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Can you bleed like me ? || Michael & Yago

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Anonymous
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Dim 10 Avr - 22:22 (#)

(note : je tente un style à la seconde personne, pour tester. Je ne sais pas si je vais le conserver ou non. J'en appelle donc à votre indulgence, car je n'ai aucune idée de ce que ça va donner)

Mardi 06/04/2021
Therapy is speedie's brand new drug
Dancing with the devil's past has never been too fun
It's better off than trying to take a bullet from a gun
And she cries:
Hey baby can you bleed like me?
C'mon baby can you bleed like me

Bleed Like Me, Garbage.

Les cris de la foule derrière toi envahissent la pièce jusque là sombre et silencieuse. Certains de rage, certains de joie, certains d'excitation. Avec la cote que tu avais, il est clair que ta victoire n'était pas attendue. La porte se referme et les vestiaires retrouvent leur quiétude, te laissant pour seul compagnon le grésillement du néon au-dessus de ta tête. Ta respiration se fait un peu plus lente.

Tu touches du doigt ta pommette tuméfiée. Aucun doute que cette marque persistera quand tu auras repris ton vrai visage.

Tu passes ta serviette sur ton visage ruisselant de sueur. Plusieurs tâches rouges sur le linge blanc te confirment que le combat a été rude.

Tu défais les attaches de tes gants courts pour les retirer. Tu regardes ta main s'ouvrir et se fermer, comme si tu étais étonné que ce soit encore possible.

Tu passes la main sur l'intérieur de ta cuisse. Le charme que tu as confectionné pour troubler ton aura te semble intact. Sa position te rappelle la cilice que l'on t'imposait dans ta jeunesse, quand tu avais eu l'audace d'émettre un désaccord ou même d'avoir le regard trop noir.

Tu frappes ton casier du poing. Le combat n'a pas totalement satisfait ta soif de confrontation, même si tu es loin de comprendre que telle est la raison de cet emportement. À l'intérieur, aucune de tes affaires ne pourrait laisser imaginer que tu es ce prêtre souriant qui officie le dimanche. Un débardeur froissé, un denim usé, une veste en cuir, une paire de vieilles rangers qui t'ont suivi presque une décennie maintenant. Toutes ces affaires, tu ne les portes que quand tu veux passer incognito, quand tu as revêtu un autre visage. Tu ouvres le robinet pour laisser couler de l'eau froide sur ta main douloureuse. Cet autre visage, tu le vois dans le miroir devant toi. Les cheveux blonds cendrés, les yeux verts, sa mâchoire est plus carrée que la tienne, ses pommettes plus saillantes. Tu le connais par cœur maintenant, à force de l'utiliser pour venir te battre au Mad Dog. Mais ce soir, il est sacrément déformé. Enflé à différents endroits, l'arcade et la lèvre fendues.

Ton adversaire était coriace, une sorte de brute d'Europe de l'Est. Tu as passé le début du combat à esquiver et à observer. Puis tu t'es rendu à l'évidence : pour passer son allonge, tu allais devoir accepter d'encaisser quelques coups. Mais pour un pris, tu as pu en asséner trois. Il t'a fallu le harceler, lui sapper peu à peu son énergie en le laissant mettre toute sa force dans les coups qui ne t'atteignaient pas, feindre ton propre épuisement, jusqu'à avoir cette opportunité précise, ce moment où il serait suffisamment emporté par son élan pour que tu puisses t'effacer derrière lui, tenter une strangulation. Tu te doutais que tu n'aurais qu'une seule chance, alors tu y as mis toute ta force, et toute ta rage contre ces choses qui t'oppressent depuis toujours mais que tu as accepté au point de ne plus les voir.

