4B53NC3 - Have you ever considered piracy ? PS : J'ai les mollets concaves. CONCAVES !
Always code as if the guy who ends up maintaining your code will be a violent psychopath who knows where you live
En un mot : Mésadaptée
Qui es-tu ? : -
Propriétaire du ArtSpace
Electro-aimant à CESS
Geek
Codeuse émérite
Hackeuse
Socialement inapte
Presbyte
Vieille fille impulsive mais ultra riche sans que personne ne le sache.
Facultés : -
Craquer des codes.
Hacker des programmes.
Dénicher des choses.
Être étrange.
Ne pas se faire chier.
Être une bonne patronne.
Courageuse au mauvais moment.
Laisser aller Rhys avec ses pairs n’avait pas été chose facile à faire. Elle avait confiance en son «cousin» pour la suite qui semblait toucher un sujet qu’elle ne pouvait pas tout à fait comprendre encore et qui nettement, était lié avec le fait que sa sœur jumelle était un félin et que son père soit un métamorphe prisonnier du PASUA. Ça ne changeait pas qu’elle aurait préféré le garder près de lui. Après tout, elle venait de vendre son âme pour le sauver… mais elle ne pensait déjà plus droit depuis sa sortie des égouts.
Son cerveau s’entremêlait à la limite du raisonnable. Les synapses de sa cervelle brulées par la tonne d’improbabilités qui lui tombait dessus. Elle venait de faire la casse du siècle contre le PASUA et se retrouverait probablement recherchée par le NRD pour … pour quoi ? Entrave à enquête avec excès de télékinésie ?
Dans un flash court et soudain, le sourire d’Azraël, dont la voix mielleuse venait de la féliciter, ressurgit. Elle émit un grognement frustré en longeant les bâtiments dans la noirceur pour se rendre jusqu’au Kingston Building. Ses vêtements en lambeaux tenaient à peine sur son dos. Elle devait se dépêcher avant que le soleil se lève. La seule chose qui l’aidait en ce moment c’était qu’elle se sentait en parfaite forme physique. Comme si elle n’avait pas frôlé la mort en se retrouvant en lambeau de chair, un moment plus tôt. La geekette roulait uniquement sur des réflexes quasi primitifs de conservation, protection et résolution de problème.
Et elle était incroyablement contrariée. Qu’on joue avec elle. D’être manipulée. De perdre son libre arbitre. D’avoir sacrifié beaucoup trop pour sauver les autres puis se retrouver dans cette situation inimaginable.
Cette fois-ci, un râle sonore se fit entendre au travers du terreplein rempli de déchets et d’arbustes aux branches sans feuilles qui séparait les deux immeubles à logement tristement hideux du reste des alentours. Elle sentit à peine la ramure des arbres secs en dormance quand il lui tailladait la peau neuve des épaules, du dos… quand une branche finit par lui claquer au visage, bariolant sa joue d’une vilaine entaille qui faillit lui faire la dernière cellule de bon sens qui lui restait. La larme de sang chaud qui glissait sur son visage était presque réconfortante : Bordel qu’elle commençait à faire froid.
Elle passe par l’entrée arrière, jamais verrouillée, parce que la sécurité, c’est surfait dans les Kingston Buidling et prend les escaliers pour monter jusqu’à son appartement. Arrivée à son étage, elle s’arrête. Hésitante, rageuse, épuisée, sur le bord du break-down total… ses pensées voguent un instant vers sa voisine, pas comme les autres. C’était une mauvaise idée de l’impliquer là-dedans. C’était même une idée de merde. Elle ne méritait pas ça puis, dans le mieux de tous les cas, Dana pourra lui écrire de prison. Mais en même temps… elle savait que s’était une forme de bénédiction d’avoir une tueuse CESS comme amie et excellente amante.
Jurons illustrés, elle se dépêcha à grimper les dernières suites de marches et s’engouffra dans le corridor feutré, au tapis qui puait la pisse, la bière et la clope, qui semblait être la marque de commerce de l’immeuble. Arrivée devant la porte d’Alex, celle-ci est verrouillée. Elle frappe une première fois, en essayant de ne pas attirer trop l’attention à cette heure. Pas de réponse. Pourtant, si elle tend l’oreille, elle peut l’entendre jurer ainsi que le grincement des roues de son fauteuil d’ordinateur. Elle aperçoit aussi la lueur de son écran se glisser sous la porte d'entrée. Frappant une deuxième fois, rapidement, légèrement plus fort, mais rien n’y fait. Shit ! Pas de téléphone pour la contacter, jamais Alex n’allait décoller de son jeu si elle a son casque d’écoute sur la tête.
Et si elle essayait de… ?
Dana pousse un long soupir, se trouvant ridicule. Comment font-ils ça, dans les films ? Ça avait été si facile au marché ! Elle avait senti les filets de ce nouveau pouvoir accessible, présent, juste là, à disposition. Elle n’avait eu qu’à tirer dessus pour l’activer et arrêter les choses de bouger. Soulever la bouche d’égout, y faire glisser Rhys et sa sœur… puis sentir le fil de ce pouvoir se défiler, se tendre sous un désir qui n’était pas le sien. Elle était prête à affronter les conséquences de ses actes, mais il en avait décidé autrement.
Bref, comme une timbrée, elle soulève la main et se concentre pour ouvrir la porte de force. Elle serre la mâchoire, fronce les sourcils et essaie de retrouver cette sensation perdue. Soudainement, elle a enfin la sensation de frôler un mince fil du bout de sa conscience et s’apprête à l’attraper désespérément. La porte tremble devant elle, mais au lieu de s’ouvrir, elle se rend compte que c’est son corps qui frissonne sous l’effort. Son crâne veut exploser de douleur et elle voit des spots blancs et noirs valser devant son regard. Dana essuie du bout des doigts le liquide chaud qui lui chatouille le visage en s'écoulant lentement et l’observe sans bien voir.
C’est du sang qui coule de son nez ou de sa blessure sur la joue?
Du sang doré. Doré.
Ce qui frappe plus fort contre la porte cette fois-ci, et qui devrait attirer l’attention d’Alex une bonne fois pour toutes, c’est le corps de Dana qui s’y écrase durement, en perdant conscience.
Alexandra Zimmer
NAPALM ROACH : j'adore l'odeur du non-respect au petit matin
I became insane, with long intervals of long horrible sanity
En un mot : Engeance d'Hornet
Qui es-tu ? :
- Infréquentable et associable romancière pleine de mauvaises humeurs, d'ironie cinglante et d'indifférence, cachant une âme noire et liée aux enfers.
- Allergique à l’autorité avec une langue trop bien pendue pour sa propre sécurité, elle cherche à fuir ce monde humain dans lequel elle se sent étrangère.
- Écrivaine autrefois invisible dont seul le site internet attestait de son existence, elle est l'auteur anonyme d'un livre étrange et dérangeant, dicté par son propre père.
- Américaine et pourtant guère attachée au moindre patriotisme, elle erra longtemps sans attaches ni allégeances, avant d'être l'alliée forcée du plus terrifiant des Princes.
- Une antre modeste dans les Kingston Buildings masque ses noirceurs, ses poches trouées, ses écrits en vrac et une Honda 350 récemment achetée.
Facultés :
- Fille longtemps ignorante du Prince Hornet, l’ombre de celui-ci a influé sur sa vie, en étouffant une à une les dernières lueurs de son âme.
- Au gré des rencontres, des créatures de la nuit et du rêve d'une sorcière noire, ses perceptions se sont aiguisées et lui ont révélé bien des choses.
- Monstrueuse créature, la forme du cafard l'habite depuis toujours, bientôt sublimée et portée à son paroxysme par l'influence d'Hornet.
