce point. Cette fois, c’est elle qui détourne les yeux quand il évoque les ruptures familiales que certaines de ses connaissances ont subies en conséquences de confidences mal choisies. Angoisses et souffrances diffuses qui n’ont plus rien à avoir avec son bras abîmé. -T’inquiète. -La voix est sourde. Étouffée. -Mes parents seront les derniers au courant. Ils habitent Haughton. -Elle n’a pas envie de développer. Il devrait être capable de combler quelques blancs.  Heureusement, il enchaîne.

Un hochement de tête, ne pas travailler les soirs de pleine lune, c’est de la logique. C’est juste une nuit par mois, ça devrait être facile à organiser au restaurant, il suffira juste de modifier les plannings de présence en conséquence. -J’ai une semaine ou deux que je n’ai toujours pas prises. C’est peut être faisable. Je reprends demain. Je regarderai avec le Chef. -Cette concession, elle peut la faire. Surtout si elle est dans un état aussi lamentable que celui qu’il dessine en filigrane pour elle. Les prunelles de Wynonna rétrécissent dangereusement lorsqu’il suggère qu’un ou une inconnue vive chez elle, ou pire encore, qu’elle aille avec eux. C’est quoi leur délire. Ils vivent tous en communauté?! C’est mort. Hors de question. Elle allait lui répondre vertement lorsqu’il prend son téléphone et lui balance un nouveau seau d’eau glacé à la tronche. Un autre rat. Chez elle. Pour regarder une blessure dont il est peut être directement responsable. C’est trop. Juste trop. Elle se lève. Récupère ses affaires. Assez pour l’entendre donner son adresse malgré tout. Tyler se lève mais reste à distance. Le cœur dans la gorge, Wynonna finit par pivoter vers lui. -Je ne suis pas obligée de leur donner d’explications. -Même à ses propres oreilles, cela sonne petulant. Gamin. -Je suis majeure, Frisk. Ils vont pas appeler mes parents pour un bobo au bras. -Sauf que ce n’est pas juste un “bobo”. Il suffit de jeter un coup d'œil à l’ouverture déchiquetée pour s’en rendre compte.

Ils arrivent au cœur du problème. Elle ne croit pas à une offre désintéressée. Pas de la part d’un groupe qui l’aurait tué si elle n’était pas parvenue de justesse à s’enfuir. - Tu m’aides pour faire du contrôle de dommage collatéral. Parce que tu es certain que je vais me transformer à la pleine lune. Quelle aide de ta part si je n’avais pas été mordu et que je m’étais enfuie sans blessure? Je crois que ta visite aurait été bien moins sympa. Bien  sûr que “vous” n’avez pas intérêt à ce qu’un rat garou se retrouve affiché sur tous les sites et dans tous les reportages. Si je deviens une rate-garou et que je reste dans la nature, vous vous retrouvez en pleine lumière par association si je pête un cable. -Il n'empêche qu’un frisson désagréable frôle son ventre et son dos. L’idée qu’elle puisse être filmée, instrumentalisée est terrifiante. -Contrairement à vous, la perspective de foutre des vies en l'air ne me fait pas triper.


Sa bouche arbore un pli plus dur et ses yeux le détaillent sans complaisance. -Tu crois sérieusement que j’ai oublié que parce que tu es mignon et plutôt cool, tu fais partie du même groupe que ceux qui ont massacrés mes amis? J’ai l’air d’être conne à ce point?! -A nouveau, sa voix enfle et prend des inflexions de la colère qui bourdonne en elle, de la rage impuissante devant ce qu’ils ont subi, devant leurs cris de terreur et les supplications brutalement éteintes. Ce silence qui la hante. La culpabilité d’avoir survécu. Ce sentiment de peur impuissante qui n'a cessé de la tenailler depuis qu’elle a planté Sydney. Les cauchemars et les crises qui la brutalisent. Son incapacité à descendre dans une simple cave. -Ils sont morts!!! Et vous n’avez même pas la décence de rendre leur corps pour que leurs familles puissent faire leur deuil. Vous êtes des monstres! Pas parce que vous êtes des Cess ou des Rats Garou. Mais parce que vous imaginez que vous avez le droit d’agir de cette manière sans vous soucier des ravages que vous causez derrière vous! C’est cruel et amoral. Tu me dégoûtes.

Une main tremblante sur son front. Elle se détourne de lui. Son sac à main et sa veste tombent par terre sans qu’elle n’y accorde d’attention. Revient vers son joint que cette fois, elle rallume.  Tire une longue bouffée d’herbe, les doigts agités de frisson. Si elle s’approche de lui, elle le frappe. Ce n’est pas elle, cette envie d'exorciser ce qu’elle ressent par la violence. Il s'est rassit sans quelle ne sache exactement quand et elle regrette presque la dureté de leur altercation. Pourtant, elle reste. Wynonna reste parce qu’elle ne supporte pas l’idée d’un regard étranger et inquisiteur sur sa blessure. Il a probablement raison. Elle va devoir répondre à des questions. Assumer qu’elle a abandonné ses amis à leurs sorts sans se retourner. Lâche et immorale. Comme lui. A nouveau, elle lui tourne le dos. Un goût de bile dans la bouche que le cannabis n’arrive pas à chasser. Elle ouvre sa fenêtre et s’adosse dans l’embrasure de son fin balcon. Son pote est déjà en route. Un de plus. La pluie ne s’est pas calmée et vient frapper son visage rougi par la colère et les émotions en déroute qui la découpe en lambeaux sanguinolents. Elle a des questions. Sa gorge est gonflée de larmes dont elle sent déjà le sel sur le bout de sa langue. Ce qu’elle lui a balancé était injuste. Ou bien au contraire, parfaitement justifié? Le regarder, c’est affronter ce qu’elle vient de dire. Wynonna finit par pivoter et porter le regard sur lui.


*Rêves et Cauchemars, Stephen King
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Mer 22 Déc - 8:35 (#)

Ses mouvements sont mal assurés et son attention semble osciller dans des pensées éparses. Je doute parfois qu’elle m’écoute réellement, ou même qu’elle m’entende, mais les quelques questions qui percent le calme de l’appartement m’indiquent qu’elle m’écoute. Je hausse les épaules à sa question, ce n’est probablement pas le meilleur moment pour lui dire que ça va aller. Pour l'heure j’ai juste besoin qu’elle prenne conscience qu’elle ne peut pas s’en sortir seule au début. Je me fends tout juste d’un vague ‘Ça va’, assuré que cette conversation arrivera sans doute plus tard, après sa première pleine lune, quand elle aura effectivement besoin de savoir que l'enfer qu'elle vivra à ce moment-là n’est qu’une étape. Que les choses iront mieux. Elle me lâche que ses parents vivent à Haughton, sans plus d’explications mais les sous-entendus sont bien clairs. Personne ne s’installe dans la ville des tarés anti-CESS par hasard. Je ne retiens même pas une expression qui pourrait signifier ‘Ah ouai quand même…’ avant d’enchainer. A vrai dire elle semble prendre les choses de manière plutôt posée, surtout en partant du principe que la discussion a commencé avec un lancer de projectiles pâtissiers. Elle accepte même d’envisager de prendre des congés. Ce n’est déjà pas si mal. Une semaine ou deux c’est largement suffisant pour qu’elle se rendre compte par elle-même qu’elle ne sera pas en état de reprendre à ce moment-là. Et les choses basculent quand je décide de lui appeler de l’aide pour sa blessure. La furie responsable de la destruction des cupcakes est de retour, menaçant d’aller à l’hôpital alors que c’est vraiment une idée de merde, sourde à tout argument. Ses propos se font incisifs, quoi que corrects. Au moins est-elle lucide sur les raisons de notre aide et sur ce qui se serait passé sans sa contamination. Jusqu’à ce qu’elle aille trop loin.

