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Run || Isalìn

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Dim 9 Avr - 10:58 (#)

Un silence de mort.
Les rayons blafards de la demi-lune accrochent les toiles d’araignées qui sont devenues terriblement denses, semblables à d’épais tendons reliant entre eux les arbres dont les écorces semblent noires dans la pénombre. Le bois ondule et il faut alors plisser les yeux pour comprendre qu’il ne s’agit pas d’une illusion, mais bien de myriades d’araignées qui grouillent sur les troncs et les branches. Je fais quelques pas dans les feuilles mortes, tuées par la nouvelle saison, et leurs crissements retentissent comme des cris aigus dans la forêt trop vide et trop calme. J’inspire un instant l’air vicié de cette partie de la forêt qui est devenue chez moi et ressens un étrange contentement de l’araignée qui habite mon être. Depuis que je suis arrivée à Shreveport, je tue mes nuits de sommeil dans cette forêt, arpentant ce territoire qui petit à petit est devenu le mien et que j’ai vu s’étendre avec le temps.

D’autres bruissements de feuilles hurlantes se font entendre derrière moi. Abandonnant la contemplation des ombres grouillantes d’arachnides, je me tourne vers mon camarade au visage vide de toutes expressions qui scrute les environs sans effroi. La lune découpe ses traits d’une manière presque tranchante, mais même cela échoue à le rendre ne serait-ce que vaguement remarquable. Ses traits sont communs, ses cheveux d’un châtain standard, et même son âge ne permet pas de le qualifier de jeune ou de vieux. En somme, la banalité et la discrétion incarnée. Cela fera bientôt un an que j’ai transformé celui-ci après que le vampire me l’ait offert. Après des nuits entières de folies empoisonnées, il a fini par devenir mon semblable. La première pierre de cette colonie arachnéenne qui peuple mes rêves de conquête. L’arachnide qui vit à présent dans son cœur a dévoré tout état d’âme et son expression demeure figée dans un calme inhumain. Son regard semble avoir été capturé par quelque chose non loin. Il fait de nouveau quelques pas dans les ombres, s’approchant d’un cadavre frais dont l’odeur est encore celle du sang chaud plutôt que de la putréfaction. Je m’approche à mon tour pour constater que le corps est éclaté, dévoré de l’intérieur par des araignées ayant éclos des œufs que j’y avais placé. Une partie de sa chair a disparu, dévorée, laissant voir ses os par endroit. Seule la partie de son visage affaissée dans la terre meuble a été épargnée, lui donnant cet étrange demi-visage dont un seul œil fixe le vide à tout jamais. Cela a dû se passer récemment, pourtant les nouvelles nées ne sont pas en vue. Elles ont dû s’éloigner pour aller chercher de la nourriture. Plus de nourriture. Il faut que je les retrouve avant qu’elles ne s’éloignent trop, je ne souhaite pas que l’on découvre ce qui se manigance ici.

« Viens. »

Sachant d’instinct repérer mes petits, je commence à suivre leurs traces. Nous commençons alors à sillonner cette forêt macabre blanchie par les toiles. Sur ce fond de filaments de soie se déplace une constellation mouvante d’araignées ayant trouvées ici un refuge pour y constituer une colonie. Parmi elles, des arachnides bien plus massives et avec des déformations grotesques se meuvent entre les arbres et sur les toiles. Même si à présent je ponds dans des humains, mes enfants demeurent difformes, avec des pattes de longueurs différentes, des abdomens aux formes irrégulières ou des mandibules d’une asymétrie terrible. Sans doute la marque de leur ascendance infernale. Nos pas croisent d’autres cadavres explosés à différents stades de décomposition qui emplissent la foret d’odeurs putrides. Mais peu à peu, les toiles se tarissent, les araignées se font plus rares. Dire que la forêt redevient normale serait excessif, mais petit à petit nous nous fondons dans les ombres des arbres. Nous approchons de la bordure de mon territoire, cette zone de jonction où des toiles se tissent discrètement en hauteurs, envahissant toujours plus loin la forêt, mais où la vie et la nature ont encore la mainmise. J’abandonne un regard à cette zone qui n’est pas encore tout à fait mienne avec un puissant instinct de possession. Des hululements se font entendre, des frémissements dans les feuilles trahissent la présence d’une proie. Un souffle de vent fait bruisser les arbres et nous amène une odeur de terre humide et d’hummus. Cet endroit-là n’est pas encore chez moi. Je sens que mes petits sont proches, sans doute menés jusqu’ici par les proies chaudes qui s’y trouvent. Les routes sont encore loin, je devrais pouvoir les ramener sans mal une fois qu’elles se seront sustentées.
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That kid you called a weirdo
Isalín Lokisdóttir
Isalín Lokisdóttir
That kid you called a weirdo
You're a part of the dawn...