- Remarquable plume, ses mots sonnent justes, acérés, et empreints d'une ombre beaucoup plus grande qu'elle-même.
- Une insupportable teigne dont les répliques teintées de fiel déclenchent vexations, colères et peines autour d'elle.
Thème : Nick Cave & The Bad Seeds : Red Right Hand
You'll see him in your nightmares
You'll see him in your dreams
He'll appear out of nowhere but
He ain't what he seems
You'll see him in your head
On the TV screen
Hey buddy, I'm warning
You to turn it off
He's a ghost, he's a god
He's a man, he's a guru
You're one microscopic cog
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Designed and directed by
His red right hand
Pseudo : Achab
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Double compte : Elinor V. Lanuit & Inna Archos
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Date d'inscription : 28/03/2019
Crédits : Lyrics: Nick Cave & The Bad Seeds ; Avatar: @vestae-vocivus
You died. J’ai fixé l’écran du PC, immobile. Mes mains crispées sur le contrôleur l’ont déposé lentement sur le bord du bureau, alors qu’un accès de colère menaçait de franchir mes lèvres pincées. J’ai fermé les yeux un moment. Depuis l’intérieur de mon casque audio, j’entendais ma pression artérielle croître rapidement et, comme un écran de transition – que je voyais trop souvent – me ramenait au dernier bonfire, j’ai vidé mes poumons au lieu de hurler ma frustration à la face du monde. J’ai tâtonné sur le bureau, l’œil mauvais fixé sur l’écran, à la recherche de ma bouteille d’eau, les mains encore secouées de tremblements nerveux et les dents serrées.
Relax, Alex. Tout va bien, Alex. Ce n’est que ta 32ème tentative, Alex. Ce boss n’avait que 1% de vie, tu vas y arriver, Alex. Un FUCKING pour cent.
Tout allait bien. Cela faisait bien un an que je n’avais plus joué aux Dark Souls, et le nouvel ordinateur monté par Dana m’avait fourni l’excuse parfaite pour acheter les DLC du troisième opus, auxquels je n’avais jamais joué. C’était, sans conteste, la recette idéale pour un réveillon de Noël des plus reposant, charmant, et farci d’insultes comme une dinde aux marrons de Downtown. J’ai bu une rasade d’eau tiède – j’avais trop serré la bouteille – et contemplé en silence l’écran, en faisant le point sur mes choix de vie. Que faisais-je encore là, à m’acharner sur un contrôleur un soir de Noël ? Ma vie déraillait-elle ? Devais-je continuer ou jeter tout par la fenêtre, écran, PC, contrôleur, bouteille d’eau, et pourquoi pas, éclater ma propre colère en contrebas ?
Non, car l’ordinateur de Dana fonctionnait à merveille. Je pouvais admirer les orteils de Friede en très haute définition, et retracer, avec une parfaite acuité, l’instant précis où j’avais merdé ma dernière esquive.
Bordel. De. Merde. Au bord de l’explosion – à 99 % en réalité – j’ai repoussé ma chaise en arrière, en cherchant machinalement un défouloir dans ce salon en désordre. Là, mêlé au tambour qui battait entre mes tempes, j’ai cru discerner un autre coup sourd venant d’ailleurs, comme le choc d’un objet lourd contre le mur. L’appartement était un chaos ordonné, entre les piles de boîtes posées dans un coin et la vieille tour de mon précédent ordinateur. Pourtant, je ne voyais ni effondrement d’ameublement, ni fissure dans le plâtre, encore moins la queue d’un de ces rats qui louaient souvent les couloirs des immeubles de Mansfield. Bizarre. J’ai retiré mon casque un instant, l’oreille à l’affût du bruit, ma fureur couvant comme une rivière de lave sous la croûte terrestre.
De nouveau, le coup sourd. Cette fois, je l’ai clairement localisé : on venait de frapper contre ma porte avec force, comme si un imbécile tentait de défoncer ce pauvre battant dont la vie ne tenait plus qu’à un fil.
« Encore ces putains d'attardés du onzième qui font chier, » ai-je craché en fulminant. Un violent soupir a dilaté mes narines, tandis que je reposais rapidement mon casque d’écoute et filais dans ma chambre.
D’un pas martial et furieusement motivée à fracasser de l’adolescent, j’ai extirpé la batte de baseball cachée sous mon lit, j’ai fourré le bas de mon t-shirt – mon favori avec le mème This is fine – dans mon jean, l’arme fermement vissée dans une main. Ils tombaient bien. J’avais encore des hématomes de Noël à distribuer, et de futurs clients à offrir à un dentiste de Shreveport. J’ai traversé la pièce comme une furie, la batte haute et impatiente de tâter de l’épiderme acnéique, avant d’ouvrir à toute vitesse le verrou de ma porte d’entrée.
J’ai ouvert le battant à la volée, en criant. « Putain, cette fois j’vais vous fu-... »
Mon arme improvisée m’a échappé des mains sous l’effet de la surprise. Car, en lieu et place d’une troupe d’attardés, je tombais sur la masse inerte de Dana qui, de fait, tombait tout court. Je l’ai rattrapé in-extremis comme un sac de patates partiellement déchiré, avant qu’elle ne se fracasse le crâne sur mon palier, la batte de baseball tintant sur le sol, et sa tête heurtant ma ceinture. J’ai manqué de tomber moi-même sur le cul.
« Dana ?! Mais… Dana, hé ? » L’interpeller ne servait à rien, ai-je été forcée de constater en jetant un regard méfiant dans le corridor jouxtant l’appartement. Non, effectivement, il n’y avait aucune trace d’agresseur en dépit de l’état déplorable dans lequel était la blonde – amie, amante, sex-friend – dans mes bras.
Et merde, ai-je ronchonné en la tirant vers l’intérieur par les aisselles. Je l’ai tracté jusqu’à mon divan, tandis que des morceaux déchirés de sa doudoune s’effeuillaient au sol, à la manière d’un arbre de Noël tout mou, qui perdait toutes ses épines. Çà et là, des entailles zébraient ses joues, d’où une sorte de cire dorée coulait, créant chez moi une certaine confusion et une foule de questions auxquelles Dana ne pouvait pas répondre. Je l’ai installé sur les coussins, sa tête confortablement calée sur l’accoudoir, en me demandant si je devais appeler immédiatement les secours. Elle respirait, au moins. J’ai trottiné rapidement jusqu’à la porte pour la fermer et récupérer la batte de baseball, avant d’attraper mon téléphone qui traînait sur une petite table.
« Dana ? » l’ai-je appelé en me penchant sur son corps flasque étendu comme une crêpe sur le canapé. « Tu m’entends ? Merde, mais t’as fait quoi. Crève pas sur mon canapé, bordel. »
En proie à une confusion croissante, j’ai palpé du bout des doigts les coulées dorées sous son nez, lesquelles étaient similaires à la substance ambrée et poisseuse qui bouchait les griffures sur ses joues. Pour moi, elles ressemblaient à de la cire, appliquée sur des entailles à moitié cicatrisées. Est-ce qu’elle sortait d’une séance BDSM intense ? Je n’étais pas au courant de ses préférences en matière de cire et de lacérations, mais j’étais quasiment certaine que courir dans Mansfield à moitié dévêtue, n’était clairement pas une riche idée.
« ‘Fait chier, » ai-je râlé en cherchant une bonne idée. Mon attention a dévié vers la cafetière de ma cuisine, laquelle contenait encore une dose du café chaud que je m’étais préparée auparavant. J’ai couru m’emparer du réservoir, que j’ai débouché et, accroupi à côté de Dana, j’ai collé le bec odorant sous son nez. Si avec ça, l’accro à la caféine ne se réveillait pas, j’allais devoir appeler une ambulance. En tenant la boisson à hauteur de sa tête d’une main, j’ai déverrouillé mon téléphone de l’autre, en m’apprêtant à composer le 911.