La colère qui s’était calmée pendant notre conversation revient à mesure de ses mots injustes et odieux. Chaque phrase est pire que la précédente, balancée d’un ton chargé de hargne et de rancœur. Des tics nerveux agitent mes mains, trahissant mon envie de hurler à mon tour ou de l’abandonner à son sort. Mais au lieux de ça, je me sors une clope que j’allume sans égard pour son appartement. Tant pis si elle râle. Vaut mieux ça qu’autre chose. J’attends quelques secondes que l’effet de la nicotine vienne apaiser des nerfs trop à vifs et exorciser une part de la colère tenace qui me hante à cause de cette foutue bande de débiles. J’attends qu’elle finisse de cracher son venin en usant de tout mon self-contrôle disponible. Quand le silence envahit de nouveau la pièce, c’est avec une voix calme, froide et pleine de rancœur que je viens le rompre de nouveau :

« Cette description colle aussi à toi et à tes potes, non ? » Je fixe le filet de fumée pour ne pas avoir à la regarder, elle qui me rappelle cette foutue nuit. « Des monstres qui… comment tu dis ? Pensent avoir le droit d’agir comme ça sans s’intéresser aux conséquences ? » Je reprends une taffe qui, petit à petit, arrive à me faire desserrer les poings et la mâchoire. « Tu te rappelles que c’est vous qui avez commencé tout ça ? Nous on a rien demandé, c’était pas notre décision. On est pas venu vous attaquer. Alors, qui ça éclate de foutre en l’air la vie des autres, hum ? Tu ne te rappelles pas de tout ça ? Tu étais trop bourrée pour t’en souvenir ? » A peine besoin de chercher l’odeur de ce qu’elle fume pour comprendre qu’il ne s’agit pas de cigarette. « Ou trop défoncée peut-être. » Ma voix est peu avenante et laisse transparaitre le mépris que j’ai pour quelqu’un qui se laisserait entrainer dans des choses si stupides pour des raisons si basses. « Tu sais que toi et tes amis avaient aussi tué des gens ? Ouai, je te l’ai déjà dit, mais visiblement ça t’intéresse pas. Alors quoi ? C’est les idées de tes parents de Haughton qui te font croire que c’est moins important si c’est pas humain ? Que sa famille en souffrira moins ? Ou alors tu t’en moques juste comme une gamine gâtée pas foutue de penser à autre chose qu’elle-même ? » Des questions rhétoriques sur un ton méprisant. Rien de tout ça ne va nous faire avancer, je le sais bien, mais toute ma colère doit bien se déverser quelque part. « Les nôtres non plus n’auront pas le droit à des funérailles. Comment tu veux expliquer à une famille que le cadavre du rat géant c’est en fait leur père ? Ça marche pas très bien. Et franchement, les familles de tes potes veulent pas trop voir ça non plus. » Je pense qu’elle ne se rend pas bien compte à quel point un cadavre qui s’est fait taillader par des rats est vraiment sale. Peut-être ne visualise-t-elle les cadavres que comme ceux que l’on voit dans les films et les séries. Quelle erreur. « Et puis tant pis pour eux. Ils avaient qu’à pas être aussi cons que ça. C’est pas comme s’ils vivaient juste leur vie et qu’ils avaient été attaqués. Ah non, ça c’est nous. C’est vrai. J’oubliais. » Le ton sarcastique est tellement tranchant qu’il donne l’impression que la pièce entière est plus froide malgré les gâteaux et les objets de déco kitsch. La cigarette se consume à une vitesse folle, trahissant bien plus que tout le reste l’état dans lequel toute cette situation me plonge. Je reprends sur un ton moins acide, presque léger : « Tu sais, pour répondre à ta question, si t’avais pas été mordue, ouai la visite aurait pas été si sympa, c’est clairement quelqu’un d’autre qui se serait pointé. » La Horde compte un certain nombre de personnes très revanchardes, disons que c’est culturel chez nous même si c’est un point sur lequel je diverge un peu de mes congénères. Clairement, elle n’aurait pas apprécié la visite de l’un de ceux-là. Je fais tomber la cendre amoncelée de ma cigarette dans le cendrier plein de mégots de joints. « Tu vois, c’est pas plus mal que je t’ai mordu en fait. »

Pour la première fois de mon petit monologue dicté par la colère, je cherche son regard. L’énervement qu’elle m’inspire à cet instant m’arrache un sourire très peu sympathique. C’était sans doute la pire manière de lui apprendre que je suis le responsable de sa blessure et de sa vie chamboulée. Même si d’un point de vue technique, elle est la responsable du saccage de sa vie. A l’instant où elle a mis un pied dans les égouts en voulant nous attaquer, il n’y avait plus que deux issues possible : Finir comme ses amis ou finir comme les miens.
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Wynonna Marshall
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Mer 22 Déc - 15:11 (#)

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Wynonna est attentive malgré les apparences distraites dont elle s’entoure. Qui sont peut être une manière de se protéger d’une réalité qui vient de changer drastiquement. Peut-être. Il y a tellement de paramètres qu’il s’attend à ce qu’elle assimile en quelques minutes. Plus que la jeune femme n’en est capable facilement. Pas avec son bras qui ne cesse de l’élancer. Cependant, lorsqu' elle ouvre la bouche, ce qu’elle dit n’est peut être pas des plus pertinent. Wynonna soupire, le cœur plus lourd qu’elle ne veut l’admettre. Le goût du sucre sur sa langue est devenu écoeurant. Son bref “Ca va” ne la rassure pas tout à fait. Sans qu’elle ne creuse ce sujet. Trop personnel, trop indiscret. La petite rousse n’a pas envie de le mettre mal à l’aise. Ironie. Elle est bien mal à l’aise, elle.

En particulier quand elle effleure les problèmes  sous-jacents qu’elle risque d’avoir avec  ses parents. Elle n’est pas vraiment fière de devoir admettre un trait de caractère aussi intolérant de la part de ceux qui l’ont élevé. Et ce que ces croyances ont déteint sur elle? Wynonna aimerait croire qu’il n’en est rien. sauf.. qu’elle a bien suivi Syd ’et les autres. cela reflète seulement pour elle. Elle ne parvient pas à sourire de la mine dépitée qu’il affiche lorsqu'il comprend les  non dit qui se cachent mal derrière. Il vient d’en tirer les conclusions qui s’imposaient.

Que sa blessure soit problématique, ils en sont conscients tous les deux. Ils diffèrent sur la manière de la traiter. Sur les motifs réels de Tyler, surtout. Elle est à bord d’un carrousel fou et ne parvient plus à descendre. Sans tact ni diplomatie, elle pointe des aspects qu’il a soigneusement gardés dans l’ombre. Puis, Wynonna s’emballe. Devient mauvaise. Flirte avec la cruauté. Il n’y aura aucune justice pour ses amis assassinés. Elle ne peut en faire abstraction. Le reproche au détective, durement. sans  s'arrêter à leurs fautes. Aux raisons premières d’un tel gâchis. L’attaque lui, personnellement. Quand enfin la jeune femme se tait, elle est fébrile. Malade de son propre accès de rage. Le vent glacial qui s’infiltre dans la pièce par la fenêtre ouverte lui paraît bien pâle face au silence plombé entre eux. Par deux fois, Wynonna manque de faire tomber son joint dehors.

Les fragrances reconnaissables entre toutes du tabac qui s’enflamme finissent par la convaincre de se retourner. C’est bien le minimum. Les phalanges du détective privé blanchies sous la colère qui assombrit son regard. La tempête qui couve dans l’expression masculine lui promet  qu’il n’a pas l’intention de se taire ou de se montrer conciliant. Il n’a aucune raison de l’être et Wynonna se prépare à affronter le grain qui va s’abattre sur elle. Il est calme, affreusement calme. Soudainement, elle se souvient pourquoi elle déteste les colères froides et contenues. Ce sont les pires. Elle avait raison de se méfier.  son regard fixé sur les volutes de sa cigarette, l’évitant soigneusement. Pas plus mal, finalement. Le visage de Wynonna est un livre ouvert. Elle encaisse, durement. Il n’attend pas qu’elle s’explique ou se justifie.  C’est un Torero et ses épines, lente agonie. Elle aimerait contrer chacun des arguments avec lesquels il la crucifie vicieusement. -Je sais tout ça, finit elle par cracher -Pourquoi tu crois que je suis pas allée voir les flics ou la NRD?! Je n’essaie pas de justifier ce qui s’est passé. J’ai conscience que c’était con, cruel et gratuit!  -défoncée. Il la voit comme une débile de junkie qui fume de l’herbe à longueur de journée. Elle pourrait s’en défendre, expliquer qu’elle ne fume jamais avant de travailler, pas même lorsqu’elle n’a pas au moins 24h de repos d'affilée, histoire de ne pas flinguer ses papilles. Au lieu de cela, elle relève la tête, -J’ai pas oublié, j’ai pas oublié les deux rats garou qui sont morts à cause de Sydney. -son timbre est sourd, lourd de ces vies perdues et dans lesquelles elle a joué un rôle parce que trop passive. -Je ne suis pas en train de danser sur leurs tombes, je te le signale. Ha! Pardon. Dans cet énorme charnier, personne n’a de tombes! -Depuis qu’il est entré chez elle, qu’elle a compris qui il était, wynonna souhaite lui demander de nouvelle du rat blessé qui était près de la porte, en même temps que pestilence. Il était en train d’agoniser, est ce qu’il a pu guérir? sa langue au palais. C’est une question qu’elle ne posera pas. Monstrueusement hypocrite dans ces circonstances.

