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Emplettes Ft. Heidi - Ethan

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Cannot a Beast be tamed
Ethan Roman
Ethan Roman
Cannot a Beast be tamed
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En un mot : Humain
Qui es-tu ? : Emplettes Ft. Heidi - Ethan Design10
Facultés : Aspirateur à emmerdes
Thème : Ohne Dich / Rammstein
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ASHES YOU WILL BE

Pseudo : Ethan Roman
Célébrité : Jared Leto
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Date d'inscription : 22/01/2021
Crédits : Heidi/pinterest
Dim 31 Jan - 22:28 (#)

Le grand rideau de fer, cachant l’existence du garage, s’abaisse enfin. La journée a été bien remplie, entre les clients pour qui les réparations devaient être faites avant même qu’ils ne franchissent la porte et l’arrivée imprévue de Joe, j’ai cavalé comme un dératé. Le soleil est déjà couché depuis un moment, je n’aurai pas vu la lumière du jour aujourd’hui. Haussant les épaules pour moi-même, j’enfourche ma Lady et prend la direction de Mansfield.

Les placards sont vides, il est grand temps de faire quelques courses et pour ça, y’a pas mieux que la petite épicerie «Mama Lucienne » qui se trouve, évidemment, pas sur mon chemin. Mais le détour en vaut la peine, surtout pour un mec vivant seul comme moi. Elle prépare, elle-même, une multitude de plats à l’emporter qu’il suffit de glisser dans le micro-ondes. Je déteste les grandes surfaces impersonnelles, où les éclairages artificiels rendent la peau halée, en une espèce de bouillie grisâtre. En plus, il fait toujours un froid de canard là-dedans, limite tu te choppes la crève dès que tu mets un pied dans ces temples du consommateur.

Tout en roulant tranquillement, les embouteillages de sortie de bureau étant passés, je visionne mentalement déjà les différents plats de Mama Lucienne, hésitant entre un Jambalaya et un de ces fabuleux Po Boy. Déglutissant dans le vide à l’idée de la sauce dégoulinant sur mes mains, je gare ma bécane à l’arrière du magasin, là où il y a moins de risque de me la faire tirer. Après, je viens régulièrement ici, les gens du quartier commence à connaître ma tête, ce qui est un net avantage.

Les épices embaument déjà la rue, activant fortement mes glandes salivaires. Les fourneaux sont en ébullitions, les fours tournent à plein régime, tout doit être prêt pour l’heure du repas où les clients afflueront en masse. Je pousse la porte faisant tinter une petite cloche accrochée au-dessus du battant. L’immense sourire de Maurice est là pour m’accueillir. Ses dents blanches détonnent sur sa peau sombre comme l’ébène et ses yeux, rieurs, brillants comme des perlent pétillent de malice. C’est un colosse, pur produit du bayou, vivant avec sa maman qui, je dois dire, est tout aussi imposante. Mais leur joie de vivre et leur gentillesse dépassent largement leurs physiques massifs.

- Ethan ! Quel plaisir que de te voir. Comment tu vas ?
- Fourbu mais en pleine forme et toi, Maurice ?
- Ma foi, je ne peux pas me plaindre, les affaires sont bonnes, ça roule bien. Je suppose que tu viens te ravitailler ?

Je lui adresse un signe de tête positif et montre le fond du magasin à l’aide de mon pouce alors que des clients se présentent afin de régler leurs achats. Avant de m’enfoncer entre les rayons, j’attrape un panier et parcours, en flânant les différentes étales, tout en remplissant mon caddie, la hanse coincée au creux de mon coude. Une mélodie grattée sur un banjo, sortie du plus profond du bayou, rythme mes pas.

Au bout de l’allée, une nénette se dandine devant moi, je matte son cul, qui, il faut l’avouer, n’est pas trop mal. Mais je ne suis pas là pour contempler la lune. Je file voir Mama Lucienne, dépassant la minette sans même la regarder. Parvenu devant le comptoir, je salue la vieille dame qui se redresse péniblement. Quelques banalités sont échangées avant d’entrer dans le vif du sujet. D’un index avide, je désigne les mets qui je souhaite emporter.

- Alors, tu me mets un peu de ça là, du Jambalaya, des boulettes de viande et pis… oui, là le truc dans la sauce, le tout avec du riz, s’il te plaît.
- Je te rajoute un peu de gambo, t’es tout maigrichon, faut penser à manger de temps en temps.

Je lui adresse un franc sourire même si je ne comprends pas tout à son accent traînant du sud des Etats-Unis. Si seulement tout le monde pouvait être aussi bienveillant et gentil que cette famille, le monde se porterait mieux.

- Et pis, je te prends encore un Po Boy, pour la route. Mais emballe-le bien, je l’engloutirai dès que je serai à la maison. Y’a les Saints qui jouent ce soir contre les Bears de Chicago. J’espère qu’ils vont mieux jouer que la saison dernière.
- Oh tu sais, moi j’y connais rien au football. Mais Maurice, lui il aime bien ça.

Mes victuailles dorment dans mon panier que je tiens à présent à bout de bras. Je fais encore un détour par les douceurs, choisissant quelques paquets de biscuits. Le sachet de cookies est ouvert de suite et j’en enfourne un directement. Un pack de bière et me voilà chargé comme un mulet. Je recroise la miss qui est pratiquement aussi grande que moi, constatant que l’endroit est tout aussi charmant que l’envers. Un vague sourire poli lui est adressé avant de retourner à l’inventaire de mes achats.

Une voix éclate à l’avant du magasin me faisant tendre le cou. J’attrape le bras de miss Bocul, la tirant brusquement en arrière et l’obligeant à s’accroupir à côté de moi. Précipitamment, je place mon index sur mes propres lèvres, l’intimant au silence. Quittant mon visage, mon doigts désigne un miroir nous permettant de visionner la scène qui se joue en caisse.

