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The reluctant heroes

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Princesse Kumquat, le Glaçon Impérial.
Mei Long
Mei Long
Princesse Kumquat, le Glaçon Impérial.
ASHES YOU WERE

En un mot : Derrière elle, les traumatismes de l'Orient. Devant, ce spectaculaire et dangereux Occident. Entre les deux, cette douce torpeur, bourreau et gardienne de sa déraisonnable folie. De sa folle déraison.
Facultés : Quietus - Obténébration - Chimérie
Thème : Secret Garden - Adagio
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ASHES YOU WILL BE

Pseudo : Drustan
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Crédits : bazzart
Dim 17 Avr - 22:14 (#)


Don't you drown and float away. Not a good time to lose control


Elle n’est pas là.
La nuit prend déjà ses teintes orangées annonçant l’approche de l’aube et aucun signe du retour prochain de son amie. La technologie, dont elle maîtrise encore si peu les rouages, ne lui a été d’aucun secours. Pas de réponse. Ni par écrit, ni par les quelques tentatives pour entendre le son de sa voix. En d’autres circonstances, l’inquiétude ne l’aurait même pas effleurée. Aliénor était une âme libre qu’on ne pouvait enfermer et L’asiatique peu encline à s’immiscer dans ses affaires privées. Leur lien lui importait, pas ceux entretenus avec d’autres. Oui, en d’autres circonstances, elle se serait contentée de préparer sa couche pour un sommeil sans rêve, en attente de la prochaine nuit, du prochain exil. Mais la toile d’araignée dans laquelle cette dernière évoluait depuis son éveil était trop fragile pour ne pas relever son absence. Chaque ramification, chaque fil composant cette dernière était autant de pièges à tendre ou à éviter. Il suffisait d’en faire vibrer un pour voir tous ses habitants s’agiter.
L’ongle de son index vient s’acharner sur la pulpe de son pouce, ancien tic gardé d’une humanité révolue et presque entièrement enterrée tandis que son regard ne quitte pas l’horizon à présent rougeoyant. Tiquant, un soupir exagéré trouble le silence de sa chambre et d’un coup sec, elle referme les rideaux opaques la préservant des rayons solaires. Elle lutte, autant que son corps le lui permet, contre l’attraction du sommeil, contre ce besoin impérieux de s’abandonner et de se régénérer. Elle lutte, vainement. Mais quand ses paupières se ferment, encore habillée des vêtements de la veille, Aliénor n’est toujours pas rentrée.

C’est dans un sursaut qu’elle s’éveille, faisant abstraction du temps nécessaire, en temps normal, pour recouvrer pleinement ses esprits. Ses yeux se portent immédiatement sur la porte séparant sa chambre de la sienne et faisant fi de l’effort qu’il lui faut soulever pour se lever, encore tremblante de son coma diurne, elle force quelques pas jusqu’à celle-ci, l’ouvrant à la volée.

Vide.

De nouveau l’ongle vient racler la peau parfaitement cicatrisée et elle retourne dans son antre, attrapant ce miroir noir dans lequel ils aiment tant s’oublier. Rien. Ni message. Ni appel en absence. Les derniers mots de l’Antique lui reviennent en mémoire, le lieu de rendez-vous soufflé avant son départ, les circonstances dans lesquelles la rencontre devait avoir lieu. Le retournement politique ne l’aide en rien à calmer son inquiétude grandissante. Parce qu’elle l’est. Inquiète. Ce n’est pas un sentiment coutumier, ni agréable. Et dans cette chambre, seule, la petite vampire se sent bien impuissante. Mei n’a pas d’allié ici, personne en qui avoir confiance, pas d’accroche suffisamment profonde pour l’aider dans les diverses entreprises qui germent dans sa caboche. Personne. Pas pour ça. Pas pour elle. Le pragmatisme est absent. Celui qui pourrait lui susurrer que ce n’est rien, que son imagination prête mille et un scénarios impossibles, que l’Immortelle va débarquer d’un instant à l’autre et qu’une fois la colère passée, elles passeront la nuit à se décortiquer l’une l’autre.

Elle n’a personne.

Personne.

Son esprit met un temps infini à exporter les informations sur une autre cible. Ce n’est pas le cas d’Aliénor. Et quand l’idée s’ancre, il ne lui faut que quelques secondes pour que ses pensées migrent vers Yago. Son orgueil lui arrache un nouveau soupir. La simple perspective de lui demander quelque faveur l’écorche déjà. Mais elle n’a d’autre choix. La problématique majeure à ce nouvel élan? L’avorton a quitté le nid et elle ignore où ce dernier se trouve. D’un geste rageur, elle envoie valser quelques babioles posées sur sa commode qui s’échouent lourdement au sol. La soif la tenaille, encore une fois et il lui faut toute la concentration du monde pour la mettre de côté et focaliser son esprit sur une seule idée : trouver Yago.

Les trois nuits suivantes lui sont dédiées, vainement. Personne au motel ne semble savoir où cet imbécile a migré, ou à défaut, personne ne veut lui fournir l’information. Plus les heures nocturnes passent et plus l’équilibre précaire de son esprit troublé s’étiole. Toujours aucune nouvelle et des idées un peu trop définitives viennent encombrer ses pensées déjà trop nombreuses. Des pensées noires qui ne font qu’alimenter un peu plus sa psychose.
Les rues des quartiers les plus lugubres sont parcourues, à la recherche d’une connaissance pouvant la renseigner. Mais les noms ont eu du mal à s’imprimer dans sa mémoire, faute au peu d’intérêt que cette dernière porte à tout ce qui n’est pas elle.
Trois nuits, qui lui semblent déjà trop. La Chinoise a pensé se rendre jusqu’au lieu de rendez-vous donné à Aliénor, mais l’idée de tomber dans le même piège, si piège il y eu, sans avoir, à son tour, prévenu personne de son entreprise, lui a semblé au mieux stupide, au pire suicidaire.

C’est donc dans la frustration la plus extrême que ses pas la conduisent une énième fois au motel. Et dans ce décor qui lui semble bien vide sans sa plus ancienne amie et alliée, fade et sans saveur, alors que commence à germer l’idée qu’elle ne rentrera peut-être jamais, c’est Dillon qui lui offre l’information tant convoitée. Cette poupée insignifiante et méprisée jusqu’ici la surprend au moment où celle-ci s’y attendait le moins et surtout au moment le plus opportun.

Dalzell Street.
Encore une nuit, le temps lui ayant manqué la veille. L’immeuble est aussi pitoyable que sa méchanceté l’avait suggéré. La tête penchée en arrière, ses yeux d’un noir profond sondent le dernier étage, là où le vent souffle ce qui reste de rideaux par une fenêtre ouverte. Yago Yago Yago…
N’ayant jamais été porté par la décence et les relents de politesse désuets, l’escalier de secours lui en offre un accès garanti. Se faufilant à l’intérieur, ses narines se froncent dans une mimique dégoûtée. Pour un cafard amateur de voyeurisme, elle imaginait tout, excepté probablement ça. Partout un désordre sans nom. Poussière, babioles, ses pas font craquer à plusieurs reprises des reliques de montres. Rien ici ne semble prouver que l’endroit est habité et serrant les poings à s’en faire blanchir les jointures et craquer quelques articulations, elle imagine déjà la punition infligée à Dillon pour l’avoir menée sur une fausse piste et fait perdre un peu plus de ce temps si précieux.

Mais une présence qu’elle sent plus qu’elle ne voit l’oblige à faire volte-face. Le visage angélique de l’avorton absorbe quelque rayon lunaire et elle se détend légèrement. Juste légèrement. Les mâchoires serrées, elle rompt la distance et agrippe le col de la veste du vampire pour le plaquer violemment contre le mur le plus proche, faisant trembler celui-ci. Des morceaux de plâtre se décrochent de ce dernier alors que la harpie raffermit sa prise. “Quatre nuits! Quatre nuits que je te cherche espèce de rat d'égout!" lui crache-t-elle au visage dans une colère qui n’a plus rien de sourde. La métaphore n’est pas si loin de la vérité quand on voyait ce misérable squat. Sa main se referme sur sa gorge mais elle ne serre pas. Quand ses yeux plongent dans les siens, Mei sait qu’il est son seul ancrage dans toute cette folie. Les mâchoires se desserrent, le regard se radoucit. Dans cet océan sombre dans lequel il est si difficile de lire, elle fait tomber le masque et son homologue peut y lire une sincère inquiétude. “Tu dois m’aider. Tu es le seul à pouvoir m’aider” souffle-t-elle sur un ton qui sonnerait presque pour du désespoir pour quiconque ne la connaît pas. Elle n’a pas le temps pour les grands discours, pas plus que pour les chemins de traverse. “Aliénor a disparu.” Le couperet tombe et elle relâche sa prise sur lui, se contentant de poser les paumes de ses mains à l’endroit où elle devine ses clavicules. Et parce qu’il posera la question et qu’ils n’ont pas le temps… “Elle avait rendez-vous vers les chantiers abandonnés. Probablement en rapport avec les événements récents. C’était il y a cinq nuits. Elle n’est jamais rentrée. Je n’en sais pas plus. Tu dois m’aider. Tu es le seul qui peut m’aider.” Répète-t-elle dans une faiblesse qui lui ressemble peu. Et c’est sans doute ça autant que tout le reste qui devrait l’inquiéter.
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Anonymous
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Jeu 19 Mai - 21:35 (#)


Sandstorm

Novembre 2020.

Avachi sur une méridienne pourpre bordée de coussins colorés, il paraît rêvasser, les paupières mi-closes. Avec cette indolence propre aux garçons d'Orient, sa silhouette presque androgyne – tant elle pouvait parfois se confondre avec les courbes graciles et agréables des créatures féminines – s'abandonne à l'oisiveté. Ainsi installé sur le flanc, la chemise entrouverte, une omoplate féline s'enfonce dans le moelleux des oreillers tandis qu'un coude solide maintient le corps légèrement redressé, unique preuve que le sommeil ne terrasse pas l'Immortel. L'étrange contraste entre la souplesse étonnante et la solidité inhérente à leur race saisirait le regard de n'importe quel spectateur. Mais personne n'était là pour observer ce tableau et juger de cette mise en scène. Comme bien souvent entre ces murs, il était seul, aspirant à la quiétude et à l'isolement de son atelier perché dans Stoner Hill, havre de paix et entrepôt de ses trouvailles saugrenues. Il avait toujours ignoré la poussière ; au contraire, il la trouvait étonnamment rassurante et partie intégrante du décor, parmi les bibelots disparates et les étagères branlantes. Sous les toits du dernier étage de cet immeuble vétuste et insalubre, cet étonnant capharnaüm relevait presque du cabinet de curiosité, si tant est qu'on parvienne à poser le pied entre les différents meubles bancals et les innombrables horloges éventrées qui jonchaient les tapis orientaux.

Il aimait cet univers. Il s'y plaisait à esquisser de nouvelles créations, lorsqu'il s'autorisait à concevoir de nouveaux cœurs artificiels. Pourquoi conservait-il cette manie, alors qu'il ne travaillait plus depuis près d'un siècle ? Alors qu'il ne vendait plus aucun objet, ne possédait plus aucune boutique, comme du temps de Jérusalem ?

Peut-être pour emplir une béance.
Peut-être pour lutter contre l'ennui qui frappait immanquablement chaque Maudit condamné à l'errance éternelle.
Peut-être pour espérer une nuit détraquer le Temps et déverser le Chaos sur la ville, comme Eoghan l'avait fait en ouvrant la boîte de Pandore, un an auparavant.
Peut-être pour une raison qui lui échappait encore.
Peut-être tout cela à la fois.

Quoi qu'il en soit, il protégeait jalousement ce sanctuaire de toute intrusion, désireux de conserver son intimité et de s'y sentir en sécurité, hors de la vue de tous. Un endroit perdu et inaccessible, comme un nichoir situé hors de portée des autres prédateurs. Un lieu dont il pouvait s'arroger maître, satisfait de ce territoire ridicule, peu habité par les rêves de conquête grandiloquents de son Sire.
Ce ne serait jamais chez lui, mais au moins, il n'avait d'ordre à recevoir de personne, et la poussière et le désordre mêlés comportaient un réel goût de liberté. Et même si elles n'agissaient plus sur sa carcasse pourrissante, les volutes d'opium l'aidaient à oublier.

S'il avait senti l'air se déplacer lorsque la silhouette s'était engouffrée chez lui, c'est le bruit du verre brisé et des montures réduites en miettes qui l'arrache précipitamment à ses rêveries. Aussitôt il abandonne sa position nonchalante et se redresse d'un seul mouvement, les yeux surpris et les sens en alerte, déjà prêt à bondir sur l'impudent qui osait fouler ses terres et violer son territoire.
L'étonnement enfle lorsqu'il aperçoit le visage de Mei, en dissonance parfaite avec l'ambiance du capharnaüm. Une seconde d'égarement qui suffit à l'Orientale pour prendre l'avantage et le saisir par le col, d'une poigne dont il peinerait à se soustraire. Son dos heurte violemment l'une des parois et tout autour d'eux, les objets tremblent et quelques babioles se décrochent de leur étagère pour chuter au sol dans un fracas infernal.
Sous les serres qui recouvrent sa gorge, il voit rouge et feule à l'encontre de l'importune, lorsque la colère gronde à son tour au creux de ses entrailles, à l'encontre de celle qui se croyait au-dessus des lois. Tu n'as pas le droit d'être ici. Déjà, il précipite ses griffes vers ses avant-bras, son visage, n'importe quelle zone de son corps qu'il parviendrait à atteindre pour se débarrasser d'elle et échapper au contact physique. Mais il n'a pas le temps de la détester. Déjà, elle s'affaiblit et fane, dépecée de sa superbe, dans une attitude qu'il ne lui reconnaît pas et qu'il identifie comme un leurre, encore sur la défensive.