Tu es sorti de ta rêverie par les cris de Bernie. C'est lui qui s'occupe de tes inscriptions et te sert d'intermédiaire pour que ton anonymat soit protégé. Il est heureux, trop heureux pour avoir réellement cru en toi, mais tu ne t'en offusques pas. Tu as eu ce que tu voulais, et lui aussi. Tu esquisses un petit sourire alors qu'il vient te taper sur l'épaule en te répétant à quel point il est content. Il rejoue le combat à son tour, ajoutant des mimes à son récit. Tu te rends compte que tu es trop fatigué pour l'écouter avec attention. Tu prends ta serviette et file sous la douche, alors que Bernie pense déjà au prochain combat. Il pense que tu ne dois pas essayer de gagner trop facilement car ça risque de faire baisser ta cote. Tu t'en fous. Tu sens l'eau courir sur ta peau, et il te semble qu'elle emporte avec elle tes émotions, tes souffrances. Bernie insiste pour que tu sortes boire un verre cette fois, car il veut fêter ça. Sa tête de rugbyman anglais à la retraite lui donne un air affable auquel tu ne parviens pas à résister. Tu ne peux pas doucher son enthousiasme aussi froidement que tu viens de te doucher toi-même. Il pense que c'est bon pour ton image que tu sois un peu vu en ville. Tu penses que ce n'est pas réellement ton image, mais tu ne peux pas le lui dire. Très bien, tu sortiras boire un verre, mais qu'il te laisse te doucher tranquillement, tu estimes l'avoir amplement mérité. Il sort.

La soirée est maintenant bien avancée, mais quelques spectateurs du Mad Dog traînent encore devant l'établissement. Tu rejoins la rue avec ton sac de sport au bout du bras. Certains te reconnaissent, hésitent à venir te parler, car en plus de ne pas être beau à voir, tu ne souris pas, et c'est donc Bernie qui s'occupe de faire la discussion. Tant mieux, tu n'as pas forcément envie de parler dans l'immédiat.

Vous vous dirigez vers un bar proche, un bouge qui a l'air de se prendre pour un pub irlandais. Vous entrez, trouvez une petite table, avec une banquette. Bernie continue de parler, sûrement sous l'influence de son excitation. Il ne tarit pas. Tu en viens presque à regretter d'avoir accepté sa proposition. Le service est au bar. Il te demande ce que tu veux. Une pinte de n'importe quoi, de toute façon, tu n'as que le goût du sang dans la bouche. Il se lève et se dirige vers le comptoir. Tu es seul, enfin. Ton regard se perd parmi la clientèle. Personne ne semble vouloir le soutenir, pour l'instant.
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Mer 13 Avr - 19:10 (#)


Hell was a place I found by mistake


Le sang éclabousse et les coups pleuvent, en contrebas. Tout autour de lui, la foule cède à un déferlement de hurlements désordonnés, véritable cacophonie pour son ouïe vampirique. Juché le plus haut possible sur un strapontin bancal, sa silhouette discrète observe discrètement le combat comme les anonymes qui l'entourent. Gargouille immobile, il surplombe l'assemblée et se nourrit de toute cette violence qui bouillonne, de toute cette douleur projetée contre l'autre, dans un exutoire cathartique.
S'il avait plusieurs fois lui-même combattu sur ce ring, depuis quelques temps, il préférait la contemplation passive à l'affrontement direct. Cela venait peut-être également du fait que, lors de son dernier règlement de compte entre les cordes, il avait usé de toute la fourberie de ses pouvoirs, en compagnie d'Eoghan, pour faire passer l'un de ses adversaires pour mort. Une incartade qui l'avait conduit à éviter le lieu pendant un certain temps, pour avoir transgressé les règles pourtant élémentaires du Mad Dog.

Cette nuit n'était pas différente des précédentes. Le lieu regorgeait d'âmes en souffrance, de névrosés divers et de mortels désespérés, qui s'adonnaient à purger communément leurs pulsions, à oublier leurs problèmes autrement qu'en vidant l'arrière d'un comptoir de bar. Si la plupart des pratiques humaines le fascinaient, celle-ci retenait particulièrement son attention : l'acharnement avec lequel un homme pouvait frapper encore et encore le visage déjà tuméfié de son prochain. Parfois, il se demande ce qui se passerait, si celui qui officiait comme arbitre (aux décisions parfois discutables) n'intervenait pas régulièrement pour séparer deux combattants en furie. Y aurait-il des mises à mort ? Les spectateurs réclameraient-ils la seule finalité qui puisse les soulager, comme dans une arène de gladiateurs ?
Mais même au Mad Dog, il y avait des règles. Il y avait toujours des règles. La Mascarade, la société humaine, les lois physiques de l'univers. Chaque système semblait régi par un ordre plus ou moins discutable.

