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Les chitineux : le microcosme du peuple de l'herbe

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Les chitineux : le microcosme du peuple de l'herbe REjIVMI
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Mer 12 Juil - 0:05 (#)

Microcosmos
Le cliquetis mécanique des chélicères sur ta gorge



En un mot
Dans cette annexe vous sont présentées les particularités des chitineux : les thérianthropes insectes, crustacés et arachnides. Vous y trouverez les différences d'avec des garous et métamorphes plus classiques, les conditions obscures qui mènent à leur apparition ainsi que les facultés spéciales dont ils font preuve. Il y est également présenté les problèmes sociaux qu'ils rencontrent souvent et le côté tabou très prononcé auquel se heurtent la plupart du temps les chitineux en ce qui concerne leur existence qui tient de la légende pour le reste même des thérianthropes. Enfin, vous découvrirez la menace terrible que constituent l'esprit de la ruche et les colonies de chitineux pour l'ensemble du monde surnaturel.
Le peuple de l'herbe
« On ne naît pas monstre, on le devient ». Qu'y a-t-il de plus abominable qu'un être qui se change en une bête sanguinaire et avide de chair à la Lune levée ? Probablement le fait de vouloir devenir l'un d'entre eux. Entre les terribles loups et les immondes rats, les humains sont bien en peine de décerner la palme du pire parmi les thérianthropes. Néanmoins, il gît encore quelque chose au-delà des tréfonds du bizarre, qui flirte avec les limites de ce qu'on peut décemment appeler humanité. Des êtres qui mettent mal à l'aise même les métamorphes, pourtant plus que familiers de l'adaptation et de l'inconstance. Ces êtres, ce sont ceux qu'on appelle le peuple de l'herbe. Des thérianthropes extrêmement rares qui ont été maudits de la pire des façons, des aberrations qui ont renoncé aux peaux de poils et de plumes pour revêtir la chitine mécanique des petits monstres sous vos pieds. Ils sont les garous et métamorphes qui adoptent les attributs d'insectes, crustacés et autres arachnides, ceux-là même qui servent de montures miniatures aux elfes dans les légendes du beau peuple, des horreurs qui n'ont d'humains plus que la forme. Bienvenue dans un - pas toujours - micro cosme des plus étranges.
La cruauté mécanique d'un instinct sans âme
N'est-il pas hypocrite de désigner des monstres parmi les monstres ? De jeter la pierre quand on a soit même du sang sur les mains ? La réputation du peuple de l'herbe est très mauvaise, ils sont accusés d'anthropophagie, de cannibalisme, de dévorer les vivants comme les morts ou de n'éprouver ni amour ni haine ni remords. Ils sont le spectre souvent agité comme cauchemar pour dissuader le soir, les petites rigolades nerveuses entre deux verres pour se moquer, l'angoisse incertaine d'une silhouette qu'on croit apercevoir dans les ombres. Mais au final, ne sont-il pas simplement victimes de porter en eux l'hideux d'un quelque chose d'incompréhensible. Peut-être. Peut-être pas. Ce type de thérianthrope est extrêmement rare, et la très large majorité même parmi les garous et les métamorphes ne croient tout simplement pas en leur existence. Ils sont une poignée à en avoir déjà rencontrés, encore moins à leur avoir survécu. Alors, quelle est la raison d'une telle crainte ?

Si un tigre, un loup ou un léopard sont des prédateurs dangereux et mortels, si un cerf, une vache ou un cheval sont de paisibles brouteurs, tous ont en commun une chose malgré tout : il est possible - et même très facile - d'éprouver une connexion avec eux, de l'empathie, de se projeter dans leurs expressions faciales, de décoder leurs gestes et comportements. Vous pouvez percevoir dans leurs yeux cet éclat familier, lorsqu'ils jouent, souffrent et aiment, cet éclat d'émotion que l'on qualifie d'humain. L'esprit d'un insecte, crustacé ou arachnide est extrêmement différent des bêtes associées aux thérianthropes plus traditionnels. On les nomme les chitineux et leurs façons de vivre, d'être, de penser ou de réagir sont des mécanismes complètement étranger à l'esprit humain. Ils ont parfois des comportements très complexes, mais qui semblent n'être que des automatismes plein d'un instinct mécanique et cruel, complètement dénués de conscience propre ou de chaleur. Très peu leur reconnaissent l'existence de sentiments ou d'une quelconque intelligence émotionnelle et voient en eux le produit de millions d'années d'évolution : une parfaite machine à tuer, un condensé d'instincts meurtriers. Et ce gouffre qui existe entre eux et les autres les rend complètement aliénés à des yeux extérieurs, pleins d'une incompréhension insondable.