Les mots frappent violemment sa psyché et s'engouffrent en bourrasques dans sa conscience. Tout se mélange et le décor tangue, tandis qu'il peine à assimiler les informations délivrées par Mei, visiblement en proie à un tourment véridique.
Aliénor.
Abasourdi, les secondes s'écoulent péniblement entre eux deux, tandis qu'elle verbalise ses pires craintes et qu'il l'écoute, décontenancé, le supplier de lui venir en aide.
« Si c'est une ruse de ta part pour me pourrir l'existence, j'espère que tu… »
Mais les paroles se meurent aussitôt, faiblardes, au bord de ses lèvres. C'est tout juste s'il a conscience de les prononcer, et elles s'envolent par la fenêtre entrouverte. Car il savait déjà qu'elle ne se riait pas de lui. Mei ne le portait pas spécialement dans son cœur, et la Chinoise se révélait capable des pires fourberies, mais s'il y avait bien un sujet, une personne autour de laquelle elle ne fomenterait aucune sédition, c'était bien Aliénor. Et l'adoration mutuelle qu'ils lui portaient tous deux suffit à persuader l'Israélite de la sincérité de la démarche, malgré l'apparence initialement vindicative de Mei.

Il en ignore la raison, mais ses dextres abandonnent les bras qu'il avait précédemment tenté de repousser, pour s'apposer contre celles de Mei par-dessus ses clavicules. Promesse tacite que malgré leurs différends, ils s'allieront pour éradiquer les craintes de la vampire. Une angoisse qu'ils partagent désormais, qui avait colonisé l'Hébreu, lui aussi en proie à des inquiétudes grandissantes, maintenant qu'il avait intégré les informations et compris le motif de sa visite.
« Un rendez-vous en rapport avec les événements récents…? »
Il avait compris qu'elle faisait allusion au renversement de son Sire par Aliénor, et deviné qu'elle lui avait délivré tous les renseignements qu'elle possédait. Mais répéter l'aveu l'aidait à envisager une hypothèse cruelle et qu'il avait toujours redouté, tandis qu'il relâche les mains de sa semblable.
Salâh ad-Dîn.
Son poing se serre et son bras tremble sous la prise de conscience de la terrible éventualité. Que son Sire rancunier ait manigancé la pire des vengeances à l'égard de celle qui l'avait trahi, et qu'il ait mis ses menaces à exécution, sans que l'Infant ne se soit douté de rien. Mais oserait-il seulement ? Oserait-il commettre l'irréparable, et risquer que son Infant le haïsse pour l'éternité, pour avoir supprimé celle qu'il considérait comme une mère ?
C'était un pari plus qu'audacieux, et malgré la psyché démente de son Sire, il ne pouvait acquérir aucune certitude. Il le confronterait en temps voulu, mais pour l'heure, il y avait plus urgent à régler.

« Que t'a-t-elle dit exactement ? S'y est-elle rendue seule ? Qui d'autre est au courant ? As-tu envoyé un de ses hommes là-bas ? »
Nerveux, il entame de faire les cent pas, ondulant de-ci de-là entre le désordre et le bruit, sans même s'insurger des mécanismes brisés. Il essaie de réfléchir, d'envisager toutes les possibilités, mais l'inquiétude l'assomme et face à la menace de la perte d'Aliénor, il peine à conserver son sang-froid. Et ce n'est pas l'attitude ébranlée de Mei qui l'aide à maintenir le cap.
Un instant, il hésite à lui proposer de mettre la main sur Serguey, pour l'embrigader dans leur sillage et le confronter à la disparition. Mais l'Estonien avait déserté l'existence d'Aliénor, et il doutait que ses arcanes endormies leur soient d'un grand secours.
En revanche, pour ce qui était de la magie, il pouvait s'appuyer sur quelqu'un d'autre.

Il modifie soudainement sa trajectoire et disparaît dans la pièce adjacente – la chambre sans fenêtre. De l'autre côté, Mei l'entendra fouiller frénétiquement parmi ses affaires jusqu'à dénicher son téléphone portable, un objet pour lequel ils partageaient tous deux la même maladresse et la même méconnaissance.
Les sourcils froncés, il réapparaît dans la pièce principale et s'efforce de pianoter correctement sur cette machine du diable.
« Je connais quelqu'un. Un sorcier. Lui et moi, on traque souvent des artefacts ensemble. Je ne suis pas très familier avec la magie, mais je crois… je crois que s'il existe des traces quelconques de la disparition d'Aliénor, des indices à identifier, il saura les trouver. Détecter ce qui demeurerait invisible pour toi et moi. Il faut essayer. »
Et puis, de ce qu'il en connaissait, les chantiers abandonnées couvraient une zone immense. S'ils entamaient à eux deux des recherches à l'aveugle, en admettant que le danger se soit dissipé depuis le passage de la Reine Rouge, cela reviendrait à chercher une aiguille dans une botte de foin.

L'Immortel lève les yeux de l'écran pour la regarder à nouveau, tâchant de maîtriser son inquiétude et d'empêcher ses craintes de se matérialiser, lorsqu'il achève le message aussi lacunaire qu'impérieux à l'intention d'Eoghan Underwood.
« Viens. Maintenant. »
Il prie pour que l'arcaniste ne dorme pas et pour qu'il comprenne immédiatement l'urgence de la situation. Sinon, Mei risque d'exiger qu'ils se pointent tous deux chez lui, et l'Israélite n'est pas certain qu'Eoghan apprécie d'apercevoir ces deux ombres vengeresses, perchées sur sa fenêtre, agrippées à l'espoir que lui seul puisse les aider à retrouver leur paradis perdu.

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ADMIN ۰ Se faire péter la vitrine : bien plus qu'un métier, une passion. Featuring : Dramaking
Eoghan Underwood
Eoghan Underwood
ADMIN ۰ Se faire péter la vitrine : bien plus qu'un métier, une passion. Featuring : Dramaking
⛤ SMALLTOWN BOY ⛤

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"This is not the right way."

En un mot : Sorcier venimeux ondulé de la toiture. Gosse du bayou.
Qui es-tu ? :
"Let it spread like a disease."

⛤ Maître des arcanes, sorcier à l'essence écarlate. 37 ans de vice (et râles) et de chair corrompue. Manipulateur d'hormones, télépathe patenté.
⛤ Second, bras droit de Circé van derr Ven dans la secte de l'Irae. S'y démarque pour sa loyauté ciselée par les griffes de Morgan Leroy (missing). Mais les failles perlent.
⛤ Incube de Louisiane ; fils de ces terres marécageuses, du bayou poisseux et des routes cahoteuses. Né à Bâton-Rouge, n'a connu que Shreveport et les frontières de son État.
⛤ Né seul homme dans la famille des sorcières irlandaises Mulligan. Privé de père (tué) par la harpie noire : élevé par Sylia Mulligan, descendant du Rouge de sa grand-mère Julianna.
⛤ Cauchemar des femmes ; nourrit sa magie (Rougeoyante) des hormones sexuelles de ses partenaires, ainsi que des émotions primaires.
⛤ Traître à ses passions, criminel et meurtrier de Johanna Andros (missing). Pourfendeur d'amitiés, éternel débiteur, clébard soumis à ses attaches.
⛤ Ne vit que pour les Mardi-Gras de New Orleans ; caresse le rêve de s'y installer un jour dans son propre "shotgun", malgré le fantôme de Katrina.
⛤ Mystique, déchiré entre deux hommes : partagé entre le sorcier et l'humain, entre la sagesse et une ire destructrice. Le latin s'efface sans mal sous l'accent du Sud, coriace sous sa langue.
⛤ Commerçant du Downtown (Crawling life), antre de ses serpents vénérés, lézards et autres reptiles, dont il cède les corps, les soins et les cages de verre.
⛤ Pratique à l'arrière de sa boutique, dans un laboratoire farouchement défendu et protégé par les runes. Recèle secrets et savoirs, expérimentations douteuses et dangereuses.
⛤ Mauvais mentor. L'une de ses apprenties en a subi les conséquences. Guide de Morgane Wuntherson et d'Halina Meyer. Meilleur ami indigne de Vinzent Henkermann et cousin de Shannon Mulligan.
⛤ Pacte tissé avec Scox : Prince démon s'étant dissimulé derrière les brumes de Baal. Immortalité odieusement acquise, âme vouée à obéir et marcher aux côtés des Antiques.
38 ans d'âge réel ; 36 ans d'apparence.

⛤ ENAE VOLARE MEZZO ⛤

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"I put a spell on you."

Facultés : ⛤ La Rougeoyante s'infiltre dans les corps et y bouleverse les hormones ; flèche apollonide : distille poison, fléau, mort, mais aussi fièvre rouge saphique. Chaos total.
⛤ Télépathe raisonnable : ne s'infiltre de préférence que dans les esprits des humains misérables. Capable de communiquer en pensée avec quiconque lui ouvre les grilles de son esprit. Savant fou ; capable désormais de connecter sa psyché aux êtres muets, cobras et crotales comme cobayes, corbeaux et autres créatures rampantes.
⛤ Herboriste né, sa maîtrise des potions n'a d'égale que celle de son mentor maternel. Capable d'élaborer des philtres complexes ; créateur infatigable de breuvages en tous genres.
⛤ La Rougeoyante se défend et protège son hôte plus férocement qu'elle n'attaque : limitée par la nécessité d'un contact physique. Sorcier doué au corps-à-corps, secondé par son aisance au maniement d'athamés et autres lames rituelles.
⛤ Chercheur d'artefacts, quémandé des Longue-Vies : détisseur de leurs malédictions et autres mauvais sorts.
Thème : The Way ⛤ Zack Hemsey.
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⛤ VENGEANCE ⛤

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"Before I die alone."

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Lun 30 Mai - 4:16 (#)


Partners in crime
Il était venu à pied.
Il n’habitait pas si loin de chez Yago.
Il aurait pu se précipiter au volant en la direction de l’immeuble portant l’atelier jusque sous les combles, mais il avait préféré se rendre à bonne allure et sans moyen mécanique à destination.

Le sorcier n’était pas tranquille. Yago n’utilisait que rarement les messages de ce type pour le convoquer dans sa garçonnière. Entre eux deux, il s’agissait plutôt de visites impromptues. Régulièrement maintenant, il lui arrivait de tourner la tête de l’écran, de la tâche ou du plat qui occupaient son attention, pour apercevoir la gargouille sagement juchée sur le rebord d’une fenêtre. À force, les voisins devaient le prendre pour un malade, à recevoir ainsi sans scrupules ce qui ressemblait fortement à un vampire, ou toute autre créature surnaturelle inquiétante. Plus d’une fois, il s’était posé des questions. L’immortel ruinait, quoi qu’il fasse, la couverture et la discrétion de l’arcaniste à Dalzell Street. On le connaissait depuis le temps, on savait quelle était sa caisse, quels bars du coin il aimait fréquenter, qu’il tenait un commerce et qu’il s’entendait bien avec les pêcheurs des marais. Toutefois, il avait toujours souhaité préserver le secret concernant son rapport aux autres CESS. La discrétion n’était plus de rigueur depuis que son amant infernal le rejoignait au gré de ses caprices. Il aurait menti en prétendant ne pas s’inquiéter du qu’en dira-t-on. Ce qui l’avait sauvé, pourtant, c’était bel et bien la loi de l’omerta qui régnait toujours à Stoner Hill. Le nombre de trafics en tout genre n’allaient pas en diminuant. La verrue de Shreveport continuait d’officier ses petits arrangements sous le nez ou avec la complicité des autorités. Alors qu’est-ce qu’on pouvait en avoir à fiche, si Underwood aimait fricoter avec des Longue-Vies ? Et un homme, de surcroît. C’était là toute la richesse des bas-fonds. On ne se balançait pas. On ne vendait pas les infos à quiconque le demandait. Ce genre de deals étaient encore régis par des codes d’honneur qui tenaient bon, malgré l’évolution rapide des rapports sociaux qui ne manquait pas d’affecter ce coin de Louisiane. Jusqu’à présent, il n’avait jamais eu d’ennuis. Il priait pour qu’il en soit ainsi encore longtemps, mais il ne parvint pas à mettre de côté l’angoisse qui le taraudait, au moment de grimper les escaliers jusqu’au dernier étage. Il ne cessait de tourner dans sa tête les potentiels troubles venus agiter cette nuit pourtant promise au calme. Yago n’avait pas répondu à ses interrogations. Il avait exigé qu’Eoghan vienne.

Alors il était venu.

Lorsque l’Éveillé poussa la porte, la tension qui régnait dans la vaste pièce le frappa de plein fouet. Elle n’avait rien à voir avec celle exsudée par un corps vivant. Il n’y avait rien que sa magie puisse réellement capter, pour l’heure. Il n’avait pas étendu ses sens, n’exigeait aucune lecture d’aura. Simplement, la situation en elle-même, l’expression de l’Oriental qu'il repéra aussitôt, et la présence d’une inconnue entre les mêmes murs suffisaient pour induire un caractère urgent à cette scène étrange, dont il venait de compléter le trio d’acteurs. Le battant se referma dans son dos, et le cuir de sa veste gémit à peine, lorsqu’il s’avança de quelques pas sur le plancher. Très vite, il stoppa, contournant une babiole brisée, et dont les éclats de verre crissaient sous ses semelles. Quelque chose s’était produit là aussi. Il releva la tête, et ses yeux clairs passèrent de l’un à l’autre. Il chercha la réponse aux questions muettes et évidentes dans ceux de Yago, et eut du mal à soutenir le feu glacé de ceux de l’étrangère, dont la beauté asiatique aurait eu de quoi surprendre n’importe quel être vivant normalement constitué. Il eut du mal à ne pas se laisser captiver par le magnétisme qu’elle dégageait, encouragé par un port de tête impérial que les hommes tels que lui n’avaient aucun mal à reconnaître. Ils n’appartenaient pas au même monde. Ils n’étaient probablement pas de la même race non plus. Un peu gratuitement, il supposa qu’il puisse s’agir d’une Antique, elle aussi. Le blême de sa peau, contrastant fort avec le noir de sa chevelure, et par-dessus tout, la froideur de son attitude, le maintinrent sur la voie de cette déduction.

