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What the hell is going on ? | Helena

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Anonymous
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Mer 9 Mar - 9:29 (#)

C’est sans mal que j’avais suivi ses pas à l’issue de notre discussion improvisée et hasardeuse dans la cafétaria de l’hôpital. A une distance discrète, mêlé aux quelques badauds errant dans les couloirs pour une raison ou une autre, sans attirer l’attention. Quand elle disparut derrière les portes métalliques de l’ascenseur, j’ai patienté sagement en fixant le chiffre lumineux indiquant l’étage auquel il s’était finalement arrêté. Sans réelle difficulté j’ai repéré le vestiaire de ces jeunes médecins qui ne sont pas encore tout à fait titulaires. Il m’a fallu revenir à plusieurs reprises à intervalles irréguliers et suffisamment espacés pour ne pas attirer l’attention afin d’enfin tomber sur un moment béni où son précieux carnet était laissé dans une blouse à l’abandon. Sautant sur l’occasion, j’avais tourné les pages de manière précipité en guettant tout bruit indiquant le retour d’un des propriétaires des casiers, prenant quelques clichés silencieux enregistrant les gribouillages vifs et précis de la docteure. Des dizaines de secondes à risquer de se faire surprendre, mais au pire qu’est-ce que je risque ? Une fois toutes les informations enregistrées dans la mémoire de mon téléphone portable, j’ai remis le carnet à sa place puis j’ai quitté la pièce pour ne plus jamais y revenir.

Assis sur mon canapé rendu confortable par l’usure, j’observe les feuilles imprimées étalées sur la table basse, montrant les photos des pages du mystérieux carnet. Certaines sont un peu floues et ont rendu la lecture peu aisée, mais dans l’ensemble les choses sont lisibles. Des pages de notes avec dates, symptômes et quelques termes bien trop précis pour que je les connaisse. Des questions concises et tronquées, des hypothèses sous forme d’un mot ou deux, des phrases abandonnées. Dans tout ce fatras, je finis par trouver des notes correspondant à la bonne date et parlant d’une fracture semblable à celle de Nick. Rien de clair, mais ça correspond suffisamment pour que ce soient les notes que je cherche, une fenêtre sur l’esprit de ce docteure à l’aspect si calme. Ma main suspend son geste avant que je n’attrape mon mug de café quand mon esprit fait enfin la lumière sur ce qui est vraiment marqué sur ces pages, ou en tout cas pour ce que j’y comprends. Nick avait de bonnes raisons de s’inquiéter finalement, elle a bien relevé quelque chose de louche aux vues des multiples points d’interrogations qui parsèment la page qui lui est consacrée. Mais rien de tout ça ne me révèle précisément ce qu’elle sait ou pense savoir, alors je continue à fureter parmi les pages imprimées, cherchant un pattern, un schéma qui se répète, n’importe quoi qui pourrait m’aider. Certaines d’entre elles sont plus remplies. Plus d’hypothèses, plus de points d’interrogations, et ce petit astérisque intriguant présent également sur la page de Nick. Il faut que je comprenne à quoi ça correspond. Il faut que je retrouve les autres personnes stigmatisées par ce fichu astérisque. Mon absence de connaissance en médicine m’empêche de saisir la plupart des choses qu’elle a écrit, mais souvent les causes de la venue aux urgences sont notées : fracture, empoisonnement, brûlure… Pas de nom, pas même de signes distinctifs, juste des dates et des descriptions concises. Alors je trie, ne sélectionnant que les blessures les plus spectaculaires, accident de voiture, blessure par balle, incendie, tout ce qui serait susceptible de laisser des traces dans la presse, chez les flics ou sur les réseaux sociaux. Pour retrouver ces cas qui visiblement méritent un stigmate sur la page de ce petit carnet, je fouille le net au ArtSpace, des mots clefs dans la presse en ligne, des hashtag sur les réseaux sociaux, un coup de fil à un pote flic et finalement, au milieu de tout ce désert éreintant, deux personnes qui correspondent. Deux personnes à aller voir.

Ce ne fut pas si difficile de retrouver la blessée par balle grâce au rapport de police. Un accident de chasse, parait-il. Sa méfiance a grimpé en flèche quand je lui ai fait remarquer qu’elle s’était étonnamment bien remise de sa blessure récente, mais à l’aide de quelques sous-entendus et demi-mots, on a fini par comprendre ce qui nous liait, moi, elle et Nick, sans jamais se l’avouer. Il me semble peu probable que la docteure ait noté par hasard des astérisques sur les pages de deux garous, mais pour vérifier cette hypothèse peu engageante j’ai tout de même préféré aller voir la dernière personne que j’ai pu identifier. Une femme au visage brûlé dans un incendie. Sa voisine accroc à Instagram avait fait une story sur l’incendie qui a ravagé la maison de la victime, elle fut assez facile à retrouver. J’ai dû lui parler du carnet et du docteure pour qu’elle accepte de m’écouter et malheureusement confirmer mes soupçons. Le gentil docteur ferait la traque aux garous ? Ce n’est vraiment pas une bonne nouvelle. Peut être qu’avant de jeter la Horde contre une éventuelle menace, la moindre des choses serait de demander des comptes à la principale intéressée.

