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There is no escape from yourself ♣ Hay-Lin & Serguey

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Hercule le tank estonien : le respect, pourquoi faire ?
Serguey Diatlov
Serguey Diatlov
Hercule le tank estonien : le respect, pourquoi faire ?
THIS WAR OF MINE

En un mot : Guerrier brisé, arcaniste défectueux, amant esseulé.
Qui es-tu ? : • Né en Estonie, le quadragénaire a été naturalisé américain en 2011 pour services rendus à la nation.
• Ancien tireur d'élite, il est vétéran de la guerre du Kosovo. Il a également participé à la Seconde Guerre du Golfe, mais rapatrié d'Irak suite à l'attaque et à la destruction de sa base militaire.
• Issu d'une famille de vaudouisants depuis plusieurs générations, ses pouvoirs se sont éteints depuis la guerre où il a failli perdre la vie. Sa magie est dormante depuis, et il cherche à s'y reconnecter.
• Tête brûlée, il a un tempérament excessif : il boit trop, aime séduire, rit fort, provoque.
• Sportif, il se défoule par la pratique d'activités physiques, en se bagarrant dans les bars ou au Mad Dog où on l'affuble du surnom de Golgoth.
• Ancien amant d'Aliénor Bellovaque, il vit très mal leur rupture depuis la révélation du putsch du motel Lucky Star, où a été perpétré le massacre d'arcanistes. (Juillet 2020)
• La séparation avec la vampire a également eu d'autres conséquences : en plus de son absence, il souffre encore du manque de ses morsures, comme un camé privé de l'objet de son addiction.
• Après sa démission en tant que chef de la sécurité aéroportuaire suivie d'une brève descente aux enfers, il doit son salut et sa reconversion professionnelle à Jake Hamilton, pour qui il est devenu agent de protection rapprochée (et partenaire de paintball préféré). (Septembre 2020)
• Amoureux des hérissons, il en possède un qu'il honore régulièrement sur Instagram, un cadeau d'Aliénor : Krissu.
• Loyal et serviable, il est un ami solide sur lequel on peut compter, même pour se sortir des situations les plus désespérées. Amant attentionné, il sait se montrer aussi tendre que passionné au creux de l'intimité, comme s'il s'agissait là des rares moments où il renouait avec sa magie rouge endormie.
Facultés : • Sa gueule carrée, sa stature imposante et sa hauteur avoisinant les deux mètres rendent sa silhouette intimidante, parfois même sans qu'il n'ait à lever le poing.
• Excessif et robuste, il gagne souvent à la bagarre et aux concours de beuverie.
• Bavard, il n'a ni le sens de la diplomatie, ni celui du politiquement correct, et a tendance à choquer par un phrasé cru ou par un humour pas toujours très conventionnel.
• Ancien soldat, il bénéficie d'une très bonne condition physique, même si l'âge comme ses excès finiront par le rattraper. Il manie très bien les armes à feu, et n'hésitera pas non plus à utiliser toute arme contondante, s'il s'agit de défendre un proche ou de sauver la veuve ou l'orphelin.
• Il parle couramment anglais, russe et estonien, même s'il n'utilise ce dernier qu'avec sa petite sœur, restée à Tallinn, avec laquelle il entretient une relation épistolaire.

Thème : Hooverphonic • Mad About You
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Pseudo : Tank.
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Crédits : Nero (avatar) ; Lilie (code signature)
Dim 13 Juin - 22:01 (#)

NO ESCAPE.

Août 2020.

Un second bâtonnet de nicotine échoue entre ses lèvres impatientes.
L’œil rivé à son rétroviseur, il guette l'entrée du Gừng, après avoir vérifié trois fois sur Tripadvisor qu'il s'agissait bien de la boutique ésotérique qu'il cherchait, et non d'un énième restaurant de nems. La devanture, discrète mais reconnaissable pour un œil de sorcier, le conforte dans son appréciation. Tandis que l'habitacle se remplit doucement d'une fumée opaque et blanchâtre, il augmente le son de la radio et hoche la tête au rythme d'un groupe d'électro-rave russe qu'il affectionne particulièrement. L'arrêt de la climatisation provoqué par l'immobilisation du véhicule ne tarde pas à faire monter drastiquement la température, et l'Estonien ouvre alors en grand les fenêtres, la nuque moite. D'un doigt agacé, il décolle le tee-shirt bleu de sa peau pour s'aérer le dos, sans cesser de dodeliner, son crâne battant la mesure. A travers la musique abrutissante, il s'efforce d'occulter la fournaise estivale qui écrase ses pensées, ralentit son raisonnement. Serguey Diatlov déteste la chaleur, et des années de déploiement au Moyen-Orient n'ont pas suffi à supplanter sa préférence pour les hivers au froid sec, aux journées amputées et aux nuits interminables.

Tandis qu'il pianote contre son volant, un piéton le hèle alors qu'il longe sa voiture, visiblement agressé par cette « putain de musique de communiste, j'vais te faire bouffer des Airpods à la louche et te réexpédier en URSS ». Surpris par l'agressivité du phrasé, le regard de l'arcaniste se décroche enfin du rétroviseur pour traquer la silhouette de l'importun, un vieillard aigri, vêtu d'une veste en jean, de santiags élimées et d'un chapeau de cow-boy – l'allure d'un texan en mal d'aventure, à la xénophobie affichée.
Très calmement, l'Estonien ouvre sa portière et s'extirpe du véhicule, et ses deux mètres de hauteur toisent l'homme rabougri, visiblement peu impressionné par sa haute stature, à en juger par le crachat expédié juste à côté de la chaussure du Slave.
Pétri d'un sang-froid impressionnant, le Géant inspire longuement, et son regard se décroche de sa semelle pour affronter les prunelles grisonnantes qui le toisent toujours, mauvaises.
« Tu peux répéter, Texas Ranger ? J'suis pas sûr d'avoir bien entendu. »
Bras croisés, il lui sourit avec cynisme, et son attitude trop calme finit visiblement par inquiéter le natif, qui amorce une prudente retraite à reculons.
« Ouais. L'Amérique a pas besoin d'gens comme vous. »
« De gens comme nous ? »
Il ne détecte aucune aura magique chez son interlocuteur, alors il se doute qu'il ne fait pas allusion à ses caractéristiques surnaturelles, qu'il serait de toute façon bien incapable de percevoir.
L'autre ne se débine pas, même si tout dans sa silhouette indique qu'il est prêt à tourner les talons à tout instant. Porté par un patriotisme un peu trop prononcé, il poursuit sur sa lancée.
« Ouais ! Les ruskovs comme toi qui s'croient tout permis, t'es pas chez toi ici ! Et l'autre dealeuse de niak d'en face là, le jour où j'la chope j'la… »
La joue du Texan rencontre brutalement le toit brûlant de la voiture, par trois fois. La face écrasée sous la large paume de l'Estonien, il tente de se libérer en gigotant comme un insecte, mais la poigne qu'exerce l'arcaniste ne lui permet pas de se dégager. Il vocifère, tente d'envoyer ses guiboles molles dans les parties intimes de son agresseur, ce qui déclenche l'hilarité du Colosse, pas mécontent d'administrer une légère correction à un tel énergumène.
« Mais tu sors de quelle série B, péquenaud ? C'est fini la guerre mon vieux, même que le Mur de Berlin est tombé ! Ouais. Et j'suis. aussi. américain. que toi. Petit con. »
La tête du vieillard heurte fermement la tôle à chaque mot prononcé, pour que le message s'imprime efficacement sous la poigne slave. Probablement se serait-il amusé à le recadrer avec plus d'acharnement si la vision de la chamane n'avait pas interféré l'altercation en cours.

De ses deux mains, il saisit alors le Texan qu'il envoie valdinguer à plusieurs mètres, la pommette légèrement fendillée sous la brutalité du traitement subi.
« Allez dégage, Lucky Luke, et que j'te revois pas dans le secteur, sinon t'entendras parler du Tank Estonien. »
Le quadragénaire n'accorde déjà plus la moindre importance au patriote ; il s'élance à travers la rue, traverse à vive allure pour intercepter à la volée la silhouette de Hay-Lin avant qu'elle ne ferme boutique. Un mouvement de la main indique qu'il a probablement hésité à la saisir par le bras, pour la forcer à rester, à l'écouter au moins une fois, mais le geste s'interrompt et il choisit finalement d'accrocher son regard, bien décidé à ne pas la laisser lui filer à nouveau entre les doigts.
« Attends. M'refais pas le coup, pas encore. Et va pas m'sortir une excuse fumeuse comme quoi t'as un cours d'aqua-poney ou je n'sais quelle autre connerie, car cela risquerait de me mettre de très mauvaise humeur. »

Il croise les bras contre sa poitrine et la toise, de sa taille impressionnante, le visage courroucé. Depuis qu'il l'avait croisée au Juggler's, lorsqu'il s'y était rendu avec Eoghan quelques mois plus tôt, elle ne cesse de l'éviter, plus insaisissable que la fumée entre les phalanges. Dès lors, son visage apparaissait régulièrement dans les bars ou pubs qu'il avait l'habitude de fréquenter, une fois le soleil couché, pour noyer ses insomnies tout comme la complexité de sa relation avec Aliénor, depuis qu'elle avait pris le pouvoir au motel, et massacré les partisans du Clan de Salâh ad-Dîn. Aliénor et ses non-dits, Aliénor et ses secrets. Il avait, depuis leur mémorable dispute suite à la trahison de l'Immortelle envers les siens, développé une certaine irritabilité, et cette irascibilité s'amplifiait dès qu'il avait le sentiment que quelque chose, ou quelqu'un, lui échappait.
L'attitude fuyante de Hay-Lin exacerbait ce sentiment de rejet, d'incompréhension, de non-maîtrise de son environnement immédiat, une chose qu'il exécrait. Balloté par le flot des événements depuis des semaines, il avait besoin d'un point d'ancrage, sans pour autant oser se l'avouer.
Malgré son orgueil démesuré, Serguey Diatlov n'était qu'un homme.

« C'est quoi ton problème ? Qu'est-ce que j'ai encore fait de travers ? Oui, j'essaie de t'aborder à chaque fois que j'te croise, mais tu sais très bien pourquoi. Va pas m'faire croire que ma tronche te revient pas, parce que j'te croirais pas. Moi en tout cas, j'ai pas oublié. »
New York, quelques années après la Fracture, à l'époque où l'ouragan Aliénor n'avait pas encore fait irruption dans sa vie. Des nuits tissées à oublier ce qu'il était devenu, à ne se lier à personne pendant plus de vingt-quatre heures, à boire à outrance, enchaîner les relations sans lendemain. Des nuits vautrées dans le stupre et les excès. Des nuits dont il gardait peu de souvenirs, car elles se ressemblaient toutes. Rares étaient les compagnes nocturnes de cette époque révolue auxquelles il songeait encore, pour ne pas dire inexistantes.
Sauf Hoa Lê.
Car il y avait cru jusqu'au dernier instant, lorsqu'une fois arrivée dans sa chambre d'hôtel, elle s'était rétractée. Alors que leurs discussions animées de la soirée avaient empli de promesses l'esprit de l'homme envoûté. Il se souvient encore l'avoir poursuivie dans le couloir, avant d'abandonner. Il se souvient même avoir supplié, alors qu'elle était déjà hors de portée de voix.
Ce soir-là, il avait éprouvé la douleur de la solitude, du silence qui l'accompagne, et la froideur des draps chiffonnés, ceux qui auraient dû accueillir le corps et les confessions de Hoa Lê. Rencontre éphémère, avortée.
Il n'avait pas oublié.

Alors désormais, sous cette chaleur écrasante, ses prunelles autoritaires exigent la vérité. Il ne supporterait pas de la voir fuir une fois encore. Elle lui avait échappé au Juggler's, et depuis, elle ne cessait d'éviter soigneusement toute confrontation, même s'ils partageaient les mêmes lieux de débauche. Un rejet qu'il ne supportait plus.
« Tu préfères les meufs, c'est ça ? Parce que j'comprendrais et j'accepterais, okay ? J'suis bon perdant pour ce motif-là. Mais j'te dis ça sans prétention : une femme qui me fuit autant que toi, ça m'est jamais arrivé, Hoa Lê. Enfin j'devrais plutôt t'appeler Hay-Lin, car c'est comme ça que le type du Juggler's s'adressait à toi, j'crois. »
L'accent slave malmène les phonèmes asiatiques, bien qu'il tâche de ne pas écorcher son prénom. Las de devoir réclamer des explications, il la scrute de ses prunelles arctiques, tiraillé entre la frustration de ne pas maîtriser une situation qui lui échappe continuellement, et l'impatience d'une confrontation qu'il espère obtenir ce soir, enfin.

(c) AMIANTE

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When witches don't fight, we burn
Hay-Lin Blake
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ASHES YOU WERE

En un mot : Herbier ambulant
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Lun 14 Juin - 17:13 (#)


There is no escape from yourselfFt. Serguey Diatlov


Putain, il est encore là.

Hay-Lin darde un regard mauvais vers le véhicule garé de l’autre côté de sa rue.

Cachée derrière les feuilles de ses plantes en devanture, elle observe avec les lèvres retroussées la voiture qui ne lâche pas depuis quelques jours. Un rictus entre la haine et la terreur déforme ses traits d’ordinaire si lisses. La chaleur moite qui accompagne le mois d’août à Shreveport l’étouffe, le ronronnement de son climatiseur est assourdissant. Un filet de sueur coule le long de sa nuque. Elle est trempée. Front, dos, dessous-de-bras, Hay-Lin, malgré ses vêtements légers, est complètement trempée de sueur.

Une terreur muette l’empêche de réfléchir correctement.

Pourquoi la suit-il ? Pourquoi s’entête-t-il ?

Alors que sa respiration s’accélère, Hay-Lin prend une inspiration consciente. Elle plaque sa main droite sur la partie supérieure de son sternum, juste sur le creux, mince protection contre le géant qui la guette. Elle est incapable de détourner le regard. Sa bouche est sèche, ses mains sont moites, sa nuque est raide. Elle est pétrifiée de terreur, cette femme que personne ne réussit à intimider.

Lorsque l’homme sort de son habitacle et alpague un passant, un étourdissement manque de lui faire perdre l’équilibre.

Que sait-il exactement ? Que veut-il d’elle ?

Il sait, pense-t-elle, les deux mots répétés à l’infini en son fort intérieur. Il sait tout, son crime, son mariage, la raison de sa fuite. Il vient pour lui faire payer.

Cette manifestation du passé dont elle souhaite s’affranchir cherche par tous les moyens à provoquer une rencontre, qu’elle avorte soigneusement. Bars, clubs, et maintenant boutique… Il apparaît partout. Il ne lâche pas l’affaire. Il est entêté.

Hay-Lin inspire une nouvelle fois de manière consciente. Elle se sent suffoquer, son cœur bat à un rythme effréné, son bras droit la lance.

Ils n’ont rien fait. Elle n’a pas couché avec lui. Elle s’est enfuit sans demander son reste, balbutiant une litanie d’excuses, les yeux obstinément baissés pour être certaine de ne pas se laisser happer par ceux, terriblement expressifs, de cet homme grand, blond et viril.

Elle a le cœur au bord des lèvres.

Les impacts répétés de la tête du passant qui a osé l’importuner semblent résonner avec les battements désordonnés de son palpitant. Un, deux, trois. Il l’envoie valdinguer plus loin, se redressant de toute sa hauteur pour lui cracher quelque chose que Hay-Lin n’entend pas. Et brusquement, elle bouge.

C’est le moment.

La brune se jette sur son sac et ses clés, éteint tout derrière elle, s’élance hors de sa boutique. La nervosité la fait trembler, tout ce qu’elle touche semble lui glisser des doigts. Elle doit s’y prendre à plusieurs fois, fébrile, pour réussir à attraper la bonne clé et ensuite réussir à l’enfoncer dans la serrure. Ses tremblements sont terribles. Dans sa précipitation, son sac à main lui échappe.

Elle déglutit avec peine, sentant les larmes poindre aux coins de ses yeux.

Des bruits de course lui parviennent. Un bref gémissement plaintif lui échappe et lorsqu’elle se retourne, le dos plaqué contre la porte de sa boutique, l’homme est en face d’elle, bloquant toute issue.

Serguey.

Hay-Lin soutient son regard avec témérité, malgré l’inquiétude évidente qui s’exsude de son corps. Il est tellement plus grand qu’elle, tellement plus imposant, elle est coincée, et il sait, il va la dénoncer, la livrer à la police parce qu’elle est un monstre et-

Après une inspiration vacillante, Hay-Lin interrompt ce flot de pensées générées par la panique. Personne ne sait. Surtout pas lui, qui était là avant que l’idée maudite n’apparaisse dans son esprit. Il est apparu dans un bar, quand elle était au plus bas, il s’était montré charmant, tendre et attentionné, et il lui avait pris la main avec tant de douceur, puis dans ses bras… Le souvenir lui fait froncer les sourcils.

Les mecs, des menteurs et des hypocrites. Ils exploitent toutes les faiblesses qu’ils perçoivent. Les siennes étaient évidentes, à l’époque.

Aujourd’hui, elle s’appelle Hay-Lin, et elle les emmerde, ces menteurs.

Il parle et questionne, encore et encore, ses prunelles fixées sur elle. Ses vêtements qui lui collent à la peau la font se sentir terriblement vulnérable. Elle doit s’humidifier les lèvres pour réussir à croasser misérablement un début de réponse.

- « Je ne sais pas qui vous êtes. Je ne suis pas cette  Hoa Lệ que vous cherchez. Peut-être que, comme beaucoup, vous confondez deux femmes d’origine asiatique. Pardon, monsieur. »

Elle lève le menton et se baisse pour ramasser son sac, toujours à terre. Le mouvement fait du bien à son corps crispé par l’angoisse. Lorsqu’elle se redresse, elle le dévisage avec passivité. Il ne peut pas savoir. En fait, tout ce qui l’intéresse, c’est de conclure cette affaire d’un soir qui date d'il y a plus ou moins six ans. Il est juste outré qu’elle se soit refusée à lui. Bien fait pour lui et son ego.

Comme il lui bloque toujours le passage, elle le pousse du bout de son sac à main et insiste.

- « Excusez-moi, monsieur. Vous faites erreur. Et un petit conseil : si quelqu’un ne veut pas coucher avec vous, ça ne veut pas forcément dire que cette personne préfère les femmes. C’est simplement parce que vous êtes arrogant, égocentrique et auto-centré. Pardon, monsieur. »

Telle une pimbêche, elle rejette ses cheveux courts en arrière, ignorant sa frange qui lui colle au front et les tâches de sueur qui assombrissent son petit haut en lin. Avec le porte de tête d’une reine, elle attend que cette figure du passé s’écarte et lui laisse le passage.

S’il plaisait beaucoup à  Hoa Lệ, qu’il avait eu tous les mots qu’il fallait avec elle et toutes les attentions, ce n’était pas le cas avec Hay-Lin. Elle était une autre femme. Une qui ne se laisserait pas intimider par une armoire à glace dans son genre, aussi gentille s’était-elle montrée ce soir-là.


