Éternels jusqu'à Demain • Mei

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ADMIN ۰ Mignon comme Tchoupi, aussi vnr que Moundir : le Loup d'la Vieille (la chair vivante, c'est gourmang-croquang)
Gautièr Montignac
Gautièr Montignac
ADMIN ۰ Mignon comme Tchoupi, aussi vnr que Moundir : le Loup d'la Vieille (la chair vivante, c'est gourmang-croquang)
◖ INACHEVÉ ◗

Éternels jusqu'à Demain • Mei WjqXz0V Éternels jusqu'à Demain • Mei 7dbuIBt Éternels jusqu'à Demain • Mei A4xF6gr

"C'est une histoire de dingue.
Une histoire bête à pleurer."

En un mot : Meursault d'Occident. Sorel d'Amérique.
Qui es-tu ? :
"J'irais bien voir la mer.
Écouter les gens se taire."

◖◗ Homme du pays occitan, dans le Sud de la France. Né au cœur des Pyrénées aux sommets blanchis, entre le soleil et la rocaille du mois de juillet 1898.
◖◗ Loup-garou Bêta condamné à fuir famille et village, jeté sur les voies forestières d'un exil, des frontières d'Espagne aux vallées de Lozère. Voyageur infatigable, jusqu'au Nord de la France et la côte est américaine.
◖◗ Relation d'amour et de haine pour cette France ingrate. Son sang a coulé pour des généraux dont le pied n'a jamais foulé le no man's land de la Grande Guerre. Membre d'un réseau clandestin dans les années 40.
◖◗ Rêveur misanthrope à la philosophie d'un autre temps. Passe sans mal de l'empathie au jugement, de la tolérance au dégoût. Aide lorsqu'il le peut. Tue quand il le doit. Bestiole dans le crâne qui commandite d'étranges désirs.
◖◗ Homme à tout faire : capable de nettoyer les chiottes, de garder un musée, de balayer la rue ou de tenir une caisse. Prédilection pour les postes de serveur, aidé par ses hanches étroites et ses bras solides. Poste d'observation privilégié pour tous les comportements humains et non-humains.
◖◗ Rebut. Incapable de s'adapter pleinement à une meute. Chaque tentative se solde par un échec plus ou moins pénible. Solitaire, se protège derrière la barrière de mensonges qui résistent encore aux outrages du temps. Prétend n'être rien d'autre que la Bête du Gévaudan. S'en convainc parfois, ou bien d'être un descendant.
◖◗ A subi les affres du sang et de la rumeur capable de frapper tous les bourgs et hameaux des campagnes profondes. Accusé de crimes qu'il n'a pas commis. N'a jamais eu l'occasion de racheter son honneur parmi les siens.
◖◗ Amant de Mei Long, poupée chinoise de sang royal. La rencontre entre deux écorchés de la vie, entre deux psychés abîmées, vouées à toutes les folies et aux errances mortifères dans les bois du Maryland.
◖◗ Poursuivi par des flics qui n'ont pas pour habitude de lâcher prise. Connu des autorités américaines depuis les années 70. En cavale permanente. Passé maître dans l'art des identités plastiques, artificielles. Espère trouver à Shreveport l'abri de la dernière chance, en incorporant les rangs de la meute. Tueur de flics et de femmes. Traqueur traqué de Medea Comucci.
◖◗ Mélancolique. Dans ses bons jours, capable de déceler la beauté dissimulée derrière tous les aspects de l'existence. Amoureux d'Histoire et de littérature, lecteur infatigable de Camus et de Céline.
◖◗ Dérangeant. Par ses regards perçants, par ses paroles sans filtre, par ses rires grinçants : inadapté, mais sympathique, si son interlocuteur s'y prête.

◖BÊTE DU GÉVAUDAN◗

Éternels jusqu'à Demain • Mei S6v5sWR Éternels jusqu'à Demain • Mei N1Hqv8C Éternels jusqu'à Demain • Mei TlIINL9

"L'a pas tellement changé la France.
Passent les jours et les semaines,
Y'a qu'le décor qui évolue.
La mentalité est la même.
Tous des tocards, tous des faux culs."

Facultés : ◖◗ Faiseur d'histoires. Capable d'inventer mythes et récits sans effort. Charmant ou effrayant tour à tour. Se réinvente sans cesse, personnage protéiforme.
◖◗ Passé maître dans l'art de dissimuler un corps et d'en ôter la vie. Tous les moyens sont bons.
◖◗ Sait comment survivre face au froid, à la pluie, à la grisaille et à la brume, aux mers, aux monts et aux coups bas. Aux morsures, aux traîtrises, aux caresses, aux promesses.
Thème : Le Fleuve ◖◗ Noir Désir
Éternels jusqu'à Demain • Mei L4AOxKs
◖MINDHUNTER◗

Éternels jusqu'à Demain • Mei M70Ex1d Éternels jusqu'à Demain • Mei IfwWWwA Éternels jusqu'à Demain • Mei QeVIwzX

"Je vais les rues je vais les lieux où on ne m'attend pas. Ceux que je croise au fond des yeux, non, ne me voient pas. Je parle à des gens comme moi qui n'ont l'air de rien. Des esclaves en muselière qui n'en pensent pas moins."

Éternels jusqu'à Demain • Mei WdHxnMJ
Pseudo : Nero
Célébrité : Harry Lloyd.
Double compte : Eoghan Underwood, Sanford R. De Castro, Aliénor Bellovaque & Ian C. Calloway
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Crédits : Elrem95 (ava') ; Wiise (Signa')
Mar 11 Avr - 4:10 (#)


Forgive the adoring beast
Juillet 2021.
Terrain vague du North, à quelques kilomètres du Lucky Star Motel.


La décapotable tourne en des cercles nerveux, depuis maintenant plusieurs minutes.
Cette voiture ne leur appartient pas.
Mais le bonheur qui se dégage de ce couple étrange, lui, ne relève d’aucune autre âme égarée dans la zone désolée.

Entre deux éclats de rire, la main du garou vient régulièrement s’emparer du volant sauvagement manœuvré par Mei, rectifiant la trajectoire bordélique du véhicule qui ne cesse d’effectuer des dérapages plus ou moins contrôlés. Il prodigue des conseils d’une voix toujours égale. Peu lui importe qu’ils se plantent contre le bas-côté. Ils ne risquent pas de provoquer le moindre accident, pour l’heure. La nuit est jeune, mais l’essentiel de la population, ils le savent, se concentre dans les rues de Shreveport. Ils sont seuls. Désespérément, merveilleusement seuls. La ville lui paraît si éloignée, à des miles et des miles de là. Ils sont seuls au monde, et les rugissements capricieux du moteur, malmené par le jeu des pédales d’embrayage ou de l’accélérateur, éclatent dans la nuit au point d’en éclipser les stridulations habituelles des insectes.

Il lui avait promis de lui apprendre à conduire. Au diable, les automatiques américaines. Le Français a su obtenir une manuelle, trésor rare, par la grâce des vols aux allures « d’emprunts » d’Aliénor. Un don gracieux de l’aéroport qu’ils rendront dans un état discutable, si l’immortelle continue de cabotiner et de patiner avec le levier de vitesse. Un rire de plus, une rectification du circuit de sa part, énième coup de volant pour éviter le fossé. Le terrain sur lequel ils tournent est vaste, mais la vitesse excessive avec laquelle elle roule menace de les propulser plus rapidement que prévu dans le décor. Il s’en moque. Il ne redoute ni la douleur, ni la blessure. Leurs cheveux au vent, le parfum de la Chinoise lui saute aux narines, même si aucun habitacle ne les contient dans une bulle de métal et de plastique.

Le sentiment de liberté qui l’étreint est total.
Des mois maintenant qu’ils apprennent à se retrouver, doucement.
Des mois passés de la planque de l’un à la chambre de l’autre. Souvent, il fait l’effort de la rejoindre au motel. Il sait comme elle rechigne désormais à s’en éloigner, depuis le retour de la Reine rouge. Néanmoins, il ne lui refuse jamais l’asile ni une bouffée d’air frais lorsque le besoin de s’éloigner du Lucky Star se fait sentir, pour son amante. Il ne brusque rien, avec elle. Ne lui demande rien. Il a trop appris, de ce que leur intimité a souffert de l’éloignement, du changement radical au cours de leur existence. Ils ont le temps. Ils ont encore le temps.

La voiture cale brutalement, résultante d’une manœuvre dont Mei seule a le secret. Le coup du lapin est stoppé par les appuie-tête contre l'un desquels son crâne rebondit, et c’est dans un nouveau rire, presque pareil à un jappement, qu’il se tourne vers elle, les épaules secouées d’une hilarité irrépressible. « Eh bien… Ce n’est pas aussi terrible que je le redoutais, finalement. » Un silence, avant de céder et de se raviser, se penchant vers elle. « Non, je plaisante. C'était atroce. C’est encore pire que ce que je croyais. Je savais que j’aurais dû te faire débuter sur une automatique. Mais ça valait le coup. » Un baiser volé à la commissure de ses lèvres, presque un coup de dent gentillet sur la rondeur de sa joue. Sa chemise immaculée retroussée aux manches tranche dans la nuit, contraste avec les mèches si noires de sa princesse d’Asie. La chaleur de l’été, rendue plus supportable par le soir tombé, confère un peu de légèreté au lycan apaisé par sa proximité. Savoir que de longues heures les séparent encore de l’aube gonfle son cœur d’une joie étrange ; étrange, de par sa rareté, à l’intérieur de lui. Ses névroses, en cette heure, lui paraissent recluses pour toujours, disparues dans un autre pan de réalité.  

