Why so serious ? | Ty [Terminé]

BIO


Tout était plutôt bien parti pourtant.
Un petit couple heureux, deux idiots amoureux qui n’avaient jamais eu de famille et qui étaient ravis de pouvoir en fonder une bien à eux. Deux idiots amoureux qui ont eu un fils et qui l’élevaient joyeusement. Deux idiots amoureux qui ont picolé un peu trop un soir et ont malgré tout pris leur voiture pour rentrer chez eux. Ils n’arrivèrent jamais. Il n’en resta rien, que l’absence, que le vide.

A quatre ans je me suis retrouvé seul, sans famille, encore trop jeune pour comprendre. A vrai dire je n’ai que très peu de souvenirs d’eux. Ils étaient heureux, je crois. Ils étaient aimants, peut-être. Tout cela est trop ancien pour que je m’en rappel. Je n’ai pas beaucoup plus de souvenirs sur comment on m’a appris la chose, comment on m’a emmené dans une autre famille, puis une autre, puis encore une autre. On me bougeait beaucoup – comme tous les enfants qui étaient dans ma situation. Ce dont je me rappelle c'est que certaines familles brillaient par leur désintérêt et leur négligence, d’autres essayaient de bien faire mais n’avaient que peu de moyens. Un désœuvrement dans un cas comme dans l’autre, moral ou financier. Je me souviens des autres aussi. Les autres enfants, plus ou moins âgés. Ceux qui étaient là parce que – comme moi – ils n’avaient plus personne, ceux qui n’étaient que de passage, attendant que leurs parents se reprennent. Les déménagements incessants, tant et tant de gens que l’on rencontre, que l’on apprend à connaitre et qui disparaissent de nos vies. Des tristes, des colériques, des agressifs, des désespérés. Très peu de joie dans cette histoire. Tout ce que j’ai appris, c’est que tout fini toujours par s’effondrer, qu’il ne sert à rien de prévoir quand le présent est aussi incertain. Et le temps passe, la vie file, l’enfance avec. Comme tous les autres, je lâche l’école tôt et commence les petits boulots, cherchant l’argent rapide. Dans l’adolescence il n’y avait qu’un seul but envisageable pour les gens comme moi : amasser le plus d’argent possible pour le moment fatidique, celui où il faut partir – où on nous chasse presque – où subitement on est censé se débrouiller seul même quand on n’a rien ni personne. Du jour au lendemain, plus nulle part où aller. Du jour au lendemain, on ne compte plus – si tant est qu’on ait un jour compté. Alors on taffe, on économise, on accumule. Et on prie pour que tout se passe bien, même si on n’a jamais cru qu’il y avait quelqu’un là-haut pour nous entendre.

Et vint le moment fatidique.
A vrai dire, ce ne fut pas si terrible.

Les premiers jours après ma majorité j’ai squatté le canapé d’un ainé, un gars du même foyer d’accueil mais un peu plus âgé. Je n’avais pas de quoi me loger décemment, à défaut j’ai acheté une vieille bagnole en état de rouler qui me servit aussi de toit pour les coups durs. Tandis que les autres allaient à la fac et faisaient des projets, je vivais au jour le jour. Ils étudiaient, je travaillais. Ils faisaient leurs soirées étudiantes, je dormais dans ma voiture. Deux mondes différents qui cohabitaient dans une même ville.
Le temps coulait et filait, un jour à la fois, sans qu’on ne le voit vraiment passer. Des petits jobs, une chambre de motel, un boulot pitoyable, un appartement miteux, un renvoie comme tant d’autres, retour au motel, ou à la voiture dans les moments les moins prospères. Un cycle sans fin qui s’égrenait. Jamais de chez soi. Jamais de certitude.



Un soir banal de printemps, frais et calme, de ceux où il ne se passe généralement rien. Un soir où l’argent manquait au point de se résoudre à – une fois de plus – dormir dans la voiture. J’avais fini par connaitre les coins tranquilles, ceux où il n’y avait que peu de monde la nuit, jamais de flics, pas de bandes de dealers, rien qui ne puisse troubler mon camping urbain. Il n’y avait rien ni personne dans les environs, pas un seul bruit, tout juste le vrombissement lointain de la ville qui s’endort.

Et le choc.