© Lady sur Epicode
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Qui es-tu ? : • Né en Estonie, le quadragénaire a été naturalisé américain en 2011 pour services rendus à la nation.
• Ancien tireur d'élite, il est vétéran de la guerre du Kosovo. Il a également participé à la Seconde Guerre du Golfe, mais rapatrié d'Irak suite à l'attaque et à la destruction de sa base militaire.
• Issu d'une famille de vaudouisants depuis plusieurs générations, ses pouvoirs se sont éteints depuis la guerre où il a failli perdre la vie. Sa magie est dormante depuis, et il cherche à s'y reconnecter.
• Tête brûlée, il a un tempérament excessif : il boit trop, aime séduire, rit fort, provoque.
• Sportif, il se défoule par la pratique d'activités physiques, en se bagarrant dans les bars ou au Mad Dog où on l'affuble du surnom de Golgoth.
• Ancien amant d'Aliénor Bellovaque, il vit très mal leur rupture depuis la révélation du putsch du motel Lucky Star, où a été perpétré le massacre d'arcanistes. (Juillet 2020)
• La séparation avec la vampire a également eu d'autres conséquences : en plus de son absence, il souffre encore du manque de ses morsures, comme un camé privé de l'objet de son addiction.
• Après sa démission en tant que chef de la sécurité aéroportuaire suivie d'une brève descente aux enfers, il doit son salut et sa reconversion professionnelle à Jake Hamilton, pour qui il est devenu agent de protection rapprochée (et partenaire de paintball préféré). (Septembre 2020)
• Amoureux des hérissons, il en possède un qu'il honore régulièrement sur Instagram, un cadeau d'Aliénor : Krissu.
• Loyal et serviable, il est un ami solide sur lequel on peut compter, même pour se sortir des situations les plus désespérées. Amant attentionné, il sait se montrer aussi tendre que passionné au creux de l'intimité, comme s'il s'agissait là des rares moments où il renouait avec sa magie rouge endormie.
Facultés : • Sa gueule carrée, sa stature imposante et sa hauteur avoisinant les deux mètres rendent sa silhouette intimidante, parfois même sans qu'il n'ait à lever le poing.
• Excessif et robuste, il gagne souvent à la bagarre et aux concours de beuverie.
• Bavard, il n'a ni le sens de la diplomatie, ni celui du politiquement correct, et a tendance à choquer par un phrasé cru ou par un humour pas toujours très conventionnel.
• Ancien soldat, il bénéficie d'une très bonne condition physique, même si l'âge comme ses excès finiront par le rattraper. Il manie très bien les armes à feu, et n'hésitera pas non plus à utiliser toute arme contondante, s'il s'agit de défendre un proche ou de sauver la veuve ou l'orphelin.
• Il parle couramment anglais, russe et estonien, même s'il n'utilise ce dernier qu'avec sa petite sœur, restée à Tallinn, avec laquelle il entretient une relation épistolaire.

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Mar 15 Juin - 22:00 (#)

NO ESCAPE.

« Monsieur ?! »
Il ne daigne pas s'écarter pour lui faciliter le mouvement, lorsqu'elle se baisse pour ramasser son sac à main. Monsieur.
« Monsieur, non mais mieux vaudrait être sourd que d'entendre ça ! Tu m'prends vraiment pour un con en fait ? Je sais très bien que tu m'as reconnu ! Serguey, New York. Enfin j't'en voudrais pas si t'avais oublié mon prénom, mais m'fais pas croire que tu m'situes pas putain… »
Il bouillonne de frustration, blessé par cette ignorance qu'elle feint pour se protéger, probablement – car il la devine terrifiée, peut-être par leur proximité. Dans son impulsivité, il n'avait pas remarqué qu'il l'avait approchée de si près et plaquée au mur, sans pourtant que les corps ne se touchent. Hébété, il hésite, manque de peu de reculer, se ravise enfin. Non, elle lui doit une explication, et tant pis si elle le juge trop intimidant, trop intrusif. Il ne supporte plus ces silences qu'elle lui impose avant de s'échapper – chaque soir le même schéma, pourquoi m'éviter ?

Résigné, il secoue la tête et ne réagit pas à la pique de la chamane. Il sait qu'il ne fait pas erreur sur la personne, et aucun argument ne l'en fera démordre. Il est têtu, Serguey Diatlov, lorsqu'il se persuade d'être dans son bon droit. Et celui d'exiger un éclaircissement sur la conduite inexplicable de celle qui aurait pu être son amante en faisait partie.
Comme toujours, elle tente de l'esquiver, mais il ne bronche pas, tout en remarquant qu'elle paraît répugnée à la simple idée de le toucher, barricadée derrière son minuscule sac à main. Il en rirait, s'il était d'humeur. Pour l'heure, il n'y a que l'agacement qui déforme ses traits et assèche son visage, déformant probablement ce charme qui avait plu à Hay-Lin, ce soir-là.
« Arrogant ? Peut-être bien. Égocentrique ? Certainement. Et après ? T'en as d'autres, t'as fini ? Tu crois que tes piques vont me faire déloger d'là ? J'crois pas, non. Si y'en a un qui fait preuve de grossièreté ici, c'est certainement pas moi. »
Il cadenasse les mots dans sa bouche, les mots de trop, les mots qui feraient indéniablement pencher la conversation du mauvais côté. Il a conscience que la chaleur l'accable et l'irrite plus que de raison, et que la clarté aveuglante tout comme la sueur qui ruisselle dans son dos ne l'aident nullement à conserver son sang-froid.

Alors même s'il est heurté par ce mouvement de tête arrogant, par cette frange prétentieuse, par cette femme qui l'ignore et désire le répudier, même s'il souhaiterait s'écouter et poursuivre dans son élan de provocation, il cède, et recule d'un pas, suffisamment pour lui libérer le passage. Elle peut fuir, si elle le désire. Mais avant de lui laisser le temps de se mettre en mouvement, il reprend la parole, d'une voix plus calme, toujours aussi grave, à laquelle s'accroche un accent slave évident.
« C'est pas qu'une question de sexe. C'est juste que… »
Il ravale sa fierté, inspire longuement. Décidément, elle avait le don pour l'amener à briser ses défenses et à se dévoiler plus que d'accoutumée. Une chose dont il avait horreur, par crainte de se montrer vulnérable, d'exposer le flanc trop tôt.
« J'avais bien aimé c'qu'on a vécu, ce soir-là. Vraiment. J'ai aimé discuter avec toi. T'écouter. Se marrer. Te séduire… j't'en veux pas d'être partie. J'ai pas compris sur le moment, mais j'ai accepté. »
Son regard arctique la sonde mystérieusement tandis qu'il se risque sur le terrain scabreux de l'allusion dangereuse.
« Et puis, toi et moi… on a un point commun, n'est-ce pas ? »
Il cligne lentement des yeux, et ses billes se décalent légèrement, dessinent le contour de la silhouette frêle, et paraissent passer à travers la peau lorsqu'elles l'englobent à nouveau toute entière, dans un regard qui n'a rien de lubrique. Il la salue comme un arcaniste saluerait sa semblable, même si pour eux deux, les couleurs se sont éteintes depuis bien longtemps.

Un long soupir crève sa poitrine, et illustre une lassitude qu'il peine encore à admettre. De caractère sanguin, il est coutumier des émotions chaudes, des colères impétueuses, des joies explosives. A moins qu'ils ne portent atteinte à la sécurité de quelqu'un, jamais il ne regrette ses excès. Mais cet abattement, cet épuisement désormais presque chronique qui l'accable de jour comme de nuit, il ne sait pas le réguler. Il ne sait plus fermer l’œil. Il ne sait plus refouler ce qui l'affaiblit. Il a l'impression, sans pour autant la connaître, de se retrouver dans ce même état qu'elle lui était apparu cette nuit-là, dans ce bar où il avait tout mis en œuvre pour lui remonter le moral, la rassurer. La protéger. Car c'est le sentiment qui l'avait traversé, lorsqu'elle avait échoué contre lui, sa tête contre son épaule, ses bras autour de son cou. Et il l'avait serrée, dans cette promesse tacite que rien n'arriverait, tant qu'il serait là.
Mais tout était arrivé.

Au bord du précipice de l'impuissance, il la regarde une dernière fois sans savoir quoi faire, murmure presque lorsqu'il lui propose, tenace malgré sa fatigue.
« Écoute, j'veux juste qu'on aille se prendre un verre, comme la dernière fois. Qu'on cause, qu'on s'vide la tête. J't'invite, si tu veux. J'monterai pas dans ta bagnole, j'te forcerai pas à monter dans la mienne, on peut se retrouver là-bas. Tu peux rentrer entre deux, te doucher, me faire attendre comme un con… j'm'en fiche. Si tu me l'demandes, j'm'installerai même à la table d'à côté, si t'as peur que j'te touche. »
Qu'avait-elle vécu qui la fasse trembler à ce point, à la simple idée d'un contact avec lui ? S'était-il montré trop insistant, cette nuit-là ? Avait-il eu un geste déplacé ? Une parole malheureuse ? Son franc-parler le désavantageait parfois, lorsqu'il butait contre une sensibilité trop exacerbée.
Son timbre se voile lorsqu'il confesse, avec cette désagréable impression de se dévoiler plus qu'elle ne fera jamais, à en croire son attitude revêche. Mais le besoin de revivre cette sensation s'était logé sous sa peau, viscéral.
« Parce que ça m'avait vraiment fait du bien, et que j'voudrais que ça recommence. »

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When witches don't fight, we burn
Hay-Lin Blake
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Mer 16 Juin - 21:33 (#)


There is no escape from yourselfFt. Serguey Diatlov


Le colosse ne fléchit pas face à sa volonté. Il l’empêche toujours de s’enfuir, trop heureux sans doute de l’avoir enfin à sa merci, coincée là entre lui et la porte de sa propre boutique. L’énervement se lit sur son visage, il ne fait même plus l’effort de le cacher. Hay-Lin, bravement, soutient son regard alors qu’il fronce les sourcils et que sa bouche se pince sous la vexation. Il ne nie pas ses accusations.

Pas qu’une question de sexe, tu parles. pense-t-elle avec mépris, persuadée de tout savoir de la psyché masculine. Elle se le répète intérieurement en imitant son accent slave, énervée d’être sensible malgré elle à cet argument facile. Ceci dit, pour un baratineur, Serguey arrive à faire percer de véritables teintes de sincérité à travers le timbre de sa voix. Et pour un queutard, il s’accroche, le bougre. N’importe quel autre homme aurait lâché l’affaire au premier refus. N’importe quel autre homme l’aurait tout simplement oubliée après cette nuit avortée ! Non seulement, il la suit, mais il se souvient de son prénom, celui de l’autre vie.

Elle ne sait pas quoi en penser. Perplexe, elle ne l’interrompt pas et se garde bien d’exprimer le moindre sentiment par une grimace ou un mouvement d’agacement. Elle ignore le pincement au cœur qui la saisit lorsqu’il évoque leur soirée et sa fuite. Des regrets, elle en a déjà beaucoup, pas la peine d’en ajouter encore à sa longue liste. Elle ne peut retenir un mouvement d’humeur lorsqu’il dit l’avoir accepté. Encore heureux, qu’il l’ait accepté !  C’est le b.a. ba de n’importe quelle relation charnelle : quand l’une des personnes concernées dit non, c’est fini. Voilà qu’il essaye de se faire passer pour plus bon qu’il n’est ? Elle est prête à le renvoyer dans ses buts quand sa voix baisse d’une octave et que ses yeux terribles la percent.

Un point commun, dit-il. Hay-Lin émet un curieux son, entre le grognement de colère et le gémissement plaintif, qui lui tire un rougissement.

Son aura est triste à voir, elle en est consciente. Des lambeaux grisâtres, des résidus de noirceur, des haillons obscurs… Elle n’a même pas une véritable aura, qui l’engloberait totalement. Tout s’est tari. Et alors qu’elle rend le salut à cet Estonien entreprenant, un sourire amer fleurit sur ses lèvres. Serguey est tout aussi vide qu’elle.

Il pousse un long soupir, vivante incarnation de l’accablement. Ses yeux clairs sont de véritables fenêtres ouvertes sur son vague à l’âme. Hay-Lin reconnaît en lui les mêmes signes de terrible fatigue, dont aucun repos ne semble pouvoir triompher, qui cloue sur place et teinte toute chose de gris. Une apathie face au monde qui pousse à fermer les yeux et à cesser de lutter, pour tout simplement se laisser porter par le courant. Le voyage pourra être long, avant que finalement, le corps délaissé n’abandonne et se laisse couler, comme l’esprit.

Elle tient toujours son sac entre eux, la pointe de celui-ci enfoncée dans l’imposant sternum de celui qui a été un soldat et servi dans le désert, si elle se souvient bien. Malgré son affectation, la chaleur l’accable tout autant qu’elle.

Un instant, elle craint qu’il ne la touche. Si d’aventure ses mains venaient à effleurer sa peau, elle ignore sa réaction possible, et c’est ce qui l’inquiète en particulier. Lorsqu’ils s’étaient enlacés, ce soir-là, dans cette ville-là, le contact de sa peau contre la sienne l’avait réchauffée toute entière. Elle s’était senti vue et tangible. L’odeur de son parfum masculin l’avait rassurée, la force de ses bras autour d’elle tranquillisée.

Sa voix était chaude et réconfortante. Oui, il l’avait séduite. Elle n’avait pas cru être capable d’en faire autant, et pourtant : le voilà, six ans plus tard, qui supplie pour une deuxième chance.

Maintenant, sa voix de stentor, qui exigeait, ordonnait, réclamait, n’est plus qu’un murmure. Il semble être désespéré pour sa compagnie. Pourquoi elle, plutôt qu’une parfaite inconnue ? Est-ce pour pouvoir laisser tomber le masque ? Être soi, librement, comme avec un ami, sans s’inquiéter de devoir faire bonne impression, de cacher ses blessures et ses défauts ?

Il a l’air misérable, prêt à se raccrocher à la moindre marque d’amitié pour « se vider la tête », s’oublier. Elle connaît ce sentiment de solitude.Son désespoir évident la rassure sur la principale source de son inquiétude : il ne vient pas pour elle. Il est là pour lui-même. Il ne sait rien de ce qui a entraîné sa fuite vers la Louisiane, loin, très loin, de  Bian Hoa Lệ et sa vie d’épouse bafouée.

Ses tremblements s’apaisent, elle respire plus librement. Sévère comme toujours, elle pince les lèvres et a un mouvement de tête agacé alors qu’elle accepte, après avoir roulé des yeux, enfin, après des jours de filature, de reconnaître leur lien.

- « C’est d’un psy dont tu as besoin, monsieur. Mais le temps que tu obtiennes un rendez-vous ici, j’ai peur que tu terrorises toutes les asiat’ du coin en leur sautant dessus avec ton «  Hoa Lệ couche avec moi ! ». - elle imite son accent slave avec une grimace et en baissant sa voix d’une octave, ses yeux noirs dans les siens. Elle verra bien jusqu’à où elle peut malmener sa fierté. - Je n’ai pas peur qu’on me touche. J’ai peur qu’un homme de deux mètres ou presque qui me suit et qui m’a coincée devant ma porte en profite. Alors je sais, qu’à l’armée, on ne vous apprend ni les bonnes manières ni l’écriture, mais ce serait bien que tu te rendes comptes de ton gabarit pour arrêter de terroriser les gens que tu croises. - son sac fermement appuyé contre sa poitrine, elle le pousse une nouvelle fois avec détermination. Voilà. À distance de bras plus un sac à main, c’est la bonne distance.

Elle ramène son sac contre elle, le coince sous son bras, et pose ses mains sur ses hanches. Ce n’est pas elle qui vient quémander de la chaleur humaine. Elle se sent en position de force. En contrôle de la situation. C’est exactement ce dont elle avait besoin.

- « Je n’ai pas envie que tu me suives jusqu’à chez moi. On va à un bar, on commande chacun une limonade, je te donne une demi-heure, et c’est tout pour aujourd’hui. - elle jette un coup d’œil vers sa voiture, le souvenir du bruit de la tête du pauvre homme l’ayant énervé cognant contre la tôle en tête. Doux et prévenant, cet Estonien, pensait-elle à l’époque. La voilà bien détrompée. - Tu pourras recommencer à terroriser les passants pour terminer ta soirée. Loin de ma boutique, c’est mauvais pour le commerce.

La tête haute, elle le dépasse et commence à marcher vers un petit bar à la taille intime, où il pourra enfin s’épancher sur ses préoccupations. Elle ne lui prend pas le bras, encore moins la main. Néanmoins, pour vérifier qu’il la suive, elle désobéit à une des règles strictes qu’elle s’est fixée. Elle se retourne.

Le soleil l’habille d’une lumière presque divine, fait étinceler ses cheveux blonds et ressortir sa peau bronzée et la définition de ses muscles.

Elle se retourne dans un geste sec et rigide.

Ça vieillit sacrément bien, un Slave, même sous la chaleur.

***


Avec grâce, elle s’installe sur une des deux chaises disposées autour de la petite table en fer forgé. L’endroit se veut « vert », une copie de ces Biergarten qu’on peut trouver dans les pays germaniques, en plus petit. On les a installés dans une sorte de terrasse ombragée, sous des feuilles de vigne.

Elle se sent revivre sous la fraîcheur. L’environnement neutre, le souffle d’air et l’intime conviction qu’il ne vient pas pour son crime la mettent dans de meilleures dispositions à son égard. Chipie, elle tire son téléphone de son sac à main, règle un chronomètre de trente minutes et le dépose sur la table avec un regard de défi. Ceci fait, c’est presque avec amabilité qu’elle entre dans le vif du sujet, sans attendre qu’on vienne leur proposer la carte.

- « Dis-moi tout. C’est la crise de la quarantaine, ta copine t’as lâché, tu as perdu ton boulot et tu es obligé de dormir dans ta voiture ? - avec un sourire mesquin, elle se penche vers lui pour une autre pique. Deux pour le prix d’une. - Tu veux une prescription médicale pour de la weed, c’est pour ça que ça tombe sur moi ?  »


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Hercule le tank estonien : le respect, pourquoi faire ?
Serguey Diatlov
Serguey Diatlov
Hercule le tank estonien : le respect, pourquoi faire ?
THIS WAR OF MINE

En un mot : Guerrier brisé, arcaniste défectueux, amant esseulé.
Qui es-tu ? : • Né en Estonie, le quadragénaire a été naturalisé américain en 2011 pour services rendus à la nation.
• Ancien tireur d'élite, il est vétéran de la guerre du Kosovo. Il a également participé à la Seconde Guerre du Golfe, mais rapatrié d'Irak suite à l'attaque et à la destruction de sa base militaire.
• Issu d'une famille de vaudouisants depuis plusieurs générations, ses pouvoirs se sont éteints depuis la guerre où il a failli perdre la vie. Sa magie est dormante depuis, et il cherche à s'y reconnecter.
• Tête brûlée, il a un tempérament excessif : il boit trop, aime séduire, rit fort, provoque.
• Sportif, il se défoule par la pratique d'activités physiques, en se bagarrant dans les bars ou au Mad Dog où on l'affuble du surnom de Golgoth.
• Ancien amant d'Aliénor Bellovaque, il vit très mal leur rupture depuis la révélation du putsch du motel Lucky Star, où a été perpétré le massacre d'arcanistes. (Juillet 2020)
• La séparation avec la vampire a également eu d'autres conséquences : en plus de son absence, il souffre encore du manque de ses morsures, comme un camé privé de l'objet de son addiction.
• Après sa démission en tant que chef de la sécurité aéroportuaire suivie d'une brève descente aux enfers, il doit son salut et sa reconversion professionnelle à Jake Hamilton, pour qui il est devenu agent de protection rapprochée (et partenaire de paintball préféré). (Septembre 2020)
• Amoureux des hérissons, il en possède un qu'il honore régulièrement sur Instagram, un cadeau d'Aliénor : Krissu.
• Loyal et serviable, il est un ami solide sur lequel on peut compter, même pour se sortir des situations les plus désespérées. Amant attentionné, il sait se montrer aussi tendre que passionné au creux de l'intimité, comme s'il s'agissait là des rares moments où il renouait avec sa magie rouge endormie.
Facultés : • Sa gueule carrée, sa stature imposante et sa hauteur avoisinant les deux mètres rendent sa silhouette intimidante, parfois même sans qu'il n'ait à lever le poing.
• Excessif et robuste, il gagne souvent à la bagarre et aux concours de beuverie.
• Bavard, il n'a ni le sens de la diplomatie, ni celui du politiquement correct, et a tendance à choquer par un phrasé cru ou par un humour pas toujours très conventionnel.
• Ancien soldat, il bénéficie d'une très bonne condition physique, même si l'âge comme ses excès finiront par le rattraper. Il manie très bien les armes à feu, et n'hésitera pas non plus à utiliser toute arme contondante, s'il s'agit de défendre un proche ou de sauver la veuve ou l'orphelin.
• Il parle couramment anglais, russe et estonien, même s'il n'utilise ce dernier qu'avec sa petite sœur, restée à Tallinn, avec laquelle il entretient une relation épistolaire.