Dana Campbell
4B53NC3 - Have you ever considered piracy ? PS : J'ai les mollets concaves. CONCAVES !
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Quand seulement le bruit du grain moulu, le déclic subtil du compresseur de la machine à espresso qui s’active ou encore le glouglou de l’eau qui arrive à la bonne température vous donne l’eau à la bouche, une palpitation cardiaque et une excitation immédiate de votre système nerveux. Et le tout avant même d’avoir une seule goutte de votre précieux poison dans votre organisme.
[REBOOT SEQUENCE INITIATED] >> CONSCIOUSNESS REBOOT IN PROGRESS
System Stabilized >> All Cognitive Functions Operational
[END OF LOG]
Retournant à la réalité rapidement, son système redémarré et triggered par l’odeur de la caféine, Dana fronce les sourcils, n’arrivant pas à comprendre dans l’immédiat où elle était. Allongée, ok. Et pas dans le corridor. Tant mieux. La moquette des Kingston Buildings était un piège à gangrène assuré. Une longue inspiration et l’odeur du café d’Alex remplissent ses poumons.
« Tu dois vachement déprimer quand tu ne peux pas abuser de mon café. T’es certaine que tu ne veux pas que je t’en fasse livrer une caisse ?» Sa voix n’était qu’un chuchotement bas et épuisé. Suivi d’un grognement : Bordel qu’elle avait mal au crâne. Comme si elle avait abusé de son cerveau.
Dans sa mémoire, un soudain flash du type avec sa tronche extrasatisfaite de chat qui se pourlèche d’un bol de crème qui lui fait un thumbs up entre les agents du NRD. Elle secoue la tête comme sous un choc, les muscles de son corps se crispant le tiers d’une seconde, comme sous l’effet d’une claque. Non. Pas lui.
Enfin, elle ouvre ses yeux pour les poser sur Alex à ses côtés, cafetière et téléphone en main, prêt à contacter qui que ce soit pour l’aider.
« Non !» s’alarme-t-elle en essayant de se relever pour attraper le téléphone, mais qui échoue lamentablement épuisée. Elle se laisse retomber sur le canapé de sa voisine en grimaçant. Ce mal de bloc allait passer. « Je vais m’en sortir. Tout va bien.» Sarcasme du siècle, oui.
Elle se pince le haut du nez douloureusement. Tien. Elle avait perdu ses lunettes avec tout ça. Probablement pendant l’explosion…
Une autre longue inspiration, plus difficile cette fois-ci. Sa gorge se serre. Sa mâchoire aussi. Un poids sur son torse qui semble vouloir s’enfoncer bien profond dans cette lamentable situation. «Fuck Alex, j’ai tellement merdé sur ce coup-là. Tu ne voudras peut-être pas que je reste chez toi… Je ne savais pas si… enfin… » Elle renifle puis essuie ses larmes d’un geste frustré qu’elle n’arrive pas à contrôler. Pas le temps de se casser en mille morceaux. Pas le temps pour s’apitoyer sur son sort. Elle a froid. Elle pue. Elle a le cerveau qui se liquéfie et son sang est…
Sa main retourne vers son nez et elle écrase ses doigts sur l’ouverture de ses narines, essuyant de ce qui restait du filet de sang qui s’était échappé par là. Sa main tremblote quand elle scrute une deuxième fois la couleur de son hémoglobine. «Shit…» Son sang n’était plus rouge. C’était absolument loin de rouge. Ça n’avait plus rien à voir. Bordel. De geste manique, elle finit par essuyer toute trace sous son nez du revers de la main, oubliant les griffures de son escapade du désespoir jusqu’ici, qui ne cachaient absolument pas la qualité « vermeil » de son sang, perdue. « Faut pas que le NRD me retrouve. Je ne veux pas finir dans les labos du PASUA, bordel.» Dana grimace; elle ne devait faire aucun sens pour son amante/amie/sexy/voisine du dessus. « Surprise… j’ai peut-être un peu piraté le PASUA, signé comme un pacte avec l’ange de la mort pour ressusciter puis sauver mes amis du marché de Noël et euh… fait explosé une… enfin, non… deux bombe… et hum… je suis qu’à moitié humaine ? Ou du moins, pas totalement humaine ? Mais le sang doré… bordel… ça, c’est… » Elle secoue la tête: Dans quelle merde elle se retrouvait. Son regard fixe le vide, et elle se mord les lèvres pendant qu’elle arrive à retrouver la position assise sur le canapé. « Je ne devrais peut-être pas rester ici… » Parce que forcément, inclure indirectement Alex dans ce merdier, ce n’était pas super sympa.
Ses vêtements glissaient toujours lamentablement sur sa peau pâle et fraichement égratignée par endroit. « C’est peut-être mieux pour toi si…» Vas-y. Dis-le. Te retrouver seule, ça ne sera pas nouveau.Tu l’as fait toute ta vie. Tu vois ce que ça te fait faire, d’avoir d’entretenir des amitiés ? Un long soupir. Elle arrive à esquisser un trop triste sourire à la propriétaire des lieux « Je suis un boulet et là, j’en suis un vachement gros. Tu n’as pas signé pour ça. »
Il y a bien peu de gens qui pouvaient comprendre le danger qu’était Dana Campbell. Elle s’en voudrait qu’ils le découvrent à la dure et dans le feu de l’action. Même s'ils étaient un chasseur, un arcaniste, un métamorphe ou une CESS tueuse.
Alexandra Zimmer
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- Infréquentable et associable romancière pleine de mauvaises humeurs, d'ironie cinglante et d'indifférence, cachant une âme noire et liée aux enfers.
- Allergique à l’autorité avec une langue trop bien pendue pour sa propre sécurité, elle cherche à fuir ce monde humain dans lequel elle se sent étrangère.
- Écrivaine autrefois invisible dont seul le site internet attestait de son existence, elle est l'auteur anonyme d'un livre étrange et dérangeant, dicté par son propre père.
- Américaine et pourtant guère attachée au moindre patriotisme, elle erra longtemps sans attaches ni allégeances, avant d'être l'alliée forcée du plus terrifiant des Princes.
- Une antre modeste dans les Kingston Buildings masque ses noirceurs, ses poches trouées, ses écrits en vrac et une Honda 350 récemment achetée.
Facultés :
- Fille longtemps ignorante du Prince Hornet, l’ombre de celui-ci a influé sur sa vie, en étouffant une à une les dernières lueurs de son âme.
- Au gré des rencontres, des créatures de la nuit et du rêve d'une sorcière noire, ses perceptions se sont aiguisées et lui ont révélé bien des choses.
- Monstrueuse créature, la forme du cafard l'habite depuis toujours, bientôt sublimée et portée à son paroxysme par l'influence d'Hornet.
- Remarquable plume, ses mots sonnent justes, acérés, et empreints d'une ombre beaucoup plus grande qu'elle-même.
- Une insupportable teigne dont les répliques teintées de fiel déclenchent vexations, colères et peines autour d'elle.