En un mot : ❅ fleur hivernale ❅
Qui es-tu ? : ❅ Née en octobre 2004, elle est encore dans ce drôle de monde qu'est l'adolescence;
❅ Cheveux sombres et yeux de jade, visage en cœur, petite bouche charnue et taches de son, voilà le mélange de ce visage un peu atypique. C’est aussi une silhouette athlétique d’1m64 pour 52 kg.
❅ Depuis toute petite, elle s'entraine pour être patineuse Olympique. Médaillée d'argent au championnat des USA et sacrée première à la grande coupe des quatre continents, son rêve s'effondre en 2021 à cause de ses dons.
❅ Cherche désormais sa voie en tant que personne et en tant qu'Outre.
❅ Vit avec sa cousine Sofia et Elizabeth.
Facultés : ❅ Élémentaliste de l'eau dont le pouvoir se manifeste actuellement essentiellement autour de la glace.

❅ Don principal : kinésie de la glace. Isalín peut givrer l'eau et les surfaces humides ou déformer sommairement une étendue de glace.
Fonctionne dans un rayon de 2m, le contact aide beaucoup
❅ Don secondaire : résistance accrue au froid.

❅ Les bienfaits d'avoir grandi dans un monde bilingue font qu'elle n'a pas d'accent quand elle parle anglais, mais il lui arrive de buter sur le vocabulaire.

❅ C'est une athlète de haut niveau, elle est donc plus robuste et endurante qu'une adolescente lambda du même âge. Son sport l'a rendue aussi particulièrement souple et agile.
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... when the light comes from the dark

Pseudo : Isalín Lokisdóttir
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Dim 9 Avr - 13:11 (#)

Automne 2023 ❅

Il s’est foutu de sa gueule. C’est sûr ! Elle ne sait plus comment il s’appelle le pire. Un garçon d’à peu près son âge, souvent à l’Arch, avec qui elle a discuté dans l’après-midi. Enfin, « discuter »… il l’a baratinée oui ! Soi-disant, y’aurait un druide dans cette partie de la forêt, et qu’il accepte d’entrainer les Outres qui le demandent. Et elle l’a cru ! Bah oui, Isalín est loin d’être au fait de toutes les arcanes de l’envers CESS du monde, et encore moins de cette ville gargantuesque comme les américains aiment les faire.

- Gnagnagna fara um nóttina*, Isalín ; gnagagna hann mun hjálpa**, ronchonne-t-elle dans sa langue natale.

Et son barda est lourd ! Elle est venue direct après sa séance de glisse, toutes ses affaires lestent son sac de sports suspendu en bandoulière, ses patins pèsent un âne mort à la longue. Non, sans exagérer. L’adolescente redresse son chargement pour la énième, non sans pester pour elle-même dans un islandais bien fleuri, puis balaie ce qui l’entoure du faisceau lumineux de son portable. Des arbres, des arbres, des arbres. Pourtant, elle a suivi les indications : « quand tu rentres dans la forêt, tu suis le sentier jusqu’à voir un frêne en forme d’oiseau, puis tu tournes à droite, et tu dois marcher 500 mètres jusqu’à un cairn. C’est là qu’il vient rencontrer ses apprentis. »

C’est le mot « cairn » qui l’a eue, comme une idiote. Parce que dans son pays, les cairns, y’en a partout. Ils vous protègent des trolls si vous êtes perdus dans le brouillard – information 100% véridique d’après sa grand-mère paternelle. Mais aux États-Unis, ils ne préservent visiblement pas des BULLSHITS QU’ON VOUS RACONTE ! Millième soupir dépité. Il doit bien se marrer ce petit con. Demain, elle va lui geler les kiwis, ça va lui faire tout drôle.