« Qu’est-ce qui se passe… ? » À ce stade, il ne pouvait se raccrocher qu’à un certain soulagement : Yago semblait se porter aussi bien que possible, et il ne tarda plus avant de réduire la distance qui les séparait, sans totalement se résoudre à ne plus surveiller la présence de la femme toute proche. « Tu m’as fichu la trouille… Est-ce que tu vas bien ? » Un dernier coup d’œil vers celle qui les toise, imperturbable… pour le moment. Une demande implicite. Qui est-elle ?

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Louisiana Burning

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Dim 5 Juin - 0:12 (#)




Sous le glacé de sa prise elle ressent pourtant mille brûlures courir le long de son épiderme, purement psychiques. Elle doit se résoudre à clore les paupières pour parvenir à en faire abstraction, lui laissant ainsi tout le loisir de repousser ses doutes pour assimiler la plus froide et brutale des vérités. S’ils n’ont pas le temps de s’attarder sur les sentiments de son comparse, elle lui accorde au moins ces quelques minutes. Cinq jours étaient passés et la vampire n’avait, après tout, toujours pas digéré les informations et les derniers événements. Quand le noir abyssal de ses yeux, une fois rouverts, percutent de nouveau l’azur clair des siens, elle sait. Qu’il la croit. Qu’il sera là. Qu’il ne la soupçonnera pas qu’une quelconque traîtrise ou machiavélique stratégie, pas cette fois en tout cas. Et c’est tout ce que l’Antique est venue chercher ce soir. Aucune certitude, aucune réponse qu’elle n’est de toute façon pas prête à encaisser. Juste cet appui, cette alliance créée par la force des choses, au milieu du chaos de ce lieu, dans cette nuit ordinaire pour les autres mais dans laquelle se tissera un lien plus dangereux que ceux des trop nombreux amants maudits que ce monde a porté. Parce que ce qui les liera dans cette funeste aventure se nourrira de colère, de vengeance, de haine. Rien de beau ni de grandiose ne naîtra de cette union malsaine, pas pour deux âmes torturées comme les leurs.

Se contentant d’acquiescer quand ses propres mots sont répétés dans un écho qui ne souffle pas d’autres précisions, elle le laisse, avec soulagement, se détourner et rompre tout contact. Une expiration exagérée plus tard, elle le regarde sans réellement le voir entamer une série d’allers et retours dans la pièce alors que les questions pleuvent. Si elle en comprend la poussée et l’origine, ça ne l’aide en rien à calmer l’agacement qu’elle sent déjà poindre. Ils n’ont pas le temps pour ça, rien des informations dont elle dispose ne leur permettra de construire un plan fiable ou une stratégie solide.
“Je ne fais confiance à personne!” S’emporte-t-elle pour clore l’interrogatoire. Envoyer ses hommes là-bas? “Je n’ai pas d’autres informations, aucune précision à t’apporter. Si j’en savais plus je ne serais pas là à supplier pour ton aide. Oui, elle y est allée seule, non, personne d’autre que moi n’est au courant. Je n’ai envoyé personne. Je n’en ai parlé à personne. Je n’ai que toi et je ne fais confiance qu’à toi!” Le ton tranchant et acide dénote avec la sincérité de ses mots mais Yago la verrait rarement aussi brute et sans artifice que dans cet instant. Aucun mensonge, pas de jeu de pouvoir et de manipulation, aucune suffisance et mystère pour le troubler. Des faits. Et peu. Voilà tout ce que l’Immortelle lui offre ce soir.

Il disparaît finalement dans la pièce voisine et un instant, l’asiatique se demande si elle doit lui emboîter le pas ou faire taire l’impatience qui gronde maintenant à l’intérieur de ses tripes. Elle a envie de sang, bien plus intensément que d’ordinaire, aussi vicieusement que dans certains échos de souvenirs lointains et seul le retour de son homologue rompt la pente sinueuse sur laquelle ses pensées commençaient à peine à s’égarer. Téléphone en main, il lui semble tout aussi pataud qu’elle pour le dompter et les mots renvoyés la font se tendre. “Est-ce que tu lui fais c…” Elle ne termine pas sa phrase, ni sa futile interrogation. De tous les soupçons que l’homme fait naître elle, aucun ne saurait devenir équivalent à l’amour qu’il lui porte. Aussi différents soient-ils, ces deux démons se rejoignent au moins sur cette improbable transversale. Il lui est si difficile de prononcer son nom, de ne serait-ce que penser à elle comme un point final d’une histoire portée par tant de décennies. Peu importe qui viendra, peu importe le jugement qu’elle s’en fera. Si c’est une aide quelconque, alors Mei l’accepterait. Un nouvel acquiescement discret et elle détourne le regard, rongeant silencieusement son frein.

Le temps s’égrène dans une lenteur difficilement supportable. Malgré tous les compteurs jonchant le sol et les étagères, il lui semble qu’un spectre sadique se joue de son implacable régularité pour l’étirer et la tourmenter un peu plus. Le volcan en elle s’active un peu plus et des torrents de lave coulent dans ses veines quand un grincement la fait se redresser et fixer cette porte aux mille attentes. Bien avant que la silhouette ne passe l’ouverture elle le sent se rapprocher et tous ses sens sont en alerte. La vampire ne sait ni à quoi s’attendre, ni à qui et cette absence de contrôle, cette impuissance écorchent un peu plus sa raison et son calme. Elle reste pourtant de marbre quand l’inconnu en franchit le seuil, le détaillant et prête à bondir si la moindre trace d’agressivité est détectée. Banal. D’une ordinaire banalité. Belle gueule comme ce pays en compte par milliers à la carrure ma foi peu impressionnante. Serguey avait au moins ça pour lui, même s’il semblait sorti tout droit d’un moule en plastique. Espérons que celui-ci apporte avec lui quelques pouvoirs utiles, à défaut d’un charisme débordant.

Visiblement, Yago s’est montré concis, sans doute un peu trop si c’est la première interrogation de l’homme. Et puisqu’il ne daigne pas se présenter, elle reste silencieuse, au moins jusqu’à ce qu’il s’avance vers son allié et ne le questionne sur son état. C’en est trop. “Il va bien!” Tranche-t-elle en s’avançant à son tour de trois petits pas, juste assez pour remplir l’espace, pas assez pour s’immiscer dans leur cercle. Un regard en coin au second immortel de la pièce et son regard s’emplit un instant de doute. Pas sûr qu’il ait été un jour bien mais c’est aux antipodes de ses considérations présentes. “On a un problème. On recherche une personne disparue. Yago a dit que vous nous aideriez avec vos…” Elle agite ses doigts comme pour mimer les pouvoirs qui pourraient en découler. Peu habituée à cette race, peu coutumière des procédés, elle n’en a cure. Et le regard qu’elle porte sur l’Antique signifie clairement qu’il a intérêt à avoir misé sur le bon cheval. “La nuit défile et le temps nous est compté, Yago expliquera la situation en route.” Ce n’est pas une proposition. Et comme pour ponctuer ses dires, elle leur accorde un dernier regard décidé avant de se diriger vers la porte pour l’ouvrir à la volée, disparaissant dans les marches qui craquent sous le poids de ses pas. Les convenances sociales attendront, la politesse basique également. Ils avaient déjà perdu assez de temps et ce n’était pas son rôle que de se confier sur un sujet si personnel à un parfait inconnu.
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Dim 5 Juin - 16:54 (#)


Sandstorm

Naïvement, il avait cru que la présence d'Eoghan apaiserait le tempérament fougueux de Mei, comme elle pouvait si souvent réguler ses propres humeurs lunatiques. Redonner le tempo d'une existence désordonnée, battre la mesure pour celui qui perdait trop souvent l'horizon de vue. Eoghan était devenu l'un des piliers de son existence. Stable par sa fidélité envers lui-même, et par sa profonde authenticité. Ses éclats de caractère ne bafouaient jamais sa nature fondamentale. Il demeurait inlassablement lui-même, avec ses qualités et ses défauts, jamais totalement émoussé par les événements imprévisibles qui s'abattaient pourtant sur lui. Il ne s'érodait pas tout à fait, ou alors cela constituait son charme, car les mésaventures abattaient les couches poreuses pour polir les roches de son cœur de falaise et ainsi façonner plus précisément l'homme qui se tenait face à eux. Il en était le premier surpris, lui qui d'ordinaire s'obstinait à fréquenter de très jeunes mortels, mais le Temps réussissait à Eoghan Underwood. Il lui conférait l'assurance et la maturité nécessaires à appréhender le cours des choses et, par-dessus tout, il figeait et sublimait sa personnalité. Des traits de caractère bruts taillés au silex, comme cette mâchoire dont il ne se lasserait jamais.
Eoghan Underwood était bien plus qu'un calice pour Yago Mustafaï. D'ailleurs, ce simple mot insultait la puissance du lien qui les unissait tous deux.
Alors, aveuglé par la certitude que son Métronome apaiserait immanquablement sa semblable, il ne s'attendait pas à de tels remous lors de la constitution du trio.

Il devait admettre qu'il avait eu tort : l'arrivée d'Eoghan ne calma pas du tout la tempête Mei. Pire encore, la méfiance de cette dernière envers tout inconnu, homme de surcroît, semble la propulser dans un tourbillon de précipitation. Avec tout le caractère qu'il lui connaît, elle tranche la conversation, cisaille le moment présent et accélère le temps, en dépit de tous les cœurs artificiels à ses pieds qui tentent vainement de la maintenir à un rythme raisonnable. Elle implose, Mei, probablement portée par la houle de son inquiétude. Une peur qui submergerait tout autant l'Israélite, si le sorcier n'était pas solidement ancré à ses côtés.
Finalement, ne l'avait-il pas réclamé principalement pour garder la tête sur les épaules ?

« Mei, attends, je… »
Une brise qui l'effleure à peine, incapable de percer l'ouragan. Déjà, elle s'arrache au conciliabule pour les devancer et partir en éclaireur. Elle déraille. Il n'était pas dupe, ce n'était pas l'affection ou l'amitié qui l'avait portée jusqu'à lui, dans les bas-fonds de Stoner Hill. C'était simplement la logique, celle de s'ancrer auprès de lui, de puiser l'aide là où elle le pouvait, car elle le savait animé par les mêmes sentiments qu'elle à l'égard de la disparue. Mais elle se précipitait dans la gueule d'un danger qu'elle avait pourtant évité depuis cinq nuits, comme si l'apparition d'Eoghan avait définitivement évincé toute trace de raison en elle. Il la connaissait peu, finalement, mais il avait compris qu'elle n'accordait sa confiance qu'à de rares privilégiés, dont Aliénor arrivait probablement en tête des heureux élus. Et peut-être lui aussi, désormais.

Le visage interdit, il perd quelques précieuses secondes à ramasser ses pensées dispersées puis à relever le regard vers le sorcier, ses réflexions désormais rythmées par le pas de Mei dans l'escalier, de plus en plus lointain.
« Je vais bien. C'est juste… elle a déboulé il y a quelques instants, et le Très-Haut sait qu'elle n'aurait pas pris la peine de venir me chercher ici-bas si les circonstances ne l'inquiétaient pas au plus haut point. »
Tout en enfilant à la hâte ses chaussures, il lui fait le point sur la situation. Aliénor. Le rendez-vous près des chantiers abandonnés. Un lien supposé avec le putsch. Cinq nuits. Inquiétude. Panique. Première expédition. Etait-ce une bonne idée de se ruer là-bas ? Autant que la disparition en elle-même, le comportement de Mei l'inquiétait. Il ne l'avait jamais vue perdre autant son sang-froid, une information qu'il délivre également à l'arcaniste par télépathie, accompagnée d'images de la froideur hautaine habituelle de la vampire, dans le décor du motel, entre deux volutes d'opium. Brièvement, il lui explique sa proximité avec Aliénor, tout du moins de ce qu'il en sait ou en a compris.
« Elle vit à ses côtés là-bas. Moi, je la vois si peu, depuis qu'elle a renversé Salâh ad-Dîn. Mei et moi, on ne s'apprécie pas beaucoup, mais je lui fais confiance. Si elle prétend Aliénor en danger, alors elle l'est, et je vais l'aider à la retrouver. Il faut juste l'empêcher de perdre son sang-froid et d'agir sans réfléchir. Je ne sais pas ce qui nous attend là-bas, et même si l'angoisse me ronge également, nous devons rester prudents… »
C'était peu de le dire. Sans la présence d'Eoghan, il aurait lui aussi couru à corps perdu sans se soucier de la prudence et du bon sens de l'action. Mais était-ce là la meilleure façon de venir en aide à la Reine Rouge ?

Il se relève hâtivement, saisit la main du sorcier et l'entraîne à la suite de Mei dans les escaliers, cavale à grande vitesse sans s'inquiéter de savoir si Eoghan maintient le rythme ou non. Depuis le temps, l'arcaniste s'était habitué malgré lui aux frasques de l'Immortel.
« Je vais tâcher de lui faire entendre raison. Toi, pour la rassurer, explique-lui tes… »
Dans l'urgence de la situation et en l'absence de vocabulaire suffisamment précis pour les décrire, il se contente d'imiter le geste tourbillonnant de Mei, afin d'évoquer les arcanes mystérieuses dont il ne comprenait pas toujours la teneur.

