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Staying alive - Irial & Kiernan

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Anonymous
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Lun 14 Juin - 23:52 (#)

Staying alive
 
Comment était-ce possible ? J’étais sous le choc. Et il m’en faut pourtant énormément pour pouvoir être déstabilisé. Mais cela dépassait l’entendement. Évidemment que mon don n’était pas incurable. Bien évidemment qu’il y avait des alternatives possibles pour pouvoir le soigner. Mais c’étaient des traitements lourds et longs. La nécrose que je possédais se transformait rapidement en gangrène et les gens se faisaient souvent amputer ou mourraient. Comment a-t-il pu s’en sortir aussi rapidement ?

C’est ce que j’essayais de découvrir depuis des jours. Blasé, je regardais l’homme pendu par les pieds, la tête en bas. Il a déjà perdu connaissance plusieurs fois. J'étais agacé. Ce n’était pas la meilleure manière de faire, mais les gens cèdent facilement dans cette position, en général. Ou c’est juste que je suis bon dans ce domaine.

Je m’accroupissais pour le regarder de plus près. Sa face rougie m’agaçait. J’avais mis des jours à l’attraper parce qu’il était sur ses gardes. J’étais à deux doigts qu’il me dénonce. Qui aurait bien pu le croire ? Les gens connaissent trop peu ma nature pour le prendre au sérieux. Ils  penseront certainement que je suis l’une des créatures qui font les Unes de journaux depuis la Révélation. Un vampire, peut-être, ou un arcaniste. Pas une Engeance. Mais j’aime la discrétion. Moins je me fais remarquer, plus je peux satisfaire Malthus. Alors, il devenait urgent de mettre la main sur lui. Après des jours à le traquer, j’ai fini par l’attraper et le torturer. Lentement, soigneusement, ses cris raisonnaient dans cette cave insonorisée. Il m’a supplié, m’a demandé pourquoi, mais a tenu bon jusqu’ici. C’est un peu trop long à mon goût. Je veux savoir qui a fait ce miracle.

Il était à deux doigts de me le dire, juste avant de tomber dans les pommes. Comprenez donc à quel point j'étais suis furieux. J’avais envie de lui arracher les yeux pour le réveiller. En avait-il réellement besoin ? Après tout, il ne doit se servir que de sa langue… J’essaie de m’abstenir. Vu qu’il était à deux doigts, il serait certainement plus enclin à me le dire une fois réveillé. Je le giflais. Moyen le plus doux pour qu’il puisse reprendre ses esprits. Ses paupières papillonnaient, des larmes coulaient instinctivement. Il tremblait en se rendant compte que ce n’était pas un cauchemar, mais la réalité. Quelle aubaine pour moi qu’elle l’ait sauvé, moi qui, depuis si longtemps cherchait un remède à ma nécrose. Quel dommage pour lui qu'il ait souffert plus que prévu.

« Dis-moi son putain de nom. »

***

Elle vit dans une caravane. Elle n’est même pas médecin. A-t-elle des dons ? Une arcaniste, certainement. Je l’ai suivi quelques fois, j’y ai réfléchi longuement. Je lui ai plusieurs fois adressé la parole, jouant l’homme charmant, feignant une rencontre dans la rue, multipliant les coïncidences dues au hasard. Assez pour entrapercevoir qui elle est. Pour savoir à qui je fais face. Cette aura est d’une blancheur déconcertante. C’est comme si elle était mon antithèse. Je ne suis que ténèbres, tandis qu’elle brille d’une lueur aveuglante. C’en est agaçant.

J’ai finalement décidé d’aller au cabinet où elle travaille. De l’y surprendre, en début de soirée, quand les rues commencent à se vider et que le soleil est presque couché. Quand elle s’apprête tout juste à fermer la clinique. Lorsqu’elle est seule. La surprendre ici est le meilleur moyen pour moi d’obtenir ce que je veux. Chez elle, j’aurais pu être à mon désavantage et elle aurait pu me surprendre de quelque manière que ce soit. Et elle aura ses outils pour soigner l’homme comme elle l’a déjà fait.

Tirant l’homme qui est mal en point, j’ouvre la porte d’un coup de pied. J’entre en trombe, surprenant la jeune femme et y jette le corps presque sans vie de celui qu’elle a déjà soigné. Amuse-toi, ma jolie. Je souris légèrement, un sourire malsain, effrayant. Je la fixe un long instant pour qu’elle se souvienne de ce visage qu’elle a croisé plusieurs fois. Qu’elle comprenne. Je sors mon paquet de cigarettes, me mets la nicotine entre les lèvres et avec mon zippo, l’allume lentement. Je tire dessus, me délectant de ce moment qui est, pour moi, jouissif. La peur, la douleur, l’adrénaline...

L’homme pousse un râle pour traduire sa douleur. Il est bien amoché. De nombreuses lésions, des hématomes, un œil au beurre noir… Rien de très glorieux. Je retire mon gant en continuant à la fixer. Ma main approche dangereusement de la nuque de l'homme qui tremble comme une feuille.