… enfin, si elle arrive à rentrer chez elle, parce que pour l’instant du coup, elle est un peu paumée et pour couronner le tout, sa batterie affiche 14%. Faut voir le bon côté des choses : que peut-il lui arriver de pire ? Hormis les loups-garous, les vampires, les escouades de miliciens, les dealers de crack et… whatever se planque habituellement dans les bois aux USA ? Génial. Isalín ne peut s’empêcher de régulièrement regarder par-dessus son épaule, un peu nerveuse. Elle a la sensation que quelque chose a changé dans les bruissements de la forêt. Un truc imperceptible, comme un insecte qui a fini de claironner, ou une chouette qui ne hulule plus, ou le temps qui s’est suspendu. Parfois, elle jurerait voir des ombres se glisser derrière un tronc, mais plus elle fixe, moins elle distingue quoique ce soit de vivant. Son imagination lui joue des tours.  

Appeler Sofia ? Bonne idée. Au moins pour lui dire qu’elle sera un peu en retard ce soir, de pas l’attendre et de lui concocter un alibi pour quand elle aura étripé son pote. Ou plutôt, le garçon qui était son pote ce matin et qui ne l’est plus à ce moment – et il doit bien rigoler chez lui, à la savoir chercher en vain un druide qui n’existe visiblement pas.  

- Ekkert net ? Ertu að grínast í mér ?!***

Ça se vante d’être la première puissance économique mondiale et ça n’est pas foutu correctement couvrir tout son pays de réseau ?! ALLO ?? Peut-être que si y’avait moins d’argent mis dans la guerre au Moyen-Orient, y’aurait au moins 1 barre et la vieille 3G de ses darons dans cette forêt ! Putain… bon. Et bien y’a plus qu’à rentrer vite, ça devrait pas être trop dur de revenir sur ses pas.
 

LV3 islandais:
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Lun 10 Avr - 9:14 (#)

Chaque pas nous extirpe un peu plus de notre doux cocon forestier silencieux pour nous faire arpenter la futaie plus vivace. Quelques battements d’ailes d’oiseaux nocturnes qui s’échappent viennent agiter la nuit. Sans doute des volatiles percevant le danger rampant de mes enfants en chasse. Les bêtes aux instincts les plus primitifs se sont tues pour aller se terrer loin de ces prédateurs ineptes. Mais dans le silence qui se fait de plus en plus intense, des bruits lourds et mat de pas dans la terre résonnent plus loin. Un animal plus massif que les autres. Orientant mon attention acérée vers cette proie inattendue, je vois une lueur artificielle trop vive qui vient jeter un éclairage brutal sur la forêt endormie, faisant danser des ombres mouvantes. Un humain en balade à cette heure ? Une âme perdue après s’être laissée tentée par une promenade inopinée ? Nous échangeons un regard froid où perce à peine la curiosité avec Daniel. L’intérêt de l’esprit de l’araignée s’accrochant à mon âme est tout juste piqué. Ce n’est pas souvent que les humains viennent aussi loin dans ces terres, j’avais veillé à éloigner mon antre de tout chemin de randonnée. Une impression tenace et dévorante me laisse penser qu’il s’agit là de la proie que sont allé chercher mes petites. Mes enfants infernaux ont toujours paru plus intéressés par la viande humaine que par n’importe quelle autre. Manger l’hôte dans lequel leurs œufs ont maturés n’a pas suffi. Ils en veulent plus.

