Le Deal du moment : -28%
Brandt LVE127J – Lave-vaisselle encastrable 12 ...
Voir le deal
279.99 €
Le Deal du moment :
Cartes Pokémon 151 : où trouver le ...
Voir le deal

“I have the sense of emerging from a world of dark, haunted places where I traveled alone.” (Suzanne Collins) | Luther

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Princesse planche à pain : un jour, mon février viendra.
January Rosefield
January Rosefield
Princesse planche à pain : un jour, mon février viendra.
ASHES YOU WERE

En un mot : Je voudrais être calice à la place du calice
Qui es-tu ? : Une humaine insignifiante, programmatrice dans un théâtre, qui aime se faire mordre.

Inventaire :
L’ŒIL DU DIABLE
C'est un petit anneau de la taille d'un monocle, constitué d'un métal sombre et lourd avec un tout petit crochet permettant d'y passer une chaîne pour le porter en pendentif ou monocle. Son pourtour est entièrement sculpté de ce qui ressemble à des écailles de serpent, sans qu'il n'y ait pour autant ni tête ni queue, avec quelques runes supposément nordiques gravées sur le pourtour. Une fine ligne creusée sur la longueur à l'intérieur et à l'extérieur de l'objet dévoile que cet anneau est constitué de deux parties qui peuvent pivoter l'une l'autre et l'actionner fait se déployer ou replier un petit opercule de métal solide qui ouvre ou clôt le trou en son centre (inspiration visuelle : https://i.makeagif.com/media/6-01-2015/_52SB9.gif).

Lorsque cet anneau est fermé, rien ne se passe. Mais, lorsqu'il est ouvert, le monde qu'on y observe à travers est différent. Ce qu'on y voit est un amalgame de flux, de reflets spectraux et d'auras. Un non initié aurait du mal à comprendre ce dont il s'agit mais un initié comprendra qu'il s'agit d'une lunette de vision sur le plan astral. Ceci permet d'y voir depuis le plan matériel. On peut y déceler en partie les auras (sans forcément savoir les décrypter), les flux magiques (ce qui permet d'aider à identifier la nature magique ou non d'un élément) et surtout percevoir les esprits et autres fantômes.

Néanmoins, attention. Voir, c'est aussi être vu et chaque fois que ce micro-portail est ouvert, il y a une chance que quelque chose du plan astral perçoive cet artifice et soit attiré par celui-ci. Mécaniquement il faudra lancer 1D6 et sur un 1 un problème profitera de l'ouverture ainsi créée pour s'introduire sur le plan matériel ou vous stalker : un fantôme, un résidu de sentiment, autre chose, etc.
Créa par obsessed artist
ASHES YOU WILL BE

Pseudo : Elnaië
Célébrité : Elle Fanning
Double compte : Aucun
Messages : 841
Date d'inscription : 10/04/2023
Crédits : fkthephobia & obsessed artist (avatar & gifs) // ©️crackintime (signature)
Dim 21 Mai - 18:49 (#)

Que faisait-elle ici ? Elle ne se rappelait pas s’être à nouveau rendue à proximité de la rivière rouge. Ou était-ce le canal de Shreveport ? Il faisait sombre, elle entendait à peine le clapotis de l’eau, et elle ne comprenait pas ce qu’il se passait. Jane était vêtue d’une chemise de nuit légère, beaucoup trop pour la saison et inadaptée pour déambuler dans les rues, et elle avait l’impression de ne pas maîtriser ses mouvements, comme si on l’avait hypnotisée. Était-il possible que ça soit le cas ? La pensée s’effaça toutefois aussi vite qu’elle était venue, alors que Jane se retrouvait dans un lieu tout aussi familier et tout aussi désagréable à ses yeux, l’hôpital de Shreveport. « Avec le traitement adéquat, votre sœur pourra s’en sortir totalement. Elle pourra avoir une espérance de vie normale. » Le couperet était tombé, violent, sans ambages, sans que le docteur qui lui faisait face n’ait pris la moindre pincette non plus. Zelda dormait encore, et son aînée ne savait même pas comment elle pourrait le lui annoncer. Elle n’était pas bête, même si elle avait l’insouciance de sa jeunesse pour elle, malgré les épreuves qu’elles avaient traversées ensemble. Mais lui annoncer qu’elle avait une maladie qui pouvait s’avérer mortelle… ? Elle n’était même pas sûre d’avoir les moyens de payer pour ses soins. Non, elle savait ne pas les avoir, et c'était probablement le pire.