« Bonsoir, ma jolie. Vous vous souvenez de cet homme ? Vous allez me dire comment vous l’avez soigné. »
(c) AMIANTE

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Mar 15 Juin - 13:51 (#)

Staying alive

Ata'Halne Kiernan

Irial Gancanagh

Adossée au chambranle de la porte, Kiernan observait le dernier pensionnaire. Prénommé Olaf, le terre-neuve prenait du repos. Il faut dire que cette masse de poil leur avait fait une belle frayeur ! Amené en urgence en début d’après-midi suite à une rupture de ligaments croisés, il avait été pris en charge rapidement par les équipes. C’était un cas compliqué. Du moins, les traitements alternatifs à une opération ne faisaient pas encore consensus parmi les praticiens. Certains prônaient le repos, pensant que la lésion pouvait guérir d’elle-même avec le temps. Pour d’autres, dont Kiernan faisait partit, s’était une erreur. Chaque animal ne réagissait pas de la même façon. Et quand bien même, ils souffraient pendant des semaines en attendant une hypothétique réparation, aucune étude n’avait prouvé la véracité de cette médication longue et incertaine. Dans le cas d’Olaf, c’était une bête âgée aussi la jeune femme avait pris la décision, avec l’accord du maitre, d’opérer l’animal. D’abord la radio, elle avait pu constater la présence d’arthrose entrainant la rupture des ligaments. Pour un animal de plus de dix ans, ce n’était pas une surprise. Pauvre bête … Elle souffrait sous ses mains et la chamane ne pouvait rien faire. Elle aurait aimé pouvoir chasser ses collègues et user de sa lumière pour soigner l’animal, cette mésaventure ne serait qu’un  lointain souvenir. Cependant elle ne pouvait pas. En dehors de M. O’Connell personne ne connaissait sa nature et c’était très bien ainsi. A défaut de pouvoir l’aider de cette façon, la vétérinaire allait mettre tout son savoir-faire à l’œuvre pour soulager et sauver le terre-neuve.

Échographie, anesthésie puis arthroscopie pour mesurer l’importance et la localisation des lésions faites, la jeune femme était prête à opérer. Optant pour une ostéotomie tibiale pour solidifier les os et stabiliser la posture osseuse d’Olaf, la jeune femme passait quatre heures dans la salle d’opération. A l’issue de celle-ci, le chien avait été emmener par les assistants dans la salle de repos et Kiernan put prendre le temps du repos. Bien que confiante en ses capacités, elle prit un instant pour solliciter l’esprit des bêtes, le priant d’accorder la bonne santé à cet animal, c’est tout ce qu’elle demandait. Pour l’heure, Olaf était sous sa garde. Durant les jours, semaines à venir, l’animal serait pris en charge pour des séances de rééducation à marcher, à courir, tout cela accompagné d’anti-inflammatoire pour assurer son bon rétablissement.

Son café dans la main, elle le faisait tourner machinalement sans perdre des yeux l’étendu de poils. Elle voyait son buste se soulever sous une respiration régulière, les antidouleurs l’éloignaient de la souffrance, quant à sa pâte dépourvu de poil, elle était soigneusement bander. Kiernan faisait du zèle. Elle devrait déjà être sur la route mais elle avait préféré rester, prétextant prendre un dernier café avant de rentrer. Elle avait un peu de route jusqu’à Mooringsport mais elle trainait dans les locaux. Enfin, ce n’était pas vrai, elle ne trainait pas. La Tlingit avait attendu le départ de ses collègues pour rester seule et voilà maintenant plus de vingt minutes qu’elle se tenait là, contre la porte à regarder le pensionnaire.

Après un soupir, la jeune femme se massait la nuque de la main libre en faisant la grimace, le surmenage n’était pas bon mais elle était heureuse d’avoir pu veiller ne serait-ce qu’un peu sur le sommeil du terre-neuve. Terminant son café froid d’une traite, elle refermait la porte derrière elle avec précaution, les malades étaient en pleine convalescence, il était malvenu de les importuner plus que nécessaire. Posant sa tasse vide dans l’évier de la salle de pause, elle prit le temps de la laver, de la sécher et de la ranger. Un rapide passage dans les vestiaires pour se défaire de sa blouse, elle ramassait son gilet à grosse maille qu’elle enfilait par-dessus sa robe bordeaux volante. Après avoir remis ses bijoux, la chamane défie son chignon, laissant sa longue chevelure brune cascader le long de son dos et de ses épaules. Armée de son sac, elle fit le tour de la boutique pour vérifier que toutes les portes et fenêtres soient bien fermées et repartit vers l’accueil avec un drôle de sentiment, celui du devoir accompli. Elle était contente de sa journée et de sa contribution envers le monde animal. Elle aurait aimé pouvoir en faire d’avantage, mais elle rester modeste devant sa place au sein de la Grande Roue.

