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Dunes ocres [Aurora - Salâh]

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Papy Chaos - La technologie c'est la misère mais je gère les créneaux en dromadaire
Salâh Ad-Dîn Amjad
Salâh Ad-Dîn Amjad
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ASHES YOU WERE

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ASHES YOU WILL BE

Pseudo : Salâh Ad-Dîn Amjad
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Lun 5 Juil - 0:14 (#)

An de grâce 1663, quelque part dans le désert Perse.

Une nouvelle nuit, une autre nuit, semblable à toutes les autres. Les ordres claquent, les coups pleuvent, les rires se répercutent dans la grotte qui sert de refuge à cette bande de mécréants. Il les déteste, tous, sans exception. Il n’y en a pas un qui mérite de vivre à ses yeux. La troupe est en effervescence, ils sont impatients, ce soir, ils se déplacent et se rendent à Téhéran, l’immense bazar. Salâh est sollicité pour toutes sortes de tâches, qu’il effectue plus ou moins correctement. Il se fiche qu’ils soient présentables ou non, si leurs chevaux soient scellés, ils a ses propres affaires à préparer, mais ça, les autres, n’ont de considération pour ce détail.

Marzban donne le départ, il va devoir courir, on ne lui a pas donné de monture. Il n’est pas le seul, sauf que les autres, sont des humains, certains ne survivront pas. Il n’a pas eu l’occasion de boire, il est affaibli. Alors il attend, tenant un vieillard à l’écart, l’empêchant de rejoindre les siens. Le vieux se débat, hurle, se bat pour sa survie, mais rien n’y fait, Salâh nécessite sa vitae s’il ne veut pas être traîné dans le sable, accroché au bout d’une corde. Il boit, prend la vie et abandonne le corps en refermant les yeux exorbités de l’humain en murmurant quelques paroles le remerciant de lui avoir permis de poursuivre son existence.

Les traces sont simples à suivre, ils avancent lentement, suivant la cadence des humains qu’ils ne veulent épuiser, car les survivants seront vendus comme esclaves. Après une course forcée, il rattrape la caravane, espérant que personne n’ait remarqué son absence. Se fondant dans la masse, il adapte son rythme, observant à la dérobée ses congénères ainsi que son Sire qu’il hait du plus profond de son être.

Deux heures plus tard, ils dépassent les 114 tourelles encerclant l’important bazar. Téhéran est une plaque tournante, de nombreux traités, accords et échanges se font ici. Leur arrivée est remarquée, les marchandises et les biens qu’ils vendent ont toujours de la valeur, après chacun sait que les objets n’ont pas toujours été acquis de manière douce.

Il y a bien longtemps que Salâh n’est entré dans une cité humaine. Les odeurs sont multiples et riches, les épices modèrent celles des humains, du sang qui circule à flot dans les veines. La tentation est grande mais il est gardé de près par Marzban qui lui ordonne de rester dans son ombre. Un peu à l’écart du grand marché, les tentes sont dressées pour les humains tandis que les hommes de la nuit prennent leurs quartiers dans des demeures sécurisées, garantissant quiétude pour les heures diurnes.

D’âpres négociations débutent, les transactions vont bon train, mais Salâh n’en a rien à faire des biens qui changent de mains. Il est curieux et souhaite découvrir le bazar, les tourelles, les marchés et, caressant un doux espoir, peut-être quelques sorciers si chers à son cœur. Esquivant la vigilance de ses bourreaux, il se faufile entre les maisons, se noie dans la foule et parvient enfin à la grande esplanade où une nouvelle bouffée d’effluves diverses lui saute à la figure. Aussi excité qu’un jeune enfant, il s’abreuve de nouvelles connaissances, regardant les humains s’affairer comme des fourmis. Les couleurs sont multiples, les gens hétéroclites, c’est un bain de nouveautés dans lequel il se noie avec un plaisir non feint. La joie renaît dans son cœur mort et un sourire, depuis longtemps effacé, réapparait sur ses lèvres.

