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Cannot a Beast be tamed
Aodh Moore
Aodh Moore
Cannot a Beast be tamed
ASHES YOU WERE

En un mot : Lycanthrope malgré lui, autrefois milicien du mouvement Shepherd.
Facultés : Tout juste transformé, Aodh ne maîtrise aucune forme à proprement parlé. Deux d’entre elles s’imposent naturellement à lui : l’hispo à la pleine lune ou sous le coup de violentes émotions, ou celle du glabro lorsque la Bête menace de déborder.
ASHES YOU WILL BE

Pseudo : Aodh
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Mar 1 Aoû - 0:45 (#)

Des regrets.
Mes dernières secondes de vie s’étaient achevées uniquement sur des regrets. Mes pensées allaient tout d’abord à ma famille : à ma fille que je laissais sans père, à mon frère que je ne reverrais pas, à Tsukiko à qui je n’avais même pas eu le temps de faire mes adieux. Mon sort s’était scellé en un battement de cils, des crocs se refermant avec force sur moi. Et tout ce sang… J’aurais dû savoir qu’il s’agissait de la chasse de trop. Je pensais être préparé à connaître une fin dans la violence, tout en brandissant haut mes convictions. Mais l’agonie était longue, chargée de souffrance.

J’ouvris les yeux à plusieurs reprises, dans un gémissement plaintif, sans parvenir à me redresser. J’avais tellement mal. Des voix étouffées me parvenaient jusqu’ici. Je n’en comprenais pas le sens, mais la mort n’aurait pas dû être plus silencieuse ? En vie. J’étais en vie. J’avais dû sombrer dans l’inconscience, mais je n’avais visiblement pas encore dit mon dernier mot. Le soulagement fut néanmoins de courte durée. Je plissai le regard sous l’intensité des lumières d’autres lampe-torches, avant d’entendre des aboiements me parvenir. Ce n’était certainement pas les miens. Alors qui, la police ? « Merde, merde, merde… » Je tentai de me relever une nouvelle fois, trébuchant à moitié sur un cadavre à mes pieds. Si j’étais particulièrement satisfait d’avoir la preuve avérée que ce fils de chien était bien mort, si les flics me retrouvaient à côté de son corps inerte… J’étais mal.

Je traînai ma carcasse tant bien que mal hors de la scène du crime, porté par l’énergie du désespoir. L’adrénaline me permit même de courir sur quelques dizaines de mètres avant de m’écrouler un peu plus loin, roulant dans un fossé que je n’avais pas aperçu plus tôt. Un grognement douloureux ponctua ma chute dans les feuilles mortes et la terre sèche. Je m’autorisai quelques minutes de répit, le temps de reprendre mon souffle. Les aboiements des limiers avaient déjà diminué en intensité. La nuit était une alliée précieuse pour poursuivre ma fuite. Mais où aller exactement ?

J’errai au hasard, perdus dans les bois sombres. Les bruits nocturnes me mettaient à rude épreuve. Je craignais à n’importe quel instant d’être rattrapé… mais Dieu me sourit une nouvelle fois. Je murmurai une prière en remerciement, en repérant une vieille bâtisse qui devait servir de cabane de chasse en temps normal. Je pourrais m’y réfugier pour la nuit, le temps de panser mes blessures. Par chance, la porte d’entrée n’était pas verrouillée, sûrement parce qu’il n’y avait rien de précieux à l’intérieur. Hormis un lit de fortune, il n’y avait que quelques plaids pour se réchauffer et même pas de quoi faire un feu. Les fusils avaient été retirés, tout comme les produits de chasse, mais il restait une petite pharmacie accrochée au mur et c’était tout ce qu’il me fallait pour me confectionner un bandage de fortune. Je ne réussis pas à faire mieux que d’arrêter l’hémorragie, avant de m’écrouler sous les plaids, transi de froid à cause de la perte de sang. Je ne me rendis même pas compte que je m’étais endormi.

~~~


« Wow ! Mais t’es qui, toi ?! » Je me réveillai en sursaut, avec le canon d’un fusil pointé sur moi. J’avais nagé dans ma propre sueur toute la nuit, dans un entre-deux désagréable entre éveil et sommeil. Je me demandais vaguement si je rêvais encore, mais cette voix forte me vrillait assez le crâne pour que je comprenne que j’avais réintégré la réalité. « S’il vous plaît… besoin d’aide… » Parvins-je difficilement à articuler en réponse. Le chasseur abaissa son fusil en prenant pleinement conscience de la situation. « T’es blessé, mon gars ? On t’a tiré dessus ? On dirait plutôt une bête sauvage qui s'en est pris à toi. Bordel… tout ce sang… il faut que j’appelle l’hôpital. » Le mot fit naître en moi un puissant sentiment d’urgence. « N…non ! » Je tendis mollement une main en direction de son portable, pour l’inciter à le lâcher. « Quoi ?! T’es pas en état de réfléchir… » Je cherchais pourtant mon propre portable dans ma poche, dans l’espoir de lui faire entendre raison, mais celui-ci était introuvable. Il avait dû tomber dans ma lutte ou dans ma course, il ne me restait que mes armes et ce que j’avais sur moi. « Tasya… appelez Tasya… » Lui soufflai-je, dans un sursaut de conscience. Je n’étais pas certain qu’il soit prudent de contacter ma famille dans l’immédiat, mais l’infirmière nous avait déjà sorti plus d’une fois de situations compromettantes et avait gardé le secret médical. « C’est ta sœur ? Ta femme ? C’est quoi son nom ? Et le tien ? » Toutes ces questions prélevaient ce qu’il me restait d’énergie, mais il avait l’air de bien vouloir m’aider alors je me devais d’y répondre. « Tasya… Espinoza. C’est d’Aodh. Elle est… infirmière à l’hôpital de Shreveport. Elle viendra… » Lui soufflai-je dans un ultime effort. Ce qu’il me répondit ensuite, je ne l’entendis pas. J’avais de nouveau sombré dans l’inconscience, comme si toute notre discussion n’avait été qu’un mauvais rêve de plus.
