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L'affaire Brittany Rose | Kaidan & Selma

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Anonymous
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Ven 15 Oct - 15:58 (#)



Seize heures dix. En apnée dans les dossiers. Littéralement. Quelques volumineux tas de paperasses à numériser jonchaient la surface encombrée de mon bureau, en suintant une odeur de poussière sale, qui se mêlait mal aux senteurs à la fleur de lotus du désinfectant d’entretien. Les néons du plafonnier irradiaient une lumière crue sur l’écran de mon PC, tout aussi saturé de dossiers en attente, et les roulettes de ma chaise couinaient au rythme de mes allers et venues entre les armoires de rangement. Un couinement, une urgence classée. Contre les murs défraichis, des notes flottaient mollement dans le mince filet d’air du chauffage central, lardées de punaises et d’annotations colorées, comme une collection d’insectes crevés derrière les vitrines d’un musée de formulaires.

Foutu bureau. Lui et sa chaise de merde, qui émettait une odeur de café froid. Allez comprendre pourquoi.

Entre les meubles de métal froid étaient avachis des cartons bourrés de vieilles feuilles volantes, à la texture jaunâtre de vieil ivoire, autant d’anciens signalements qui patientaient en cultivant les toiles d’araignées. Nouveau couinement, nouvelle urgence rangée. Je me suis levée pour caler un peu trop brutalement un dossier au sommet d’un autre, déclenchant une envolée de grumeaux poussiéreux, qui m’ont fait éternuer. Comme un début d’allergie administrative. J’ai jeté un coup d’œil à l’horloge déprimante fixée au-dessus de la porte, cadre de métal et aiguilles d’un gris maussade, puis je me suis résignée à composer un numéro interne sur le téléphone à l’apparence toute aussi festive.
Trente secondes. Aucune réponse. Denis, qu’est-ce que tu fous ? ai-je râlé en consultant une seconde fois l’heure, et en envoyant ma chaise rouler derrière moi d’un coup de talon agacé. Un couinement plaintif a précédé un choc satisfaisant. À mon oreille, la tonalité a continué de résonner comme une voix narquoise, mais le chef des archives n’a donné aucun signe de vie. Encore en train de glander en pause-café, ai-je pensé en reposant sèchement le téléphone. Classique. Un soupir de frustration m’a échappé, et finalement, sur une impulsion, je me suis emparée de ma veste accrochée entre deux tableaux de notes éparses. Les feuilles incurvées par le temps ont salué mon passage en trombe, et ont même virevolté dans mon dos quand j’ai ouvert la porte à la volée.

Je suis sortie dans le couloir, et aussitôt, je me suis figée. Désert. Un silence de tombe dans les deux directions.

Comme les couloirs de la NRD fourmillaient habituellement de conversations, de secrétaires pressées allant et venant à toute heure de la journée, ce vide soudain semblait lourd de sens, vibrant d’un potentiel cauchemardesque. Je me suis efforcée de chasser cette idée de ma tête. Tu te fais un film. Mes pas ont résonné sur le dallage qui luisait sous les néons alors que, tout autour de moi, défilaient des encadrements austères et béants sur des bureaux vides, où je n’entendais ni les ronronnements des photocopieuses, ni le bruit sec des claviers. Où sont-ils tous ? me suis-je demandée en dépassant les murs punaisés d’affiches de recrutement de la police, et d’autres directives officielles.

Une présence a effleuré mes sens. Je ne l’ai entendu arriver que trop tard. Il m’est dessus tombé sur la droite alors que je venais d’atteindre l’angle du couloir, occupée à consulter mon smartphone en me hâtant vers la salle commune. Grosse erreur. Autant pour l’entrainement des forces spéciales.

« Ah, Selma ! » s’est écrié Denis dont la brioche naissante au niveau du nombril a manqué de me percuter de plein fouet.

Il a chancelé durant un court instant, écarté son gobelet en plastique de justesse, ce qui a eu au moins le mérite de m’épargner un jet de liquide fruité. J’ai réprimé un sursaut de surprise.

« Merde Denis, tu m’as fait peur ! »

Le fonctionnaire joufflu a éclaté de rire. L’idée de lui arracher ce verre de boisson sucrée des mains et de lui renverser sur sa calvitie naissante m’a effleuré l’esprit, mais je me suis finalement forcée à lui adresser un sourire conciliant. Pourtant, au lieu de me fournir une explication, mon collègue s’est contenté de reprendre une rasade de saleté sucrée, sans cesser de glousser bêtement.

« Je te cherchais moi, t’étais où ? J’avais besoin d’un dossier à remonter, » ai-je repris. « Et d’ailleurs, où est passé tout le monde ? Je n’ai vu personne dans les bureaux. »

Il m’a jeté une œillade appuyée, sûrement destinée à être complice J’ai pris mon mal en patience, la bouche pincée. J’ai lorgné brièvement sur son verre, avec la brève envie de m’en servir finalement, juste au moment il a désigné le corridor dans son dos d’un geste du menton, avec un air cachotier.

« Mais viens justement, on est tous dans le grande salle... »

Je l’ai interrogé du regard, mais Denis s’est contenté de m’inviter à le suivre en agitant joyeusement ses paluches boudinées. Je l’ai suivi en soupirant intérieurement. Nous avons dépassé d’autres bureaux familiers, tout aussi abandonnés les uns que les autres, tandis que l’écho de nos pas était doucement remplacé par une clameur festive. Des éclats de rire, des tintements de couverts et des bruits de bouteilles que l’on débouche me sont parvenus, et ma curiosité s’est lentement effacée pour faire place à une sourde inquiétude. L’archiviste s’est arrêté sur le seuil de la salle commune, d’où émanait déjà les odeurs lourdes des boissons sucrées, des apéritifs bon marché et d’autres cochonneries qui faisaient instantanément bondir mon cholestérol.

« On a préparé une fête surprise pour notre vieux garou favori, » m’a confié Denis, un sourire d’une fierté incongrue barrant son visage jovial.

Oh. Merde.

Je suis restée sans voix un moment. En travers du réfectoire, quasiment à la hauteur du plafond, une immense banderole avait été installée avec soin et flottait en affichant fièrement les couleurs rouge et bleu du drapeau américain. Elle mentionnait en lettres capitales dorées le fier message :

"IL EST DES NÔTRES !!!"

Comme je ne soufflais mot, Denis a cru nécessaire de m’expliquer la démarche, tout en désignant l’œuvre de mauvais goût. « C’est Brittany qui a eu l’idée, et qui a presque tout organisé en fait. »

« C’est euh… Magnifique. » ai-je finalement réussi à articuler, un sourire forcé sur mes lèvres.

Au beau milieu du carnaval de couleurs criardes, la secrétaire de Kaidan avait dressé une large table, protégée par une nappe, toujours aux couleurs du drapeau américain, sur laquelle Brittany avait amoncelé la cuisine la plus grasse possible. Çà et là, des verres multicolores agressaient ma rétine, côte à côte avec des beignets luisants de sucre et des chips colorées, dispersées joyeusement dans des coupes en plastique rose un peu partout. J’ai esquivé un ballon flottant que Brittany venait de lancer dans notre direction, lequel a rejoint en rebondissant gaiement, tous les autres arrangés un peu partout sur les murs et le plafond. Tous bleus et rouges. Évidemment.

« Mais viens, » a continué Denis en agitant son verre. « Reste pas dans l’entrée, viens te servir un truc avant que les autres bouffent tout ! On n’attendait que toi, et Kaidan doit bien être dans le coin. »

Mon estomac a fait une vrille. Mon regard anxieux s’est porté vers le fond de la salle, où s’étaient installés tous les comiques lourdingues du service informatique et des archives. En même temps, j’ai remarqué la silhouette familière de Siméon, pris en otage par le rire suraiguë de Brittany. J’ai cherché fébrilement une excuse pour m’enfuir de ce piège social.

« Ah. Eh bien désolé mais… Hm, je ne peux pas tout de suite, je dois passer en ville vite fait. Un truc urgent. C’est l’affaire de dix minutes, et après je reviens. »

« Tu es sûre ? Parce que tu sais, tu fais partie de la maison maintenant, on aime bien quand t’es là. Puis Rocky du service informatique demandait où t’étais… »

Oh non.

Denis m’a renvoyé un sourire entendu, avec un air goguenard barrant ses traits.

« Ah oui, dommage hein. » ai-je meublé en enfilant ma veste. « Mais je dois vraiment y aller, c’est super important. »

« Ok, ok. Mais prends un truc à boire avant. »

L’archiviste s’est tourné vers la table avec une souplesse étonnante pour sa corpulence, a saisi d’une main adroite un gobelet, et me l’a tendu avec un grand sourire chaleureux. À l’intérieur, flottait un liquide rose vif émettant des bulles de mauvaise augure et une forte odeur de sucre industriel. C’est quoi ce machin. Mon sourire forcé a chancelé, mais il a finalement tenu bon.

« Ah ben, merci, » lui ai-je répondu en récupérant le verre.

Denis a levé triomphalement le pouce vers moi. J’ai fait semblant d’avaler une lampée du breuvage pour ne pas le vexer, en empressant de tourner les talons avant d’être à nouveau interceptée par un collègue excessivement affectueux. Sauvé, putain. J’ai récupéré mon trousseau de clés dans ma poche de veste, en faisant le serment de revenir dans les locaux seulement après deux bonnes heures en ville. Au minimum. En dévalant le couloir à grandes enjambées, l’odeur de malbouffe m’a poursuivi sur tout le trajet, alors que les éclats de voix s’amenuisaient lentement derrière moi.

Personne ne semblait me suivre, heureusement. Comme le silence s’installait à nouveau dans les locaux de la NRD, j’ai ralenti l’allure pour verser le contenu rosâtre du gobelet dans le pot du ficus décorant l’entrée de l’escalier vers les étages inférieurs. Désolé vieux, c’est toi ou moi.

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Mar 9 Nov - 19:09 (#)


 - Je ne crois pas que cette pauvre plante avait soif. Souligne Kaidan, qui arrive à sa suite, un sourire en coin. Dans son manteau long, fermé sur lui, le collet relevé, les mains dans les poches, il semblait prêt à se défiler à l’extérieur lui aussi. Surtout pour de la boisson gazeuse à saveur de fraise avec… Il inspire brièvement, l’odeur hante ses narines … avec une liqueur de pêche? Il faut être diabolique pour mixer ça et l’offrir en punch à des fonctionnaires. Puis il passe à côté d’elle, en descendant quelques les marches.

Curieux, il s’arrête, se retourne et demande :

- Tu ne vas pas à la petite fête? Il était clair que non. Selma ne donnait pas l’impression de se hâter vers l’extérieur avec le sentiment de manquer un événement important. Les sandwichs aux concombres en forme d’étoiles sont la spécialité de Brittany. Elle m’en vante les mérites depuis bientôt six mois. Tu manques une merveilleuse occasion de tester ses fins talents de cuisinière. Son ton était lourd de sarcasme. Pourtant, leur «  vieux garou favori » était habituellement plus jovial. Serviable, à sa place, la plupart du temps silencieux et observateur, le thériantrope de service ne s’était pas démarqué par des manières brusques et sauvages comme on s’attendait généralement d’un homme bête, mais avait plutôt fait preuve de maitrise, d’efficacité et de disponibilité. Presque employé modèle, passant la plupart de son temps sur le terrain à faire ce qu’il devait faire, ce qu’on lui demandait de faire ou en meeting avec d’autres agents comme consultant sur certain cas, Kaidan avait fini par faire partie des meubles.

Bon, des meubles un peu gros et tape-à-l’œil.
Il ne laissait personne indifférent.
Que ce soit par cette rumeur franchement assumée par tout le personnel qu’il était un garou, mais aussi par son sang-froid et l’assistance efficiente qu’il offrait aux membres actifs du PASUA. Qu’on le veuille ou non, l’Archos animait les commérages et les qu’en-dira-t-on chez les plus fervents adeptes de la machine à café. Dont sa charmante secrétaire, son porte-étendard et fier pilier du masque qu’il portait pour se fondre dans la masse : Brittany.

Passée maitresse à entretenir tous les clichés de l’adjointe administrative parfaite, sa tendance à consommer de la coke sur l’heure du diner pour tenir le coup le reste de l’après-midi n’était rien de bien méchant. Pathétique, mais pas méchant. Elle lui avait offert une tasse pour son thé. Une grande tasse blanche. «  My secretary is the best » inscrit avec une police de caractère douteuse et fuchsia. Tasse qu’il avait un malin plaisir à utiliser tous les jours. Offrant un spectacle qu’une ou deux personnes dans le personnel du NRD pouvaient réellement apprécier. Que dire de cette charmante tendance à mélanger les concepts de véganisme, d’ovo-lactovégétarisme et de biologique. Comment oublier les fréquentes propositions à saveur d’indécence, de pipe sous son bureau ou de levrette contre la moquette qui puait encore l’ancien employé qui affectionnait les cigares et l’eau de Cologne bon marché.