Durant sa flânerie, ses yeux s’arrêtent sur une femme, différente des autochtones. Son teint laiteux, sa chevelure d’or, partiellement masquée, son regard clair, tout indique sa non appartenance à ce monde. En se rapprochant, à couvert de quelques étales d’épice, il l’observe, admire sa beauté diaphane. Jamais, il n’a vu pareille femme. Un gamin s’approche d’elle et lui dérobe habilement une petite bourse portée à sa ceinture. Vif, il disparait entre les badauds mais n’échappe pas au regard affûté de Salâh qui le suit discrètement, usant des ombres de la nuit. Sa filature porte ses fruits, choppant le jeune vagabond au fond d’une impasse. Devant le caïnite, les orbes noirs du petit s’emplissent de peur et se rabougrit dans le coin, pressant ses divers biens volés contre son torse.

- Donne-moi la bourse de la dame blanche et je ne te ferai aucun mal.

Sa voix n’est qu’un murmure mais elle n’autorise aucune résistance. D’une main tremblante, l’enfant tend son méfait et s’accroupit, cherchant à se faire oublier.

- Disparaît de ma vue avant que je brise ma promesse.

Le môme ne se le fait pas dire deux fois et s’éclipse en un clin d’œil. Souriant à cette vue, Salâh empoche l’objet et rebrousse chemin, avec la ferme intention de retourner le larcin à son propriétaire initial. Malheureusement, la demoiselle a disparu sans laisser de trace. Déçu, le vampire erre dans les rues, toujours aussi animées, à la recherche de l’inconnue. Sa vigilance s’estompe, il ne remarque pas les sbires de Marzban fondant sur lui. Tout se passe très vite, sans déranger les habitudes des humains. Des dagues en bois sont enfoncées dans les épaules du jeune vampire qui est traîné hors de la vue de la plèbe.

- T’as pas compris Amjad, tu ne dois pas t’éloigner, tu dois rester avec ton Sire et Maître. Il ne va pas être content.

Le retour au campement est douloureux et les maltraitances nombreuses. Jusqu’au petit matin, les sévices se succèdent et de lourdes chaînes en argent entravent les poignets du fugueur. Une nouvelle nuit s’annonce enfin ; la faim taraude le caïnite, les liens et les poignards brûlent et Marzban rit alors qu’il se nourrit au poignet d’une femme déjà proche du trépas. Une fois vidée, le corps est abandonné tout bonnement. Il se penche vers son Infant retire les armes et l’oblige à se lever.

- Viens, il paraît qu’on a de la visite.

N’ayant que le choix de suivre, il se laisse entraîner et jeter aux pieds d’une créature, tout aussi nocturne que lui. Un parfum floral empli ses narines, il sait qu’il a déjà eu l’occasion de humer cette odeur. La voix de Marzban résonne, cherchant certainement à intimider la demoiselle.

- Mademoiselle Lanuit. Vous êtes bien loin de chez vous me semble-t-il. Que me vaut une telle visite ? Rassurez-moi, je vous prie, je ne dois pas vous rappeler que vous n’êtes pas en terrain conquis, n’est-ce pas ?
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Dim 12 Sep - 14:49 (#)

Dunes ocres
 
Voyage diplomatique en Chine sous les ordres de Gabriel. Encore. J’en ai assez d’être baladée ici et là tandis qu’ils gèrent les affaires politiques au pays. Qu’ils s’assoient, Alaric et lui, sur leurs trônes de mensonges et de faux-semblants, tandis que je suis envoyée aux quatre coins de monde pour faire de jolis sourires à leur place. Une chance que j’aime voyager. J’ai déjà visité la Chine, il y a quelques décennies, et j’ai adoré. Je suis contente d’y retourner pour voir comment ce superbe pays a changé, peut-être y croiserai-je les descendants de personnes que je connais, peut-être que je pourrai voir des vampires que j’ai rencontrés ?

La route habituelle pour aller de l’Europe à la Chine est la route du Cap, celle qui contourne l’Afrique ou prendre la route vénitienne, par la Méditerranée et continuer par les routes de la soie. Ce sont presque toutes des voies maritimes. Je connais déjà ces routes que j’ai empruntées jadis et se cacher du soleil sur un bateau n’est pas la chose la plus aisée. J’ai failli, à plusieurs reprises, éveiller les soupçons, prétextant le mal de mer pour pouvoir rester dans les cales des navires. Je ne veux plus reproduire cela. Je préfère tenter le chemin terrestre, certes plus long et plus périlleux, mais qui me permettra d’avoir un toit sur la tête en journée pour ne pas risquer d’être repérée. L’un des chemins empruntable, mais dangereux est celui qui traverse la Perse. Et pour ce faire, il me faut un bon guide. Une chance que je connaisse quelques personnes là-bas.