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Anonymous
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Mar 1 Aoû - 23:39 (#)

« Tasya ? Téléphone pour toi, ça a l'air urgent. » Une collègue infirmière m'interpelle alors que je passe dans le couloir et me tend le petit combiné. Lorsque j'approche le téléphone de mon oreille, une boule d'appréhension se forme au creux de mon ventre. Qui peut chercher à me joindre ici et à une heure aussi matinale ? Je m'apprêtais justement à quitter l'hôpital, ma garde de la nuit vient de se finir et les collègues infirmiers sont arrivés quelques minutes plus tôt pour prendre le relais et commencer leur journée de travail. A quelques minutes près, j'aurais même loupé cet appel.

Les propos de l'homme au téléphone sont assez confus mais je parviens à saisir l'essentiel : c'est un chasseur, il appelle de la part d'un certain Aodh, qu'il a trouvé blessé, probablement d'une morsure et baignant dans son sang. Le malheureux est inconscient à ce moment-précis. Je rassure l'homme, je vais faire mon maximum pour arriver le plus vite possible. Je refuse aussi qu'il appelle l'hôpital : si Aodh avait voulu être pris en charge par les secours, il n'aurait pas fait appel à moi.

Je rassemble quelques affaires : compresses, désinfectant, nécessaire pour recoudre.. Ce n'est pas la première fois qu'Aodh fait appel à moi pour ce genre de petits services mais là, qu'il ne soit pas en mesure de le faire lui-même est assez inquiétant. Je me doute que toutes ses actions ne sont pas très légales, mais il me paie bien et ça me donne un sacré coup de main pour combler mes dettes, alors je ferme les yeux et me contente de le soigner à chaque fois, sans poser de questions. Un échange de bons procédés qui convient à tous les deux.

Le trajet entre l'hôpital et la cabane de chasseurs me semble désespérément long à bord de la petite voiture prêtée par un collègue de travail. Je ne me voyais pas prendre un taxi pour venir. Le chasseur m'attend sur le seuil de la porte, il a l'air sincèrement inquiet, peut-être même un peu déboussolé par cette rencontre matinale. Un juron m'échappe quand je vois le sang et Aodh, étendu, inconscient, pâle. Ce n'est pourtant pas sa blessure qui m'inquiète en premier lieu, c'est son sang : il est contaminé. L'aura de l'homme est également plus fluctuante. Il s'est fait attaquer par un loup-garou et sa morsure a laissé une empreinte fatale.

Le chasseur à mes côtés brise le silence. « J'ai déjà vu des morsures d'animaux ! Je suis chasseur ! mais des comme ça, c'est une première ! » L'homme à mes côtés, ne semble pas décidé à me laisser gérer tout ça toute seule. « Je devrais appeler la police ! Ils doivent enquêter ! Si cette bête attaque d'autres promeneurs.. Il faut absolument la traquer et l'abattre ! » Une multitude de signaux s'allume dans mon esprit, il ne faut surtout pas que ce chasseur appelle qui que ce soit. S'il y a une enquête, Aodh risque cher. Il faut donc  absolument que je parvienne à éloigner l'homme. « Vous avez raison, ce n'est pas commun, mais je suis médecin, et je peux vous certifier que ce n'est pas une morsure, même si ça y ressemble. » Je me rapproche. « Il y a des petites falaises non loin, je suis certaine qu'il a fait une chute. Aodh est un randonneur, il a du se perdre dans la nuit et tomber. Je vois quelques éclats de bois dans ses plaies. » Je fais mine de lui montrer les blessures tout en m'activant à arrêter l'hémorragie, de sorte qu'il ne puisse pas contredire mes paroles. « C'est impressionnant mais ça va aller, j'ai l'habitude. Pouvez-vous me rapporter de l'eau propre ? » L'homme hésite quelques secondes qui me paraissent interminables, puis finit par hocher la tête et par sortir.

Je laisse échapper un soupir de soulagement lorsque j'entends le bruit d'un moteur qui s'éloigne, puis me retourne vers Aodh sans perdre une seconde. « A nous deux. » Il est toujours inconscient. Si filtrer son sang pour empêcher le venin du loup-garou de se répandre dans son organisme est impossible, je peux au moins l'aider à guérir. C'est trop tard pour le reste, je sens déjà que tout son être est contaminé. Je ferme les yeux et essaye de ralentir sa circulation sanguine pour stopper l'hémorragie. Mes mains s'activent tandis que mon pouvoir agit et recousent les plaies. Physiquement, Aodh devrait s'en sortir, pour le reste ? Je n'en suis pas certaine. En réfléchissant, je ne devrais peut-être même pas l'aider, mais je suis incapable de laisser quelqu'un dans le besoin...