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Le Temps qui reste

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Dim 16 Avr - 17:01 (#)


Forgive the "not" adoring bitch


Débrayer à fond. La pointe de son pied vient enfoncer probablement trop brutalement la pédale. Levier sur la gauche, puis vers le haut. Première vitesse enclenchée. Embrayer délicatement jusqu’au point de patinage. Là, le moteur vrombit désagréablement et grogne d’une manière qui n’annonce rien de bon alors que la voiture commence à glisser sur le bitume. Dans un grincement sinistre, elle peine à ramener le pommeau vers le bas pour passer la seconde vitesse et dans un à coup involontaire et un nouveau rugissement inquiétant, la vitesse s’accélère. Trop concentrée sur les premières phases de cette amorce, ses yeux ont quitté la route et son instructeur improvisé dévie une trajectoire vers un arbre centenaire qui aurait eu raison de leur escapade nocturne. Les mâchoires crispées tout autant que ses doigts sur le volant rugueux, elle peine à conserver une visée rectiligne. Chaque fois qu’elle pense avoir rétabli cette dernière, le véhicule s’obstine à dériver du côté non désiré. Dans un mouvement brusque, elle tente de la corriger, avant de se voir dévier de l’autre. Frustration à son paroxysme ou presque, l’Immortelle peste intérieurement dans des manœuvres qui semblent si naturelles pour ses congénères et lui semblent présentement insurmontables. Mei Long, cent-trente-quatre années de survie, ayant vécu la Chute d’un Empire et d’une dynastie, une seconde guerre mondiale destructrice, les geôles japonaises sordides, ayant vaincu le typhus et la mort, combattu ses frénésies, déjoué la main d’un bourreau réputé inflexible et peinant à maîtriser cette chariotte endiablée!

Les rires de Gautièr écorchent son orgueil et une troisième vitesse est passée chaotiquement avant un énième embardée vers la droite. Les pneus crissent sur la chaussée, la direction assistée est mise à rude épreuve et le véhicule crache son exaspération en des bruits anormaux. Chauvinisme sadique du Français qui a tenu à leur dégoter une européenne plutôt que la facilité de l’automatisme typiquement américain. Pour une fois que les raccourcis de ces dégénérés auraient pu lui soutirer quelque fierté, la voilà contrainte à se ridiculiser, heureusement sans autre témoin que son loup. La vampire ne l’avouera pas, mais l’écho de son rire fait naître un profond sentiment d’un bonheur qu’elle ne pensait plus expérimenter dans les tourments de sa longue existence. Un son qui ne lui est pas si familier, pour eux, coutumiers de déchirures en tout genre et de sauvageries dont eux-seuls avaient été capables, à l’époque. Un son qui éveille ce qu’elle pensait définitivement endormi, qui réchauffe un corps aussi froid que la mort, calme un esprit soumis aux lois d’un caractère impulsif et capricieux.

Elle ne l’a jamais vu aussi serein que ces derniers mois. Lui, tourmenté par les tumultueux remous de sa Bête. Ils avaient eu ça en commun, lors de leur rencontre. Si diamétralement opposés, si fantastiquement semblables. Pour la première fois en cinquante ans, ils prenaient le temps. Évolution timide pour apprendre à dompter les changements opérés dans la vie de l’un et de l’autre, un caractère aux contours nouveaux, dans ce monde qui leur avait volé le secret. Gautièr s’était adapté, comme il l’avait toujours fait, sans parvenir visiblement à accrocher, comme elle, à cette modernité. Il s’adaptait à elle, aussi et cette dernière l’en remerciait intérieurement. Ses visites au motel, sa patience quant à l’absence d’échanges charnels, sa non inquisition à percer les mystères de son existence alors même que la Chinoise lui avait promis de lui en ouvrir l’accès, si tenter qu’il soit apte à encaisser les réponses. Il ne profitait de rien, se contentait de récolter ce qu’elle était prête à lui céder, désireuse néanmoins de rebattre les cartes pour une résultante différente. Pas folle au point de répéter inlassablement les mêmes méthodes en espérant des conséquences différentes.

Oui, les moments passés ensemble recelaient une valeur inestimable aux yeux de l’Immortelle usée par ces derniers mois, par ces dernières années, par ces quatre-vingt années écoulées.

Un coup de volant trop brusque dans une quatrième vitesse à l’agonie, le sursaut de trop pour éviter une borne installée ici pour une raison incongrue et le pied enfonce brutalement la pédale de frein sans prendre la peine, évidemment, de débrayer. Dans un dernier bond qui les propulse tête en arrière, le véhicule stoppe sa course. Son rire résonne, une fois de plus, assurément pas une fois de trop et bien qu’un sourire menace d’étirer ses lèvres, c’est un regard noir qui lui est adressé quand elle hume un sarcasme des plus évidents. Ses affections n’y changent rien, cette dernière se cale un peu dans son siège, mauvaise joueuse, plissant les yeux à son attention. “C’était ton idée. Je t’avais expressément demandé une automatique. Mais non, tu m’as vanté les mérites, le charme et le caractère des manuelles. Tu récoltes ce que tu as semé, Gautièr!” Mais elle n’y peut rien, sa joie est communicative, depuis qu’elle ne se ferme plus à ce genre de partage. Un sourire qu’elle n’a pas invité naît sur son visage, attendrie, charmée, sereine… heureuse? Il était beau, dans sa simplicité. Il l’avait toujours été, mais n’avait pas besoin de l’entendre, surtout quand il se jouait d’elle à son insu. “Tu sais ce qu’on dit, il n’y a pas de mauvais élèves, seulement des professeurs médiocres…”

Elle ne voyait pas quelle utilité lui vaudrait un tel apprentissage alors qu’il existait maintenant un Hubert très célèbre dont l’activité première était de conduire les gens partout où ils le désiraient et pour une somme plus que correcte.

“Tu m’as promis une visite nocturne du musée, j’aurais préféré ça à me ridiculiser pour tes beaux yeux.” C’était faux. Malgré tout ce que ses mots laissaient entendre, elle appréciait ce moment pour ce qu’il était. Hors du temps, incongru et pourtant indéniablement naturel.


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◖◗ Homme du pays occitan, dans le Sud de la France. Né au cœur des Pyrénées aux sommets blanchis, entre le soleil et la rocaille du mois de juillet 1898.
◖◗ Loup-garou Bêta condamné à fuir famille et village, jeté sur les voies forestières d'un exil, des frontières d'Espagne aux vallées de Lozère. Voyageur infatigable, jusqu'au Nord de la France et la côte est américaine.
◖◗ Relation d'amour et de haine pour cette France ingrate. Son sang a coulé pour des généraux dont le pied n'a jamais foulé le no man's land de la Grande Guerre. Membre d'un réseau clandestin dans les années 40.
◖◗ Rêveur misanthrope à la philosophie d'un autre temps. Passe sans mal de l'empathie au jugement, de la tolérance au dégoût. Aide lorsqu'il le peut. Tue quand il le doit. Bestiole dans le crâne qui commandite d'étranges désirs.
◖◗ Homme à tout faire : capable de nettoyer les chiottes, de garder un musée, de balayer la rue ou de tenir une caisse. Prédilection pour les postes de serveur, aidé par ses hanches étroites et ses bras solides. Poste d'observation privilégié pour tous les comportements humains et non-humains.
◖◗ Rebut. Incapable de s'adapter pleinement à une meute. Chaque tentative se solde par un échec plus ou moins pénible. Solitaire, se protège derrière la barrière de mensonges qui résistent encore aux outrages du temps. Prétend n'être rien d'autre que la Bête du Gévaudan. S'en convainc parfois, ou bien d'être un descendant.
◖◗ A subi les affres du sang et de la rumeur capable de frapper tous les bourgs et hameaux des campagnes profondes. Accusé de crimes qu'il n'a pas commis. N'a jamais eu l'occasion de racheter son honneur parmi les siens.
◖◗ Amant de Mei Long, poupée chinoise de sang royal. La rencontre entre deux écorchés de la vie, entre deux psychés abîmées, vouées à toutes les folies et aux errances mortifères dans les bois du Maryland.
◖◗ Poursuivi par des flics qui n'ont pas pour habitude de lâcher prise. Connu des autorités américaines depuis les années 70. En cavale permanente. Passé maître dans l'art des identités plastiques, artificielles. Espère trouver à Shreveport l'abri de la dernière chance, en incorporant les rangs de la meute. Tueur de flics et de femmes. Traqueur traqué de Medea Comucci.
◖◗ Mélancolique. Dans ses bons jours, capable de déceler la beauté dissimulée derrière tous les aspects de l'existence. Amoureux d'Histoire et de littérature, lecteur infatigable de Camus et de Céline.
◖◗ Dérangeant. Par ses regards perçants, par ses paroles sans filtre, par ses rires grinçants : inadapté, mais sympathique, si son interlocuteur s'y prête.

◖BÊTE DU GÉVAUDAN◗

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Passent les jours et les semaines,
Y'a qu'le décor qui évolue.
La mentalité est la même.
Tous des tocards, tous des faux culs."