Mais le décor de l’hôpital s’effaça bien vite pour être remplacé par celui de la morgue, sous le regard dans lequel les larmes s’étaient taries malgré les cernes, malgré les yeux rougis d’avoir passé des heures à pleurer. Elle n’aurait jamais dû avoir à faire cela. Identifier le corps de ses parents, attester que c’était bien eux, alors qu’elle n’avait même pas vécu la moitié de sa vie… C’était cruel et injuste, et elle se sentait suffoquer, devant ce bâtiment horrible où on l’attendait. Elle eut l’impression d’être bousculée et détourna le regard un bref instant, pour le voir Lui. Celui qui avait tout changé, celui qui avait profité de sa vulnérabilité. Elle aurait voulu oublier jusqu’à son nom, son existence, le déchet qu’il avait fait d’elle, abusant de sa détresse pour mieux la manipuler, la mordre et l’abandonner comme si elle n’était rien. Elle n’était sûrement rien à ses yeux, d’ailleurs, mais ça n’en rendait pas moins douloureux son souvenir. Que faisait-il là ? Il n’existait pas, dans sa vie, à l’époque. A moins que… Surveillait-il les morgues, pour trouver de nouvelles proies en prise au désespoir, prêtes à dire oui à n’importe quoi ? Mais il ne l’avait pas abordée ici, c’était… C’était à la rivière rouge, non ? Elle ne savait plus quoi croire, plus quoi faire. Est-ce qu’il avait effacé ses souvenirs, et qu’ils lui revenaient ?

Elle n’eut pas le temps de poursuivre sa réflexion que leurs regards se croisèrent, un air carnassier apparaissant sur le visage de Lloyd. Elle ne voulait pas le laisser lui mettre la main dessus, pas une deuxième fois. Même si c’était peut-être exactement ce qui était arrivé et qu’elle l’avait oublié. Se mettant à courir, elle chuta en jetant un regard derrière elle et… se réveilla instantanément, en sentant la collision avec le sol dur de sa chambre, clignant frénétiquement des yeux. Ca lui semblait si… réel. Pourtant, elle reconnaissait bien les lattes défoncées de son parquet, leur couleur délavée, la sensation rugueuse désagréable… Elle n’arrivait pas à bouger malgré tout, sentant comme un poids sur tout son être, comme si une main invisible la clouait au sol et vidait l’air de ses poumons. La panique ne refluait pas, alors qu’elle bougeait frénétiquement ses yeux, jusqu’à voir une silhouette indistincte, sombre, dans l’encadrement de la part d’entrée. Une silhouette qu’elle associa aussitôt à Lloyd, sans même le voir réellement, sûre que c’était lui. « Va-t-en, tu n’es pas le bienvenu ici ! Tu ne l’as jamais été ! »

Comment pouvait-il être là, d’ailleurs ? Elle ne l’y avait jamais amené, ne lui avait jamais donné l’autorisation d’entrer. Contrairement à Zelda, qui y avait vécu, et qui avait quand même dû la lui demander. Elle était encore dans un cauchemar, c’était ça ? La prise de conscience la sortit aussitôt de la… la quoi ? La transe ? Elle n’en avait aucune idée, mais elle sentait instantanément ses muscles se relâcher, son cœur reprendre un rythme plus doux, quoi qu’encore trop frénétique, et finit par se relever. Elle ne se sentait pas encore en sécurité pour autant, scrutant chaque recoin, s’apprêtant à voir surgir une menace. Elle aurait voulu que le petit chat soit là, pour s’occuper de lui, enfouir sa tête dans son doux pelage, et l’entendre ronronner comme s’il était l’être le plus heureux du monde, mais il n’était pas venu, la veille au soir.