Je bois de grande gorgées d'eau, utiliser mon pouvoir me prend toujours beaucoup d'énergie et ce n'est pas fini. Je ne veux pas prendre le risque que le chasseur revienne avec des secours ou pire, la police. « Aodh ? » Je peste quand je constate qu'il est toujours inconscient. Je vais donc devoir le trainer jusqu'à la voiture. J'ai l'impression que ça me prend une éternité. Je râle, souffle, j'ai l'impression qu'il pèse le poids d'un âne mort. Et au pied de la voiture, je suis obligée de le stimuler, de le réveiller pour qu'il m'aide à se hisser à l'intérieur. Je ne suis pas certaine qu'il soit totalement conscient mais il l'est suffisamment pour parvenir à m'aider à l'étendre sur la banquette arrière. Je grimace lorsque je constate que son sang tâche les jolies coussins beiges de la voiture de mon collègue. Il va falloir que j'invente un sacré mensonge pour expliquer les tâches rougeâtres et miserais probablement sur son amour des bêtes pour lui expliquer que j'ai trouvé un chien blessé que j'ai déposé chez un vétérinaire... « ça va te coûter plus cher cette fois... » Que je souffle à l'homme évanoui tout en refermant la porte.

J'allume le moteur et reprend la route principale, sans vraiment savoir où aller. Je ne sais pas si Aodh a de la famille ou des proches à contacter... Mes mains tapotent nerveusement le volant tandis que je roule en cherchant un abri. Impossible de le ramener chez moi ou à l'hôtel, il attirerait forcément les questions sur son état...
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Aodh Moore
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Lun 11 Sep - 22:33 (#)

Des éclats de voix me tirèrent momentanément de ma léthargie. Ça s’agitait subitement autour de moi. Je captai quelques bribes de conversation, en peinant pourtant à leur donner du sens. Le mot police me fit cependant comprendre rapidement l’urgence de la situation, avant qu’une voix plus familière ne s’élève pour calmer les ardeurs du chasseur. « Tasya… » Elle avait vraiment répondu à mon appel de détresse. En d’autres circonstances, entendre ses pieux mensonges pour détourner l’attention de l’autre homme aurait pu m’arracher un rire. Moi, un randonneur égaré qui avait subi une mauvaise chute ? Comment il pouvait avaler une chose pareille ? Enfin peu importait. Dans l’immédiat, je ne ressentais qu’un soulagement passager à la savoir présente à mes côtés, avant de me sentir à nouveau partir. Elle avait la situation bien en main, non ?

Du plus profond de mes propres ténèbres, je crus l’entendre m’appeler, sans en être pourtant sûr. Rouvrir les yeux me demanda un effort quasiment surhumain. Un râle douloureux m’échappa pour seule réponse, à la sentir me tirer tant bien que mal en avant. « Putain… » Elle m’en demandait un peu trop. J’avais encore la force de me traîner quelques heures auparavant, mais désormais, le simple fait d’avancer un pied devant l’autre me paraissait presque insurmontable. Je ne savais pas où elle m’emmenait exactement, mais je m’appuyai sans vergogne sur elle. Je n’avais que quelques sursauts de conscience quand elle se retrouvait déséquilibrée par mon poids, sur le point de tomber sous l’effort demandé. C’était l’instinct de survie qui parlait, celui-là même qui craignait que Tasya ne m’abandonne à mon sort si je n’étais qu’un poids mort à ses yeux.

Ma respiration était difficile, laborieuse, une fois jeté sur la banquette arrière. Les soubresauts de la voiture en forêt m’arrachèrent de nouveaux râles plaintifs. Je ne l’entendis que me promettre qu’elle me ferait payer plus cher cette fois, avant de tourner à nouveau de l’œil. Mieux valait qu’elle ne sache pas que je n’avais strictement rien pour la payer actuellement.

La route était bien moins cahoteuse quand je rouvris enfin un œil, à l’arrière du véhicule. On devait avoir atterri sur un des grands axes principaux… mais où est-ce qu’elle allait exactement ? Pris d’un élan de panique, je tentais de me relever en le regrettant presque aussitôt. Ça ne m’empêchait pas d’attraper le dos de son siège pour tenter de me hisser jusqu’à elle. « Ne va pas chez moi… putain. Je vais me transformer… » J’avais du mal à être cohérent. Mes pires craintes nourrissaient mon subconscient. J’en oubliais presque la prudence la plus élémentaire. Tasya ne devait pas être au courant, et mieux valait qu’elle ne le soit pas. « Je t’en prie… le dis à personne… » Les Shepherds allaient me tuer dans le cas contraire, à commencer par Tsukiko. Mais s’il y avait une infime chance que ça ne se produise pas… Je cherchais mon portable des mains, fébrile. Sauf qu'il avait dû tomber en forêt. « Merde… » Ma veste en cuir était tâchée de sang, mais curieusement j’avais arrêté de saigner. Est-ce que c’était bon signe ? Pas vraiment. La guérison n’aurait pas dû être aussi rapide, même avec la transformation non ? Mais qu’est-ce que j’en savais au fond ? Je ne m’étais jamais retrouvé directement dans la peau de ces putains de monstres. « Merde, merde, merde ! Putain de merde ! » Je cognai le siège devant moi, me débattant contre mes propres démons. La tête me tourna rapidement à nouveau. J'avais du mal à réfléchir calmement. Par chance, mes armes étaient encore sur moi. Je sortis mon flingue coincé dans ma ceinture pour le fixer longuement, allongé sur la banquette arrière, d’un air un peu morbide. L’idée me traversait évidemment l’esprit de m’en servir contre moi. « C’est quand… la prochaine pleine lune… ? » Soufflai-je, difficilement. Combien de temps j’avais encore devant moi exactement ?