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Crédits : Lyrics: Nick Cave & The Bad Seeds ; Avatar: @vestae-vocivus
Une odeur de saucisson racorni empestait l’appartement. Ma vieille tasse à café ébréchée dans une main, le téléphone dans l’autre, j’ai observé la source de cette puanteur redémarrer son système nerveux et oculaire. Dana était une épave. Un pétrolier éventré, échoué sur un banc de sable, avec les relents marins et les geignements de tôles qui allaient avec. J’ai humé discrètement les vapeurs pénétrantes qui émanaient de la carcasse, en cherchant l’essence reconnaissable de l’alcool ; en vain. Je discernais bien les effluves de la viande trop cuite, du métal chauffé, de l’eau croupie, et un assortiment d’odeurs de brûlé particulièrement agressives. J’ai cessé mon examen à l’instant où mon amante fétide retrouvait l’usage de la parole en marmonnant un affront.
Je l’ai regardé de travers. « Dis que mon café est merdique aussi, tant qu’à faire. » J’ai failli rétorquer que mon café lui, au moins, ne sentait pas la moufette écrasée sous le capot brûlant d’un semi-remorque.
J’ai décidé d’être sympa. Pour ce soir. De fait, Dana ressemblait véritablement à une moufette écrasée et j’ai estimé, dans ma grande mansuétude, que ce n’était pas le moment de lui reprocher quoi que ce soit. J’ai ravalé ma réplique et prié en silence que les fluides de ladite moufette en question n’allaient pas tâcher les coussins du canapé. Dana, à défaut de démarrer une explication cohérente, a essayé d’attraper mon téléphone, que j’ai mis de justesse hors de sa portée, avant qu’elle ne débite un ramassis de remords aussi larmoyants qu’incompréhensibles. J’ai commencé à me persuader qu’elle était soit droguée, soit qu’elle avait couché avec quelqu’un d’autre. J’ai soupiré, autant pour évacuer les émanations tenaces de mes narines qu’à cause d’un début d’énervement.
« Mais bordel, de quoi tu parles ? Qu’est-ce qui t’es arrivé ? Quelqu’un t’a frappé ? » Je me suis rappelée mes bons sentiments et j’ai tenté d’être réconfortante. « Tu veux que j’aille lui arracher la tête ? »
Bon, réconfortante était un bien grand mot. Mais à la voir ainsi, inhabituellement en larmes, éclopée comme à la suite d’une baston de rue, et exhalant une puanteur à peine soutenable, j’ai ressenti un élan de pitié.
Bizarre, mais vrai. « J’appellerai personne, OK. Mais t’as vu ton état ? Va falloir m’expliquer un minimum, » ai-je insisté en verrouillant mon téléphone, avant que Dana ne se lance dans un résumé des plus décousus.
Je l’ai écouté, muette. Immobile. La bouche fermée, tordue dans une expression d’incrédulité, les paupières plissées de méfiance, je suis restée silencieuse un moment en oscillant du chef à chacun de ses propos. Oui, ben voyons, sérieusement, tout à fait, ai-je récité, les yeux ronds, façon meme de Ross dans Friends.
« Ooookay. » J’ai de nouveau hoché la tête. « J’sais pas ce que t’as fumé, mais j’veux la même chose. »
Ma tasse de café était encore dans ma main. Je m’en suis rappelée en me redressant, et l’ai posé à côté, sur la table basse déjà encombrée de bloc-notes et d’autres piles de cochonneries. Dana, elle, a fait mine de se relever aussi, et j’ai tendu une main pour lui intimer de rester tranquille, ne serait-ce qu’un instant.
« Alors d’une. Tu sens une combinaison de moufette crevée, d’eau croupie, et de charcuterie brûlée, et tu as une espèce de cire dorée qui te sort de partout. J’vais pas te laisser sortir dans cet état. Et si tu prenais une douche au lieu de me débiter n’importe quoi ? J’peux te prêter des fringues, ou aller en chercher chez toi si tu veux. »
Sérieusement. Elle avait certainement sniffé quelque chose d’extrêmement fort ou de toxique, voire les deux, et je n’allais pas la laisser partir à moitié nue et camée dans Mansfield en pleine nuit. Comme aurais-je pu me prétendre être son – amie, amante, relation, sex-friend – bref, ce lien indéfini qui reliait deux adultes consentantes couchant ensemble.
Peu importe comment ça s’appelait.
J’ai repris mon téléphone en main, en lui donnant une leçon de réalité. « De deux. J’sais pas ce que c’est ton histoire de résurrection et de Saint Pierre qui descend du ciel en balançant des bombes, mais personne n’a piraté le PASUA. J’sais que t’es douée avec les PC, mais merde, c’est une agence gouvernementale. »
Par acquis de conscience, j’ai déverrouillé mon téléphone et lancé le fil d’actualités. « Et puis si c’était le cas, tout le pays serait à feu et à sang... »
Mes derniers mots ont perdu en intonation. J’ai fait défiler les articles de presse, lesquels proclamaient tous en lettres capitales catastrophiques : le PASUA piraté, des émeutes aux USA, la loi martiale à Shreveport, des attentats au marché de Noël, les CESS attaquent, le pays au bord de la guerre civile. Muette de stupéfaction, j’ai pincé les lèvres, les yeux vides, à la manière d’un emoji neutral face, en épluchant les titres de presse.
OK, j’aurais dû lever le nez de mon jeu, ai-je bêtement pensé, en sachant pertinemment que ça n’aurait rien changé. J’ai essayé de tout connecter à l’état de Dana, en vain, tandis qu’une vague de panique a commencé à faire vriller mon imagination beaucoup trop catastrophiste pour ma santé mentale.
« OK. OK. » J’ai tenté d’adopter un ton calme et raisonné. « J’ai besoin d’explications. Claires et concises. Des phrases courtes. Sujet, verbe, complément. Et surtout, j’veux savoir si un commando armé va défoncer mon pallier dans les minutes suivantes. MAINTENANT. »
Bon, d’accord. J’ai peut-être un peu hurlé sur la fin.
Dana Campbell
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Courageuse au mauvais moment.
Dana recourba les épaules un instant. Accompagné d’une grimace digne d’une gamine prise sur le fait d’une grosse bêtise. Quand sa voisine se met à faire défiler l’actu sur son téléphone portable, la geekette se doute bien des gros titres viraux et pute-à-clic de la presse qui s’arrache la moindre parcelle de scoop qu’elle peut dénicher.
Ils restaient sur leur faim. C’était un coup propre, efficace et surtout fait pour agiter le cocotier du PASUA.
Malgré tout le calme et l’effort de comprendre ce que Dana débitait, le ton d’Alex qui s’était finalement fait plus inquisiteur, voire presque paniqué. Même si elle essayait de cacher le tout derrière une placidité pastiche qui ne transmettait absolument pas l’affolement qui grimpait sur les nerfs de son amie. L’écorchée se raidit subitement, comme sous les ordres d’un capitaine de navire bien frustrée puis prend une grande inspiration.
Ok. Phrases courtes. Grammaticalement compréhensible. Claire et concise ?
« J’ai fortement participée au hack du PASUA.» Quelle euphémisme, mais elle ne pouvait décidément pas garder tous les éloges pour elle seule.« Mais ça, ça va. Ils ne vont pas retracer quoi que ce soit.» À moins qu’elle se dénonce elle-même, c’était le coup du siècle. Elle pourra célébrer ça un jour.
Peut-être.
Bon. Ok. Ensuite.
« Je suis allée au marché de noël. Pour acheter des bidules et bouffer des crêpes.» Grande inspiration, elle ferme les yeux et ajoute : « J’ai traîné avec moi des … explosifs, des e-bombs depuis le hack, juste au cas où…» C’était peut-être le coup du siècle mais elle se sentait nettement pas tout à fait en sécurité le lendemain. Dana secoue la tête et continue : « Ya des trucs chelou qui ont débuté au marché puis la NRD à commencé à scanner la place avec des drônes et se déployer plutôt stratégiquement pour une soirée du temps des fêtes. On s’est fait prendre en grippe par une agente zélée et bien chiante et ses acolytes…»
Ok. La suite.