De bonne humeur, comme toujours d’ailleurs, elle s’apprêtait à sortir de la clinique quand la porte s’ouvrit avec grand fracas. La surprise et la violence de cette entrée arrachaient un sursaut à Kiernan, elle lâchait ses affaires en faisant quelques pas en arrière, les talons de ses bottines venant taper le bureau de la réception. Par tous les ancêtres, qu’est-ce que … L’individu balançait un homme devant elle comme un vulgaire fétu de paille. La main devant la bouche pour cacher son horreur, le regard de la jeune femme passait d’un homme à l’autre. L’instigateur de cette boucherie était … Effrayant. Son aura était d’un vide glacial et son sourire faisait froid dans le dos. La Tlingit le regardait pendant quelques secondes, sa mémoire lui rappelait qu’elle l’avait déjà croisé sans s’y arrêter. Elle réprimait un frisson d’effroi avant de baisser les yeux vers l’autre individu. Elle le reconnaissait malgré son visage tuméfié par les coups. Elle l’avait rencontré il y a quelques jours, peut-être semaines, Kiernan l’avait soigné d’une horrible maladie dont il serait mort sans son concours. Sans plus de cérémonie et sans l’ombre d’une hésitation, la Tlingit se jetait à lui, observant ses nombreuses blessures sans le toucher. Pourquoi ? Pourquoi faire cela ?! Et surtout, pourquoi lui monter ?

L’homme à terre gémit de ses blessures et le cœur de Kiernan se tord à ce son. Par réflexe, elle posait une main sur son front, évitant les plaies, lui intimant un Chuut … d’une voix très douce, cherchant à le calmer. L’autre, armé d’une cigarette, ôte un gant et approche sa main. Protectrice dans l’âme, la chamane se glissait entre les deux individus dans un élan de courage. D’un revers de main, elle chassait celle de la créature, à défaut de pouvoir l’appeler autrement. « Ca suffit ... ! » Déterminée mais la voix tremblante, elle trahissait son angoisse et sa peur. Pourtant, elle se dressait devant lui, petit rempart de chair à la solidité douteuse. « Je ne sais pas ce que vous attendez de moi, mais je suis vétérinaire, pas médecin ! » Un nouveau râle se fit entendre dans son dos. Faisant volte-face, elle ignorait la créature et prit la main de la victime. « Ça va aller … Je vais m’occuper de vous. » Incapable de le laisser souffrir, la jeune femme se levait pour faire le tour du bureau, tout en attrapant des gazes, une bouteille de sérum physiologique et autre matérielles de couture, elle jetait un regard à la créature. « Pourquoi avoir fait cela ?! » Bon, restons calme ! Elle avait encore son téléphone dans la poche, elle pouvait contacter la police si elle était assez maligne pour le distraire et composer le numéro.

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Mar 15 Juin - 18:42 (#)

Staying alive
 
Je la regarde se mettre entre nous. Elle a l’air frêle, sa voix chevrote, mais elle essaie de faire preuve de courage. Elle se jette sur la victime pour le rassurer et le soigner. Pourquoi se prend-elle subitement pour son ange gardien ? Bien sûr, que je soigne des gens tous les jours. Mais parce que je gagne beaucoup d’argent, ai un train de vie confortable et en plus, je peux comprendre mon don. Mais elle ? Elle n’est que vétérinaire et joue à la bonne Samaritaine. Elle est trop naïve. Cet homme pourrait la détruire une fois remis, abuser d’elle, profiter de sa gentillesse… Et pourtant, elle ne se méfie que de moi. Enfin, vous me direz, vu la situation, c’est compréhensible.

Elle va chercher de quoi le soigner, elle qui disait qu’elle n’était pas médecin. J’avoue avoir ri à sa remarque. Quelle ironie du sort, n’est-ce pas ? Elle me demande des explications. Vraiment ? Elle veut savoir ? Je sais que la réponse ne lui plaira pas. Je reste silencieux, la regardant le soigner, vérifiant tous les soins qu’elle lui prodigue. Rien d’extraordinaire. Ma Gitane diminue au fur et à mesure. Je finis par m’approcher d’elle, menaçant au-dessus d’elle, tandis qu’elle s’occupe du pauvre homme.

« Il y a quelques jours, cet homme est venu, atteint de nécrose. Vous l’avez soigné. Comment ? »

J’attrape la main de la jeune femme pour la stopper dans ses soins. Je la force à la tourner vers moi pour qu’elle me regarde dans les yeux, me penchant lentement pour être à quelques centimètres de son visage.

« Est-ce qu’il m’aurait menti ? Est-ce que je dois continuer mes coups pour lui remettre les idées en place et qu’il me dise enfin qui a bien pu lui retirer la pestilence ? »

Je verrouille mes yeux céruléens dans le brun des siens, attendant une réponse, m’y accrochant fermement. Des années que je cherche, sans résultat, et voilà que ce petit bout de femme me devance ? Et quel âge elle a, au juste ? Trente ans ? J’ai l’impression que le destin joue avec moi. J’envie presque de voir cet homme si chanceux. Il est le seul à avoir pu guérir aussi vite du fardeau que je lui ai confié. Ce n’est pas un anti-inflammatoire lambda qui aurait pu l’aider. Que me cache-t-elle ? Je sais pertinemment qu’elle n’est pas une simple humaine. Quel pouvoir possède-t-elle ?