L’odeur est scrupuleusement la même que la dernière fois. Un mélange d’émanations de bouffe pas très bonne, de désinfectant trop puissant et de tristesse. Les bips des appareils se mêlent toujours aux reniflements profonds des familles en deuil dans cet univers pavé que d’un blanc trop immaculé. L’ambiance de la cafeteria ressemble toujours au même marasme qui confronte la banalité d’un repas décevant et la stupeur d’une hospitalisation subite et inattendue. Un moment de quotidien dans une situation exceptionnelle. Si je ne me trompe pas, c’est bien l’heure où la docteure trop curieuse devrait être dans le coin, à moins qu’elle ne préfère se laisser mourir de faim pour continuer à ardemment remplir son carnet de curiosité. Pour le moment elle n’est nulle part, alors je me dirige vers le comptoir proposant quelques mets qui achèveraient n’importe quel malade. Ayant pour capacité de ne pas répéter constamment les mêmes erreurs, je me contente de prendre un paquet de chips, un coca et un twix, fuyant comme la peste les sandwichs semblables à de vieux pneus qui sont proposés à la vente pour une somme honteusement élevée. Je m’installe à une table de manière à avoir une vue dégagée sur la salle qui se remplie peu à peu de personnel soignant, de malades et de visiteurs. Je commence à grignoter mes chips, causant sans doute un bruit insupportable pour les gens alentours, en guettant l’arrivée de la jeune anglaise. Un vacarme de questions rugit dans mon esprit, se mêlant en brouhaha inintelligible de connexions neuronales anarchiques et inquiètes, n’attendant que de trouver des réponses. A quel point son apparence lisse et dotée d’un doux sourire n’est qu’une façade pour cacher des démons inattendus ?

La blouse blanche que je suis venu voir finit enfin par passer les portes de cet espace de repos assez pitoyable. Elle n’a en rien changé depuis la dernière fois, la blouse, le carnet, le sourire discret. Elle récupère le repas censé l’aider à tenir le reste de la journée avant de s’assoir seule à une table collée au mur. Je récupère mon propres plateau orné de malbouffe avant de la rejoindre et de nouveau m’asseoir en face d’elle, comme la dernière fois, comme le ferait un gars un peu relou qui vient draguer cette fille rencontré brièvement.

« Salut. » Je m’appuis nonchalamment sur la table, masquant l’inquiétude qui m’habitude depuis que j’ai compris ce qu’il y avait dans ce foutu carnet. Rapidement, j’enchaine avec l’air léger de quelqu’un qui poserait une question anodine. « Dites-moi, c’est quoi le point commun entre Johanna Monaghan et Julietta Ramos ? »

Pas d’entrée en matière, pas de subtilité, juste le nom de la blessée par balle et de la brûlée. Je guette la moindre crispation de paupière qui pourrait laisser entrevoir un trouble ou une réaction, n’importe quoi trahissant ce qu’elle sait ou pense savoir. Ou alors ses petits cobayes sont-ils si peu importants qu’elle ne se souvient même pas de leurs noms ? C’est volontairement que je n’inclus pas le nom de Nick. Hors de question de lui donner de quoi faire encore plus de liens entre les gens aux astérisques. Maintenant, avec attention, je guette sa réaction. J’aimerais beaucoup comprendre ce qu’il se passe.
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Anonymous
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Mer 9 Mar - 13:40 (#)



What the hell is going on ?
Shreveport Hospital, feat. Tyler Frisk


L
es jours se suivent, et tu n’arrives pas à savoir s’ils se ressemblent ou non. La réponse varie selon les jours, justement. C’est un peu comme si chacun était le fruit de la mutation subtile du précédent et qu’il apportait à chaque nouvelle aube son lot de détails à découvrir jusqu’à attendre que le soleil ne se couche, ou plutôt jusqu’à ce que tu ne retrouves le confort éphémère de ton lit pour de trop peu nombreuses heures.