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Dim 20 Juin - 14:41 (#)

NO ESCAPE.

Impossible d'anticiper la réaction de Hay-Lin, lorsque sa tirade s'achève et qu'il ne peut qu'attendre, attendre et espérer que les arguments (sincères) l'aient touchée avec justesse. Au fond de lui, il savait qu'elle était tapissée d'un écho, qui vibrerait et réagirait peut-être à sa requête. Au-delà de leurs essences détériorées, il pressentait qu'ils étaient taillés du même bois, un ébène éprouvé mais coriace, loin d'abdiquer et de devenir pour l'heure cette souche rabougrie, promesse morbide de l'avenir peu reluisant qui les attendait. Lorsqu'il s'imprègne de son aura émiettée avec pudeur, il a conscience qu'elle l'étudie avec la même attention, et éprouve une honte indicible à apparaître aussi peu glorieux. Il devait avoir l'air bien ridicule, à jouer d'une stature qu'il savait imposante, à user d'un franc-parler parfois provocant, dans les prunelles de ceux qu'il ne saurait duper : les arcanistes. Et il savait qu'elle avait vu ce vide en lui, cette déchirure fondamentale, cet abîme dans lequel il n'osait plus regarder lui-même, là où gargouillait encore faiblement des résidus de magie rouge, sans pourtant parvenir à se hisser jusqu'à sa conscience, glissant et dérapant sur les parois trop abruptes. Condamnée à n'être que des lambeaux de couleurs ternis, abandonnés au fond de lui-même. Et ils n'avaient pas besoin de parler pour savoir qu'ils ressentaient cette même vacuité, cette impuissante colossale, cette honte d'être amputé d'une partie de soi-même, et de ne pouvoir le reprocher à personne d'autre qu'à son propre ego. A voir l'aura ainsi décharnée de Hay-Lin, il éprouvait la même douleur pour elle que pour lui-même. Les mots obstruent sa gorge sans prendre consistance. Trop tôt. D'abord, ils auraient besoin de la simplicité d'une rencontre, de la légèreté d'un échange, des œillades amorçant la séduction. Et puis, un jour… peut-être…

Alors, lorsqu'elle cède enfin et abandonne son attitude défensive, l'Estonien demeure interdit durant un long moment, et les paupières clignent lentement avec la prudence de celui qui refuse encore d'y croire. Le tutoiement initie un véritable début d'échange, beaucoup plus véridique que ce qu'elle lui dispensait alors, et un sourire authentique étire alors les lèvres slaves. Ses joues se colorent d'une joie indicible, et il lâche même un rire court mais franc lorsqu'elle s'essaye à imiter son accent et son attitude, il le sait, légèrement envahissante. Il secoue la tête en se mordant le coin des lèvres, la bouche retroussée sur le côté et rehaussée par un amusement ostentatoire tandis qu'elle s'essaie à quelques piques bien placées.
« Eh ben, pour quelqu'un qui voulait m'faire passer pour un forceur inconnu au bataillon, t'en sais bien des choses sur moi. »
Un haussement de sourcils évocateur révèle qu'il est surtout flatté d'une telle prise de conscience. Elle non plus, elle n'a pas oublié. De bonne grâce, il recule encore et prend le parti de l'auto-dérision, soulagé qu'elle ait cessé de l'ignorer et qu'elle ait accepté qu'elle ne fuirait pas éternellement.
« Okay, faut bien admettre que ma tactique d'approche est parfois un peu bourrine. Mais j'essayerai d'apprendre à lire et écrire, et à intégrer les bonnes manières, d'ici notre prochain rencard. »
Subtile manière de lui préciser que non, il n'avait pas besoin d'un psy. Il avait besoin d'elle.

Il respecte cette distance qu'elle instaure entre eux et la suit alors, conscient qu'il n'était pas en position de négocier la destination évoquée. L'allure vive malgré la chaleur écrasante, il marche deux ou trois mètres derrière elle, une position qui ne le dérange pas le moins du monde, puisqu'elle lui permet de lorgner à loisir la silhouette fluette néanmoins séduisante de Hay-Lin. Une contemplation qui l'efflanque d'un nouveau sourire, qu'il ne lui dissimule qu'à peine lorsqu'elle se retourne, peut-être alertée par ce regard intrusif. Mais il sait, lorsque les iris se frôlent, que la séduction opère déjà, même si elle conserve cet orgueil qui n'est pas pour déplaire à l'ancien militaire.

Lorsqu'ils s'installent l'un en face de l'autre sous l'ombre des vignes, il revit cette sensation de débusquer un oasis après des jours et des jours de traversée du désert. Sa large silhouette trouve le confort d'une chaise dans un soupir, et il accueille la fraîcheur avec une réelle reconnaissance. Il hésite à s'humidifier la nuque et la figure en revenant à l'intérieur, histoire de se rendre plus présentable face à elle, mais elle dégaine alors son téléphone et enclenche le minuteur sous ses yeux étonnés, condition inévitable de leur rencard à courte échéance. Si son naturel combatif et contestataire l'incite à protester, il se ravise et referme la bouche. Il a accepté les règles, à lui de les tourner à son avantage ou de s'arranger pour provoquer l'étincelle, qui la fera oublier ce compte à rebours anxiogène.
Et comme le temps joue contre eux, la voilà qui abandonne définitivement la tactique du repli stratégique et passe à l'offensive, laissant un Serguey légèrement éberlué sur sa chaise de fer forgé, lui qui peinait encore à croire qu'il y a moins d'une heure, elle le répudiait comme le plus contagieux des lépreux.
« Wow. Quel tact. J'avais souvenir que tu prenais davantage de pincettes. »
Affable, il lui sourit, pour lui témoigner qu'il n'en éprouve nul inconfort ; au contraire, la perspective de la découvrir sous un autre jour lui sied. Sous la langue taquine de Hay-Lin, la nostalgie de leur rendez-vous écourté (dans une autre vie) s'efface. Il en oublie presque sa pudeur habituelle lorsqu'il s'apprête à lui répondre, cherchant à ne pas gâcher la moindre seconde en sa compagnie en de vaines tentatives de tourner autour du pot.

« Eh bien pour tout te dire, je… »
« Bonjour, ces messieurs dames ont-ils une idée de ce qu'ils voudraient commander ? »
La nuque de l'Estonien se redresse, et il plante ses yeux dans ceux du serveur qui, en s'efforçant d'être courtois, ne fait que gaspiller de précieux instants. Son regard chute vers le minuteur, effectue des allées et venues entre le téléphone et le visage du garçon.
« Peu importe, ce que vous nous recommandez, j'avoue que… »
« Puisque vous en parlez, je me permets de suggérer à Monsieur l'excellent cocktail de la semaine, Women & Coconuts, un mariage subtil et délicat entre les saveurs des îles et les fruits de la passion, avec une touche de gingembre pour amorcer la suite de la soirée. »
Le sourire discret mais évident du serveur est équivoque, et il poursuit sur sa lancée, leur désignant du menton un écriteau situé un peu plus loin sur la terrasse.
« Si ce charmant couple désire se rafraîchir, nous disposons également de toute une carte de bières, la plupart importées d'Europe centrale, afin d'allier fraîcheur et exotisme. Sinon… »
Cette fois, l'Estonien l'interrompt d'une main polie mais autoritaire, alerté par l'idée que plus le gaillard déblatère, plus leur rendez-vous s'amenuise.
« Ecoutez… surprenez-nous, d'accord ? Avec alcool, pour moi. Et toi ? Limonade, toujours ? »
Il déroge à la règle de la boisson imposée sans sourciller. Pour lui, ne pas boire d'alcool dans un bar relève du blasphème.
Un nouveau geste impérieux étouffe dans l’œuf l'amorce du serveur qui s'apprêtait déjà à poursuivre son festival de présentation, et dans un hochement de tête entendu, le garçon s'efface et disparaît à l'intérieur de l'établissement.

Son premier réflexe est de consulter le compte à rebours, face auquel il roule des yeux agacés lorsqu'il découvre le chiffre diminué.
« Déjà ! Mais ce type m'a tenu la jambe au moins cinq minutes, c'est injuste ! Allez quoi, ça compte pas, réinitialise-le ! »
Il soupire mais opte pour ravaler sa contrariété, et son regard clair retrouve les iris sombres de Hay-Lin, s'amuse à les voir pétiller avant de reprendre le fil de leur conversation.
« Pour te répondre, déjà j'fume pas de weed, j'estime que l'alcool et la cigarette sont deux addictions suffisamment chronophages. Ensuite… »
Cette fois, et malgré les secondes qui ne cessent de lui échapper, il prend le temps de la dévisager, de s'imprégner de la finesse de ses traits, un détail qui l'avait déjà marqué lors de leur première rencontre. Ses prunelles chutent jusqu'aux mains de Hay-Lin, dont il contemple la délicatesse avec la même attention. Malgré tout, il ne doute pas que derrière cette silhouette menue et discrète se cache un caractère bien trempé, dont elle lui a déjà dévoilé quelques bribes. Fidèle à sa promesse, il s'empêche de recouvrir ses phalanges des siennes sur la table, et relève les yeux pour la regarder à nouveau.
« Tu t'souviens de mon âge, alors j'vais pas te la faire à l'envers. J'crois que j'suis effectivement arrivé à un palier où la plus grosse partie de ma vie se situe derrière moi, et pas devant. »
Nulle fatalité lorsqu'il énonce cette vérité. Il n'est pas dupe : ses excès, les guerres, sa magie qui nécrose, le conduisent lentement mais sûrement vers une fin prématurée.
« J'aime mon taf, j'aime ma zouz, j'ai pas d'problème d'argent, j'vais pas m'ouvrir les veines avec un opercule de yaourt zéro pourcent si tu m'invites pas chez toi. Et j'ai bien compris que tu le ferais pas. »
Mais il ne pouvait s'empêcher d'entrouvrir la porte. Au cas où. Sur un malentendu.

Alors, pourquoi ne pas lui dire la vérité, et pas seulement des demi-mots ?
Oui, il aimait son travail, malgré la vigilance constante et énergivore qu'un tel poste lui demandait.
Oui, il aimait Aliénor, et c'est peut-être là que résidait toute sa douleur : comment accepter d'avoir des sentiments pour celle qui avait massacré humains et arcanistes sans sourciller, au nom d'une révolte dont elle portait l'étendard ? Et pourtant, il ne cessait de penser à elle.
Non, il n'avait pas de problème d'argent, mais il aurait préféré crouler sous les dettes, vivre dans sa voiture, plutôt que de n'être plus que le fantôme de lui-même, un sorcier raté, une honte à leur race. Une impression tenace que Hay-Lin partageait peut-être. Mais encore une fois, les mots enflent dans sa gorge. Alors il refoule, Serguey, il en oublie jusqu'aux interrogations de sa compagne d'un soir (plus que dix-huit minutes), et les défenses s'érigent à nouveau sous sa langue cynique.
« C'est ça que tu fais, alors ? Tu vends de l'herbe et des opiacés sous couvert du label du Juggler's ? »
Lorsqu'il l'avait entraperçue dans la boutique principale, il se souvient l'avoir sentie dans son élément, malgré la dissonance de son aura. Mais il ne pouvait s'empêcher d'attaquer à son tour sa fierté, de la pousser dans ses retranchements. Et surtout, de se risquer à demander ce qui le taraudait depuis toutes ces semaines.
« Qu'est-ce que t'es venue chercher ici, à Shreveport ? »

(c) AMIANTE

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Mer 23 Juin - 17:43 (#)


There is no escape from yourselfFt. Serguey Diatlov


Son commentaire sur son sens du tact lui arrache une brève exclamation scandalisée et incrédule. C’est l’hôpital qui se fout de la charité. Il ne mérite pas qu’elle prenne des pincettes. En fait, aucun homme ne mérite sa délicatesse, certainement pas dans la sphère privée. S’ils ne sont pas capables de supporter les vérités qu’elle leur lance à la figure avec un air de sainte-nitouche, eh bien ils feraient mieux de la laisser tranquille. Quand on n’a pas le niveau, on ne s’y essaie pas. Débutants s’abstenir. Oh, elle devrait se trouver un t-shirt avec cette phrase, ça lui sauverait sa salive et son temps.

Elle pince les lèvres et hausse les sourcils dans une attitude impatiente qui l’enjoint à se lancer dans ses explications sans chercher de diversion. Il est important qu’elle marque de manière claire qu’elle n’a plus rien à voir avec Hoa Lệ. Sa retenue d’antan n’est plus : elle égratigne les fiertés, surtout masculines, avec plaisir. Ça lui permet de faire le tri dans ses interlocuteurs et surtout, de les inciter à réfléchir à leurs mots en sa présence. Tâche ardue pour beaucoup.

Serguey, malgré sa remarque, n’a pas l’air de se sentir attaqué. Il se réinstalle sur la chaise un peu trop petite pour lui, cherchant à se mettre à l’aise. La brune jette un coup d’œil au chronomètre. En voilà un qui savoure les secondes… Et quand la baraque semble être prête à se lancer dans le vif du sujet, la voilà interrompue par un serveur entreprenant et déterminé à bien faire son travail. Hay-Lin lui offre un sourire aimable et écoute son intervention avec attention, le menton légèrement appuyé sur sa main dans un geste élégant.

Elle ne fait rien pour l’interrompre dans sa présentation. L’alarme évidente de Serguey quant aux minutes qui s’écoulent rend l’apparition d’autant plus bienvenue. Elle en finit presque par sourire de toutes ses dents. C’est finalement avec une fermeté teintée d’agacement que Serguey parvient à voler la parole au serveur zélé, osant même commander à sa place. La trentenaire hoche la tête vers l’autre homme pour confirmer le choix de son compagnon. Hors de question qu’elle boive de l’alcool en sa présence. Sa présence suscite encore trop de méfiance et de questions en elle pour qu’elle s’autorise à laisser l’alcool influencer ses décisions.

Surtout avec leur passif.

Dans un geste synchrone, ils vérifient tous les deux le temps restant. Serguey s’offusque et en réclame plus, Hay-Lin se contente de lui lancer un regard entendu, où brille une lueur amusée. Pas une de plus. Peu importe les sourires, les œillades et les mots doux qu’il emploiera. En affaires, elle est extrêmement dure.

Plutôt que de appesantir là-dessus, il ré-enchaîne sur l’objet de leur rendez-vous improvisé. C’est intelligent de sa part.

Il réfute tout ce qu’elle a lancé pour le piquer. Elle hausse les épaules dans un geste d’incompréhension un rien agacé. Puisque tout va bien, pourquoi s’être senti obligé de suivre une ancienne presque conquête d’une nuit ? Ça n’a pas de sens. Elle est prête à lui faire part de son sentiment quand il a un geste qui provoque sa curiosité. Il a regardé ailleurs l’espace d’un court instant et son regard s’est noirci. Lorsqu’il revient sur elle, les traits de son visage se sont durcis et il braque le projecteur sur elle.

Malheureusement pour lui, elle connaît cette parade.

Il y a un nœud à défaire ici, pense-t-elle. Si elle l’avait sous ses doigts, elle est certaine qu’elle pourrait trouver les points de tension à travailler pour lui permettre de cracher le morceau. Le corps subit l’esprit. L’inquiétude, la peur, la colère, la rancœur, la tristesse, l’amertume… Tous ces sentiments le marquent, l’abîment, le torturent. Elle l’observe maintenant d’un œil nouveau. C’est la praticienne qui l’étudie et écoute comme elle écouterait n’importe quel autre patient.

- « De l’herbe et des opiacés… Comme c’est joli. C’est ta zouze qui t’a appris des mots ? » - s’amuse-t-elle pour gagner du temps sur l’autre question.

Elle ne peut pas être honnête sur les raisons qui l’ont poussée à quitter New York. Néanmoins, c’est un autre arcaniste, et un qui date d’avant. Il sait, pour son couple qui battait de l’aile, pour la rancœur qu’elle entretenait envers tout son entourage, pour sa honte de n’être qu’une vulgaire excuse pour un chaman. Mentir et inventer une histoire toute faite ne fonctionnera pas avec lui. Il est, de plus, perceptif, pour un homme.

- « J’ai voulu changer d’air. - annonce-t-elle avec hauteur. Hay-Lin pense s’en tenir là. Elle ne lui doit aucune explication. Et pourtant, s’il faut qu’un échange se fasse, elle doit elle aussi lâcher du lest, pour qu’il réciproque son geste. Alors elle soupire, ferme les yeux un court instant, et se lance. - J’ai rompu avec mon mec. J’ai quitté New York pour être sûre de ne jamais croiser son visage à nouveau. Mettre une distance de plus de 2000 kilomètres entre nous m’a paru être une bonne solution, tant pis pour les moustiques, l’humidité et les ploucs. »

En parlant de moustique, elle en tue un sans sourciller, l’écrasant du plat de la main dans un geste sec alors que l’insecte venait de se poser sur son épaule dénudée. Peut-être que s’installer sous des feuilles de vigne n’était pas une si bonne idée.

- « Oh, regarde moi ça Serguey… - reprend-t-elle ensuite en indiquant son téléphone. Sa voix est neutre, elle y veille, mais son petit sourire de défi vaut toutes les intonations nécessaires pour comprendre qu’elle le presse. - La moitié du temps s’est presque écoulée. C’est tout ce que tu voulais me dire ? Tu m’as tenu la jambe pour m’annoncer que tout va bien dans ta vie ? J’en suis ravie. Tant mieux, tant mieux.  Tu n’as peut-être même pas besoin d’un rafraîchissement au final, vu le peu de salive que tu as utilisé. »

Ses yeux s’écartent du géant blond pour guetter le garçon. Elle a hâte de pouvoir se désaltérer. Entre le coup de stress et la chaleur moite, elle a l’impression d’agoniser de soif, et les boissons qu’ils servent ici lui semblent être le seul et unique remède. Sans détourner son attention de la porte donnant sur l’intérieur, elle ajoute avec nonchalance un avertissement simple.

- « Au fait, si je reçois le moindre appel venant d’une femme éplorée ou enragée, c’est moi qui te retrouve et te castre. Roger ? »


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Hercule le tank estonien : le respect, pourquoi faire ?
Serguey Diatlov
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En un mot : Guerrier brisé, arcaniste défectueux, amant esseulé.
Qui es-tu ? : • Né en Estonie, le quadragénaire a été naturalisé américain en 2011 pour services rendus à la nation.
• Ancien tireur d'élite, il est vétéran de la guerre du Kosovo. Il a également participé à la Seconde Guerre du Golfe, mais rapatrié d'Irak suite à l'attaque et à la destruction de sa base militaire.
• Issu d'une famille de vaudouisants depuis plusieurs générations, ses pouvoirs se sont éteints depuis la guerre où il a failli perdre la vie. Sa magie est dormante depuis, et il cherche à s'y reconnecter.
• Tête brûlée, il a un tempérament excessif : il boit trop, aime séduire, rit fort, provoque.
• Sportif, il se défoule par la pratique d'activités physiques, en se bagarrant dans les bars ou au Mad Dog où on l'affuble du surnom de Golgoth.
• Ancien amant d'Aliénor Bellovaque, il vit très mal leur rupture depuis la révélation du putsch du motel Lucky Star, où a été perpétré le massacre d'arcanistes. (Juillet 2020)
• La séparation avec la vampire a également eu d'autres conséquences : en plus de son absence, il souffre encore du manque de ses morsures, comme un camé privé de l'objet de son addiction.
• Après sa démission en tant que chef de la sécurité aéroportuaire suivie d'une brève descente aux enfers, il doit son salut et sa reconversion professionnelle à Jake Hamilton, pour qui il est devenu agent de protection rapprochée (et partenaire de paintball préféré). (Septembre 2020)
• Amoureux des hérissons, il en possède un qu'il honore régulièrement sur Instagram, un cadeau d'Aliénor : Krissu.
• Loyal et serviable, il est un ami solide sur lequel on peut compter, même pour se sortir des situations les plus désespérées. Amant attentionné, il sait se montrer aussi tendre que passionné au creux de l'intimité, comme s'il s'agissait là des rares moments où il renouait avec sa magie rouge endormie.
Facultés : • Sa gueule carrée, sa stature imposante et sa hauteur avoisinant les deux mètres rendent sa silhouette intimidante, parfois même sans qu'il n'ait à lever le poing.
• Excessif et robuste, il gagne souvent à la bagarre et aux concours de beuverie.
• Bavard, il n'a ni le sens de la diplomatie, ni celui du politiquement correct, et a tendance à choquer par un phrasé cru ou par un humour pas toujours très conventionnel.
• Ancien soldat, il bénéficie d'une très bonne condition physique, même si l'âge comme ses excès finiront par le rattraper. Il manie très bien les armes à feu, et n'hésitera pas non plus à utiliser toute arme contondante, s'il s'agit de défendre un proche ou de sauver la veuve ou l'orphelin.
• Il parle couramment anglais, russe et estonien, même s'il n'utilise ce dernier qu'avec sa petite sœur, restée à Tallinn, avec laquelle il entretient une relation épistolaire.

