I'm like a tough flower with some magic | Ithan N. Kawhena

BIOIl n'y avait pas de réelle importance à ce que sa femme accouche d'un garçon ou d'une fille. Il voulait un enfant en bonne santé, il savait que c'était parfois le plus difficile à obtenir. Il avait cette fierté, son père, ces anciennes façons de faire. S'il avait utilisé toutes les prières et les petites choses que son mentor lui avait enseignés, il n'assistait pas à l'accouchement. Il attendait devant la porte, les bras croisés, les pieds bien ancrés dans le sol, la porte devant lui. Il écoutait chaque bruit, chaque pas des femmes de l'autre côté. Une femme était sortie une dizaine de minutes auparavant pour le prévenir que les choses étaient un peu compliquées, mais rien d'assez grave pour inquiéter sur la santé de l'enfant ou de la mère. Alors il attendait, l'air grave, patient. Son frère cadet était auprès de lui, tout aussi silencieux, tout aussi impassible, mais les yeux tournés vers son aîné et non pas vers la porte. Des voix s'élèvent dans ceux qui attendent, des murmures impatients qu'aucune personne ne comprenant une seule base de la langue Samoa ne pourrait comprendre. Et puis la porte s'ouvre enfin, laissant entrer le nouveau père et le jeune oncle. La jeune fiancée de son frère sort de la pièce avec des linges, les femmes les plus expérimentées s’affairent dans la petite pièce. Leur expression est sévère, sombre. L'enfant n'a pas pleuré.
Nua, sa femme est toujours au lit, mais elle tient dans ses bras un poupon dont il ne peut voir le visage. Il ne sait pas s'il est en vie. Il n'arrive pas à se fier au regard tranquille et apaisé de sa femme qui regarde le nouveau-né, parfois les mères ont des réactions étranges face à la mort de leur enfant. « Il s'appelle Nu'u. » Le Maori clignait des yeux sans comprendre avant de s'approcher au plus près. Son souffle s'échappe enfin de sa poitrine, relâchant enfin toutes les tensions. Son cadet vient le prendre dans ses bras, embrasse le front de sa belle-sœur avant de ressortir pour annoncer la nouvelle aux autres. Des éclats de voix parviennent jusqu'à cette petite pièce où les jeunes parents n'entendent rien. « Mon fils. » Ce sont les seuls mots qui sortent de sa bouche alors qu'il voit l'enfant visiblement un peu grognon de cette épreuve épuisante de la venue au monde. Son fils serait un sage.

Nua était silencieuse, tenant le bras de son fils unique. « Répète à ton père ce que tu as fait. » L’enfant se mordait un peu la lèvre inférieure avant de s’approcher de son père, lui présentant son bras en silence. Il n’y avait rien de particulier. Arama fronçait les sourcils, jetant un coup d’œil à son fils puis à sa femme sans trop comprendre. « Il a glissé quand il s’amusait avec le petit Trasam. Il avait une grande coupure. » L’homme caressait le bras de son fils de son pouce. Les parents échangent un regard et puis un sourire. Avant que l’homme embrasse tendrement le front de son fils. Il serait peut-être son successeur.
Il y avait une réunion avec d'autres membres de la tribu, des hommes et des femmes qu'il connaissait aussi bien que s'ils étaient de son sang. Certains l'étaient. On lui avait demandé de reproduire ce qu'il avait fait, une fois, deux fois, il avait arrêté de compter au bout d'un moment. C'était compliqué à chaque fois, simple un jour, quasiment impossible le lendemain. Instable, un jeune pouvoir sans aucune maîtrise qui naissait sans se presser. On avait consulté les anciens. On avait contacté le reste de la tribu là-bas à Upolu. Son père était allé demander l'avis et les réponses des ancêtres. Avoir l'aval de chacun était important, même si au fond, c'était le chaman qui avait le dernier mot. Peut-être qu'Arama voulait se montrer le plus juste possible, le plus transparent auprès de chacun, ne voulant pas favoriser son propre enfant au profit d'un autre qui aurait plus de talent. Ithan le comprenait parfaitement, il ne souffrait pas particulièrement de cette impatiente. Depuis sa naissance, il savait que tout devait être fait dans l'intérêt du clan, rien ne pouvait être fait par désir personnel à moins de vouloir risquer des conséquences néfastes de la part du reste de la famille.
Il lui avait tenu une longue conversation avec son père, les mots ne seraient jamais partagés avec qui que ce soit. C’était une discussion entre un père et un fils, d’un homme à un jeune homme, d’un chaman à son apprentie. C’était le début de sa nouvelle vie, de sa nouvelle mission au sein de sa tribu.

