23 décembre 1981. Roundstone, République d’Irlande, là où transpire encore une magie celte que la modernité a effacée, que le béton a étouffée, mais que le sang dans ses veines n’a jamais oubliée.
Nationalité Si l’accent s’est tari, elle ne rêve que des plaines ventées et de la houle de la côte ouest de cette terre lointaine qui continue de la bercer, de la fraîcheur des embruns marins que la moiteur du sud étouffe.
Profession Chirurgienne spécialisée en traumatologie, l’ancre qui l’amarre dans une normalité et scinde les multiples facettes de sa personnalité. Voeu enfantin teinté de sacrifices en tout genre, de compromis douloureux, d’altercations familiales et personnelles, balance fragile entre le noyau réel et l’infinité d’électrons qui gravitent autour, porteurs de cette magie récemment révélée. Maîtresse de ces lieux aseptisés, de cette cacophonie, de ces gestes de métronome.
Lieu d’habitation Pinecrest Village, avec vue sur le Cross Lake. Loin de la volonté tacite de s’embourgeoiser et de se fondre dans l’opulence d’une population aisée, c’est le besoin de grands espaces arboricoles qui l’a incité à s’offrir ce que sa situation le lui permettait. Maison secondaire pour une acharnée de travail qui rampe de toute façon plus aisément dans les couloirs de l’hôpital.
Situation financière Compte en banque bien garni pour une femme qui, néanmoins, se contente de choses simples.
Apprentissage Dans les plaines verdoyantes d’une Irlande lointaine, dès les premiers signes qu’un don, même infime, était susceptible de croître dans ce corps frêle de l’enfance. Protégée et formée par une mère et une tante porteuses d’un savoir ancestral où le nom prédomine, sceau sacré révélateur d’un pouvoir seulement oublié des cowans, que les femmes se doivent de conserver même après les voeux sacrés du mariage prononcés. Couvée mais erreurs rarement pardonnées, bataille incessante entre rêves et volontés d’intégration, d’amélioration de la condition humaine, de service rendu et devoir envers les siens, elle a souvent eu l’impression de n’avoir qu’un pied dans chacun des deux mondes, parfois de ne faire partie d’aucun d’eux, fantôme errant entre deux sphères que tout opposent sans trouver le sillon capable de les réunifier.
Magie Sorcière aux teintes carmin. Don inné : empathie par contact. Capable de ressentir les émotions des autres par simple toucher. Si l'émotion est trop forte, discerne mal où s'arrête la sensation de l'autre et où commence la sienne. Don acquis : guérison. Ne peut soulager que les maux modérés. Incapable de soigner une plaie trop profonde, une maladie chronique ou les maladies mentales.
Clan Électron perdu entre deux mondes, elle n’a de loyauté qu’envers les siens et une tradition familiale qui prend ses racines à une époque où son peuple était encore nommé barbares.
TEMPÉRAMENT
CaractèreTriangle équilatéral parfait, elle est le tout de trois entités bien distinctes. Pour se targuer de l'avoir cerné, il faut, en premier lieu, avoir su dissocier le docteur de la femme, la femme de la sorcière, la sorcière du médecin. Trois tiers trop souvent aux antipodes les uns des autres qui rendent Maeve difficile à comprendre vraiment et surtout à analyser.
C'est une acharnée, une obstinée. Les doutes sur son futur professionnel n'ont jamais fait partie de la balance. Très tôt elle a su où ses pas la conduiraient. Dans un hôpital, portant la blouse blanche ou la tenue stérile de bloc opératoire, dans la cacophonie des couloirs ou le silence stressant d'une salle aseptisée. Ça n'a pas été aisé, mais pas insurmontable en soi. Intelligente, avec des facilités certaines, elle ne s'est pourtant jamais reposée sur ses lauriers et s'est donnée les moyens de réussir dans ses diverses entreprises, en s'oubliant parfois elle-même. Sa vie sociale, après ses études secondaires, s'est peu à peu restreint à l'environnement hospitalier, jusqu'à ce qu'il devienne une seconde demeure. La jeune femme n'a jamais su ce que signifiait ''faire les choses à moitié''. L'échec n'était pas permis, tout simplement, se contenter du minimum non plus. Se fixer un but et tout mettre en œuvre pour y parvenir, tel a toujours été son credo. Carriériste, elle a tout misé sur son travail, dans et en dehors de l'hôpital. Sympathiser est resté optionnel, après tout, elle n'était pas là pour se faire des amis mais pour devenir chirurgien et être reconnue en tant que tel. Se faire un nom parmi ses pairs et parfaire sa pratique jusqu'à dépasser ses mentors. Sûre d'elle, parfois à la limite de la prétention, elle n'a pas choisi cette voie par altruisme, pas plus que par volonté ou besoin de sauver des vies ou de rendre le monde meilleur. De beaux discours pour les pleutres selon elle, rien de plus. C'est avant tout une compétition avec elle-même, se dépasser tous les jours un peu plus, continuer d'apprendre pour espérer que l'on se rappelle son nom. Sa réussite professionnelle est sans nul doute sa plus grande fierté. Une obsession qui l'a rendu quelque peu égocentrique, faisant passer ses proches, famille et amis – y compris relations intimes – au second plan pendant de nombreuses années.
Un caractère bien trempé qui ne l'a pas empêché d'être un médecin apprécié par ses patients. Car exigeante et rigide, Maeve l'est surtout avec elle-même. D'un naturel calme et tempéré, elle s'est toujours montrée bienveillante avec les nombreux malades rencontrés. À l'écoute, pesant le pour et le contre de chacune de ses décisions, plutôt à l'aise avec les enfants et sachant imposer son point de vue sans écraser celui de ses vis-à-vis, elle a su se forger une solide réputation. Son univers, celui qu'elle s'est choisi, et dans lequel elle a évolué comme un poisson dans l'eau.
Une réussite pleine et entière, mais seulement professionnelle.
Conventionnelle depuis son plus jeune âge, Maeve n'a jamais donné dans les excès. Aux soirées étudiantes, à l'alcool et aux diverses drogues récréatives elle a préféré ses bouquins et sa thèse. Régulièrement sollicitée par ses camarades masculins, de par un physique loin d'être ingrat, elle s'est contentée de relations à court terme sans se donner le loisir de tomber amoureuse, du moins pas avant d'être plus avancée dans ses études. Et une fois ses priorités redéfinies, elle n'a été que la femme de l'ombre, la maîtresse, celle à qui l'on offre quelques week-end de temps à autres. De multiples échecs personnels, une fausse couche et la découverte d'une possible stérilité la conforteront un peu plus sur l'idée qu'elle finira seule.
Médecin et femme, un duo qui aurait pu trouver une juste balance. Entre les deux, la magie, l’héritage d’un savoir ancestral, apprentissage maternel dans lequel pourtant les erreurs n’étaient pas pardonnées, les choix jugés et remis en question, la parole liée et les tabous nombreux. Combien de quiproquos et de querelles futiles pour affirmer son identité, combien de disputes et de bouderies enfantines pour faire accepter ses envies? Combien de sacrifices pour embrasser une voie toute tracée, l’accepter, la dompter et la voie qu’elle s’est choisie, semée d'embûches? Pourtant, son don et sa profession sont étroitement liés, presque intimes. Pour elle, l’un ne peut subsister sans l’autre. Ils sont un tout et son contraire. Deux aimants qui s’attirent autant qu’ils se rejettent. Maeve n’a jamais réellement su si l’un avait permis à l’autre de naître, encore moins lequel avait eu cet ascendant sur l’autre. Si elle n’a choisi que l’un d’eux, celle-ci a appris à les aimer farouchement autant l’un que l’autre. Ils font partie d’elle, dans des proportions différentes, dans des connexions qui leur sont propres, dans une bataille quotidienne que l’irlandaise peine encore à contrôler.
UNE JOURNÉE DANS VOTRE PEAU
C’est une fourmilière humaine où tout n’est qu’effervescence, bips incessants, odeurs chimiques en tout genre, chaussures qui crissent que le linoléum impeccable, roues qui couinent quand un brancard tourne trop violemment. Et puis le calme. Le silence inquiétant pour le commun des mortels mais qui lui assure un contrôle et une maîtrise qu’elle ne retrouve nulle part ailleurs. Un silence seulement entrecoupé d’ordres, de conseils, du claquement d’un outil, de l’aspiration d’un autre, du monitoring qui assure le suivi du rythme cardiaque, de la tension artérielle. Ici, sous ce masque, dans cette blouse, à l’intérieur de ces gants, elle se sent à sa place, sereine, inatteignable, protégée. Entre opérations et tour de garde avec ses internes, le temps n’a pas de prise entre ces murs. Elle est le Docteur Wheelan et ça lui suffit. Quand elle ne donne pas de son temps à l’hôpital, elle offre quelques heures par semaine de son temps dans un dispensaire pour des consultations gratuites aux populations qui n’ont pas de couverture sociale. Un bénévolat qui n’a rien de noble et ne sert égoïstement qu’à redorer son ego et relativiser ses problèmes personnels. Un équilibre qui lui est nécessaire pour ne pas perdre pied quand les mauvaises passes s'enchaînent et la tirent vers le fond.
C’est qu’elle s’est adaptée, Siobhan, sa mère, dans cette ville, dans ce Sud étouffant. Sous couvert d’une médecine douce et naturelle, derrière une devanture qui promet des remèdes aux plantes, dans un pied de nez au métier qu’a choisi sa fille, elle planque son laboratoire où herbes en tout genre sous serre et potions sont préparées avec le plus grand soin. C’est son ancrage dans le monde magique, là où Maeve continue d’apprendre et de se perfectionner. C’est également une entente tacite entre mère et fille, un accord jamais réellement discuté. La matriarche ne pose jamais de questions sur l’hôpital et ses patients, tente de ne plus remettre en question les choix de vie de sa fille tant que cette dernière ne rompt pas le lien avec son héritage et continue de travailler son don avec sérieux et assiduité. Elle est sorcière ici, dans le plus grand des secrets.
Alice Cooper en fond sonore, un verre de vin sur le comptoir, elle soulève un chat roux qui réclame son attention quotidienne. Il n’a pas de nom, Maeve n’a jamais pris soin de lui en donner un. Juste, Le Chat. Elle ne l’a pas choisi, ce dernier s’est imposé dans sa vie avec son indépendance toute féline. Elle s’est habituée à lui avec le temps et apprécie maintenant sa compagnie. De toute façon, à part lui et les centaines de bouquins qui remplissent ses étagères, il n’y a que la solitude. Si la maison est spacieuse, elle n’a rien d’extravagant. Épurée, seulement décorée de meubles fonctionnels, pas de gadgets derniers cris, pas de télévision, en tout cas pas qui capte les trop nombreuses chaînes qu’elle ne regardait de toute façon jamais. Le gratouillant derrière les oreilles et enclenchant une série de ronronnements, elle migre, le verre à la main, jusqu’à son canapé, plaid sur les jambes, chats sur les cuisses, livre à portée. C’est une soirée parmi tant d’autres. Seule. Elle est Maeve ici et n’a jamais réellement su ce que ça voulait dire.