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Ven 2 Juil - 14:59 (#)

NO ESCAPE.

Sous la chaleur et une énième provocation, il soupire lourdement.
Il ne saurait dire ce qui le peine le plus : le lieu inapproprié à ce qu'il avait entrevu avec elle, le caractère étonnamment revêche de Hay-Lin qu'il n'avait su anticiper, ou sa propre incapacité à nouer quoi que ce soit de correct avec cette femme, pour la deuxième fois. Un nouvel échec à son palmarès peu rutilant qu'il encaisse avec amertume, peu habitué à de telles périodes, où chaque manquement l'entraîne immanquablement un peu plus vers des abysses à la profondeur insoupçonnée. Comme s'il était sorti du cercle vicieux pour chuter, de façon rectiligne, sans prise à laquelle se raccrocher, sans temps de répit, malgré ses tentatives pour les provoquer. Il devait se rendre à l'évidence : ce n'était ni son jour, ni sa semaine, ni très clairement sa période.
Il la regarde sans sourciller, étonné par son aplomb qu'il lui découvre de minute en minute, par cette barricade qu'elle ne cesse d'élever entre eux, probablement au moins aussi meurtrie que lui sans vouloir l'accepter. Car il connaît cette stratégie, ce cynisme permanent, cette façon qu'elle a de se murer encore davantage après le moindre semblant de révélation, délivrée du bout des lèvres. Il n'est pas idiot, il se doute qu'elle ne lui conte là qu'un dixième de l'histoire, lorsqu'elle se confesse sur les raisons de sa présence ici. Mais était-ce ce qu'il désirait, au fond ? Il ne l'avait pas conviée pour qu'ils s'épanchent mutuellement sur leurs malheurs respectifs.

Un hochement de tête discret mais significatif suffit à indiquer à Hay-Lin qu'il a enregistré ces nouvelles informations, et actualisé la situation maritale. Malgré sa curiosité, il ne commettra pas l'affront de lui demander des détails quant à ce changement radical. Elle lui avait confié, plusieurs années auparavant, dans quelle fragilité son couple se situait alors. Ce qu'elle lui annonçait là n'était que la conséquence la plus logique, et peut-être la plus sécure pour elle, des aveux qu'elle avait amorcés cette nuit-là. L'histoire se tenait, et même sans disposer de tous les tenants et aboutissants, l'Estonien s'en contentait pour le moment. Il n'était pas là pour lui réclamer des comptes. D'ailleurs, à la réflexion, il ne lui en devait pas non plus, même si elle semblait en exiger toujours davantage sur ses propres confessions. Une attitude compréhensible, pour celle qui se voyait suivre depuis plusieurs semaines déjà, contre son gré. Mais il en fallait davantage pour faire céder le barrage de pudeur de Serguey Diatlov.

Cette fois, il ne baisse pas les yeux vers le téléphone qu'elle lui désigne, elle-même occupée à guetter le retour du serveur et à détourner le regard de l'enjeu pourtant fondamental. Une énième provocation qui élimerait probablement sa patience, s'il ne la connaissait pas de longue date. Il se souvient des paroles tranchées d'Eoghan à propos de la sorcière. Mais lui ne pouvait pas savoir, pas comprendre. Lui ne l'avait pas vu au bord de la rupture, ce soir-là.
Le ton s'est toutefois durci lorsqu'il reprend la parole, sans plus chercher à jouer contre le temps, et le fiel qui se déverse alors est désormais aussi amer que les paroles venimeuses de Hay-Lin.
« Me retrouver et me castrer. Dis donc, pour une chamane ratée, t'as sacrément confiance en toi. »
Ne joue pas à ça avec moi.
Patiemment, ses gestes s'affairent à extirper un paquet de cigarettes de la poche arrière de son pantalon, qu'il ouvre avec une infinie lenteur. Le bâton de nicotine trouve sa place entre ses lèvres lasses, et lorsque le serveur revient avec leurs rafraîchissements, la moitié de la cancéreuse n'est plus que cendres volatiles. Il entrecoupe alors ses longues bouffées de tabac de gorgées d'alcool tout aussi généreuses, sans avoir pris la peine de trinquer avec elle. Lui non plus, il ne la regarde plus, le regard perdu dans le vague, revenu à de sombres ruminations.
Puis, après un mutisme qui a probablement gaspillé cinq minutes supplémentaires au compteur, ses paupières s'abaissent en un nouveau soupir.
« Tu as changé. »
Nul reproche ne transperce sa voix lorsqu'il affirme l'évidence. Changé de nom, changé d’État, changé de personnalité. Tant de défenses s'érigeaient entre lui et celle qu'il avait failli connaître, un soir, à New York. Un choix qu'il respectait, indubitablement compréhensif à l'égard d'une telle attitude. Mais il était trop faible pour s'acharner à percer ses défenses, comme pour abdiquer face à celle qu'il connaissait finalement si peu.

« Y'aura pas d'appel de gonzesse éplorée. Tu peux dormir sur tes deux oreilles, j'suis pas assez con ou dépendant pour te demander de gérer le bordel qu'est devenu ma vie. Alors ôte-moi ces grands airs, tu veux ? J'sais pas à quoi tu joues, mais ça marche pas. Fin de la transmission. »
Sans colère aucune, il la regarde à nouveau, décortique son air suffisant. Il a conscience qu'elle ne fait que se protéger, mais il ne peut décemment pas se lier à elle si elle s'obstine à le mordre avant même qu'il n'esquisse le moindre geste.
« J't'ai dit que j'avais pas besoin d'un psy. T'es suffisamment intelligente pour comprendre que j'suis pas au max en terme d'épanouissement personnel. Et j'te demande certainement pas d'en éprouver la moindre pitié, et encore moins d'en parler. J't'ai dit ce que je voulais : passer un bon moment. J'ai pas envie de te raconter ma vie de merde, et j'te demanderai pas de me raconter la tienne. Parce qu'on va pas s'mentir, on est quand même un sacré duo de bras cassés, toi et moi. Que ça te plaise ou non. »
Il écrase son mégot dans le cendrier et finit sa bière d'une traite, sa patience soudainement émiettée.
« J'veux qu'on s'marre, j'veux qu'on juge le reste du monde, qu'on aille se la coller et qu'on oublie ce qui nous tue, et pas qu'on boive de la limonade sous des putains de feuilles de vigne. Merde, j'ai rien à foutre là, et toi non plus. Alors arrête de me prendre pour un con et redescends d'un étage. »

Ses lèvres se pincent tandis qu'il remue d'une main son verre vide, agitant la mousse au fond du verre. Malgré la bière, l'air est irrespirable, et il réalise que fumer sous cette chaleur écrasante était tout sauf une bonne idée. Mais il fallait bien cela pour conserver son calme, face à cette énième situation qu'il ne gère que pitoyablement.
« Et va pas m'faire croire que c'est ce foutu chrono qui te retient ici face à moi. T'es visiblement une femme libre et indépendante, et bien que la chose ne me déplairait pas, il ne me semble pas t'avoir passé les menottes pour te traîner de force ici. Alors qu'est-ce que tu veux ? Et j'te le demande pas pour avoir une réponse précise. J'te demande de te poser la question, plutôt que de te raccrocher à ce putain de décompte. Et rien ne t'empêche de te casser avant qu'il n'atteigne zéro, au passage. Encore une fois, j'te force pas la main. Mais si tu restes, t'arrêtes de te foutre de ma gueule. »
Ses mains retombent lourdement au centre de la table, paumes vers le ciel, comme accablées par tant d'impuissance. C'est qu'il ne supporte pas de ne rien contrôler, Serguey Diatlov. Et en ce moment, l'existence se plaît un peu trop à lui rappeler qu'il est tout aussi insignifiant que le reste de ses semblables, et que ce sentiment d'être expulsé sa propre vie ne se tarirait peut-être plus jamais. Alors il inspire longuement, pour retrouver son calme et ne pas commettre l'erreur d'accabler Hay-Lin pour ce qu'elle n'a pas commis.
« J'veux juste une soirée de répit. Et j'me suis plu à croire que t'avais peut-être besoin de la même chose que moi. Si c'est pas le cas, j'm'en excuse. J'en avais juste vraiment envie. Et pas avec une autre. Ca marche pas, avec les autres. J'ai déjà essayé, pendant que tu me filais entre les doigts. »
Encore un aveu, peut-être celui de trop, tandis qu'il contemple ses billes sombres, les traits tiraillés. Il a l'impression de vieillir prématurément, depuis quelques semaines. D'être sur le déclin d'une vie de débauche désormais derrière lui. Mais il refuse d'abdiquer si facilement. Et même si le minuteur sonne, il n'a pas dit son dernier mot.

(c) AMIANTE

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Lun 5 Juil - 18:57 (#)


There is no escape from yourselfFt. Serguey Diatlov


C'est son silence qui l'interpelle. Serguey ne lui a pas fait l'impression d'un homme capable de tenir sa langue face aux provocations. Plus jeune, avant, c'était typiquement le genre d'hommes qu'elle évitait. Toujours à s'attirer des ennuis, toujours à venir tester les limites de tout le monde. Toujours à chercher à être le centre de l'attention. Le genre qui croit dur comme fer qu'on ne peut vivre que par le regard des autres. Marc n'était pas comme ça.

Ses yeux noirs tournés vers lui, elle oublie momentanément sa soif et son ras-le-bol pour ne voir que lui. Pour absorber ce qui se dégage de lui, pour comprendre ses non-dits. Serguey l'observe également avec une fausse nonchalance, tirant des taffes sur sa cigarette. Elle lui dirait bien que cette décision stupide de fumer par cette chaleur lui ressemble bien, mais quelque chose l'incite à garder cette réflexion pour elle. Il l'étudie en silence. Hay-Lin le lui rend bien. Six ans se sont écoulés depuis cette rencontre fatidique au comptoir d'un bar new-yorkais. Ils se redécouvrent, étrangers sans être pour autant des inconnus.

Elle se souvient de ce qui lui a plu en premier chez lui. Ses mains. Grandes et puissantes, pourtant étrangement délicates avec ce qu'elles tiennent. Il n'y a qu'à voir la façon dont il porte sa cigarette vers sa bouche. Serguey a l'air doux. C'est contradictoire avec le reste de sa personne, physiquement et mentalement, mais dans sa manière de toucher les choses, Hay-Lin aperçoit de la délicatesse. Et c'est ce qui l'attire.

Loin de se douter de ceci, Serguey brise le silence qui s'est instauré pour prononcer une évidence, puis se lancer dans discours qui ressemble fortement à un monologue. Elle encaisse sans broncher les piques, écoute sans sourciller les exigences de monsieur, se demandant tout de même pourquoi elle s'est laissée conduire jusqu'à son hôtel quand on voit "la délicatesse" dont il fait preuve dans le choix de ses mots. Il veut juste passer un bon moment, pas évoquer leurs vies de ratés. Il ne l'a suivie que parce qu'il se reconnaît dans ses échecs. Quelle belle comparaison. Quel beau compliment.

Elle en oublierait presque qu'elle aussi a eu droit à sa boisson. C'est dans un geste délibérément lent qu'elle oriente le bout de sa paille en fer - sauvons les tortues - vers sa bouche et qu'elle prend une première gorgée de limonade, quand l'autre termine sa bière. On devine tout de suite la force de l'habitude.

On pourrait croire qu'il va prendre un temps pour respirer, ou au moins pour savourer les saveurs de sa bière, mais non, Serguey repart aussitôt en campagne, sans lui laisser le temps d'intervenir. Dans son empressement, Hay-Lin lit une peur presque panique de se retrouver seul face à lui-même. De ses grands yeux noirs, elle lit les multiples signes subliminaux qui agitent les traits de son visage. Son ouïe perçoit la moindre intonation et y attribue une émotion. Sans s'en apercevoir, Serguey complète peu à peu les informations à son sujet. La brunette ignore les provocations gratuites et les mots emprunts de vulgarité pour se concentrer sur les accents de désespoir qui percent malgré l'agressivité de ses paroles.

Pourquoi a-t-il si peur d'être seul ?

La fin de son discours cache une tristesse profonde. C'est un appel au secours, bien qu'il soit probablement trop fier pour accepter de mettre ces mots sur ce qu'il est en train de faire. Hay-Lin comprend, puisque six ans plus tôt, c'était elle qui suppliait qu'on lui vienne en aide. Qu'on prenne simplement le temps de l'écouter, de la rassurer, de la tenir dans ses bras en lui promettant que tout irait bien. Qu'on la convainque de son humanité, de son individualité, de son existence.

Son regard descend vers les paumes ouvertes de la marmule têtue. Elles font le double des siennes. Quand elles l'ont tenue contre le torse de leur propriétaire, elle s'était sentie à l'abri de tout. Elle s'était dit qu'il combattrait ses batailles juste le temps de lui accorder un moment de répit pour qu'elle puise rebondir.

Il y a six ans, il lui avait accordé un moment pour rendre les armes. Accepter d'être faible et ratée et probablement pas assez bien pour personne et se dire que, finalement, était-ce si grave ?

- « Tu fais chier Serguey. Le coup de la femme libre et indépendante, sérieusement ? »

Sa limonade est à moitié vide lorsque le compteur sonne la fin de leur rendez-vous. Elle coupe l'alarme et range soigneusement son téléphone dans une des poches intérieures de son sac. Le désespoir de Serguey est terrible à affronter, maintenant qu'elle l'a identifié. Pas étonnant que son aura soit si... poisseuse. L'homme est profondément malheureux. Et même s'il l'énerve avec ses provocations et son jeu évident pour l'inciter à rester, qu'il ment comme il respire en lui assurant qu'elle est "spéciale", elle ne peut pas décemment l'abandonner à son mal-être quand lui est resté cette nuit-là. Parce que cette nuit-là, s'il ne l'avait pas tenue contre lui, ils ne se seraient pas recroisés six ans plus tard.

- « Du répit. » - dit-elle finalement, comme si elle soupesait le mot. Elle soupire, ferme les yeux une seconde, croise les bras devant sa poitrine.

Il veut s'oublier. Un homme, ça refuse toujours d'affronter les problèmes pour enfin les résoudre. Mais elle n'est pas psy, elle ne peut pas l'obliger à s'épancher et elle n'est pas non plus la cause de ces problèmes. Que peut-elle faire pour l'aider ? Et pourquoi l'aiderait-elle ? Si ça ne marche pas avec les autres, c'est parce qu'elles sont probablement moins abîmées qu'elle. Elle ne pense pas que ce soit intelligent de lui faire confiance pour l'aider à remonter.

Finalement, elle se redresse et pose une main gracile sur la paume tournée vers le ciel de l'homme en face d'elle. Le contact est chaud, un peu moite, sa main est calleuse et abimée. Ce contact tangible lui tire un nouveau soupir. Elle sait qu'elle s'embarque dans quelque chose qu'elle ne contrôlera pas. C'est tout à fait stupide de sa part. Et en plus, elle lui donne raison. C'est stupide. Pourtant, elle commence à tracer des petits symboles sur la paume ouverte, redécouvrant cette peau masculine, un peu rêche, avec prudence.

- « Je ne sais pas trop ce que c'est, du répit. Je suis fatiguée, Serguey. Comme toi. Moi aussi, je voudrais qu'on arrête de s'acharner avec toutes ces épreuves de merde qui ne rendent pas plus fort, mais qui te foutent bien dans la merde et qui te font envier et détester tous les autres. - elle redessine avec la pulpe de son index fin les doigts de l'homme pendant qu'elle crache ces mots, qui sont incapables de décrire correctement ses souffrances. - Je ne peux probablement pas t'offrir la paix de l'esprit que tu cherches. »

Hay-Lin sourit, pleinement consciente du fatalisme résigné qu'elle exsude. Elle entremêle ses doigts avec ceux de Serguey, s'émerveillant en silence de leur différence de taille et de la manière dont, malgré ça, elle se sent parfaitement à sa place.

- « Je ne sais pas pourquoi ton choix s'est arrêté sur moi, à part le fait que tu m'aies vue au plus bas et que tu espères probablement que cela m'obligera à ne pas te juger en retour, mais... Si c'est juste de répit dont tu as besoin, en mémoire de cette soirée-là, je peux bien faire un geste pour toi. - ses yeux noirs sont, pour la première fois depuis qu'ils parlent, doux. - C'est à mon tour, donc, de te rassurer ? »

Avec délicatesse, elle retire sa main. De l'autre, elle adresse un signe au serveur pour demander l'addition. Il lui faut de la musique, de la joie et de la vie. Il est un peu tôt pour partir en boîte de nuit, mais il existe d'autres bars à l'ambiance plus électrique.

- « Je ne sais même pas ce que tu aimes faire, à part boire et draguer des inconnues à l'air triste au bar. - se moque-t-elle gentiment. - J'imagine que ça te ferait du bien de taper dans quelque chose, il doit bien exister un endroit où te défouler. Il y a un bar où je vais de temps en temps qui propose des concours de rodéo. Et non. - le devance-t-elle immédiatement - Pas ce genre de rodéo. Voilà ce que je te propose : je rentre chez moi, je me change, parce que là, c'est pas possible, et on se retrouve à ce bar dans une heure et demie. Si je peux te laisser à toi-même une heure et demie. C'est possible ? »

Elle sait très bien qu'elle est rentrée dans son jeu, qu'il l'a amenée juste là où il voulait. Tant pis. La brunette n'a pas besoin d'ajouter un remord de plus à sa liste.


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Sam 14 Aoû - 14:00 (#)

NO ESCAPE.

Le coup de la femme libre et indépendante. Il fallait croire que l'argument avait atteint sa cible, malgré la moue sur le minois féminin qui souhaiterait désapprouver. A moins que ce ne soit de la pitié, mêlée à une forme de reconnaissance ; ce besoin d'arcaniste, raté ou non, de devoir rendre ce qui a été donné quelques années plus tôt – service contre service – pour que l'énergie circule éternellement et ne cesse de lier les êtres. Y avait-il du mysticisme dans les prémisses de leur relations ? Y avait-il autre chose que ce désespoir, qu'aucune parole ne parviendrait à cristalliser ? Il était encore trop tôt pour qu'ils s'épanchent l'un sur l'autre. Trop tôt, pour déverser la douleur. Accepter d'être faible constituait déjà une étape suffisante, pour deux orgueilleux comme eux. Réclamer l'autre, en dépit des avertissements et de la bienséance, ignorant cette fierté intérieure, allait peut-être au-delà de toute confession. A quoi bon détailler les raisons d'un tel agissement ? Il n'avait rien à dire. Et elle n'avait pas besoin de décortiquer ses malheurs un à un pour comprendre ce dont il avait foncièrement besoin. S'il s'agissait de la même chose que ce qu'il lui avait offert cette nuit-là, il y avait six ans de cela, il ne saurait l'affirmer. Pour l'un comme pour l'autre, les événements avaient pris une tournure précipitée, et s'ils avaient tous deux survécu à leur tourbillon respectif, ils n'en étaient pas moins désormais foutrement estropiés. Et quoi de moins adapté que deux êtres foncièrement altérés par les manquements de leur existence, pour croire qu'ils pouvaient s'accorder mutuellement un répit illusoire ?