Incapable d’obtenir un semblant de tranquillité dans son appartement, elle prit une longue douche brûlante, comme si la chaleur excessive pouvait l’aider à expulser ses mauvais rêves, et parce qu’elle se sentait sale, avant de se décider à sortir. Pour aller où, faire quoi ? Elle n’en avait aucune idée, mais elle ne pouvait pas rester là. Devrait-elle faire changer les serrures ? Mais n’importe qui pouvait passer par les fenêtres… Elle ne cessait de scruter la foule, espérant ne voir aucun visage connu, ou du moins pas un visage déplaisant, alors qu’elle prenait presque instinctivement le chemin du Voodoo Cafe – un lieu où elle se sentait étonnamment bien, mieux que chez elle, à vrai dire.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
Mer 14 Juin - 17:45 (#)

Tic, tac. Tic, tac. Les bruits réguliers de l’horloge rompent le lourd silence de la maison, vidée de toute présence humaine. Du moins, presque. A l’étage, assis sur une chaise placée au bout du couloir, un homme d’une quarantaine d’années attend patiemment, livre en main. De temps à autre, son regard vient se poser sur la montre autour de son poignet: d’ici peu de temps, quelques minutes à peine, son vampire ne tardera pas à se réveiller. Le soleil a pourtant disparu du ciel depuis plus d'une demi-heure, mais les années passent et s'accumulent, ne faisant que rallonger le temps que l’immortel passe en Torpeur…

Jusqu’au moment où son ouïe aiguisée perçoit le bruit de mouvements, dans la pièce d’à côté, signe d’un réveil évident. Vincent ? La voix de Luther, encore embrumée par le sommeil, le confirme bien assez rapidement: et quand le Marqué entre sans plus se faire attendre, il retrouve le vampire encore dans son lit. Inutile d’être particulièrement observateur pour remarquer la pâleur de sa peau, plus accentuée qu’à l’accoutumée: alors sans mot dire, Vincent s’assoit à ses côtés, lui présentant son poignet. Non, pas ici, souffle-t-il avec un sourire amusé, s’asseyant derrière son Marqué.

Ainsi installé, le vampire perçoit d’autant plus l’aspect vivant de son corps: sa respiration, tout comme les battements réguliers de son cœur… mais aussi cette odeur caractéristique du sang, alléchante, tandis que ses lèvres frôlent à présent le cou de Vincent. S’il sent la Soif réclamer son dû, lui s’attarde sur ses sens accentués, sans même prendre la peine de l’écouter. Tu vas entendre encore longtemps ? Luther perçoit sans mal l’amusement à travers la voix de ce dernier, qui prend désormais appui contre lui, dans ses bras. La patience est la plus belle des vertus, tu sais. Le sang de Vincent est exquis: l’immortel prend le temps de le savourer, sans la moindre précipitation, s’arrêtant une fois la sensation de Soif passée.

Comment te sens-tu ? Sa nécessité de s’abreuver laisse place à un moment d’affection purement humaine: et même si Luther n’en ressent pas le besoin, son corps étant dénué de toute envie à ce propos, il ne les fuit néanmoins pas. C’est un peu sa manière -aussi particulière soit-elle- de remercier Vincent, tout comme son autre Marqué et ses calices, de lui faire don de leur sang. Bien. Je ne suis plus en sucre depuis longtemps. Le vampire s’est toujours demandé, néanmoins, pour quelle raison ces derniers souhaitent ces contacts physiques avec lui. N’ont-ils pas plus attrayant qu’un corps mort et figé dans le temps ?

Deux heures plus tard, l'immortel se lève enfin, s’extirpant des bras de Vincent au passage: ce dernier dort, rapidement emporté par son sommeil d’humain. Il replace correctement les draps du lit sur lui avant de s’éclipser, troquant au passage sa tenue actuelle contre des habits de ville plus appropriés. Si sa boutique n’est pas ouverte aujourd’hui, l’immortel compte tout de même occuper autrement le reste de sa nuit, d’une manière ou d’une autre: et ses temps libres étant généralement limités, il compte bien en profiter. Heureusement pour lui, il est déjà un peu plus présentable, sa peau ayant retrouvé de subtiles couleurs un peu plus humaines.

Une fois son absence d’odeur dissimulée à l’aide d’un parfum, le voilà déjà parti, direction le centre-ville. S’il n’a pas de destination précise à l’esprit, ayant pour habitude de se laisser guider par l’animation des établissements de nuit… la donne change rapidement quand une brève prémonition le frappe, tandis qu’il gare sa voiture. Cela dure à peine quelques secondes, mais c’est suffisant pour qu’il reconnaisse sans mal ces cheveux blonds, tout comme cette fine silhouette auxquels ils appartient… C’est elle, il n’a aucun doute là-dessus. January Rosefield.

Le Voodoo Café est plutôt fréquenté, en cette fin de soirée: la jeunesse de la ville s’y retrouve régulièrement, venant à la fois profiter des groupes de musique s’y représentant, ou pour flâner dans la petite galerie d’art. Le vampire connait bien l’endroit, et si ses pas l’ont menés jusque là, c’est par pure intuition. Néanmoins, le problème de ses prémonitions est qu’elles sont difficilement plaçables dans le temps, et surtout… viendra-t-elle réellement ici ? Il n’en est pas certain.