- Ils braquent Maurice… Les mec ont des flingues…

Plusieurs timbres de voix se font entendre. Je suis certain qu’il n’y a pas qu’un seul gars. S’avancer est trop risqué. Le reflet déformé nous informe qu’ils sont quatre, deux tout proche de Maurice, les deux autres se tenant devant la sortie. Il faut mettre Mama Lucienne en sécurité, le tout sans faire de bruit et surtout sans attirer le regard des gaillards dans le miroir.
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Lun 1 Fév - 16:19 (#)


Emplettes
Chez Mama Lucienne, Mansfield
ft. Ethan Roman



E
nfin débarrassée. Ta vie dans ce quartier de merde, dans une chambre décrépite à peine plus grande que celle que tu avais dans cet internat qui a volé quelques années de ta vie, vient officiellement de prendre fin. Tu as rendu les clés de l’appartement miteux que tu as occupé pendant de trop longues années, scellant par la même occasion ta nouvelle colocation avec ton.. ta.. eh bien.. ta colocataire. Finies les longues nuit d’insomnie à fixer un plafond moucheté éclairé par la lumière jaunâtre des lampadaires de la rue sur un matelas qui n’a plus d’un matelas que le nom. Tu pourrais t’étendre longtemps sur les raisons de ton déménagement mais une odeur vaut mille mots, et les effluves de pisse fraîche en bas de l’immeuble suffisent à te rendre on-ne-peut-plus fière d’avoir réussi à t’échapper de ce véritable trou à rats.

Avant de rentrer dans ton nouveau foyer, tu dois passer par la case ravitaillement, ce qui ne t’enchante que très peu. La grande surface la plus proche est à l’opposée de là où tu te rends et les détours inutiles ne font pas vraiment partie de tes habitudes. Si tes souvenirs sont bons, il y a une épicerie à quelques blocs d’ici ; toujours pas dans la direction de l’arrêt de bus mais il va falloir t’y résigner, tu ne trouveras rien de moins loin. Alors soit, c’est armée de ton sac à dos noir magnifiquement estampillé « Chet mon amour » au stylo correcteur que tu déambules dans les rues crasseuses de Mansfield jusqu’à ta destination.
Ah, quel plaisir c’était de voir la tête de tes parents devant le fait accompli de tes essais typographiques sur toile ; ils sont rentrés dans une colère noire et ont juré que tu ne verrais pas la lumière du jour du week-end. Et ils ont tenu parole ! Tu as passé tes deux jours loin de l’école enfermée dans ta chambre à regarder le ciel gris de Chicago au travers de ta fenêtre en savourant ton nouveau succès à déclencher l’hystérie des deux cerbères qui te tenaient lieu de géniteurs. Fuguer a été la meilleure décision que tu aies prise, et malgré que ta vie se résume à une succession de chambres sordides, tu aperçois aujourd’hui enfin le bout du tunnel qui t’a vu naître.

Une paire d’écouteurs criant à plein volume dans tes oreilles ta version préférée de Night in Tunisia, celle de Jesús Molina, même si tu aimes aussi de tout ton cœur celle de Miles Davis, tu rentres dans la supérette en prenant grand soin d’ignorer absolument toute autre forme de vie qui pourrait s’y trouver. Tu passes devant les étals en laissant traîner tes yeux de droguée sur les produits que tu ne te serais pas douloureusement refusés il y a de cela quelques mois. Alcool bon marché et céréales multicolores, voilà un autre résumé de ta vie effrayant de pertinence. Enfin, ça ne va pas t’empêcher de quand même céder au plaisir coupable du sucre ; aux dernières nouvelles, tu es toujours humaine, c’est un besoin physiologique, non ? Et puis, Xanthe t’a demandé de lui ramener du chocolat, tu n’auras pas plus belle excuse pour aller visiter ce rayon. Sur le chemin, tu croises un type qui t’adresse un sourire auquel tu prends un malin plaisir à ne pas répondre. S’il te fait une quelconque remarque, ta musique t’empêchera de l’entendre, alors c’est le plan parfait.

Sauf qu’évidemment, même le plus simple de tes plans doit comporter au moins une faille ; tu n’avais pas prévu que vienne à ce type l’envie de te faire passer ton impolitesse en t’attrapant par le bras. Avant que tu n’aies le temps de réagir, tu es attirée à l’abri des regards derrière le rayon des produits d’entretien. Tu ne sais pas qui est l’homme qui t’a tirée vers le bas mais tu peux jurer devant tous les témoins du monde que s’il n’a pas une bonne raison de le faire, il va amèrement le regretter d'ici les cinq prochaines secondes. Avec la ferme intention de battre le record de la gifle la plus sonore, tu te retournes, l’envie de faire couler le sang pouvant très clairement se lire au fond de tes yeux. Ce qu’ils trouvent en se posant sur le visage du clodo s’avère en revanche assez surprenant : il a l’air d’avoir peur, mais pas de toi. Avant toutes choses, tu agites amplement le bras pour qu’il te lâche, puis retire tes écouteurs en tirant sur leur câble d’un petit coup sec pendant que cet inconnu s’évertue à te faire comprendre quelque chose avec des signes de mains alarmistes. Enfin, ton regard se pose sur le miroir qu’il désigne et tu y vois la scène qu’il te décrit avec une justesse acerbe, digne d'un auteur naturaliste des temps modernes : un petit groupe d’individus armés est effectivement en train de braquer l’épicerie dans laquelle tu te trouves.
La première émotion qui parcourt ton esprit n’est pas la peur, ni même la surprise, mais une profonde frustration. Serait-il possible de passer une seule journée sur cette Terre sans qu’une personne aléatoire ne décide de venir la gâcher ? En attendant, tu ne peux pas t’empêcher de condamner les propos excessivement stupides que tu viens d’ouïr.

« Évidemment qu’ils ont des flingues, espèce de mongolo ! Ils vont pas braquer un magasin avec des cuillères en plastique. »

Téméraire mais pas inconsciente, tu t’es toi aussi mise à chuchoter, ce qui n’a en rien affecté la véhémence de tes paroles, et peut-être même rajouté à leur condescendance.

Il y a un mec, dans la queue de la caisse, qui a voulu se démarquer courageusement du lot. Bombant le torse comme un vrai mâle alpha, il alpague les malfrats avec une phrase clichée du genre « qu’est-ce que vous croyez que vous êtes en train de faire ». Tu devines un échange de regards intense entre les protagonistes de la saynète, mais l’un d’entre eux décide d’y couper court en abattant violemment la crosse de son arme contre la tempe du héros désormais au tapis. La violence gratuite et sans somation de ce coup t’arrache irrépressiblement un éclat de rire aigu que tu t’empresses d’étouffer honteusement dans ton coude. Actuellement, tu es bien décidée à rester adossée à ce carton de produit à vaisselle en attendant que cette incident se déroule sans te faire remarquer, le temps de te remettre de tes émotions et de reprendre ton souffle.