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Anonymous
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Dim 24 Sep - 20:50 (#)

Je roule, roule, sans vraiment une idée de destination précise en tête. Je veux seulement m'éloigner le plus possible de cette cabane de chasseurs. L'homme est surement déjà de retour et je crains qu'il ne finisse par appeler les flics. Je m'engage sur un axe assez fréquenté. C'est à ce moment-là qu'Aodh finit par se réveiller. Je jette un regard dans le rétroviseur intérieur et la première chose qui me saute aux yeux, c'est la blancheur de sa peau. Il est mal en point. Le sang du loup-garou finira-t-il par le soigner complètement ? Et quand ? Uniquement à la prochaine lune ? A ses paroles lourdes d'angoisse, je le rassure : « Calme-toi, je ne comptais pas te ramener chez toi. » C'est surement pas le moment de lui dire que je ne sais absolument pas quoi faire de lui dans l'immédiat.

Mon cerveau tourne à plein régime et cherche une solution. Je cherche aussi à savoir dans combien de temps aura lieu la pleine lune parce qu'à l'arrière de mon véhicule, j'ai une bombe à retardement. Et il me le confirme avec son Je vais me transformer. Je préfère ne pas répondre et faire comme si je n'avais pas entendu. Que s'est-il passé ? Aodh sait que c'est un loup-garou qui l'a attaqué. Comment s'est-il retrouvé face à lui ? Comment a-t-il su ? Une multitude de questions se posent dans mon esprit et je ne suis pas certaine de vouloir avoir toutes les réponses dans l'immédiat.

Quand Aodh tape dans le siège, j'ai un sursaut, me tirant brusquement de mes pensées et je manque de faire une sortie de route. « Wow, calme-toi ! C'est pas le moment d'avoir un accident. » J'aurais l'air maligne moi avec un passager couvert de sang. Comment j'expliquerais ça aux flics ? Je finis par sortir de la route principale pour prendre de petits chemins de terre, plus sûre. Je n'ai aucune idée de l'endroit où nous sommes. « Je ne dirais rien. » C'est une promesse que je compte bien tenir. Ce ne sont pas mes affaires et je me doute que le futur pour Aodh ne va pas être une partie de plaisir.

A la vue de son flingue dans les mains, je manque d'écraser la pédale de frein. « Hé, tu fais quoi là ? » Mes sourcils se froncent alors que je tente de croiser son regard dans le rétroviseur : qu'il n'imagine même pas se mettre une balle dans le crâne. Je me concentre alors et tente de ralentir son flux sanguin. Je veux seulement qu'il se détende un peu.

A sa question sur la pleine lune, je me mordille à nouveau la lèvre. « J'en sais rien, pas avant quelques jours je crois. » Pas ce soir, c'est certain, il ne représente un danger pour personne dans l'immédiat du coup. La voiture s'engage dans un chemin, au sein d'une forêt. Et finalement, après quelques minutes de route, on tombe sur un chalet. Aucune voiture aux alentours, aucun signe de vie quelconque.  « Reste-là. Je vais faire le tour. » Je sors de la voiture et m'avance vers le bâtiment en bois. Il n'y a personne, c'est probablement une résidence secondaire, un chalet de vacances.

Je me dirige vers la porte principale et avec l'aide d'un gros caillou, je casse la vitre et passe ma main à l'intérieur pour ouvrir la serrure. Je jette un rapide coup d’œil dans le chalet. C'est un peu poussiéreux mais ça veut dire que personne ne nous dérangera dans l'immédiat. Je reviens à l'intérieur de la voiture et demande à Aodh :  « Tu te sens capable de marcher si je te soutiens ? Il n'y a personne à l'intérieur. On sera plus tranquille pour réfléchir à... la suite. » Et s'il hésite encore, je continue : « T'as encore besoin de soins. » A l'intérieur, j'ai repéré quelques packs d'eau, des boites de conserve, et du nécessaire de soins.

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Lun 6 Nov - 0:02 (#)

Tasya me confirma qu’elle ne comptait pas me ramener chez moi. Elle me promit même de ne rien dire à personne. Je respirais déjà un peu mieux, subitement plus calme. Je voulais vraiment la croire. Rien ne me terrifiait plus que de me retrouver face à ma gosse, alors que je serais sur le point de me transformer en bête sanguinaire. Mais quelle option avais-je réellement maintenant ? Celle qui vint supplanter toutes les autres était de prendre mon arme de poing, encore chargée de ses balles d’argent, et de mettre immédiatement un terme à ma triste existence.

Les secondes s’étirèrent, dans un silence morbide. Ce serait si facile de pointer le canon sur ma tempe et simplement de presser la détente… mais le regard de Tasya dans le rétroviseur m’en dissuada. Ce fut comme s’il venait d’annihiler toute pulsion suicidaire. « J-Je… rien. » Ma tête retomba en arrière, la fatigue se faisant subitement sentir. Je rangeai mon arme, en répétant avec plus de conviction : « Rien du tout. T’inquiètes pas. » Mais qu’est-ce qui m’avait pris exactement ?

Je fermis les yeux, pour tenter de faire le vide dans ma tête. Ce n’était pas si aisé avec les cahots de la route, qui me rappelait régulièrement les blessures encore béantes à mon abdomen. Je me recroquevillai un peu sur moi-même pour en diminuer l’impact. Dans quelques jours à peine, je serais fixé. J’aurais tout le temps de réfléchir d’ici là à ce que je comptais faire exactement. Le plus prudent, dans l’immédiat, était de me faire passer pour mort. Je ne savais même pas si la police me recherchait et… ils risquaient de prévenir mon frère. Je refusais de l’embarquer dans ces histoires, lui qui avait encore toute la vie devant lui. « J’ai tellement déconné, putain. » Nous avions toujours su, Tsukiko et moi, que nos nuits pouvaient s’achever dans une conclusion sanglante. Pour autant, ma fille n’avait rien demandé. J’allais la priver de son père.

