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Hold your breath ☽☾ Maria

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Anonymous
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Jeu 12 Nov - 4:05 (#)


Hold your breath



Début juin 2019.

Face à face étrange, la silencieuse se mire dans un reflet qui n’en a que l’allure. Quelques artifices se perdent sur les lèvres où le vermeille s’étale en quelques coups de pinceaux, où le fil noir d’un trait d’eye-liner couvre la rainure d’une paupière ourlet de cils rehaussés. Dans ces vestiaires où les fées aux âmes rachitiques se font artistes, elle se pare, en silence, de ce qui fera d’elle une énième désirable foulant le pavé gris des rues faussement paisibles. La chaleur qui irradie des spots auréolant le miroir fait davantage enfler celle que porte ces murs à la porte souvent close, les miaulements incessants des conversations pleines de banalité couvrant un silence sordide. Car elles savent toutes à quoi elles se préparent, vers quoi la nuit se tournera. Il n’y a là qu’un spectacle digne d’un mauvais cabaret où les comédiennes n’en sont pas et jouent un rôle où mensonge et vérité s’emmêlent. Les clients n’en trouveront que rarement le cœur du nœud bien complexe de ces femmes perdues, volontaires ou soumises à cette vie de stupre. S’il faut pleurer, elles pleureront, s’il faut chanter sa jouissance, elles le feront, s’ils faut se museler, elles le feront. Dans le monde des pantomimes, elles sont des poupées parfaites, certaines plus talentueuses que d’autres et l’artifice qui glisse sous la rive d’un œil en amande a tout ce qu’il faut pour faire naître de fausses larmes, jouant la comédie pour ceux qui veulent qu’elle soit la pleureuse, s’assagissant quand ils souhaitent l’exotisme japonais qui est en elle, la confondant parfois avec celui de la Chine ou de la Corée, peu importe pour eux, certains ignorants qu’elle ne se fatigue plus à reprendre, craignant, au fond, les représailles. Il y en a eu des clients mordus par sa verve pourtant doucereuse, par une froideur soudaine jurant avec la bonté et bienveillance abandonnée quelques secondes avant. Ils cherchent à saisir son mystère, ils cherchent à en délirer les fils mais elle ne leur abandonne rien d’autre que l’éden qui se cache entre ses cuisses bien frêles, leur abandonne son souffle quand ils se font bons amants, une jouissance certaine où l’amusement prend le pas sur le malsain ou le simple plan du dur labeur. Elle veut être exemplaire ce soir, recevant un client de choix, déposant l’eye-liner sur la tablette pour saisir le pourpre vivifiant qui embellira ses lèvres.

Le péché rougeoyant passe d’une lèvre à une autre, un pincement en finissant d’en étaler ce qui fait la signature de sa parure de jeune japonaise venue d’ailleurs, à l’anglais parfois vacillant, à la voix chantante, au rire enfantin, à la mine n’affichant pas les quarante années qui se sentent dans les fines ridules autour de ses yeux lorsque la joie est réelle. Elle n’est plus jeune mais pas proche de la mort non plus, fière du reflet qu’elle renvoie à cette psyché où quelques traces de droits s’y sont incrustés, les nymphes parfois maladroites dont elle voit passer les silhouettes derrière elle, les seins parfois découverts, panoplies de plastiques qui la fascinent le temps d’un instant, les poitrines hautes aux pointes arrogantes, les seins tombant, plus lourds, où quelques veines se voient, des femmes pleines de rondeurs, d’autres aussi fines qu’elle. Ce n’est que lorsqu’elle croise le regard d’une autre fée prête à se faire de nouveau caresser les ailes cette nuit qu’elle abaisse ses yeux timidement curieux, n’ayant que peu l’habitude de voir la nudité de si près. Emportant son châle avec elle, elle fuit la loge où toute se pare de leurs atours d’aguicheuses, elle-même vêtue d’un rouge pourpre au jupon bien court, dessinant les courbes de sa croupe bien moins ronde que d’autres, révélant presque les jarretières qui se cachent sous le jupon où le noir est brodé en arabesques rappelant son pays, le décolleté bien sage mettant en valeur les fruits tendres de ses seins qui se souviennent encore des caresses aux phalanges calleuses de la veille.

