| | A ghost from the past + Faolan Rawne | |
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| Sa présence à Downtown était tout ce dont Rory avait besoin pour certifier que sa mère n’aurait sûrement manqué de rien avec Faolan, l’enfonçant un peu plus dans son déni par rapport à sa situation familiale réelle. Quand il était arrivé devant Royal Lodge, il avait quand même jeté un coup d’oeil quelques fois à son cellulaire, où il avait entré le contact de l’homme qu’il recherchait sans le lui avoir demandé au préalable. Ça avait été trop facile… Le site Internet professionnel de Faolan regorgeait d’informations. Pas son adresse personnelle, ça allait de soi. Mais il y avait son numéro de téléphone, par contre. Via ce dernier et un peu d’ingéniosité, Rory avait remonté le fil… et il avait donc maintenant une adresse dans les mains. C’était vraiment un très bel endroit et il était donc un brin impressionné. Il avait toujours l’impression qu’Ashley avait réussi et qu’on mettait toutes les misères du monde sur le dos de Faolan, dans la famille Rawne. Une impression probablement exacerbée par ses propres récriminations envers son beau-père.
Il était nerveux. Rory n’était pas dans le genre de ces jeunes hommes qui pouvaient apparemment faire tout ce qu’ils voulaient par simple culot, sans penser aux conséquences derrières, ni avoir quelques scrupules. Ce qui le convainc finalement de rentrer, c’est le coup de vent qui se fait soudainement sentir et les murmures qu’il lui apporte. Il ne voulait pas savoir. Pas entendre. Et il ne comprenait pas pourquoi cette soirée jusque-là absolument pas venteuse pouvait soudainement lui fournir un coup de vent désagréable comme ça, sans savoir que c’était lui-même qui s’était donné une bonne raison de passer le pas de la porte d’entrée. Trouver l’appartement de Faolan n’est pas compliqué. Et si y frapper l’est davantage, Rory ne s’autorise toutefois pas à y réfléchir avant de lever le poing et de toquer fermement. C’est seulement à ce moment précis qu’il lui vient en tête que Faolan était peut-être sorti… il était bête. Il aurait vraiment dû appeler. Pourquoi avoir fait les choses ainsi ?
Dans le fond, Rory savait… Il avait peur que Faolan refuse de le voir. Là, il ne pourrait pas… Et sur ces bonnes pensées pas du tout parasitantes (ahem…), la porte s’ouvre.
« Faolan… »
Sa voix meurt dans sa gorge et quand il allait y repenser plus tard, il s’en voudrait. Il aurait aimé être plus grand (pourtant son mètre quatre-vingt-trois était très honorable), plus épais, plus fort, plus tout pour montrer à Faolan qu’il aurait fait un digne fils pour lui, peut-être ! Mais bon… on avait ce qu’on avait. Dont la voix qui meurt dans la gorge quand on est nerveux… Faolan, lui, était comme dans ses souvenirs… et son admiration ne s’était pas tarie, même si elle était fortement influencée par des souvenirs qui n’étaient pas tout à fait exacts, vus par le prisme de l’enfance désespérée.