Britanny était à l’image de tout ce qu’il détestait chez les humains. Un rappel quotidien qu’à quelques exceptions, l’humanité était aussi tragiquement ridicule.

Parlant d’exception, l’agent Selma Weiss.
Sérieuse et compétente, elle était présente avant son arrivée comme conseiller de terrain. Il n’avait pas encore eu l’occasion de réellement travailler ensemble, se contentant de s’occuper de chacun leurs dossiers, d’être présent aux briefings et débriefing, et de se saluer de la tête poliment.

- Je donnerais beaucoup pour apercevoir Barrois qui sirote un petit cocktail douteux. Cette idée occasionnant un charmant sourire en coin sur son visage. Leur patron commun, le chef des opérations, était d’une patience exemplaire, comme s’il sentait le besoin d’avoir encore à faire ses preuves au sein du NRD et du PASUA. Il n’était pas très souple, probablement dû à sa carrière militaire, mais Kaidan savait que derrière son air austère, il était aussi un homme respecté par ses employés et pas complètement indifférent à la réalité des CESS.

Puis il portait le prénom d’un de ses triplés.
Forcément, ça aidait à sa cause.

Se retournant complètement vers Selma, quelques marches sous elle, Kaidan avança : Avant que tu me le demandes, oui, je fuis la surprise party en mon honneur et comme tu es maintenant complice de ma fuite…  De sa poche, il sortit un petit calepin, dont il fait basculer le dessus rigide d’un mouvement habile. Du bout du pouce, fait tourner les minces pages puis s’arrête quand il retrouve ce qu’il cherchait. Je suis à ce point décidé d’y être absent que je suis allé piger dans les cas et les signalements de moindres importances. Tu sais, la piles de dossier que personne n’ose toucher? C’était des appels et des dépositions louches, faits par des personnes probablement instables mentalement, qui tenait plus de l’intimidation de quartier que de réels cas problématiques concernant les CESS de Shreveport. Dossier laissé aux nouveaux, aux stagiaires ou aux oubliettes. J’ai ici, hum.. Dans The Haven, un homme qui confirme que ses ados sont des vampires qui marchent au soleil et dans Stoner Hill, un signalement qu’une voisine lance des malédictions et la police nous demande de vérifier si c’est une, et je cite, «  vraie sorcière ».

Il range le calepin, puis ses mains retournent dans les poches de son manteau.

- Ça t’intéresse?

Puis son attention se détourne vers les escaliers, plus haut, une porte s’ouvre. On le cherche.

- J’dois y aller sinon on va me choper et m’obliger à mettre un chapeau festif en cône de carton.

Et il se mit à descendre les marches, se dirigeant vers les sorties, en espérant faire assez vite et que Selma décide de le rejoindre pour perdre leur temps.
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Sam 20 Nov - 23:17 (#)



Le terreau d’un blanc sale a absorbé la flaque rosâtre avec un sifflement de dépit. J’ai ressenti un nœud de culpabilité éclore en moi. Des bulles douteuses éclataient lentement entre les racines déjà rachitiques du pauvre ficus ; victime silencieuse et impuissante de la triste alchimie moderne. Contre le rebord de son pot de plastique écaillé, gisaient aussi les restes des pauses café successives, des mégots et des cuillères ensevelies dans un ramassis de poussière collante et de terre mal entretenue. Un cocktail détonnant d’odeur de sucre concentré et de saveurs artificielles, écœurantes, a assailli mes narines, dont seules les secrétaires exubérantes comme Brittany, devaient avoir le secret.

T’as besoin de vacances toi, ai-je songé en écrasant le gobelet. Le bruit de plastique broyé a résonné dans le couloir apparemment désert. Je l’ai jeté dans la corbeille qui débordait de tasses à café, et j’ai relevé machinalement le col de ma veste avant de me détourner du spectacle. Pour être, encore une fois, totalement prise au dépourvu par un collègue. Au temps pour la militaire d’élite.

Enveloppé d’un silence étonnant, la star de la journée avait déboulé du coin d’un mur, la démarche svelte, un sourire narquois aux coin des lèvres, l’œil observateur et les mains dans les poches de son manteau. Kaidan n’avait fait aucun bruit. Durant un instant de flottement, je suis restée paralysée par l’embarras idiot du flagrant délit, et ma bouche s’est bêtement entrouverte sur une excuse qui n’est jamais venue. J’ai abandonné l’idée de me justifier. J’ai essayé de meubler mon hésitation par un haussement d’épaules standard, en terminant de boutonner mon manteau élimé.

Puis merde. Il a continué la conversation, l’air de rien, sans démontrer une empathie excessive pour la gente végétale. J’ai esquissé un sourire.

« Franchement, je me passerai des recettes de Brittany. C’est déjà bien assez compliqué de manger sainement dans ce pays. Même si j’évite d’en faire pâtir les plantes d’intérieur d’habitude. »

Les brochettes de chevreau à l’afghane me manquaient terriblement. Mon estomac a fait un tour dans mes souvenirs, poussière ocre et feu de camp entre les tentes, conversations bruyantes et steak trop cuit, avant que les relents de détergent et de café froid me ramènent à la réalité. J’ai détourné les yeux vers la silhouette de Kaidan qui s’en allait dans les escaliers et, à cet instant, j’ai hésité à lui proposer de venir perdre une heure ou deux en ville avec moi. Contre toute attente, il m’a devancé.

« D’après ce que j’ai aperçu, ta secrétaire lui en avait déjà collé un entre les mains, » ai-je répondu avec le sourire, lentement contaminée par son sarcasme.

On ne se connaissait pas réellement. Nous nous étions croisés à l’occasion, entre les bonjours polis et les réunions obligatoires, comme de lointains collègues de travail, plongés l’un comme l’autre dans leurs boulots respectifs. Je me suis arrêtée pour l’observer attentivement, alors qu’il déclamait les raisons de sa fuite, et extirpait un minuscule calepin de sa poche. Il avait un charisme indéniable. Grand à la carrure large, le regard vif, une posture aimable, et les traits taillés à la slave avec une chevelure étonnamment blonde, il émanait de lui une forte assurance et une aura indéchiffrable.

Presque prédatrice. Ou bien était-ce les rumeurs autour de sa nature surnaturelle, qui lui conféraient cette impression bien à-propos. Il ne laissait nullement la part féminine de la NRD indifférente, et il m’était facile de comprendre pourquoi. J’ai fait mine de me pencher pensivement vers le carnet.

« Ouais, je vois. Que des dossiers qui ont l’air parfaits pour perdre son temps, si je devine bien. »

J’ai soufflé un rire en écoutant les différentes affaires. Un tas de racontars entre voisins, bidons pour la plupart, dans des quartiers miteux et des ruelles coupe-gorges. Merveilleux. La Révélation n’avait fait qu’amplifier le phénomène des dénonciations calomnieuses et des suspicions de caniveaux, que les flics de quartier prenaient souvent un malin plaisir à nous balancer. J’ai fait sembler d’hésiter.

« Je ne sais pas, entre ça et les canapés étoilés aux concombres, mon cœur balance… »

Un battant a couiné derrière nous. Comme une biche flairant un prédateur, Kaidan a aussitôt tourné les talons vers l’escalier, tandis que des voix résonnaient un peu plus haut, des éclats de rires et des bruits de gobelets en plastique remplis de liquides douteux. Je me suis crispée par réflexe, comme le vacarme précipitait ma décision. J’ai marmonné un juron avant de descendre hâtivement les marches, deux par deux, pour rattraper mon désormais complice d’évasion.

« Fais-moi une faveur par contre, » ai-je confié en lui emboitant le pas. Derrière nous, d’autres voix se sont fait entendre, nous obligeant à bifurquer en toute hâte dans un couloir adjacent.

L’ascenseur s’avérait trop risqué. J’ai eu la soudaine et sale impression d’être en mission de terrain en plein cœur du bâtiment de la NRD, tandis que mes yeux cherchaient instinctivement un moyen de nous tirer de là. Devant nous s’étendait un énième couloir rarement utilisé, aux innombrables portes closes, dont les néons blafards faisaient pauvrement reluire le revêtement terne. À quelques mètres de nous, les doubles battants coupe-feu des escaliers de secours s’offraient à notre vue, comme un sésame béni à l’encadrement barré de jaune et de noir. Je me suis dépêchée d’aller les ouvrir.

« Je disais, » ai-je continué en tenant la porte pour mon collègue. « Ne raconte pas à Brittany ce qu’on fait. Elle m’a l’air carrément territoriale, sans vouloir te vexer, et elle va me détester si ça se sait. Elle me surveille déjà avec un air hostile dès que je laisse un dossier dans ton bureau. »

Un courant d’air froid est remonté des étages inférieurs. J’ai frissonné en resserrant les pans de ma veste, qui cachait mon pull habituel et un vieux tee-shirt confortable dessous, marqué du slogan « Yeti is real », que Deva n’avait heureusement jamais vu. Mes tennis ont couiné sur le sol de béton d’un gris brillant qui s’enfonçait dans les profondeurs de la NRD, guidé par une rambarde de métal rouge, et j’ai commencé à dévaler les marches avant que quelqu’un n’ait l’idée de nous chercher là.

« Tu conduis au fait ? Quoique je me demande si les types de la sécurité sont de mèche avec ta secrétaire pour filtrer les sorties. Je peux prendre ma voiture, au moins par prudence. »

J’ai fouillé la poche de mon jean pour ressentir le contact froid, mais rassurant de mon trousseau de clés. Les maigres lueurs des néons de secours illuminaient mal les marches lisses, glissantes, si bien que je suis descendu prudemment en suivant d’une main la rambarde. Seuls les claquements de nos chaussures cassaient ce silence urbain, tendu comme un délit de fuite. J’ai eu l’impression amusante d’être en cavale.

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Sam 5 Mar - 23:25 (#)



Il laissa s’enfuir un éclat de rire bref à l’idée de Barrois coincé entre les pattes de Brittany et un cocktail chimique. Leur patron prenait très à cœur son rôle. Il aurait peut-être dû essayer de le sauver de la soirée, lui aussi et gagné d’autres points avec le chef des opérations. Il ne le savait pas insensible, du moins, pas complètement anal sur la cause des thérianthropes. Puis il était un patron pas si mal. «Le pauvre» laisse-t-il échapper. Puis, concernant le choix de ses dossiers : «Je trouve ça plutôt divertissant. Et ça me permet de me familiariser avec le coin.» Découvrir certains recoins des quartiers, endroits où se planquer, passer la nuit et rencontrer des humains qui voudront nourrir le chat affectueux qu’il est.

Dévalant les marches et les étages, il préféra ne pas parler et se concentrer sur sa fuite de cette fête en son honneur. Ses souliers claquaient sur le sol de plus en plus froid, l’odeur du bitume et du béton envahissant son odorat raffiné. Repoussant sans hésitation la porte qui donnait vers le stationnement intérieur, il laissa Selma passer devant lui avec un courant d’air froid qui emportant le bas de leurs manteaux et leurs cheveux. L’écho de ses pas rapides contre les murs épais de l’étage sous-terrain du stationnement le fit grimacer.

Mais il était presque libre. Aussi libre qu’il le pouvait avant que sa possessive de secrétaire ne se rendent compte de son absence.

«Promis. Je ne souhaite pas son courroux sur qui que ce soit. Elle a nettement un problème.» Kaidan releva le collet de son long manteau contre sa nuque. «Elle sera vexée que je ne sois pas là, mais elle va finir par comprendre que ce n’est pas ce genre d’attention qui me fait plaisir.» Il s’arrêta net et se retourna vers sa collègue sur un ton d’excuse : «Pas que j’ai besoin d’attention en particulier ou qu’elle me fasse plaisir.» Puis il se remit à marcher d’un bon pas, en poussant un bref soupir : «Britanny est fidèle, protectrice et très utile dans ce sens. Et elle parle. Sans arrêt. À tout le monde. De tout et de rien. Elle a un malin plaisir à m’informer de tous les potins de l’étage et même plus.» C’était désagréable, mais cela pouvait lui être utile un jour. «Tu savais que Taylor divorçait? Et que Wilson avait des problèmes d’arthrite? Moi oui.» Finit-il sans gaité de cœur.

Kaidan était une créature qui tolérait la présence des autres tant que le subterfuge devait tenir, mais il préférait nettement les petits comités, les duos ou encore la solitude que de faire du small talk ou même en entendre. Perte de temps et d’énergie.

«Je lui dirais de se contrôler devant mes collègues.» Ajouta-t-il, avec cette impression de devoir réprimander un bulldog jaloux.