Je m’y suis donc rendue à Téhéran dans l’espoir de trouver la personne que j’ai en tête. Dans le bazar depuis des jours, j’attends avec impatience que cette vieille connaissance fasse son apparition. Je suis consciente que des mois peuvent passer sans avoir la chance de le voir, mais après avoir demandé quelques informations sur la caravane de celui qui m’intéresse. Il n’a pas été vu depuis longtemps. Son retour ne devrait plus tarder.

C’est en flânant près d’un stand d’épices qu’un jeune enfant a volé ma bourse. Surprise, je m’apprête à le suivre. Mais je sens une présence qui le fait à ma place. Curieuse, je me tiens à distance, essayant de voir qui peut bien être cet homme qui se veut être un chevalier servant. Ou un voleur encore plus lâche que cet enfant. Mon occultation me permet d’être invisible, tandis que j’assiste à la scène. Qui est-il ? Je le suis silencieusement, toujours cachée dans la pénombre et suis surprise de voir qu’il est attaqué avec des pieux en bois. Ces personnes savent qui il est : un vampire. Le destin fait décidément bien les choses.

***

Marzban, bien qu’il soit l’une de mes vieilles connaissances, a toujours eu le don de m’agacer. Sa manière de traiter ses hommes me déplaît. C’est presque aussi cruel que de les laisser à l’abandon. Mais je le regarde faire, sans rien dire, pour éviter l’incident diplomatique. Il essaie d’avoir le dessus sur moi devant ses hommes, mais se garde bien de me provoquer de trop. Lui aussi sait qu’il risque gros et que la susceptibilité des Français est connue à travers le monde. Je lui décris l’homme qui a piqué ma curiosité. Il me rit au nez. Vraiment ? Il finit par donner quelques ordres en arabe tandis que je m’invite à m’asseoir à ses côtés, sans qu’il ne m’y ait donné l’autorisation. Peu m’importe. J’espère que je pourrais vite partir afin de ne pas le supporter davantage.

L’homme qui a récupéré ma bourse est enchaîné comme un animal sauvage. On lui retire ses chaînes tandis que Marzban me parle avec complaisance. Je rêve de lui arracher sa carotide avec mes dents, mais je me contente de sourire. Il a toujours été sensible à mes charmes. Les hommes le sont souvent. Ce qui me rend service. Avec l’agilité d’un chat, j’approche de l’homme infect et glisse mes mains autour de son bras, assise en équilibre sur l’un de ses accoudoirs, malgré l’imposante robe bédouine qui me permet de me protéger de la chaleur et des rayons du soleil. Je ronronne presque dans ses oreilles, jouant la comédie, lançant quelques regards à l’homme que j’ai convoqué.

« Marzban, voilà une éternité que je ne vous ai pas vu, et voilà comment vous me recevez… Je suis déçue. Suis-je l’une de vos ennemies ? J’ai toujours été d’une grande aide pour vous, je pourrais même dire que vous m’en devez plus d’une. Et vous pensez déjà que je vais vous planter un couteau dans le dos ? Je suis peut-être une Lanuit, mais je suis la plus douce des trois. »

Des mensonges, que de mensonges et mes interlocuteurs le savent. Mais par diplomatie, ils se garderont bien de le dire. Ils peuvent certes faire quelques traits d’esprit, mais m’insulter directement serait trop risqué. Je continue à parcourir son bras du bout des doigts tandis que je reprends la parole.