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Ethan Roman
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Mer 3 Fév - 16:45 (#)

Connasse, c’est le seul mot qui me vient à l’esprit, évinçant tout autre qualificatif, envers cette charmante demoiselle. A quoi je m’attendais venant d’une gamine vivant dans ce quartier de merde. Même Stoner Hill était mieux loti que cet amas de taudis que formait Mansfield. Le seul avantage était cette fichue épicerie qui fournissait les meilleurs plats à l’emporter de tout l’Etat de Louisiane.

- Tu veux bien la mettre en sourdine !

Mes mots sont chuchotés, je ne suis même pas sûr qu’elle les ait entendus. Les mômes de nos jours, avec leurs écouteurs vissés en permanence dans leurs oreilles, n’écoutaient plus hormis les commentaires acides énoncés sur les différentes plateformes sociales. Plus c’est caustique, plus cela leur procure une sorte de satisfaction malsaine. Un jour, faudra qu’on m’explique ce phénomène, peut-être que j’aurai, du coup, plus d’empathie pour les moins de vingt ans.

Secouant la tête aux propos vindicatifs de la miss, je me risque à jeter un nouveau coup d’œil pour voir le héro du jour tomber comme une masse. Y’a vraiment des imbéciles sur cette pauvre terre, croyant qu’ils sont capable d’arrêter quatre connards, armés certainement jusqu’aux dents, à l’aide de quelques paroles qui se veulent sages. Bah, il s’en tirera avec une belle bosse et ça évitera que d’autres jouent à Superman.

En pleine observation, échafaudant déjà quelques plans d’évasion, j’entends l’autre nouille qui s’éclaffe comme si elle était au cinoche devant une scène burlesque. J’élève les sourcils, reprends une mine neutre et lui jette un regard assassin. Un geste agacé de la main lui fait bien comprendre ma colère. Et forcément, le gloussement de dindon qu’elle vient d’émettre n’est pas passé inaperçu. Là-devant, y’a du mouvement, va falloir bouger. J’ai comme la vague impression que mistinguette n’est pas du genre à se laisser marcher sur les pieds, ce qui signifie forcément, confrontation et un tas d’ennuis que j’ai pas envie d’avoir maintenant, ni plus tard d’ailleurs. Sans parler qu’un contact étroit avec les flics me dérangerait profondément. Mes faux papiers sont d’excellente qualité, ils ont prouvé à plusieurs reprises leur efficacité mais bon, on va pas tenter le diable non plus. Sans oublier que les poulets ne comprennent jamais rien et surtout qu’est-ce qu’ils en ont à battre qu’une petite épicerie, coincée au fin fond de Mansfield se fasse braquer deux fois par mois.

Tapant légèrement dans le tibia de Nénette, je lui fais signe de bouger mais vu son attitude, je ne suis pas certain que tous les fusibles soient raccordés au système central. Je finis par me rapprocher d’elle et lui glisse quelques mots à l’oreille. Au vu de la proximité, je prie intérieurement un dieu quelconque auquel je ne crois pas, qu’elle ne va pas m’en coller une.

- Bouge ton cul de là ! Y’en a un qui se ramène !

Toujours incertain de la compréhension de Cocotte, j’allonge le bras, attrape une bouteille en plastique de détergent pour le sol et la fourre entre les pattes de la donzelle.

- Ecoute, Nénette… comment lui faire comprendre que son aide est requise sans le lui demander directement et surtout sans paraître lui donner d’ordre ? Tu veux te marrer ? Verse ça sur le sol et admire le magnifique vol plané qu’il va faire… ou pas, mais je garde le côté négatif pour moi. Dès qu’il est à terre, tire-toi, rapidos. Moi, je vais voir si la porte arrière est ouverte et je reviens te chercher, ça te va ?

J’essaye de capter son regard afin d’y trouver une lueur de lucidité, un quelconque éclat qui m’indique qu’elle a compris ce que je viens de lui suggérer.

- T’as saisi ?

Le temps m’est compté, le caoutchouc des basquets couine contre le dallage. Plié en deux, je m’éloigne de la miss sans me retourner. Je veux absolument faire sortir Mama Lucienne de l’épicerie. Si elle se rend compte que son « petit » est en danger, elle se jettera dans la gueule du loup sans plus réfléchir. Ces mecs se foutent de buter une dame âgée, ils ne doivent pas être à leur premier coup. J’ai pas peur pour la môme, je suis persuadé qu’elle, elle s’en sortira quoi qu’il arrive, quitte à s’associer avec les braqueurs. Sauver sa peau à tout prix, credo vieux comme le monde et qui perdure dans cette banlieue.

J’arrive à l’étale soutenant les plats sortant tout droit des casseroles de la vieille black, le contourne et me redresse soudainement, surprenant Lucienne qui part dans un éclat de rire bien gras. Elle reprend son souffle et sa voix forte s’éparpille dans le fond du magasin, créant un remue-ménage plus conséquent à l’avant.

- Oh Ethan, petit chenapan, tu m’as fait peur ! Faut plus refaire cela, tu vas me faire « attraper » une crise cardiaque.

L’œil rivé sur le bout de l’allée, je tente de faire bouger la grosse dame en direction de la remise et surtout, de la porte de secours.

- Mama, faut que tu sortes, vite.

Tout en la poussant et tirant de toutes mes forces et malgré ses vives protestations, je réussis à la diriger vers la sortie du fond, espérant profondément qu’elle ne soit pas verrouillée. Abaissant la poignée, je soupire d’aise lorsque l’air frais de la nuit vient caresser mon visage. Gardant mon pied dans l’encadrement afin de ne pas rester « enfermé » dehors, je l’oblige à attendre dans la ruelle malodorante et emplie d’ordures.

- Tu as un téléphone ? Oui ? Appelle la police, je vais chercher Maurice, ne t’inquiète pas.