« Bonsoir Faolan. Je… tu me reconnais… ? », fait lentement Rory. Il avait changé depuis ses dix ans, hein… Mais il était reconnaissable sur les photos d’enfance que sa mère s’était plût à lui montrer pendant le déménagement. Ce serait la honte si Faolan ne le reconnaissait pas. Et si ça se trouvait, il ne s’attendait pas à le voir ici. Savait-il seulement que son frère était au pays ? « Hm… ça fait longtemps et je voulais te voir. Ça te dérange ? Tu es occupé ? »
Ce disant, Rory a un vague regard par-dessus l’épaule de Faolan. Soudainement, une autre pensée l’assaille : et s’il avait une copine ? De toute évidence, il n’avait pas assez pensé à tout ça avant de venir…
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| - Angela a écrit:
- Super, je t'attends. ;)
Impeccable. J'envoie le portable sur le canapé où repose ma veste et termine de m'habiller. Je passe la main dans mes cheveux humides et hésite un instant entre le t-shirt et la chemise. Non. Le t-shirt. N'en faisons pas un rencard officiel, et je n'ai pas l'intention de découcher. N'imaginez pas que je sois le genre à me tirer au petit matin pendant le sommeil d'une demoiselle... Mais bon. Je ne suis pas à ce point emballé. Et j'ai du boulot demain. Enfin prêt, je récupère mes effets avec une hâte qui fait du bien. Un nouveau souffle. Une échappatoire revigorante. Je vais réussir à oublier Lucy et Ash, au moins quelques heures. Avant que je ne puisse ouvrir la porte, on frappe. On frappe ? Elle n'a pas compris : c'est moi qui la rejoins ! Je jure en silence, repose mon blouson et ouvre... « Faolan… »" Ouais ? "C'est quoi ce gamin ? Les neurones raccrochent vite les wagons. Lucy dans les bois. Cet adolescent qui connaît mon prénom. Et ce regard qu'il me semble reconnaître. Je revois alors le marmot de dix piges qui m'observait avec admiration. Il m'interroge. Rory. Rory O'Hara devant ma porte. Sa mère sait-elle ? Sont ils venus seuls ? Sans mon frère ? Je m'écarte pour le laisser passer et surtout fermer l'appartement - ma vie ne regarde pas les voisins. Pas certain de le vouloir chez moi, je suis assez poli et donc persuadé que je ne peux pas lui refermer la porte au nez. " Rory ? Je, non tu ne me dérange pas. Qu'est ce qui t'amène ? "Cette fois je fais un vrai geste d'invitation pour qu'il s'installe, sur le canapé ou près du petit bar. Le salon est spacieux et cosy, un peu trop neutre sans doute. Mais propre et vide de personnalité. Je n'ai pas encore pris le temps de vraiment m'approprier l'endroit. " ... Tu es... T'es grand gamin. "Un sourire bienveillant mais légèrement tordu par la nostalgie barre mon visage. J'hésite à sortir des bières et reste planté devant le frigo. " Tu bois ? ... Mais, ta mère sait que tu es là ? "Moi qui voulais oublier Lucy ce soir, je vais jouer le garde chioum. |
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| Est-ce qu’il suranalysait ou est-ce que Faolan semblait être sur son air d’aller, prêt à quitter son appartement ? En tout cas, il avait pris une douche il y a peu et son eau de cologne devait avoir été fraîchement appliquée. Mais s’il le dérangeait, Faolan n’en laisse rien paraître et Rory ne peut qu’avoir un imperceptible soupir de soulagement. Même qu’il le reconnaît immédiatement, faisant apparaître un sourire sur les lèvres du jeune adulte qui, face à l’autorité « parentale » semblait quand même perdre quelques années. Il avait vraiment eu peur que Faolan l’ait oublié. Parfois, à entendre Ashley, même si ça restait toujours vague, il avait l’impression que son frère n’avait pas que de bonnes valeurs. Peut-être… mais il en avait quelques-unes pas dégueux et Rory était prêt à le prouver à sa mère s’il le fallait. Oh, il se doutait qu’ils ne seraient plus jamais ensemble. Elle ne pouvait pas continuellement alterner d’un Rawne à un autre… et elle ne le voulait pas, il savait. Mais bon… au moins permettre à Faolan de retrouver quelques lettres de noblesse, ce serait un bon début.
Il entre donc sans se faire prier et, une fois à l’intérieur de l’appartement, laisse son regard parcourir presque avidement tout ce qu’il peut en grappiller. C’était fascinant de découvrir l’intérieur d’une personne perdue de vue depuis longtemps…
« Hem… je voulais te revoir. », répond simplement Rory, non sans une pointe d’hésitation parce que la question semblait peut-être simple, mais elle l’était moins qu’on l’eût cru. Il s’assoit sur le canapé lorsqu’il y est invité, son regard quittant ce qui composait le salon pour en revenir à Faolan. À la blague, il ajoute : « Tu me parais moins immense que quand j’étais gosse maintenant que je fais pas loin de ta taille. »
Ils avaient quoi ? Deux centimètres de différence au bas mot ? C’était juste une façon amusante de souligner le temps qui était passé et les changements qui s’étaient opérés en lui depuis. De toute façon, un homme comme Faolan ne devait pas complexer sur ce genre de petit détails, non ? Il était toujours plus grand que nature dans le regard de Rory.
