L'HORREUR VAMPIRE SE DÉCHAINE SUR DOWNTOWN
UNE VÉRITÉ ÉTOUFFÉE. C’est un nouveau scandale qui éclate au cœur de Shreveport, et qui jette une lumière crue sur la barbarie sordide des CESS, mettant à mal les discours complaisants des autorités. Une affaire choquante et cruelle, qui dévoile les manquements et le laisser-faire chronique des autorités envers une horreur surnaturelle qui ne connaît désormais plus de limite. Alors que le scandale du
Voodoo Cafe et de ses abjectes fermes à sang pour vampires est encore bien présent dans les mémoires, c’est encore à Downtown que l’humanité subit la violence débridée de ces mort-vivants dont les lobby couvrent les atrocités. Une enquête exclusive menée par le
Shreveport Sun vous apporte toute la vérité sur l’attaque du cabinet d’avocats
Janowski & Associés.
Explications. C’est le 12 Décembre que le Shreveport Times révèle la destruction par les flammes du cabinet d’avocats situé à seulement quelques rues du Voodoo Cafe. On apprend alors l’assassinat de sa secrétaire, Sarah White, dans des circonstances troubles que la police a bien entendu refuser de détailler. Mais la rétention d’informations ne fait que commencer. Alors que le Shreveport Fire Department confirme l’origine criminelle de l’incendie, la SPD a déjà saisi les enregistrements des caméras de vidéosurveillance, pendant que la NRD boucle la scène de crime avec une rapidité étonnante. Les journalistes sont évincés de la scène de crime, et les conférences de presse sont expédiées à toute allure. Quant aux déclarations officielles, elles se résument en une seule phrase : "Pas un mot sur les CESS tant qu’on ne donne pas le feu vert."
L’omerta est totale. Quand on connaît l’efficacité de la NRD à étouffer les affaires plus vite qu’à les résoudre, les américains ne peuvent que s’inquiéter. Chacun a encore à l’esprit les atrocités de la rave party du Gilbert Drive, dont le CESS tueur court toujours les rues tandis que l’enquête semble aujourd’hui au point mort, en dépit des dénégations répétées de la NRD.
Revenons à Janowski & Associés. Rapidement des indices troublants apparaissent, mettant en cause le récit officiel de la police et de la NRD. Notamment des clichés pris par des riverains, montrant le slogan peint à la peinture écarlate sur le seuil du cabinet "Humans burn too". Un message de haine anti-humanité explicite, que la police s’est toutefois refusée de commenter pendant les conférences de presse, en dépit du contexte très politique de l’attaque. En effet, ce n’est pas n’importe quel cabinet d’avocats qui a été visé par cet acte, mais bien celui de Maître Anna Janowski et de ses associés, dont les combats juridiques en faveur des droits pro-humains ont déjà fait les titres de la presse à plusieurs reprises.
Alors, qui sont Janowski & Associés ? En exclusivité, nous avons recueilli le récit de la fondatrice du cabinet, Maître Anna Janowski. « Ma spécialité est la défense légale des humains contre des CESS délinquants. Les lois actuelles ont beaucoup trop de failles pour la protection des humains face à l’invasion surnaturelle, et c’est mon travail de pallier ces défaillances, » nous explique-t-elle avec passion. « Mon travail est aussi mon credo, le combat d’une vie comme tous mes autres collaborateurs. Je ne peux pas laisser nos concitoyens américains seuls face à un système législatif qui les abandonne chaque jour face aux lobby CESS. »
Après l’attaque de son cabinet, l’émotion est encore très vive et se lit sur les traits résolus mais inquiets de la brillante avocate. « J’ai très peur, » nous confie-t-elle. « J’ai toujours reçu des menaces de morts de la part de CESS ou de leurs sympathisants, mais cette fois ils sont passés à l’acte. Sarah était une perle, une femme d’un admirable courage qui a porté notre combat jusqu’au bout. Cet assassinat est un crime absolument impardonnable, et je ferai tout mon possible pour que justice soit faite. Ce n’est rien d’autre qu’un acte terroriste pour forcer l’acceptation des déviances CESS, et je refuse de me soumettre à ce dictât. »
Des mots forts, mais que l’absence de réponses rend vibrants de colère. Car, tout comme nous, Maître Anna Janowski n’a obtenu aucun éclaircissement quant aux circonstances du décès de sa secrétaire. Pour essayer de comprendre l’horreur CESS, le Shreveport Sun a dû chercher des sources plus fiables que la timorée SPD. Une source proche du dossier, tenant à rester anonyme pour des raisons de sécurité évidentes, a accepté de témoigner pour lever le voile sur l’ampleur du danger qui menace notre pays.