Dans tous les cas ils vivent leur nature dans un secret qui se veut le plus absolu car la première réaction qui vient à l'esprit face à la découverte d'une telle horreur est quasi systématiquement la peur et l'extermination. Il est ironique de voir comme la morale peut nier facilement le droit d'exister à quelque chose que les autres ne comprennent pas, et dissimuler sa nature pour un chitineux est un acte qui tient de la survie la plus élémentaire. Dire la vérité à quelqu'un d'autre, c'est envisager dès lors le meurtre de cette personne si la chose tourne mal. Le droit d'exister ou la vie des autres, c'est un des dilemmes majeurs auxquels sont confrontés les chitineux dans leurs vies car ils apprennent vite que même la tolérance a ses limites.

Entre peur, dégoût et fascination, ils n'en laissent pas beaucoup indifférents. Heureusement, ils ne sont pas plus larges qu'une pièce de monnaie, un doigt pour les plus gros. Vraiment ?

Chez les garousLes garous appartenant à cette catégorie sont extrêmement marginalisés. Leur état se transmettant de génération en génération, ils ont le plus souvent appris à vivre de cette façon depuis toujours et même dans l'intimité de leur famille ils ne s'en ouvrent que très rarement. C'est quelque chose de majoritairement tabou qui se gère dans la solitude et n'est pas sans effet sur le développement psychologique des individus. Grandir avec au fond de soit cette présence froide et mécanique, parfois répugnante, et qui n'existe que pour le pur instinct laisse nécessairement des traces. L'humain reste désorienté face à l'absence de réactions familières chez cet étranger, cette part de lui qu'il lui faut intégrer et accepter. Souvent, c'est la lutte de toute une vie car là où un garou plus conventionnel peut entrer en phase avec sa bête et trouver un certain équilibre avec lui-même, c'en est impossible avec un chitineux, à moins de se laisser aller complètement et de se dénuer de son humanité, de n'écouter plus que ces instincts en permanence, ces pulsions de chasse et de dévorement.

Certains n'acceptent jamais leur état, d'autres adoptent un pragmatisme cynique et désabusé. Quelques uns sombrent peu à peu dans un détachement de plus en plus marqué et dangereux vis à vis du reste de la société ou embrassent cette double nature alien et plongent dans l'incompréhensible. Beaucoup sont difficiles à cerner, semblent borderlines et capables d'oublier la morale ou l'empathie face aux autres s'ils ne prennent pas garde à garder des attaches humaines. Être de ce bord, c'est vivre avec un trou permanent dans la poitrine et à ne jamais avoir le soulagement d'en parler, un espace investi par une chose qui n'a ni âme ni empathie et devant laquelle il faut accepter de disparaître totalement à chacune des pleines lunes. C'est se réveiller des matins en se demandant où on est, qui on a mangé et si quelqu'un nous a vu. Être de ce bord, c'est devoir laisser la place de son corps à un monstre qui vous dévorerait s'il le pouvait.

Chez les métamorphesChez les métamorphes le dilemme de cohabitation qu'éprouvent les garous n'existe pas dans la mesure où ils sont l'animal. L'insecte, le crustacé ou l'arachnide, c'est eux, c'est leur véritable forme. Il se sont identifiés, consciemment ou non, à l'une ou l'autre de ces bêtes au cours de leur recherche d'identité pendant l'adolescence et ils en sont venu à adopter l'une de ces créatures comme nature première. Toutefois, le processus qui mène à l'émergence d'un chitineux n'est pas commun et il mérite de s'y attarder. On ne devient pas métamorphe insecte, crustacé ou arachnide sans circonstances particulières. Ils sont quasiment tous sans exception des individus disposant d'une psychologie qui serait qualifiée par la norme de dérangeante, malsaine, morbide ou perchée. En somme, décalée.

