ADMIN ۰ Se faire péter la vitrine : bien plus qu'un métier, une passion. Featuring : Dramaking
⛤ SMALLTOWN BOY ⛤
"This is not the right way."
En un mot : Sorcier venimeux ondulé de la toiture. Gosse du bayou.
Qui es-tu ? :
"Let it spread like a disease."
⛤ Maître des arcanes, sorcier à l'essence écarlate. 37 ans de vice (et râles) et de chair corrompue. Manipulateur d'hormones, télépathe patenté.
⛤ Second, bras droit de Circé van derr Ven dans la secte de l'Irae. S'y démarque pour sa loyauté ciselée par les griffes de Morgan Leroy (missing). Mais les failles perlent.
⛤ Incube de Louisiane ; fils de ces terres marécageuses, du bayou poisseux et des routes cahoteuses. Né à Bâton-Rouge, n'a connu que Shreveport et les frontières de son État.
⛤ Né seul homme dans la famille des sorcières irlandaises Mulligan. Privé de père (tué) par la harpie noire : élevé par Sylia Mulligan, descendant du Rouge de sa grand-mère Julianna.
⛤ Cauchemar des femmes ; nourrit sa magie (Rougeoyante) des hormones sexuelles de ses partenaires, ainsi que des émotions primaires.
⛤ Traître à ses passions, criminel et meurtrier de Johanna Andros (missing). Pourfendeur d'amitiés, éternel débiteur, clébard soumis à ses attaches.
⛤ Ne vit que pour les Mardi-Gras de New Orleans ; caresse le rêve de s'y installer un jour dans son propre "shotgun", malgré le fantôme de Katrina.
⛤ Mystique, déchiré entre deux hommes : partagé entre le sorcier et l'humain, entre la sagesse et une ire destructrice. Le latin s'efface sans mal sous l'accent du Sud, coriace sous sa langue.
⛤ Commerçant du Downtown (Crawling life), antre de ses serpents vénérés, lézards et autres reptiles, dont il cède les corps, les soins et les cages de verre.
⛤ Pratique à l'arrière de sa boutique, dans un laboratoire farouchement défendu et protégé par les runes. Recèle secrets et savoirs, expérimentations douteuses et dangereuses.
⛤ Mauvais mentor. L'une de ses apprenties en a subi les conséquences. Guide de Morgane Wuntherson et d'Halina Meyer. Meilleur ami indigne de Vinzent Henkermann et cousin de Shannon Mulligan.
⛤ Pacte tissé avec Scox : Prince démon s'étant dissimulé derrière les brumes de Baal. Immortalité odieusement acquise, âme vouée à obéir et marcher aux côtés des Antiques. 38 ans d'âge réel ; 36 ans d'apparence.
⛤ ENAE VOLARE MEZZO ⛤
"I put a spell on you."
Facultés : ⛤ La Rougeoyante s'infiltre dans les corps et y bouleverse les hormones ; flèche apollonide : distille poison, fléau, mort, mais aussi fièvre rouge saphique. Chaos total.
⛤ Télépathe raisonnable : ne s'infiltre de préférence que dans les esprits des humains misérables. Capable de communiquer en pensée avec quiconque lui ouvre les grilles de son esprit. Savant fou ; capable désormais de connecter sa psyché aux êtres muets, cobras et crotales comme cobayes, corbeaux et autres créatures rampantes.
⛤ Herboriste né, sa maîtrise des potions n'a d'égale que celle de son mentor maternel. Capable d'élaborer des philtres complexes ; créateur infatigable de breuvages en tous genres.
⛤ La Rougeoyante se défend et protège son hôte plus férocement qu'elle n'attaque : limitée par la nécessité d'un contact physique. Sorcier doué au corps-à-corps, secondé par son aisance au maniement d'athamés et autres lames rituelles.
⛤ Chercheur d'artefacts, quémandé des Longue-Vies : détisseur de leurs malédictions et autres mauvais sorts.
Thème : The Way ⛤ Zack Hemsey.
⛤ VENGEANCE ⛤
"Before I die alone."
Pseudo : Nero
Célébrité : Ian Somerhalder.