Au-dessus de son épaule, il jeta un coup d’œil aux lumières rouges sur les appareils de sécurités qui surveillaient les entrées et sorties du stationnement. Il les pointa du doigt en avertissant Weiss :

«Espère seulement qu’elle n’arrive pas à mettre la main sur les images des caméras.» Dit-il en leur faisant un salut, à jamais enregistré dans les archives. «Je conduis, mais, oui, prenons ta voiture, c’est effectivement mieux. La mienne est une gracieuseté du NRD. Ils doivent surveiller ses entrées et sorties.»

Toujours surveillé. Guetté et observé.
Une extension du laboratoire dans lequel ils l’ont gardé trop longtemps.

Se plaçant à sa hauteur, à ses côtés, s’adaptant à son rythme, il la laissa les guider vers sa voiture et demanda : «Alors, Stoner hill ou The Haven? L’arcaniste ou les ados-vampires?»

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Dim 6 Mar - 18:36 (#)



Un vent mordant nous a assailli au-delà des doubles battants. Au pied de l’immense tour de verre de la NRD, la non moins vaste zone de stationnement était ponctuée d’arbres chétifs, qui protégeaient mal des rafales hivernales en provenance de Downtown. J’ai resserré encore davantage mon col de manteau en franchissant le seuil, un merci silencieux sur mes lèvres à l’adresse de Kaidan qui me tenait les portes. Un soleil blafard, étouffé de nuages, a réchauffé quelque peu mon visage ; il recouvrait les carrosseries des voitures de lumières pâles, frêles et froides comme un voile de givre.
Pourtant, les températures étaient clémentes en Louisiane. Elles n’avaient ni l’écart brutal du désert, ni le fil acéré de la saison froide en Pennsylvanie. J’ai pris une longue inspiration, et balayé du regard les environs vides de toute présence. Aux arômes de cafés froids et de désodorisants pour bureau, se sont subtilisés les odeurs épaisses d’essence et de plastique chauffé au soleil. J’ai cherché mes clés dans la poche de ma veste en continuant d’avancer, mon collègue sur les talons, et j’ai hoché la tête de temps à autre pour animer la discussion, les yeux plissés sous la brise fraiche.

« Reçu. Mais ta relation avec Brittany ne me regarde pas, si t’aimes les canapés aux concombres, je ne jugerai pas, » me suis-je empressée d’ajouter tandis que Kaidan marquait une pause comme pour se justifier des attentions de son envahissante secrétaire.

J’ai senti un sourire irrépressible naitre sur mon visage. « Ou alors juste un peu, gastronomiquement parlant. »

Le trousseau de clés a cliqueté entre mes doigts. Je me suis détournée, comme fautive d’avoir osé une pointe de moquerie, et cherché du regard l’emplacement de ma voiture. Une petite Jeep Wrangler noire à trois portes qui me suivait fidèlement depuis mon retour sur le sol américain. J’ai discerné sa forme familière coincée entre l’énorme pick-up de Denis, qui comportait une collection assez impressionnante de stickers de mauvais goût, et la berline bleutée d’un cadre.
À côté de moi, Kaidan a continué d’exposer son calvaire dans les serres de la gorgone Brittany, et la conversation a pris l’allure d’une confidence dépouillée, étonnamment acerbe et lasse. J’ai fait mine de ne rien remarquer. J’ai hoché la tête en désignant vaguement d’un revers de main ma voiture garée plus loin, et conservé le silence un instant, le temps de choisir mes mots avec plus de soin.
Au-dessus de nous, les caméras nous ont suivi de leurs pupilles vides et miroitantes, et j’ai haussé les épaules pour tout commentaire. L’idée d’une Brittany nous observant derrière cet œil de verre était dérangeante, mais pas terrifiante. J’avais affronté bien pire qu’une secrétaire jalouse dans ma vie.

« Honnêtement, j’aurais du mal à supporter d’avoir quelqu’un sur le dos comme ça. Travailler en équipe OK, mais avoir une présence permanente et intrusive, je ne pourrais pas. »

J’ai arrêté là cette discussion. Pour l’instant, du moins. Une amertume filtrait sous l’ironie cinglante de l’homme, comme un serpent couvant sous les feuilles ; je remarquais cela pour la toute première fois, et je ne connaissais pas assez Kaidan Archos pour m’immiscer dans ses affaires.

J’ai enclenché l’ouverture automatique de la Jeep, qui a joyeusement clignoté en retour. Une légère chaleur avait subsisté à l’intérieur, dans laquelle je me suis glissée avec appréciation. J’ai jeté un coup d’œil vers Kaidan, d’une carrure plus imposante que moi, et je me suis penchée vers le siège voisin pour le reculer de quelques crans. L’intérieur était appréciable pour une agent travaillant en solitaire sur les chemins de campagne, moins pour un coéquipier d’au moins un mètre quatre-vingt-dix.

« Tu rentres, ça va ? Désolée, j’ai oublié de préciser que ma voiture n’était pas très grande. »

Du reste, l’intérieur était confortable. Les coussins des fauteuils couleur crème conservaient encore le moelleux du neuf, l’habitacle était suffisamment bien isolé pour empêcher le vacarme de la ville et les odeurs de gazole de s’infiltrer jusqu’à nous. Des senteurs naturelles de résine et de pins flottaient dans l’habitacle, en nous offrant un parfum douceâtre ; un cadeau d’Ed sous la forme d’une pochette faite main rangée dans le rangement central, et que j’avais largement préféré aux désodorisants industriels. J’ai allumé le contact et commencé à avancer la Jeep vers la sortie du parking.

« Stoner Hill ? Autant se débarrasser du pire quartier, à moins que tu préfères les vampires, » ai-je déclaré en haussant les épaules.

J’ai orienté la Jeep vers les barrières mobiles de sécurité. Avec les immenses grilles d’acier opaque interdisant la vue aux curieux, et les cabines des gardes de sécurité, elles encerclaient la NRD d’une double muraille, que seuls nos badges et nos identifiants pouvaient franchir. J’ai avancé la voiture jusqu’à la hauteur d’une borne d’ouverture, descendu la vitre de mon côté, et salué rapidement les employés. L’un d’entre eux, à l’air mortellement ennuyé, m’a adressé un vague signe de la main, auxquels ont mollement répondu ses collègues. Personne n’a semblé s’intéresser à la raison de notre escapade, et j’ai tâché d’effacer cette impression de culpabilité qui s’était logée en moi.

J’ai eu la sensation de participer à une évasion. Puis, les barrières se sont ouvertes devant nous et je me suis empressée de nous faire avancer loin de la tour de verre, loin de la NRD. Loin de Brittany.

« J’aurais cru que Brittany aurait fait boucler la sortie. Hé, tant mieux. Donc, va pour la sorcière ? Je vais parier sur une vieille acariâtre qui lance des insultes en russe ou en arabe. Tu as l’adresse ? » ai-je enchainé, en lançant la Jeep en direction de Stoner Hill.

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Sam 26 Mar - 16:57 (#)


Il émet une courte expiration amusée et il arrive à répondre au sourire de Selma :

Personne de normal n’aime les canapés beurre cocombres.

La présence de Britanny était effectivement envahissante. Oh, lui aussi avait du mal avec cette présence féminine qui lui rappelait tout ce qu’il y avait de pire chez les humains. La couleur de ses cheveux peroxydés, l’odeur de son parfum dont elle abusait, la longueur de ses faux ongles aux vernis ridicules, ses sous-vêtements trop souvent apparents et tape-à-l’œil et les lèvres gonflées d’une injection toxique. Chaque jour, elle était la représentation parfaite de ce qu’il méprisait le plus chez les autres. Embellir leur forme pour masquer la laideur de leurs esprits et comment ils se sentent si petits à l’intérieur.

Il était certain qu’on l’avait attitré à son service comme une mauvaise blague. «On va lui scotcher Brit’ comme adjointe. Il va devenir dingue.» C’était bien mal le connaître. Parce qu’il lui trouvait certains avantages, au finale, qu’il exploitait sans aucune rancune ni état d’âme.

Mais il était heureux d’éloigner ses pensées de sa secrétaire quand il approcha à son tour de la Jeep Wrangler noire de sa complice d’évasion. Il ouvre pendant qu’elle recule le banc passager à son maximum dans un cliquetis métallique. Rapidement, il ramasse sous lui les pans de son manteau puis se glisse habilement dans l’habitacle, en évitant de se fracasser la tête contre le châssis de la portière. Puis sa deuxième jambe se glisse à l’intérieur et il arrive à refermer derrière lui. La hauteur allait : quelques épis de cheveux frôlaient de près l’intérieur solide du toit décapotable, mais ça manquait un peu d’espace sur la longueur. Ses genoux appuyaient légèrement sur le coffre à gant. Il pouvait allonger les jambes un peu, mais ce n’était pas vraiment mieux.

Ça va aller. J’ai connu pire.

Kaidan se replace, garde son coude gauche près de lui et le deuxième s’appuie contre la fenêtre, sa main venant frôler du bout des doigts la poignée de plastique incrusté au véhicule fait pour les routes plus hasardeuses que les rues du centre-ville de Shreveport.

Un sentiment de soulagement s’empare de lui quand ils se dirigent vers la sortie et qu’au final, les barrières s’ouvrent sans que personne ne s’obstine. Le moteur ronronne et ils s’éloignent rapidement des bureaux du NRD.

Allons-y pour la sorcière.

Puis il eut un sourire en coin en sortant de la poche intérieure de son manteau, son petit calepin :

20 $ sur une vieille descendante acadienne avec des problèmes mentaux qui bâcle son français d’ailleurs sur ses les pigeons dans la cour arrière. 426, Merrick Street. Tu peux prendre l’autoroute 20 et la sortie sur Line Avenue. Ça devrait être perpendiculaire.

L’agent du MRU commençait à bien connaître les environs. C’était important pour lui de bien estimer son territoire et de découvrir les recoins qui pourraient lui être utiles. Puis, ça paraissait bien d’être un agent loué au NRD du coin qui s’intéressait à la toponymie et les merveilles de Shreveport.

Stoner Hill était un charmant trou à merdier, de la plèbe sauvage et des gangsters en tout genre. Ceux qui y habitaient étaient souvent dans la pauvreté, dans des conditions précaires, avec des problèmes de santé multiples et vieillissants. C’était vraiment un quartier honteux où les lumières du Titty Twister servaient de phare aux truands armés et son ombre cachait des méfaits que l’on découvrait uniquement le lendemain matin au journal télé de midi.

–  Alors, Weiss. Je comprends que tu n’es pas très party de bureau? demande-t-il pour remplir le silence.


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Dim 3 Avr - 17:52 (#)



Les rues de Downtown étaient presque vides. À cette heure-ci, la route s’ouvrait devant nous, et la fièvre nocturne du centre-ville se résumait à une rumeur assoupie sous les corvées de la journée. Le soleil d’hiver était encore haut, mais pâle. Déjà, les vieux quartiers disparaissaient rapidement dans mon rétroviseur, avec leurs boutiques à moitié vides et leurs cafés aux menus cajuns qui mijotaient en attendant les clients du soir. Au loin, la tour de verre de la NRD brillait à l’horizon, comme un doigt pointé en direction du ciel, au milieu des immeubles froids se découpant sur fond de ciel gris.

J’ai jeté un coup d’œil pensif dans le rétroviseur. Je m’attendais presque à voir Brittany accrochée au sommet du gratte-ciel, tel un King Kong féminin hurlant à la recherche de Kaidan. Bizarre.

« OK, pari tenu, » répondis-je en orientant la Jeep dans la direction désignée.

L’autoroute crevait l’horizon, comme un trait de crayon rageur au milieu d’un enchevêtrement de carrés d’habitations. Bien au-delà de notre champ de vision, on le devinait, la route continuait en droite ligne vers la campagne en traversant les étendues marécageuses, et plus loin encore, la forêt dense entourant Mooringsport. Derrière le pare-brise, la lumière du soleil s’est invitée sur moi, sur mon ventre et à l’intérieur de mon manteau. J’ai descendu légèrement ma vitre. Le vent s’est engouffré dans l’interstice, en cassant le silence de l’habitacle d’un sifflement lancinant.

J’avais oublié la chaleur de l’hiver ici. Une main en alternance sur le volant, je me suis contorsionnée pour retirer mon manteau, une acrobatie dont j’avais l’habitude, et l’ai jeté sur le siège arrière.

« Non, pas vraiment, » ai-je simplement répondu, en remontant mes manches déjà inondées par le soleil qui se réverbérait sur l’asphalte nu et dépourvu d’abri.

Par-delà la rambarde de sécurité, se profilaient au loin les bâtiments miteux et sales de Stoner Hill, dont la pauvreté flagrante montait déjà jusqu’à nous comme une brise nauséabonde. J’ai dirigé la voiture vers la sortie suivante, celle de Line Avenue, qui descendait en droite ligne dans la fosse de misère. Dans cette crasse aux relents de pisse et d’ordure nous attendait notre fameuse sorcière, avec ses malédictions de pacotilles qui avaient au moins le mérite de nous sauver de Brittany. Comme le silence revenait s’installer après ma réponse succincte, j’ai jeté un coup d’œil vers mon collègue tassé dans son siège trop petit, et je me suis empressée de compléter maladroitement.

