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Confessions, discrétion, Céline Dion • Gogo

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Anonymous
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Jeu 7 Avr - 14:26 (#)

Confessions, discrétion, Céline Dion
yago ft. alaric


Automne 2020 — Quelque part entre Chinatown et le Kremlin




Au coeur de la rue sombre où se mêlent étranges mélanges d’effluves et mélodies, la Mustang déteint. Alaric n’a pas même posé le pied sur le trottoir que le propriétaire ouvre déjà la porte, escorté d’un videur au crâne rasé.

- Monsieur Lanuit, tout est prêt.

Hochement de tête pour toute réponse, le français s’engage en direction du cabaret. Lui ne déteint pas; son éternel costume a été délaissé au profit d’un jeans sombre et d’un t-shirt blanc. La veste en cuir qui couvre ses épaules aurait sûrement eu de quoi surprendre quelconque connaissance croisant sa route ce soir. Le médaillon Lanuit qui ne le quitte jamais repose soigneusement au bout de sa mince chaine en or. Quand il passe devant lui, l’homme fait un pas en arrière et un mince sourire apparait sur le visage de l’éternel.

Mansfield est le terrain de jeu d’Alaric Lanuit.

A l’intérieur, les lumières tamisées sont en parfaite adéquation avec l’ambiance secrète qui règne au sein de l’enseigne. Les canapés assez espacés les uns des autres pour offrir aux clients l’intimité qu’ils requièrent font tous face à la scène, seule zone baignée dans la lumière de projecteurs éblouissants. Les lieux sont presque déserts, ce soir. Alaric reconnait les quelques habitués qu’il sait inoffensifs et offre un hochement de tête à l’une des serveuses quand celle-ci croise son regard. Le respect que porte Alaric aux humains est assez limité pour être comparé au niveau de sérénité de sa soeur, mais les femmes travaillant ici ont obtenu au fil du temps sa sympathique. Le français ne vient ici que lorsque discrétion semble nécessaire; un simple regard de sa part suffit à vider les lieux en quelques minutes.

Alaric ressent son aura avant de le voir.

Toujours aussi perméable et lourde de tourments, elle traverse la pièce pour alourdir ses épaules de cette sensation qu’il déteste mais dont il n’est jamais parvenu à se défaire, presqu'un siècle après. Même s’il garde toujours un oeil sur lui, Alaric ne l’a pas vu depuis longtemps. Il déteste le pli qui apparaît entre ses sourcils lorsque ses pensées le ramènent à lui et déteste avoir à s’intéresser à son existence tout autant qu’il s’intéresse à celle de sa famille. Quand son regard tombe finalement sur le dos de Yago, cependant, il ne peut s’empêcher de sourire.

Même à l’autre bout des lieux, il n’est pas difficile de discerner le malaise et la gêne. Il est ici dans une sphère qui se situe à l’opposé de son élément. Cette pensée amuse l’Aîné bien plus que nécessaire, alors qu’il s’approche du bar où le petit est accoudé — il n’a pu résister à l’idée de lui indiquer ce lieu de rendez-vous habituel. La musique tourne, les lumières changent de couleur alors qu’une nouvelle danseuse fait son apparition sur scène, dans un appareil qui semble se réduire au fil des heures. Lentement, Alaric jette un coup d’oeil au cadrant de sa montre. Ce n’est que le début de la nuit.

Arrivé à sa hauteur, sa main se pose paternellement sur sa nuque, et il sert, légèrement. Sa silhouette apparaît finalement à côté du petit.

- Trop effrayé pour regarder, gamin?

Son autre coude se pose sur le bar. Quand enfin, son regard croise le sien, le rictus se transforme en franc sourire, creusant une fossette dans l’une de ses joues. Il n’existe pas beaucoup de choses capables de lui offrir autant d’amusement que de voir le manque d’aise dispersé sur le visage de l’Israélite. Cachant son inquiétude sous un ton léger et un air désintéressé, il sert une nouvelle fois, plus légèrement cette fois, sa nuque et le relâche finalement, laissant retomber son bras le long de son corps. La raison de cette rencontre est précise, mais réside à l’arrière-plan de ses pensées. Il aurait après tout pu utiliser tout autre moyen pour parvenir à ses fins, ce qui lui aurait épargné du temps. Alaric a cependant décidé de prendre ce temps pour des raisons que son esprit n’apprécie par aborder.