Double compte : Sanford R. De Castro, Aliénor Bellovaque, Ian C. Calloway & Gautièr Montignac.
« Plus jamais tu m’refais ça. Plus jamais, t’entends ?! » « Putain ça fait deux mois bordel, y’a prescription, non ? » « Deux mois, ouais. Deux mois et y’a pas un jour où j’y pense pas. » « Change de disque ! » Les doigts trapus, épais et solides de Robert Flingerton partirent valser contre l’arrière du crâne d’Eoghan Underwood. Un coup net, précis, sans concession déclenchant un : « OH ! Mais merde ! » tout aussi radical. Et plutôt deux fois qu’une. « P’tit con, va. Espèce de p’tit con, t’auras ma peau un de ces quatre. » « Exagère pas. » « Que j’exagère pas ?! »
Sunshine of your love crépitait gentiment sur le poste radio, trimballant une mélodie à propos entre les racines des arbres amphibies, les pans de mousse s’abîmant sur le toit de la cabine du rafiot, et les aigrettes y allant de leurs propres chants pour en agrémenter la mélodie. Il n’y avait de toute façon plus de poisson à faire fuir : les catfishs barbotaient dans les viviers destinés à les garder frais, jusqu’à leur vente prochaine. Les plombées retirées, les filets remontés, le ratio réduit au silence, il ne restait plus que les deux hommes, affairés à ranger un peu le bordel, et dont le sujet de conversation s’était forcément tourné vers le mois de janvier et les péripéties rencontrées par le jeune sorcier. Bob était fatigué. Il n’avait pas eu le malheur de subir de plein fouet ce qui s’était passé en octobre dernier. Mais il avait pu constater, remarquer le changement chez celui qu’il avait pris sous son aile depuis si longtemps désormais qu’il en avait cessé de compter les années. Il rabattit brusquement les pans de sa chemise délavée : son marcel blanc et sali d’une ou deux traînées noirâtres témoignaient des réparations accordées tout récemment à son rafiot, dont le moteur lui aussi se faisait vieillissant. Son regard gris et pénétrant sondait sans égard l’âme de son protégé, mélange de préoccupation viscérale, d’agacement, de lassitude et de soulagement de le voir là, bien vivant sur ce pont mille fois piétiné. Le sorcier, à genoux près des lignes à démêler, s’écorchait le bout des doigts tout en fuyant soigneusement cette œillade pénétrante. Il avait beau chercher à relativiser l’incident, il savait qu’il n’était pas passé loin.
« Et qu’est-ce que j’aurais dit à ta mère, hein ?! Qu’est-ce que j’lui aurais bien dit à la Mulligan ?! » L’intéressé répondit dans un souffle teinté d’amusement ; quelque part, il avait toujours été persuadé que sa mère lui survivrait, tant elle ressemblait à une véritable tique que personne, pas même la mort, ne pourrait décrocher de cette vie laborieuse. « Tu lui aurais dit la vérité. Et une part d’elle se serait dit que j’l’avais bien cherché. » « Nah. Ta mère a ses défauts, mais elle t’aime, pour sûr. T’es son mioche, et elle en a qu’un. Qu’importe c’qu’y a entre vous. Sylia elle est pas éternelle, et mine de rien vous êtes bien contents de vous avoir mutuellement, tous les deux. » Eoghan se retint de lever les yeux au ciel. Bob le connaissait trop bien pour qu’il se risque à s’aventurer aussi loin sur ce chemin glissant. Bob savait que la santé déclinante de sa mère le préoccupait, et Bob était parfois bien trop sage, bien trop expérimenté et bien trop rationnel à son goût. Inutile de chercher à la lui faire. Qu’il ignore le détail de leur vie d’arcanistes (tout en les sachant appartenir au monde du surnaturel) n’ôtait rien à son point de vue perspicace, et bien souvent douloureux. Avec humeur, il jeta un œil aux crabes et crustacés attrapés dans la matinée, puis se releva, veillant à demeurer hors de portée des paluches du pêcheur. « Bref. Pour la dixième fois, ce qui s’est passé… j’l’ai pas vu venir. J’aurais jamais pu prévoir… » Il frissonna, serrant les dents en fixant la surface des eaux verdâtres, ne présentant aucune trace d’un saurien, de stature normale ou