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Caillou magique [Lucy ]

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Anonymous
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Sam 27 Mai - 18:36 (#)

Je dansais d’un pied sur l’autre, mal à l’aise à l’approche de la boutique. Je n’aimais pas cet endroit pour ce qu’il représentait, un antre de la magie, son propriétaire l’avait maquillé en une sorte de bouiboui spirituel new âge, mais il n’en restait pas moins que l’envers du décor était réel, dangereux. Ce magasin et celle qui y travaillait m’était indispensable. Impossible de ne pas faire de concession quand on voulait vendre des objets sans que l’acheteur ne se soucie de son origine, mais j’étais toujours un peu sur les nerfs quand je devais venir ici.

Je laissais un souffle vider doucement mes poumons, carrait les épaules et étouffait l’inconfort croissant que mon approche de l’entrée agitait en moi pour m’y engouffrer avec un soupçon trop d’enthousiasme pour qu’il soit tout à fait réel. La porte claqua contre son battant, la vitre n’explosant pas, ce qui était plutôt réjouissant.
Le propriétaire m’aurait tué si j’avais abimé, éraflé ou ne serait-ce qu’écaillé un bout de peinture, j’en étais persuadée. Heureusement, la pièce principale était vide, je commençais à bien connaitre les heures d’affluences et je voulais m’éviter les curieux.
Je n’étais pas discrète, je n’avais pas envie de l’être, jamais avec Lucy, allez savoir pourquoi, une bravade stupide par apport à ce qu’elle représentait, comme pour crier que je n’avais pas peur…tss qu’elle abrutie j’étais… ou peut-être que je l’appréciais trop pour l’admettre totalement ? Elle n’était pas exactement du genre terrifiante, elle était même plutôt aimable et m’avait aidé plus souvent que je ne pouvais le compter. Elle écoulait ces marchandises dont je ne voulais pas, mais qui rapportait pourtant tellement.
On haïssait les sorcières, les démons et autres fables et pourtant nous étions tous là et les humains s’arrachaient ceux qui venaient de notre monde, tout en détruisant ce qui les fascinaient temps.

« Bonjour ! »
lâché un brin trop fort, il n’y avait que du vide. Cela dit, elle m’avait sans odute déjà reconnue, cachée dans son arrière boutique, elle n’avait pas besoin de se déranger, je connaissais le chemin.  Je m’enfonçais dans les dédales d’étagères contenant fioles, talismans et autres conneries pour rejoindre l’autre partie du magasin.  Elle se tenait devant un atelier à examiner un objet que je ne voyais pas. Sagement, je m’installais sur une chaise, attendant qu’elle ait fini ce qu’elle était en train de faire.

Ce n’était qu’une fois son regard sur le mien que je sortie de ma poche un pochon en cuir qui enfermait  une pierre semi précieuse. Elle n’avait rien d’extraordinaire si ce n’était qu’elle était aussi grosse qu’un galet et magnifiquement travaillée. Les reflets irisés de sa surface cachaient subtilement une écriture qui semblait comme fondu à l’intérieur même de la pierre.

Un objet somme toute banale, mais qui laissait confusion poisseuse dans le crâne dès qu’on la touchait à main nue… et ça, ce n’était pas normal. « Tu saurais me dire ce que c’est ? »

Ce n’était pas tout à fait le butin d’un vol, juste une breloque qui avait échoué dans la colloc, l’un d’entre nous avait du le récupérer à un moment ou un autre, mais personne n’avait semblé être à l’aise à son contacte et même le gamin n’avait pas pu nous dire ce qu’il en était. « Ne le touche peut-être pas à main nu, ça à l’air d’interagir comme ça. »

Comme beaucoup d’autre truc magique, mais je préférais encore celui qui vous pétait franchement à la gueule que celui qui vous rongeait l’esprit tout doucement jusqu’à vous faire flancher, surtout quand on vivait avec une bande aussi disparate et aux capacités potentiellement mortelles comme la notre. Le tout était de savoir si quelqu’un l’avait effectivement ramené par mégarde ou si on l’avait déposé la sciemment.
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Anonymous
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Lun 29 Mai - 16:37 (#)