- Alors, dans quels nouveaux bourbiers t’es-tu fourré, depuis la dernière fois?


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Anonymous
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Mer 13 Avr - 13:23 (#)


Qu'importe la place et qu'importe l'endroit

Début Octobre 2020.

Finalement, peut-être que l'Enfer existait aussi pour les Juifs.

Il faut vraiment que j'apprenne à utiliser la machine à touches.
Telle fut sa pensée première en pénétrant dans les lieux de perdition, croyant d'abord à une erreur de sa part dans l'identification de l'adresse. N'étant pas parvenu à effectuer une recherche internet dans le rectangle sur l'écran destiné à cet effet, il avait dû user de méthodes plus ancestrales afin de tracer sa route, à savoir : baisser sa vitre et demander aux passants l'emplacement exact de l'endroit de son rendez-vous. Les réactions des interpelés auraient dû le mettre sur la voie, tout comme le nom de l'établissement, fort exotique pour une existence plutôt menée du côté oriental de la planète. Certaines mines farouches rougissaient au nom murmuré, d'autres détournaient le regard. Et pour ceux qui assumaient de connaître l'enseigne, c'était un sourire goguenard qui illuminait les faciès enchantés et rêveurs. Un dénommé Michael lui avait à ce propos partagé un souvenir cocasse, dont il n'avait pas immédiatement saisi l'aspect métaphorique : « Ah, divine Céline, je n'aspire plus qu'à me perdre entre tes collines… » L'Infant ne connaissait aucun désert de ce nom, mais la comparaison l'avait suffisamment intrigué pour qu'il refoule l'idée de rebrousser chemin. Grossière erreur.

L'espace d'un instant, tandis qu'il épouse d'un regard circonspect le reste de la salle, il se demande si Alaric ne cherche pas à le punir d'un quelconque outrage, dont il n'aurait pas cerné la portée sur le moment. Car le Français le connaissait suffisamment pour savoir que l'attendre seul dans un endroit comme celui-là le mettrait plus que mal à l'aise. L'échine courbée par-dessus le bar, il avait commandé un Bloody Mary qui n'avait d'ensanglanté que le nom, et les quatre doigts de sa main gauche pianotaient nerveusement à côté de sa boisson imbuvable. La présence du récipient le rassurait : il désirait tout mettre en œuvre pour se fondre dans le décor, et ne surtout pas attirer l'attention sur lui. Par chance, il avait opté pour une tenue relativement neutre : une chemise d'un bleu foncé, élégante et d'un tissu raffiné, par-dessus un pantalon beige. Sous les néons criards, il passait simplement pour un homme d'une classe sociale intermédiaire, probablement étranger, à peine plus excentrique que la moyenne. Un œil avisé remarquerait qu'une bosse déforme l'une de ses poches de veste, assortie à son pantalon et pliée sur ses genoux. Lorsqu'il s'agissait de rencontrer un Aîné de la caste vampirique, Salâh ad-Dîn ne souffrait aucune faute de goût vestimentaire.

Corps et esprit entièrement mobilisés pour ne surtout pas apercevoir ce qui se trame sur scène – à laquelle il tourne délibérément le dos – il ne devine la présence du caïnite qu'au dernier moment. Un léger sursaut agite ses épaules crispées, et ses trapèzes peinent à se détendre, malgré la chaleureuse familiarité du geste de salut. Dans une mimique qui ressemble à tout sauf à un sourire, ses lippes s'étirent avec ce qui doit fortement ressembler à de la souffrance, ou tout du moins à un inconfort palpable. Il ne cherche nullement à se défendre de la légère moquerie de son interlocuteur, tout à fait conscient qu'il n'irradie pas d'aisance et d'euphorie, totalement imperméable à la délicieuse luxure des lieux.
« Tu sais, si tu voulais me rencontrer dans un lieu que personne ne soupçonnerait, il y avait d'autres solutions… »
Car c'était la seule explication cohérente, n'est-ce pas ? Même si l'Aîné ne lui avait fait part d'aucun motif pour le convier, il n'était pas dupe au point de croire qu'il s'ennuyait simplement de lui. Son Sire l'avait sollicité officiellement en tant que Juge, afin de jouer la carte du renversement légal d'Aliénor en dénonçant le putsch perpétré au Lucky Star Motel. Pour un renégat habitué aux chasses à l'homme dans ses terres orientales, il avait trouvé ça particulièrement audacieux. Mais il avait soutenu la démarche, indéfectiblement.
Après tout, avait-il réellement le choix…?