extraordinaire. Pas de bout de bois flottant pouvant prêter à confusion ou réveiller les angoisses qui le tiraient elles aussi du sommeil, la nuit. « Mais je t’ai répété à m’en casser la voix d’éviter certaines zones. Qu’à quinze ans tu m’écoutes pas et qu’tu penses mieux savoir que nous autres, j’peux l’entendre : t’étais jeune. Mais aujourd’hui, la donne a changé. T’es plus un minot, et t’as suffisamment vogué avec nous autres pour prendre conscience des risques, mais non, autant pisser dans un violon. » « Ouais bah… l’bayou Carouge et vos histoires à la con, aussi… » Cette fois, piqué, Flingerton aboya plus vivement : « Quelles histoires à la con ?! » Sans se démonter, Eoghan poursuivit : « C’est toujours pareil, avec vous… Toujours à ouvrir votre gueule pour faire flipper les gens et raconter des trucs, mais jamais aucune preuve, jamais rien pour étayer… J’suis pas allé là-bas pour me suicider, merde, j’voulais être au calme. » « Parce que l’bayou est pas assez grand pour être au calme ?! Faut aller jusqu’à l’autre bout des marais pour que l’sieur Underwood soit pas dérangé ?! » « P’t’êt bien. » « Pas d’doute, t’es bien le fils de Christopher. Bordel, si j’avais eu encore des doutes jusqu’à maintenant, bah j’étais bon pour les balancer à la flotte. Aussi têtu l’un que l’autre, des vraies bourriques ! » « Rigole, en attendant entre vos rafiots qui foutent le zbeul, les touristes qui passent et l’autre grand con là avec sa carabine et ses prêches d’une heure et demie, ça va bientôt devenir aussi paisible que la cinquième avenue, à ce rythme ! » « Les touristes y’en a plus des masses depuis cinq mois j’te ferais dire. » « Ouais, bah Papy il est encore là, et il restera là jusqu’à ce qu’il canne. » « J’ai plus la foi d’aller lui causer. J’ai pas envie de voir sa gueule, et j’ai autre chose à foutre qu’à m’adresser aux quelques consanguins qui boivent ses paroles comme j’enfile la bière passé 19h. D’autant plus que d’puis octobre ça s’est pas arrangé. »
Il savait pourquoi Bob insistait sur le sujet maintenant. Leurs regards se croisèrent, d’autant qu’ils approchaient du territoire investi par le dégénéré et ex-flic ripoux de Shreveport. Eoghan le connaissait bien. Très bien, même. Un peu trop à son goût. Il n’avait pas encore quinze piges que l’ancien adjoint de police faisait déjà parler de lui de par ses frasques, ses excentricités, ses menaces de suspension. C’était presque de notoriété publique, en ville. De loin en loin, au gré des racontars qui parvenaient à ses oreilles, le garçon s’était contenté de les écouter et d’y prêter vaguement attention. Et puis un jour, c’était lui qui s’était retrouvé dans le bureau. Face à Tybalt Aleister. Un soir de novembre 2001. Ils ne s’étaient pas contentés de cette occurrence. L’enquête au sujet de Johanna Andros avait duré plusieurs mois, s’étirant sur des années. Directement accusé par Aaron Andros, le fiancé de la disparue était en ligne de mire directe, en tête de liste des suspects potentiels. Il avait fallu toute la sympathie, la complaisance et la naïveté du shérif familier des Underwood pour discréditer peu à peu le gosse aux yeux des autorités. Régulièrement, par la suite, il avait été convoqué, ce afin de faire le point sur le suivi de l’affaire, de ramener sur le tapis quelques bribes d’interrogatoire l’air de rien, et surtout de prouver à la famille de la victime qu’on cherchait encore. Ou du moins, qu’on faisait mine de chercher encore. Ce désintérêt, provenant principalement d’une déperdition d’énergie, d’informations et de moyens, l’avait blessé aussi sûrement qu’il entendait encore les calomnies et autres imprécations d’Aaron dans son esprit, lorsqu’il se mettait à broyer du noir. En soupirant, il pensa alors que la plupart des pêcheurs du coin ne disposaient donc pas de la même patience à l’égard du prêcheur fou. Eux le voyaient soit comme un énergumène abruti et dangereux, corrompant les âmes les plus fragiles, les