Facultés : ◖◗ Faiseur d'histoires. Capable d'inventer mythes et récits sans effort. Charmant ou effrayant tour à tour. Se réinvente sans cesse, personnage protéiforme.
◖◗ Passé maître dans l'art de dissimuler un corps et d'en ôter la vie. Tous les moyens sont bons.
◖◗ Sait comment survivre face au froid, à la pluie, à la grisaille et à la brume, aux mers, aux monts et aux coups bas. Aux morsures, aux traîtrises, aux caresses, aux promesses.
Thème : Le Fleuve ◖◗ Noir Désir
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"Je vais les rues je vais les lieux où on ne m'attend pas. Ceux que je croise au fond des yeux, non, ne me voient pas. Je parle à des gens comme moi qui n'ont l'air de rien. Des esclaves en muselière qui n'en pensent pas moins."

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Sam 22 Avr - 16:58 (#)


Forgive the adoring beast
Les nuages de poussière n’en finissent pas de retomber. Pendant un temps infini, les volutes planent autour d’eux, discrètes mais palpables, le sol grumeleux fatigué d’encaisser les soubresauts de la voiture en furie. Maintenant que le moteur est à l’arrêt, que les sons de la nature reprennent peu à peu leurs droits, il goûte à la sérénité que lui procure la pénombre alentour. Il aime la sentir faussement raide, faussement vexée par ses moqueries qui n’en sont pas. Ou si peu. La voir déparée de ses atours de perfection… cela aussi, il le découvre. Ayant pris en maturité, en expérience, il la dépeint avec des yeux nouveaux, et bien qu’il conserve à son égard une admiration sans limites, le loup est devenu plus apte à prendre du recul et relativiser sur les fragilités bien réelles de Mei. Quand autrefois il faisait tout pour ne pas les voir, leurs dernières retrouvailles de novembre ont changé la donne, relancé les dés. Il a vu, lu, compris plus que jamais les failles béantes qu’elle enduit d’un baume aux allures de gel. Froide. Si froide.
S’ils dorment ensemble régulièrement, il ne l’a plus jamais touchée autrement qu’en quelques caresses tendres et bien chastes. La blessure, de son côté, est restée intacte. S’il entend l’affection, l’amour il veut le croire, qu’elle lui porte  en le réclamant à ses côtés chaque fois que possible, se savoir rejeté sur le plan charnel lui est difficile. Le bonheur qu’il irradie a beau être réel, ici et maintenant, il souffre de ne pouvoir la posséder comme il en rêve. Il souffre dans tout son corps, il souffre dans sa Bête, hurlant en vain son amour pour la lune pâle qui se contente de le tenir sous son joug, de l’éclairer de sa lumière, tout en conservant une distance insupportable. Il ne lui vient jamais vraiment à l’idée d’imposer ce qu’il a l’élégance de ne pas réclamer. Il ne veut pas qu’elle pense qu’il ne la convoite que pour ça. Il ne veut pas qu’elle le rabaisse au rang d’animal. Pourtant, l’été installé, leur proximité régulière, le tournoiement des sentiments qui l’envahissent chaque fois qu’il se trouve près d’elle, lui compliquent la tâche. Ses nuits solitaires le voient rêver d’elle, et ses chasses nocturnes se font, chaque mois, plus sauvages. Moins prudentes. Le lycan tire sur la corde. Il n’a pas l’habitude. Il a toujours su gérer la frustration sexuelle. Le manque de compagne. Contraint et forcé par la surveillance et le joug d’un Alpha intraitable, isolé au fond des bois américains, désintéressé par l’idée de chercher une partenaire… tour à tour sa vie l’a confronté à une solitude qui, désormais vaincue, a laissé derrière elle les stigmates le démangeant de leur présence intrusive.

Son bras se tend, cherche à entourer les épaules de l’immortelle. Je t’aime, lui disent la jade de ses prunelles, quand sa bouche se fait sage et se contente de répondre à la mauvaise foi par un ton docte et coriace : « Si tu sais conduire une manuelle, alors apprendre à utiliser une automatique sera un jeu d’enfant, pour toi… Tu ne devrais pas te montrer aussi râleuse. » Il s’empêche de l’embrasser. Pourtant, Dieu sait qu’il en rêve. Il sent tout. Le parfum de la jeune femme, celui de ses vêtements – il aime la manière dont elle se vêt, même dans cette époque moderne honnie – les savons qu’elle utilise pour se laver, les crèmes et onguents qu’elle appose sur son derme pâle. Ses odeurs l’étourdissent. La pleine lune est loin, mais même l’animal en lui se surprend à aimer l’empreinte de la Dame, partout où que ses doigts se posent. Son sourire le pousse doucement sur les confins d’une folie qu’ils ont déjà explorée ensemble. Plus réservés, ils contemplent le monde à leur recherche avec le détachement de spectateurs polis, vivant de déni et d’instants volés.

« Tu veux qu’on aille au musée ? Tout ce que tu voudras. Tu n’as qu’un mot à dire. » D’un geste rapide, il éteint la commande des phares. La nuit les enveloppe, sans concession. Sa main libre se porte délicatement contre son menton, qu’il caresse de son pouce épris. « Je conduirai. Je crois que ce sera plus prudent. » Mais avant, il n’y tient plus. Il s’approche encore, sa bouche quémandant la sienne cette fois, tout son corps bouillonnant de ce désir qui n’en finit pas de le tirailler, de le rendre plus hardi.

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Le Temps qui reste

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Lun 24 Avr - 20:10 (#)


Forgive the not adoring bitch


Les yeux levés au ciel dans une mauvaise foi évidente, elle n’a pas plus envie de savoir conduire une automatique que cette guimbarde pétaradante. Le moment n’est qu’un énième prétexte pour rompre l’océan trouble dans lequel ils évoluent tous les deux et dont les remous se sont apaisés depuis leurs retrouvailles. La proximité qu’il initie, dans l’habitacle déjà réduit, la rend attentive aux moindres vibrations de l’air. Mei a toujours aimé la façon bien particulière dont sa chaleur irradiait son espace vital, elle qui ne connaissait maintenant que les ténèbres et le froid. Son épiderme, parfois, conservait en souvenir l’odeur qu’elle n’aurait su nommer par un quelconque adjectif mais typique d’une peau mordorée s’étant gorgée des rayons solaires. Oui, Gautièr sentait le soleil. Gautièr respirait la vie. L’une de ses mains vient d’ailleurs trouver refuge contre son torse, au milieu de l’abdomen, là où tambourine en des battements réguliers un cœur vivace. Elle ne s’était jamais lassée de sa résonance, de l’écho contre la pulpe de ses doigts, dans la paume de sa main, là où plus rien ne pulsait depuis presque un siècle dans sa carcasse.

Cédant à sa requête, cédant à ses pulsions, elle ne le prive pas d’un baiser qui ne comblera pas l’appétit qu’il réfrène déjà depuis trop longtemps. Observatrice, l’immortelle a fait le choix du déni, feignant de ne pas voir le désir brûler dans ses iris, la frustration gonfler ses veines et sa patience mise à rude épreuve. Incapable de lui offrir ce qu’il désire secrètement, pour le moment en tout cas. Loin d’y être insensible, la Chinoise ne peut nier l’effet produit et tout ce que le loup éveille en elle, attisant un brasier qui se refuse à prendre, pauvres flammèches insignifiantes et vacillantes, soufflées pour s’éteindre à la moindre brise d’un vent capricieux. Mei a envie de lui. Mei a envie d’eux. De son corps, de son souffle, de sa prise ferme et de la bestialité qui le consume et que toutes les catins humaines ne sauraient encaisser. Mais c’est la peur qui la fige, éternelle ennemie.

Le repoussant gentiment sans rompre immédiatement la proximité, elle se fait aveugle une nouvelle fois. “Et abréger si rapidement ton calvaire?” Dans un sourire torve, sa main vient remettre les vitesses au point mort et se calant de nouveau dans son siège, elle tourne les clés sans plus de cérémonie, actionnant la commande des phares dans un regard de défi.

Débrayer à fond. Première vitesse enclenchée. Embrayer de façon mesurée tout en accélérant progressivement. Peine perdue, c’est dans une nouvelle embardée que le véhicule vrombit. Si la trajectoire dévie moins, la Caïnite n’en reste pas moins un danger. Les vitesses grincent, les pneus crissent, le volant est malmené et même les oiseaux nocturnes semblent avoir déserté les lieux. Tout n’est qu’agonie dans cette mécanique non maîtrisée mais plus elle s’entête, plus elle commence à ressentir cette pseudo liberté conférée par l’exercice.
Dix minutes, vingt, la main de Gautièr vient tenter de rectifier une énième fois sa ligne directrice, trop tardivement. La carrosserie couine dans une longue litanie métallique contre une barrière de sécurité et elle pile, cette fois sans caler. Malgré la défaite et la peinture probablement écaillée, sûrement même, elle y voit une victoire certaine. Le point mort retrouvé, elle actionne le frein à main tout en feignant un long soupir d’extase. “Un jeu d’enfant!” Se vante sans dernière sans aucune honte ni aucun recul sur ses piètres performances.

La tête calée sur le haut du siège, son regard coule sur son partenaire, sourire ravi figé sur les traits. “Je veux toujours ma visite au musée…” Lui donnant cependant raison, elle ouvre la portière pour s’extirper de l’habitacle, levant la tête et fermant les yeux pour apprécier la moiteur de la nuit.