C'est dehors qu'il retrouve la caïnite et s'interpose entre elle et la ruelle mal éclairée. Il se garde bien de la toucher, conscient que tout contact physique risquerait d'accentuer davantage son furieux empressement. Ses propres angoisses temporairement emprisonnées, il lui barre la route, le visage sérieux, même si l'inquiétude vrille ses orbes sablonneux.
« Cesse. Tu n'as aucune idée de ce qui nous attend là-bas. Ne gâche pas cinq nuits de prudence pour une pulsion inconsidérée. Si nous sommes les seuls au courant, alors qu'adviendra-t-il d'elle, si nous tombons dans le même piège ? Qui viendra la sauver ? Certainement pas Serguey. »
Une balle perdue, uniquement destinée à raviver la lucidité de la Noctambule et à calmer ses ardeurs, tout du moins à déplacer sa colère vers une autre cible dans l'espoir de la raisonner un tant soit peu.
« Moi aussi, je suis mort d'inquiétude. »
Il avait beau lutter, l'angoisse le rongeait presque aussi intensément que Mei, malgré ses efforts pour n'en rien laisser paraître. Il n'avait toutefois aucune raison de ne pas se montrer aussi franc qu'elle.
« C'est évident qu'elle n'est pas partie d'elle-même, alors il lui est forcément arrivé quelque chose. C'est pour cela que j'ai fait venir Eoghan. Pour nous aider à comprendre, avant de nous précipiter. »
Nul reproche dans sa voix, même s'il gronde sa semblable. Il partage son désarroi et s'efforce de le lui témoigner. Mais il tient aussi à freiner sa fougue. Pour la protéger d'elle-même. Et parce qu'ils ne peuvent pas se permettre de perdre les pédales tous les deux.
Il tourne la tête vers le sorcier dont il a lâché les doigts, et le couve d'un regard qui déborde d'absolu. Une certitude qui, il l'espère, ancrera de nouveau Mei dans le réel.
« Fais-lui confiance. Il sait ce qu'il fait. Il nous aidera. »
Il aimerait lui promettre qu'ils la retrouveront saine et sauve, mais les mots se meurent en travers de sa gorge.

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ADMIN ۰ Se faire péter la vitrine : bien plus qu'un métier, une passion. Featuring : Dramaking
Eoghan Underwood
Eoghan Underwood
ADMIN ۰ Se faire péter la vitrine : bien plus qu'un métier, une passion. Featuring : Dramaking
⛤ SMALLTOWN BOY ⛤

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"This is not the right way."

En un mot : Sorcier venimeux ondulé de la toiture. Gosse du bayou.
Qui es-tu ? :
"Let it spread like a disease."

⛤ Maître des arcanes, sorcier à l'essence écarlate. 37 ans de vice (et râles) et de chair corrompue. Manipulateur d'hormones, télépathe patenté.
⛤ Second, bras droit de Circé van derr Ven dans la secte de l'Irae. S'y démarque pour sa loyauté ciselée par les griffes de Morgan Leroy (missing). Mais les failles perlent.
⛤ Incube de Louisiane ; fils de ces terres marécageuses, du bayou poisseux et des routes cahoteuses. Né à Bâton-Rouge, n'a connu que Shreveport et les frontières de son État.
⛤ Né seul homme dans la famille des sorcières irlandaises Mulligan. Privé de père (tué) par la harpie noire : élevé par Sylia Mulligan, descendant du Rouge de sa grand-mère Julianna.
⛤ Cauchemar des femmes ; nourrit sa magie (Rougeoyante) des hormones sexuelles de ses partenaires, ainsi que des émotions primaires.
⛤ Traître à ses passions, criminel et meurtrier de Johanna Andros (missing). Pourfendeur d'amitiés, éternel débiteur, clébard soumis à ses attaches.
⛤ Ne vit que pour les Mardi-Gras de New Orleans ; caresse le rêve de s'y installer un jour dans son propre "shotgun", malgré le fantôme de Katrina.
⛤ Mystique, déchiré entre deux hommes : partagé entre le sorcier et l'humain, entre la sagesse et une ire destructrice. Le latin s'efface sans mal sous l'accent du Sud, coriace sous sa langue.
⛤ Commerçant du Downtown (Crawling life), antre de ses serpents vénérés, lézards et autres reptiles, dont il cède les corps, les soins et les cages de verre.
⛤ Pratique à l'arrière de sa boutique, dans un laboratoire farouchement défendu et protégé par les runes. Recèle secrets et savoirs, expérimentations douteuses et dangereuses.
⛤ Mauvais mentor. L'une de ses apprenties en a subi les conséquences. Guide de Morgane Wuntherson et d'Halina Meyer. Meilleur ami indigne de Vinzent Henkermann et cousin de Shannon Mulligan.
⛤ Pacte tissé avec Scox : Prince démon s'étant dissimulé derrière les brumes de Baal. Immortalité odieusement acquise, âme vouée à obéir et marcher aux côtés des Antiques.
38 ans d'âge réel ; 36 ans d'apparence.

⛤ ENAE VOLARE MEZZO ⛤

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"I put a spell on you."

Facultés : ⛤ La Rougeoyante s'infiltre dans les corps et y bouleverse les hormones ; flèche apollonide : distille poison, fléau, mort, mais aussi fièvre rouge saphique. Chaos total.
⛤ Télépathe raisonnable : ne s'infiltre de préférence que dans les esprits des humains misérables. Capable de communiquer en pensée avec quiconque lui ouvre les grilles de son esprit. Savant fou ; capable désormais de connecter sa psyché aux êtres muets, cobras et crotales comme cobayes, corbeaux et autres créatures rampantes.
⛤ Herboriste né, sa maîtrise des potions n'a d'égale que celle de son mentor maternel. Capable d'élaborer des philtres complexes ; créateur infatigable de breuvages en tous genres.
⛤ La Rougeoyante se défend et protège son hôte plus férocement qu'elle n'attaque : limitée par la nécessité d'un contact physique. Sorcier doué au corps-à-corps, secondé par son aisance au maniement d'athamés et autres lames rituelles.
⛤ Chercheur d'artefacts, quémandé des Longue-Vies : détisseur de leurs malédictions et autres mauvais sorts.
Thème : The Way ⛤ Zack Hemsey.
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⛤ VENGEANCE ⛤

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"Before I die alone."

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Lun 13 Juin - 0:44 (#)


Partners in crime
 “Il va bien!”

Le sorcier sursauta, pris de court par la rogne de l’Asiatique. Quand elle avait avancé, lui avait aussitôt reculé, se rapprochant de Yago pour se poster au moins à sa hauteur, sur la défensive. En quelques instants, il fut l’heureux témoin d’un résumé tout aussi concis de la situation que le message de son amant l’avait été, d’une ridiculisation pleine et entière de ses dons d’arcaniste, ainsi que d’un départ en trombe que n’aurait pas boudé une actrice de théâtre promise à une grande carrière de tragédienne. Il aurait été malvenu de lâcher une plaisanterie stupide au vu de leurs têtes, à tous les deux. Pourtant, une petite voix empruntant l’accent slave de Serguey ne put s’empêcher de lui susurrer : « C’est un sketch ou quoi ? Elle est où la caméra cachée ? Vous m’faites quoi, là ? » Au moins apprit-il également dans l’opération le nom de celle qui était bel et bien une immortelle. Il comprenait déjà mieux le mépris quant à sa nature, et arqua un sourcil dubitatif, tout en écoutant les explications complémentaires de l’horloger. Le lien mental qui les unissait illustrait à la perfection l’oralité du Caïnite, lui permettant d’ingérer à toute vitesse les enjeux primordiaux de l’affaire. Ses paupières papillonnèrent : trop d’informations à la fois. Le résultat qui prédominait n’était pas étonnant. Il conçut lui aussi une inquiétude aussi surprenante que naturelle envers la disparition d’Aliénor. Il ne la connaissait qu’au travers des récits de son ancien compagnon et de son Infant d’adoption. Toutefois, cela lui avait suffi pour se brosser un tableau assez précis de la gorgone qu’il n’avait aperçu qu’à de rares occasions. Il ne savait toujours pas, en revanche, comment sa présence avait pu être jugée utile pour de telles circonstances.

Pas le temps d’en savoir davantage. Happé par la main fraîche, il n’aurait pu chercher à émettre la moindre objection, s’il voulait éviter de se casser la figure dans les escaliers dévalés à toute vitesse. Il grogna une fois tout en bas, songeant qu’une fois encore, il venait de fourrer le nez dans des emmerdements qui ne le concernaient pas, tout en déplorant le comique de répétition en ce qui concernait sa magie. Une fois lâché, il se frotta discrètement le poignet, tout en observant Yago raisonner la dénommée Mei. De lui-même, il se posta entre eux deux, pic d’un triangle qui ne se séparerait pas avant d’avoir résolu l’énigme et retrouvé la reine du Chaos. Il eut beau soutenir le poids des prunelles mordorées avec honneur, il ne put s’empêcher d’éprouver une légère appréhension : la confiance qu’il y lisait était compacte, et il n’aurait d’autre choix que d’y répondre avec la même férocité.

Il avança d’un pas, se tournant vers Mei. « Je… J’la connais très peu. Mais j’suis désolé pour c’qui lui arrive. Je l’aime bien. Par contre euh… » Il se retint de fermer les yeux, conscient de s’adresser potentiellement à deux murs de briques ; convaincre des immortels entêtés s’apparentait pour lui à essayer de démolir les fondations comme leur ciment à la masse. « … Vous croyez vraiment que partir comme ça, sur un coup de tête du côté des chantiers abandonnés c’est une bonne idée ? Parce que vous êtes mignons tous les deux, mais une fois là-bas, j’fais quoi moi ? J’vais pas invoquer la mémoire des immeubles en béton pas finis, vous savez. » Derrière la vague tentative d’humour foireux, il parlait sérieusement. « J’vous fais confiance, moi aussi. Fin, surtout Yago en l’occurrence, mais vous savez à quel point c’est vaste, comme zone ? Vous avez un plan ? On va juste marcher dans les rues et entrer dans chaque bâtiment en cherchant des indices ? Moi ça m’va, mais ça va nous prendre une éternité, vous en avez conscience ? » Il eut envie de parler de Serguey. Ce dernier n’était visiblement pas au courant. Il aurait voulu l’appeler immédiatement pour le prévenir, mais ce n’était pas le moment. Tant qu’ils n’avaient pas la moindre idée d’où Aliénor pouvait se trouver, cela ne servirait qu’à lui gâcher l’existence et le rendre malade d’angoisse. Il s’y refusa, et décida de tenir sa langue pour le moment.

« M’enfin. J’vois qu’on n’a pas trop le choix, pour commencer. Si vous tenez absolument à entamer des recherches dès maintenant, on peut prendre mon pick-up. J’suis pas garé très loin. S’il faut aller là-bas on y va, par contre… Une fois sur place, déconnez pas, hein. J’cours pas à cent-vingt kilomètres heures. » Il fit volte-face et, sans y réfléchir plus longtemps, prit la tête du trio pour remonter Dalzell Street en direction de son immeuble. Il en profita pour préciser à Mei, lui jetant un coup d’œil derrière son épaule. « J’suis pas sûr que ça vous intéresse beaucoup, alors j’vais être bref : tout ce que j’envisage, c’est de trouver des indices matériels qui me permettraient de remonter sa trace. C’est la première fois que j’fais ce genre de trucs, j’préfère être honnête. Mais j’vais essayer. » Il hésita, puis précisa : « S’il y a du sang, alors… » Il préféra ne pas en rajouter, et garda le silence jusqu’à leur arrivée près du véhicule. Il déverrouilla l’habitacle, laissant les deux Antiques s’installer sur la banquette avant, suffisamment large pour asseoir trois personnes. Pour sa part, il effectua un rapide aller retour dans son appartement quelques étages plus haut. Il récupéra pêle-mêle le peu de matériel qu’il conservait à son domicile et, lorsqu’il se glissa à son tour derrière le volant, abandonnant ses affaires à l’arrière, il se sentait prêt.

Il démarra et répondit à l’urgence de la situation, malmenant l’accélérateur. « C’est déjà arrivé à l’un des vôtres récemment, ce genre de trucs ? Ou c’est une première ? »

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Louisiana Burning

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Princesse Kumquat, le Glaçon Impérial.
Mei Long
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ASHES YOU WERE

En un mot : Derrière elle, les traumatismes de l'Orient. Devant, ce spectaculaire et dangereux Occident. Entre les deux, cette douce torpeur, bourreau et gardienne de sa déraisonnable folie. De sa folle déraison.
Facultés : Quietus - Obténébration - Chimérie
Thème : Secret Garden - Adagio
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Lun 13 Juin - 23:18 (#)




Le corp - avouons-le peu imposant - de son compagnon d’infortune lui barre la route et ses poings se serrent autant que ses mâchoires quand le noir abyssal de ses yeux se relève vers ceux de Yago. Au moins ne lui fait-il pas l’affront de l’empoigner une nouvelle fois. Détournant le regard parce qu’il évoque des vérités qu’elle n’est pas prête à accepter, un simple “tss” dédaigneux franchit la barrière de ses lèvres à la mention du Serbe ou n’importe quel pays de cette partie du monde d’où il vient. Pour autant qu’elle s’en est intéressée, il pourrait tout aussi bien être Russe ou Albanais.
L’immortel ne parvient à défaire ses défenses qu’en nommant à son tour son inquiétude et si Mei n’est pas capable d’empathie, son propre ressenti lui offre une idée suffisante de celui de son vis-à-vis. Évidemment qu’il tient à elle, c’est même la raison principale de sa venue ici.
Jetant un regard en coin au sorcier, elle revient sur les orbes clairs. “Je te fais confiance. Ne m'en demande pas plus.” La présence de ce tiers inconnu n’est que le fruit de son désarroi et de son impuissance à trouver une solution plus efficace ou adéquate. Rien de plus. La confiance n’est d’ailleurs pas utile s’il fait ce pour quoi on l’a appelé. Le reste n’a pas d’importance. Rien ne compte sinon un résultat, même minime.