Il était facile de faire comme si tout allait bien. Il avait de bonnes notes à l’école, il était bon en sport, il avait des amis, même s’ils ne se comptaient que sur les doigts d’une seule main. Il y avait pourtant cette douleur sourde dans sa poitrine, cette voix dans sa tête qui ne cessait pas de lui dire qu’il n’y avait aucune raison à tout ce qu’il pouvait se passer, à tout ce qu’il pouvait faire, à son existence même. Ce poids pouvait le clouer une journée entière dans son lit, incapable de bouger, hormis pour se tourner sur le côté. Aucune énergie pour parler, pour boire, pour manger. L’idée même de se lever lui était insupportable. Il se recroquevillait un peu plus dans son lit, entendant les pas de son père dans le couloir. Il s’arrête devant la porte, mais il ne rentre pas, sa mère l’en dissuade. Il faut faire quelque chose selon lui. Le laisser tranquille selon elle.
La dégringolade, il est moins présent en cours, il est un peu plus mélancolique, moins attentif. Il est épuisé, sans faire un grand effort pourtant. Il est fatigué de tout, tout le temps pour une raison qu'il saisit lui-même difficilement. Il n'y a pas de mot particulier pour dire ce qu'il a ou ce qu'il ressent. C'est son père qui finit par l'emmener. D'abord, chez un docteur qui diagnostique simplement une fatigue passagère, il lui donne des vitamines. Vaste farce, cela le réveille un peu, mais cela n'améliore aucunement son comportement. Alors, on va voir un autre médecin. Son père y travaille en même temps, cherchant ce qui pourrait couver dans l'esprit de son fils unique. Il y trouve à sa grande surprise, comme un sac de nœuds qu'il n'arrivait pas à dénouer, incompréhensible pour lui. Ithan demande qu'on lui fiche la paix et puis c'est sa mère qui a l'idée de l'emmener voir un autre genre de médecin. C'était une jeune femme, très douce. Un genre qu'il ne connaissait pas, un genre où au bout de quelques séances, il restait seul avec elle. La pièce était confortable, il était assis dans un grand canapé avec des plaids et des coussins, il y avait un tapis doux pour ses pieds. Elle voulait que ses patients soient à l'aise, elle avait réussi avec Ithan. Il ne pouvait pas tout lui dire, pas ce qu'il était réellement, qui était son père. Et parfois, il ne pouvait pas la voir pendant plusieurs semaines quand il repartait pour le pays qui l'avait vu naître.


La douleur est intenable, mais la douleur le libère. Il y a du sang sur ses cuisses tandis qu’il essaye de les nettoyer rapidement. De mettre un bandage autour de sa jambe. Il en a un autre autour de son avant-bras, plus ancien. C’était bientôt la rentrée, les choses allaient bien se passer cette année. C’était la dernière ligne droite avant de partir du lycée… Ou un peu plus. Il ne comptait vraiment plus. Et puis cette année, Rhil rentrait au lycée. Il aurait un ami supplémentaire. C’était…
C'était il y a deux mois. La rentrée était déjà passée. Rhil était là, mais pas là où il aurait voulu qu'il soit. Il venait lui rendre visite alors qu'ils étaient dans les jardins de l'hôpital. Il n'avait pas assisté à quoi que ce soit. Il ne parlait pas beaucoup, il ne souriait pas énormément non plus. Mais il était content de la présence de son ami ici. Même s'il était désolé de lui apprendre qu'il ne pourrait pas garder la plante qu'il lui offrait. Il lui demandait d'en prendre soin pour lui, le jour où il ressortirait. La Xanax, ça le rendait amorphe, il détestait ce médicament, pour ne citer que lui dans la longue liste du traitement qu'il devait prendre chaque jour. Certes, il était jeune et les médecins avaient pitié de lui, ils ne voulaient pas déjà en faire un légume. Mais c'était si facile de se laisser plonger dans le sommeil, dans l'inactivité pour rester seul avec ses pensées. Et c'était si facile pour eux, de ne pas à s'occuper d'un patient turbulent, un peu de paix dans leurs esprits.
Il était chanceux. Chaque fois, quelqu’un venait le voir. Un membre de sa famille, de sa tribu ou les Trasam. Parfois, il avait une lettre ou un coup de téléphone de sa famille habitant en Nouvelle-Zélande ou des Îles. Il va avoir dix-huit ans et il n’est qu’un poids amorphe pour tous ceux qui l’entoure, il s’en rend bien compte, mais ils sont là. Il ne sait pas si ce n’est pas véritable affection ou si c’est du fait de leur éducation. L’un peut se perdre dans l’autre. Prendre soin des uns et des autres oui, mais surtout prendre soin d’Ithan, le fils du Chaman. Et c’est lui qui devait reprendre le poste de son père quand celui-ci ne serait plus là ? Il était persuadé que certains, perdu dans sa paranoïa et sa culpabilité, tous espéraient cela le plus tard possible. Pour ces nuits les plus sombres, il pensait même qu’on priait pour qu’il disparaisse à jamais. Et ça serait mentir que d’affirmer qu’il n’y avait pas pensé avec le plus grand des sérieux.
Il attendait chaque jour comme une nouvelle épreuve et chaque jour, il la dépassait. Chaque lever du soleil et chaque crépuscule passé étaient une victoire personnelle. Au bout de quelques mois, les médecins acceptent la requête des parents Kawhena de leur rendre leur garçon. Il ne retourne pas au lycée, en s'excusant encore auprès de Rhil de ne pas pouvoir l'accompagner, même s'il sait que dans le fond, il n'a pas besoin de lui. Il s'excuse de lui apprendre qu'il ne va pas rester à Shreveport très longtemps. Qu'il ne reste que pour le dernier mois de l'année. Une fois que les fêtes seront passées. Et en janvier, il prit l'avion pour les Îles. Il allait mieux, mais il avait perdu de sa force et de son mental. Il devait se reconnecter avec les siens, la nature, les esprits. Il voulait être le chaman dont on avait besoin, le chaman qu'on désirait pour être protégé. Pas l'homme qu'on allait imposer au reste d'une tribu. Il devait changer la donne et c'est ce qu'il fit, durant ces mois passés à Upolu, tout en continuant à suivre des cours à la maison.