« C’est juste que… » J’ai essayé de me justifier, sans doute pour rien. « J’aime bien tout le monde, mais ils vont soit parler des derniers ragots, soit politique, soit boulot. Je n’ai pas envie. »

J’ai haussé les épaules. Je ne m’étais jamais vraiment liée à quiconque dans ses bureaux, mis à part avec Ed désormais à la retraite, et je me suis sentie incapable de trouver une meilleure explication.

« Je ne sais pas. » J’ai eu l’impression de m’embourber. « Ces fêtes font tellement convenues et artificielles, sans parler de la bouffe, je préfère aller bosser. »

Je me suis arrêtée là. Je n’étais pas très adroite dans les conversations banales. J’ai fixé la route à la recherche de Merrick Street, alors que les premiers abords de Stoner Hill nous offrait déjà un paysage pittoresque. Des bennes à ordures éventrées s’adossaient à la manière d’ivrognes à des voitures cabossées, rouillées, et parfois même à des carcasses pourrissant dans une arrière-cour. Des habitants dépenaillées étaient appuyés çà et là aux murs sales, bardés de gratifies, ou bien trimballaient des sacs en plastique qui iraient bientôt rejoindre leurs semblables flottant au vent.
J’ai tourné la Jeep sur l’avenue suivante. Un pick-up nous a doublé en pétaradant avec, fixé sur son train arrière, un crâne de vache et un gros sticker de Trump. Au carrefour suivant, Merrick Street s’ouvrait à nous sur la droite, une mince rue aux immeubles d’habitation aussi miteux que le reste, avec leurs fenêtres voilées de saletés et leurs climatisations à moitié déglinguées pendant vers l’extérieur. Dans leurs ombres, des arrière-cours servaient apparemment de décharges improvisées pour d’improbables tas de cochonneries ; des vélos ou des pneus paradaient ainsi au sommet de tas de meubles mélangés, rouillés et ternis par les intempéries.

« Charmant coin, » marmonnai-je entre mes dents, en garant la Jeep à côté de l’immeuble 400.

J’ai arrêté la voiture à moitié sur le trottoir. Dans cet univers nauséabond et miséreux, ma Wrangler noire brillait tel un phare dans la nuit, malgré les quelques éclats de boue sur les portières. Je tenais à l’avoir en visuel. Je ne tenais pas à la retrouver désossée. J’ai coupé le contact d’un tour de clé, en regardant à travers le pare-brise l’immeuble qui nous surplombait de toute sa masse. Aux fenêtres de l’endroit, des séchoirs étaient accrochés un peu partout au-dessus du vide, et le linge oscillait au gré du vent, comme des étendards à l’esthétique et à la propreté douteuse.
J’ai compté les étages. À l’une des fenêtres, j’ai aperçu un attrape-rêve pendant à l’un des stores et la silhouette reconnaissable d’un félidé dormant derrière la vitre.

« Ça a l’air d’être ici, non ? Je vois un attrape-rêve de Walmart et un démon familier sous la forme d’un chat, c’est sûrement la sorcière qu’on recherche. »

J’ai senti un sourire renaitre sur mon visage. Dans sa tour d’ivoire à la texture de rouille et de crasse, la sorcière maléfique devait nous observer de son œil de verre qui reflétait nos minuscules silhouettes d’insectes vacillant sous le vent. Une vision épique. La mission s’annonçait périlleuse.

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Sam 28 Mai - 21:54 (#)


- Je vois. Répondit-il simplement sans dévier son regard de la route. Ils avaient ça en commun : il n’y avait rien de plus faux qu’une fête de collègue dont la minorité souhaitait vraiment y participer. Je préfère bosser aussi. De plus, même si la décoration et les efforts de Britanny étaient gargantuesques, la plupart ne partageaient pas l’enthousiasme de celle-ci à avoir un garou parmi eux. Un garou bigrement efficace qui plus est. Il y a de quoi jeter un voile sur son ascension dans l’estime de ses homologues locaux. Sa secrétaire lui vouait un culte, certains le toléraient, peu voyaient les avantages d’un Kaidan Archos avec eux et la plupart préféraient uniquement l’éviter.

Où se plaçait Selma Weiss face à lui ?
Aucune idée.
Ça lui importait peu.

Gardant lui aussi le silence, il avait simplement soutenu la vue désolante qu’offrait le coin. Ce que l’humain fait de plus laid. Pollution, misère, pauvreté autant intellectuelle, émotionnelle, que les comptes en banque, Stoner Hill était la honte de Shreveport.

La voiture arrêtée, il observa lui aussi la hauteur de l’immeuble puis consulta son petit calepin une autre fois.

- Oui, c’est ici. Au deuxième. Puis il pousse un souffle amusé aux trouvailles de sa collègue. Si elle s’approvisionne au Walmart, c’est probablement une sorcière très puissante…

Et il sort de la jeep, déployant ses grandes jambes avec un plaisir à peine voilé. Il s’étire une seconde puis décide d’enlever son par-dessus beige. Il récupère son calepin pour le glisser dans la poche arrière de son pantalon bleu foncé — coupe Stockholm, un incontournable minimaliste de la saison, avec doublure en accent rendant hommage aux célèbres fleurs de la prestigieuse maison Liberty de Londres et en coton biologique (Fuck you Otto) — Et il en profite pour ajuster son holster, mince lanière de cuir brun qui zébrait les muscles de son dos sous une chemise de lin crème, l’étui et son Glock19 sécurisé sous son bras gauche. Son badge et sa mention de consultant à la ceinture, il referme enfin la portière puis va rejoindre Selma.

- Allons-y. On sera peut-être revenu assez rapidement et tu auras toujours tes pneus sur ton bolide.

D’un pas décidé, il traverse la rue et se dirige vers l’entrée de l’immeuble. Les quelques marches de béton avant la porte principale sont agrémentées de déchet commun, comme si personne ne prenait plus le temps de respecter quoi que ce soit. Dans l’entrée, surveillant les arrivants derrière une porte vitrée grande ouverte tenue par une grosse roche, 3 femmes aux allures du quartier. Cheveux en bataille, vêtements courts, hygiène relative, elle les scruta de haut en bas, comme si Kaidan et Selma étaient de la vermine.

- Mesdames, salua Kaidan, accompagné d’un signe de la tête polie.

L’une d’elles cracha son tabac à mastiquer à leurs pieds comme unique réponse. Le métamorphe conserva son expression patiente en passant devant ce charmant trio pour prendre les marches de services. Réflexe. Pas question de tester la durabilité de l’ascenseur. Puis, deux étages n’allaient pas le mettre en tous ses états. Il considéra que Weiss non plus.

Il y avait une forte odeur d’urine. C’était sombre, la moitié des lumières éclatées et les murs couverts de graffiti. On pouvait entendre la télévision et les conversations de ceux qui avaient la chance d’être logés tout près de la sortie de secours.

La forêt lui manquait. L’air de la montagne et la quiétude de celle-ci aussi. Plus que jamais.

Arrivé, il tient gentiment la porte du deuxième étage ouverte pour laisser passer Selma puis sort son calepin pour vérifier l’adresse.

Appartement 23.

Il frappa sans attendre à la porte, dans l’espoir de ne pas trop trainer dans le couloir à la moquette biohazard. Un ou deux voisins curieux entrouvrent leur porte pour les observer, mais referme discrètement quand le son de plusieurs mécanismes de verrouillage se fait entendre.

Le regard bleu d’un petit vieillard au teint basané se pose sur eux, la porte à peine ouverte :

- Monsieur Jenkins ? Agent Weiss. Agent Archos. Nous sommes envoyés par le NRD, suite à votre signalement il y a une semaine ou deux ?
- Montrez-moi vos badges.

Kaidan releva un sourcil, surprit par la demande et consulte du regard sa collègue. Il décide finalement, décrocher son écusson de sa ceinture et le placer à quelques centimètres du regard du petit monsieur.

L’homme grogna ce qui semblait être une approbation frustrée puis ouvrit la porte pour les laisser entrer.

Le métamorphe faisait presque 4 têtes de plus que lui. Le vieillard courbé avançait lentement avec une machette métallique dont les deux roues de plastique grinçaient à chaque triste roulement. Il portait un peignoir à carreaux aux teintes brunes et orangé, par-dessus un boxer et un débardeur jauni.

- Nom de dieu! Ce n’est pas une grange ici ! Vite ! Refermez la porte derrière vous.
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Lun 6 Juin - 22:10 (#)



Personne n’aimait s’attarder à Stoner Hill. Pas même la NRD.
Surtout la NRD, dont une bonne portion du personnel affichait des carrières impeccables, souvent issues d’écoles d’élites. Personne n’aimait tremper ses bottines brillantes dans les flaques de vomi ou d’urine, inspirer le même air pollué que les consommateurs de méthamphétamine, ou risquer ses chemises hors de prix dans cette pauvreté. Le quartier était un bocal. Un vase clos où les problèmes mijotaient entre eux comme un cendrier oublié, dans lequel les clopes terminaient de pourrir entre elles, dans l’eau saumâtre accumulées par les averses. Alors, quand les emmerdes finissaient par se voir depuis Downtown, la hiérarchie envoyait quelqu’un vider la coupole de saloperies accumulées.

C’était ça, la misère à l’américaine. Un bol de clopes froides croupissant dans un bouillon de tétanos. On évitait d’y tremper la main, et on la vidait de temps à autre, pour éviter que les supérieurs ne tâchent leurs cravates dedans. Je me suis demandée ce que Barrois pensait de ça. Rien, sûrement.

« Bonjour, » ai-je fait à la suite de Kaidan, en évitant le mollard du comité d’accueil, avant d’entrer à mon tour dans l’immeuble insalubre.

L’air lui-même semblait croupi. Une odeur rance, comme l’on trouvait dans les lieux mal nettoyés, où la crasse humaine s’accumulait contre le plâtre en d’immenses auréoles brunâtres. J’avais vu pire. Je me souvenais toujours de pire. Voilà où était la prouesse de la société moderne du vingtième siècle, on réussissait chaque fois à trouver pire. J’ai emboité le pas à mon collègue, gravissant le carrelage d’un blanc sale qui décorait les marches de l’escalier. J’ai évité de toucher la rampe criblée de ronds collants et douteux. Chewing-gums sans doute. Ou bien crachats de drogués, aux choix.
J’ai soupiré en caressant machinalement l’étui de mon arme de service, accrochée à ma ceinture et cachée sous mon pull. Un accessoire indispensable ici. Un accessoire que la majorité des habitants du coin devait aussi posséder avec leur stock de munitions, voire carrément pire. Peu importe.

Je deviens acerbe avec les années, ai-je pensé sur le moment, en suivant Kaidan dans le couloir, dont la moquette couleur merde d’oie crissait et collait à nos semelles. Le plâtre manquait par morceaux entiers ici. Les inévitables graffitis décoraient çà et là les murs, parfois de longues fresques décrivant en des tons criards un nombre plutôt limité d’actes sexuels. Apparemment, Jennifer du quatrième était ouverte au business. Génial. J’ai essayé d’ignorer l’odeur de vieille bière et de pisse imbibée dans l’épaisseur poisseuse de cette moquette, pendant que Archos frappait à l’appartement 123.
Je n’ai pas réussi. Quand le vieil homme a entrouvert le battant, une odeur de vieux médicament et de moisi a assailli mes narines. J’ai fait semblant de ne rien sentir, tandis qu’il nous aboyait dessus en exigeant nos badges fédéraux. J’ai sorti le mien sans rien dire ; argumenter n’était qu’une manière de s’attirer des emmerdes dans ces endroits-là. J’ai emboité le pas à Kaidan, tandis que Jenkins nous a autorisé à pénétrer dans sa propriété, et laquelle s’il vous plait, avec sa lourde odeur de renfermé et ses rideaux tirés. Une pénombre oppressante enveloppait l’intérieur de cet appartement miteux.

À ma droite, j’ai cru discerner un énorme drapeau américain fixé au mur, au-dessus d’une télévision à écran plat et sale. Le nouvel aboiement du vieux m’a extirpé de mon examen visuel.

« Ah, désolé », ai-je fait en allant rapidement fermer la porte derrière moi.

Jenkins a fait couiner son déambulateur jusqu’au milieu de ce salon exigu, où reposaient çà et là des piles de vieux magasines, des chaises de jardins dont deux étaient ensevelies sous des tas de linges.
Hygiène ? Douteuse. Moitié moins pire que le couloir, d’après mon estimation.

« Asseyez-vous là, » a-t-il fait en montrant d’une main caleuse le vieux canapé, troué et rafistolé par endroit.