L’envahissement de son espace par le brun la fait se reculer d’un pas alors qu’il s’adresse directement à elle. La Chinoise se moque de ses considérations, qu’il apprécie ou non Aliénor ne rendra pas ses pratiques plus honorables ou impressionnantes. Pourquoi faut-il tous qu’ils aiment étaler leur compassion? Qu’est-ce qu’il s’imagine? Que ça créera quelque chose entre eux? Un lien quelconque? Pfff….
Plus il parle dans un flot ininterrompu et plus elle se retient de lever les yeux au ciel. D’ailleurs, si ses sourcils se froncent un instant d’incertitude sur l’étendu des talents qu’il cite, elle revient bien rapidement à la réalité. Après avoir pointé des évidences, elle tranche une nouvelle fois. “Évidemment que ce n’est pas une bonne idée mais je n’ai que celle-ci. J’étais la seule au courant. Je n’ai que ça. Rester au motel ne l’aidera pas. Rester en retrait ne l’aidera pas. Les chantiers, c’est ma seule piste. La seule et unique. C’est peut-être dangereux, probablement stupide, mais pour elle, je veux bien consentir aux deux.” Elle soutient son regard, sans doute pour lui faire comprendre que d’ordinaire, elle évite le premier et rejette le second. Pour un tas de choses qu’un long discours ternirait forcément. “L’éternité, c’est justement tout ce que j’ai.” Rebondissant sur ses mots pour souligner un accord tacite, Mei se moque de déambuler dans les gravats une nuit durant ou plus. Tout plutôt que cette inaction. Tout plutôt que ce… rien.

Laissant un instant flotter entre eux trois, l’Américain finit par proposer son véhicule et la Vampire se contente d’acquiescer sobrement, remontant inutilement le col de son manteau alors qu’elle lui emboîte le pas. Perdue dans des pensées qui la torturent depuis cinq nuits déjà, perdant peu à peu le fil des derniers instants pour ce capharnaüm cérébral, elle ne redresse le museau que lorsqu’Eoghan l’interpelle pour, comme il dit, être bref. “Par pitié oui…” Levant les yeux au ciel, elle prête pourtant une oreille attentive à ce qu’il lui confie, sur ses capacités, ce qu’il pourra faire ou non, ce qu’il voudra faire ou non. Et quand l’aveu d’une première fois est partagée, Mei ne peut s’empêcher de lancer un regard noir vers son compagnon immortel. Si le petit sorcier se foire, elle saurait qui blâmer. N’avait-il personne de plus expérimenté en poche? C’est lui, son atout majeur? Serrant les mâchoires, elle ne dit rien de ses attaques mentales et les concerne dans les limbes sanglants de sa conscience. Dans la poche de son manteau pourtant, là, un ongle vient cisailler la chair en compensation. "Je n'attends rien de plus". Elle n'attend rien du tout. Et pourtant tout.

Estompant de la pulpe d’un doigt le sang formé par la coupure au moment même où Eoghan parle de celui de son amie, elle reste dans la frustration de l’attente d’une fin de phrase qui ne vient pas. Quoi son sang? Ce sera une bonne chose dans le sens où il pourra faire son vaudou pour la retrouver plus aisément au-delà du signe évident de la détresse de son aînée? Ou ça sonnera le glas de ses aptitudes et de son utilité à leur cause? Peut-être parce qu’elle ne veut pas connaître la réponse, l’Immortel monte en dernière, refusant la place du milieu entre les deux hommes. Se calant au maximum contre la portière, elle patiente, ronge son frein et s’enferme dans un mutisme coutumier d’où rien de bon ne naîtra.

Le trio au complet, elle conserve obstinément son regard par-delà la vitre passager, se contentant de hausser les épaules à l’interrogation de ce dernier. Premièrement, parce que ça ne le regarde pas et ne l’aidera en rien pour ce qu’on lui demande de faire. Deuxièmement, parce qu’elle n’a pas la force de parler plus que nécessaire, pas quand un concerto de sentiments contradictoires viennent percuter si violemment sa psychée déjà fragile. Enfin, parce qu’elle n’a pas forcément la réponse à cette question à cause du peu d’intérêt porté à tout ce qui l’entoure mais l’indiffère. Mais pour ceci, Mei s’est déjà promis un changement radical. Fini d’être spectatrice, il faut tenir un nouveau rôle qu’elle n’était, jusqu’ici, pas prête à assumer.

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Jeu 30 Juin - 16:24 (#)


Sandstorm

S'il admirait les tentatives de l'arcaniste pour amadouer l'Immortelle, il s'était déjà rendu à l'évidence : il gâchait son temps et sa salive, et menaçait l'équilibre précaire de la psyché de l'Orientale. Aucune tentative de réconfort ne dorerait son blason avant qu'ils n'atteignent les chantiers et que sa présence ne se justifie enfin aux yeux de l'alliée d'Aliénor. C'est armé de cette compréhension nouvellement acquise qu'il n'avait pas essayé lui-même de l'amadouer, lorsqu'ils s'étaient retrouvés côte à côte sur la banquette, un silence de mort régnant en maître dans l'habitacle. Un malaise palpable pour tout mortel, mais qui paraissait ne pas atteindre les deux figures antiques qui se tenaient à bonne distance l'une de l'autre, comme si risquer de se frôler engendrerait la pire catastrophe de l'humanité. Il n'accorde aucun regard à la silhouette prostrée contre la portière : parce qu'il n'y avait aucun mot qu'il maîtrisait dans son vocabulaire susceptible de réduire ses angoisses. Et parce qu'il commençait lui-même à être submergé par cette peur inéluctable, en l'absence d'informations supplémentaires. Dans ces moments-là, il maudissait Aliénor ; pour ne pas bénéficier de ce lien privilégié avec elle, qui lui aurait permis de la localiser sans mal, de les guider jusqu'à elle et de lui venir en aide. Il se sentait tout aussi impuissant que Mei : privés de cette connexion ultime qui les aurait soulagés. Pourquoi choisissait-Elle si mal ses Infants ? Pourquoi ne savait-Elle que détruire sa descendance ? Un inutile soupir se faufile entre ses lèvres pincées, et ses narines frémissent de contrariété.

Sa colère mal placée bourdonne jusqu'au retour de l'arcaniste, et il n'y a que l'accélération du véhicule et le bruit du moteur pour chasser définitivement ses obscures pensées. Elles n'avaient pas leur place dans l'habitacle. Pas maintenant. Il devait évacuer les parasites, se concentrer sur l'essentiel, ne pas flancher. Tout ce qui se révélait inutile à leur quête devait être relégué parmi le reste de la poussière. Mais il n'avait pas l'habitude, l'enfant de Jérusalem, d'ordonner ses pensées et de se contraindre à une efficacité immédiate. Et à en juger par le mutisme de sa comparse, il imaginait qu'elle partageait peut-être cette difficulté, celle de se rassembler et de s'ériger par-delà leur propre folie. Il n'était pas certain d'y parvenir, et il était encore moins certain que Mei soit d'une aide quelconque dans cette tentative peut-être vouée à l'échec.

Je t'ai appelé parce que je ne sais pas quoi faire sans toi.
Une impulsion mentale, une confession dépourvue de honte, pour celui qu'il connaît plus qu'intimement. Pas besoin d'échange de regard pour que le sorcier devine qu'il se repentait déjà. Mais l'honnêteté crue permettrait peut-être de retrouver Aliénor. Et pour cela, il était prêt à se débarrasser de tout ce qu'il possédait, de tout ce qui le constituait ; dépouillé de sa fierté immortelle et de son arrogance, il nourrissait l'espoir de la revoir plus vite.
A l'instar de Mei, pour Elle, il était prêt à tout.
Enfin, je sais quoi faire, mais je ne sais pas comment le faire.
Le battement régulier du Métronome devenait nécessaire, dans ces moments de cacophonie interne. Il regrettait que Mei ne possède pas le sien. Pour ordonner ses pensées qu'il devinait bruyantes et étouffantes.

Comme pour se rassurer, il répond évasivement au sorcier, davantage pour lui-même que pour ses compagnons.
« On va trouver quelque chose. Il y a forcément quelque chose. »
Pour le moment, il se représentait difficilement leur stratégie de recherche. Tout comme Mei, l'inaction était inacceptable. Visualiser l'endroit les placerait déjà sur les rails d'une première ébauche. Et ensuite ? Il fouillerait des mois entiers si cela s'avérait nécessaire, à la recherche d'un indice quelconque. Du sang ? S'il le fallait. Malgré son inquiétude, il en venait presque à souhaiter qu'ils dénichent une évidente traînée carmine. L'enveloppe charnelle d'une Immortelle pouvait endurer tant d'atrocités. Et puis, il se berçait de l'illusion que quoi qu'il soit arrivé à Aliénor, elle avait forcément connu pire.
… N'est-ce pas ?

Mal à l'aise, il s'enlise à son tour peu à peu dans le silence, de plus en plus étourdi par une pensée fixe, une idée obsédante qui martèle contre son crâne, sans qu'il ne parvienne à l'évincer. Boum, boum, boum. Une certitude qui le pénètre et fend l'encéphale, pour abattre les dernières digues de raison qu'il maintenait encore péniblement érigées. Il en déglutirait de douleur, si son corps le lui permettait encore. Mais aucun son ne s'échappe de cet être désagréablement immobile, statue d'amertume que la folie tente de fendiller de l'intérieur. Les rues défilent sous les pneus, l'asphalte se délie jusqu'aux confins de Shreveport. Ils atteignent enfin la destination préconisée par Mei. Quelques minutes, quelques heures ? Il n'en savait rien. Comme trop souvent, toute notion du temps l'avait quitté.

Péniblement, il lève les yeux vers les premiers bâtiments inachevés. De leur hauteur bancale, ils narguent les deux Immortels. Ses prunelles vrillent. Sa main amputée se referme soudainement contre la cuisse du sorcier, et le poing s'anime d'une fureur incontrôlée. Douloureusement, la mâchoire se crispe et dessine sous sa chair une vérité qu'il se refuse encore d'admettre. Mais il se devait de la prononcer pour la faire exister. De l'envisager. De l'accepter.
« Laissez-moi passer devant. »
La détermination dans le son de sa voix ne découle que de l'inévitable certitude.
« C'est probablement Salâh ad-Dîn qui est derrière tout cela. Il ne s'en prendra pas à moi. »
Eoghan ne posait pas les bonnes questions. Découvrir si cela était arrivé récemment parmi les leurs ne résoudrait pas l'affaire. En revanche, imaginer le massacre de cette nuit de Juillet et la colère vengeresse qu'avait provoqué le putsch chez le Maître apportait d'inévitables clés de compréhension.

Avant qu'elle ne s'échappe de l'habitacle, il tourne la tête vers Mei. Croise le regard. Il sait qu'elle était présente cette nuit-là. Il l'imagine danser parmi les cadavres, ses pieds nus glisser sur le sang des éventrés, la soie de Chine tachée de ses crimes. Il ne lui en tient pas rigueur. Pour Elle, il aurait peut-être agi de même. Mais il ne connaissait que trop parfaitement Salâh ad-Dîn.
« Il est furieux depuis qu'Elle l'a chassé. Qui sait ce qu'Il pourrait… »
Il préfère ne pas y songer, déjà aussi avide que craintif de l'inévitable confrontation avec son Sire. Son extrémisme et sa rancune ne possédaient aucune limite. Mei comme Eoghan avaient déjà aperçu quelques bribes du caractère totalitaire du renégat. Mais cela demeurerait de faibles préliminaires face à la rage destructrice qui pouvait animer Salâh ad-Dîn.
D'un geste inconscient, les doigts crispés se délient et frôlent la cuisse du sorcier. Un geste qui ne l'apaise qu'à peine, mais suffisant à le raccrocher à l'urgence du réel. De nouveau, il défie du regard les squelettes urbains imparfaits, monstres de terre et d'acier.
« Allons-y. »

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ADMIN ۰ Se faire péter la vitrine : bien plus qu'un métier, une passion. Featuring : Dramaking
Eoghan Underwood
Eoghan Underwood
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⛤ SMALLTOWN BOY ⛤

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"This is not the right way."

En un mot : Sorcier venimeux ondulé de la toiture. Gosse du bayou.
Qui es-tu ? :
"Let it spread like a disease."

⛤ Maître des arcanes, sorcier à l'essence écarlate. 37 ans de vice (et râles) et de chair corrompue. Manipulateur d'hormones, télépathe patenté.
⛤ Second, bras droit de Circé van derr Ven dans la secte de l'Irae. S'y démarque pour sa loyauté ciselée par les griffes de Morgan Leroy (missing). Mais les failles perlent.
⛤ Incube de Louisiane ; fils de ces terres marécageuses, du bayou poisseux et des routes cahoteuses. Né à Bâton-Rouge, n'a connu que Shreveport et les frontières de son État.
⛤ Né seul homme dans la famille des sorcières irlandaises Mulligan. Privé de père (tué) par la harpie noire : élevé par Sylia Mulligan, descendant du Rouge de sa grand-mère Julianna.
⛤ Cauchemar des femmes ; nourrit sa magie (Rougeoyante) des hormones sexuelles de ses partenaires, ainsi que des émotions primaires.
⛤ Traître à ses passions, criminel et meurtrier de Johanna Andros (missing). Pourfendeur d'amitiés, éternel débiteur, clébard soumis à ses attaches.
⛤ Ne vit que pour les Mardi-Gras de New Orleans ; caresse le rêve de s'y installer un jour dans son propre "shotgun", malgré le fantôme de Katrina.
⛤ Mystique, déchiré entre deux hommes : partagé entre le sorcier et l'humain, entre la sagesse et une ire destructrice. Le latin s'efface sans mal sous l'accent du Sud, coriace sous sa langue.
⛤ Commerçant du Downtown (Crawling life), antre de ses serpents vénérés, lézards et autres reptiles, dont il cède les corps, les soins et les cages de verre.
⛤ Pratique à l'arrière de sa boutique, dans un laboratoire farouchement défendu et protégé par les runes. Recèle secrets et savoirs, expérimentations douteuses et dangereuses.
⛤ Mauvais mentor. L'une de ses apprenties en a subi les conséquences. Guide de Morgane Wuntherson et d'Halina Meyer. Meilleur ami indigne de Vinzent Henkermann et cousin de Shannon Mulligan.
⛤ Pacte tissé avec Scox : Prince démon s'étant dissimulé derrière les brumes de Baal. Immortalité odieusement acquise, âme vouée à obéir et marcher aux côtés des Antiques.
38 ans d'âge réel ; 36 ans d'apparence.