Caractéristiques de race
Sorcière imprégnée d’une magie rouge que la raison ne saurait expliquer, empathe aux sens exacerbés, écho des maux, qu’ils soient physiques ou psychiques, capable de percer les carapaces les plus solides sans parvenir néanmoins à influencer le cours d’une pensée ou d’une autre. Tout n’est que sensation, effluves des sens trop sujets à libre interprétation pour qu’elle se fasse confiance sur leur véracité. Éponge qui ne sait parfois plus discerner où s’arrête son propre ressenti des choses et où commence celui des autres, régulièrement bercée par ces derniers et s’abandonnant aux envies, aux besoins, puis aux regrets. Trop longtemps polluée par l’énergie d’autrui, elle a fini par ériger de hautes murailles autour de sa personne pour ne pas se laisser submerger par ces vagues déferlantes. Si la solitude lui pèse, elle est nécessaire à son équilibre et à la pratique de la médecine. Car s’il y a bien une règle que Maeve n’a jamais transgresser, c’est celle de ne jamais user de ses capacités au sein de l’hôpital. Le savoir pour seule arme, les bistouris pour seuls instruments, son talent pour seule réussite.
Toile néanmoins plus complexe qu’il n’y paraît où les fils se tendent, vibrent au même diapason, se lient et s’accordent. Ressentant trop mais n’ayant de pouvoir sur rien, il y a un domaine où sa maîtrise est légion. Capable de lire les corps par simple contact de surface, de s’insinuer dans les chairs et les cellules les plus infimes pour y réparer les tissus, de remonter le fil ténu de psychées parfois brisées et d’apaiser des esprits malades pour en soigner les plaies, de se plonger dans les cicatrices anciennes pour en ressentir l’atrocité d’un souvenir traumatique sans le visualiser avec précision, la sorcière est issue d’une longue lignée de guérisseur. Si les légendes racontent que ses aïeuls ont été autrefois chamans pour de vieilles tribus celtes à un âge où le Christianisme n’était qu’un nuage sombre à l’horizon, aucune preuve tangible n’en fait étalage et cette idée s’apparente aux yeux de la jeune femme à un folklore parmi tant d’autres.
Sa mère étant une herboriste hors-pair, Maeve a naturellement une connaissance étendue de ce domaine d’expertise qui complète ses capacités. Évoluant dans la médecine moderne à la machinerie toujours plus poussée, elle n’en oublie pas l’essentiel et ce qui est rattaché à la Terre. Deux mondes qui s’entrechoquent mais trouvent un écho particulier en elle depuis peu de temps.
Et si l’arcaniste défend la vie et se dévoue à la préserver du mieux qu’elle le peut, un événement tragique il y a quelques années a suscité un intérêt grandissant pour la Mort et plus particulièrement ce demimonde dont elle ignore tout. Cet entre-deux flou où rien n’est défini, rien n’est définitif, où l’errance n’est en quête de rien, en attente de tout. Intérêt dangereux qu’elle tente de contenir mais en se sentant glisser parfois vers des envies qui pourraient lui coûter.
Miroir des autres, son don d'empathe est une usure psychique que les années pour s'en protéger n'ont pas su atténuer. Si le contact lui est nécessaire la plupart du temps pour s'approprier le ressenti des autres, un sentiment trop puissant n’a pas besoin d’invitation et lui fait l'effet d'une douche froide ou d'une gifle cinglante. Pénétrant son esprit dans une violation mentale, il lui est impossible de raisonner la sensation comme n’étant pas la sienne. Douleur, peine, rage, haine, dépression, joie, désir, elle peut entrer dans des excès incontrôlables qui ne lui appartiennent pas mais sont régis par son corps. Les mots dépassent la pensée, les gestes peuvent suivre, ne reste que les regrets des actions et une fissure toujours plus grande de sa psyché. Si le premier l’use à petit feu moralement et mentalement, le second l’affecte physiquement. Guérisseuse, chaque plaie soignée souffle son énergie. Plus elle est grave et plus il lui faudra de temps pour se remettre, impactant de ce fait sa magie et la rendant sournoisement moins hermétique aux ressentis des autres. Si Maeve parvient à ériger des murailles pour ne pas être polluée constamment des émotions de ses comparses, une trop grande fatigue la fait redevenir éponge à sentiments. Un cercle vicieux duquel il est parfois difficile de sortir.
Intrinsèquement liés, ils rendent ses relations personnelles d’autant plus complexes. Docteure accomplie, femme solitaire et sorcière en perpétuelle balance.
Soumise aux émotions des autres et à leur lecture, elle ne parvient cependant pas à discerner l'aura d'autrui pas plus qu'elle ne perçoit l'essence de cet entre-deux qu'elle convoite tant.
AFFILIATION ET OPINIONS
Difficile de nier les inimitiés des différentes castes, même sans être rattachée à aucune d’elles. Difficile de fermer les yeux sur les événements qui se sont enchaînés. Un pied dans les deux mondes, sa mère s’assure qu’elle n’articule pas le pas de trop. Le massacre de l’Irae, les différents conflits, l’Église Wiccane pointée du doigt, les disparitions, les morts. Et dans toute cette agitation, la peur qui prédomine. C’est le premier sentiment qu’a suscité la Révélation chez elle. La peur que son monde s’écroule, qu’elle ne puisse plus jongler entre ses sphères, qu’elle ne puisse plus s’articuler et doive faire le choix douloureux d’un parti. La chasse anti CESS n’a fait qu’alimenter son angoisse d’être découverte en dehors d’un cercle restreint, qu’on la pointe soudain du doigt comme menteuse, tricheuse, ou pire. Pendant un temps, ça l’a conforté dans son désir de rester loin de cet échiquier géant, de ne prendre aucun parti, de continuer sa petite vie en se focalisant sur ses problèmes et non ceux qui gravitaient autour d’elle de manière plus oppressante.
Et puis…. les autres races, d’autres menaces, d’autres enjeux. Impossible de rester éloignée, de ne pas se sentir concernée par ce monde qu’elle n’a jamais pleinement adopté hormis celui des arcanistes. De plus en plus, ces derniers temps, Maeve ressent le besoin de se rapprocher des siens, ceux desquels elle s’est tenue jusqu’ici éloignée. Ce n’est pas un parti pris, elle n’est pas certaine qu’un camp vaille mieux que l’autre. Pragmatique, elle tente de percer le vrai du faux, le noble de l’ignoble, sans certitude que sa morale suffise à faire pencher la balance. Ça la dépasse, ça l’a toujours dépassé. Les tenants et aboutissants lui échappent mais elle a conscience d’être de plus en plus attirée par ce puits sans fond et ce qu’elle a toujours rejeté. Sa mère ne l’aide guère, influencée par certains et nourrie à ce besoin de s’investir plus pour sa propre communauté. Une balance fragile qui s’ajoute déjà à un équilibre précaire.
Prétendument ouverte d’esprit mais sujette aux à priori, qu’ils soient soufflés par son éducation ou acquis par ces quarante dernières années, son opinion reste incertaine sur les autres races. Une contradiction pleine et entière entre rejet et curiosité à l’attrait certain. Méfiante envers les loups et la Bête qui les habite, les anime mais fascinée par leurs pouvoirs et leur histoire, sa connaissance n’est que théorique et son avis sujet à évolution. Les vampires sont probablement ceux qui lui inspirent le plus de contradiction. Elle, passant sa vie à réparer les corps, à combattre la mort, des heures entières à corrompre l’inévitable dans la salle aseptisée d’un bloc opératoire, renie l’idée qu’ils aient déjoué la mort aussi facilement. Opinion propre et personnel, ils sont la résultante d’une Nature bafouée, êtres damnés que la déraison a choisi de laisser errer à la surface du monde, condamnés à survivre en se nourrissant du sang des autres, elle ne va pas jusqu’à qualifier leur état d’abomination mais ne parvient pas à pleinement accepter leur statut. Pourtant, ils restent une énigme attirante, malsaine, déroutante, âmes intemporelles rendant son vécu insignifiant. Inévitablement attirée sans se l’avouer, ils sont le contraire de tout ce en quoi Maeve a décidé de croire et la preuve irréfutable que la Mort n’est pas définitive.
Volontairement tenue éloignée des intrigues politiques de ses pairs, elle rejette toute forme d’extrémisme et de pensée unique. Peu encline à se laisser bercer par la Religion et bien que d’ascendance catholique, sa mère n’a jamais remis sa foi en un Dieu unique et ne l’a pas éduqué en ce sens. La sorcière porte un oeil plus que critique sur l’Église Wiccane. Le mouvement qu’elle juge sectaire de l’Irae n’a jamais nourri autre chose qu’une puissante méfiance à leur sujet bien que le massacre de la plupart de ses membres en 2018 lui ait laissé un goût amer et fait naître une crainte grandissante, sentant l’étau se resserrer au fil des années pour une prise de position que la sorcière retarde. Guerres intestines sans fin, le massacre des uns, la revanche des autres. La nuit d’Halloween 2019 restera gravée dans sa mémoire pour de nombreuses années et l’a confortée dans sa volonté de ne pas tanguer plus d’un côté que de l’autre. Tremblements violents, vitres brisées, lumières vacillantes, murs effondrés, hurlements stridents et panique généralisée, elle aurait pu passer au-travers de ça, si tout avait pu se résumer à une catastrophe naturelle. Mais elle hante encore ses nuits, la vision accompagnant le cataclysme de Samain. La rivière de sang tout droit sortie d’un film d’horreur, l’idée d’un peut-être destructeur, de légions tant redoutées. Deuxième contact avec l’autre monde, tout aussi effrayant que le premier. Légèrement blessée, elle a tenté du mieux qu’elle pouvait d’avaler l’affluence de nouveaux blessés, de nouvelles victimes. Des choix impossibles, des priorisations immorales mais nécessaires, Maeve n’a jamais perdu autant de patients que cette nuit-là. Traumatologue hors-pair, détachée pour se rendre sur les lieux dans une tente médicale de fortune avec d’autres médecins de divers hôpitaux, infirmiers, l’image des corps alignés hante encore parfois ses rêves également. Chaos improbable, scène de guerre, c’est la sensation qu’elle a eu. Avoir été déployée sur les restes d’un champ de bataille, les sinus irrités par la fumée des derniers incendies, à dénombrer les trop nombreuses victimes. C’est la seule fois où Maeve a pensé user de sa magie en tant que chirurgienne. Mais les plaies étaient trop graves, trop nombreuses. Elle a fait ce qu’elle a pu, et ça a été trop peu. Colère sourde envers les responsables anonymes, un mépris viscéral la ronge intérieurement.