Mettant un terme définitif aux palabres, je tourne le dos et ferme rapidement le battant, lui interdisant l’accès à son commerce. Une fois à l’intérieur de l’arrière-boutique, le ronron fatigué de la climatisation devient mon seul compagnon. Les mains sur les hanches, le souffle un peu court, je balaye la remise du regard à la recherche d’un quelconque objet qui pourrait faire office d’arme. Mais il n’y a que des cartons emplis de fruits et légumes divers, des conserves et des barils de lessive. Je ne vais quand même pas les mitrailler à coup d’okra ! Abandonnant mon idée première, je rebrousse chemin, en quête de la mistinguette, croisant les doigts pour qu’elle se soit planquée dans les parages.
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Mer 3 Fév - 20:20 (#)


Emplettes
Chez Mama Lucienne, Mansfield
ft. Ethan Roman



U
n instant, tu te demandes sincèrement si tu n’es pas victime d’une caméra cachée de très mauvais goût. Le regard qu’il t’adresse te détrompe : des yeux comme ceux-là, on ne peut pas les feindre. L’ampleur du mépris qui s’y amoncelle les fait luire d’un éclat inimitable dont tu as appris à te délecter avec les années. Par contre, vu le niveau d’agacement que Mongolo a déjà atteint après seulement une phrase, sa patience doit être aussi mince que la tienne, si ce n’est plus. Dans d’autres circonstances, tu aurais pris un malin plaisir à t’attaquer à une proie facile comme lui. Le pousser à bout en cernant au fil d’une discussion bruyante les points sur lesquels appuyer pour lui faire mal, heurtant se fierté si bien qu’il ne puisse faire autrement que rester se faire amocher verbalement pour défendre un honneur sans valeur, ça, ça te fait vibrer. Ça te procure un plaisir grisant dont tu ne te lasseras jamais.

Cependant, sa prochaine intervention à ton égard est complètement surréaliste. Qu’il se permette de venir chuchoter aussi près de ton oreille te révulse et te donne presque envie de vomir.  « Nénette ». Tu vois rouge. C’est lui, le type frêle comme un brindille au style de punk à deux balles et aux remarques aussi pertinentes que celles d’un bègue dans un concours d’orthographe, qui est en train de te dire quoi faire ? Oh non, ça ne va pas se passer comme ça. En un instant, ta mine s’assombrit et le sourire qu’avait tracé ton rire sur ton visage n’est déjà plus qu’un lointain souvenir. Le regard que tu lui adresses vaut mille mots et autant de couteaux que tu aimerais lui planter dans le dos si tu les avais sous la main. Tu n’en reviens pas. Pour qui il se prend ? Heureusement pour lui, et bien malheureusement pour toi, il prend la fuite avant que tu aies le temps de réaliser que ta frustration vient de muer en une colère sourde qui se réveille lorsque l’on te prend un peu trop pour une enfant.
Tu te retrouves pantoise devant le bidon de produit d’entretien qu’il a laissé devant toi avec l’intention sincère que tu l’utilises pour maîtriser l’un des assaillants. Tu ne sais pas ce qu’il a fumé pour penser ne serait-ce qu’une seule seconde que ça pourrait marcher, mais tu te jures de lui faire cracher le morceau d’un manière ou d’une autre : tu en veux absolument une dose. Vous n’êtes ni dans un film, ni dans un dessin animé, et tu n’as aucun devoir envers les autres hères plus à l’avant du magasin. Tu n’as strictement aucune raison de faire ce qu’il te dit, si ce n’est ta propre défense au cas où ton intégrité soit compromise, mais pour ça tu as bien mieux qu’une bouteille de détergeant.

D’un geste trahissant tout le dédain qui te hante soudainement, tu fais valser la bouteille plus loin dans le rayon avec la ferme intention de faire tout le contraire de ce qu’il t’a suggéré. Les pas se rapprochent, tu l’entends. Tu fourres rapidement la main au fond de la poche de ta veste et en ressort le gadget magique qu’Elinor t’a gracieusement offert après que tu lui aies expliqué ton besoin d’être capable de te défendre par tes propres moyens. Tu ne l’as jamais utilisé depuis que tu es en sa possession mais il semblerait que son quart d’heure de gloire soit enfin arrivé.
Le doigt positionné avec impatience sur le bouton jubilatoire, tu sors l’objet de ta poche et t’adosse à l’étal de la manière la plus discrète possible. Tu prends une grande inspiration et attends comme un fauve le moment où tu pourras fondre sur le premier fils de pute qui se présentera à ta vue. Et ce moment arrive maintenant.

N’écoutant que ta témérité exacerbée, tu bondis hors de ta cachette de fortune dès que tu aperçois la silhouette massive d’un des braqueurs passer la tête dans ton rayon, ou plutôt ton nouveau terrain de chasse. La scène se déroule très vite. Sa tête cagoulée se tourne en ta direction lorsque tu entres dans son champ de vision périphérique mais il est déjà trop tard pour lui : les électrodes de ton taser de poche passent entre les fibres de ses vêtements et délivrent leur décharge salvatrice dans un crépitement sonore. Deux secondes plus tard, il est en train de trembler sur le carrelage sale de l’épicerie comme un poisson que l’on aurait sorti de l’eau, ce qui ne t’empêche pas de continuer à appuyer sur le bouton un peu plus longtemps que nécessaire. Le bruit de votre duel est couvert d’un côté par les collègues patibulaires du connard désormais à tes pieds, et de l’autre par les vociférations de la propriétaire des lieux qui a sûrement croisé le chemin de ton nouvel « ami ». En somme, il te reste encore un peu de temps pour déverser ta frustration, et c’est ce que tu vas faire.
Tu te relèves rapidement en prenant appuis avec une insolence toute particulière sur ta victime puis prend le temps de le regarder un instant d’un air hautain, si ce n’est presque sadique. Et puis d’un coup, comme si le barrage de ta moralité venait de céder, tu te mets à rouer de coups de pied le corps massif du braqueur encore grésillant. La pointe usée de tes Doc Martens noires rencontrent avec une violence inouïe le flanc de l’homme à terre, sept fois en tout. Ou plutôt huit, en fait, entrecoupés chacun d’une bribe de phrase.

« Fallait – pas – me – faire – chier – espèce – de – sac à merde. »

Il a affaire à une passionnée de violence dans toute sa splendeur, dressant son autel de rancœur au culte de la barbarie.