Je n’avais pas vraiment conscience que nous nous étions arrêtés. J’hochai simplement la tête quand Tasya m’indiqua qu’elle allait faire le tour. Les dents serrées, je peinais à contenir ces larmes qui menaçaient de déborder de mes yeux. Je pris de longues inspirations pour m’inciter à rester calme, bien content d’être seul le temps de retrouver mes esprits.

Je sursautai en entendant une vitre se briser. Je relevai la tête quand Tasya passa la sienne dans l’habitacle de la voiture, pour me demander comment je me sentais. « Ça va le faire… Je crois. » Me remettre sur mes jambes me demanda malgré tout un effort certain. L’adrénaline me portait clairement plus. Un grognement étouffé vint ponctuer chacun de mes pas, jusqu’à ce que je puisse enfin m’allonger sur le canapé à l’intérieur, dans un nuage de poussières qui m’arrache une toux désagréable. « Merde, on est où ? » Lui demandai-je d’une voix rauque. On aurait dit un chalet de vacances. C’était plutôt spacieux et confortable. Si la toux tira méchamment sur mes blessures, cette couche de poussières restait rassurante. Personne ne devrait se pointer ici avant un moment, sauf si on jouait réellement de malchance.

« Tasya… merci. » Lui soufflai-je, alors qu’elle s’activait derrière moi. J’avais conscience de lui faire prendre un gros risque. Elle devait savoir aussi que je ne pourrais pas la payer immédiatement. « Dès que je pourrais, je te réglerais au double… promis. » Je ne comptais pas lui cacher. Elle avait déployé déjà tellement d’effort qu’il y avait peu de chance que l’infirmière me laisse moisir ici sans autres formes de procès. Maintenant que je me sentais en sécurité, la fatigue se faisait davantage ressentir encore. Je ne savais pas comment elle s’y prenait pour arriver à m’apaiser d’un seul regard, mais je me sentis peu à peu sombrer.
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Anonymous
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Jeu 16 Nov - 21:13 (#)

Qu'est-ce qu'il se passe actuellement dans la tête d'Aodh ? J'en ai aucune idée, mais visiblement, il cogite pas mal. En même temps, je ferais probablement pareil à sa place. Sa vie vient de basculer radicalement et tragiquement. Il est infecté par du sang de loup-garou. Il n'y a pas de retour en arrière possible. A la prochaine lune, il se transformera. Et s'il s'en prenait à d'autres gens ? Et s'il mordait des innocents à son tour ? Je secoue la tête pour chasser ces idées noires de mon esprit. Chaque chose en son temps, pour le moment, je dois déjà le mettre en lieu sûre et m'occuper de ses blessures. « Déconné ? C'est pas de ta faute, si ? » Elle ne sait même pas exactement comment cette morsure est arrivée. « Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Et celui qui t'a fait ça, est-ce qu'il est hors d'état de nuire ? » Si ce n'est pas le cas, il y a un deuxième soucis...

Je sors donc de la voiture tout en jetant de petits coups d’œil fréquent vers le blessé à l'arrière. Une fois que je suis certaine que le chalet ne cache aucun danger, je fais rentrer Aodh. Où est-ce qu'on est ? « C'est un chalet à la sortie de la ville. Je ne pense pas que nous ayons des visiteurs tout de suite... » Autant dire qu'on est plutôt en sécurité pour le moment. « Tu vas pouvoir te reposer et... réfléchir à la suite... » J'ai prononcé la deuxième partie de ma phrase sur un ton plus prudent.

Je sors les packs d'eau que j'ai trouvé et je les pose à côté de lui avec les quelques rations de survie. « Tu peux tenir ici plusieurs jours, cinq maximum je dirais. » Mes yeux fouillent rapidement autour de nous et je tombe sur un calendrier que je lui lance. « Tu devrais regarder quand est la prochaine pleine lune » Est-ce que cinq jours seront suffisants ? J'espère pour lui.

Quand il me remercie, j'hausse les épaules. « C'est normal... » Je n'allais pas rester les bras croisés pendant qu'il agonisait. Je fais tourner mon doigt autour de nous « C'est plutôt à eux que tu devrais laisser un gros billet, entre la porte cassée, les vivres empruntés, le sang partout... » Je grimace quand je vois le sang sur les vêtements d'Aodh qui viennent tâcher le beau canapé beige. Oui, même si ce n'est pas la priorité et un cas de force majeure, j'ai quelques scrupules à avoir dû casser la vitre de ce magnifique chalet. « Mes soins ne dépendent pas de la gravité des blessures, on a un arrangement, ça me suffit. » Il va déjà avoir pas mal de choses à se préoccuper dans les jours à venir, je ne vais pas lui rajouter en plus une facture pour des soins d'urgence. Trop gentille ? Oui probablement, mais je compatis surtout avec sa situation...  

Je sors un nécessaire à coudre dont je désinfecte soigneusement l'aiguille. Je le préviens de ce que je m'apprête à faire. « Je vais recoudre les plaies les plus importantes et les désinfecter pour qu'elles ne s'infectent pas. » Tout en m'activant, je poursuis : « Alors, c'est quoi ton plan ? Tu as quelqu'un à qui demander de l'aide ? » Et s'il peut s'étonner de ma connaissance sur les loups-garous, hormis mon aura d'arcaniste, je suis infirmière, je sais reconnaitre une morsure quand j'en vois une et celle qu'il a ne ressemble à aucun animal connu.