Il avait besoin de ce mensonge. Il avait besoin de ce leurre, tangible, sur lequel s'appuyer pour se reconstruire. Et elle était suffisamment intelligente pour comprendre les limites de ce qu'il lui offrirait, ce soir. Et puis plus tard, peut-être. Depuis un mois, il vivait en sursis ; à chaque jour suffisait sa peine, et toute planification se révélait impossible.
Lorsque la petite main échoue dans la sienne, il n'a pas le réflexe de refermer ses doigts sur les siens.
Presque hébété d'un contact aussi saugrenu que bienvenu, il baisse les yeux vers le geste tendre qu'elle lui offre, qui suffit à lui seul à oublier toutes les piques derrière lesquelles elle se protégeait jusqu'alors. Sous les dermes liés, le venin se dilue et disparaît, au profit d'une ébauche de sincérité défaitiste, d'une simplicité affligeante, prémisses d'une relation scabreuse mais salvatrice.
Brusquement maladroit, lui qui d'ordinaire n'éprouve aucune difficulté à frôler un corps et à chercher à le connaître davantage, se retrouve figé face à ce qu'il n'aurait pu anticiper, cette décharge électrique corrélée à cette prise de conscience inévitable. Douloureuse.
Ce n'est pas elle.
Une évidence que chaque caresse martèle contre son crâne assiégé de pensées sombres, du manque criant, tandis qu'il s'évertue à s'oublier chaque nuit, au contact de femmes qui ne lui ressemblent pas, ou auprès d'une bouteille pour noyer ses tourments. A croire qu'il n'y avait que cela pour abattre un géant tel que lui : un excès d'alcool bon marché. Une femme de verre, pour oublier une femme de chair.
Tu ne seras jamais elle. Personne ne le peut.
Et c'était peut-être cela qu'il recherchait auprès de Hay-Lin. Avoir conscience qu'il ne comblerait jamais le siège vide, la béance du myocarde. C'était d'autre chose dont il avait besoin. Pour que l'absence soit plus supportable, ou tout du moins qu'il l'oublie certaines nuits. Car hormis sa petite taille, et peut-être son franc-parler sur certains points, rien en Hay-Lin ne lui évoquait Aliénor. Et c'était probablement mieux ainsi.
C'était cela, le répit.

Alors, seulement après avoir accepté cette prise de conscience, il s'autorise à refermer les doigts sur les siens, avec cette délicatesse qu'il s'ignore et qu'elle admire déjà. Il se surprend à lui offrir un sourire, infime, première percée à travers les nuages qui obstruent encore sa psyché. Ils ne sont pas si différents. Et s'ils devaient commencer par se lier grâce à leurs espoirs déchus, à leurs traumatismes, il le ferait. C'était un point de départ audacieux, et probablement dangereux, mais il avait besoin de se raccrocher à quelque chose. Et, pour l'heure, la croyance de pouvoir se lier à une femme au caractère bien trempé, qui ne le ménagerait pas pour lui dévoiler le fond de ses pensées, lui suffisait. Il avait besoin de cet ancrage au réel. Il avait besoin de croire qu'à travers ce lien encore bancal, il pourrait rebâtir un semblant d'existence.
« Je sais, Hay-Lin. »
Employer ce nom d'emprunt est étrange pour lui, mais après tout, il ne l'avait connue qu'une nuit. Il ne faudrait alors probablement qu'une nuit supplémentaire pour s'accommoder de ce changement. Un détail.
« Je sais que tu es fatiguée. Et je sais que tu n'es pas une solution magique. J'ai passé l'âge de croire à ce genre de conneries. »
Mais elle avait compris. Elle l'avait écouté, et en dépit de son fiel qu'elle n'avait pu s'empêcher de déverser dans les premiers temps, par méfiance, elle avait compris. Et elle avait accepté de l'accueillir dans son giron, pendant quelques temps. Et si les raisons d'un tel revirement demeuraient encore obscures pour lui, il ne s'en préoccupait guère. Il ne disposait pas de l'énergie psychique nécessaire pour s'attaquer à cela. Et, surtout, il n'en éprouvait aucun besoin. Pour ce soir, être à ses côtés lui suffirait amplement.

⛤ ⛧ ⛤

Sans surprise, il était en avance, programmé par cette rigueur militaire dont il n'était jamais parvenu à se dépêtrer. Il allait sans dire que la proposition de Hay-Lin avait aussitôt trouvé preneur, et qu'une rare bouffée de joie avait empli ses poumons, à l'évocation d'une soirée de divertissement en sa compagnie. Simple, efficace. Tout ce dont il avait besoin. Il n'avait même pas surenchéri à l'amputation de toute blague grivoise, trop heureux de pouvoir s'abandonner à un loisir futile avec elle pendant quelques heures. Sans regret, il l'avait laissée repartir et avait lui-même regagné ses pénates, pour s'offrir le luxe d'une douche fraîche et changer de tee-shirt, abandonnant le bleu pour le gris foncé. Simple, efficace.
La devanture kitsch du bar et l'attroupement bruyant d'un groupe d'habitués, en pleine pause cigarette, lui plaît bien davantage que les feuilles de vigne et les limonades douteuses proposées plus tôt. Déjà, il se sentait plus à l'aise, dans un environnement où personne ne faisait semblant d'être quelqu'un d'autre, où l'on pouvait s'abandonner au divertissement le plus primaire, le temps d'une soirée, sans autre souci que celui de remporter un tournoi idiot ou d'impressionner sa conquête éphémère.
Simple, efficace. Tout ce qu'il désirait.

La chaleur encore écrasante l'incite à entrer et à l'attendre à l'intérieur. L'air s'y révèle plus respirable, bien que chargé de cette lourdeur des bars populaires où la foule se mêle et s'adonne à des jeux, sous les acclamations d'un public en perpétuelle rotation. Ici, personne n'est spectateur : chacun est un rouage de l'animation, de l'ivrogne au comptoir au champion de lancer de fléchettes. Au centre, le rodéo que Hay-Lin avait mentionné attire aussitôt son attention, et en habitué du Mad Dog, son œil affuté repère déjà quelques concurrents potentiels.
Après un rapide tour des lieux, il s'attable au cœur de l'établissement, désireux de se gorger de toute cette vie qui fourmille autour de lui, de la ferveur et des éclats de rire, des protestations et de la mauvaise foi de toute cette foule en mouvement. Il a retrouvé le sourire, un changement notable, même si cette illusion ne dupera certainement pas Hay-Lin : il n'est pas heureux, Serguey, simplement satisfait de pouvoir s'abrutir pendant quelques heures, et probablement un peu fier malgré tout d'être parvenu à la faire céder. Il aimait les femmes de caractère, mais il n'y avait que les idiotes qui ne changeaient pas d'avis et ne se laissaient pas surprendre par les remous de l'existence.

Lorsqu'elle arrive enfin, il l'accueille d'un regard affable et d'un sourire sympathique, et son visage arbore une bonhomie mesurée, sans excès diffamatoire. Ses pupilles détaillent sa mise, sans chercher à s'en dissimuler auprès d'elle.
« Merci. Je veux dire, pour cet endroit. C'est un bon choix. C'est bruyant, ça se bouscule, ça invente des règles douteuses, ça picole, tout ça dans la joie et la bonne humeur. Exactement ce dont j'avais besoin. »
La bière posée devant lui, sur une table légèrement collante et affaissée par le temps et les tournois divers, est à peine entamée. Absorbé par la contemplation des lieux, il en avait presque oublié de s'adonner à l'une de ses addictions favorites. Pour le moment.
« Ça te surprendra peut-être, mais quand je passe pas mes soirées dans ce genre d'endroits, j'aime bien lire. C'est tout ou rien, chez moi. Et puis, faut que je m'occupe de Krissu. »
Il anticipe toute question et dégaine son téléphone, pianote un court instant pour lui présenter les photos de son hérisson, fièrement mis en scène sur l'un de ses réseaux sociaux.
« C'est ma bête de combat. »
Il s'esclaffe et lui cogne gentiment le bras, un geste peut-être un peu trop bourru pour s'adresser à une femme de son gabarit, mais il n'avait jamais pris la peine de traiter différemment ses conquêtes en fonction de leur constitution. Au contraire. Elle l'avait souhaité authentique, il le serait.
« Bon, vu qu'on n'est pas venu ici pour se beurrer la biscotte, j'propose qu'on s'affronte à la loyale dans un de ces tournois à la con, et le perdant devra chevaucher la vachette. Ça te va ? »
Les yeux pétillants, déjà animés par la compétition à venir, il absorbe une gorgée et se redresse, lui tendant la main pour l'entraîner dans l'une des perditions loufoques qu'offre le brouhaha ambiant.

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Jeu 16 Sep - 19:13 (#)




Sur le trottoir, après avoir adressé un adieu temporaire à l’armoire à glace qui l’avait retrouvée. Hay-Lin se sentit bien bête.

Voilà que maintenant elle se sentait responsable de ce pseudo-étranger. Ou plutôt, redevable. C’était dangereux, ce genre de sentiment, d’autant qu’on ne pouvait jamais exactement déterminer le moment où on aurait repayé totalement sa dette. Cet inconnu l’avait tenue dans ses bras deux heures ou trois, il était sorti de sa vie aussi rapidement et le voilà qui réapparaissait, la mine triste et l’air d’être plus bas que terre. Elle se détestait de se sentir obligée de lui renvoyer l’ascenseur.

Feindre une première rencontre avec lui aurait été plus simple. Il aurait simplement rencontré Hay-Lin, jamais Hoa-le n’aurait été mentionnée. Pourtant, elle allait devoir concilier ses deux vies ce soir face à lui. Supporter le fait qu’il sache quel échec avait été la première, et ignorer dans ses yeux cette camaraderie qui hurlait : « on est tous les deux ratés ». Nous sommes nuls, soyons amis. Elle leva les yeux au ciel puis se frotta le front pour chasser cette phrase.

Il faudrait assumer le fait qu’il connaisse ses blessures passées. Il faudrait changer de sujet à tout prix si celui-ci venait à être mis sur la table.

Hélas, sa parole était maintenant donnée. Si il y avait bien une chose sur laquelle elle ne plaisantait pas, c’était l’honneur. Elle honorerait donc sa parole. Prions pour que cela ne mène pas à un fil à la patte.

De retour dans son appartement, sa première action fut de se doucher. L’eau froide lui fit un bien fou. En sortant de là, ses idées lui parurent claires à nouveau. En soit, elle n’était pas responsable de Serguey. Il était tout autant un adulte qu’elle. Peut-être était-il même plus compétent qu’elle. Ce soir, ils passeraient un bon moment, oublieraient un instant leurs problèmes respectifs, puis repartiraient chacun sur leur chemin, comme la dernière fois. C’est ce que sa raison lui assurait.

Avec son attention aux détails coutumières, Hay-Lin se prépara. Elle se mit dans l’idée qu’elle sortait pour une de ses nuits habituelles, oubliant sciemment le caractère inattendu de la présence de l’ancien militaire. Elle choisit une combinaison couleur champagne en sequins, au short court et au décolleté profond.  Un choker argent, des talons hauts et une pochette complétèrent le look. Quelques paillettes sur les paupières, un trait fin d’eye-liner, et elle était prête. Plus prête à sortir directement dans un club huppé de la ville qu’un simple bar, mais prête tout de même. De toute manière, le bar ne serait qu’un arrêt le temps que les boites ouvrent.

Quand elle retourna dans la rue, la chaleur n’avait pas diminué. Plutôt que prendre un des moyens de transport en commun, elle se commanda un taxi. Pas question d’arriver en suant à nouveau, merci bien. Les auréoles, ça allait bien cinq minutes.

Sans surprise, la foule s’était déjà emparée du bastion de divertissement qu’était ce bar. Plutôt grand, l’espace à l’intérieur devenait énorme grâce aux nombreuses glaces parsemant les murs de celui-ci. On ne savait presque plus où commençaient les murs. Cela avait entraîné quelques accidents plutôt hilarants. Certaines fin de soirées sont plus dures que d’autres…

Elle repéra aisément son partenaire, qui avait déjà commandé. Ses lèvres arborèrent une moue dubitative. Manifestement, ils ne s’étaient pas habillés pour aller au même endroit. Monsieur avait fait « l’effort » de changer de t-shirt. Eh bien, heureusement que la matière épousait ses muscles.

Sans difficulté, elle franchit la foule, usant de son air sévère de femme d’affaires pour écarter les gêneurs. Elle se percha sur le tabouret voisin de Serguey, réprimant une grimace de dégoût lorsque son coude toucha la table collante. Quelqu’un n’avait pas fait correctement son boulot de serveur ici… Serguey ne lui laissa pas le temps de se plaindre : il la mitrailla littéralement d'une multitude de remarques et de sujets potentiels pour alimenter leur discussion.

- Ce qui me surprend le plus, c'est que tu saches lire...

Sa réponse se perdit dans le bruit de la foule, et Serguey ne dut probablement pas l'entendre, trop concentré sur ce qu'il cherchait dans son téléphone. Intriguée, elle se pencha vers lui, réduisant la distance entre eux. Il sentait bon. Lui aussi avait prit le temps de se doucher. Elle validait le parfum de ses produits de beauté.

Face aux photos de hérisson qu'il lui montre avec un sourire fier et une taloche virile sur le bras, elle reste muette un court instant, la bouche entrouverte. Elle avait pensé sortir avec un homme, mais apparemment, c'était le petit frère de dix ans qui était venu à sa place. Elle ignorait quelle réaction lui offrir. "Wouah, impressionnant" ou "Oh, c'est adorable" ? Hay-Lin lui lança un regard d'incompréhension, ne sachant pas s'il plaisantait ou s'il tenait réellement un compte sur son hérisson de compagnie. Krissu.

Elle ne connaissait rien sur les hérissons. Si, deux choses : c'était plein de merdes, et la deuxième cause de mortalité chez ses bêtes-là était le suicide par l'apnée. Pas sûr que ces deux choses-là soient des informations pertinentes à l'heure actuelle.

Plutôt que de la laisser se dépêtrer toute seule du dilemme qui venait de se poser, Serguey enchaîna sur la véritable raison de leur présence ici. S'amuser pour s'oublier. Ce programme lui convenait. Sa compétitivité naturelle ne faisait pas d'elle une mauvaise perdante, heureusement, mais une adversaire de talent. Elle croisa son regard pétillant, noir contre bleu, et sourit de façon narquoise.

- Peut-être que tu devrais directement faire la queue pour tenter le taureau. Ton ego serait préservé, et je suis curieuse de voir comment tu te débrouilles pour chevaucher.

Il prend une gorgée de sa bière et lui tend la main. Hay-Lin se surprend par le naturel avec lequel elle la saisit. Tant pis pour sa propre boisson, elle pourra toujours se rafraîchir plus tard. De toute façon, elle est plus coktails que bières et elle l'assume entièrement. Ah, si elle veut être franche avec elle-même, elle est tout simplement plus champagne que Heineken !

Ce n'est pas lui qui mène leur duo, c'est elle qui ouvre le chemin. Elle se dirige en connaisseuse des lieux vers les fléchettes. C'est une entrée en matière facile, un simple échauffement dira-t-on. Une formalité, pour elle qui y joue dès qu'elle le peut. Mais ça, Serguey n'a pas à le savoir.

Ils n'ont pas à attendre très longtemps avant que leur tour n'arrive. Ceux qui les précèdent ne sont pas très doués, le public autour d'eux n'est pas impressionné. Il faut changer ça. La petite femme part chercher les fléchettes, en donne cinq à son partenaire. Pas la peine que la partie ne s'éternise indéfiniment, elle tient à le voir sur ce taureau. Avec son gabarit, ça risque d'être intéressant. Et il pourrait probablement tomber la chemise, vu son caractère, ce qui rendrait la chose d'autant plus divertissante, quand bien même il s'avérerait être mauvais.

- Facile : celui qui marque le moins de points gagne le droit de jouer au cowboy.. - elle lui lance un regard de défi, puis lève le menton et se redresse de toute sa taille, bien contente d'être perchée sur ses talons. - T'es prêt à perdre, chaton ?


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Hercule le tank estonien : le respect, pourquoi faire ?
Serguey Diatlov
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THIS WAR OF MINE

En un mot : Guerrier brisé, arcaniste défectueux, amant esseulé.
Qui es-tu ? : • Né en Estonie, le quadragénaire a été naturalisé américain en 2011 pour services rendus à la nation.
• Ancien tireur d'élite, il est vétéran de la guerre du Kosovo. Il a également participé à la Seconde Guerre du Golfe, mais rapatrié d'Irak suite à l'attaque et à la destruction de sa base militaire.
• Issu d'une famille de vaudouisants depuis plusieurs générations, ses pouvoirs se sont éteints depuis la guerre où il a failli perdre la vie. Sa magie est dormante depuis, et il cherche à s'y reconnecter.
• Tête brûlée, il a un tempérament excessif : il boit trop, aime séduire, rit fort, provoque.
• Sportif, il se défoule par la pratique d'activités physiques, en se bagarrant dans les bars ou au Mad Dog où on l'affuble du surnom de Golgoth.
• Ancien amant d'Aliénor Bellovaque, il vit très mal leur rupture depuis la révélation du putsch du motel Lucky Star, où a été perpétré le massacre d'arcanistes. (Juillet 2020)
• La séparation avec la vampire a également eu d'autres conséquences : en plus de son absence, il souffre encore du manque de ses morsures, comme un camé privé de l'objet de son addiction.
• Après sa démission en tant que chef de la sécurité aéroportuaire suivie d'une brève descente aux enfers, il doit son salut et sa reconversion professionnelle à Jake Hamilton, pour qui il est devenu agent de protection rapprochée (et partenaire de paintball préféré). (Septembre 2020)
• Amoureux des hérissons, il en possède un qu'il honore régulièrement sur Instagram, un cadeau d'Aliénor : Krissu.
• Loyal et serviable, il est un ami solide sur lequel on peut compter, même pour se sortir des situations les plus désespérées. Amant attentionné, il sait se montrer aussi tendre que passionné au creux de l'intimité, comme s'il s'agissait là des rares moments où il renouait avec sa magie rouge endormie.
Facultés : • Sa gueule carrée, sa stature imposante et sa hauteur avoisinant les deux mètres rendent sa silhouette intimidante, parfois même sans qu'il n'ait à lever le poing.
• Excessif et robuste, il gagne souvent à la bagarre et aux concours de beuverie.
• Bavard, il n'a ni le sens de la diplomatie, ni celui du politiquement correct, et a tendance à choquer par un phrasé cru ou par un humour pas toujours très conventionnel.
• Ancien soldat, il bénéficie d'une très bonne condition physique, même si l'âge comme ses excès finiront par le rattraper. Il manie très bien les armes à feu, et n'hésitera pas non plus à utiliser toute arme contondante, s'il s'agit de défendre un proche ou de sauver la veuve ou l'orphelin.
• Il parle couramment anglais, russe et estonien, même s'il n'utilise ce dernier qu'avec sa petite sœur, restée à Tallinn, avec laquelle il entretient une relation épistolaire.

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Sam 18 Sep - 16:00 (#)

NO ESCAPE.