Caillou magique
Sorcerer's Pawn, automne 2021
ft. Iris aka Rose


C
’est un jour calme aujourd’hui à la boutique. La plupart des clients qui sont passés étaient humains ; dans une ville telle que Shreveport, une boutique portant explicitement un nom évoquant la sorcellerie attire forcément le curieux et le touriste. C’est une composante avec laquelle il faut savoir faire, et la politique du magasin en la matière te plaît assez : le tout est d’annoncer un prix éhontément haut pour les objets potentiellement dangereux pour les dissuader de les ramener chez eux. Dans les cas où ça ne marche pas… tu insistes un peu pour savoir s’ils sont *vraiment* sûrs de vouloir finaliser l’achat, et s’ils insistent encore… eh bien qu’ils s’amusent avec leur aimant à esprit payé dix fois trop cher. D’autres mesures sont prises pour les dissuader, comme mettre à la vente des attrape-rêves complètement dénués de toute magie pour satisfaire leur besoin fétichiste matérialiste. Les attrape-rêves efficaces, eux, sont rangés dans l’arrière-boutique, prêts à être sortis sur demande d’une personne effectivement compétente.
L’avantage des jours calmes, c’est qu’ils te laissent le temps d’étudier. Ta formation d’enchanteresse met à ta disposition toute une panoplie de sorts qui n’ont d’autre utilité que d’analyser les propriétés magiques de tout ce qui pourrait te passer sous la main, afin de mieux comprendre les propriétés qui y ont été gravées et les processus mis en œuvre pour y arriver. Travailler dans un véritable cabinet de curiosités signifie que pour t’ennuyer, tu dois vraiment le vouloir.

Ainsi, tu es occupée à décortiquer précautionneusement un vieux stylo plume lorsque la clochette de la porte sonne pour la première fois de l’après-midi, rapidement suivie d’une exclamation que tu commences à connaître. Rose, cliente régulière, t’apporte régulièrement des objets variés à vendre. C’est une personnalité… affirmée, mais pas désagréable dans l’absolu. A force de visites, tu as réussi à déduire qu’elle n’est pas une manieuse d’arcanes, ce qui rend l’origine de ses trouvailles d’autant plus mystérieuse. Pour une curieuse de ton acabit, c’est presque une torture de ne pas savoir, mais politique de la boutique oblige : on ne pose pas de questions.
Du coin de l’œil, tu la vois s’installer comme à son habitude. Il va falloir que tu ailles t’occuper d’elle, alors tu prends soin de rompre le sort d’analyse que tu étais en train de lancer, griffonne tes conclusions sur ton carnet, et délaisses le cercle de runes tracé à la craie sur ta table.
« Coucou. » Comme à ton habitude, tu lui adresses un sourire cordial, témoin de ta bonne humeur quasi-systématique. Tu allais lui demander ce qui l’amène lorsqu’elle coupe court à ton interrogation en déposant sur le comptoir ce dont elle est venue se délester en l’échange de quelques billets usés. Sa question t’arrache un sourire un peu plus amusé alors que tu détournes le regard de la pierre dont il est question. « C’est un caillou, Rose. Il te faudra autre chose ? » Elle embraye sur un conseil de rigueur ; assez basique lorsque l’on fait ton métier, mais pour une novice, tu conçois que toucher une pierre ne représente pas un danger flagrant.
Avant même de procéder à un début d’expertise, tu attrapes rapidement une craie blanche et dessine un cercle de protection autour de la pierre. Simple précaution, mais très utile en cas de fuite de magie, d’autant plus si celle-ci est sombre. Fronçant un peu les sourcils en signe de concentration, tu te penches lentement au-dessus du comptoir, restant silencieuse quelques longues secondes. « C’est de la labradorite. Plutôt rare de trouver une gemme aussi grosse. » Sans considérer ses propriétés magiques, elle vaut déjà un prix correct. Elle est déjà taillée, ce qui signifie bel et bien qu’elle a rencontré une main humaine. Tu te redresses pour te rendre dans l’arrière-boutique en quête d’une fiole et d’une loupe de bijouterie. « Tu m’as dit que ça interagissait quand tu la touchais. Tu peux m’en dire plus ? »
En effet, la pierre ne ressemble à rien de commun, et bien qu’il ne soit pas rare d’enchanter des gemmes, elles sont en général enchâssées dans des bijoux. L’important pour l’heure et de découvrir ses effets, et surtout si Rose en a été affectée.