L'Immortel s'insurgeait contre la plupart de ces systèmes.
Pire encore, il aimait engendrer le basculement de l'un d'eux, instiller le grain de sable entre les engrenages, perturber un Tout avec un presque Rien.
Parfois, c'est en avançant à l'aveugle que l'on engendre les plus sublimes catastrophes.

Un œil extérieur jurerait qu'il l'avait choisi arbitrairement. Mais en réalité, ce n'était pas la première fois qu'il le remarquait. Une musculature correcte, mais qui ne faisait pas le poids face aux colosses qui régnaient ici en maîtres. Une mâchoire carrée dont il se plaisait à examiner l'angle, et une lueur dans le regard qu'il mourait d'envie d'observer de plus près. Mais malgré une acuité visuelle d'une grande précision, son éloignement l'empêcher de se délecter davantage du spectacle qu'offrait cet anonyme à la chevelure cendrée.

Le Maudit ne fréquentait pas le Mad Dog pour parier.
Il venait pour chasser.
Et puisqu'il disposait d'un temps infini, il aimait le mettre à profit afin d'étudier, décortiquer, pour finalement choisir et s'abattre sur un combattant plus ou moins aguerri, malmené ou éreinté par la dureté de l'épreuve. L'hémoglobine, perceptible malgré la distance, l'émoustillait particulièrement. Mais personne ne l'avait jamais vu, dans l'ombre, se lécher les babines tout en disséquant des yeux sa proie du moment.
Lorsqu'il l'avait vu, contre toute attente, renverser la défense de son adversaire, il avait décidé que ce serait lui.

L'atmosphère moite du dehors l'avait cueilli, quand il avait patienté pour le retrouver, se mêlant à la foule comme pour faire corps avec. Comme s'il était n'importe qui. Quelqu'un dont on ne se méfierait pas. Quelqu'un qu'on remarquerait à peine. Ses hanches souples se frayent un passage entre les badauds, sa silhouette se faufile entre les corps transpirants et gorgés d'adrénaline. Insaisissable. Il ondoie telle une brise, frôle sans jamais toucher quiconque. En réalité il crépite d'impatience, la sortie des vestiaires se fait longue et, un court instant, il doute et croit avoir manqué sa cible. Mais le visage boursouflé et convoité apparaît finalement parmi les masques, et arrache un rictus au faciès imperturbable de l'Immortel. Enfin.

Une prudente distance est instaurée entre lui et le duo lorsque ce dernier quitte enfin les lieux, après quelques ultimes échanges. Une vingtaine de mètres derrière l'étonnant binôme, il les suit d'une allure modérée, calquant son pas sur celui du vainqueur de ce soir. Ombre parmi les ombres, il détisse l'obscurité et s'y mêle sans effort, spectre urbain au visage presque humain.
Lorsqu'il comprend la finalité du déplacement des deux mortels, il ne peut retenir un grondement sourd et lève les yeux au ciel.
Si chasser et resserrer les mailles du filet dans les bars n'était pas la pire des stratégies, il avait toutefois retenu de son expérience avec Ethan Roman qu'il suffisait parfois de peu pour être démasqué. Entre son absence de consommation et son vocabulaire soigné, outre son accent d'ailleurs, il détonnait souvent parmi la populace de ces lieux d'ivresse. Mais il avait appris de ses erreurs, et misait sur le fait que l'inconnu qu'il suivait s'exprimait peut-être sur un registre moins familier que celui du Roumain. Et puis, il y avait peu de chance pour qu'il l'invite à dîner en tête à tête dans un restaurant italien, celui-là.