Son sarcasme est pesant, poisseux. Il l'étouffe à demi. Rien de ce qu’il vient de lui balancer, elle pouvait se targuer de l’ignorer.  Il l’oblige à assumer. A regarder les conséquences de sa nonchalance. La manière dont il enchaine change tout. Le changement de tonalité, de musicalité dans sa voix lui hérisse la peau. Il confirme une hypothèse qu’elle avait jeté entre eu sans y croire vraiment. Qui, qui planifie l’assassinat d’une nana de manière aussi délibérée? Aussi inhumaine? Des Cess. Peut être que ses parents n’avaient pa tort sur tout. Il  y a peut être un fond de vérité dans leurs discours cinglants. Elle n’y avait jamais cru. Jusqu’ à cet instant. Il vient de la blesser. D’une manière différente de la morsure. Le rat qui l’a niaké, il s’est senti agressé, d’un point de vue rationnel, elle pourrait en comprendre le Pourquoi. ses doigts s’ouvrent. Le joint tombe sur son petit balcon. ses grands yeux emeraldine s’agrandissent encore dans un visage bien trop pâle. Choisir de la faire disparaitre après coup, c’est une reflexion consciente et concertée.

Il l’achève, ses prunelles claire harponnent les siennes. wynonna vacille. sa précision suave est ignoble et son sourire la dépiaute. Il parait fier de lui. satisfait de la barbarie de son acte. sa tête tourne et elle est prise de nausées sèches. Elle rejette physiquement sa présence chez elle. -C’est pas plus mal, répete t’elle, un rire de cailloux et de boue qui lui écorche la gorge. Elle se raidit. Ravale sa detresse. Claquemure autant qu’elle en est capable ses émotions. s’impose de ne plus afficher qu’une insolente indifférence. Un masque mal accroché et fragile. Qu’importe, elle ne peut pas mieux faire. Quatre pas. qui la mènent devant le canapé. Pour la première fois depuis qu’il a forcé sa porte, elle s’approche de lui, s’accroupie pour qu’ils soient à la même hauteur. Elle le regarde, longuement, intensément. Les cheveux blonds un peu trop long, son visage anguleux, son corps un peu trop svelte qui disparaît dans son blouson, ses mains aux doigts fins. Cette touche dorée à sa narine qui adoucie la sévérité de ses traits. Il n'y a rien. Rien du grand rat blanc qui la tourmente une nuit sur deux. Rien des iris rougeoyantes qui la poursuivent.  Wynonna ne dira rien de ce fracas qui la dechire chaque fois qu elle tente de dormir. De ce vacarme qui ne se tait que lorsqu elle cuisine, qu'elle crée. Finalement, la rousse reprend la parole. Une voix creuse et évidée.  -Merci d’avoir clarifié deux trois points que je n’avais pas bien compris. Je n’irai nulle part à la pleine lune avec toi. J’ai pas l’intention de vous donner l’occasion de me coller une balle en pleine tete ou que vous me bouffiez si il s’avère que je n’ai pas été contaminée.  si je te revois,  si tu viens me faire chier à mon boulot, je porte plainte contre toi pour harcelement. Pas besoin de parler de Garou, juste d’un mec creepy qui me fait peur, ca suffit.  Ce ne sera même pas un mensonge. si je me sens surveillée, pareil. C’est la dernière fois que je te le dis, Pestilence. Dégage de chez moi. Ou je te vire moi même. -Empty threat. elle est a deux doigt de s’écrouler.

Si elle n'a pas été mordue, il lui faudra regarder par dessus son épaule jusqu'à quand avant que les Rats ne décident que finalement, elle n'est pas une menace? Se réfugier à Haughton? Acheter et apprendre à se servir d'une arme à feu? Vivre dans la Méfiance et la Paranoïa. Sublime. Évidemment qu'elle lui en veut. Parce que si elle est Contaminée, elle devra gérer seule. Wynonna avait commencé à accepter qu'elle aura besoin d'aide pour la première Métamorphose. Elle avait commencé à lui faire confiance. God fucking dammit. Elle sait déjà qu'elle s'isolera. Dans les Bayous ou la forêt. Elle ne restera pas en ville. Au cas où. Tyler a réussi à lui faire comprendre le danger qu'elle peut représenter.
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Ven 24 Déc - 8:35 (#)

Des réponses et défenses tristes qui sonnent comme une litanie qui tourne en boucle. Des réponses qu’ensemble on fait et refait, avec toujours les mêmes sujets qui reviennent. La cause stupide de cette tragédie, les tombes absentes, les morts. Nous sommes visiblement incapables de briser le cercle infernal de reproches, incapables de passer outre, de guérir. Pas encore. Pas si tôt. Et puis la nouvelle information vient fracasser ce rythme entêtant dont on n’avait pas réussi à s’extraire jusque-là. Son trouble et sa stupeur se lisent sans mal dans sa posture, son expression, son souffle qui perd son rythme pendant une seconde. Sa réaction réveille un étrange mélange de contentement plein de rancune et une culpabilité terrible. Bien moins satisfaisant que ce que j’imaginais. Ce qui découle de la colère l’est rarement. Cette amertume parvient presque à faire reculer mon énervement à cet instant.

Contre toute attente, elle se rapproche. J’ai presque un mouvement de recul porté par la surprise quand elle se met à mon niveau. C’est une drôle de réaction tout de même, la plupart des gens se seraient barrés en vitesse. Elle m’observe en silence d’un air concentré tandis que je l’observe en retour d’un air curieux tout en terminant ma clope. Au bout de quelques secondes qui paraissent interminables dans cette ambiance pesante tout juste accompagnée du faible bruit de gouttes de pluie s’écrasant sur les immeubles, elle finit par briser le silence. Dans ses mots, je comprends que tous les efforts que j’ai faits jusque-là ont été réduits à néant par mon petit accès de colère, que je trouve pourtant justifié. C’était prévisible, mais vraiment ça m’emmerde. J’ai été stupide et perdu le peu que j’avais réussi à obtenir d’elle. Quelle nécessité y-avait-il à lui avouer que, pour la Horde, elle doit être soit morte, soit une rate-garou ? Parce que la vérité blesse bien plus que n’importe quel mensonge, peut-être. Parce que la colère a pris le pas sur la raison. Je la laisse finir la liste de ses menaces peu impressionnantes tout en tirant et allumant une nouvelle cigarette juste après avoir écrasé la précédente, preuve que je ne compte pas quitter cet appartement tout de suite. Après une bouffée de fumée, je lui dis d’une voix ayant perdue ses inflexions coléreuses :

« Bah vas-y. Va voir les flics. » A cause de mon métier je me suis déjà retrouvé dans des situations où des gens sont allé voir la police en pensant que je les suivais, à raison d’ailleurs. C’était une époque où j’étais bien moins discret que maintenant. « J’aurais qu’à leur dire que c’est pour le travail. Tu sais à quelle vitesse les flics se désintéressent d’un cas de harcèlement quand l’auteur est un détective privé ? Suffisamment vite pour que ça te donne le tournis. » Quoi qu’il y en a toujours qui pourraient faire du zèle en voyant les grands yeux perdus de la demoiselle, mais elle n’a pas vraiment besoin de le savoir. Je hausse les épaules. « Arrête de croire qu’on te veut du mal. Je te l’ai déjà dit, une blessure pareille ça contamine forcément. Comprends bien que c'est pas pour le fun qu'on fait ça, mais pour pas voir débarquer une véritable milice armée rameutée par des débiles dans le seul et unique but de venir tous nous buter. » Mais j’imagine que ma parole ne vaut pas grand-chose à ses yeux. « Et si tu veux pas venir avec moi on t’enverra quelqu’un d’autre. De toute façon tu ne peux pas passer ta première pleine lune seule. » C’est parfaitement exclu. « On te trouvera quelqu’un de sympa qui supportera tes sautes d’humeurs. » Ou quelqu’un de moins sympa si elle se montre trop peu coopérative. Je n’ai pas particulièrement envie que ça en arrive là, mais ce n’est pas à moi que revient la décision.