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Anonymous
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Dim 11 Juin - 8:18 (#)

Mes sourcils se relèvent à sa remarque, je la toise avec un air faussement affligé. Sérieusement ? Mes lèvres frémissent dans un sourire discret. Son sens de l’humour était douteux, se le permettrait-elle si elle avait ce que j’étais ? Peut-être pas, mais, bien malgré moi, j’appréciais ces traits d’esprit stupides.
Un soupir amusé m’échappe, pendant qu’elle s’agite et je l’observe se mettre en action. La craie jure avec la couleur de la table, les traits sont nets, assurés.
J’ai beau la regarder travailler, je n’y comprenais toujours rien, à ces symboles, ces rituels. Certains revenaient régulièrement, j’étais capable de les reconnaitre, peut-être d’y deviner un sens, mais c’était tout. La connaissance était une forme de pouvoir, mais celui-là était au-dessus de mes forces, il n’y avait que pour le gamin que j’étais prête à faire des concessions.
« Il laisse une sensation poisseuse dans l’esprit, je ne sais pas trop comment décrire ça….Ça ralentit, rend apathique, docile. »

Cette labradorite faisait ressortir mon côté animal, le rendant furieux comme si on m’avait passé une laisse autour du cou, mais ça, je ne pouvais pas le lui dire, c’était comme si elle endormissait mon côté logique pour lâcher la bride aux pulsions et aux instincts, ce qui pouvait s’avérer dangereux quand on n’était pas humain.
« Je n’ai pas tenu ce truc en main suffisamment longtemps pour voir si c’était mon imagination ou non, mais j’ai l’impression que des pensées secondaires qui ne m’appartenaient pas prenaient le pas sur les miennes »

Me faisant d’autant plus perdre un contrôle, une intrusion que mon âme était incapable de tolérer. Je ne vous raconte pas la migraine qui en avait suivi… J’avais failli frapper un de mes colocs de rage, comme s’il avait été le coupable.
Heureusement, j’avais lâché cette merde avant, sinon il aurait eu très mal et ça aurait légèrement dégénéré. Mais ça aussi, je ne pouvais pas le lui dire. « C’est assez étonnant, ca ne ressemble pas à un artefact suffisamment complexe pour contenir ce genre de magie, c’est trop simple et pourtant cette merde est un véritable poison, c’est bien la première fois que je vois ça »

J’en avais vu des saloperies, cela dit je n’étais pas experte de ce genre d’objet, c’était bien pour ça qu’on ne les gardait quasiment jamais et qu’on les revendait aussi sec. Pour ça que le bazar nous était indispensable. Des fois, on était attiré par ces objets sans même s’en rendre compte et hop dans la poche. Ils dégageaient des ondes, avaient un attrait malsain que je ne déterminais pas toujours de prime abord. Peut-être que si j’avais suivi une voie plus naturelle pour ceux de ma race, mon instinct aurait été suffisamment développé pour ne pas subir ces influences…enfin bon, je ne connaissais pas d’autre métamorphe pour m’enseigner ça. Me remettre sur la Voie avec un grand « V ». Le dernier étant mort stupidement.
« Tu penses que tu pourrais retrouver la dernière personne, moi non compris, ayant touché à ce truc ? »

Parce que oui, j’étais toujours déterminée à comprendre comment ça avait atterri chez nous.
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Anonymous
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Ven 16 Juin - 17:21 (#)