Qu’elle aurait aimé qu’elle soit, comme elle, éternelle.

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◖◗ Homme du pays occitan, dans le Sud de la France. Né au cœur des Pyrénées aux sommets blanchis, entre le soleil et la rocaille du mois de juillet 1898.
◖◗ Loup-garou Bêta condamné à fuir famille et village, jeté sur les voies forestières d'un exil, des frontières d'Espagne aux vallées de Lozère. Voyageur infatigable, jusqu'au Nord de la France et la côte est américaine.
◖◗ Relation d'amour et de haine pour cette France ingrate. Son sang a coulé pour des généraux dont le pied n'a jamais foulé le no man's land de la Grande Guerre. Membre d'un réseau clandestin dans les années 40.
◖◗ Rêveur misanthrope à la philosophie d'un autre temps. Passe sans mal de l'empathie au jugement, de la tolérance au dégoût. Aide lorsqu'il le peut. Tue quand il le doit. Bestiole dans le crâne qui commandite d'étranges désirs.
◖◗ Homme à tout faire : capable de nettoyer les chiottes, de garder un musée, de balayer la rue ou de tenir une caisse. Prédilection pour les postes de serveur, aidé par ses hanches étroites et ses bras solides. Poste d'observation privilégié pour tous les comportements humains et non-humains.
◖◗ Rebut. Incapable de s'adapter pleinement à une meute. Chaque tentative se solde par un échec plus ou moins pénible. Solitaire, se protège derrière la barrière de mensonges qui résistent encore aux outrages du temps. Prétend n'être rien d'autre que la Bête du Gévaudan. S'en convainc parfois, ou bien d'être un descendant.
◖◗ A subi les affres du sang et de la rumeur capable de frapper tous les bourgs et hameaux des campagnes profondes. Accusé de crimes qu'il n'a pas commis. N'a jamais eu l'occasion de racheter son honneur parmi les siens.
◖◗ Amant de Mei Long, poupée chinoise de sang royal. La rencontre entre deux écorchés de la vie, entre deux psychés abîmées, vouées à toutes les folies et aux errances mortifères dans les bois du Maryland.
◖◗ Poursuivi par des flics qui n'ont pas pour habitude de lâcher prise. Connu des autorités américaines depuis les années 70. En cavale permanente. Passé maître dans l'art des identités plastiques, artificielles. Espère trouver à Shreveport l'abri de la dernière chance, en incorporant les rangs de la meute. Tueur de flics et de femmes. Traqueur traqué de Medea Comucci.
◖◗ Mélancolique. Dans ses bons jours, capable de déceler la beauté dissimulée derrière tous les aspects de l'existence. Amoureux d'Histoire et de littérature, lecteur infatigable de Camus et de Céline.
◖◗ Dérangeant. Par ses regards perçants, par ses paroles sans filtre, par ses rires grinçants : inadapté, mais sympathique, si son interlocuteur s'y prête.

◖BÊTE DU GÉVAUDAN◗

Éternels jusqu'à Demain • Mei S6v5sWR Éternels jusqu'à Demain • Mei N1Hqv8C Éternels jusqu'à Demain • Mei TlIINL9

"L'a pas tellement changé la France.
Passent les jours et les semaines,
Y'a qu'le décor qui évolue.
La mentalité est la même.
Tous des tocards, tous des faux culs."

Facultés : ◖◗ Faiseur d'histoires. Capable d'inventer mythes et récits sans effort. Charmant ou effrayant tour à tour. Se réinvente sans cesse, personnage protéiforme.
◖◗ Passé maître dans l'art de dissimuler un corps et d'en ôter la vie. Tous les moyens sont bons.
◖◗ Sait comment survivre face au froid, à la pluie, à la grisaille et à la brume, aux mers, aux monts et aux coups bas. Aux morsures, aux traîtrises, aux caresses, aux promesses.
Thème : Le Fleuve ◖◗ Noir Désir
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◖MINDHUNTER◗

Éternels jusqu'à Demain • Mei M70Ex1d Éternels jusqu'à Demain • Mei IfwWWwA Éternels jusqu'à Demain • Mei QeVIwzX

"Je vais les rues je vais les lieux où on ne m'attend pas. Ceux que je croise au fond des yeux, non, ne me voient pas. Je parle à des gens comme moi qui n'ont l'air de rien. Des esclaves en muselière qui n'en pensent pas moins."

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Double compte : Eoghan Underwood, Sanford R. De Castro, Aliénor Bellovaque & Ian C. Calloway
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Ven 28 Avr - 17:52 (#)


Forgive the adoring beast
Elle le touche, et son trouble s’accroît. Il soupire contre ses lèvres, trahit son empressement, encore contenu derrière des murs solides. Mais le temps affaiblit ses défenses, et ces remparts lui paraissent soudain bien maigres, lorsqu’elle accepte le contact et l’étendue d’un baiser dont il n’envisage pas la fin. C’est elle qui le repousse. Il s’arrache à ses lèvres dans la douleur, lui sourit faiblement en comprenant qu’elle n’a pas l’intention de les laisser se fondre plus longtemps dans cette humeur plus charmeuse. Il s’écarte, la regardant reprendre les commandes, et s’accorde un nouveau rire pour faire disparaître sa confusion. La voiture s’ébranle, reprenant sa course folle, plus ou moins contrôlée en fonction de ses recommandations, de son aide. Il perd la notion du temps, et lorsqu’elle les fait piler, le Loup a caché ses paupières, de sa paume faussement exaspérée. Il devine qu’elle le cherche des yeux, et c’est une expression toujours aussi affectueuse qu’amusée qu’il finit par lui rendre. Elle quitte le véhicule, et il en fait de même, dépliant sa silhouette longiligne, pas fâché de pouvoir se déguerpir les jambes quelques instants. L’amant éconduit s’approche, contourne la décapotable pour aller à la rencontre de Mei. Elle aussi cueille la nuit, avec la même émotion que lui. Leurs sens ne fonctionnent pas de la même façon. Leur corps n’est pas animé par la même énergie. Pourtant, ils fusionnent de concert parmi cette nature tantôt domptée, tantôt laissée à l’abandon par les hommes de la région. Finalement, il préfère ces étendues d’herbes rases, bordant la route abandonnée, plutôt que les troncs hauts et inquiétants entre lesquels ils s’abritaient autrefois. Le Français s’approche, dérobe les mains de la Chinoise dans les siennes. Il la tire à lui, sans gestes brusques.

« Je ne te savais pas si impatiente d’aller observer des squelettes… » Il contient une plaisanterie de mauvais goût. Il n’a pas envie de salir leur moment passé ensemble avec les fantômes de leur passé. Ses phalanges étreignent celles, plus fines et délicates, plus fraîches aussi, de l’immortelle. Il tire encore, la fond dans ses bras, l’enlace pour la maintenir ainsi, au moins un moment. Juste encore un peu. Son visage se penche, son nez dessine l’arête de son jumeau ; parfait. Un soupir plus lourd, plus rauque, perce la nuit et tranche avec sa respiration régulière. Ses paumes massent gentiment le bas de son dos. Et son odeur, toujours, qui fait fondre plus vite les murs qui ne dissimulent plus le vice qui l’habite. « Mei… » Il murmure. Il l’implore. La jade cherche l’onyx. Il ne peut pas lui demander. Il ne veut pas lui demander. Il ne peut pas forcer la serrure d’une porte qu’elle ne souhaite pas lui ouvrir. Il se le martèle encore : ils ont le temps. Néanmoins, il demeure taraudé par cette peur sordide de voir leur quotidien s’écrouler. Tant de choses peuvent les séparer, les prendre de court. Un baiser contre sa pommette. Une main qui remonte, qui caresse les longs cheveux noirs entre lesquels ses doigts se perdent. Il en oublie que ses tentatives sont vaines. Elle n’a pas bu. Il n’a aucune chance de susciter l’éveil de son désir. « Est-ce que tu es bien, avec moi ? » Sont-ils ensemble ? Sont-ils un couple ? Quelque chose ? Quoi que ce soit ? Peut-il s’enorgueillir d’être devenu son compagnon ? Ou bien en est-il encore à se fourvoyer lui-même, à se croire nanti d’une place qui lui échappe totalement ? « Est-ce que je peux faire quoi que ce soit pour toi ? Hormis cette visite au musée… »

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Le Temps qui reste

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Dim 30 Avr - 23:34 (#)


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Animal.
Tout son être transpire la tension portée par ce désir inassouvi. De sa prise délicate aux allures de possession, de sa recherche permanente de contact par cette peur futile d’abandon, quand jamais elle n’avait osé le quitter. Son espace vital est vain, dans cette étreinte nocturne. Non pas qu’elle cherche à s’en libérer, bercée par ses attentions et des sentiments contradictoires. Une part d’elle se sent étouffée, ainsi sollicitée de manière si avide et même les mots absents trahissent l’attente que la vampire sait devenue insupportable. L’agacement point, la colère menace, la vipère n’est jamais loin et son venin aussi acide que le soufre. L’envie de le repousser brutalement pour faire taire ce besoin presque maladif, presque pathétique qu’il a d’elle et recouvrer sa liberté de sens se fait soudain impétueuse. Mais d’autres sentiments se mêlent à la danse, alimentés par un orgueil qui se targue de susciter une telle envie charnelle, sexuelle, d’éveiller si douloureusement une Bête jamais réellement domptée et qui cherche désespérément sa jumelle. La sienne reste cruellement silencieuse à l’appel mais ça lui plaît, sournoisement, de façon malsaine, de le voir lutter pour ne pas la prendre là, contre la décapotable, au milieu de ce désert urbain, avec pour seuls témoins les rapaces et autres animaux nocturnes. Quelque part, elle en a envie, dans une triste et sadique ironie, partagée entre sa recherche de contrôle et ses envies d’abandon.