Femme comblée, elle descend les escaliers menant à la cuisine où il est possible de se rafraîchir, s’enrobant naturellement dans un châle noir qui ne couvre pas ses épaules dénudées à peine pincées par ses fines bretelles. Quelques mouvements de têtes saluent les filles qui bavassent entre elles, la nuit déjà bien mûre, les clients n’affluant que peu à peu. Discrétion faite femme, elle se faufile parmi les groupes qui discutent, prenant la peine de saluer d’un sourire de circonstance sans jamais chercher à en dire plus, entendant bien les chuchotements, l’intrigue qu’elle sème sur son passage, l’indifférence de certaines qu’elle préfère à la curiosité mal placée. Zach lui a souvent dit de tenter de se mêler aux autres, que celles-ci parlaient, sur elle, sur son absence de communication, sur elle, simplement, l’étrangère de cette ruche où les abeilles ne peuvent que piquer de leurs dards parfois injustement, se disputant une place au royaume de la médiocrité où le sexe est roi et la misère sa reine. Tentant de faire fi des bavardages qui se sont un peu estompés à son entrée, elle hésite à se préparer un thé ou à s’offrir un remontant. Personne ne verra rien. Personne ne pourrait la châtier pour tenter de se détendre avant une longue nuit où elle ne devra faire que s’offrir à l’autre, s’oublier et elle-même se plonge dans les tréfonds des boursoufflures des mécréants venant trouver leurs plaisir dans les ventres chauds des putains d’un port où l’odeur de l’iode est remplacée par l’odeur du bois, de l’essence, du bitume, des rues insalubres, de la cigarette, des parfums féminins se mêlant à ceux des cerbères masculins et du jeune roi qui, ce soir, est fatalement absent. Elle entend jaser d’ailleurs, le nom de Sanford résonnant çà et là entre deux gorgées de cafés, ceux d’autres filles dont seulement un ou deux visages lui disent quelque chose. Certaines en rient, nerveusement ou pleines de fiel, d’autres s’inquiètent et tandis qu’elle se décide à se faire bouillir de l’eau, elle n’ose se détourner, faisant mine de s’afférer à préparer une tasse, plongeant un sachet d’un thé médiocre dans le verre fêlé à force d’usage et au dessin presque effacé, l’oreille tendue mais ne comprenant pas grand chose de l’histoire qui se trame. Elle sourcille, versant finalement l’eau bouillonnante dans sa tasse avec minutie, son esprit s’égarant sur le message laconique de Zach mais dont l’attention tendre est parvenu à la faire sourire. Il ne viendra pas et si un vague manque lui viendra une fois ses draps rejoint, elle se réjouit de pouvoir le retrouver plus tard. Plus tard, oui, car le temps ne presse plus, n’est-ce pas ?

« Tu peux t’pouss.. » Prête à se détourner, c’est dans un mouvement involontaire mais pas né de l’habitude que la collision se fait entre elle et un corps plus élancé que le sien, la blondeur bien vite reconnue, le faciès horrifié et le cri ne pouvant qu’appartenir qu’à une seule personne. Erynn. Le thé encore brûlant vient d’échouer contre le ventre heureusement drapé d’une robe de la concubine tant crainte par les autres. Un affreux silence de plomb se dépose à travers ce cri horrifié, un souffle de douleur et de rage s’emmêlant tandis qu’un « Oh non, excuse m… » « Ma putain de robe ! Tu viens de gâcher ma putain de robe ! » On ne peut entendre qu’elle dans cette pièce exiguë et voilà la silencieuse qui referme ses lèvres, hérissée par le ton dont elle use trop souvent mais qu’elle ne peut qu’ignorer. La brûlure de l’eau chaude ne semble pas davantage lui faire mal que sa robe bleu clair fichue pour cette nuit. « Elle séchera. » Le regard clair de celle dont elle décèle à peine l’aura mais qui ne lui a jamais rien inspiré de bien se repose lentement sur elle, les autres abeilles s’étranglant dans leur crainte de voir le chaos éclater, d’autres fuyant la pièce en un geste plus radicale. Ses chaussures à la main, elle exhale un rire sec, moqueur, acide « Pardon ? Tu sais combien d’temps il va me falloir pour me rhabiller ? J’ai un client qui va débarquer dans pas longtemps. J’fais comment ?! » Comme chaque fois que l’agressivité lui fait face, ses traits se figent dans une impassibilité lui servant d’armure, refusant de se laisser faiblir face à elle dont les prunelles hurlent toute la violence qui y a creusé son nid. Depuis combien de temps erre-t-elle avec tant de folie en elle ? Peut-être qu’Erynn Driscoll soufre autant qu’elle, d’une autre manière. « Seulement quelques minutes, si tu es rapide. » Le ton est délicat, jurant avec la verve insolente et fielleuse, le timbre strident. Erynn est belle et elle a souvent voulu le lui dire mais sa colère et ses caprices gâchent la couverture que l’on peut admirer. « Tu te fous de moi, en plus ? Qu’est-ce que tu crois ? Que parce que tu sais fermer ta gueule, on te remarque pas ? Qu’on sait pas que tu nous méprises, toutes avec ta gueule de chinoise sorti d’un salon de thé ? Puis qui me dit que tu l’as pas fait exprès ? » « Si tu étais logique, tu comprendrais que c’est un simple accident. » Les paupières se ferment, l’éphémère cherchant visiblement à retrouver un grain de calme qui ne viendra jamais, un sourire se faisant de poussière s’esquissant à peine, riant sans vraiment le faire. Elle voit de là, sous la joue, la langue glisser contre ses molaires acérées. La tasse toujours entre les mains, elle est prête à mettre un terme à la conversation sans chercher ni négociation ni la discussion. Pas alors qu’elle a face à elle un animal en colère aux crocs déjà sortis et prêts à mordre le premier bras qui s’offrira à lui. Un pas de côté seulement pour la contourner, un coup de talon aiguille sur les dalles de la cuisine et l’une des chaussures d’Erynn tombe au sol, lui barrant la route avant qu’elle ne sente la main de celle qui ne devrait être que grâce et plénitude en ce monde déjà bien trop morne et violent, la saisir par l’épaule, la dextre armée de son escarpin au talon menaçant s’élevant, comme pour frapper et venger un simple bout de tissus dont la tache finira bien par partir. « Et ça, c'est un accident ? » Figée, elle ne comprend pas le basculement qui s’invite entre elles, capturant en elle cette voix froide qui pourrait la faire pâlir, jurant avec le geste qui se prépare à être tout sauf délicat, passant du calme à la tempête, ouragan prêt à décharger sa frustration sur la première silhouette venue. Elle perçoit les témoins se relever brutalement de leurs chaises, l’une criant de cesser ses conneries, l’autre ne disant rien et elle, qui demeure bêtement figée à cause de cette main s’approchant bien trop près de son cou offert. Elle aurait dû le couvrir. Elle aurait dû le masquer pour qu’aucune main ne l’atteigne. Cillant, elle se prépare presque à l’impact qui viendra, le temps se suspendant. C’est ainsi. Les souris se mettent souvent à danser quand les cerbères et le grand roi ne sont pas là.