plus stupides et rongées par la vacuité d’une existence miséreuse, soit comme un pauvre gars sympathique, ouvert au troc, et qui avait bien le droit de causer aux grenouilles (de bénitier ou non) qui s’aventuraient dans les parages pour échanger sur tout et n’importe quoi : le surnaturel, la place de l’humain au milieu des monstres, les discours lyriques plus ou moins réussis, etc. Seul Eoghan conservait en général le silence lors des débats le mentionnant. En effet, il n’avait jamais su si Tybalt le pensait réellement coupable ou non. Apprendre son rejet de la police et son exil dans les marécages avait constitué un soulagement réel : personne alors n’oserait prendre en considération l’opinion d’un rebut pareil. Il ne craignait rien. Plus rien. Au fur et à mesure, les indices se tarissaient, disparaissaient, réduits en poussière. La dépouille de Johanna était bien cachée, les témoins tous dans le même bain que lui, emprisonnés par les lanières du secret inviolable. C’était dans ces moments-là que le sorcier se haïssait le plus. Lorsque ses instincts primaires poussaient en avant son cerveau reptilien, ses désirs de survie fondamentaux (Je préfère eux que moi). Même l’affection réelle éprouvée pour Johanna et réciproquement ne l’avait pas sauvé, ni lui, ni sa conscience. Cela en disait long sur l’individu qu’il était, sur ses formidables pulsions de vie, et surtout, sur les limites qu’il était prêt à repousser, pourvu qu’il puisse aspirer une goulée d’air supplémentaire. Juste une de plus.
« Bon. J’vais aller le voir. » « Merci. Dis-lui d’se calmer un peu. Il va finir par lui arriver des bricoles au vieux, sinon. » « Pas d’problème. J’t’emprunte ça… »
Il sauta sur la berge, les doigts crantés sur le corps désagréablement gluant, là où la queue du poisson-chat fraîchement tué prenait forme. De taille massive, les barbillons redoutés traînant presque sur l’herbe grasse et nourrie par le limon de la rivière à proximité, l’arcaniste comptait bien sur cette offrande pour amadouer l’homme qu’il s’apprêtait à interpeller. L’habitation sommaire en vue, il se mit à gueuler :
Le terrain, cahoteux et jonché de douilles vides de calibre 12, voyait les semelles de ses rangers glisser ou s’enfoncer tour à tour dans la masse molle des platebandes alentours ou sur le métal autrefois luisant, témoin des soubresauts de neurones en perte de vitesse.
« ET TIRE PAS HEIN ! J’viens juste causer deux s’condes et j'amène la bouffe ! »
Des vautours tournaient tout autour de l'étrange demeure de Tybalt D. Aleister. Ce qui se trouvait en bas n'était pas bien rassurant non plus, en effet, les alligators, aussi étrange que cela puisse paraitre, semblaient s’être pris d'affection pour le vieil homme, ils passaient leur temps à roder autour des eaux troubles qui passaient non loin de là. On pourrait presque dire, qu'ils étaient les gardiens de cette maison des horreurs, veillant silencieusement sur son propriétaire qui se faisait un plaisir de partager son repas avec eux... Ou pire parfois... Voilà qui était bien étrange pour un homme si rebuté par toute forme d'affection de se lier d'amitié avec des créatures de ce genre... Et en même temps... Cela avait un certain sens, une certaine poésie dans la vie d'un type dont la seule obsession était la mort et la guerre.
Le vieil homme, enfermé au fin fond de sa bicoque, enfoncé dans un vieux siège de cuir savourait tranquillement l'un de ses cigares qui venait empester et enfumer l'entièreté de la baraque qui n'avait pas une seule fenêtre d'ouverte. Il était en train d'examiner une carte punaisé sur le mur en face de lui. La dite carte était parasité par des dizaines de photos d'inconnus, de vieux bâtiments, de CESS présumés. La lumière du jour traversé à peine les fenêtres sales, jaunis et masquées par des rideaux imprégnés de tabac, si bien que l'Homme était obligé de s'éclairer avec une vielle lampe à huile qui pendait, accrochée à une poutre.
