Baby Chaos - Là où je passe, la paix trépasse. En un mot : Outre en perdition
Qui es-tu ? : *Un esprit traumatisé par la cruauté de ceux qu'elle pensait être ses camarades, à jamais marqué par l'absurdité de la violence humaine.
* Fille émancipée d'une famille humaine qu'elle a fui pour sa propre sécurité. Outre dans un monde d'humains qui ne cherchaient pas à la comprendre, juste à la plier au conformisme réconfortant de la normalité.
*Jeune fille de dix-neuf ans attentionnée envers son grognon de père de substitution, Zach Solfarelli, qui essaie tant bien que mal de surveiller cet aimant à ennui qu'est sa protégée. Recueil de souvenirs de son père, rôle qu'elle remplit avec acharnement, voulant créer autant de souvenirs que possible pour le garder près d'elle à tout prix, terrifiée à l'idée d'être à nouveau abandonnée. Elle vit avec lui dans un appartement des Kingston building.
* Apprentie curieuse et consciencieuse de Daphné Calabrezzi. S'est lancée sur la voie du chamanisme, marchant dans les pas de sa mentore avec patience et détermination, persuadée d'avoir trouvé la voie qu'il lui fallait.
* Inscrite à la LSU, en médecine. Malgré un dossier scolaire chaotique à cause d'une année de fugue, se démène pour prouver, aux autres et à elle-même, qu'elle réussira.
Facultés : *Hémokinésie, contrôle du fluide vital
*Apprentie chamane, amie des loups et des gitans
*Etudiante en médecine, acharnée et consciencieuse, pleine de projets en tête.
*Musicienne et chanteuse amateur ne sortant jamais sans son casque. Danseuse du dimanche. Incollable sur la musique, sa passion, son refuge.
Thème : "Your Name" by Chiai Fujikawa
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|  Sueurs froides et tremblements au milieu d’une nuit silencieuse à peine dérangée par le brouhaha lointain de la rue dans une ville qui ne dort jamais vraiment. C’est redevenu mon quotidien ces derniers temps. J’en suis là, le souffle court, à essayer de calmer mon cœur et ma respiration, répétant sans cesse les exercices pourtant connu par cœur. Et pourtant sans grands effets. Inspiration. Expiration. Faire le vide. Mettre de côté la sensation de vide qui me hante et trouver à nouveau el calme et le repos. Au bout d’une heure à tenter de toutes mes forces, j’en perds l’envie et fixe d’un air absent le plafond de ma chambre, percevant vaguement les voisin du dessus qui se prépare pour sa journée.
Plus qu’un simple lieu indispensable à ma formation, le camp et la chambre dans la roulotte me manquent dans ces moments-là. Daphné aurait trouvé les mots juste, m’aurait accueillie pour le reste de la nuit et serait parvenue à me faire retrouver le sommeil après m’avoir fait boire une tisane dont elle a le secret. Aux Kingtson, je suis obligée de faire avec les cauchemars et les insomnies. Obligée de voir les cernes qui grandissent un peu plus chaque nuit, me donnant un air de zombie qui me vaut quelques coups d’œil inquiets. Obligée d’attendre le lever du soleil en essayant de ne pas me plonger dans des souvenirs qui ne me font jamais du bien et me rappellent seulement ce que je n’ai plus. Une fois de plus, je finis par soupirer et sortir du lit pour échouer dans la cuisine, regardant la bouilloire lentement chauffer l’eau pour le thé qui va sans doute refroidir avant que je n’ai ne serait-ce que l’idée d’y tremper les lèvres.
Je me sens pathétique.
Je finir par m’échouer sur le canapé, Tyché ronronnant sur mes genoux comme si c’était l’endroit le plus confortable de l’univers. Je le caresse lentement, un étrange sentiment dans la poitrine et un sourire flottant sur mes lèvres. Il est bien le seul capable de me sortir de ce genre de moment avec aussi peu d’actions de sa part. Sacrée boule de poil. Je ne sais même pas combien de temps je passe ainsi, mon chat sur les genoux, une tasse dans une main, l’autre le caressant distraitement alors que Rover ronfle non loin. Lui s’est contenté que d’ouvrir un œil pour le refermer aussitôt. Il a biné compris qu’il était trop tôt pour une balade.