Et puis, certains jours marqués par la grâce du hasard, tu as la chance de pouvoir marquer une page de ton précieux carnet d’une discrète astérisque à côté de la date et de tes comptes-rendus cryptiques. Les cas sont rares et parfois très subtils, et les connaissances que tu as sur le sujet des CESS sont grandement lacunaires, seulement appuyées par des observations très loin d’être reproductibles. La méthode scientifique force rapidement à l’humilité lorsque la nature de la variable étudiée est humaine, ou plutôt méta-humaine. Le monde tel qu’il est aujourd’hui pousse ceux dont la nature s’écarte de celle de la majorité à feindre la normalité. C’est un handicap contraignant quand on veut en faire l’étude mais sans doute nécessaire à leur survie ; rares sont les cas que tu croises pour lesquels tu ne soupçonnes pas leurs blessures d’être le fruit de la haine d’un autre. Triste constat, mais tu n’as pas d’autre choix que de t’y plier.
Tu fais ton possible pour que tes patients, y compris les particuliers, te fassent confiance : c’est une condition sine qua non pour que naisse une relation aux bénéfices mutuels. Eux en tirent des soins décents et l’assurance que leur anonymat sera protégé et toi, tu assouvis simplement ta curiosité dévorante. Il se trouve qu’un ou deux de tes patients ont fini par comprendre ce qu’ils avaient à gagner en t’accordant leur confiance, et il t’arrive de les revoir de temps à autres avec un grand plaisir. Malheureusement, la plupart ne reviennent pas. Au contraire, tu imagines qu’ils redoublent d’efforts pour ne pas franchir à nouveau le seuil des portes de l’hôpital, ce qu’ils estiment sûrement ne jamais avoir dû faire la moindre fois.
 
Il y a aussi des jours qui voient un élément extérieur perturber leur routine bien huilée. Tu ne savais pas en prenant ton café en salle de pause ce matin qu’aujourd’hui allait être de ceux-ci. Rien ne pouvait non plus te le signaler, et il est sans doute trop tard pour que tu développes des dons de voyance. Alors, après avoir nettoyé ta tasse et l’avoir reposée à sa place dans ton casier, tu as également laissé tomber ta blouse au profit d’une tenue aussi peu élégante qu’elle est stérile pour aller assister à une lourde intervention chirurgicale. Un des tes patients a réussi à obtenir une greffe à temps, ce qui va probablement allonger son espérance de vie d’une dizaine d’années durant lesquelles il pourra faire valoir ses opinions. Intoxication à l’argent, sans doute par exposition à des vapeurs à en juger par l’état de ses poumons ; il y a fort à penser que l’homme allongé sur la table d’opération fait partie des raisons pour lesquelles les CESS préfèrent se cacher du reste de la population, mais c’est une information qui n’a aucune pertinence sur le plan médical. Ce n’est pas à toi de décider s’il mérite ou non de recevoir ces soins.
 
A la sortie du bloc, ton esprit est encombré avec beaucoup plus de questions qu’il n’en avait en entrant et tu es impatiente de pouvoir les consigner pendant ta pause déjeuner dans le carnet qui ne quitte jamais la poche de ta blouse. Tu te laves les mains et tu te changes rapidement pour rejoindre le réfectoire, ton sourire toujours gravé au coin de tes lèvres. A travers la baie vitrée de l’entrée, quelques nuages tapissent le ciel bleu çà et là, mais tu ne te formalises pas à ce beau temps que tu sembles être la seule à déprécier. Un bref passage à la caisse avec une salade frugale et tu trouves ton coin favori, un peu à l’écart du reste de la salle, là où tu adores relâcher un peu de pression en noircissant le papier de ton carnet.
 
Pourtant, le Hasard en a décidé autrement aujourd’hui. A peine assise, c’est un visage connu qui comble l’espace en face de toi. Un homme nonchalant, beaucoup plus que la dernière fois que tu l’as vu, dépose son plateau juste devant le tien en t’adressant des salutations rudimentaires. Quelque chose a changé chez lui, et il ne tarde pas à te donner un indice sur ce que c’est un coupant court à la réponse que tu allais lui donner.
Ton sourire s’efface un peu au profit d’une expression plus curieuse, voire dubitative pour quelqu’un d’habitué aux subtils changements sur les traits de ton visage. Pourtant, pas un soupçon de peur, de culpabilité ou d’angoisse à la mention des deux noms qui te sont littéralement lâchés à la figure. Ton stoïcisme t’honore, mais il est certain que celui qui les prononce a menti lors de votre rencontre précédente ; reste à savoir pourquoi.
En réponse à son impolitesse, tu prends quelques secondes avant de tout de même répondre, ayant regagné entre temps ton sourire caractéristique. Le ton que tu emploies est calme et ne dénote d’aucun jugement, ni même de la curiosité qui te démange.

- Je crois que la réponse que vous cherchez ici ne vous regarde pas. 

