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Les métamorphes

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Les Métamorphes
Sans forme ni constance, ils sont l'instinct fait chair



En un mot
Dans cette annexe vous trouverez des pistes sur l'origine possible des métamorphes, ce que signifie appartenir à cette race, la part d'animalité et de mysticisme qui en découle et vous apprendrez les différences subtiles mais fondamentales entre un garou et un métamorphe. Il y est aussi expliqué ce qu'est la véritable forme d'un métamorphe, comment la trouver et quelles capacités surnaturelles en découlent. Vous apprendrez aussi comment un métamorphe peut adopter plusieurs formes animales différentes et transférer sa bête au travers des rituels de la Chasse sacrée, de l'Héritage de Sang et du Dernier souffle, ainsi que les dangers inhérents à une telle pratique, dont notamment le chimérisme. Il y est de plus expliqué en détails le lien entre les pouvoirs de métamorphose et le cycle du Soleil et de la Lune, comment on devient un métamorphe et à quel point la magie peut avoir une emprise étonnamment forte sur ces hommes-bêtes. Enfin, il y est présenté un résumé des relations générales entre les métamorphes et les autres races.
La bête aux mille visages
Démons de la Lune, changeformes, skinwalkers, esprits... Au cours des âges, les métamorphes ont été la source de bien des peurs, légendes et autres superstitions, tour à tour craints et vénérés. Là où les garous ont le monopole des récits de bêtes sanguinaires et difformes, les métamorphes ont imprégné dans l'imaginaire collectif la figure de la créature maligne, celle qui fluctue et change, perfide, et se revêt des peaux volées de ses victimes pour en adopter la forme et les traits. Le métamorphe est d'origine mystique, et d'aucuns disent qu'il porte en son sein une parcelle de l'esprit du monde, offerte par les ancêtres pour veiller sur celui-ci. Sentinelle de la nature, il porte en son sang l'instinct des choses de la bête et, trop souvent, est confondu avec le garou de par ses capacités à prendre forme animale. Mais l'un comme l'autre sont aussi différents qu'ils sont proches, bien que peu sachent - ou daignent - faire la distinction entre les deux. Les métamorphes incarnent le changement par excellence, la survie par l'adaptation. Ils charrient dans leur sillage la peur de l'imprévisible et de mystères qu'eux-mêmes ne comprennent parfois pas. Faire face à un démon de la Lune, c'est ne jamais savoir ce qu'il va falloir affronter.
Enfants des mythes et du rêve
Incertaine et fantasmée, l'origine exacte des premiers métamorphes a été perdue au fil du temps et des mémoires, déformée par un millier de millier de récits autour du feu, de contes et de mythes qui survécurent jusqu'à aujourd'hui. Dans presque toutes les cultures les hommes-bêtes ont leurs légendes, leurs autels ou leurs bûchers, mais la proximité entre les garous et les métamorphes rend d'autant plus difficile la distinction entre les deux lorsqu'ils se confondent l'un l'autre au cours de l'Histoire. Certaines légendes parlent d'êtres sans forme capables de prendre celle des animaux dont ils revêtent les fourrures, mystérieux skinwalkers redoutés par les amérindiens ; d'autres évoquent les premiers éons où la Lune et la Terre façonnèrent le temps du rêve pour accoucher de bêtes à la figure humaine, venues sur le monde pour veiller sur toutes les choses qui habitent sous le ciel ; d'aucunes encore affirment qu'ils sont les enfants spirituels d'esprits sauvages, sortes de dieux-bêtes qui s'incarnèrent sous une forme de chair et de sang pour se mêler des affaires du réel ou qui furent piégés dans des corps mortels afin de leur voler leur puissance.

D'une manière générale il ressort de l'incroyable diversité des mythes à propos des métamorphes certaines similarités troublantes dans la structure de ces récits qui se retrouvent dans un très large panel de cultures au fil du temps et des continents. Des lignes communes qui, malgré les variantes, convergent vers un lieu commun profondément enraciné dans l'imaginaire collectif de cette espèce surnaturelle. Là où l'origine des premiers garous trouverait sa source dans le cannibalisme, dans des actes de cruauté sauvage et porterait les stigmates d'une punition d'ordre céleste et d'une malédiction qu'il faudra éternellement porter, les métamorphes définissent leur origine d'une façon beaucoup plus proche du monde et de la vie, l'héritage d'un ordre presque divin et fortement imprégné d'un mysticisme lié aux esprits, à la nature et à la magie elle-même, un don qui leur a été fait par des puissances élémentaires. Ces différences sont-elles fondées ou ne s'agit-il que de subtilités dans la perception des uns et des autres ? Il est difficile de trancher, tant les deux paraissent semblables et, surtout, tant le savoir de ce secret s'est étiolé au fil du temps, se dissolvant en même temps que le temps des mythes et du rêve et que l'avènement des grandes civilisations.
Venue au monde
Le processus de création - d'aucuns diraient d'apparition - de nouveaux métamorphes est à leur image : méconnu et plein de mystères. S'ils ne peuvent pas transmettre leur nature surnaturelle à la façon des garous pour se multiplier c'est avant tout parce que, contrairement à ces derniers, les métamorphes ne sont en réalité pas humains. Leur nature est étrangère à l'humanité et prend ses racines dans des sources plus primordiales et primitives. On naît métamorphe, la plupart du temps en venant au monde de la plus classique des façons, d'un ou deux parents métamorphes. Toutefois, ne vous y trompez pas : l'apparence d'homme ou de femme sous laquelle ils naissent n'est qu'une forme qu'ils peuvent apprendre à revêtir à leur guise pour mieux se fondre dans la société mais ne constitue en aucun cas leur véritable apparence. C'est une tromperie destinée à les protéger jusqu'à ce que leur essence soit suffisamment forte et indépendante pour s'exprimer, donnant alors lieu aux premières transformations et à la recherche de leur véritable forme.

C'est la raison pour laquelle beaucoup de métamorphes se considèrent comme une seule entité à la fois humaine et animale, une sorte d'entre deux avec un pied dans chaque monde, et sont souvent pris dans un difficile équilibre pour concilier le monde humain et ce qu'ils sont. Néanmoins, la vérité est toute autre et il faut souvent remonter de nombreuses générations en arrière pour découvrir la véritable origine de ces créatures : une venue au monde d'un tout autre genre, littérale, qui voit prendre chair des entités qui sont issues d'au-delà le plan matériel. Nombreuses sont les légendes transmises oralement parmi les changeurs de forme mais en voici au moins deux qui peuvent s'avèrer exactes.

La première relate comment des animaux, parfois, s'éveillent, au sens mystique du terme. Leur conscience s'ouvre au caractère surnaturel du monde et ils deviennent différents : ils gagnent une grande intelligence, la faculté de raisonner comme l'humanité et leurs corps s'imprègnent d'un fragment de magie, leur donnant le caractère malléable qu'on leur connaît, désormais capables de revêtir la peau humaine s'ils le souhaitent et de voler celle des autres bêtes qui font la nature. Ce phénomène survient lorsqu'un animal fréquente un lieu de forte concentration mystique lié à la terre et à la nature, où la magie affleure à même la surface d'une façon brute et primordiale. Ce sont ces mêmes terres considérées comme sacrées par les arcanistes et qui sont convoitées par les loups-garous pour y construire leurs caerns et fonder de puissantes meutes. Toutefois, il ne suffit pas qu'une bête y passe pour devenir soudain une créature surnaturelle, sinon il en existerait un très grand nombre. Ce processus est très mal connu mais les anciennes cultures mystiques pensent que cela arrive lorsque les esprits des bêtes, les totems ou autres avatars spirituels de la nature souhaitent prendre pied sur le plan matériel. Lorsqu'ils viennent au monde. Leur essence mystique se mélange alors au corps qu'ils investissent et forment une nouvelle entité qui doit parfois tout découvrir et apprendre de ces lieux nouveaux. Dans ces cas particuliers, la forme humaine - toujours unique - que l'animal pourra prendre peut parfois prendre une apparence très diverse, indépendamment du lieu où il vient au monde.