Wow. En tous cas, ça t’a fait un bien fou de tabasser ce pauvre type. Tu fais quelques pas en rond dans le rayon pour reprendre ton souffle, guettant sur le miroir si d’autres ennuis ambulants ont finalement été alarmés par les râles rauques et plaintifs provenant de ton territoire. Pas que tu puisses voir. Par mesure de sécurité, tu donnes un ultime coup de pied dans la main de celui qui aurait pu être ton agresseur pour qu’il lâche son arme de poing. Il a beau être étendu par terre et aux portes de l’inconscience, tu n’as absolument pas envie de subir de représailles, aussi improbables soient-elles. D’un petit geste agile de la jambe, tu éloignes le pistolet et t’accoude en admirant ton œuvre, soulagée d’une grande part de ta frustration.


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Mar 9 Fév - 19:56 (#)

Quittant l’arrière-boutique, je pars à la recherche de la Nénette qui, je l’espère, ne s’est pas faite prendre. Quelques remords m’assaillent, je n’aurai peut-être pas dû la laisser toute seule. Même si elle me dépasse de quelques centimètres, elle semblait bien frêle, ses membres me faisant penser à quelques jeunes branchages, souples, mais terriblement fragiles. S’il lui arrivait quelque chose, je me sentirai quand même un peu coupable, c’est totalement idiot et très protecteur, mais c’est ainsi. Surtout que j’ai jamais vu cette miss de ma vie, mais on ne se refait pas.

Contournant l’étale des denrées aux senteurs si alléchantes, je peine à me souvenir de l’allée où j’ai laissé Cocotte. L’image du bidon de détergent fourré promptement dans les mains délicates de la gamine me revient en tête, faisant stupidement apparaître un bref sourire sur mes lèvres, imaginant quelques scènes improbables d’un braqueur gaugeant dans le savon liquide. Le spectacle sur lequel je tombe me cloue littéralement sur place. La supposée fragile demoiselle s’adonne à quelques brutalités d’une rare violence. Courbé en deux, à moitié dissimulé derrière une tour, plus que précaire de boîtes de conserve, je la vois donner un dernier puissant coup de pied dans la main du braqueur qui geint à peine, totalement KO sous je ne sais quel traitement administré par Super Nana. Beh dis donc, je vais éviter de la faire chier, celle-là…

D’accord, depuis la Révélation, bien des choses ont changé, mais ce genre d’agissement me dépasse complètement. Certes, je vogue souvent sur le fil de la légalité mais la violence gratuite n’est pas un de mes penchants. J’hésite un quart de seconde à la rejoindre, mes remords s’étant totalement volatilisés de l’avoir laissée seule. L’arme git au milieu de l’allée, faisant jaillir un gros dilemme dans mon esprit. La ramasser ou la laisser là où elle est ? Je déteste les révolvers ou tout ce qui peut se rapprocher de près ou de loin à ce genre d’équipement, n’entraînant que la désolation et la mort. Et surtout, pensée bassement égoïste, je n’ai aucune envie de laisser derrière moi mes empreintes digitales. De l’autre côté, je ne suis pas certain que mettre une arme chargée entre les pattes de super Nénette, soit une excellente idée.

Toujours penché en avant, je rejoins la championne de kick boxing, gardant cette fois-ci une certaine distance de sécurité entre elle et moi. Mon regard passe de la gamine à l'homme étendu à terre, des points d'interrogation dessinés au fond de mes pupilles. Toujours sur le ton de la discrétion, je ne peux m’empêcher de poser une question idiote.

- C'est toi qui a fait ça ? Je souris un peu bêtement, me rendant compte de la stupidité que je venais de dire. Certes, ok, oublie. Mais comment ? T’as vu le mec, il est deux fois plus balèze que toi ? Rappelle-moi de ne jamais t’embêter.

Le timbre de ma voix se fait plus taquin et un réel sourire en coin lui est offert. Je tais le fait de l’avoir vue déverser sa hargne contre le molosse, ce n’est ni le lieu, ni l’heure aux grandes explications. A l’aide de mon pouce, jeté par-dessus mon épaule, j’indique le fond du magasin.

- Y’a une porte qui donne sur l’extérieur. Si tu veux…

Ma phrase est interrompue par des pas lourds s’égrainant dans l’allée parallèle à la nôtre. Automatiquement, je reprends ma position accroupie, comme si cela pouvait me rendre moins visible. Une voix masculine s’élève de l’autre côté du rayonnage, nous indiquant que la personne est arrivée, là où se tient habituellement Mama Lucienne.

- Ernie, je ne vois pas Gus ! Y’a personne ici ! Et la vieille s’est tirée ! Je vérifie juste un truc et j’arrive.

L’écho des pas se perd dans la remise, suivi d’un choc métallique.

- La porte arrière est sécurisée ! Gus ! T’es où ? Réponds !

Et merde ! Le gars a dû bousiller notre seule issue et en plus il cherche son pote qui est à nos pieds. Je sens que cette histoire va devenir terriblement compliquée. La sortie de secours, ce n’était pas vraiment pour moi, mais pour la Nénette si elle avait voulu se carapater. Mais bon, vu la Wonder Woman que c’est, elle devrait même mieux s’en sortir que moi si ça tourne vraiment mal. Me décalant légèrement, je peux apercevoir le miroir m’informant du positionnement de chaque individu. Ils se sont rapprochés de la caisse et fouillent dans le tiroir sortant quelques trop rares billets. Pourquoi braquer cette épicerie à quatre ? Le gain est insignifiant, même si la boutique marche bien, cela n’as pas de sens !

Sans crier gare, le meneur s’approche du propriétaire pour le frapper sauvagement à l’aide d’une batte de baseball. Des mots sont criés, semant de plus en plus la confusion dans ma tête.

- Donne-moi les clefs ! Je sais ce que ta mère et toi trafiquez ! Dav’ le Borgne m’a dit que vous vendez des potions et des élixirs ! Arrête de nier !

Le dénommé Ernie s’acharne sur Maurice tandis que l’autre arpente les allées, à la recherche de son complice, criant son prénom toutes les trois secondes, nous informant de sa progression. Il se rapproche de plus en plus de nous.