La deuxième pression exercée sur sa nuque l'aide enfin à se détendre légèrement, et il tend la main à son tour pour presser amicalement l'avant-bras du vampire. Pas de sourire de son côté – il a, depuis bien longtemps déjà, oublié cette habitude trop humaine – mais ses prunelles ocre s'illuminent d'une joie bien réelle lorsqu'elles croisent les billes d'Alaric. Malgré l'endroit où il avait échoué, il ne peut s'empêcher de ressentir un vif plaisir à le retrouver, comme lors de chacune de leur entrevue, et contrairement à son Aîné, il ne cherche pas à le lui cacher. D'ailleurs, il en profite pour se rapprocher discrètement de lui, rassuré par sa présence comme par son aura. Alaric paraît toujours si détaché qu'il lui semble capable de gérer n'importe quelle situation avec brio, même les plus incongrues.
« Hum, si une dame nous accoste, tu… tu t'en occupes, n'est-ce pas ? »
Il promène prudemment son regard autour d'eux, sans toutefois se heurter aux danseuses de moins en moins vêtues, et remarque les clins d’œil aguicheurs ou les hochements de tête à l'intention de son compagnon. L'évidence lui murmurait qu'il était un habitué des lieux. Une lubie qu'il avait du mal à comprendre, et sur laquelle il n'était pas certain de vouloir l'interroger.

A la place, il se contente de répondre sans demi-mesure, d'un ton encore amer des nombreuses déconvenues que sa faiblesse avaient engendré.
« Hormis perdre le motel trois nuits seulement après le départ de Salâh ad-Dîn ? Je pense que je n'ai pas fait pire. »
Pour l'heure, il se garde bien de lui parler de l'échange qu'il avait eu avec Aliénor, tout comme des visites de son Sire malgré l'interdiction proférée. Son affection pour Alaric le poussait pourtant à se confier et à se libérer du fardeau pour ses épaules, mais Salâh ad-Dîn lui avait tant recommandé la prudence qu'il demeurait sur ses gardes. Avant toute chose, il devait s'assurer de comprendre la réelle raison de cet entretien. Sans toutefois lui cacher qu'il était évidemment au courant de la plainte de son Sire.

« Sinon, je suis certain que ton existence est bien plus palpitante que la mienne… Raconte-moi donc. Cela m'inspirera peut-être. Lorsqu'Il n'est pas là, je m'ennuie tant, parfois. »
Un mensonge éhonté, que l'Ancien n'avalera peut-être pas. Tandis qu'il le regarde avec innocence, il se penche légèrement vers lui afin d'appuyer ses dires, ce qui fait tinter l'intérieur de sa poche volumineuse.
Gling gling.
Le son l'extirpe de ses tentatives de manipulation et il paraît revenir à lui, comme s'il oubliait soudain son environnement immédiat, les danseuses, les odeurs d'alcool et les bruissements des froufrous, pour porter la main à sa veste.
« Oh, avec toute cette agitation, j'ai failli oublier ! J'ai déniché cela pour toi, chez un antiquaire. »
Encore un mensonge, puisqu'il avait éhontément dérobé les trésors à un néo-orléanais, lors d'une visite à Salâh ad-Dîn.
D'un geste fier, il extirpe de sa large poche un superbe calice de bronze, estampillé d'une devise révolutionnaire écrite en français, à laquelle il n'avait pas compris un traître mot. Il dépose le présent sur le comptoir, sous le regard étonné du barmaid, puis plonge de nouveau sa pogne sous le tissu pour en extraire cette fois quelques écus d'or moyenâgeux, dont le tintement caractéristique retentit une nouvelle fois avant qu'il ne les immobilise dans le creux de sa main. Avec une impatience qu'il peine à contenir, il pousse le calice vers Alaric et lui tend le contenu de sa paume, avide de saisir au vol la première réaction spontanée qui trahira ce visage imperturbable.

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