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Chili con Caliente
Maria Parado
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Chili con Caliente
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"Sex is one of the most beautiful, natural, wholesome things that money can buy."

En un mot : But First Coffee.
Qui es-tu ? :
"You're my heart, in human form."

☼ Humaine, née dans l'enfer de Juarez, a vu père et mère disparaître avant la fin de son enfance.
☼ Immigrée Mexicaine, arrivée sur le sol américain, de façon illégale, à 17 ans.
☼ Prostituée depuis ses 14 ans, c'était tout sauf les usines qui lui ont pris sa mère, tout sauf la mort silencieuse subie par tant d'autres avant elle.
☼ Bras droit de Sanford De Castro. Se charge de la gestion des filles au sein du Cartel.
☼ Accro aux excitants, sucreries et chaussures.
☼ Profondément marquée par l'attaque subie par le cartel à Phoenix, tente de gérer toute seule un stress post-traumatique bien trop lourd.
☼ Terrifiée à l'idée de vieillir et de perdre sa valeur aux yeux de son Mac.
☼ Profondément attachée à Sanford, Gabriel et aux filles du Cartel, ils sont sa seule famille.
☼ Persuadée qu'Erynn Driscoll, une des prostituées rescapées de l'attaque, est à l'origine de la mort de Marisol, compagne de Sanford.
☼ Collègue de Sumire Matsuhime et Zach Solfarelli.


☼NO DICE NADA☼
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Facultés : ☼ Prépare un excellent chili, elle aime cuisiner et ne s'en prive pas, remplissant régulièrement les estomacs creux de ses colocataires, collègues et amis.
☼ Douée avec les chiffres, elle a toujours eu une affection pour les maths, aurait potentiellement pu y trouver une carrière si elle n'était pas née sous le soleil brûlant de Ciudad Juarez.
☼ Rayon de soleil ambulant. Elle fredonne, danse, rit à gorge déployée, rien ne semble capable d'ombrager sa bonne humeur.
☼ Autoritaire. Elle se doit de l'être quand il s'agit de remettre sur les rails ces filles qui ont, pour la plupart, longtemps été de simple collègues et des amies. Son poste actuel la met dans une situation délicate, un pied chez les fleurs de pavés, un pied dans le bureau de la direction. Elle s'en accommode et dirige ses troupes de son mieux, sous l’œil avisé et attentif de Sanford.

Thème : Señorita - Shawn Mendes & Camila Cabello
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Ven 13 Nov - 1:36 (#)



« HOLD YOUR BREATH »
SUMIRE MATSUHIME  & MARIA PARADO



ϟ La journée avait mal commencé. Elle s’était cogné le petit orteil dans le pied de sa chaise de bureau, qu’elle avait laissé au milieu de la pièce après avoir finalement délaissé le clavier de son ordinateur et les comptes sur lequel elle s’était esquinté les yeux une bonne partie de sa journée et soirée de congé. C’est donc d’une humeur de dogue qu’elle avait rejoint la cuisine et l’agitation du début de soirée. Son humeur déjà bien morose, s’était encore noircie quand elle s’était souvenue. Le texto qui avait fait vibrer le smartphone dans sa paume et qu’elle avait lu en louchant un peu, la tasse de café qu’elle tenait, pourtant fermement, manquant de lui échapper dans la manœuvre, avait suffi à assombrir le peu de soleil qu’elle s’évertuait à conserver. « Cariña, je suis parti avec Zach régler quelques histoires de fric. Ça risque de prendre un moment. Gabriel sera dans le coin, mais c'est toi qui es de garde pour la baraque. Ecris-moi si tu en as besoin, mais n'appelles qu'en cas d'urgence, et uniquement si Gabriel ne répond pas. »

Sanford lui laissait les rennes pour ce soir. Elle s’était avachie contre le comptoir, la tasse délaissé l’espace de quelques secondes, ses doigts s’agitant sur l’écran pour répondre rapidement. Faire promettre de faire attention. Envoyer son amour. Depuis l’incendie, elle était incapable de ne pas le faire. A chaque fois qu’il s’éloignait un peu, qu’il partait loin de la sécurité de leurs bâtiments, elle paniquait secrètement, revivant la terreur de cette nuit morbide. Après s’être parée de ses atours du soir, elle s’était rendue avant tout le monde à Stoner Hill. Elle avait observé d’un œil attentif la façade de l’immeuble, notant les chambres éteintes et celles allumées avant de s’engouffrer dans le hall. Si elle avait de la chance elle arriverait à attraper le Mac avant qu’il ne file.

