I can't remember how this got started • Vinzent & Lilas
Eoghan Underwood
ADMIN ۰ Se faire péter la vitrine : bien plus qu'un métier, une passion. Featuring : Dramaking
⛤ SMALLTOWN BOY ⛤
"This is not the right way."
En un mot : Sorcier venimeux ondulé de la toiture. Gosse du bayou.
Qui es-tu ? :
"Let it spread like a disease."
⛤ Maître des arcanes, sorcier à l'essence écarlate. 37 ans de vice (et râles) et de chair corrompue. Manipulateur d'hormones, télépathe patenté.
⛤ Second, bras droit de Circé van derr Ven dans la secte de l'Irae. S'y démarque pour sa loyauté ciselée par les griffes de Morgan Leroy (missing). Mais les failles perlent.
⛤ Incube de Louisiane ; fils de ces terres marécageuses, du bayou poisseux et des routes cahoteuses. Né à Bâton-Rouge, n'a connu que Shreveport et les frontières de son État.
⛤ Né seul homme dans la famille des sorcières irlandaises Mulligan. Privé de père (tué) par la harpie noire : élevé par Sylia Mulligan, descendant du Rouge de sa grand-mère Julianna.
⛤ Cauchemar des femmes ; nourrit sa magie (Rougeoyante) des hormones sexuelles de ses partenaires, ainsi que des émotions primaires.
⛤ Traître à ses passions, criminel et meurtrier de Johanna Andros (missing). Pourfendeur d'amitiés, éternel débiteur, clébard soumis à ses attaches.
⛤ Ne vit que pour les Mardi-Gras de New Orleans ; caresse le rêve de s'y installer un jour dans son propre "shotgun", malgré le fantôme de Katrina.
⛤ Mystique, déchiré entre deux hommes : partagé entre le sorcier et l'humain, entre la sagesse et une ire destructrice. Le latin s'efface sans mal sous l'accent du Sud, coriace sous sa langue.
⛤ Commerçant du Downtown (Crawling life), antre de ses serpents vénérés, lézards et autres reptiles, dont il cède les corps, les soins et les cages de verre.
⛤ Pratique à l'arrière de sa boutique, dans un laboratoire farouchement défendu et protégé par les runes. Recèle secrets et savoirs, expérimentations douteuses et dangereuses.
⛤ Mauvais mentor. L'une de ses apprenties en a subi les conséquences. Guide de Morgane Wuntherson, compagnon des crimes et des nuits de Yago Mustafaï. Meilleur ami indigne de Vinzent Henkermann et cousin de Shannon Mulligan.
⛤ Pacte tissé avec Scox : Prince démon s'étant dissimulé derrière les brumes de Baal. Immortalité odieusement acquise, âme vouée à obéir et marcher aux côtés des Antiques. 37 ans d'âge réel ; 36 ans d'apparence.
⛤ ENAE VOLARE MEZZO ⛤
"I put a spell on you."
Facultés : ⛤ La Rougeoyante s'infiltre dans les corps et y bouleverse les hormones ; flèche apollonide : distille poison, fléau, mort, mais aussi fièvre rouge saphique. Chaos total.
⛤ Télépathe raisonnable : ne s'infiltre de préférence que dans les esprits des humains misérables. Capable de communiquer en pensée avec quiconque lui ouvre les grilles de son esprit. Savant fou ; tâche de connecter sa psyché aux êtres muets, cobras et crotales comme cobayes.
⛤ Herboriste né, sa maîtrise des potions n'a d'égale que celle de son mentor maternel. Capable d'élaborer des philtres complexes ; créateur infatigable de breuvages en tous genres.
⛤ La Rougeoyante se défend et protège son hôte plus férocement qu'elle n'attaque : limitée par la nécessité d'un contact physique. Sorcier doué au corps-à-corps, secondé par son aisance au maniement d'athamés et autres lames rituelles.
⛤ Chercheur d'artefacts, quémandé des Longue-Vies : détisseur de leurs malédictions et autres mauvais sorts.
Thème : The Way ⛤ Zack Hemsey.
⛤ VENGEANCE ⛤
"Before I die alone."
Pseudo : Nero
Célébrité : Ian Somerhalder.
Double compte : Sanford R. De Castro, Aliénor Bellovaque, Ian C. Calloway & Gautièr Montignac.
L’orage est arrivé, sans prévenir. Quelques indices disséminés çà et là. Trop fluets pour alerter la jeune âme en vadrouille. Le petit a dévalé la pente, glissant du porche au bois menacé par une humidité permanente, jusqu’à ce que ses semelles clapotent contre la berge. Il n’a pas vraiment échappé à la vigilance de ses parents. Libre de ses mouvements, il a grandi dans cet environnement encore hostile. Il a beau s’agir du premier-né, nulle barrière pour entraver ses courses le long de la rivière. Ses jeux sont toujours les mêmes. Il s’est éloigné des cahutes parfois faites de bric et de broc, plus fragiles encore que les gunshots de la Nouvelle-Orléans. Bientôt, il ne perçoit plus les voix des hommes et des femmes occupés dans les « jardins », sur les pontons ou à bord de leurs embarcations de fortune. Bientôt, il n’y a plus rien eu d’autre que le chant des aigrettes, des crissements sans fin des insectes par millions. Le gamin ne craint pas les sauriens. Si l’eau s’avère trop trouble, si la mousse est bien trop verte, trop épaisse, il remonte toujours, s’éloigne du bercail de prédateurs trois fois plus grands que lui. Son pied est sûr, il ne trébuche pas. Il fait preuve d’une habileté remarquable, et pourtant naturelle. Il sait exactement où il veut aller. Il s’éloigne, loin. Il marche, et le ciel céruléen veille sur lui, comme le vert saisissant des pousses fichées dans la vase. Il ne comprend pas que le vent qui siffle annonce la tempête. Il ne voit pas les nuées grises contaminer l’azur. Il n’entend pas sa mère appeler en vain. Il ne l’entendra plus. Les premières pluies sont tombées comme si les dieux avaient crevé la couche céleste en à peine quelques secondes, par colère. Des trombes d’eau prêtes à engloutir et à noyer toute forme de vie imprudente ou trop faible pour survivre se sont abattues en contrebas. Les cheveux bruns de l’enfant se sont rapidement retrouvés plaqués contre son front et ses tempes. Au moment de faire demi-tour, il est déjà trop tard. L’eau monte et la terre disparaît. Le pied n’est plus sûr. Il glisse, dérape sur les galets plus ou moins plats qui s’avèrent traîtres et si lisses. L’averse dure. Il ne s’agit pas d'un chaos éphémère. Lentement, cet enfer vert rendu grisâtre par les éléments déchaînés, se referme sur la proie sacrifiée. Il ne redoute plus les mâchoires des alligators, les morsures de serpents ou la présence des araignées. La faune s’est réfugiée là où elle le peut, mais lui… Lui, son jean pèse si lourd, ses jambes semblent si frêles. Il voit mal, ou il ne voit plus. Il ne reconnaît plus le chemin. Il contourne l'esquisse de sentier, essaie en vain de retrouver ses repères habituels, pour le ramener vers la maison où il est né. Il est seul. Il n'y a personne. Les pêcheurs sont partis. Le vent agite les branchages rêches, qui giflent à leur tour les bras et les joues de l’enfant, cinglant de rouge la peau rendue blême par le froid et le déluge. Trop choqué pour se rendre compte qu’il pleure, et le sel se mêle de toute manière au reste, invisible. Le petit cœur bat si vite que sa poitrine lui fait mal. Il se remet à courir, tombe, manque de se faire emporter par le courant vert et gorgé de lentilles émeraude, dispersées par le flux. Il s’accroche aux racines, aux lianes – il s’accrocherait aux écailles des Grandes Dents, s’il le fallait. Chaque fois, il remonte. Il lutte. Il ne réalise pas que cette force dérisoire est celle de tous les ancêtres qu’il n’a pas connu, dont il ne sait même pas le nom. Cette nature l’a forgée, il en porte une partie dans son sang, dans ses gènes et son organisme qui s’affole. Qui sait. Le bayou gagne toujours. Et au fur et à mesure, il s’épuise. Il avance moins que les bourrasques ne le bringuebalent ou que la rivière ne l’aspire vers le fond. Le goût de la vase sur la langue, une odeur de jungle dans les narines. Il fait bientôt totalement noir. Une part de lui s’attend encore à distinguer la voix de son père. Un canot, une lumière, les bras chauds de sa mère. Rien ne vient. Rien n’est plus jamais venu.
« Garde le contrôle. »
Le silence obscur de sa chambre ne l’aida pas à se sentir mieux. Son souffle encore saccadé de ce cauchemar aux allures de visions, le sorcier écouta sa respiration siffler, de ses poumons à sa trachée, jusqu’au bord de ses lèvres ; une pleine conscience qui l’aida à se focaliser sur l’instant, alors même que sa main se cramponnait encore au bord du matelas. Tétanisé par la vision du môme – sa peau était si blanche – et par la projection de ces derniers instants de lutte, il avala sa salive péniblement, la gorge désagréablement sèche. Une ironie de plus, après avoir touché d’aussi près la sensation de noyade. Ses épaules frémirent, et il s’arracha lentement à sa couche, s’asseyant pour poser les pieds sur le plancher tiède. Voûté, fixant le sol sans le voir, dans la pénombre, il essayait de chasser le gros de ces images projetées, tout en se sentant coupable d’évacuer ainsi le souvenir du petit. Un autre prit sa place, beaucoup plus frais. Un autre qu’il savait parfaitement réel, en l’occurrence. Il ne pouvait en effet oublier le spectacle de l’arbre imposant, dont les racines s’étaient fichées loin, très loin, au fond de la terre du cimetière. Il revoyait encore la silhouette massive de l’étranger à l’accent russe, grimpant aussi haut que possible dans le but de le seconder. De mettre hors d’état de nuire ceux qui le poursuivaient. Certaines nuits. Il ne savait pas si le souvenir de la haine qui l’avait dévoré alors était responsable de la nausée vicieuse qui le faisait chanceler. Cette volonté qui l’avait pris de dénaturer le dernier ennemi, sans concession. Ce moment de basculement que seule la poigne ferme du colosse avait pu interrompre. Ou bien était-ce la faute à cette humidité permanente, faisant transpirer le front des hommes rassemblés là, sous le soleil cuisant ? Ils avaient attendu. Dans un silence terrible, uniquement troublé par les bourdonnements, stridulations, caquètements et bruits de moteurs dans le lointain. Sa tête était lourde. Ses pensées parasitées. Ses bras étaient pourtant nus, à l’égal des autres pêcheurs, fils de pêcheurs, femmes de pêcheurs, habitants des berges. Pas de costumes. Pas de mises élégantes. Pas de supercherie. Les filles d’Eve s’étaient contentées de nouer leurs cheveux pour les protéger de la moiteur ambiante, et s’étaient embellies de leur robe du dimanche. Colorées. Touches de bleu ou de rouge. Certainement pas de noir. La jeune âme qu’ils enterraient ce jour n’en avait pas besoin. Il avait jeté un bref regard à la tombe de son aïeule qui reposait là, depuis presque vingt ans. La stèle tenait bon, soigneusement entretenue par Sylia Mulligan en personne. Et toujours, la réminiscence de sa rencontre avec Serguey Diatlov, l’empêchant de commettre l’erreur suprême, d’atteindre le point de non-retour. Il se rappelait de l’emplacement exact sur le chemin. Le nom du mort, la tombe contre laquelle les deux hommes s’étaient battus, avant la séparation. Il avait inspiré avec peine, et vacillé plus sensiblement. La main de Flingerton sur son épaule l’avait aidé à retrouver un tant soit peu de force dans ses jambes, et il n'avait pas cherché à s’y soustraire, alors. Ils avaient beau avoir connu des températures plus élevées, plus cruelles, une fièvre inhabituelle circulait, portée par son sang, le faisant lentement étouffer. Et l’après-midi avait beau n’en être qu’à son zénith, les hommes, eux, avaient atteint les limites de ce que leurs nerfs pouvaient décemment endurer. Parmi la trentaine de personnes qui s’étaient approchées autour de la fosse fraîchement creusée, ils étaient six. Six à avoir participé aux recherches. Ces mêmes recherches à l’issue desquelles Hena Hicks s’était présentée à lui, avec une fournée d’emmerdes supplémentaires en stock. L’intensité de ce jour, de cette aube passée à naviguer pour ramener la dépouille à terre, l’avait frappé de plein fouet, manquant de lui asséner le coup fatal. Il avait ravalé sa tristesse juste à temps pour pouvoir affronter la vision du cercueil, portée par les employés funéraires, et précédés du pasteur en charge de l’office. Eoghan Underwood n’était rentré dans l’église qu’au prix d’un effort surhumain. À nouveau, il avait baissé les yeux pour fuir le regard de l’homme d’église, et avait entendu les pleurs de la famille de l’enfant, suivant le sarcophage de bois d’un pas fébrile, lourd ou tremblant.
La sonnerie caractéristique d’un message sur son téléphone l’arracha à la mémoire des funérailles de la veille. Il s’en saisit et lut un message de Vinzent, qui lui tira aussitôt un sourire consistant. Malgré le brouillard dans lequel il planait, il comprit l'essentiel en diagonale : son ami l’appelait à le rejoindre au Manoir. Il s’y rendrait en fin de journée. Il bénit en silence l’héritier et adressa plusieurs prières au seigneur des enfers comme au prince des rivières, implorant Nergal et Yam, avant de rejoindre la folie du monde grouillant au-dehors. L’enfant mort, au cœur de toutes ses oraisons.
18h30.
Les roues solides du pick-up foulèrent sans mal l’enceinte de la demeure contre laquelle il s’était échoué, une autre nuit d’Enfer. Il évita de se focaliser sur le chemin interminable parcouru à pied pour trouver asile, les lueurs bleutées de l’interphone, les ténèbres environnantes et les jappements des molosses montant la garde. La silhouette irréelle de Vinzent approchant depuis le lointain, la façon dont il l’avait regardé, la manière dont il avait compris qu’il ne ressemblait plus vraiment à un homme, en cet instant. Au grand-jour et avec le recul, la bâtisse arborait une élégance semblable à son propriétaire, et l’ombre des grands arbres poussant dans son parc lui inspirait le même apaisement que celui qui l’avait enveloppé, les jours suivant son arrivée. Il sauta à bas du véhicule une fois garé, faisant voleter une poussière de gravillons sous ses semelles. Le soleil frappait encore dur, et il ne vit pas les chiens, même s’il pouvait déjà les entendre japper. Il se demanda s'il aurait le "plaisir" de croiser celle qui avait contribué à sa guérison, ne se rappelant que trop bien de son hostilité manifeste quoique muette, et s’approcha du porche avec déférence, grimpant les marches pour sonner à la porte. Aussitôt, d’autres aboiements – un joyeux bordel – se firent entendre de l’autre côté du battant, le mettant mal à l'aise. Comme s'il n'était pas réellement le bienvenu, en ces lieux.
ADMIN ۰ Se faire péter la vitrine : bien plus qu'un métier, une passion. Featuring : Dramaking
⛤ SMALLTOWN BOY ⛤
"This is not the right way."
En un mot : Sorcier venimeux ondulé de la toiture. Gosse du bayou.
Qui es-tu ? :
"Let it spread like a disease."
⛤ Maître des arcanes, sorcier à l'essence écarlate. 37 ans de vice (et râles) et de chair corrompue. Manipulateur d'hormones, télépathe patenté.