Un coup sourd. La portière tremble. La taule hurle et résonne dans la nuit. Puis des crissements sinistres, aigues, comme des lames contre de la ferraille. Réveillé en sursaut, figé, tétanisé. Les bruits continuent. Il n’y a rien de visible par les fenêtres. D’autres coups, qui se déplacent, qui s’intensifient. La taule de la portière se tord par endroit – je savais que j’aurais dû la faire réparer – créant une ouverture laissant apparaitre un amas de fourrure sombre et mouvante. Un œil. Des crocs. La taule cède peu à peu, la vieille voiture frêle et usée se trouvant être bien incapable de résister, martelée ainsi par un monstre. Un cauchemar sans sommeil.
Ne cherchant même plus à comprendre j’ouvre la portière opposée et fuis. Enfin, j’essaye. Mais pas assez vite. Un choc violent dans le dos qui me projette au sol. Et puis la douleur. Ensuite des cris. D’autres personnes ? Trop sonné pour comprendre. Trop blessé pour réfléchir. Trop de sang autour pour espérer.
L’attaque s’interrompt, les nouveaux arrivants sont aux prises avec le monstre. J’entends les éclats de voix, des cris aigues et inarticulés aussi. Incapable de bouger, paralysé par la douleur. Ça dure longtemps, peut être bien une éternité. Et puis quelqu’un qui s’approche, qui me dit que ça va aller.

La voiture est en lambeaux, moi aussi.
La voiture n’a pas survécu, moi si.



Un monde qui bascule.
On m’apprit dans le même temps l’existence des rats-garous et le fait que j’allais en devenir un. On m’expliqua aussi ce qu’il s’était passé cette nuit là – un pauvre gars qui avait pété les plombs, qui s’était transformé, qui avait attaqué – mais j’étais un peu trop choqué par les annonces précédentes pour avoir fait attention aux détails.

La première pleine lune fut abominable. La première transformation longue et douloureuse, fracturant mon corps pour laisser place à autre chose. Puis plus aucun souvenir jusqu’au lendemain matin. C’est terrible de se dire que quelque chose d’autre avait pris les commandes.

Et puis ce fut tout un nouveau monde à découvrir, avec ses règles, ses lois, sa politique. Et comme partout, des gens bien, mais aussi des connards. C’était une période très ambivalente. Pour la première fois de ma vie j’avais chaque jour des repas chauds, chaque nuit un endroit où dormir, mais je devais lutter chaque jour contre une partie de moi qui n’existait pas jusque-là. Je devais apprendre à négocier avec cet autre qui n’avait ni les mêmes buts ni les mêmes envies. Alors on apprend à plier pour ne pas se briser, à céder pour ne pas s’effondrer. Un équilibre difficile à atteindre et à maintenir mais qui permet de ne pas se laisser submerger. Les premières années ont été laborieuses et éreintantes, une lutte quasi constante pour garder l’ascendant sur la bête mais avec le temps, on s’y fait. Finalement ce n’était pas si terrible, tout était différent mais rien n’avait vraiment changé. Je vivais au jour le jour, gagnais de l’argent en faisant des petits boulots pour d’autres personnes de la Horde, me tenais loin de la politique et de tout ce foutoir. Je pus me racheter une voiture dans laquelle je n’ai jamais eu besoin de dormir. En un sens, les choses s’étaient quand même améliorées.

Et puis un jour le monde apprit l’existence des garous de la pire manière, une vidéo virale ultra-violente. Un loup-garou pétant les plombs et attaquant des gens, filmé et tournant en boucle sur youtube et sur les chaines de télé. Ils étaient déjà tétanisés par un loup, qu’est-ce que ça serait quand ils apprendront pour les rats ?
Ça ne présageait rien de bon pour la suite.



Suite à la révélation involontaire des loups-garous, je me suis retrouvé chargé d’aller fouiner et de garder un œil sur l’évolution de la situation chez les humains. Les rats-garous étaient encore inconnus du grand public, mais il valait mieux anticiper. De toutes façons, les humains prenant les armes contre les loups-garous en feront tout autant face aux autres garous. J’étais du genre à bien passer inaperçu et les gens me parlaient facilement, ce qui est idéal pour ce genre de boulot – ça aide d’être un vrai baratineur, je suppose. Et ce ne fut pas très beau à voir. La peur et la panique se muèrent très rapidement en haine et en violence. Des discours extrémistes appelant à l’extermination totale, des cinglés s’armant de plus en plus, des rixes qui éclatèrent avec des gens en accusant d’autres d’être des garous avec des arguments improbables et au milieu de tout ce fatras des charlatans vendant des babioles censées protéger les gens de la contamination ou des gadgets supposés détecter les garous. Il n’y a pas à dire, même dans les situations de crises les gens savent s’enrichir sur la stupidité.