- Cocotte, faut qu’on bouge… Ou si tu as une meilleure idée, c’est maintenant qu’il faut le dire. Je suis ouvert à toutes propositions.
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Sam 13 Fév - 16:32 (#)


Emplettes
Chez Mama Lucienne, Mansfield
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L
e fils prodigue fait enfin son retour, et avec lui, le vent mauvais d’une situation qui n’augure rien de bon. Il a ainsi le plaisir de te découvrir sous jour nouveau que même les personnes que te sont le plus proche n’ont jamais vu : celui du triomphe. Tu domines de toute ta hauteur la bête que tu viens de vaincre et meures secrètement d’envie de demander à l’autre type de te prendre en photo, pour conserver une preuve irréfutable de ta victoire à montrer à quiconque serait assez fou pour te demander comment s’est passée ta journée. Malheureusement pour lui, il a fallu qu’il ouvre la bouche ; tu te souviens dès ses premiers mots pourquoi tu as décidé de ne pas compter sur cet individu au style douteux pour t’être d’une quelconque utilité en situation de crise.
Tu t’apprêtes à lui asséner une réplique cinglante mais il se reprend assez vite pour l’éviter. Au moins il se rend compte de certaines choses, à commencer par l’absence de pertinence de la moindre de ses interventions, mais aussi que tu n’es pas le genre de teigne qu’il veut avoir comme ennemie. Tu préfères très largement être crainte que respectée, ou quoi que ce soit d’autre même. Pas envie qu’on t’aime, pas envie qu’on ait pitié de toi, pas envie que l’on t’estime ; seulement que l’on se méfie assez pour rester à distance raisonnable de toi en se disant que l’on ne sait pas jusqu’où tu es capable d’aller pour assouvir tes desseins sibyllins.
Les desseins en question ne sont en réalité ni originaux, ni particulièrement diaboliques. Tu aspires à une vie faite d’égoïsme, de quiétude (oui, de quiétude), et d’art.

« Pas besoin, je suis sûre que t’as déjà imprimé. »

Il enchaîne rapidement en te confiant l’existence d’une issue ; c’est certainement de là qu’il revient. En partant de se postulat, deux choses te viennent rapidement à l’esprit. La première : pourquoi est-il revenu alors qu’il avait la possibilité de se faire la malle sans que personne ne le remarque ? Est-ce qu’il se prend pour un héros lui aussi, et est-ce que tu as réellement l’air d’une demoiselle en détresse, avec ton air désabusé et blasé au plus haut degré ? Il faut arrêter avec ce genre de clichés, sérieusement. Après vingt ans passés au vingt-et-unième siècle, il serait temps de faire évoluer un peu ta mentalité, Jésus. Peut-être que le fait d’avoir neutralisé un homme de deux fois ton poids en à peine plus de temps qu’il n’en faut pour dire « Elinor mords moi » sera suffisant à déclencher en lui un déclic progressiste. Féministe ne fait pas vraiment partie des mots qu’on utiliserait pour te qualifier en premier lieu, mais tu as horreur que l’on prenne ton genre comme une excuse pour te sous-estimer, alors on peut dire que dans un certain sens, tu en es une.
La deuxième réflexion à faire irruption dans ton esprit est la suivante : s’il était au courant de l’existence d’une échappatoire, pourquoi ne pas en avoir fait mention avant de te laisser seule pour aller jouer les sauveurs ailleurs ? Maintenant, cette issue aussi est gardée par un molosse qui doit au moins faire la même taille que celui que tu as tombé à en juger par le torrent de rocaille qu’il déverse en informant ses collègues braqueurs de la conjoncture de leur forfait. Tu tiens l’homme à tes côtés pour seul et unique responsable de la situation dans laquelle tu te trouves en ce moment, et si elle vient à dégénérer, il peut être sûr qu’il en subira les conséquences d’une manière ou d’une autre.

A l’instant auquel tu commençais à te demander pourquoi un simple braquage prenait autant de temps à se dérouler alors que les voyous auraient dû prendre la fuite avec leur maigre butin depuis des lustres, la réponse te tombe au creux des oreilles. Des anti-CESS. En une seule réplique, ils viennent de passer quelques crans sur l’échelle de ton irritabilité ; tu décides de soulager tes nerfs en abattant une nouvelle fois complètement gratuitement ton pied dans les côtes du bougre gisant sur le carrelage poisseux de la boutique.
Tu souffles rapidement, comme pour faire un point rapide sur la situation, fermement convaincue que l’« ouverture à toutes propositions » du boulet en face de toi ne témoigne que de son manque cruel d’utilité, si ce n’est pour énoncer tout haut la moindre des évidences. Il n’y a aucun doute que si ce Ernie te trouve avec ce qui doit probablement être Gus en train de rêver de la semelle de tes bottines, il fera le lien en un éclair. En résumé, oui, il faut bouger.
Tu adresses un regard accablant à ton acolyte temporaire, ton Robin de circonstances, pour lui intimer l’ordre de bouger dans un délai réduit au lieu de te fixer bêtement. L’objectif est de sauver ta peau, pas de sauver celle des autres clients, ni celle du gérant qui, de toutes façons, ne sera sans doute bientôt plus en mesure de marcher. Triste constat de la réalité, mais il y a des grandes chances pour que ses rotules y passent dans les minutes à suivre. Au moins, le bruit de ses râles d’agonie pourront servir à couvrir la fuite que tu t’efforces de planifier en avançant plus loin vers l’arrière du magasin en prenant garde d’échapper à la vue des assaillants.

Une fois cachés quelques rayons plus loin, adossée à un étal de vaisselle, tu fais signe à ton collègue de se rapprocher, mais pas trop quand même, pour que tu lui dévoiles ton plan. Tes plans sont toujours foireux, mais il y a moyen que celui-là fonctionne tant il brille par sa simplicité et le peu d‘actions susceptibles de le mettre à mal.

« Bon, alors voilà ce qu’on va faire : on va se faufiler discrètement, tu insistes sur l’adverbe, jusqu’à la porte arrière. Une fois là-bas, tu trouves un truc pour faire diversion, n’importe quoi, mais je vais avoir besoin que tu me fasses confiance, parce qu’aussitôt qu’il t’aura pris en grippe, je vais me jeter sur ce fils de pute et le taser jusqu’à ce que ses poils de cul grillent, et on pourra se casser de là szybko zrobione dobrze zrobione. Compris ? Parfait. »

Tu ne lui laisses pas le temps de contester ton plan et le pousses déjà vers l’avant d’une tape dédaigneuse sur son épaule. Tu sens que Gus ne va pas tarder à être retrouvé, et ça ne vous rendra pas la vie plus facile puisque ces trois types armés deviendront trois types armés et sur leurs gardes.