« Je vais te paraitre extra débile mais, c’est à ce moment que j’ai commencé à entendre une voix.» Elle se masse le haut du nez, bien consciente que la suite est digne d’un roman fantastique.« Une voix d’un mec, joueur, plutôt agréable, qui était somme toute de bon conseil et qui m’a dévoilé une tonne de secrets sur les personnes à proximité ou ce qui se déroulait au marché.» Grande inspiration, elle déglutit difficilement en ajoutant : « Fuck, je pu les restant de restant de reste d’égout.»
Change pas de sujet.
« Alors, j’ai pensé que ça aurait été une une judicieuse idée de lâcher une des e-bombes pour désamorcer le NRD et la police, puis comme diversion. J’ai trouvé le moyen de m'éclipser et de la mettre à un endroit qui ne créait pas trop de dégât matériel, sauf que la bombe était bien plus puissante que je ne l’aurais cru. En explosant, l’onde de choc à fait détonner celle dans mon sac à dos et… bah… j’ai explosé moi aussi.»
Ses vêtements qui avaient l’air d’avoir été déchiquetés par des ratons ou la vermine de sous les rues de Shreverport, pouvait en témoigner.
Puis le reste n’était pas plus glorieux.
Dana ne peut plus rester assise. Malgré la fatigue et le mal de tête, rester statique pour expliquer la suite était de trop. Subitement elle se relève et entoure son torse de ses bras. Les souvenirs de la souffrance, des cris de Rhys, du désespoir merdique de mourir aussi stupidement était lourd à porter.
« Donc, si je n'étais pas tout à fait morte… j’allais certainement pas m’en sortir vivante. C’est là que je me suis retrouvé dans un… autre plan ? Pas une connerie comme le paradis mais un endroit au-dessus d’un…» Les souvenirs étaient imprécis.« Sur le bord du falaise surplombant une ville qui ne peut définitivement pas exister sur terre, devant Azraël, l’ange de la mort.»
Elle secoue la tête, un sourire en coin pas très joyeux et un rire bref et teinté d’une ironie tranchante. C’était ridicule. Les anges, ça n’existaient pas.
« S’ensuit une conversation pas très éloquante sur à quel point j’étais stupide sur ce coup là, mais que mes actions pouvait influencer de grandes choses.» Pas toujours de belles choses… « Puis la possibilité de retourner sur terre, à condition de faire un pacte avec lui. Mes services ad vitam eternam en échange de ma vie, des pouvoirs et des souhaits réalisés.» Pas besoin de savoir qu’elle avait aussi dealer le retour de la sœur jumelle de Rhys. La ressuscitation devait valoir son prix en enfer. « Un bon vieux pacte tout à fait…pas angélique, quand on y pense.» Forcé maintenant de l’avouer, ce n'était pas la meilleure décision du monde. Gros soupir. « J’ai accepté, je suis revenu réparé et en un morceau, avec une capacité de guérison nettement trop rapide pour une humaine. J’ai peut-être des pouvoirs télékinésiques aussi et ça ?» Dit-elle en essuyant sa joue de la marque dorée : « C’est mon sang. Je saigne doré, putain de bordel de merde.»
Dana serre la mâchoire et continue : « Un type louche, que j’étais décidément la seule à voir, m’a fait quitter les lieux de force, par les égouts, comme pour protéger son investissement, en me faisant le plus cringe des thumbs up et qu’il allait me contacter…» Elle hausse les épaules en murmurant un what the fuck bien senti. « Et pour finir ce charmant tableau, Azraël m’a révélé que ma génitrice n’était pas humaine.»
Bon, ça y est. Elle avait la nausée. Dana se frotta la nuque et plissa les yeux sous la douleur qu'elle ressentait mais voulait quand même rassurer Alex :
« Un commando armé ne va pas débarquer dans les minutes suivantes. Ils vont d’abord devoir essayer de m’identifier et je ne vais pas leur rendre la tâche facile.»
Non parce que, même si elle préférait être en PLS dans le fond d’un bain, Dana avait déjà un plan.
« Je dois contacter Joey. J’ai sûrement un burner phone quelque part chez moi… et l’odeur de déchet putréfié va me rendre malade. C’est immonde.» Le geekette s’arrêta de bouger. La sensation bien désagréable d’un liquide chaud qui coule doucement d’une de ses narines la figea. Étourdie soudainement, elle vacilla et se cramponna au dos d’une chaise. La manche de sa doudoune qui n’en était plus une glisse encore sur son épaule, laissant une vue sur sur la peau de son dos nue et immaculé de toutes blessures. Elle ajoute gravement : « Je peux m’en aller, si tu préfères. Ce n'est vraiment pas un problème, je comprendrais. J’ai un peu paniqué et j’avais besoin de…» De quoi ? D’être rassurée ? De voir qu’Alex était en vie ? D’aller voir la seule CESS qui lui avait ouvertement avoué qu’elle était plutôt sketchy elle aussi ? De se faire baiser jusqu’à sa tête explose pour oublier son nom et ce qui s’est passé ce soir ?
Euh. Tu te calme les émotions post-passer-proche-de-la-mort Dana !
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Alexandra Zimmer
NAPALM ROACH : j'adore l'odeur du non-respect au petit matin
I became insane, with long intervals of long horrible sanity
En un mot : Engeance d'Hornet
Qui es-tu ? :
- Infréquentable et associable romancière pleine de mauvaises humeurs, d'ironie cinglante et d'indifférence, cachant une âme noire et liée aux enfers.
- Allergique à l’autorité avec une langue trop bien pendue pour sa propre sécurité, elle cherche à fuir ce monde humain dans lequel elle se sent étrangère.
- Écrivaine autrefois invisible dont seul le site internet attestait de son existence, elle est l'auteur anonyme d'un livre étrange et dérangeant, dicté par son propre père.
- Américaine et pourtant guère attachée au moindre patriotisme, elle erra longtemps sans attaches ni allégeances, avant d'être l'alliée forcée du plus terrifiant des Princes.
- Une antre modeste dans les Kingston Buildings masque ses noirceurs, ses poches trouées, ses écrits en vrac et une Honda 350 récemment achetée.
Facultés :
- Fille longtemps ignorante du Prince Hornet, l’ombre de celui-ci a influé sur sa vie, en étouffant une à une les dernières lueurs de son âme.
- Au gré des rencontres, des créatures de la nuit et du rêve d'une sorcière noire, ses perceptions se sont aiguisées et lui ont révélé bien des choses.
- Monstrueuse créature, la forme du cafard l'habite depuis toujours, bientôt sublimée et portée à son paroxysme par l'influence d'Hornet.
- Remarquable plume, ses mots sonnent justes, acérés, et empreints d'une ombre beaucoup plus grande qu'elle-même.
- Une insupportable teigne dont les répliques teintées de fiel déclenchent vexations, colères et peines autour d'elle.
Thème : Nick Cave & The Bad Seeds : Red Right Hand
You'll see him in your nightmares
You'll see him in your dreams
He'll appear out of nowhere but
He ain't what he seems
You'll see him in your head
On the TV screen
Hey buddy, I'm warning
You to turn it off
He's a ghost, he's a god
He's a man, he's a guru
You're one microscopic cog
In his catastrophic plan
Designed and directed by
His red right hand
Pseudo : Achab
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Crédits : Lyrics: Nick Cave & The Bad Seeds ; Avatar: @vestae-vocivus
Était-ce cela le miracle de Noël ? Passer d’une séance de jeu vidéo – relativement détendue – à l’arrivée impromptue de son amante, puante, paniquée, épuisée, et incohérente ; était-ce mon miracle de fin d’année ? Et avec elle venait, apparemment, une bobine d’emmerdes si étroitement intriquée et invraisemblable, que je n’étais pas certaine d’avoir assez de patience pour les démêler. Deux jours s’étaient écoulés depuis la fête au consumérisme compulsif, et à la joie factice, mais, à cet instant, je me suis sentie comme une gosse sur laquelle la mère Noël viderait sa hotte de merdes emballées dans des paquets cadeaux brillants. Merci Dana, vraiment, merci beaucoup.