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Jeu 30 Nov - 23:38 (#)

J’ouvris la bouche pour répondre à Tasya, mais aucun mot n’en sortit. Elle ne pouvait pas être si naïve au point de croire que, toutes ces fois où nous avions requis discrètement son assistance, n’était que des cas de légitime défense. Peut-être s’imaginait-elle que nous étions un simple gang aux démêlées parfois violentes… l’idée même réussit à m’arracher un mince sourire. Ce n’était pas si éloigné de la réalité, quand on y pensait. Après tout, Ciàran et moi avions fait la désagréable rencontre de créatures surnaturelles la première fois dans le cadre de quelques activités louches.

« Cette bête est morte, Tasya. Je m’en suis assuré. » Je relevai un regard incisif vers elle. Tasya avait bien dit celui qui m’avait fait ça, comme si elle se doutait qu’il s’agissait d’un humain, et non d’un animal, même si mes blessures prétendaient le contraire. « On était en forêt, alors… Tu penses que c’était quoi exactement ? » Je serais curieux de savoir si elle comptait nier, ou quelle vérité sordide elle risquait de me sortir. L’existence des garous n’était pas encore connue du grand public. Avait-elle été amenée à en fréquenter ? Si oui, comment ?

Mon infirmière personnelle m’invitait au repos et à la réflexion, ce qui me fit lâcher un rire grimaçant. Si je me posais pour faire le point, je risquais plus probablement encore de vouloir me loger une balle dans le crâne. « Je sais pas où aller… et qui… » Mon frère ? Non, trop risqué. Apprendre ma disparition risquait de le rendre encore plus fou de tristesse que Tsukiko elle-même, mais mieux valait qu’il ne sache jamais dans quelles circonstances ce malheureux « accident » était survenu. Et surtout, je refusais de le mettre en danger. Avec un peu de chance, je ne me transformerais pas à la prochaine pleine lune et… je pourrais lui inventer un simple règlement de compte qui avait mal tourné, me forçant à me faire discret quelques temps. Plus de peur que de mal. Je l’espérais tellement que je m’étais mis doucement à trembler. Je me passai une main sur le visage, fermant les yeux quelques secondes, pour me forcer à reprendre mes esprits. Je devais songer plutôt au pire.

« Ok… merci, Tasya. » Je penchai la tête sur le côté, avisant tout ce qu’elle avait mis de côté pour moi. Je me demandais vaguement si elle avait à ce point l’habitude de sauver des chiens errants comme moi. Elle avait l’air rôdé au jeu de la survie. Je récupérai le calendrier qu’elle venait de me jeter, cherchant la date du jour en essayant de connecter un peu mes neurones. « … merde. » J’aurais sûrement rapidement le fin mot de l’histoire. La prochaine pleine lune était prévue dans un peu plus d’une semaine. Je n’aurais pas de quoi tenir ici avant de devoir retourner en ville, mais je préférais ne pas lui souligner. Elle en avait déjà fait assez pour moi. Je plantai mon regard sur elle. « Comment tu sais que c’est important, Tasya ? Arrête, te fous pas de moi cette fois. » Elle savait très bien ce qui m’arrivait. Non, ce n’était pas normal de m’aider dans de pareilles conditions. Qu’est-ce qui pouvait bien la pousser à le faire, hormis la pitié ?

Elle détournait le sujet par d’autres, plus triviaux. Sincèrement, si certaines personnes avaient assez de tunes à claquer pour s’acheter une maison secondaire dans laquelle ils ne venaient jamais, les rembourser était bien le cadet de mes soucis. « C’était plus que des soins, cette fois. Tu as pris de gros risques pour moi. » Et, comme pour me forcer à me taire, elle se réfugia derrière son masque d’infirmière, une aiguille à la main. Je grimaçai un peu. « Tu comptes vraiment me faire la discussion pendant que tu… » Un grognement douloureux acheva ma phrase. Mon putain de plan, dans l’immédiat, était de survivre encore un jour de plus. Et le désinfectant, couplé à l’action de l’aiguille, me mettait bien trop dans le mal pour que je songe plus loin dans l’immédiat.
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Dim 17 Déc - 21:19 (#)

La fameuse bête était morte d'après les dires d'Aodh. Est-ce une bonne chose ? Je ne sais pas vraiment qu'en penser. Si cet homme ou cette femme a mordu Aodh et lui a transmis sa "malédiction", il ou elle risque de s'en prendre à d'autres personnes innocentes, mais d'un autre côté, c'est un être humain qui vient de perdre la vie. Je me sens un peu perdue, tiraillée entre le soulagement et la pitié. Quand Aodh me questionne sur ce que je pense savoir, j'ai une nouvelle hésitation. Alors qu'est-ce que je sais de cette bête ? « C'était un loup-garou. » Inutile de lui cacher que je sais. « C'est bien de cela dont il s'agit, n'est-ce pas ? Les traces de morsures n'ont rien d'un animal commun et ne sont pas non plus d'un être humain. » J'ai un haussement d'épaules. « Je ne suis pas née de la dernière lune, je sais des choses moi aussi. » Je réalise alors qu'évoquer la lune était surement maladroit, au vue des circonstances. Oups. « Désolée... » Je souffle avec maladresse. « Je fais des petits boulots, je travaille à l'hôpital, les rumeurs vont et viennent. » Je tente de lui expliquer car effectivement, je ne devrais pas savoir.