Il entre à leur suite, s'installe à l'une des tables encore libres, relativement éloignée de celle choisie par les deux compères. Ainsi positionné en diagonale, il aura tout le loisir de l'observer sans confrontation visuelle directe, tout en conservant ses distances. Son ouïe hypersensible suffirait pour dérober des bribes de leur conversation, même si pour l'heure, il n'avait toujours pas entendu la voix du combattant. L'air antipathique, il paraissait davantage subir le moment que d'en apprécier la saveur, et les déformations de son visage n'incitaient visiblement pas d'éventuels admirateurs à l'aborder. Ce qui n'était pas pour déplaire à l'Immortel : il les préférait taciturnes.
Le problème qui se présentait à lui, c'était d'éloigner l'autre. Tout en suscitant l'attention de celui qu'il convoitait, sans le brusquer.

Lorsque le regard de l'homme balaie les environs en l'absence de son compère, il détourne sagement les yeux. Juste une seconde plus tard. Une seconde suffisante à ce que les prunelles ne se frôlent, par-dessus les tables et entre les convives. Les orbes de sable se mêlent à l'émeraude. Instant fugace, où l'illusion d'une chaleur réconfortante naît contre l'abdomen et sur les pommettes de l'homme. L'ersatz de sensation disparaît lorsque l'Immortel baisse les yeux, par ce qui sera probablement interprété comme une évidente timidité.
Il patiente encore quelques minutes, puis il se détache discrètement de sa banquette située au fond du pub pour ondoyer jusqu'au comptoir et s'y accouder un court instant. Un billet suffisamment généreux pour étouffer les plaintes du barmaid, un murmure à l'oreille, et il retourne sagement à sa place, pose sur la table de bois un verre de whisky auquel il ne touchera pas.

Le barmaid, après s'être affairé à quelque tâche qui incombe à son activité, s'arrache finalement à son comptoir en direction du combattant, profitant d'un court répit pour rejoindre les deux hommes et s'agenouiller à leur table. Après avoir jeté un regard au contenu de leurs récipients, il lâche de sa voix railleuse, néanmoins encouragé par le généreux pourboire alloué.
« Dites, y'a l'type qu'est assis là-bas tout au fond, qui d'mande s'il peut vous offrir la p'tite sœur, quand vous aurez fini c'lui-là. L'type tout seul, à qui y manque un doigt à une patte. »
D'un coup de menton, il lui désigne sa pinte entamée, puis la silhouette du bienfaiteur. Chemise ocre de belle facture, retroussée sur ses avant-bras. Un teint légèrement hâlé, que la Mort ne lui avait pas entièrement arraché. Une aura étrange et charismatique qui ne laissait pas le bougre insensible, mais plutôt crever que d'admettre qu'un autre mâle l'avait fait frissonner rien que par son accent chantant. Une pensée qu'il chasse aussitôt en rabattant un peu sèchement son torchon sur son épaule, après avoir fini de nettoyer une table adjacente.
« Y'a pas donné son nom, ou alors j'ai pas saisi, c'est qu'il a un accent bizarre. Et pis, y s'excuse, y connaît pas l'vôt' non plus. Ah, et j'dois vous féliciter d'sa part. Y dit qu'y est timide. Du coup ben, bravo mec. J'y retourne, vous m'faites signe quand l'gosier s'ra sec. »

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Lun 18 Avr - 12:24 (#)

- Tu vois, tu as un fan.

Bernie s'emporte trop rapidement. Tu imaginais que tes fans seraient des groupes de jeunes adolescentes timides, gloussant à ton passage, mais cet homme est bien loin de ce cliché. Quelque chose t'a dérangé quand tu as croisé son regard, une chaleur qui a parcouru ton corps comme rarement ça t'arrive. Tu as rapidement détourné les yeux, et pendant quelques secondes qui t'ont semblé interminables, tu t'es demandé si ça pouvait être du désir. Aussi loin que remonte ta mémoire, tu n'as jamais été attiré physiquement par qui que ce soit, ou du moins, tu l'as oublié si c'est réellement le cas. C'est en partie ce qui t'a convaincu de la justesse de ta voie d'abstinence et de dévotion. Est-ce cela le désir ? Et si oui, pourquoi lui ? Tu chasses l'idée de tes pensées. Tu ne vas pas sacrifier une vie d'ascètisme pour un instant d'égarement. Entre le désir et l'acte, il y a la volonté, et la tienne est de tenir le cap.