J’ai refréné l’envie brûlante de la saisir par le col et de lui secouer les aveux hors de sa bouche. Au lieu de ça, j’ai pris patience. J’avais bien trop conscience du téléphone dans ma main, du fil d’actualités cataclysmiques, avec ses titres scandaleux qui défilaient sur l’écran, comme si leurs polices de caractère brûlaient ma peau.
J’ai tiqué au premier aveu. Le hack du PASUA qui vient d’enflammer la planète, c’est elle ? OK, pourquoi pas. L’idée d’être l’amante d’une prodige informatique – accessoirement maléfique – n’était, à vrai dire, pas pour me déplaire. J’aurais aimé être prévenue, mais soit, les confessions sur l’oreiller se prêtaient mal aux désirs d’apocalypse mondiale. Je comprenais Dana. J’ai hoché la tête en silence, l’œil cependant méfiant.
La suite aurait pu me faire tomber sur le cul. Trimballer des bombes, juste au cas où. Normal. C’était tout à fait mon réflexe initial, quand je sortais faire mes courses de Noël : emmener un pack d’explosifs.
Pourquoi. Pourquoi, au nom de Dieu – ou de Satan, ou de n’importe quelle divinité qui aime se foutre de ma gueule – tous mes liens sociaux possédaient toujours le potentiel d’engendrer des catastrophes planétaires ?
Pourquoi ? Ma mère était un monstre inhumain. Mon père, mieux valait éviter d’en parler. Et voilà que Dana… Il ne me restait que Anaïs qui – à ma connaissance – ait mené une vie normale, dépourvue d’actes apocalyptiques.
Et – ô joie – Dana n’en était qu’au début. Elle a entendu une voix dans sa tête. Qui lui a dit que c’était une bonne idée de faire péter des bombes sous le nez de la NRD. Puis son sac à dos a explosé et elle aussi. Normal. Un marché de Noël classique en somme.
J’étais estomaquée. Mon vocabulaire a plié bagage, en même temps que toute cohérence dans ce récit. Un air de stupéfaction idiot s’est installé sur ma tronche. Quelque chose entre le faciès de poisson mort de Bill Murray dans "Ghostbusters", et un Steve Carell mort à l’intérieur dans "The Office".
J’ai baissé les yeux vers les vêtements en lambeaux de Dana. Puis j’ai levé les yeux vers elle. Même air idiot. Donc, son état de moufette écrasée, ses habits en charpie, tout cela s’expliquait de manière très simple et très logique ; elle s’était transformée en bombe humaine, était morte, et j’étais en train de devenir plus folle que je ne l’étais déjà, en parlant avec le fantôme de Dana. Tout était définitivement plus sensé à présent.
Mais, pardon, Dana n’était pas tout à fait morte. J’étais rassurée. J’ai hoché faiblement la tête, en me rappelant de fermer la bouche, histoire d’avoir l’air moins idiote. Elle a continué sur sa lancée, à coup d’apparition céleste, de ville au paradis, d’un pacte, d’une résurrection, et de pouvoirs surnaturels. Une coulée de sueur a soudainement dévalé mon échine. L’histoire de Dana a pris une tournure beaucoup trop familière à mes yeux, au point qu’un flot de souvenirs a déferlé dans ma tête.
Une éclipse dans un rêve. Un soleil mort, comme un trou noir découpé dans la trame de la réalité. Derrière, une ville aux proportions cyclopéennes, surmontée d’un phare, avec un trône titanesque en son centre.
Mon cerveau a planté. Pendant une quinzaine de secondes, mes neurones ont affiché l’équivalent de l’écran bleu de la mort de Windows, si bien que je n’ai pas entendu les derniers propos de Dana à propos d’un certain Joey et de téléphones à brûler. Je suis restée là, plantée comme un radis au milieu du tapis, le téléphone dans la main, les bras ballants et les jambes molles, avec toujours ce même air estomaqué peint sur ma tronche.
J’ai cherché à rattraper le fil de la réalité. « Mais Dana… Tu pouvais pas juste te faire livrer des crêpes plutôt que de... » OK, ce n’était pas la réponse la plus appropriée qui soit, à ce moment-là.
Puis, plutôt que de faire quoi ? Un pacte avec le diable ? Avec… Et si… Non. Non ? Oh bordel.
Est-ce que Dana parlait de qui je croyais qu’elle parlait ? Non, définitivement, il n’aurait pas fait ça. Elle n’était qu’une humaine. Qui venait de pirater la planète ? Putain. Il aurait pu.
J’ai fixé Dana un moment, atterrée. Est-ce qu’elle était comme moi ? Est-ce que c’était ma faute ? Est-ce qu’il l’avait vu à travers moi ? Peut-être ?… Oh merde.
« OK. OK. J’ai besoin de savoir un détail. » J’ai essayé d’adopter un ton calme, en dépit de tout. « La ville là, que tu as vu. Est-ce que tu te souviens des détails ? Est-ce qu’elle avait des proportions énormes, avec des architectures mélangées dans tous les sens ? Est-ce qu’elle avait une sorte de tour au milieu, un phare ? »
Et si j’avais raison, qu’allais-je lui expliquer ? Ce n’est rien Dana, je suis la fille du diable, et tu lui as vendu ton âme. Bienvenue dans la famille ! Je me suis sentie beaucoup trop sobre pour avoir cette discussion.
Le mauvais oeil
Forgive me, Father, for I am sin
SHUFFLE THE CARDS
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En un mot : An eye for an eye leaves the whole world blind
Une odeur de pop-corn. C’est soudainement ce que tu perçois Dana, en dépit des horribles effluves de canalisations qui émanent de toi et de tes vêtements. Face à toi, Alexandra, avec son air bêtement effarée qui te fixe toujours, suspendue à tes lèvres. Derrière toi, tu sens ce fumet sucré qui provient de la cuisine ouverte, d’où ton amante a retiré son café de médiocre qualité. Et tu perçois aussi, avec une terrible acuité, une présence dans cette cuisine, à quelques mètres de là ; tu sens des yeux braqués sur vous, sous la forme d’une brûlure sur ta nuque.
Au moment où tu te retourneras, il est là. Accoudé au comptoir de la cuisine, une boîte remplie de pop-corn dans les mains, Azraël, sous la même apparence que tu as déjà vu au marché, t’observe avec nonchalance. Il a l’air d’un touriste devant un film. Cette même attitude insolente, assurée, qui lui confère son charisme tranquille, tu le retrouves là encore dans son sourire canaille, en dépit de cet air de bouffon qu’il se donne.
De temps à autre, Azraël croque une sucrerie et, lorsqu’il croise ton regard, Dana, il t’adresse un salut de la main, et appose brièvement son index sur ses lèvres ; il te fait simplement comprendre de ne pas s’occuper de lui et de continuer votre conversation qui a l’air de beaucoup l’amuser. Alexandra affichant toujours son air hébétée, tu es, encore une fois, la seule à voir ton nouveau – et soi disant – parrain angélique.
Dana Campbell
4B53NC3 - Have you ever considered piracy ? PS : J'ai les mollets concaves. CONCAVES !