Tybalt s'extirpa lentement et difficilement de son fauteuil en lâchant un râle de souffrance, comme si le simple fait de se bouger pour un étranger lui causé la plus grande des douleurs, encore plus que celle causée par ses articulations rouillées. Il empoigna son fusil à pompe, le chargea, et s'en servit pour pousser la porter d'entrée grinçante. Seul le bout du canon sortait pour le moment de l'encadrement de la porte, le reste du corps nimbé de noir était toujours caché par les ténèbres de la petite maison. On ne pouvait qu'apercevoir ses yeux éclairés par la lumière incandescente de son cigare.
Il cracha d'une voix grave et sans la moindre note de bienvenue : -Qui vient donc bourlinguer par ici ?!
Ce n'était en effet pas une heure à laquelle il avait l'habitude de prêcher. Il avançât légèrement la tête ; le soleil vint attaquer ses yeux bleus sensibles, il eut besoin de quelques secondes pour s'y acclimater. C'est alors, en plissant ses yeux, laissant encore plus apparaitre ses rides, qu'il aperçût un visage qu'il n'avait pas vu depuis bien longtemps ! Il enfila alors son chapeau qui reposait sur le porte manteau juste à sa gauche et s'extirpa des ténèbres pour enfin apparaitre à la lumière du jour, juste devant l'encadrement de la porte, toujours fusil en main, toujours pointé vers l'indésirable. Pour une fois l'homme en noir n'avait pas sa longue veste à laquelle on pouvait d'habitude le reconnaitre, laissant ainsi apparaitre tout son arsenal, un couteau type commando accroché à sa ceinture et un pistolet lourd type Desert Eagle .50 glissé dans un holster non pas à la taille, mais plutôt plaqué sur le coté gauche de la partie supérieure de son buste, le type de holster que les flics en civil porte pour cacher leur arme sous leur veste.
-Eh bien si ce n'est pas Eoghan Underwood qui vient frapper à la porte des enfers, voilà qui est bien à propos. Le temps ne t'as pas arrangé bright boy. J'ai entendu des rumeurs, des ouïes dires... On dit que depuis Halloween, ton esprit serait l'équivalent d'une sorte de vase brisé qui aurait été recollé et réassembler par un cheval ou un type avec deux mains gauches.
Il s’arrête un moment pour scruter le visiteur de la tête aux pieds.
-Chanceux que tu dois te sentir pour ne pas avoir croisé ma route ce soir là.
L'homme en noir tire un grand coup sur son cigare quasiment fini, avant de balancer celui-ci aux pieds d'Eoghan.
-On dit aussi que tu te crois assez puissant, pour venir me déranger sans y être invité et me convoquer dans ma propre maison, sous mon propre toit.
"Devil" s'avance lentement, quittant le planché bancale sur pilotis de son pallier pour se retrouver à présent au même niveau que celui que Tybalt soupçonne d’être un arcanniste. Le chasseur avait des bottes usées, type santiags, elles étaient recouverte de terre séchée et de boue, elles s'enfonçaient dans le sol humide du Bayou, comme si chaque pas était plus lourd que le précédent. Il le regarde droit dans les yeux d'un air inquisiteur.
-Belle journée n'est-ce pas, bright boy ? Le soleil nous surplombe... Et tous il nous illumine... Alors bordel de merde, par l'enfer, putain qu'est-ce qui dans ton cerveau de pêcheur puant te fait croire que c'est une bonne idée de venir ennuager mon si beau jour, meurtrier ?
Aleister était persuadé de la culpabilité du jeune depuis toute ses années, bien qu'avec le temps, l'ex flic avait oublié bien des détails de cette enquête et avait surtout à présent de bien plus gros chats à fouetter ! Des chats qui hantaient ses nuits, soir après soir... Des vampires... Des Garous... Et même... Des arcannistes. Bien que ces derniers n'étaient pas la cible première du traqueur solitaire, il ressentait à leur encontre un mépris certain pour se livrer à des actes "magiques" qu'un humain digne de ce nom ne devrait pas avoir à maitriser et encore moins à utiliser ! Cela étant dit, si ils étaient bien utilisés et bien "élevés" ils pouvaient s’avérer tout à fait utile dans la traque des CESS, si ils adhéraient à ce genre d'idées.