⛤ Second, bras droit de Circé van derr Ven dans la secte de l'Irae. S'y démarque pour sa loyauté ciselée par les griffes de Morgan Leroy (missing). Mais les failles perlent.
⛤ Incube de Louisiane ; fils de ces terres marécageuses, du bayou poisseux et des routes cahoteuses. Né à Bâton-Rouge, n'a connu que Shreveport et les frontières de son État.
⛤ Né seul homme dans la famille des sorcières irlandaises Mulligan. Privé de père (tué) par la harpie noire : élevé par Sylia Mulligan, descendant du Rouge de sa grand-mère Julianna.
⛤ Cauchemar des femmes ; nourrit sa magie (Rougeoyante) des hormones sexuelles de ses partenaires, ainsi que des émotions primaires.
⛤ Traître à ses passions, criminel et meurtrier de Johanna Andros (missing). Pourfendeur d'amitiés, éternel débiteur, clébard soumis à ses attaches.
⛤ Ne vit que pour les Mardi-Gras de New Orleans ; caresse le rêve de s'y installer un jour dans son propre "shotgun", malgré le fantôme de Katrina.
⛤ Mystique, déchiré entre deux hommes : partagé entre le sorcier et l'humain, entre la sagesse et une ire destructrice. Le latin s'efface sans mal sous l'accent du Sud, coriace sous sa langue.
⛤ Commerçant du Downtown (Crawling life), antre de ses serpents vénérés, lézards et autres reptiles, dont il cède les corps, les soins et les cages de verre.
⛤ Pratique à l'arrière de sa boutique, dans un laboratoire farouchement défendu et protégé par les runes. Recèle secrets et savoirs, expérimentations douteuses et dangereuses.
⛤ Mauvais mentor. L'une de ses apprenties en a subi les conséquences. Guide de Morgane Wuntherson, compagnon des crimes et des nuits de Yago Mustafaï. Meilleur ami indigne de Vinzent Henkermann et cousin de Shannon Mulligan.
⛤ Pacte tissé avec Scox : Prince démon s'étant dissimulé derrière les brumes de Baal. Immortalité odieusement acquise, âme vouée à obéir et marcher aux côtés des Antiques. 37 ans d'âge réel ; 36 ans d'apparence.
⛤ ENAE VOLARE MEZZO ⛤
"I put a spell on you."
Facultés : ⛤ La Rougeoyante s'infiltre dans les corps et y bouleverse les hormones ; flèche apollonide : distille poison, fléau, mort, mais aussi fièvre rouge saphique. Chaos total.
⛤ Télépathe raisonnable : ne s'infiltre de préférence que dans les esprits des humains misérables. Capable de communiquer en pensée avec quiconque lui ouvre les grilles de son esprit. Savant fou ; tâche de connecter sa psyché aux êtres muets, cobras et crotales comme cobayes.
⛤ Herboriste né, sa maîtrise des potions n'a d'égale que celle de son mentor maternel. Capable d'élaborer des philtres complexes ; créateur infatigable de breuvages en tous genres.
⛤ La Rougeoyante se défend et protège son hôte plus férocement qu'elle n'attaque : limitée par la nécessité d'un contact physique. Sorcier doué au corps-à-corps, secondé par son aisance au maniement d'athamés et autres lames rituelles.
⛤ Chercheur d'artefacts, quémandé des Longue-Vies : détisseur de leurs malédictions et autres mauvais sorts.
Thème : The Way ⛤ Zack Hemsey.
⛤ VENGEANCE ⛤
"Before I die alone."
Pseudo : Nero
Célébrité : Ian Somerhalder.
Double compte : Sanford R. De Castro, Aliénor Bellovaque, Ian C. Calloway & Gautièr Montignac.
La porte s’ouvrit sur le seul à pouvoir lui inspirer une confiance et un sourire sans pareils. Le seul capable d’effacer, en quelques secondes, le souvenir d’une nuit pénible, et celui de funérailles d’une tristesse infinie. Ses lèvres s’étirèrent, composant sur le visage du sorcier l’expression même d’une joie spontanée et visiblement partagée. Un grain de sable, à peine, dans le vaste sablier du temps qui s’écoulait, les voyant se bagarrer pour arracher au quotidien des instants partagés. Qu’importe. Il le chérirait exactement comme tous les autres. La sobriété de l’accueil ne le déstabilisa pas le moins du monde : il savait Vinzent aussi prompt à pondre des discours interminables une fois lancé, que capable d’en dire le moins possible, refusant de tomber dans le superflu et le badinage. Cependant, l’arcaniste ne s’y trompait pas : il savait lire les signes, entre les lignes, les touches amicales que son confrère distillait çà et là. Un geste suffisait. Après un temps d’hésitation, comme s’il voulait être certain de jauger de la sympathie des bêtes à son égard, il administra bel et bien une caresse aux chiens, allant jusqu’à murmurer quelques paroles à Garmr, cédant à l’attirance qui le voyait, depuis tout gosse, céder aux clébards dans son genre, aussi fidèles qu’impressionnants. Il ne se formalisa donc pas d’une truffe fébrile flairant probablement l’odeur du chat sur ses fringues, puis embraya à la suite de son meilleur ami, approuvant la vue de l’ambre liquide d’un hochement de tête appréciateur. « On va pas s’fâcher pour ça, va. »
Il marchait toujours avec une relative précaution au sein de la demeure, sans plus cependant se sentir complètement écrasé par son caractère grandiose, lorsqu’on y réfléchissait. La réfection des lieux ne laissait pas non plus penser aux coloniales classiques qui pullulaient dans le South, de sorte qu’il ne pouvait confondre, calquer cette vaste maison sur d’autres abris connotés plus violemment, de par sa propre histoire ou celle des ancêtres et fantômes peuplant la région. En clair : il se sentait bien ici, et son esprit associait plutôt les longs corridors, les chambres immenses et les pièces d’une taille gigantesque au salut dont il avait pu disposer, à sa convalescence réussie et aux après-midi passées à converser, dans la fraîcheur de la bibliothèque comme dans l’ombre aménagée au cœur des jardins. Comme si Vinzent avait pu lire dans sa tête, sa remarque surgit concomitamment à cette réflexion, ce qui le fit tiquer un moment, et manifester un sourire aux nuances différentes du premier. Presque nerveux. Il ne se décida donc pas à s’asseoir tout de suite, préférant rester debout, se déparant du cuir de sa veste qu’il balança sur le premier siège à portée. Tirant sur les pans d’un t-shirt aussi noir que la magie qui, encore, circulait dans ses veines comme les restes et miasmes d’un venin tardant à se voir purgé.
« Hum. Ouais, p’t’être. Il était temps, de toute façon. Et puis ça fait un moment. »
Il n’aimait pas reparler de ces jours-là. Pas pour nier le rapprochement que la tragédie avait, bon gré mal gré, provoqué entre eux deux, mais parce qu’il ne supportait pas l’idée que Vinzent ait pu le voir dans cet état. Un reste de fierté, une peur de déranger, de tâcher le sol impeccable de la souillure miséreuse qu’il avait été alors. Puant la maladie, l’infection, la mort et la blessure, il avait du mal à regarder cette demande d’asile dans les yeux. La générosité de son ami lui pesait encore sur le cœur, car il avait conscience d’à quel point le choix à faire avait dû être coriace, en dépit de ses serments rassurants. Et puis il y avait l’Irae. Il redoutait le jugement porté sur les mœurs d’une secte qui, bien qu’au fonctionnement secret, était réputée pour sa folie tenace, autrefois portée par Leroy. Certains sujets demeuraient encore inabordés avec son frère de magie, et il redoutait la conversation qui, un jour, risquait de briser leur équilibre précaire. Vinzent avait toujours été celui qui s’employait à les rapprocher, malgré son tempérament réservé. Eoghan, lui, pointait sans cesse du doigt ce qui les séparait, craignant bien trop de ne pas voir venir une séparation lui paraissant… prévisible. Inéluctable. Tout les séparait, et pourtant il se trouvait là, dans l’intimité même de l’Éveillé dont la richesse attisait moins la jalousie que l’émerveillement, chez lui. Ses paumes enfouies dans les poches arrière de son jean, il déambulait, sans se jeter sur l’alcool, observant le décorum choisi avec goût, attendri par ce que l’environnement révélait d’Henkermann. Un rire acerbe lui échappa au bout d’un moment.
Il n’était qu’un putain d’oiseau de mauvais augure.
« Ça va. »
Pas vraiment, dans le fond. Mais avait-il réellement envie d’imposer ses éternelles lamentations à Vinzent, maintenant ? Et cependant, mentir, jouer l’hypocrite, ça n’avait jamais été eux. Ça ne serait jamais eux. Sans le regarder, tout en continuant sa lente progression, contemplation apaisante à défaut de pouvoir le guérir de ses maux, il posa doucement, dans le calme ambiant : « Un enfant est mort, tout récemment. C’était le fils d’un pêcheur du coin. » Il n’en avait même pas parlé à Sylia. Elle n’aurait pas compris. Elle aurait évacué le sujet comme s’il s’était agi d’une conversation banale, et il ne l’aurait pas supporté. Non. C’était bien à son ami, qu’il avait besoin de s'en confier. « Les crues, ça pardonne pas. Le petit s’est fait avoir, et… on l’a cherché un moment. On a eu beaucoup de chance de le retrouver. Mais c’était trop tard. » Il perdit son attention derrière les pans d’une vitrine dont il discernait à peine le contenu, les yeux dans le vague. « C’était triste. Mais ce sont des choses qui arrivent, parfois. » Il se retourna enfin pour l’affronter avec le plus de pudeur possible. Il s’accordait quelques minutes. Seulement quelques minutes. « Mais j’vais bien. Mieux. Un jour à la fois, hein ? »
Il décida d’essuyer sa détresse, de retrouver entrain et belle humeur, et se rapprocha de lui et des verres, qu’il se ferait un plaisir de siffler. « Et toi ? J’ai tellement de trucs à te raconter. J’ai décidé de me lancer dans quelque chose, et je ne sais pas encore si c’est l’idée du siècle, mais ça faisait un bail qu’j’avais pas été motivé par un projet pareil, et… » Un détail le fit s’interrompre. Un détail qui ne le contrariait pas, mais qui trahissait une conclusion à laquelle il n’était pas préparé. « Pourquoi tu sors trois verres, Vinz ? » Il arqua un sourcil curieux, amène et à peine taquin : « T’attends quelqu’un ? On fait un colloque entre sorciers ce soir, c’est ça ? »
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Louisiana Burning
Lilas Hirsch
"THE BOOTY" : la plus belle paire de France et de Navarre.
☽ YOU LEFT ME IN THE DARK ☾
"She was poetry in a world that was still learning the alphabet."
En un mot : Wild thoughts
Qui es-tu ? : ☽ Outre. Pouvoir qu'elle ne peut nier, l'amenant sans cesse à visualiser le monde sous un prisme différent de celui du commun des mortels. Agression visuelle, physique, sonore, olfactive, constante, d'une magie qu'elle voit en tant qu'entité propre.
☽ Artiste. Pour exprimer ses visions, elle s'acharne à peindre, sculpter, dessiner, ce monde qui l'entoure et qu'elle ne peut expliquer oralement.
☽ Née en France, en Alsace précisément, enfant non-désirée, d'une relation adultère. Ce sont ses grands-parents qui l'élève et son grand-père qui la forme.
☽ Elle déménage aux USA dans le but de retrouver cette mère qui l'a abandonnée, pour apprendre qu'elle est décédée, préférant ne pas se battre contre un cancer qui finira par avoir raison d'elle.
☽ Elle atterrit à Los Angeles presque par hasard, en suivant son compagnon de l'époque. Elle y rencontrera Vinzent, qui changera sa vie.
☽ Un début d'apprentissage arcanique inachevé au côté de celui qui deviendra son ami, son amant, son amour. Un rituel magique lie leurs âmes peu de temps après le décès de Léonard, le mentor de Lilas.
☽ Elle se laissera malmener pendant des années par un homme néfaste avant de finalement tout quitter pour rejoindre la Louisiane dans l'espoir d'y retrouver sa demi-soeur et peut-être Vinzent.
☽ Elle passe 2 ans dans un camp regroupant des femmes CESS avant de rejoindre finalement Shreveport, où elle retrouvera sa demi-soeur, Hannah Miller, et l'autre moitié de son âme, Vinzent Henkermann.
☽ NO DAWN, NO DAY ☾
"your name i spoke many times
alone in the darkness in the night"
Facultés : ☽ Clairvoyance : Lilas a un niveau de sensibilité aux flux magiques qui lui permet de lire sous la surface des choses qui composent le réel. Cela se traduit par toutes sortes de stimuli cognitifs ou physiques. Son don est passif, elle vit avec un second filtre de vision constant.
☽ Psychométrie : En touchant un objet, qu’il soit magique ou non, Lilas peut en voir l’histoire, a qui il a appartenu, ce à quoi il a servi, tout ce qu’il s’est passé à son contact. La capacité n’est pas maîtrisée.
Thème : Cosmic Love - Florence + The Machine
I'm always in this twilight
"and prayed a thousand prayers
and my many dreams were of you"
Pseudo : Akhmaleone
Célébrité : Xian Mikol
Double compte : La Plante Verte, Le Hibou, La Catin et La Sorcière
Le silence de la pièce me met mal à l’aise et je sors mon téléphone de la poche de mon jean d’un geste rapide. De quelques mouvements habiles des doigts, j’ouvre Spotify et lance une playlist au hasard. Les notes, légères, s’échappent du haut-parleur à la qualité questionnable et je règle le volume de sorte à ne pas déranger le reste de la maisonnée. J’oscille d’un pied sur l’autre dans la chambre que Vinzent m’a indiqué, toujours un peu mal à l’aise dans le manoir. Il s’agit de ma seconde visite de la bâtisse et l’endroit est… trop. Je n’ai pas d’autre mot pour décrire ce que me fait ressentir cette ancienne maison de maître retapée par les soins de l’arcaniste. Trop grande, trop luxueuse, trop excentrée, trop pleine d’Écarlate. Elle est partout, attrapant mes yeux où qu’ils se posent. Sur les runes qui marquent les embrasures des portes, dans les meubles qu’il effleure chaque jour, elle suinte des murs, dégouline sur les parquets en long filaments d’un rouge sombre, comme un lierre arcanique qui recouvre chaque parcelle du bâtiment. Je déglutis en avançant dans la pièce heureuse de trouver le lit vide de toute présence du sorcier. Je m’y laisse tomber et frotte mes yeux fatigués, tourne la tête pour soulager ma nuque engourdie par des heures penchées en avant à gratter le papier. Avec un profond soupir, je pose les coudes sur mes genoux et enfoui mon visage dans mes mains, pressant le talon de mes paumes contre mes paupières dans l’espoir d’en chasser les picotements qui les tiraillent. Mélange d’épuisement, de trop longues heures de concentration nocturnes, puis au côté de Vinzent, et enfin d’un mélange d’émotion que je n’ai vraiment pas envie d’explorer plus en profondeur pour le moment.