Je soupire en reprenant une bouffée de fumée de tabac, n’ayant pas bougé d’un pouce de son canapé malgré son injonction à quitter son appartement que j’ai superbement ignoré. Je ne peux pas partir avant d’avoir calmé le jeu, si c’est possible, et elle n’est pas en état de me forcer à quitter cet endroit. Malgré tout m’obstiner à rester contre son avis ne m’aidera pas à lui faire entendre raison. Impossible de parler à quelqu’un qui ne veut pas vous écouter. L’ambiance est lourde et tendue, la conversation calme et posée semble bien lointaine maintenant. Mes doigts sont toujours crispés sur la cigarette et ses traits sont tirés et blafards, à cause de la confrontation ou alors du sang qu’elle continue de perdre. Sa blessure semble pire qu’avant.

« Attends au moins que Lucas vienne pour te soigner correctement. Après je m’en irai avec lui. »

Ça me laissera un peu de temps pour essayer de rattraper mes conneries. Et si ça marche pas on trouvera bien une solution, même si celle-ci risque d’être moins pacifique.
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Mer 5 Jan - 11:23 (#)

Rapidement, trop rapidement, ils atteignent leur version du point Godwin. Le traumatisme de la nuit cauchemardesque en début de semaine est trop frais, trop personnel, pour tous les deux. Il y a encore trop de ressentiment de la part de l’un et l’autre pour qu’ils parviennent à s’en détacher facilement. Wynonna ne parvient pas à faire abstraction des hurlements de panique et d’agonie de ces hommes et femmes avec qui elle a grandi. Ne peut oublier sa propre terreur abjecte et la manière dont elle a fait passer sa survie avant eux. Comment Zeke s’est fracassé au sol parce qu’elle essayait de ne pas tomber. La certitude qu’elle serait de la pâtée pour Rat si elle avait agit de manière différente. Elle est vivante parce qu’elle a été un être humain lamentable. Pas d'héroïsme. Pas de grands sacrifices. Just self-preservation. Coups de canif arsenic dans l’image qu’elle avait d’elle.  Elle n’est pas celle qu’elle croyait être, pas de décence, juste la hargne de la survie. Elle l’ignorait. Et Tyler… Tyler sait. Il sait à quel point elle a été méprisable. C’est un inconnu, un adversaire presque, elle ignore tout de lui sauf sa nature réelle -Wynonna ne mesure pas à quel point, en dehors de la Horde, c’est un fait rare- mais il l’a Vu. Vu à son pire. Observé le plus moche de sa personnalité et la rousse n’est pas certaine de pouvoir l’assumer. Il n’y a pas de faux-semblant, pas de masque. Le jeu des conventions scié à sa base.

Mais le jeune homme va trop loin à son tour. L’arrache à ces considérations qui la sapent avec une autre réalisation. Qu’il soit celui qui l’a Mordu, qui l’a Maudite, pour le moment, cela lui paraît secondaire. Elle n’a pas une vision réelle des conséquences. N’a pas encore subi dans son corps les conséquences d’une telle morsure. Mais que son groupe de potes n’hésite pas à la buter si elle ne change pas, ca.. elle l’imprime bien. Leur échange, leur conversation un peu chaotique se dévoile sous un jour bien différent. Elle se rapproche. Le scrute. Voulant voir le Rat en lui. Ne trouvant qu’un mec de son âge, pas ravi d’être là, le corps encore crispé de la colère vibrant en lui. Wynonna balaie d’un revers de paroles le peu qu’ils avaient réussi à établir ensemble. Son regard clair, un peu troublé par la douleur qui pulse de son bras, par les vapeurs du cannabis, peut être, rejeté en bloc les concessions qu’elle avait consenti.

Inébranlable. Ses paroles, son éclat n'ont aucune importance pour lui. Ses avertissements fermes glissent sur lui sans l’atteindre aucunement. Il y a un fossé qui les éloigne. Un fossé dont leurs natures opposées et qui se rejoindront bientôt ne sont pas les seules responsables. Tyler a une dureté que son apparence ne permet pas de saisir au premier abord. Wynonna se fracasse sur son intransigeance. Elle remet un peu de distance entre eux, se relève. Un pouce dont elle vient ronger l’ongle et toutes les peaux malheureuses qui subsistent. Elle secoue la tête à sa réponse. Écoeurée par cette logique dégueulasse. Il a sans doute raison. Vu son métier, il doit souvent être en rapport avec la police de Shreveport. Contrairement à elle, en dehors de ses quelques amendes pour excès de vitesse. Elle ne sera pas prise au sérieux. Et puis… a t’elle réellement envie que les flics creusent? Pas trop en fait.

-Tu me dis beaucoup de choses depuis tout à l’heure, Frisk. -Son ton est moins belligérant et elle a abandonné son ongle pour un beignet rescapé. Elle n’a même pas faim, occupe juste ses mains. Elle a envie d’une cigarette. Ou de boire. De beaucoup boire. Ce qui n’est pas une idée si conne que ça, en fait. Ou alors si conne qu’elle en devient tout à fait raisonnable. Elle repose le beignet sans avoir croqué dedans. -C’est pas soit l’un soit l’autre. Ce n’est pas parce que je ne veux pas être avec vous que je vais vous balancer.  Si ça peut te rassurer, je me foutrais dans un champ perdu ou au milieu du bayou pour la pleine lune. Loin de tout. Je ne prendrais pas de risque sur ce point. -Elle cherche son regard, laisse passer le temps d’une respiration ou deux. -Non. Ma décision est prise. Je vais prendre en compte des avertissements parce que je n’ai aucune envie de prendre un tel risque, parce qu’effectivement, si je suis contaminée, buter des gens, ça ne me tente pas des masses. Mais c’est tout. Je ne viendrais pas avec toi, ou un autre plus sympa -pointe de sarcasme qui revient hanter son timbre. Retient de justesse un geste absolument pas civilisé quand il évoque ses sautes d’humeur- Je PEUX et je VAIS passer cette pleine lune seule, du moment que je suis pas en ville. Si c’est aussi abominable que tu me le décris, j’ai pas besoin d’avoir quinze témoins inconnus autour de moi, thanks no thanks.

Wynonna abandonne l’espoir de le voir se lever et quitter les lieux. N’essaie même pas de le forcer, ce serait aussi ridicule que pathétique et elle a l’impression qu’elle a assez donné ces dernières minutes. Pourtant, quelque part, elle se sent un peu mieux. Avoir pris sa décision la rassérène. Elle se détourne dans la petit salon vers un meuble le long d’une paroi, l’ouvre et sort une bouteille de rhum ambré encore pleine au trois quart. Il est trop tôt pour de la vodka. Elle hausse les épaules. Au point où elle en est, elle peut bien attendre son pote. -comme tu veux- Pas comme si cela allait changer quelque chose. Sans compter que si il peut vraiment soigner correctement son bras, c’est une offre qu’elle ne peut pas refuser.

Deux verres qu’elle remplit bien trop généreusement pour que ce soit raisonnable. En pose un devant Tyler et l’autre pour elle. Retrouvant son pouf. Boire seule est bien trop déprimant pour qu’elle l’envisage. Qu’il décide ou non d’accepter le verre d’alcool n’a pas trop d’importance à ce stade. Trempe ses lèvres dans le liquide doré.  Une gorgée à peine brûlante. Pas assez. Elle évite de regarder son bras et le bandage grossier qu’elle a posé par-dessus.  -Je vous fous la paix, vous me foutez la paix. Facile, non? -Elle tait sa peur de devoir gérer l’Après seule si elle devient une Thérianthrope. Il a réussi à peindre un tableau si sombre qu’elle commence déjà à angoisser alors que c’est encore loin. Elle a le temps de s’organiser.  Elle apprendra. Elle ne sera pas la première. Ça va bien se passer. Internet est son ami.
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Jeu 20 Jan - 8:42 (#)