Les pieds ancrés dans la terre meuble, dissimulée dans la nuit et murée dans le silence, je prends le temps de réfléchir un instant. Comme un chirurgien légiste qui dépiaute un cadavre, j’entreprends de décortiquer les implications de laisser les petites se sustenter ainsi. Notre nid est bien trop près pour que l’on prenne le risque d’attirer l’attention sur nous au travers d’une disparition, mais quelle genre de mère empêcherait ses enfants affamés de se nourrir ? Mais déjà quelques silhouettes sombres et claudicantes qui se meuvent parmi les ombres, se dirigeant vers l’inconnue perdue. A pas feutrés, nous nous approchons pour mieux voir la scène tout en étant toujours dissimulés dans la nuit. Pour la première fois je vois mes nouvelles nées dans la clarté étrange mêlant les rares rayons de lune perçant la frondaison et la lumière bleuté du téléphone de l’inconnue. Les araignées sont d’une taille plus modeste que leurs autres sœurs, je les estimerais de la taille d’un chihuahua. Elles semblent aussi plus difformes que leurs aînées. Leurs pattes paraissent très asymétriques, certaines longues et pointues, d’autres épaisses et ratatinées, leur offrant un déplacement plus monstrueux qu’arachnéen. Quelques-unes d’entre elles semblent d’ailleurs bien haut perchées sur la chitine noire et luisante de leurs pattes, mais d’une manière étrange, non naturelle. L’une d’elle présente de telles déformations des pattes qu’elle parvient tout juste à suivre ses sœurs, se traînant presque dans la terre en un mouvement grotesque. Leurs abdomens ont des formes que nul n’a jamais observé chez des arachnides, et leurs mandibules semblent gargantuesques en comparaison. C’est la première fois que mes enfants prennent des formes si iniques, mais c’est également inédit qu’autant d’entre elles naissent d’une seule et même portée. Avec un regard scrutateur, je parviens à en dénombrer une dizaine, sans compter que d’autres sont peut-être encore dissimulées dans les herbes sombres. C’est comme si le fait d’avoir été si nombreuses dans le corps d’un seul hôte avait broyé leur développement. Elles ont sans doute manqué de nourriture en étant aussi nombreuses à se partager son corps. Je comprends mieux pourquoi elles sont alors aussitôt parties en chasse. Devrais-je ne pondre qu’un seul œuf par humain pour m’assurer des enfants grands et forts ? Je range cette idée dans un coin de mon esprit en continuant à observer mes petites qui approchent inexorablement de leur proie. En me déplaçant en silence, toujours suivi par les pas étouffés de mon complice, je constate que les arachnides ont encerclé leur victime. Un sentiment de fierté parvient presque à percer dans l’océan de glace de mon cœur arachnéen, pourtant je doute encore du bien fondé de les laisser massacrer quelqu’un si près de notre doux foyer. Les ombres cachent encore la personne qui éblouit les arbres avec son téléphone. Ne s’agit-il que d’un rebus de la société qui s’est aventuré trop loin dans la nuit et que nul ne regrettera ? Ou bien fait-il partie de la catégorie de personne pour qui on enverrait un bataillon entier de gendarmes pour ratisser la forêt ? Pour l’heure, je réserve mon jugement. Voyons plutôt ce qu’il se passe.
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❅ Cheveux sombres et yeux de jade, visage en cœur, petite bouche charnue et taches de son, voilà le mélange de ce visage un peu atypique. C’est aussi une silhouette athlétique d’1m64 pour 52 kg.
❅ Depuis toute petite, elle s'entraine pour être patineuse Olympique. Médaillée d'argent au championnat des USA et sacrée première à la grande coupe des quatre continents, son rêve s'effondre en 2021 à cause de ses dons.
❅ Cherche désormais sa voie en tant que personne et en tant qu'Outre.
❅ Vit avec sa cousine Sofia et Elizabeth.
Facultés : ❅ Élémentaliste de l'eau dont le pouvoir se manifeste actuellement essentiellement autour de la glace.

❅ Don principal : kinésie de la glace. Isalín peut givrer l'eau et les surfaces humides ou déformer sommairement une étendue de glace.
Fonctionne dans un rayon de 2m, le contact aide beaucoup
❅ Don secondaire : résistance accrue au froid.

❅ Les bienfaits d'avoir grandi dans un monde bilingue font qu'elle n'a pas d'accent quand elle parle anglais, mais il lui arrive de buter sur le vocabulaire.