Always code as if the guy who ends up maintaining your code will be a violent psychopath who knows where you live
En un mot : Mésadaptée
Qui es-tu ? : -
Propriétaire du ArtSpace
Electro-aimant à CESS
Geek
Codeuse émérite
Hackeuse
Socialement inapte
Presbyte
Vieille fille impulsive mais ultra riche sans que personne ne le sache.
Facultés : -
Craquer des codes.
Hacker des programmes.
Dénicher des choses.
Être étrange.
Ne pas se faire chier.
Être une bonne patronne.
Courageuse au mauvais moment.
Un long soupir triste, les épaules de Dana s’affaissent et elle retourne son regard sur sa voisine quand celle-ci lui demande pourquoi elle ne s’était pas simplement fait livrer des crêpes comme à sa bonne habitude. L’humidité dans son regard monta, mais elle aucune larme ne coula. Mais oui, pourquoi est-elle allée sur place ? Elle aurait pu contacter son resto pref et elle aurait eu ses crêpes chaudes en un temps record, directement au ArtSpace en plus. Mais elle voulait celle qui était fraiche, et sucrée, et enroulée et fait par un type qui s’y connaissait, pas par Raymond, le cuistot du resto qui n’en avait rien à foutre des crêpes qu’on lui commandait.
C’était pathétique. Cette descente aux enfers pour des putains de crêpes.
La geekette ferme les yeux, épuisée, mais hoche la tête légèrement pour prouver qu’elle était encore apte à répondre à des questions.
Oui elle se souvenait des détails de la ville en question. Oui, une ville avec les proportions et une architecture étrange.
«Une espèce de tour énorme qui disparait dans les nuages. Des arcades de cathédrales énormissimes… » Dana scrute Alex puis fronce les sourcils ; « Tu… tu as déjà vu cet endroit ?» OK. Si c’est le cas, c’est une… étrange… coïncidence ? Mais toute son attention est détournée par une odeur qui n’avait rien à voir par le café chaud ou sa puanteur. C’est la même que quand l’on pénètre dans le vestibule d’un cinéma. Celle du popcorn caramélisé. Une odeur qui ne faisait aucun sens et qui accompagnait cette désagréable et soudaine sensation d’être observée par une présence inopportune.
Quand Dana se retourne subitement, sentant l’attention sur sa nuque, elle a un réflexe purement physique: Ses muscles se crispent en faisant un pas de recule, surprise, mais surtout apeurée par le type chelou du marché, qui se tenait là, dans la cuisine d’Alex, bouffant son putain de pop corn. « Fuck !» s’exclame-t-elle d’abord, puis se retourne paniquée vers son amante, voyant bien que celle-ci ne le voyait pas, ou n’était pas surprise par sa présence. «Oh non. ohnonohnonohnon.» Dana recule encore d’un pas pour mettre une distance entre lui et elle, avec un geste négatif de la tête un peu frénétique: « Oh non. Pas question. Mmh, mmh. C’est non. Nop. Nada. Niet.» Elle faillit trébucher à s’accrochant contre une chaise, mais repris rapidement son équilibre en levant un doigt accusateur vers lui: « Fuck non. Je refuse. Je n’ai pas signé pour me faire stalker par un vieux pervers magique. Tu… Tu ne le vois pas ? » Se retourne-t-elle vers Alex, les sourcils relevés, espérant que son amie allait finir par l’apercevoir à son tour et faire quelque chose pour s’en débarrasser.
Après tout, c’était elle la tueuse entre les deux.
Le mauvais oeil
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Azraël – mais était-ce vraiment son nom – était là. Comme d’ordinaire, il n’avait l’air de rien ; à croquer son pop-corn, accoudé au plan de travail de la cuisine, un sourire facétieux illustrant son attitude décontractée. L’entité – divine, céleste, infernale ? – ne s’émeut aucunement de ton bref accès de panique, Dana, pas plus qu’il ne se préoccupe de l’incompréhension bovine qui apparaît chez Alexandra. D’une pichenette de son pouce, il propulse un pop-corn en l’air, et le gobe avec adresse. Tout chez lui – ses vêtements sobres, cet air narquois dont il se revêt – est empreint d’une nonchalance qui frise le ridicule, ou bien d’une moquerie qui exaspère ; cela dépend du point de vue. Pourtant, en dépit de son aspect inoffensif et banal, il suinte de lui une forme de pesanteur, un poids écrasant, qui donne l’impression que l’homme contrôle toute la pièce.
« Oh, Dana. » Il pose une main sur son cœur, en mimant un air offusqué. « Vieux pervers magique ? Là, c’est blessant. Et moi qui croyais qu’après tes aventures avec le docteur Calloway, tu aimais les hommes mûrs. »
Tu retrouves, là encore, son regard pétillant, plein de malice, comme lorsqu’il s’amusait à déambuler parmi les hommes de la NRD paralysés au marché. Celui que tu connais sous le nom d’Azraël se redresse, laissant la boîte de pop-corn caramélisés abandonnée sur le plan de travail, et tape soudainement dans ses mains.
À cet instant-là, un curieux et fâcheux phénomène se produit. Une forme de paralysie partielle, comparable à celle des terreurs nocturnes, saisit soudainement vos corps. Ni l’une ni l’autre n’êtes capables de déplacer vos membres, seulement de continuer à respirer ou de mouvoir vos pupilles. Pourtant, le temps n’a pas cessé de s’écouler autour de vous : l’ordinateur continue de fonctionner et d’égrener les minutes. Telles des marionnettes dansant dans les mains d’un maître guignol, une force colossale vous impose l’immobilité et, à voir la mine effarée et paniquée d’Alexandra, elle aussi voit l’individu à l’origine de cette torture.
« Je sais, je sais. Je serai bref, » dit-il en levant innocemment les mains. Celui-ci se met à déambuler dans la pièce, le plus naturellement du monde, comme l’on entretient une discussion amicale. « Je ne compte pas m’imposer entre vous et gâcher les retrouvailles entre ma nouvelle associée et ma fille favorite. Non, non, non, n’ayez aucune crainte là-dessus, je respecte l’intimité. Au fait, Dana, bienvenue dans la famille ! »
Le marionnettiste s’arrête alors à environ deux mètres de vous. Il vous observe avec tendresse – du moins, en apparence – ou bien comme un arnaqueur ayant conclu une excellente affaire. Vous êtes, l’une et l’autre, incapables de lui répondre, ou même de hurler à l’aide – comme s’il existait encore quelqu’un capable de vous venir en aide – et c’est sans doute là, l’une des pertes de libre arbitre les plus terrifiantes qui soient.
Azraël, lui, reprend, d’un ton tout aussi joyeux, voire paternaliste. « Alexandra a tendance à tout dramatiser, et à être un peu lente pour additionner un et un. » Il s’avance jusqu’à cette dernière et lui tapote la joue. « Et c’est pourquoi, j’ai décidé de nous faire tous gagner du temps en mettant les choses à plat. »
Il recule, les mains écartées, un sourire triomphant aux lèvres. « Vous... » fait-il en vous montrant du doigt l’une après l’autre. « Vous êtes dans mon équipe. Et j’ai énormément de travail à confier à un duo aussi parfait que le vôtre. Vos talents sont merveilleusement complémentaires, et vous vous entendez si bien ! »
Une nouvelle fois, Azraël lève les mains, dans cette imposture d’innocence avec laquelle il aime se travestir. « Quoiqu’il en soit, je laisse à Alexandra le soin de t’expliquer, Dana, tous les tenants et aboutissants de ta nouvelle… Comment dire… condition ? Tu sais, Alexandra, vendre son âme, etc., tout ce business-là. »
Puis, il lève soudainement l’index vers Alexandra. Dans cette façon de s’exprimer, de se mouvoir, se lit une forme d’hyperactivité. Un besoin constant de mouvement qui se retrouve dans ses mains : elles forment un ballet de mimiques démonstratives, tandis que l’homme ne cesse de sauter d’un sujet à un autre.