La situation n’en reste pas moins ironique, malgré tout: n’est-ce pas lui qui l’a laissée à son sort, y a quelques temps de ça ? Très certainement, l’immortel ne le nie pas: mais il avait ses raisons. Et son estime de soi est bien trop importante pour qu’il puisse se contenter d’être une paire de canines sur pattes, seulement utile pour calmer l’addiction d’une mordue. Pour autant, il ne peut s’empêcher de garder un oeil sur elle, par moments, juste histoire de voir comment elle se porte… Uniquement ça. N’est-ce pas ? Alors, installé dans un endroit plus tranquille de la pièce principale, Luther observe les alentours, silencieusement. Les minutes passent, s’enchainent et finalement, il la voit entrer. C’est elle.
Revenir en haut Aller en bas
Princesse planche à pain : un jour, mon février viendra.
January Rosefield
January Rosefield
Princesse planche à pain : un jour, mon février viendra.
ASHES YOU WERE

En un mot : Je voudrais être calice à la place du calice
Qui es-tu ? : Une humaine insignifiante, programmatrice dans un théâtre, qui aime se faire mordre.

Inventaire :
L’ŒIL DU DIABLE
C'est un petit anneau de la taille d'un monocle, constitué d'un métal sombre et lourd avec un tout petit crochet permettant d'y passer une chaîne pour le porter en pendentif ou monocle. Son pourtour est entièrement sculpté de ce qui ressemble à des écailles de serpent, sans qu'il n'y ait pour autant ni tête ni queue, avec quelques runes supposément nordiques gravées sur le pourtour. Une fine ligne creusée sur la longueur à l'intérieur et à l'extérieur de l'objet dévoile que cet anneau est constitué de deux parties qui peuvent pivoter l'une l'autre et l'actionner fait se déployer ou replier un petit opercule de métal solide qui ouvre ou clôt le trou en son centre (inspiration visuelle : https://i.makeagif.com/media/6-01-2015/_52SB9.gif).

Lorsque cet anneau est fermé, rien ne se passe. Mais, lorsqu'il est ouvert, le monde qu'on y observe à travers est différent. Ce qu'on y voit est un amalgame de flux, de reflets spectraux et d'auras. Un non initié aurait du mal à comprendre ce dont il s'agit mais un initié comprendra qu'il s'agit d'une lunette de vision sur le plan astral. Ceci permet d'y voir depuis le plan matériel. On peut y déceler en partie les auras (sans forcément savoir les décrypter), les flux magiques (ce qui permet d'aider à identifier la nature magique ou non d'un élément) et surtout percevoir les esprits et autres fantômes.

Néanmoins, attention. Voir, c'est aussi être vu et chaque fois que ce micro-portail est ouvert, il y a une chance que quelque chose du plan astral perçoive cet artifice et soit attiré par celui-ci. Mécaniquement il faudra lancer 1D6 et sur un 1 un problème profitera de l'ouverture ainsi créée pour s'introduire sur le plan matériel ou vous stalker : un fantôme, un résidu de sentiment, autre chose, etc.
Créa par obsessed artist
ASHES YOU WILL BE

Pseudo : Elnaië
Célébrité : Elle Fanning
Double compte : Aucun
Messages : 841
Date d'inscription : 10/04/2023
Crédits : fkthephobia & obsessed artist (avatar & gifs) // ©️crackintime (signature)
Jeu 22 Juin - 0:45 (#)

Elle avait l’habitude de mettre en place certains rituels, lorsqu’elle se sentait mal, que les mauvais souvenirs prenaient le dessus, que le passé et le présent se brouillaient dans une nouvelle réalité désagréable. Énumérer des choses simples pour essayer de démêler le vrai du faux, comme ses pâtisseries préférées : le muffin à la myrtille, un gâteau red velvet, les cookies, le cheesecake au kiwi, un brownie, un rainbow cake… Elle aimait énormément les gâteaux, avant, mais rien que de penser à autant de sucre lui donnait un peu la nausée. Au moins, elle avait réussi à oublier sa panique et sa paranoïa, même si elle ne pouvait s’empêcher de scruter tous les visages autour d’elle, au cas où. Pourquoi avait-elle dû repenser à tout ça, cette nuit-là ?