⛤ ENAE VOLARE MEZZO ⛤

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"I put a spell on you."

Facultés : ⛤ La Rougeoyante s'infiltre dans les corps et y bouleverse les hormones ; flèche apollonide : distille poison, fléau, mort, mais aussi fièvre rouge saphique. Chaos total.
⛤ Télépathe raisonnable : ne s'infiltre de préférence que dans les esprits des humains misérables. Capable de communiquer en pensée avec quiconque lui ouvre les grilles de son esprit. Savant fou ; capable désormais de connecter sa psyché aux êtres muets, cobras et crotales comme cobayes, corbeaux et autres créatures rampantes.
⛤ Herboriste né, sa maîtrise des potions n'a d'égale que celle de son mentor maternel. Capable d'élaborer des philtres complexes ; créateur infatigable de breuvages en tous genres.
⛤ La Rougeoyante se défend et protège son hôte plus férocement qu'elle n'attaque : limitée par la nécessité d'un contact physique. Sorcier doué au corps-à-corps, secondé par son aisance au maniement d'athamés et autres lames rituelles.
⛤ Chercheur d'artefacts, quémandé des Longue-Vies : détisseur de leurs malédictions et autres mauvais sorts.
Thème : The Way ⛤ Zack Hemsey.
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⛤ VENGEANCE ⛤

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"Before I die alone."

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Lun 4 Juil - 20:49 (#)


Partners in crime
La radio restait éteinte. Le silence relatif dans lequel tous trois étaient plongés ne dérangeait pas le sorcier plus que cela. Cependant, il ne pouvait s’empêcher de noter que l’atmosphère n’en devenait pas moins lugubre. De temps à autre, il esquissait un coup d’œil en biais, dans la direction de Mei qui, pour sa part, demeurait obstinément déterminée à fixer la fenêtre plutôt que les deux autres passagers. Il se sentait soulagé de la présence de Yago entre eux deux. Désormais habitué à fréquenter des immortels, elle n’en restait pas moins particulièrement intimidante. Il en était là de ses réflexions personnelles, quand l’esprit de son amant s’ingénia à frôler le sien, manquant de lui tirer un sursaut. De nouveau, ses prunelles obliquèrent, cherchant leurs comparses fauves. La vulnérabilité qui se dégageait de cet aveu lui fit mal, tant il accentuait sur ses propres épaules le poids d’une responsabilité dont il aurait pourtant pu se dégager aisément. Après tout, ce n’était pas de sa faute, si Aliénor avait disparu. Il ne devait rien à personne. Il prêtait main forte, et c’était tout. Il pouvait rester à sa place. Adjuvant, et rien d’autre. Mais les sentiments de Yago, pour autant qu’ils puissent paraître fantoches en comparaison de ceux des vivants, lui tenaient suffisamment à cœur pour que son inquiétude se renforce un peu plus. Et s’ils ne la trouvaient pas ? Ou s’ils trouvaient, justement, et que la seule réponse à leur être fournie ne signifiait rien d’autre que la disparition cette fois définitive de la Reine rouge ? Pour lui, peu de conséquences. Mais pour Yago et Serguey… Il serra les mâchoires, et se contenta de transmettre une vague d’apaisement et de bienveillance silencieux.

« Je ferai de mon mieux, je te le promets. »

La nuit de novembre n’était pas chaleureuse. L’automne s’installait. Et, avec lui, la réminiscence de l’an passé, du deuil extraordinaire dû au scandale de la Samain. De mauvais souvenirs, en somme. Cette période de l’année était-elle désormais vouée aux plus mauvais augures ? Il espérait bien que non. Il avait toujours aimé l’automne, en Louisiane. Il se raccrochait au glissement de sa paume contre le cuir du volant, aux chocs des pneus contre l’asphalte, et au grondement rassurant du moteur. Parfois, il cherchait du regard quelques panneaux, afin de vérifier qu’ils se trouvaient toujours dans la bonne direction. Les chantiers abandonnés, il n’y avait jamais mis les pieds : pas l’occasion, pas l’envie, et une appréhension sourde, à la vue de tous ces travaux inachevés. Il songea à sa conversation avec le géant estonien, peu avant qu’il n’entame la confession de ses propres crimes et châtiments. Une ville fantôme, c’est tout ce qu’il en restera. Et voilà qu’il se retrouvait embrigadé dans ce repaire de béton, de briques et de ferraille laissés à pourrir pour il ne savait quelle raison.  

Lorsque les bâtisses apparurent dans le lointain, telles des sentinelles pierreuses et inquiétantes, il ne leur fallut pas plus de quelques minutes pour rejoindre la zone, et l’arcaniste pesta entre ses dents, sifflant doucement en constatant le manque évident de précautions, quant à l’encadrement du secteur. Aucune protection pérenne n’avait réussi à éloigner les curieux, et le pick-up s’engagea dans ce qui aurait dû devenir l’avenue principale du quartier résidentiel. Il ralentit l’allure, et cette fois, la surprise le fit tressaillir, lorsque le Caïnite empoigna sa cuisse. Le dévisageant timidement, il ne crut pas bon de rajouter quoi que ce soit au tourbillon d’émotions qui saisissait peut-être l’Infant d’adoption de la disparue. Quant à lui, il priait de toutes ses forces pour que l’influence de Salâh ne soit pas prépondérante, dans cette histoire. Il ne se rappelait encore que trop bien de sa première entrevue avec lui, un souvenir tenace et encore frais, qui occasionnait toujours régulièrement un malaise singulier et nauséeux en lui.
Il décida de ne pas s’aventurer trop profondément dans les environs, et gara le pick-up à une distance raisonnable de l’allée, tournant sur leur droite pour finalement stopper à une trentaine de mètres, pour plus de discrétion. Il éteignit le moteur, prit une longue inspiration, et ne perdit pas de temps avant de descendre et de récupérer son sac lestement. De l’intérieur de la portière, il cueillit également une lampe torche qui ne serait pas de trop pour ses yeux humains.

« Il faut qu’on détermine d’une tactique ou d’une méthode… On ne peut pas se contenter d’errer… Ça va nous prendre plusieurs nuits à tous les coups, alors autant éviter de se compliquer la tâche. » De l’intérieur de sa besace, il extirpa trois bâtons de craie. Un pour Mei, un pour Yago, et le sien qu’il conserva entre ses phalanges. « Ça, c’est au cas où on se sépare à un moment donné pour visiter plusieurs bâtiments à proximité immédiate. Qu'on revisite pas trois fois les mêmes endroits. Marquez les entrées avec vos initiales. Codez-les, si vous en avez envie, en les traçant à l'envers. On ne sait jamais. » La gorge sèche, il se retourna, trouant la nuit du faisceau lumineux. Il ne se battrait pas pour empêcher l’Oriental d’y aller en premier. Sans se montrer lâche, il faisait confiance à ses capacités comme à ses instincts, à défaut de pouvoir s’appuyer sur la Chinoise encore hostile à son égard. Ils commençaient tout juste à avancer, qu’il chuchota une dernière fois : « À cinq heures, quoi qu’on ait trouvé, ou pas, on doit revenir à la voiture… Sans ça, ce sera trop dangereux pour vous. »

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Louisiana Burning

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Princesse Kumquat, le Glaçon Impérial.
Mei Long
Mei Long
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ASHES YOU WERE

En un mot : Derrière elle, les traumatismes de l'Orient. Devant, ce spectaculaire et dangereux Occident. Entre les deux, cette douce torpeur, bourreau et gardienne de sa déraisonnable folie. De sa folle déraison.
Facultés : Quietus - Obténébration - Chimérie
Thème : Secret Garden - Adagio
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ASHES YOU WILL BE

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Dim 10 Juil - 19:29 (#)




Les yeux rivés sur le paysage qui défile, elle ne dit mot, ne rompt rien de l’équilibre précaire à la balance fragile qui régit l’habitacle du véhicule. Elle ignore tout du lien unissant son acolyte à cet arcaniste, de ce duo improbable qui semble pourtant danser sur les eaux gracieusement. Mei n’est pas curieuse pour autant. Leur histoire l’intéresse peu mais celle-ci, pour une fois, ne juge pas. Elle connaît l’attrait que l’Autre peut susciter, en particulier d’une autre race. Elle avait connu des hauteurs exaltantes et des abysses obscures en compagnie de son loup. Son absence, par ailleurs, était une plaie difficile à refermer maintenant qu’elle le savait ici. Jamais elle n’avait évoqué son nom ni même son existence mais son silence était plus douloureux qu’elle ne voulait bien l’admettre. Une aiguille de plus dans sa peau, pas aussi déchirante que celle plantée par la disparition de son amie.
Après l’inquiétude et le désespoir, un sentiment prenait place de façon insidieuse. La colère. Oui, ces dernières nuits, elle avait haï son alliée. Pour ce lien déroutant et défiant toutes les lois, pour l’admiration qui était née dès leur première rencontre, pour l’attachement et l’affection grandissants au fil des décennies. Oh, Mei ne les avait jamais nommés, avait tâché de les dissimuler ou, au moins, de les minimiser. Mais ils étaient là, solidement ancrés, vibrants, absolus. Et elle lui en voulait pour ça. Après Jian, l’Immortelle s’était promis de ne jamais succomber à ce genre de liens, à cette dépendance affective, à cette perte de contrôle. Il y avait trop à perdre pour trop peu à gagner.

Son éveil et les mois qui avaient suivi n’avaient fait que solidifier leur amitié au point où sa perte serait une épreuve dont Mei le sait, elle ne se relèverait pas. Et elle la déteste pour ça. Pour la rendre aussi faible, aussi pathétique. Pour… l’aimer.

Les freins couinent quelques secondes et le véhicule s’arrête enfin. C’est la voix de Yago qui la ramène à la réalité et ouvrant doucement la portière, elle s’en extirpe pour lui laisser le champ libre. Le nom de son créateur lui fait serrer les mâchoires et le regard qu’il lui lance n’adoucit aucunement son ressentiment. Elle le toise, attendant des reproches qui ne viennent pas. Tant mieux, son compagnon d’infortune ne lirait aucun regret dans ses traits et n’entendrait jamais d’excuses formulées en ce sens. Cette nuit avait été l’une des plus extatiques de toute sa longue existence, bien qu’elle en taise certains mystères qu’elle se refuse d’ailleurs à repenser présentement.

L’immensité du site lui donne déjà le tournis. Elle aurait préféré n’importe quel endroit que celui-ci, dans le dédale des ruines de ce qui aurait pu être. Combien de bâtiments à fouiller, combien de nuits perdues à récolter des miettes d’indices pendant qu’elle se faisait… quoi au juste? Torturer? Interroger? Pire? Si Aliénor était déjà perdue, la colère seule la porterait pour une vengeance, qu’elle soit la dernière ou non. Mais si la Vampire mourait pendant qu’ils fouillaient ces décombres, l’éternité ne lui suffirait pas pour se pardonner.
Louchant sur le morceau de craie tendu, un air sceptique accroché au visage, elle finit par le prendre délicatement et un “merci” qui lui brûle les lèvres les franchit néanmoins. Super. Yago avait fait appel à un arcaniste pour les aider et ils récoltaient des craies. Il aurait pu se peindre le visage comme ces nègres et leur vaudou ou réciter une formule quelconque en un latin impeccable, jouer avec une poupée à l’effigie de la Reine rouge… oui, tout un tas de procédés qui auraient justifié sa présence ici autrement que pour rassurer bébé Yago et s’offrir quelques caresses lubriques - oui, elle avait vu les mains sur les cuisses - mais non.

Au moins son compère passait en premier au cas où le piège se refermait sur eux. Car ce n’était toujours pas à exclure. L’avantage au moins à avoir emmener le bellâtre, c’est qu’elle pourrait éventuellement lui briser un genou et l’offrir en pâture aux loups afin de gagner du temps et de s’éclipser. Morte, elle ne pourrait pas retrouver sa précieuse amie et la vision d’Eoghan dans une mare de sang expirant son dernier souffle ne lui faisait ni chaud ni froid. Entre lui et elle, le choix n’était même pas une option à effleurer de l’esprit. Alors qu’elle le visualise mort, elle acquiesce poliment à ses dernière recommandations et se met en marche, sa craie dans la main. Elle ne signerait pas de ses initiales, ni en anglais, ni en chinois. Non, elle marquerait chaque bâtiment et chaque porte par un AB parfaitement tracé. Qu’ils sachent, peu importe qui ils sont. Qu’ils sachent qu’elle est cherchée et que peu importe quand ni comment, elle sera retrouvée et vengée.


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Mer 12 Oct - 21:58 (#)


Sandstorm

Il détestait le silence des lieux.
Car il était tissé de mensonges et d'illusions. D'ersatz et de simulacres, destinés à embrumer les esprits trop paresseux. Un imaginaire prolifique visualiserait aisément tout un bestiaire délirant dans cet endroit laissé à l'abandon. Des spectres les plus redoutables aux insectes les plus répugnants. Les chantiers grouillaient de ce que la conscience humaine leur prêtait pour se rassurer : des bruissements, des légendes, des indices.

Mais au fond de lui, il le savait déjà : ils ne trouveraient rien.
Car il n'y avait rien à dénicher parmi ce dédale de constructions imparfaites et bancales. Rien qui ne puisse apaiser leurs angoisses, les mener sur une piste fiable.