« Oh, à ce propos. Je sais que nous ne sommes pas parlés depuis un bout de temps, mais sache que, en tant que père, j’ai suivi tes progrès avec beaucoup de fierté, » lui dit-il en hochant la tête d’approbation, avant de froncer les sourcils. « Néanmoins, la japonaise avec qui tu faisais tes petits meurtres… Oublie-la. Elle n’a pas été très brillante lors de mes derniers tests, et je ne crois pas qu’elle sera à la hauteur des enjeux à venir. »
Il fait volte-face et tapote amicalement l’épaule de Dana. « Oh, et Dana. Si jamais tu as besoin de quoi que ce soit, n’hésite pas à recontacter ton ami _disord3r. Entre nous, lui aussi fait partie de l’équipe, tu peux lui faire entièrement confiance. C’est un vrai talent, et je suis sûr que vous ferez des merveilles ensemble. »
Là-dessus, Azraël recule de quelques pas et, l’espace d’un instant, il paraît réfléchir. « Je crois que je vous ai tout dit ! » s’exclame-t-il avant qu’un immense de sourire de satisfaction ne fende son expression de part en part. Le voilà qui se tourne vers la cuisine, d’où il récupère son paquet de pop-corn caramélisés. L’apparition s’arrête un instant en te fixant, Dana, comme si celui-ci se rappelait soudainement de quelque chose.
« Ah, une dernière chose, Dana. Prends une douche, » lâche-t-il, plein d’une fausse sollicitude. « Crois-moi, ça aide à se remettre les idées en place et à… Eh bien, chasser les odeurs. Bref. On se tient au courant ! »
À peine ces derniers mots évoqués, l’apparition disparut. Comme si la réalité n’était qu’un croquis à l’encre noyé dans de l’acide, les contours d’Azraël s’étiolèrent à toute vitesse, du bas vers le haut. À mesure que la silhouette de l’homme perdait consistance, la trame de son corps s’émietta en une nuée de particules fines et noires qui se dispersèrent dans l’air ; elles ressemblaient à un vol de minuscules coléoptères. Il ne laissa rien derrière lui ; seulement son sourire de salaud, la simplicité de sa présence, et la certitude que cet être maléfique était capable d’apparaître n’importe où, à n’importe quel moment dans votre vie.
Et avec son départ, ton corps, Dana, retrouva sa liberté de mouvement, en même temps qu’Alexandra, qui s’effondra de tout son poids dans le fauteuil adjacent, comme si elle avait pris un uppercut dans l’estomac.
Dana Campbell
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Courageuse au mauvais moment.
Dana fronça les sourcils, pas très contente de cette autre intrusion dans son intimité, mais se rappela qu’au moins, Calloway savait s’y faire avec les femmes et ce qu’il avait de pervers, elle en était plutôt satisfaite. Rien à voir avec cette force dérangeante qui émanait de ce type, qui surplombait tout les dérangés notoires qu’elle aurait pu côtoyé. Ça avait ça de bien, internet : Pas besoin de rencontrer les autres tarés en personnes pour rouler sur le succès des son business illégal.
Faudrait peut-être lui passer le mémo ; ça aurait pu être un courriel.
Elle allait lui grogner que ça n’avait rien à voir quand elle se sentit perdre ses moyens. Son corps coincé dans une prise invisible. Comme un glaçon qui l’empêchait de faire le moindre mouvement, la geekette se retrouva dans l’impossibilité de faire quoi que ce soit. Elle aurait beau paniquer, c’était simplement dans sa tête. Seulement ses yeux et ses fonctions vitales de bases semblaient la garder vivante. Aucune idée si c’était de la magie courante ou une preuve d’une puissance quelconque — Dana n’y connaissant carrément pas grand-chose en frais de pouvoirs magiques (… Bordel, Dana, ce n’est pas Harry Potter là !) — mais c’était non désiré.
Autre mémo : Le libre arbitre, c’est sexy en 2021.
Bref, impossible de faire quoi que ce soit, elle se contentant de le suivre du regard, réalisant qu’Alex se retrouvait dans la même situation qu’elle. Et pour une bonne raison.
Sa nouvelle associée. Donc, c’était bien Azraël, ou du moins, l’ange de la mort… ou du moins… bref. Un truc supernaturel qui la tenait bien solide par les couilles.
Et sa fille favorite. Bienvenue dans la famille. Oh. Oooooh !
Cette nouvelle information tombe comme énorme pierre dans son estomac, difficile à digérer pour l’instant, mais quand il s’approche pour tapoter la joue de son amie à ses côtés, Dana eu envie de le croquer. Ne la touche pas ! Mais son corps refuse toujours de bouger. Frustrée, elle se contente de l’insulter silencieusement avec son plus illustré vocabulaire tout en écoutant, par défaut, la suite.
Elle n’était pas particulièrement heureuse qu’Alexandra soit soudainement impliquée dans son merdier. Son opinion sur la qualité de leur duo ne lui fait pas particulièrement plaisir non plus. Depuis combien de temps préparait-il son coup ? Est-ce qu’ils les surveillaient ? C’était tout planifié d’avance ? C’est vachement bien fait que son amante allait pouvoir lui dévoiler tous les détails super intéressants de la vente de son âme.
Super ! Un service après vente !
Sa peau se couvre d’un long frisson désagréable quand il lui tapote l’épaule, l’informant que _disord3r était à la même adresse qu’elle. Et bien qu’elle l’admirait en tant que pair de talent, elle n’avait pas envie de le féliciter pour se trouver dans le même bateau qu’elle.
Dana était capitaine de son navire mais décidément, elle venait de se faire aborder, piller et dépouiller de son poste prestigieux.
Sur son dernier commentaire, elle hurla « connard ! », aussi fort qu’elle pût, dans sa tête mais dû ce contenter de le voir ce désintégrer sous son regard ébahi. Un nuage d’insectes se dissipa pour laisser place au retour à la réalité et son corps qui retrouve sa liberté.
Elle dû se retenir à la table cette fois-ci pour ne pas tomber, tandis que son amante se laisse tomber dans le fauteuil près d’elles. Dana courba les épaules, les mains bien aplats sur le bois de la table, ses cheveux sales et pêle-mêle voilant son visage quand elle abaissa sa nuque, le poids des dernières révélations égratignant les derniers morceaux de sa santé mentale. Entre la frustration et la fatigue débilitante, la geekette releva les avant-bras soudainement et laissa tomber ses poings sur la table, savourant la douleur soudaine.
Sans un mot, elle se redressa et alla directement à la salle de bain. Elle se déshabilla, la mâchoire serrée puis jeta tous ses vêtements en lambeau dans un coin du plancher, avec la ferme intention de les brûler plus tard. L’eau de la douche coula de sa peau de toutes les teintes de marrons possibles jusqu’à ce qu’elle redevienne claire après un long moment. Elle laissa l’eau presque bouillante lui rappeler qu’elle était toujours vivante et frotta une fois, puis deux et trois fois, tout son corps avec le gel douche de son amante. Propre, elle avait l’impression de sentir encore les poubelles et la mort mais devait s’en contenter. Après un long moment, elle ferma le jet brûlant, essuya ses cheveux pour ensuite s’enrouler d’une serviette de bain qui n’était toujours pas assez grande pour la couvrir convenablement.
Trop de problèmes en même temps, elle sortit de la salle de bain pour retrouver Alex en se sentant de nouveau humaine.