Quand le deuxième verre arrive, tu le lèves vers l'inconnu pour le remercier poliment d'un signe de la tête.

- Tu devrais aller lui parler, ça sera bon pour ton image.

- Je suis trop fatigué pour ça, Bernie. Et t'as vu ma tête ? Je pourrais faire peur dans les transports en commun. Clairement pas le moment pour faire un coup marketing.

- Si t'y vas pas, c'est moi qui vais lui parler.

- Alors vas-y, ne te prive pas pour moi.

Bernie se lève, tu t'y attendais. Il n'aime pas céder, il fonce avant de réfléchir. Tu le regardes traverser la pièce vers cet inconnu. Du coin de l'oeil tu le vois de dos avancer, et tu devines le sourire affable et maladroit dont il sait se parer. C'est pour ça que tu l'as choisi, lui. Il a l'air sot, et ça évite que les gens imaginent qu'il a quelque chose à cacher. Il bouscule au passage un joueur de billard et s'excuse. Il faut reconnaître que sa carrure ne lui permet pas de se faufiler avec aisance entre les clients du bar. Aussi délicat qu'il puisse chercher à être, il avance comme un éléphant dans un magasin de porcelaine. Tu souffles, en reconnaissant que dans ton état, tu n'aurais probablement pas fait mieux, amoindri que tu es par la fatigue et la commotion.

Ton agent s'asseoit pour parler avec l'inconnu. Tu donnerais cher pour pour lire leur échange sur leurs lèvres. Quoi qu'ils se soient dit, ça ne dure pas, et Bernie se lève pour quitter le bar. Quelque chose cloche. Est-il parti prendre l'air ?

Tu te lèves à ton tour et tu essayes de le rejoindre. La quantité de clients qui a augmenté te ralentit, et tu finis à ton tour par bousculer quelqu'un dont le verre se renverse en partie. L'homme est à moitié saoul et s'énerve, mais ravale rapidement son indignation en voyant ton visage tuméfié, et ton regard durci par l'inquiétude de l'état de ton agent. Ce ne sont que quelques secondes que tu as perdues, mais elles sont visiblement décisives quand tu arrives à t'extraire du bâtiment et ne voit aucune trace de Bernie. Où est-il allé ? A-t-il décidé qu'il devait rentrer ? Tu fais quelques mètres dans la rue, mais la pénombre t'empêche de distinguer les silhouettes. Il s'est passé quelque chose et tu es inquiet. Peut-être ton "fan" pourra-t-il t'expliquer. Tu retournes à l'intérieur.

L'inconnu est toujours là, il semble t'attendre. Ta paranoïa fait surface. Ca ne peut pas être un arcaniste qui t'aurait reconnu, car tu l'aurais repéré dans son aura, tu as été formé pour ça. Tu contractes la cuisse, tu sens que ton charme est toujours là. Ton aura est donc toujours assez perturbée pour que le Père Adamson soit méconnaissable. Rassuré, tu approches de la table de cet inconnu, et tu t'asseois à ton tour sans même demander l'autorisation.

- Qu'est-ce qui s'est passé ? Bernie a dit pourquoi il partait ?

Tu réalises que tu n'es pas très poli, mais la fatigue et l'inquiétude ont raison de tes manières. Tu le réalises, tu hésites.

- Excuse-moi, salut et merci pour le verre, au passage.

Tu le regardes droit dans les yeux, cherchant les indices qui te permettront de savoir s'il ment ou s'il est honnête, puis tu réalises que la sensation de tout à l'heure pourrait revenir, alors tu baisses le regard vers la table, un peu gêné. Tu n'oses même pas sourire, de peur d'envoyer le mauvais indice. De toute façon, avec ta lèvre gonflée, ton sourire doit être dégueulasse.
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Anonymous
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Mer 18 Mai - 17:15 (#)


Hell was a place I found by mistake

Son ouïe vampirique subtilise sans vergogne les bribes de la conversation entre les deux mortels. Si le premier semble porté par un enthousiasme évident, celui qu'il convoite n'est visiblement pas d'humeur à se mêler à la foule. Il devine aisément que le premier a entraîné de force le second dans son sillage, ce qui ne lui facilitera pas la tâche. Qu'importe, il aime se mesurer à des hommes coriaces, user de stratagèmes pour faire plier les plus résistants. A vrai dire, le défi l'excitait bien davantage que la facilité des proies déjà conquises par le fantasme vampirique.
A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire.