« Et toi ? Comment tu sais ? Qu'est-ce que tu faisais avec ce loup ? » Et pour la première fois, l'idée qu'il soit peut-être un chasseur m'effleure l'esprit. Bien malgré moi, j'ai un mouvement de recul. Si c'est un chasseur, alors il ne doit surtout pas connaitre ma nature d'arcaniste. Je répète d'une voix plus hésitante : « Qu'est-ce que tu faisais avec ce loup en pleine forêt ? » Je l'interroge du regard, tentant de calmer les battements frénétiques de mon cœur. Dans tous les cas, il ne peut pas savoir. A aucun moment, je n'ai fait usage de la magie devant lui et il ne peut pas lire les auras. S'il est effectivement un chasseur, je ne pourrais que condamner ma naïveté. Je les fuis plus que tout et j'en soigne un depuis quelques mois ? Un comble, non ?

Je décide de changer de sujet. Mes yeux se posent alors sur le calendrier. « Alors ? » Aodh se berce peut-être d'illusions en ayant l'espoir que la morsure du loup ne l'a pas infecté, mais pour ma part, je le sens. Son sang est empoisonné, son aura est fluctuante. Il s'empoisonne petit à petit et l'issue est inévitable. A la prochaine pleine lune, Aodh se transformera. « Tu devrais trouver un endroit sûre. » Plus sûre que ce chalet où il est aussi simple de rentrer ou de sortir que dans un moulin à vent. Mes yeux se posent sur le salon autour de nous. Oui, l'endroit n'est pas du tout adapté. Il y a peut-être une cave, mais aucune porte ne semble indiqué un tel endroit.  

Aodh affirme que j'ai pris de gros risques pour lui. « Je sais. » Mes yeux se relèvent, quittent la plaie pour se plonger dans ceux de l'homme allongé devant moi. « Mais je ne pouvais pas te laisser mourir là-bas. » J'ai un nouveau haussement d'épaules. « J'ai prêté serment tu vois ? Je dois sauver mon prochain... » Blablabla. Non, en réalité, j'ai toujours eu ce besoin, cette nécessité de venir en aide aux autres. Il était inconcevable de ne pas lui porter secours alors que j'étais en mesure de le faire. C'est comme ça. « Et puis honnêtement, les risques n'étaient pas si gros. Tu ne ferais pas de mal à une mouche dans ton état. Quand au loup, tu l'as éliminé, comme tu as dit... » Et je suis tout de même curieuse de savoir s'il y avait d'autres menaces que je ne connaitrais pas...

Je grimace quand il laisse échapper un grognement de douleur. « Désolée... » Difficile de faire autrement, la souffrance risque d'être encore difficile dans les minutes à venir. « ça va aller ? Les plaies sont impressionnantes, mais tu devrais t'en sortir. » Heureusement ou... Malheureusement ? A vrai dire, j'en ai aucune idée.

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Cannot a Beast be tamed
Aodh Moore
Aodh Moore
Cannot a Beast be tamed
ASHES YOU WERE

En un mot : Lycanthrope malgré lui, autrefois milicien du mouvement Shepherd.
Facultés : Tout juste transformé, Aodh ne maîtrise aucune forme à proprement parlé. Deux d’entre elles s’imposent naturellement à lui : l’hispo à la pleine lune ou sous le coup de violentes émotions, ou celle du glabro lorsque la Bête menace de déborder.
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Pseudo : Aodh
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Dim 14 Jan - 20:29 (#)

Je me figeai un peu, dardant un regard incisif sur elle. « Tu connais leur existence. » Elle prétendit que les rumeurs allaient bon train à l’hôpital. Je continuais de l’observer avec un air circonspect, mais je ne remis pas en cause sa version des faits. Ça pouvait être une excuse… tout comme ce soit réellement possible. Les hôpitaux avaient dû s’adapter depuis que les premières créatures surnaturelles étaient sorties de l’ombre. Ils avaient dû voir passer bien des cas inexplicables depuis.

Inutile de chercher à nier non plus de mon côté, elle se doutait bien que cette question posée n’avait rien d’innocent. Elle m’interrogea en retour, mais il était hors de question que je lui révèle quoi que ce soit sur mes activités nocturnes. Même si ma confiance lui était pleinement acquise, ce secret ne dépendait pas uniquement de moi. Et je continuerais à protéger les Shepherds aussi longtemps que je respirais. Ils étaient ma famille, ma cause, ma raison d’être… tout du moins, jusqu’à maintenant. « Ça te regarde pas, Tasya. Sache juste… que je serais sa dernière victime. » Personne ne devait savoir pour la milice. Entretenir le mystère lui laissait tout le loisir de s’imaginer ce que j’étais exactement. Un membre de la NRD ? Un chasseur ? Ou juste… quelqu’un de trop curieux. La première fois que j’avais tué un sorcier, je n’avais rien été d’autres qu’un gamin paumé sans père, qui se cherchait une famille parmi les gangs.

Pourtant, le mouvement de recul de Tasya me fit comprendre que, peu importe la réponse, celle-ci risquait de ne pas lui plaire. Je fronçai les sourcils, à l’entendre répéter la même question d’une voix blanche. « Je vais pas te manger, Tasya. » J’aurais eu envie de rire, mais la douleur me sciait en deux. « Enfin peut-être à la prochaine pleine lune… » Mon regard se perdit dans le vague, recroquevillé sur ce canapé miteux qui s’imprégnait peu à peu de mon sang. « Ou tu me tues maintenant. » Mais quelque chose me disait qu’elle n’aurait pas plus le courage que moi d’appuyer sur la détente. Tasya sauvait toujours des vies, jamais elle n’en prenait aucune.