« Vous ressentez, voyez peut-être, quelque chose me concernant. Vous savez au plus profond de vos tripes, dis-je en pointant de mon doigt libre son ventre que je frôle, que je ne suis pas normal. N’est-ce pas ? Vous ne risqueriez pas de provoquer un homme comme moi ? »

Je la lâche et m’accroupis auprès de l’homme. J’attrape ses cheveux et tire dessus pour le redresser, approchant son visage du mien. J’humecte mes lèvres, impassible, tout en fixant la jeune femme.

« Vous feriez mieux de coopérer. Dans tous les cas, cet homme est mort. »
(c) AMIANTE

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Mar 15 Juin - 19:53 (#)

Staying alive

Ata'Halne Kiernan

Irial Gancanagh

Kiernan n’était pas étrangère aux soins basiques. Quand elle n’était pas en capacité d’user de ses dons, elle usait des soins plus rudimentaire à base de plantes médicinales, de cataplasmes, onguents et autres décoctions contre la douleur. Elle était habituée aux points de sutures, aux côtes cassées etcetera. Aussi, elle était parfaitement apte à s’occuper du blessé sans faire montre de ses capacités, c’est bien ce qu’elle comptait faire ! Le fait d’être vétérinaire n’y changeait rien. Les animaux recevaient aussi des points de sutures quand cela était nécessaire. Hommes ou bêtes, le principe était foncièrement le même. Une aiguille, un fil, des points Blair-Donati et c’était bon, du moins dans les grosses lignes. Attentive au blessé, la chamane n’en oubliait pas la créature. Elle ressentait sa présence, bien qu’étrangement vide, dans toutes les fibres de son corps. Son approche lui causait la chair de poule. A moins que ce ne soit la peur de mourir ? Probablement un peu des deux. Il faut dire qu’elle ne s’était jamais retrouvée dans une telle situation. De plus, elle s’interrogeait sur les motifs de cette … Disons rencontre. Pourquoi diable trainer cet individu ici ? Elle n’était qu’une femme insipide et sans problème. Enfin, insipide n’était pas forcement le terme adéquat pour la décrire. Elle était certes d’une nature discrète mais son aura immaculé irradiait de chaleur et de compassion. Il ne passait pas inaperçu pour qui était capable de l’entrevoir.

Avec des gestes délicats, la Tlingit repoussait les vêtements tachés de sang, tachant de percevoir l’ampleur des dégâts et évaluer les priorités. Petit un : Maintenir la victime en vie. Petit deux : Prévenir les autorités qu’un fou furieux la retenait en otage, en plus d’avoir passé à tabac un pauvre passant. Et petit trois : He bien, survivre. C’était assurément un bon objectif. Sentant le poids de son téléphone dans la poche de sa robe, Kiernan en cachait les contours sous son long gilet, attendant le bon timing pour composer le 911. Le temps de pouvoir le faire, elle commençait à nettoyer les blessures les plus profondes, notamment sur le visage de l’individu. Par les ancêtres … C’était donc de la nécrose ? Quelle infamie. Pire encore, le tortionnaire semblait bien au fait de la situation. La jeune femme en venait donc à la conclusion qu’il avait été l’auteur de l’attaque initiale. Et maintenant, il était ici, au cabinet, et elle se retrouvait être son otage. Pour autant, elle ne regrettait rien à son geste, incapable de rester stoïque devant la souffrance d’un homme, quoique soit sa nature. Et voilà la raison de sa présence. Comment elle avait fait ? Ainsi c’est par le biais du souffrant qu’il était remonté jusqu’à elle ? Qui pouvait se vanter de rester silencieux face à la torture et la menace de mort ? Kiernan n’avait aucune rancune vis-à-vis du ‘malade’.

Alors qu’elle désinfectait une coupure, la Tlingit se retrouvait interrompue dans son geste. Sa main se retrouvait prisonnière de la sienne. Son geste la poussait à faire volte-face, à demi redressée face à lui. Ses breloques tintaient, accompagnant les râles du souffrant. Elle soutenait le regard froid de son bourreau, prenant de la distance comme elle pouvait quand il approchait son visage du sien. « En quoi cela vous intéresse-t-il de savoir qui a fait quoi et comment ? » Sa poigne devenait inconfortable et douloureuse, aussi elle essayait de recouvrir sa liberté, en vain. L’image de ses tripes et le geste joint arrachaient un énième frisson à la chamane. Sa menace à peine voilé résonnait dans sa tête alors qu’elle retournait au sol non sans violence. Que faire ? Tout lui balancer sans être certaine que nulle ne s’en sorte ? Garder le secret aux risques de voir mourir l’inconnu et de se faire torturer à sa place ? Ou troisième option, mentir mais elle n’était pas très douée pour cela. Dans tous les cas, elle ne pouvait pas laisser cet homme mourir et faire du cabinet de M. O’Connelle une scène de crime … Elle ne voulait pas trahir la confiance qu’il lui avait accordé en acceptant une étrangère au sein de sa clinique.