« Ça fait bizarre de se revoir après tout ce temps. Mais je suppose que c’est pire pour toi. Moi, tu es comme je m’en souvenais en vrai. », convient-il, cette fois se retenant de souligner que quelques fils argentés s’étaient invités dans la barbe et les cheveux de l’homme depuis ! Quant à sa mère, il secoue très brièvement la tête de gauche à droite. « Non. Je me voyais mal lui en parler. Mais ce n’est pas comme si je lui devais des comptes quant à mes allées et venues. »
Il était majeur et vacciné. Il faisait ce qu’il voulait, tant que ce n’était pas illégal. Il n’était pas idiot non plus. Enfin… pas trop !
« Si tu as une bière, oui, merci. », accepte Rory avec chaleur ensuite. Pas qu’il soit un fanatique de la bouteille. Il buvait une fois de temps en temps avec des amis quand ça s’y prêtait depuis ses 18 ans. Ici, l’alcool était illégal. 18, c’était une majorité partielle qui se résumait à : tout sauf l’alcool et le droit de vote. Mais il ne le sentait pas comme ça pour sa part et ne comptait pas régresser inutilement aux yeux de la loi. Qui dans ce trou allait le dénoncer, hein ? Bref… son plaisir était dans le fait que Faolan était un des premiers à ne pas le traiter comme un gosse depuis qu’il était arrivé ici. « Tu savais qu’on était en ville ? C’est Ashley qui t’a dit ? »
Il ne peut retenir une légère grimace à l’évocation du frère de son interlocuteur. C’est lui qui devait se le farcir là, hein…
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| « Tu me parais moins immense que quand j’étais gosse maintenant que je fais pas loin de ta taille. »
Ouais, il lui manque quelques centimètres et du poil au menton pour se la jouer parfait adulte. Mais sa remarque me fait sourire, la nostalgie se mêle à une forme de fierté. Il a bien grandi et paraît en bonne santé. C'est une bonne chose, Rory et Lucy sont en Louisiane... Et se portent bien. Je tente de voir le verre à moitié plein voyez, pour ne pas me laisser submerger par les émotions désagréables qui voudraient me faire perdre la face.
Je vis sans eux depuis longtemps. Leur présence ici ne change rien. Je crois.
Le garçon est devenu jeune homme et il me plait de constater qu'il est au moins plus grand que Ashley désormais. Nous regardons tous les deux mon aîné de haut aujourd'hui.
Je me demande si la mère louve est au courant de cette visite imprévue et, sans surprise, Rory m'apprend qu'il a agit sans l'informer. Non il ne lui doit pas vraiment de comptes concernant ses déplacements - quoique. Je suppose qu'un parent a toujours le droit de savoir ; Enfin, le droit n'étant pas mon domaine... Je nous sers deux bières et lui fais face en m'adossant au bar.
" Elle sait au moins que tu es dehors ? "
Pas question de devenir une source d'autorité à son encontre. Lorsque j'étais en relation avec Lucy, je ne crois pas avoir fait preuve d'une particulière démonstration de sévérité. Je ne voulais pas être son père, pas même son beau-père - je me souviens par contre que le gamin pensait bon de me prendre pour modèle.
« Tu savais qu’on était en ville ? C’est Ashley qui t’a dit ? »
Comme si l'évocation du frangin était interdite, je vois les traits de Rory se tordre d'embarras. Je hausse les épaules en feignant l'indifférence.
" Non. J'ai croisé ta mère il y a quelques jours. Par hasard. "
Elle n'est pas venue me trouver elle non plus mais pour le coup, le destin s'en est mêlé. Il n'a pas besoin de s'occuper d'Ash, ce dernier doit faire son possible pour m'esquiver. Pourquoi venir vivre au plus près du traitre cadet ? Allez savoir. Sa carrière rutilante doit expliquer ce rapprochement.