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Mar 11 Avr - 16:57 (#)

11%. Oopsi. Toutefois, Isalín a l’impression de reconnaître le sentier qui la ramènera en lisière de forêt. Elle se souvient de cet arbre-là, avec des branches qui lui font la même tête que cette peinture célèbre d’un gars qui crie ; et aussi de ce tas de feuilles mortes embourbé dans une flaque de boue ; et de ce gros caillou qui bouge.

… Il bouge ?!

Les yeux de jade de l’adolescente s’écarquillent devant l’horreur qui déplie devant elle ses pattes asymétriques. A la lueur blanche de son téléphone, cette chose ressemble vaguement à une araignée. Y’a bien les huit gambettes et la grappe de mirettes noires, mais elle donne l’impression d’avoir été assemblée à la main par un scientifique fou qui ne disposait que de pièces dépareillées. Les mandibules ratées claquent, menaçantes, alors que la bête fait un pas vers elle.

La forêt se met à bruisser, l’Islandaise constate avec effroi que cette aberration de la nature n’est pas seule : elle est encerclée par ces arachnides difformes. Isalín est au-delà de la peur à ce stade, c’est tellement surnaturel que son cerveau peine à enregistrer les informations. Son cœur tambourine contre ses côtes, prêt à s’échapper de sa poitrine pour s’enfuir sans elle. Heureusement que même glacée, elle ne fige jamais ; probablement grâce à son sang-froid forgé dans l’hiver du grand nord. Ces trucs ont l’air de communiquer à grand renfort de claquements ou de mouvements d’antennes, et la jeune femme n’a pas l’intention d’attendre de voir si ces araignées veulent la bouffer ou l’emmener voir Aragog.

Elle part comme une balle, visant un interstice plus large que les autres entre deux bestioles. Réflexe immédiat, ces tarentules chimériques se mettent en branle en resserrant l’étau. Isalín retire la bandoulière de son sac et se serre de ce dernier pour balayer deux créatures sur son chemin. Dans le mouvement, son barda lui échappe et s’envole dans les fourrées, d’où jaillissent encore d’autres prédatrices bien en jambe. Génial.

L’adolescente sprinte comme si elle était poursuivie par le diable – c’est un peu le cas d’ailleurs. Même maintenue en hauteur, la lumière de son téléphone éclaire mal les bois à cause des tressautements de ses foulées rapides. Le rideau de troncs d’arbres dénudés par l’automne devient homogène et étouffant. Par deux fois, elle saute in-extrémis par-dessus une souche ou une racine paresseusement étendue au milieu du chemin. Mais elle ne sait pour autant pas où aller.

Putain, est-ce que ces trucs grimpent aux arbres ? … oui, certainement, ce sont des araignées. Isalín jette un œil en arrière, le temps de constater que le cortège cauchemardesque la suit encore. Elles claudiquent, elles trébuchent, mais elles cavalent ! Et malheureusement, s’attarder sur ce spectacle sordide l’empêche de voir le nœud de bois saillant d’une motte de boue. Son pied se cogne, se tord, et elle se rétame à son tour. Douloureux rouler-bouler dans les feuilles humides, à lui en faire perdre la notion du ciel et de la terre. C’est un shoot d’adrénaline qui lui permet de bondir sur ses jambes, mais elle a perdu son téléphone ! Il gît dans un buisson, à deux mètres de sa position. Putain². Aller le récupérer, c’est risquer que ces horreurs la rattrapent, mais sans lui, elle ne peut s’en remettre qu’à la lueur frêle et capricieuse de la lune.

Alors que choisir ?
Portable.
Lune.
Portable.
Lune.

Oh et puis merde, portable ! A vue de nez, elle a quinze secondes avant que ce ne soit critique. Et une fois qu’elle aura retrouvé le réseau, elle pourra appeler… merde, on appelle qui quand on se fait courser par des araignées géantes ?! La police ? Les pompiers ? Le FBI ? La zone 51 ? LES GHOST BUSTERS ?
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Anonymous
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Mar 18 Avr - 10:08 (#)

Dans les ombres oscillantes des arbres soufflés par le vent, la silhouette humaine s’immobilise comme une proie ayant enfin perçu le danger d’un prédateur qui se tapit dans la terre meuble pour se dissimuler à sa vue. Le temps semble se suspendre et sa seconde d’incompréhension parait une éternité froide et silencieuse qui vient se faire fracasser par la brusquerie de la peur et de la fuite. En quelques pas, ses longues jambes la portent loin, au hasard dans la tumultueuse forêt, pas tout à fait vers là d’où elle est venue. Dans peu de temps, le sombre labyrinthe végétal refermera ses griffes cagneuses sur elle. Dans la vague luminosité, je la vois renverser deux de mes petits soldats alors que sa silhouette disparaît de nouveau dans l’ombre, poursuivie par le bruissement fou des piquantes pattes arachnéennes qui la traquent de leur course irrégulière. La lumière bleutée de son téléphone s’agite toujours au loin, comme un phare qui m’indique sans mal sa position. Sortant de derrière les arbres alors qu’elle s’éloigne de plus en plus dans le ventre des bois, je m’approche des deux araignées terrassées. L’une d’elle est sur le dos et l’autre à tout un côté trop frêle pour espérer rattraper ses sœurs. Avec une délicatesse inattendue, je me penche pour ramasser la plus grosse araignée coincée en une position de bambin, avec ses longues pattes fines et acérées qui fouettent l’air rageusement sans parvenir à se faire basculer pour retrouver une position lui permettant de pister sa proie. Mes doigts trop pâles comparés à la chitine sombre se referment sur son abdomen et elle enserre mon poignet de ses serres noires, comme pour s’y accrocher le temps de la manœuvre. Je la remets correctement au sol et elle file rejoindre la traque à une vitesse vertigineuse. Elle dépasse sans mal sa plus petite sœur trop difforme pour espérer encore rattraper sa proie. C’est presque à se demander comment celle-ci a pu suivre sa fratrie jusqu’ici en premier lieu. Je la ramasse et viens la glisser dans mon blouson avant de chercher du regard le petit point lumineux qui est devenu curieusement immobile et frôlant le sol. Les petites auraient-elles déjà attrapé leur repas ? Alors qu’on les rejoint en demeurant dans une froide discrétion mortelle, je ne peux que ressentir de la fierté, malgré le fait qu’une telle disparition ne puisse qu’attirer une attention non désirée sur ces bois. S’il est déjà trop tard, alors nul besoin de s’en soucier.

La lumière grandit dans les ombres, mais au lieu de voir les ombres chinoises d’un festin morbide et de mandibules arrachant la chair, on ne fait qu’entendre les bruissements caractéristiques d’une proie qui se débat pour sa vie. Ainsi donc elle n’est pas encore morte. Un regard est échangé avec mon complice et nous redoublons de prudence pour ne pas être vu par l’animal humain qui semble tout de même en bien mauvaise posture. Le téléphone est abandonné au sol, sa lumière tournée vers le ciel, éclairant blanchement la cime des arbres et étendant à l’infini les ombres déformées de la chasse en cours. La fille semble vouloir récupérer son appareil, mais déjà les petites se rapprochent, faisant claquer leurs mandibules dans l’air comme des chiens qui saliveraient d’avance face à un lapin piégé. L’éclat du téléphone illumine le visage de l’âme perdue. Jeune. Blanche. Assez bien habillée pour ne pas être un de ces spécimens dont tout le monde se moque. Typiquement le profil de personne que l’on recherche en priorité et avec ardeur. Un soupir de déception meurt avant même d’avoir été abandonné. On ne peut pas la laisser disparaître si près du cœur de mon royaume caché. En quelques pas faisant bruisser les feuilles sèches et craquantes, je sors de l’ombre tandis que Daniel reste toujours dissimulé entre les arbres étouffant toute lumière. L’éclat trop brutal du téléphone m’éclaire et étire mon ombre tel un monstre difforme et démesuré. A mesure que j'approche, mes enfants reculent, retournant se terrer à la lisière de la nuit, comme si elles n’avaient été qu’un mauvais rêve, une sombre hallucination naquit de la nuit et de ses mystères.