Comme il s'y était engagé, il les avait devancés de quelques mètres et ouvrait la marche, les sens aux aguets. Faisant fi de l'écho des pas de ses compagnons d'infortune, il s'imprègne de l'ambiance des lieux, explore une allée relativement large pour se nourrir des sons et des odeurs. L'air frais ne lui ramène que des senteurs de rouille et de poussière. L'ancien horloger ne s'y trompe pas : ici le temps s'est écoulé sans déranger les éléments, puzzles absurdes plantés dans la jungle urbaine. Des odeurs citadines le traversent sans le renseigner davantage, et il ne peut que se contenter d'imaginer la sueur et la fatigue des hommes harassés, écrasés par leur charge de travail. Pourquoi avoir abandonné le projet en cours de route ? Non pas que l'absence de symétrie et de finition le perturbe particulièrement, bien au contraire ; seulement, il craignait par-dessus tout que les lieux aient été désertés pour une raison bien spécifique. Une raison qui lui ferait froid dans le dos.
« Penses-tu que le lieu puisse être hanté…? »
Une pensée inconfortable qu'il choisit de partager dans l'intimité du lien télépathique avec le sorcier, plutôt que d'alarmer inutilement la Chinoise ou, pire, qu'elle ne le tourne au ridicule ou le déprécie en apprenant qu'il était terrorisé par les spectres. Mais le folklore d'Extrême-Orient comporte également son lot de récits et de mises en garde contre les créatures de l'invisible. Aussi, peut-être comprendrait-elle sa prudence.

La craie avait échoué au fond de l'une de ses poches, après avoir été étudiée d'un air incrédule. A l'instar de Mei, il avait peiné à se figurer l'utilité réelle de l'objet, outre le fait de marquer les bâtiments visités séparément. Une idée qui ne l'enchantait guère, tant qu'il ne se représenterait pas un peu mieux la zone qu'ils avaient décidé d'explorer.
« Pour le moment, vous restez ensemble. Je grimpe. »
Et, sans attendre de réponse, il se hisse sur un monticule de gravats et de poussière pour atteindre une structure métallique inachevée – probablement un échafaudage que les ouvriers n'avaient même pas pris le temps de démonter intégralement avant de quitter les lieux. Malgré son aisance aérienne, les paliers de métal vibrent sous ses pas tandis qu'il escalade, et des gémissements ferreux résonnent contre le bâtiment le plus proche – celui qu'il convoite. Une fois le sommet atteint, il se fige, le temps d'immobiliser la structure branlante sous lui, puis, d'un bond formidable, l'Ombre quitte son promontoire et s'agrippe à l'étage supérieur d'une usine qui ne verra jamais le jour. Suspendu à une vingtaine de mètres du sol, il se hisse souplement jusqu'à l'absence de plafond, qui l'oblige à se contenter des contours de l'entrepôt. Heureusement, l'épaisseur des murs lui permet d'évoluer en hauteur sans craindre la chute. Comme un chat, il se déplace sur l'arête de la paroi, jusqu'à se situer au point le plus élevé.

Alors le Noctambule se pétrifie et se recroqueville sur lui-même, juché sur son poste d'observation. Les narines dilatées, sa silhouette accroupie absorbe les éléments de son environnement, et c'est son corps tout entier qui est à l'écoute du sanctuaire dévasté. Il ne s'était pas trompé : tous les bruits qu'il détectait ne lui apportait aucune information. Les battements cardiaques qu'il percevait ne provenaient que des rats, à qui profitaient l'absence d'activité humaine. De temps à autre, un croassement les informait de la proximité d'un oiseau nocturne. Les autres sons n'étaient que les gémissements du matériel oublié ou des constructions abandonnées, lorsque le vent les traversait. Une sourde plainte, comme un reproche péniblement exulté par les chantiers délaissés où la nature réclamerait bientôt ses droits. Et à perte de vue, des squelettes urbains semblables à celui sur lequel il s'était hissé.
De là où il se trouve, un seul d'entre eux attire son attention, et il glisse l'information dans la conscience de l'arcaniste.
« Il y a un bâtiment qui paraît plus ancien que les autres, au nord de notre position. J'ai l'impression que la toiture est achevée. »
Même s'il ne s'agissait que de tôle de mauvaise qualité, quelqu'un avait pris la précaution de sceller ce hangar. Ce tombeau. Cette pensée lui extorque une grimace d'effroi. Sans prendre le temps de vérifier que Mei se trouve toujours aux côtés d'Eoghan, et jugeant prudent de ne pas porter la voix du haut de son perchoir, il s'empresse d'ajouter à l'intention du sorcier.
« Dis-lui. Et… laisse-la entrer la première. D'ici, je ne perçois pas grand chose de dangereux, mais à l'intérieur, qui sait ? »

Pourquoi Salâh-ad-Dîn aurait-il donné rendez-vous à Aliénor ici ?
Pour lui tomber dessus avec une dizaine d'hommes ?
Ce n'était pas son genre.
Il était trop orgueilleux pour la prendre au piège de la sorte. Non. Il s'agissait d'autre chose. Quelque chose qu'il ne parvenait pas à comprendre. Quelque chose qui lui échappait. Et il détestait ce sentiment d'impuissance, alors qu'on menaçait l'existence de Celle qui avait toujours été tout pour lui.

La Dame de la Fenêtre.
Ma Dame de la Fenêtre.

Machinalement, son poing se referme sur la craie dans sa poche. Il l'extirpe d'un geste qui ne prend sens que lorsqu'il trace le mot en hébreu contre le béton, penché sous le ciel d'encre, les doigts animés par la dévotion.
Marid.
Djinn des mers et des océans. Mère des égarés, Mère de nous tous.. Mei, Orhan, Nina, Dillon. Tant de créatures destinées à la noyade en l'absence du cap que la Reine Rouge avait à leur offrir.
Et que dire de lui-même ? Il se flétrirait à jamais s'il venait à la perdre.

Il devait La retrouver.

Lorsqu'il redescend de l'échaffaudage, il est plus déterminé que jamais. C'est une lueur d'aliénation amoureuse qui vrille ses prunelles d'ambre, lesquelles se plongent dans celles du sorcier demeuré en bas, à l'attendre.
« Eoghan. »
Le ton est bas, ferme. Il se fiche que Mei assiste à l'intimité de cette déclaration. Si elle était venue le chercher, c'est parce qu'elle partageait ce sentiment d'absolu qui les liait à Aliénor.
« Sache que je suis prêt à tout pour La retrouver. Et je sais que Mei aussi. Je verserai du sang s'il le faut. Le mien, celui d'une innocente. Ou pire encore. Que te faut-il pour que ta magie puisse nous aider ici-bas ? Je possède certains de ses effets personnels. T'aideraient-ils à identifier son éventuel passage, à la localiser ? »
Toujours pris au dépourvu par sa méconnaissance des arcanes, il évite cette fois soigneusement le regard de l'Immortelle, lorsqu'il évoque les affaires dérobées et jalousement conservées dans l'atelier où la Chinoise était venue le débusquer. Même si l'heure n'était pas aux remarques acerbes, il devinait sans mal l'expression de dégoût pincé et le sourcil agacé du jugement que Mei pouvait arborer suite à cette confession.
« Comment être sûrs qu'Elle soit toujours ici ? »
En admettant qu'elle soit réellement venue, comme elle l'avait confié à Mei avant son départ.

Mais si Tu es ici, nous te retrouverons.
Nous te vengerons.
Seule la poussière demeurera après la fureur de notre tempête.


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ADMIN ۰ Se faire péter la vitrine : bien plus qu'un métier, une passion. Featuring : Dramaking
Eoghan Underwood
Eoghan Underwood
ADMIN ۰ Se faire péter la vitrine : bien plus qu'un métier, une passion. Featuring : Dramaking
⛤ SMALLTOWN BOY ⛤

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"This is not the right way."

En un mot : Sorcier venimeux ondulé de la toiture. Gosse du bayou.
Qui es-tu ? :
"Let it spread like a disease."

⛤ Maître des arcanes, sorcier à l'essence écarlate. 37 ans de vice (et râles) et de chair corrompue. Manipulateur d'hormones, télépathe patenté.
⛤ Second, bras droit de Circé van derr Ven dans la secte de l'Irae. S'y démarque pour sa loyauté ciselée par les griffes de Morgan Leroy (missing). Mais les failles perlent.
⛤ Incube de Louisiane ; fils de ces terres marécageuses, du bayou poisseux et des routes cahoteuses. Né à Bâton-Rouge, n'a connu que Shreveport et les frontières de son État.
⛤ Né seul homme dans la famille des sorcières irlandaises Mulligan. Privé de père (tué) par la harpie noire : élevé par Sylia Mulligan, descendant du Rouge de sa grand-mère Julianna.
⛤ Cauchemar des femmes ; nourrit sa magie (Rougeoyante) des hormones sexuelles de ses partenaires, ainsi que des émotions primaires.
⛤ Traître à ses passions, criminel et meurtrier de Johanna Andros (missing). Pourfendeur d'amitiés, éternel débiteur, clébard soumis à ses attaches.
⛤ Ne vit que pour les Mardi-Gras de New Orleans ; caresse le rêve de s'y installer un jour dans son propre "shotgun", malgré le fantôme de Katrina.
⛤ Mystique, déchiré entre deux hommes : partagé entre le sorcier et l'humain, entre la sagesse et une ire destructrice. Le latin s'efface sans mal sous l'accent du Sud, coriace sous sa langue.
⛤ Commerçant du Downtown (Crawling life), antre de ses serpents vénérés, lézards et autres reptiles, dont il cède les corps, les soins et les cages de verre.
⛤ Pratique à l'arrière de sa boutique, dans un laboratoire farouchement défendu et protégé par les runes. Recèle secrets et savoirs, expérimentations douteuses et dangereuses.
⛤ Mauvais mentor. L'une de ses apprenties en a subi les conséquences. Guide de Morgane Wuntherson et d'Halina Meyer. Meilleur ami indigne de Vinzent Henkermann et cousin de Shannon Mulligan.
⛤ Pacte tissé avec Scox : Prince démon s'étant dissimulé derrière les brumes de Baal. Immortalité odieusement acquise, âme vouée à obéir et marcher aux côtés des Antiques.
38 ans d'âge réel ; 36 ans d'apparence.

⛤ ENAE VOLARE MEZZO ⛤

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"I put a spell on you."

Facultés : ⛤ La Rougeoyante s'infiltre dans les corps et y bouleverse les hormones ; flèche apollonide : distille poison, fléau, mort, mais aussi fièvre rouge saphique. Chaos total.
⛤ Télépathe raisonnable : ne s'infiltre de préférence que dans les esprits des humains misérables. Capable de communiquer en pensée avec quiconque lui ouvre les grilles de son esprit. Savant fou ; capable désormais de connecter sa psyché aux êtres muets, cobras et crotales comme cobayes, corbeaux et autres créatures rampantes.
⛤ Herboriste né, sa maîtrise des potions n'a d'égale que celle de son mentor maternel. Capable d'élaborer des philtres complexes ; créateur infatigable de breuvages en tous genres.
⛤ La Rougeoyante se défend et protège son hôte plus férocement qu'elle n'attaque : limitée par la nécessité d'un contact physique. Sorcier doué au corps-à-corps, secondé par son aisance au maniement d'athamés et autres lames rituelles.
⛤ Chercheur d'artefacts, quémandé des Longue-Vies : détisseur de leurs malédictions et autres mauvais sorts.
Thème : The Way ⛤ Zack Hemsey.
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⛤ VENGEANCE ⛤

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"Before I die alone."

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Mer 26 Oct - 1:53 (#)


Partners in crime
Il réfléchissait. Il ne se formalisait pas des doutes conçus par ses compagnons maudits de cette nuit unique en son genre. Une de plus. Même lorsqu’il regarda Yago grimper en quête d’indices potentiels, il resta en contact télépathique avec lui, mais continuait, d’autre part, de s'interroger. Ils devaient établir une stratégie. Il pestait de ne pas avoir été mis au courant plus tôt, ou depuis sa boutique. Il aurait pu emporter quelques effets avec lui, du matériel qui leur simplifierait grandement la tâche. Pourtant, la part la plus raisonnable de lui savait que cette première incursion sur ce territoire déserté lui servirait au moins à prendre la mesure de ce qu’ils avaient à explorer. À prendre la température. Il écouta avec soin les indications de l’immortel, mais s’empêcha d’en parler à  Mei dans l’immédiat. Il se contenta d’attirer l’attention de l’Immortelle sur lui et, d’un mouvement de son index, frôla sa propre tempe avant d’en pointer l’Oriental perché en hauteur, lui indiquant qu'un échange était en cours. Ainsi, il espérait mieux faire patienter la Chinoise, ayant d’ores et déjà compris qu’il n’aurait que peu de choses à attendre d’elle hormis une sévérité qui n’était pas que de façade.

Lorsque son amant revint à eux, le sorcier lut aussitôt dans ses prunelles toute l’intensité et la détermination conférée par leur mission primordiale. Il redressa la tête, soutint le lien avec lui comme il l’avait toujours fait, et décida de s’imposer naturellement, bien que sans heurt, au cœur de ce trio si particulier. « Venez, tous les deux. J’ai une idée. »
Ils n’eurent pas à avancer très loin. L’allée principale laissait libre cours à des dizaines et des dizaines d’immeubles de quelques étages chacun. L’endroit avait été planifié pour devenir un quartier résidentiel à la façon de Western Hill : moderne, plutôt calme, et dont l’architecture laisserait la mainmise à des formes modernes, pas toutes similaires, mais dont l’esprit resterait cohérent. Une verrue dans un monde comme celui de la Louisiane. Les façades n’étaient pas toutes impeccables, la plupart des fenêtres n’existaient pas, compensées par les bâches de plastique, et les portes n’étaient que des gueules béantes et noires. Il s’engouffra dans l’une d’entre elles (celle du premier immeuble aux murs dressés de l'allée). Il se déplaçait prudemment, bien que rassuré par la présence des deux créatures sur ses talons. Évidemment, rien à signaler. Rien d’autre que le béton nu, que quelques pots de peinture séchée depuis longtemps, quelques outils oubliés là, une poignée de rails métalliques désormais inutilisables. L’espace était immense : le hall qui avait été conçu pour être vaste et offrir une impression de grandeur confortable remplissait parfaitement son office, en dépit de la laideur des lieux. Il se dirigea vers l’extrémité la plus éloignée de l’entrée, là d’où la lune découpait parfaitement un carré de lumière pale sur le sol vierge.