On essaya de repérer ceux chez qui la panique ne retombaient pas même après des semaines, ceux qui commençaient à se réunir et à s’organiser, ceux qu’il fallait fuir à tout prix. Avec le temps je devins doué à ce petit jeu là à tel point que deux ans après la révélation je fis ce qu’il fallait pour obtenir une licence de détective privé. Cela me permit notamment de dissimuler mes activités de surveillances sous un cadre légale, une bonne couverture en somme. Et j'ai aussi commencé à travailler pour des personnes extérieures à la Horde – rien de bien palpitant cela dit – ce qui me permit d’avoir des revenus suffisants pour louer un appart sans prétention. Une vraie victoire. Le quotidien s’améliorait, mon temps était partagé entre des jobs pour des clients lambdas, d’autres pour la Horde et puis les bières au bar. Je profitais aussi de mon temps libre pour essayer d’adopter la forme ferus. J’étais certain qu’elle se révèlerait pratique en certaines circonstance dangereuses, il faut dire que pouvoir se faufiler partout c’est bien pratique pour fuir et survivre. Ce fut très long et très laborieux, mais ça finit par fonctionner.

Les années passaient et un bouleversement politique survint dans la Horde, insidieux et très efficace. J’ai essayé de ne pas trop m’en mêler, la politique ce n’est pas pour moi. La Horde eut une nouvelle reine et le quotidien reprit ses droits. Le temps file et se fiche pas mal des bouleversements.

L’année qui a suivi n’eut rien d’extraordinaire. L’ambiance de la Horde avait changé, quelques tensions résiduelles dû au changement de monarque, mais rien de bien terrible. En parallèle je devenais de plus en plus doué pour mon boulot. Pour la première fois je ne me contentais pas uniquement de taffer pour éviter de crever. Et puis il y avait un côté vraiment satisfaisant à trouver des réponses, même à des questions aussi bêtes que celle d’une épouse qui se demande si son mari la trompe.

Et puis un nouveau coup dur – bien plus violent et inattendu que ce qui avait eu lieu jusqu’alors – prit place le soir d’Halloween 2019. Une soirée qui poussa les rats à se retrancher dans leur repère mais qui fut mortelle pour bon nombre d’entre nous. Une soirée qui fit se resserrer les rangs face à un danger abrupte qui laissa de nombreuses séquelles. Un enfer qui attisa forcément la haine des anti-CESS, ne rendant le monde que plus dangereux encore.
Les mois suivants furent difficiles, mais avec le temps tout passe, le quotidien revient, la méfiance reste.

Le monde tourne.
La vie continue.
Inlassablement.

Mais c'est quoi ça, on n'a même pas le temps de venir dire bonjour que la fiche est déjà terminée ? Remarque, ce n'est pas nous qui nous en plaindrons. Bienvenue officiellement pour ma part, aussi ! On est super contents d'accueillir un rat-garou, ils ont la cote dans le coin, et j'aime beaucoup ce personnage qui a l'air de s'y être taillé une place aussi pertinente qu'intéressante. Ta plume est simple mais efficace, et la lecture de ta fiche était très agréable. L'avatar est parfaitement adapté également, et je ne doute pas que tu vas pouvoir te trouver des liens à volonté. En tout cas, ravi de voir la Horde enfin représenté sur AA. Je t'ouvre avec plaisir les portes du jeu et je te souhaite bon courage dans l'asile d'aliénés.  

Voilà, tu es officiellement dans la famille et ça implique de grandes responsabilités mais aussi beaucoup de fun. (Mais pas trop, Eoghan risque de le tuer.) Bref, tu as maintenant accès à tout le forum, ce qui veut dire que tu peux créer ta fiche de liens pour te faire plein d'amis ! Tu peux aussi nous tenir au courant des avancées de ton personnage dans un carnet d'évolution, mais c'est facultatif. Si tu es pressé d'écrire et que tu n'as pas encore de partenaires, n'hésite pas à poster dans les demandes de RP ou à te lancer dans l'aventure du fil rp ! Et si tu te sens seul, tu peux lancer ton propre scénario ou créer des pré-liens. Tu as sûrement constaté que nous avons un système de points sur AA, nous t'invitons à découvrir comment en gagner et surtout, comment les dépenser.
D'ailleurs, si tu as pris un prédéfini ou un scénario comme personnage, tu peux d'ores et déjà réclamer tes premiers points dans Collecter vos points.

Si tu as des questions, le staff est toujours à ta disposition pour y répondre. Et si tu veux un aperçu de la bonne humeur (pour ne pas dire folie) de nos membres, n'hésite pas à venir voir sur la CB ou à participer au flood ! Mais si on te fait un peu peur, n'hésite pas à demander l'aide d'un parrain ou d'une marraine pour t'intégrer. Ce sont des membres dévoués aux nouveaux !

Tout le staff d'Ashes Arise te souhaite donc la bienvenue dans ses rangs et à très vite pour les prochaines aventures !