Ne plus être au lycée était une véritable libération. Quand il était revenu, il avait retrouvé quelques amis, facilitant sa transition. Il avait presque un an de retard, malgré ses cous par correspondance, mais il ne resterait pas l'année entière. Grâce à ces fameux cours, il avait pu compenser certaines matières et c'est avec un peu d'effort qu'il a pu décrocher son diplôme. Après une discussion avec ses parents, il décidait de ne pas aller à l'université, pas dans l'immédiat. Il avait perdu du temps ces dernières années, beaucoup de temps. Il devait remonter en selle, profiter de son dernier voyage au pays pour continuer à renforcer son lien avec la nature. Il devrait être le prêt le jour où il commencerait son voyage intérieur. Même s'il s'accordait avec son père qu'il l'avait commencé depuis le jour où il avait commencé son apprentissage. C'était le travail de toute une vie, pas d'une seule séance. Arama était réaliste, il savait que son fils aurait plus de difficultés que les autres. Mais cette fameuse année 1998 était une bonne année. Ithan était concentré, vif, plein de bonne volonté. Il apprenait vite et il faisait au mieux, sans se plaindre, même si c'était difficile. Il y avait des conflits entre Arama et Ithan. Pour des raisons personnelles dues à son traumatisme certain de ce qu'il avait été capable de faire sans pour autant se contrôler, il ne voulait pas toucher à la magie rouge si ce n'était pas nécessaire. Il voulait utiliser sa magie, la blanche. Quelque chose qui lui correspondait vraiment, que son instinct lui dictait de suivre, quitte à y laisser des plumes lorsqu'il devait utiliser la magie rouge.
Comme des engrenages parfaitement intriqués les uns dans les autres, la machine a continué de tourner à plein régime. Ne lui donnant pas le temps de penser ou de réfléchir. Il courait entre ses nouvelles études, s'engageant dans un long apprentissage de kinésithérapeute, les séances auprès de son père, son rôle dans la tribu et se battre avec l'administration américaine pour enfin avoir sa carte verte. À plus de vingt ans, il avait passé autant de temps aux États-Unis qu'aux Îles Samoa, il se sentait autant l'un que l'autre. Pourquoi ne pas posséder les deux nationalités dans ce cas ? Cinq ans après, il l'a reçu enfin, sans avoir quitté une seule fois le pays, avec un vrai diplôme en poche. La vie était belle et tranquille. Pour éviter les banques, il empruntait au sein de sa propre tribu pour louer un local, avoir un dépôt de garantie, tout semblait lui sourire et sa vie avançait terriblement bien. La mort de son père a balayé ces années d'efforts d'un revers de la main.
Il a dû l’accompagner dans l’autre monde, c’était son rôle. Il avait déjà accompagné un mort dans l’autre monde, par exercice de son père. Il n’aurait jamais imaginé que le suivant soit Arama lui-même. Perdre un membre de la tribu était toujours un moment dur pour chacun d’entre eux. Et même si avec le temps, il avait su apaiser les craintes de la plupart, il savait que certains redoutaient ce moment. Sa mère était là pour le soutenir, sa famille la plus proche, pour l’aider dans cette transition qu’il devait pourtant assumer seule en grande partie. Après tout, on était chaman seul, toute sa vie. Il a donc pris la place de son père, rassurant les uns et se montrant humble devant les plus méfiants. Pour fêter la fin de ses études, leur longue amitié et pour changer les idées, Ithan et Rhil décident de partir plusieurs mois sur les routes des USA, visitant chaque état pour se découvrir, en apprendre plus sur le monde autour d'eux, être encore un peu innocent avant d'être un adulte.

Des voix s'élèvent, on discute, on se dispute, on débat, on fait entendre sa voix. Le monde magique est en péril pour certain. Pour d'autres, sonne l'heure de la libération. Le temps avait bien passé. Les vampires avaient commencé puis les arcanistes. Fallait-il se joindre à cette effervescence, affiché fièrement qui ils étaient ? Tout le monde, depuis la nuit des temps considérés les gens comme eux, des peuplades du Pacifique ou même d'Amérique du Sud avec des croyances particulières, archaïques, secrètes. Maintenant, ils savaient que ce n'était peut-être pas juste une tradition ancienne à laquelle ils s'attachaient vainement. Ils existaient encore. Les chamans de toutes les peuplades et tous les continents n'étaient pas des menteurs. Hormis peut-être ceux faisant partie de circuits touristiques bidon. Les Kawhena-Faleafa prennent leur décision : ils ne se joindraient pas au mouvement de l'Eglise Wiccane. Ils étaient dangereux, ce n'était que de la politique. Impossible de leur faire confiance. Ils continueraient à vivre une existence discrète, sans pour autant se cacher pleinement comme avant.
Petit à petit, au fil des années, Ithan s'ouvrait au monde extérieur pour utiliser ses dons de guérisseur et de chaman dans son travail de tous les jours. Créant une extension à sa profession de kinésithérapeute en ajoutant l'herboristerie, le magnétisme et un peu de magie douce dans les douleurs des patients qui pouvaient venir le voir sans se cacher, en prévenant. Ne s'offusquant nullement s'ils refusaient. Ithan allait mieux, il avait une certaine stabilité autour de lui, évitant les traitements chimiques le plus possible. Il avait une hygiène de vie saine depuis des années et cela payait enfin pour lui. Il était devenu un chaman émérite au fil du temps, même si naturellement, il y avait des erreurs, des prix à payer pour ce qu'il réclamait à la nature qu'il ne pouvait obtenir par la guérison. Restant au fait de ce qui se passait à Shreveport avec attention, avec la concentration de plus en plus grande de CESS, les milices de plus en plus sur les nerfs… Shreveport était une poudrière, il suffirait d'une étincelle pour qu'un grand feu embrase le ciel. Et malgré tout ce qu'il pouvait penser, il se devait d'être là.

Je suis ravi de te voir aussi bien sur le forum et débarquer avec ton chaman au parcours à la fois intéressant et qui sort du lot. On sent que tu t'es vraiment éclatée à faire ressortir ce qui fait sa "veine", les traditions familiales, etc. J'ai apprécié la lecture de ta fiche et j'espère que tu t'éclateras autant qu'avec ta botteuse de culs en chef Amuse-toi bien

Voilà, tu es officiellement dans la famille et ça implique de grandes responsabilités mais aussi beaucoup de fun. (Mais pas trop, Eoghan risque de le tuer.) Bref, tu as maintenant accès à tout le forum, ce qui veut dire que tu peux créer ta fiche de liens pour te faire plein d'amis ! Tu peux aussi nous tenir au courant des avancées de ton personnage dans un carnet d'évolution, mais c'est facultatif. Si tu es pressé d'écrire et que tu n'as pas encore de partenaires, n'hésite pas à poster dans les demandes de RP ou à te lancer dans l'aventure du fil rp ! Et si tu te sens seul, tu peux lancer ton propre scénario ou créer des pré-liens. Tu as sûrement constaté que nous avons un système de points sur AA, nous t'invitons à découvrir comment en gagner et surtout, comment les dépenser.
D'ailleurs, si tu as pris un prédéfini ou un scénario comme personnage, tu peux d'ores et déjà réclamer tes premiers points dans Collecter vos points.

Si tu as des questions, le staff est toujours à ta disposition pour y répondre. Et si tu veux un aperçu de la bonne humeur (pour ne pas dire folie) de nos membres, n'hésite pas à venir voir sur la CB ou à participer au flood ! Mais si on te fait un peu peur, n'hésite pas à demander l'aide d'un parrain ou d'une marraine pour t'intégrer. Ce sont des membres dévoués aux nouveaux !

Tout le staff d'Ashes Arise te souhaite donc la bienvenue dans ses rangs et à très vite pour les prochaines aventures !