Docile.
Seuls les mots soufflés le préservent de son courroux, opposition parfaite à ce que son corps trahit. Mei se rappelle la patience des derniers mois, le respect qu’il lui porte, s’entêtant à la placer sur un piédestal qui n’a plus de raison d’être. Comprend à quel point il en crève intérieurement, ne connaissant que trop bien la frustration et tout ce qui peut naître à son contact. Consciente également qu’au-delà des apparences, elle semble la plus sage des deux, ne sait que trop bien ce qu’il adviendrait de lui céder cette nuit, se refuse à les salir aussi grossièrement. Le voir exulter la comblerait plus que la Caïnite ne l’admettrait jamais, au prix du dégoût, du ressentiment, de la rancœur et de la haine. Ils valent mieux qu’un instant d’égarement, après tous les sacrifices opérés.

Son loup.
Les bras pendus à son cou, ancrage sur des épaules qui ont gagné en épaisseur, elle inspire son essence, sa masculinité, la dangerosité de ce torrent sous estimé par les eaux calmes de surface que son physique laissent penser. Pour n’importe quel quidam se confrontant à Gautièr, il paraîtrait frêle, faible, mais Mei sait, ce qui dort, là, dans cette carcasse d’homme. Elle connaît la Bête, prédatrice, assoiffée, impériale, grandiose, sans pitié, indomptable, indomptée. Elle sait, la magnificence de son loup. Il a toujours été incertain, même après leurs retrouvailles, même après les nuits entières de réassurance. “Ce n’est pas tant la question de ce que tu peux faire pour moi mais de ce que je ne peux pas faire pour toi…” souffle-t-elle, posant des mots simples pour contrer les détours subtils de son partenaire. “Je sais ce que tu veux Gautièr, je le sens, par tous les pores de ta peau. Tu transpires ton désir. Et nous pourrions, ici, maintenant, contre cette voiture, mais je n’aurais guère mieux à t’offrir que la dernière fois.” Il lui paraissait étrange, d’être celle qui parvenait à mettre le doigt sur des non-dits devenus légion entre eux. Il lui paraissait étrange, de ne pas profiter de la faille béante du lycan pour mieux le manipuler et le plier à sa volonté, mais de chercher à la refermer. “Je te veux. J’en ai envie. Ne va pas te torturer avec des idées infondées. J’ai aimé chaque nuit passée avec toi ces derniers mois, même les plus banales. Oh, jamais je ne regretterai notre sauvagerie d’antan, jamais je ne regretterai nos tueries, le sang, le meurtre. Mais on ne peut plus être ceux-là. Je ne peux plus. Je veux me réapproprier ma vie et dans cette recherche de contrôle, d’une nouvelle balance, c’est toi que je veux à mes côtés. Toi, Gautièr Montignac, pas un autre.” Ses lèvres trouvent les siennes, suffisamment pudiques pour ne pas lui insuffler un vain espoir. “Je suis désolée que ça te consume à ce point mais…” L’une de ses mains vient agripper sa nuque, le force à planter ses prunelles dans les siennes. “... bientôt, mon loup. Bientôt, je serai à toi. Comme tu es à moi.” Loin des déclarations d’amour des amants maudits dépeints dans les livres, elle revendique son appartenance et surtout sa propriété. “Tu as promis de ne plus me laisser, tu serais sot de l’oublier.”

Peut-être que jamais elle ne l’avait aimé aussi fort que maintenant, dans cette modernité qu’ils exécraient tous deux. Mais s’il partait ou s’il la trahissait, elle le tuerait. Par amour, par orgueil, par vengeance mesquine. Il était trop tard, elle l’aimait déjà trop pour lui offrir la liberté qui, pourtant, leur permettrait probablement enfin de s’affranchir l’un de l’autre et de les voir heureux. Au moins un peu.


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ADMIN ۰ Mignon comme Tchoupi, aussi vnr que Moundir : le Loup d'la Vieille (la chair vivante, c'est gourmang-croquang)
Gautièr Montignac
Gautièr Montignac
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"C'est une histoire de dingue.
Une histoire bête à pleurer."

En un mot : Meursault d'Occident. Sorel d'Amérique.
Qui es-tu ? :
"J'irais bien voir la mer.
Écouter les gens se taire."

◖◗ Homme du pays occitan, dans le Sud de la France. Né au cœur des Pyrénées aux sommets blanchis, entre le soleil et la rocaille du mois de juillet 1898.
◖◗ Loup-garou Bêta condamné à fuir famille et village, jeté sur les voies forestières d'un exil, des frontières d'Espagne aux vallées de Lozère. Voyageur infatigable, jusqu'au Nord de la France et la côte est américaine.
◖◗ Relation d'amour et de haine pour cette France ingrate. Son sang a coulé pour des généraux dont le pied n'a jamais foulé le no man's land de la Grande Guerre. Membre d'un réseau clandestin dans les années 40.
◖◗ Rêveur misanthrope à la philosophie d'un autre temps. Passe sans mal de l'empathie au jugement, de la tolérance au dégoût. Aide lorsqu'il le peut. Tue quand il le doit. Bestiole dans le crâne qui commandite d'étranges désirs.
◖◗ Homme à tout faire : capable de nettoyer les chiottes, de garder un musée, de balayer la rue ou de tenir une caisse. Prédilection pour les postes de serveur, aidé par ses hanches étroites et ses bras solides. Poste d'observation privilégié pour tous les comportements humains et non-humains.
◖◗ Rebut. Incapable de s'adapter pleinement à une meute. Chaque tentative se solde par un échec plus ou moins pénible. Solitaire, se protège derrière la barrière de mensonges qui résistent encore aux outrages du temps. Prétend n'être rien d'autre que la Bête du Gévaudan. S'en convainc parfois, ou bien d'être un descendant.
◖◗ A subi les affres du sang et de la rumeur capable de frapper tous les bourgs et hameaux des campagnes profondes. Accusé de crimes qu'il n'a pas commis. N'a jamais eu l'occasion de racheter son honneur parmi les siens.
◖◗ Amant de Mei Long, poupée chinoise de sang royal. La rencontre entre deux écorchés de la vie, entre deux psychés abîmées, vouées à toutes les folies et aux errances mortifères dans les bois du Maryland.
◖◗ Poursuivi par des flics qui n'ont pas pour habitude de lâcher prise. Connu des autorités américaines depuis les années 70. En cavale permanente. Passé maître dans l'art des identités plastiques, artificielles. Espère trouver à Shreveport l'abri de la dernière chance, en incorporant les rangs de la meute. Tueur de flics et de femmes. Traqueur traqué de Medea Comucci.
◖◗ Mélancolique. Dans ses bons jours, capable de déceler la beauté dissimulée derrière tous les aspects de l'existence. Amoureux d'Histoire et de littérature, lecteur infatigable de Camus et de Céline.
◖◗ Dérangeant. Par ses regards perçants, par ses paroles sans filtre, par ses rires grinçants : inadapté, mais sympathique, si son interlocuteur s'y prête.

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"L'a pas tellement changé la France.
Passent les jours et les semaines,
Y'a qu'le décor qui évolue.
La mentalité est la même.
Tous des tocards, tous des faux culs."

Facultés : ◖◗ Faiseur d'histoires. Capable d'inventer mythes et récits sans effort. Charmant ou effrayant tour à tour. Se réinvente sans cesse, personnage protéiforme.
◖◗ Passé maître dans l'art de dissimuler un corps et d'en ôter la vie. Tous les moyens sont bons.
◖◗ Sait comment survivre face au froid, à la pluie, à la grisaille et à la brume, aux mers, aux monts et aux coups bas. Aux morsures, aux traîtrises, aux caresses, aux promesses.
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"Je vais les rues je vais les lieux où on ne m'attend pas. Ceux que je croise au fond des yeux, non, ne me voient pas. Je parle à des gens comme moi qui n'ont l'air de rien. Des esclaves en muselière qui n'en pensent pas moins."

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Lun 1 Mai - 1:21 (#)


Forgive the adoring beast
Le combat est perdu d’avance.