J’ai suivi la trajectoire de Kaidan en évitant les play-boys qui jonchaient le sol dans cette luminosité ténue et rance, à la manière d’une boite de conserve périmée.

« Non, pas vous ! Prenez cette chaise, ici. »

Le vieux a poussé une chaise en plastique blanc sale vers moi. J’ai tiqué un instant. Qu’est-ce qu’il a, ma tête ne lui revient pas ? Il a tapoté impatiemment le sol avec son déambulateur, avant d’aller se caler dans un fauteuil d’aspect aussi miséreux. Je n’avais pas le droit aux coussins manifestement.

« Merci, » ai-je répondu d’un ton grinçant, en tirant la chaise vers le canapé, avant de m’y asseoir, le dos aussitôt accueilli par la matière rêche et froide.

Le plastique vétuste a couiné. J’ai essayé de me caler dans cet inconfort imposé, juste l’idéal pour se faire mal aux vertèbres. Nouveau grincement. Jenkins m’a fusillé du regard.

« Mais faites attention bon sang, vous allez me la casser. Vous pesez combien ? »

J’ai pincé les lèvres. La patience est une vertu. « Trop sûrement... »

« J’entends bien oui. » Le vieux con s’est tourné vers Kaidan. « J’espère que vous êtes sérieux, parce que la police refuse de m’écouter. Avec tous les impôts que je leur verse, quels bons à rien. »

La journée s’annonçait interminable. Alors que le vieux Jenkins expliquait à Kaidan les manquements divers et variés des forces de police, j’ai jeté un regard circulaire sur l’appartement miteux. Une antre de vieux crouton solitaire, comme l’on pouvait aisément se l’imaginer. Des bibelots laids et achetés à un dollar trônaient sur des meubles tout aussi moches, en bois bon marché IKEA ou en plastique, au milieu d’un impressionnant amoncellement de boites de médicaments vides, ou éventrées.

« … Alors je leur ai dit, ça ne peut pas être un hasard. Depuis qu’elle est arrivée, mon cœur flanche et j’ai dû refaire trois examens des reins. J’ai des aigreurs d’estomac aussi, et regardez… »

Jenkins a levé son bras tavelé de tâches de vieillesse. Le dessous de ses ongles contenait une couche de crasse assez épaisse pour tenir debout. J’ai eu un rictus malgré moi.

« … J’ai des tremblements maintenant. C’est du vaudou, je l’ai dit à la police, comme ils l’ont montré dans cette émission de CNN. Du vaudou, oui. D’ailleurs elle est noire, c’est dans leur sang ça, la magie noire. Si seulement ces idiots de démocrates arrêtaient de leur filer notre argent. Hamilton, ça c’est un bon sénateur qu’il faudrait financer, c’est ce que je leur ai dit... »

Papa, t’as oublié de m’apprendre des trucs. Je suis finalement parvenue à trouver une position à peu près tenable en croisant les jambes, si bien que je me suis risquée à intervenir dans cette discussion, avant qu’elle ne sombre dans la politique. Mon calvaire était suffisamment douloureux sans ça.

« Et vous avez conservé des preuves que nous pourrions examiner ? » ai-je ajouté rapidement.

« Ben tiens, vous me croyez sénile ? Il y en a dans ma chambre, au sol. Les nuits de pleine lune, c’est là où la sorcière vient me jeter des sorts. »

J’ai cherché à comprendre. L’homme mâchait la moitié de ses syllabes, et son air revêche envers moi n’aidait pas beaucoup à la compréhension. « Comment ça ? »

Jenkins a fixé Kaidan comme si j’étais une demeurée. « C’est quoi son problème ? Elle est stagiaire ? La sorcière, c’est à la pleine lune qu’elle prend forme animale, ils l’ont dit à CNN. J’y vois une grosse bête noire qui passe autour de mon lit, elle y laisse des plumes et des tâches sur mon canapé. »

« Un poulet garou ? » lui ai-je demandé, subitement incapable de me retenir de jeter de l’ironie sur le feu.

Le teint de Jenkins a viré au pivoine. J’ai craint qu’il ne fasse un malaise par ma faute. « Y’a pas de quoi en rire ! »

« Oui, je sais bien, désolée. C’est ma période d’essai. » J’ai adressé un coup d’œil à la fois consterné et las vers Kaidan, pendant que Jenkins déblatérait sur l’incompétence des jeunes de nos jours.

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Mar 23 Aoû - 22:23 (#)


Obstinément, Kaidan refusa de s’asseoir dans le canapé crasseux. Il n’était pas là pour faire copain copain avec le vieillard, mais bien pour rayer une ligne sur sa liste. Liste des laissés pour compte. Son échappatoire quand il avait du temps libre… ou quand il avait besoin de fuir les événements organisés en son honneur par sa charmante secrétaire. Il laisse l’échange venimeux entre Weiss et Jenkins couler sur son dos pendant qu’il continue de marcher dans la pièce. Il a sorti son petit calepin et un stylo dont il fait cliquer le bout pour faire sortir la pointe. Kaidan garde pour lui son dégoût général de la pièce et retourne son attention sur le vieillard suite à ses commentaires sur le service de police. 

 - Nous ne serions pas ici si le NRD ne vous prenait pas au sérieux, Monsieur Jenkins. Avec ce qui se passe à Shreveport depuis quelque temps, toutes indications et mentions d’activités CESS à risques sont à vérifier. Des actions seront prises en conséquence suite à notre enquête. 

Des paroles prémâchées, vides de sens et de promesses. Considérant qu’il était lui-même fiché CESS, aux activités à risques et dangers notoires, il ne sentait aucune jubilation à déballer le parfait discours de l’agent de terrain exemplaire. Pourtant, il y avait un malin plaisir à laisser faire ses mots calmes au ton contrôlé… quand il le pouvait. 

- Les forces de l’ordre font ce qu’elles peuvent dans la mesure du possible. C’est pourquoi ils nous ont transféré le signalement que vous leur avez fait. 

Kaidan observe les tremblements de la main crasseuse sans émotion puis porte peu d’attention sur les revendications républicaines du propriétaire des lieux. La politique était un jeu humain dont il ne comprenait pas les enjeux. Ou du moins, les enjeux importaient peu pour lui. Ce jeu était illusoire et perfide. Considérant qu’à la base, l’élitisme capitaliste d’un groupe de dirigeants mâles capricieux qui s’occupait de toute une nation de moutons narcissiques, tout cela faisait peu de sens. On ne demandait pas à un sanglier de voter ou de prendre position à ce sujet et il en était bien heureux. 

Il note par contre les maigres détails pertinents et sans relever le nez de son calepin, il ajouta : 

 - Je vous demanderais de rester courtois avec l’agent Weiss, monsieur Jenkins. Elle est une recrue d’élite du PASUA et vétérante des forces spéciales de la marine de guerre des États-Unis. Je n’excuserais donc aucun manque de respect supplémentaire de votre part. Puis il reprend après avoir échangé un regard tout aussi consterné à sa collègue. Nous allons prendre les plumes, si vous voulez bien nous les laisser. Ensuite, à part vous… Kaidan chercha le mot approprié pour ne pas trop froisser la saleté sur la peau du courbé monsieur… Harcelé les nuits de pleine lune, avez-vous remarqué un autre comportement inquiétant ? Elle passe par votre fenêtre ? Pouvez-vous nous montrer ?  

L’idée de déambuler dans les pièces poussiéreuses et trop remplies lui déplaisait. Surtout si c’était pour se rendre jusqu’à la chambre à coucher. Par contre, même si le cas était plutôt ridicule, il allait faire ce qu’il fallait pour… se rendre utile. 

Jenkins grogna pour se relever et balbutia de son dentier instable des propos qu’il n’arriva pas à comprendre lui non plus avec cet accent aussi liquide que l’humidité qui s’installait l’été en ville. Il passa devant les deux agents, ramassa des plumes qu’il tendit furieusement à Kaidan et pointa la fenêtre sale dans la petite pièce sombre à l’autre bout de l’appartement. 

- C’est par là que l’oiseau malheur passe. J’ai essayé de verouiller la fenêtre, mais rien n’y fait, elle trouve le moyen d’entrer tous les mois. 

Une grande inspiration et Kaidan se faufile jusqu’à la fenêtre puis l’ouvre en bataillant avec le bois humide et un peu pourri du cadre. Un courant d’air frais s’empêtre dans l’appartement, faisant planer des papiers au passage puis il se penche pour passer la tête au travers de l’ouverture : Les escaliers de secours.

Il laisse Weiss jeter un coup d’œil et ressort de la pièce pour rejoindre le vieux malodorant : 

- Vous avez insinué que c’était du vaudou parce que… Il regarde son calepin et lis à voix haute :… «elle est noire». Je comprends donc que vous avez déjà une idée sur la personne qui voudrait vous terroriser sous forme de dindon sauvage et déféquer sur votre canapé ? 

Autre que parce que vous êtes un grincheux raciste, sexiste et misogyne qui le mérite probablement ?
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Dim 28 Aoû - 0:22 (#)



Je détestais ces murs. La lumière du soleil d’hiver se frayait un chemin au travers des fenêtres sales, dont la texture opaque lui conférait une teinte grisâtre, maladive. Tout l’intérieur de l’appartement était peint de ce jaune moisi, tâché de noir. Les tapisseries pelaient comme des peaux de fruits gâtés et moites, et les meubles baignaient dans une pénombre poussiéreuse, où les rayons du jour étaient tachetés de grumeaux flottant dans les courants d’air. L’odeur citronné du désodorisant aggravait la sensation de renfermé, d’atmosphère étouffante, mêlée aux infectes senteurs médicamenteuses.

J’ai eu l’impression d’étouffer. D’être de retour dans une certaine chambre de Kaboul, lors d’une sale nuit, où les chiens hurlaient au-dehors en mordant, en aboyant, encore et encore.

Mon humeur se détériorait malgré toute ma bonne volonté. J’ai suivi la conversation, de loin. Kaidan tentait calmement de lui apprendre la courtoisie, peine perdue à mon sens, en jouant la carte éculée du prestige militaire. J’ai jeté un coup d’œil vers le drapeau collé au mur. Lui aussi était parcouru de petites tâches de moisissures noires et grises. Un bandeau de poussière était descendu sur les étoiles qui ne brillaient plus depuis longtemps, et l’un de ses coins pendaient mollement, tristement.

« Vous avez servi où ? » m’a-t-il fait en se levant à la demande d’Archos, son vieil œil larmoyant à la fois méfiant et surpris.

Je me suis tournée vers lui, pensive. La chaise en plastique inconfortable qu’il avait daigné me donner a émis un nouveau grincement. J’ai considéré l’idée de mentir. Évoquer à voix haute mon passé dans ces lieux souillés de crasse, de racisme et de misogynie de bas étage m’a soudainement répugné.

« Afghanistan. Navy SEAL. »

Jenkins m’a fixé un instant. Puis il a hoché la tête en se dirigeant cahin-caha vers son antre. « Guerre difficile hein, pourtant on leur a bien montré… »

Un boniment lentement étouffé par les malaxations maladroites de son dentier. Je me suis levée à sa suite. Nouveau grincement de plastique. « Hm-hm, » ai-je fait, indifférente à ces élans patriotiques.

Les miens avait pris du plomb dans l’aile. L’amertume me cherchait encore. Elle dévorait les sourires, raclait le fond des principes, et ne laissait rien, non, rien de mieux qu’un terrain labouré et miné par les bombes à faire pleurer. Le cœur se muait en sol rocailleux à ce stade. Pauvre et sec. J’essayais d’y planter ce que je pouvais, et de l’entretenir de mon mieux tous les jours de la semaine.

J’ai suivi les deux hommes. J’ai tâché d’éviter les piles de magasines usés accoudés aux tas de détritus méconnaissables, tandis que le vieillard déblatérait sur le devoir américain de protéger les personnes âgés et les vétérans. Je n’ai rien écouté. Nous avons dépassé un buffet encombré d’un grand nombre de boites de médicaments, de pilules multicolores et de petites bouteilles opaques. J’ai marqué une pause un instant, afin de déchiffrer les étiquettes écornées par l’usage en sortant mon téléphone.
Somnifères et calmants. J’ai pris discrètement un cliché de ces derniers, en laissant de côté les autres traitements pour le cœur et la vessie. Les voix masculines ont résonné de l’autre côté du chambranle. Quelque chose à propos de plumes. Je me suis avancée à l’intérieur à mon tour. Le vieillard exhibait de manière véhémente une poignée de plumes noires, de taille normale à première vue, vers l’agent Archos. J’ai parcouru les lieux d’un œil critique, le téléphone à la main. Je l’ai levé pour prendre une nouvelle photo de la soi-disant scène de crime et une autre de la fenêtre désignée par Jenkins.