Ce sont des êtres difficiles à cerner, qui mettent mal à l'aise et dans les yeux desquels on n'arrive souvent pas à se projeter. Parfois cette étrangeté dégage un quelque chose d'irréel, de fascinant, et d'aucuns en jouent pour attirer leurs proies. Imaginez tout simplement un insecte dont la conscience intelligente aurait émergé et qui serait capable de prendre forme humaine. Dans quasiment toutes les cultures où les métamorphes existent, l'apparition de chitineux est perçue comme un fléau, le résultat d'une maladie de l'âme ou de l'esprit qui ronge et détruit, bien que certaines exceptions notables soient à souligner, notamment le bousier sacré dans la vallée du Nil ou des abeilles et papillons en Afrique et en Inde.

Dans tous les cas les métamorphes chitineux sont extrêmement rares car, la plupart du temps, ce sont des personnes qui ont subi un traumatisme profond et souvent violent durant leur enfance ou leur adolescence. Quelque chose de si puissant que ça en a brisé quelque chose en eux et les a laissé marqués à vie, pleins d'un déficit empathique difficile à combler. Cette perte d'humanité se traduit parfois - pas toujours - par le fait qu'un métamorphe devienne un chitineux. La situation devient alors extrêmement délicate pour la famille, car ils sont chassés ou exécutés dans beaucoup de cultures thérianthropes, principalement par peur et par la croyance qu'ils sont dévoyés. Par conséquent, peu survivent assez longtemps pour atteindre l'âge adulte et acquérir suffisamment d'expérience dans la mimique et le paraître pour ne pas se faire remarquer. Ils ont une fâcheuse tendance à percevoir les autres êtres vivants avec une logique froide et calculée, oubliant souvent qu'ils n'agissent pas forcément ainsi, mais leur intelligence est souvent incroyablement affûtée et leur donne l'astuce nécessaire pour ne pas agir bêtement et œuvrer dans l'anonymat autant que faire se peut.

Quoiqu'il arrive l'individu ne se pose que rarement la question de savoir si ce qu'il fait est bien ou mal lorsqu'il vit selon ses instincts et selon ce qui lui semble être l'ordre naturel des choses. Solitaires, ils ont tendance à éviter leurs semblables s'ils le peuvent, sauf exceptions très spécifiques, car ils sont de toutes manières si peu qu'une rencontre entre deux d'entre eux est chose rare. Ils sont très craints malgré l'incertitude de leur existence car là où, chez un garou, on peut faire appel à sa partie humaine, douée d'empathie et de sentiments, ce n'est pas vraiment le cas chez les métamorphes chitineux. Ils sont pleins de la cruauté mécanique d'un instinct sans chaleur. Ils sont des monstres, physiquement et psychologiquement. Traiter avec eux est possible mais c'est comme traiter avec un démon ou un esprit : il faut rester constamment sur ses gardes et faire très attention au choix des mots utilisés.
Entrer dans l'indicible
Si certains naissent chitineux, d'autres le deviennent. Au même titre que les autres types de thérianthropes il existe des façons pour un humain d'hériter de cette malédiction qui ne sont autres que des variantes de ce qui existe déjà.

Chez les garousLorsqu'un arcaniste maudit un être humain afin de le faire devenir garou, parfois il choisit avec quel animal l'infortuné partagera sa vie, parfois non. En ce qui concerne les chitineux, il s'agit d'une variante rare de la malédiction dont le savoir reste assez secret. Une variante particulièrement cruelle s'il en est car celle-ci est complètement préméditée. C'est une condition peu envieuse et même ceux qui ont le pouvoir de déclencher ce mauvais sort ne le font pas à la légère. Après tout, ils créent un monstre et une pratique trop abusive de la chose attirerait irrémédiablement l'attention sur eux si ça se découvrait. Il faut vraiment avoir profané la sacralité de certains lieux ou avoir outragé un arcaniste au dernier degré pour provoquer un tel courroux. Toutefois, il est intéressant de constater comment ce que certains considèrent comme une malédiction peut être perçu comme une bénédiction dans certains anciens rites, un honneur, dans les cultures où certains insectes sont sacrés. Il se peut alors que ces garous soient créés pour servir de gardiens, de soldats ou pour honorer un individu.