Orientée indirectement vers le Juggler’s Bazaar que Siobhan, sa mère, a rejoint récemment, elle les côtoie sans se décider encore à entrer dans ce cercle. Elle en veut à la matriarche, qui, par son arrivée à Shreveport, par le nom qu’elles partagent, par sa propension à vouloir prendre part, la force à une place qu’elle se refuse, risque d’attirer l’attention sur elle quand Maeve cache sa nature dans la sphère humaine dans laquelle elle s’articule. Jeu dangereux dont elle n’est finalement qu’un pion, elle subit, sans réussir à reprendre la main pour le moment.
Singularités
BONUSElle possède un tatouage dans le creux de ses reins que peu connaissent et dont personne ne connaît parfaitement la signification. Trois triangles imbriqués les uns dans les autres, sans début ni fin. Une fine cicatrice en bas de son ventre, discrète maintenant, dont personne ne connaît l’origine également. Secrète sur sa provenance, elle invente une nouvelle histoire pour chaque personne qui a pu la voir, bien qu’ils soient peu. Addict aux twinkies.
Who am I ?
Je suisLe manque et les regrets BlaseDrustan VisageEva Green. SagesseChrist Powaaaa. DécouverteC'est grâce à un membre en l'an de grâce 2019, mais je donne pas son nom, pour par qu'il gagne de points. PrésenceVachement plus beaucoup qu'avant. AvisJe pourrais lister tous les compliments mais je suis presque sûre qu'il y a une limite de mots. Crédits Crédit des images utilisées. Never utopia & AnaacppMot de la finAmphigourique
Maeve Wheelan
When witches don't fight, we burn
ASHES YOU WERE
En un mot : Sorcière en contrôle aux besoins d'abandon.
Facultés : Tes capacités, tes dons.
ASHES YOU WILL BE
Pseudo : Drustan
Célébrité : Eva Green
Messages : 28
Date d'inscription : 01/04/2023
Crédits : Never utopia (avatar) / Amiante (signature)
Can you remember who you were, before the world told you who you should be ?
BIO
2006 - Shreveport Hospital Patient : Samuel Johansson - 24 ans, scoliose invalidante.
Je ne suis qu’une interne parmi tant d’autres mais c’est moi qui suis au bloc aujourd’hui. L’intervention durera plus de quatorze heures. Je suis passée par différents services depuis mon arrivée ici. Les urgences, la pédiatrie, la cardiologie mais ça, je suis fascinée. Les orthopédistes se font allègrement traiter de bouchers mais l’entreprise est complexe et laborieuse. Redresser entièrement la colonne vertébrale, préserver les tissus déformés par quinze années de déviance, consolider chaque étape pour ne pas risquer de nouveau une déformation entière de cette dernière, offrir une normalité à un jeune homme qui n’a rien connu de l’insouciance de l’adolescence et de l’âge adulte, qui ne connaît rien des affres des premiers amours insouciants, de l’anonymat qu’offre une balade dans les rues de Shreveport sans la curiosité morbide et indiscrète des badauds. Je sais ce que je veux faire, je sais dans quel domaine je veux me spécialiser.
[...]
Nous sommes sortis entre collègues aujourd’hui et j’ai vu ses regards appuyés. Pourtant, je suis banale à souhaits. Physique quelconque sans charme particulier, je hais mon reflet dans le miroir. Pourtant, ce sont sur moi que ses yeux se posent plus qu’ils ne le devraient. C’est stupide. Il est marié. Et père. Je le sais. Je me fais des films comme ces midinettes de films à l’eau de rose. Réveille-toi Wheelan!
2001 - Dispensaire. Patiente : Megan Wheeler.
La ressemblance avec mon propre nom de famille me perturbe. Diverses ecchymoses au niveau de l’abdomen, là où personne ne peut les voir à part moi. Elle a insisté pour que ce soit une femme qui l’ausculte. Son regard est baissé, presque honteux, elle tente de préserver son corps de mon toucher. J’ai appris depuis quelques années déjà à ne plus ressentir la douleur de mes patients mais quelque chose dans son attitude fait sonner une alarme. C’est malheureux à dire mais des femmes comme elle, j’en ai vu passer des centaines aux urgences. Je ne pose jamais de questions directes qui risqueraient de les faire se refermer. Le ton badin de la conversation, je ne mets jamais en doute leurs excuses. Et puis d’elle-même, elle avoue que c’est compliqué avec son mari, que ça a commencé par des disputes, des injures, “une petite claque mais je l’avais cherché.” Je ne juge pas, c’est un processus trop complexe pour me permettre de me positionner en hauteur. “Il travaille beaucoup, il est fatigué, il s’énerve souvent si je fais mal les choses." Je connais ce discours, c’est toujours le même. C’est sournois, le bourreau qui fait se sentir la victime coupable. Évidemment elle est déjà partie et “il est venu avec des fleurs, ça a été mieux pendant un temps.” Et ça a recommencé. En moyenne, une femme battue part sept fois avant de rompre définitivement les liens. Et puis il y a les enfants, ce qui complique les choses. Ses aveux ne sont pas anodins, ils ne le sont jamais. C’est un premier pas et je m’engouffre dans la brèche. Je tente de lui faire entendre que ce n’est pas normal, qu’elle n’est pas fautive, lui glisse le nom de plusieurs associations qui peuvent l’accompagner dans la séparation même si je sais qu’elle ne le fera sans doute pas. Je ne suis qu’un maillon dans la chaîne, mais ça doit venir d’elle.
2014 - Bureau du psychiatre. Patiente : Maeve Wheelan.
Son regard azur se perd au-delà de la fenêtre où la tempête gronde. Terne, strié de lourdes cernes, les joues creusées par une sous-alimentation de plusieurs semaines, elle se laisse bercer par le bruit du vent qui fait s’agiter dangereusement les arbres, le grondement du tonnerre et la zébrure des éclairs qui se reflètent, le temps de quelques secondes, dans ses pupilles. Le souvenir de sa terre natale lui tord un instant les entrailles avant qu’un raclement de gorge l’oblige à reprendre pied dans la réalité. Ses yeux se portent un instant sur le docteur face à elle, jambes croisées, regard bienveillant, un calepin sur les genoux, un magnétophone posé sur la table pour ses futures notes.
“Pourquoi vous pensez que c’est de votre faute?” Il réitère sa question sans la presser et son regard coule sur le décor, sobre, sans fioritures, dans des couleurs pastels non agressives. Elle se perd un instant à tenter de nommer la couleur du mur face à elle. Terracotta peut-être? Nerveuse, elle joue avec ses doigts, retire quelques peaux mortes avec l’ongle de son pouce. Une profonde inspiration plus tard et des milliers de doutes terrassés d’un mouvement de tête, elle expire bruyamment.
“Je n’en voulais pas. Du bébé” Précise-t-elle. “Ce n’était pas… voulu. Je suis en pleine résidence, je n’avais pas prévu d’être mère. J’ai même… j’ai… pensé à avorter.” Une larme coule le long de sa joue alors qu’une main se porte inconsciemment sur son ventre, là où il y a encore peu de temps une vie grandissait en elle. “Et puis, je ne sais pas, je me suis dit… Pourquoi pas?” Oui, pourquoi pas? Douleurs vives au creux de ses entrailles, le sang là, entre ses cuisses, les urgences, le fœtus déjà mort dans cette matrice putride qui avait étouffé toute vie. Rejet du corps pour rejet de l’esprit. La cicatrice qui striait encore son bas-ventre, rappel constant de ce traumatisme. “Je le sens encore parfois. Ils me l’ont enlevé mais je le sens encore.” Une autre larme, qu’elle efface d’un mouvement de la main.
“Le père?” “Il ne fait pas partie de l’équation il….” Un soupir, teinté de culpabilité. “Il a déjà une famille.” La toubib a beau savoir que le professionnel n’est pas là pour la juger, elle se sent sale, coupable, maîtresse de l’ombre dévorant les miettes que l’homme marié a bien voulu lui céder. Quelques week-end volés à sa femme et ses deux enfants, quelques soirées offertes par ce brillant neurochirurgien dont les mots l’avaient charmé. Une fois, puis deux, elle ne compte plus le nombre de fois où elle a rompu les liens pour mieux replonger tête la première, faible. Elle s’était pensée naïvement amoureuse et peut-être Philip l’avait-il aimé sincèrement. Neurochirurgien. Quel cliché! Elle avait été stupide, fragilisée par des années de solitude et de sacrifices. Elle avait cru que la seconde place était un avantage. Mais c’était fini. Il lui avait fallu perdre ce dernier cadeau pour mettre un point final à cette histoire. Et maintenant?
“Des amis pour vous soutenir dans cette épreuve? De la famille?” Un rire nerveux passe ses lèvres. Sa vie entière s’est résumée à l’hôpital, à se tailler une place et une réputation de choix. Elle avait des internes, des collègues, des connaissances, mais des gens pour l’appuyer dans cette épreuve? En avait-elle seulement envie? Besoin? Sadique au point de souhaiter cette douleur, ce mal être comme justification à une justice qu’elle pense mériter. “Il y a ma mère….” “Votre relation avec cette dernière?” “C’est le moment où je parle de ma petite enfance et vous déceler un complexe quelconque?” “C’est le moment où vos barrières s’érigent parce que j’ai touché un point sensible?”
Touché!
J’avais six ans quand les prémices de ce qui deviendra par la suite mon don est apparu. Banale journée d’automne bercée par une houle déjà capricieuse. Nous revenons tout juste du médecin et ma mère me fait la morale sur une prétendue douleur qui n’existe pas. Je me plains de maux de ventre depuis plusieurs semaines maintenant, par intermittence, mais comme toujours, tout semble aller pour le mieux. Je me souviens de mes yeux rivés au sol alors que la froideur de Siobhan s’abat sur moi. Puisque les plantes n’ont rien donné, elle a opté pour la médecine conventionnelle comme pour percer à jour mon mensonge. Je suis encore à un âge où une blouse blanche possède plus d’impact que les décoctions et les pouvoir des mes aïeules. Un sentiment nouveau : l’injustice. Alors que les mots pleuvent pour me sermonner, je lui en veux, elle, ma mère, de ne pas croire une douleur que je n’invente pas. Je suis punie, pour couronner le tout.
De nouveaux spasmes sur la droite, là, dans le creux de mon ventre, alors que ma tante Mathilda me serre dans ses bras. Mais je ne dis rien, de peur de me faire encore accuser à tort. Je serre les dents, encaisse ce pic aigu qui me pince et me fait grimacer. Les regards des adultes se posent sur moi mais je me détourne et trouve refuge dans la véranda, au milieu des plantes en tout genre. Je n’assiste pas à la discussion qui suit. Peut-être que ma tante s’est plaint de la même douleur, peut-être que ma mère a enfin associer mes crises avec les visites de sa soeur. Quoi qu’il en soit, les deux femmes viennent me trouver. Sur le coup, rien. Et puis, la main de ma tante sur la mienne et la crampe revient, moins prononcée que précédemment mais persistante dans la gêne. Elles se regardent et je ne comprends pas.
L’adulte supporte mieux la douleur, je l'apprendrai en grandissant. Verdict, appendicite tardive et deux boîtes de twinkies pour demander pardon. Pour quelques douleurs et une punition abusive, ce n’est pas si mal payé.
“Mon enfance a été tout ce qu’il y a de plus normal, de plus banal.”
1991 - Roundstone, Irlande. Expérience : la peur
“Celle-là” Un index encore tremblant pointe l’une des nombreuses cartes représentant les sentiments humains. Je suis encore secouée, le teint blafard, la sensation que toute énergie m’a quittée. J’ai dix ans et je ne veux jamais revivre ça. Il avait si peur. Si peur. Paralysé, tétanisé, incapable de contrôler son propre corps, des vertiges assomants, le coeur qui battait la chamade, les doigts moites et une sueur froide lui glaçant les entrailles. Oui, c’était froid, glaçant, je l’ai senti. Comme si l’on avait ouvert un robinet d’eau glacée dans mon corps, dans mes veines, dans mes entrailles. La perte de contrôle sur tout avec cette idée effrayante et envahissante que la vie se terminerait bientôt. J’ai dix ans, j’ai à peine conscience de la mort et pourtant ai la conviction extrême que je viens de l’affronter pour la première fois. “C’était bleu.” “Comment ça bleu?” Ma tante m’interroge alors qu’elle remonte le plaid sur mes épaules. Mary est plus douce que ma mère, plus patiente aussi. “Tu l’as… vu? Comme une… aura?” “C’quoi une aura?” “Quelque chose qui enveloperait la personne et en redessinerait les contours?” “Je…. j’sais pas. C’était juste… bleu”
Je n’ai jamais réellement su au final. Si c’était réel, ce jeu des couleurs. Petite, mon cerveau a associé les émotions avec la codification que l’on en faisait. Le bleu pour le froid, le rouge pour le chaud…. j’ai eu besoin de me raccrocher à ça. Je le ressentais comme ça, dans le filtre des couleurs. Ensuite, je ne saurais dire si mon cerveau a continué l’association par habitude, inconsciemment, ou si chaque émotion est réellement liée à un champ précis, à une palette particulière. Ça n’a jamais été important.
J’avais dix ans quand j’ai expérimenté la peur. Et la peur est bleue.
2014 - Arrière boutique de Siobhan. Patiente : xxx
Je ne lui ai pas demandé de me suivre dans cette partie du monde mais la voilà dans ce Sud moite auquel elle s’est acclimatée bien plus aisément que je ne l’ai fait. Force de la nature. Elle m’a invoqué ici. Le mot n’est pas démesuré. On ne dit pas non à Siobhan Wheelan. Et dans l’arrière boutique, là où trône herbes en tout genre, fioles et potions diverses, une jeune femme, visiblement enceinte de plusieurs mois. Mon cœur rate quelques battements et mon estomac se serre face à cette vision. Quelque chose se déchire à nouveau dans mes entrailles. Je retiens une larme et tente de conserver un masque neutre mais un frisson qui court sur mon épiderme m’alerte. La peur, le doute, la tristesse hautement plus profonde que la douce mélancolie. Tout n’est que sensation chez moi. Un fourmillement, une doucereuse chaleur, le froid mordant. Chaque individu génère un sentiment particulier et je fais signe à ma mère de me suivre.
“Elle devrait être à l'hôpital. Elle est beaucoup trop jeune et...” “Dépressive? Incertaine? Effrayée? Et? Tu t’es à ce point enfermée dans une certaine conformité que tu penses que seule ta médecine peut soulager ses maux?” Je ferme les yeux, accusant le coup. Siobhan a toujours remis en cause mes décisions. Ce n’est pas une mauvaise mère, elle a toujours été là pour moi à sa façon. Mais son intransigeance résonne parfois comme une lame chauffée à blanc en plein coeur. “J’ai besoin de toi Maeve. Pas de tes bistouris, pas de ta foutue blouse blanche, encore moins du Docteur Wheelan. J'ai besoin de ma fille et ma fille est une sorcière.” “Je… je ne peux pas.” “Pourquoi? Parce qu’elle n'est pas une patiente de ton hôpital?” L’accusation fait mal. “Non… je… tu ne comprends pas…ma magie… je….” Je la perds. Depuis ma fausse-couche. Depuis que je ne dors plus, ne mange plus. Depuis que je survole cette vie comme spectatrice. Ce sont mes bras, ce sont mes jambes, ce sont mes pensées, mais tout semble… mort. “Je sais.” “Non tu…” “Je sais!” Ses mains agrippent mes joues, forcent le contact visuel. “Tu crois que je ne ressens pas? Tu es ma chair et mon sang Maeve. Je sais. Je ressens.” La tête me tourne un instant et je m’accroche à ses bras. Elle ne peut pas. Pourquoi? “Pourquoi tu n’as rien dit?” “Parce que tu ne voulais pas que je sache, tu ne voulais pas que j’interroge. Mais tu ne peux pas continuer comme ça. Oui c’est dur, oui tu souffres, mais tu ne peux pas tout perdre. Tu dois affronter ça, aller de l’avant. Ça ne se fera pas demain, ni même dans un an mais tu y arriveras. Je serai là. Toujours. Même si ça veut dire te bousculer, même si ça veut dire que tu me détestes. Je serai là pour toi. Mais j’ai besoin que tu sois là pour elle maintenant.”
2015 - Pinecrest Village Expérience : la colère
Je ne sais pas comment il l’a appris. La déduction de mon absence et de mon moral en chute libre. La perte de poids conséquente. Les cernes sous mes yeux, mon visage émacié. Les bruits de couloir à l’hôpital sur un ventre qui commençait à être rebondi. Je ne sais pas et je m’en fous. Je veux qu’il sorte. Je veux qu’il se taise. Il est arrivé il y a vingt minutes, calme, serein, inquiet. Mais mon silence et mon refus de coopérer pour lui offrir des réponses ont creusé sa patience. Le ton monte, il me bouscule oralement, me replonge des mois en arrière dans ce brouillard cotonneux. Il rouvre les plaies non cicatrisées, incise ma chair de ses reproches, se fraie un chemin là où je lui ai pourtant interdit l’accès. Sa rage m’irradie. Elle est brûlante, incandescente, vertigineuse, assourdissante. Mon sang est un torrent de lave, mon cerveau une cocotte minute prêt à imploser. Je ferme les yeux, tente de fermer les valves, de lui interdire l’accès, de me protéger mais c’est trop fort, trop absolu et mon état ne me permet pas de rester hermétique. Les mots pleuvent, les reproches également. De victime je deviens bourreau, responsable. Il reprend son rôle éternel de preux chevalier en armure, de cet amant qui contrôle tout, donne peu et prend ce qu’il peut. Il veut être cet appui solide, cette épaule sur laquelle on vient pleurer, ses bras dans lesquels on désire trouver refuge et assurance. Complexe de super héros à la con. Je deviens vulgaire, je deviens brasier. Je veux qu’il ferme sa putain de gueule, je veux la lui écraser. Sa colère devient mienne, ses mots se confondent avec les miens. Chaque reproche énuméré à mon attention devient mien sur sa propre personne. Et puis, le quiproquo de trop. Le mot qu’il n’aurait jamais dû dire.
À la seconde où Philip ose parler d’avortement, lui qui ne sait rien, lui qui me remet face à l'horrible pensée que j'ai eue au début de ma grossesse, lui qui ignore qu'il substitue un choix réfléchi à un traumatisme subi, au moment où sa colère atteint le point culminant, mon poing se referme et vient s’écraser contre sa mâchoire. Une fois, deux fois. Il est sonné, recule de deux pas. Je continue. Ses côtes, son torse, ses bras, partout où je peux taper. Voilà le prix de ta colère, de la mienne, de la nôtre. Voilà ce que tu m’infliges, t’inglige, nous inflige.
Il finit par me repousser et la colère s’éteint au profit de la surprise et de la pitié. Dégage! Va-t-en!
Il vocifère encore quelques mots que je n’entends plus et je suis seule. Là, sur le plancher de ma propre demeure. À quel moment j’ai flanché, par quel prodige je ne me suis pas sentie tomber? Je suis seule, vide, vidée. Il m’a tout pris. Absolument tout.
Je ne sais plus quel âge j’ai mais je n’oublierai jamais cette colère. Elle est rouge.
2016 - Sud Ouest du Bénin, Afrique.
Trois mois déjà et la chaleur m’est toujours aussi insupportable. Le débardeur blanc que je porte me colle désagréablement à la peau et d’immondes auréoles annihilent tout bénéfice de la douche prise le matin-même. En bonne américaine que je suis devenue, je regrette les espaces climatisés et la moiteur du Sud. Ici, tout est sec telle une chape de plomb qui vous empêche de respirer. Le véhicule devient fournaise et chaque bosse sur la route me rappelle des muscles fessiers et dorsaux dont l’existence avait été oubliée. Encore une bonne heure de route pour espérer rejoindre l’hôpital de fortune installé pour cette mission humanitaire pour laquelle j’ai embarqué. Si l’idée est belle sur le papier, je ne peux m’empêcher de penser que c’est un égoïsme latent qui m’a poussé à m’engager dans cette aventure. Après la fausse couche, la rupture brutale avec Philip, cette fois-ci la bonne, la dépression qui a suivi et m’a éloigné des blocs opératoires, j’ai eu besoin d’évasion, d’autre chose. Une fuite en avant à l’autre bout du globe étiquetée par le logo sur mes vêtements et qui m’offre un interlude salutaire sur les deux décennies écoulées. Je me suis portée volontaire pour réceptionner un enfant d’à peine deux ans dans un orphelinat quelconque de la région pour des examens complémentaires. Les premières analyses laissent penser à un asthme chronique mais nous souhaitons parfaire ce diagnostic avec un bilan plus poussé. La respiration est difficile, certes, mais le manque cruel d’informations concernant les antécédents familiaux rend la tâche plus ardue. C’est un défi personnel. Ici, bien qu’une partie de la technologie nous ait suivis, je dois composer avec un environnement nouveau où les cartes sont redistribuées en permanence. Cohabitant avec des Français, des Italiens, des Canadiens, les pratiques diffèrent et il faut jongler avec toutes ces personnalités et les à priori de chacun envers son voisin. Je dois faire mes preuves, comme si l’internat ne m’avait jamais quitté.
***
Je me suis portée volontaire pour une distribution de médicaments et de vivres dans un village plus au Sud. Encore une fois, il n’y a rien de désintéressé dans ce geste. Je n’ai pas choisi ce village au hasard. Les Ewe ont élu domicile dans cette partie du pays à la fin du dix-neuvième siècle, je le sais parce que c’est en partie la raison qui m’a poussé à choisir le Bénin plutôt qu’un autre pays. La christianisation n’a pas soufflé la religion Vodun qu’ils pratiquent encore. Les croyances sont encore portées avec force ici et avec une pureté que le modernisme n’a pas su éclipser, pas plus que la Révélation impacter.
***
Je le sens, son regard posé sur moi. Ce que j’ai d’abord pris pour un jugement me soutire quelques frissons malgré la chaleur ambiante. Tout autant mal à l’aise qu’intriguée, je commence à douter que ma couleur de peau ou celle de mes yeux, peu habituelle dans cette partie du monde, ai quelque chose à voir là-dedans. Non. Il y a autre chose de palpable mais d’impossible à déchiffrer.
Sur le départ, sa main agrippe mon bras et nos regards s’accrochent. Vêtue du kanvo traditionnel, impossible de ne pas me sentir ridicule même si deux têtes nous séparent, à mon avantage. Le contact m’électrise et m’effraie. Je suis une éponge à sentiments, une empathe qui n’a jamais contrôlé son foutu don et la surprise d’un toucher peut s’avérer une expérience traumatique, au moins non désirée. Mais… rien. Ni colère, ni peur, ni désir. Il y a une chaleur irradiante, agréable, et la noirceur d’un regard vif et d’une jeunesse presque irréelle à l’écho des nombreuses rides qui strient son visage. Interloquée, l’interprète ne m’est d’aucune aide pour la simple et bonne raison que la femme ne parle pas. Se contentant de me fixer, elle ne me détaille pas, aucune expression ne vient m’apporter une quelconque réponse sur ses intentions. Et puis… Je ne saurais l’expliquer, mais… je sais.
Je sais qu’elle sait.
Dans le silence le plus absolu accentué par mes collègues qui assistent à cet étrange échange avec la gêne que la différence de culture porte avec elle, la main de la femme s’appose sur mon ventre et quand un mouvement de recul s’initie sa prise se fait plus ferme sur mon poignet. Retirant la seconde apposée sur une matrice inutile, elle ferme son poing, le place à hauteur d’yeux et, soufflant sur ce dernier, l’ouvre pour laisser échapper… le néant. De l’air, juste de l’air, que ses yeux suivent mystérieusement. Alors, dans un geste vif, comme si elle rattrapait ce qu’elle a soufflé, elle replace ses doigts fermés et retrouve ancrage dans mon regard. Un simple acquiescement de sa part et un sourire si faible que je jurerai qu’il n’a jamais existé et je retrouve ma liberté.
Elle sait. Ce que je suis. Ce que j’ai vécu. Ce que j’ai perdu.
Et j’aurai tout le loisir de m’interroger sur la portée de ses gestes sur le chemin du retour.
***
Je suis revenue. Deux mois déjà que je viens sonder le non palpable, trouver des réponses aux questions qui me rongent, me détruisent. Mon cerveau ne m’est d’aucun recours. Les bouquins ne parlent que de mythes et légendes, de la Stryge romane aux limbes catholiques, ils ne sont que fouillis de noir sur des pages jaunies. Comment présumer d’un monde à peine révélé, apporter ce que l’esprit n’a pu concevoir qu’au travers de créatures grotesques et monothéisme illusoire. Ici, outre la découverte d’une culture éloignée de tout ce que j’ai connu, j’en apprends davantage sur une pratique magique qui diffère de celle enseignée par les femmes de ma famille. Je retrouve un peu de leur savoir dans les plantes, leur utilisation, qu’elles soient curatives ou liées à des rituels propres à ce qui est à la fois religion animiste et pratique magique. La communication dépasse le carcan affublé par les mots. La femme avec qui je partage ces instants est une amegansi hautement respectée. Matrilinéarité qui lui a permis cette ascension et cet enseignement, elle aurait pu s’arrêter à mon statut d’étrangère mais s’est focalisée sur une part de moi que j’ai pourtant volontairement toujours placé au second plan. Je me redécouvre, cédant du terrain, mettant le médecin de côté, offrant sa place à la sorcière. C’est une expérience à part, personnelle, une introspection que je n’avais pas anticipé mais plus salutaire que les cachets de valium et le déni.
***
Les tambours résonnent dans ma boîte crânienne. À l’extérieur, les chants s’opèrent dans une langue qui ne me permet pas la compréhension. Mamamenu enyi est tout ce que je parviens à décortiquer pour l’avoir entendu à maintes et maintes reprises lors de mes nombreuses visites. Les deux mots se répètent, inlassablement. Le crépitement du feu ne m’atteint pas, les pieds qui foulent le sol non plus. Seuls les boum boum sur lesquels mon coeur trouve son rythme.
Boum boum. Boum boum. Placée dans une case servant aux rituels, tous les pores de ma peau transpirent la décoction bue quelques minutes plus tôt. Déjà la tête me tourne et je dois me focaliser sur les effets que les plantes produisent dans mon corps. Trop pragmatique, biaisée par la médecine, je dois réfléchir aux battements cardiaques qui s’accélèrent, au pouls qui martèle mes tempes, à la chaleur intérieure qui me donne la sensation de me liquéfier de toute part. Maeve Wheelan, trente-quatre balais, et première expérience de produits hallucinogènes, là, aux confins du monde. Aux confins du mien. Je ne peux empêcher mon esprit d’analyser, d’anticiper les effets, l’expérience, ce que je verrai, ce que je vivrai, ce que je découvrirai.
Boum boum. Boum boum. Grossière erreur. Il n’y a rien de plus stupide qu’en combattre les effets. La nausée me prend de court et sur la terre battue les restes de haricots et de galette de mil avalés plus tôt. Je pense naïvement avoir évacué également la drogue mais celle-ci s’est déjà infiltrée dans mon sang. D’un revers de la main, j’essuie ma bouche et la sueur du bas de mon visage. Dehors, les chants se sont intensifiés, c’est du moins l’impression que j’en ai.
Boum boum. Boum boum. De profondes inspirations d’un air chaud et saturé. C’est un tourbillon vertigineux dans lequel je ne parviens plus à trouver ancrage. Les sensations du réel s’amenuisent au profit d’un état cotonneux qui m’est étranger. L’appréhension n’est plus, la peur se dissout, l’anticipation devient trop complexe et ne reste bientôt qu’une vague de béatitude. Les yeux fermés, le menton apposé sur les clavicules tellement ma tête me paraît lourde, je me laisse bercer par le battement des tambours. Sauf qu’ils ne sont plus. Les sourcils froncés, il m’est difficile de rouvrir les paupières pour…
Les murs de la case ont disparu, le toit qui me protégeait de l’extérieur éclipsé. Au milieu d’un désert de sable, dans une nuit noire où les étoiles sont absentes, où la lune se soustrait à son rôle, seules les flammes d’un feu irradient de lumière un cercle restreint autour de ma personne. Seule. Dangereusement seule. Mirage insolite, hallucination terrifiante, réalité d’une sphère où je n’ai pas ma place, les hypothèses n’ont que peu d’importance. N’est-ce qu’un rêve, un songe résultant des mes regrets les plus amers, de mes failles les plus béantes? Tout est froid, tout est noir. Il n’y a pas d’espoir dans cet endroit, pas de repères. Un poids contre mon ventre. Quand je baisse la tête, là, au creux de mes bras, un enfant à peine né qui fixe sur moi des yeux bleus au reflet familier. Sur le sommet de son crâne, quelques mèches de jais. Une larme roule sur ma joue mais le sourire qui a étiré mes lèvres se transforme rapidement en un rictus difforme. L’épiderme est trop pâle, les veines trop apparentes. Quand mon pouce vient caresser la rondeur d’une joue, je ne retiens pas l’exclamation d’horreur face au froid mordant de sa peau, celui de la mort. Les yeux bleus ont une couleur étrange maintenant, trop claire, presque translucide. Non. Les lèvres s’entrouvrent et dans un cri strident qui n’a rien d’humain, une flopée d’asticots se fraient un chemin hors du corps déjà pourri. Instinct de peur, je lâche l’enfant qui s’évapore en un nuage sombre et recule précipitamment, mes genoux râclant la terre aride qui écorche ma peau.
Dans la nuit, un rire d’enfant résonne sans que je ne puisse le localiser avec précision. Réussissant tant bien que mal à me remettre sur mes deux jambes, je fouille, sonde les abysses en tournant la tête d’un côté, puis de l’autre. À plusieurs reprises, je manque de chuter à nouveau. Non. Tu ne peux pas être ici. Il n’y a rien ici. Pas d’espoir, pas de repère. Je suis désolée… De ne pas t’avoir désiré dès les premiers instants, d’avoir envisagé de me débarrasser de toi sans même te laisser une chance, de nous laisser une chance. Tellement désolée. Il ne peut pas être ici. Tout est noir, tout est froid. Pas de lumière. Pas d’espoir. Pas de repère. Non, non, non.
Le rire résonne à nouveau, plus proche, mais seule la panique alimente encore mon cœur. Ce n’est pas ce que j’avais espéré. Je cherchais des réponses, à me rassurer, mais la présence que je sens flotter tout autour de moi n’a rien de bienveillante, rien d’innocente. Un rire à nouveau, à un mètre à peine et je fais volte face. Ce n’est pas l’esprit d’un enfant qui se joue de moi, ce n’est pas l’esprit de mon enfant. Le froid. Le noir. Le néant. Là, dans ma nuque, un frisson et quand je me tourne une dernière fois, c’est pour me retrouver face à une forme abstraite portant les traits d’une des nombreuses idoles que les Ewe vénèrent et redoutent. Deux points rouges que j’identifie comme de possibles yeux se rapprochent. Je ressens sa colère, sa rage, plus puissante que toutes celles vécues jusqu’ici. Parce qu’elle n’a rien d’humain. À un souffle, un dernier rire qui se distord pour quelque chose de plus guttural, presque animal.
“Tu n’appartiens pas à cet endroit. Il n’y a rien pour toi ici.”