Le silence de l’appartement rempli de tension s’étire entre nos deux esprits chaotiques déjà bien trop harassés par la situation. Elle s’éloigne, triture de la bouffe comme pour occuper ses mains et ses pensées que j’imagine anarchiques à ce moment. Elle reprend. Se trompe. Encore. Un soupire assorti d’un hochement de tête de gauche à droite automatique comme un symbole instinctif de tout mon désaccord. Elle ne comprend pas. Elle ne veut pas comprendre. Un champ isolé n’est pas suffisant. Et puis après ? Quand elle se réveillera à poil à des kilomètres de sa voiture parce que sa bête est, par essence, un être vivant qui aime courir, explorer, découvrir ? Elle ne veut pas comprendre, peut-être n’essaye-t-elle-même pas d’imaginer. Qui plus est, il est exclu que la Horde laisse filer une nouvelle recrue. C’est probablement une information qu’elle n’a pas besoin de savoir pour le moment, il ne manquerait plus qu’elle prenne le premier avion pour nous fuir. Elle se tourne vers l’alcool pour noyer sa détresse et, contre toutes attentes, dépose également un verre devant moi. Si je ne l’avais pas vu en train de servir, j’aurais largement supposé qu’elle y ait foutu de la javel ou de la mort aux rats. Elle s’installe de nouveau dans son fauteuil de hippie et prononce une phrase qui incarne l’abysse d’incompréhension qui règne entre nous. Non. Tout cela n’a rien de facile. Je remue dans le canapé, essayant de dissiper la frustration de ne pas réussir à lui faire comprendre à quel point c’est important qu’elle suive la Horde. Je retiens toutes les formules qui pourraient paraitre désobligeantes, telles que ‘Comme je te l’ai déjà dit tout à l’heure’, ‘Au risque de me répéter’ ou encore ‘Non mais merde t’es sérieuse ? T’es stupide ou juste sous crack ? T’écoutes ce que je te dis bordel de merde ?’ et lui réponds d’un ton un peu las mais camouflant mon agacement :

« Non, ce n’est pas si simple. » Je retiens un soupir et enchaine avec l’intonation un peu désespérée du gars qui essaye d’expliquer quelque chose à une personne qui refuse de comprendre : « Tu ne seras jamais assurée que l’endroit où tu vas pour ta première pleine lune sera désert. Et puis tu vas faire quoi quand tu vas te réveiller à plus de deux heures de marche de ta voiture, sans même savoir où aller ? Tu es consciente que les fringues ça survit pas vraiment à une transformation ? Tu vas errer à poil dans un champ en priant pour croiser personne ? Sans téléphone pour appeler de l’aide ni rien ? » Mon regard est fixé dans le sien tandis que je liste ces choses auxquelles elle n’a pas pensé. Sa volonté même de se débrouiller seule trahi qu’elle n’a juste pas réfléchis. Et qu’elle a peur. Je reprends en ayant l’impression que je vais beaucoup me répéter mais peut être que ça passera mieux la deuxième fois. « Et encore, c’est pas le pire. Tu feras quoi si tu bouffes un randonneur qui, pas de chance, campait dans le coin ? Et après la pleine lune ? Tu ne peux pas t’en sortir seule au début. D’autres ont essayés, et ça n’a jamais marché. Tu vois les faits divers avec des garous qui se transforment et attaquent des gens ? Et bien ce sera toi si tu essayes de te débrouiller seule. » Je marque une pause et observe son verre qui se vide alors que le mien demeure plein. Ressent-elle déjà les effets de sa nouvelle nature ? L’alcool perd-il déjà de sa force pour embrumer son cerveau où alors vit-elle les derniers moments où l’ivresse peut l’emporter sans avoir besoin de se noyer dans la boisson ? Peu importe, inutile de rajouter ce genre de nouvelles pour le moment. Quittant le registre du catastrophisme, je reprends d’un ton plus calme : « Tu sais, je comprends bien que tu as peur, et que ça fait vraiment beaucoup. C’est justement pour ça que tu ne peux pas prendre une décision rationnelle pour le moment. Et puis tu n’y as même pas réellement réfléchi, non ? Je veux dire, avant que j’arrive, tu n’as pas pensé une seule seconde à la possibilité que tu te transformes, pas vrai ? » Et sans doute même qu’elle n’y croit toujours pas. Quelle connerie de lui avoir dit que la Horde voudrait la buter si elle était toujours humaine, tout ce que j’y gagne c’est qu’elle veut nous fuir. Connerie monumentale qui me conforte dans l’idée qu’être impulsif c’est vraiment de la merde. « T’es pas prête à gérer tout ça. Personne l’est. C’est pour ça que… » Une sonnerie retentie et brise le calme de la pièce, manquant de me faire sursauter. Probablement Lucas qui sonne à la porte d’entrée ou à l’interphone. Mon attention se tourne de nouveau vers la jeune femme fracassée par le trop gros flot d’informations que j’ai amené dans son appartement. « C’est pour ça que tu dois nous laisser t’aider. A commencer par Lucas qui va soigner ton bras correctement. »

Lucas est un type sympa. Comme la quasi-totalité des gens, lui aussi a eu du mal à accepter de rejoindre la Horde. Je ne sais pas trop comment il s’est laissé convaincre, ni même comment les choses se sont passées pour lui. Ce sera sans doute une opportunité d’entendre l’histoire de quelqu’un d’autre à ce sujet. Si moi je n’ai pas réussi à la convaincre, peut-être que lui le pourra.
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Wynonna Marshall
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Dim 23 Jan - 11:59 (#)

A nouveau, les tambours de guerre s'éteignent pour un temps, laissant derrière eux les sillons profonds creusés par les mots cruels qui ont emplis l’espace du salon. Wynonna tremble légèrement. Ne sait plus quoi faire pour occuper ses mains. Pour se distraire des élancements de plus en plus aiguë qui ravagent son avant-bras. Est ce qu’elle avait aussi mal avant ce nouveau séisme? Pour s’éloigner du sort prédit par le détective. Se lever. S’éloigner de la dérangeante proximité qu’elle a instauré entre eux. Une bouteille d’alcool est sur l’instant la solution de facilité. La rousse est écoeurée de la weed. N’a pas envie d’une cigarette. Les pâtisseries survivantes sont sans attraits. Deux verres, un qu’elle offre, un pour elle.

Elle entend presque le soupir de découragement de son “invité” quand elle tente de temporiser. De chercher une autre voie à celle qu’il trace pour elle. Elle négocie, Wynonna, alors que le rhum entame un léger tourbillon doré au creux du verre, mouvement circulaire qu’elle imprime distraitement. Tyler, finalement, tranche. Pas si simple. Oh come on! Let’s keep it simple, please, please, please. Plaidoyer muet dont il ne tient aucun compte. Avec une logique terrifiante, il plante un clou dans chacune de ses propositions précédentes, les crucifie avec une précision chirurgicale. Elle cherche la faille, elle tente de trouver une issue différente aux ravages qu’il prédit si elle choisit de rester seule. Les prunelles limpides du blond ne la lâchent pas. Pas d’échappatoire.

Une gorgée de rhum. Qui empoisse sa langue au lieu de la libérer. Sa tête s’abaisse et c’est un voile de cheveux roux qui recouvre son visage. Ses épaules sont secouées d’un frisson glacé à l’évocation de ce qui pourrait se produire. Une seconde gorgée sans chaleur ni saveur. Gâchis. Elle n’a pas réfléchi ces derniers jours à ces problèmes. Juste à maintenir la tête hors de l’eau. A ne pas sombrer sous les râles d’agonies de ceux qu’elle a abandonnés derrière elle dans ce tunnel meurtrier. Il n’y a qu’une fois dans la cuisine du restaurant qu’elle est parvenue à éloigner un peu les relents de mort qui lui collent à la peau.