Il ne gagnera pas.
Il n’est pas un Alpha.
Elle l’entoure de ses bras, et il n’y trouve nul réconfort. Il sait déjà quel genre de discours se profile à l’horizon. Il ne pourra s’agir que d’un refus. Un refus sophistiqué, articulé comme elle tisserait un cocon de soie pour lui épargner la moindre écorchure. Pourtant, cela ne suffit pas. Sa gorge se noue douloureusement, tandis que ses prunelles restent prisonnières des siennes. Il reconnaît cette humeur-là. Il s’agit de la même qui, du temps de son humanité, pouvait s’emparer de lui lorsqu’une situation échappait à son contrôle ; lorsqu’il se sentait trop sot pour agir, pour penser, pour répondre. Ce constat d’échec lui semble si cruel. Elle continue de le punir, à dessein ou sans vouloir à tout prix causer sa perte. Il ne peut que sentir le vice qui émane de la femme qu’il est sûr d'aimer de toute son âme, tout en se refusant à embrasser pleinement la conviction d’une brûlure causée délibérément. Il se sent heurté par la franchise presque brutale qu’elle lui oppose. Ses mains l’abandonnent, doucement, cessant de la toucher par-dessus ses habits. Elles retombent, silencieuses et inertes, de chaque côté de lui. Il l’écoute, obéissant, comme il n’a jamais vraiment cessé de l’être, avec elle. Il n’a transgressé ses ordres muets qu’une seule fois. Et pour cette occurrence, il le paiera le reste de sa vie. Le baiser qu’elle lui offre a un goût de sel et d’écume. Il assèche sa bouche, lui donne l’impression que la glace a posé ses lèvres contre les siennes. Et puis la pression de sa nuque, terrible, tandis qu’une lueur d’ambre paraît s’allumer au fond de son regard, obligé de soutenir le sien.

“Tu as promis de ne plus me laisser, tu serais sot de l’oublier.”

Un sourire dur déchire sa commissure.

« Tu crois vraiment que j’ai oublié ? » Il ferme ses paupières quelques secondes. Respire, pour ne pas étouffer. « Tu es méchante de sous-entendre que c’est le cas. Parce que j’ai envie de toi et que tu te refuses, j’envisagerais de nouveau de m’enfuir, selon ta logique ? » Ce serait une insulte portée à l’attachement qu’il lui porte. Il se devine blessé. Ce n’est pas si fréquent. Il reste abasourdi de se découvrir encore si tendre, offrant une prise parfaite à la harpie pour la laisser y planter les serres et déchirer sa chair. Et puis, que veut dire « bientôt », pour une immortelle ? Dans un mois ? Dans un an ? L’humiliation qu’elle lui fait subir creuse une entaille de plus dans ses entrailles. Ils n’ont pas le temps. Ils n’ont plus le temps. Ils l’ont encore. Ses bonnes intentions vacillent, puis volent en éclat. Il veut s’emparer de la certitude d’un avenir possible et infini, entre eux deux. Mais de mauvais pressentiments ainsi qu’une lucidité aiguë quant aux statistiques évidentes concernant sa cavale l’accablent et l’empêchent vite de se projeter aussi loin.
Sans gestes brusques, il se détache et lui échappe. Le Loup lui tourne le dos, fouille dans ses poches. La braise d’une cigarette perce la nuit de pépites érubescentes. Il fume pour ne pas imploser. Il fume pour ne pas laisser la colère, une humeur trop intense, ruiner leur moment. Il n’a pas envie de se comporter de manière immature. Il souffre, et il attend que cette souffrance passe, comme il l’a toujours fait.

« Si un jour, je ne suis plus à tes côtés… c’est que la mort m’aura pris. Ou sinon pire. » Se rend-elle compte ? Il croise les bras, sa sénestre soutenant le coude droit, quand le mégot fume tranquillement au cœur des ténèbres chaudes. Il effectue quelques pas, sans tanguer. Ses hanches en maîtrise, ses jambes interminables tendues dans une direction ou une autre. Pas de piétinement vain. « Ils vont me rattraper de nouveau. Et je ne saurai rien. » Il le voit venir. Il comprend l’échéance qui s’esquisse, sans même encore réaliser quand, comment, par quel biais il commettra le faux pas qui lui sera fatal. « Elle va me reprendre. Elle va y arriver. Elle n’abandonne jamais. Et même toi, tu ne pourras rien y faire. » Pour sa survie, il devrait la quitter. Reprendre son errance. Remettre un tant soit peu de distance avec Shreveport. Toutefois, au-delà du serment qu’il lui a donné plusieurs mois auparavant, la simple idée d’avoir à reconstruire une énième fois un simulacre d’existence ailleurs, l’épuise et lui donne le tournis. « Je vais mourir. Et je me rends compte que je ne saurai rien de toi. Ou si peu. » Son ventre se tord, d’une angoisse ressuscitée. Il veille pourtant à ce que ses mots ne flanchent pas, et peu à peu, le Loup semble retrouver le calme, le détachement presque effrayant qu’il n’aurait jamais dû quitter. Même avec elle.

« Je te demande pardon, si tu t’es sentie harcelée. »

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Dim 7 Mai - 20:49 (#)


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Évidemment qu’elle était méchante. Capricieuse. Rancunière. Jalouse. Acide. Possessive. Comment aurait-elle pu se construire autrement, bercée par la révolte, la guerre, la déchéance, la captivité, le viol, la torture, la manipulation? Comment autre chose aurait-il pu éclore du sang et du vice? Enfant des horreurs passées, Infant d’un pervers narcissique qui avait consumé chaque partie de son être. Rien de sain n’aurait pu sortir de son histoire. Absolument rien. Parce qu’une autre femme qu’elle, une autre version, se serait vue le genou ployé, l’échine courbée, la bouche gueulant en de vagues déferlantes de vaines supplications. Une autre qu’elle aurait abandonné, assurément. Mais elle était restée debout, jonglant avec ses humeurs, filtrant les balles, se protégeant des nouvelles attaques en mordant la première, se prémunissant du pouvoir que les autres pouvaient avoir sur sa personne par ce besoin maladif de dominance. Oui, elle était méchante, cruelle parfois, venimeuse, souvent. Elle était Mei Long et il l’avait acceptée ainsi cinquante ans plus tôt, lui en faire aujourd’hui le reproche ne le sauverait pas de ses griffes.

Oh, elle ne le blâmera pas pour si peu, pas ce soir, pas après ces derniers mois. Sans se confondre en un espoir illusoire, elle avait envie de croire que les choses seraient différentes, dans cet acte deux. Que les circonstances leur seraient profitables. Mais il n’y avait jamais de fin heureuse, pour les amants maudits. Et ils l’étaient tous les deux : corps et âmes. “Si une quelconque logique habitait mes choix, je n’en serais pas arrivée jusqu’ici…” Calculatrice, manipulatrice certes, mais pas suffisamment pour pondérer ses humeurs, pour se sauvegarder elle-même.

Déjà son loup lui échappe et elle ne fait rien pour le retenir, presque soulagée de retrouver un semblant de contrôle sur son propre espace vital. Une odeur de tabac chaud lui pique les sinus et l’Immortelle grimace, le laissant s’éloigner de quelques pas. Il y a autre chose, elle le sent, plus que le refus que la vampire lui impose, plus que sa frustration et son envie d’elle. De l’inquiétude? La paranoïa de la fuite? Il fait les cent pas, et, dos tourné, cette dernière en profite pour lever les yeux au ciel, peu envieuse à l’idée de le rassurer sur des craintes passées auxquelles elle est étrangère. Jusqu’à ce … elle. Plus ils, plus eux, mais …. elle. Une femme. Sans nom. Sans visage. Traqueuse anonyme. Fantôme qu’elle devine le hanter. Jusqu’à quel point? Jusqu’où? Les mâchoires serrées, elle ne cherche pas à feindre d’accuser le coup, trop véhémente envers cette catin dont elle ignore encore tout.
Pourtant, dans son orgueil piqué, la diablesse rentre ses griffes quand une fatalité dont elle veut nier l’existence s’abat entre eux. Sa mort possible, sa mort qui, même retardée, reste inéluctable. Gautièr n’est pas un immortel. Elle si. Trouvant dans l’asphalte encore chaude de sa chevauchée mécanique un intérêt croissant, elle ferme un instant les yeux au moment où il daigne enfin reporter son regard sur elle.

Forçant une inspiration, la belle finit par renouer le contact avec ses jumelles claires. “Je ne me suis jamais sentie harcelée Gautièr. Pas par toi. Jamais.” La réciproque ne pouvait se vérifier mais même dans ses moments de démence les plus meurtriers, elle s’était toujours sentie en sécurité. “Et tu ne peux me blâmer pour ton manque de connaissances. Je t’ai ouvert une porte il y a plusieurs mois de cela, tu es le seul responsable pour n’avoir jamais osé la franchir.” Même si ça pique, même si ça brûle, elle lui a promis des réponses et elle n’était pas du genre à revenir sur sa parole. “Maintenant…”

Dans une vitesse qui lui est propre, elle investit à son tour son espace, lui arrache la moitié de cigarette et la jette plus loin, lui faisant comprendre qu’elle ne passerait pas outre certaines de ses paroles. “Qui est elle?” lui demande-t-elle durement.