La chamane Ata’Halne se remit sur ses jambes, profitant d’être de profil pour glisser une main dans sa poche. Elle n’était pas très douée avec la technologie mais depuis qu’elle avait acheté ce téléphone, la demoiselle avait eu le temps de s’y faire. Faisant face à la créature, tout en gardant une main dans le dos, elle déverrouillait son appareil. Kiernan fronçait les sourcils quand il approchait son visage de la victime, elle présentait sa main libre en avant comme pour signaler une quelconque reddition. « Non non non attendez ! » Réfléchis, réfléchis … Plus vite que cela Kiernan ! Gagner du temps … « Si vous me laissez appeler une ambulance pour lui – elle désigne le poste fixe sur le bureau de la réception - je répondrais à vos questions. » Elle n’arrivait à écrire que ‘Sos’ sur le pavé alphabétique de son appareil. Pas d’adresse ni de contexte, juste un message sommaire demandant de l’aide. Mais avec les progrès technologiques, ils sauraient surement géo-localisés le message ... N’est-ce pas ? « Ce marché vous convient-il ?... S’il vous plait… » Avec des pas lents et mesurés, elle s'approchait du bureau de la réception.

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Jeu 17 Juin - 17:51 (#)

Staying alive
 
Le doux bruit de ses breloques me fit sourire. Un son harmonieux, qui me détendrait presque si nous n’étions pas dans une situation pareille. Elle m’impressionne, cette jeune femme, elle n’a pas peur de soutenir mon regard et de m’affronter. Ce n’est pas une victime que je peux briser facilement, je le sais. Je repère facilement les gens instables, ils sont des proies faciles vers qui je me dirige facilement pour les briser, comme s’il s’agissait de ma divine mission, envoyé par Dieu pour terminer de détruire les âmes sensibles. Mais elle, non, elle est pleine de courage, même si la peur est présente. Elle ne le laisse pas mourir, elle fait barrage. La surprise étend un peu plus mon sourire, l’un de mes rares sourires sincères, qui fanent aussitôt qu’il est apparu.

« Si vous me le dites, croyez-moi, vous sauveriez plus de personnes que vous ne le pensez. »

Je suis très sérieux quand je lui souffle ces mots. Et pour une fois, je ne mens pas. Je cherche un remède depuis maintenant trop longtemps. Sans succès. Je suis certes médecin, mais pas chimiste et aucun des remèdes que j’ai pu utiliser n’a été aussi efficace. Alors que cette jeune femme est arrivée, l’air de rien, pour réussir là où j’ai échoué.

« Des années que je cherche à soigner cette maladie. Je veux savoir comment vous avez fait. Si vous me le dites, ces gens ne souffriront plus de cette nécrose… »

Moi, les soigner ? Seulement dans mon propre intérêt. En échange de quelque chose. Pour aisément faire du chantage. Elle recule tandis que je menace le pauvre homme. Une main dans le dos, elle essaie de me faire entendre raison. Elle cache l’une de ses mains en me demandant d’être raisonnable, sérieusement ? Que cache-t-elle ? Un scalpel ? Un couteau ? Je plisse légèrement les yeux en regardant la vétérinaire.

Appeler une ambulance. J’ai presque envie de rire. Je ris, même, intérieurement, gardant une façade calme et inébranlable. J’ai la confirmation : elle me prend pour un idiot. Je me redresse, tenant toujours fermement ma poigne sur les cheveux de ma victime, la fixant sans jamais cligner des yeux. Est-elle si crédule qu’elle pense que je le suis aussi ? Mes sourcils se froncent, une moue au visage affichant clairement que j’ai pitié de sa candeur. Ma main libre pointe la première surface qui s’offre à nous : ce qui semblerait être une desserte médicale sur roulettes.

« Posez ce que vous avez derrière le dos si vous voulez que je ne lui tranche pas la carotide. »

Je recule jusqu’à l’endroit qu’elle m’a indiqué quelques secondes auparavant, traînant l’homme dans mon sillage. Je ne lâche pas la jolie brune du regard. Je finis par voir le téléphone du coin de l’œil. Je l’attrape et après quelques efforts, je l’arrache à tous ses fils qui le tiennent connecté au monde et l’envoie au sol avec violence : le combiné se brise en mille morceaux de plastiques. Je reviens à elle, toujours sous les râles de notre chanceux. Premier indicateur de ma colère : je la pointe du doigt, me penchant dangereusement sur elle pour la menacer.

« Si vous contactez qui que ce soit, je le saigne comme un porc. Pour ce qu’il en est des ambulances, vous n’en aurez pas besoin. Maintenant dites-moi… »

J’attrape un objet dans ma poche, un vieux couteau suisse, en libère la lame et la laisse glisser contre le cou de cet imbécile. Un fin fil écarlate indique où la lame s’est promenée.