 
Sans sourciller, tu plonges ton regard noisette dans le sien en continuant à sourire. Tu te souviens évidemment de ces femmes, brûlures graves et blessures par balles. Les points communs entre elles sont nombreux, mais tu te doutes que l’inconnu ne vient pas te demander de dire que leurs prénoms commencent par la même lettre. Tu sais qu’il veut te faire dire que ces femmes sont toutes les deux des CESS, mais qu’il sache cela soulève des doutes quant à ses intentions ; quand bien même seraient-elles bonnes, violer le secret médical n’est pas une option.
 
- Pourquoi ces femmes vous intéressent-elles, et pourquoi me poser la question à moi ? 
 
Face au manque évident de subtilité dans son approche, tu te permets de mener à ton tour un contre-interrogatoire composé de questions que tu juges tout à fait légitimes. Tu ne hausses pas le ton, mais tu crains de devoir te montrer plus explicite que votre dernière rencontre si Mèche-Rebelle se fait insistant.
Personnellement, tu n’as rien à te reprocher, et tu espères simplement que tes patientes vont bien. Tu as le souvenir de deux femmes particulièrement angoissées et paranoïaques, et tous les scénarios sont imaginables lorsqu’elles ne permettent aucun suivi.
 
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Dim 13 Mar - 9:30 (#)

Le changement d’expression de la docteure est si subtil que chercher à le voir reviendrait presque à essayer de regarder un brin d’herbe grandir dans une pelouse artificielle. Un calme pas du tout troublé par mes questions. Sans doute une qualité précieuse pour un médecin évoluant dans un environnement ravagé par des blessés inquiets et des vies qui peuvent s’éteindre à tout moment si on panique, mais dans le cas présent un peu plus d’angoisse et un peu moins de calme m’aurait aidé à mieux la cerner. Elle laisse le silence s’étendre entre nous avant d’abandonner quelques mots sereins. Elle n’affirme ni n’infirme rien, mais elle n’a pas non plus l’air surprise. Pas le moindre froncement de sourcil qui pourrait indiquer ne serait-ce qu’un seul instant d’incompréhension face à des noms inconnus. J’abandonne mon paquet de chips béant, bien plus intéressé par cette conversation qui promet d’être assez intéressante et probablement sinueuse. Mon coude se pose sur la table et j’appuie nonchalamment mon visage sur la paume de ma main, passionné par cette putain d’énigme. Au lieu de fuir ou d’appeler la sécurité face à un étranger au comportement étrange, elle décide de me questionner à son tour. Aux vues du nombre étonnant de points d’interrogations dans son carnet, il n’y a rien de surprenant à ce qu’elle cherche ici aussi à assouvir sa curiosité. Avec un sourire sympa, j’affirme comme une évidence :

« C’est plutôt ce que vous savez ou pensez savoir qui m’intéresse. » Une phrase qui pourrait parfaitement être prise pour de la drague par toute personne extérieure qui l’entendrait. Un vague haussement d’épaule et j’ajoute : « Et ce que vous allez en faire aussi. »

Certaines des pages notées d’un astérisque ont des dates plutôt anciennes, mais comme je n’ai pas pu retrouver les personnes je n’ai aucune idée de ce qui leur est arrivé. Vend-elle des informations sur certains CESS à des groupes radicaux ? Est-ce qu’elle les fait chanter ? Ou bien peut être est-ce une de ces personnes obsédées par les CESS qui montent ces blogs bizarres en faisant des théories toutes plus farfelues les unes que les autres à notre sujet ? A ce stade, j’en ai aucune foutue idée. Mais si son but était d’envoyer des informations sur ses patients bizarres aux groupes extrémistes, il y a fort à parier que Julietta et Johanna auraient déjà eu des problèmes. Peut-être que Nick a un peu sur-réagis en emménageant dans les égouts tant qu’il n’a pas de réponses claires à ce sujet. Je recommence à piocher négligemment dans le paquet de chips et reprends d’un air détendu :

« Et en fait si, ça me regarde. »  Mon regard se fixe sur elle, toujours dans l’espoir de voir un tressautement ou un pli quelconque sur son visage au sourire impassible. Quelque chose, le moindre truc qui pourrait m’indiquer un trouble ou une inquiétude. « Je leur ai promis de leur dire pourquoi vous aviez marqué leur pages dans votre carnet, là. »  Un vague signe de tête vers le carnet qu’elle semble garder avec elle tel une relique sacrée. « Ça les intéresse beaucoup. »

Le ton reste détendu et un point de vue extérieur ne verrait pour le moment que deux personnes discutant paisiblement. Je sais bien qu’elle pourrait se mettre subitement à crier et appeler la sécurité pour annoncer qu’un déséquilibré harcèle un médecin pour qu’ils me dégagent de là, alors autant éviter de faire quoi que ce soit qui corroborerait cette version. Je ne fais que discuter gentiment et manger des chips, après tout. Est-ce que l’évocation du carnet va la faire tilter ? Quelles hypothèses et conclusions la docteure va-t-elle en tirer ? Va-t-elle prendre peur et s’enfuir dans les couloirs labyrinthiques de l’hôpital ? Je n’espère pas, ça me forcerait à la trouver ailleurs. Il y a dans la Horde des gens qui détesteraient que quelqu’un cherche à les percer à jour et qui sont beaucoup moins sympas que moi quand il s’agit d’essayer d’obtenir des réponses. Avec un sourire presque charmeur, je lui demande :