Il y avait bien une chose que le chasseur zélé avait retenu de son enquête sur ce jeune homme, il était un sorcier, ça le paranoïaque vieillard en était convaincu. Il ne savait pas vraiment ce que cette image du passé venait faire chez lui... Vengeance aux noms des CESS que Tybalt a traqué ? Est-ce qu'il était temps pour le prêcheur de payer pour ses pêchers ? Quoi qu'il en fut, le grand faucheur n'était aucunement rassuré et absolument pas en confiance... Mais bon au moins il savait quelques peu à qui il avait affaire. Le mal que l'on connait est toujours mieux que celui que l'on n'a pas encore expérimenté et ces deux hommes c'était grandement expérimenté. Ils savaient tout deux à quoi s'attendre l'un de l'autre, ces deux hommes, bien qu'au caractère bien différent, ils étaient aussi dangereux l'un que l'autre, chacun à leur façon, et ça Tybalt le savait, le redoutait, mais l'attendait aussi avec une certaine excitation digne de ses plus grandes fantaisies d'affrontements fantasmagoriques.
Le vieux chasseur posa maintenant les yeux sur la belle prise de celui qui lui faisait face. Il souleva son sourcil gauche. Grogna. Sur son visage se dessinait la définition même de l'inverse d'un sourire ! C'était à se demander si il avait même des dents ! Il se tenait à une bonne distance de sécurité de ce visiteur indésirable, toujours son fusil à pompe chargé et pointé vers lui.
Eoghan Underwood
ADMIN ۰ Se faire péter la vitrine : bien plus qu'un métier, une passion. Featuring : Dramaking
⛤ SMALLTOWN BOY ⛤
"This is not the right way."
En un mot : Sorcier venimeux ondulé de la toiture. Gosse du bayou.
Qui es-tu ? :
"Let it spread like a disease."
⛤ Maître des arcanes, sorcier à l'essence écarlate. 37 ans de vice (et râles) et de chair corrompue. Manipulateur d'hormones, télépathe patenté.
⛤ Second, bras droit de Circé van derr Ven dans la secte de l'Irae. S'y démarque pour sa loyauté ciselée par les griffes de Morgan Leroy (missing). Mais les failles perlent.
⛤ Incube de Louisiane ; fils de ces terres marécageuses, du bayou poisseux et des routes cahoteuses. Né à Bâton-Rouge, n'a connu que Shreveport et les frontières de son État.
⛤ Né seul homme dans la famille des sorcières irlandaises Mulligan. Privé de père (tué) par la harpie noire : élevé par Sylia Mulligan, descendant du Rouge de sa grand-mère Julianna.
⛤ Cauchemar des femmes ; nourrit sa magie (Rougeoyante) des hormones sexuelles de ses partenaires, ainsi que des émotions primaires.
⛤ Traître à ses passions, criminel et meurtrier de Johanna Andros (missing). Pourfendeur d'amitiés, éternel débiteur, clébard soumis à ses attaches.
⛤ Ne vit que pour les Mardi-Gras de New Orleans ; caresse le rêve de s'y installer un jour dans son propre "shotgun", malgré le fantôme de Katrina.
⛤ Mystique, déchiré entre deux hommes : partagé entre le sorcier et l'humain, entre la sagesse et une ire destructrice. Le latin s'efface sans mal sous l'accent du Sud, coriace sous sa langue.
⛤ Commerçant du Downtown (Crawling life), antre de ses serpents vénérés, lézards et autres reptiles, dont il cède les corps, les soins et les cages de verre.
⛤ Pratique à l'arrière de sa boutique, dans un laboratoire farouchement défendu et protégé par les runes. Recèle secrets et savoirs, expérimentations douteuses et dangereuses.
⛤ Mauvais mentor. L'une de ses apprenties en a subi les conséquences. Guide de Morgane Wuntherson et d'Halina Meyer. Meilleur ami indigne de Vinzent Henkermann et cousin de Shannon Mulligan.