« … comment vous l’avez soigné. Je suis dans le domaine médical. Je sais pertinemment que ce ne sont pas deux compresses qui l’ont aidé. »  
(c) AMIANTE

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Jeu 17 Juin - 20:29 (#)

Staying alive

Ata'Halne Kiernan

Irial Gancanagh

« Si vous me le dites, croyez-moi, vous sauveriez plus de personnes que vous ne le pensez. » Kiernan haussait les sourcils, à la fois septique mais intriguée par sa remarque. La jeune femme avait toujours été portée vers les autres, préférant s’assurer de leur bonne santé et de leur sécurité plutôt que de la sienne. A son échelle, elle faisait ce qu’elle pouvait pour aider les autres. La chamane apportait sa pierre à l’édifice qu’était la Grande Roue sans rien attendre en retour, ni gratitude, ni remerciement et encore moins de l’argent. C’était sa mission, ni plus, ni moins. Bien sûr, les paroles de cet homme sonnaient comme une douce mélodie à ses oreilles, pouvoir aider le plus grand nombre, c’était alléchant. Cependant, elle n’était pas vaniteuse au point de penser qu’elle pouvait sauver tout le monde, nulle n’en était capable. Kiernan n’était qu’une femme parmi bien d’autres, elle respectait le cycle de la vie, acceptant aussi de voir la mort. Si elle venait échouer ce jour, elle se montrait humble face à sa défaite, face à l’esprit des défunts.

Ce qui l’intriguait le plus dans cette affaire, c’était la sincérité de la créature. Dans son ton, dans ses paroles, ses intentions semblaient dénuées de mensonges, presque pur malgré le vide qu’il inspirait. Comment pouvait-il avoir de bonnes intentions mais de mauvaises méthodes ? Car oui, Kiernan le pensait. Elle n’était personne pour dire qui avait raison ou tort, s’il y avait de bonne ou de mauvaise façon de faire. Cependant sa notion bien défini du bien et du mal lui permettait de rester derrière le ‘bon’ coté du voile. Mais cela restait une question de point de vue, nul doute que la créature pensait agir de la bonne façon. Comme pour enfoncer le clou du doute, il argumentait en disant chercher un remède à cette maladie depuis des années, apparemment en vain. Ce qui ne l’etait pas en revanche, c’est le message qui vient de partir. Toutefois sous la menace, elle pressait le bouton on/off de l’appareil, le sentant vibrer légèrement sous ses doigts pour signaler son arrêt. Écran noir, elle lui montrait ce qu’elle avait dans la main, sans geste brusque la chamane se baissait pour passer le téléphone par terre, donnant un coup de bottine dedans pour l’éloigner, l’envoyant sous un meuble, inaccessible pour elle comme pour lui.

Le combiné de l’accueil eut un sort un peu plus terrible : La casse. Kiernan se voyait déjà confronter à M. O’Connell … Mais elle savait dore et déjà qu’il ne lui en tiendrait pas rigueur. Face à son approche et son doigt pointé vers elle, la chamane présentait ses mains en l’air, comme s’il la mettait en joug d’une arme à feu. Même s’il n’en était rien, elle n’avait aucun doute quant à sa capacité de la tuer sans avoir besoin d’une arme quelconque. Aussi, la jeune femme tâchait de lui monter qu’elle était coopérative, à sa manière, et qu’elle ne tenterait rien d’inconsidéré.

La proximité arrachait un frisson à la demoiselle, elle n’aimait pas le savoir aussi près d’elle, il n’avait qu’à lever la main pour la saisir, ce constat faisait sonner l’alerte dans son esprit. Pour ne pas le regarder, elle attardait son regard sur le blessé, de plus en plus en mauvaise posture. Sa douleur se peignait sur son visage tel un tableau de ‘maitre’. Le reste se déroule très vite. Un couteau, un filet de sang et une autre menace. En entendant le mécanisme du couteau s’enclencher, Kiernan avait fait un pas en avant, attrapant le bras de la créature sans geste brusque. Elle ne cherchait pas à arrêter son geste mais plutôt à lui montrer qu’il n’était pas nécessaire d’aller plus loin. « Ce n’était pas l’affaire de deux compresses … » Le fixant sans une once de défi ou de provocation, elle parcourait son bras de sa main, passant sur son poignet dénudé, terminant par longer ses doigts jusqu’au couteau. « Et soigner cet homme n’a pas été facile, je peux vous l’assurer. » Elle prit l’arme de sa main, refermant la lame avec précaution pour ne pas se couper. Dans un même geste, elle glissait le couteau suisse dans la poche duquel il était sorti et soupirer. « Lâchez-le … »