Ses talons claquent sur le carrelage abîmé du couloir et elle avance à grand pas vers le bureau du Patron. Elle aperçoit Erynn qui s’attarde devant la porte et ses yeux manquent de faire un tour complet dans leurs orbites tant la vision de la blonde peroxydée la hérisse. Mauvais plan. Elle se retourne en levant les mains au ciel. « Erynn, bouge, va te préparer, t’as un client bientôt ! » Elle houspille une petite nouvelle qui traîne encore au lit, encourage ses troupes, son accent roulant sur sa langue avec une hargne peu habituelle. Elle dépasse une porte ouverte et s’arrête net, reculant de deux pas. Les nerfs en pelote, elle s’engouffre dans la loge de Zach. Sans qu’elle n’en ait conscience, ses lèvres s’étirent en un sourire sincère. Le cerbère fait partie de la famille désormais, il a su gagner son cœur de la meilleure des façons, toujours le premier à entretenir sa passion malsaine pour les boissons trop caféinées et sucrées du Starbucks qui marquent l’angle de leur rue. Elle observe son dos et la chemise qui manque de craquer sur ses épaules, le tissu tendu à l’extrême. Elle fronce les sourcils. Il n’a rien à faire ici ce soir. Il devrait être avec sa petite et elle ne se prive pas de le lui faire remarquer avant que le message de Sanford ne lui revienne en mémoire. Avec la familiarité qui est sienne, elle s’occupe de le faire se changer et l’abandonne dans la pièce, ignorant ses remontrances sur le surnom qu’elle a décidé de lui assigner. Elle reprend sa ronde à grandes enjambées, s’occupant le corps et l’esprit pour ne pas penser à Sanford. Elle n’a finalement pas réussi à le croiser. Elle s’assoit enfin dans son bureau, s’affalant dans le fauteuil en cuir avec un pouf caractéristique. Elle se prend la tête entre les mains, contente de ne pas avoir de client ce soir et de pouvoir se concentrer sur les tâches administratives. L’ordinateur s’allume en ronronnant et elle note rapidement sur un post-it les demandes que lui ont fait certaines des filles. Par la porte entrouverte, elle entend le va-et-vient des catins qui s’affairent, les cris qui parcourent les couloirs, demandant un coup de main, un fard à paupières ou une boite de préservatif. Elle les ignore facilement, habitué à cet environnement bruyant, vibrant d’une vie si intense qu’il collerait la migraine à la plupart des gens. Elle se redresse en entendant le tapage qui vient de la cuisine, l’oreille tendue. Lentement, elle se lève et rejoint le couloir, avant de s’arrêter dans l’embrasure de la porte.




Appuyée contre le chambranle, elle observe la scène qui se déroule sous ses yeux. Elle croise les bras, les mâchoires serrées, en observant une fois de plus Erynn se comporter ridiculement. Elle soupire violemment, le son ne parvenant pas aux oreilles de la blonde peroxydée qui s’échine à hurler sur une Sumire qui conserve son calme. L’Asiatique les a rejoints depuis quelque temps maintenant et elle travaille bien. Bonne gagneuse, elle a su fidéliser ses clients, ne fait aucune demande extravagante et ne se mêle pas vraiment au reste de l’équipe. Maria ne s’en offusque pas, elle a, elle-même, parfois du mal à trouver un intérêt commun avec les petites jeunes qui arpentent les couloirs de l’immeuble. Quand près de vingt ans vous sépare de vos collègues de travail, qu’il s’agisse d’être caissière ou pute n’y change pas grand-chose, c’est toujours compliqué de s’intégrer. Elle réalise qu’elle aurait pu faire plus pour la beauté d’Orient, elles ont presque le même âge après tout. Mais elle perçoit, parfois, sous les cils d’un noir d’encre de la Japonaise, des tourments et des secrets qu’elle n’est pas sûr d’avoir la force de partager. Pourtant, elle donnerait cher pour retrouver la complicité qu’elle avait à une époque avec Marisol. Une jumelle parmi les sœurs. Une âme contre laquelle elle pourrait reposer la sienne sans qu’il ne s’agisse de Sanford. Une alliée, pleine et entière, au sein de la ruche.