Caillou magique
Sorcerer's Pawn, automne 2021
ft. Iris aka Rose


L
a gemme trônait là, sur le bois du comptoir décoré d’un cercle de protection basique. Sourcils froncés, tu laisses tes pensées divaguer et glisser sur les reflets ambre et azur de la pierre. Il y a quelque chose de presque hypnotique à regarder les teintes opposées se fondre et se confondre au moindre mouvement à travers la lunette de bijoutier, mouvantes et comme prêtes à laisser une conscience sombrer jusque dans ses stries irrégulières.
C’est Rose qui te sort de ta courte transe pensive en répondant à ta question. En sensation qui rend docile, ça n’est pas bon signe. Les artéfacts de magie blanche apaisent, la magie rouge calme ; la magie noire asservit. Au fil des informations que la jeune femme te donne, la tableau se fait de plus en plus net, et de moins en moins optimiste quant à la provenance de l’objet disposé entre vous deux. « Je vois, » te contentes tu de commenter alors que tu tends le bras vers la table à laquelle tu étais assise quelques instant plus tôt. Une courte incantation à peine murmurée, et le pendule cristallin qui y était posé se met à flotter rapidement jusque dans ta main. Tes traits sont un peu plus fermés et graves que lorsque la cliente est entrée.

« La complexité magique d’un artéfact ne dépend pas vraiment de la complexité artisanale de son vaisseau. Enfin, pas que. Mais disons qu’avec une démarche prétentieuse, un sorcier ne choisira n’importe quel objet pour accueillir un enchantement puissant et élaboré. » Tu avais fini par comprendre que Rose n’est pas une éveillée, et que la culture magique lui fait un peu défaut, alors tu espères que tes explications répondront aux interrogations qu’elle peut se poser. De ton côté, il est aussi facile de te demander comment elle entre aussi souvent en possession d’objets enchantés, mais tu as également ta petite idée à ce sujet.
Or, sa dernière question bouleverse l’idée que tu t’étais faite des processus qui ont conduit à mettre cette pierre en sa possession. En toute franchise, tu la soupçonnes d’être une voleuse. Assez brillante pour ne pas s’être fait prendre, mais à ce niveau, ton talent inné pour détecter la magie te siffle aux oreilles qu’elle n’est pas tout à fait humaine non plus. Tu n’as pas encore eu l’occasion de lancer un sort de détection d’auras en sa présence, et n’en as pas l’intention non plus, mais tu ne serais pas étonnée d’y voir quelque chose de singulier. Enfin, tout cela pour dire que tu te demandes à ton tour pourquoi elle tient à retrouver la dernière personne à avoir touché cette gemme.
Avant de répondre quoi que ce soit, tu laisses pendre le pendule au-dessus de la pierre quelques secondes. Son mouvement se fait erratique, presque antinaturel ; sur ton visage, un grimace plus grave encore se dessine petit à petit. Ensuite, tu attrapes la fiole rapportée un peu plus tôt et l’agite à son tour délicatement au-dessus de l’artéfact. Son contenu clair et limpide précipite pour bientôt former un dépôt d’un rouge sombre en profond dans la solution, ainsi que quelques grains orangers plus clair et enfin quelques subtiles flocons verdâtres. Quelques explication supplémentaires sont de rigueur. « Moi aussi j’aimerais bien savoir… » souffles-tu en relavant les yeux vers la cliente. « Ce que tu m’as amené, c’est vraisemblablement ce qu’on appelle une pierre de martyr. C’est… » Rien que de penser à ce que tu as lu sur le sujet, un frisson parcours ton échine. « En gros, c’est une pierre qui servait à rendre complètement dociles et inoffensifs les sacrifices humains non consentants dans certaines sectes noires. »

Le temps pour Rose d’accuser la nouvelle, tu attrapes rapidement ton carnet et y griffonne quelques phrases avant de reprendre. « Normalement, la pierre est enchâssée sur un bijou, comme un pendentif ou une couronne, pour permettre un contact permanant avec la victime. » Ce n’est pas de la désapprobation, mais plus de l’inquiétude qui perce ton regard alors que tu poursuis. « Je sais pas où t’as trouvé ça, et je suis pas sûre de vouloir savoir, mais entre de mauvaises main… enfin je te fais pas un dessin. » Lentement, tu recules pour t’appuyer nonchalamment contre le mur derrière toi. « Retrouver les gens qui ont touché ce truc est en théorie possible, mais ça demande beaucoup d’énergie et de matériel. C’est… quelqu’un que tu connais ? » Tu n’espères vraiment pas, parce que les implications que cela aurait pourraient être tragiques.