C'est finalement l'acolyte du combattant qui se dévoue pour venir saluer le bienfaiteur. L'Immortel se retient de justesse de lever les yeux au ciel, agacé d'être tenu encore à l'écart de la proie originelle. Mais cette déception disparaît bien vite au profit de l'aubaine que cette approche lui ouvre peut-être : un échange avec le dénommé Bernie suffira probablement à l'évincer, et lui laissera le champ libre jusqu'à celui qu'il traque véritablement.
Il soutient le regard de son visiteur, et s'efforce de conférer à son faciès une expression affable lorsque celui-ci s'attable face à lui, visiblement enjoué de se faire le porte-parole de son champion. L'Immortel accueille son euphorie avec patience, animé par l'idée que l'adrénaline du combat enfle probablement les bavardages incessants du mortel. Ce dernier ne tarit pas d'éloges à l'égard de son guerrier, vantant sa technique et ses nombreuses victoires, tout en questionnant le vampire sur le nombre de matchs auxquels il avait assisté et en sollicitant son opinion. L'Israélite ne se prive pas de gratifier le victorieux de quelques compliments qui semblent satisfaire son interlocuteur. Le conforter dans l'idée qu'il n'est qu'un admirateur bienveillant, avant de se débarrasser de lui. Le sentiment de réconfort premier était indispensable, avant de déployer toute la ruse nécessaire à l'éloigner. Définitivement.

Il lui avait suffi de s'approcher à peine, de plonger ses yeux un peu plus intensément dans ceux de son interlocuteur, pour implanter en lui la graine d'une idée qui n'avait pas tardé à germer. Ou plutôt d'une sensation, une conviction enracinée dans ses tripes. Quelque chose qui l'agite suffisamment pour qu'il se redresse finalement, d'un mouvement brusque, cohérent avec sa carrure et sa maladresse. Bénie soit l'hypnose vampirique, et l'aisance avec laquelle elle permettait aux Maudits de se débarrasser des gêneurs. Les yeux rivés sur la large silhouette de Bernie, l'Immortel le guette se frayer un chemin parmi la foule, aussi brutalement qu'il ne l'avait fait pour le rejoindre quelques instants auparavant. Lui qui se déplaçait de façon fluide et aérienne, n'aurait probablement pas été à l'aise s'il avait été affublé d'un corps aussi encombrant.

Sans surprise, le combattant abandonne son siège pour s'élancer à la recherche de son compagnon disparu. L'Immortel avait misé sur l'efficacité d'un départ précipité, d'un élan suffisant qui le distancerait de son poursuivant. Mais il ne maîtrisait pas toutes les variables, et la manigance comportait un risque que le traqué ne quitte définitivement l'établissement pour rejoindre son compère.
Face à cette inconnue, l’Éternel ne peut que patienter. Il se retient de ne pas pianoter nerveusement de ses phalanges impatientes contre le bois de la table. Même hors du champ de vision du mortel parti quérir son acolyte, il veut demeurer de marbre. Imperturbable. Ne pas laisser transparaître le moindre indice concernant sa véritable nature ou tout du moins, retarder le plus possible l'inévitable découverte.

Le retour de l'élu soulage ses inquiétudes temporaires. Sa mâchoire se détend, et il retient de justesse une expression de satisfaction lorsqu'il comprend qu'il se dirige vers lui. Enfin. Il tâche de réanimer son expression de sympathie et de bienveillance, la même que celle dont il avait usé avec Bernie. Factice. Illusoire. Un simple masque composé pour se noyer parmi les mortels, sans éveiller les soupçons. Avec les années, il avait perdu l'habitude de sourire. Toute tentative de rire n'était plus qu'un grincement immonde, un gargouillis d'outre-tombe. Certaines de ses expressions faciales n'avaient plus rien d'humain. Simuler la normalité face à un mortel se révélait un jeu dangereux. Mais cela faisait partie de la chasse, et il était un excellent traqueur.