" ... Alors, comment tu trouves ce coin des States ? Pas trop déçu ? Et au fait, t'en es où maintenant, études supérieures ? "
Il faudrait ne pas savoir. J'aimerai ignorer ce qu'il s'est passé en mon absence, ce qu'il se passe au sein de leur famille, ce qu'il envisagent, ensemble... Mais c'est plus fort que moi. J'appréciais beaucoup le petit. Tout n'a visiblement pas disparu. |
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| Rory réceptionne la bière tendue. La pulpe de ses doigts glisse à peine sur l’aluminium maculé de condensation. Il porte la canette à ses lèvres pour en prendre une gorgée, appréciateur. En quelque part, ce moment lui faisait regretter de ne jamais avoir pu prendre une bière avec son père. Pas qu’il voit vraiment Faolan comme un père de substitution présentement. Ce fut un jour le cas. Maintenant ? Difficilement. Ils s’étaient perdus de vue depuis trop longtemps. Rory ne savait pas exactement sur quel pied danser avec l’autre homme. Sur ces réflexions, Faolan insiste à propos de sa mère et ça lui fait arquer un sourcil. Mais qu’est-ce qu’ils avaient tous dans cette ville pourrie à demander à un mec de 18 ans si sa mère allait le mettre au coin ?
« Et la tienne, elle sait que tu allais sortir ? », demande Rory en arquant un sourcil, clairement moins timide que quand il avait dix ans ! Il supposait que Faolan allait sortir, oui. Mais il y avait plusieurs indices, relevés dès que la porte de l’appartement avait été ouverte. De toute façon, ce n’était pas vraiment le plus important du message… Plus posément, le jeune homme ajoute : « Non. Elle ne sait pas. Elle est en train de travailler. Il y a une note sur la table. On laisse des notes et ils savent que le jour où je serai le seul à en laisser, il n’y en aura plus. »
Parce que ces notes, c’était pour rassurer les autres. Pour ne pas chercher ou s’inquiéter qu’il soit arrivé quelque chose. Alors c’était à tout le monde d’en laisser et pas juste à lui… Il ne devait vraiment rien à personne sur ses allées et venues. Il ne vendait pas encore de drogue dans ses temps libres, à ce qu’il sache, alors il ferait bien ce qu’il voulait. Il est surpris par contre quand l’homme lui assure avoir rencontré sa mère par hasard. Quelle coïncidence, hein… Il a un petit moment de silence, songeur, avant de soudainement réaliser un truc.
« Mais attends… Ashley ne t’as pas dit qu’on débarquait ? Sérieux ? »
Sa mère lui avait pourtant expliqué qu’ils étaient ici parce que Ashley avait soudainement eu envie de recoller les morceaux avec Faolan. Il hallucinait là… Il glisse le bout de ses longs doigts contre une tempe, la massant lentement, sentant le mal de tête se pointer le bout du nez. Il avait été traîné dans cette ville de merde dans ce pays de merde pour que son beau-père puisse recoller une relation mais le principal concerné ne le savait même pas. Incroyable…
« Il est ici pour toi. », lâche soudainement Rory. Tant qu’à déballer… il déballait tout. Peu importe. Apparemment, on ne lui avait pas dit certaines choses. Ou alors Ashley les prenait tous pour des cons. « Pour se réconcilier. De toute évidence, on ne lui a pas appris qu’il faut communiquer avec le principal concerné pour que ça arrive. Quand il va l’apprendre…! »
Oui, il ironisait. D’ailleurs, quand Faolan lui demande comment il trouvait la ville, il pousse un soupir. Ça commençait à lui peser sur les épaules toutes ces histoires sans queue ni tête…
« Je ne sais pas. Pour être franc, j’ai le mal du pays. Et Shreveport, ce n’est pas New York. On n’en a pas plein les yeux… » Ça ne suffisait pas à étouffer son mal être d’étranger propulsé dans un nouveau pays pour des raisons bidons, apparemment. « Comment est-ce que tu t’es fait au coin, toi ? Tu t’ennuies encore de l’Irlande, parfois ? On a quand même quitté le plus beau bout de pays du monde… »
Lui, il était patriotique jusque dans le fond de son âme. Ok, peut-être pas au point de certains extrémistes ! Mais il adorait l’Irlande. Quant aux études, il hausse les épaules en prenant une nouvelle gorgée de bière.
« Année sabbatique. J’ai trop de trucs à gérer pour me lancer directement dans les études. Je dois d’ailleurs voir comment ça se passe pour le permis de conduire. Je vais me trouver un job là... J'ai commencé à regarder les petites annonces. De préférence quelque chose que je pourrai garder si j'entre à l'Université plus tard, mais en réduisant mes heures. »
Le permis... Il avait le sien en Irlande, mais il se demandait s’il devait reprendre le cours ici ou s’il y avait une équivalence.