Cette maison, ce qu’il s’y passe. Tout aurait pu être différent, si seulement j’avais dit oui. Cet endroit aurait pu être mien, ces murs auraient pu être baignés d’un mélange de mauve et de rouge, j’aurais pu choisir la couleur du tapis dans le salon, j’aurais pu tomber amoureuse de ce jardin immense que j’aperçois par la fenêtre avec ses glycines qui doivent ployer sous le poids de leurs fleurs la saison venue. La chambre que j’occupe présentement aurait pu devenir mon atelier. J’aurais continué mon apprentissage normalement, sans en perdre la moitié en errant pendant trois ans. La médiocrité de ce que j’ai conservé des enseignements de Vinzent m’a frappé avec toute la force de la honte quand je lui ai rendu l’essai qu’il m’a demandé de lui rédiger. Trop d’années à ne rien travailler, à nier mon don, à ne pas chercher à approfondir des connaissances qui me fascinent et qui répondent à des questionnements profonds que je me pose pourtant depuis l’enfance. Des années gâchées à me perdre dans les bras d’un autre. Je me lève avec une grimace amère et m’approche des grandes fenêtres qui baignent la pièce d’une lumière franche. Mon ombre se découpe clairement dans la lumière du couchant et j’observe la propriété qui s’étale sous mes yeux.
J’ai deux heures devant moi, je devrais essayer de dormir. Je m’appuie contre l’encadrement de la fenêtre et regarde d’un œil torve le lit qui, bien qu’énorme et couvert d’une épaisse couverture qui semble très confortable, ne me fait pas envie. Je n’ai pas la moindre idée de comment je pourrais être capable de dormir dans cette maison. Vinzent a été très clair, j’y viens pour travailler, rien de plus. Son domicile n’est pas le mien et ne le sera probablement jamais. Inutile de m’attacher au mobilier, inutile de m’y sentir chez moi. Je hausse les épaules et m’aventure vers la salle de bain attenante dont j’ouvre la porte lentement. Je manque de pleurer en découvrant la pièce. La salle de bain est… parfaite. J’effleure des doigts la baignoire ancienne, avec ses pieds forgé en forme de pattes de lion, qui trône contre le mur et soupir en caressant la serviette posée sur la vasque. Je croise mon regard dans le miroir et retiens une grimace. Mes cheveux ont définitivement besoin d’un shampoing et les cernes qui dévorent le dessous de mes yeux pourraient faire peur à un mort. Avec un nouveau haussement d’épaule, je me décide. Ok, je ne dormirais pas dans le lit, je ne m’attacherai pas à la beauté aristocratique du manoir, si semblable à celle de son propriétaire, mais rien ne m’empêche de tomber amoureuse de la baignoire. Je tourne doucement les robinets argentés et regarde l’eau rebondir contre la faïence avant de fermer l’évacuation d’un tour de main. Un aller-retour plus tard, je pose sur le petit fauteuil qui occupe un coin de la pièce mon sac et me félicite de toujours sortir avec de quoi me changer. J’extirpe du fatras, qui compose mon équipement quotidien, la pochette contenant un rechange de sous-vêtements propre ainsi qu’un haut crème et fluide. J’attrape les flacons de voyage contenant mon shampoing et mon gel douche avant de sortir également la petite trousse de maquillage qui traîne au fond du sac, à l’intérieur la totalité de ma collection actuelle : un anticernes, un mascara, un pinceau (à peinture), un tube de rouge à lèvre d’un couleur proche de celles de mes lèvres et une palette qui contient quatre fard un crème, un brun, un noir et un irisé.
D’un geste fluide, je me glisse dans l’eau brûlante avec un soupir de contentement. Je dessine des arabesques sur mes genoux qui dépassent de l’eau en réfléchissant. La situation est bien meilleure que ce à quoi je m’étais attendue. J’avais conservé un espoir, maigre à en faire peur, d’obtenir le pardon de Vinzent et s’il ne s’est pas réalisé, j’ai néanmoins réussi à obtenir une forme d’acceptation de sa part. Notre première rencontre m’avait laissé exsangue et épuisée, et j’avais abandonné, à ce moment, l’idée de reprendre un apprentissage auprès de lui, mais force est de constater qu’il est encore capable de me surprendre. Statue figée dans ses habitudes, il est souvent simple d’imaginer les réactions que pourrait avoir l’Arcaniste et pourtant, quand mon téléphone avait sonné, quand il s’était présenté au café, quand il avait énoncé ses conditions, il avait réussi à me surprendre. J’avais cru perdre tout ce que j’avais en arrivant ici, après avoir subi de plein fouet la violence de son courroux, mais il m’avait laissé une chance. C’est ce qui avait mené à la nuit éprouvante de la veille, où j’avais vidé sur le sol miteux de ma chambre de motel la totalité des choses que j’avais emportées dans ma fuite de Los Angeles, extirpant du fouillis les quelques restes que j’avais conservé de nos échanges sur les arcanes. Explications gribouillées à la va-vite sur des feuillet volants que j’avais coincée dans mon carnet à dessin. Morceaux de savoir, jetés sur des esquisses et dans les coins de toiles inachevés, carnets de notes, à peine entamés, contenant des paragraphes de mon écriture brouillonne, empressée de coucher sur le papier le savoir qu’il voulait bien m’offrir. J’avais exhumé toutes ces informations et les avais lues et relues jusqu’à les connaître par cœur, réveillant de vieux souvenirs enfouis. Si j’avais perdu son amour, je ne pouvais me permettre de perdre son savoir. Vinzent était un puits sans fond d’information, une source infinie de connaissance et sans avoir pleine conscience de la chance que j’avais d’apprendre auprès d’un sorcier aussi érudit, je savais néanmoins qu’ils ne seraient pas nombreux ceux qui auraient la chance de partager cette science qu’il possédait.
En fredonnant, je dessinais des runes sur mes jambes, tentant de me remémorer leurs significations, leurs utilisations, la façon dont je devais les agencer pour réussir à obtenir ce que je voulais d’elle, afin de pouvoir y canaliser ce flux magique que j’étais l’une des rares à visualiser. La pointe de contentement que j’avais deviné en Vinzent quand il m’avait vu revenir les bras chargés de mes trouvailles avait suffi à me remplir d’une joie paisible. Je pouvais le faire, j’étais assez forte pour apprendre de lui, pour le rendre fier et mériter chacun des enseignements qu’il m’offrirait. Un changement brutal d’ambiance musicale me fait ronchonner et je jette un œil à l’horloge qui m’indique que je marine depuis près de quarante-cinq minutes. Avec une grimace et un remous d’eau, je me redresse et m’empresse de finir mes ablutions avant de me sécher. Les cheveux enroulés dans une serviette, j’applique un maquillage léger sur mon visage, suffisant pour camoufler en partie les cratères qui se dessinent sous mes yeux et pour me redonner l’air humain. Je couvre mes cils d’une couche de mascara avant de hausser les épaules. Ce sera suffisant, je dois rencontrer un ami proche de Vinzent, pas le roi de Suède, ça fera l’affaire. En me remémorant les mots de l’arcaniste, je me demande à quoi peut bien ressembler cet homme qu’il qualifie de frère et qu’il porte en très haute estime. Je me souviens de ses mots à propos de ses amis de Norvège, de l’affection sincère qui s’entendait dans sa voix à l’évocation des membres de leur clan. Il y avait eu quelque chose de plus dans sa voix à l’évocation d’Eoghan Underwood. Quelque chose de plus profond. Rares étaient ceux qui inspiraient une affection et un respect sincère à Vinzent et le Louisianais semblait en être capable. J’imaginais donc un homme très similaire à Vinzent, quelqu’un de froid, de très droit, probablement d’une extrême intelligence, quelqu’un d’intimidant.
Les aboiements des chiens me font sursauter et je me rends compte que j’attends bêtement devant le miroir depuis dix minutes. Avec un juron français, je m’empresse de dénouer la serviette qui entrave mes cheveux et avant de les frotter énergiquement dans l’espoir de les sécher suffisamment pour qu’il ne dégouline pas sur mes épaules. Je les brosse sommairement, avant de les laisser sécher à l’air libre en enfilant mes chaussures. Je n’ai pas trouvé de sèche-cheveux dans le placard de la salle de bain, mes cheveux humides feront donc l’affaire. Après un dernier coup d’œil dans le miroir, durant lequel je lisse un pli sur mon haut, je sors dans le couloir en silence. Je tends l’oreille et tous mes autres sens, tentant de percevoir quelque chose en bas, mais je n’entends que le ronronnement lointain d’une conversation. Je m’avance jusqu’en haut des escaliers, où je m’arrête un peu pour scanner ce que je vois. L’Écarlate resplendit dans le salon, nappe de velours carmin et paresseux qui se mêle parfaitement à son environnement, près d’elle, je devine une essence qui m’est inconnue, d’un ton plus vif, mêlée de striures sombres, je penche la tête sur le côté en l’observant intrigué par ce qui se dégage de l’invité de mon mentor. Elle s’agite, tourbillonne, incapable de rester en place, elle papillonne, s’étire et se tend, curieuse. Elle a quelque choses de vif, de fougueux, de vibrant, quelque chose d’attrayant qui captive mon regard.
Je descends quelques marches et m’arrête pour tendre l’oreille percevant l’accent local dans une voix au timbre grave et chaud. Je souris en entendant ces sonorités qui sont devenues mon quotidien et décide de descendre complètement. À nouveau, je m’arrête dans l’embrasure de la porte du salon, observant la scène qui se déroule sous mes yeux. Vinzent occupé à poser trois verres sur la table et Eoghan, puisque c’est son nom, qui se tient debout près de lui, parlant avec animation. Je hausse un sourcil appréciateur devant ce que je vois de lui, une chevelure d’un noir de geais, un dos large couvert d’un t-shirt noir également, un jean de bonne facture. Classique. Un sourire étire mes lèvres quand j’aperçois la veste en cuir qui traîne sur un siège. Il se dégage quelque chose d’agréable de lui et sans y penser, j’avance, ma présence révélée par le couinement de Garmr. Si la chienne ne me porte pas dans son cœur, le chien m’a adopté bien plus rapidement et je m’empresse de me baisser légèrement pour gratter ses oreilles soyeuses avec un sourire que je tourne ensuite vers Eoghan. Je croise une paire de prunelles céruléenne, et scanne rapidement son visage, une mâchoire nettement dessinée, un nez droit et une bouche pleine. Je cligne des yeux, une fois, immédiatement tentée de dessiner ses traits, avant de me reprendre. « Eoghan, je suppose ? » Je me redresse et tends une main vers lui en m’approchant. « Vinzent m’a beaucoup parlé de vous. » Je hoche la tête en direction de mon mentor. « J’ai bien peur que le colloque tourne court étant donné que ma contribution risque d’être au mieux maigre, au pire, inexistante. Mais, j’me ferai un plaisir d’écouter. » Je ris doucement en grattant nerveusement ma nuque et en détournant le regard. Je ne sais pas trop comment me présenter. « Je suis Lilas, la… » Je finis par détourner le regard, une sensation de chaleur agréable me traversant avant que je ne le pose sur Vinzent, la question de mon titre en suspens entre nous.
ADMIN ۰ Se faire péter la vitrine : bien plus qu'un métier, une passion. Featuring : Dramaking
⛤ SMALLTOWN BOY ⛤
"This is not the right way."
En un mot : Sorcier venimeux ondulé de la toiture. Gosse du bayou.
Qui es-tu ? :
"Let it spread like a disease."
⛤ Maître des arcanes, sorcier à l'essence écarlate. 37 ans de vice (et râles) et de chair corrompue. Manipulateur d'hormones, télépathe patenté.
⛤ Second, bras droit de Circé van derr Ven dans la secte de l'Irae. S'y démarque pour sa loyauté ciselée par les griffes de Morgan Leroy (missing). Mais les failles perlent.
⛤ Incube de Louisiane ; fils de ces terres marécageuses, du bayou poisseux et des routes cahoteuses. Né à Bâton-Rouge, n'a connu que Shreveport et les frontières de son État.
⛤ Né seul homme dans la famille des sorcières irlandaises Mulligan. Privé de père (tué) par la harpie noire : élevé par Sylia Mulligan, descendant du Rouge de sa grand-mère Julianna.
⛤ Cauchemar des femmes ; nourrit sa magie (Rougeoyante) des hormones sexuelles de ses partenaires, ainsi que des émotions primaires.
⛤ Traître à ses passions, criminel et meurtrier de Johanna Andros (missing). Pourfendeur d'amitiés, éternel débiteur, clébard soumis à ses attaches.
⛤ Ne vit que pour les Mardi-Gras de New Orleans ; caresse le rêve de s'y installer un jour dans son propre "shotgun", malgré le fantôme de Katrina.
⛤ Mystique, déchiré entre deux hommes : partagé entre le sorcier et l'humain, entre la sagesse et une ire destructrice. Le latin s'efface sans mal sous l'accent du Sud, coriace sous sa langue.
⛤ Commerçant du Downtown (Crawling life), antre de ses serpents vénérés, lézards et autres reptiles, dont il cède les corps, les soins et les cages de verre.
⛤ Pratique à l'arrière de sa boutique, dans un laboratoire farouchement défendu et protégé par les runes. Recèle secrets et savoirs, expérimentations douteuses et dangereuses.
⛤ Mauvais mentor. L'une de ses apprenties en a subi les conséquences. Guide de Morgane Wuntherson, compagnon des crimes et des nuits de Yago Mustafaï. Meilleur ami indigne de Vinzent Henkermann et cousin de Shannon Mulligan.
⛤ Pacte tissé avec Scox : Prince démon s'étant dissimulé derrière les brumes de Baal. Immortalité odieusement acquise, âme vouée à obéir et marcher aux côtés des Antiques. 37 ans d'âge réel ; 36 ans d'apparence.
⛤ ENAE VOLARE MEZZO ⛤
"I put a spell on you."
Facultés : ⛤ La Rougeoyante s'infiltre dans les corps et y bouleverse les hormones ; flèche apollonide : distille poison, fléau, mort, mais aussi fièvre rouge saphique. Chaos total.
⛤ Télépathe raisonnable : ne s'infiltre de préférence que dans les esprits des humains misérables. Capable de communiquer en pensée avec quiconque lui ouvre les grilles de son esprit. Savant fou ; tâche de connecter sa psyché aux êtres muets, cobras et crotales comme cobayes.
⛤ Herboriste né, sa maîtrise des potions n'a d'égale que celle de son mentor maternel. Capable d'élaborer des philtres complexes ; créateur infatigable de breuvages en tous genres.
⛤ La Rougeoyante se défend et protège son hôte plus férocement qu'elle n'attaque : limitée par la nécessité d'un contact physique. Sorcier doué au corps-à-corps, secondé par son aisance au maniement d'athamés et autres lames rituelles.
⛤ Chercheur d'artefacts, quémandé des Longue-Vies : détisseur de leurs malédictions et autres mauvais sorts.
Thème : The Way ⛤ Zack Hemsey.
⛤ VENGEANCE ⛤
"Before I die alone."
Pseudo : Nero
Célébrité : Ian Somerhalder.
Double compte : Sanford R. De Castro, Aliénor Bellovaque, Ian C. Calloway & Gautièr Montignac.
La légèreté. Une chape toute de mauve vêtue. Ses doigts translucides, ourlés de ce purpurin plus opaque, teinté de rose et de vent. Aérienne.
Il la sentit avant de la voir. Il tourna la tête vers la jeune femme qui, sans un bruit, était apparue dans cette pièce sans doute trop vaste pour eux deux. Discrète, gracile, elle parut emplir tout l’espace que leurs intellects incisifs, narquois ou abyssaux lui avaient laissé. Son sourire incertain, sa question en suspens, se figèrent tous les deux, tout comme ses pupilles sur la créature dont la fragilité évidente le frappa de plein fouet. Rencontre douce et puissante à la fois, elle amena avec elle un vague courant d’air, qui transportait un parfum de bain et de savon, de maquillage et d’autre chose. Son cœur pompa le sang un brin trop fort, pulsant comme sa magie aux aguets. Eoghan Underwood ne riait plus, au moment d’accrocher de son attention pleine et entière le détail des traits féminins. Ces yeux, qui possédaient ce il ne savait quoi d’asiatique. Cette silhouette, fluette mais respirant une santé particulière, qu’il reconnut aussitôt.