Elle le savait en réalité très bien : elle était allée au commissariat, la veille, pour leur demander s’ils avaient des nouvelles de sa sœur. Elle devait feindre l’inquiétude et de ne pas lâcher l’affaire, alors qu’ils baissaient eux-mêmes les bras. Un jeune lui avait même dit qu’elle avait sûrement fugué. January ne l’avait pas contredit, espérant qu’ils finiraient par clôturer l’affaire sur cette conclusion, mais, le corps ravagé par la leucémie, il était tout bonnement impossible qu’elle ait pu fuguer sans s’effondrer avant même d’avoir réussi à ouvrir les portes de l’ascenseur. Mais qu’ils sous-estiment sa condition l’arrangeait plus que tout. Même si l’illusion ne durerait pas longtemps, s’ils questionnaient les médecins qui avaient suivi Zelda, avant de l’abandonner lâchement à son sort, à sa mort, dans l’appartement miteux de sa sœur, où elle n’avait aucune chance de survie.

Une bouffée de colère la traversa, alors qu’elle entrait finalement dans le Voodoo Cafe, à l’idée qu’elle n’avait jamais pu compter sur personne. Pas sur les médecins, pas sur les assurances, pas sur les aides sociales, pas sur le destin, pas sur le karma… Pas même sur ses parents, qui auraient dû être là pour elle toute sa vie ! Elle ne se laissait pas souvent aller à s’apitoyer, mais c’était trop dur. Elle était démunie et elle avait l’impression que, ce soir, les mauvais rêves avaient gagné. Ils avaient entamé un peu plus les bribes de bonheur et de sérénité qu’elle possédait, à hanter ses nuits. S’obligeant à inspirer et à expirer longuement, elle essaya d’isoler toutes les pensées parasites et de les remplacer par des choses heureuses. Zelda n’était pas morte dévastée par la maladie, elle pourrait découvrir le monde. Myrtle ne s’était pas lassée d’elle et ne semblait pas regretter sa décision. Elle n’avait pas encore été virée du Capri. Tout allait bien.

S’approchant du comptoir après être restée immobile de manière bien étrange, jusqu’à ce que les gens finissent par la contourner, elle commanda un café noir avec une assiette de crème chantilly et un peu de sirop au caramel à part. Elle n’était pas sûre de supporter l’overdose de sucre ou même de consommer quoi que ce soit, mais elle devait au moins essayer. Prenant le petit plateau avec elle, elle s’avança dans la pièce, cherchant une table d’où elle pourrait partir en courant, si nécessaire. Si un de ses cauchemars la rattrapait soudainement…. ce qui arriva beaucoup trop rapidement à son goût, alors qu’elle se retournait pour s’asseoir en biais, à moitié face à la porte d’entrée du café et à moitié face au reste de la salle, accrochant son regard, plus au fond, dans la pénombre. Elle dut cligner des yeux plusieurs fois pour s’assurer de ce qu’elle voyait, avant de lâcher son plateau dans un bruit de porcelaine brisée impossible à ignorer, ponctué par un cri qui lui échappait – le café s’était renversé sur ses jambes. Elle tremblait, bien qu’elle reste debout, le visage livide. C’était un cauchemar, ce n’était pas possible autrement.

Paniquée, elle réalisa à peine qu’une jeune femme qui la prenait par le bras pour l’amener aux toilettes – non loin du fond de la salle, non loin de Luther. « Non ! NON ! Pas vers lui, pas vers cet homme ! » Elle le pointa du doigt presque instinctivement, comme pour que les gens se mettent entre lui et elle. Comme si elle avait besoin d’en être protégée. Elle devait passer pour une folle, il ne pouvait pas en être autrement. Mais elle était incapable de se raisonner, la panique la gagnant à nouveau. Alors elle ne put se retenir de crier, à proximité du vampire. « Pourquoi t’es là ? Tu m’as bien fait comprendre que tu n’en avais rien à faire de moi ! Va-t-en ! VA-T-EN ! » Elle ressemblerait peut-être à une jeune femme hystérique rejetée par un homme bien plus âgé qu’elle qui n’avait pas voulu perdre de temps avec elle, mais elle était totalement contrôlée par ses émotions, par sa peur, par tout ce qu’elle avait revécu dans ses rêves, pour prendre le dessus.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
(#)

Revenir en haut Aller en bas
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
-
Sauter vers: