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Cold in July • Shannon

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ADMIN ۰ Se faire péter la vitrine : bien plus qu'un métier, une passion. Featuring : Dramaking
Eoghan Underwood
Eoghan Underwood
ADMIN ۰ Se faire péter la vitrine : bien plus qu'un métier, une passion. Featuring : Dramaking
⛤ SMALLTOWN BOY ⛤

Cold in July • Shannon 1E5CfUE Cold in July • Shannon AoZyjkn Cold in July • Shannon BvRyGpi

"This is not the right way."

En un mot : Sorcier venimeux ondulé de la toiture. Gosse du bayou.
Qui es-tu ? :
"Let it spread like a disease."

⛤ Maître des arcanes, sorcier à l'essence écarlate. 37 ans de vice (et râles) et de chair corrompue. Manipulateur d'hormones, télépathe patenté.
⛤ Second, bras droit de Circé van derr Ven dans la secte de l'Irae. S'y démarque pour sa loyauté ciselée par les griffes de Morgan Leroy (missing). Mais les failles perlent.
⛤ Incube de Louisiane ; fils de ces terres marécageuses, du bayou poisseux et des routes cahoteuses. Né à Bâton-Rouge, n'a connu que Shreveport et les frontières de son État.
⛤ Né seul homme dans la famille des sorcières irlandaises Mulligan. Privé de père (tué) par la harpie noire : élevé par Sylia Mulligan, descendant du Rouge de sa grand-mère Julianna.
⛤ Cauchemar des femmes ; nourrit sa magie (Rougeoyante) des hormones sexuelles de ses partenaires, ainsi que des émotions primaires.
⛤ Traître à ses passions, criminel et meurtrier de Johanna Andros (missing). Pourfendeur d'amitiés, éternel débiteur, clébard soumis à ses attaches.
⛤ Ne vit que pour les Mardi-Gras de New Orleans ; caresse le rêve de s'y installer un jour dans son propre "shotgun", malgré le fantôme de Katrina.
⛤ Mystique, déchiré entre deux hommes : partagé entre le sorcier et l'humain, entre la sagesse et une ire destructrice. Le latin s'efface sans mal sous l'accent du Sud, coriace sous sa langue.
⛤ Commerçant du Downtown (Crawling life), antre de ses serpents vénérés, lézards et autres reptiles, dont il cède les corps, les soins et les cages de verre.
⛤ Pratique à l'arrière de sa boutique, dans un laboratoire farouchement défendu et protégé par les runes. Recèle secrets et savoirs, expérimentations douteuses et dangereuses.
⛤ Mauvais mentor. L'une de ses apprenties en a subi les conséquences. Guide de Morgane Wuntherson et d'Halina Meyer. Meilleur ami indigne de Vinzent Henkermann et cousin de Shannon Mulligan.
⛤ Pacte tissé avec Scox : Prince démon s'étant dissimulé derrière les brumes de Baal. Immortalité odieusement acquise, âme vouée à obéir et marcher aux côtés des Antiques.
38 ans d'âge réel ; 36 ans d'apparence.

⛤ ENAE VOLARE MEZZO ⛤

Cold in July • Shannon KOVXegv Cold in July • Shannon WZKlL7H Cold in July • Shannon J8B1rxa

"I put a spell on you."

Facultés : ⛤ La Rougeoyante s'infiltre dans les corps et y bouleverse les hormones ; flèche apollonide : distille poison, fléau, mort, mais aussi fièvre rouge saphique. Chaos total.
⛤ Télépathe raisonnable : ne s'infiltre de préférence que dans les esprits des humains misérables. Capable de communiquer en pensée avec quiconque lui ouvre les grilles de son esprit. Savant fou ; capable désormais de connecter sa psyché aux êtres muets, cobras et crotales comme cobayes, corbeaux et autres créatures rampantes.
⛤ Herboriste né, sa maîtrise des potions n'a d'égale que celle de son mentor maternel. Capable d'élaborer des philtres complexes ; créateur infatigable de breuvages en tous genres.
⛤ La Rougeoyante se défend et protège son hôte plus férocement qu'elle n'attaque : limitée par la nécessité d'un contact physique. Sorcier doué au corps-à-corps, secondé par son aisance au maniement d'athamés et autres lames rituelles.
⛤ Chercheur d'artefacts, quémandé des Longue-Vies : détisseur de leurs malédictions et autres mauvais sorts.
Thème : The Way ⛤ Zack Hemsey.
Cold in July • Shannon KL9jJO9
⛤ VENGEANCE ⛤

Cold in July • Shannon ZfHtADc Cold in July • Shannon Jq60QrG Cold in July • Shannon MaP8TbX

"Before I die alone."

Cold in July • Shannon GIeraGW
Pseudo : Nero
Célébrité : Ian Somerhalder.
Double compte : Sanford R. De Castro, Aliénor Bellovaque, Ian C. Calloway & Gautièr Montignac.
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Crédits : Lune noire (ava') ; Amiante (signa')
Mer 24 Fév - 1:56 (#)


And how can you learn what's never shown?
Plus loin encore.
Plus loin.
Remonter aux sources, même les plus étranges.
Remonter, avant même que les embranchements futurs ne prennent pied.
Avant de pouvoir songer aux êtres rassemblés là, dans quelques années.
Lorsque l’âme encore entière restait la vasque de tous les espoirs.


Robert Flingerton s’accrochait du mieux qu’il le pouvait. Les dents serrées, le regard concentré, ses cheveux au noir de jais rendaient son regard plus électrique encore. Aucune ride ne parsemait ce visage aux traits durs. Il n’était pas marié, n’avait pas la moindre envie de l’être, et ne s’aventurait pas à songer en la moindre paternité. Bob Flingerton entamait sa trentaine de quelques années à peine, en ce jour de juillet 1998 qui cognait dur. Ils avaient transpiré comme rarement, malgré les courants d’air plus frais portés par la rivière et ses ombres clémentes. Ses mains déjà fortes, pas encore abîmées comme elles le seraient une vingtaine d’années plus tard, s’apprêtaient à tout moment pour l’une à s’emparer de l’arceau de cuir, quand l’autre demeurait rivée à la portière. Malgré l’appréhension qu’il éprouvait par pics, il devait contenir une mine réjouie, hilare, et son cœur tambourinant comme rarement lui rappelait ses propres débuts en la matière. Devant eux, la longue ligne de route presque sauvage cédait sous les roues du pick-up puissant, et qui avait déjà bien vécu. Les amortisseurs couinaient avec une régularité presque rassurante, et la cabine les voyait bringuebaler sans cesse, comme des diablotins sortis de leur boîte, dodelinant stupidement d’un côté comme de l’autre. Sur leur gauche, les eaux miroitantes sous le ciel d’été au soleil ayant amorcé sa course descendante. Sur leur droite, les bas-côtés herbeux, végétation sèche sous l’affront d’une canicule poisseuse, comme souvent en Louisiane.

« ‘Tention, TENTION ! »

Le jeune conducteur donna un coup de volant brutal, mais pas assez pour éviter à la roue avant d’encaisser le nid-de-poule. Pas de direction assistée sur la mécanique poussiéreuse, par endroits saignée par la rouille, datant de Mathusalem. Le véhicule rebondit durement, et Bob jura avec humeur, toisant avec une fausse sévérité le visage de son compagnon. Eoghan Underwood répondit à son regard entre deux coups d’œil jetés à la route, presqu’inquiet tout à coup, les épaules voûtées comme un chiot pris sur le fait d’une connerie monumentale en le regardant sous les cils. Puis, comme s’il ne se rendait pas compte de la possibilité de verser dans la flotte avec perte et fracas, il se mit à rire, à éclater d’un rire rendu ivre par la vitesse, la bouche ouverte sur ses ratiches. Il n’avait pas encore quinze ans. Cette joie innocente ne fit qu’une seule bouchée de la colère née de ce manque de prudence. Bob se sentit fondre aussitôt, et il se mit à rire avec lui, non sans avoir fourragé dans les cheveux du gosse, mouvement affectueux mais bourru tel que, sous la paluche, le garçon crut s’être froissé une cervicale. Sous les roues imposantes, la poussière les accompagnait, dessinant leur trajectoire brouillonne sur cette terre désertée ; même par une faune lui préférant les recoins plus sauvages de l’autre côté du fleuve. Il planait dans l’air comme un goût de liberté que tous deux appréciaient à sa juste valeur. Comme s’ils prenaient conscience de l’unicité de ce moment, de la beauté parfaite, synesthésie de lumière, de sensations et du plaisir de se trouver là ensemble, loin des autres et du monde.

Mais toutes les bonnes choses avaient une fin.

« On va remonter, fais gaffe… » Plus sérieux, l’adolescent hocha la tête, se concentra et jeta un coup d’œil aux deux rétroviseurs. Il enfonça son pied sur la pédale d’accélération et les fit remonter sur une voie aussi mal entretenue que celle qu’ils s’apprêtaient à quitter. Le moteur rugit quand ils déboulèrent sur la route de bitume retrouvée, bien que presque tout autant cahoteuse. Un peu rassuré mais triste d’avoir à rentrer vers Shreveport, Bob se détendit davantage, s’enfonça dans le creux de son siège et sortit de la boîte à gants une Narragansett tiède. Ce constat ne l’empêcha pas de faire sauter l’opercule, d’en gober la mousse abondante et d’en descendre la moitié d’une seule traite. Tout en veillant à ce que le gamin conserve le contrôle, il soupira et se demanda comment il en était arrivé là. C’était pourtant simple.