« Vous êtes perdue ? »

Ma voix d’une inflexion inexistante et froide comme l’hiver résonne étonnamment peu entre les arbres, la forêt venant avaler tous sons dans ses méandres. Du coin de l’œil, je repère parmi les mouvements des feuilles pleines de vent la vague silhouette de Daniel qui se place derrière la petite, tout en restant à l’écart.
Je dois apprendre ce qu’elle pense savoir, ce qu’elle compte dire ou non. Je ne saurais laisser s’ébruiter mes secrets. Fort heureusement, l’arachnide nichée dans mon cœur sait parfaitement quoi faire des jeunes trop curieux.
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Isalín Lokisdóttir
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Mar 18 Avr - 22:10 (#)

Son sang bourdonne dans ses oreilles tandis qu’elle tend le bras pour saisir son téléphone. Merde. Elle est trop courte de deux centimètres, à cause des branches minuscules qui retiennent les manches de son sweat. Merde² ! Isalín s’obstine, quitte à s’égratigner le visage dans la végétation asséchée par l’automne. Et c’est bon ! Ses doigts se referment sur son portable, qu’elle arrache à la terre d’un geste triomphale. Problème : sa lumière éclaire alors la horde d’araignées monstrueuses, qui a bouffé la distance qui les séparait. Ces trucs n’ont pas l’air de s’épuiser, contrairement à elle. Tant pis, changement de tactique. C’est probablement con, mais l’Islandaise se saisit d’un bâton solide qu’elle vient de repérer et se met à décrire de grands moulinets devant elle. Le but : garder à distances ces bestioles du démon – et idéalement, les faire fuir. Torche dans une main et bout de bois dans l’autre, elle doit probablement avoir l’air un peu allumée à s’agiter comme une diablesse.

- BAKKA ! BAKKA *! s’époumone-t-elle.

Et soudain, ça fonctionne ! Même les plus téméraires des créatures, prêtes à tâter de son arme improvisée – ou de lui faire tâter de leur mandibules acérées – reculent en effet, puis disparaissent comme elles sont venues. Échevelée et le souffle court, Isalín n’a pas le temps de savourer cette victoire inespérée qu’une silhouette se dresse dans le halo de sa lumière. Elle bondit de frayeur, dressant instinctivement son bâton, avant de réaliser qu’il s’agit juste d’une femme. Enfin quelqu’un !

- Désolée, j’vous ai prise pour…, ce serait pas très flatteur de dire qu’elle l’a prise pour une araignée, surtout vu la gueule de celles qui l’ont coursée, j’suis un peu paumée ouais… mais attendez, vous avez vu ce qui s’est passé ?!

Parce que l’autre à l’air vachement calme en vrai. Trop calme, c’en est presque bizarre. Mais maintenant que le bruissement des pattes dans les feuilles mortes s’est tu, il ne plane plus dans la forêt qu’un silence onirique. Trop calme. La jeune femme continue d’inconsciemment serrer le bout de bois, mais elle l’abaisse et lève un peu son téléphone pour mieux voir la femme qui lui fait ça. Ce tête à tête est un brin fantasmagorique, saugrenu, voire inquiétant. Vivement qu’elle se barre d’ici…

- Vous êtes pas druide par hasard ? Parce que j’cherchais un druide à la base mais… bon, j’parie que c’est du mytho et que j’me suis fait prank bien comme il faut.

Isalín parle surtout pour tuer cette sourdine ambiante. Les arachnides se sont enfuies, mais la nature n’a toujours pas repris ses droits. Les insectes se taisent, les oiseaux nocturnes la mettent en veilleuse. Un main nerveuse écarte de son front moite, et de son champ de vision, quelques-unes de ses mèches humides. L’adolescente est en nage, elle a de la terre un peu partout et reprend à peine des couleurs.

- Vous savez comment on sort d’ici ?

8% lui dit son téléphone. Et elle ne va même pas chercher à comprendre ce que cette femme fait ici seule, de nuit, au milieu de la forêt d’Aragog. L’Islandaise doute qu’il s’agisse d’Hagrid, et elle a seulement envie de rentrer chez elle sans se faire croquer pour une chimère !


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