« Je voudrais aller en Chine par la route de la soie. Qui d’autre que l’un de tes hommes pour me mener à bon port sans que je ne grille au soleil ? Je ne voyais personne d’autre que toi pour demander une telle faveur. Qui d’autre est meilleur que toi, n’est-ce pas ? Et comme tu m’en dois une… »

J’affiche un sourire mutin avant de me redresser, m’éloignant de Marzban, m’approchant de l’homme qui m’est encore inconnu. Je le détaille de la tête aux pieds, avec une grande curiosité. Ce que j’ai vu dans la ruelle est plus qu’intéressant. Il pourrait être un vampire fabuleux dans les années à venir, quel dommage qu’il soit traité si mal. Peut-être que Marzban voit en lui un rival qu’il écrase pour mieux le dominer ? Je passe un doigt sous le menton de ce jeune vampire pour que nos regards se croisent. Mon sourire s’élargit un peu plus.

Mon nez retroussé vient sentir la peau de l’homme comme pour juger de la marchandise. Mes mains glissent sous les pans de sa robe pour venir retrouver ma bourse d’argent que je glisse dans ma manche avec discrétion. Je lui glisse un petit « Merci » puis me redresse soudainement, me tournant face à Marzban. Mes doigts fins viennent se loger dans la chevelure de l’homme que je ne connais pas encore pour lui faire relever la tête. Cela ne lui plaît pas, j’en suis certaine, mais je suis obligée d’agir comme le ferait Marzban. Sinon, ce sera un refus assuré.

« C’est lui que je veux comme guide. Il a l’air fort et rusé. Il pourra me divertir durant ce long périple. Pourrais-tu me le prêter ? »
(c) AMIANTE

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Salâh Ad-Dîn Amjad
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Mer 5 Jan - 16:26 (#)

Pour celui qui est à terre, le parfum de la créature nocturne est une évasion vers un autre monde ; là où les jardins sont éternellement verts et fleuris. Salâh ne connait aucun endroit comme celui que les effluves impriment dans son esprit, il n’a que l’imagination qui peut le guider. Certes, jadis, il a traversé les hauts plateaux des monts Zagros et la chaîne de l’Alborz avec son père, là où sur les montagnes poussent une herbe grasse et riche, là où les cimes deviennent blanches et où un froid mordant paralyse les corps. Il a connu cela, mais c’était, il y a si longtemps déjà. Lorsque sa vie, sa vie de vivant, était faite de découvertes, de trocs, de rires et d’avenir. Maintenant, il reste dans les plaines arides, dans le désert sans fin, respirant la poussière sablonneuse et la sécheresse caillouteuse.

Sous les lourds tissus qu’elle porte, il devine une silhouette fine, une taille mince et certainement des cuisses fermes surmontés d’une croupe à en faire blêmir plus d’un. Sans vergogne, elle s’approprie l’accoudoir, démontrant son ascendant à tout le clan. La hiérarchie des Immortels est encore nébuleuse pour le jeune qui éprouve une pointe de crainte pour la belle. Une main délicate, presque vaporeuse aux yeux du caïnite, a l’outrecuidance de toucher le Maître. Ses sourcils battent l’air, charment l’assemblée, elle joue les ingénues, louvoie autour du chef de clan. Ses paroles sont de soie, mais Salâh ne s’y trompe pas, elle ne demande pas, elle ordonne et l’autre, subjugué par les arômes venus d’un autre continent, se laisse appâter, trop bête, trop faible, face à cette divine créature. Marzban espère très certainement passer quelques heures agréables en tête à tête avec sa congénère, mais il sait que cela ne se fera pas.

Elle s’éloigne d’une démarche aérienne s’accaparant tous les regards, tournant sciemment le dos au meneur, agissement risqué qui pourtant, reste sans conséquence. Tergiversant, elle se balade parmi les hommes et femmes de la troupe du nomade, feintant une recherche. Elle termine sa course devant le plus jeune, qui abaisse le regard en signe de reddition devant le poids des années. Discrète, elle récupère son bien et va jusqu’à le remercier. Un sourire furtif affecte son faciès qu’il garde tourné vers le sol, humblement. Les doigts, aussi fins soient-ils, se referment rudement sur la chevelure poussiéreuse et relève sa tête. D’une voix claire, elle annonce son choix et sa demande qui n’en est pas vraiment une. Un silence de pierre s’abat sur le petit peuple nomade, ceux qui le peuvent, retiennent leur souffle, les autres adoptent la pétrification des statues. Marzban éclate finalement de rire et secoue la tête, permettant aux siens de reprendre un semblant de vie.