Éveillée. Petite sœur.
Le chaud, le tiède et le frais circulaient en lui, équilibre yin yang perturbé, foie et estomac soumis à des températures contraires, menant presque la nausée au bord des lèvres, pour subitement voir la paix revenir. Ce bouleversement dura de longues secondes, sans qu’il n’en montre rien – il en était hors de question. Il n’était même pas certain que ces ressentis soient réels, concrets. Il dut se retenir d’étendre son Essence vers celle de leur cadette. Remué. Sans savoir ce que renfermait cette femme-enfant discrète et prudente, il plaqua brièvement sur son visage celui d’une autre. Celle dont il n’avait pas encore pris le temps de pleurer le départ. L’abandon. Et Vinzent, qui ne savait pas encore. Il humecta ses lèvres rendues sèches, et pivota pleinement dans la direction de l’apparition. Sa beauté, réelle, le heurta surtout de par la finesse de ses traits elfiques, esquissés de la pointe d’un pinceau dépourvu de la moindre vulgarité. Le sourire qu’elle lui offrit, il ne put y répondre. Il contenait un bouquet de promesses toutes plus absurdes les unes que les autres. Je ne te connais pas. Il ignorait ce qu’elle faisait là. Il ignorait quel statut était le sien dans cette demeure gigantesque. Mais il ne décela pas la plus petite once de malveillance en elle, sans avoir pour autant à analyser froidement son aura. Il l’aurait contemplée encore longtemps, si une menotte hâlée ne s’était pas tendue vers lui.
Alors, il revint parmi les vivants, battit des paupières, et transforma sa stupéfaction muette en un haussement de sourcil trahissant une pointe de curiosité amusée. Son regard fila chercher celui de Vinzent en vain, avant de se reposer sur le faciès juvénile. Depuis quand lui serrait-on la main ? Depuis quand s’adressait-on à lui avec tant de déférence ? Il manqua de céder à l’hilarité et, l’espace d’une seconde, envisagea presque de lui rendre un baise-main désuet. Il s’en empêcha heureusement à temps. La mettre mal à l’aise ne l’aurait aucunement satisfait. Pas comme ça. Pas maintenant. L’instant, précieux sans qu’il ne comprenne encore à quel point, ne s’y prêtait guère. C’est pourquoi il s’empara sagement de ses phalanges, les enfermant sans douleur au creux de sa large paume, éreintée de quelques cals. « Eoghan, oui. » Son accent du Sud répondit à celui, bel et bien étranger, de sa vis-à-vis décidemment fort courtoise. Une vis-à-vis qui n’eut même pas à se faire supplier pour lui offrir son nom.
Lilas. Cette fois, la commissure de ses lèvres s’étira. Lilas. Aérienne.
Il la relâcha, éprouvant une demi-seconde de trop la texture de sa main, de son pouce marquant le grain satiné. La langue du rouge s’attardant pour mieux s’en aller à regret, comme l’écume s’évapore lentement contre la pierre sur laquelle elle s’est échouée. Inexorablement, disparue. Mais le sel et l’iode, eux, restent. Il attendait désormais avec un intérêt grandissant la réponse de son ami, la fin d’une phrase laissée en suspens.
« Ma disciple. »
L’ironie mordante lui apparut comme cruelle, et logique à la fois. Une roue sans cesse en mouvement, une balance dont ils formaient, Henkermann et lui, les deux pendants. Havenford était partie, le laissant maître sans outre à modeler ; mais pas sans disciple. Morgane était là. Et pourtant, les nuances lui apparurent aussitôt comme primordiales, frappantes. La bascule, visible. Tandis qu’un peu de regret assombrissait ses pensées, sa joie profonde, elle, était bien présente. Comme si la réponse avait été évidente. Tout en ignorant encore quel tempérament habitait la jeune femme, ses simples contours le rassurèrent, et il devina immédiatement tout le potentiel que devait renfermer cette âme pure. Une joie, oui. Un cadeau des cieux.
Le sorcier s’éloigna d’elle, non sans la gratifier d’un dernier coup d’œil, et s’empara du verre offert, avant de se laisser tomber au creux d’un sofa, face à l’apprentie. Il trempa les lèvres dans l’alcool, et le céruléen s’ancra aux teintes miroirs, se fichèrent sans hargne ni vice dans les prunelles de Lilas. Il l’étudiait, sans perdre une miette du discours du maître des lieux. L’harmonie qui emplissait la pièce, pour lui, aurait eu de quoi dissiper le moindre écho perturbateur. Respectant les temps morts et les silences du conteur, il ne consentait à baisser les yeux que pour observer l’ambre liquide tanguer, l’un des chiens remuer ou se rallonger, étrangement conscient de la moindre fluctuation, sensible, électrique et demeurant pourtant dans un état de calme agréable. Un mot parvint, comme on pouvait s’y attendre, à perturber ce tableau paisible. Mariage. Il redressa la tête vers lui, sans pousser « des cris d’orfraie », mais encaissant bel et bien le secret dévoilé avec choc. Ses lèvres s’entrouvrirent, et il dévisagea tour à tour les deux « époux », un milliard de questions se bousculant aux portes de sa caboche déjà trop pleine. Plutôt que de crier à la trahison, il referma la bouche, inclina du chef et leva son verre dont il descendit le reste du contenu d’une seule traite, se brûlant agréablement la gorge. Le socle translucide cloqua délicatement contre la table basse, tandis que sa langue claquait contre son palais pour mieux ponctuer : « Fair enough. »
Un rire d’un seul hoquet lui échappa, tandis que la pointe d’une canine s’enfonçait dans l’inférieure, toisant Vinzent avec amitié. « J’me sens moins seul à révéler des dossiers secrets défense sur le tard, tout d’un coup. Ce s’rait pas chouette de ma part de gueuler. On est quittes. » Vinzent Henkermann. Marié. À cette fille de Zéphyr. Hébété par la nouvelle, il lui faudrait un bon moment pour admettre cette nouvelle vérité, pour l’ajouter au paysage de son quotidien. Vinzent. Marié. Uni par les liens les plus indéfectibles qui soient. « Même si… Putain. » Il frotta sa mâchoire, pensif, toujours tour à tour attiré par l’un, puis par l’autre. Il finit par les pointer du doigt, cherchant à comprendre : « Donc… Vous serez liés comme ça… pour toute la vie ? Qu’est-ce que ça sous-entend… porter la marquer de l’autre ? Puis d’ailleurs à l’heure actuelle, est-ce que vous êtes… encore… Vous avez pas repris ou… ? » Il n’acheva pas, ne trouvant aucune formule élégante pour poser la question existentielle. Il chercha de lui-même à grappiller quelques indices. Si aucune haine ni inimitié ne paraissait évidemment les séparer, les choses semblaient moins fluides que ce à quoi il s’attendait. Sans aller jusqu’à la manifestation de gestes affectueux, d’un sème trahissant leur attachement réciproque, il se demanda si sa présence était responsable de la manifeste distance qui, à minima, lui apparut comme perturbante. Peut-être que le récit plat et dénué d’affect de son frère le mettait sur une fausse piste.
Lilas reprit la première place de son champ de vision. Son sourire se faisait désormais plus nuancé. En quelques instants, elle venait d’obtenir un statut se substituant au premier, apparu seulement quelques minutes plus tôt. Même si ses sentiments demeuraient encore confus, brouillons à son égard, les révélations de Vinzent avaient au moins eu pour mérite de l’encercler d’un premier cadre rassurant. Il s’adressa à elle, la désignant du menton avec une certaine malice : « Bienvenue à Shreveport, dans c’cas. On s’croisera souvent. Ces derniers temps, j’ai comme… déserté un peu le coin. Mais j’compte bien revenir un peu plus dans les parages. »
Il se radossa plus confortablement, et ne résista pas à l’envie de l’interroger directement, cette fois : « Quatre ans sans pratique, c’n’est pas rien. Tu as dû perdre, pendant tout ce temps. Et avec un modèle pareil… » Il désigna vaguement le mentor susnommé. « Les leçons vont être… intéressantes, je suppose. » Lentement, il reprenait son sérieux et, confiant en la tolérance de l’arcaniste sur ses questions intrusives, se fit un tantinet plus dur, lorsqu’il articula sans détour : « Et toi, alors ? Qu’est-ce qui te rend donc si intéressante à ses yeux ? »
"THE BOOTY" : la plus belle paire de France et de Navarre.
☽ YOU LEFT ME IN THE DARK ☾
"She was poetry in a world that was still learning the alphabet."
En un mot : Wild thoughts
Qui es-tu ? : ☽ Outre. Pouvoir qu'elle ne peut nier, l'amenant sans cesse à visualiser le monde sous un prisme différent de celui du commun des mortels. Agression visuelle, physique, sonore, olfactive, constante, d'une magie qu'elle voit en tant qu'entité propre.
☽ Artiste. Pour exprimer ses visions, elle s'acharne à peindre, sculpter, dessiner, ce monde qui l'entoure et qu'elle ne peut expliquer oralement.
☽ Née en France, en Alsace précisément, enfant non-désirée, d'une relation adultère. Ce sont ses grands-parents qui l'élève et son grand-père qui la forme.
☽ Elle déménage aux USA dans le but de retrouver cette mère qui l'a abandonnée, pour apprendre qu'elle est décédée, préférant ne pas se battre contre un cancer qui finira par avoir raison d'elle.
☽ Elle atterrit à Los Angeles presque par hasard, en suivant son compagnon de l'époque. Elle y rencontrera Vinzent, qui changera sa vie.
☽ Un début d'apprentissage arcanique inachevé au côté de celui qui deviendra son ami, son amant, son amour. Un rituel magique lie leurs âmes peu de temps après le décès de Léonard, le mentor de Lilas.
☽ Elle se laissera malmener pendant des années par un homme néfaste avant de finalement tout quitter pour rejoindre la Louisiane dans l'espoir d'y retrouver sa demi-soeur et peut-être Vinzent.
☽ Elle passe 2 ans dans un camp regroupant des femmes CESS avant de rejoindre finalement Shreveport, où elle retrouvera sa demi-soeur, Hannah Miller, et l'autre moitié de son âme, Vinzent Henkermann.
☽ NO DAWN, NO DAY ☾
"your name i spoke many times
alone in the darkness in the night"
Facultés : ☽ Clairvoyance : Lilas a un niveau de sensibilité aux flux magiques qui lui permet de lire sous la surface des choses qui composent le réel. Cela se traduit par toutes sortes de stimuli cognitifs ou physiques. Son don est passif, elle vit avec un second filtre de vision constant.
☽ Psychométrie : En touchant un objet, qu’il soit magique ou non, Lilas peut en voir l’histoire, a qui il a appartenu, ce à quoi il a servi, tout ce qu’il s’est passé à son contact. La capacité n’est pas maîtrisée.
Thème : Cosmic Love - Florence + The Machine
I'm always in this twilight
"and prayed a thousand prayers
and my many dreams were of you"
Pseudo : Akhmaleone
Célébrité : Xian Mikol
Double compte : La Plante Verte, Le Hibou, La Catin et La Sorcière
La pièce est tellement saturée de magie que je m’y perds. L’Écarlate s’étale partout, que ce soit celle qui s’échappe en vague paresseuse de Vinzent, ou celle qui imprègne chacune des fibres du manoir, du plus petit brin de fil tissant les tapis persans aux nœuds qui courent dans le bois des murs. L’essence d’Eoghan, d’une teinte carmine différente, s’étire et s’étale dans la pièce comme un chat explorant son domaine, confiante et en terrain connu. Le mauve de ma propre essence me semble soudain plus vif, entouré de ces puissantes compagnes. Les pulsations du Rouge attirent mon regard, curieux, sur Eoghan. Son essence a réagi à ma présence sans que je ne sache trop pourquoi, incapable de déceler dans ses ondulations ce que j’ai pu faire pour lui plaire ou déplaire.
La peau qui enserre la mienne est chaude, rassurante si elle avait appartenu à une présence connue. Le genre de main qu’on aime tenir dans le noir quand les bruits de la nuit se font effrayants, quand l’inconnu devient soudainement trop grand pour être acceptable, quand la tristesse se fait trop forte pour être portée seule. Le sourire qu’il me rend ne fait qu’agrandir le mien quand je décèle dans ses prunelles, d’abord étonnée, un petit je-ne-sais quoi de taquin qui me laisse deviner que j’ai face à moi un homme plus léger que ce à quoi je m’attendais. L’accent du Sud, lourd sur sa langue, chante à mes oreilles alors que son pouce effleure ma peau avant de me rendre ma main. J’en agite légèrement les doigts, chassant la sensation étrange qu’a créé son derme contre le mien, chaleur vive qui semble s’insérer jusque dans le flux de mes veines, venant résonner sourdement contre ma chair. Nouveau. D’un coup d’œil discret, j’observe ma main sur laquelle s’attarde le rouge qui le caractérise et effleure du bout de l’index une marque visible de mes yeux seuls. Soudainement bien plus curieuse de l’homme qui prend place dans un des fauteuils confortables du salon, je m’empresse de m’asseoir à mon tour.
La réponse de Vinzent étire mes lèvres encore davantage, dévoilant légèrement mes dents avant que je ne baisse la tête. Idiote. Je ne devrais pas prendre autant à cœur le fait qu’il me nomme ainsi. Dans les faits, c’est ce que je suis, sa disciple. Son apprentie. Rien de plus qu’un réservoir dans lequel déverser son savoir, qu’un terreau qu’il arrose de ses connaissances de l’espoir de voir fleurir de nouveau talent. Rien de moins non plus, je sais à quel point le titre importe pour lui, à quel point l’enseignement n’est pas rien à ses yeux. J’attrape d’une main légère le verre qui m’est tendu et m’empresse d’avaler une gorgée de courage liquide, dans l’espoir de défaire les nœuds de stress qui crispent mon dos. Je me morigène intérieurement, me rappelant qu’il ne s’agit ni d’un concours, ni d’une évaluation, je ne fais que rencontrer un ami de Vinzent, une personne que je serai amené à croiser régulièrement dans ces murs. J’écoute avec attention Vinzent raconter notre histoire, assise au bord du fauteuil, la tête légèrement penchée en avant, comme toujours, quand il parle. Il a ce quelque chose dans la voix qui force l’attention. Peut-être n’est-ce que moi, peut-être suis-je la seule à entendre cette sommation à l’écoute, qui enduit chacun de ses mots. Mais Eoghan écoute avec la même attention, bien que son regard ne me quitte pas, croisant régulièrement le vert de mes prunelles, et je me perds dans mes souvenirs. Non, effectivement, les chances que je rencontre le sorcier étaient minces. Plus que ça, quasi-inexistantes. Les images de la maison de Santa Monica, siège de la période la plus gai de mon existence, défilent devant mes yeux comme des polaroïds vieilli, teinté d’une ombre sépia, qui signa la fin de notre relation, avec son départ et mon refus de le suivre. Je détourne légèrement la tête, surprise qu’il n’évoque pas mon abandon, mon refus de quitter la Californie, lame qui pourtant, trancha sèchement les liens qui nous unissait à l’époque. Mes prunelles croisent les siennes quelques secondes quand il me jette un regard et je tente de me forger un air neutre, persuadée qu’il lit quand même sur mes traits la surprise mêlée de la culpabilité qui accompagne chaque évocation de ce souvenir, douloureux s’il en est.