Après une éternité, elle relève la tête. Repousse une partie de la masse cuivre derrière une oreille. Quand elle regarde son verre, près de la moitié est déjà vidé. Ecoeurée par elle-même, elle le repousse fermement loin d’elle. Wynonna presse le talon de ses paumes contre ses yeux et arcades sourcilières. Comme si elle pouvait éclaircir ses pensées en même temps que sa vision, ses mains retombent sur un regard hanté. -I can’t. I… just can’t. It’s too hard. -Elle souffle. Mise au pied d’une réalité nouvelle qui n’a rien en commun avec celle dans laquelle elle vivait une semaine plus tôt. -Don’t have a choice, right? You fucked me good, when you bit me.. -Pointe de rancoeur qui n’est pas encore ancrée. Elle dépose les armes. Pas parce qu’elle est persuadée qu’il agit dans son propre intérêt, mais il lui est impossible de se sortir du crâne les conséquences qu’il décrit. Se retrouver nue au milieu de nulle part, sans être certaine de l’endroit où elle se trouve? Sans savoir avec certitude qu'elle n'a pas tué quelqu’un? -Can we focus on the first full moon and not the after? Too much in too little time. - L’après n’est qu’une immense brume. Déjà survivre à une première transformation. SI elle se métamorphose. Cependant, il lui propose encore son aide. A quel point va-t-elle continuer à se buter au lieu de considérer son offre?
Un sourire incertain. Il presse du doigt une plaie ouverte. Quel euphémisme. -I’m terrified.  J’ai juste envie de me casser à l’autre bout de la planète et ne plus jamais voir la tronche d’un rat garou de ma vie. Mais comme ça ne va rien résoudre… J’imagine que tu sauras où me trouver d’ici quelques semaines.  -Un petit signe de dénégation à sa supposition suivante- Non. J’ai repris mon boulot aussi rapidement que possible et j’ai fait autant d’heures que je le pouvais avant que mon Chef ne me vire pour 48h parce qu’il aime pas quand les mecs de sa brigade en font trop. Je dors au mieux quelques heures par nuit, sauf avec de l'herbe qui aide un peu. Mais comme j’ai pas envie que ca devienne permanent,  je me force à limiter. Que je puisse avoir été contaminée… Ce n'était pas une option. Toi, tu arrives comme une fleur et tu balaie tout ça d'un revers de main. Le tout saupoudré de menaces. Je suis censé le prendre comment? J’essaie. Franchement, j’essaie. Mais j’ai mal, je suis épuisée, je veux juste aller travailler histoire d’arreter de penser à toute cette merde.

Une vérité sans concession. Elle n’est absolument pas capable de tout contrôler et d’assurer  sa sécurité et celle des autres. Elle en a marre de lui donner raison. I don't trust you as far as I can throw you. Il prononce exactement les bonnes phrases. Ça ne la rassure pas. Il n’y a que lors de son éclat que Wynonna a eu l'impression qu’il était sans filtre. Pas rassurant. La sonnette lui épargne de répondre. Le Lucas est arrivé. Une tension nouvelle qui la raidit. A quel point permettre à un autre rat-garou d’entrer dans son appartement est sage alors qu’elle n’arrive déjà pas à se débarrasser du premier. Il ne demande pas. ll affirme. Sa blessure demande des soins. Toute sa posture est rigide d'appréhension alors qu’elle ouvre la porte et s’efface pour laisser entrer un autre homme. Dans les mêmes âgés qu’eux, il entre, un brin d’incertitude dans son attitude alors que son regard noisette va de l’un à l’autre. Une masse brune de cheveux indisciplinés surmonte un visage sympathique et expressif. Une large besace pèse à son épaule, sa main libre repousse sur l'arête de son nez une paire de lunettes rectangulaires. Il y a de la réticence dans sa posture, il n'est pas certain d’avoir envie d’être là, mais quand un membre de la Horde a besoin d’aide, son hésitation a cédé. Il espère ne pas le regretter. Il en doute un peu devant l’atmosphère pesante du salon. Un vague salut en direction de Tyler -Hey Tyler, je suis venu dès que j’ai pu. -Avant de se tourner vers la rouquine qui a refermé la porte derrière lui, s’adossant au battant. Elle doit faire un effort pour ne pas couvrir la plaie ouverte qui défigure son bras.
-Je m’appelle Lucas, je suis  élève infirmier. Tyler m’a dit que tu avais besoin d’aide. Je suis juste là pour  cette raison.
-Wynonna. Tu as déjà fait ça?
-Pas souvent. Une fois ou deux. Quand c’est nécessaire. Je peux m’approcher?

Un haussement d’épaule qui vaut pour une autorisation. Lentement, pas certain des réactions de la rousse, il fait quelques pas en sa direction. Son expression devient concentrée en examinant la plaie, sans la toucher. Un bref regard aigu en direction de Tyler en voyant la profondeur de la plaie. Il n’y a pas été en douceur. Pas de jugement pour autant, la Bête agit suivant ses instincts, pas pour blesser par sadisme.
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Mer 26 Jan - 8:35 (#)

Les dernière suppliques de désespoir face à la réalité immuable et fracassante qu’elle semble enfin comprendre retentissent entre les murs de l’appartement. J’acquiesce à sa demande. Inutile de trop penser à l’après pour le moment, et puis ce que je voulais c’est qu’elle accepte de nous suivre pour la pleine lune. A partir de là, elle pourra commencer à comprendre, elle se rendra rapidement compte qu’elle ne peut pas se débrouiller seule. Elle confirme ce que je supposais, sa peur, sa fuite, son déni. Rien de très surprenant, beaucoup sont passés par là. Je la laisse déverser son désespoir sans l’interrompre. Je vois sa peine et sa peur, mais son histoire m’est étrangère. Je n’ai jamais connu ce qu’elle vit, il est probable que la contamination m’a sauvé alors qu’elle semble venir fracasser sa vie. Comme tous les autres contaminés déjà bien installés que j’ai vu au fil des ans, ils ont peur, se débattent, puis finissent par s’y faire et le quotidien reprend ses droits. Inutile de le lui notifier, ce n’est pas le moment, elle n’est pas prête à l’entendre. La sonnerie retentie et elle va ouvrir la porte d’un air très peu serein. Lucas entre dans la pièce et je lui accorde un signe en guise de salut. Sans plus attendre il demande l’autorisation à la rouquine d’examiner sa blessure. A sa vue, l’étudiant me jette un regard qui pourrait se traduire par ‘Ah ouai quand même’ puis reporte son attention sur Wynonna avec un sourire comme pour la mettre en confiance. On voit à son attitude que ce n’est clairement pas la première fois qu’il se retrouve face à des victimes choquées.

« Viens, on va s’assoir, ce sera plus simple. »

Il attend que la maitresse des lieux se choisisse un siège et il s’installe à côté d’elle en déposant sa lourde sacoche remplie de matériel médical. Il reprend son examen en profitant de la plus grande luminosité de la pièce. Le rat-garou manipule délicatement le bras de la rousse pour bien observer la blessure, toujours en lui demandant son autorisation avant de le tourner dans un sens ou dans l’autre. D’un air concentré, il réajuste ses lunettes et porte son attention sur la blessée.

« Ça devrait aller. C’est assez net et il n’y aura probablement pas besoin de sutures. Et c’est tant mieux, parce que des points de sutures sans un anesthésique efficace… Je recommande ça à personne. »

J’ignore à quel moment précis les substances perdent leur efficacité sur les garou, est-ce dès la contamination ou bien après la pleine lune ? L’infirmer semble penser que ça survient dès le début, ou bien préfère-t-il ne prendre aucun risque. Il ouvre sa sacoche pour en sortir du désinfectant et une boite de bandes de sutures cutanées, un peu comme celle qu’elle avait utilisée, mais une version visiblement bien plus professionnelle.  Il commence à panser la plaie et l’odeur du désinfectant se mêle à celle du sang, avalant sans considération les autres fragrances de l’endroit. L’odeur d’hôpital rend l’atmosphère plus pesante et tranche avec la décoration chaleureuse de l’appartement. Cette odeur si typique rend sa blessure plus réelle. Jusque là j’avais délibérément tenu éloigné de mon esprit les dégâts que je lui ai fait. Encore maintenant, j’essaie de tenir à distance les souvenirs si particuliers du rats, remplis d’odeurs lourdes et chargées d’hémoglobines, de poudre et d’humidité, de sons stridents et violents, de quelques images brutales. Je ne veux plus repenser au chaos de cette soirée, à ces souvenirs qui sont les miens mais paraissent si étrangers. La voix de Lucas m’arrache à ces méandres embrumés de la dernières pleine lune.