- Aurora Lanuit, tu n’es pas sérieuse ? C’est mon unique Infant, mon sang coule dans ses veines. Même si nous ne sommes pas toujours en accord, pour l’instant… son éducation est loin d’être terminée et cela me briserait le cœur de me séparer de lui. Et quand bien même…

La surprise passé, Salâh se lève, surplombant d’une bonne tête la jeune femme, la faisant disparaître de la lumière tremblotante des bougies. Ses épaules se redressent, offrant une stature nettement plus imposante qu’à l’ordinaire.

- Et je connais mieux le désert que quiconque ici. Comme justement dit, tu es mon Créateur et tu pourras suivre notre progression pas à pas. Si un danger plane, je pourrai t’en avertir. Je ne vois personne, ici, capable d’en faire autant.

Etonné, le regard de Marzban écrase l’Infant sous un désarroi empli de haine. Un murmure d’approbation enfle les rangs. Sa main vient farfouiller sa barbe peignée, il écoute, réfléchit et finit par hocher la tête. Les paroles du plus jeune sont censées et emplies de justesse.

- Très bien, qu’il en soit ainsi. Salâh ad-Din sera ton guide. Des applaudissements jaillissent accueillant la déclaration. Nombreux sont ceux qui souhaite voir l’Infant disparaître, sans compter l’audace de la jeune femme, faisant affront à leur dirigeant. Plus vite elle sera partie, mieux ils se porteront. Néanmoins et malgré les apparences, je tiens terriblement à Salâh, veille à ce que rien ne lui arrive, je ne te le pardonnerai pas. S’il succombe, je te traquerai éternellement. Est-ce clair, ma très chère Aurora ?

****

Les préparatifs vont bon train. Quatre chameaux sont apprêtés, quelques humains sont désignés pour les accompagnés, qui eux, ne reviendront pas. L’Infant est indécis, ne sachant s’il doit se réjouir ou pas de cette expédition. Se détacher de son Sire ne peut être que bénéfique mais il ne connaît pas les desseins de Aurora. Retrouver sa liberté est un pur bonheur, se soustraire à l’ignominie de Marzban est source de plaisir incommensurable. Toutefois, il sait qu’il ne pourra disparaître à tout jamais, le regard acéré de son Sire pèsera toujours sur ses épaules, où qu’il se trouve sur cette planète.

Au crépuscule du troisième jour, ils sont enfin prêts. Des adieux futiles sont dispensés au clan, peu y assistent, ne jugeant pas l’évènement suffisamment important. Marzban, n’ayant obtenu aucune grâce de la française, fait grise mine et se réjouit de la voir enfin tourner les talons. Quant à son Infant, il ne s’en inquiète pas, il reviendra, il le sait et en est persuadé. Quelques brèves paroles anodines sont échangées et les voilà déjà aux portes de la ville. Mais ce n’est que lorsque la dernière tour disparait derrière les grandes dunes que Salâh ose enfin briser le silence. Bercé par le pas nonchalant du dromadaire, il se tourne vers sa congénère.

- Pourquoi m’avoir choisi moi ? Tu ne me connais pas, tu ne sais pas ce que je vaux, qui je suis, ma façon de penser ou de voir le monde. Qui te dit que je ne vais pas t’abandonner d’ici quelques jours pour retourner auprès des m… il s’interrompt, ceux qu’il a laissé derrière lui, ne signifient rien pour lui. Pour retourner auprès du clan ? Et toi, qui es-tu ? D’où viens-tu ? Et pourquoi souhaites-tu aller en Chine ?
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Dim 20 Mar - 19:18 (#)

Dunes ocres
 
Je suis consciente que je joue avec le feu. L’assemblée doit sembler outrée de mon comportement mais je sais que je peux me le permettre. Comme je l’ai dit, il m’en doit une. Et si par le plus grand des hasards, il se permettait de me toucher, il aurait les Lanuit à ses trousses. Tout le monde connaît notre folie, ce ne serait pas judicieux de s’attirer les foudres de mes frères.  