Une fois qu’il s’était exécuté, elle recouchait l’homme au sol, allant récupérer le matériel médical qui été resté un peu plus loin par terre. Armée de ces outils, elle revenait se mettre à genoux auprès du souffrant, il ne saignait plus et sa plaie à la gorge ne nécessitait pas grand attention tant la plaie n’était qu’un point. Tout en attrapant le kit de couture, elle préparait l’aiguille en gardant la tête baissée vers son ouvrage. « La nécrose mène à la mort des cellules dans les tissus organiques … Il suffit de faire l’ablation des tissus affectés pour que les cellules soient de nouveau saines … En principe … » Elle marquait une pause, réfléchissant. Les arcanes ne fonctionnaient pas de façon rationnelle et la science ne pouvait les expliquer. Elle levait les yeux vers la créature. « Vous dites être dans le domaine médical mais vos méthodes cruelles dénotent avec vos louables intentions … Qu’êtes-vous ? » La question à cent mille dollars ! Et pas sûr qu’elle n’y gagne le jackpot. D’autant plus qu’elle n’avait pas répondu à sa question. Le quittant des yeux, elle commençait à recoudre la plaie la plus béante mais elle arrêtait vite son geste, constatant que ses mains tremblaient. La fatigue, la peur, le stress. Elle n'avait jamais travaillé sous de telles conditions.

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Anonymous
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Dim 20 Juin - 12:31 (#)

Staying alive
 
Elle anticipe mes réactions, visiblement. Je lui demande son téléphone. Elle le met hors de portée, autant pour elle comme pour moi. C’est bien mieux que de le lui laisser. A-t-elle seulement eu le temps de prévenir qui que ce soit ? J’en doute. Alors je continue mon manège pour la faire céder. Il faut que j’use de violence pour qu’elle finisse par craquer. Mais pas suffisamment vite à mon goût. Cela a été difficile ? Je n’en doute pas une seconde, cependant, au vu de mes connaissances en médecine, c’est un véritable miracle.

Elle ose me toucher. Parcourir mon bras, aller jusqu’au couteau. Est-elle inconsciente ? Cherche-t-elle à m’attaquer avec ma propre arme. Je me laisse tout de même faire. Pourquoi ? Bonne question. Tu te ramollis, Gancanagh. Elle range soigneusement le couteau dans ma poche. Je suis surpris. Cette jeune femme ne prend même pas la peine d’essayer de se défendre face à un danger ? Elle m’intrigue, je fronce les sourcils en essayant de comprendre comment fonctionne ce cerveau. Visiblement, sa manière de penser est tout l’inverse de la mienne. Les gens ont tendance à rechercher leurs âmes sœur, celles qui les comprennent et qui leur ressemblent. Moi, par cette rencontre fortuite, je me retrouve nez à nez avec la personne qui représente tout ce que je ne suis pas.

Je lui laisse le bénéfice du doute. Mes mains se logent dans mes poches et je regarde de toute ma hauteur la vétérinaire faire son job. Aller chercher son matériel, prendre soin du blessé comme elle le ferait avec un chien. Il n’en est, certes, pas loin, pour moi. Il ne sert que mes intérêts, sa vie n’a aucune valeur. Je pourrais apporter plus de crédit à un chat errant qu’à cet homme au sol.

Elle veut me faire un cours de médecine. Elle m’explique comment marche mon propre don. Je lâche un petit rire dédaigneux en entend son petit discours. La jeune femme finit par laisser parler sa curiosité. Pourquoi est-ce que je fais tout cela. Mes sourcils se haussent en la fixant. Un long silence s’installe, gênant, tandis que je réfléchis à ce que je vais bien pouvoir lui répondre. Je pèse calmement le pour et le contre. Je suis même tenté, moi qui ne suis pas loquace, à laisser la question s’évanouir dans le silence sans jamais lui donner de réponse.

« Vous voudriez que je réponde à vos interrogations, là même où vous décidez de rester silencieuse. Je sais très bien ce qu’est une nécrose et comment la soigner. Il faut que le patient subisse un long et lourd traitement, peut même parfois y laisser des membres. Et vous voudriez me faire croire qu’un fil et une aiguille ont pu suffire à le soigner en peu de temps ? Soyez un peu honnête et arrêtez de me faire perdre mon temps. Vous aurez des réponses à vos questions quand vous serez coopératives. »

Je m’appuie contre un meuble et continue de la fixer. J’ai l’air calme, mais je bous de l’intérieur. Mes paupières sont semi-ouvertes et je ne rêve que d’en finir pour aller fumer une clope devant un verre de whiskey. Mais le whiskey américain est dégueulasse. On croirait boire de la pisse.