Elle chassa ces questions de son esprit, décidant de changer de sujet. Elle pensait déjà à la suite, en me tendant ce calendrier pour connaître la prochaine pleine lune. « C’est dans moins d’une semaine. » Lui confiai-je, puisqu’elle insistait pour savoir. Je l’observai longuement, alors qu’elle cherchait à me conseiller sur la bonne marche à suivre. « Je me débrouillerais… tu en as déjà assez fait. Reste seulement chez toi ce jour-là. » Il n’y avait pas que les loups qui étaient de sortie à la pleine lune.

Le calendrier atterrit au sol. La douleur me plia de nouveau en deux, quand elle chercha à refaire les bandages un peu plus au calme. Je faillis tourner de l’œil alors qu’elle recousait mes plaies sans anesthésie. Il me fallut de longues minutes pour retrouver ma respiration. Est-ce que ça allait ? « Non, rien n’ira plus jamais. » Déclarai-je, fataliste. D’après Tasya, j’allais m’en sortir. Un souffle ironique lui répondit. Je ne savais pas si c’était une bonne nouvelle ou non. Je me recroquevillai un peu, bougeant à peine. Après un long silence, je me retournai vers elle : « Merci… Tasya. Merci d’être venue. Je vais avoir besoin de réfléchir, maintenant. »

Maintenant que j’étais en sécurité, ma tête était lourde. Il n’y avait bien que la douleur qui me maintenait encore à flot. J’avais besoin de dormir, de reprendre des forces. Demain serait un autre jour. Demain, il faudrait que je réfléchisse aux options qu’il me restait… et au moyen que j’aurais de lui rembourser ma dette à l’occasion.
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Anonymous
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Mar 23 Jan - 22:09 (#)

Face à son regard incisif, je ne me démonte pas, je relève les yeux et le fixe à mon tour : « Peut-être... » Oui, il se pourrait bien que je connaisse leur existence. « On a tous nos petits secrets, non ? » Et Aodh semble mal parti pour me prouver le contraire. Je pince mes lèvres à la suite de ses paroles et retiens un soupir. Et bien, soit, nous en resterons donc là sur nos confidences et ne nous dirons rien de plus. Si Aodh ne veut rien me dire concernant tout ce qu'il s'est passé cette nuit pour qu'il se retrouve avec une morsure de loup-garou, je ne lui révèlerais certainement pas ma nature d'arcaniste. Confidence pour confidence, non ? Confiance pour confiance surtout. Je suis toujours curieuse, intriguée par cet homme : qui est-il ? C'est un humain, enfin... c'était... Le sang du loup est puissant et le contamine doucement mais surement. Je n'aurais probablement aucune réponse à mes questions malheureusement.

« Tu l'as donc tué » Je souffle, prudente. Est-ce que ça me dérange ? Même si je ne suis pas pour la violence, les meurtres, ce loup-garou, bien qu'il soit aussi un être humain, a mordu Aodh et combien d'autres victimes ? Alors, peut-être que c'est une bonne chose qu'il soit hors d'état de nuire, même si ça me coûte de le reconnaitre. Dans un monde parfait, il n'y aurait pas de violence, non, tout le monde vivrait en harmonie, mais c'est loin, très loin d'être le cas. Il faut que je songe à sortir de la bulle de Bisounours dans laquelle je m'efforce de vouloir vivre.

Aodh a bien remarqué mon mouvement de recul, mais heureusement, il l'a seulement associé à la peur qu'il puisse me mordre, et non à ma crainte qu'il soit potentiellement un chasseur. Je me contente de lui répondre en secouant la tête : « Je sais que ce n'est pas pour tout de suite » Mais ça viendra, et à ce moment-là, que se passera-t-il ? A la phrase d'Aodh, je ressens un petit frisson d'horreur : le tuer ? « Tu penses pouvoir te maitriser ? » Mon regard coule vers l'arme à feu, la sienne. « Parce que si tu ne le penses pas, alors, tu sais ce que tu devrais faire » Est-ce que je l'incite au suicide ? Pas vraiment mais si la situation était inversée, si j'étais mordue et que je ne me pensais pas assez forte pour résister à l'appel du loup, alors je ne risquerais pas de blesser d'autres personnes. Je prendrais cette arme et je la dirigerais sur ma tempe.

La prochaine lune est dans moins d'une semaine, autant dire qu'elle est bientôt là. J'hoche la tête pour acquiescer à sa recommandation de rester chez moi ce soir-là. Malheureusement, je n'ai pas trop la possibilité de choisir mon emploi du temps : généralement, je n'ai aucune soirée de libre, je suis soit au bar pour travailler en tant que serveuse, soit à l'hôpital pour mon deuxième boulot. « J'y songerais. » Les soins se finissent et Aodh me remercie. A l'intérieur de moi, j'espère seulement une chose : pourvu que je ne regrette jamais de lui avoir sauvé la vie. Certes, je ne pouvais pas le laisser mourir, mais s'il blesse ou pire, qu'il tue d'autres personnes, j'aurais ces meurtres sur la conscience, c'est certain. « Prends soin de toi Aodh... » Mon regard se pose sur la pièce autour de nous puis je quitte les lieux pour regagner la voiture. Il faut que je trouve un moyen de nettoyer tout ce sang maintenant...
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