S'il avait verrouillé toute remarque concernant son accoutrement, c'était uniquement par bienséance. Parce qu'il savait, derrière les artifices d'une tenue extravagante et les paillettes d'un maquillage élégant, qu'elle était là pour lui. Qu'elle avait délogé à son programme initial, peut-être même à certaines de ses règles, pour lui tenir compagnie. Quelque part, au fond de lui, il se sentait capricieux. Peut-être même puéril. Et évidemment, désespéré. Avait-il le droit de réclamer sa présence ainsi ? De s'être accroché à elle comme si elle constituait l'unique roc de son existence ? Il avait des amis. Des personnes sur lesquelles il s'appuyait déjà, pour ne pas sombrer. Alors pourquoi elle ? Pourquoi avoir déterré cette nuit unique de leur passé respectif ?
Une fois encore, il choisit de cadenasser les questionnements et les remontrances, qui entacheraient inutilement la toile de la soirée. Si elle l'avait finalement suivi, alors probablement y trouvait-elle son compte également. Il ne l'avait forcée en rien. Certes, il avait lourdement insisté, mais elle était suffisamment grande pour se défendre, et pour faire comprendre à quiconque la nature de ses envies. Libre et indépendante. Un énième sourire l'arrache à ses ruminations. Pour cette nuit, il était capable de s'amuser. Il aurait tout le temps de se torturer l'esprit le lendemain.

« Fallait le préciser au fait, si c'était une soirée costumée. Moi aussi, j'aurais sorti mes écailles. »
Une pichenette est envoyée contre les sequins couleur champagne tandis qu'ils se taillent un chemin dans la foule. C'était plus fort que lui. Sans la pression du minuteur, et agacé par son absence d'admiration devant Krissu, il ne pouvait s'empêcher de la taquiner cette fois sans retenue, débarrassé de cette prudence dont il avait usé jusqu'alors pour ne pas la froisser. Pour ne pas la voir lui échapper. Mais c'est désormais elle qui mène la danse, elle qui réclame le divertissement, elle qui l'entraîne dans son sillage. Il la laisse prendre ces décisions qui paraissent lui tenir à cœur, faussement docile, pour en réalité l'observer dans toute son envergure, sans cesse fasciné par ce caractère bien trempé, impossible à deviner lorsque l'on observait ce petit bout de femme. Il ne la relâche que pour se positionner face à la cible qu'elle lui désigne, amusé par son regard de défiance et par la façon dont elle se perche sur ses hauts talons, comme si la taille s'avérait soudainement importante entre eux.

Il hausse des sourcils surpris et croise les bras sur sa poitrine lorsqu'elle le provoque ouvertement, visiblement peu décontenancée par le gabarit du colosse qu'elle s'apprête à affronter. Un jeu d'adresse, certes. Il sourit toutefois, puis tend la paume pour recueillir les fléchettes, séduit par le divertissement qu'elle lui propose.
« Chaton est un ancien sniper, alors il vise plutôt bien. Il espère que Nemo appréciera son petit tour de manège. Ça va pas être évident de maintenir tout ça à l'intérieur, une fois que la bestiole se mettra à ruer. »
Un coup d’œil impudique vers son décolleté, qu'il ne cherche nullement à lui dissimuler. Elle devait vraiment déborder de confiance en elle, pour le défier au rodéo, alors qu'elle s'était davantage vêtue pour une soirée dansante que pour taquiner le taureau.

La poitrine gonflée d'orgueil, il entame aussitôt la partie, peu soucieux des joueurs précédents qui piétinent encore autour de l'arcade.
« Allez, circulez les losers, ou alors restez pour mater la perfection du geste. Soyez pas jaloux. »
Éminemment confiant, il se place face à la cible, ferme un œil, ajuste la visée et envoie la première fléchette vers le centre, fléchette qui file à pleine vitesse vers le cercle, s'y écrase sans s'y ficher, puis retombe mollement au sol, sous le regard hébété du géant.
« Bordel mais c'est quoi ce matos de merde ?! T'as vu ça ! »
La mauvaise foi le pousse jusqu'à prendre Hay-Lin à témoin, tandis qu'il lui désigne la qualité des quatre bâtonnets à plumes restants, outré. Foncièrement persuadé que la cause de son tir manqué réside dans les objets de plastique, il s'offusque d'autant plus lorsque les joueurs précédents s'éloignent en s'esclaffant, susceptible d'avoir perdu une belle occasion d'impressionner la galerie, et tout particulièrement Hay-Lin qui ne perd pas une miette du spectacle.
« C'est dégueulasse, ça devrait pas compter. Mais vu que j'suis bon prince, j'vais me contenter des quatre restantes pour t'humilier. »

Cette fois, il prend le temps d'étudier davantage son placement tout comme son mouvement de poignet, de soupeser les ustensiles de plastique, comme s'il y avait une réelle technique à déployer pour remporter ce jeu stupide. Il a laissé sa compagne d'un soir tenir sa bière, pleinement concentré sur la cible qu'il vise à nouveau d'un œil, après avoir effectué la mise au point. Patient, il veille à ne pas décupler inutilement sa force et à amortir le geste lorsqu'il lance, à la suite, les quatre fléchettes restantes. Deux d'entre elles se plantent victorieusement dans le centre, la troisième s'enfonce non loin dans une case aux points ridicules. La quatrième et dernière, projetée avec plus de puissance, finit également sa course au sol et rejoint la première. Anticipant toute raillerie, il défend déjà son honneur, déçu de son score malgré deux honorables tirs dans le mille.
« J'te jure, j'suis meilleur d'habitude. Mais là c'est de la pacotille, ce jeu est pas adapté à ma force et à ma précision. Enfin, au moins, ça te laisse tes chances. Sinon j't'aurais laminée. »

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Lun 13 Déc - 11:31 (#)




- Ne t’inquiètes pas, "tout ça" est bien maintenu en place. Grâce à une invention épatante : l'adhésif. - lui rétorque-t-elle crânement avec un petit geste dédaigneux de sa main libre. Elle a le maniérisme parfait d’une américaine dédaigneuse et elle l’assume. C'est une manière d'être qu'elle juge sophistiquée et qu'elle n'a nullement l'intention de modifier, peu importe ce que les ploucs des autres Etats en disent.

La petite femme s'écarte, acceptant silencieusement de déroger à la galanterie pour laisser la marmule qui l'accompagne ouvrir le jeu. Bien sûr, il ne peut s'empêcher de chercher un public. Il interpelle les autres joueurs et quelques autres spectateurs, probablement persuadé de sa victoire. Ce n'est jamais bon de commencer avec trop de confiance. Hay-Lin lève les yeux au ciel et s'installe sur un tabouret abandonné, les jambes croisées. C'est maintenant qu'elle souhaiterait avoir un cocktail dans la main pour assister à la "démonstration de talent" de monsieur l'ex-sniper.

Il lui tourne le dos, une torsion légère dans la colonne vertébrale pour présenter son bras dominant vers la cible, le poignet souple, la main détendue sur la fléchette. Il a un dos large, elle devine le mouvement des muscles sous son t-shirt. Son biceps flexe. Hay-Lin hausse les sourcils et déglutit. Effectivement, Chaton a suivi les entraînements de l'armée... Ouf. Elle aurait vraiment besoin d'un verre. Elle jette un coup d’œil vers la bière qu'elle tient pour le monsieur ayant exigé sa présence ce soir. Non. Il ne faut pas pousser.

Et puis cet idiot rate son coup, ce qui lui tire une exclamation outrée, qui ramène Hay-Lin à la scène qui se déroule actuellement. Chaton stresse à l'idée de perdre et, ou, de se ridiculiser devant son public après avoir fanfaronné.Il l'a prend en témoin, elle pose ses mains sur son genou surélevé, un sourire suffisant sur les lèvres. Oh oui, elle a vu ça.

- Bouhou. Tu veux que je joue à ta place, l'ex-sniper ? - se moque-t-elle, se penchant sciemment en avant. Malheureusement, ce mouvement n'a pas l'effet escompté. Il est déjà trop concentré sur le jeu. Elle sourit et se réinstalle, le laissant à sa concentration. C'est parfait, qu'il soit tout entier focalisé sur la cible, ça lui permet de l'observer à son aise.

C'est un bel homme, cet ancien sniper. Grand, blond, baraqué. Elle a de la chance qu'un beau physique comme le sien réclame sa présence. La petite brune sourit, mais ses yeux trahissent une certaine anxiété. Comme ce soir-là, elle ne comprend pas ce qui l'attire chez elle. Il s'est rapproché lorsqu'elle se morfondait silencieusement devant un verre. Pour beaucoup, cela passerait comme une tentative de profiter d'un moment de faiblesse. Elle l'avait perçu comme ça. Et puis en échangeant... Elle avait changé son jugement.

Cela n'expliquait pas pour autant ce qu'il voyait chez elle pour être venu non pas une fois, mais deux, lui demander de passer les heures noires de la nuit avec lui, dans ses bras.

La voix grave de Serguey la tire de ses réflexions. Elle regarde rapidement la cible, faisant le compte des points à égaler ou dépasser. Rien de trop difficile. Pas étonnant qu'il se sente obligé de se justifier.

Elle se lève dans un mouvement souple, se perchant sans mal sur ses talons hauts, et rend sa bière au grand blond. Ses doigts effleurent les siens, elle frissonne. Elle ferait mieux de se focaliser sur le jeu elle aussi. Pas question de le laisser la battre.

Tranquillement, Hay-Lin se saisit des cinq fléchettes, heureuse que quelqu'un se soit penché pour récupérer celles au sol, puis se place au même endroit que son adversaire. En face d'elle, la cible. Elle soupèse la première fléchette, vise, expire et tire. L'objet part se ficher dans le deuxième cercle. Ce n'est certes pas le centre, mais c'est mieux que si elle n'était tombée au sol. Encouragée, Hay-Lin applique la même méthode pour son deuxième lancer. Elle part se ficher un peu plus haut, toujours dans le même cercle.

C'est un peu frustrant. Elle change son poids sur ses talons, ferme l’œil droit et cherche à corriger ce défaut qui la fait tirer un peu trop à gauche. Cette fois-ci, elle touche une case noire du premier cercle. Elle lâche un "yes" satisfait. 5, tombé dans la zone des triple, 7 puis 20. 42 en tout, parfait. Elle tire sans attendre, ce qui s'avère être une erreur puisqu'elle retouche le 5, cette fois-ci dans la zone des simples. Mauvais tir.

Dernière chance. Elle se concentre, toute son attention focalisée sur le point rouge en face d'elle. Le son de la musique et de la foule semble diminuer peu à peu. Une inspiration. Une expiration. Elle tire.

Au centre, double-bulle.

Un grand sourire victorieux apparaît sur ses lèvres. Hay-Lin n'en revient pas de sa chance. 50 points supplémentaires. Elle se tourne vers son adversaire, la joie d'avoir réussi ce dernier tir illuminant les traits de son visage.

- Je devrais peut-être m'engager comme snipeuse, là le boulot serait bien fait ! Alors Chaton, on fait les comptes ?

Elle se rapproche de l'homme et lui décoche une pichenette sur l'avant-bras, joueuse. Et ce muscle, ce n'est pas que de la gonflette.

Ouf, encore une fois.


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Hercule le tank estonien : le respect, pourquoi faire ?
Serguey Diatlov
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Hercule le tank estonien : le respect, pourquoi faire ?
THIS WAR OF MINE

En un mot : Guerrier brisé, arcaniste défectueux, amant esseulé.
Qui es-tu ? : • Né en Estonie, le quadragénaire a été naturalisé américain en 2011 pour services rendus à la nation.
• Ancien tireur d'élite, il est vétéran de la guerre du Kosovo. Il a également participé à la Seconde Guerre du Golfe, mais rapatrié d'Irak suite à l'attaque et à la destruction de sa base militaire.
• Issu d'une famille de vaudouisants depuis plusieurs générations, ses pouvoirs se sont éteints depuis la guerre où il a failli perdre la vie. Sa magie est dormante depuis, et il cherche à s'y reconnecter.
• Tête brûlée, il a un tempérament excessif : il boit trop, aime séduire, rit fort, provoque.
• Sportif, il se défoule par la pratique d'activités physiques, en se bagarrant dans les bars ou au Mad Dog où on l'affuble du surnom de Golgoth.
• Ancien amant d'Aliénor Bellovaque, il vit très mal leur rupture depuis la révélation du putsch du motel Lucky Star, où a été perpétré le massacre d'arcanistes. (Juillet 2020)
• La séparation avec la vampire a également eu d'autres conséquences : en plus de son absence, il souffre encore du manque de ses morsures, comme un camé privé de l'objet de son addiction.
• Après sa démission en tant que chef de la sécurité aéroportuaire suivie d'une brève descente aux enfers, il doit son salut et sa reconversion professionnelle à Jake Hamilton, pour qui il est devenu agent de protection rapprochée (et partenaire de paintball préféré). (Septembre 2020)
• Amoureux des hérissons, il en possède un qu'il honore régulièrement sur Instagram, un cadeau d'Aliénor : Krissu.
• Loyal et serviable, il est un ami solide sur lequel on peut compter, même pour se sortir des situations les plus désespérées. Amant attentionné, il sait se montrer aussi tendre que passionné au creux de l'intimité, comme s'il s'agissait là des rares moments où il renouait avec sa magie rouge endormie.
Facultés : • Sa gueule carrée, sa stature imposante et sa hauteur avoisinant les deux mètres rendent sa silhouette intimidante, parfois même sans qu'il n'ait à lever le poing.
• Excessif et robuste, il gagne souvent à la bagarre et aux concours de beuverie.
• Bavard, il n'a ni le sens de la diplomatie, ni celui du politiquement correct, et a tendance à choquer par un phrasé cru ou par un humour pas toujours très conventionnel.
• Ancien soldat, il bénéficie d'une très bonne condition physique, même si l'âge comme ses excès finiront par le rattraper. Il manie très bien les armes à feu, et n'hésitera pas non plus à utiliser toute arme contondante, s'il s'agit de défendre un proche ou de sauver la veuve ou l'orphelin.
• Il parle couramment anglais, russe et estonien, même s'il n'utilise ce dernier qu'avec sa petite sœur, restée à Tallinn, avec laquelle il entretient une relation épistolaire.

Thème : Hooverphonic • Mad About You
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Ven 18 Mar - 19:01 (#)

NO ESCAPE.

« C'est vraiment un jeu de con. »
Faussement impassible, le coude appuyé sur une table bancale et à la propreté douteuse, il ne perd pas une miette de la performance de son adversaire. Ni lui, ni les quelques anonymes qui se sont discrètement rassemblés autour d'eux, probablement alertés par les vociférations du colosse, ou encore par les éclats de voix d'un enthousiasme et d'un goût pour la victoire un peu trop prononcés.
J'parie que ce sont ces badauds qui m'ont déconcentré.
Sa main libre s'élève et s'abaisse à un rythme de plus en plus régulier, au fur et à mesure des gorgées de bière tiède et bon marché qu'il ingurgite. Chaque passage dans son œsophage imprègne ses tissus internes de l'arrière-goût amer d'une cuisante défaite en approche. Particulièrement mauvais perdant, il s'éclaircit même la gorge à deux reprises, lorsque Hay-Lin se prépare à effectuer un lancer, visiblement enclin à user de toutes les stratégies, même les plus déloyales, pour rafler la mise.
Droit, peut-être, mais lorsqu'il s'agit de gagner à un jeu débile, tous les coups sont permis.

Lorsqu'elle expédie la dernière fléchette en plein centre, il peine à ronger son frein et à ne pas invoquer tout le panthéon de la mauvaise foi. L'attention pleinement happée par ce retournement de situation, il en avait même oublié de reluquer les postures suggestives ou de dérober les visions de la chair dévoilée, lorsqu'il en avait eu l'occasion. C'était pour dire. La pichenette contre le biceps ne représente qu'une provocation supplémentaire, face à laquelle il se défile aussitôt : le fond du verre claque contre la table lorsqu'il traverse l'espace les séparant de la cible à vives enjambées. Un geste agacé déloge les pointes de leur piège de plastique et, la démarche tout aussi fière, il revient à son point de départ et présente l'arme du crime dans sa paume à sa partenaire d'un soir.
« Non mais regarde ! Y'en a aucune qui a la même densité, et celle-là a le museau tout de traviole ! C'est du… c'est du hasard ! T'as gagné par… chance. »
Il daigne enfin décrocher ses prunelles des accessoires qui lui avaient coûté la victoire, et devant le faciès médusé de Hay-Lin, comprend aussitôt que son attitude ne va pas l'aider à redorer son blason.
« … okay, j'en fais trop pour un pari à la con, c'est ça ? »
C'est ça, Serguey.
Félicite la dame, rends les fléchettes, accepte ton gage. Ton orgueil bafoué s'en remettra.

Et puis, hors de question d'abattre l'argument de la presbytie précoce pour justifier les quelques dizaines de points d'écart qui séparaient leurs scores respectifs. Il ne lui donnerait pas l'occasion de piétiner davantage sa fierté déjà bien malmenée.

Et puis, le rodéo, il adorait ça.
Et si cela ne constituait pas une occasion rêvée pour se dévoiler davantage à elle – qui plus est, de la manière qui l'avantageait le plus – alors il ne savait pas ce que c'était.
Tu vas pas t'en aller, pas vrai ?
Finalement, il lui concède un sourire de circonstance et lui tape l'épaule avec virilité, non sans lui décocher un compliment habilement masqué par une question faussement détachée.
« Okay, où t'as appris à viser comme ça, en vrai ? Tu caches bien ton jeu. »
Il connaissait si peu d'elle.
Mais il se plaisait à la découvrir peu à peu, même les facettes les plus loufoques ou les plus inattendues. Même ce qui paraissait si insignifiant, au premier abord.
Car pendant ce qui aurait pu se résumer à une humiliation, il avait oublié tout le reste.

Il ne s'alourdit pas davantage de pensées sombres ou de ruminations intempestives lorsqu'il tend son verre vide à Hay-Lin, avec un billet de dix dollars.
« Tu veux bien me reprendre la même chose ? Et commande-toi un truc cette fois, me regarde pas boire seul, ça me valorise pas tellement, ça non plus. Déjà que j'brille pas des masses, aujourd'hui. »
Entre le harcèlement devant sa boutique, les confidences précoces, et la défaite pas encore tout à fait digérée, il était bien loin de ce personnage solide et confiant qu'il lui avait donné à voir, lors de leur première rencontre.
Pourtant, il ne se sentait pas fragilisé au point d'écourter la soirée et de la quitter plus tôt que prévu. Au contraire, il craignait plus que tout qu'elle ne se lasse, ne se souvienne qu'elle ferait mieux de s'affairer à autre chose qu'à perdre son temps avec lui.
Et s'il fallait dompter la vachette mécanique pour l'impressionner et la faire rester un peu plus, il irait les yeux fermés.
Même s'il était un peu déçu de ne pas pouvoir vérifier la solidité de l'adhésif.

De nouveau ragaillardi par la perspective d'un énième défi puéril, il s'approche de la piste et étudie les visages qui l'entourent.
Pas la peine de s'inscrire, il se contente d'attendre que le participant actuel se fasse violemment éjecter de son assise et ne se retrouve les quatre fers en l'air, sur le tapis d'amortissement. Son naturel moqueur lui murmure à l'oreille, l'espace d'une seconde, de lourdement vanner celui tombé peu vaillamment après un temps ridicule de quatre secondes et six dixièmes, mais la voix de la sagesse lui intime de conserver ses remarques pour lui. Après tout, avec la malchance qui lui collait aux basques depuis quelques temps (comme si un démiurge invisible s'amusait à parier sa vie aux dés), mieux valait ne pas tenter le diable.