« Alors ? Vous voulez pas juste me raconter ce que vous savez ? »

Parfois, demander gentiment ça peut marcher. Et même si ce n’est pas le cas, au moins j’aurais essayé la version calme et pacifique.
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Dim 13 Mar - 13:42 (#)



What the hell is going on ?
Shreveport Hospital, feat. Tyler Frisk


I
nquiète ? Non, pas le moins du monde. Curieuse ? Absolument. Tu es aussi assez amusée par l’espèce de mise en scène à laquelle il semble s’adonner. Essaie-t-il de t’intimider en rapprochant ainsi son visage du tien ? Joue-t-il le bon ou le mauvais flic ? Peut-être les deux à la fois, mais il manque à coup sûr un personnage dans cette saynète. Il a sur le visage l’air suffisant de ceux qui savent des choses qu’ils ne devraient pas et dans la voix le calme de ceux qui pensent avoir l’ascendant. Malheureusement pour lui, il n’y a aucun ascendant à avoir puisque tu pourrais sans la moindre difficulté mettre fin à ce semblant de conversation en te levant et en regagnant un endroit où il n’a pas le droit d’aller ; dans un hôpital, ils sont plus que communs.

En résumé, il ne semble pas disposé à répondre à tes questions et tu pensais avoir fait comprendre que cet était de fait était tout à fait réciproque mais force est de constater que cet homme est atteint d’une sorte de surdité sélective. Il est désagréable, mais pas nécessairement plus qu’un patient récalcitrant. Tout de même amusée par son petit spectacle sans doute préparé à l’avance, ton sourire s’étire légèrement pour qu’il comprenne bien au passage que tu ne le prends pas réellement au sérieux.
Tu t’adosses un peu plus profondément contre ta chaise en continuant à l’écouter parler, pas vraiment convaincue par ses quelques éléments de rhétorique. Enfin, à vrai dire, si, il y en a bien un qui t’atteint plus que les autres, et peut-être pour la première fois depuis le début de la discussion, ton expression voit un changement un peu plus grave que les autres. Lorsqu’il mentionne explicitement ton carnet de notes, ton sourire léger s’évapore en un instant au profit d’un rictus forcé pendant une seconde ou deux avant de revenir à la normale. Tu n’as pas l’habitude de ressentir ce petit pincement au cœur et le seul moyen que tu as de ne pas paniquer parce que tu ne sais pas l’interpréter est de simplement l’ignorer. Au même moment une bourrasque soudaine vient se heurter aux parois de verre qui vous séparent de l’extérieur avant de s’évanouir dans l’atmosphère tiède de l’hiver près des tropiques.
 
Là encore, tu passes quelques secondes à réfléchir à quoi répondre avant de lui adresser à nouveau la parole d’un ton calme et posé, sans un mot plus haut que l’autre, quoique plus grave que précédemment.
 
- Les pages de ce carnet ne sont pas faites pour être lues par quelqu’un d’autre que moi, d’autant plus sans mon autorisation. C’est une violation de mon intimité que je n’apprécie pas.
 
De la vexation, voilà à quoi ressemble ce pincement dont tu n’arrives pas à te défaire. Il paraît assez évident que c’est cet homme se tenant devant toi qui a subtilisé ton recueil de pensées et il vient maintenant agiter cela sous ton nez comme s’il y avait dedans de quoi te faire rougir de honte. Ça n’est pas le cas, et quand bien même ça l’était, on ne devrait pas te tenir rigueur pour quelque chose que tu n’as jamais partagé, du moins de ton plein gré. Tu poursuis avec fermeté, en parvenant à la prouesse de ne pas pour autant faire perdre son miel à ta voix.
 
- De plus, soyez assuré que personne n’a eu accès au contenu de ces pages, si ce n’est vous, et par des biais illégaux qui plus est.
 
Il devient de plus en plus difficile de maintenir ton demi-sourire au coin de tes lèvres et de ne pas laisser transparaître l’irritation qu’il provoque petit à petit chez toi. Tu gardes cependant ton calme et le contrôle quasi parfait de tes mots ainsi que de ton expression emprunte d’une amabilité semblant indélébile.
 
- Maintenant, j’aimerais savoir clairement de quoi vous m’accusez. Vous devez bien avoir quelque chose à me reprocher ? Dans le cas contraire, je vous invite à quitter ma table.
 