Mais je dois avouer que j’en fais trop. Marzban ne doit rêver que d’une chose : que je m’en aille. Mon choix choque visiblement le beau monde qui nous entoure, je le sens aux réactions, aux jeux de regards qu’ils s’échangent. Que se passe-t-il, qui est l’homme pour qui j’ai jeté mon dévolu ? Le vieux vampire semble cependant peu enclin à me prêter l’homme qui a récupéré ma bourse. Que dois-je faire pour l’en convaincre ?  

Le jeune vampire a l’air d’accord pour m’accompagner, ce qui me surprend. Sait-il au moins le danger je représente ? Il a la fougue de la jeunesse, il me plaît bien. Marzban me met en garde et c’est dans cette tirade que je comprends : il est son Infant. Quel Infant maltraité... Il a l’air de ne pas être épanoui, le genre d’oisillon qui n’a jamais vu autre chose que son nid et qui ne peut pas déployer ses pleines capacités. Je suis alors frustrée de voir ce gâchis. Un peu en colère aussi, de voir que ce lien qui unit un Infant et un Sire peut être un lien toxique. Alors, un sourire mutin apparaît sur mes fines lèvres carmin. Un sourire inquiétant, celui de quelqu’un qui est sur le point de faire une bêtise, le sourire qui ne vous donne pas envie de faire confiance. Une main sur mon cœur : “Je promets de te le rendre tel que tu me l’as rendu. Il ne lui sera fait aucun mal, aucune blessure.” Du moins physiquement. Mentalement, je compte bien l’aider à prendre son envol. Je ne veux pas qu’il perde ses premières années à se faire rabaisser, maltraité, comme je l’ai été.  

***

Après trois jours, nous sommes enfin sur le départ. J’en avais assez des manières de Marzban qui se croit au-dessus de tout le monde. Le fait qu’il soit le centre de l’attention me dérange tout autant. J’ai l’habitude que ce soit moi et personne d’autre. Mais je serre les dents pour le peu de temps qu’il me reste et lorsque nous nous retrouvons enfin seuls, je lâche un long soupir de soulagement. Enfin, plus cet idiot dans les parages. Je me délecte de ce silence que nous offre cette immensité d’ocre quand enfin, Salâh se met à parler. J’étais étonné qu’il ne l’ait pas fait ces trois derniers jours, mais je comprends qu’il a dû le faire par peur de son Sire.  

C’est tout un tas de questions qui se posent sur mes choix, sur le fait que je ne le connaisse en rien. Il doit très certainement se questionner sur le fait que je sois folle : prendre le propre Infant de Marzban, qui oserait ? Mon identité devient une curiosité qui le démange, au point que ses questions ne cessent d’affluer sans me laisser le temps d’y répondre. Un petit rire perce le désert alors que je lui lance un regard un biais. La fougue de la jeunesse me manque.  

M’abandonner ? S’y risquerait-il ? Il n’arrive pas à finir sa phrase, se reprend. Je comprends alors qu’il a du mal à les considérer comme les siens. Je ferme les yeux un instant, m’imprégnant de ses questions, laissant peser un suspens qui doit le démanger. Je finis par me tourner vers lui pour lui répondre.  

“Tu as récupéré ma bourse sans ne t’avoir rien demandé. Sans même me connaître. Alors m’abandonner en plein désert... Je n’y crois pas une seule seconde. Et puis, en m’abandonnant, tu pourrais déclencher une crise diplomatique sans pareil. Je viens d’un clan français vieux avec deux frères assez redoutables. Marzban ne s’y risquerait pas. Quoi que sa folie me laisse parfois perplexe... Il n’est pas fiable, ton Sire, donc tu pourrais l’être aussi. Mais je sais que tu ne l’es pas. C’est une intuition. Je me trompe rarement sur ce genre de choses.”

Je marque une pause, réfléchissant à ce que Marzban a bien pu lui dire à mon sujet. Pas grand-chose, vu ses questions. Comment un homme peut laisser le sang de son sang livré à lui-même ? Une question que je me pose depuis des décennies sans parvenir à y répondre. Ne craint-il pas pour la sécurité de Salâh ? Il doit penser également que la crise diplomatique est quelque chose que je ne risquerai pas pour ne pas m’attirer les foudres de Gabriel. Il a raison sur ce point. Mais ne rien lui dire du tout ? Le considère-t-il seulement ?  