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Cannot a Beast be tamed
Ethan Roman
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Mer 17 Fév - 19:19 (#)

Folle, elle est complètement atteinte, la pauvre fille ! Certainement bercée trop près du mur quand elle était bébé. J’ai vraiment du mal à concevoir la violence gratuite et c’est exactement ce qu’elle fait. Taper sur un bonhomme à terre, sur lequel elle s’est déjà bien défoulée, faut déjà en avoir une sacrée couche. C’est quoi son problème à la Cocotte, elle est androphobe ? La déferlante, quasi hystérique, de haine qu’elle voue à la dépouille du gaillard fait limite peur à voir. Il serait assez intéressant de savoir pourquoi mais, je ne pense pas que le moment soit particulièrement bien approprié pour entamer une psychothérapie.

- Gus ! Bordel de merde ! Tu vas répondre !

Les pas se rapprochent, il doit se trouver dans l’allée parallèle à la nôtre. La Nénette décide enfin de bouger, il était temps ! Léger comme des chats, nous filons vers le fond du magasin, prenant garde à ne faire tomber aucune tour savamment érigée par les mains expertes de Maurice. Tout en cavalant, le plus discrètement possible, je pense au gérant dont les râles résonnent depuis la caisse. C'est pour lui que je suis revenu, faudra à l'occasion que je glisse l'information à la miss, pas qu'elle commence à s'imaginer que je veux jouer les Superman. Au vu de ses agissements, j'en ai genre rien à carrer d'elle et j’ai pas peur pour sa petite personne. Par contre, Maurice, qui a toujours un sourire accroché aux lèvres, un mot gentil pour chaque client ou une petite friandise pour les enfants, lui, ben il mérite qu'on lui vienne en aide. Et c’est pas un violent, il prône plutôt le dialogue, cherchant toujours à trouver un arrangement pour les plus démunis. Pourquoi ça ne m’étonne même pas que Mama Lucienne et son fils vendent des trucs bizarroïdes pour CESS ? Après, si ça met du beurre dans les épinards, je ne vais pas leur jeter la pierre. Je crois, par contre, que j’aurais préféré qu’ils dealent un peu de poudre, que des machins magiques. Ça rapporte que des emmerdes… la preuve. Et un jour ou l’autre, ils te plantent un croc dans la jugulaire, sans que t’ai rien vu venir ou ils te dévorent tout cru.

Les assiettes superposées au-dessus de notre tête chantent un gai refrain lorsque nous nous adossons au rayonnage, signalant, au passage notre position exacte. Nénette n’a pas l’air de s’en soucier beaucoup, remarque, elle a peut-être même pas entendu. A force d’avoir toujours les écouteurs et de la musique à fond dans les oreilles, ça fini par rendre sourd. Le plan est exposé et est accueilli par une grimace de ma part.

- Se cloitrer dans la remise, sans issue de secours, je ne suis pas certain que ce soit la meilleure idée. On va être fait comme des rats s’ils débarquent là-dedans ! Y’a pas grand-chose où se cacher, crois-moi.

Je l’écoute, hoche la tête et finis par froncer les sourcils tout en souriant à l’entente des derniers mots. Je ne les comprends pas mais la consonance ne m’est pas tout à fait étrangère.

- Finnois ? Non, Polonais ? Je n’attends pas vraiment de réponse, c’est pas le moment pour un cours linguistique. Ok, ok, Fetiță, on y va comme ça. Mais juste une question : Tu comptes te casser d’ici comment ? Parce que d’après le mec qui ne va pas tarder à tomber sur son pote, il s’est occupé de la porte arrière. Mais bon, si ça se trouve, c’est de l’intox’

J’ai pas fini ma phrase qu’une exclamation sonore couvre la musique de fond qui s’échappe des vieux haut-parleurs.

- ERNIE !!! Y’a du monde dans la boutique ! Ils ont descendu Gus !

Et merde ! Pas sûre que la Cocotte soit capable de gérer deux mecs en même temps, malgré son super taser. Vu la gonzesse, elle va se faire démolir le portrait en deux secondes. Les talons claquent et le caoutchouc des basquets proteste sur le vieux carrelage, les gaillards sont en mouvement. Je les entends parlementer puis le ton baisse se transformant en chuchotement. Le dénommé Gus grogne comme un grizzli que l’on éveillerait en pleine hibernation, au moins Wonder Woman ne sera pas emmerdée par les flics pour meurtre.

Fetiță a dit de lui faire confiance… C’est pas un truc que je sais faire. Je vise la tourelle de conserve, marchant presque à quatre pattes et retire la boîte qui se trouve tout en bas. Petit délire personnel, j’ai toujours rêvé de faire ça. L’édifice s’écroule dans un délicieux vacarme métallique. J’espère que c’est ce que la miss entendait sous « faire diversion ». Je recule au maximum, me planquant derrière une tête de gondole vantant les mérites des serviettes hygiéniques à moitié prix et épie l’arrivée des voleurs. L’ouverture menant à la remise se trouve à moins de deux mètres de ma position. Accroupi et armé de quelques bocaux de cornichon je suis prêt à dégainer. D’ici quelques minutes, ça va être un beau bordel.

Les muscles tendus au maximum, j’attends, j’écoute mais rien ne se passe. Y’a plus un bruit hormis la climatisation qui crachote doucement son flux d’air. Même le joueur de banjo de la radio s’est tu. Ramassé sur moi-même, je n’ose pas trop bouger, cherchant la Cocotte du regard.
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Lun 22 Fév - 15:48 (#)