La seconde façon de devenir un garou chitineux est digne des pires films d'horreur et on entre là au cœur même de ce qui fait toute la réputation de dégout teinté de peur des mythes et légendes les mettant en scène. Cette façon est la déclinaison en une multitude de variantes de la transmission par morsure et échange de fluides. Il existe presque une version propre à chaque espèce de chitineux. Certains mordent il est vrai, ou plutôt tranchent, mais d'autres piquent et injectent une sorte de sérum-poison à l'image de certains scorpionides. D'aucuns pondent en vous des glandes parasites dont la taille peut varier de petites billes à de gros œufs, en un ou plusieurs dizaines voir centaines d'exemplaires. Quelques espèces vont même jusqu'à vous capturer, vous injecter une sorte de fluide qui va ralentir les processus biologiques de votre corps et vous laisser paralysés pendant plusieurs jours, le temps de tisser un cocon ou une chrysalide autour de vous afin de vous tenir au chaud et à l'abri.

Plusieurs espèces passent notamment par l'accouplement et peuvent infecter des partenaires sans même qu'ils ne s'en rendent compte. Certaines méthodes sont dangereuses et ne garantissent pas votre survie mais, dans tous les cas, attendez vous à des changements physiques et psychologiques particulièrement déstabilisants jusqu'à la prochaine pleine lune, où aura lieu votre première transformation. Celle-ci laisse rarement indifférent et menace souvent l'intégrité psychique du nouveau-né garou. En général, l'étrangeté du processus et la méthode de transmission dépend de l'espèce de chitineux et est la même pour tous les membres d'une même espèce.

Chez les métamorphes
Ici, le processus est plus compliqué dans la mesure où il ne se transmet pas par morsure ou échange de fluides. Un jeune métamorphe qui n'a pas encore découvert sa véritable forme et qui, comme explicité plus haut, a subi un traumatisme suffisamment marquant pour l'amputer d'une part de son humanité et, surtout, de sa capacité d'empathie a de très fortes chances de conduire à l'émergence d'un chitineux.

L'Héritage du sang, lorsqu'il est pratiqué par un chitineux sur un humain, peut être un vecteur d'apparition d'un nouveau chitineux. C'est une expérience en effet très intense et parfois déroutante, qui laisse souvent ses marques sur la psyché d'un individu. Souvent, c'est une façon de faire associée à des pratiques religieuses secrètes et obscures jugées comme dissidentes ou sacrées, des sectes ou kabbales mystiques qui sont organisées autour de quelques chitineux, un à trois, souvent pas plus ou au contraire beaucoup trop, qui dispensent leur pouvoir ainsi. Ce sont des phénomènes extrêmement rares et qui sont en général permis lorsque des chitineux s'associent avec des arcanistes aux rituels souvent considérés comme déviants et particulièrement marginaux bien que peu ne prennent réellement la peine de vouloir les comprendre. Ces éveillés vénèrent souvent des esprits insectes ou sont des chamans qui ont sombré dans une pratique plus ténébreuse de leur art. Ce sont eux qui permettent, au travers d'une telle pratique, la préparation des rites permettant de construire des liens solides et durables avec des esprits chitineux. C'est un conditionnement du corps et de l'esprit, la traversée de souffrances, d'épreuves et de félicités destinées à se synchroniser avec les schémas occultes des totem insectes. C'est une sorte de préparation du corps et de la psyché, pour anticiper sa renaissance en une créature faite non plus de chair et de sang mais de pulpe et de chitine.