Nous l’appellerons Steve. Les faits qu’il raconte sont glaçants. « Les détails du meurtre, on a eu ordre de ne pas les donner à la presse. C’est qu’avec tous les faits de violence depuis ce début de mois, l’idée était de ne pas créer la panique mais je ne peux plus me taire. C’est trop grave. » Incité à raconter les circonstances du meurtre, Steve doit se reprendre. Marqué par l’horreur, les mains de l’homme tremblent à l’évocation de la scène de crime. « C’était horrible. Cette pauvre jeune femme a eu le crâne fracassé contre la porte. Mais pas qu’une seule fois. On aurait dit qu’un monstre avait martelé sa tête plusieurs fois jusqu’à la réduire en purée. On ne l’aurait même pas reconnu si sa disparition n’avait pas été signalée. La moitié des officiers ont été malades à la seule vue de cette boucherie. »
Un monstre : le mot est lâché. À ce récit, tout être humain ne peut être que saisi d’horreur. « C’est très solide une boîte crânienne, il faut beaucoup de force pour arriver à la réduire en pièces comme ça. Une force surhumaine en tout cas », nous confirme Steve, alors que nous revenons à l’inscription haineuse peinte aux côtés de la victime. « Ce n’était pas de la peinture. C’est le sang même de Sarah White. Le meurtrier a utilisé un pinceau et écrit avec. Je préfère éviter de détailler plus avant, c’était une vision d’horreur qui me poursuivra toute ma vie. »
Alors que l’on croit être arrivé au bout de l’horreur, l’atroce vérité continue de se dérouler, aussi surréaliste qu’un film d’horreur. Alors que nous évoquons avec Steve les nombreux inconnus qui parsèment le dossier, notre source nous révèle toute l’étendue de la cruauté CESS. « La victime se trouvait sur les lieux, car on l’a simplement kidnappée. Son appartement a été forcé, avant d’être sans doute transporté en voiture. » Quant à la séquence de vidéosurveillance qui a déjà fuité sur Internet tôt ce matin, notre lanceur d’alerte nous explique pourquoi la SPD a été aussi pressée de s’emparer des enregistrements.
« La vidéo est révélatrice. On voit des individus entièrement masqués sortir d’une camionnette, dont une femme qui traîne Sarah White sur le sol. Ensuite cette même femme catapulte la victime à travers la ruelle, comme une simple batte de baseball, et l’envoie s’écraser contre la porte du cabinet. Ce qui l’a sûrement assommée. » Steve est alors catégorique. « C’est impossible que cette femme soit humaine. D’un point de vue strictement physique, un être humain normal n’a pas assez de force pour propulser un corps à plus de dix mètres de distance. Or c’est ce qu’on constate très clairement sur la vidéo. C’est d’ailleurs cette même femme qui détruit les volets de sécurité à la main pour permettre à ses complices de mettre le feu. »
La preuve existe donc bel et bien. Quant à la nature de la CESS, elle laisse peu de place au doute. « Elle était habillée de pied en cap avec un corps humain. On peut donc exclure les lycanthropes, » nous confirme à son tour Steve. Le mot n’est pas prononcé, mais une fois les preuves et les circonstances du drame mises bout à bout, la conclusion est évidente : une vampire a tué Sarah White. À seulement une semaine de l’incendie du Voodoo Cafe et la destruction de l’abominable bar à vampires qu’il abritait, l’attaque de mort-vivants contre un cabinet d’avocats dévoués à l’humanité s’affirme très clairement comme un acte de représailles.
Mécontents de la fermeture d’un odieux trafic de sang d’enfants, les vampires auront donc jeté leur dévolu sur Janowski & Associés, défenseurs publiquement assumés de l’humanité. Un acte de vengeance abject en réponse à l’arrêt légitime d’un lieu de commerce tout aussi abject, qui plonge désormais dans la terreur un pan entier du centre-ville de Shreveport. Qui seront les prochains à subir l’ire bestiale de créatures dont la monstruosité les pousse à se nourrir d’enfants et de nourrissons ? Une crainte qui maintient bon nombre de riverains éveillés la nuit, et qui fait monter un puissant sentiment d’injustice face au fléau vampire.