⛤ Pacte tissé avec Scox : Prince démon s'étant dissimulé derrière les brumes de Baal. Immortalité odieusement acquise, âme vouée à obéir et marcher aux côtés des Antiques. 38 ans d'âge réel ; 36 ans d'apparence.
⛤ ENAE VOLARE MEZZO ⛤
"I put a spell on you."
Facultés : ⛤ La Rougeoyante s'infiltre dans les corps et y bouleverse les hormones ; flèche apollonide : distille poison, fléau, mort, mais aussi fièvre rouge saphique. Chaos total.
⛤ Télépathe raisonnable : ne s'infiltre de préférence que dans les esprits des humains misérables. Capable de communiquer en pensée avec quiconque lui ouvre les grilles de son esprit. Savant fou ; capable désormais de connecter sa psyché aux êtres muets, cobras et crotales comme cobayes, corbeaux et autres créatures rampantes.
⛤ Herboriste né, sa maîtrise des potions n'a d'égale que celle de son mentor maternel. Capable d'élaborer des philtres complexes ; créateur infatigable de breuvages en tous genres.
⛤ La Rougeoyante se défend et protège son hôte plus férocement qu'elle n'attaque : limitée par la nécessité d'un contact physique. Sorcier doué au corps-à-corps, secondé par son aisance au maniement d'athamés et autres lames rituelles.
⛤ Chercheur d'artefacts, quémandé des Longue-Vies : détisseur de leurs malédictions et autres mauvais sorts.
Thème : The Way ⛤ Zack Hemsey.
⛤ VENGEANCE ⛤
"Before I die alone."
Pseudo : Nero
Célébrité : Ian Somerhalder.
Double compte : Sanford R. De Castro, Aliénor Bellovaque, Ian C. Calloway & Gautièr Montignac.
Il détestait cet endroit. Ridiculement cliché, une vraie planque de « méchant », de mec taré, frappé du bulbe. L’animosité qu’il portait aux lieux sans s’en cacher le poussait à jeter de fréquents coups d’œil, aussi méfiants qu’agacés, vers les sauriens qu’il savait coutumiers des parages. Aucun doute que l’autre abruti leur filait régulièrement leur ration de barbaque. Il surmonta son dégoût, son trouble, son aversion pour toutes les charognes qui devaient probablement traîner là, dans le coin, et que l’odeur des marais devait recouvrir vaille que vaille. Tout en restant le plus droit possible en grimpant la pente douce jusqu’à l’habitation, il ne put s’empêcher de songer au personnage qu’il s’apprêtait à visiter. Il lui rappelait (ou du moins, les aspirations d’Aleister lui rappelaient) l’homme noir célèbre des récits de Stephen King. Si plusieurs romans, œuvres globales et nouvelles lui étaient consacrés à travers les écrits de son auteur préféré, il songea à son apparition dans l’une des sagas tout particulièrement. Un détail posait problème, cependant. L’homme noir se déplaçait sans cesse, lui. Il marchait, marchait à s’en éclater ses santiags, suivant à la trace les protagonistes d’un monde détruit, traquant le bon pour le réduire à néant. Inquiétant. Même pour les élus, les prophètes et les incarnations du Bien fondamental qui luttaient contre son influence, par tous les moyens possibles. Tybalt se voyait peut-être ainsi, par-delà les brumes de sa folie plus ou moins douce. Mais Tybalt ne bougeait pas de cette saloperie de baraque, changée en son fief personnel, en un territoire réputé pour les cultes inconnus que l’on y célébrait. Le vieux devait avoir amassé une sacrée dose d’égotrip bien profond pour ne pas sentir qu’il atteignait les limites de l’absurde. Mais comme Eoghan Underwood ne connaissait rien au théâtre de l’absurde et n’avait qu’à peine entendu parler de Ionesco ou de Beckett, ses références se contentèrent de le ramener à Stephen King, bien modestement.