Lorsque sa conquête s'éloigne, cette fois, il prend de nouveau le temps de la regarder. Et tout en ce faisant, il acquiert deux certitudes : cette robe est hideuse, mais ne l'empêche nullement d'avoir envie d'elle.
Peut-être que, comme Aliénor, elle passait beaucoup trop de temps à se pouponner dans la salle de bain, alors qu'il suffisait de peu – de rien – pour qu'il la trouve sublime.
Putain.
Il ferme les yeux, et les paupières se serrent à outrance pour chasser l'image de l'absente. La béance ne se referme pas.
Être pleinement avec Hay-Lin.
Au plus il s'évertuait à s'entêter de la pensée comme un refrain abrutissant, au plus elle se cognait contre l'opacité de sa caboche.
Au creux de sa mémoire, la Reine Rouge dansait dans les flammes.
Il avait honte de sa faiblesse, et cette fois, les fléchettes n'y étaient pour rien.

Si Hay-Lin lui était revenue entre temps, il n'avait pas remarqué sa présence. Peut-être avait-il fini par ouvrir les yeux, ou peut-être avait-il marché machinalement jusqu'au taureau. Peut-être avait-il poussé une silhouette ou deux, qui se seraient dressées en travers de son chemin.
Enclenchez cette putain de machine.
Les sequins lui vrillent les oreilles. Tu ne peux pas être si près. C'est sa conscience qui menace de flancher si la bête ne se met pas en branle. Mais, fort heureusement, il sent le moteur rugir entre ses cuisses et impulser en lui l'adrénaline suffisante pour redresser le menton. Avant que les mouvements ne soient trop brutaux, il retire son tee-shirt gris d'un geste efficace, cherche sa compagne d'un soir des yeux. Où es-tu ? Une main accrochée à l'arceau, il dépèce la foule à sa recherche, le tissu vaillamment porté par-dessus sa tête, brandi en fier étendard d'une victoire illusoire.

Avant que l'animal ne rue, il lui envoie – avec bien plus de précision qu'aux fléchettes – le vêtement ainsi qu'un regard de braise. Une promesse enflammée, peut-être un peu audacieuse après ses piètres performances, qu'il peut lui offrir bien plus qu'un agréable divertissement visuel.
Le poing se raidit sur la poignée trop étroite pour sa large main, lorsque la mécanique se déchaîne sous lui et déploie toute sa brutalité pour l'expédier hors de son champ d'action. Sa large stature ne l'aide pas à ajuster son centre de gravité à celui de l'attraction artificielle, mais la puissance de ses cuisses serrées autour des flancs grossiers lui assure malgré tout une prise suffisante. Quatre, cinq. Autour de lui on s'exclame, vocifère, on prend les paris, on se bouscule. Si son corps se concentre sur l'activité physique, son esprit dévie sur les flots des cris et et de l'euphorie environnante. Six, sept. Cette foule indifférenciée et anonyme l'ancre dans le réel. Ne pas flancher. Plus qu'un leitmotiv. Il espère qu'elle le regarde. Huit, neuf. Peut-être qu'à dix, elle prendra la décision de ne le quitter qu'au petit matin. Peut-être qu'à dix, cette fois, elle ne le fuira pas.

La saccade de trop le projette hors de l'assise et il se réceptionne tant bien que mal sur le dos, le visage tourné vers le plafond et vers les néons blafards qui lui agressent aussitôt les sens. Mais malgré cet inconfort, malgré la chute qui lui coûtera peut-être quelques douleurs le lendemain, un sourire béat déforme son visage. Lentement, il étend les bras sur le tapis de plastique à l'odeur nauséabonde, et clôt les paupières. A l'horizontal, le faciès tourné vers le ciel, il s'immobilise. Les images se meurent, les bruits demeurent. La promesse enflammée, adressée plus tôt à la jolie brune, clapote sous sa chair.
Ce ne serait pas le pire moment pour que son âme rejoigne le Styx.

(c) AMIANTE

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When witches don't fight, we burn
Hay-Lin Blake
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Sam 19 Mar - 20:57 (#)




Découvrir un si mauvais perdant à la place de l’homme assuré et entreprenant qui l’a suppliée de passer la soirée avec lui est une surprise de taille. Hay-Lin le fixe d’un air médusé, la bouche entrouverte, alors qu’elle baisse lentement ses poings de part et d’autre d’elle. Elle le suit du regard quand il part chercher les fléchettes pour étayer son argument et revient les blâmer. Eh bien, après le petit frère de dix ans passionné de hérissons, voilà maintenant l’adolescent de dix-sept outré de perdre la face en public. Sérieusement, blâmer le poids des fléchettes ? Et quand il rate ses missions, il blâme les balles qui ne sont pas allées dans la cible ? C’est peut-être pour ça qu’il est ex-sniper.

Entre ça puis la tape virile qu’il lui décoche, elle a l’impression qu’il a perdu de vue l’objectif de cette soirée : la terminer ensemble. Là, elle a le sentiment de se transformer en camarade de soirée, pas en potentielle conquête. Il va peut-être falloir lui rafraîchir la mémoire.

Il finit heureusement par dominer sa déception. Alors, quand il lui tend son verre et un billet vert avec la consigne d’aller leur chercher des verres, elle refuse le premier et coince le second dans la bretelle de son décolleté. C’est avec un clin d’œil aguicheur et une voix haut perchée qu’elle s’enthousiasme :

- Oh, c’est le jour de l’argent de poche aujourd’hui ? Thanks daddy ! Tu es si gentil avec moi… - puis elle reprend de sa voix normale et attrape le col de son t-shirt pour le rapprocher d’elle. - Je ne suis pas serveuse, d’accord ? Allez. - elle le libère en lui adressant une caresse légère sur la mâchoire. - File, montre moi ce dont sont capables ces muscles. Je croyais que nous avions des projets pour eux.

Une pression sur son biceps gauche et elle le quitte, se frayant un chemin vers le bar en adressant un sourire aux clients la félicitant pour sa victoire. Sa démarche est sensuelle, elle y veille. Le balancement de ses hanches menues s’accorde à la musique qui pulse à travers les hauts-parleurs. Peut-être en fait-elle beaucoup. Néanmoins, au vu de ce que lui montre Sergey, elle préfère s’assurer que le message ne soit pas clair, mais transparent.

Il lui a donné dix dollars, constate-t-elle en retirant le billet de la bretelle. Est-ce qu’elle abuse en commandant un cocktail seulement pour elle, ou fait-elle preuve de solidarité en lui recommandant une bière et en se choisissant autre chose ? Hum, le choix est difficile… Et la carte ne l’aide pas à se décider. Tout à l’air bon ! Elle prendrait bien son favori, cependant, cela priverait Sergey de ce qu’il biberonne depuis le début de leur soirée.

Oh, allez. Elle se sent d’humeur généreuse.

- Un Bronx et une brune, une appréciée par les machos, s’il vous plaît, pour dix dollars.

La barmaid lui adresse un sourire amusé et obtempère.

- John est occupé à jouer aux fléchettes et vous envoie commander ?
- Ah, non, John va avoir besoin d’un remontant après avoir tenté l’attraction du taureau.
- Oh… C’est ce John-là ? - dit-elle en pointant du doigt le grand blond baraqué qui pénètre dans le ring, un sourire éclatant aux lèvres. Hay-Lin le détaille de bas en haut avant de confirmer. L’autre femme lâche un sifflement appréciateur. - Eh ben… Je vois le type de bière qu’il peut aimer. Y’a un petit côté Viking chez votre Johnny, non ?
- Hum, je le vois tout à fait avec une hache, des tatouages tribaux et les cheveux longs…
- Y’en a qui ont de la chance… Profitez ! V’là votre cocktail et la bière pour monsieur !

Mais j’y compte bien… pense Hay-Lin en la remerciant d’un hochement de tête. Elle se saisit des verres et avance prudemment vers une table au plus proche du rodéo. Un groupe de filles est installé à celle d’à côté, et elles apprécient bruyamment le spectacle qu’offre l’Estonien.

D’ailleurs, celui-ci est enfin monté sur le taureau mécanique. Hay-Lin se mord les lèvres en étudiant encore une fois le physique de l’homme. Le t-shirt lui colle à la peau, ce qui lui permet de ne pas avoir à user de son imagination. Ça l’agace, d’être attirée physiquement par lui. Elle a le sentiment de perdre le contrôle. Ne manquerait plus qu’il se montre à nouveau aussi touchant qu’il l’avait été ce soir-là et elle serait fichue. Elle ne peut pas être à la fois attirée par son physique et par sa psyché, c’est trop dangereux. C’est soit l’un, soit l’autre.

Et pour le moment, c’est bien le physique qui gagne la partie.

Monsieur vient d’enlever son t-shirt dans un geste souple. Ses muscles se contractent et roulent sous sa peau, qui luit à la lumière des néons qui tournoient. C’est par un pur réflexe qu’elle rattrape le vêtement, se surprenant la première. Et elle croise son regard brûlant.

Elle en oublie presque de respirer.

Merde, ce con est… terriblement sexy. Au diable la politesse, elle a besoin de boire, maintenant. Le t-shirt sur les genoux, elle porte à ses lèvres son cocktail, heureuse de pouvoir compter là-dessus pour cacher son rougissement.

Sur le taureau, il se donne en spectacle. De grands gestes inutiles soulignent ses prouesses alors qu’il garde son équilibre sur la machine cherchant à le désarçonner. Ses cuisses sont serrées autour du corps de la bête et accompagnent les mouvements brutaux. Son corps semble onduler, deviner les soubresauts et les ac-coups de la machine. Hay-Lin ne ratte pas une miette du spectacle qu’il lui offre, sirotant lentement son Bronx, alors que les copines d’à-côté hurlent des encouragements à sa place.

- Putain, ça c’est du taureau qu’on voudrait chevaucher !
- Profite bien ma grande !

Hay-Lin s’étrangle.

Un peu d’alcool tombe sur le t-shirt alors qu’elle repose son verre en catastrophe.

Dans le ring, Sergey est finalement vaincu par le mécanisme démoniaque et part rouler au sol, terminant sa chute sur le dos. La foule l’ovationne, galvanisée par le spectacle qu’il a offert. Un vrai Magic Mike.

Sans réfléchir, elle saute dans l’arène et part l’aider à se relever. Son torse nu est luisant de sueur après l’effort qu’il a fourni pour tenir le rythme infernal.

Penchée au-dessus de lui, elle lui tend la main. Son sourire est sincère. Il la rajeunit.

- Alors cow-boy, prêt à remonter en selle ? J’ai une bière à ton nom qui t’attend, et un t-shirt. Même si celui-là, j'hésite à te le rendre.

Il lui faut bien les deux mains et s’arc-bouter pour parvenir à l’aider à se redresser.

La différence de taille fait qu’elle se retrouve juste à la hauteur de ses pectoraux.

Sans réfléchir, elle y enfonce un doigt, comme pour vérifier que c’est bien réel. Et c’est bien réel.

- La vache. T’as un plus gros bonnet que moi.


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• Ancien tireur d'élite, il est vétéran de la guerre du Kosovo. Il a également participé à la Seconde Guerre du Golfe, mais rapatrié d'Irak suite à l'attaque et à la destruction de sa base militaire.
• Issu d'une famille de vaudouisants depuis plusieurs générations, ses pouvoirs se sont éteints depuis la guerre où il a failli perdre la vie. Sa magie est dormante depuis, et il cherche à s'y reconnecter.
• Tête brûlée, il a un tempérament excessif : il boit trop, aime séduire, rit fort, provoque.
• Sportif, il se défoule par la pratique d'activités physiques, en se bagarrant dans les bars ou au Mad Dog où on l'affuble du surnom de Golgoth.
• Ancien amant d'Aliénor Bellovaque, il vit très mal leur rupture depuis la révélation du putsch du motel Lucky Star, où a été perpétré le massacre d'arcanistes. (Juillet 2020)
• La séparation avec la vampire a également eu d'autres conséquences : en plus de son absence, il souffre encore du manque de ses morsures, comme un camé privé de l'objet de son addiction.
• Après sa démission en tant que chef de la sécurité aéroportuaire suivie d'une brève descente aux enfers, il doit son salut et sa reconversion professionnelle à Jake Hamilton, pour qui il est devenu agent de protection rapprochée (et partenaire de paintball préféré). (Septembre 2020)
• Amoureux des hérissons, il en possède un qu'il honore régulièrement sur Instagram, un cadeau d'Aliénor : Krissu.
• Loyal et serviable, il est un ami solide sur lequel on peut compter, même pour se sortir des situations les plus désespérées. Amant attentionné, il sait se montrer aussi tendre que passionné au creux de l'intimité, comme s'il s'agissait là des rares moments où il renouait avec sa magie rouge endormie.
Facultés : • Sa gueule carrée, sa stature imposante et sa hauteur avoisinant les deux mètres rendent sa silhouette intimidante, parfois même sans qu'il n'ait à lever le poing.
• Excessif et robuste, il gagne souvent à la bagarre et aux concours de beuverie.
• Bavard, il n'a ni le sens de la diplomatie, ni celui du politiquement correct, et a tendance à choquer par un phrasé cru ou par un humour pas toujours très conventionnel.
• Ancien soldat, il bénéficie d'une très bonne condition physique, même si l'âge comme ses excès finiront par le rattraper. Il manie très bien les armes à feu, et n'hésitera pas non plus à utiliser toute arme contondante, s'il s'agit de défendre un proche ou de sauver la veuve ou l'orphelin.
• Il parle couramment anglais, russe et estonien, même s'il n'utilise ce dernier qu'avec sa petite sœur, restée à Tallinn, avec laquelle il entretient une relation épistolaire.

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Jeu 24 Mar - 12:24 (#)

NO ESCAPE.

Ce qu'il faut pas faire pour attirer l'attention d'une femme…
C'est probablement la pensée qu'aurait fabriqué son orgueil ou sa virilité mal placée, pour se débarrasser du souvenir du moment de faiblesse qu'il avait offert à sa partenaire d'un soir. En réalité, il détestait apparaître ainsi. Même s'il avait plus tôt choisi d'assumer certaines de ses meurtrissures, il avait conscience qu'elle pouvait toujours le quitter à tout moment. Aucun engagement ne les liait, et c'était mieux ainsi.
Le coup de la femme libre et indépendante, ça fonctionnait toujours.
Lorsqu'il entend sa voix, il ouvre les yeux. Obligé de les plisser pour distinguer les traits de son visage à contrejour, il demeure encore quelques secondes à l'horizontal avant de saisir ses mains. D'une légère poussée, il l'aide à le redresser ; les sinistres pensées demeurent sur le tapis matelassé. Il la regarde, perdu dans cet instant irréel, bousculé par les acclamations et le vacarme environnant du lieu de perdition.

Puis, lorsqu'elle le touche avec cette spontanéité revigorante, c'est plus fort que lui : il éclate de rire.
D'un rire franc, comme il en a trop peu connu ces derniers temps.
D'un rire qui secoue toute sa carrure, qui se mêle à la foule et l'emplit d'une chaleur authentique. La main de la jeune femme contre sa poitrine lui fait réaliser cette chose fondamentale : il s'est manqué à lui-même. Et ce genre de soirées d'insouciance, comme elle le lui offrait en ce moment, avait déserté son existence. Quelques semaines avaient suffi à lui faire perdre la notion du temps.
Mais Hay-Lin le raccrochait à la réalité, d'une phalange plantée entre ses pectoraux.
Rien que pour cela, il lui devait beaucoup.

Il lui offre un sourire sincère, avant de se baisser pour planter un baiser contre sa tempe. Une manière silencieuse de la remercier pour tout ce qu'elle fait pour lui, sans paraître se forcer ou rembourser une dette.
« J'reviens. Tape pas dans ma bière. »
La large main qui s'était calée contre la hanche féminine s'écarte, tout comme le reste de sa silhouette. Pour souligner la promesse du retour, il lui adresse une œillade appuyée, avant de se diriger vers les toilettes. Sans avoir à jouer des coudes, il se fraye un chemin entre les anonymes, impudique bien que flatté par les regards masculins comme féminins qui s'accrochent parfois à son torse dénudé. Rien de mieux pour regonfler son ego avant qu'il ne retourne auprès d'elle, après s'être rafraîchi et remis les idées en place face au miroir des sanitaires.
Gâche pas tout, Diatlov.
Face à lui-même, devant la glace souillée par des éclaboussures douteuses, ses paumes rafraîchissent un visage et un poitrail pas encore abîmés par l'âge et les excès. Même si quelques ridules strient son faciès et témoignent du passage du temps, il demeure encore suffisamment bel homme pour se risquer auprès des demoiselles plus jeunes que lui.
Arrête de faire de la merde.
Un dernier coup d’œil à son reflet, puis il s'ébroue la tignasse par-dessus le lavabo et s'arrache à cette remise au point avec lui-même.
Si Hay-Lin voulait encore du spectacle, il allait lui en donner.

Il la retrouve à cette table à laquelle elle s'était installée pour se régaler de sa performance. Si les sifflements enthousiastes de la gente féminine attablée à côté d'eux lui arrache un sourire fier, il ne détourne pas pour autant le visage vers ses admiratrices temporaires. Il récupère son tee-shirt, remarque la tache alcoolisée, mais ne formule pas le moindre commentaire : son sourire satisfait parle pour lui-même lorsqu'il s'assied finalement face à elle, ragaillardi.
« La soirée est à la hauteur de tes attentes ? Ça valait le coup de rester plus longtemps qu'une demi-heure, pas vrai ? Imagine tout ce que t'aurais loupé, si t'avais obéi à ce foutu minuteur… »
Il passe une main dans sa tignasse indisciplinée, un geste dénué d'utilité pour une masse capillaire incapable de rester en place, après ses exploits sur le taureau mécanique.
« Moi, j'regrette rien, en tout cas. »
Puisqu'il l'avait délaissée pour tâter de la vachette, il voulait se rattraper sur les compliments.
« Tu me plais, tu sais. Même si cette robe est… »
La phrase demeure en suspend, il sait comme la gente féminine peut parfois se montrer susceptible, lorsqu'il s'agit de mode vestimentaire. Il se contente d'un bougonnement à peine audible, contrebalancé par l'intérêt qu'il porte à ce qui se trouve sous les sequins couleur champagne.

Un haussement d'épaules devance son geste de la main, qu'il tend finalement pour saisir la sienne, et apprécier de nouveau la douceur du contact de sa peau. Il ne baisse pas les yeux vers leurs doigts liés, non. Il la regarde, avec une intensité qui annonce l'audace qui s'ensuit, prononcée avec la simplicité et la franchise de celui qui assume, sans s'alourdir de préoccupations inadéquates.
« Au cas où tu serais occupée à te demander, après avoir maté ces pecs fuselés, si on finit la soirée chez toi ou chez moi : je préfère préciser que chez moi, en ce moment, ça se résume au canapé de mon pote et que j'me vois pas abuser plus que ça de son hospitalité. »
Le tact et les précautions, ça n'avait jamais trop été son truc. Et puis, pourquoi emprunter des détours, lorsque l'on sait ce que l'on veut ?
Il se penche tout de même par-dessus la table, ses doigts toujours serrés entre les siens, pour suggérer malgré tout :
« Même si ce serait dommage de partir d'ici avant d'avoir vérifié la solidité de l'adhésif… »
Un regard qui en dit long se perd entre les courbes naissantes, joliment dessinées par le décolleté généreux de Hay-Lin. Elle avait réussi à le détourner de ses ruminations et à canaliser toute son attention. Et pour rien au monde, il ne souhaitait que cette sensation s'interrompt. Sans tout à fait se l'avouer, il était prêt à beaucoup pour que cet effet de légèreté perdure, et il avait le sentiment qu'il n'en était pas capable sans elle à ses côtés.

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When witches don't fight, we burn
Hay-Lin Blake
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Mar 31 Mai - 15:14 (#)




Ah oui, parce qu’il n’y a rien de plus sexy que de lancer une œillade brûlante sur le chemin des toilettes pour hommes… Hay-Lin pince les lèvres une fois que l’autre armoire à glace lui tourne le dos, encore plus agacée par elle-même. Comment peut-elle le trouver sexy, ce grand couillon ?