Monsieur n’est pas vendeur d’électroménager, c’est à présent une certitude que tu ne prends même pas la peine de relever à haute voix. Il ne doit pas non plus être policier, auquel cas il aurait sans doute déjà sorti un plaque en preuve d’autorité. Ses motivations restent donc tout à fait obscures, et son comportement ne t’aide pas vraiment à l’aider. Dans tous les cas, tu refuses fermement de divulguer la moindre information sur les personnes à propos desquelles il est venu t’interroger ; cela ne devrait-il pas suffire à calmer son inquiétude si tel était le motif de l’interrogatoire ?
 
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Mar 15 Mar - 8:13 (#)

Elle demeure assise face à son plateau, inébranlable. Son immobilisme est d’autant plus saisissant dans cet environnement mouvant, plein de vie, laissant sinuer des gens qui essaient de profiter de leurs derniers soubresauts avant de plonger dans une immobilité définitive. La docteure ne laisse paraitre aucun signe qu’elle compte se lever et s’éloigner sans un mot ou bien appeler la sécurité.  Pourtant, c’est ce que beaucoup auraient fait. Pourquoi reste-t-elle là, dans ce piteux traquenard digne d’une sitcom à petit budget ? Par flemme ? Par curiosité ? C’est bien difficile à déterminer. Elle se fend même d’une réponse. Quel culot tout de même. Elle s’amuse à réunir des informations sur ses patients en ayant visiblement pour but de déterminer lesquels sont des CESS, et c’est moi qui viole son intimité ? Elle cherche à percer à jour les secrets les plus terribles et les plus enfouis des gens qui ne veulent que se faire soigner et ose s’outrer du fait que l’on s’en inquiète ? C’est donc cela l’arrogance des médecins qui pensent que toute donnée médicale n’est qu’une information qui leur appartient, sans égard pour les personnes qu’ils traitent ? Son visage reste de marbre. Pas une seule seconde elle ne semble avoir honte d’avoir ainsi cherché à arracher le secret des gens qui avaient confiance en elle pour les soigner. Aucun remord d’avoir trahi leur confiance en notant ses hypothèses dans son carnet, comme si c’était des animaux de laboratoire dont elle disposait pour assouvir sa curiosité. Elle prend quand même la peine de m’assurer que nul n’a accès à ses notes. Si c’est vraiment le cas, alors qu’en fait-elle ? Je hausse vaguement les épaules face à cette accusation et lui retorque d’un air nonchalant :

« Illégaux ? Comment vous y allez… Il trainait un peu, c’est tout. »

Je doute qu’il soit illégal de prendre en photo les pages d’un carnet abandonné. Qui plus est, c’est sans doute elle qui est en tort de conserver ainsi des notes médicales. Je n’y connais pas grand-chose dans ce domaine, mais le secret médical m’a quand même l’air d’être un gros truc, alors rien ne devrait exister en dehors du dossier officiel. D’ailleurs, les dossiers officiels notent-ils aussi des hypothèses sur la possible non-humanité des patients ? J’espère bien que non. Ce serait potentiellement catastrophique. Je pourrais peut-être lui dire que Johanna et Julietta comptent lui faire un procès pour non-respect du secret médical afin de l’inciter à me parler, mais elle est bien trop maline, elle se doutera bien qu’un tel procès nécessiterait qu’elles se révèlent comme garous et que c’est un prix bien trop élevé. Peu à peu, mon espoir d’obtenir quelques réponses de sa part aujourd’hui s’érode. Elle protège ses secrets, mais ne se rend pas compte que ses agissement vont salement faire paniquer des gens qui réagissent très mal au stress. Je ne compte même pas le nombre de rats-garous qui préféreraient buter quelqu’un plutôt que prendre le risque d’être révélé au grand jour. Malgré notre discussion atypique, personne autour de nous ne nous prête le moindre intérêt, tous sont bien trop occupés à mâchouiller leur nourriture infame ou à profiter d’un moment de répit dans les soins. Sur le ton d’une conversation banale ayant pour but de se fondre dans le brouhaha de la cafétéria sans dénoter, je réponds à sa question :

« Eh bien, pour être plus clair, je vous accuse de chercher à débusquer certains types de personnes. Et vu que j’en ai retrouvé que très peu, je vous soupçonne de vendre ces infos à d’autres pour qu’ils les fassent disparaitre. »

C’est largement exagéré. Si j’en ai trouvé si peu, c’est surtout parce qu’elle a bien réussi à brouiller les pistes pour la plupart de ses patients dans son carnet ou parce que certains d’entre eux ayant eu des blessures spectaculaires n’ont visiblement pas eu envie d’en parler à la presse ou sur les réseaux sociaux. Toujours est-il que j’espère bien une réaction, un haussement de sourcil, un air effaré qui montrerait un minimum d’intérêt pour ses patients ou la peur d’être découverte, quoi que ce soit. Je crois que je n’aime pas trop les Anglais en fait, s’ils sont tous aussi placides qu’elle, alors ça doit être bien difficile de lire en eux. A ce niveau, il m’est impossible de déterminer le pourquoi de ses notes. Une simple curiosité mal placée et maladive ? C’est possible, vu son insistance sur le fait que personne n’est censé lire son précieux carnet. Mais ça peut également être un mensonge visant à masquer un business peu reluisant.

