Il est cinq heures, Shreveport s’éveille [Wilson & Evy]
Evangeline O'Callaghan
La Winx du Bayou qui met des paillettes dans ta vie (faut pas lécher les cailloux ça fait tousser) - "Répare ma clôture t'auras d'la confiture"
☽ Souffler finalement☽
En un mot : Nature & Cristal Witch
Qui es-tu ? :
☽ Et pourrir dans la terre ☽
Mage baignant dans l'énergie de la terre, Evangeline est douce, craintive et délicate. Aspirant au calme plus que tout, elle ne se mêle pas volontiers aux autres et préfère se perdre en pleine nature plutôt que d'aller se balader en ville. Passionnée par son travail, elle se laisse souvent happer par ses projets et perd parfois le contrôle de sa magie, se laissant fasciner par les pierres qu'elle tient entre ses doigts, allant parfois jusqu'à l'évanouissement. Ne se confiant pas facilement, elle écoute cependant volontiers les gens et a toujours une tasse de thé à offrir pour consoler une âme en peine. Traumatisée par la violence de son ex-fiancé, elle fuit les relations amoureuses et désire plus que tout une vie tranquille en pleine nature.
Facultés :
☽ Et renaître encore ☽
Magnéto-kinésie et phytokinésie, mais surtout déterminer l'énergie retenue dans chaque pierre et ses qualités magiques.
Capable de détecter les minéraux et à déterminer leur nature sans les voir, son pouvoir s’étend sur une portée de dix mètres. Lorsque ses yeux avides se posent sur tes trouvailles, elle peut juger avec précision de leur qualité et de leur « énergie », et cela mieux encore lorsqu'elle les tient entre ses mains tremblantes. Ainsi elle est capable de repérer les pierres les plus précieuses, même non taillées, même emprisonnées dans une gangue de calcaire. Elle sait d’instinct quel cristal renferme le plus d’énergie et quel type. Son pouvoir s’étend au métal, qu'elle tord selon sa volonté pour fabriquer ses amulettes. Elle l’attire, elle le repousse à volonté jusqu’à quatre mètres autour d'elle.
La ville est calme. C’est étrange et curieusement agréable de la voir sans agitation. Les quelques rares humains du coin, les lèves-tôt, marchent d’un pas rapide pour aller travailler. Il est à peine cinq heures, il ne fait pas encore jour. Pourtant les nocturnes sont déjà rentrés chez eux, les rayons du soleil ne vont pas tarder à percer. Ce moment-là est suspendu à un fil ténu, la ville dort. Bientôt les oiseaux viendront pépier même dans les coins les plus délabrés de Shreveport. Bientôt ce sera l’heure des hommes, les créatures surnaturelles se cacheront, dormiront en attendant la nuit. Toi tu avances d’un pas lent rythmé par le bruit de ta canne sur le béton. Tu as rassemblé tes cheveux en un chignon brouillon, enfilé des fringues informes mais confortables et une paire de baskets qui a connu de meilleurs jours pour prendre le premier bus qui t’a conduite loin de tes terres, de ton royaume grouillant de vie et de mort. D’habitude tu ne vas pas travailler si tôt. Tes rendez-vous ont lieu plus tard dans la journée et tu n’as pas de commande à livrer. Tu aurais pu dormir encore une ou deux heures, ou bien paresser entre les draps en écoutant le bayou. Pourtant, te voilà dans un quartier que tu ne fréquentes pas d’habitude, un peu perdue.
Tu fronces les sourcils, fixes ton téléphone qui t’indique une adresse apparemment pas si loin. Ce truc que tu oublies régulièrement de recharger ne te sert que lorsque tu viens à Shreveport. Chez toi, il n’y a pas de réseau de toutes façons. Tu regrettes le temps désuet des cabines téléphoniques et des plans sur papier. Cette machine capricieuse et gourmande en énergie t’indique le chemin le plus court pour arriver à destination. Encore quelques mètres et tu seras fixée. Es-tu venue sans regarder les horaires, au risque de te retrouver face à une porte close ? Peut-être. Tu verras bien. Au pire tu te retrouveras dans un dinner miteux avec une tasse de café tiède et une part de tarte médiocre pour patienter. C’est toujours mieux que d’attendre devant comme une âme en peine. Pourtant, alors que tu t’attends à un échec cuisant, les dieux semblent être avec toi. Même si le Mad Dog ne semble pas être ouvert, tu aperçois pourtant la lueur d’un néon. Discrètement, tu pousses la porte. Pas verrouillée, ouf. Tu n’aurais pas pu te résoudre à venir aux heures d’affluence. Voir un paquet de mâles débordants de testostérone te dévisager, non merci. Et comme ta patience semble s’effriter avec les ans, tu n’aurais pas supporté très longtemps les commentaires sur ton ombrageuse personne.