“Je suis Aurora Lanuit. La dernière de la fratrie. Française, comme je te l’ai dit. Bien que les gens nous croient soudés, je suis un électron libre, contrairement à Gabriel et Alaric qui sont toujours fourrés ensemble, inséparables. Ce qui me rend assez imprévisible. J’aime l’art et voyager. Découvrir de nouvelles cultures et pour moi un trésor inestimable. Je veux aller en Chine pour découvrir ce pays que je n’ai jamais eu l’occasion de visiter. Les voyages de Marco Polo ont l’air incroyable, alors pourquoi pas essayer ?”

Un petit sourire en biais, assez rêveur, apparaît sur mon visage tandis que je me remémore les voyages incroyables qu’il a pu écrire. Mais j'omets la vérité. J'y vais pour les affaires. Cela, ils n'ont pas besoin de le savoir.

“Et toi, Salâh ? Pourquoi restes-tu accroché à ce Sire qui te traite si mal ? Penses-tu à prendre un jour ton envol ?”
(c) AMIANTE

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Salâh Ad-Dîn Amjad
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Dim 17 Avr - 20:49 (#)

Les dunes se sont habillées de leur palettes de gris, oscillants entre l’argenté et l’anthracite. La lune n’est qu’à son quart et va en croissant. Lorsqu’elle sera pleine, il devra veiller à trouver un abri sûr dans les montagnes. Les Hommes-Bêtes y vivent en clan, loin de la civilisation. Même si leur chair morte est impie pour eux, les humains les accompagnant son des proies faciles. La brise nocturne fait naître des dômes de sable sur les crêtes. Elle façonne le désert au gré de ses envies, emmenant et déplaçant les butes afin de dérouter le voyageur. Mais si le vent joue avec les sens des imprudents, il ne peut tromper ceux qui y sont nés. Le nez dans les étoiles, le guide connait chaque constellation et leur position dans le ciel selon les saisons. Aurora n’aurait pu trouver meilleur guide.

Quatre dromadaires et une dizaine d’humain. Il ne restera pas grand-chose lorsqu’ils arriveront en Chine. Prendre soin des bêtes est plus important que des mortels qui, quoi qu’il se passe, ne verront jamais la Grande Muraille. Lorsqu’ils seront dans des contrées plus habitées, ils devront chasser. Cette perspective apporte un sourire sur les lèvres sèches du Jeune. La démarche chaloupée du camélidé est plaisante même si elle est éreintante pour les reins. A pieds, ils iraient bien plus vite, mais leurs accompagnants, ne tiendraient pas le rythme, forçant les Immortel à mourir de faim. Le temps n’a plus d’emprise sur eux, Salâh n’en a pas encore totalement conscience, mais commence à le comprendre. Nul empressement, autant arriver à bon port.

La voix fluette de la jeune femme se mêle avec délicatesse au zéphyr mais parvient à emplir l’univers désertique. Lorsqu’il n’y a que la plainte du vent, tout autre son prend des dimensions presque effrayantes. Il écoute avec attention, hoche parfois la tête mais jamais n’a l’impudence d’interrompre le discours de l’Aînée.

Français ? Il ne connaît pas cette contrée, n’en a jamais entendu parler. D’ailleurs son faciès est différent de ceux qui vivent à l’est. Sa peau est si claire, lui rappelant la neige qui sommeille sur les hautes cimes et sa chevelure est moins colorée que les dunes qu’ils parcourent. Un jour, il visitera ce pays : la Français. Il prononce quelques fois le nom de cette contrée, Français, Français s’appropriant les nouvelles syllabes, les faisant rouler sur sa langue.

- Une crise diplomatique ? Qu’est-ce ? Une guerre de Clan ? Si tes frères sont comme Marzban, aussi redoutable que lui, alors non, je ne veux pas de cela. Mais tu sais, Lui, mon Créateur, il ne recule devant rien. S’il veut soumettre les tient, il le fera, il n’hésitera pas un instant et il n’aura nul besoin d’un prétexte pour le faire.