Quand Erynn dresse le talon de son escarpin de mauvaise qualité au-dessus du visage de marbre de Sumire, elle se décide à agir. « Erynn. » Sa voix claque. Son accent fait rouler la consonne centrale du prénom de la fille de l’Est et elle pose sur elle un regard d’un froid glacial. La blonde sait. Elle a dépassé les bornes, encore. Elle lève sur la matrone un regard qu’elle essaie de faire passer pour contrit, mais dans lequel les flammes de la colère brûlent encore trop fort. « Tu fais quoi là ? » Elle ne répond pas. Du moins pas tout de suite. Et Maria peut presque voir les rouages de son esprit se mettre en place, noter l’absence de Sanford ce soir. Alors elle se redresse et plante ses yeux bleus dans ceux de la Mexicaine. « Elle a pourri ma robe, cette connasse. » Une main gracile se dresse et vient se poser contre son front. Maria en a déjà marre et elles n’ont échanger que deux phrases. Elle inspire profondément par le nez pour juguler sa propre colère, qui mêlé à son anxiété pour Sanford, menace de faire passer son comportement de professionnel a tout simplement irrationnel. « C’est que de la flotte, Erynn. » Elle indique d’un geste de la main la tache humide qui s’étend à l’avant de la robe vulgaire. « Dans deux heures, c’est sec. Maintenant, tu bouges ton cul, tu dis pardon et tu vas te changer. Ton client arrive dans… » Elle jette un œil à la montre qui orne son poignet, cadeau de Sanford qui y avait à l’époque jeté une bonne partie de sa paie. « Vingt minutes, c’est largement suffisant pour enfiler une nouvelle robe. » Elle caresse distraitement le cadran de la montre avant de relever le nez vers la prostituée. « Vite. » Elle croise les bras en observant la blonde bouillir devant elle. « J’m’excuse pas. C’est qu’une connasse, elle parle pas, elle s’croit mieux qu’nous, j’vais pas dire pardon alors que c’est elle qui doit s’excuser d’avoir dégueulassé ma robe. » De l’index et du pouce, Maria pince la zone entre ses sourcils. Fronce pas, tu vas te coller des rides. « Fais ce que je te dis, Erynn. Et fait le vite. Sinon, je t’assure que j’envoie une autre des filles s’occuper de ton client. »

Elle se délecte intérieurement du visage de la blonde qui se défait sous ses yeux. Erynn tient à sa thune autant que le reste du cheptel. Elle se retourne et marmonne des excuses sans âme, entre ses dents serrées, à l’intention de la Japonaise qui se tient coite. Maria hoche la tête avant de balancer le menton en direction du couloir pour lui indiquer qu’elle est congédiée. En silence, elle s’avance dans la pièce, remplissant une tasse de café pour elle, avant d’en prendre une nouvelle dans le placard dans laquelle elle glisse un sachet de sa réserve personnelle, un excellent Ceylan, avant d’y verser l’eau bouillante. Elle s’appuie contre le comptoir en soufflant sur sa tasse pleine de l’or noir qu’elle consomme en trop grande quantité. Elle lève le nez vers Sumire en souriant par-dessus le bord de sa tasse. « Tu peux te servir dans la boite marquée « Nuit calme. » Prends pas l’autre, il est dégueulasse. » Elle penche la tête sur le côté en avalant la gorgée bénie. « Ça va ? » Elle s’empare du sachet de thé qui a fini d’infuser et le jette rapidement dans la poubelle avant de tendre la tasse à la femme qui lui fait face. « Elle est tarée, mais comme Sanford l’aime bien, j’peux rien faire. » Une grimace amère déforme ses lèvres tandis qu’elle hausse les épaules. « Si y avait que moi, elle serait restée à Phénix quand on a bougé. » Elle glisse une main dans ses cheveux passant les doigts entre ses mèches chocolat. « Tu veux venir te poser un peu dans le bureau avec moi, avant de prendre ta nuit ? Personne t’en voudra. »



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Anonymous
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Mar 17 Nov - 8:17 (#)


Hold your breath



Sentence à l’accent hispanique, rude, frappant la rudesse de cet instant avec une sévérité qu’elle commence à reconnaître en Maria Parado elle-même, silhouette élancée dans l’encadrement de la porte. Erynn cesse, sa folie interrompue par l’arrivée de la figure qui prend place quand le prince s’absente. La chaussure à la pointe aiguisée ne trouvera donc aucun visage, aucune épaule, rien qui n’abîmera le faciès stoïque. Pas aujourd’hui. Pas maintenant. La poigne sur son épaule se resserre un instant avant de brutalement la relâcher pour faire face à la putain qui règne pourtant de toute sa prestance d’étrangère, mère des esseulées, de cette ruche rutilante, qui fait tant sentir à la chienne enragée que l’animosité est jumelée à la sienne. L’insulte qui perle à nouveau ne la fait qu’à peine ciller, ignorant les regards des quelques catins qui se sont élevées sans oser s’approcher, l’observant avec attention, comme une bombe mise sous glace prête imploser. Mais Sumire ne dit rien car il n’y a rien à dire qui ne pourrait apaiser la douleur et l’errance éternelle de cette âme humaine. Immobile, elle laisse la courtisane couronnée par Sanford lui-même s’occuper d’apaiser, pour un temps, une Erynn dont la beauté ne laisse pourtant rien présager de bon. Les tatouages qui ornent les bras pâles l’attirent un instant tandis que la conversation se poursuit, se faisant presque sourde à l’ordre donné. Elle n’ose pas dire qu’elle n’a que faire des excuses qui viendront, peu vexée par la colère qui devait bien trouver un remède, un mur contre lequel s’exploser pour trouver un soupçon d’accalmie.