« Ma question est simple : Qu’est-ce que vous foutez ? Et est-ce que vous êtes la seule ? »

Il ne me semble pas impossible que plusieurs médecins se soient concertés pour croiser leurs infos. Un putain de réseau d’espionnage médicale. La haine peut aussi se cacher derrière une blouse blanche.
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Mer 23 Mar - 11:42 (#)



What the hell is going on ?
Shreveport Hospital, feat. Tyler Frisk


M
èche-rebelle se défend à son tour de tes accusations. Ton carnet ne traînait pas, tu en es certaine, mais dans son cas comme dans le tien, vous n’avez aucun intérêt à invoquer la loi pour défendre vos actions. La réalité, qu’on l’accepte ou non, est qu’elle n’a aucune valeur lorsque l’enjeu est un secret. Pour lui, l’identité de ces femmes, pour toi, le contenu de tes notes.

 
Tu détournes un instant le regard de ton accusateur véhément pour balayer la salle du regard. Elle fourmille littéralement ; des têtes de tous âges et de toutes les couleurs s’y retrouvent et s’y ignorent. Sur certains visages on retrouve des sourires, des familles heureuses de retrouver un être cher en meilleure santé, on peut aussi voir des yeux pétiller d’espoir tout comme perdre leur éclat à petit feu. Il est difficile de trouver un lieu permettant la réunion d’un spectre si large d’émotions.
Au final, les gens viennent faire beaucoup de choses dans une cafétaria d’hôpital, mais viennent-ils faire des rencontres ? Tu en doute. Tu en doutes même d’autant plus que ta précédente rencontre avec le jeune homme te revient en mémoire : ton carnet était déjà au centre de la discussion et tu te rappelles l’insistance dont il avait fait preuve vis­-à­-vis de celui-ci. Il devient de plus en plus évident qu’il t’a menti sur à peu près tout ce qui pouvait être susceptible d’abriter un mensonge. Vexant ? Non. Décevant ? Un peu plus, mais la déception fait partie de la vie et il serait absurde de s’étonner de son arrivée.
Une nouvelle certitude est que son choix de venir te voir toi particulièrement n’avait rien d’un hasard, et il n’a pas tout à fait répondu à ta question. Aujourd’hui c’est le contenu de tes pages qui l’a amené devant toi, mais la dernière fois ? Les chances que l’événement soit fortuit sont minces ; de plus en plus minces.
 
Finalement, l’accusation tombe, ouverte, sans détour. Enfin, si. Ni l’un ni l’autre ne vous résoudrez à employer le terme CESS, mais vous vous comprenez sur ce point précis. A ce stade de la conversation, tu es consciente que l’homme qui te fait face a particulièrement à cœur de défendre l’anonymat – et donc la sécurité – de ces patients particuliers, mais tu regrettes tout autant qu’il ne comprenne pas que tu y veilles également.
Tu inclines légèrement la tête sur le côté comme une enfant curieuse en ne montrant pas le moindre signe d’inquiétude. Tu le vois essayer de déchiffrer ton comportement et par miroir, tu en fais sans doute un peu de même. La méfiance règne au-dessus des plateaux repas ; tu sais qu’elle n’a pas lieu d’être, mais il est alors de ton rôle de la désamorcer. Tu finis donc par souffler calmement puis répondre. Ta voix est redevenue douce et sans jugement ni agressivité, à l’instar de celle d’une professeure bienveillante répondant à une question personnelle d’un de ses élèves.
 
- Si vous n’avez pas réussi à retrouver d’autres de mes patients grâce à mes notes, c’est peut-être parce qu’elles ne sont pas faites pour cela. Comme je vous l’ai dit, personne d’autre que moi n’est censé lire ce que j’y ai écrit.
 
Tu laisses quelques secondes de silence tout relatif ponctuer votre discussion. Le bourdon chaotique des discussions et des tintements de vaisselle comble le vide tandis que tu réfléchis à la manière de formuler ta réponse. Tu dois lui faire comprendre que tu n’es un danger pour personne et que tu sais contrôler la curiosité qui te démange en quasi-permanence.
 