Lorsqu’il releva la tête, en quête de mouvement, d’un signe de vie quelconque, ce fut pour apercevoir la porte entrouverte, et surtout la pointe du canon d’un fusil prêt à défourailler. « Oh fuck… » Non. Ça n’allait pas être facile. Poisson-chat ou pas poisson-chat. Il prit sur lui, serra les dents et se prit de l’idée de fixer les branches pendantes d’un saule au-dessus de sa tête pour ramasser son calme et s’éviter de répondre une connerie. Grand bien lui en prit, puisque l’homme se décida enfin à sortir de sa planque pour se livrer à la lumière du jour. Le sorcier s’était arrêté à une distance respectable, comme un négociateur comprend que s’approcher trop près, trop vite, d’un frappadingue ayant gardé trois clients et une employée d’épicerie en otage, conduirait à un défourraillage en règle. Or, personne ne voulait cela. Dubitatif, il contempla sa mise (excessive comme toujours), un peu impressionné par la quantité d’armes qu’il portait sur lui, en se demandant ce qu’il redoutait pour se voir ainsi équipé au fin fond du bayou. Un speech interminable doublé d’une incommensurable dose d’emphase l’achevèrent, et il sentit sa langue venir râper doucement les arêtes de ses dents, lèvres à peine entrouvertes et sourcils arqués, affichant une patience de plus en plus modérée. Il regarda le cigare choir à ses pieds, sans vraiment comprendre la portée du geste, si jamais il devait y en avoir une. Tybalt s’approcha, et lui ne bougea pas d’un poil, tenant toujours entre ses doigts le corps gluant et désagréable du catfish. Le seul terme, le seul mot capable de le faire sortir de sa réserve fut articulé bien trop tôt, et le regard de l’arcaniste s’en assombrit aussitôt. Il n’y avait pas à dire : il y avait des mandales bien placées qui se perdaient.
« Putain, t’as l’art de savoir accueillir, y’a pas à dire. » Il secoua la tête et reprit, contenant difficilement une colère qui commençait franchement à bouillir. « Petit a. Tu baisses ce putain de fusil de d’vant ma gueule, t’es sympa, parce que faudrait pas voir à trop déconner, d’accord ? J’t’ai dit qu’j’amène d’la bouffe et tu m’braques ? Bien l’abus ? Petit b. Y’a b’soin de s’sentir puissant pour bouger dans les marais et venir déranger son altesse ? J’t’ai convoqué d’rien du tout, j’suis passé pour faire une visite de courtoisie, alors calmos. » Plutôt que de lui balancer son poisson dans la gueule, il se contenta de le balancer dans une bassine d’email traînant à portée, l’écoutant s’échouer dans un « splosh ! » écoeurant. « Petit c. J’suis pas un pêcheur. J’l’ai jamais été, donc d’où ça sort, cette nouvelle connerie ? » De là à balancer une vacherie sur Alzheimer, il n’y avait qu’un pas qu’il ne se décida tout de même pas à franchir. « Puis pour la porte des enfers, faut pas déconner non plus. Okay c'est pas nickel dans l'coin, mais y'a quand même pire. J’sais pas si t’as entendu des voix dans ton sommeil qui t’ont consacré comme l’nouveau Satan, Papy, mais jusqu’à preuve de contraire, c’est surtout une bicoque sur un terrain sympa qui prend pas trop la flotte quand il pleut, hein. Niveau porte des enfers j’ai largement vu pire. » Il cala ses paumes contre ses hanches, voulant soulager son dos de la tension qui ne cessait de le paralyser. Il avait omis volontairement de revenir sur l’accusation l’acculant comme le meurtrier de Johanna Andros. Parce que Tybalt avait tout de même raison. Il était un meurtrier. Et pas uniquement celui d’une adolescente du cru. Ce point-ci, il ne le contesterait pas. « Les gens ont toujours quelque chose à dire, de toute façon. Surtout depuis Halloween, hum ? » Employer le terme cowan lui écorcha les lèvres, mais il ne se tenait pas face à Morgane Wuntherson dans son laboratoire, cette fois-ci. Il préféra donc éviter d’emprunter le terme officiel de la Samain, le désignant de son menton balancé vers l’avant. « Et qu’est-ce que tu m’aurais fait hein, si tu m’avais croisé cette nuit-là ? T’es un peu dur, Papy, c’est pas comme si j’passais jamais pour voir si tout allait bien de ton côté. Alors molo, pose ton gun et mets-toi au frais ta poiscaille si tu veux pas béqu’ter tout de suite. »