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Gautièr Montignac
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◖◗ Homme du pays occitan, dans le Sud de la France. Né au cœur des Pyrénées aux sommets blanchis, entre le soleil et la rocaille du mois de juillet 1898.
◖◗ Loup-garou Bêta condamné à fuir famille et village, jeté sur les voies forestières d'un exil, des frontières d'Espagne aux vallées de Lozère. Voyageur infatigable, jusqu'au Nord de la France et la côte est américaine.
◖◗ Relation d'amour et de haine pour cette France ingrate. Son sang a coulé pour des généraux dont le pied n'a jamais foulé le no man's land de la Grande Guerre. Membre d'un réseau clandestin dans les années 40.
◖◗ Rêveur misanthrope à la philosophie d'un autre temps. Passe sans mal de l'empathie au jugement, de la tolérance au dégoût. Aide lorsqu'il le peut. Tue quand il le doit. Bestiole dans le crâne qui commandite d'étranges désirs.
◖◗ Homme à tout faire : capable de nettoyer les chiottes, de garder un musée, de balayer la rue ou de tenir une caisse. Prédilection pour les postes de serveur, aidé par ses hanches étroites et ses bras solides. Poste d'observation privilégié pour tous les comportements humains et non-humains.
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◖◗ A subi les affres du sang et de la rumeur capable de frapper tous les bourgs et hameaux des campagnes profondes. Accusé de crimes qu'il n'a pas commis. N'a jamais eu l'occasion de racheter son honneur parmi les siens.
◖◗ Amant de Mei Long, poupée chinoise de sang royal. La rencontre entre deux écorchés de la vie, entre deux psychés abîmées, vouées à toutes les folies et aux errances mortifères dans les bois du Maryland.
◖◗ Poursuivi par des flics qui n'ont pas pour habitude de lâcher prise. Connu des autorités américaines depuis les années 70. En cavale permanente. Passé maître dans l'art des identités plastiques, artificielles. Espère trouver à Shreveport l'abri de la dernière chance, en incorporant les rangs de la meute. Tueur de flics et de femmes. Traqueur traqué de Medea Comucci.
◖◗ Mélancolique. Dans ses bons jours, capable de déceler la beauté dissimulée derrière tous les aspects de l'existence. Amoureux d'Histoire et de littérature, lecteur infatigable de Camus et de Céline.
◖◗ Dérangeant. Par ses regards perçants, par ses paroles sans filtre, par ses rires grinçants : inadapté, mais sympathique, si son interlocuteur s'y prête.

◖BÊTE DU GÉVAUDAN◗

Éternels jusqu'à Demain • Mei S6v5sWR Éternels jusqu'à Demain • Mei N1Hqv8C Éternels jusqu'à Demain • Mei TlIINL9

"L'a pas tellement changé la France.
Passent les jours et les semaines,
Y'a qu'le décor qui évolue.
La mentalité est la même.
Tous des tocards, tous des faux culs."

Facultés : ◖◗ Faiseur d'histoires. Capable d'inventer mythes et récits sans effort. Charmant ou effrayant tour à tour. Se réinvente sans cesse, personnage protéiforme.
◖◗ Passé maître dans l'art de dissimuler un corps et d'en ôter la vie. Tous les moyens sont bons.
◖◗ Sait comment survivre face au froid, à la pluie, à la grisaille et à la brume, aux mers, aux monts et aux coups bas. Aux morsures, aux traîtrises, aux caresses, aux promesses.
Thème : Le Fleuve ◖◗ Noir Désir
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◖MINDHUNTER◗

Éternels jusqu'à Demain • Mei M70Ex1d Éternels jusqu'à Demain • Mei IfwWWwA Éternels jusqu'à Demain • Mei QeVIwzX

"Je vais les rues je vais les lieux où on ne m'attend pas. Ceux que je croise au fond des yeux, non, ne me voient pas. Je parle à des gens comme moi qui n'ont l'air de rien. Des esclaves en muselière qui n'en pensent pas moins."

Éternels jusqu'à Demain • Mei WdHxnMJ
Pseudo : Nero
Célébrité : Harry Lloyd.
Double compte : Eoghan Underwood, Sanford R. De Castro, Aliénor Bellovaque & Ian C. Calloway
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Jeu 11 Mai - 8:48 (#)


Forgive the adoring beast
Il retient une pique acerbe. Mei a le talent de prétendre à une porte ouverte, pour mieux lui clore le battant au nez. Comment prétendre exiger une vérité qu’elle n’est de toute évidence pas prête à lui léguer ? Il secoue la tête calmement, marquant ainsi sa désapprobation sans éclat particulier. Il sursaute presque lorsqu’elle se rapproche à toute vitesse, expédiant son mégot plus loin. Ses gestes se figent, et lorsqu’il la regarde, cette fois, une lueur agacée luit, pareille à l’ambre symptomatique du loup en approche. Il pourrait faire mine de ne pas se formaliser. Mais cette fois, c’est trop. S’il doit contenir ses pulsions, elle ne l’empêchera pas de puiser quelques filaments de paix par le tabac. Calmement, il extirpe de nouveau paquet et cigarette, faisant claquer le briquet pour tirer une bouffée de nicotine.

« Je t’en ai déjà parlé. Lorsque nous nous sommes retrouvés, et que tu m’as emmené dans cet hôtel. Je t’ai dit que j’avais été retenu par le Pasua. » Par décence comme par affection envers elle, le garou lève la tête pour expirer la fumée vers le ciel, le plus loin possible de l’odorat de Mei, aussi sensible que le sien. « Elle a été à la fois mon pire ennemi et ma meilleure alliée, pendant cette période. Elle pouvait se montrer aussi capricieuse que toi, parfois. Mais elle a aussi su arrêter le bras de ceux qui n’hésitaient pas à aller loin, avec moi. Trop loin. » Il a gardé de ces rencontres avec les blouses blanches quelques cicatrices venues jalonner sa peau, sans parvenir à transformer les coutures de la Grande Guerre en palimpseste de chair pour autant. Il n’esquive pas, la regarde toujours droit dans les yeux, muni de la même fierté qui empreint la Chinoise, lorsque le souvenir des Japonais la frappe en secret.

« Qu’est-ce que tu veux savoir ? Qu’elle est coriace ? Intelligente ? Qu’elle me piste depuis des mois ? Elle parviendra à me retrouver. Je lui ai toujours refusé jusqu’à mon nom… mais elle finira par dégoter une piste. L’un de ses agents de terrain est une connaissance à moi. Il m’a couvert, m’a prévenu du danger. Il ne me trahira pas. Il fait partie des justes. Il était meilleur que moi. » Cette fois, il finit par se détourner sans pivoter, ne lui offrant plus que le profil de son visage tourmenté par un passé plus proche qu’il n’y paraît. Il sait que de chaque mot dépendra une réaction potentiellement violente. Il pourrait presque le revendiquer, le souhaiter jusque dans ses fibres les plus enfouies. Un sursaut d’aménité et de bienveillance l’empêche de céder à ce tourbillon de mesquinerie. Il se sentait heureux avec elle, encore quelques minutes plus tôt. Il ne transformera pas sa frustration en arme affûtée pour la blesser avec cruauté. Il soupire. « Ne sois pas jalouse d’elle. Ça ne sert à rien. Elle n’en vaut pas la peine, et n’est jamais parvenue à se hisser sur le piédestal où tu sièges encore. Elle n’avait aucune chance de te dérober le trône, Mei. » Cette fois, le jade retrouve l’onyx.

« Quant à ce que tu gardes enfoui dans ton cœur et dans ta tête… Ce n’est pas à moi de te l’extirper. Bien sûr que j’aurais voulu que tu trouves le désir de me parler spontanément. De me dire d’où vient ton Mal, tes plaies, tes dérives. Mais je vois bien comme tu redoutes cette échéance. Exactement comme ce soir, lorsque je manque de me montrer trop pressant avec toi. » Il marque une pause. Il n’aime pas parler autant. La modernité aussi, leur a imposé de nouvelles voies en ce sens. Le silence ne suffit plus pour se protéger des non-dits qui ont bien manqué de les détruire. Ils ne peuvent se permettre ce nouvel écueil. « Tu peux m’interroger sur tout ce que tu veux, de ton côté. Tu sais que je serai franc, avec toi. Je n’ai rien à te cacher. »  

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Le Temps qui reste

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Lun 29 Mai - 16:21 (#)


Forgive the not adoring bitch


Les mâchoires serrées à l’extrême, elle se retient de réduire à néant la cigarette qu’il vient de rallumer dans un nouveau défi. Elle n’aime aucun des mots qui se déversent entre eux. Elle n’aime pas qu’il ose une comparaison avec sa catin d’autrefois. Pas plus que l’ombre qu’il fait planer au-dessus de leur tête. Cette menace à peine voilée sur une simple humaine au pouvoir certain. Elle déteste le voir trembler face à cette banale femme qu’il aurait pu réduire en charpie, elle en est certaine, mille fois. Non, elle n’aime rien de leur échange, de l’humeur qui a entrepris un virage à cent-quatre-vingts degrés, de la pesanteur qui a soufflé la légèreté de l’instant. Elle déteste qu’il l'ait désiré aussi férocement et le hait pour une relation qu’elle devine plus qu’elle ne connaît, alimentant sa mauvaise foi et sa jalousie. Ainsi écorchée, elle ne rêve que de mordre et de tuer, d'éventrer cette pute de bas étage et de l’entendre couiner comme une truie. Elle fantasme le sang et le regard vitreux que son dernier souffle emportera avec elle. Son nom lui manque, information qui ne tardera pas à tomber, avec un peu de conviction. Pas dans cette colère sourde, pas dans cette haine viscérale, mais elle obtiendrait son identité.

Viens, viens jouer avec moi

Danse, danse la folie au gré de son envie. Peu lui importait le réseau de la femme, cette dernière ne comptait plus sur un loup solitaire et esseulé. Non, personne ne lui volerait plus l’un des siens. Pas après Aliénor. Pas Gautièr. Pas son loup. Malgré l’envie farouche de le gifler quand les adjectifs valorisent l’inconnue, malgré sa tentative ratée de la rassurer, rien ni personne ne lui enlèverait. Pas même elle.