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| J'allais porter la bière à mes lèvres quand le toupet du marmot me prend de court. « Et la tienne, elle sait que tu allais sortir ? ». La surprise passée laisse place à un sourire amusé. Mes lippes atteignent enfin le goulot de verre.
Je rêve ou Rory est sur la défensive ? Un autre gamin aurait rencontré les foudres de l'ours mal léché que je suis. Sa remarque est agressive, tant sur le fond que la forme, et j'aurai pris plaisir à le rembarrer. Mais il s’agit de Rory. Le grand Rory. Je hausse intérieurement les épaules et mets ses réactions - ainsi que mes questions stupides - sur le compte de l'émotion. Toutes ces années sans se voir... On est forcément un peu perdus, l'un et l'autre.
Puisque Lucy est évoquée j'en profite pour lui parler de nos retrouvailles. Je suis tombé sur le cul, soyons honnête. Je n'aurai jamais imaginé l'infirmière en balade dans le bayou. Mon frère encore moins. Et pourtant je découvre que la jolie brune s'est installée ici ! Nous partageons le même étonnement : non, Ashley ne m'a rien dit. Des lustres qu'on ne s'est pas parlé, en fait. Et pourtant ;
« Il est ici pour toi. [...] Pour se réconcilier. De toute évidence, on ne lui a pas appris qu’il faut communiquer avec le principal concerné pour que ça arrive. Quand il va l’apprendre…! »
" Pour se réconcilier... "
Le terme me laisse songeur. Et amer. Je secoue la tête, loin d'être dupe. Ashley vient ici pour me surveiller. Sale fourbe ! Mais puisqu'il est en ménage avec Lucy, il a donc déraciné la belle et son fils pour être sur mon dos. Je peine à y croire.
Tandis que le jeune O'Hara explique son mal du pays, je plonge à mon tour dans une légère nostalgie. Je ne sais pas par où commencer pour répondre à ses questions. Je ne me suis pas fait à cette ville, je suis écœuré par le nombre de CESS qui grouille autour de moi. Tous potentiellement monstrueux. J'étais déjà méfiant - réflexe professionnel tenace - je suis désormais parano. Je ne m'habituerai jamais à l'idée que des vampires et autres tueurs inhumains font leurs courses dans le même supermarché que moi.
Et puis Shreveport, c'est le pom-pom. Leur QG, le point de rassemblement des diablotins sans costume. C'est aussi la raison de ma présence. Je devais fuir, m'exiler, mais j'ai opté pour le meilleur terrain de chasse.
" Je me considère toujours fraichement débarqué, malgré le temps... Eh, on y retournera. "
Dis-je sur le ton de la promesse en croisant son regard. Ça me plait, de l'entendre parler comme ça de l'Irlande. Il a été contraint de la quitter mais il ne faut jamais perdre espoir : il y aura un retour. D'abord le jeune homme a prévu une année sabbatique.
" Hm je vois, tu as raison, ça ne sert à rien de te précipiter dans les études. Tu n'es pas à la rue et puis si tu peux mettre un peu d'argent de côté... Le permis... Bientôt l'appart : indépendance ! "
Un clin d’œil complice, ma large main se pose sur son épaule dans un geste tout aussi acolyte. Il a besoin de voler de ses propres ailes. Je suis sûr qu'il étouffe entre sa mère anxieuse et l'autre sociopathe de l'organisation.
" Tu peux passer quand tu veux. Ok ? Si t'as besoin de quoique ce soit, puis même si je n'suis pas là. "
Je dois avoir un double des clés, quelque part. Je lui filerai à l'occasion. Quant à savoir si c'est une bonne idée, laissez mon impulsivité me faire faire quelques erreurs avant de m'en rendre compte.
" Ça t'intéresse pas la moto ? On pourrait s'amuser ! "
Je suis tiraillé entre la jalousie - non content de me prendre une ex, Ashley me vole le meilleur des beau-fils - et l'embarras. L'arrivée de ce trio dans la ville me dérange. Je suis ravi de voir le p'tit grand Rory, je veux rattraper le temps perdu et surtout voler tous les moments possibles qu'il n'aura jamais avec mon frère... Mais ce n'est pas prudent. Mes chasses sont dangereuses. Je suis probablement aussi surveillé que mes cibles ;
Je ne supporterai pas que quelqu'un s'en prenne à Rory. Lucy. Ni Ash'. |
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