L’évocation du rituel de hiérogamie est bien la première chose faisant naître une expression pleinement naturelle sur le visage d’Eoghan, et je retiens un rire, le camouflant en un petit reniflement, mon visage se détournant, caché par la soie de mes cheveux. Avec sa bouche entrouverte et son regard faisant le yo-yo entre mon Arcaniste et moi, il a l’air tellement perdu que je ne voudrais pas qu’il soit vexé par ma réaction. J’accepte son levé de verre d’un hochement de tête entendu, et descends à mon tour une grande gorgée de liquide. Si la surprise d’Eoghan m’a fait rire, elle n’efface pas la mienne. Je ne m’attendais pas à ce que Vinzent évoque le rituel, à ce qu’il parle de ce qui nous lie plus intrinsèquement l’un à l’autre qu’à tout autre. Du regard, je cherche le mauve dans l’Écarlate, trouvant dans la marée rouge les traces de mon essence, filaments pâles qui errent au sein du velours sombre. Son rire me fait de nouveau tourner la tête vers Eoghan et un sourire étire mes lèvres devant son expression. Quand les questions fusent, Vinzent s’installe plus confortablement dans son fauteuil, mon attention se reportant sur lui dès qu’il commence à se mouvoir, et nos regards se croisent. Question muette à laquelle je réponds d’un petit geste du menton. Vas-y, toi, tu es plus apte à répondre. La surprise ne fait que grandir quand il explique dans les grandes lignes le rituel qui nous lie, je le fixe, un peu hébété, prenant par la présente la mesure de la confiance qu’il accorde au sorcier qui siège face à moi. Mon regard se déporte de nouveau sur Eoghan, observant avec une plus grande attention son essence, notant les traînées plus sombre qui la strie, les mouvements qui l’agitent, cherchant à comprendre ce qu’il a de particulier pour s’être attiré les faveurs de Vinzent. Rien de neuf ne s’échappe de ce que j’observe, rien d’autre que la douce chaleur que je ressens depuis que je me suis approchée de lui. Quand il m’observe à son tour, je ne lâche pas son regard, observant ses traits, la forme de ses yeux, la teinte de bleu vibrante de ses prunelles, la longueur de ses cils.
Un sourire tendre étire mes lèvres quand Vinzent parle de ce que le rituel offre comme possibilité, et je détourne les yeux pour observer l’Écarlate qui s’étale paisiblement, heureuse de le voir dans son élément. La grimace qui étire discrètement mes lèvres à l’évocation de notre situation actuelle n’est pas suffisante pour perturber l’ambiance de la pièce et je me reprends bien vite, avalant d’une gorgée la fin de mon verre que je pose près de celui d’Eoghan, avant de croiser sagement les mains sur mes genoux, mes yeux baissés observant mes phalanges entrelacées en silence. Je gratte, de bout de l’ongle, une tache d’encre qui n’est pas partie lors de mon bain. Non, la situation est effectivement au même stade qu’il y a trois ans, sur ce point-là. J’ai récupéré un maître, mais pas l’homme à laquelle mon âme est liée. J’inspire profondément, calmant l’émotion toujours brute qui m’anime à cette idée. Je range tout ça dans une boite que je ferme avant de redresser la tête avec un petit sourire quand Vinzent s’adresse à moi. « Merci, pour les explications, tu as fait ça bien mieux que tout ce que j’aurais pu faire. » Un petit rire m’échappe et je n’ai pas vraiment le temps d’enchaîner qu’Eoghan s’adresse à moi, mon regard se déporte d’un arcaniste à l’autre et je souris largement. « Avec plaisir, j’ai dans l’idée que tu dois offrir des conversations intéressantes toi aussi. » Je ricane légèrement avant de reprendre mon sérieux pour lui répondre. « Oui, j’ai pas mal perdu, même si j’ai passé quelques temps auprès d’un groupe de femmes mêlant arcanistes et chamanes, mais tu le connais… » J’indique Vinzent d’un hochement de tête. « Il est assez… Intransigeant. Ça devrait revenir rapidement. » Je jette un regard vers Vinzent, cherchant son approbation, une fois de plus.
Presque malgré moi, mon dos se redresse quand il me demande ce qui peut bien me rendre intéressante aux yeux de Vinzent et je prends le temps de la réflexion, mon ongle de pouce venant naturellement trouver celui de mon majeur dans un cliquetis régulier. Qu’ai-je donc d’intéressant pour Vinzent ? Je me doute bien que la question ne concerne en rien notre relation personnelle. Mes dons, très certainement. Le fait que je sois déjà bien formée à leur utilisation. Les multiples possibilités d’évolution qu’ils offrent. Je hausse légèrement les épaules, remettant mes cheveux derrière mon oreille avant d’ouvrir la bouche. « Eh bien… Mes dons, je suppose. » Je tourne légèrement la tête vers Vinzent avec un sourire, avant de me tourner à nouveau vers Eoghan. « Je suis clairvoyante. » Je hausse les épaules et inspire profondément. « Mon don est assez simple à expliquer, mais complexe à comprendre… Je perçois les essences, les flux de magie, les fils qui tiennent le monde dans lequel nous évoluons. » D’un geste de la main, j’englobe la pièce. « La scène qui se déroule en ce moment, j’en ai une vision profondément différente que celle de Vinzent par exemple. Si ça peut te donner une idée plus claire, ça pourrait s’apparenter à une vision des auras, mais bien plus poussés que ce dont sont capable la plupart des outres. Je vois plus profondément disons. » Je lâche un rire et frotte ma nuque. « « J’ai jamais trop su expliquer mon don, ne nous mentons pas. » Je me mords la lèvre inférieure. « J’ai également la capacité de lire le passé des objets quand je les tiens. C’est encore un peu bancal pour le moment, mais j’y travaille. Le don s’est déclaré quelques temps après ma séparation d’avec Vinzent, je n’ai donc pas eu l’occasion de le travailler avec lui. »
Je souris plus largement quand j’évoque les raisons de mon apprentissage. « Quant à ce qui m’arroge le titre de disciple, je suis selon Vinzent un puits sans fond de possibilité en termes d’évolution, mon don selon ce que je décide d’en faire pourrait me permettre de me diriger vers un nombre de branche arcanique assez impressionnant. » Je me redresse un peu, assez fière des possibilités qu’il voit en moi. « Mais pour retourner sur mes dons, pour la faire courte, je vois, sens, entends, perçois des choses qui ne sont pas perceptibles par les autres. Actuellement, je visualise parfaitement l’essence de Vinzent, et la tienne aussi d’ailleurs. » Que je m’empresserais de peindre quand tu seras parti. Sans lui laisser le temps de rebondir sur ce que je viens de dire, je me doute qu’il le fera que je le questionne à mon tour ou non, j’enchaîne. « Et toi alors, qu’est-ce qui t’attire les faveurs de Vinzent ? On sait tous les deux qu’il n’aime pas grand monde… » Je jette un regard à Vinzent avec un sourire d’excuse, consciente qu’il s’agit de la première fois que j’ose le taquiner, même légèrement, depuis nos retrouvailles pour le moins mouvementées, avant de reposer à nouveau les yeux sur Eoghan dans l'attente de sa réponse.
Eoghan Underwood
ADMIN ۰ Se faire péter la vitrine : bien plus qu'un métier, une passion. Featuring : Dramaking
⛤ SMALLTOWN BOY ⛤
"This is not the right way."
En un mot : Sorcier venimeux ondulé de la toiture. Gosse du bayou.
Qui es-tu ? :
"Let it spread like a disease."
⛤ Maître des arcanes, sorcier à l'essence écarlate. 37 ans de vice (et râles) et de chair corrompue. Manipulateur d'hormones, télépathe patenté.
⛤ Second, bras droit de Circé van derr Ven dans la secte de l'Irae. S'y démarque pour sa loyauté ciselée par les griffes de Morgan Leroy (missing). Mais les failles perlent.
⛤ Incube de Louisiane ; fils de ces terres marécageuses, du bayou poisseux et des routes cahoteuses. Né à Bâton-Rouge, n'a connu que Shreveport et les frontières de son État.
⛤ Né seul homme dans la famille des sorcières irlandaises Mulligan. Privé de père (tué) par la harpie noire : élevé par Sylia Mulligan, descendant du Rouge de sa grand-mère Julianna.
⛤ Cauchemar des femmes ; nourrit sa magie (Rougeoyante) des hormones sexuelles de ses partenaires, ainsi que des émotions primaires.
⛤ Traître à ses passions, criminel et meurtrier de Johanna Andros (missing). Pourfendeur d'amitiés, éternel débiteur, clébard soumis à ses attaches.
⛤ Ne vit que pour les Mardi-Gras de New Orleans ; caresse le rêve de s'y installer un jour dans son propre "shotgun", malgré le fantôme de Katrina.
⛤ Mystique, déchiré entre deux hommes : partagé entre le sorcier et l'humain, entre la sagesse et une ire destructrice. Le latin s'efface sans mal sous l'accent du Sud, coriace sous sa langue.
⛤ Commerçant du Downtown (Crawling life), antre de ses serpents vénérés, lézards et autres reptiles, dont il cède les corps, les soins et les cages de verre.
⛤ Pratique à l'arrière de sa boutique, dans un laboratoire farouchement défendu et protégé par les runes. Recèle secrets et savoirs, expérimentations douteuses et dangereuses.
⛤ Mauvais mentor. L'une de ses apprenties en a subi les conséquences. Guide de Morgane Wuntherson, compagnon des crimes et des nuits de Yago Mustafaï. Meilleur ami indigne de Vinzent Henkermann et cousin de Shannon Mulligan.
⛤ Pacte tissé avec Scox : Prince démon s'étant dissimulé derrière les brumes de Baal. Immortalité odieusement acquise, âme vouée à obéir et marcher aux côtés des Antiques. 37 ans d'âge réel ; 36 ans d'apparence.
⛤ ENAE VOLARE MEZZO ⛤
"I put a spell on you."
Facultés : ⛤ La Rougeoyante s'infiltre dans les corps et y bouleverse les hormones ; flèche apollonide : distille poison, fléau, mort, mais aussi fièvre rouge saphique. Chaos total.
⛤ Télépathe raisonnable : ne s'infiltre de préférence que dans les esprits des humains misérables. Capable de communiquer en pensée avec quiconque lui ouvre les grilles de son esprit. Savant fou ; tâche de connecter sa psyché aux êtres muets, cobras et crotales comme cobayes.
⛤ Herboriste né, sa maîtrise des potions n'a d'égale que celle de son mentor maternel. Capable d'élaborer des philtres complexes ; créateur infatigable de breuvages en tous genres.
⛤ La Rougeoyante se défend et protège son hôte plus férocement qu'elle n'attaque : limitée par la nécessité d'un contact physique. Sorcier doué au corps-à-corps, secondé par son aisance au maniement d'athamés et autres lames rituelles.
⛤ Chercheur d'artefacts, quémandé des Longue-Vies : détisseur de leurs malédictions et autres mauvais sorts.
Thème : The Way ⛤ Zack Hemsey.
⛤ VENGEANCE ⛤
"Before I die alone."
Pseudo : Nero
Célébrité : Ian Somerhalder.
Double compte : Sanford R. De Castro, Aliénor Bellovaque, Ian C. Calloway & Gautièr Montignac.
Devant la masse d’informations à ingérer, il se fit discret, humble et prudent. Il ne tenait pas à passer à côté d’un détail révélé. Il comprenait trop bien – sans toutefois s’expliquer comment – l’intimité dévoilée d’une telle « opération », rendue possible par une alchimie probablement égale, du moins en puissance, à ce qui le reliait à Vinzent. Il respectait cela. Il regrettait presque de les voir s’échiner à lui délivrer un récit destiné à lui rendre plus palpable, plus compréhensible ce lien sacré. Il s’en voulut presque, l’espace d’un instant, tout en sachant pertinemment qu’il n’avait offensé ni l’un, ni l’autre. De tels prodiges ne pouvaient faire l’objet d’une présentation exhaustive et parfaitement fidèle à la réalité. Ou, en l’occurrence, à cette forme d’intangible. Pas plus qu’il ne se sentait capable de résumer à quiconque le sel de ses amitiés étroites, le pourquoi du comment de sa présence, si surprenante, dans un tel manoir. Il n’était pas voué à fouler le sol de telles demeures. Pourtant, les astres, les dieux, le destin ou le hasard le lui avaient permis. Et tandis que Vinzent parlait, il se fit la remarque de la chance qui était la sienne, et du plaisir que lui procurait cette écoute, ce moment. Un instant de chaleur bienvenu, chassant les fantômes, les résidus d’angoisses, la poussière de la haine et de la rancœur. La paix éprouvée sous ce toit, dans ce sanctuaire, il ne la retrouvait nulle part ailleurs, hormis peut-être au cœur des marais. Il regardait son jumeau avec une intensité guère inquiétante, éprouvant avec délice le sentiment d’une connexion immortelle, le prémunissant de toute réelle solitude, de tout risque de se voir réellement incompris. Vinzent. Vinzent serait toujours là. Même si un océan devait les séparer, même si leurs clans en venaient à s’opposer. Cela non plus, ça ne s’expliquait pas. Et toujours, toujours cette impression de vivre, de se tenir exactement là où il devait l’être, lorsque le maître de l’Écarlate se tenait ainsi, à la fois concentré et détendu, élégant et apte à la confidence. Il bénit cette soirée, déjà en confiance auprès de la dénommée Lilas, qui ne pouvait représenter le moindre danger. Elle ne dégageait rien de rebutant, et ce premier contact avec son Essence le remuait encore, l’incitant à ne pas se fermer à elle, au contraire. À son tour, elle prit la parole, et il put profiter cette fois du grain de sa voix, de ses hésitations touchantes, révélatrices de la fragilité qui émanait d’elle. Si cela ne changeait en rien le potentiel qu’elle paraissait détenir, sa première idée, toutefois, était déjà faite. Sa nervosité attisait quelque chose en lui et, sans s’en rendre compte, il s’était enfoncé au creux du cuir confortable depuis plusieurs minutes en adoptant exactement la même posture que Vinzent, croisant les jambes à son image sans plus cesser de contempler le visage lunaire, enfantin, de la petite Outre qui avait encore fort à faire et à apprendre sur le chemin des arcanes. Il sourit lorsqu’elle l’y invitait, puis réfléchissait à toute vitesse, tâchant de dresser le tableau le meilleur, dans de telles circonstances et encore prématurément, de cet étrange duo.