« En fait, tu as plutôt eu de la chance. Moi j’avais failli mourir. Et hum… » Il interrompt une seconde ses gestes et me jette un coup d’œil interrogateur. Je hausse les épaules et lui réponds d'un air détaché « Ouai, moi aussi j’avais failli crever. » C'est de l'histoire ancienne, même si clairement je n'oublierai jamais. J'ai vraiment cru que j'allais mourir ce jour-là. C'était bien avant que Lucas soit lui-même contaminé. Avant même la révélation des garous. Ça a été un vrai choc d'apprendre que des rats-garous existaient et que j'allais en devenir un, mais tout ça avait surement été un peu ammoindri par les blessures qui ont failli me tuer. « Oui, il me semble qu’on en avait déjà parlé… » Son attention se retourne vers la plaie et il commence à appliquer avec minutie les bandes médicales pour refermer la plaie. Machinalement il ajoute : « Enfin, au moins c’était pas quelqu’un que tu connaissais. » Ses gestes précis ne se troublent pas un seul instant face aux souvenirs qui doivent se bousculer dans son esprit. Je connais cette histoire. C’est une des raisons pour lesquelles je l’ai appelé lui et pas quelqu’un d’autre. J’attends une seconde qu’il ajoute quelque chose à ce sujet, mais il se contente de s’adresser à sa patiente : « Si je te fais mal dis-le moi, d’accord ? »

Ce n’est visiblement pas quelque chose qu’il veut partager spontanément avec une inconnue. Si elle n’avait pas accepté de nous suivre à la pleine lune, j’aurais surement demandé à Lucas de lui raconter ce qu’il s’est passé, mais inutile d’en rajouter. Si elle veut savoir, elle posera la question. Les soins progressent lentement et précautionneusement. Je n’ai plus vraiment grand-chose à dire à la nouvelle rate-garou, maintenant que j’ai obtenu ce que j’étais venu chercher. Inutile aussi de lui dire que les choses vont bien se passer, il est trop tôt pour qu’elle soit prête à l’entendre. Elle n’y croirait pas, malgré la présence de deux d’entre nous qui vont bien et on une vie normale. La rationalité viendra après le choc. Sa vie reprendra son cours avec le temps, mais elle ne sera plus jamais seule en cas de problèmes. Peut-être même finira-t-elle par voir que ce n’est pas une si mauvaise chose en définitive.
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Sam 26 Fév - 19:33 (#)


Wynonna finit par se taire, épuisée par sa dernière diatribe. Elle n’a plus vraiment d'arguments logiques à lui opposer. Il l’a eu à l’usure. Avec la certitude que le plus tenace des deux, ce n’était pas elle. La rousse accepte de ne pas être seule pour cette première première pleine lune. Accepte de subir ce moment traumatique -encore un- avec de parfaits inconnus plutôt que de prendre le risque de massacrer des randonneurs de passage. Ne compte pas devenir l’accroche putaclic d’un tabloïd. Demain, si l’élève infirmier peut rafistoler son bras, elle retrouvera le chemin de sa cuisine. Elle a désespérément besoin de retrouver quelques repères familiers dans un quotidien qui a été bouleversé en profondeur ces dernières heures. Les mises en garde du jeune détective commencent à s’ancrer. Si les centres d'accueils de CESS en difficultés sont pilotés par des groupuscules radicalisés anti-cess, il n’est sans doute pas très prudent de vouloir se faire tester par un laboratoire appartenait directement à un homme politique connus pour ses prises de position demandant un contrôle plus accrus des population non humaine. Ce serait craindre que son nom apparaisse sur des listings dont elle ignore la finalité. Elle n’était qu’un visage parmi d’autre lors des rares congrès auxquels elle a assisté et où le Sénateur Hamilton avait pris la parole, mais tous les participants, pour des mesures de sécurités avaient été obligés de signer une feuille d’émargement Un recoupement des données serait infortuné. Les prochaines semaines promettent d’être interminables. Mais Tyler semble persuadé que la morsure qu’il lui a infligée est contaminante. Il a plus d’expérience. Sauf qu’il a intérêt à ce qu’elle accepte cet état. Plus easy de la faire disparaître dans le cas où elle serait miraculeusement épargnée. Elle croit moyen aux miracles. Lui, pas du tout.

Au moins son accord de principe paraît le satisfaire et il ne tente pas de revenir sur une cohabitation entre un autre Rat-garou et elle-même les jours suivants la Pleine lune. Un problème après l’autre, bless your heart. Un silence un peu apaisé revient entre eux, sa respiration retrouve un rythme moins oppressé. Le verre de rhum est achevé d’une gorgée, chassant pour un temps les remugles poisseux de la peur qui la tenaillait. Lucas arrive dans cette atmosphère d’un cessez le feu fragile. Wynonna tente de maîtriser l’inquiétude renouvelée à être confronté à un second garou mais le calme qui émane de sa posture, ses manières mesurées la rassure suffisamment pour qu’elle accepte qu’il s’occupe de son bras. Il est doux, prévenant et précis. Les nœuds de sa colonne vertébrale relachent leur pression dans son dos. L’échange de regard entre les deux n’échappe pas à son attention mais elle ne commente pas. Chercher à tout prix le conflit avec Tyler ne lui parait pas utile. Enfin, là maintenant. Son humeur est aussi stable qu’un yoyo tenu par un épileptique en crise.

A la requête de Lucas, elle délaisse ses coussins pour une chaise plus traditionnelle autour de la table haute. Machinalement, elle détourne ses yeux des gestes de l’infirmier et de son bras déchiqueté. -Pourquoi sans anesthésie locale? Je ne suis pas allergique. Le ton est plus calme, moins hystérique. -C’est aussi pour ça que je ne suis pas allée à l'hôpital. Ce ne paraissait pas si sérieux vu les circonstances. -Malgré tout, lorsqu’il désinfecte, elle se raidit machinalement avant de réaliser qu’il ne lui fait pas mal, lui offrant un demi sourire moins hésitant. Surtout que ses paroles détournent efficacement son attention. Son regard qui les observe tour à tour. Tyler est silencieux, parvient presque à faire oublier sa présence. Plongé dans ses propres pensées. -Vos morsures étaient si profondes? -Bien sûr qu’elle ressent une certaine forme de curiosité un peu morbide. Sa nature sociable reprend aussi le dessus peu à peu, mise à l'aise par la tranquillité du médecin.-Tu es un rat garou depuis longtemps, Lucas?

Il tire sur les lèvres de la plaie pour la refermer de manière plus professionnelle et plus efficace que ses piètres tentatives. Une grimace d’inconfort fronce le visage de Wynonna. Il tiraille les chairs encore sensibles. Il poursuit et le détail qu’il révèle la surprend. Ce n’est pas une situation qu’elle aurait pu envisager. Elle ne connait pas de Rat-Garou. Elle croit.- Non, tu es hyper délicat. C’est juste un peu désagréable comme sensation. -Ses prunelles s'attardent sur la blessure qui a déjà l’air d’avoir meilleure mine. Elle ne ressemble plus à un morceau de steak haché, en tout cas. Elle tient sa langue quelques minutes de plus mais sa spontanéité assassine sa retenue. -C'était quelqu’un de proche? Qu’est ce qui s’est passé? Si c’est trop indiscret, je comprends. -Lui offrant le choix ou non d’en dire davantage, elle enchaîne. -Tu crois que je pourrais travailler demain? Si tu me poses une bande protectrice par-dessus les sutures, elles devraient tenir, non? Et sans risques sanitaires?

Elle n’aurait pas dû aller au restaurant en début de semaine, mais c’était indispensable pour ce qui restait de sa stabilité mentale. Et pour les apparences d’une vie normale après la disparition de ses amis. Maintenant qu’elle a repris un contrôle, fragile, mais réel, elle préfère agir en accord avec les régulations en place. La jeune femme se retrouve à examiner ses ongles à demi rongés avec une attention qu’ils ne méritent guère. Son timbre vocal est de nouveau incertain. -Il y avait… deux rat-garous devant la porte, avant que je puisse m'enfuir. -Elle avale sa salive de manière perceptible. Les stimulis sensoriels de la nuit sont encore trop faciles à conjurer. -Pestilence et.. un autre. Qui avait l’air d’être vraiment blessé. -Wynonna finit par relever la tête, par chercher le regard de Tyler. Acceptant d’avance la rebuffade et l’écoeurement qu’elle va se prendre dans la tronche. Le rat a été blessé directement à cause de Syd’, qui est parvenu à disparaître sans une égratignure apparente. Elle n’a pas eu de nouvelles de lui et c’est à la fois une source de soulagement et d’inquiétude. Elle cesse ses atermoiements et formule ce qu’elle veut réellement savoir. -Est ce qu’il va mieux? -Non. Elle n’a aucune envie d’avoir cette mort de plus dans ses cauchemars. En particulier après avoir fait la connaissance de deux garou qui n’ont pas l'air si monstrueux à la lumière du jour.
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Mer 2 Mar - 9:09 (#)

L’ambiance est bizarre. C’est sans doute normal quand un gars soigne la blessure d’une meuf qui a été causée par quelqu’un qui est également présent dans la pièce. La vie est bizarre. L’infirmier soigne la plaie, et la blessée demande pourquoi on utilise pas d’anesthésiques. Souhaitant éviter pour le moment la conversation sur les effets des drogues et de l’alcool sur les garous, je me contente de lâche un :

« Parce qu’on en a pas. »

Ce qui est factuellement vrai. Puisque ça ne marche pas, Lucas ne s’en encombre pas dans sa trousse de secours. Et puis ça coûte un sacré paquet de thune ces trucs. Les mouvement de l’autre rat-garou sur la plaie sont appliqués et précis. La question de la rousse sur nos blessures ayant entrainées la contamination m’arrache une rapide rire sinistre irrépressible. Si tu savais. Lucas lui ne rigole pas du tout, le choc est bien plus ancré dans son esprit que dans sa chaire depuis ce jour-là. Au même rythme où le ton de la rouquine devient plus calme et léger, celui de l’infirmier se fait plus hésitant et distant, comme si quelques traumatismes revenaient le hanter. En réponse à ce trouble manifeste, sa concentration sur le soin se fait plus intense et sa voix plus détachée.