Délaissant le visage diaphane, il reporte son regard sur le vide immense qui les entoure. Un goût amer empli sa bouche à l’évocation des méfaits de son Sire. Il le hait du plus profond de son être, souhaitant le voir périr dans d’atroces souffrances, tout comme celles qu’il lui fait subir quotidiennement.

- Je ne saurais même pas te dire à quel point ton intuition est bonne.

Sa voix est lointaine et distante, mais le dégoût qui l’habite est palpable. Sans explication, il change légèrement de cap, déviant vers la gauche. Les montagnes se dessinent, en ombres chinoises, dans le ciel sombre. A l’aurore, il leur faudra un abri sûr, tant pour eux que pour leur nourriture. La chaleur brûlante, étouffante, les tuerait tous.

Ainsi, elle possède deux frères, dont les noms sont énoncés, patronymes qu’il grave précieusement dans sa mémoire. Lorsqu’il sera en Français, il ne manquera pas de chercher à faire connaissance, si évidemment, Marzban ne s’en mêle pas.

- Qui est Marco Polo ? Un ami ? Il t’as fait part de ses voyages ? Je suis déjà aller jusqu’aux frontières du sable. Et même plus loin. Je sais ce qu’est une forêt, j’ai vu le Grand Mur et même au-delà. Mon Père nous emmenait sur les sommets, en été, pour fuir les chaleurs extrêmes. Il y avait de l’herbe, verte, sous nos pieds qui nous chatouillaient les orteils. Les bêtes étaient heureuses de pouvoir manger sans arrêt. Le matin, c’était mouillé par terre et parfois, il pleuvait. Mes amis et moi, nous nous baignions dans les ruisseaux ou les lacs qui sortent de la montagne. L’eau y était tellement froide que nos lèvres devenaient bleues. Et lorsque les premières neiges venaient, nous retournions dans les dunes. J’aimais cette vie. Un soupire inutile altère son récit. Nous allons traverser un col, tu pourras essayer, c’est si bon. Je n’y suis pas retourné depuis que Marzban…

Son regard brille à l’évocation de ses heureux souvenirs. Il en parle avec ferveur et passion, mais termine en murmure. Il souhaite revoir les montagnes, les lacs, sentir l’eau de la pluie ruisseler sur son visage mais il sait que son Créateur ne voudra jamais grimper là-haut. Salâh ira peut-être au retour… Au retour ? Qui lui impose de retourner auprès de cet odieux personnage ? Et s’il s’enfuyait ? Cette idée naissante en tête, il la relève, arborant un nouveau regard sur les douces collines de sable. Interrompu dans ses pensées d’évasion, il tourne la tête vers la jeune femme, une lueur nouvelle brillant au fond de ses pupilles d’encre.

- Parce que je ne suis pas libre de mes mouvements. Pourquoi crois-tu qu’il ait tant hésité avant de me laisser partir ? Je suis son Infant mais je suis avant tout son prisonnier.

Il prend une profonde inspiration, hésitant à lui dévoiler l’entière vérité, il ne la connaît pas mais elle semble plus avenante que Marzban. Elle ne s’est pas nourrie sur lui et aucun sévisse ne lui a été fait depuis qu’il est avec elle. Il n’a rien à perdre, alors il se lance dans une brève explication. Si elle souhaite des détails, elle demandera.

- Je suis effectivement un homme du désert, mais je viens d’un clan de mages. Mon avenir était tout tracé, je maniais les arcanes et les essences noires avec habilité. Le clan de mon Créateur nous a détruits car mon père refusait de lui donner ce qu’il voulait. Et pour que les autres guildes, clans, familles ne réitèrent les même refus, il m’a transformé, afin de servir d’exemple. Ils sont tous morts, assassinés, sous mes yeux. Il m’a gardé en vie, torturé avant de me damné. Le temps s’est arrêté il y a 23 hivers et je ne sais rien de ce que je suis, hormis un monstre assoiffé de sang. Le soleil brûle ma peau, tout comme l’argent et le bois. Je suis rapide, fort, j’entends, je vois mieux qu’autrefois, mais ma magie a disparu.

Il s’exprime sur un ton neutre, la colère a fait place à la fatalité. Toutefois, une nouvelle vigueur marque son timbre.

- Si tu le permets et si cela ne mets pas ta famille en danger, je n’y retournerai pas.
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