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Chez Mama Lucienne, Mansfield
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I
l commence à sérieusement te taper sur le système, vraiment sérieusement. Ce mec a un don : celui de t’irriter plus encore avec chaque mot qui s’échappe de sa bouche. Et que ton plan il est con, et qu’il n’y a nul part où se cacher.. Si ton plan est si mauvais que ça, il n’a qu’à en trouver un autre lui-même au lieu de le critiquer. Entre vous deux, c’est lui qui a l’air le plus âgé, et de loin ; pendant toute ta vie on n’a eu de cesse de te répéter que les adultes ont raison peu importe ce qu’ils disent et voilà une preuve de plus que ce n’est qu’un ramassis de conneries répétées en boucle dans le seul but de t’imposer un cadre dont tu n’as jamais voulu. Si ce type ne pouvait pas t’être encore utile dans ta tentative de fuite, tu lui aurais réservé le même sort que le braqueur ayant croisé ta route sur le champ, ne serait-ce que pour le faire taire.
Tu te pinces l’arête du nez lorsqu’il s’interroge à haute voix sur la langue des quelques mots que tu as utilisés. Son don ne lui fait donc jamais défaut.. Tu le regardes droit dans les yeux sans rien dire alors qu’il met en doute les chances de réussite de ton plan élaboré sur le pouce, et tu ne caches aucunement cette lueur de de haine sombre qui luit au fond de tes yeux clairs ; tu ne l’écoutes qu’à moitié, trop occupée imaginer à la vitesse de la pensée pléthore de scénarios dans lesquels il regretterait jusqu’à sa venue au monde. Heureusement, on lui coupe la parole. Tu vas vraiment finir par penser que tu es du côté des braqueurs s’ils continuent comme ça. Enfin, en vérité tu n’es dans aucun camp. Ni celui des gentils, ni celui des méchants. Tu as horreur de ceux qui osent te regarder de haut sous le seul prétexte qu’ils sont « gentils » ou « aimables » ou « courtois » ou « pas une espèce de garce ingrate qui jette un voile de honte sur ta famille », pour reprendre certains des mots de tes parents. A quel moment être gentil peut-il permettre de se sentir supérieur ? La gentillesse c’est pour les faibles, ceux qui n’ont rien d’autre de mieux à offrir que ça ; la gentillesse te mets en colère parce qu’on te demande de donner quelque chose auquel tu n’as jamais eu droit.
Oh, tu pourrais t’étendre longuement sur le sujet, sur les raisons qui font bouillonner en permanence cette rage viscérale en toi, mais l’heure n’est pas à cela. D’ici quelques instants, une bande de loubards furieux et armés vont se mettre à ta recherche et sans l’effet de surprise, tu n’es pas encore assez entraînée pour en venir à bout, même avec ton taser. Tu déteste ça, cette sensation d’impuissance qui te colle à la peau et ne semble jamais vouloir partir définitivement, sans cesse rappelée par des revers de Fortune amèrement ironiques. C’est une sensation qui te rend malade ; elle serre ton cœur d’une poigne de fer et l’écrase un peu plus à chaque pas que tu fais pour fuir et non lutter. Tu as l’impression de te trahir toi-même, mais quel autre choix as-tu ?

Tu laisses le punk à chien que tu allais envoyer sans pitié en pâture aux braqueurs trouver  de quoi faire diversion. Toi, tu voulais le pousser sur l’un des hommes armés dès que tu en aurais eu l’occasion, mais tu dois te résoudre au fait que ce fantasme ne se réalisera probablement jamais. Alors, dès qu’il a le dos tourné, tu profites du fait d’être momentanément ignorée de tous pour foncer discrètement dans la réserve qui renferme l’issue de secours supposée être « sécurisée ». Peu importe ce que cela peut bien vouloir dire, tu le découvriras bien assez tôt.
Juste avant d’entrer dans l’arrière-boutique, tu tournes la tête, seulement pour voir l’Autre faire tomber un pyramide de boites de conserve. Il vit dans un dessin animé ou quoi ? Il est attardé, c’est ça ? C’est une caméra cachée ? Derrière la porte que tu as l’intention de franchir se trouve une équipe de télévision hilare prête à t’avouer que tu as électrifié et tabassé un comédien innocent devant une caméra cachée dans un paquet de farine ? Tu te crois en plein rêve, mais là encore, pas le temps de relever sa stupidité congénitale.

Alors c’est ça, ce qu’il entendait par sécurisé ? Dans la pénombre de la pièce aux néons éteints et ne disposant d’aucune fenêtre par laquelle tu pourrais te faufiler, tu aperçois au sol la poignée de la porte donnant sur ce que tu imagines être l’extérieur.
C’est une vieille porte, suffisamment vétuste pour qu’un idiot puisse en avoir cassé la clenche d’un simple coup de crosse. Le mécanisme à l’intérieur ne doit pas être des plus résistants et sophistiqués, et en plus, stupides comme ils ont l’air, ils ne doivent pas avoir pensé à fermer à clé. Très bien, l’univers te met au défi, et tu es sérieusement prête à montrer qui de toi ou de ce gros panneau de bois est le plus fort. Tu sors en vitesse ta carte de crédit de ton sac à dos en en profitant pour regarder où en est l’ersatz de John McClane : pitoyablement caché derrière un carton publicitaire à attendre tu-ne-sais-quoi. Très bien, tant mieux, tant qu’il n’est pas dans tes pattes ça t’arrange. Avec un sang froid uniquement alimenté par ta frustration et ton état de colère avancé, tu introduits le morceau de plastique entre la porte et son cadre à la recherche du pêne que tu trouves avec aise. Après quelques rapides tentatives infructueuses, tu arrives enfin à faire bouger la pièce de sa gâche en manipulant avec agilité ce symbole capitaliste qui, une fois n’est pas coutume, va t’épargner quelques longues minutes de calvaire.

Enfin, le mécanisme cède face à la toute puissance de ta détermination et la porte s’entrouvre dans un grincement sonore, soulageant ton cœur de son étreinte en flattant ton égo. Un sourire mauvais ourle tes lèvres lorsque tu t’empresses de franchir le pas. Tu te retournes pour regarder une ultime fois ton acolyte bon à rien avant de lui faire payer au prix fort son don.

« Eh ! Il est là ! Derrière la gondole ! C’est lui qui a tasé votre pote, j’ai tout vu ! »

Tu imagines très bien la surprise qu’il aura à entendre ces mots sortir aussi fort de ta bouche, assez pour atteindre les oreilles des assaillants, et comme si ça n’était déjà pas assez, tu tends le majeur comme pour marquer encore un peu plus ta victoire face à la vie. Tout ça bien sûr avant de claquer la porte derrière toi et t’enfuir à petites foulées jusqu’à l’arrêt de bus le plus proche en ignorant les yeux pleins de désarroi de Lucienne. Tu as hâte de lire dans les médias le bilan de cette histoire, peut-être un peu déçue que l'équipe de télévision ne soit pas là pour t'applaudir.


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