Erynn crie tout haut ce que la plupart des filles ici bas pensent à demi-mots, confirmant les confidences de Zach murmurés quelques mois plus tôt, dans cette aube où tout a basculé. Abaissant rien qu’un peu la tête, elle retient un soupir, déposant la tasse sur le plan de travail, refusant d’entrer le jeu des justifications inutiles. Personne ne pourrait comprendre que la distance lui est nécessaire, qu’elle a ce terrible besoin de n’appartenir à rien, comblée par sa propre nature, par l’intrigue d’une vie qui lui semble bien longue, pavée de rencontres qui vont et viennent, qui l’ont presque détruites avant qu’elle ne pose les pieds sur le béton grisonnant de Shreveport, fourmilière mystique enflant de plus en plus. Aucune de ces femmes ne voudraient l’avoir pour amie, confidente, mère supposée. Et oui, peut-être que certaines ne l’intriguent pas plus que cela, que malheureusement, dans les milieux où la prostitution fait rage, amène argent facile et plaisirs éphémères, les filles les plus paumées et à l’esprit liquéfié par la misère, la drogue ou la stupidité pullulent bien trop. Erynn, elle, ne fait pas partie de la dernière catégorie mais n’a pas moins l’air de vouloir jouer le rôle que son apparence lui impose : pin-up dangereuse à l’âme malsaine, drapée dans son désespoir, que la robe soit courte, longue ou tachée d’eau. Un malaise s’installe face à la dernière sentence de Maria et presque détournée, un mouvement de la tête la voit mirer le duo qui s’affronte, rivalités purement féminines mais dont elle distingue des stigmates bien plus profonds qu’une pauvre réprimande faite à la volée. Les femmes sont reliées par un passif dont elle ne fait pas partie et dont elle ne veut rien savoir.

Les deux filles restantes s’éclipsent enfin, leurs talons cliquetant sur le sol usé à force de ses piétinements aiguisés mais les orbes noires ne quittent pas le visage d’une Maria semblant plus sérieuse que jamais, la férocité dans son regard qu’elle connait pourtant rieur et doux n’appelant pas à plaisanter. L’autre catin le pressent, s’engonce dans un mutisme qui ne dure pas bien longtemps, crachotant ses excuses peu sincères au faciès paisible, cillant à peine, inclinant la tête pour faire comprendre qu’aucune rancune ne lui tiendra le cœur mais la blonde s’en va déjà. Elle semble être une enfant dont l’énième caprice met à rude épreuve la Sainte-Mère de ce royaume du stupre s’avançant vers elle. Prête à tendre la main vers le sachet de thé choisi, elle s’interrompt, la voix de Maria à l’accent chantant et menaçant souvent de la faire sourire attirant son attention. Nuit calme … Elle l’espère. Farfouillant la boîte, elle regarde Maria déchirer le papier et plonger le sachet encore sec dans l’eau fumante, observant ce manège qu’elle ne comprend pas, cette main tendue comme pour caresser la chatte noire qu’elle demeure et qui n’ose être touchée par autrui. Entrouvrant les lèvres pour laisser échapper de brèves paroles reconnaissantes et fuir aussitôt, elle se voit se taire, tendre sa main aux ongles bien vernis pour attraper la hanse, un remerciement murmuré entre elles dans ce silence qu’elle ignore s’il est paisible ou plein de malaise. La question qui suit l’empêche de fuir se détournant tout à fait franchement vers elle, leurs corps s’alignant presque à la perfection, les promontoires de leurs escarpins les aidant à paraître bien plus élancées qu’elles ne le sont réellement. Polie, elle ne peut s’empêcher de lui sourire, toujours un peu timide, les yeux pourtant peu fuyants s’attachant aux siens « Oui, tout va bien. » Un joli mensonge. Rien ne va vraiment mais qu’Erynn l’ait incendiée ou non, cette réponse aurait été un mensonge. Ses sourcils se froissent à peine sous la sentence qui désigne l’absente avant qu’elle n’accepte la proposition au bout de quelques secondes de réflexions, se voyant mal fuir celle qui pourrait demeurer une alliée dans un monde bien rude.

Marchant à ses côtés, ses paumes entourant la tasse, elle ose se tourner vers elle, leurs vêtements bruissants à chaque pas, leurs parfums se mêlant l’un à l’autre, nymphes marchant vers l’Enfer d’une nuit tout aussi glauque que les autres. « Pourquoi est-ce que tu … la trouves tarée ? Elle a toujours été comme ça ? » La curiosité affronte ses principes qui lui hurlent de se mêler de ses affaires, de ne pas participer à ces cancanneries dont elle n’a que faire. Le geste qu’elle était prête à exécuter sur elle ne laisse pas de doute sur une certaine détresse et elle ne peut qu’ajouter « Je pense qu’Erynn est une femme en colère, surtout. Du peu que j'ai pu observer jusqu'ici, elle n’a pas l’air très heureuse. Qui pourrait se vanter de l’être tout à fait parmi nous ? » Doucereuse, elle laisse venir sa voix dont l’anglais ne vacille qu’à peine, offrant un autre de ses sourires bienveillants. « Et j'avoue ne pas avoir fait beaucoup d'efforts pour me lier aux autres, ça ne doit faire qu'accentuer quelque chose en elle. » Sans plus hésiter, elle hoche la tête aussi certainement qu’on le fait en son pays « Merci de l’avoir arrêtée. J’ignore si ce n’était que du bluff de sa part mais … merci. » Observant les lieux, elle fait mine de ne rien savoir, de ne pas avoir au fond de son sac un message témoignant de l'absence de son amant, certainement alliée à celle du jeune prince « Sanford n'est pas là ce soir ? »  


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Chili con Caliente
☼UNA PALABRA☼
Hold your breath ☽☾ Maria  TutPBaZ Hold your breath ☽☾ Maria  GtNwIoA Hold your breath ☽☾ Maria  PNQdX3w

"Sex is one of the most beautiful, natural, wholesome things that money can buy."

En un mot : But First Coffee.
Qui es-tu ? :
"You're my heart, in human form."

☼ Humaine, née dans l'enfer de Juarez, a vu père et mère disparaître avant la fin de son enfance.
☼ Immigrée Mexicaine, arrivée sur le sol américain, de façon illégale, à 17 ans.
☼ Prostituée depuis ses 14 ans, c'était tout sauf les usines qui lui ont pris sa mère, tout sauf la mort silencieuse subie par tant d'autres avant elle.
☼ Bras droit de Sanford De Castro. Se charge de la gestion des filles au sein du Cartel.
☼ Accro aux excitants, sucreries et chaussures.
☼ Profondément marquée par l'attaque subie par le cartel à Phoenix, tente de gérer toute seule un stress post-traumatique bien trop lourd.
☼ Terrifiée à l'idée de vieillir et de perdre sa valeur aux yeux de son Mac.
☼ Profondément attachée à Sanford, Gabriel et aux filles du Cartel, ils sont sa seule famille.
☼ Persuadée qu'Erynn Driscoll, une des prostituées rescapées de l'attaque, est à l'origine de la mort de Marisol, compagne de Sanford.
☼ Collègue de Sumire Matsuhime et Zach Solfarelli.


☼NO DICE NADA☼
Hold your breath ☽☾ Maria  CWHUzQk Hold your breath ☽☾ Maria  PDuc1vu Hold your breath ☽☾ Maria  1Nv2YCb

Facultés : ☼ Prépare un excellent chili, elle aime cuisiner et ne s'en prive pas, remplissant régulièrement les estomacs creux de ses colocataires, collègues et amis.
☼ Douée avec les chiffres, elle a toujours eu une affection pour les maths, aurait potentiellement pu y trouver une carrière si elle n'était pas née sous le soleil brûlant de Ciudad Juarez.
☼ Rayon de soleil ambulant. Elle fredonne, danse, rit à gorge déployée, rien ne semble capable d'ombrager sa bonne humeur.
☼ Autoritaire. Elle se doit de l'être quand il s'agit de remettre sur les rails ces filles qui ont, pour la plupart, longtemps été de simple collègues et des amies. Son poste actuel la met dans une situation délicate, un pied chez les fleurs de pavés, un pied dans le bureau de la direction. Elle s'en accommode et dirige ses troupes de son mieux, sous l’œil avisé et attentif de Sanford.

Thème : Señorita - Shawn Mendes & Camila Cabello
Hold your breath ☽☾ Maria  Giphy
☼Y AL MISMO TIEMPO☼

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"Lo esconde todo."

Hold your breath ☽☾ Maria  Penelope-cruz-sexy-67513
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Dim 29 Nov - 22:49 (#)



« HOLD YOUR BREATH »
SUMIRE MATSUHIME  & MARIA PARADO



ϟ

Elle le sent le mensonge dans la voix de la Japonaise, mais elle ne dit rien. Personne ne va jamais vraiment bien ici, toutes réponses positive à la question qu’elle vient de poser, se teinterait automatiquement des saveurs de l’omission. Non, tout ne va pas bien. Il n’y qu’à voir Erynn, dont l’attitude ne cesse d’empirer depuis le départ de Phénix, dont l’état mental, déjà instable à son arrivée au sein du cartel, ne cesse de se balancer au-dessus du gouffre de la folie. Maria beau ne pas apprécier l’Ukrainienne, elle s’inquiète pour elle. Elle s’inquiète pour sa santé mentale, pour les états dans lesquels elle se met parfois, qui la mette en danger, mais menace aussi le reste des filles et en les menaçant, font trembler le royaume de Sanford sur ses fondations. Si Erynn venait à agresser l’une des filles sérieusement. Si elle venait à blesser l’une d’entre elles au sein même de leur sanctuaire à tous, rien ne tiendrait plus. Comment pourrait-elle continuer à avoir confiance en leur Roi, en ses Chevaliers et en sa Reine ? Le plateau risquerait de se retourner envoyant voler au sol les espoirs et les efforts de toute une équipe. Elle soupire en pinçant l’arrête de son nez, épuisée de toujours avoir à s’inquiéter de quelques choses. Qu’il s’agisse des comptes, des fournitures manquantes, des courses alimentaires, des conflits à gérer ou encore d’Erynn, qui représente à elle seule une source de problème conséquente, Maria à l’impression de ne jamais avoir l’esprit au repos. Constamment épuisée, elle bénit et déteste le jour où Sanford la nommer à son poste, lui laissant une partie des rênes, lui offrant une forme de pouvoir délicieux qui s’accompagne d’une source constante d’inquiétude qu’elle n’arrive pas à oublier. Elle soupire avant d’avaler une gorgée de son café.

Elle emboîte le pas à Sumire qui la suit, presque à contre-cœur semble-t-il. Maria cherche dans sa mémoire la dernière fois qu’elle a vu la belle asiatique faire quelques choses avec le sourire et se rend compte qu’il doit être tellement rare qu’elle le fasse, qu’elle n’a aucun souvenir. Elle se morigène, mordillant violemment sa lèvre inférieure parée d’un rouge sombre cette nuit. Elle avance le nez dans sa tasse quand la voix de celle qui occupe ses pensées lui fait redresser le nez. « Hmm ? » Elle écoute avec attention ce que raconte la Japonaise. « Je répondrais une fois dans le bureau, je voudrais pas… Fin, tu vois. » Elles continuent de concert dans le couloir, Maria, rabrouant les retardataires et rassurant les inquiète, notant sur le petit calepin qu’elle coince contre sa tasse, les demande et les remarques. Elle pousse un profond soupir en arrivant à destination et indique d’un signe de tête la porte de son bureau à Sumire. « Nan, il est de sortie avec Zach, ce soir. » Elle se mordille la lèvre, masquant mal son inquiétude pour les deux hommes. « C’est moi qui tiens la barque. »

La pièce est meublée avec goût, Sanford l’a autorisé à faire quelques dépenses afin de s’installer un petit coin de confort au cœur du bâtiment. Sur le sol, un tapis bleu canard se marie à merveille avec le mur peint en jaune comme dans sa chambre à la maison. Les autres se parent d’un gris doux et la plupart des meubles sont blancs à l’exception des chaises qui se parent d’un assortiment de jaune et bleu sombre. Sur le bureau, trône l’ordinateur tout neuf qui lui sert à gérer la comptabilité et ses différentes tâches d’ordre administratif. Elle sourit en rentrant dans la pièce qui sent bon le café. Elle indique un fauteuil à Sumire avant de se laisser tomber à côté d’elle en soupirant. « Ce que je te raconte là, ne sort absolument pas du bureau. » Elle lance un regard d’alarme à Sumire avant de commencer. « Erynn… Erynn a toujours été un peu instable, on va pas se mentir. Je pense que c’est en partie ce qui à attirer Sanford vers elle, c’est lui qui l’a ramené au cartel. » Elle entortille une mèche autour de son doigt avant de commencer à la tresser, comme elle le fait quand elle ne sait pas quoi faire de ses doigts. « Tu vois en elle de la colère et c’est vrai, elle est en colère. Le problème, c’est qu’elle ne sait pas gérer ses émotions. Elle n’a jamais réellement su d’ailleurs, mais ça s’est aggravé depuis notre départ de Phénix. » Le regard de Maria se voile l’espace de quelques secondes les images de cette nuit-là défilant dans son esprit. Un frisson la secoue et elle relève le nez vers Sumire. « Comme tu le dis, tu ne t’es pas trop mêlé aux autres… Donc, peut-être que tu ne sais pas ce qu’il s’est passé avant notre arrivée à Shreveport. » Elle soupire et frotte le dessous de son nez en réfléchissant. « On a quitté l’Arizona, parce qu’on a failli y passer, un gang adverse nous a attaqué et on a perdu beaucoup de monde ce jour-là. » Elle déglutit, le sourire de Marisol s’affichant dans ses souvenirs. « Des gens à qui on tenait beaucoup. Erynn fait partie des rares survivantes qu’on a pu ramener et… » Elle se mord la langue, conservant pour elle la fin de sa phrase. « Et si elle est si malheureusement en ce moment, je pense que c’est en partie lié à ça. » Elle se tait n’ajoutant pas qu’elle pense qu’Erynn est la source de son propre malheur. Sa jalousie insensée envers toutes personnes s’approchant de Sanford, son sale caractère et la façon dont elle étouffe tous ceux qui s’approche gangrenant l’attention pour qu’elle soit au centre du monde. « Erynn et moi, on s’est jamais bien entendu, même avant que je prenne le poste que j’ai actuellement. Elle a toujours été plus ou moins jalouse de ma relation avec Sanford, et je pense que le fait qu’il me donne cette place au sein du cartel n’a fait que renforcer ça. » Ça et le fait qu’elle doit bien sentir que tu ne lui fais pas confiance et que tu doutes d’elle.

Elle se tait soudainement et inspire profondément avant de se lever, incapable de tenir en place comme d’habitude. Elle se sert une nouvelle tasse de café en souriant devant la cafetière qu’elle s’est acheté pour son anniversaire. Dernier cri, la bête est capable de sortir n’importe quel type de breuvage caféiné et Maria lui voue un amour sans faille. La seule chose qu’elle aime davantage que sa cafetière, ce sont les boissons trop sucrées que lui ramène Zach du Starbucks pas loin. Elle soupire en jetant un regard à son téléphone. Pas de nouvelle, bonne nouvelle. Elle se tourne à nouveau vers Sumire et lui offre un sourire. « Et en ce qui concerne ton intégration, ne t’en fais pas. » Elle hausse les épaules. « Personne ne te demande de te mêler aux restes des filles et peu importe ce que raconte Erynn, ça n’excuse en rien son comportement. Elles sont toutes tellement jeunes… » Elle pousse un soupir lourd de sens. « Je peux comprendre que ce soit compliqué de te mêler à leur conversation, j’ai moi-même du mal, souvent. » Elle rit, avant de se rasseoir près de la Japonaise. « Et ne me remercie pas, c’est mon job de m’assurer que ça se passe bien entre vous. » Elle sourit en s’enfonçant dans le fauteuil, l’odeur du café fraîchement passé envahissant la pièce. « Tu sais, si jamais tu veux discuter, j’suis toujours là. Enfin, sauf quand j’suis avec un client quoi. » Son sourire se fait doux à l’adresse de sa consœur et elle croise les jambes en la regardant.




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