Un cri, je me bouche les oreilles et ferme les yeux. Non non non, je ne veux pas être ici. Mes jambes cèdent, mon corps rencontre brutalement la terre et c’est le blackout.
***
Stupide, j’ai été stupide. Je ne sais ce que j’ai croisé dans ce lieu, mais je ne veux jamais revivre cette expérience.
2019 - Quelque part en ville Patiente : la vie
Il n’est pas un collègue. Une connaissance tout au plus vers laquelle quelques amis m’ont poussé pour me sortir de ma zone de confort et possiblement de ma solitude. Oh il a mis le paquet. Un restaurant gastronomique hors de prix pour me faire grâce de l’addition et étaler sa réussite professionnelle, une exposition d’art contemporain avec coupe de champagne et hors d'œuvre non identifiés. Il connaît l’artiste, évidemment. Il a acheté une croûte, évidemment. Je n’arrive pas à savoir réellement si ce sont ses goûts ou s’il s’est figuré seul qu’en tant que chirurgienne c’était également les miens. La robe me serre trop au niveau des cuisses et je passe mon temps à chercher à lui faire regagner quelques centimètres. Les talons trop hauts me compriment les orteils sur lesquels quelques ampoules ont déjà dû se former. Je ne rêve que de les retirer, de même que ce maquillage qui me confère ce masque des femmes du monde qui ne me ressemble pas. Je suis ce cliché de femme que la société appelle féminines. J’ai tout misé là-dessus pour mieux pouvoir prétendre être ce que je ne suis définitivement pas. Je n’ai pas les restaurants chics. Mon alimentation se résume principalement aux plateaux de l’hôpital, au food truck cubain aux abords de ce dernier et une consommation excessive de twinkies, merci à mon métabolisme d’enfer. Je n’aime pas l’art contemporain. La visite m’aura au moins appris une chose. Dix minutes perdues sur du vomi coloré à débattre de la société et j’ai enfin trouvé le premier tableau qui peut définir avec certitude que parfois, l’art est à chier. Je n’aime pas sa voix, ni ses manières. Il est tout ce que je ne suis pas et pourtant tout ce que je dois refléter.
Et puis, pour couronner le tout, il débat avec d’autres sur la politique actuelle, sur les CESS, sur leur dangerosité, sur le besoin de les répertorier, de les contrôler et c’en est trop.
Je prétexte ne pas me sentir bien et quand il me raccompagne vers le taxi, un peu insistant, je n’ai qu’à lui dire que j’ai mes règles pour le faire reculer d’un pas. Peut-être que je devrais aussi lui dire que les femmes ne vomissent pas des roses et ne chient pas de la lavande. Mais à quoi bon?
Je retire les talons dès que je suis installée dans le taxi et ferme les yeux, expirant bruyamment. Je n’ai pas ma place ici. Ce n’est pas moi. Ni ces rituels sociaux, de séduction, cette foule bien pensante aux mots creux, à l’âme vide. Je suis un docteur respecté, une sorcière qui continue de se perfectionner, mais cette femme, ce bout de femme à la quarantaine proche, elle, je n’ai jamais su l’appréhender.
2003 - LSU Health Shreveport Expérience : le désir
Visa étudiant en poche, j’évolue à présent sur un campus américain. Pourquoi ici? Pourquoi si loin de mes terres natales? J’ai mille raisons et aucune qui porte la raison. Je suis une femme d’intuition, de ressenti. Je suis là où mes tripes m’ont conduit. Peut-être pour fuir la dominance d’un matriarcat étouffant, sans doute par besoin d’indépendance. Je ne me sens pas forcément chez moi mais je peux être qui je veux ici, sans ce passé pesant, sans cette ambivalence quotidienne. Je peux être Maeve, simple étudiante en médecine. Ce n’est pas la meilleure université du pays mais je ne cherche pas l’excellence dans la mémoire d’un bâtiment, je ne la vise que par mes propres moyens. Je m’efforce de taire mon accent, de me plonger corps et âme dans ce réel pour oublier la pression que ma condition m’impose. Je ne prendrai pas le risque de perdre ma magie, mais je ne mettrai pas mes rêves et aspirations au second plan pour coller aux attentes de ma mère.
C’est ma première fête. Jusqu’ici, le nez dans les bouquins, les week-end à réviser, les examens à passer, l’échec n’est pas permis, pas avec ce crédit que je mettrais probablement toute une vie à rembourser. La musique sonne très électro dans cette immense baraque d’un quelconque gosse de riche et je grimace. On repassera pour les bons riffs de guitare à l’ancienne. L’alcool coule déjà à flot, ô joie des américains et leur principe de biture express. Ils ne savent ni faire de la bonne bière et définitivement pas la boire.
Je joue des coudes pour me frayer un chemin et chaque contact est une épreuve. Si plus jeune, encore gamine, je ne percevais que les états les plus intenses - et donc les plus traumatiques - mon pouvoir s’est affiné avec le temps. Plus sensible, plus affuté, les esprits alcoolisés et les barrières moins épaisses offrent une large porte ouverte aux émotions de chacun. Et dans un cliché que je me surprends à ne pas avoir anticiper, ils ont tous les hormones en fusion ce soir. Je le sens. C’est…. étrange. Je l’ai déjà vécu, j’ai beau avoir une réputation de timide voire de coincée je n’ai rien de la petite vierge effarouchée mais jamais avec autant d’intensité. C’est comme si chaque épaule contre la mienne, chaque frôlement devenait porteur d’envies lubriques. C’est chaud, doucereux, teinté de fourmillements, là, dans mon bas-ventre. L’association fait son œuvre, réflexe enfantin qui a perduré à l’âge adulte. C’est orangé, comme des flammes dansantes.
Et puis, le choc. Frontal. Il s’excuse dans un rire nerveux. Je relève les yeux sur lui. Sa main se pose sur mon avant bras alors qu’il me demande si je vais bien. Il a bu mais pas assez pour ne plus tenir debout. Une douce chaleur se diffuse en moi alors que nos yeux se cherchent. Je le trouve beau, désirable, je sens presque ma tête tournée alors que je n’ai encore rien bu. C’est soudain, brutal, puissant. Un sentiment qui prend le pas sur la raison, sur le bon sens. Je peux lire son propre désir et un instant, je me demande si je ressens seulement le sien par ricochet ou si je le veux moi aussi.
Il s’écroule sur le dos et en quelques secondes ronfle du sommeil du juste. Je remonte le drap sur mon corps nu et fixe le plafond, une larme roulant le long de ma joue. Il n’y plus de teinte orange, seulement le blanc froid du plafond. Il n’y a plus de désir, plus de chaleur, seulement le froid mordant de ma honte.
J’ai vingt-deux ans et j’ai expérimenté le désir charnel à l’état brut. Le désir est orangé. Mais ce n’était pas le mien.
2020 - Boutique de Siobhan Expérience : indéfinie.
La cloche sonne et je tends la main pour étouffer le son. La nuit est tombée depuis plusieurs heures déjà et je range la clé de la boutique dans mon sac. J’expire de fatigue après une journée harassante à l’hôpital. Quelques pas alors que je fouille pour trouver mon téléphone et je sursaute quand une paire de jambes me bloque le passage. Les sourcils froncés, je reste ainsi quelques secondes, la main encore dans le sac, l’autre tenant la anse, les yeux fixés sur les chaussures masculines. Surprise de sa présence et surtout, du vide porté avec lui. Relevant enfin les yeux, je m’ancre dans la profondeur des siens et m’y perds de longues secondes. Il est beau, à n’en pas douter, charismatique et… inquiétant aussi. Il y a quelque chose d’étrange en lui. J’ai beau tenter de percevoir une émotion, n’importe laquelle, il semble hermétique. Et c’est… bon sang, libérateur. Calme, serein, normal. Anormalement normal. Un sourire discret se perd sur ses lèvres alors qu’il abaisse doucement sa main pour venir quérir la mienne, lentement. Tout semble se dérouler au ralenti et la froideur de ses doigts me fait une nouvelle fois sursauter. Son sourire s’élargit et sans quitter mes yeux, il se prosterne suffisamment pour déposer ses lèvres sur le dos de ma main dans un geste désuet qui aurait pu me faire sourire en d’autres circonstances. L’espace de quelques secondes, une multitude de sentiments m’assaillent, chacun semblant rattaché à un souvenir émotionnel, comme si l’homme m’ouvrait, un bref instant, la porte. Quelques secondes et un tournis vertigineux plus tard, le rideau se referme et il me libère, me contournant avant de disposer. La cloche retentit à nouveau et je reste là, sans comprendre réellement ce qui vient de se passer.
Le tout sans un mot.
Oh, j’apprendrais plus tard que Siobhan s’immisce dans des histoires qui la dépassent, dans des conflits auxquels je ne veux participer. Qu'elle s'est placée sous l'égide du Juggler's bazaar, ce qui est somme toute contradictoire avec la venue de cet être. Elle me demandera de prendre parti, de faire des choix que je refuse même d’envisager. Ma mère joue un jeu dangereux qui m'inquiète autant qu'il m'agace. Elle me dira qu’il est temps de m’accepter telle que je suis et d’arrêter de tout scinder, de tout compartimenter. Que je suis médecin, sorcière et femme et qu’il est temps pour ces trois personnalités de s’accorder et de communier pour devenir celle que je suis censée être. Elle me dira tout un tas de choses raisonnées et raisonnables, que je choisirai de mettre de côté.
Au moins pour un temps.
CHRONOLOGIE
1981Naissance en Irlande dans un noyau familial de sorciers tous guérisseurs.
1987Apparition de ses dons
2001Départ pour les États-Unis avec un visa étudiant pour s'éloigner de sa famille et prendre son indépendance.
2009Obtention de son doctorat de médecine.
2014Fausse couche après cinq mois de grossesse. Traumatisme duquel elle ne s'est jamais vraiment remise.
2016Fin de sa spécialisation en orthopédie / traumatologie.
2017Voyage humanitaire au Bénin et première expérience avec l'autre monde. Transe horrifique qui réfrénera pendant un temps son obsession pour l'autre côté.
2019Halloween. Cataclysme qui lui laissera un goût amer envers certains autres clans arcaniste et dont la vision hante encore ses nuits.
2020Première rencontre avec vampire, sa mère lui met de plus en plus la pression pour prendre davantage parti aux événements et aux stratégies qui agitent la ville.
Ben je m'attendais pas du tout à revoir Maeve un jour mais j'aurai pas trop de mal à l'imaginer en sorcière. T'as rien perdu de ta plume, c'était un régal à lire et j'ai un petit faible pour le choix d'associer des couleurs aux émotions (après j'avoue que j'ai pas trop zieuté du côté des arcanistes encore alors si ça se trouve c'est la procédure habituelle )
Hâte de voir si elle compte finalement s'impliquer dans ce beau foutoir, maintenant ! \o/
Myrtle Blackstone
Duchesse Von Myrtille : "Chéri, j'ai mangé les gosses"
START FROM SCRACTH
En un mot : ☽☾ Détruite ☽☾ Rafistolée ☽☾ Borderline ☽☾
Qui es-tu ? : ☽ Duchesse anglaise née en 1778, elle était veuve et mère de deux enfants lors de son Etreinte en 1819.