Sollicité, la dernière de ses questions le laissa silencieux, et il tourna la tête vers le sorcier près de lui. Une seconde de trop. Le temps de déposer, entre eux deux, quelques remerciements muets qu’il n’aurait su formuler autrement, pas même via une impulsion télépathique. Cet asile, cette place qu’il lui réservait dans son antre, il ne la prenait jamais pour acquise. Moins encore lorsqu’il s’agissait d’exposer son flanc, une potentielle faiblesse en dévoilant l’existence d’une tierce. Ainsi que les ambitions qui allaient avec. Par pudeur, il se détacha de lui pour en revenir à Lilas, n’osant regarder Vinzent pour répondre. « Tu devrais lui poser directement la question. Honnêtement, je me l’demande depuis le premier jour. Mais tu as raison, il n’aime pas grand-monde. » Une pique inoffensive, sûrement destinée à masquer la gêne, la délibération réelle qu’il devait effectuer pour ne pas s’égarer, se tromper. Il n’aurait pas supporté d’offrir une réponse bâclée et maladroite. Il se mordit à peine la lèvre inférieure, prit une inspiration et poursuivit, plus sérieux : « Nous nous comprenons. C’est même bien au-delà de ça. Il y a cette… ce lien, qui s’est construit… naturellement. Je ne pourrais pas être plus différent que lui, en l’état. Je n’ai… Je ne suis pas riche. Je suis né ici. Je suis… clairement plus déséquilibré, moins instruit, que lui. Beaucoup de nos croyances divergent. » Il déglutit, décroisa lentement les jambes pour se pencher de nouveau vers elle, puis baissa les yeux vers un pan de tapis. Ses phalanges se tordirent. Pas nerveusement, mais avec une méticulosité trahissant son embarras et l’étonnante timidité qui l’envahit sans crier gare. Une bouffée de chaleur, comme née de sa magie ronronnante et sereine auprès de sa comparse voisine, manqua de l’empêcher de reprendre. Comme lorsque l’Éveillé en lui prenait le dessus, son accent se fit plus réservé, et sa langue plus déférente : « Pourtant, chaque fois que nous sommes ensemble, je… je sais. Il a bien plus de foi en nous que moi. Il me l’a témoigné à de nombreuses reprises, et je ne suis pas certain d’en être toujours digne, en vérité. » Il fronça les sourcils, ne songeant qu’à l’année passée. « Il a mis de côté tout ce qui aurait dû le prévenir du pire, me concernant. Il a toujours demandé, écouté et reçu mon opinion quel que soit le sujet, et nous en avons longuement débattu, parfois, dans cette pièce. »
Qu’est-ce qui m’attire tes faveurs ?
Il battit des paupières deux fois, légèrement fébrile, avant de laisser glisser ses orbes vers l’homme qu’il n’égalerait jamais. Qu’il admirerait toujours. Sans envie, heureux de se trouver à sa place pour mieux accueillir la sienne. Il ne s’attendait pas à ce qu’une telle gravité vienne subitement s’installer dans cette chaleureuse réunion, et il en conçut aussitôt du remords, craignant par-dessus tout d’alourdir l’atmosphère. Avec la terrible sensation de se montrer vulnérable comme rarement, il sourit à ce cadet bien plus sage, bien plus grand. Il voulut lui dire, et peut-être l’aurait-il fait si Lilas n’avait pas été près d’eux, à quel point le souvenir de sa déchéance cramponnée au grand portail le hantait encore. Il se sentit ridiculement atteint, rendu plus bancal par ces derniers jours éprouvants. Il perdit courage et retrouva plutôt les prunelles de la jeune femme. « J’ai eu la chance de trouver un écho en lui. Comme il a peut-être pu trouver le sien, en moi. » Il y aurait eu tant à dire. En privé, ou non. Cependant, il ne tenait pas à monopoliser la conversation. Et il n’était pas assez ivre pour se livrer aux déclarations les plus osées. Il préféra conclure donc, affable : « Tu as beaucoup de chance de l’avoir pour mentor. » Quant à son don à elle, il y avait largement de quoi en exploiter toutes les mailles, ce pour mieux tisser une compréhension du monde, des énergies et des essences dépassant de loin ce que lui-même pouvait en concevoir. Il n’était en effet pas sûr d’avoir saisi toutes les nuances concédées lors de ce modeste exposé, mais il croyait en avoir capté l’essentiel. Suffisamment, en tout cas, pour prendre la mesure de l’enthousiasme que devait susciter la reprise d’un apprentissage. En parallèle, une étincelle tardait à s’éteindre, lorsqu’il ressassait les capacités de l’outre. Une étincelle qu’il laisserait là, tamiser un coin de son crâne, jusqu’à ce qu’une occasion la transforme en foyer, ou au contraire la laisse mourir sans regrets.
« Merci, en tout cas. De m’avoir mis dans la confidence, pour vous deux. Je… Connement, je pensais même pas que c’était possible à ce point. Enfin, que ce soit… irrémédiable. » Il hocha la tête vers Vinzent, validant de ce fait le respect du secret ancestral, propre aux Henkermann. Il n’en demanderait pas les détails, et n’aurait probablement pas l’audace de chercher dans l’un la trace de l’autre. Il ne put faire autrement que de songer au peu que lui avait confié Yago sur la marque vampirique. La conscience de l’autre, le sentiment de le savoir en danger ou non et de deviner son état… autant de symptômes qui l’impressionnaient plus qu’il ne voulait bien le montrer ; il garda cette pensée pour lui : son hôte aurait haï le comparatif. Il ignorait s’il serait lui-même capable de s’attacher à vie à une autre créature, et se promit de demander un jour à son ami ce qui avait bien pu le motiver à nouer un tel pacte. D’autant plus au vu de leur séparation, qui demeurait encore un véritable mystère, pour lui. Un détail cependant, ne le chiffonnait pas mais provoqua un sursaut de curiosité : « Si je comprends bien, tu veux faire d’elle une sorcière… et toi, Lilas ? » Ses doigts se joignirent, dans un entrelacs plus détendu. « Pourquoi ? Qu’est-ce qui te pousse à marcher dans les pas d’un arcaniste tel que Vinzent ? » Intuition. Pressentiment qu’il n’aurait pu justifier. Tu n’es pas faite pour ça. Tu n’y arriveras pas. Personne n’arrivera à sa cheville. Parle pour toi, et non pas pour lui. Il se retint de chercher à investir l’esprit de la disciple, comme si son intérêt s’était brusquement chargé d’une intensité électrique. « Tu dis que tu as une vision différente de cette scène. Qu’est-ce que tu vois ? Qu’est-ce qui est plus profond, entre nous trois, que la seule vision de nos essences côte à côte ? »
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Louisiana Burning
Lilas Hirsch
"THE BOOTY" : la plus belle paire de France et de Navarre.
☽ YOU LEFT ME IN THE DARK ☾
"She was poetry in a world that was still learning the alphabet."
En un mot : Wild thoughts
Qui es-tu ? : ☽ Outre. Pouvoir qu'elle ne peut nier, l'amenant sans cesse à visualiser le monde sous un prisme différent de celui du commun des mortels. Agression visuelle, physique, sonore, olfactive, constante, d'une magie qu'elle voit en tant qu'entité propre.
☽ Artiste. Pour exprimer ses visions, elle s'acharne à peindre, sculpter, dessiner, ce monde qui l'entoure et qu'elle ne peut expliquer oralement.
☽ Née en France, en Alsace précisément, enfant non-désirée, d'une relation adultère. Ce sont ses grands-parents qui l'élève et son grand-père qui la forme.
☽ Elle déménage aux USA dans le but de retrouver cette mère qui l'a abandonnée, pour apprendre qu'elle est décédée, préférant ne pas se battre contre un cancer qui finira par avoir raison d'elle.
☽ Elle atterrit à Los Angeles presque par hasard, en suivant son compagnon de l'époque. Elle y rencontrera Vinzent, qui changera sa vie.
☽ Un début d'apprentissage arcanique inachevé au côté de celui qui deviendra son ami, son amant, son amour. Un rituel magique lie leurs âmes peu de temps après le décès de Léonard, le mentor de Lilas.
☽ Elle se laissera malmener pendant des années par un homme néfaste avant de finalement tout quitter pour rejoindre la Louisiane dans l'espoir d'y retrouver sa demi-soeur et peut-être Vinzent.
☽ Elle passe 2 ans dans un camp regroupant des femmes CESS avant de rejoindre finalement Shreveport, où elle retrouvera sa demi-soeur, Hannah Miller, et l'autre moitié de son âme, Vinzent Henkermann.
☽ NO DAWN, NO DAY ☾
"your name i spoke many times
alone in the darkness in the night"
Facultés : ☽ Clairvoyance : Lilas a un niveau de sensibilité aux flux magiques qui lui permet de lire sous la surface des choses qui composent le réel. Cela se traduit par toutes sortes de stimuli cognitifs ou physiques. Son don est passif, elle vit avec un second filtre de vision constant.
☽ Psychométrie : En touchant un objet, qu’il soit magique ou non, Lilas peut en voir l’histoire, a qui il a appartenu, ce à quoi il a servi, tout ce qu’il s’est passé à son contact. La capacité n’est pas maîtrisée.
Thème : Cosmic Love - Florence + The Machine
I'm always in this twilight
"and prayed a thousand prayers
and my many dreams were of you"
Pseudo : Akhmaleone
Célébrité : Xian Mikol
Double compte : La Plante Verte, Le Hibou, La Catin et La Sorcière
Une fois mon petit laïus terminé, mon regard englobant la scène qui me fait face dans son entièreté pour la première fois, je dois retenir un petit ricanement et je cache le sourire qui manque d’étirer mes lèvres derrière une main qui vient distraitement gratter ma lèvre supérieure. Des frères, voilà à quoi ils me font penser tous les deux, enfoncés dans leurs fauteuils, la même expression d’intérêt poli se dessinant sur leurs visages, leurs pieds reposant avec la même facilité sur leurs genoux, alors que je me tortille comme un vers sur mon propre fauteuil. L’anxiété qui m’habite depuis l’annonce de cette visite commence néanmoins à se délier, relâchant sa prise d’aigle sur mes épaules, relaxant la ligne de ma nuque que j’oscille légèrement de gauche à droite en attendant la réponse d’Eoghan. Je fais distraitement craquer mes doigts en réfléchissant un peu, avant de m’autoriser à pousser un peu sur mon don, renforçant ma vision pour quelques minutes, observant avec une attention plus particulière les essences des deux sorciers. Eoghan me tire de ma contemplation avant que je n’aie pu réellement m’y atteler et mon regard se stabilise à nouveau sur lui, s’ancrant dans le réel. Abandonnant ma position peu confortable, je replie mes jambes, m’installant de côté dans le fauteuil, les genoux contre l’accoudoir, mes pieds venant se glisser sous mes fesses, et j’enroule un bras autour de moi, m’enlaçant distraitement tandis que de l’autre, je glisse un poing en soutien sous mon menton, le coude en appui sur la cuisse. Concentrant mon regard sur Eoghan qui répond à ma question, je fais abstraction de ce que mon don m'offre, me concentrant exclusivement sur sa voix. Elle résonne différemment dans la pièce, différemment de la mienne, de celle de Vinzent, et je découvre que j’apprécie la façon dont l’accent trainant de la Louisiane rebondit contre les murs et la verrière de la bibliothèque. Le regard qu’ils échangent, lourd d’un sens que je ne perçois pas encore, attise ma curiosité, déjà forte, envers cet homme qui a réussi à s’attirer l’affection de la personne la plus complexe à approcher que je connaisse. Un sourire et un haussement de sourcils accompagnent son accord avec moi avant qu’il ne s’étende.
J’écoute, mon regard allant de l’un à l’autre, cherchant à percevoir l’effet des paroles d’Eoghan sur Vinzent. Pourtant, très rapidement, je ne regarde plus que le premier, la fragilité qui perce derrière la rugosité de l’accent du Sud, m’attrapant et poussant mes sourcils à se froncer légèrement, mon corps s’inclinant naturellement vers lui, une de mes mains démangeant presque d’attraper la sienne pour lui offrir un soutien que je sais inutile. L’accent s’efface presque derrière l’affection… Non, il s’agit d’autre chose, quelque chose de plus profond, de plus fort qu’une simple affection. Je hausse légèrement les sourcils, les lèvres entrouverte, les sens en éveil, mon regard englobant l’Écarlate et l’essence d’un rouge plus vif d’Eoghan. Il y a quelques choses entre ces deux-là, quelque chose qui dépasse l’entendement, la compréhension des simples mortels, quelque chose que je ne suis pas bien sûre de pouvoir moi-même attraper. Le regard qu’il porte sur le germanique me frappe en plein cœur. Il y a de la déférence dans ses mots et dans ses yeux et quand il croise le regard de mon arcaniste, le mien est attiré quelque part, derrière eux, à la lisière de leurs essences, et j’écarquille légèrement les yeux, clignant des paupières à plusieurs reprises, ajustant ma vision afin de percevoir quelque chose que je n’avais pas vu en entrant. Tangible. Peu importe les mots qu’on pourrait accoler à ce qui les unit : amour, amitié, fraternité. La preuve de la puissance de ce qui lie les deux arcanistes s’étale sous mes yeux. Une nuée de filaments, soies d’araignées délicates, d’une teinte oscillant du doré au cuivre, s’étire en un câble vibrant de puissance. Je penche la tête sur le côté observant l’apparition avec un intérêt que je ne cherche pas à cacher. Pourtant, la conversation me ramène au réel, et je quitte à regret mon observation attentive, pour plonger dans les prunelles céruléennes qui captivent à nouveau les miennes. Consciente d’être restée trop silencieuse, je me racle légèrement la gorge et lâche dans un petit rire discret. « Je sais. » Mon regard se déporte sur Vinzent, effleurant ses traits, stoïque comme toujours, avant de passer à l’Écarlate qui s’étale derrière lui, parlant bien plus que celui qu’elle entoure. Le coin gauche de mes lèvres se recourbe légèrement quand je pose les yeux sur l’agitation qui s’est emparé du rideau de velours que je connais désormais si bien, elle semble toute chiffonnée, mon Écarlate, touchée, plus que ce à quoi je me serais attendue, par les mots de son confrère. Elle ondule, ondoie, traversée de frisson et je détourne pudiquement le regard, laissant à l’Arcaniste le temps de se reprendre.
Je répète. « Je sais, oui. C'est un mentor particulièrement talentueux. » Ce n’est pas un mensonge, même si j’ai conscience que ma connaissance des arcanes ne me permet pas réellement de comprendre la portée de ma chance. J’ai conscience d’avoir pour mentor un sorcier profondément talentueux et doté d’un savoir rare. Je hoche la tête et glisse distraitement une mèche derrière mon oreille. Un sourire étire mes lèvres. « Le fait que Vinzent ait jugé que tu étais en droit d’entendre ça… » Je jette un regard a l’intéressé avec un sourire attendri. « Ça en dit long sur ce qu’il pense de toi en tout cas… » Le secret jalousement gardé de ce lien qui me rattache à lui. Ce rituel marquant à l’époque l’apogée d’un amour qui m’avait transcendé et avait dépassé tout ce à quoi je m’attendais. Le fait qu'il accepte de le partager avec Eoghan venait de lui offrir d’office ma confiance.