Pas un chat. Si ce n’est ce type qui cogne un sac de sable. Motivé, surtout à cinq heures du matin. Il n’a pas l’air de t’avoir remarquée. Tu t’avances lentement, scannant l’endroit d’un regard. Tu n’es pas franchement à ta place ici. Tu te racles la gorge, légèrement intimidée, trop doucement pour être entendue. Bon sang Evangeline ! Un peu de courage ! Tu as réduit le crâne d’un type en bouillie à coup de pierre il y a quelques semaines, et tu flippes de demander un renseignement ? Toi et ton foutu sens des priorités hein… Encore cette petite voix agaçante dans ta tête. Vexée, tu toussotes cette fois plus fort pour te faire remarquer. Et puis tant pis. « EXCUSEZ MOI. » Oups. Ta voix résonne dans la salle. Trop fort. Et allez, l’inadaptée de service a encore mis les pieds dans le plat. Le rouge te monte aux joues et ton regard se fait fuyant. « … désolée. Pas encore pris mon café. » Meilleure excuse du monde. « Je… j’aurais voulu des renseignements, si ça ne vous dérange pas. »
Wilson Cooper
Willy L'Ourson - Je suis fatigué Tigrou
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En un mot : Smile
Wil'
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Il est si tard que l’on ne sait plus bien si c’est encore la nuit ou si le matin point. J’ai l’habitude des rythmes improbables, des nuits blanches à travailler jusqu’aux petites heures avant d’aller trouver un sommeil que j’espère toujours lourd, mais qui bien souvent ne l’est pas. Aujourd’hui – ou hier ? – ne fait pas exception à la règle. Pire, même : je sais très bien que je n’aurais pas dormi. La cicatrice, la douleur, les nerfs à passer sur quelque chose. Ça m’arrive parfois. Quand un truc cloche, quand j’ai trop à digérer dans ma vie. Ces séances en solitaire, ou parfois accompagné de quelque connaissance d’infortune, me sont gracieusement offertes par le patron du Mad Dog. Il me laisse, confiant, une clé de la boutique pour pouvoir m’entraîner aux heures où normalement la salle est fermée. Et cette solitude ne me va que trop bien, dans ces moments exutoires où je peux me lâcher complètement. Abandonner mon sourire, mes bonnes manières, mon altruisme social, mon attitude avenante et toujours prévenante. La bête en moi, comme je l’appelle, même si j’ai appris à mes dépens qu’elle n’est pas si influente que chez d’autres, vampires et changeurs de formes. Les moments où Willy l’ourson du Voodoo devient un vrai ours carnassier. Sans public pour partager cette intimité.
Là, mon cerveau est vide. Mon esprit vacant. La sueur dégouline sur mon crâne et mouille mon maillot de corps, projetant gouttelettes à la mesure de mes coups. Rapidité, agilité, précision sur les poires de vitesse. Pas ma spécialité, mais plutôt intense pour le cardio, si l’on y mêle un jeu de jambes actif. Force, brutalité, puissance sur les lourds sacs de frappe. Juste avec des bandes, sans gants, pour sentir le cuir au plus près, pour ressentir la douleur de chaque coup pénétrer les articulations. Dents serrées, poings fermés mais souples, je massacre ce pendant de cuir fourré de sable de toutes mes forces, un spectacle qui ne peut être qu’effrayant pour le commun des mortels. Quoiqu’à Shreveport… Des ahanements puisent l’air trop rare dans ma poitrine, je sens mes sens m’abandonner, me réclamer du sommeil. Enfin. L’effet recherché, la fatigue physique nécessaire. Quelques coups, encore, et je pourrai rejoindre mon appartement et m’y reposer.
Mais une voix puissante et féminine me sort subitement de cette introspection exutoire, et je ne peux retenir un cri de surprise, grave mais peu viril, alors qu’elle s’excuse de son arrivée impromptue.
« WAH ! »
La dame est là, debout, à attendre des informations. Une de ces femmes qui sont belles naturellement, sans artifice. Et d’artifice, elle n’en a aucun : ce n’est pas l’une de ces playmates des salles de sport en legging moulant leurs formes de si près qu’on ne laisse plus aucun soin à l’imagination de travailler un brin. Et tant mieux. Elle doit faire dans la trentaine. Peut-être un peu plus, mais sans que cela ne se remarque, et ce même si un détail curieux attire mon regard : une canne, à son côté. Et c’est con, mais c’est le genre de détail qui me touche. Qui me donne envie de savoir qui se cache derrière, qui me fait bonne impression. Qui me fait une impression tout court, d’ailleurs. Là où pour un autre j’aurais simplement fait remarquer que la salle est censée être fermée, et que je suis loin d’être le plus efficace pour la conseiller, ici j’ai envie de prendre le temps. De retrouver mon sourire, tant bien que mal. Je prends quelques secondes pour reprendre ma respiration, l’avant-bras collé au sac de frappe, donnant sans doute l’impression erronée – ou si peu - d’une intense scrutation. Et parler, enfin.
« Fouuu. Hé bé, vous n’y allez pas de main morte, même sans café. »
Je tâche de mettre dans mon intonation la sympathie qui n’est pas dans mon attitude. Pas autant que d’habitude, en tout cas.
« Les patrons sont pas encore là, z’êtes drôlement matinale. Z’avez de la chance de trouver quelqu’un à cette heure. »
Tout en parlant, je défais mes bandes de frappe, libérant mes mains de leur tension. Par automatisme, je tends la droite à l’inconnue pour me présenter. Y’a mieux que de serrer l’immense paluche d’un type suant de partout, pour un premier contact, mais je n’ai pas la présence d’esprit pour y penser.