Christopher Underwood avait fait son apparition bi-annuelle en octobre 1997. Ces dix jours que l’homme s’offrait sempiternellement pour l’anniversaire de son fils avaient fait l’objet de joyeuses retrouvailles, de soirées picole à n’en plus finir, et d’un peu de cette insouciance dont leur existence d’homme les privait. Ils ne fuyaient jamais aussi bien leur quotidien qu’ensemble, évoquant mille fois le passé, se questionnant de moins en moins sur le futur, et conjurant le présent par une descente à toute épreuve, des nuits entières passées à jouer au billard, et autres tribulations relevant des amitiés purement masculines. Secrètes, intimes, sauvages à la fois. Il aimait Underwood senior comme il avait rarement su apprécier un comparse autrement, respectant son intégrité, ému par sa pudeur, admirant son calme et son sens du devoir, qu’il avait pourtant en partie saccagé. Ils n’étaient pas des grands bavards, lorsqu’ils ne se trouvaient pas dans la même ville. Pas l’habitude du téléphone, et puis le boulot, les déplacements de Chris, les excuses moisies, aussi. Ça, il y avait toujours une excuse pour repousser l’appel à plus tard. Au moment où son ami reprenait la route pour Bâton-Rouge, il lui avait fait promettre de garder un œil sur son fils. Ça, ça n’avait pas été dur. Depuis quelque temps maintenant, le petit avait pris l’habitude de se faire emmener au cœur du bayou avec les pêcheurs comme lui. D’abord réticent et ne souhaitant pas s’encombrer d’un môme, l’affection qui le retenait à son père et l’éloignement qui gardait séparés ces deux-là avaient fini par le convaincre. Alors bientôt, ce fut lui qui proposa au petit d’apprendre. Le nom des oiseaux comme à réparer les nœuds des filets, ou les accroches des casiers aux crustacés. Comment se protéger de la vermine, les cycles reproducteurs des mocassins d’eau, le nom des plantes les plus connues poussant au pied des racines immergées et les légendes entourant la mousse espagnole. Il l’avait pris sous son aile, le morigénait lorsqu’il le fallait, lui apprenait la patience du fisherman, quelles zones des marais éviter, et à faire taire cet incorrigible bavard dont les questions fleurissaient mieux que n’importe quels pétales coriaces, pareils aux mauvaises herbes.

Cependant, il revoyait sans mal le regard assombri d’Underwood alors. Quelque chose le rongeait. Une angoisse sourde, et Bob savait qui en était à l’origine. Sylia. Sylia et son éducation à la dure, Sylia et son attitude étrange. Cette façon dont cette femme vous toisait, comme si elle parvenait à vous glacer les sangs jusqu’aux os. Il n’y avait jamais eu de divorce entre les époux déchirés. Une incompréhension que Flingerton n’avait pas cherché à creuser davantage, voyant à quel point Christopher en était affecté. Ce dernier, désespéré, avait depuis longtemps semblé comprendre qu’il avait engagé une guerre dont chaque bataille le tuait un peu plus, et qu’il ne gagnerait jamais. Alors c’était lui qu’il avait choisi comme figure du père, à défaut d’avoir le courage d’affronter sa sorcière de femme. Oh, ce n’étaient que des rumeurs, des racontars de bigote à la sortie de l’église. Mais il savait que derrière chaque rumeur, chaque histoire, chaque conte tiré par les cheveux, quelques bribes de vérité demeuraient là, sagement planquées. Comme de nombreux pêcheurs et locaux, il gardait un fond superstitieux, contre lequel il luttait vaille que vaille mais qui ne lui déplaisait pas tout à fait non plus. Il embrassait par là-même sa véritable nature de Louisianais, bercé par cette région toute entière constituée de récits saugrenus, mystiques ou inquiétants.
Depuis, pas une nouvelle. Depuis octobre jusqu’à maintenant, il n’avait pas obtenu la moindre nouvelle provenant de Bâton-Rouge. Il avait tardé à appeler, comme souvent. Lorsqu’il l’avait fait, le combiné n’avait laissé parler que le vide, et une tonalité inquiétante, une forme de silence qui lui fouaillait l’estomac et le rendait malade. Il savait qu’Eoghan en souffrait. Il savait que le petit pensait avoir été abandonné. Sa bonne humeur apparente ne valait rien. Les heures passées à naviguer en disaient bien assez. Cette façon de contempler les lentilles d’eau, de vouloir percer les fonds vaseux, de rester silencieux sans que Bob ne lui demande de la boucler… il redoutait ces moments de spleen que l’adolescent éprouvait, parfois. Il l’observa discrètement. Ses cheveux aux reflets parfois auburn en été, ébène en hiver, étaient ceux de Christopher. Son nez fort mais guère proéminent, également. Il possédait néanmoins déjà la mâchoire prononcée de sa mère, ainsi qu’une silhouette encore mince, bien plus imprégnée de la silhouette de sylphide de Sylia que de la carrure imposante de son époux. En revanche, cette paire d’yeux à la clarté frappante ne relevait ni de l’un, ni de l’autre. C’était la grand-mère. La grand-mère du gosse, une femme qu’il n’avait aperçu qu’à une seule reprise, et dont la chevelure autrefois d’un roux flamboyant jurait avec ces orbes méchantes, pénétrantes, d’un céruléen parfaitement similaire à celui de son petit-fils. Contrairement à elle pourtant, il n'y avait jamais remarqué la moindre once de malveillance.

Il humecta ses lèvres, reprit une gorgée de bière, puis reposa son attention sur l’horizon, qu’il avait fini par oublier. Déjà, au loin, les premiers et rares buildings de Shreveport pouvaient s’apercevoir, leurs baies vitrées reflétées par un soleil aveuglant. « Dis, j’peux en avoir ? » Un sourire narquois fut sa première réponse. « Compte là-dessus, ouais. » Eoghan n’insista pas, amusé, et serra un peu plus le cuir sous ses doigts, appréciant plus que de raison la conduite au crépuscule, et l’impression agréable provoquée par les vibrations. Les roues épousant les imperfections de la voie provoquaient des sons berçant ses colères, ses terreurs. Il n’avait même pas besoin de musique pour se sentir bien, grappillant quelques derniers bouts de bonheur simple. Il prit la direction de Mansfield, rendu plus sage par les véhicules plus nombreux. Il s’arrêta à l’orée de son quartier, comme l’exigeait le pêcheur chaque fois que ces séances de conduite improvisées risquaient de les faire repérer par le dragon qui lui servait de mère. L’adolescent bondit à terre, et Bob lui tendit son sac à dos en reprenant possession de son siège conducteur. Machinalement, Eoghan en tira son casque, relié au lecteur CD portable qui ne le quittait jamais, lorsqu’il sortait. À la vue de l’engin, Bob n’y tint plus.

« C’est ton père qui te l’avait offert, hein ? » Surpris, le gamin leva le nez vers lui, puis acquiesça. Il s’en voulut aussitôt. Le sujet était sensible. « Et… T’as des nouvelles ? » Le sorcier secoua la tête. « Non… Pas depuis… pff. Longtemps. » Il détourna les yeux, fixant les maisons à proximité, sans les voir. On entendait encore les cris des derniers gosses profitant des températures moins rudes à l’approche du soir. « T’inquiète pas, p’tit. Ton père il va te faire signe. Il l’a toujours fait, hein ? Y’a pas d’raison qu’ça change ! » L’intéressé, lui, n’était pas tout à fait d’accord avec ça. Il y aurait eu des dizaines de raisons. Des centaines de raisons, pour que ça change. Il shoota dans un petit caillou à ses pieds et haussa les épaules, mal à l’aise. Bob se sentit coupable, et chercha à dérider son protégé. « On y retourne, demain ? »
« Nah, j’peux pas. Ma cousine est arrivée aujourd’hui. J’vais devoir rester avec elle et ma mère les prochains jours. »
« Bon… Bah… Quand tu veux, tu m’appelles d’accord ? »

Eoghan regarda le pick-up repartir avec un pincement au cœur. Il savait ce qui l’attendait, maintenant. Le début d’un calvaire habituel, parti pour durer. Il gonfla ses joues, prit sur lui de remonter son sac contre son épaule et lança la musique qui devait lui faire éclater les tympans d’autre chose que des bruits du soir à Shreveport. Les familles qui vivaient là se connaissaient toutes entre elles. Peu de chassé-croisé. Peu de départs, peu d’arrivées. Il marchait le long du trottoir, indifférent à tout, et à la fois savourant les enjambées régulières portées par les basses entêtantes, par le refrain stupide, par le morceau tout entier composé de trois stupides mots, et scandé par une voix robotique qui s’accordait étonnamment avec son humeur lunatique, avec les derniers rayons solaires. Comme plus tôt dans la voiture, sa tête dodelinait en rythme, cette fois délibérément, et il ne ralentit même pas l’allure en passant devant la maison d’un de ses camarades de lycée, probablement attablé avec sa famille à l’heure qu’il était.

Eoghan Underwood, en apparence, n’avait pas grand-chose de différent du reste du monde concentré autour des soixante kilomètres depuis Mansfield. Il se rendait au lycée comme tout le monde, portait des jeans comme tout le monde, écoutait Massive Attack, No Doubt, The Verve et Usher comme tout le monde, mais aussi Madonna et Loreena McKennitt en cachette. Il se découvrait une passion pour les vieux jazzmen comme Cab Calloway, mais manifestait une appétence limitée pour la lecture hormis ce qui concernait Stephen King ou William Faulkner. Il avait déjà été saisi par la profondeur de Mississippi Burning, avait eu les larmes aux yeux devant la séance au cinéma de Titanic à laquelle Lena l’avait traîné, et n’avait jamais regardé un seul Disney de sa vie. En revanche, il ne ratait jamais un western diffusé à la télévision, et avait bien dû revoir The Searchers au moins une dizaine de fois. Il adulait Jeffrey Hunter, riait sous les saillies caricaturales de John Wayne, et s’il avait dû vivre à une autre époque, il aurait choisi sans aucun doute la conquête de l’Ouest précédant la guerre de Sécession. Elève discret mais désintéressé de la plupart des matières scolaires, il réussissait à se démarquer en littérature américaine lorsque l’œuvre étudiée lui plaisait, mais il n’y avait qu’en Histoire américaine qu’il savait tirer son épingle du jeu. Pour le reste, faire acte de présence lui suffisait. Depuis un an, il avait intégré l’équipe de basket, sans se faire d’illusions. Weirdo caractérisé, seule la présence de Micah dans l’équipe l’incitait à penser qu’il pourrait un jour passer pour autre chose que pour « le mec de Johanna Andros », « le fils de la sorcière »,  et autres qualificatifs dont il ne voulait pas en connaître la moitié. Apprécié par son entraîneur pour son tempérament docile, son jeu volontaire et ses qualités d’ailier, il conservait comme faiblesse des appuis difficiles, une croissance encore en cours, et un manque de confiance en lui qui le voyait souvent ruminer sous les douches des vestiaires. Lorsqu’on lui demandait ce qu’il comptait faire après avoir terminé le lycée, il n’évoquait jamais les longues études ni les carrières florissantes faisant rêver certains de ses camarades, désirant ardemment se jeter dans les bras des grandes villes des côtes ouest ou est. Non. Il ne souhaitait pas quitter Shreveport, et il avait déjà compris qu’il ne servirait à rien de s’imaginer millionnaire. L’idée d’avoir à obéir à un patron lui déplaisait singulièrement, et il se voyait peut-être bien commerçant, comme sa mère, ou représentant comme son père.

Lorsque le visage anguleux de Christopher Underwood se présenta dans son esprit, il sentit une colère sourde lui monter. Son père l’avait abandonné pour de bon, cette fois. Jamais il n’avait manqué de respecter leurs rituels, mais voilà maintenant neuf mois qu’il se confrontait à une absence de plus en plus pesante. Évidemment, Sylia n’en faisait pas cas, se moquant comme d’une guigne que son mari réapparaisse, se contentant de siffler une remarque mauvaise, ou d’arborer un rictus se voulant éloquent. Je te l’avais dit... Ton père a toujours… Ton père n’est qu’un…
Malheureux, les traits tirés par la nervosité, le bungalow familial aux murs d’un bleu clair et apaisant à l’œil finit par émerger dans le décor paisible de cette fin de journée. Malgré son envie de faire demi-tour, il se raccrocha à une pensée réconfortante.

C’était le dernier été.

Le dernier. Plus jamais après celui-là il n’aurait à subir la présence de Shannon par la suite. Shannon qui s’était fiancée, voilà maintenant deux mois. Elle n’avait que seize ans, et il avait accueilli la nouvelle avec raideur, curiosité et étonnement. Quel type était donc assez cinglé pour demander sa cousine barge en mariage ? Il lui souhaitait bien du courage, et toutefois ne se faisait guère d’illusion : le pauvre type ne durerait pas longtemps. C’était la tradition, après tout. Shannon. Il la détestait depuis toujours. Tout petit, il avait d’abord éprouvé une attirance manifeste pour son aînée, dont l’aura inquiétante et l’attitude provocatrice lui collaient à la peau enfant, déjà. Très vite, il avait appris à la dure que la future petite arcaniste avait très bien digéré sa leçon prématurément ; jamais la moindre entente ne pourrait s’établir entre eux deux. Aux coups, aux disputes, la magie s’était plus tard mêlée. Il n’aurait jamais avoué qu’elle lui faisait peur, et pourtant… chaque fois qu’ils se trouvaient dans la même pièce en l’absence d’un adulte, c’était la même sensation de froid. Il aurait bien pu faire quarante degrés dehors que l’atmosphère aurait gelé tout de même. Lorsque Sophia était née, il avait repris espoir. Sophia ne le détestait pas comme Shannon le faisait. Sophia ne le jalousait pas comme Shannon le faisait. Sophia aurait dû manier le rouge, et seulement le rouge : comme lui. Il avait néanmoins vite saisi que les intentions maternelles étaient bel et bien de la forcer à obliquer vers le noir, de toutes les façons possibles. Il avait tenté d’aborder le sujet avec sa cadette une fois, mais cette dernière s’était cadenassée à double tour, et jamais plus alors il n’avait osé en discuter en sa présence. L’omerta sombre faisait des ravages, et Julianna Mulligan déclinait. Bientôt, il serait le dernier de la famille à manier l’essence écarlate. Il avait beau mépriser et craindre sa grand-mère, il redoutait le moment de sa mort. Alors même que c’était elle, et seulement elle, qui avait incité les sorcières Mulligan à éduquer ces deux-là ensemble pendant les vacances estivales, les poussant à se surpasser l’un comme l’autre.

Il n’y aurait plus d’autre été. Une dernière ligne droite, et le cauchemar de sa présence serait terminé.

Il grimpa les marches menant au perron, retira son casque qu’il rangea dans son sac, et entreprit d’ouvrir avec mille précautions la porte d’entrée. Les lèvres pincées, il pénétra à l’intérieur et referma dans son dos, tout aussi silencieusement. Il entendit des voix provenant de la cuisine, et principalement celle de Shannon. Pas besoin d’être Einstein pour comprendre aussitôt l’objet de la conversation : ses fiançailles. Ses stupides fiançailles qu’il espérait voir tomber à l’eau. Que son Lawrence se détourne d’elle au dernier moment, que le couple périclite rapidement, qu’elle ne parvienne pas à donner naissance. Il se débarrassa de ses rangers à l’entrée, puis déposa son sac sur la première marche de l’escalier menant jusqu’à l’étage. L’un des chats de sa mère vint le saluer, se frottant à ses mollets et miaulant une fois pour l'accueillir, bruyant. « Chht ! » Il attendit, mais aucune des deux femmes ne prêta attention à l’animal en daignant sortir de la pièce située tout au bout de la maison en face de lui. La télévision allumée lui permit de s’emparer d’un peu de linge propre laissé dans la corbeille posée négligemment sur le canapé. Toujours à pas de loups, il obliqua vers la chambre de sa mère, mais s’arrêta avant, s’enfermant dans la salle de bain. Il savait qu’il se coucherait le ventre vide. Il lui était soudainement intolérable d’envisager de partager un repas avec elles deux. Qu’elles se retrouvent sans lui, intrus quoi qu’il fasse, quoi qu’elles disent. Son estomac creux grondait déjà, mais il comptait bien s’endormir rapidement, afin de retarder au maximum l’échéance de l'affronter. Il s’ensevelit sous les litres d’eau chaude, se débarrassant de la crasse, de la transpiration et de la poussière dont il avait eu plus que hâte de se nettoyer pour de bon. L’odeur de l’onde et de la vapeur évoquaient les remugles boueux du Mississippi, et il dut résister à l’envie de se laisser aller longtemps à cet instant de bien-être trop rare, sous ce toit maudit. Par ailleurs, sa présence n’avait plus pu passer inaperçu, à présent. Il se sécha rapidement, enfila un pantalon de pyjama léger, balança ses fringues au sale, puis tendit l’oreille, vérifiant que sa mère et sa cousine se trouvaient toujours occupées à discuter. Telle une ombre, il sortit là encore sans être vu, gagna l’escalier qu’il grimpa quatre à quatre après avoir saisi son sac au vol, et rejoignit enfin sa chambre, qu’il ne pourrait plus conserver pour lui seul jusqu’au départ de Shannon.

C’était l’une des humiliations qu’il avait le plus de mal à digérer. Plutôt que de faire dormir sa nièce dans le salon ou sur un vague matelas gonflable dans la petite pièce jouxtant la chambre de son fils, Sylia avait obligé ces deux-là à partager le même lit. Vaste, mais pas encore assez pour empêcher les deux Éveillés d’éprouver avec une difficulté croissante une promiscuité qu’ils jugeaient tous deux, à leur manière, éprouvante. Enfants, c’était alors d’une frustration sans nom. Adolescents, il s’agissait d’une torture innommable. Il ferma la porte derrière lui, bien décidé à profiter de ses dernières minutes d’intimité. La traditionnelle valise était là, posée près du lit, du côté de Shannon. Il le contourna pour rejoindre le sien. Disposée sous les toits, la pièce conférait une impression de chaleur délicieuse, avec son toit pentu et son unique fenêtre totalement obstruée par le climatiseur. Jamais la lumière naturelle ne perçait ses murs. Meublée sobrement ; deux tables de chevets aux lampes récupérées dans une brocante de New Orleans, un miroir de plain-pied, une penderie et deux commodes.
Cependant, partagée à deux, elle devenait pareille à une cellule de prison dont il n’aspirait qu’à s’échapper. Toutes ampoules éteintes, il se glissa sous les draps frais, se tourna sur le côté dos à la porte, et écouta son myocarde tambouriner, transportant un sang furieux partout jusqu’à ses extrémités. La clim ronronnait en sourdine. La douche lui avait fait du bien, mais il était encore trop sur les nerfs pour espérer sombrer immédiatement dans le sommeil.

Les prunelles bien ouvertes, il fixait la pénombre, inspirait l’air tant que le noir ne l’avait pas encore souillé.
Tant que le parfum de la Mulligan ne s’était pas répandu jusqu’entre les lattes du plancher.

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Louisiana Burning

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Anonymous
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Sam 17 Avr - 5:56 (#)



Cold in july
Feat Eoghan Underwood


"Une dernière fois. Juste une dernière fois. Un dernier été à endurer après, je tourne définitivement cette page."
Mantra que je me répète sans cesse depuis que j'ai quitté la maison. Enfin, les derniers enseignements avant de prendre mon envol, un envol décidé, motivé par la demande en mariage de Lawrence. J'ai la faiblesse, selon elle, de me concentrer un peu trop sur ma vie de femme, de rompre avec la lignée d'arcanistes solitaires aux mâles passant dans leur vie uniquement pour procréer. Maman ne comprend pas, elle n'accepte pas que je marche dans les pas de Sylia. Elle voulait que je suive son enseignement plus strict et efficace que le sien, certainement pas que je la prenne en modèle. Un désaccord. Non, une dispute de plus, des cris, du verre brisé alors que je la quittais en claquant la porte pour rejoindre Lawrence. Trop jeune, trop impulsive qu'elle disait. Que je le regretterais un jour et qu'il ne faudrait surtout pas que je vienne pleurer quand il s'éloignerait de moi. J'ai hurlé qu'elle était amère, frustrée, jalouse qu'un homme veuille bien de moi dans mon entièreté. Fausses paroles, des mensonges que je murmure à mes propres oreilles. Il ne connaît que la partie émergée de l'iceberg. Il ne connaît pas la douleur, le désir brûlant de détruire la beauté que ce monde offre, de ternir de mon essence ténébreuse la lumière éclatante de la joie, des rires et des sentiments positifs. Aigrie, oui, elle était aigrie, jalouse de découvrir que sa fille était épanouie, puissante et emplie de convictions fortes malgré son jeune âge. Jalouse de ce pouvoir qui virevolte en moi, de cet animal fourbe et perfide qui assombrit peu à peu mon âme. L'enseignement strict et rude de ma tante faisait ses preuves, elle avait marqué mon âme au fer blanc, marqué mon esprit encore malléable de ses mots abruptes parfois. Elle ne voulait que ma réussite dans ce que j'entreprenais, l'échec n'avait aucunement sa place, l'oisiveté encore moins. Elle était encore plus sèche envers son propre fils, il le méritait, il n'était tellement pas à mon niveau. Un sourire mauvais parvient à étirer mes lèvres pincées par la colère. 

Des disputes, encore et toujours, avec ma sœur aussi. Elle n'acceptait pas que je m'en prenne aussi durement à notre mère qui faisait de son mieux pour nous élever convenablement. Il fallait que je prenne mon indépendance, que je vive ma propre vie. Je me sentais étouffée par ma famille. Je ressentais aussi des pulsions morbides à leur égard, mes ténèbres réclamaient plus de calme et de sérénité au risque de m'en prendre physiquement à elles. C'est terrible d'en arriver à ces extrêmes, d'aller jusqu'à vouloir connaître leurs suppliques quand mon poison mangerait leur chair. De rêver de plonger mon regard dans celui de ma mère ou de ma sœur quand elles comprendraient leur dernière heure arriver et que j'en serais en plus la cause. Des désirs morbides, des pulsions que je réfrène à chaque fois que le ton monte, que sa langue claque et frappe fort mes oreilles. Elles n'usent jamais de violence physique et je veux leur répondre en détruisant leur être tout entier. Cette noirceur qui a germé en moi est sur le point d'éclore, sur le point de répandre ses spores annonciateurs d'un destin funeste sur la ville, le pays, la terre toute entière même. Me laisser submerger par mes émotions n'est vraiment pas bon, ma tante m'a appris à canaliser ces dernières, à faire redescendre la pression pour ne pas exploser. Je suis une véritable bombe à retardement, un simple battement de sourcil suffirait parfois. 

Toujours est-il qu'en ce moment, je suis plus à mon aise auprès de Lawrence dans son petit studio. Bien trop petit pour m'accueillir plus d'une nuit mais suffisamment grand pour que je vienne me perdre dans ses bras. Pendant quelques heures, fermer les yeux et me concentrer sur les battements de son cœur ou sa respiration pour retrouver la quiétude de l'esprit. C'est vrai, il ne sait pas tout. Et alors? Oui, il ignore cette part ténébreuse, violente et destructrice. Il ne connaît qu'une infime partie de mon art, il est juste conscient que la magie est du domaine du possible et non uniquement de l'imaginaire. Ses questions fusent, il veut voir, veut comprendre. Pour lui, pour ce désir de métier à risques pour lequel il s'entraîne quotidiennement, je lui ai confectionné une rune de protection qu'il porte toujours sur lui. Il y croit, il me croit, il n'a pas pris peur alors, inutile de lui parler de l'animal qui vit tapi en moi depuis ma naissance. Il ne connaîtra pas ce poison. Ce feu ardent qui ronge mon âme, consume mon être tout entier pour me guider dans sa douce folie, pour m'entraîner dans cette valse macabre que je danse finalement avec plaisir. Je ne suis pas une meurtrière, ce ne sont que des pulsions que ma tante banalise, explique par des mots simples. Le jais est une magie de sacrifice, est une magie qui réclame son dû et qu'il est normal d'avoir ces envies de destruction qui nous traverse l'esprit. Pour le moment, elle me parle de canaliser, de réfréner ces instincts le temps que je sois pleinement consciente des conséquences de mes actes. 

Alors, je m'échappe, retrouve mon fiancé pour ces vagues de sérénité bienfaitrices. Mon havre de paix, c'est lui. Il sait trouver les mots justes pour que je retourne auprès de ma mère et ma sœur au final. Un peu plus de six mois ensemble et je ne vois pas mon avenir sans lui, je sais déjà que je vais devoir omettre certains pans de ma personnalité pour que notre couple perdure mais, qu'importe. Je profite des instants avec lui, de cette nouveauté qu'est la vie de couple, d'avoir un homme auprès de moi après n'avoir eu que des figures féminines à me donner des conseils. Je savoure ces moments toujours bien trop courts, je me gave de ces bons sentiments qui ne me ressemblent pas du tout. Il est hyper expressif, démonstratif de l'amour qu'il me porte, tout l'inverse de moi. Pourtant, il ne doute pas un instant de la véracité de mes sentiments. C'est agréable, paisible, tellement éloigné de ce qui agite mon âme chez moi ou chez ma tante. Pourtant, c'est dans ce tourbillon que je vais devoir me rendre une dernière fois, profiter de ce qu'elle peut encore m'apprendre, déverser mon trop plein de noirceur sur mon très cher cousin. 

Parfois, je me dis que je suis des préoccupations des jeunes filles de mon âge. Une adolescence faite de cours suivis, de devoirs qui s'amoncellent, des amourettes sans lendemain, des premières cuites peut-être, des posters de célébrités collées au mur… Je suis si loin de cette image qu'on se fait de cet âge dit ingrat. Grandir trop vite, être confrontée au spectre de la mort dès le plus jeune âge. Aucunement le temps de découvrir la vie que déjà on vous inculque que vous devrez un jour l'ôter sans ciller. Les études? Pas les moyens, il fallait que j'aide à la maison, à joindre les deux bouts du mieux que l'on pouvait. Lawrence est bien le seul marqueur dans ma vie témoignant de mon âge encore jeune malgré mon regard déjà franc et mon avis parfois trop tranché sur certaines choses. On mûrit plus vite sous les enseignements rigoureux de Sylia, on doit aussi sans doute mourir plus jeune en étant une sorcière noire. Les ténèbres ne conservent pas, bien au contraire, elles brûlent, consument le fluide vital pour ne laisser parfois que des coquilles vides. Alors, à quoi bon s'embarrasser de futilités telles que les boys band et autres sitcoms aux rires ajoutés pour nous indiquer quand faire de même. Comme si nous étions de stupides primates primaires sans la moindre jugeote, le moindre neurone viable pour comprendre les jeux de mots simplistes et autres comiques de situation. Sans doute pour cette vision très cartésienne que maman trouve incohérent cet amour, ce lien qui m'a unit si rapidement à Lawrence. Qu'importe, ce qui circule dans mon corps et mon esprit quand il est près de moi m'apaise, fais résonner en moi une mélodie caressante pour la jais turbulent. 

¤¤¤¤

Je dépose ma valise près du lit qui va être celui que je vais partager avec Eoghan pendant mon trop long séjour estival. Une moue de dégoût déforme mes traits, un des chat vient se frotter contre mon mollet. Mon attention se reporte immédiatement sur lui, délicatement, je le soulève du sol pour le prendre contre moi et le gratifier de quelques gratouilles sous le menton. J'apprécie beaucoup ma tante mais, son éternelle envie de vouloir créer un lien fort entre mon cousin et moi est parfaitement insupportable. J'ai essayé plus d'une fois de rompre avec cette fâcheuse habitude de nous mettre dans la même chambre et surtout dans le même lit mais, rien n'y fait. Quand Sylia a une idée en tête, impossible de la faire changer d'avis. C'est la tradition, nous devons partager ce lit lui et moi. Insupportables nuits, désagréable sensation d'avoir son corps auprès de moi. Un frisson de dégoût glisse le long de mon échine. Une véritable le torture qu'elle nous inflige été après été. Je laisse échapper un soupir, dépose l'animal sur mon oreiller où il aime se réfugier quand je débarque dans le bungalow. Petite robe printanière et pieds nus, je retourne dans la cuisine avec ma tante pour raconter un peu ma vie depuis ma dernière visite annuelle. Visiblement, nous allons dîner juste à deux, ça m'arrange. On profite de cette fin de journée pour parler de mes fiançailles, du mariage qui sera inévitablement la prochaine étape. Bien évidemment, on a évoqué les réticences de ma mère, sa sœur, des mots durs que l'on a échangés avant que je ne vienne. Elle m'a expliqué qu'il fallait que je compose avec elles, qu'elles étaient ma famille et que leur tourner le dos était une mauvaise idée. Une manière détournée de dire qu'elle aussi savait qu'un jour ou l'autre Lawrence se détournerait de moi. 

Pendant notre discussion, j'ai entendu un chat s'échapper de la cuisine pour rejoindre les bruits qui venaient d'entrer dans la maison. Sylia aussi mais, elle s'est contentée de me servir une nouvelle tasse de thé pour accompagner les madeleines que j'avais confectionnées par politesse. Il lui fallait du temps pour digérer ma présence sur son territoire, puéril. L'ennemi on lui fait front au lieu de faire l'autruche, comme si j'allais disparaître par son simple désir. Le repas terminé, je l'aide à débarrasser avant d'aller me prendre une bonne douche pour me préparer psychologiquement à notre première nuit ensemble. Autant celle passée avec Lawrence avait quelque chose de magique, autant là, on plonge en plein cauchemar. Une fois lavée, les cheveux attachés en deux tresses presque trop sages, je me glisse dans un short et un t-shirt long floqué d'un chat ridicule aux yeux violets. À chaque fois que je fouille dans ma valise, je prie le ciel pour me trouver un travail descent pour pouvoir me payer des vêtements plus à mon goût et non récupérés dans des friperies. 

"De plus en plus mal élevé… tu n'as même pas fait l'effort de venir me saluer. Une attitude lâche, j'espère que Sylia te le fera regretter amèrement demain." Ma voix claque sèchement dans le calme et la quiétude de la chambre, le ronronnement du climatiseur faisant parti du décor depuis toutes ces années. Qu'il dorme déjà je m'en moquais bien, il ne faut jamais s'endormir avec des mots sur la conscience. Un sourire victorieux se dessine sur mes traits, qu'il réponde ou non, je m'en moque aussi d'ailleurs. Je voulais juste marquer mon territoire à mon tour, tel un chien conquérant. Sans un mot de plus, je me glisse sous les draps en veillant à marquer la distance entre nous. Il ne manquerait plus que son corps touche, frôle le mien pendant notre sommeil. Brr, rien que d'y penser, je frissonne. 
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Eoghan Underwood
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⛤ SMALLTOWN BOY ⛤

Cold in July • Shannon 1E5CfUE Cold in July • Shannon AoZyjkn Cold in July • Shannon BvRyGpi

"This is not the right way."

En un mot : Sorcier venimeux ondulé de la toiture. Gosse du bayou.
Qui es-tu ? :
"Let it spread like a disease."

⛤ Maître des arcanes, sorcier à l'essence écarlate. 37 ans de vice (et râles) et de chair corrompue. Manipulateur d'hormones, télépathe patenté.
⛤ Second, bras droit de Circé van derr Ven dans la secte de l'Irae. S'y démarque pour sa loyauté ciselée par les griffes de Morgan Leroy (missing). Mais les failles perlent.
⛤ Incube de Louisiane ; fils de ces terres marécageuses, du bayou poisseux et des routes cahoteuses. Né à Bâton-Rouge, n'a connu que Shreveport et les frontières de son État.
⛤ Né seul homme dans la famille des sorcières irlandaises Mulligan. Privé de père (tué) par la harpie noire : élevé par Sylia Mulligan, descendant du Rouge de sa grand-mère Julianna.
⛤ Cauchemar des femmes ; nourrit sa magie (Rougeoyante) des hormones sexuelles de ses partenaires, ainsi que des émotions primaires.
⛤ Traître à ses passions, criminel et meurtrier de Johanna Andros (missing). Pourfendeur d'amitiés, éternel débiteur, clébard soumis à ses attaches.
⛤ Ne vit que pour les Mardi-Gras de New Orleans ; caresse le rêve de s'y installer un jour dans son propre "shotgun", malgré le fantôme de Katrina.
⛤ Mystique, déchiré entre deux hommes : partagé entre le sorcier et l'humain, entre la sagesse et une ire destructrice. Le latin s'efface sans mal sous l'accent du Sud, coriace sous sa langue.
⛤ Commerçant du Downtown (Crawling life), antre de ses serpents vénérés, lézards et autres reptiles, dont il cède les corps, les soins et les cages de verre.
⛤ Pratique à l'arrière de sa boutique, dans un laboratoire farouchement défendu et protégé par les runes. Recèle secrets et savoirs, expérimentations douteuses et dangereuses.
⛤ Mauvais mentor. L'une de ses apprenties en a subi les conséquences. Guide de Morgane Wuntherson et d'Halina Meyer. Meilleur ami indigne de Vinzent Henkermann et cousin de Shannon Mulligan.
⛤ Pacte tissé avec Scox : Prince démon s'étant dissimulé derrière les brumes de Baal. Immortalité odieusement acquise, âme vouée à obéir et marcher aux côtés des Antiques.
38 ans d'âge réel ; 36 ans d'apparence.

⛤ ENAE VOLARE MEZZO ⛤

Cold in July • Shannon KOVXegv Cold in July • Shannon WZKlL7H Cold in July • Shannon J8B1rxa

"I put a spell on you."

Facultés : ⛤ La Rougeoyante s'infiltre dans les corps et y bouleverse les hormones ; flèche apollonide : distille poison, fléau, mort, mais aussi fièvre rouge saphique. Chaos total.
⛤ Télépathe raisonnable : ne s'infiltre de préférence que dans les esprits des humains misérables. Capable de communiquer en pensée avec quiconque lui ouvre les grilles de son esprit. Savant fou ; capable désormais de connecter sa psyché aux êtres muets, cobras et crotales comme cobayes, corbeaux et autres créatures rampantes.
⛤ Herboriste né, sa maîtrise des potions n'a d'égale que celle de son mentor maternel. Capable d'élaborer des philtres complexes ; créateur infatigable de breuvages en tous genres.
⛤ La Rougeoyante se défend et protège son hôte plus férocement qu'elle n'attaque : limitée par la nécessité d'un contact physique. Sorcier doué au corps-à-corps, secondé par son aisance au maniement d'athamés et autres lames rituelles.
⛤ Chercheur d'artefacts, quémandé des Longue-Vies : détisseur de leurs malédictions et autres mauvais sorts.
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Mer 2 Juin - 21:51 (#)


And how can you learn what's never shown?
Elle était là.

Le battant poussé, émettant un grincement à peine perceptible, fit rouvrir les yeux du garçon qui ne dormait pas. Aussitôt, oppressé, la tension dressa son jeune corps déjà éprouvé par certains supplices, mais encore vierge de sévices qu’il n’aurait le loisir de découvrir que plus tard. Ses doigts se refermèrent un peu plus solidement sur le drap, grippe dont l’intensité le fit trembler, serrer les dents pour les empêcher de claquer. Il lui arrivait de se demander comment Shannon et lui en étaient parvenus à ce niveau d’aversion. Et puis, il se rappelait. Il se rappelait parfaitement des coups, des gifles, des insultes, de la défiance permanente de celle qui envahissait sa maison, s’accaparait l’attention de sa mère. La blessure, en permanence ravivée par le simple fait qu’elle se tienne là, dans cette demeure qu’elle n’affectionnait probablement guère, de toute manière. Il la voulait disparue, évaporée, sortie du paysage de son existence pour de bon. Une fois réunis, ils n’étaient que deux animaux, deux bêtes que presque tout opposait, et même leur sang, en partie similaire, ne pourrait suffire à combler le fossé de cruauté qu’elle s’était ingéniée à creuser à mains nues. Alors, sans chercher trop longtemps à contrer cette détestation spontanée, il l’avait suivie. Ensemble, ils fouaillaient, mettaient à sac les vaines tentatives de Sylia pour les rapprocher, qu’importe ses méthodes barbares, ancestrales. Qu’importe sa persévérance. Il lui arrivait de songer qu’un jour les verrait s’opposer sans plus qu’aucun garde-fou ne les protège de la démence l’un de l’autre. Un jour. Lorsque le temps les aurait rattrapés, que leurs parents, mentors, auraient disparu. Les laissant seuls héritiers d’une filiation peut-être vouée à s'éteindre à son tour. Encore incapable de projeter son imaginaire dans un avenir tangible sans finir par en avoir le tournis, il prit une inspiration discrète et cessa de fomenter ces pensées noires, terribles, poussières d’un pressentiment qu’il redoutait, et dont il priait pour que l’augure demeure stérile.

Lorsque Shannon se trouvait dans la même pièce que lui, le froid lui tombait sur le cœur. Toute la chaleur emmagasinée dans la journée, jusqu’aux rires de Bob, aux couinements des amortisseurs, au chant entêtant du moteur de son bateau… tout s’évanouissait. Se délitait, au profit de ces idées dont il n’arrivait pas à se saisir, peinant jusqu’à croire qu’il en était le fomenteur direct. C’était comme si on les lui avait injectées. Comme si elle empoisonnait son esprit. Dans un réflexe né d’une frayeur légitime, il se rappela des leçons de sa mère et cessa un instant de contempler l’obscurité pour s’abîmer dans le plan abstrait de son monde intérieur. Ainsi qu’elle le lui avait appris, il se figura une enceinte, entourant le sanctuaire de ce qui le faisait lui, être humain, futur arcaniste accompli ; mais déjà Éveillé et protecteur du feu sacré transmis par ses ancêtres. Il ne lui permettrait pas d’y toucher, de semer le doute. Elle était tel un vent d’hiver menaçant des flammes trop fragiles, l’annonce d’une mort future, les vents de poussière dans les champs au printemps annonçant un été de sécheresse désespérant. Mauvaise.

Pourquoi ne peux-tu pas me laisser tranquille ?

C’était la dernière fois. Deux mois seulement, et après cela il n’y aurait plus jamais de cohabitation forcée. Ce n’était rien. Deux mois. Deux mois dans sa courte vie. Deux mois qui lui paraîtraient interminables, et qui contiendraient sûrement leur lot de moments pénibles, de silences gênants, de confrontations violentes. Plus ils grandissaient, vieillissaient, plus leur magie se renforçait à leur tour. Sylia ignorait peut-être à quel point elle se risquait à un jeu dangereux, en manipulant ces deux vipères prêtes à entamer un combat aussi stupide qu’irrépressible, pour ne pas savoir partager le même nid.

Alors, quand la voix perfide de sa cousine résonna dans la chambre, il s’en pinça les lèvres à s’en faire mal. Son poing serra plus fort encore, et ses ongles lui firent mal, profondément crantés dans la paume encore tendre de sa main.

« Ferme-la… Ferme-la et commence pas alors qu’tu viens à peine d’arriver ! »

Sous l’oreiller. Songer à ce qui se cachait sous l’oreiller. Songer au relief, à la pointe, au métal. Y songer pour se rassurer. Pour fantasmer le pire, comme l’impossible. Ses provocations le pousseraient à bout, comme toujours.

Pourquoi est-ce que tu t’obstines ?
Comme si mon existence revêtait la moindre importance, pour toi.


« Pourquoi j’aurais fait l’effort de te saluer alors que j’vais être coincé pendant tout l’été avec ta tronche sous les yeux H24… ? T’es si pressée qu’ça que j’t’adresse la parole que faut que tu viennes me saouler jusque dans mon lit ? »  

Combien de fois avait-il été pris de l’envie de s’emparer d’un coussin, d’un plaid, et de se rouler en boule dans la seconde pièce de l’étage ? Il aurait volontiers éprouvé la dureté du plancher s’il n’avait pas su à quoi il s’exposait en refusant ouvertement d’obéir à la Mulligan. Dérangé, profondément troublé par cette proximité à laquelle il devait se réhabituer aussi rapidement que possible, il ne put s’empêcher de ricaner, délibérément insultant :

« J’suis sûr que tu t’sens plus depuis que l’autre con t’a d’mandé en mariage… J’lui souhaite bien du courage. Ou il est complètement malade, ou tu l’as obligé à tomber amoureux d’toi, parce que j’vois pas qui pourrait bien avoir envie de vivre avec une tarée dans ton genre. » Il se mit à sourire à la nuit. Déjà, le noir commençait à souiller le rouge. Déjà, les bruissements, respirations et murmures crachés entre eux deux produisaient les premiers effets annonciateurs de carnage. « J’espère qu’il s’en rendra compte. J’espère qu’il finira par partir et qu’il te plantera là pour une autre. Tu mérites pas mieux, Shannon. Le monde va pas s’arrêter d’tourner parce que t’es fière d’épouser un bouseux comme nous. »

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Louisiana Burning

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Anonymous
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Ven 22 Oct - 16:19 (#)



Cold in july
Feat Eoghan Underwood


De l'animosité. S'entendre comme chien et chat. Qu'importe la formule. Entre Eo et moi, le courant ne passe absolument pas. Les efforts de Sylia n'ont strictement servi à rien. Elle fait vraiment tout son possible pour que ces séjours se passent au mieux. Autant j'aime venir, j'aime passer du temps avec elle, parler avec elle et m'enrichir de ses enseignements. Autant je ne peux supporter la présence de mon cousin, des frissons en le sentant arriver dans une pièce. Je me demandais avant comment il avait pu rester en vie, comment ma tante avait fait pour bafouer nos lois ancestrales. Une ligne matriarcale qui se retrouvait brisée avec un mari et un enfant mâle. Je me suis toujours sentie proche de ma tante, comme si un lien particulier nous unissait elle et moi en plus du même sang qui coulait dans nos veines. Avec Lawrence, j'ai compris cet élan, ce désir de prendre son indépendance, de suivre ses propres règles et désirs. Mais, jamais il ne me viendrait à l'idée d'élever et de former un homme aux arts délicats de notre magie occulte. La chair de sa chair, le sang de son sang, elle avait expliqué que je comprendrais le jour où je porterais la vie qu'il est compliqué de tirer un trait sur cette être grandissant juste par pure tradition  familiale. 

Toujours est-il, que dans cette chambre, je ne me sens pas à mon aise. J'aurais préféré mille fois dormir dans la cuisine sur une simple couverture que de partager ce lit avec lui. Il a évité de venir nous voir en rentrant, il voulait se préserver de ma présence, retarder l'inévitable. Qu'importe qu'il dorme ou non, je dois cracher mon venin la première, mordre avant qu'il ne le fasse. Aucune tendresse entre nous, même face à Sylia, il n'y a que du mépris au mieux de la froideur. Sans doute aime-t-elle la compétition qui se joue entre nous, ce désir ardent de faire mieux que l'autre, surpasser, être irréprochable face à ma mentor. Je ne pourrais tolérer de ne pas réussir à suivre ses enseignements, à quitter cet endroit en ayant pour seuls bagages des reproches de sa part ou des avertissements humiliants. Me glisser dans le lit, briser encore un peu plus cette sphère intime, violer son espace vital, que l'animal ténébreux étouffe cette petite chose écarlate. Alors qu'il desserre enfin la mâchoire pour entrer sur le ring, je me tourne de mon côté, sourire aux lèvres. Il est parfaitement incapable de demeurer silencieux bien longtemps en ma présence. 

Il pouvait bien se contenter de sa première réplique, simple ouverture des hostilités pour cette saison mais non, il entre pleinement dans l'arène. Je me contente de ricaner, satisfaite de cette graine ténébreuse qui va germer en lui pour ces deux mois à venir. J'aime venir troubler sa quiétude, agiter son quotidien, monopoliser l'attention de sa mère pour en tirer encore plus de richesse d'enseignement. Briller, prendre de la hauteur, gagner en puissance et surtout en assurance. Lui faire de l'ombre en somme. Au final, il aurait mieux fait de se taire, la suite est plus que déplaisante et mon sourire victorieux s'efface pour laisser place à une moue mauvaise qui n'augure rien de tendre. Je serres les poings, me redresse dans le noir pour fusiller du regard cette masse mes côtés. Combien de fois ai-je imaginé mes doigts fins s'enrouler autour de son cou pendant que mon regard se délecterait de la vie s'échappant de son être? Ou bien pensé à ces oreillers douillets qui se poseraient à merveille sur sa sale face pour lui faire rendre son dernier souffle dans quelques agitations saccadées sous mon corps fermement ancré sur le matelas. Des désirs malsains, l'envie folle de lui ôter la vie pour ne plus croiser son regard, ne plus entendre sa voix ou frôler sa peau par mégarde. Un frisson exquis glisse le long de mon échine. C'est malsain, mauvais, sombre, ténébreux. C'est ce que je suis, ce que je refoule bien souvent pour ne pas effrayer ceux qui m'entourent. La mort lui irait à merveille dans tous les cas. 

"Et bien dis donc. En plus d'être mal élevé, tu parles de plus en plus mal Eoghan. Tu devrais te laver la langue à la javel hehe. Un bouseux? Je ne crois pas non, il traîne pas comme toi dans les marais pour venir nous envahir avec son parfum répugnant de vase ou de… merde. Il veut devenir pompier, sauver des vies, m'épouser et me donner des enfants aussi. On quittera bien vite cette ville, t'en fais pas très cher cousin. Il ne te reste qu'un été pour endurer ma charmante présence. Essaye d'y survivre, sans aller chouiner dans un coin avec l'autre bouseux et sa vieille caisse déglinguée qui chlingue." Tout en parlant, je m'approche dangereusement de lui, violant son intimité dans le noir pour susurrer à son oreille. Un serpent, voilà ce que je suis. Un animal dangereux, mortel revêtant un visage souriant et faussement adorable face aux gens. "Un été Eoghan, juste un. Un dernier… un été tout entier à tes côtés, à... expérimenter le savoir de notre lignée matriarcale, de ta mère. Elle qui aime quand on prend des initiatives… j'crois que je vais faire des étincelles cet été." Je laisse échapper un petit rire cristallin dénué de chaleur tout contre sa peau. Répugnant. Voilà ce qui résume bien ce que je ressens auprès de lui, du dégoût. Je me fais violence à  sentir le parfum de sa peau emplir mes narines. Je me fais violence pour que le mal-être émane de lui et non de moi, attaquer la première pour ne pas avoir à me défendre.
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⛤ Télépathe raisonnable : ne s'infiltre de préférence que dans les esprits des humains misérables. Capable de communiquer en pensée avec quiconque lui ouvre les grilles de son esprit. Savant fou ; capable désormais de connecter sa psyché aux êtres muets, cobras et crotales comme cobayes, corbeaux et autres créatures rampantes.
⛤ Herboriste né, sa maîtrise des potions n'a d'égale que celle de son mentor maternel. Capable d'élaborer des philtres complexes ; créateur infatigable de breuvages en tous genres.
⛤ La Rougeoyante se défend et protège son hôte plus férocement qu'elle n'attaque : limitée par la nécessité d'un contact physique. Sorcier doué au corps-à-corps, secondé par son aisance au maniement d'athamés et autres lames rituelles.
⛤ Chercheur d'artefacts, quémandé des Longue-Vies : détisseur de leurs malédictions et autres mauvais sorts.
Thème : The Way ⛤ Zack Hemsey.
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⛤ VENGEANCE ⛤

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"Before I die alone."

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Mar 21 Déc - 0:52 (#)


And how can you learn what's never shown?
La sentir derrière lui, tourner le dos à Shannon, c'était l’équivalent d’un cobra en colère laissé rampant contre ses reins. C’était le même sentiment d’insécurité profonde. Ce sentiment qui laissait sa main glisser plus avant sous l’oreiller. Il avait imperceptiblement soulevé sa tête pour alléger le tissu du poids de sa joue. Ses doigts devraient rester lestes. Rapides. Il devrait se souvenir des conseils de Jill. De la méthode. Il n’y avait bien souvent qu’une possibilité. Une seule tentative. Pas de deuxième chance. Et elle était là, ricanant comme la sournoise qu’elle avait toujours été. Il avait envie de vomir. La faim, l’angoisse, la haine… tout cela creusait son estomac vide et lui promettait déjà un endormissement pénible. Il n’eut pour maigre satisfaction que de l’entendre tirer légèrement sur les draps, puisqu’elle se redressait probablement afin de le toiser, de le prendre de haut. Vexée. Ce fut à son tour de sourire de plus belle. Il recevait désagréablement les ondes de stress, d’agacement et de hargne qui émanaient de sa chère cousine, mais la perturber autant qu’elle s’évertuait à troubler sa quiétude valait bien quelques picotements du genre. Le match se poursuivit, et il l’écouta se répandre, vomir ses inepties sans qu’il ne bouge d’un millimètre. Il ne se méfia qu’en la sentant se pencher près de lui. Le reptile s’était rapproché, au point qu’il pouvait presque entendre le frottement délicat des écailles sur le coton blanc. Ses mâchoires se serrèrent. La menace était si palpable qu’il en éprouva un choc grandissant. Elle ne masquait quasiment plus ses intentions le concernant. Un jour, elle tenterait de le tuer. Un jour, elle ferait ce que Sylia Mulligan n’avait jamais eu le cran d’accomplir. Elle serait prête à recevoir le courroux de Julianna elle-même, si cela pouvait lui permettre de marcher sur son cadavre. Le timbre provocateur et adolescent, déjà, s’évanouissait. L’échange qui avait débuté comme celui de deux gosses jouant à la guerre se durcissait à toute vitesse. Ils étaient déjà si vieux. Si adultes. Trop d’enjeux les cernaient, les habitaient. Leur insouciance s’était enfuie, les obligeant à trouver leur bonheur partout là où ils le pouvaient, à défaut de pouvoir sauver le reste, tout le reste de leur jeunesse consumée.

« Ouh… Alors ça y est ? Tu crois que si t’épouses un pompier de merde qui se fera cramer la gueule dans une dizaine d’années tu vas grimper dans la haute, peut-être ? Mais tu te prends pour qui, exactement ? T’as cru que ça te dispenserait de faire la boniche pour gagner ta vie et de finir fracassée à cinquante-deux ans ? »

Sa main recula après avoir effleuré le métal glacé. Un recul provisoire, si la situation l’exigeait. Dans un mouvement fluide, le jeune sorcier se retourna, roula pour faire face à la démone qui partageait son lit. Il s’était rapproché d’elle significativement, leur visage à quelques centimètres l’un de l’autre, dans le noir. « Et qu’est-ce que tu comptes faire, hein ? Expérimenter ? Vas-y. J’ai hâte. Grille-toi auprès de ma mère et de Julianna, tu vas voir le retour de flammes que tu vas te manger dans la face. Même ton Lawrence pourra rien faire, quand elle va te carboniser, si tu fais une connerie. T’es prête à ça ? Parce que moi ouais. » Ce fut plus fort que lui. Sa main s’empara du t-shirt de Shannon, près de l’échancrure. Il put sentir la courbe d’un sein frôler l’articulation de son poignet, au travers du tissu. Leur front, presque collés. « Vas-y balance. Tu causes beaucoup, toi aussi. T’ouvres vachement ta gueule et tu minaudes devant ma mère mais t’auras pas le cran de mettre quoi que ce soit à exécution. T’as pas les couilles pour ça. Dans tous les sens du terme. » Il éprouva un sentiment de puissance nouveau, et un sourire se dessina dans sa voix, effilée comme les lames dont il apprenait le maniement avec une habileté croissante. Pour une fois qu’il pouvait toucher du bout du doigt le point sensible des Mulligan, insinuer que son vit masculin les affolait et avait provoqué un nombre illimité de conversations houleuses, il ne s’en priverait pas. Il la repoussa avec élan afin de l’éloigner, sans la quitter du « regard » dans la pénombre.

« J’préfère sentir les marais que d’puer la charogne du noir. J’suis obligé de purifier ma chambre pendant un mois après ton départ, chaque fois. Ça f’ra pas de mal à la maison à elle aussi, de plus supporter ta présence. J’fêterai ça comme il faut, t’inquiète pas. En attendant que j’transforme ce moment en jour férié, contente-toi de miauler sur ton fiancé à la con dans ton coin et laisse-moi dormir. Ma mère en a peut-être quelque chose à branler, mais perso j’m’en tape de ta vie. »

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Mar 28 Déc - 15:23 (#)



Cold in july
Feat Eoghan Underwood


Du dégoût. Un dégoût si profond qu'il laisse sur la langue des traces d'amertume et dans la gorge une épaisse boue infâme que je peine à chasser en avalant ma salive. Je ne supporte pas sa présence, le parfum de sa peau et les rares fois où l'on se touche, des frissons désagréables naissent sur mon épiderme. L'envie de le voir crever, qu'il meurt de mes mains. Qu'importe tant que son corps se fasse bouffer par les asticots. C'est viscéral. C'est ancré dans mon adn que lui et moi ça ne passe pas du tout, que ça ne passera jamais. Rien à faire, aucun effort ni même un mot gentil ne changerait quoique ce soit à notre condition. Nous sommes ennemis. Comme on dit, il faut les conserver au plus près de soi. Savoir comment ils agissent, comment ils se comportent face aux stimuli, comment ils parlent, comment ils pensent même. Sa voix se fait de nouveau entendre, ses mots agacent mon esprit, entachent ma bulle de bonheur. La seule qui vaille réellement la peine d'être préservée dans cet univers sombre, glauque et régit par des règles qui parfois nous dépassent. Il se plante, je ne cherche pas à m'extirper de ma place de gouvernante en acceptant d'être sa femme, je cherche à simplement suivre mes désirs et à quitter mes obligations envers ma lignée. Vivre ma vie tout simplement.

Pas le temps de balancer mon venin qu'il me surprend en se retournant tout en se rapprochant dangereusement de moi. Depuis quand recherche-t-il ma proximité? Je fais un léger mouvement de recul, incommodée par ce geste soudain que je n'avais pas prévu. Et voilà qu'il attise ma haine envers lui, attise mon désir de le faire souffrir, de lui faire du mal tant bien psychologiquement que physiquement, d'assouvir ces désirs qui me tiennent chaud la nuit quand je me couche auprès de lui. Son sang encore tiède sur ma peau pâle, son corps qui perd de sa chaleur au fil des minutes, son regard livide à jamais ancré dans mon esprit. Il me pousse à bout, cherche à faire jaillir le jais qui déjà s'agite sous mon épiderme, fourmillements agréables qui présagent du pire. Il se dit prêt à subir les foudres de ses aînées? Son geste me fige, un frisson glacial dégringole le long de ma colonne vertébrale. Une moue déforme mes traits dans le noir. Son contact me répugne au plus haut point, bien trop intime avec cette part de lui qui effleure mon sein. Pourtant, je le laisse faire, voir jusqu'où il va aller.

Il déverse son venin à son tour, joute verbale violente et cinglante qui pourrait réellement finir en bain de sang si aucun de nous deux ne rend les armes. Eoghan me repousse en me lâchant enfin. Un "Connard" glisse d'entre mes lippes serrées, une insulte que je n'ai pas pu refréner à temps alors qu'il salit notre lignée en parlant de la couleur exquise de ma magie. La sienne empeste le stupre et le doucereux, elle n'a rien de couillu contrairement à ce qu'il prétend. Il s'en tape de ma vie? Visiblement pas suffisamment pour fermer son claque merde quand il devrait le faire. Il pousse, il gratte la croûte jusqu'à la faire craquer et rendre la présence de ses ongles crasseux de plus en plus désagréable. Le laisser dormir? Le laisser dormir après tout ce déversement de conneries? Certainement pas, je reviens à la charge. À mon tour d'être bien trop intime et lui montrer que j'ai moi aussi une paire de couilles. Dans un grognement, je fonds sur lui au profit de l'obscurité qui nous enveloppe pour choper sa fameuse paire sans ménagement et de plaquer ma main libre sur sa bouche pour qu'il ne couine pas comme un porc. Position inconfortable, mes mains agrippées à lui, je glisse sur le matelas pour conserver mes appuis, mon corps pressé contre lui.

"Des couilles hein?! J'en ai t'en fais pas très cher cousin. Je ne suis pas une petite nature qui ouvre la gueule sans avoir un minimum de répondant derrière. Et les tiennes… je pourrais bien te les faire retirer si y'a que ça pour te que tu la ramènes moins. Tu serais en plus, enfin parfaitement intégré dans notre lignée matriarcale." Qu'il s'agite et je resserre ma prise sur sa virilité sans une once de remords. Étrangement, je ne ressens pas de dégoût en cet instant, juste un sentiment de toute puissance sur ce misérable connard qui ne sait pas où est sa putain de place. Le palpitant qui s'affole, le jais qui gronde sourdement en moi, l'adrénaline qui déferle dans la moindre parcelle de mon être. "Tu as en plus le culot de parler de puanteur de charogne en parlant de la magie qui coule dans les veines de ta lignée. La charogne t'a engendrée Eoghan, tu portes malgré tout son sang dans ta chair même si ta magie empeste le stupre et… un mélange acidulé des plus désagréables à mon goût. Tu craches du venin sans même savoir ce que tu vises et si ce liquide fera souffrir ta proie. Je ne suis pas un petit animal fragile et craintif qui se contente d'aboyer pour faire fuir. Je fais un choix de vie qui ne plaît à personne d'autre que moi, je consens à m'occuper de mon cul pour une fois. Je bosse pour gagner ma vie, pour ne plus dépendre de personne, pour mener ma vie propre et non selon le diktat de notre famille."

Ce qui me désole en cet instant, c'est de ne pas pouvoir croiser son regard alors que je broie sa virilité de ma main délicate, de mes doigts fins et de mes ongles toujours un peu trop longs selon Sylia. Je sais qu'après ça, notre nuit ne sera pas paisible mais, au moins les choses seront parfaitement claires, limpides entre lui et moi avant que je ne disparaisse pour toujours de sa vie. Parce que, autant être parfaitement honnête, je ne risque pas de revenir là de sitôt ou alors, uniquement en sachant qu'il ne sera pas présent. Je savoure les secondes qui s'égrènent, son corps qui s'agite sous la pression toujours trop importante pour cette partie si sensible et si indispensable pour les mâles. Un simple coup les plies en deux alors mon geste ne doit pas lui faire le plus grand bien. "Ne dis plus jamais que je n'ai pas les couilles de mes paroles Eoghan, jamais. Que me feront-elles maintenant que je désire prendre mon envol? J'ai tout appris de ta mère; ne pas se laisser marcher dessus, dominer les autres de part notre pouvoir. Je ne vois pas en quoi c'est différent ici. Elle sait notre rivalité, je suis sûre qu'elle en joue pour que nous nous surpassions toi et moi." Je finis enfin par le relâcher, levant les mains en signe de reddition tout en sachant que ce geste dans le noir ne vaudra rien du tout après le mal que je lui ai fait. Je me recule dans le lit, marque une distance ridiculement raisonnable entre nous. Je crois bien que cette soirée de retrouvailles est la plus violente que nous ayons connue. Habituellement, nous faisons en sorte de de rester courtois, distants. Ce soir, impossible, il fallait crever tous les abcès avant de profiter de ce dernier été...
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ADMIN ۰ Se faire péter la vitrine : bien plus qu'un métier, une passion. Featuring : Dramaking
Eoghan Underwood
Eoghan Underwood
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⛤ SMALLTOWN BOY ⛤

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"This is not the right way."

En un mot : Sorcier venimeux ondulé de la toiture. Gosse du bayou.
Qui es-tu ? :
"Let it spread like a disease."

⛤ Maître des arcanes, sorcier à l'essence écarlate. 37 ans de vice (et râles) et de chair corrompue. Manipulateur d'hormones, télépathe patenté.
⛤ Second, bras droit de Circé van derr Ven dans la secte de l'Irae. S'y démarque pour sa loyauté ciselée par les griffes de Morgan Leroy (missing). Mais les failles perlent.
⛤ Incube de Louisiane ; fils de ces terres marécageuses, du bayou poisseux et des routes cahoteuses. Né à Bâton-Rouge, n'a connu que Shreveport et les frontières de son État.
⛤ Né seul homme dans la famille des sorcières irlandaises Mulligan. Privé de père (tué) par la harpie noire : élevé par Sylia Mulligan, descendant du Rouge de sa grand-mère Julianna.
⛤ Cauchemar des femmes ; nourrit sa magie (Rougeoyante) des hormones sexuelles de ses partenaires, ainsi que des émotions primaires.
⛤ Traître à ses passions, criminel et meurtrier de Johanna Andros (missing). Pourfendeur d'amitiés, éternel débiteur, clébard soumis à ses attaches.
⛤ Ne vit que pour les Mardi-Gras de New Orleans ; caresse le rêve de s'y installer un jour dans son propre "shotgun", malgré le fantôme de Katrina.
⛤ Mystique, déchiré entre deux hommes : partagé entre le sorcier et l'humain, entre la sagesse et une ire destructrice. Le latin s'efface sans mal sous l'accent du Sud, coriace sous sa langue.
⛤ Commerçant du Downtown (Crawling life), antre de ses serpents vénérés, lézards et autres reptiles, dont il cède les corps, les soins et les cages de verre.
⛤ Pratique à l'arrière de sa boutique, dans un laboratoire farouchement défendu et protégé par les runes. Recèle secrets et savoirs, expérimentations douteuses et dangereuses.
⛤ Mauvais mentor. L'une de ses apprenties en a subi les conséquences. Guide de Morgane Wuntherson et d'Halina Meyer. Meilleur ami indigne de Vinzent Henkermann et cousin de Shannon Mulligan.
⛤ Pacte tissé avec Scox : Prince démon s'étant dissimulé derrière les brumes de Baal. Immortalité odieusement acquise, âme vouée à obéir et marcher aux côtés des Antiques.
38 ans d'âge réel ; 36 ans d'apparence.

⛤ ENAE VOLARE MEZZO ⛤

Cold in July • Shannon KOVXegv Cold in July • Shannon WZKlL7H Cold in July • Shannon J8B1rxa

"I put a spell on you."

Facultés : ⛤ La Rougeoyante s'infiltre dans les corps et y bouleverse les hormones ; flèche apollonide : distille poison, fléau, mort, mais aussi fièvre rouge saphique. Chaos total.
⛤ Télépathe raisonnable : ne s'infiltre de préférence que dans les esprits des humains misérables. Capable de communiquer en pensée avec quiconque lui ouvre les grilles de son esprit. Savant fou ; capable désormais de connecter sa psyché aux êtres muets, cobras et crotales comme cobayes, corbeaux et autres créatures rampantes.
⛤ Herboriste né, sa maîtrise des potions n'a d'égale que celle de son mentor maternel. Capable d'élaborer des philtres complexes ; créateur infatigable de breuvages en tous genres.
⛤ La Rougeoyante se défend et protège son hôte plus férocement qu'elle n'attaque : limitée par la nécessité d'un contact physique. Sorcier doué au corps-à-corps, secondé par son aisance au maniement d'athamés et autres lames rituelles.
⛤ Chercheur d'artefacts, quémandé des Longue-Vies : détisseur de leurs malédictions et autres mauvais sorts.
Thème : The Way ⛤ Zack Hemsey.
Cold in July • Shannon KL9jJO9
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Cold in July • Shannon ZfHtADc Cold in July • Shannon Jq60QrG Cold in July • Shannon MaP8TbX

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Lun 17 Jan - 16:26 (#)


And how can you learn what's never shown?
Portée fichue, enfants maudits, leur première nuit d’une longue succession venait de s’ouvrir sur un nouvel épisode de guerre ouverte dont ils ne s’en sortiraient cette fois pas sans dommage. D’un côté comme de l’autre, chacun avait largement eu le temps d’affûter sa langue, sa hargne, ses armes pour tenter d’écharper l’autre, de le planter aussi profondément que possible. Il était prêt à en assumer toutes les conséquences. En plein cœur d’un apprentissage retors et complexe de son essence, comprenant le potentiel dont il disposait, il était hors de question à ses yeux de s’écraser devant elle, de lui faire le plaisir d’une soumission qu’il ne cautionnerait jamais. Tant pis pour la trêve. Tant pis pour les adultes de leur famille qui avaient cru que la peur de l’ancienne viendrait tarir la source de leur furie. Sur ce point, Eoghan et Shannon étaient bel et bien taillés dans le même bois. Leur ressemblance physique s’éloignait au fur et à mesure que l’âge les rattrapait, mais certains détails ne trompaient guère. L’intensité similaire dans le regard, une mâchoire prononcée bien qu’arrondie pour elle, un port de tête jumeau… On n’échappait pas au sang. Rouge ou noir, ils partageaient douloureusement une ascendance dont les exigences n’avaient jamais eu de cesse que de les pousser sur la mauvaise pente.
Elle l’agressa à son tour, et la douleur explosa au niveau de son entrejambe, lui coupant le souffle d’une part, quand dans un second temps, la paume de sa cousine l’empêcha de geindre comme il l’aurait fait, s’il avait pu. Tout son monde se réduisit pendant de longues, très longues secondes, à la prise tordant ses bourses sans ménagement. La peur viscérale de la voir aller trop loin (utiliser sa magie sur lui, le blesser de manière irréversible, le tenir ainsi jusqu’à ce qu’il s’évanouisse), fit passer son visage d’une teinte écarlate à une pâleur de cadavre. Il ne commit pas l’erreur de remuer outre-mesure, malgré l’urgence de la situation : il savait que Shannon n’aurait aucune pitié, et que cela ne ferait que prolonger voire accentuer son calvaire. L’adolescent en conçut bientôt une nausée qui n’avait rien à voir avec celle, métaphorique, qui lui prenait la gorge encore quelques secondes plus tôt. Cette fois, c’était bien son corps tout entier qui souhaitait réagir, se cabrer, et repousser l’invasion intolérable de son ombre parmi les ombres, de son odeur qui, déjà, avait commencé à tapisser le sol, les murs, tout son espace privé. Il pouvait sentir les mèches rousses de la sorcière glisser contre son torse comme autant de vipères prêtes à mordre : Méduse incarnée capable de le changer en pierre au moindre caprice. Les doigts qu’il sentait pressés contre ses lèvres ne lui inspiraient rien d’autre qu’une colère si violente qu’il se promit, dès sa liberté retrouvée, de se venger comme il ne l’avait encore jamais fait. Cette nuit, demain, dans un an, dans plusieurs… Elle était allée trop loin. Elle avait dépassé l’une des dernières limites.

La tension dans ses abdominaux se renforça d’un cran. Etouffé par le poids d’une souffrance qu’il n’avait encore jamais éprouvée autant que par la paume moite toujours plaquée contre sa bouche, il se crut prêt à tourner de l’œil une ou deux fois avant qu’enfin elle ne relâche sa prise. Congestionné, il se recroquevilla sur le côté, lui tournant le dos de nouveau, reprenant son souffle à grands renforts de goulées désespérées. L’été n’aidait pas, et même le climatiseur ne pouvait l’aider à retrouver une température normale, une circulation du sang normale et, surtout, cesser de produire cet appel au secours provenant de ses bijoux de famille. « Tu n’es qu’une… tu n’es qu’une putain de salope… c’est tout… » L’écume au coin des lèvres, les dents serrées à lui en faire mal, littéralement, il fulminait. Son dos courbé et ses épaules rentrées en tremblaient d’une rage animale, qu’elle seule était capable de réveiller en lui. Elle seule pouvait faire disparaître sa bonne humeur de cette manière, annihiler le souvenir de ses rires. « Tu verras… Un jour, tu comprendras… » Il n’y eut plus de doute. Soudain, il sut qu’il n’aurait pas dû attendre. Il sut qu’il céderait à la plus mauvaise part de lui-même. Sa main cessa de se cramponner à son bas-ventre, repartant ramper sous l’oreiller. Le jeune arcaniste extirpa un athamé d’une taille honorable et, vif comme elle l’avait été, se retourna – explosion de douleur qui manqua d’avorter le mouvement – pour se jucher à califourchon sur les cuisses de celle qui était son aînée. L’acier tranchant plaqué sous sa gorge, il se hissa au-dessus d’elle pour éviter d’entrer en frottement avec ses jambes, lui saisissant les poignets en les tordant à son tour sous une poigne agressive. « Bouge pas. Bouge pas ou j’te jure que j’te saigne… Tu sauras c’que ça fait, comme ça, de donner de soi pour de vrai… C’que Julianna et moi on sacrifie au nom d’notre art… » Comme elle aurait pu utiliser ses dons sur lui, il n’était pas encore prêt à bouleverser le schéma hormonal de sa cousine. Son pouvoir encore fuyant pouvait à tout moment lui filer entre les doigts, et une catastrophe aurait été trop vite arrivée. Et puis elle n’avait pas cédé à cette ultime folie. Comme si tous deux avaient compris qu’après cela, il n’y aurait plus jamais de retour en arrière. Franchir ce palier aurait été pire qu’une véritable déclaration : une condamnation à mort sans gagnant. À ce jeu là, les deux crotales qu’ils étaient se seraient entretués sans aucun doute. « Refais… Jamais. Tu refais jamais ça où j’te crève, Shannon. Je le jure devant Baal lui-même. » Ses phalanges ne tremblaient pas en maintenant la lame. Dans l’obscurité, il éprouvait un plaisir malsain à sentir le poids de l’acier peser contre la chair tendre de l’Éveillée. Pas assez pour l’entailler, mais suffisamment pour que la menace demeure sérieuse. « Ma mère ne domine rien… Ma mère n’a fait que se plier aux ordres de Julianna toute sa vie… Tout c’que ma mère domine, c’est nous deux à la limite. Tu parles d’une satisfaction. » Son souffle, tremblant, était toujours victime des élancements se répercutant partout jusqu’au bout de ses ongles. La douleur le lançait férocement, mais ne faisait que renforcer sa fureur et sa rancœur. « Tu sais très bien qu’elles nous poursuivront toujours… Que tu t’envoles ou pas, tu parles. Ça changera rien. Tu f’ras toujours que rappliquer dès qu’elles t’appelleront pour une raison ou une autre. Tu t’crois indépendante, c’est ça ? Tu crois qu’tu penses que par toi-même ? Si c’était le cas t’aurais pas décidé d’me pourrir la vie depuis des années juste parce que ta mère est une connasse qui boit les paroles de la sienne. » Il lâcha ses poignets, se penchant à peine sur le côté pour tirer sur la chaîne de la lampe. Il voulait la voir. La regarder. La lumière tamisée éclaira la scène. Lui, torse nu, sa silhouette mince et plus vraiment androgyne perchée sur celle de Shannon, jeune femme en devenir. Il y avait du blasphème, dans cette image des deux corps l’un sur l’autre. Il la menaçait toujours, mais l’athamé s’écarta d’un centimètre ou deux. Il ne jouait pas. Dans son regard, un véritable appel à l’aide, à comprendre, dansait toujours. « Pourquoi ? » Il secoua la tête. « Sophia n’est pas comme toi. Elle a décrété qu’elle n’avait pas à me haïr juste parce que Sybil le lui avait demandé. J’t’ai jamais rien fait qui mérite ça. Tu m’as jamais laissé aucune chance. J’veux savoir pourquoi. Ou alors dis-moi qu’c’est dans ta nature profonde d’être une sale garce et j’insisterai pas. Mais te crois pas meilleure que nous autres. T’es qu’une esclave. Exactement comme moi, comme ta sœur, comme ma mère, et comme l’est la tienne aussi. »

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