Sa question fait courir un léger courant sur ma peau, laissant sur ma langue un petit goût acidulé, et je souris avant de prendre quelques secondes pour organiser mes pensées, pour trier mes raisons, les plus valables comme les moins logiques. Pourquoi ? J’inspire profondément et mordille l’ongle de mon pouce une fois avant de commencer. « La curiosité ? La soif d’apprendre, de comprendre, toute cette part de magie qui m’est encore très étrangère. L’envie de découvrir de nouvelle facette de mes dons, de nouvelles façons de m’en servir, de nouvelles possibilités qui me resterait fermé si je n’avançais pas sur la voie que suit Vinzent. L’envie de découvrir cette montagne de savoir, de découvrir ce qu’il pourra advenir de moi si je suis avec assiduité les enseignements de quelqu’un qui m’offre la possibilité de dépasser ce que je suis. » J’inspire une nouvelle fois. « Je n’ai pas honte d’être une outre, je trouve mes capacités très intéressantes, mais… J’ai toujours eu cette soif de comprendre, de progresser, et j’ai conscience que si je ne m’aventure pas sur la voie des arcanes, je me retrouverai bloquée arriver à un certain point. » Je hausse légèrement les épaules, et détourne quelques secondes le regard, échappant pour un court laps de temps à l’intensité du regard brûlant d’Eoghan. « Je pense que la raison principale, c’est tout simplement une curiosité exacerbée conjuguée à une grande soif de connaissance. »
J’incline légèrement la tête et enchaîne sur sa seconde question qui me fait sourire plus grandement encore. « Curieux, hein ? » Je ris doucement et une fois de plus me retrouve face à la complexité de mon don. « Ça va être brouillon et tu vas probablement pas comprendre grand-chose, mais j’ai pas trop d’autres façons d’expliquer et te peindre une toile serait trop long. » Je me penche sur le côté, une main agrippant le dossier du fauteuil pour attraper du bout des doigts le paquet de cigarette et le briquet qui trône sur la table. Je m’empare de l’une d’entre elle, que je coince entre mes lèvres avant de tendre le paquet aux deux autres, les laissant se servir s’ils le souhaitent avant de le poser sur la table. La volute de fumée qui ondule sous mes yeux attire mon regard quelques centièmes de seconde avant que je n’expire un nuage qui l’englobe et la fait disparaître. Je tire une nouvelle latte et commence. « Je vois ton essence, celle de Vinzent, et je suis capable d’apercevoir la mienne, mais seulement si elle interagit avec quelque chose. Vinzent… Ressemble à un épais rideau de velours d’un rouge sombre, une teinte chaude, enveloppante. L’Écarlate dégage presque toujours de la chaleur, le niveau de température m’aide généralement à me faire une idée de son état mental. » Je ris doucement en jetant un regard à Vinzent avant de me reconcentrer. « Je perçois aussi des odeurs, des saveurs parfois. Quand il s’agit de Vinzent, tout est très précis. Venant de toi, je perçois un nuage… Tu vois quand tu verses des goûtes d’encre dans de l’eau ? Bon, beh quelque chose de similaire, dans des teintes d’un rouge très vif et un peu de bleu marine, peut-être du noir, je suis pas bien sûre. La mienne est… euh, similaire en texture on va dire, et mauve. Mais c’est pas tout ce que je vois. Je vois la magie de Vinzent qui recouvre chaque centimètre carré de la maison, je perçois la puissance de toutes les runes qui couvrent les murs, l’essence des serpents dans leurs terrariums, celle des objets enchantés qui trônent sur les étagères, je peux même avoir une assez bonne idée de ce que contiennent les livres dans les bibliothèques si je me concentre suffisamment sur ce qui se dégage d’eux. Je vois le lien qui m’unit à Vinzent, et celui qui t’unis à lui. » Je reprends mon souffle, tirant une nouvelle fois sur ma cigarette avant de souffler un nuage vers le plafond vitré. « Si je me concentre, je peux percevoir l’essence de Brünhild dans la cuisine et celle de Hell qui traine près de la porte d’entrée. Gunnar est hors de portée par contre. » J'inspire profondément, amenant de la fumée au creux de mes poumons, ouvrant mon don à l'infinité de possible que m'offre le monde. « Je sens tout. Je vois tout. Les flux, les mouvements, la magie qui parcourt le monde, ce que je vois ne ressemble à rien de ce que tu perçois. Le monde n'a pas la même couleur, pas la même saveur pour moi. » Les yeux perdus dans le vide, mon don poussé à son maximum, je laisse le monde réel disparaître derrière les stimuli venant de partout, je le fais rarement, l’effet étant souvent dévastateur. Ma voix n’est plus qu’un souffle à la fin de mon discours et ma respiration se fait plus rapide. Mais l’espace d’un instant, je me laisse porter par la puissance qui se dégage des deux sorciers, par la vision étrange de leurs visages déformés par mon don, par la puissance de ce qui me lie à Vinzent, les traînées mauve ressortant sur le pourpre, par la force qui le lie à Eoghan, mes yeux retombant sur le tissage savant qui relie les deux sorciers et qui m’attire comme un papillon de nuit, les runes qui protègent le manoir sortent des murs et tourbillonnent sous mon regard vibrante d’une puissance inatteignable pour l’instant. Mon regard déconnecté de la réalité, j’incline à nouveau la tête, les lèvres entrouvertes avant de me reprendre et de toussoter en laissant ma cendre tomber dans le cendrier. « Ahem, pardon, je me suis un peu laissé emporter… » Mon regard se fait fuyant et je le fixe sur un point derrière l’épaule d’Eoghan, laissant mon don reprendre place comme il le fait normalement en clignant des paupières à plusieurs reprises. Soudain mal à l’aise, je me mordille la lèvre en écrasant le mégot de ma cigarette dans le cendrier. « J’avoue que je suis un peu curieuse moi aussi… De savoir en quoi consiste tes dons ? » Partiellement cachée derrière la masse de mes cheveux bruns, je me blottis à nouveau dans le fauteuil et l’observe entre les mèches qui voilent mon visage et me permettent de reprendre pied à l’abri.
Eoghan Underwood
ADMIN ۰ Se faire péter la vitrine : bien plus qu'un métier, une passion. Featuring : Dramaking
⛤ SMALLTOWN BOY ⛤
"This is not the right way."
En un mot : Sorcier venimeux ondulé de la toiture. Gosse du bayou.
Qui es-tu ? :
"Let it spread like a disease."
⛤ Maître des arcanes, sorcier à l'essence écarlate. 37 ans de vice (et râles) et de chair corrompue. Manipulateur d'hormones, télépathe patenté.
⛤ Second, bras droit de Circé van derr Ven dans la secte de l'Irae. S'y démarque pour sa loyauté ciselée par les griffes de Morgan Leroy (missing). Mais les failles perlent.
⛤ Incube de Louisiane ; fils de ces terres marécageuses, du bayou poisseux et des routes cahoteuses. Né à Bâton-Rouge, n'a connu que Shreveport et les frontières de son État.
⛤ Né seul homme dans la famille des sorcières irlandaises Mulligan. Privé de père (tué) par la harpie noire : élevé par Sylia Mulligan, descendant du Rouge de sa grand-mère Julianna.
⛤ Cauchemar des femmes ; nourrit sa magie (Rougeoyante) des hormones sexuelles de ses partenaires, ainsi que des émotions primaires.
⛤ Traître à ses passions, criminel et meurtrier de Johanna Andros (missing). Pourfendeur d'amitiés, éternel débiteur, clébard soumis à ses attaches.
⛤ Ne vit que pour les Mardi-Gras de New Orleans ; caresse le rêve de s'y installer un jour dans son propre "shotgun", malgré le fantôme de Katrina.
⛤ Mystique, déchiré entre deux hommes : partagé entre le sorcier et l'humain, entre la sagesse et une ire destructrice. Le latin s'efface sans mal sous l'accent du Sud, coriace sous sa langue.
⛤ Commerçant du Downtown (Crawling life), antre de ses serpents vénérés, lézards et autres reptiles, dont il cède les corps, les soins et les cages de verre.
⛤ Pratique à l'arrière de sa boutique, dans un laboratoire farouchement défendu et protégé par les runes. Recèle secrets et savoirs, expérimentations douteuses et dangereuses.
⛤ Mauvais mentor. L'une de ses apprenties en a subi les conséquences. Guide de Morgane Wuntherson, compagnon des crimes et des nuits de Yago Mustafaï. Meilleur ami indigne de Vinzent Henkermann et cousin de Shannon Mulligan.
⛤ Pacte tissé avec Scox : Prince démon s'étant dissimulé derrière les brumes de Baal. Immortalité odieusement acquise, âme vouée à obéir et marcher aux côtés des Antiques. 37 ans d'âge réel ; 36 ans d'apparence.
⛤ ENAE VOLARE MEZZO ⛤
"I put a spell on you."
Facultés : ⛤ La Rougeoyante s'infiltre dans les corps et y bouleverse les hormones ; flèche apollonide : distille poison, fléau, mort, mais aussi fièvre rouge saphique. Chaos total.
⛤ Télépathe raisonnable : ne s'infiltre de préférence que dans les esprits des humains misérables. Capable de communiquer en pensée avec quiconque lui ouvre les grilles de son esprit. Savant fou ; tâche de connecter sa psyché aux êtres muets, cobras et crotales comme cobayes.
⛤ Herboriste né, sa maîtrise des potions n'a d'égale que celle de son mentor maternel. Capable d'élaborer des philtres complexes ; créateur infatigable de breuvages en tous genres.
⛤ La Rougeoyante se défend et protège son hôte plus férocement qu'elle n'attaque : limitée par la nécessité d'un contact physique. Sorcier doué au corps-à-corps, secondé par son aisance au maniement d'athamés et autres lames rituelles.
⛤ Chercheur d'artefacts, quémandé des Longue-Vies : détisseur de leurs malédictions et autres mauvais sorts.
Thème : The Way ⛤ Zack Hemsey.
⛤ VENGEANCE ⛤
"Before I die alone."
Pseudo : Nero
Célébrité : Ian Somerhalder.
Double compte : Sanford R. De Castro, Aliénor Bellovaque, Ian C. Calloway & Gautièr Montignac.
Il ne portait pas les outres en haute estime. Il les considérait plutôt comme des Éveillés de seconde catégorie. Rien d’infamant, rien d’insultant ; juste un apprentissage comme interrompu, la faute à de nombreux facteurs envisageables. Pas d’opportunités de s’éduquer, pas de potentiel suffisamment développé, pas d’intérêt ni de curiosité justifiant l’emprunt de la route complexe vers le monde des arcanes… Il n’aurait jamais, de lui-même, considéré un outre comme un égal. C’était ainsi. De la même manière qu’il considérait la chaîne alimentaire régissant les créatures de cette planète comme inaltérable et inéluctable, la hiérarchisation des manipulateurs de magie et de dons multiples et variés répondait, pour lui, à la même classification. Pourtant, il l’aurait volontiers écoutée déblatérer pendant des heures. Elle était bavarde, ce qui tendait à le faire sourire, discrètement. Ses détails, les explications qu’elle s’évertuait à lui fournir contrastaient avec le silence respecté par Vinzent. Parfois, il tournait légèrement les yeux vers lui, mais son attention se maintint sur Lilas, tout le temps que dura son exposé, certes volatile, mais plutôt efficace. Intéressé, il ne voyait pas passer le temps, ne ressentit aucune once d’impatience, et c’est pourquoi il laissa échapper un rire bref lorsqu’elle se reprit soudainement, comme coupable d’avoir trop parlé. Il secoua la tête sobrement, la rassurant d’une œillade bienveillante. Un murmure passa, affectueux : « That kid they called a weirdo… »
Elle lui retournait la question comme une enfant rejetant une balle brûlante, et sa posture évoquant comme un besoin de protection contre il ne savait quoi ne lui échappa guère. Petite sœur, moineau blottie dans le giron du rapace tout près d’eux. Mais parviendras-tu t’élever aussi haut que lui-même ? Il s’arracha à ce tableau adorable pour réfléchir à sa demande, ayant peu l’habitude de se confesser ouvertement quant à ses dons. Il n’avait pas non plus pour habileté de savoir les définir avec précision, et ce depuis toujours. L’influence de sa mère y était pour beaucoup, et il avait depuis lors toujours conservé cette pudeur, cette gêne, ayant tendance à le rendre taiseux et particulièrement discret. L’un des deux, cependant, était plus aisé à aborder, et c’est pourquoi il ne se priva pas de le présenter naturellement :
« Je suis télépathe. Du moins… c’est le don que j’ai appris, depuis tout jeune. C’est plutôt pratique, même si parfois je m’en passerais bien. Je peux rentrer dans la tête d’à peu près n’importe quel humain lambda, mais aussi des Éveillés qui ne savent pas se protéger de ces invasions-là. J’évite de jouer avec ça avec les autres types de surnats. En fait… j’évite toute inquisition. Je préfère… sentir que l’on m’accepte, et communiquer en pensée avec les créatures qui y sont réceptives. Même avec un Longue-Vie, cela peut s’avérer très utile. Et intéressant. » Il ne lui révélerait pas toutes les facettes d’un tel pouvoir, du moins pas encore. Poser des mots sur les nuances vivantes de ses capacités l’inquiétait presque. Il n’aurait pas voulu faire preuve d’approximation. Pas avec ça. La suite demeurerait donc encore plus périlleuse, et il se retint de demander du secours, sur sa gauche. « Pour le reste… ce qui m’est inné, c’est encore un autre domaine. Je ne suis pas sûr d’arriver à le détailler, comme toi. Je vais donc rester sobre. » C’était un comble. Il était un sorcier accompli. Une telle demande n’aurait pas dû poser le moindre problème. Alors il irait au plus simple, bien que cette simple synthèse lui fasse grincer des dents. « Je manipule les différents champs hormonaux qui traversent un individu. Cela peut toucher aux hormones de la croissance, du sommeil… les hormones sexuelles, également. Ce serait… interminable de disserter là-dessus, mais au moins je suppose que ça te permet de te faire une idée de la chose. » Il n’était pas même sûr d’être réellement rentré dans les détails avec Vinzent sur la question. Vinzent et lui ne maniaient pas le rouge de la même manière, en dépit de leurs concordances, et des échos multiples cités précédemment entre leurs deux êtres. Henkermann avait toujours réussi à prendre de la hauteur, oui. Underwood, pour sa part, demeurait cloué au sol, chtonien par excellence, et ce grand écart, cette opposition absolue, répondaient autant à leurs visions totémiques qu’à une logique précieuse, pour lui. Ils étaient chacun les maîtres de leur royaume, s’invitant tour à tour sur une voie pavée de brise ou d’humus. Fluide, noble pour l’une, rugueuse et primaire pour l’autre.
Cette fois, il ne put se détacher de son ami, qui était demeuré silencieux bien trop longtemps à son goût. Il hésita, puis lui offrit à son tour un sourire d’un autre acabit. Presque un sourire d’excuse, manifestant une prudence éternelle – Qu’est-ce qui, chez moi, attire donc tes faveurs ? Une bouffée d’amitié pour lui le submergea, tant le bien-être éprouvé continuait de se répandre en lui, faisant fi des maladresses, de l’incapacité à formuler aussi clairement que possible les réponses qu’on attendait de lui. Tout en le regardant, il s’adressa à la médium une dernière fois : « J’espère qu’il parviendra à te guider aussi loin que possible sur la voie que tu as choisi, alors. » Il ferait taire ses doutes, pourtant solides, surgis de nulle part et la gratifia d’un ultime coup d’oeil. « L’apprentissage est toujours source d’enrichissements pour l’un comme pour l’autre. Je suis impatient de vous voir évoluer. » Il écouterait. Il écouterait Vinzent en discuter pendant des heures, lui souligner la plus infime variation d’évolution, de progrès, ou d’échec. Quelle que soit l’heure, voire le jour, le temps, et le contenu de leurs verres. Il ne se lasserait jamais de l’écouter gloser sur tel ou tel point, même s’il n’en comprendrait pas l’ensemble des tenants et aboutissants.
« Eh bien… Tu m’auras pas fait v’nir pour rien, hein Vinz’… ? » La commissure de ses lèvres se retroussa, révélatrice de son amusement comme de sa curiosité sur ce qui pouvait bien se tramer dans cette caboche qu’il n’avait jamais envahie, pas même tenté de frôler par la télépathie ; outrage, sacrilège. « Donc, si j’en crois cette demoiselle, tu es un rideau. Ce sera retenu, répété, amplifié et déformé. J’m’attendais à quelque chose de plus classe, mais ma foi… On choisit pas son aura ni son essence, hein ? » D’une main bonhomme, il lui donna une légère tape sur le côté de la cuisse. Il se releva souplement, contournant la table basse après avoir récupéré le contenant lui permettant de se servir une deuxième rasade d’alcool, sans façon. « Maintenant, parle… J’suis sûr que tu nous as réunis pour autre chose que de simples présentations et un apéro dinatoire. R’marque que si c’est qu'ça, ça m’convient aussi. » Il se retourna pour lever son verre à hauteur de visage en direction de l’arcaniste, puis souffla en direction de la jeune femme : « Ou alors là, c’est l’moment où il me déglingue et vient détruire tout le portrait mystérieux que j’viens soigneusement d’établir depuis qu’t’es entrée. »
ADMIN ۰ Se faire péter la vitrine : bien plus qu'un métier, une passion. Featuring : Dramaking
⛤ SMALLTOWN BOY ⛤
"This is not the right way."