- Ecoutez, je ne veux de mal à personne et je suis consciente que certains patients ont parfois à cœur la conservation de leur anonymat plus que leur guérison. Tout ce que je fais, c’est tenter de comprendre comment fonctionne leur corps. Rien de plus.
 
Ça n’est pas un mensonge, et tu espères sincèrement qu’il le comprendra. L’être humain est fascinant, mais les CESS le sont tout autant. Ils sont comme un continent vierge qu’il reste encore à explorer et cartographier. Tu n’es pas un braconnier ni une conquérante, simplement une âme émerveillée par ce que la nature a réussi à mettre au monde. 
 
CODAGE PAR JFB / Contry.
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Anonymous
Invité
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Jeu 24 Mar - 16:43 (#)

Dans un calme tranchant avec la vitalité oscillante du lieu, elle répond aux questions sans qu’une seule pointe de stress ne paraisse dans sa voix ou sur son visage. Le fait que ses notes soient suffisamment bien codées ne signifie en rien qu’elle n’a pas l’intention de les vendre, mais cette possibilité semble ne même pas lui avoir effleuré l’esprit. Ou peut-être joue-t-elle extrêmement bien la comédie. J’aurais bien envie de la croire, mais si je me plante sur ce coup-là les conséquences pourraient être terribles. Je me renfonce dans ma chaise en entendant enfin l’objectif de ses prises de notes. Le léger bourdonnement des discussions semble se faire plus lointain à mesure où je comprends ce que ses interrogations personnelles impliquent réellement, et ce qu’elles révèlent de la personne aux airs si calmes assise en face de moi. D’un ton calme bien que tranchant, je lui demande :

« Donc, quoi ? Vous les utilisez comme cobayes ? »

A ses yeux, ce ne sont plus des personnes, juste des corps à observer et étudier comme on le ferait avec une bête curieuse. Au-delà de cette curiosité qu’elle justifiera sans doute par un intérêt purement scientifique pour dissimuler le caractère hautement morbide de la chose, je m’inquiète des conséquences. Si aucun CESS, ou alors si peu, ne répond à ces annonces postées par des chercheurs en manque de participants pour leurs études, c’est bien qu’il y a une raison Même quand l’on propose une prime en dollars pour des expérimentations non-invasives, beaucoup des nôtres restent terrés. Et ce n’est pas pour rien. Que se passera-t-il s’ils découvrent certains des avantages que l’on tire de nos malédictions ? Combien de temps avant que les milices anti-CESS ne s’emparent de ces informations pour arguer que nous sommes dangereux et devons être combattus ? Combien de scientifiques amoraux voudront tester les limites de la régénération ? De la transformation ? De la sensibilité à l’argent ? C’est tout un boulevard d’horreurs dystopiques qui s’ouvre devant nous. Une chute vertigineuse dans un enfer pavé d’excuses placides tel que la simple curiosité. Qu’il est simple d’être curieux de quelque chose quand cela n’impactera jamais sa propre vie. Sa réponse explique le pourquoi de l’existence de ce carnet et de l’inquiétude de Nick, et bien qu’elle affirme s’assurer de l’anonymat de ses patients cela ne résout qu’une partie du problème. Même si elle ne collabore avec personne pour faire ses petites études mal placées, cela ne signifie pas qu’elle est la seule à le faire. Au moins ne se sont-ils pas encore réunis pour croiser leur données et arriver à des conclusions encombrantes. Je reprends sur un ton de conversation se mêlant parfaitement à celui des discussions qui nous entourent.

« J’imagine que vous ne comptez pas arrêter votre petit manège. » Et quand bien même elle me dirait que oui, cela me semblerait bien difficile à croire. Qu’est-ce que je suis censé faire de tout ça à présent ? Le secret de Nick n’est vraisemblablement pas en danger et je n’aurais qu’à dire à la Horde d’éviter autant que possible l’hôpital, même si c’est quelque chose qu’ils faisaient déjà de base. Certains d’entre eux voudraient-ils régler le problème de manière plus radicale ? C’est possible, mais ce ne serait pas mon soucis. Il faudra aussi que je parle de tout ça à Johanna et Julietta. J’abandonne le paquet de chips vide et attaque le twix en avisant la docteure si peu troublée par cette échange. Il reste à savoir une chose : « Et après ? Vous allez faire quoi de tout ça ? »

C’est bien facile de dire que ses notes ne sont que pour elle-même, mais n’est-ce que cela son but ? Une petite quête personnelle de pure indiscrétion ? Un investissement d’énergie pour des conclusions silencieuses ? Combien de temps avant qu’elle ne trouve quelqu’un avec qui elle voudra partager ce savoir secret et dangereux ? On peut me traiter de paranoïaque, mais j’ai tout de même l’impression que le pire arrive toujours, surtout dans cette foutue ville.
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