On trouve encore des traces de ces croyances dans plusieurs traditions orales tribales évoquant les esprits, les avatars de la nature ou les envoyés des dieux. Certaines disent que ces naissances mystiques surviennent en réponse à des prières, qu'ils viennent châtier ceux qui transgressent les espaces sacrés ou protéger les tribus qui les respectent en temps de grande nécessité, quand d'autres affirment que ce phénomène est la volonté de la nature, Gaïa elle-même, créant ses propres gardiens pour se réguler et agir. La venue de ces esprits de la nature est souvent le signe de la bonne santé spirituelle d'un lieu ou, au contraire, un présage de courroux et de châtiment.

La seconde conte comment des arcanistes peuvent, parfois, invoquer ces mêmes esprits dans le corps de l'un des leurs ou d'un champion élu, offert comme réceptacle de leurs volontés. Souvent il ne s'agit que de transes, de plonger dans les royaumes astraux pour y arracher des visions ou obtenir les conseils de totems animaux et autres guides primordiaux le temps d'un voyage. Néanmoins, cette façon de faire a déjà été utilisée dans les temps de troubles pour consacrer guerriers, protecteurs et autres avatars, pour faire la guerre ou par pure convoitise de pouvoir, avec de bonnes ou de mauvaises intentions. Si la plupart du temps il ne s'agit que d'un processus temporaire, il arrive qu'il devienne définitif, sciemment ou par accident. Néanmoins, c'est un sort peu enviable s'il n'est pas choisi par l'esprit, car la matérialité impose des contraintes physiques infranchissables, et ça reste un procédé extrêmement rare auxquels ils n'acceptent de répondre que pour ceux qui respectent les anciennes traditions et l'harmonie avec la nature. Certains arcanistes ont déjà usé d'une façon impie de ce procédé pour tenter de voler la force de ces entités surnaturelles pour leur usage personnel, ce qui conduit presque tout le temps à une catastrophe : soit en provoquant le courroux des esprits, soit en réussissant. Ils créent alors un être dont le corps est une prison pour une force naturelle et surnaturelle qui se voit enchaînée à la matérialité contre son gré. Mais ce qui n'est pas dit, c'est que souvent l'esprit, la conscience et l'essence même de l'humain sont alors écrasés et remplacés par la nouvelle entité.

C'est cette dernière façon de faire qui est utilisée par certaines tribus de métamorphes quand elles sont alliées à un arcaniste - le plus souvent un chaman, voire un mage - pour consacrer l'un des leurs ou créer un nouveau métamorphe à partir d'un humain ou d'un animal. Si les traditions diffèrent énormément d'un clan à un autre, le principe reste le même : l'arcaniste fait office de catalyseur, apporte la magie, émule la nature mystique des métamorphes et fait le lien avec les lointains royaumes spirituels du plan astral pour y connecter les participants au rituel et appeler les esprits qui y résident. C'est un processus qui prend beaucoup de temps et d'investissement car il faut qu'un ou plusieurs esprits acceptent de répondre, ce qui n'est pas un choix qu'ils prennent à la légère : pourquoi prendraient-ils sciemment une forme de chair, limitée et mortelle, quand leur potentiel est presque sans limite dans l'espace astral ? Ce choix est en général motivé par le désir de venir transmettre un savoir précieux, de protéger une tribu, la nature ou un lieu sacré, par de plus grands desseins, par le désespoir ou la colère ou - très rarement - par la curiosité suscitée par le plan matériel. Autant dire que le respect des anciennes traditions et la présence d'un arcaniste permettant un vrai dialogue entre les deux plans est une condition presque sine qua none pour réussir une telle entreprise.

L'initiation d'un humain aux mystères métamorphes n'est également pas anodine : c'est une façon de pousser les changeurs de forme à entretenir leurs traditions et savoirs, à conserver leur sagesse du monde et à se la transmettre. La mise en garde sur le cycle du soleil et de la lune, sur les dangers du chimérisme et les rites comme l'héritage de sang permettent de peu à peu de faire saisir à l'aspirant l'importance d'un certain équilibre. Les épreuves qu'il peut traverser n'existent pas que pour prouver qu'il est digne aux yeux de ses futurs congénères mais surtout à ceux des esprits, qui peu à peu s'y attachent et considèrent - ou non - qu'il ferait un réceptacle adéquat. La construction de ces liens est très importante pour mener à bien le rituel permettant d'appeler ces forces dans le corps de l'aspirant, car le plan astral est plein d'entités surnaturelles diverses et variées et mal construire ces liens c'est prendre le risque d'incarner autre chose sur le plan physique. Enfin, lorsque le rituel se déroule et que les esprits acceptent d'investir la personne qui s'ouvre à eux, ils balaient son humanité et remplacent son essence. C'est une étape dont l'exécution est cruciale car les souvenirs de l'humain et son savoir se mêlent à ceux du totem animal qui va s'en nourrir et les absorber pour considérer une première approche du monde physique. Ceci peut grandement influer sur son futur caractère et donner l'illusion d'un semblant d'humanité mais c'est une illusion. La conscience de l'hôte disparaît à jamais et l'aspirant n'est alors plus qu'une peau, une forme physique destinée à explorer la mortalité et le monde matériel.

Dans tous les cas, il y a un avant et un après, et ce qui existe après ne peut plus réellement être considéré comme la continuité de ce qu'il y avait avant. Certaines cultures considèrent un tel processus comme un sacrifice nécessaire, un acte d'abnégation et de foi ou un honneur qui conduit l'humain qui s'offre à laisser sa place à un quelque chose de plus grand, lui assurant la félicité une fois passé dans l'au-delà, alors que sa conscience quitte définitivement le plan matériel.

Enfin, lorsque les métamorphes meurent, les croyances disent qu'ils ne peuvent pas réellement devenir des esprits au sens fantôme du terme mais redeviennent des esprits au sens force de la nature. De par leur origine déjà spirituelle, la mort ne serait au final que la fin d'une étape, un jalon dans leur existence qui marque le retour au plan astral dont ils sont à la base issus. Selon leurs motivations, ils ont alors ou non le souhait de rester proches du voile qui sépare le matériel du spirituel mais la plupart retournent s'enfoncer dans les tréfonds de la mer astrale lorsqu'ils reprennent pleinement conscience de ce qu'ils sont. C'est pourquoi il est très très rare qu'ils se manifestent sous leur ancienne forme humaine après leur mort - qui ne représente rien pour eux - et ils apparaissent plutôt comme une représentation éthérée de leur véritable forme, allégorie de l'esprit-animal qu'ils sont. Quelques spéculations parmi les rares arcanistes spécialistes à la fois des métamorphes et du voyage astral spéculent que ces esprits sont tiraillés entre les émotions qu'ils ont éprouvées lors de leur séjour sur le plan matériel et le désir de se purifier par un séjour prolongé dans la mer astrale, loin des affres du physique. Certains seraient dégoûtés du réel, d'autres révoltés. D'autres, encore, tenteraient à tout prix d'y revenir pour y protéger les leurs. Mais qui croirait ces dires d'ermites-hippies sous acide qui prétendent converser avec les cieux ? Dans tous les cas, venir au monde sur le plan matériel a un coût pour les esprits qui quittent le plan astral : ils n'ont en général que très peu de souvenirs d'avant leur venue. Si certains ignorent ces réminiscences, d'autres en font l'obsession d'une vie et tentent de retrouver ces savoirs perdus.
Être la bête
Néanmoins, dans les faits peu de personnes savent ou connaissent la différence entre les garous et les métamorphes et ces derniers, moins nombreux et plus discrets que leurs cousins, sont très souvent confondus avec les premiers, même par ceux-ci. Les comportements des uns comme des autres sont souvent très similaires et cela n'immunise en rien les métamorphes à toutes sortes de conflits intérieurs et autres maux que subissent aussi les garous. Concilier l'instinct et la raison est parfois aussi difficile chez les uns que chez les autres, d'autant plus quand ceux-ci vivent dans des sociétés urbanisées à l'extrême dont l'influence peut parfois être destructrices sur la psychologie de certains métamorphes. Il en résulte souvent des êtres qui, s'ils n'ont pas à subir le conflit interne et brutal qui existe chez tous les garous, ont au final à faire face à la même problématique : apprendre à trouver un équilibre dans leur façon de vivre, à satisfaire leurs pulsions, leurs instincts, cette force primale qui gronde en leur sein avec une rage féroce tout comme ils ne doivent pas oublier qu'ils ne sont pas qu'animaux, que la raison qui les habite va bien au-delà et qu'ils sont liés au monde humain avec plus de force que certains ne voudraient parfois.

Un métamorphe qui renie sa part animale se sentira de plus en plus vide et déphasé, plein d'un mal-être difforme et indéfinissable. C'est comme de se couper d'une partie de soi-même et continuer d'essayer de vivre sans remarquer le fait qu'il vous manque un membre. De la même façon, un métamorphe qui plonge à s'en oublier dans l'instinct et l'animalité, qui reste de plus en plus longtemps sous forme animale et se désintéresse avec toujours plus de force de son humanité va peu à peu perdre ce qui fait son identité, avoir de plus en plus de mal à retourner dans son corps d'humain et commencer à régresser psychologiquement au niveau d'un animal normal. Dans un cas comme dans l'autre l'ironie est cinglante pour ceux qui considèrent leur état de métamorphe comme un don de la nature, quand on appréhende le nombre de suicides parmi les jeunes métamorphes isolés et sans mentor qui n'arrivent pas à appréhender leur nature.

Ces problématiques sont d'autant plus vraies que, très souvent, les métamorphes eux-même ont oublié leurs véritables origines. L'érosion des traditions et du savoir oral des sociétés dites « primitives » a fait énormément de mal et constitue une menace sérieuse pour l'intégrité de l'existence de ces êtres dans les décennies à venir.
Extinction programmée
Cette opposition perpétuelle à laquelle les métamorphes doivent faire face en permanence est primordiale et va bien plus loin que ce que la plupart imaginent. Ils sont, par essence, des êtres d'une nature profondément mystique, qui trouvent leurs racines dans l'occulte et la nature, et fréquenter les sociétés des humains est bien souvent un mal insidieux et mortel pour eux. Se comporter comme un humain, vivre comme un humain, penser comme un humain, détruire comme un humain sont les marqueurs d'une extinction programmée. De même que fréquenter de moins en moins la nature, perdre les anciens savoirs et ces attaches qui les retiennent encore parfois très faiblement à ces mythes dont ils sont issus les détruit petit à petit à l'intérieur. Et ce n'est pas aller prendre l'air dans le parc du coin qui va les sauver, non, on parle ici de parcourir la Terre, de visiter les espaces sauvages, de communier avec et de peut-être un jour avoir la chance de se baigner dans les énergies mystiques des rares lieux de pouvoir naturels encore existant.

Certains métamorphes n'ont même pas conscience de ce qu'ils sont, d'autres ont toujours vécu dans les villes et sont devenus de pâles copies des leurs, des parodies à peine capables de retrouver leur véritable forme ou d'en adopter d'autres. L'avènement des hommes sur les deux derniers siècles et son âge de l'industrie ont fait des ravages terribles dans le secret le plus total. Aujourd'hui, beaucoup des dernières générations métamorphes s'éteignent et ne donnent plus naissance qu'à des humains. Parce que leur héritage mystique a été étouffé et parce que, dans le fond, ils ne sont plus que des humains. Ce phénomène et la rareté croissante d'apparitions spontanées de nouveaux métamorphes fait que cette espèce est lancée sur la pente de plus en plus raide de l'extinction.
Découvrir sa véritable forme
Les capacités surnaturelles d'un métamorphe ne s'expriment cependant pas dès la naissance et c'est parfois toute une quête initiatique qui conduit à la découverte de soi-même. Là où un garou est destiné à hériter d'une bête de la même espèce que celle d'un de ses parents, un métamorphe possède à sa naissance un potentiel qui n'est pas limité par son ascendance et qui doit encore se fixer définitivement. Les signes des premières transformations apparaissent en général entre l'âge de huit et douze ans, d'une façon plus ou moins instinctive, et le jeune métamorphe est alors capable de se transformer en n'importe quel animal, qui peut changer d'une transformation à l'autre selon ses envies et son état d'esprit.

Au cours de l'adolescence, il va apprendre à apprivoiser ses nouvelles capacités, explorer l'instinct et la malléabilité de son corps ainsi qu'une nouvelle connexion au monde et, peu à peu, adoptera une forme animale privilégiée dans laquelle il se sentira le plus à l'aise. Cette forme animale dépend de sa psychologie, de sa façon d'appréhender le monde, de l'environnement qui l'a vu grandir et de son expérience personnelle. A mesure que ce processus s'affine et s'achève, il perd peu à peu cette prédisposition à pouvoir revêtir n'importe quelle forme et, avant la fin de l'adolescence, n'est plus capable de se transformer qu'en sa forme animale privilégiée, que certain appellent parfois animal-totem ou reflet intérieur.

Dans beaucoup de cultures mystiques ce processus est fondamental, aussi bien l'étape de la première transformation que la découverte de sa véritable identité animale, et il existe énormément de folklores différents qui accompagnent et guident le jeune dans sa progression spirituelle. Souvent, dans les cultures qui ont conservé certaines traditions ancestrales, c'est un travail sur soi-même qui est vu comme une quête initiatique pleine de croyances diverses et qui s'achève sur la célébration d'une cérémonie qui est perçue comme une deuxième naissance.

La notion de lignée est donc très subjective au sein des métamorphes, car un même clan peut-être composé d'animaux pourtant singulièrement différents. Néanmoins, il arrive fréquemment que des enfants adoptent une forme animale identique ou proche de celles de leurs parents, par mimétisme ou imprégnation de l'éducation qui leur a été transmise. Certains clans de métamorphes qui retirent une certaine fierté d'adopter telle ou telle forme animale exercent une grande pression sur leur progéniture et tentent d'orienter leur développement mystique de façons parfois aussi diverses qu'exotiques.
Capacités surnaturelles
Se changer en bête n'est pas la seule force des métamorphes et ils disposent de nombreux atouts secondaires qui ne sont pas à sous estimer. Si ces caractéristiques sont présentes sous forme humaine, elles n'atteignent cependant leur plein potentiel que sous forme animale et c'est la raison pour laquelle vous ne devriez jamais prendre pour acquise la victoire sur l'un d'entre eux avant d'avoir vu la couleur de son poil. Ils font preuve de prouesses physiques qui dépassent ce dont l'être humain normal est capable, tant dans la force que l'endurance ou l'agilité, bien que ces paramètres puissent varier dans des proportions très diverses selon l'animal qui se cache sous la chair du métamorphe et que leur force n'est souvent pas aussi élevée que celle des garous. Leurs sens humains sont également souvent supérieurs à la moyenne, reflet de ce qu'ils sont sous leur forme animale.

En outre, la nature mystique des métamorphes leur octroie une régénération cellulaire surnaturelle. Ils sont capable de guérir de blessures même les plus graves en un temps record. Un os fêlé se ressoudera en quelques heures et une fracture pourra demander jusque quelques jours selon sa gravité. Cette capacité de guérison est plus forte sous forme animale et la présence d'autres métamorphes ou d'une nature sauvage peut accélérer le processus. La température corporelle d'un métamorphe est de fait naturellement plus élevée d'un ou deux degrés et leur espérance de vie est plus longue que celle des humains : aux alentours de 200 ans la plupart du temps. Comme beaucoup d'espèces surnaturelles, l'âge est un important facteur à prendre en compte chez les métamorphes, que ce soit pour considérer leur puissance, mais surtout leur sagesse et leur compréhension des choses de la nature et donc leurs potentiels dons mystiques.

Ce métabolisme rapide leur confère également une résilience naturelle aux maladies, toxines et autres substances nocives pour l'organisme. En termes pratiques, cela signifie qu'il est plus difficile de coucher un métamorphe avec de l'alcool, des somnifères ou qu'il ne tombera que rarement malade. Néanmoins, ça ne l'y immunise pas non plus et des doses plus importantes lui feront le même effet. Certains d'entre eux, souvent les individus les plus jeunes, consomment alcools ou drogues dans des proportions déraisonnables pour en ressentir pleinement les effets ou prennent des surdoses de médicaments. Les conséquences en sont parfois dévastatrices tant ils se reposent sur la capacité de leur métabolisme à éliminer les poisons.

Les métamorphes perdent leur capacité à adopter la forme de n'importe quel animal durant leur adolescence à mesure qu'ils se fixent définitivement sur ce qu'ils seront pour le reste de leur vie. Néanmoins, certains d'entre eux conservent des traces de cette polymorphie ou apprennent à la retrouver peu à peu à mesure qu'ils vieillissent et gagnent en force ou en harmonie avec eux-même. S'ils ne peuvent plus changer d'espèce animale à volonté, ils peuvent néanmoins être capables, avec de l'effort, de changer certains détails de leur apparence : la couleur du poil, des yeux, la forme des oreilles ou même leur taille dans une moindre mesure. Maîtrisée avec maturité, cette facette de leur pouvoir leur permet d'adopter l'apparence animale qu'ils souhaitent suivant toute la palette de différences que leur espèce leur octroie. Un métamorphe chat, par exemple, pourrait avoir le pelage noir et les yeux verts une nuit et adopter une fourrure rousse et rayée la seconde. Néanmoins, les métamorphes possèdent tous une apparence privilégiée pour leur forme animale, qu'ils adoptent naturellement et qui correspond à leur identité, à la façon dont ils se définissent. Ça leur est très important psychologiquement, c'est comme une constance dans la multitude de variantes qu'ils peuvent adopter et à laquelle ils s'identifient plus qu'autre chose. Cette polymorphie fonctionne uniquement sur la forme première du métamorphe, en aucun cas sur les formes animales supplémentaires qu'il peut acquérir grâce à la Chasse sacrée.

La métamorphose partielle est également possible, pour ne transformer qu'une partie de son corps : un avant bras pour se faire pousser des griffes, les yeux pour accéder à une meilleure vision, etc... C'est quelque chose qui s'apprend et qui dépend grandement de la façon dont le métamorphe se sent avec lui-même. Quelqu'un qui rejette sa nature animale aura énormément de difficulté à choisir avec précision quelle partie de son corps il veut transformer tout en gardant une certaine cohérence. C'est quelque chose de très pratique lorsqu'un métamorphe n'a pas le temps de se morphoser complètement ou que le faire le mettrait en danger à cause du moment de transition durant lequel il est plus vulnérable. L'âge, la puissance et l'état d'esprit du métamorphe influent grandement sur le temps que prend la transformation, encore plus si l'individu lutte contre sa propre nature s'il ne l'accepte pas. Celle-ci peut prendre de cinq à quinze minutes pour les plus inexpérimentés, jeunes ou mal à l'aise et descendre entre une vingtaine et trentaine de secondes pour les plus expérimentés, les plus forts ou les plus en accord avec leur nature duale si la situation l'exige. En général cependant, le processus prend une à deux minutes si rien ne presse particulièrement et si une forte émotion peut aussi servir de catalyseur il faut garder en tête que le processus n'est jamais instantané et peut parfois être très handicapant, étant un moment de concentration et de douleur intense qui laisse très vulnérable. Accéder à une force et une résistance plus élevées est une chose, mais plus d'un métamorphe est mort en choisissant mal le moment de le faire.
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Les Métamorphes
La Chasse sacrée
Il existe plusieurs mystères occultes qui entourent les métamorphes et leur capacité à changer de forme. Ceux-ci ont influencé certaines cultures avec tant de force qu'ils ont imprégné l'imaginaire collectif et sont devenus la source de fantasmes aussi farfelus les uns que les autres dans les cultures et traditions. Souvent confondus avec les garous, l'amalgame entre les deux n'a fait que renforcer cette crainte pleine d'incompréhension et les uns comme les autres pâtissent de cette réputation. On retrouve les skinwalkers chez les amérindiens, les nahuals dans les civilisations mésoaméricaines et bien d'autres encore. La dénomination de voleurs de peaux ou de démons de la Lune n'est toutefois pas complètement usurpée et il est des secrets en partie à l'origine de ces croyances.

Il existe un rite, nommé la Chasse sacrée - ou aussi Chasse du Sang - qui est la véritable force du pouvoir de métamorphose des métamorphes. C'est un processus à mi-chemin entre la cérémonie et la quête initiatique, entre une chasse ritualisée et la violence sauvage d'un combat pour la survie. Là où les garous trouvent leur force dans la puissance brute qu'ils peuvent dégager et dans le développement de formes de combat aux dimensions colossales, le véritable potentiel des métamorphes se situe dans leur adaptabilité et leur capacité à changer de forme. À prendre n'importe quelle forme.

La découverte de sa véritable forme au cours de l'adolescence n'est que la première étape vers l'accomplissement en tant qu'individu. Très souvent, dans les cultures qui ont conservé les secrets et les traditions mystiques de leur peuple, il est dit au métamorphe qui n'a pas encore effectué sa deuxième naissance ou qui n'a pas atteint une certaine maturité dans la compréhension de sa propre nature qu'il ne pourra jamais plus se transformer en autre chose qu'en l'animal totem qu'il est. C'est un mensonge, et la vérité n'est dévoilée que lorsque le métamorphe est jugé digne par ses pairs de s'engager plus loin sur sa voie. Alors, il lui est donné une nouvelle initiation : la poursuite du Premier sang. Le métamorphe doit choisir un animal, n'importe lequel peu importe l'espèce mais, en général, plus celui-ci est considéré dangereux et puissant et plus le prestige retiré est grand. Une fois son choix fait, l'individu en cours d'initiation doit passer la prochaine nuit à se concentrer par la méditation, au sein de la nature, à établir une connexion entre lui et l'animal qu'il a choisi. A partir de cette nuit et pour toutes les suivantes jusqu'à ce qu'il réussisse ou échoue, il n'aura de cesse que de de traquer sa proie, la poursuivre, marcher dans ses pas et s'approcher d'elle de plus en plus, aussi bien physiquement que spirituellement, car on ne peut chasser ce qu'on ne comprend pas, et lorsque le métamorphe est en phase avec sa proie, sa façon de penser et de vivre, il peut alors entamer le violent combat qui l'opposera à elle pour mettre un terme à son existence.

C'est une épreuve difficile dans laquelle l'animal sait instinctivement qu'il est poursuivi et il mettra le prétendant à l'épreuve de bien des façons car, si ce dernier réussit, il finit par prendre la vie de l'animal au paroxysme de la lutte. En s'imprégnant alors de son sang, le métamorphe peut voler l'apparence de sa victime et sera, à partir de ce moment, capable de revêtir cette nouvelle forme animale en plus de celle qu'il avait déjà. L'apparence de cette nouvelle forme est unique et absolument identique à celle de l'animal tué : les formes acquises par ce rite ne peuvent pas être modifiée par le polymorphisme du métamorphe. Si ce dernier souhaite, par exemple, se transformer en chat roux rayé et en chat noir, il devra réaliser deux fois ce rite sur deux chats différents correspondants à ses attentes. En outre, les humains ne sont pas éligibles à cette chasse.

Cette Chasse sacrée possède de nombreuses variantes suivant les lieux et les cultures mais également suivant l'animal à tuer. Parfois, celui-ci est imposé par le folklore ou, au contraire, certains animaux considérés sacrés ne peuvent être pris pour cible par ce rite que par les métamorphes les plus sages et méritants sans briser un tabou. D'aucun s'imprègnent du sang de leur proie en le buvant, d'autres en s'y baignant. Il existe même des cultures dans laquelle il est tabou de réaliser cette Chasse sacrée sans l'aval des esprits ou des anciens, et les contrevenants sont qualifiés de démons du sang et exilés ou chassés à leur tour. D'autres, au contraire, considèrent le rang et le prestige social d'un individu au nombre de formes animales qu'il possède. Dans tous les cas, la réussite de cette chasse n'est pas garantie et il ne suffit pas de tuer l'animal pour en acquérir automatiquement la forme. La nuit de méditation marquant le début de la traque est tout autant symbolique que spirituelle, et la traque est le processus qui doit aider le métamorphe à se rapprocher mentalement et spirituellement de l'animal dont il veut revêtir les traits. Sans cette compréhension, la chasse échouera. Dans certaines coutumes, le métamorphe n'a qu'une seule chance et s'il échoue, par manque d'implication, par l'abandon ou car l'animal l'a vaincu, il n'aura plus jamais le droit de retenter de tuer cet animal car il a gagné le droit de vie.

Une Chasse sacrée ne possède pas de limite de temps et certains prennent parfois des mois entiers voir des années de préparation pour ne faire plus qu'un mentalement avec l'animal. Il vient donc naturellement qu'il est plus facile de chasser un animal proche de sa véritable forme ou d'une forme animale acquise ultérieurement qu'une bête qui n'a pas de points communs. Un métamorphe panthère aura, par exemple, beaucoup plus de facilité à acquérir la forme d'un chat que celle d'une tortue. Les métamorphes qui n'ont jamais mené à terme au moins une Chasse sacrée sont qualifiés d'Immaculés, ce qui peut être mélioratif comme péjoratif suivant les cultures. Beaucoup d'individus qui ont perdu le savoir mystique de leur culture, de leur peuple, ou qui sont déracinés et ont choisi de vivre une vie beaucoup plus urbanisée n'ont tout simplement pas conscience qu'ils ont la capacité de réaliser cette initiation et ne la découvrent parfois que très tard au contact d'autres métamorphes ou de chamans, voire jamais.
L'Héritage du Sang
Pour beaucoup de races surnaturelles le sang est une composante extrêmement importante qui charrie un symbolisme et un pouvoir puissants. Les métamorphes n'en font pas exception et c'est une des raisons pour laquelle ils doivent s'imprégner du sang de leur victime au cours de la Chasse sacrée pour obtenir le droit de revêtir la forme animale souhaitée. Il existe une autre capacité dont ceux-ci sont capables de faire preuve, dont le secret est en général conservé et réservé à ceux qui ont au moins mené à terme la chasse du Premier sang et donc acquis plus d'une forme animale. Elle se nomme l'Héritage du Sang et consiste à transférer l'une de ces formes à quelqu'un d'autre, temporairement, en prêtant un peu de sa puissance à autrui pour quelques heures.

Pour cela, la personne qui reçoit ce don doit s'imprégner du sang du métamorphe qui lui octroie une partie de son pouvoir, que ce soit en en absorbant un peu ou en le répandant sur sa chair. Il n'y a pas besoin de quantités énormes et le donneur doit le faire volontairement. Ce faisant, celui qui hérite de ce don se voit ainsi capable de prendre à volonté une des formes animales du métamorphe donneur, choisie par celui-ci parmi les formes auxquelles il a accès, autre que sa véritable forme qui ne peut être prêtée car c'est son identité propre et il ne peut en être dissocié.

C'est un processus qui peut cependant être extrêmement déstabilisant pour le novice, qui doit alors gérer en lui un afflux d'instincts et de pulsions auxquels il ne sera peut-être pas habitué. L'individu bénéficie alors des mêmes avantages que les métamorphes - régénération, sens surdéveloppés, force, agilité... - mais dans des proportions moindres et souvent avec une maîtrise moins expérimentée. Une personne ne peut se voir prêter qu'une seule forme animale à la fois, même si un métamorphe peut faire don de plusieurs de ses formes à plusieurs personnes en même temps.

Cette technique prend place de façons très diverses selon la culture et le folklore des sociétés dans lesquelles elle existe. Elle est souvent vue comme un don spirituel, un apprentissage pour préparer une Chasse sacrée ou une magie guerrière utile en temps de troubles. Elle peut être utilisée sur un autre métamorphe, qui aura de part sa nature plus de facilité à appréhender une telle chose, ou sur un humain, auquel cas s'il n'est pas accompagné par le métamorphe, le receveur de ce don risque d'avoir énormément de mal à se contrôler, à trouver une certaine stabilité précaire ou a gérer ses nouveaux attributs et la subite animalité qui germe en lui. Il peut même en devenir dangereux et se perdre psychologiquement s'il n'est pas habitué.

C'est souvent une technique utilisée sur un humain potentiellement éligible à devenir métamorphe pour le mettre à l'épreuve et servir de transition avant de le juger ou non digne de recevoir le don des esprits. Cependant, ce processus n'est pas sans risques et ne se pratique en général pas sans une certaine confiance entre l'une et l'autre des deux parties car tant que le receveur n'a pas rendu cet héritage, le métamorphe qui lui en a fait don ne peut plus se transformer en l'animal qu'il a transmis par son sang. Pire encore, cet héritage doit être rendu par le même processus avant la prochaine aube sous peine d'une sanction terrible. Au moment où le Soleil se lève, si celui qui a reçu l'héritage du sang est un humain, alors il sera coincé pour toujours sous la forme animale qui lui a été prêtée et le métamorphe qui lui en a fait don ne pourra définitivement plus l'utiliser. Les métamorphes n'ont, eux, pas ce problème et s'ils n'ont pas rendu une forme prêtée avant le lever du Soleil ils ne pourront simplement plus s'en servir et le métamorphe qui l'a prêtée la récupèrera au prochain coucher du Soleil. L'héritage du sang est considéré comme un processus assez intime et parfois même tabou dans certaines cultures où les métamorphes s'en servent pour punir un humain qu'ils veulent maudire et le laisser ainsi jusqu'au delà de l'aube.

Cette capacité peut marcher sur les outres et arcanistes mais leur nature magique entre souvent en conflit avec le mysticisme des métamorphes, leurs pouvoirs deviennent très instables durant tout le temps où ils peuvent prendre forme animale et ils ont beaucoup de mal à y faire appel. De plus, les métamorphes ont souvent une méfiance viscérale envers les éveillés dans la mesure où beaucoup croient qu'ils pourraient utiliser ce lien du sang pour les atteindre par magie. Les seuls qui passent à peu près outre ce phénomène sont les chamans qui, de par la nature même de leur magie, peuvent rester en phase avec l'héritage du sang en s'y habituant au bout de quelques essais et ne sont pas soumis au risque de rester coincés pour toujours comme les humains.

Sur les garous, cela fonctionne également mais peut souvent provoquer des perturbations psychologiques surtout vis à vis de la bête et de la désorientation qu'elle subit à se retrouver dans le corps d'un animal qui n'est pas le sien et est même parfois très différent. Ils bénéficient cependant du même avantage que les métamorphes au lever du Soleil : ils ne peuvent pas rester coincés dans la forme animale prêtée de par leur nature de changeforme.

Les Engeances peuvent aussi recevoir ce don mais il provoque en elles un rejet quasi immédiat qui se manifeste sous la forme de douleurs de plus en plus fortes, de mutations anarchiques jusqu'à en expulser physiquement une réplique infernale et dévoyée du corps de l'animal prêté qui peut constituer ensuite une sérieuse menace. C'est un phénomène assez dégoûtant à observer et extrêmement violent à supporter. Beaucoup de métamorphes le craignent car ils croient que des esprits corrompus peuvent les atteindre de cette façon. Quant aux vampires, leur état de non vivants les empêche tout bonnement de pouvoir recevoir l'héritage du sang. C'est aussi probablement la raison pour laquelle ils trouvent le sang des métamorphes amer et ne peuvent le digérer sans le rendre avant leur premier siècle.
Le dernier Souffle
Il existe une ultime étape à l'héritage de sang, qui est appelée de bien des façons selon les cultures mais qu'on peut généralement retenir sous le terme de Dernier souffle. Il s'agit du don de soi le plus absolu, d'une pratique mystique qui dépasse de loin le simple emprunt de forme animale et qui n'est plus conditionnée par le cycle du soleil, donnant alors tout son sens au mot héritage. C'est une tradition très importante de la culture surnaturelle des métamorphes, des clans qu'ils composent et de la tradition orale qu'ils portent. C'est une façon d'honorer les ancêtres, de préserver un lignage, de légitimer un individu pour le désigner héritier, chef ou sage. C'est un devoir à la fois de mémoire et d'accomplissement, dans certains cas une façon de préserver les précieuses reliques d'une espèce éteinte et de continuer à la faire vivre. Le Dernier souffle est en général aussi utilisé par un individu au crépuscule de sa vie, lorsqu'il sent son temps toucher à sa fin, lorsqu'il comprend qu'il a atteint ses limites et qu'il est temps pour lui de se retirer du monde.

Le dernier souffle se pratique comme un héritage de sang ou bien, littéralement, comme le passage d'un souffle mystique, d'une partie de l'âme, de bouche à bouche. Toutefois, c'est là un sacrifice intime, un adieu à une part de soi-même. C'est un acte sans retour où la forme transférée l'est définitivement mais où en plus le métamorphe perd à jamais le pouvoir de réaliser une chasse sacrée sur cette espèce. C'est donc un véritable renoncement où il abandonne son emprise sur une part de sa propre nature, et c'est quelque chose qu'on ne peut forcer car il faut le vouloir sciemment. Néanmoins, ceci ne garantit pas la réussite systématique du processus car si celui qui le reçoit n'est pas assez en accord avec sa propre nature alors il y a de grandes chances que cela échoue. Les individus qui évoluent en permanence dans un monde urbanisés et qui ont laissé la société des humains trop s'imprégner en eux n'ont que peu de chance de réussir à absorber une forme animale de cette façon. Encore moins s'ils se pensent en partie humain.

Un tel échec est interprété de bien des manières selon les cultures : certains considèrent que c'est parce que le prétendant a été jugé indigne par les esprits, qu'il n'est pas assez fort ou sage ou tout simplement qu'il n'est pas assez avancé sur la voie de sa propre compréhension. Les limites de ce qui est vrai et de ce qui tient du folklore restent assez floues, même pour les métamorphes. Dans certaines cultures c'est de cette façon que se désignait le prochain chef de clan et que le terme de lignée prenait tout son sens. Dans d'autres, c'était ainsi qu'on transférait des formes animales sacrées d'élu en élu, et porter la main sur ces choisis garantissait le bannissement du clan car c'était mettre en danger un héritage mystique précieux et fragile porté par l'individu en son sein. Parfois, selon les cultures et les circonstances, le Dernier souffle peut être utilisé par un individu ou un clan en guise d'honneur ou de remerciement : sauver la vie de l'enfant d'un chef de clan, préserver les membres d'une famille d'une menace surnaturelle, etc... Dans tous les cas ce n'est pas réalisé à la légère et uniquement dans des circonstances extrêmes. À partir de là la personne qui a reçu ce don ferait mieux de continuer à s'en montrer digne car, en cas d'opprobre, ce serait considéré comme une trahison et il ne serait pas rare qu'un clan décide de la chasser et de la mettre à mort pour ne plus lui être lié.

Le Dernier souffle est également la seule façon qu'ont les métamorphes de faire le don de leur véritable forme à un des leurs autrement qu'en passant par le meurtre d'une chasse sacrée. C'est le don ultime de soi car l'individu offre l'essence même de ce qu'il est pour continuer à exister en partie au travers de celui qui l'absorbe. Cette pratique induit la mort inévitable de celui qui la réalise car alors le corps du métamorphe n'est plus qu'une enveloppe qui s'éteint. Quelques anciens héros ont ainsi été conservés comme des reliques dans plusieurs cultures et la perte de leurs véritables formes serait un dommage culturel et historique irréparable.

Cette pratique est un rite avancé de l'accomplissement mystique des métamorphes et elle exige de celui qui veut la pratiquer une grande expérience et sagesse, mais surtout une compréhension poussée de sa propre nature. On ne peut la pratiquer sans savoir réaliser l'héritage de sang avec assurance. Ce fut souvent l'apanage des sages, des anciens ou des individus capables de porter un regard d'équilibre sur le monde et les secrets de leurs origines. Un métamorphe qui n'a jamais reçu l'enseignement de l'héritage de sang ne pourra pas pratiquer le Dernier souffle, de la même façon que ceux qui sont touchés par le Chimérisme n'ont presque aucune chance d'y arriver. C'est, hélas, ce qui risque aujourd'hui de faire s'éteindre cette pratique. Ce savoir se morcèle de plus en plus, comme beaucoup des autres traditions métamorphes. Les clans porteurs des savoirs et des secrets de la nature sont de plus en plus rares et les lignées autrefois veillées d'une protection infaillible tendent à s'effriter peu à peu face à un monde moderne qui dilue et détruit tout.
Le Chimérisme
S'il est tabou dans certaines cultures de tuer un animal pour se vêtir de sa peau ou si la Chasse sacrée n'est pas dévoilée avant un certain âge et une certaine maturité aux jeunes métamorphes, c'est que se cache derrière la plupart de ces coutumes, croyances et interdits une hantise qui est la source de bien des craintes et des peurs : le Chimérisme. Les métamorphes ont un incroyable potentiel d'adaptation de par leur capacité à changer de forme, à en apprendre de nouvelles et à élargir leur horizon des possibles. En termes de survie et d'imprévisibilité, ils peuvent être très forts et de fait très difficiles à traquer.

Cependant, cette malléabilité de la chair ne vient pas sans un certain prix. Il n'y a pas de limite théorique au nombre de formes animales d'espèces différentes que peut prendre un métamorphe. Néanmoins, c'est quelque chose qu'il faut savoir appliquer avec parcimonie. Chasser rituellement un animal d'une espèce nouvelle à laquelle n'est pas habitué le métamorphe n'est pas qu'une question de domination physique mais aussi de compréhension instinctive et de sagesse. Une fois la Chasse sacrée réalisée, il faut encore beaucoup de temps pour maîtriser complètement les nouveaux instincts acquis, être à l'aise avec ce nouveau corps et s'y mouvoir dedans comme une seconde nature.

En général, une bonne continuité d'apprentissage de sa nouvelle forme est de réussir à se mêler à d'autres bêtes du même type et à se faire accepter, ce qui peut s'avérer parfois très compliqué ou être très long. Les animaux ressentent un quelque chose d'instinctif envers le métamorphe, ce qui peut être un atout comme un désavantage. Un individu déphasé spirituellement avec ceux-ci pourrait avoir beaucoup de mal à se faire intégrer sans problèmes car il y a une certaine harmonie à atteindre avec chaque forme animale, un équilibre, le savoir d'où est sa place dans le cycle de prédation, la relation avec les autres espèces et son environnement. Chaque nouvelle forme d'espèce est un nouvel apprentissage, sans compter les capacités propres à chacune.

En général, cette sagesse ne s'acquiert qu'avec l'âge et beaucoup de jeunes individus considèrent ces radoteries d'anciens comme étant composées d'une part de vérité, certes, mais surtout de beaucoup trop de pinaillage philosophique et d'une certaine prétention destinée à conserver un ascendant sur eux. Beaucoup délaissent la rigueur de cet enseignement ou ne s'impliquent que superficiellement et ont hâte d'acquérir une nouvelle forme pour essayer de nouvelles expériences. Qui n'a jamais rêvé de voler, de chasser à toute vitesse, d'explorer les fonds marins ou simplement de passer la moitié de sa vie sous la forme d'un chat à se faire nourrir et gratter le ventre ? La triste réalité, c'est qu'acquérir trop rapidement de nouvelles formes animales sans les maîtriser complètement conduit peu à peu à une instabilité des instincts et des humeurs, premièrement, puis de la capacité à changer de forme.

Psychologiquement, le métamorphe se sentira moins serein, moins stable, et il glissera lentement vers un état de mal-être de plus en plus flagrant. Souvent, c'est un processus insidieux et qui ne se remarque que sur le moyen terme, que le métamorphe nie lui même dans les premiers temps mais qui peut amener à des troubles psychologiques graves. Ses émotions impacteront de plus en plus facilement son corps pour entamer un changement de forme. Une colère ou une grande souffrance peuvent même le forcer à se transformer complètement. Mais, pire encore, c'est comme si les formes animales non maîtrisées luttaient les unes contres les autres dans sa chair et son esprit pour y semer une pagaille sans nom et se manifester en même temps. Sans cohérence ni équilibre, hors de tout ce qui est naturel et provoquant une perte d'identité et de repères.

Le métamorphe devient alors de plus en plus le siège d'une dissonance dangereuse, il ne se souvient plus de ce qu'il a fait pendant les phases où il était transformé, il tend à être de plus en plus agressif et régresse doucement vers quelque chose de plus primitif. Dans les pires des cas il ne parvient même plus à forcer son corps à rester humain et il mute, progressivement, en quelque chose qui n'est plus ni homme ni animal mais une espèce d'entre deux difforme et horrible. Une chimère, au sein de laquelle fait rage une tempête d'instincts incontrôlés. Souvent à ce stade il est déjà trop tard et l'individu perd de plus en plus sa lucidité. Sans métamorphes pour l'encadrer, le gérer et le maîtriser il devient alors un danger pour lui-même et le monde qui l'entoure. Un chaman peut, parfois, aider à retrouver le chemin de la cohérence, mais cela signifie devoir s'affronter soi-même et s'opposer à ce tumulte primordial qui fait rage en son propre sein.

Un tel phénomène - tabou à tous les niveaux - survient de plus en plus depuis les deux derniers siècles et le mode de vie urbanisé à l'extrême et coupé de la nature de l'humanité, sans compter tous les métamorphes dispersés un peu partout et qui n'ont pas de mentor pour leur transmettre savoir et coutumes. Sans conteste, les villes sont un fléau et une source propice au chimérisme. C'est quelque chose qui se soigne très difficilement et qui laisse des marques profondes et, dans nombre de cas, il faut hélas abattre la victime avant qu'elle ne se transforme en monstre. C'est aussi une des raisons pour lesquelles les métamorphes les plus anciens ont souvent à cœur de servir de mentor aux plus jeunes et à ceux qui n'ont pas eu la chance de recevoir l'éducation des secrets de leur race. De mentors mais aussi de garde-fous.

Certains le font par compassion, d'autres par devoir ou conviction et même si ce n'est pas toujours facile, savoir que l'on peut compter sur un métamorphe plus âgé et maître de lui-même est quelque chose de précieux car le chimérisme est très stigmatisé. Dans certaines parties du monde les individus qui en souffrent ou montrent les premiers signes sont systématiquement chassés et tués pour éviter toute contamination spirituelle ou colère des esprits de la nature. C'est quelque chose qui est perçu comme une honte et une faiblesse, un opprobre, et qui macère en général dans le secret le plus profond. C'est quelque chose qui ne s'évoque que très difficilement, même au sein des métamorphes, et qui n'est jamais partagé avec les étrangers.
Le cycle du Soleil et de la Lune
A l'instar des garous, les métamorphes ont un rythme de vie influencé par le cycle des astres et en particulier par celui de la Lune. La journée, il leur est extrêmement difficile d'entamer le processus de transformation et, en général, c'est quelque chose qui n'est accessible qu'aux plus âgés ou plus forts, ou sous le coup d'une émotion extrême qui ferait sortir la personne hors de ses gonds. C'est quelque chose que peu s'essaient à faire dans la mesure où c'est très douloureux voire dangereux pour la santé physique, le métamorphe peut sombrer dans l'inconscience très facilement s'il tente de forcer. La nuit, la chose en est rendue beaucoup plus facile et les métamorphes sont d'autant plus proches de leur véritable nature que la Lune est pleine. Quand c'est le cas, ainsi que le jour avant et le jour après, le métamorphe ressent une force puissante naître de ses entrailles qui l'incite presque irrésistiblement à revêtir sa forme animale. On peut lutter contre cette ivresse mais ce refus est en général mal perçu dans les traditions et il faut faire preuve d'une grande force de volonté pour ne pas y céder. Souvent les plus jeunes ou ceux qui se maîtrisent le moins ne peuvent lutter contre.

Le fait est qu'au lever du Soleil les métamorphes encore sous forme animale ressentent le besoin de plus en plus pressant de reprendre forme humaine à mesure que l'aube pointe, comme une panique pleine d'adrénaline, et ils n'ont presque aucun contrôle là-dessus. Y résister est très difficile mais moins que de se transformer en plein jour et, si le métamorphe fait montre d'une volonté de fer jusqu'au bout, cette pression surnaturelle redescend au moment où le Soleil quitte l'horizon et il a alors gagné le droit de conserver sa forme animale durant le jour à venir. Cela dit, il ne pourra pas la quitter jusqu'au coucher du Soleil, ou en tout cas reprendre forme humaine lui sera aussi dangereux et éprouvant que s'il tentait de prendre forme animale en pleine journée.

C'est souvent cette méthode qu'utilisent les métamorphes qui ne sont pas assez puissants pour changer de forme la journée afin de conserver leur corps animal de jour. D'autres le font pour diverses raisons : pour se cacher lorsqu'ils sont traqués, parce que le monde des humains leur provoque un certain malaise, par réaction instinctive à la suite d'un traumatisme, etc... Mais ceci ne vient pas sans un prix à payer. Certains affirment qu'il est tabou de présenter sa forme animale au Soleil ou que la Lune, à l'origine du monde, s'est éprise des homme-bêtes et fait preuve d'une jalousie excessive s'ils se montrent au grand jour. Toujours est-il que passer du temps sous l'une de ses formes animales pendant le jour laisse des traces sur le corps humain au retour dans celui-ci : yeux anormaux, canines protubérantes, pilosité développée, posture étrange, etc...

Si le métamorphe n'abuse pas et n'utilise cette pratique que rarement, ces traces n'apparaissent pas tout de suite ou ne sont pas difficiles à faire disparaître par la force. Néanmoins, s'il pratique cette transgression du cycle du jour et de la nuit trop régulièrement, ces symptômes physiques se montreront de plus en plus souvent, restant visible autant de temps qu'il y a eu transgression. C'est une dérive souvent très mal perçue par les métamorphes eux-mêmes car beaucoup croient que ces traces d'animalité résiduelles sont une perte de contrôle qui peut mener plus rapidement au chimérisme. Certains d'entre eux qui restent des semaines sans reprendre forme humaine émergent alors en ressemblant à de véritables monstres hybrides et il leur faut très longtemps pour redevenir normaux.

Être une entité changeforme d'essence surnaturelle demande un certain équilibre dans son existence : trop plonger vers sa véritable forme, c'est risquer de ne pas en revenir. Certains individus trouvent une forme de réconfort ou d'addiction dans cette pratique et restent de plus en plus longtemps sous leur forme première. Parfois des jours, voire des semaines. Une telle pratique est néanmoins dangereuse car en plus de marquer le corps du métamorphe pendant un temps considérable par la suite, celui-ci perd peu à peu sa lucidité et il commence à lentement régresser psychologiquement, à un stade plus primitif, où la raison cède du terrain à l'instinct. Certains s'y perdent et frôlent la perte définitive de leur humanité. Trouver suffisamment de lucidité pour reprendre forme humaine devient alors très difficile sans aide extérieure et, au-delà de plusieurs mois, le métamorphe reste coincé pour toujours sous forme animale, de corps comme d'esprit. De tels êtres sont appelés les Perdus, les Sauvages ou encore les Innocents et on ne peut plus rien faire pour eux.
L'emprise de la magie
Les métamorphes ne sont ni sensibles à l'argent ni sensibles à l'aconit, qui sont les deux grandes hantises des garous. Cependant ils ont eux aussi leur faiblesse et leur nature mystique les laisse particulièrement vulnérables à toute forme de magie et encore plus à celle des chamans et autres arcanistes de la nature. C'est une crainte qui se meut parfois en une peur irrationnelle, pleine de superstitions et de méfiance. Énormément de contes et légendes relient les thérianthropes - garous comme métamorphes - aux arcanistes, souvent dans des histoires qui mettent en scène la façon dont ces derniers sont capables d'exercer une emprise très forte sur les premiers, que ce soit dans les malédictions qu'ils sont supposés lancer ou dans la façon dont ils tentent parfois de s'emparer du pouvoir des esprits et des bêtes qui coule dans le sang des métamorphes.