« Je vous le dis moi, » a-t-il recommencé à brailler en levant un index accusateur. « Une nuit je vais m’acheter un automatique et l’attendre ici, dans ma chambre, lui montrer à qui elle a affaire. »

Je n’ai rien répondu. « Hm, hm. » Je me suis faufilée entre les piles de vêtements sales accumulées au sol pour rejoindre mon collègue, alors penché au travers de l’ouverture sale. Un courant d’air a fait danser mes cheveux. J’ai rejoint Kaidan à la fenêtre en repoussant un emballage indéchiffrable collé à ma semelle ; l’air pollué de Stoner Hill a au moins eu le mérite de repousser une partie des odeurs de cloaque de cet endroit. À mon tour, je me suis penchée au-dehors ; une vue de plusieurs étages avec son escalier de secours miteux aux écrous et aux rampes rouillées par les pluies sales.

J’ai collecté une nouvelle photo des escaliers. Derrière moi, la voix de Kaidan a relancé la discussion et les élucubrations de Jenkins, dont l’accent d’arrière-pays se faisait plus âpre à mesure de sa colère.

« Pour sûr. L’avez pas vu depuis la rue ? Elle accroche des machins vaudous sur ses carreaux, tous ces trucs tressés qu’on voit chez les emplumés dans les réserves. Elle habite l’appartement juste au-dessus, Jeanne qu’elle s’appelle, avec un nom bizarre, cajun français dans ces eaux-là. »

Je suis restée un moment ainsi. La tête au-dehors. Les cheveux caressés par la brise. J’ai cherché des yeux l’horizon, mais les immeubles identiques bouchaient la vue, ne laissant que le ciel sans nuages à la texture de vieux béton déprimant. Dans mon dos, la voix éraillée de Jenkins continuait de déverser des insanités sans la moindre logique, comme un vieux dictaphone déréglé et insupportable.

Je me suis redressée en laissant le battant ouvert. J’ai senti ma retenue s’effilocher au fil du vent. Les derniers mois avaient été difficiles. Trop d’affaires. Trop de brutalités.

« J’espère bien que vous allez la foutre dehors !... On n’a pas besoin de ça ici, pas besoin de… » a-t-il craché à l’adresse d’Archos.

Je me suis arrêtée à côté. Les mains dans les poches. La lassitude dans les yeux. L’agacement au fond de l’estomac. Je l’ai fixé un instant. Il n’était qu’un vieux connard. J’ai repoussé l’envie de lui envoyer une violente claque et, posément, j’ai essayé de mettre un terme à cette entrevue déplaisante.

« Monsieur Jenkins. » Il a cessé de parler et m’a fixé, l’air revêche. « Nous allons étudier votre affaire en suivant avec attention vos indications et nous tiendrons compte de vos soupçons. »

« J’espère que ça veut dire lui régler son compte parce que… »

« Laissez-moi terminer, » ai-je tranché. « Je vais considérer que votre menace de meurtre implicite de, je cite "d’acheter un automatique et de lui montrer à qui elle a à affaire", n’est qu’une bêtise dictée par l’émotion. »

J’ai senti un frisson escalader mon échine. C’était inutile et puéril, je le savais. Pourtant, il me fallait éclater d’une manière ou d’une autre, ici ou ailleurs, plutôt que sur le nez de ce vieil enfoiré.

« Quoi, mais vous… » a-t-il recommencé, et son regard s’est plissé sous la fureur, lui conférant un air porcin. Con et méchant. La pire combinaison.

« Je n’ai pas terminé, » l’ai-je interrompu. « Je vais aussi faire remonter aux services d’hygiène cet appartement, afin qu’ils puissent vérifier de la salubrité de l’immeuble. Les éventuels travaux pour désinfecter, déparasiter, etc. seront exclusivement à vos frais si cet endroit n’est pas aux normes. Quant à votre canapé, j’espère qu’il est assuré contre les déjections animales. »

Le silence est retombé brutalement. Jenkins affichait un air mêlant consternation, fureur et désarroi, bien que son teint eût retrouvé une certaine texture de pivoine, tant le sang affluait à ses tempes. Je me suis tournée vers mon collègue, sans doute plus calme et plus professionnel que moi.

« Bon, je vais examiner cet escalier de secours. Sinon je vais scalper quelqu’un. »

Je les ai plantés là. Pas très professionnel non plus, mais merde à cette journée. Je me suis détournée du vieil ahuri, louvoyée entre les piles d’ordures dont je ne supportai plus la vue ni l’odeur, et j’ai quitté l’appartement sans dire un mot. Certains jours, la foi m’abandonnait.

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Dim 18 Sep - 17:34 (#)


Kaidan laissa le venin de Weiss se délester en retenant un sourire inopportun. Loin l’idée de l’empêcher de dire quoi que ce soit. Elle était après tout, un membre de l’agence qui le gardait indirectement en otage, elle savait ce qu’elle avait à faire sur le terrain. Puis, Jenkins était la représentation parfaite de tout ce qui se faisait le plus exécrable dans le genre humain.

Désagréable, rabougris, puant, à l’image d’une génération désabusée et perdue dans une nostalgie redoutable qui remplaçait tout souvenir par la haine de ce qui n’était plus. S’attardant à des détails. S’accrochant à des mémoires périmées qui laissaient partout une odeur de pourriture et d’amertume exacerbée par la tristesse, un égo démesuré et un bon gros soupçon de maladie mentale. Isolé dans sa bulle malpropre, c’est l’expérience et l’âge du métamorphe qui lui permettait de conserver le masque de cette patience désintéressé. Se mêler aux humains était devenu un art acquis chez les Archos, du moins, ceux de sa génération, et cela venaient avec la capacité de rester composé dans les situations les plus désagréables.

Mentir, avec tout son corps. L’essence de sa vérité profondément enfouie aux creux de ses pensées et inaccessible à qui ne peut les lire. La comédie dramatique de ce à quoi l’on s’attend de lui. Le spectacle supportable d’une simulation de toute pièce. C’est bien la seule chose qui fait qu’il arrive à garder son calme quand l’agent Weiss se permet de délester un peu de son fiel sur le cramoisi du visage plissé de Jenkins.

Il lui fit un simple signe de la tête quand elle se tourna vers lui, pour la rassurer qu’il gardât le contrôle puis la laissât sortir de l’appartement sans un autre mot. Quand la porte se referme, derrière sa collègue, Kaidan retourne son attention sur le vieux schnock et lève la main à la hauteur du visage écarlate, un doigt d’avertissement tendu vers le plafond jauni :

- Avant que vous ne disiez quoi que ce soit qui pourrait envenimer les derniers avertissements de ma collègue, je souhaite uniquement gérer vos attentes à la hausse en vous confirmant que le NRD fera ce qui est possible pour améliorer la situation et que nous sommes satisfaits que les citoyens de Shreveport comme vous aient confiance en notre service de protection.  Il referme son calepin, le range dans la poche arrière de son pantalon, ajuste une seconde son holster sur son épaule et lui offre une petite carte blanche; La Free Company for the Nation’s Righteous Defense prendra contact avec vous dès qu’il y a une conclusion ou des avancements à votre dossier. Vous pouvez appeler au bureau à ce numéro si jamais vous avez d’autres questions.

Et pouvoir vous perdre dans la bureaucratie et le labyrinthe de non-réponses classique de toutes organisations d’envergures.

Son petit discours professionnel proféré dans le calme et presque par cœur, l’agent Archos lui fait à son tour un signe poli de la tête et laisse le petit vieux abasourdi derrière lui. Sans un mot de plus, il passe à son tour la porte de l’appartement, deux plumes en main. Dès qu’il referme, les murs en carton n’arrivent pas à contenir la frustration de Jenkins qui vient de se faire passer sous silence comme le plus commun des mortels du coin.

Le brouhaha et plainte frustrés plutôt colorés qu’il laisse dans le corridor, Kaidan retourne lentement dans l’escalier de service, toujours pas convaincu par les ascenseurs désuets. C’est un sourire satisfait sur les lèvres qu’il retrouve l’agent Weiss.

- Je l’aurais bien scalpé moi aussi. Avoue-t-il en passant une main sur sa nuque pour masser la tension qui s’est accumulée sous son contrôle des apparences. Si l’on a de la chance, il va crever d’une crise cardiaque dans l’heure qui suit. Laisse-t-il planer sans aucun regret, d’un murmure sinistre, mais incontestable.

Il vient pour passer une main sur son visage, légèrement exaspéré, puis se ravise en observant sa paume, qu’il essuie avec une pointe de dégout énervé contre le côté de son pantalon, comme un gamin.

- Ça va aller ? demande-t-il, en faisant quelques pas pour se dégourdir les jambes qui trouvent écho dans toute la cage d’escalier.  J’imagine que Jeanne est au 33.

Puis le silence s’installa, laissant sa collègue en évasion avec lui choisir la suite des événements. Parce qu’après tout, la position officielle du NRD devrait être de vérifier les allégations, puis que cette femme est bien un CESS pour ensuite l’avertir de ne pas aller se venger sur le canapé de son voisin du dessous.

«Défendre l’humanité contre les créatures surnaturelles». Avec toute l’autorité disponible et une ordonnance semblable au Patriote Act d’enfermer et/ou tuer n’importe quel CESS soupçonné de crimes.

Il y avait gouté, à leurs bons soins.
Et il ferait ce qu’il peut pour empêcher d’autres d’éprouver le plaisir des laboratoires, la prison et une mort certaine loin de tous.

Causer le chaos de l’intérieur.
Sauver les siens.
Les autres.
Puis décamper loin d’ici.

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Dim 25 Sep - 22:11 (#)



Je suis sortie sans un mot. Une lumière blanchâtre avait envahi l’escalier de service quand j’ai poussé le battant de secours. À l’extérieur, une averse récente avait fait briller le métal des marches comme le canon d’un flingue. Je me suis avancée sur le pallier criblé de points de rouille et de vieux mégots trempés, et je me suis appuyée contre la rambarde où la peinture industrielle blanche s’écaillait.

J’ai inspiré lentement l’air moite. Je n’étais pas en colère. Pas tout à fait.

Un pick-up crasseux a traversé la rue plusieurs étages en contrebas, et j’ai suivi son mouvement des yeux, machinalement. L’air sentait l’humus et le vieux métal humide. J’avais besoin d’une sensation, mais elle ne venait pas facilement dans cet endroit dépouillé d’intérêt, d’espoir et de vie. Mon crâne résonnait encore de la voix de Jenkins comme un insatiable familier démoniaque, et je me suis sentie vidée de la moindre motivation pour cette affaire idiote. J’aurais dû m’en douter. Prévisible.

Je me suis redressée en soupirant. J’ai commencé à descendre les marches sans enthousiasme, à la recherche d’un indice qui n’existait certainement que dans les délires de ce vieux con. L’escalier était assorti au reste de l’immeuble : sale, miteux et bruyant. Mes bottes y créaient des échos métalliques assourdissants, comme un tas de conserves dégringolant dans un conteneur vide. Je suis descendue jusqu’au niveau en dessous, en évitant de toucher la rambarde dégueulasse et rouillée. La pluie avait rendu les surfaces glissantes, lesquelles dégageaient une odeur salée de vieillerie industrielle.

Je n’ai rien trouvé. Pas la moindre trace de l’escalade d’une créature surnaturelle. Ni plumes noires, ni coups de griffes, ni déjections animales.

Je suis remontée. J’ai dépassé le niveau où habitait le vieux con, sans me presser, et j’ai vérifié l’étage juste au-dessus. En vain. À cette hauteur, le vent s’engouffrait en sifflant dans la cage de service, et la vue sur les ordures du voisinage y était imprenable. Je pouvais discerner chaque benne à ordures qui béait à ciel ouvert. Les fenêtres des immeubles voisins donnaient directement sur cet accès ouvert à tous les vents, tandis que la rue principale s’ouvrait juste en contrebas de l’escalier.

Pas très discret, ai-je pensé en tapant du talon contre le métal. Carrément bruyant même. J’ai fait une pause en me penchant prudemment par-dessus la rambarde ; des sacs poubelles à moitié éventrés attendaient des jours meilleurs trois étages plus bas. J’ai laissé tomber. Je suis redescendue, l’esprit en roue libre, les émotions tassées à nouveau derrière un professionnalisme de façade. J’étais à mi-chemin du second étage lorsque la porte s’est ouverte. Kaidan m’a rejoint dans l’escalier, l’air aussi placide et détaché qu’à notre arrivée ; à croire que c’était cela son talent surnaturel.

« Tant mieux, à vrai dire je ne sais pas scalper, » ai-je fait en souriant légèrement en dépit de tout. Je me suis arrêtée à sa hauteur, en contemplant un instant l’horizon bouché de nuages pollués.

« Ça va, pas d’inquiétude. Il méritait un recadrage. » J’ai haussé les épaules. « Je ne suis pas vraiment en colère, ce type est juste surnaturellement insupportable. »

J’ai ressorti mon téléphone de mon jean. J’ai vérifié une nouvelle fois les photos de l’appartement de Jenkins et sa ribambelle de médicaments. Calmants et somnifères. Je les ai montré à mon collègue.