« Avec les voisins, on s’fait des tours de garde, » nous raconte Jack Mitchell dont la maison ne se trouve qu’à deux rues du théâtre du crime. « Sinon impossible de fermer l’œil. Déjà que les gosses ne dorment même plus. Donc, on est là, à se relayer derrière les fenêtres pour surveiller les rues. Moi, j’ai toujours mon Desert Eagle sur les genoux, au cas où une de ces saloperies de suceurs tenteraient de bouffer un de mes petiots. »
Des précautions drastiques motivées par un mélange de désespoir et de profonde colère envers une police qui brille par son absence. Bouillant de fureur, Jack hausse le ton. « Ah ça, ils bloquent la rue pour nous faire chier quand on rentre du taff. » Sa voix vibre de rancœur quand il nous montre sa rue bouclée par les véhicules de patrouille. « Mais ils font quoi contre ces mort-vivants, hein ? Rien. Moi, je voterai un putain de couvre-feu, et tout ce qui sort la nuit : bam, une balle. Faudrait faire intervenir l’armée et nettoyer toutes ces saloperies, moi j’dis. Qu’est-ce qu’ils attendent, hein ? Qu’on soit les prochains ? »
Des inquiétudes somme toute justifiées face à une absence totale de mesures pour protéger la population. Du côté des autorités vampires autoproclamées, l’accumulation de preuves démontrant la culpabilité d’une mort-vivante ne semble même pas émouvoir. Malgré nos appels répétés,
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] a refusé toutes nos demandes d’interviews, et a botté en touche en nous promettant de nous recontacter dès que possible. Pendant que ces institutions censées garantir la paix avec l’humanité ferment les yeux sur les crimes de leurs semblables, la colère est montée de plusieurs crans parmi la population de Downtown qui réclame des garanties pour leur sécurité après les dernières révélations sur l’affaire
Sarah White.
« Combien de temps on va devoir vivre comme ça ?! » lance Kate Fuller, une mère de famille extrêmement inquiète pour ses enfants et qui se sent abandonnée par l’état. « On apprend que des vampires siphonnent des enfants à deux rues de chez nous et maintenant ils brûlent ceux qui ont osé arrêter ces horreurs ? Stop ! L’Amérique doit se réveiller et les renvoyer d’où ils viennent, on n’est pas du bétail pour ces monstres ! »
Un cri d’alarme que bon nombre d’américains relaient aujourd’hui. Déjà, les réactions outrées et horrifiées se multiplient sur les réseaux après la diffusion de la séquence de vidéosurveillance montrant le meurtre de
Sarah White par une vampire. Des voix de nombreux citoyens américains s’élèvent pour réclamer à minima le fichage systématique des CESS, voire un plan d’urgence national pour contrer la menace des vampires, de la sorcellerie et d’autres créatures dangereuses. Des réclamations légitimes auxquelles l’État de Louisiane a répondu par un silence assourdissant, alors même que la population réclame justice pour Sarah White avec une floraison de hashtags :
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]Comme nous l’écrivions déjà il y a deux semaines, le
Shreveport Sun se tient aux côtés de l’humanité, et se fait un devoir de relayer l’authentique vérité à nos concitoyens américains. Il est temps que la honte change de camp et que l’Amérique se réveille. Dieu bénisse les USA.
Hors-Jeu : Cet article donne corps aux conséquences du RP : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] Hors-Jeu : La vidéo des caméras de surveillance est disponible un peu partout sur Internet, même si plusieurs réseaux l’ont fait supprimer. Les images confirment exactement le récit de Steve. On y voit bien la secrétaire être traînée hors d’un fourgon d’où descendent des individus cagoulés de pied en cap. Une femme masquée la saisit par le col, avant de la propulser à travers la rue sur plus de dix mètres, pour la faire s’écraser contre la porte. Son crâne est ensuite martelé contre la porte avec une force surnaturelle qui réduit l’os à l’état de pulpe, avant que la meurtrière n’utilise un pinceau pour peindre l’inscription sur le battant du cabinet. Le reste des individus est finalement vu en train de lancer des engins incendiaires dans le bâtiment, après que la meurtrière ait tordu les volets métalliques et brisé les fenêtres à la force des mains.