Ces environnements sont psychologiquement très malsains et souvent un nid à dérangés, à qui on promet l’ascension mais qui seront en réalité remplacés par une entité astrale venue d'ailleurs pour prendre pied sur le monde physique. On trouve bien sûr des équivalents garous mais la chose semble plus souvent associée aux métamorphes. Quelques uns de ces cultes font partie intégrante de certaines religions et ne sont pas spécifiquement mauvais, au contraire, mais ils restent une minorité.

Quant aux métamorphes qui furent des animaux qui s'éveillèrent, leur intelligence supérieure les aide en général à saisir très rapidement les mécanismes de notre société et à s'adapter à une vitesse remarquable. Ils sont toutefois complètement amoraux et ne perçoivent jamais le monde sous un prisme humain, bien qu'ils puissent intégrer celui-ci à leurs processus de réflexion pour établir leurs stratégies de survie. La survie est d'ailleurs le moteur principal qui les dirige et ils pensent avant tout en termes de chances de survie et de probabilités découlant d'un nombre incroyable de paramètres plutôt qu'en termes de sentiments.
Revêtir la chitine et la pulpe
Peaucoup de facettes des chitineux sont suffisamment répugnantes pour retourner même l'estomac le mieux accroché. L'une d'entre elles est, à n'en pas douter, le processus de transformation de l'humain à la bête. Si celui-ci est majoritairement similaire à la façon dont un thérianthrope classique change de forme, certains chitineux ont développé une technique propre à eux et surtout plus efficace lorsqu'il s'agit de gérer l'apparition de beaucoup trop de membres à la fois et la désorganisation que ça amène. Ils muent. Les organes internes se réorganisent, souvent se liquéfient, à mesure qu'une chitine pousse et durcit sous la peau devenue plus élastique. L'enveloppe humaine commence ensuite à ternir, tient de plus en plus mal en place, comme un vêtement mal taillé. Pointent alors sous celle-ci les formes étranges du corps qui émerge et elle finit par être déchirée par les pics et autres arrêtes saillantes avant de tomber, inerte, décolorée et visqueuse, au sol. Souvent cette exuvie constitue d'ailleurs le premier amuse gueule de la nuit pour le chitineux. Pas de gaspillage et ceci évite de laisser derrière soi l'empreinte de sa forme humaine, bien qu'elle se désagrège toute seule très rapidement dans les heures qui suivent.

Le processus inverse est aussi parfois très déroutant. On a déjà vu certains cas où les ailes, pattes et autres plaques de chitine se décrochent du corps pour finalement mettre à nu la carcasse humaine régénérée du chitineux. Et même si ces restes organiques se désagrègent également très vite ou sont dévorés par les insectes, en général ils ne constituent pas cette fois-ci le dernier amuse gueule de la nuit.
Anatomie des chitineux

Comme tous les autres thérianthropes, les chitineux possèdent différentes facultés, parfois leurs propres variantes, leur permettant de s'adapter au mieux à leur environnement ou à la situation du moment.

Les différentes formes de transformationEn ce qui concerne les garous, ils ont accès exactement aux mêmes cinq formes classiques que n'importe quel autre garou : homid, glabro, crinos, hispo et ferus.

La forme ferus est très rarement utilisée dans la mesure où beaucoup se retrouveraient alors dans un corps de quelques centimètres et extrêmement vulnérable dans la nature face au moindre prédateur. Elle est très pratique pour passer incognito mais les chitineux ont tendance à l'éviter s'ils le peuvent car la survie n'est alors plus qu'une gageure.

La forme hispo est en général assez impressionnante dans la mesure où le corps animal du garou fait alors à peu près la taille d'un petit caniche, ce qui suffit souvent à faire fuir en hurlant les âmes les plus sensibles.

La forme glabro quant à elle est assez répugnante dans ce qu'elle mélange le corps humain et l'étrangeté repoussante et mécanique de l'animal. C'est un bon compromis entre dangerosité et rapidité de transformation.

Toutefois, la véritable monstruosité réside dans la forme de combat que certains peuvent revêtir, la forme crinos. Il s'agit alors d'un hybride monstrueux de parfois plus de deux mètres de haut, de véritables machines à tuer extrêmement difficiles à éliminer. Vous avez du mal à vous débarrasser d'une ou deux blattes chez vous ? Imaginez alors un cafard garou, capable de régénérer et de survivre - du moins le dit-on - même une fois décapité. Ces individus sont de véritables plaies, et la fuite est la plus raisonnable des solutions. Croyez-moi, vous ne voulez pas affronter un crinos araignée, scorpion ou mante religieuse. Et ça, ce ne sont que les espèces les plus communes, vous n'imaginez pas ce que le peuple de l'herbe a en réserve et même le plus inoffensif des insectes devient alors un monstre inhumain à cette échelle.

En ce qui concerne les métamorphes, leur panel de transformations est moins varié. S'ils revêtent leur forme animale celle-ci fera exactement la même taille que ce qu'on pourrait trouver dans la nature. Autant dire qu'ils sont très vulnérables eux aussi à ce moment là. C'est la raison pour laquelle à moins d'un réel intérêt les métamorphes chitineux ne font qu'entamer le processus de transformation afin de faire muter leur corps dans les proportions qui leur conviennent et le bloquent ensuite. Ils peuvent globalement prendre l'apparence de n'importe quelle phase intermédiaire entre l'humain et l'animal, sorte d'hybride répugnant. La dextérité et l'expérience du métamorphe jouent souvent pour beaucoup car c'est ce qui va conditionner la capacité de l'individu à muter les bonnes parties du corps en gardant une certaine cohérence ou en évitant de trop rapetisser pour conserver une certaine taille.

Néanmoins, il existe une capacité surnaturelle que les métamorphes ont développée afin de pallier la vulnérabilité de leur forme animale : la multitude. Plutôt que de muter leur corps en un seul spécimen, ils parviennent à devenir un véritable essaim d'une dizaine à une centaine d'individus, mené par une seule volonté : la leur. La perte de quelques éléments n'est qu'un vague dérangement, à peine plus qu'une douleur anecdotique, mais la destruction de la quasi totalité de celui-ci conduit à leur mort. Cette capacité mystique n'est pas innée mais s'apprend, par l'expérience et la pratique, et les chitineux de type fourmi, abeille ou autres animaux naturellement grégaires ont plus de facilité à la maitriser.

chasse sacréeEn ce qui concerne la chasse sacrée des métamorphes, elle est valide pour le peuple de l'herbe et peut permettre d'acquérir de nouvelles formes animales parmi tous les animaux du type insecte, crustacé ou arachnide. Toutefois deux limitations sont à prendre en compte.

La première est qu'un métamorphe chitineux, en ayant accès à ces bêtes pour le moins inhabituelles, perd la possibilité d'utiliser la chasse sacrée sur des animaux plus conventionnels. Ainsi, un chitineux restera toujours un chitineux et ne pourra jamais acquérir la forme d'un chien, chat, ours, serpent ou autre.

La seconde limitation concerne la forme de la chasse sacrée en elle-même. En temps normal il faut se rapprocher de l'animal choisi, de sa mentalité et façon de faire et le chasser à mort. La chose est ici rendue plus ardue pour les chitineux dans la mesure où écraser un papillon sous votre semelle ne vous permettra jamais d'en acquérir la forme. Pour cela il faut le chasser en étant vous-même sous forme animale. Ce qui rend évidemment la chose infiniment plus dangereuse si on considère à quel point une étendue herbeuse devient une véritable zone de guerre à cette échelle. Chasser une araignée n'est rien sauf une partie de plaisir surtout quand on ne mesure que quelques centimètres.

Une fois une nouvelle forme acquise, un chitineux doit veiller à bien la comprendre et entrer en phase avec le fonctionnement de ce nouveau corps et de cette nouvelle espèce, car ils sont comme tous les autres sujet au chimérisme. Et s'il y a une chose de pire qu'un chitineux, c'est bien un chitineux atteint de chimérisme.

Communication phéromonaleCertains chitineux sont capables, d'une manière plus ou moins surnaturelle et volontaire mais souvent phéromonale, d'attirer à eux des membres de l'animal qu'ils sont ou des formes animales qu'ils maîtrisent et peuvent, dans une certaine mesure, exercer une certaine forme de communication instinctive avec eux. Cette affinité est effective même sous forme humaine et peut, parfois, interagir d'une façon inattendue avec d'autres être humains un peu trop réceptifs, ce qui renforce les légendes sur les chitineux capables de fasciner ou de séduire pour attirer leurs victimes dans des pièges sexuels qui ne mènent qu'à la dévoration de leurs têtes. Il y a peut-être un léger fond de vérité mais surtout beaucoup de délires fantasmés .

Vulnérabilité au feuPlus que tout autre les chitineux craignent le feu. Ils ont tendance à le fuir instinctivement car celui-ci peut faire cuire les pulpes internes et ralentit considérablement - voire stoppe - leur régénération si le brasier est important.

Vulnérabilité à certains produits chimiquesInsecticides et autres composés chimiques du même genre sont excessivement mortels pour les chitineux, quoi qu'inefficaces sur eux à moins qu'ils ne soient sous forme animale à taille réelle et qu'ils dévorent quelque chose de contaminé ou entrent en contact avec ces produits, ce qui survient bien plus souvent que ce qu'on pense avec les quantités de désherbants et autres fongicides aspergés ici et là dans les villes et les champs. Mais de plus grandes quantités peuvent aussi empoisonner leurs formes humaines et ce sont des toxines contre lesquelles leur biologie à extrêmement de mal à lutter. L'exposition trop longtemps répétée à de telles substances peut néanmoins finir par leur faire développer une certaine résistance, ce qui se traduit par une augmentation de la quantité de produit nécessaire pour les empoisonner, mais cela nécessite de subir longtemps et régulièrement les affres d'un empoisonnement chimique.

SensSous forme humaine ils sont assez peu à conserver leurs sens animaux, principalement car il n'y a pas beaucoup de correspondance entre les organes humains et ceux des insectes, crustacés ou arachnides. Cela dit, dès la forme glabro ils ont souvent accès à un panel de perceptions toutes plus étranges les unes que les autres, notamment les yeux, à facettes, la sensation des vibrations, le toucher par les antennes ou une perception phéromonale exacerbée. Il est difficile de citer tous les cas possibles ou de faire une généralité car ces facultés dépendent complètement de l'animal en question.

AutresIci aussi, cela dépend complètement de l'animal en lequel un chitineux peut se transformer, mais certains ont accès à des poisons divers et variés, à des pinces, à des résistances accrues aux toxines, à la possibilité de respirer sous l'eau, de projeter un acide ou d'avoir un sang corrosif et à un tout un tas d'autres choses qui, si elles peuvent parfois paraître ridicules, sont en réalité la très grande force de ce type de thérianthrope : une diversité à n'en plus finir qui les rend aussi imprévisibles que dangereux.

L'esprit de la Ruche
Si beaucoup de chitineux montrent une affinité naturelle avec les bêtes dont ils peuvent revêtir les formes, ils interagissent en général assez peu entre eux hors des structures religieuses ou des sectes sus-nommées, étant de nature assez solitaire. Toutefois, il existe une catégorie de chitineux pour lesquels ce n'est pas le cas : ceux qui revêtent la forme d'insectes sociaux. Il s'agit de toutes les fourmis, abeilles, guêpes et termites, ceux-là même qui vivent en super structures sociales, des colonies de quelques dizaines à quelques millions d'individus. Ce sont les insectes les plus répandus, presque partout sur le globe, et ils représentent à eux seuls la moitié de la masse totale des insectes. On peut donc trouver des chitineux de ce type à peu près n'importe où dans le monde, présentant d'innombrables variantes. Ils restent très rarement seuls et cherchent leurs semblables afin de s'organiser en structures sociales de plus en plus grandes, c'est un instinct contre lequel il est très difficile de lutter. S'ils sont trop, ils déménagent afin de trouver un terrain urbain ou naturel plus propice dans lequel ils peuvent passer inaperçus. S'ils ne sont pas assez ou seuls trop longtemps, ils sélectionnent soigneusement de nouveaux individus avant de les transformer pour en faire un des leurs. Ensembles ils peuvent se montrer très efficaces, comprenant d'emblée comment agir en synergie les uns avec les autres pour décupler le produit de leurs efforts. C'est comme si chacun savait ce qu'il avait à faire, dans ce qu'il fait le mieux. Mais là où ils deviennent redoutables et extrêmement dangereux, c'est lorsqu'une reine émerge parmi eux.