« Il doit se bourrer de cochonneries comme ça. Même si un dindon géant passait dans cet escalier, je doute qu’il entende quoi que ce soit. Le voisinage pourrait peut-être mais, dans un coin pareil, on ne doit pas beaucoup s’occuper des affaires des autres, encore moins être coopératif avec la NRD. »

J’ai observé pensivement les environs. Des climatisations usées et sales pendaient aux fenêtres, avec leurs inamovibles drapeaux étoilés aux côtés de sous-vêtements cuisant sous le soleil rude qui suivait les averses. Je n’avais aucune motivation pour une enquête de voisinage dans un tel endroit.

« C’est peut-être lui qui se transforme en fichu poulet, et il ne s’en souvient même pas. Ou alors il est en plein déni. Ce serait bête. »

Je me suis tournée vers Kaidan, en l’interrogeant du eregard. « On va vérifier cette sorcière française ? Au moins pour éteindre ce conflit avant que ça dégénère pour l’un ou l’autre. »

Le soleil me brûlait le dos par intermittence. Le vent a repris de plus belle, emportant une sale odeur de vieille graisse nauséabonde, qui est remontée depuis les poubelles en contrebas. J’étais pressée de quitter cet endroit. J’ai pianoté sur mon téléphone pour vérifier l’heure avant de revenir à Kaidan.

« T’as touché quelque chose de sale ? » lui ai-je demandé en remarquant son geste.

J’ai examiné son air détaché, et la main qu’il essuya sur le revers de son pantalon. Je ne le connaissais pas en fin de compte. Je n’avais entendu que des simples rumeurs à son encontre, sur son statut sous surveillance ; le reste de sa personne était sous la garde permanente de son dragon de secrétaire. J’ai cherché quoi dire. J’ai glissé mon téléphone dans ma poche et croisé les bras ; ça n’a pas aidé.

« T’es sûr que ça va aller ? Entre fuir Brittany et ce type imbuvable, je te trouve étrangement calme pour une journée aussi pénible. Personnellement, j’en ai déjà marre. »

J’ai passé machinalement une main dans ma tignasse. L’ombre d’un nuage filandreux s’est détachée sur le mur en ciment délavé, comme une mante déformée escaladant l’architecture. Ce n’était pas le meilleur endroit pour une conversation sur le quotidien bureaucratique. Qu’importe.

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Jeu 27 Oct - 20:21 (#)


Scalper était relativement simple. L’important était de bien faire le tour du dessus du crâne. Pas une ligne très précise. Ça se faisait à l’œil. Une lame très affutée n’était pas nécessaire; ce n’était pas une opération chirurgicale. Le tout était dans le coup sec et puissant que l’on donnait. Une poigne bien agrippée dans la chevelure de son hôte. Pas d’hésitation, pour que les nerfs et les vaisseaux sanguins qui maintiennent le tout en place se déchirent à votre demande. Ça peut prendre quelques essais. Toujours préférable quand votre victime n’est plus très consciente.

À en voir le crâne de Jenkins, ça aurait été de s’emparer de sa peau molle de vieillard pour la tirer. Enfin, qu’elle soit rassurée, Kaidan savait comment faire, si jamais l’occasion se présente.

- Surnaturellement insupportable ? Il émet un léger rire bref et amusé. Ça serait presque plausible que ce soit effectivement lui, le poulet-garou. Faudra vérifier les effets de ce charmant cocktail pharmaceutique. Peut-être que certains causent des pertes de mémoire ou du somnambulisme. Ajoute-t-il après avoir observé la photo des médicaments.

D’un soupir, il répond ensuite en soulevant son regard vert-mousse-de-printemps vers le haut de l’escalier. :

- Ouais, on va seulement vérifier ce qu’elle a à dire. Si elle a envie d’en parler. On pourra tout de même l’avertir de pas trop déconner, si jamais on a des doutes. Jenkins est nettement assez débile pour se procurer une arme juste pour se débarrasser du piaf à la prochaine pleine lune.

God Bless America.

-Mmh ? Oh. S’exprime-t-il, un peu blasé, à propos de ses mains. J’ai touché à des trucs dans son appartement. Son odeur traine.

Il avait beau avoir l’air d’un agent plus que normal, Kaidan ne restait pas moins une créature change-forme dont les dons étaient la sensibilité exacerbée de tous ses sens. L’odorat ne faisant pas exception, l’âge et l’expérience l’aidaient à garder le masque des convenances humaines. La plupart du temps. L’odeur de Jenkins était celle de la maladie et de la médiocrité. De la paresse de l’âge et de l’hygiène défaillante. Une mixture olfactive désagréable pour n’importe qui, même ceux qui n’avaient pas le museau aussi fragile, parfois ça restait difficile de couper certains instincts aux yeux des autres.

Kaidan est étonné par la question.

Il l’observe un instant, faisant prolonger un silence de quelques secondes de trop.

Habituellement, ça rendait certaines personnes inconfortables. Réaction qui lui faisait plaisir, il aimait bien déranger dans ces petits détails qui rappelaient qu’il n’était pas tout à fait humain. Le temps et la vie passaient différemment pour lui. Ces secondes de silence en extra n’étaient jamais désagréables pour lui, pourtant, elles préféraient les remplir de paroles creuses et éviter de s’écouter respirer.

Si elles prenaient le temps de respirer.

Ses épaules se soulèvent d’abord dans un signe universel d’indifférence puis il croise ses bras sur sa poitrine. Pas fermées à la conversation, évitant seulement de se foutre les mains salent de l’appartement du vieillard dans le visage.

Elle en avait marre. Déjà.

Pourquoi travailles-tu pour le NRD ? demande-t-il, simplement curieux et sans aucune formalité. Il connaissait un peu son background, comme il en avait averti Jenkins il y a quelques minutes, mais c’était les seules informations qu’il possédait sur l’agent Weiss. Plutôt discrète et à ses affaires, les rumeurs n’allaient pas de bon train entre les lèvres de sa diabolique secrétaire. Parce que, si elle en avait déjà marre, c’est que les activités de terrain «normale» n’étaient certainement pas de son crédo. Techniquement, ce n’était pas celui de Kaidan non plus, mais… Ça va aller. Ça va toujours quand je n’ai pas à être assis dans ce petit espace de bureau fermé à écouter Brittany renifler de temps en temps l’inconfort de dernière ligne de coke dans ses narines. J’accepte de faire n’importe quoi, qui me donne une bonne raison de quitter les locaux. Je suis décidément plus à mes aises sur le terrain, peu importe le mandat.

Oh. Ce n’était certainement pas super agréable, ni ce que l’on pouvait qualifier une bonne journée. Mais au moins, il était dehors. Lui laissant quelques instants cette illusion de normalité. D’être utile. De travailler à compter des points pour faire de son dossier au PASUA, l’un des plus merveilleux dossiers d’un thériantrope à leur botte.

Un parfait agent.
Ou presque.

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Ven 11 Nov - 18:02 (#)



J'ai scruté le ciel. Il avait la couleur d’un vieux jean, un bol bleu délavé tirant sur le bistre, avec des fils de nuages blancs à haute altitude. Le soleil était trop faible pour me faire plisser les yeux. Il n’éveillait que les reflets du métal de l’escalier rouillé, décoré de gouttelettes où miroitaient les rayons ternes. Le temps m’a semblé mort ici. Parce que la misère courait dans les veines de Stoner Hill, la réalité se résumait à de lentes et infinies variations de l’ennui. Je me suis sentie happée dans cette spirale indolente en m’attardant au sein d’une discussion, en oubliant la raison de notre présence ici, dans ce cul-de-sac de l’humanité.

Au loin, des coups de feu ont claqué. Ça ne m’a pas aidé. Ils semblaient dépourvu de substance et de poids, comme tous les éléments de ce décor morne, éteint et fataliste. J’ai levé les yeux vers Kaidan, et réalisé à quel point celui-ci paraissait déplacé dans cet endroit, avec son manteau et sa chevelure bien en ordre, sa stature placide et attentive. Je n’avais qu’une envie, partir. Lui, semblait simplement patienter. J’ai laissé le silence s’installer entre nous, en m’appuyant contre la rambarde de métal froid et humide.

L’eau a pénétré les manches de mon pull. Je ne les ai senti qu’à moitié. Une lointaine sensation de fraîcheur engourdie, tandis que Kaidan me fixait intensément, comme un animal écoutant avec méfiance un moteur.

Je n’ai rien dit. J’ai fixé le vide, patiente ; le silence était une vieille connaissance à ce stade de ma vie, l’un de ces placebos qui ne m’offrait rien de plus qu’une échappatoire temporaire. J’ai attendu qu’il termine. Je me suis souvenu des discussions autour de la machine à café sur le nouvel agent modèle de la NRD et les rumeurs courant sur sa nature. Autant de propos envieux, pompeux, ou méfiants comme l’on examine un trophée de chasse récemment accroché sur la cheminée ; surnaturel, en mission pour la NRD, au service de la nation, etc. Des caquetages de volaille. Je n’aimais pas le café, cela sentait la médisance.

Il a finalement rompu ce silence. La suite m’a fait sourire. « Bonne question. »

Que faisais-je ici ? J’ai fixé la pointe de mes chaussures. Je m’étais moi-même posée cette question tout ce mois-ci, alors que les échos de la dernière opération ratée résonnait toujours dans les couloirs de la NRD. Mon rapport n’avait pas été apprécié. Barrois avait fait la gueule. Tant mieux. Je n’avais pas non plus aimé crapahuter dans la forêt la nuit, parmi le sang et les boyaux pour une hypocrisie hiérarchique. J’ai refoulé une réponse amère, qui n’appartenait ni à la NRD, ni à la vétérane des SEAL, obéissante et disciplinée.

Je supposais que Zach avait déteint sur moi. Ouais, peut-être que je change moi aussi, ai-je pensé alors que Kaidan reprenait le fil de la discussion. J’ai éclaté d’un rire sincère à ses paroles.

« Je ne savais pas qu’elle carburait à la coke, ça explique certaines choses. Mais je comprends le besoin de sortir. Je préfère ça aussi, même si on a fait mieux niveau pureté de l’air et grands espaces. »

La hauteur de l’immeuble nous offrait une vue citadine, avec son horizon pollué de fumerolles de grisailles qui s’accrochaient à la lumière déclinante, comme des attrape-mouches vides. L’escalier de secours avait l’air d’une nacelle détachée du reste, où le vent en dessous de nos semelles sifflait et emportait les odeurs de vieille friture, d’aérosols cuisant au soleil et d’huile de moteur. J’ai réfléchis, un sourire persistant, rare sur mes lèvres, alors que le silence revenait s’immiscer dans la conversation hésitante.

« J’étais venue pour empêcher un bain de sang. Je n’ai fait qu’apprendre à des fonctionnaires administratifs à se servir d’armes à feu, finalement, » ai-je lâché, en détournant les yeux vers les marches escaladant les murs bétonnés et arrosés de traînées sales de pollution.

J’ai haussé les épaules. Je n’avais aucune envie de me confier. Je n’avais aucune envie de ressembler aux interminables files d’êtres similaires qui attendaient leur tour pour raconter leur vie. Ce n’était pas moi.

« Je suppose que je suis juste là pour faire des dégâts. » J’ai regardé à nouveau Archos. « Détends-toi, je ne suis pas missionnée pour te surveiller. Je ne fais pas ce boulot-là. »

Qu’est-ce que je fais, alors ? Je tire. Je recharge. Je dors. Je m’entraîne. J’obéis. Je fais la différence, je crois. Je le croyais en tout cas. Je le crois de moins en moins chaque jour. Car chaque jour se ressemble, ébrèche mes convictions, m’abîme moi, et tout ce que je possédais avant de rentrer au pays. La paix, c’est surcotée.

« Bon, allez. Finissons-en, comme ça tu pourras te laver les mains. » Je me suis détachée de la rambarde, en commençant à emprunter les marches vers le niveau supérieur. « Au tour de la sorcière, j’espère qu’elle n’est pas aussi désagréable que l’autre. »

J’ai remonté les marches d’un pas lourd, vidé de toute motivation, alors que le soleil s’effaçait péniblement derrière des nuages chétifs. Le froid de l’humidité m’a transi sous mon pull. J’ai remonté l’issue de secours jusqu’à la porte de l’étage suivant, que j’ai tenu ouverte en attendant l’agent Archos, lui et son manteau bien repassé, lui et ses mains bien propres. Mon équipe m’a manqué. La crasse et la poussière aussi. Toutes nos discussions sans conventions, sans retenue, sans examen, sans méfiance, sans machine à café.

Rien que le ciel, le chant du vent, l’immensité des collines d’ocres et de silence. Finalement, mon drapeau étoilé à moi était aussi piqueté de moisissures que celui de Jenkins.