Eoghan s’agenouilla et dégaina son téléphone portable. « Je ne serai pas d’une grande utilité, cette nuit. J’ai besoin de matériel. Je ne vous reproche pas d’avoir voulu venir ici au plus vite, au moins ça me permet de prendre la mesure de ce qu’on a à fouiller. » Il pianota sur son téléphone, pesta contre le réseau difficile d’accès. Bientôt, pourtant, un sourire victorieux, bien qu’en demi-teinte, vint écorner la commissure de ses lèvres. « Mais on va tenter d’être efficaces. En quelques nuits maximum, ce sera réglé. » Il effleura Mei d’un coup d’œil appuyé. Sur l’écran de l’Iphone s’étalait sous leurs yeux les plans grossièrement élaborés conçus pour le quartier abandonné, aisément trouvables parmi les archives du net, qui n'avait pas manqué de friands articles quelques années auparavant, pour mettre en avant cette entreprise inachevée. « Cet endroit pourra être notre QG temporaire. Si on se retrouvait séparés, s’il nous arrive quelque chose, si on se paume, on pourra se retrouver ici. La voiture n’est pas loin. Ce sera plus pratique. Il faut qu’on s’organise. » Au lieu de dessiner un pentacle, la craie retraça les grandes lignes du plan qu’ils pourraient ainsi consulter à loisir. « Trois grandes avenues. Une toute à l’ouest, une au centre, l’autre à l’est. C’est là où on est, vous voyez ? » Il pointa du doigt l’usine désaffectée qui avait servi des lustres avant que le projet de construction n’ait été accepté par les autorités de la ville, et au sommet de laquelle Yago avait grimpé. « Yago, si j’en crois le plan… » Il crayonna pour esquisser tout au nord la structure désignée par l’horloger. « C’est ce bâtiment qui t’a intrigué. » Il esquissa un cercle au milieu du rectangle, destinant les croix aux bâtisses qu’ils auraient visité. « Je ne sais pas si c’est une bonne idée de s’y rendre en premier, à moins que tu aies repéré quelque chose de plus. » L’arcaniste modifia à peine sa posture, remontant un genou afin d’appuyer son avant-bras sur sa cuisse, tout en continuant de peaufiner le plus rapidement possible la carte qu’ils dessinaient pour eux trois. Ils avaient besoin de visualiser clairement les dimensions du secteur. Tout en crayonnant, il laissa le fil de ses pensées se dévider.

« Il faut qu’on explore toutes les possibilités. Qu’on reste logique. Vous êtes des vampires… Votre truc, c’est de vous percher en hauteur. Il faut envisager d’explorer chaque immeuble de haut en bas si on veut être sûrs de ne rater aucun indice. » Il renifla, frottant brièvement le dessous de son nez, chatouillé par les grains de craie comme de poussière, avant de poursuivre avec acharnement le schéma dont l’écran lui servait de modèle, se déplaçant ou glissant chaque fois qu’il en avait besoin, ajoutant le plus de détails possibles. « J’ai besoin de choses qui lui ont appartenu, oui. Des cheveux ou du sang, ce serait l’idéal. Je pourrai tenter de concocter quelque chose pour la localiser, ou au moins retrouver sa présence entre quelques-uns de ces murs… ça sera compliqué, mais je vous promets de faire tout mon possible pour la rendre efficiente. Et puis si on retrouve des traces physiques de son passage, on pourra être fixés. Autrement… » Il secoua la tête. « J’aurais bien voulu tenter d’interroger les corbeaux qui rôdent, mais il y a peu de chances pour que j’y parvienne. Je suis encore en phase de perfectionnement, et il est peu probable que les piafs qui traînent aient vu un truc, mais c’est une possibilité. »

Lorsque sa craie bien entamée cessa de s’agiter sur la grisaille, il poussa un soupir et se remit debout. Il ne demeura guère passif pour autant, leur tournant le dos dans la foulée. Sur le mur jouxtant immédiatement le croquis, il écrivit :

« SALAH ?
CHASSEURS ?
PASUA ?
»

Il se recula d’un pas. « Vous voyez quelqu’un ou quelque chose d’autre qui pourrait être responsable de ça ? Parce qu’en fonction de qui on cherche, ça pourrait peut-être nous aiguiller sur les indices à retrouver. » Il pivota en direction de Mei Long, la considérant honnêtement. Il hésita, puis lâcha sobrement. « Je vois très bien comment tu me regardes. Je ne suis pas le plus grand sorcier de Louisiane, en effet. Mais Serguey est mon ami, et Yago… » Il haussa les épaules. « Bref. Si tu as une stratégie en tête, je te garantis que je ferai tout mon possible pour qu'on la mette en place… Alors qu’est-ce que tu veux faire ? Selon moi, il faut être raisonnables, et méthodiques. Que ce soit ensemble ou séparément, on n’aura pas d’autre choix que de remonter chacune de ces trois allées et d’entrer dans tous les immeubles pour être sûrs de ne rien rater. Mais peut-être que tu as autre chose à l’esprit. »

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Louisiana Burning

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Princesse Kumquat, le Glaçon Impérial.
Mei Long
Mei Long
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ASHES YOU WERE

En un mot : Derrière elle, les traumatismes de l'Orient. Devant, ce spectaculaire et dangereux Occident. Entre les deux, cette douce torpeur, bourreau et gardienne de sa déraisonnable folie. De sa folle déraison.
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Thème : Secret Garden - Adagio
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Dim 6 Nov - 15:26 (#)




Son regard s’envole un instant vers les acrobaties de Yago, l’ongle de son pouce continuant de meurtrir son épiderme dans une gestuelle bien trop humaine. Spectre fantomatique incapable de se focaliser sur une pensée particulière, elle se sent glisser vers un état redouté et redoutable. Le précieux contrôle s’étiole au gré des nuits et sans garde-fou pour la retenir, elle se sait condamnée à retrouver ses vieux démons pour une énième danse. Le ballet macabre qui se profile à l’horizon résonne d’un écho particulier en ces lieux et à plusieurs reprises, ses yeux se fondent dans la nuit, persuadée d’y lire une présence. Le malaise qui l’habite n’a parfois aucun lien avec la situation présente et elle blâme le mysticisme d’antan trop ancré en elle pour avoir totalement disparu.
Levant les yeux au ciel quand le sorcier lui explicite silencieusement l’échange qui s’opère entre les deux hommes, elle se détourne, les mâchoires serrées. Ce n’est pas tant l’exclusion qui est difficile à encaisser sinon le sentiment d’impuissance que ce dernier fait ressurgir. Le temps devient un ennemi contre lequel elle ne peut rien et la rage sourde qui émane de ses entrailles dans un hurlement sinistre menace de la faire chuter. Ici l’Immortelle n’a pas de cadre et elle regrette cette autorité à laquelle il lui était si plaisant de ne pas se plier. Ici, il n’y a pas Aliénor, il n’y a pas Jenaro, seulement deux hurluberlus jouant les chimpanzés et les marabouts s’envoyant des mots-doux par ondes cérébrales interposées. Quelle idiotie lui a pris de se tourner vers lui? Vers eux? Les mâchoires serrées un peu plus, la dure réalité lui fait l’effet d’une gifle mentale. Parce qu’elle ne peut rien, seule. Pantin désarticulé qui erre depuis que le temps n’a plus d’emprise sur son corps. Poupée de chiffon insoumise dont la liberté pourtant est un sentier direct pour l'échafaud. Tout ce qu’elle est, tout que Mei respire ne sert absolument à rien ici.

Son compère redescend et, les deux pieds à nouveau au sol, la vampire leur accorde de nouveau toute son attention. Si les mots de son comparse font écho à quelques-unes de ses pensées, elle ne peut retenir un regard accusateur et une grimace de dégoût en réponse aux vices qu’elle lui a prêtés lors de leur premier affrontement et à présent vérifiés. Sa tête de fouine termine parfaitement ses allures de rat mais elle ne dit mot, se contentant de refluer tous les sentiments qui l’assaillent. Forçant un soupir, ses pas suivent ceux du sorcier et elle ne peut qu’être intriguée par les plans qui apparaissent sur l’écran qu’il manipule avec une aisance déconcertante. Elle maîtrise à peine les appels et les envois de message, il lui apparaît presque magique de pouvoir dégoter si aisément et surtout si rapidement ce genre d’informations. Soutenant le bref regard qu’il lui accorde, elle acquiesce et le laisse recopier sobrement sur le béton une entreprise presque impossible.
Les quelques pas qui l’éloignent d’eux et font s’envoler quelques volutes de poussière la poussent vers l’une des embrasures par laquelle le vent s’engouffre et son regard se perd sur les silhouettes trop nombreuses des bâtiments à l’abandon. Les ombres portées les unes sur les autres forment un patchwork sordide digne de ces films noirs des années soixante dépeignant une noirceur encore portée par un certain panache. Loin de ce monde électrique et trop rapide dans lequel l’asiatique peinait à trouver sa place.

La voix de Eoghan la berce alors qu’elle tente de se raisonner. Il existe forcément un indice dans ce dédale de ruines. Aliénor ne se serait jamais laissée prendre sans se débattre, sans se battre, sans la volonté farouche et sadique d’en achever au moins un, au diable les conséquences. Oui, dans cette immensité de béton froid et malodorant, sous ces monticules de poussière et de fientes d’oiseaux, entre le couinement des rats et le croassement lugubre des corbeaux, il y avait la réponse qui les mènerait à elle.

En parlant de corbeaux, la Chinoise délaisse sa triste contemplation pour reporter son attention sur l’irlandais, arquant un sourcil circonspect quand ce dernier sous-entend une communication possible avec ces derniers. Formidable, de tous les péquenauds du coin, il avait fallu que Yago s’acoquine avec le type qui murmurait à l’oreille des piafs. Se gardant bien d’émettre le moindre jugement de peur de perdre les seuls alliés, même temporaires, qu’elle possède en ce bas-monde, elle regarde les trois potentiels coupables se peindre sur le mur, jouant toujours avec sa craie gardée en main. Tournant le visage en direction de la tête pensante de leur trio, elle le considère un instant des pieds à la tête. “J’ai saisi…” le coupe-t-elle presque pour ne pas entendre les détails de ce qui le lie à Yago. Dans le brouillard où les pensées s’entrechoquent et duquel elle parvient difficilement à se maintenir, elle refuse de laisser ses idées divaguer sur les pratiques contre nature auxquelles ils s’adonnent tous les deux. “Et ne le prend pas personnellement, je regarde tout le monde ainsi.” Glissant de nouveau son regard sur les mots inscrits récemment sur le mur, elle finit par lui faire face.

Faisant un pas ou deux dans sa direction pour rompre toute distance, ses yeux sombres se plantent dans la clarté des siens. “Mon avis sur toi n’a que peu d’importance Eoghan Underwood. Parce que tu as raison.” Un coup d'œil en coin à Yago avant de replonger dans ces yeux si bleus. “Il y a mille scénarii différents à l’instant dans ma caboche, tous plus macabres les uns que les autres. Je tuerai quiconque se dressera sur notre chemin, j’écorcherai du plus fatigué des vieillards au plus fragile des nouveaux-nés s’il le faut. Je torturerai jusqu’à la supplication, arracherai la pureté à la plus dévote des femmes et noierai dans un bain de sang le moindre porteur d’indices si cela me rapproche ne serait-ce que d’un millimètre d’elle. Je suis le résultat de ce que le vampirisme peut produire de pire. Je suis dangereuse et instable.” Voilà le portrait que la torturée dresse de sa personne cette nuit. “Mais toute cette rage, toute cette colère, toute cette folie… ne servent à rien maintenant.” Quand le moment s’y prêtera, elle libérerait sa violence sur le monde sans que cela pèse sur sa morale inexistante ou sa conscience tarie. “Oui, tu as raison. Il nous faut être raisonnables et méthodiques et c’est tout ce que je ne suis pas. Quelques nuits valent mieux qu’une éternité sans elle. Parce que malgré tout ce que je viens de dépeindre sur moi, il n’y a rien de plus important en ce bas-monde que j’exècre que retrouver Aliénor.” Et c’est dire tout l’amour qu’elle porte à sa précieuse amie et alliée. Qu’elle soit capable de ressentir cette force et ce lien au-delà de la noirceur de son âme est la seule preuve qui ait un réel poids et un réel sens.

Se reculant légèrement, elle lui rend son espace vital abaisse son regard sur le plan dessiné à la craie. “Je prendrai l’ouest et tu auras ses objets personnels et son essence dès demain.” Le regard qui coule sur Yago, de nouveau accusateur par sa kleptomanie malsaine, le défie de se faufiler de nouveau dans son intimité. “Et quelqu’un devrait prévenir Serguey…” Elle étire volontairement les syllabes de son prénom pour y souligner tout le mépris qu’il lui inspire. “Même sans pouvoirs et bien qu’il ne soit plus son toyboy, je suppose qu’il voudra nous aider et il nous faudra autant d’alliés que nécessaires sans trop ébruiter l’affaire.” Et puis, avec un peu de chance, il sera le genre à être prêt à se sacrifier pour sa belle. “On commence Messieurs?”
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