« Écoutez, ma jolie. Je sens votre aura comme vous devez sentir la mienne. Nous savons tous les deux qu’il n’y avait rien de scientifique dans ce soin que vous lui avez prodigué. Je veux juste voir ce que vous avez fait. »
(c) AMIANTE

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Lun 21 Juin - 18:28 (#)

Staying alive

Ata'Halne Kiernan

Irial Gancanagh

Un silence pesant s’installait. Seuls les râles d’agonies du patient et le froissement des tissus ponctuaient ce vide gênant. Kiernan s’affairait à sa tâche, tant bien que mal. Pendant quelques secondes, elle figeait son mouvement, observant ses doigts, dorénavant écarlates de sang, secoués de tremblements, parfois même de soubresauts. Aller Kiernan, tu as déjà recousu des centaines et des centaines de blessures, ce n’est pas le moment de flancher. La jeune femme s’était certes occupée de maintes et maintes plaies aussi diverses que variées, aucunes n’avaient étés soignées dans de telles conditions. Elle travaillait bien mal sous la pression. Du moins ce fut le cas par le passé. Depuis qu’elle avait rejoint la Meute et Joaquin, elle était plus forte. Bien sûr, elle n’était pas – et ne serait probablement jamais – la guerrière chamane que certains voulaient voir en elle, mais la jeune femme faisait toujours de son mieux, essayant toujours de s’améliorer, d'aller de l’avant. L’Ulfric auprès d’elle, elle se sentait capable de prodige. Mais il n’était pas là, heureusement ou bien malheureusement selon le point de vu. Heureusement car ainsi, il n’était pas témoin de sa faiblesse et de ses gestes incertains. Malheureusement, car s’il avait été présent, cela ne serait jamais produit.

Répétant ces encouragements comme un mantra, elle parvenait à calmer sa nervosité ainsi qu’à chasser les sursauts de ses mains. Elle soufflait en silence et reprit sa besogne, tachant de faire fi de la présence auprès d’elle. La créature était toujours là pourtant, certes silencieuse mais présente, menaçante telle une épée de Damoclès en suspension au-dessus de sa nuque. Étonnamment, Kiernan parvenait à gagner du temps. Elle n’avait toujours pas mis de mot sur la fabuleuse guérison du malade et lui faisait preuve d’une certaine patiente à son égard. Cependant, à mesure que le temps filait, la chamane s’inquiétait de le pousser à bout, causant la mort de son infortuné patient.  « Vous aurez des réponses à vos questions quand vous serez coopérative. » Vraiment ? Pourtant, elle s’était montrée coopérative jusque-là ! Bien sûr, ce n’était pas ce qu’il attendait d’elle et la Tlingit le savait.

Assise par terre, la vétérinaire observait la créature se mouvoir dans la pièce, prenant appui contre le meuble le plus proche. Elle le fixait durant un bon moment, ses doigts maintenant l’aiguille au-dessus de la plaie recousue à vif. Mais des blessures qui ornaient sa peau, ces trous devaient être le cadet de ses souffrances, on ne peut plus supportable contrairement aux restes.  « Vous le savez … Vous savez que la science ne peut pas venir à bout de cette maladie et ce que cela signifie pour vous, comme pour moi. » Affirme-t-elle en coupant l’extrémité du fil après un ‘joli’ nœud soutenant le tout. Pourquoi poser des questions quand on connait déjà les réponses ? Fallait-il une confirmation à haute voix pour lui donner une sorte de réalité ? L’aveu rendait-il la chose plus tangible ? La jeune femme s’interrogeait. « Vous êtes un homme de science, parait-il. Vous en connaissez la limite et vous n’êtes pas un idiot. » Mettant la suture à l’abri des microbes, la jeune femme pansait le blessé avec un certain soin avant de se lever, l’aiguille toujours en sa possession.

D’un revers de la main, elle dégageait une mèche lui tombant le visage, étalant un peu de sang humain sur sa peau halée, digne du brassage d’ethnie dont elle tirait de la fierté. Comme pour monter qu’elle s’adressait à lui, la Tlingit pointait l’aiguille vers sa direction sans se monter menaçante. Au lieu de connaitre les réponses, Kiernan cherchait à comprendre les questions. Pourquoi tenait-il à savoir ? Que ferait-il d’elle après cela ? Allait-il seulement lui laisser la vie sauve, sachant qu’elle connaissait ses passe-temps, du moins qu’elle les supposait. Si elle s’en sortait entière, allait-il seulement la laisser tranquille ? Rien n’était certain. Indécise dans sa nature la plus profonde, la demoiselle aimait à croire qu’il tiendrait sa parole quand il disait vouloir juste savoir ce qu’elle avait fait. « La magie ne s’explique pas, elle est surpasse les connaissances, va bien au-delà de ce que la science ne pourra jamais nous offrir. » Car oui c’est bien de cela dont il s’agissait tout simplement, si l’on peut dire. La sienne était blanche et pure, elle chassait la souffrance, reparait la chair la plus meurtrie, enveloppait l’âme d’un doux halo de chaleur et de bienveillance à l’image de son arcaniste.

Palliant à une quelconque demande, elle mettait directement les points sur les I et les barres sur les T. « Et je n’en ferai pas la démonstration. » Elle n’était pas un animal de foire à qui l’on faisait faire des tours de passe-passe pour distraite le publique. Et encore moins un monstre de Freak Show qui se pavanait en exhibant toute sa différence pour satisfaire à la curiosité des fouineurs. « C'est à votre tour maintenant. » Elle avait été coopérative, à lui de se mettre à table.


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