« Ça va faire trois ans. »

J’aurais pas dit autant, le temps passe si vite. J’ai l’impression que ça ne fait pas si longtemps qu’on a vu débarquer ce gamin gringalet fraichement accepté dans une prestigieuse fac de médecine dont les rêves se sont faits bouffés une nuit de pleine lune. Adieu la fac, bonjour la Horde. Il lui a fallu un certain temps pour se résoudre à l’idée que le stress de la vie qu’il s’était choisie n’était pas compatible avec le fait d’avoir une bête dans ses entrailles qui traque la moindre faiblesse pour s’échapper et tout détruire. Ça ne fait pas si longtemps qu’il a décidé d’entrer en école d’infirmier. Il faut croire que soigner les autres c’est vraiment sa vocation. Les soins avancent bien dans un silence presque reposant après tout le vacarme de la confrontation qui a eu lieu il n’y a pas si longtemps de cela. Finalement, n’y tenant plus, la curiosité prend le pas sur le reste et Wynonna interroge le gamin. Il se pince les lèvres mal à l’aise en posant avec précision une nouvelle bande sur la plaie. Il choisit de répondre à le seconde question de la jeune femme, se laissant peut-être du temps pour trouver la force pour répondre à la première.

« Ça dépend. Si c’est un travail tranquille, à un bureau ou quelque chose comme ça, ça devrait pas poser de problème. Mais pas de mouvements brusques. Et évite de porter des choses lourdes avec cette main. » Il lui parle avec un sourire doux et compréhensif, voyant sans doute dans cette question le fort besoin de la nouvelle rate de retrouver un semblant de normalité dans tout ce fatras. Son sourire se fane quelque peu et son regard quitte celui de la blessée. Il tire rapidement de sa trousse de secours un gros bandage immaculé et commence à emballer la plaie pansée pour la protéger. « Et c’était euh… » Les yeux rivés sur les soins qu’il apporte, il semble rameuter son courage pour dire à voix haute ce qui le hante sans doute un peu chaque nuit. « … mon père. Il croyait… » La fin de sa phrase meurt dans le silence, éteinte par des souvenirs trop douloureux. Depuis le canapé, je la finie pour lui. Après tout si c’est lui que j’ai fait venir en premier lieu, c’était bien pour cette histoire.

« Il croyait qu’il pouvait se débrouiller tout seul. Il s’est enfermé dans sa cave pour sa première pleine lune en pensant que c’était suffisant.
- Ouai. Il était du genre à penser pouvoir toujours tout contrôler. »

Ni lui ni moi ne rajoutons que ça n’a pas été suffisant. Les gens normaux ne peuvent pas se rendre compte de ce qu’est la rage de la bête, surtout à une première pleine lune, et tout le monde sous-estime les rats. Les informations sur les garous sont assez nébuleuses pour les gentils humains, peut-être pensent-ils qu’on se change en petit rat tout mignon et inoffensif. Et encore, c’est à peine si les gens savent qu’il existe autre chose que les loups-garous. En un sens, ça nous arrange bien, sauf quand un gentil humain inculte se prend un coup de croc et pense pouvoir le gérer sur la maigre base de ses croyances fragiles et fragmentées. L’ignorance les pousse à nous sous-estimer, à se surestimer. L’ignorance les pousse à tuer, ou à mourir.

Dans cette ambiance qui s’est fait plus pesante, la rousse évoque cette soirée funeste. Je fronce les sourcils à sa première phrase, ne voyant pas bien où elle veut en venir. De quoi va-t-elle se plaindre cette fois-ci ? Une nouvelle fois, elle utilise le terme de pestilence comme s’il s’agissait d’un nom – mon nom peut-être ? Celui de mon autre forme ? Allez savoir, cette fille n’est pas bien nette et gagnerait à arrêter de fumer des pétards – et parle d’un autre rat. Enfin je comprends ce qu’elle essaie de savoir. Je me rappelle le sang tiède de l’autre rat-garou pelotonné contre la porte qui tachait le sol et dans lequel on pataugeait. L’odeur de ses blessures et de sa peur face à ce groupe de sauvages armés puant la poudre. Et maintenant, une des causes de tout ce massacre veut savoir si une des victime va bien ? Quelle blague. Le regard de Lucas fait des allers-retours entre Wynonna et moi, tenant toujours à la main la bande qu’il était en train d’enrouler avant de suspendre son mouvement, semblant ne pas trop comprendre de qui on parle. Il sait ce qu’il s’est passé à la dernière pleine lune, mais pas forcément en détail. Son regard s’arrête un instant sur moi et, mue de la curiosité qui caractérise toute personne ayant un jour voulu se jeter dans des études durant un nombre d’années absurde, il demande à mi-mots :

« Qui ça ?
- Ava. »

Ses yeux s’écarquillent un peu, et un oh un peu dépité lui échappe avant qu’il ne recommence à s’occuper de la blessure. J’adorerais lui dire des horreurs. Des choses qui feraient monter son sentiment de culpabilité jusqu’à des sommets jusqu’ici jamais atteints. Parce que je suis en colère pour cette histoire. Parce que j’ai l’impression que se soucier d’Ava maintenant, c’est un peu trop tard. C’est tellement facile d’attaquer les gens puis ensuite de jouer à la personne concernée par leur sort. Alors que l’odeur du sang et de la poudre me hante comme un putain d’esprit frappeur qui me harcèle jusqu’à en devenir dingue. Mais j’ose espérer que j’apprends de mes erreurs. Céder à la colère tout à l’heure m’a bien plus foutu dans la merde que soulagé. Je soupire, comme recrachant une tension bien trop accumulée. Mon regard se perd dans l’appartement, je ne suis pas sûr de pouvoir contenir ma rancœur si je la regarde en face pour le moment.

« Elle est vivante. » C’est tout ce qui t’intéresse, non ? Ne pas avoir encore une mort sur la conscience. Je parviens à retenir cette remarque avec difficulté. Pendant une seconde, je songe à utiliser cette culpabilité qui la ronge pour lui demander si elle sait où est son pote, celui qui s’est enfuit, celui qui nous a attaqué, celui qui nous a fait saigner. Mais pour l’heure, le plus important est de s’assurer qu’une nouvelle crise de panique ne la conduise pas à fuir. On finira bien par retrouver l’autre gars. « T’as fini ? » Une demi-seconde s’écoule avant que Lucas ne comprenne que la question s’adresse à lui. « Presque. Encore une minute. » Pendant qu’il finit de fixer la bande sur l’avant-bras de Wynonna, il commence à lui donner des recommandations : « Alors, ça devrait tenir, mais il ne faut pas forcer. Ce ne sont pas des points de sutures, alors fait bien attention. Si jamais ça lâche, il faudra recoudre. Et évite les choses lourdes. » Il suspend ses mouvements, observant un instant si tout est correct, puis commence à ranger ses affaires. Je me lève du canapé alors qu’il s’affaire encore et je tire une carte de visite de ma poche que je pose sur la table basse.

« Si tu as un soucis, tu m’appelles. Je te téléphonerai pour la pleine lune. Et fais rien de stupide. »

De toute façon il ne fait aucun doute que quelques rats-garous traineront dans le coin pour vérifier qu’elle ne fait pas la bêtise de s’enfuir loin. Elle ne mérite pas encore la confiance de la Horde. On en est même assez loin.
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