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Anonymous
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Lun 10 Juil - 10:42 (#)

La magie me laissait toujours cette touche acre sur la langue quand j’y étais confrontée. C’était un art auquel j’étais trop sensible et pas dans le bon sens du terme. Heureusement, j’avais eu la chance de ne pas le subir trop souvent, je savais qu’il s’agissait de ma bête noire.
Comme l’argent pour les garous.
Pourtant, quand on faisait mon métier, quand on trainait un peu trop avec les cercles surnaturels, on y avait recourt ou on s’y heurtait forcément, il fallait donc apprendre à jouer avec elle avec subtilité pour éviter de s’y bruler les doigts, moi plus que quiconque.
Le seul problème ? La subtilité n’avait jamais vraiment été ma meilleure qualité…
Je détestais la magie, vraiment, elle me rebutait, mais j’étais obligée de faire avec. Pour la revente, pour me protéger, pour ne pas éloigner un certain gamin en le laissant croire qu’il était un monstre à cause de mes états d’âme. Il fallait donc que j’apprenne à la tolérer.
La vie était une garce, le long fleuve tranquille n’avait jamais été une possibilité, seulement un rêve qu’on avait piétiné dès que j’y avais cru assez fort pour penser qu’il m’était accessible.

La blague.

J’observe Lucy dans mon coin, faisant mon possible pour ne pas laisser échapper le grondement qui roule dans ma poitrine en guise d’avertissement. Elle ne tenterait rien contre moi, je le savais, je le savais et pourtant j’étais prête à me jeter sur elle au moindre signe indiquant le contraire. Ses jolies lèvres s’animaient, murmuraient et voilà que le charme opérait. Je me mords la langue pour ne pas bouger, ne pas la déranger dans son travail.
Je l’écoute avec intérêt et hoche la tête. J’étais ignare de ce monde, pour moi ça aurait été tout le contraire que plus un objet avait été travaillé, pensé, touché, affiné, plus il était susceptible de recevoir un enchantement. Cela semblait logique, mais soyons honnête, cette aberration n’avait rien de logique.
Quand elle se redresse et qu’elle m’explique, je mets quelque seconde à assimiler le sens de ses mots. « Putain… » Mes dents mordent nerveusement ma lèvre inférieure, quelle merde.
Ça me paraissait trop gros pour être un hasard, comment un truc pareil avait atterri dans une coloc comme la notre ? Ce ne pouvait pas être un coup du sort. Il fallait que j’élimine toute menace pesant sur nos têtes avant d’envisager une simple coïncidence.
« Justement, je n’ai aucune foutue idée de comment ce truc s’est retrouvé chez moi et vu ce que tu me dis…. Il y a peu de chance que ce soit innocent. Tu peux t’occuper de me retrouver par où il est passé ? Au moins des localisations, un chemin, si retrouver des personnes s’avère trop dur, je dois savoir d’où vient cette merde. Et après la détruire, je ne vendrais pas ça. »

Autant j’avais une morale floue autant un artefact inhibant tout libre arbitre, non, il y avait des limites. Une arme dépendait du talent de celui qui l’a maniait, mais ça… ça, c’était d’un autre niveau.
« Je te paierais en conséquence bien sûr »

Sinon je trouverais bien quelqu’un qui pourrait, Elias peut-être ? Je n’étais pas enthousiaste à l’idée qu’il touche ce truc, mais s’il le fallait je la lui ferais bouffer pour être sûr qu’on soit en sécurité.
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