Il choisit de ne pas s'indigner du ton direct de son interlocuteur. Tu es plus audacieux que ce que je m'imaginais. Peut-être que sa victoire sur le ring le galvanisait de témérité et qu'il ne craignait nulle joute verbale, ainsi ragaillardi. L'Immortel choisit de maintenir sa timidité apparente, et baisse à son tour les yeux face aux prunelles vertes, faussement intimidé par la proximité de celui qu'il feignait admirer.
« Votre ami ? Je l'ignore, il me vantait vos performances lorsqu'il s'est soudain inquiété de quelque chose. Je n'ai pas compris de quoi il s'agissait, il a marmonné précipitamment quelque chose dans sa barbe… »
Son accent chantant laissera comprendre à son interlocuteur que l'anglais n'était pas sa langue natale, et que dans la précipitation des mots baragouinés par Bernie, il avait pu ne pas saisir toutes les informations. Mais il ne craignait pas la réaction du combattant. Si tout se déroulait comme prévu, son téléphone ne tarderait pas à sonner pour l'avertir d'un message de Bernie. L'hypnose n'était pas évidente à doser, surtout afin d'orchestrer la temporalité des événements, mais il était certain que Bernie finirait par prévenir son ami pour justifier son absence.

Tout en guettant l'alerte sonore, l'Immortel lève poliment les mains pour excuser l'approche maladroite de son interlocuteur.
« Ne vous excusez pas, c'est moi qui suis idiot de ne pas avoir osé vous accoster. De quoi aurais-je eu l'air, hum ? Et puis, vous n'étiez peut-être pas d'humeur à tailler le bout de gras avec un inconnu qui s'extasierait devant vos prouesses. A vrai dire, je ne voulais pas vous incommoder. Simplement vous… remercier de m'avoir offert un délicieux spectacle et un rebondissement inattendu. Peu de spectateurs avaient misé sur vous. L'humanité se laisse souvent impressionner par l'évidence et en oublie les subtilités de l'existence, n'est-ce pas ? J'ose espérer que vous les avez bluffés, ce soir. Mais voilà que je tombe dans le piège de l'emphase et des compliments, alors que je ne voulais pas vous déranger... »
Il se frotte la nuque, l'air faussement gêné, l'étudiant sous ses paupières, les yeux à peine relevés vers lui. S'il remarque la gêne de son interlocuteur, il ne sait pas encore s'il peut se targuer de l'attribuer à la chaleur précédemment ressentie. S'il désirait ne pas l'effrayer, il devait agir avec prudence. Un coup après l'autre, patiemment.

Le téléphone vibre finalement, et le faciès de l'Immortel simule une surprise, lorsque son regard chute vers la poche du combattant. Un simple tracé visuel contre le cuir de la veste, d'une lenteur exagérée. Une caresse infime, sans que cette fois, il ne distille le moindre toucher illusoire. Les sens du mortel le tromperont peut-être d'eux-mêmes, face à la courbe des iris contre ses vêtements. Plus tard, probablement se jouera-t-il de nouveau de lui. Pour l'heure, il choisit de simplement lui rappeler la sensation de chaleur précédente par une simple amorce visuelle.

Si le mortel daigne consulter son téléphone, il lira le message suivant de la part de Bernie, dans un style précipité : « Oublié ma montre au Mad Dog, suis trop con. Bouge pas j'reviens. Fais la causette ! »
S'il revenait. Pour l'heure, l'Immortel désirait simplement s'assurer que les inquiétudes du convoité s'allégeraient, et qu'il resterait en sa compagnie à attendre son acolyte. Un stratagème en deux temps qui, il l'espérait, maintiendrait le mortel à ses côtés, le temps de déployer ses tentacules d'ombre et de gagner sa confiance. Après, seulement, il le dévorerait.
Dans un léger froncement de sourcils, le manipulateur s'enquiert du message reçu et de l'inquiétude toujours palpable du mortel quant à la disparition de son ami, les yeux toujours fixés au niveau de l'emplacement présumé du téléphone.
« Tout va bien ? »

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