Cela arrive lorsque plusieurs chitineux de ce genre d'insectes forment une cohésion sociale stable entre eux, dans un groupe de moyenne taille au sein d'un environnement propice à leur développement. Que ce soit en grandissant ou suite à la transformation d'un humain en thérianthrope, il arrive un moment où l'instinct enclenche un processus biologique particulier répondant à ce besoin précis. Les reines sont systématiquement des femmes et une seule d'entre elle émerge à la fois. Les processus régissant la sélection de l'individu de sexe féminin qui va subir cette transformation sont obscurs, très peu compris et ça n'arrive pas systématiquement même quand on essaie de les provoquer en réunissant les conditions nécessaires. Le résultat reste cependant toujours le même, l'une de ces chitineuses va entamer une période de métamorphose biologique interne accrue, durant en général un ou deux mois. Ce sont des changements au départ subtils puis de plus en plus marqués. La forme animale de la reine devient alors de plus en plus grosse, de plus en plus monstrueuse et forte et ce sont des spécimens qui peuvent s'avérer d'une dangerosité rare.

Cependant, leur véritable pouvoir réside dans l'influence phéromonale de plus en plus marquée qu'elles développent, exerçant un contrôle parfois subversif sur leurs congénères. Ces derniers perdent alors une partie de leur libre arbitre : il est quasiment impossible pour eux d'aller à l'encontre des ordres qui leur sont donnés par leur reine et ils cherchent instinctivement à les exécuter du mieux qu'ils peuvent. Une reine cherche alors un territoire sur lequel étendre son emprise. Les secteurs privilégiés sont soit les endroits inaccessibles comme des jungles reculées, des déserts ou des endroits très peu propices à l'activité humaine ou, au contraire, de très grosses villes constituées de plusieurs centaines de milliers ou de millions d'habitants pour passer inaperçus. Une fois installées, les reines tendent à se retirer dans un endroit reculé ou difficilement accessible. Souvent sous terre lorsqu'il s'agit de zones urbaines.

A partir de là, qui sait jusqu'où l'invasion peut aller ? On a déjà vu le cas de colonies de plusieurs centaines voire milliers d'individus creuser des réseaux dantesques de galeries souterraines allant de plus en plus profondément sous terre, développant un véritable esprit collectif de ruche qui, à terme, peut écraser l'individualité de chacun de ses éléments. C'est alors une véritable armée indestructible qui est prête à s'éveiller. Heureusement ces cas extrêmes ne sont arrivés que très peu de fois au cours de l'histoire, et ils ont à chaque fois systématiquement menacé le secret de l'existence des surnaturels. C'est ce qui motivait en général les autres peuples de la nuit à s'unir contre eux. La dernière occurrence en date remonte à plus de trente ans et demi et a eu lieu en Australie. L'affaire a été soigneusement étouffée.

Se débarrasser d'une telle infestation est très difficile au-delà d'une certaine importance. Il faut soit tous les tuer, soit perturber leurs systèmes exocriniens suffisamment longtemps pour briser leur cohérence phéromonale, soit isoler la structure sociale en groupes réduits, soit priver les individus de leur reine suffisamment longtemps pour les désorganiser. Ça ne risque toutefois que de déplacer le problème le temps qu'une nouvelle émerge au bout de trois ou quatre mois. Une reine isolée de ses sujets finira à partir d'un moment par subir un processus biologique inverse à celui qui l'a originellement transformée en reine. Elle redevient alors le thérianthrope qu'elle était auparavant.
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