Ces croyances ne sont pas que des racontards et possèdent un fond de vérité. Le sang de métamorphe est un catalyseur à certaines formes de magie et peut être utilisé notamment par des mages rouges, noirs ou proches de la nature pour servir de focus à leurs rituels ou pour renforcer certains enchantements. Ce n'est pas toujours utilisé à des fins néfastes et les chamans, élémentalistes et autres éveillés de la terre ont souvent des rapports d'entraide ou de guides spirituels avec le peuple des hommes-bêtes. Il n'est pas rare de trouver un tel individu gravitant autour des clans de métamorphes et autres pards, nécessaire pour la communication avec les forces de la nature, les esprits des métamorphes défunts ou pour conduire diverses pratiques cérémoniales. Mais si les uns comme les autres partagent un intérêt en partie commun dans les choses de la nature, la plupart du temps cela reste toutefois des relations farouches à cause de l'influence très forte que peut avoir la magie sur les métamorphes.

La magie a en effet tendance à persister plus facilement sur l'essence de ces derniers et si cela ne se manifeste pas toujours de la manière la plus évidente il est très facile de leur accrocher certains enchantements ou rituels dont il sera malaisé de se débarrasser. De fait, se lier à un métamorphe même contre sa volonté est plus facile qu'avec n'importe qui d'autre et c'est quelque chose qui est parfois utilisé à mauvais escient. C'est une de leurs plus grandes peurs : voir leur liberté assujettie et exploitée par un arcaniste comme un vulgaire familier ou une source de pouvoir. C'est souvent pour cette raison d'ailleurs qu'ils ne démentent pas lorsqu'on les confond avec des garous, même si l'on a déjà vu dans de rares cas des liens mystiques volontaires se former entre un métamorphe et un arcaniste. Mais c'est quelque chose qui demande du temps pour que la confiance et une certaine intimité s'installent. Toutefois, la plupart des métamorphes ignorent complètement la véritable raison de la méfiance qu'ils entretiennent envers la magie.
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Dim 19 Jan - 16:41 (#)

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L'enfer, c'est les autres


HumainsLes métamorphes ont toujours eu un sentiment doux-amer envers le monde des humains. Une partie d'eux-mêmes est inexorablement liée à leur monde, aux sociétés, à ce qui parfois est capable du meilleur et pourtant souvent du pire. La nature métamorphe est à l'image de cette espèce qu'ils mimiquent sous leurs atours artificiels d'humanité : pleine de contradictions. Souvent, ils cherchent un sens à leur vie, à pourquoi ils ont cette faculté de prendre l'apparence d'un homme ou d'une femme, qui sonne parfois comme une chaîne terrible. Difficile d'ignorer le problème de l'impact des sociétés modernes sur l'environnement et certains métamorphes éprouvent la crainte viscérale de devenir des bêtes-reliques dans un monde où s'éteignent chaque jour plusieurs espèces. Depuis deux siècles, l'érosion des traditions et la disparition de la culture orale laisse de plus en plus de métamorphes ignorants de leurs véritable nature et démunis face à ce mal-être qui les éteint un à un. Quant aux humains, c'est à peine s'ils ont conscience de l'existence de plusieurs types de garous, alors ils ne sont pas prêts de faire le tri chez les thérianthropes. Par défaut, les changeformes ne leur apparaissent que comme ils sont : de dangereuses bêtes enragées et contagieuses.

OutresPour ceux étant capables de percevoir les auras ou ayant une vision instinctive de l'invisible, les outres peuvent percer le secret de l'inhumanité des métamorphes. Difficile, cependant, de les distinguer des garous sans une expertise avancée et leur opinion se confond encore une fois dans celle qu'on peut avoir envers les garous. Néanmoins, là où les humains peuvent systématiser la crainte et la haine des créatures surnaturelles, les outres partagent ceci avec les métamorphes d'avoir un quelque chose de plus, un quelque chose d'irrationnel qui est comme un secret qu'il leur faut cacher de tous. Une certaine empathie peut émerger de cette situation et laisser la place à une ouverture d'esprit plus grande que la moyenne humaine, voire de la curiosité s'ils découvrent leurs différences. En ce qui concerne les métamorphes, ceux-ci ne distinguent pas les outres des arcanistes et ils retiennent surtout une chose : ils manipulent la magie. De fait, ils ont une certaine méfiance farouche vis à vis d'eux, voire de la crainte ou de la violence mais, en général, ils ont tendance à les éviter autant qu'ils peuvent.

ArcanistesDifficile d'avoir une palette d'opinions plus variées et paradoxales. Certains métamorphes haïssent ou craignent violemment les arcanistes, particulièrement ceux qui pratiquent la magie noire ou rouge, car beaucoup redoutent l'emprise que peut avoir la magie sur eux et les pratiques inavouables de certains arcanistes peu scrupuleux, du moins selon ce qu'en disent les légendes car, après tout, ils n'y connaissent eux-mêmes rien du tout et basent leur jugement sur tout un tas de préjugés occultes souvent idiots. D'un autre côté, il n'est pas rare également de voir des éveillés proches de la nature comme les chamans avoir des relations assez proches - même si souvent teintées d'un respect craintif - avec les métamorphes. Ce sont les seuls envers lesquels ces derniers ont une opinion moins extrême, même si cela ne veut pas dire qu'ils ne restent pas critiques, mais lorsqu'une entente est établie entre ces deux parties, elle peut être réellement moteur de choses fantastiques.

VampiresIl y a toujours eu un état de guerre froide - lorsque ce n'était pas carrément un conflit ouvert - entre les vampires et les métamorphes, encore une fois confondus avec leurs semblables garous. Les vampires considèrent ceux-ci comme des créatures bestiales et primaires, ignorant pour la large majorité leur vraie nature, et ceux-ci percevant avec un malaise écœurant l'existence contre nature de ces morts vivants à l'arrogance froide et calculatrice. D'après les métamorphes les vampires ne devraient tout simplement pas marcher sur la terre car ils brisent le cycle de vie et de mort, comme un blasphème lancé à la face du monde. Certains éprouvent envers leur état la même fascination morbide que celle qu'on peut avoir devant un bout de viande froid et aseptisé mais ça s'arrête en général là, les deux races ne se trouvant que très rarement des affinités.

DémonsLes démons perçoivent les thérianthropes de façons très variées suivant leur parenté démoniaque, leur état d'esprit et leurs folies. En général les hommes-bêtes ne sont pour eux qu'une occasion de plus de trouver une source de conflit et les démons trouvent une certaine satisfaction malsaine à pervertir ceux qui se targuent un peu trop d'être soit disant légitimes car proches de la nature. Pour les métamorphes, les démons leur laissent souvent une impression étrange et malaisante, instinctivement sur la défensive. Néanmoins, la très large majorité des métamorphes n'est même pas au courant de l'existence réelle de telles créatures et ne soupçonne même pas ceux qui se dissimulent parmi les humains.

GarousLa relation entre les garous et les métamorphes est complexe même si la plupart ne distinguent pas réellement les uns des autres. D'un côté ils se comprennent mieux que quiconque, partageant énormément de points communs et des choses que ne peuvent comprendre les autres, d'un autre ils sont fondamentalement différents, notamment au niveau de leur nature profonde. Il subsiste donc entre eux des incompréhensions parfois monumentales, voire même une certaine forme de ressentiment de la part des garous. En effet le fait de ne pas être sensible à l'argent et de pouvoir choisir, avec un peu d'habitude, de ne pas se transformer les nuits de pleine Lune fait que les métamorphes passent complètement sous les radars des humains lorsqu'ils veulent identifier les individus garous. Ce fait, ajouté à leur possibilité de pouvoir adopter plusieurs formes animales différentes, pousse les garous à accuser les métamorphes de refuser de vouloir partager ces secrets avec eux. Secrets qui, il faut le dire, soulagerait une partie du fardeau de leur condition, d'autant plus qu'ils leur permettraient de mieux protéger les leurs. Hormis ces points récurrents, ils sont plus ou moins considérés comme cousins et sont les plus à même de mettre leurs différences de côtés lorsque leurs intérêts communs sont menacés. Souvent d'ailleurs les métamorphes se font passer pour des garous même auprès de ces derniers, bien qu'il soit difficile de duper des garous expérimentés. Néanmoins un garou ne demandera jamais à un autre garou de passer le test de l'argent pour vérifier sa nature, dans la mesure où c'est un manquement grave à l'étiquette qui peut provoquer une réaction violente.


The Mother who reigns over the bounty of nature and the rhythms of the Earth. The Crone that brings us death and the end of the cycle. She is now the Winter-time of our life.
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