C’est une question purement rhétorique. Il n’y a qu’à voir l’allure de son dos. En voilà un qui ne rate pas séances à la salle. Elle s’humidifie les lèvres puis quitte rapidement le ring avant d’être obligée de monter à son tour sur le taureau mécanique. Elle n’est décidément pas habillée pour ce genre de divertissement. Ses talons l’empêchent de progresser facilement sur les tapis entourant la bête, et sa petite combinaison aguicheuse risque de devenir sa première ennemie sur le taureau.

En retournant à sa place, sous les sifflements de la foule qui n’a rien loupé de leur petit spectacle, elle passe sa main dans ses cheveux. Le baiser déposé sur sa tempe semble encore y peser. La peste soit des petits marques d’attention : c’est son talon d’Achille. Comment parvient-il à allier son côté bourrin à cette sensiblerie style 18ème ? C’est incompréhensible. A chaque fois qu’elle voudrait le cataloguer dans « gros lourd », il redevient touchant par son naturel et sa douceur étonnante. C’est énervant !

Elle revient à son cocktail, qui l’attend gentiment, et en prend une nouvelle gorgée. Peut-être que si elle boit assez, elle passera outre ses réserves et le considérera juste comme une autre conquête. Juste comme quelqu’un que Hay-Lin a rencontré dans un bar et que Hoa-Lê n’a jamais, jamais vu. Qu’elle n’a jamais pleuré dans ses bras. La petite brune fronce le nez et se dépêche de prendre une autre gorgée. Ce train de pensées n’est pas bon, pas bon du tout.

Quand Sergey revient, elle a terminé sa boisson. Ce sont les acclamations gourmandes des filles de la table d’à côté qui signale son retour. Il reprend son t-shirt, qu’elle lui rend sans difficulté, même si elle se serait bien gardée d’émettre la moindre réserve s’il avait tenu à rester torse nu. C’est encore mieux de près.

Ses yeux glissent vers son biceps qui se contracte alors qu’il tente de dompter sa tignasse et elle murmure davantage pour elle-même que pour lui répondre véritablement un petit « moi non plus » à son « je ne regrette pas ». Et puis, encore, il se transforme en lourd.

Hay-Lin se redresse, piquée par sa remarque. Depuis quand s’intéresse-t-il à la mode, celui-ci ? Quand elle voudra son avis sur son dressing, elle lui demandera, merci.

- Tu laisses ma petite robe tranquille, monsieur, surtout si tu veux qu’elle nous laisse un moment d’intimité dans la soirée. - elle pose ses mains sur la table et appuie un doigt, comme pour épingler son point sur la surface. - Quand on vient en t-shirt-jeans-bastkets, on n’a rien à dire à celle qui porte des talons.

Bien sûr, il s’en fout. Sa grande main vient attraper l’une des siennes et entremêler leurs doigts. Hay-Lin en perd presque son air pincé, presque. Le problème, c’est qu’il continue à parler. Elle est sidérée par son manque de tact.

- Eh ben heureusement qu’il y a les pecs, chaton, parce qu’autrement, c’est pas pour ta finesse d’esprit que je serais restée… - elle retire sa main, qui part toucher du bout des doigts sa clavicule, alors qu’elle présente ses demandes. Elle aussi sait jouer de ses atouts physiques. - Je veux une chambre d’hôtel confortable, petit-déjeuner compris parce que je travaille demain et que j’ouvre à dix heures. Ensuite, pour ta gouverne et pour ma sécurité, ça… - elle décale légèrement une bretelle de sa combinaison pour laisser apparaître une petite partie de l’adhésif couleur chair. - on ne tire pas dessus comme un bourrin pour « tester la résistance ». Sec et rapide, c’est pour les pansements. Pour ça, on y va doucement. Comme pour le reste, en fait.

Elle remet sa bretelle correctement, agite la paille dans son verre, puis ajoute sur un ton innocent tout en soutenant le regard gourmand de son compagnon sans ciller.

- Surtout pour le reste. Notamment pour la petite surprise ici. - elle indique de la paille son sein au téton percé, que Sergey doit encore découvrir, et ajoute d’une voix caressante. - Ici, c’est très sensible. Capiche?


Elle s’humidifie les lèvres puis se recule sur son tabouret tout en levant son verre vide, histoire que le simplet en face d'elle comprenne bien.

- Il fait soif, non ? La suivante ?


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Hercule le tank estonien : le respect, pourquoi faire ?
Serguey Diatlov
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En un mot : Guerrier brisé, arcaniste défectueux, amant esseulé.
Qui es-tu ? : • Né en Estonie, le quadragénaire a été naturalisé américain en 2011 pour services rendus à la nation.
• Ancien tireur d'élite, il est vétéran de la guerre du Kosovo. Il a également participé à la Seconde Guerre du Golfe, mais rapatrié d'Irak suite à l'attaque et à la destruction de sa base militaire.
• Issu d'une famille de vaudouisants depuis plusieurs générations, ses pouvoirs se sont éteints depuis la guerre où il a failli perdre la vie. Sa magie est dormante depuis, et il cherche à s'y reconnecter.
• Tête brûlée, il a un tempérament excessif : il boit trop, aime séduire, rit fort, provoque.
• Sportif, il se défoule par la pratique d'activités physiques, en se bagarrant dans les bars ou au Mad Dog où on l'affuble du surnom de Golgoth.
• Ancien amant d'Aliénor Bellovaque, il vit très mal leur rupture depuis la révélation du putsch du motel Lucky Star, où a été perpétré le massacre d'arcanistes. (Juillet 2020)
• La séparation avec la vampire a également eu d'autres conséquences : en plus de son absence, il souffre encore du manque de ses morsures, comme un camé privé de l'objet de son addiction.
• Après sa démission en tant que chef de la sécurité aéroportuaire suivie d'une brève descente aux enfers, il doit son salut et sa reconversion professionnelle à Jake Hamilton, pour qui il est devenu agent de protection rapprochée (et partenaire de paintball préféré). (Septembre 2020)
• Amoureux des hérissons, il en possède un qu'il honore régulièrement sur Instagram, un cadeau d'Aliénor : Krissu.
• Loyal et serviable, il est un ami solide sur lequel on peut compter, même pour se sortir des situations les plus désespérées. Amant attentionné, il sait se montrer aussi tendre que passionné au creux de l'intimité, comme s'il s'agissait là des rares moments où il renouait avec sa magie rouge endormie.
Facultés : • Sa gueule carrée, sa stature imposante et sa hauteur avoisinant les deux mètres rendent sa silhouette intimidante, parfois même sans qu'il n'ait à lever le poing.
• Excessif et robuste, il gagne souvent à la bagarre et aux concours de beuverie.
• Bavard, il n'a ni le sens de la diplomatie, ni celui du politiquement correct, et a tendance à choquer par un phrasé cru ou par un humour pas toujours très conventionnel.
• Ancien soldat, il bénéficie d'une très bonne condition physique, même si l'âge comme ses excès finiront par le rattraper. Il manie très bien les armes à feu, et n'hésitera pas non plus à utiliser toute arme contondante, s'il s'agit de défendre un proche ou de sauver la veuve ou l'orphelin.
• Il parle couramment anglais, russe et estonien, même s'il n'utilise ce dernier qu'avec sa petite sœur, restée à Tallinn, avec laquelle il entretient une relation épistolaire.

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Mar 21 Juin - 16:31 (#)

NO ESCAPE.

« C'est sûr qu'il fait soif… »
A qui le dit-elle, lui qui ne fournissait déjà plus le moindre effort afin de s'auréoler d'une part de mystère, comme se plaisaient à le faire certains charmeurs. Pour lui, ces artifices concernaient une part superflue de la drague, à laquelle il ne s'adonnait pas vraiment. Ou alors, seulement la première demi-heure. A quoi bon mentir, lorsque l'on envisage une telle intimité avec l'autre ? Pourquoi prétendre, puisque l'autre nous découvrira finalement effeuillé de tout mensonge ?

Très intéressé par les informations révélées, il se penche de plus en plus sur la table, allant jusqu'à lorgner sans pudeur les zones mentionnées par sa compagne d'un soir. Car pouvait-il se permettre d'espérer davantage ? Le désirait-il ? C'était trop tôt pour l'envisager.
« J'suis pas un bourrin. »
Un commentaire empreint de mauvaise foi, étant donné son attitude presque grossière tant elle souffrait d'un manque de tact.
« … pas au lit, en tout cas. »
Brisé ou non, il demeurait un arcaniste dont la magie rouge animait mouvements et émotions. Une donnée qu'elle avait peut-être à l'esprit, et qui jouait en sa faveur dans l'équilibre entre ses paroles sans demi-mesure, face à la promesse d'une tendresse insoupçonnée une fois les rideaux tirés.

Le regard plongé dans son décolleté, il relève finalement le menton pour ausculter son visage, le sourcil haussé face à tant de caprices.
« Elle va se calmer, princesse ? Tu veux pas non plus que je te porte et que je déroule le tapis rouge jusqu'au plumard ? »
Il secoue la tête, davantage amusé qu'agacé par de telles exigences.
« J'croyais que t'étais attachée à la modernité et au féminisme. Donc j'te préviens, pour la note : on fait moit-moit. »
Non pas que l'argent soit un problème en soi. Mais il adore la taquiner. Ses moues contrariées voire hautaines lui confèrent un certain charme. Et cela lui convenait tout à fait de jouer le rôle du partenaire dépourvu de tact et faisant fi de toute convenance sociale. Si elle n'était pas encore partie en courant, c'est que son comportement ne lui déplaisait pas tant que ça, malgré ses dires. Elle était loin d'être sotte, et la plastique suffisait rarement avec des femmes de cette trempe.

« Capiche. »
Un hochement de tête ponctue l'assimilation de l'information, mais la tentation est trop forte. S'il accepte de demeurer encore quelques instants dans ce bar (alors qu'il meurt déjà d'envie d'occuper leur soirée autrement), ce ne sera pas sans contrepartie. Alors qu'il quitte son tabouret pour s'acquitter de la tâche de leur réhydratation respective, il ne peut s'empêcher de s'approcher d'elle. Peut-être pensera-t-elle qu'il se risque à un premier baiser. Il n'en est rien. Il se contente d'avancer dangereusement les doigts vers la zone sensible et la surprise mentionnée par sa compagne, attisé par la curiosité et l'impatience. Mais malgré son désir, le geste se suspend à quelques centimètres de son décolleté, loin d'être rustre au point de lui imposer un toucher sans son contentement. Tout ce qu'il souhaitait, c'était d'apercevoir un mouvement de recul, peut-être lui arracher un gloussement, ou toute réaction qu'il pourrait lui dérober et qui lui échapperait malgré elle. Lui faire perdre peu à peu le contrôle. La sentir se libérer à son contact, aborder leurs envies respectives sans jouer les prolongations d'un rencard qui s'éterniserait. Après tout, ne venaient-ils pas d'acter qu'ils passeraient la nuit ensemble, jusqu'à l'ouverture de la boutique de Hay-Lin ?

Il l'abandonne quelques minutes, le temps de commander deux pale lager, ne souhaitant aucunement s'enivrer à outrance et gâcher la suite des événements par une alcoolisation mal anticipée. Et puis, il ne connaissait pas la résistance de sa compagne à l'éthanol, alors il préférait opter pour la prudence. C'est avec une pinte dans chaque main qu'il revient à leur table et les pose sans délicatesse, un sourire goguenard déjà planté en travers de la figure.
« Où on en était ? Ah oui, t'as trois tétons, c'est ça ? »
La pogne déjà vissée contre son récipient, il s'envoie une large gorgée de bière dans le gosier. Le manque d'amertume et de force lui fait légèrement froncer les sourcils. La boisson avait le mérite de le rafraîchir, mais certainement pas d'aguicher son palais.
« Dis, juste pour être sûr. Et parce que t'as compris que j'aimais pas y aller par quatre chemins. »
Il retrouve son sérieux, même s'il ne se départit pas de son sourire, pour l'encourager à jouer cartes sur table. Dernière vérification avant de se lancer dans la bataille. En général, il ne s'attachait pas à ce genre de détails, mais avec elle, il préférait savoir à quoi s'en tenir, même s'il serait bien incapable d'en comprendre la raison.
« Si t'es restée après que les trente minutes soient écoulées, c'est parce que je te divertis, par pitié, ou parce que t'as le sentiment d'avoir une dette envers moi ? Ou parce que je te plais ?  »
Loin de lui l'envie d'être rassuré sur son potentiel de séduction. Simplement de s'assurer qu'ils ne revivraient pas le scénario d'il y a quelques années. Et ce n'était pas pour son ego qu'il s'inquiétait.
« Tu vas pas me laisser comme un con cette fois, hein ? »
Nul reproche dans sa voix, uniquement cette demande implicite d'obtenir sa franchise.
« Pas que ça me dérange de pioncer tout seul à l'hôtel, mais bon j'aurais l'air malin tout seul, avec ma bouteille de champagne, devant un film douteux… Et puis, ta compagnie est quand même plus agréable. »
Beaucoup plus agréable.

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Dim 21 Aoû - 16:07 (#)





Eh bien, ne manquent plus que la loupe et le carnet pour qu’elle ait en face d’elle le parfait explorateur de la vie sauvage. Il lui faut peut-être aussi des crayons de couleur pour transcrire au mieux ses observations scientifiques sur son maigre décolleté ? Heureusement qu’il a de bons yeux, le sniper, elle est sûre qu’il le trouve comme ça. Enfin, les filles ont le mérite d’être présentes, de bien tenir et d’être toujours là pour gagner un verre ou une entrée gratuite. C’est un bel avantage, même avec un bonnet B.

Elle lève les yeux au ciel et se recule sur son tabouret. Il devrait veiller à ne pas franchir la limite du gros beauf à dégager. Et en plus, il ose se récrier contre ses exigences tout à faite terre-à-terre et aisément compréhensibles ? C’est incroyable, la vitesse avec laquelle il retrouve son aplomb, pour un homme qui plus tôt dans la soirée la suppliait de lui accorder une demi-heure de son temps. Peut-être que c’est sa façon de générer de la testostérone. Plus tu es beauf, plus tu redeviens un « vrai » mec. Ou alors c’est ainsi qu’il redore son blason de virilité aux yeux de son petit juge intérieur.

Les hommes sont des créatures étranges. On n’en comprendra probablement jamais toutes les « subtilités ».

- Compte sur moi pour te rappeler la consigne. Je vais imiter ton sergent-instructeur. Ça va être sexy, je te le promets, dans le feu de l’action tu vas en redemander. - lui rétorque-t-elle pince-sans-rire en le pointant de sa paille en inox. Elle est certaine de réussir à tenir le rôle : ne suffit-il pas de hurler des ordres à des petits cons ?

Elle a peut-être raté une vocation.

La petite New-Yorkaise abaisse sa paille et fait la moue. Même quand elle ne le veut pas, elle a l’air dédaigneuse. C’est un fait qui suscite aisément l’agacement chez ses interlocuteurs. C’est peut-être ce qui incite l’homme à bouger, enfin, pour faire ce qu’elle lui a demandé. Brave garçon.

Sauf qu’en passant, sa main s’approche de son torse, cherchant à effleurer l’endroit qui l’avait hypnotisé un instant plus tôt. La chaleur réapparait. Pourquoi irradie-t-il ainsi ? Est-ce dû à sa magie ? Ou cette chaleur est-elle due à la rencontre de leur aura respective ? Quelque chose crépite dans l’air et sa température corporelle augmente.

Hay-Lin est troublée. Elle fixe cette main, hypnotisée à son tour, puis lève les yeux vers Serguey. Il ose sans jamais aller jusqu’au bout. Est-ce typique, venant de lui ? Il ne saute jamais le pas. Pour un homme qui se veut franc, il laisse planer beaucoup de non-dits.

Agacée par ce qu’elle ressent, elle se repousse avec humeur. Serguey est déjà à plusieurs pas de leur table. Facile, quand on a de grandes jambes. Brusquement, elle exècre les gens, le bruit et les lumières de ce bar. L’atmosphère est trop festive. Elle voudrait qu’ils soient de nouveau seuls, comme cette nuit, avant qu’elle ne choisisse de fuir. Qu’ils se retrouvent à nouveau devant la porte de la chambre du vieux motel. Là, aujourd’hui, elle est libérée de cette fidélité maritale qu’elle était alors à cette période la seule à respecter.

Heureusement qu’ils faisaient chambre à part, qui sait quelle IST elle aurait pu attraper par sa faute.

D’ailleurs…. Elle n’a pas eu cette conversation ô combien séduisante avec ce grand monsieur qui revient deux pintes de bière dans les mains. N’a-t-il pas mentionné des problèmes avec une dame ? Qui peut savoir dans combien de bras il s’est réfugié pour oublier l’espace d’un instant sa peine ?

Oh, elle va vraiment passer pour une chieuse professionnelle.

Fatiguée d’avance, elle se passe une main sur le visage. Les hommes réagissent souvent comme des enfants à qui on demande s’ils se sont lavé les dents avant de dormir lorsqu’on les interroge sur leur santé sexuelle. Ça va être chouette.

Elle lui rend son sourire, même si le sien est un peu plus crispé. Et sa plaisanterie n’aide pas à la décoincer. Pour éviter un accident diplomatique, Hay-Lin ne dit rien, préférant sentir l’odeur de la bière qu’il lui a choisie, un peu dubitative. Pendant qu’il prend une longue gorgée de la sienne, elle la goûte du bout des lèvres. Ce n’est clairement pas ce qu’elle aurait choisi, mais c’est moins mauvais que ça a quoi elle s’attendait. Elle prend un deuxième petite gorgée pour la forme, relevant les yeux vers le colosse qui a l’air un peu embarrassé. Par sa blague pourrie, espère-t-elle, même si la probabilité est faible.

Elle l’écoute, le menton sur le dos de la main, étonnée qu’il se montre si peu sûr de lui. Et d’elle. Même si sa réserve est compréhensible, puisqu’elle s’est défilée la dernière fois. Non. Que Hoâ-Lê s’est défilée.

- Les quatre réponses ? - plaisante-t-elle en poussant du bout des doigts sa bière. Son sourire devient plus naturel. - J’ai changé, Serguey. Je n’ai plus les mêmes responsabilités que la dernière fois, et te retrouver est… une surprise bienvenue. Je n’ai pas de raison de fuir. Pas cette fois-ci. Et puis… - elle décoche une tape sur le genou de l’armoire à glace, joueuse. - L’attraction, ça ne s’explique pas.

Il n’est pas le seul à savoir souffler le chaud et le froid.

- Question suivante maintenant que ce point est éclairci et qu’on a de l’alcool à disposition : je suis clean. Pas de souci de mon côté. Et si ce n’est pas le cas du tien… Je peux me débrouiller pour qu’on passe malgré cette contrainte un moment agréable.

Elle sourit puis prend une troisième gorgée de sa bière, cette fois-ci bien plus longue. C’est souvent un tue-l’amour, cette question, mais il faut bien la poser, pour s’éviter des soucis. Elle n’a pas envie de gérer des problèmes de santé qu’elle aurait pu s’éviter facilement, et bizarrement, ses potentiels partenaires peuvent être très vexés à l’idée que non, ils n’auront pas accès au kit total de l’amour à deux si ça pêche de ce côté là. Comme si, sous prétexte d’être attirée par eux, elle devait passer outre ces conséquences désagréables, et que ça faisait d’elle une horrible personne intolérante de vouloir se préserver.

La dernière fois que ça c’était mal passé, on lui avait dit qu’elle « était la raison pour laquelle les gens préféraient garder ça pour eux plutôt que d’en parler à leur partenaire ». Logique imparable. Risquer la santé d’un partenaire pour être sûr de profiter de son heure de sexe ? Beaucoup mieux.

Faites que ce colosse ne soit pas de ce genre-là. Il est vraiment sexy.


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