- Ça peut plus durer…
À ce rythme-là, je serai morte de fatigue avant la fin du mois et je n’ai aucune envie de prendre du retard sur mes cours ou de devoir faire face aux regards inquiets de tout le monde. Même Heidi m’a lancé un regard étrange pas plus tard qu’hier, lorsqu’elle m’a vu arriver avec ma tête de zombie fraîchement déterré. Elle n’a rien dit, mais j’ai bien compris qu’elle allait finir par le faire si les choses ne s’amélioraient pas. En plus de m’épuiser, j’inquiète les autres autour de moi. Il faut vraiment que je trouve une solution. Et une qui soit efficace et durable. Je demanderai conseil à Daphné dans le week-end. D’ici là, je ferai comme d’habitude.
***
Je suis encore loin d’avoir le réflexe de chercher une solution magique à un problème... normal. Sans doute que c’est l’expérience et l’habitude qui finiront par me faire me pencher davantage vers ce genre de solutions, mais me retrouver devant le Juggler’s pour une histoire de mauvais rêve sonne comme le début d’une mauvaise blague. J’ai presque le sentiment qu’on va gentiment me rire au nez pour être venue ici avec un problème aussi pathétique. Daphné a pourtant été claire et certaine que je finirai par trouver ce dont j’ai besoin. Je lui fais confiance, mais ça ne m’empêche pas de trouver ça exagérée, comme solution.
Le Juggler’s est une adresse que je connais, heureusement. S’il y a une bonne chose qui est ressorti de cette entrevue avec Eoghan Underwood, c’est bien celle-ci. J’y ai trouvé tout un tas d’informations sur la magie et des sujets qui y étaient liés. Si Daphné ne m’avait pas proposer de me former au chamanisme, peut-être que j’y aurai trouvé une autre voie, bien différente. Le chamanisme était de tradition orale, bien loin des grimoires et autres ouvrages dont on imaginer les sorciers affublés. Je découvrais en essayant, ce qui était loin d’être ce que j’aurai fait avec autant de livre à disposition, au Juggler’s.
En passant la porte, cet après-midi-là, je remarque peu de monde. L’avantage des horaires étudiants, j’imagine, les gens sont occupés à cet heure-là. Je me dirige rapidement vers le comptoir, déambulant sans m’arrêter entre les rayons de bibelots, les grimoires et les herbes en tout genre. Je remarque même les athamés dans un coin, souriant au souvenir de celui que Daphné m’a offert au tout début de son apprentissage. Il ne m’a jamais quitté depuis, toujours soigneusement rangé dans mon sac. Je ne m’en sers plus vraiment, j’ai appris à ne plus en dépendre pour utiliser le sang, mais ça fait partie des objets que je garderai sans doute aussi longtemps que possible un souvenir.
La femme au comptoir me fixe un instant avant de sourire. Ce n’est pas la première fois que je la voix et j’ai toujours l’impression qu’elle me fixe un peu trop par moment.
- Je peux t’aider ?
- Hmmm, oui ? Je voudrais savoir s’il est possible de fabriquer une amulette ? Ou un bijou du même genre ?
- Ah oui, bien sûr. Faut voir avec Evangeline. Elle est dans l’arrière-boutique. Bouge pas je vais voir si elle est occupée.
Attendre dans une boutique, c’est toujours un moment où mon regard s’intéresse un peu trop à des objets que je ne peux de toutes façons pas m’offrir. J’ai déjà de la chance que mes parents paient mes études après tout ce qu’il s’est passé, mais si je commence à leur demander de l’argent pour des dépenses magiques, ils vont sans doute beaucoup moins apprécier que l’idée que je devienne médecin. Je n’ai pas hâte de leur parler du chamanisme…
- Tu peux y aller, elle est disponible. C’est la porte à droite, juste après celle-ci.
Un remerciement et me voilà devant la fameuse porte à laquelle je toque avant d’entrer. Je reconnais la femme qui se tient derrière. Je l’ai aperçu quelques fois au Juggler’s, sans jamais interagir avec elle.
- Bonjour ? Désolée de vous déranger, mais on m’a dit que vous pouviez fabriquer des amulettes… magiques ?
Ce que je me sens stupide en disant ça à voix haute, j’ai l’impression de demander des bijoux qui changent de couleur.
- Je m’appelle Anaïs et... Je voulais juste savoir si c’était possible d’en acheter une ? Enfin je sais pas trop comment ça se passe…
Ça n’a hélas jamais été dans le cursus que j’ai pu suivre. Histoire, science, maths, création d’amulettes magiques. Non, décidément, ça ne collait pas. J’espère vraiment qu’un jour je serai en mesure de ne plus être aussi démunie face au monde surnaturel et à tout ce qu’il a à proposer.
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