☽ Animée par une haine viscérale à l'égard de co-Infant et de son Sire. Cette haine est le moteur qui la pousse à avancer depuis plus de 200 ans.
☽ Lunatique, elle oscille entre une discrétion taiseuse et des envies de violence.
☽ Les années et les ressentiments rongent et effritent sa psyché. Elle n'est plus la femme altruiste et maternelle qu'elle a été de son vivant.
☽ Croit en dieu mais ne pratique plus et n'entretient pas de vain espoir de rédemption. Lorsqu'elle mourra pour de bon, elle brûlera en Enfer pour le reste de son éternité.
☽ Certaines personnes la connaissent sous son autre identité : Apple Murray. Ce n'est qu'un nom de scène.
☽☾
☽ 1m75 / ~60 kg;
☽ Cheveux de jais & yeux vert crocodile.
☽ Crocs de vampires atypiques : elle en possède deux paires, sur la denture supérieure, eu lieu de simplement deux canines.
☽ Suit les modes moderne : sa tenue préférée se compose de jean, tee-shirt et blouson
Facultés : ☽ Facultés ordinaires des vampires : force, vitesse, régénération, hypnose basique.
☽ Obténébration II-3 / Métamorphose I-4 / Aliénation I-4
☽ Formée au combat et à l'assassinat : au XIXè siècle, son Sire et Primogène de son camp éduquait ses membres à repousser les chasseurs de vampire qui les menaçaient régulièrement.
☽ Particulièrement observatrice, préfère analyser les situations en se faisant oublier.
☽ Parle parfaitement anglais (avec des restes d'accent anglais) et français.
Alors, bah... que dire ? J'ai déjà eu une expérience INCROYABLE avec ce personnage dans une autre dimension, et comme Zelda, je n'ai aucun mal à l'imaginer comme sorcière bizarrement
J'aime beaucoup aussi ce concept des émotions liées au couleur (même si je sais bien qu'il existe déjà. Ça a un potentiel de dingue en RP et en plus, je suis sûr que tu en feras des choses folles.
Bref, il parait que la fiche doit connaître quelques retouches, alors gogogo, j'ai hâte de découvrir son évolution finale :)
Samuel Miller
Cannot a Beast be tamed
ASHES YOU WERE
En un mot : Bolverk de la Meute
Facultés : Thérianthrope de naissance, Samuel maitrise toutes les phases de transformation (glabro, crinos, hispo, ferus). Loup de grande taille au pelage gris argenté, allant des teintes plus claires au plus foncées.
Eh bien ça promet ! Le mélange chirurgienne et arcaniste est très intéressant. Bon courage pour la fin de la rédaction et hâte de voir ce que ça va donner en jeu.
Merci à vous pour les petits mots, que vous ayez connu une version de Maeve et/ou que vous vous soyez égarés sur celle-ci.
J'en ai CHIÉ !!! Trop difficile de reprendre un personnage qu'on pense connaître par coeur mais que l'on ne connaît finalement plus. Mais, elle me tient trop à coeur, cette petite Maeve. Alors c'est rassurant et plaisant de lire vos commentaires, très sincèrement
@Zelda Rosefield Ouais bah j'ai pas trop de mal à imaginer Zelda en sangsue bizarrement aussi HEIN
@Myrtle Blackstone C'est le côté mystique wesh Et parce que je t'ai déjà envouté!
Au plaisir, qui sait, de se croiser
Myrtle Blackstone
Duchesse Von Myrtille : "Chéri, j'ai mangé les gosses"
START FROM SCRACTH
En un mot : ☽☾ Détruite ☽☾ Rafistolée ☽☾ Borderline ☽☾
Qui es-tu ? : ☽ Duchesse anglaise née en 1778, elle était veuve et mère de deux enfants lors de son Etreinte en 1819.
☽ Animée par une haine viscérale à l'égard de co-Infant et de son Sire. Cette haine est le moteur qui la pousse à avancer depuis plus de 200 ans.
☽ Lunatique, elle oscille entre une discrétion taiseuse et des envies de violence.
☽ Les années et les ressentiments rongent et effritent sa psyché. Elle n'est plus la femme altruiste et maternelle qu'elle a été de son vivant.
☽ Croit en dieu mais ne pratique plus et n'entretient pas de vain espoir de rédemption. Lorsqu'elle mourra pour de bon, elle brûlera en Enfer pour le reste de son éternité.
☽ Certaines personnes la connaissent sous son autre identité : Apple Murray. Ce n'est qu'un nom de scène.
☽☾
☽ 1m75 / ~60 kg;
☽ Cheveux de jais & yeux vert crocodile.
☽ Crocs de vampires atypiques : elle en possède deux paires, sur la denture supérieure, eu lieu de simplement deux canines.
☽ Suit les modes moderne : sa tenue préférée se compose de jean, tee-shirt et blouson
Facultés : ☽ Facultés ordinaires des vampires : force, vitesse, régénération, hypnose basique.
☽ Obténébration II-3 / Métamorphose I-4 / Aliénation I-4
☽ Formée au combat et à l'assassinat : au XIXè siècle, son Sire et Primogène de son camp éduquait ses membres à repousser les chasseurs de vampire qui les menaçaient régulièrement.
☽ Particulièrement observatrice, préfère analyser les situations en se faisant oublier.
☽ Parle parfaitement anglais (avec des restes d'accent anglais) et français.
@Zelda Rosefield Ouais bah j'ai pas trop de mal à imaginer Zelda en sangsue bizarrement aussi HEIN
Aouch !
Maeve Wheelan a écrit:
@Myrtle Blackstone C'est le côté mystique wesh Et parce que je t'ai déjà envouté!
Je pense que tout est là, je suis sous le charme, voilà tout
Bon courage, c'est vraiment que c'est pas évident de transposer un personnage qu'on pense connaître ! Mais je ne doute aucunement de ton talent pour que la Maeve sorcière soit aussi intense que la Maeve réparatrice de poulies digitales
Rhys Archos
MJ ۰ Trop de DC, pas assez de décès.
L'IVRESSE SOLAIRE DU CRÉPUSCULE
« Wild men who caught and
sang the sun in flight,
And learn, too late, they
grieved it on its way,
Do not go gentle
into that good night. »
En un mot : Émeute, Sang et Fiel
Qui es-tu ? : Sans visage, une force animale grouillant sous une peau humaine qui s'étire, trop étriquée, n'attendant que de jaillir à l'intérieur du monde pour le ravager.
Facultés :
● Trouble à l'ordre public ; ● Outrage à agents ; ● Attentat à la pudeur ; ● Violation de propriété privée ; ● Ivresse sur voie publique ; ● Expert du pistolet à clous ; ● Vol de voitures ; ● Briseur de vitrines ; ● Bagarres ; ● Vol de poules ;
Bienvenue ici aussi, que de belles fiches récemment
Adopte ces beaux scénarios !
Elizabeth Finch
Cannot a Beast be tamed
'Cause there's magic in my bones
En un mot : Ventre sur pattes
Qui es-tu ? : Webmaster talentueuse
Hackeuse d'exception
Geek de compét
Gourmande professionnelle
Concentrée de bonne humeur
Facultés : Lycanthrope, elle a tous les avantages qui vont avec... Tous les handicaps aussi accessoirement. Elle maîtrise les transformations en Hispo et Glabro, mais a du mal avec le Ferus, surtout depuis la mort de son père.
Bienvenue sur le forum ! Au plaisir de se croiser en RP
Medea Comucci
Sugar Mommy, la randonnée c'est ma vie (et mes collines ne demandent qu'à être explorées)
I will stop at Nothing
En un mot : Humaine. Profiler pour le FBI et consultante pour la NRD
Qui es-tu ? : A cinquante ans, je rassemble les bris de ma carrière explosée dix ans plus tot. Travailleuse acharnée, animée par un désir de vengeance qui me couple le souffle. Je ne m'arrêterais que lorsque ma Némésis sera morte ou sous les verrous. En parallèle, à la tête d'une cellule spéciale, je suis chargée d'incarcérer les CESS qui s'imaginent au dessus des Lois.
Facultés : J'attire les ennuis. Très facilement. Et souvent, je vais à leur rencontre.
Cette fiche est sublime. Ta plume fait merveille, comme à chaque fois. (Et Jake sera ravi de trouver Maeve pour le réparer, s'il passe un jour entre les mains d'Aliénor, Mei et toute sa tribu de mochetés.) (Jake veut bien lui faire un bébé, sinon. Pour qu'elle se remette de sa fausse couche. Oui, il est généreux.)
Donc rebienvenue avec cette pépite. Au plaisir de la voir évoluer dans notre bonne vieille ville de Shreveport. Maeve reste énigmatique, et il me tarde d'en percer quelques secrets (et Jake s'offusque des enseignements de la matriarche. Pourquoi frayer avec des vampires? C'est sale, c'est mort, c'est impur.)
Maeve Wheelan
When witches don't fight, we burn
ASHES YOU WERE
En un mot : Sorcière en contrôle aux besoins d'abandon.
Facultés : Tes capacités, tes dons.
ASHES YOU WILL BE
Pseudo : Drustan
Célébrité : Eva Green
Messages : 28
Date d'inscription : 01/04/2023
Crédits : Never utopia (avatar) / Amiante (signature)
Hoo je suis tellement contente que tu redonnes une chance à Maeve. Elle promet tellement de contradictions
Exprès pour que j'arrête de traiter Medea de catin ritale, t'as vu ce que je suis prête à faire pour toi? Pour nous? Nan? C'est trop? Merci pour ton petit mot
Jake Hamilton a écrit:
Cette fiche est sublime. Ta plume fait merveille, comme à chaque fois. (Et Jake sera ravi de trouver Maeve pour le réparer, s'il passe un jour entre les mains d'Aliénor, Mei et toute sa tribu de mochetés.) (Jake veut bien lui faire un bébé, sinon. Pour qu'elle se remette de sa fausse couche. Oui, il est généreux.)
Donc rebienvenue avec cette pépite. Au plaisir de la voir évoluer dans notre bonne vieille ville de Shreveport. Maeve reste énigmatique, et il me tarde d'en percer quelques secrets (et Jake s'offusque des enseignements de la matriarche. Pourquoi frayer avec des vampires? C'est sale, c'est mort, c'est impur.)