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I LICKED IT
SO
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En un mot : Instinctif
Qui es-tu ? :

I WILL BE BRUTAL.

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Facultés : + Fort, + agile, + rapide.
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Lun 28 Nov - 23:03 (#)


Bien entendu qu’il y avait plus pittoresque et agréable que Stoner Hill. Ça puait différemment que les locaux du NRD. L’oxygène, bien qu’embaumant le parfum de la pauvreté et des saletés causé par celle-ci, ne circulait pas sur tous les étages d’un bâtiment remplis d’humain. S’il prenait le temps, il pourrait probablement deviner l’odeur de la nature, faible, mais présent ou celle de la pluie, des nuages au-dessus d’eux, des rayons du soleil. Au bureau, ça lui donnait l’impression de baigner dans les détails olfactifs de gens dont il ne souhaitait absolument pas cette proximité. L’odeur de chacun avait quelque chose d’intime et d’unique. Ce sentir tous les jours, surdosé et de devoir faire l’effort d’en faire abstraction, pour se concentrer, n’aidait en rien ce sentiment d’être captif. Cela faisait officie de torture bénigne dont personne n’avait idée. Il n’en parlerait pas, ne s’en plaindrait pas non plus à ses geôliers. Kaidan savait très bien qu’il ne pourrait rien y faire. Ils devaient être surveillés : c’était la plus confortable des prisons qu’ils pouvaient lui donner.

Effectivement, le quartier faisait pitié. La vue à cette hauteur pouvait peut-être émouvoir certains citadins, mais cela n’invoquait rien de particulier chez les métamorphes. Lui aussi arrivait à humer la vieille friture et l’huile de moteur, mais au moins, il était dehors.

Le rire sincère de Weiss sur la consommation de drogue de sa secrétaire le pousse à sourire à son tour. Il s’imaginait que c’était resté au banc des rumeurs avec la plupart de ses collègues, mais n’avait aucun scrupule à rectifier le tire par la vérité. Après tout, elle était aussi diaboliquement efficace. Peut-être même plus à cause de son addiction. Il n’allait pas dénoncer les mauvaises habitudes de son adjointe, surtout pas pour qu’elle se retourne contre lui. Dans tous les cas, il se contenta de soulever les sourcils et de fermer les yeux une seconde, avec un mouvement de tête d’une expression désabusée.

- Ils ont ce don pour gaspiller les talents qu’ils emploient.

Ce qui était aussi le cas pour lui. Transféré (ce qui était la manière propre de l’expliquer) au NRD, dans le but précis d’apporter son aide sur le terrain avec les garous et les écarts de conduite, son quotidien était tout autre. Comme s’ils ne savaient pas trop quoi faire de lui. De le laisser là, faisait bonne posture au sein de la communauté CESS et partisans puis on l’envoyait de temps en temps foutre sa belle gueule dans les dossiers des autres, prêter main-forte sur le terrain.

Définitivement trop peu souvent. La dernière fois, la presse s’était emparée du cas pour faire du détournement d’information. On l’avait nargué pendant quelques jours sur les articles de la presse people et les potins. Quelques clichés avaient lui avait été pris sans son consentement. Des attentions qu’il aurait préféré ne pas recevoir.

Il ne peut s’empêcher de laisser planer un rire bas et bref. Se détendre, quand tout ce qu’il fait est une sorte de mascarade. Ouais, il va essayer.

- Ça fait une personne de moins à le faire. Ne te surprends pas s’ils te posent des questions à mon sujet et cette sortie. Tu pourras leur raconter ce que tu veux, ce n’est pas un problème pour moi.

Ce n’est pas comme s’il avait le contrôle sur quoi que ce soit. Ça ne changerait rien.

Kaidan suit l’agent Weiss à dans les marches et la remercie d’un hochement de tête, pour passer devant elle, retourner dans l’immeuble. Au bon étage, il se dirigea sans un mot vers l’appartement de cettedite sorcière. Devant la porte, il attend sa collègue puis prend une inspiration. Il frappe à la porte le plus amicalement possible. Il n’y a rien comme un coup à la porte, surprise et un peu violent pour gâcher une surprise. Il recule d’un pas et observe le corridor puant, donnant la chance à la résidante de bien les observer à travers le judas de sa porte.

La dame ouvre, mais pas complètement. Précédé par un cliquetis de la serrure, il aperçoit des yeux curieux au travers de l’ouverture de quelques centimètres, retenu pas une chaine sur le cadre.

- Qu’est-ce que vous voulez ?

Décidément, l’accueil est à l’image de tout ce bâtiment : merdique.

- Madame Jeanne ?

Elle ne répond pas. Si elle était un garou, elle allait probablement être intéressée par ce que dégageait Kaidan. Tout dépendant de la maitrise et de l’âge de la thériantrope, ça arrivait parfois que sa présence titillât les instincts des autres. Rien de bien dérangeant, juste… de présent.

- Je suis l’agent Archos, il sort son badge, le lui expose. Voici l’agent Weiss. Nous sommes ici pour vous poser quelques questions à propos de votre voisin d’en dessous, monsieur Jenkins. Avez-vous quelques minutes à nous accorder ?

La dame ne bouge toujours pas, fixe Kaidan, puis son regard glisse vers Selma, qui se tenait près de lui. Si elle était CESS, ils représentaient un risque à plusieurs tranchants : la ficher ? L’arrêter ? Et les conséquences si elle ne collaborait pas ? Faire une scène attirerait l’attention des voisins, qui surement, allait entendre la conversation s’ils restaient dans le corridor…

- Vous ne risquez rien, c’est promis.
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Dim 4 Déc - 22:36 (#)

L'affaire Brittany Rose

Nouveau couloir, même décor.
J’ai laissé le battant de l’issue de secours racler le sol de béton. Il s’est refermé derrière nous dans un bruit assourdissant, créant un lourd écho qui s’est répercuté dans le couloir et les escaliers sales. À l’intérieur, les graffitis omniprésents occupaient l’espace, leurs couleurs et leurs courbes brutales chichement éclairées. La lumière qui filtrait par une lucarne enchâssée dans la porte dispensait la même clarté froide que les reflets métalliques de l’escalier extérieur. Nous nous sommes avancés dans ce dédale clos, sombre, et rempli des mêmes odeurs de misère ; rouille, peinture moisie, tabac froid, désodorisant industriel et relents de pisse.

J’ai fermé la marche derrière Archos. Dans le silence chassieux où résonnaient nos semelles, l’écoulement d’une fuite d’eau battait la mesure, quelque part, dans ce taudis mal éclairé. Nous nous sommes finalement arrêtés devant la porte de la sorcière. Un panneau sans cachet comme tous les autres qui trouaient les murs fissurés, où venaient s’accumuler les bandes de soleil terne, alourdies de grumeaux de poussière. J’ai attendu qu’il frappe à la porte. J’étais pressée d’en terminer. Archos a montré son badge de la NRD face au judas entrouvert, et j’ai fait de même, en mettant en évidence cette preuve de notre fidélité à la nation.

Sacré preuve. Soyez sereins, la NRD est là. Ouais, comme à la Kitsashie.

« Bon, très bien. Entrez. » a fait la voix de la sorcière, aussitôt suivi des bruits métalliques des verrous qu’une main tremblante déverrouillaient.

Une bouffée d’air chaud nous a balayé. Parfums de thé et d’herbes séchés. La vieille dame a ouvert sa porte d’entrée, laquelle a effleuré le tapis de sol dans un froufroutement doux, presque accueillant. J’ai inspiré en me redressant à la suite de Kaidan Archos, et nous sommes entrés dans l’antre de la sorcellerie. La clarté ici était voilée par des rideaux de dentelle vieillots, flanqués de babioles accrochées aux encadrements des fenêtres ; l’attrape-rêve bon marché y était, frémissant doucement dans la brise qui se faufilait à travers les aérations. Je me suis avancée dans le salon, battant des paupières pour m’habituer à la pénombre.

« Asseyez-vous. » Elle nous a montré les canapés usés d’un geste sec. « Qu’est-ce qu’il me veut encore ce vieux croûton ? »

J’ai observé ledit canapé. Il avait l’air relativement propre, sans déjection animale celui-ci. Je m’y suis assise aussitôt, plutôt de saboter la politesse toute relative de notre hôtesse. Il a émis un bruit étouffé, tandis que la dénommée Jeanne nous scrutait d’un air méfiant. Elle correspondait à la description de Jenkins. La peau sombre, quelques intonations cajun, les cheveux gris et frisottants, d’un âge assez similaire au vieux con.

J’ai jeté un coup d’œil à Kaidan, avant d’entamer la discussion. Tâter le terrain par petites touches ; on ne sait jamais, peut-être était-ce vraiment une CESS. « Vous vous connaissez peut-être ? »

La sorcière m’a jeté un regard appuyé. J’ai attendu sans rien laisser filtrer, mes mains entrecroisées sur mon ventre, attentive. La luminosité ténue qui caressait les murs peints d’une couleur jaune passé, se reflétait sur le visage de Jeanne, lui donnant un air inquisiteur et un teint olivâtre.

« C’est mon ex. On est en mauvais termes, » a-t-elle finalement lâché au terme d’une longue immobilité.

J’ai haussé les sourcils sous la surprise. J’ai jeté un nouveau coup d’œil par réflexe vers Kaidan, avant de revenir à la vieille femme, laquelle semblait se rasséréner un court instant.

« Vous voulez boire quelque chose peut-être ? » a-t-elle fait de sa voix légèrement râpeuse, comme celle d’une ancienne fumeuse.

« Non merci, pas pour moi, » ai-je fait en ravalant mon étonnement.

Elle a hoché la tête avant de tourner les talons et de disparaître dans l’embrasure de la porte qui donnait sur le reste de l’appartement. Vers la cuisine, sans doute. Je suis retombée contre le dossier, pensive. Voilà donc où nous en étions. La NRD sur la brèche, la NRD sur une enquête à haut risque, la NRD en conseillers matrimoniaux. J’ai soupiré en jetant un regard circulaire sur le décor qui nous entourait.

« Encore une histoire à faire les gros titres des journaux... » ai-je marmonné dans le silence, suffisamment fort pour que Kaidan puisse l’entendre.

Les murs ici, étaient empreints d’une fine couche de poussière chaude, non sale comme chez Jenkins mais presque douillette, que masquaient en partie de lourds meubles en bois. Une collection de bibelots sans valeur s’accumulait ici et là. Statuettes en bois grossier, amulettes faites main, corbeilles de fleurs séchées, et tout un assemblage fleurant bon la sorcellerie du dimanche ou la hippie fatiguée. Des faux tapis persan, d’un cachet Walmart, jonchaient le sol un peu partout, ajoutant encore à l’aspect poussiéreux et désuet de l’appartement. Au moins, l’endroit était propre, à défaut de présenter un intérêt apparent en matière de surnaturel ; je n’avais vu aucune plume de dindon-garou traîner sur le sol depuis notre arrivée.

J’ai écouté les bruits de tasse qui émanaient de la cuisine. Elle doit avoir une collection de cristaux aussi, ai-je pensé, avec tout un tas de vertus.Je devenais cynique. Peut-être voyais-je trop Zach. J’aurais dû demander à Barrois de venir avec nous. Il aurait été bien à sa place ici, assis entre une collection de chats en plastiques et un nécessaire de broderie ; toujours mieux que les cocktails empoisonnés de Brittany.

La vieille dame est revenue, un plateau de tasses vides et une théière fumante qui diffusait une odeur de tisane aux herbes. Sûrement des pissenlits avec des vertus eux-aussi. J’ai espéré secrètement qu’elle ait une potion ou un cristal de roche contre le cynisme, sans quoi j’aurais vraiment perdu ma journée.

« C’est mon ex, oui, » a-t-elle fait d’un ton cassant. « Qu’est-ce qu’il vous a inventé cette fois ? Que je lui ai jeté un sort, ou quelque chose comme ça ? »

« Quelque chose comme ça, » ai-je fait, sans en dire davantage, peu encline à l’idée exposer les accusations de déjections sur divan.

Elle m’a scruté et, voyant que je n’ajoutai rien, elle s’est versé patiemment une tasse de tisane, les mains légèrement tremblantes. Le bec de la théière a tinté. Elle a repris la discussion d’un ton las.

« Il n’a jamais digéré mon refus d’avoir des enfants, ça a foutu notre couple en l’air. C’est sans doute pour ça qu’il m’accuse de tous les maux depuis, vous savez... »

La suite s’est perdu dans une quinte de toux. J’ai croisé les bras, muette. J’écoutai attentivement, mais à ce stade, je n’avais ni envie de tisane, ni d’histoire de couple. Seulement du concret. Je sentais mon attention, mon corps, qui réclamait autre chose que des palabres creuses dans des lieux clos, enfumé, et sombre. Je voulais en terminer au plus vite. J’avais besoin d’air. Sortir.

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