En un mot : Sorcier venimeux ondulé de la toiture. Gosse du bayou.
Qui es-tu ? :
"Let it spread like a disease."
⛤ Maître des arcanes, sorcier à l'essence écarlate. 37 ans de vice (et râles) et de chair corrompue. Manipulateur d'hormones, télépathe patenté.
⛤ Second, bras droit de Circé van derr Ven dans la secte de l'Irae. S'y démarque pour sa loyauté ciselée par les griffes de Morgan Leroy (missing). Mais les failles perlent.
⛤ Incube de Louisiane ; fils de ces terres marécageuses, du bayou poisseux et des routes cahoteuses. Né à Bâton-Rouge, n'a connu que Shreveport et les frontières de son État.
⛤ Né seul homme dans la famille des sorcières irlandaises Mulligan. Privé de père (tué) par la harpie noire : élevé par Sylia Mulligan, descendant du Rouge de sa grand-mère Julianna.
⛤ Cauchemar des femmes ; nourrit sa magie (Rougeoyante) des hormones sexuelles de ses partenaires, ainsi que des émotions primaires.
⛤ Traître à ses passions, criminel et meurtrier de Johanna Andros (missing). Pourfendeur d'amitiés, éternel débiteur, clébard soumis à ses attaches.
⛤ Ne vit que pour les Mardi-Gras de New Orleans ; caresse le rêve de s'y installer un jour dans son propre "shotgun", malgré le fantôme de Katrina.
⛤ Mystique, déchiré entre deux hommes : partagé entre le sorcier et l'humain, entre la sagesse et une ire destructrice. Le latin s'efface sans mal sous l'accent du Sud, coriace sous sa langue.
⛤ Commerçant du Downtown (Crawling life), antre de ses serpents vénérés, lézards et autres reptiles, dont il cède les corps, les soins et les cages de verre.
⛤ Pratique à l'arrière de sa boutique, dans un laboratoire farouchement défendu et protégé par les runes. Recèle secrets et savoirs, expérimentations douteuses et dangereuses.
⛤ Mauvais mentor. L'une de ses apprenties en a subi les conséquences. Guide de Morgane Wuntherson, compagnon des crimes et des nuits de Yago Mustafaï. Meilleur ami indigne de Vinzent Henkermann et cousin de Shannon Mulligan.
⛤ Pacte tissé avec Scox : Prince démon s'étant dissimulé derrière les brumes de Baal. Immortalité odieusement acquise, âme vouée à obéir et marcher aux côtés des Antiques. 37 ans d'âge réel ; 36 ans d'apparence.
⛤ ENAE VOLARE MEZZO ⛤
"I put a spell on you."
Facultés : ⛤ La Rougeoyante s'infiltre dans les corps et y bouleverse les hormones ; flèche apollonide : distille poison, fléau, mort, mais aussi fièvre rouge saphique. Chaos total.
⛤ Télépathe raisonnable : ne s'infiltre de préférence que dans les esprits des humains misérables. Capable de communiquer en pensée avec quiconque lui ouvre les grilles de son esprit. Savant fou ; tâche de connecter sa psyché aux êtres muets, cobras et crotales comme cobayes.
⛤ Herboriste né, sa maîtrise des potions n'a d'égale que celle de son mentor maternel. Capable d'élaborer des philtres complexes ; créateur infatigable de breuvages en tous genres.
⛤ La Rougeoyante se défend et protège son hôte plus férocement qu'elle n'attaque : limitée par la nécessité d'un contact physique. Sorcier doué au corps-à-corps, secondé par son aisance au maniement d'athamés et autres lames rituelles.
⛤ Chercheur d'artefacts, quémandé des Longue-Vies : détisseur de leurs malédictions et autres mauvais sorts.
Thème : The Way ⛤ Zack Hemsey.
⛤ VENGEANCE ⛤
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Pseudo : Nero
Célébrité : Ian Somerhalder.
Double compte : Sanford R. De Castro, Aliénor Bellovaque, Ian C. Calloway & Gautièr Montignac.
Plénitude, les grains de poussière flottant dans l’atmosphère figée pour le meilleur. Plénitude, le souffle discret des molosses protecteurs des trois entités touchés par le Don. Plénitude, le calme entourant la demeure, délestée de toute tempête, de tout cyclone. Plénitude, l’âme pure recroquevillée sur elle-même, aux cheveux de jais et à la mine sage. Plénitude, le tintement de verre et de cristal, éclat diamantin captant un rai de lumière discrète.
Plénitude.
Le vrai bonheur. La paix réelle. La préciosité de cette réunion paisible.
Le tableau est figé. Il reviendrait maintes fois en leur mémoire, comme l’un de ces épisodes chéri et mythifié, ramenant émotion vivace et tristesse mélancolique dans le cœur (plus rien ne sera jamais comme avant). Leur énergie en a imprégné les murs pour toujours. Les murs, mais aussi les sols, les courants invisibles qui s’étirent sous leurs pieds, sous les fondations même du manoir Henkermann. Ils sont immortels. Cet instant les consacre immortels. Immortels, par les rires discrets et les sourires dans la voix, par les intentions puissantes, la force de leur volonté, l’intensité de leur lien, la complexité de leur vie. Ses gestes se sont ralentis, et sa poitrine s’est gonflée de frôler du bout du doigt cette pierre lucide qui déjà s’évapore. Comme le rêve se délite dès que les paupières s’ouvrent, que le souvenir se dissipe et que l’oubli s’impose ; il l’a déjà perdue de vue. Seul reste le battement de cœur manqué, le souffle étréci, le frisson qui persiste, presque pareil à ceux que le désir fait naître.
Il avait déposé le verre de Vinzent devant son ami, sans céder à l’envie de s’asseoir de nouveau. Il n’avait pas assez bu pour imputer à l’alcool ce tournis légèrement entêtant qui le rendait comme ivre, presque extérieur à lui-même ; assez détaché pour s’observer en compagnie du duo et étrange couple vis-à-vis duquel il ne se sentait pas de trop. Il n’avait jamais réellement ressenti ce qui ressemblait à une dissociation étrange dont il n’aurait pu comprendre l’origine. Il décida de ne pas lutter contre, et de laisser ses gestes se faire plus éthérés, pourvus d’une sensibilité toute reptilienne, attitude suave et authentique que le sorcier en lui faisait éclore si souvent. Il répondit aux plaisanteries de son frère avec un mélange de malice et de gravité sans poids, hochant brièvement la tête. Il n’y avait pas de remerciement à recevoir. Etre reçu en ces lieux constituerait toujours un honneur, pour lui. Son sourire s’affadit, pourtant. Sa langue pressa nerveusement l’une de ses canines, marquant sa gêne. Il descendit cul sec ce qui lui restait de whisky.
« Hum. J’vais avoir besoin d’un troisième verre. J’prends un peu d’avance sur vous, vous m’en voulez pas ? »
Nouvelle rasade d’alcool s’écoulant sans qu’il ne porte le rebord à ses lèvres aussitôt. Il fit tourner l’ambre, muni de ce faux détachement qui ne bernerait personne. Ce n’était de toute façon pas son intention. Il avait cessé de les regarder, tous les deux. Un sentiment pareil à la honte vint percuter de plein fouet la bienveillance générée par leur affection discrète. D’autres évocations meurtrières affluèrent. Il ne voulut pas tourner autour du pot, ni laisser planer le silence trop longtemps. Avec une simplicité confondante, il laissa tomber sobrement :
« Elle est partie. »
Lilas fut la première à recueillir le toucher de ses prunelles assombries. « Elle était outre. Comme toi. Je n’ai pas su me montrer à la hauteur, avec elle. Et je crois qu’elle n’a pas eu le courage de me le dire en face. » Il la fixait, tristement amusé par le parallèle facilement esquissé avec celle dont il ne prononcerait plus le nom. « Elle ne te ressemblait pas. Elle n’avait pas… ce que tu dégages. Elle était marquée autrement. Et… je pense que j’ai dû réveiller plus de traumas chez elle que je n’aie su en faire taire. » Ses doigts pressèrent le verre avec plus de force. « Son pouvoir était fascinant, lui aussi. Moi, je ne voulais pas en faire une sorcière. Simplement l’aider à maîtriser, à accepter le don qu’elle possédait. Lui montrer qu’il ne lui attirerait pas uniquement la convoitise d’autres prédateurs. Je voulais qu’elle se sente en paix avec elle-même, mais… visiblement, elle n’y a pas cru. Alors elle est partie. »
Toujours sans regarder son ami, il retourna à sa place lentement, se laissant tomber au fond du cuir grinçant sous son poids. Reprenant sa posture, le céruléen retourna se perdre sur le visage de Lilas Hirsch. « J’appartiens à une communauté d’arcanistes bien spécifique, depuis presque toujours. Ils ne savaient pas, pour elle. Et c’est tant mieux. Je voulais la préserver de toute… ingérence, incursion dans son apprentissage. En parallèle, on m’avait confié il y a presque un an la tutelle d’une autre Éveillée. »
Enfin, il se tourna vers Vinzent, les traits parés d’une raideur destinée à évacuer la peine qu’il éprouvait toujours en songeant au départ de Marlow. Il considérait déjà cet événement comme du passé, cherchant à rationnaliser une séparation à vif, sans explication claire, sans chapitre officiellement clos. En son for intérieur se disputaient les deux thèses irréconciliables d’un retour éventuel, d’un signe donné, ou d’un départ sans retour en arrière possible. Il savait que la dernière était la plus favorable, pour l’une comme pour l’autre. Il savait qu’il ne devrait plus jamais s’appesantir sur la somme d’erreurs qu’il avait commises, et qu’il ne lui restait plus qu’à regarder vers l’avenir en espérant ne jamais les reproduire. « Peu avant que tu m’aies recueilli, en avril… Leroy m’avait attribué l’élévation temporaire d’une jeune sorcière dont le père avait décidé de rejoindre nos rangs. Elle pratique le noir. Sans doute espérait-il m’humilier en constatant le caractère irréconciliable de nos magies, de nos générations et de nos tempéraments. Il nous a forcé à tisser ce lien artificiel. » Il hésita, puis rajouta. « Elle était avec nous. Ces trois-nuits là, elle était avec nous. Son père n’a pas survécu. » Une bonne chose. Malgré la peine, malgré la colère, Legrasse n’était qu’une épine fichée dans le talon de sa fille, une malédiction pesant au-dessus d’elle chaque jour, chaque nuit, entravant ses espoirs et ses accomplissements avec un entêtement redoutable. « Depuis que le clan s’est réorganisé, je ne lui ai pas accordé suffisamment d’attention. J’ai l’impression qu’avril c’était hier. La vie a repris, son effervescence avec elle. Mais maintenant… »
Maintenant, dans les mois à venir, il lui faudrait déterminer ce qu’elle attendait de lui. Ce qu’il attendait d’elle. Il but une nouvelle gorgée, plus réconfortante que toutes celles avalées depuis son arrivée. « Bref. De ce côté-là, il faudra attendre. » Un sourire rassurant pour son auditoire, une inspiration pour se donner du courage, puis le socle du verre tinta doucement sur la table, tandis qu’il se penchait vers l’avant, les mains jointes. Concentré, il effaça de son mieux le poids des confidences et maintint Vinzent dans son champ de vision. « Avant tout cela, j’avais beaucoup travaillé avec mes amis reptiles. J’ai continué régulièrement à m’immuniser à différents types de venin : crotales, cottonmouths et cobras, sur plusieurs années. Non seulement cela rend les manipulations moins risquées, mais je me suis rendu compte que la composition de mon sang en était altérée. Autant te dire qu’en matière de philtres, les résultats sont plus qu’intéressants en fonction des rituels et des objectifs de départ. C’était Sonja, qui m’en avait donné l’idée. »
À Lilas, professant le plus naturellement du monde : « Une change-forme cobra qui avait un sale caractère, mais à la fin ça s’est plutôt bien passé. » Se retournant de nouveau vers le sorcier : « Et puis… ce n’est pas encore très au point mais je me suis lancé sur une phase d’expérimentation différente. En lien avec la télépathie, justement. Lors de ma première expédition avec Yago, je me suis rendu compte que le champ télépathique que j’ai tissé dans l’urgence avait réussi à impacter certains des corbeaux qui gardaient l’île où se trouvait l’Ouroboros. J’en suis donc venu à me demander ce qui pouvait se passer si j’essayais de contrôler ces ondes, celles-là mêmes que je propage vers l’esprit des humains ou de ceux qui abaissent leurs défenses pour me laisser passer. Essayer de tisser une sorte de contact, de les toucher d’une intention, d’instaurer une forme d’échange et de dialogue. Je n’y avais jamais pensé auparavant, mais l’idée ne m’a pas lâché depuis… J’n’y connais pas grand-chose en piafs, alors j’ai décidé de commencer à tester ça avec mes propres bestioles. Ça me demande une concentration énorme, un vide absolu, et surtout une forme de communion avec des créatures au schéma de pensée tellement différent du nôtre que je me sens un peu ridicule chaque fois que j’essaie, mais… je sens que c’est possible. Surtout avec les regius. Je n’ai pas encore trop insisté avec les autres espèces. Je me sens plus à l’aise avec eux. Donc forcément, c’est Yam qui s’y colle le plus, puisque j’ai un lien un peu… privilégié avec lui. C’est assez incroyable de tenter de créer un canal dans sa direction. » Passionné, il se redressa, ramenant une jambe sous lui pour pivoter pleinement vers son hôte. « Lorsque je tente d’approcher le mental d’un être humain, je visionne une forme de mur d’enceinte. Chez les cowans, elles sont poreuses comme une moustiquaire, largement abaissées, voire carrément inexistantes. Je traverse sans mal, sans y trouver de piège ni d’obstacles. Si j’ai le temps, l’énergie et la concentration pour, je pourrais explorer pendant des heures et des heures tous les recoins de leur cerveau. Bon, j’le paierais au prix fort, c’est sûr, mais ce serait techniquement possible, et je suis sûr qu’avec plus d’entraînement au quotidien et en faisant fi des migraines récurrentes, je pourrais augmenter ma résistance et mon temps de passage dans leur crâne. Avec les reptiles, c’est complètement différent. Pour te représenter la chose, j’ai l’impression de me retrouver en face d’une porte sans poignée ni serrure, et je dois trouver le moyen d’entrer sans pour autant « blesser » ni offenser le mécanisme. Dès que l’occasion me le permet, je réfléchis, fouille dans les grimoires des anciennes pour voir si d’autres avant moi ont réussi à établir ce genre de communications, et c’est juste… incroyable comme entreprise, j’t’assure. »
Essoufflé, il marqua une pause, pour s’apercevoir qu’il avait encore une fois déblatéré un certain temps. Son regard soudain distrait zigzagua une seconde de Lilas à Vinzent pour mieux grimacer et reprendre son verre. « Je... Bon. Voilà, maintenant, tu sais. Enfin, vous savez. Déso’ pour l’exposé en trois parties. »