Mais, mais.... JE VEUX! Réparer Jake hein, pas le truc dégueu de mâle alpha qui croit qu'il va exorciser ses démons avec sa demi-molle là Tu sais à quel point j'adore détester Jakou le non croquant avec Mei, mais si l'ironie nous pousse à ce que mon DC le soigne, j'exulte intérieurement Repose-toi bien et reviens-nous, tu ne peux pas nous abandonner après avoir avancé une si belle idée
Princesse planche à pain : un jour, mon février viendra.
ASHES YOU WERE
En un mot : Je voudrais être calice à la place du calice
Qui es-tu ? : Une humaine insignifiante, programmatrice dans un théâtre, qui aime se faire mordre.
Inventaire :
L’ŒIL DU DIABLE
C'est un petit anneau de la taille d'un monocle, constitué d'un métal sombre et lourd avec un tout petit crochet permettant d'y passer une chaîne pour le porter en pendentif ou monocle. Son pourtour est entièrement sculpté de ce qui ressemble à des écailles de serpent, sans qu'il n'y ait pour autant ni tête ni queue, avec quelques runes supposément nordiques gravées sur le pourtour. Une fine ligne creusée sur la longueur à l'intérieur et à l'extérieur de l'objet dévoile que cet anneau est constitué de deux parties qui peuvent pivoter l'une l'autre et l'actionner fait se déployer ou replier un petit opercule de métal solide qui ouvre ou clôt le trou en son centre (inspiration visuelle : https://i.makeagif.com/media/6-01-2015/_52SB9.gif).
Lorsque cet anneau est fermé, rien ne se passe. Mais, lorsqu'il est ouvert, le monde qu'on y observe à travers est différent. Ce qu'on y voit est un amalgame de flux, de reflets spectraux et d'auras. Un non initié aurait du mal à comprendre ce dont il s'agit mais un initié comprendra qu'il s'agit d'une lunette de vision sur le plan astral. Ceci permet d'y voir depuis le plan matériel. On peut y déceler en partie les auras (sans forcément savoir les décrypter), les flux magiques (ce qui permet d'aider à identifier la nature magique ou non d'un élément) et surtout percevoir les esprits et autres fantômes.
Néanmoins, attention. Voir, c'est aussi être vu et chaque fois que ce micro-portail est ouvert, il y a une chance que quelque chose du plan astral perçoive cet artifice et soit attiré par celui-ci. Mécaniquement il faudra lancer 1D6 et sur un 1 un problème profitera de l'ouverture ainsi créée pour s'introduire sur le plan matériel ou vous stalker : un fantôme, un résidu de sentiment, autre chose, etc.
Maeeeeve ! Je suis presque déçue de ne pas avoir un pilote irascible à te mettre dans les pattes, mais je suis ravie de voir ce perso ici
Eoghan Underwood
ADMIN ۰ Se faire péter la vitrine : bien plus qu'un métier, une passion. Featuring : Dramaking
⛤ SMALLTOWN BOY ⛤
"This is not the right way."
En un mot : Sorcier venimeux ondulé de la toiture. Gosse du bayou.
Qui es-tu ? :
"Let it spread like a disease."
⛤ Maître des arcanes, sorcier à l'essence écarlate. 37 ans de vice (et râles) et de chair corrompue. Manipulateur d'hormones, télépathe patenté.
⛤ Second, bras droit de Circé van derr Ven dans la secte de l'Irae. S'y démarque pour sa loyauté ciselée par les griffes de Morgan Leroy (missing). Mais les failles perlent.
⛤ Incube de Louisiane ; fils de ces terres marécageuses, du bayou poisseux et des routes cahoteuses. Né à Bâton-Rouge, n'a connu que Shreveport et les frontières de son État.
⛤ Né seul homme dans la famille des sorcières irlandaises Mulligan. Privé de père (tué) par la harpie noire : élevé par Sylia Mulligan, descendant du Rouge de sa grand-mère Julianna.
⛤ Cauchemar des femmes ; nourrit sa magie (Rougeoyante) des hormones sexuelles de ses partenaires, ainsi que des émotions primaires.
⛤ Traître à ses passions, criminel et meurtrier de Johanna Andros (missing). Pourfendeur d'amitiés, éternel débiteur, clébard soumis à ses attaches.
⛤ Ne vit que pour les Mardi-Gras de New Orleans ; caresse le rêve de s'y installer un jour dans son propre "shotgun", malgré le fantôme de Katrina.
⛤ Mystique, déchiré entre deux hommes : partagé entre le sorcier et l'humain, entre la sagesse et une ire destructrice. Le latin s'efface sans mal sous l'accent du Sud, coriace sous sa langue.
⛤ Commerçant du Downtown (Crawling life), antre de ses serpents vénérés, lézards et autres reptiles, dont il cède les corps, les soins et les cages de verre.
⛤ Pratique à l'arrière de sa boutique, dans un laboratoire farouchement défendu et protégé par les runes. Recèle secrets et savoirs, expérimentations douteuses et dangereuses.
⛤ Mauvais mentor. L'une de ses apprenties en a subi les conséquences. Guide de Morgane Wuntherson et d'Halina Meyer. Meilleur ami indigne de Vinzent Henkermann et cousin de Shannon Mulligan.
⛤ Pacte tissé avec Scox : Prince démon s'étant dissimulé derrière les brumes de Baal. Immortalité odieusement acquise, âme vouée à obéir et marcher aux côtés des Antiques. 38 ans d'âge réel ; 36 ans d'apparence.
⛤ ENAE VOLARE MEZZO ⛤
"I put a spell on you."
Facultés : ⛤ La Rougeoyante s'infiltre dans les corps et y bouleverse les hormones ; flèche apollonide : distille poison, fléau, mort, mais aussi fièvre rouge saphique. Chaos total.
⛤ Télépathe raisonnable : ne s'infiltre de préférence que dans les esprits des humains misérables. Capable de communiquer en pensée avec quiconque lui ouvre les grilles de son esprit. Savant fou ; capable désormais de connecter sa psyché aux êtres muets, cobras et crotales comme cobayes, corbeaux et autres créatures rampantes.
⛤ Herboriste né, sa maîtrise des potions n'a d'égale que celle de son mentor maternel. Capable d'élaborer des philtres complexes ; créateur infatigable de breuvages en tous genres.
⛤ La Rougeoyante se défend et protège son hôte plus férocement qu'elle n'attaque : limitée par la nécessité d'un contact physique. Sorcier doué au corps-à-corps, secondé par son aisance au maniement d'athamés et autres lames rituelles.
⛤ Chercheur d'artefacts, quémandé des Longue-Vies : détisseur de leurs malédictions et autres mauvais sorts.
Thème : The Way ⛤ Zack Hemsey.
⛤ VENGEANCE ⛤
"Before I die alone."
Pseudo : Nero
Célébrité : Ian Somerhalder.
Double compte : Sanford R. De Castro, Aliénor Bellovaque, Ian C. Calloway & Gautièr Montignac.
Quel personnage. On sent qu'il a de la bouteille, qu'il vient d'ailleurs, et cependant même si je l'avais su, j'aurais quand même totalement été happé par le tempérament et l'histoire de Maeve. Il y a beaucoup de noir, chez cette sorcière dotée de magie rouge. Beaucoup de noir, et beaucoup de tact dans la manière dont tu relates sa perception des sentiments, ses déambulations dans la vie - côté arcaniste comme côté humain. J'ai été vraiment marqué par le passage concernant son voyage en Afrique. La façon dont tu relates son expérience, toute la sensorialité, le phénomène de transe qui la conduit à cette vision terrible et traumatisante... Je te connais depuis longtemps et je connais notamment très bien ta plume, mais tu parviens toujours à me surprendre, lorsque tu parviens à évoquer des images très frappantes avec un style percutant et cependant simple et sans fioritures. Maeve est un personnage qui fascine, qui inquiète, presque. Le genre de sorcière proche du glissement perpétuel. Je me demande quelle sera sa place parmi les clans arcanistes, et si elle parviendra, enfin, à se reconstruire. Autrement, découvrir les futures étapes de sa chute resteront toutefois un plaisir, et j'ai hâte de voir quelle route elle prendra depuis cette intersection pleine de doutes. Re-bienvenue avec ce second visage.
Voilà, tu es officiellement dans la famille et ça implique de grandes responsabilités mais aussi beaucoup de fun. (Mais pas trop, Eoghan risque de le tuer.) Bref, tu as maintenant accès à tout le forum, ce qui veut dire que tu peux créer ta fiche de liens pour te faire plein d'amis ! Tu peux aussi nous tenir au courant des avancées de ton personnage dans un carnet d'évolution, mais c'est facultatif. Si tu es pressé d'écrire et que tu n'as pas encore de partenaires, n'hésite pas à poster dans les demandes de RP ou à te lancer dans l'aventure du fil rp ! Et si tu te sens seul, tu peux lancer ton propre scénario ou créer des pré-liens. Tu as sûrement constaté que nous avons un système de points sur AA, nous t'invitons à découvrir comment en gagner et surtout, comment les dépenser. D'ailleurs, si tu as pris un prédéfini ou un scénario comme personnage, tu peux d'ores et déjà réclamer tes premiers points dans Collecter vos points.
Si tu as des questions, le staff est toujours à ta disposition pour y répondre. Et si tu veux un aperçu de la bonne humeur (pour ne pas dire folie) de nos membres, n'hésite pas à venir voir sur la CB ou à participer au flood ! Mais si on te fait un peu peur, n'hésite pas à demander l'aide d'un parrain ou d'une marraine pour t'intégrer. Ce sont des membres dévoués aux nouveaux !
Tout le staff d'Ashes Arise te souhaite donc la bienvenue dans ses rangs et à très vite pour les prochaines aventures !
Louisiana Burning
Maeve Wheelan
When witches don't fight, we burn
ASHES YOU WERE
En un mot : Sorcière en contrôle aux besoins d'abandon.
Facultés : Tes capacités, tes dons.
ASHES YOU WILL BE
Pseudo : Drustan
Célébrité : Eva Green
Messages : 28
Date d'inscription : 01/04/2023
Crédits : Never utopia (avatar) / Amiante (signature)
Maeeeeve ! Je suis presque déçue de ne pas avoir un pilote irascible à te mettre dans les pattes, mais je suis ravie de voir ce perso ici
Je suis presque déçue que tu n'aies pas de pilote irascible à me mettre dans les pattes, Willem Contente de te retrouver ici et merci à toi
@Eoghan Underwood Et merci à toi. Après toutes ces années et les... pfiouuuu je ne peux les dénombrer... expériences rp partagées, tu sais à quel point tes mots me touchent, cher petit Eo Pour ta plume et tous les persos inventés que je connais de toi, love ya!