Lame de fond en éruption, là, au creux de ses entrailles, celle qu’il retourne dans une plaie encore purulente lui fait détourner le regard, honteuse d’être si faible. Ils étaient impossibles, à ne pas savoir saisir les perches tendues par l’autre, à attendre que l’autre fasse le premier pas, prisonniers de ce statut quo depuis des mois déjà. N’étaient-ils donc bon qu’à se déchirer avec passion, à défaut de savoir s’aimer? Était-ce là une condamnation mutuelle pour leurs trop nombreux péchés? Fermant les yeux pour oublier leur caractère trop dur, leur entêtement certain, elle ne les rouvre que pour mieux les replonger dans la clarté des siens. “Tu as promis de ne plus me laisser.” Lui rappelle-t-elle en se rapprochant, passant outre l’odeur de tabac chaud qui fait écran entre eux. “Je ne la laisserai pas te dérober à moi, jamais tu m’entends. Ni elle, ni personne.” Et contre toute attente, en contradiction avec les sentiments négatifs qui l’habitent, elle se fond dans ses bras, entourant sa taille qu’elle ceint avec possession, venant caler sa joue contre son torse, là où pulse un cœur encore bien vivant, contrairement au sien. “Je ne te laisserai pas le choix, mon loup. Tu ne seras pas seul, que tu le veuilles ou non.” Resserrant son étreinte qu’un humain banal trouverait trop forte, elle ferme de nouveau les yeux, se refusant à une énième dispute.

“Je ne dis rien parce que tu ne veux pas savoir Gautièr. Ce qu’ils m’ont fait, ce qu’ils m’ont pris, à combien ils s’y sont mis pour me détruire. Je ne dis rien parce que je ne veux pas affronter ton regard, face au récit de la victime que j’ai été.” Les livres d’Histoire ne compteraient pas la sienne, dernière âme probablement encore en vie des horreurs commises par l’Unité 731…


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ADMIN ۰ Mignon comme Tchoupi, aussi vnr que Moundir : le Loup d'la Vieille (la chair vivante, c'est gourmang-croquang)
Gautièr Montignac
Gautièr Montignac
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Éternels jusqu'à Demain • Mei WjqXz0V Éternels jusqu'à Demain • Mei 7dbuIBt Éternels jusqu'à Demain • Mei A4xF6gr

"C'est une histoire de dingue.
Une histoire bête à pleurer."

En un mot : Meursault d'Occident. Sorel d'Amérique.
Qui es-tu ? :
"J'irais bien voir la mer.
Écouter les gens se taire."

◖◗ Homme du pays occitan, dans le Sud de la France. Né au cœur des Pyrénées aux sommets blanchis, entre le soleil et la rocaille du mois de juillet 1898.
◖◗ Loup-garou Bêta condamné à fuir famille et village, jeté sur les voies forestières d'un exil, des frontières d'Espagne aux vallées de Lozère. Voyageur infatigable, jusqu'au Nord de la France et la côte est américaine.
◖◗ Relation d'amour et de haine pour cette France ingrate. Son sang a coulé pour des généraux dont le pied n'a jamais foulé le no man's land de la Grande Guerre. Membre d'un réseau clandestin dans les années 40.
◖◗ Rêveur misanthrope à la philosophie d'un autre temps. Passe sans mal de l'empathie au jugement, de la tolérance au dégoût. Aide lorsqu'il le peut. Tue quand il le doit. Bestiole dans le crâne qui commandite d'étranges désirs.
◖◗ Homme à tout faire : capable de nettoyer les chiottes, de garder un musée, de balayer la rue ou de tenir une caisse. Prédilection pour les postes de serveur, aidé par ses hanches étroites et ses bras solides. Poste d'observation privilégié pour tous les comportements humains et non-humains.
◖◗ Rebut. Incapable de s'adapter pleinement à une meute. Chaque tentative se solde par un échec plus ou moins pénible. Solitaire, se protège derrière la barrière de mensonges qui résistent encore aux outrages du temps. Prétend n'être rien d'autre que la Bête du Gévaudan. S'en convainc parfois, ou bien d'être un descendant.
◖◗ A subi les affres du sang et de la rumeur capable de frapper tous les bourgs et hameaux des campagnes profondes. Accusé de crimes qu'il n'a pas commis. N'a jamais eu l'occasion de racheter son honneur parmi les siens.
◖◗ Amant de Mei Long, poupée chinoise de sang royal. La rencontre entre deux écorchés de la vie, entre deux psychés abîmées, vouées à toutes les folies et aux errances mortifères dans les bois du Maryland.
◖◗ Poursuivi par des flics qui n'ont pas pour habitude de lâcher prise. Connu des autorités américaines depuis les années 70. En cavale permanente. Passé maître dans l'art des identités plastiques, artificielles. Espère trouver à Shreveport l'abri de la dernière chance, en incorporant les rangs de la meute. Tueur de flics et de femmes. Traqueur traqué de Medea Comucci.
◖◗ Mélancolique. Dans ses bons jours, capable de déceler la beauté dissimulée derrière tous les aspects de l'existence. Amoureux d'Histoire et de littérature, lecteur infatigable de Camus et de Céline.
◖◗ Dérangeant. Par ses regards perçants, par ses paroles sans filtre, par ses rires grinçants : inadapté, mais sympathique, si son interlocuteur s'y prête.

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Passent les jours et les semaines,
Y'a qu'le décor qui évolue.
La mentalité est la même.
Tous des tocards, tous des faux culs."

Facultés : ◖◗ Faiseur d'histoires. Capable d'inventer mythes et récits sans effort. Charmant ou effrayant tour à tour. Se réinvente sans cesse, personnage protéiforme.
◖◗ Passé maître dans l'art de dissimuler un corps et d'en ôter la vie. Tous les moyens sont bons.
◖◗ Sait comment survivre face au froid, à la pluie, à la grisaille et à la brume, aux mers, aux monts et aux coups bas. Aux morsures, aux traîtrises, aux caresses, aux promesses.
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"Je vais les rues je vais les lieux où on ne m'attend pas. Ceux que je croise au fond des yeux, non, ne me voient pas. Je parle à des gens comme moi qui n'ont l'air de rien. Des esclaves en muselière qui n'en pensent pas moins."

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Mar 20 Juin - 2:22 (#)


Forgive the adoring beast
“Tu as promis de ne plus me laisser.”

Un éclat de douleur brille soudain dans le regard désolé du lycan. Touché à mort, il soupire brièvement, la considérant avec un immense regret. Il compte bien honorer cette promesse, aussi longtemps que faire se peut. Il n’a toutefois pas envie de glisser dans un monde de fantasme, d’oublier là où ils se trouvent, tous les deux. Une solution existe, tangible. Mei ne l’acceptera pas. Lui-même se sent épuisé, rien qu’à l’idée de l’évoquer. Comme si tous deux parvenaient au même stade de lassitude, la vampire se rapproche. Un deuxième mégot tombe cette fois à leurs pieds, lorsque l’homme se décide cette fois à l’enlacer, à la presser contre lui aussi fort qu’elle-même s’est accrochée. Ému, une boule dans sa gorge perturbe un instant son souffle et l’empêche de répondre, de promulguer toutes les paroles rassurantes qui ne seraient d’aucun effet, sur eux deux. Ils sont trop vieux, pour cela. Trop lucides.

« Je resterai à tes côtés tant que je le peux. Je ne compte plus me parjurer. »

Il dépose un baiser dans la chevelure d’encre. « Mais j’ai un mauvais pressentiment. Je ne sais pas comment te l’expliquer. Ce n’est sûrement que du vent, et pourtant, je n’arrive pas à l’ignorer. » L’expérience lui a appris à ne jamais se détourner des messages portés par les zéphyrs. La truffe en l’air, le nez relevé, le vent lui a toujours apporté les rumeurs, les indices, les signes révélateurs d’un danger à venir. Et s’il prie pour qu’il ne s’agisse que d’un mirage, les risques sont trop grands pour qu’il puisse se résoudre à les mettre de côté. Il comprend qu’il ne sert à rien de s’attarder sur ce sujet, et exclue volontairement Medea de son esprit. À la place, c’est bien le visage de son amante qui déborde du cadre, immense, omniprésente.

« Je ne veux pas que tu te caches derrière la crainte ce que je pourrais ressentir. » Délicatement, ses mains s’emparent de ses épaules, l’incitant à se reculer afin de pouvoir la regarder dans les yeux. « Si tu ne souhaites pas m’en parler… si pour toi, le sujet doit être définitivement clos… alors dis-le-moi. Dis-le-moi et plus jamais je ne t’interrogerai sur ces cicatrices. En attendant… » Il incline son visage, arborant désormais une moue légèrement ironique. « Tu m’as déjà vu. Peut-être pas assez bien. Mais je ne suis pas exempt de scares, moi non plus… Je croyais que tu t’en étais rendue compte. Ou bien est-ce toi qui n'a pas envie de savoir ? » Il retient un surnom affectueux, caresse la joue de l’Asiatique et se penche pour embrasser son front. « Je respecterai ton choix. Je peux aussi me contenter d’écouter, ne rien répondre, et ne pas te regarder, si c’est ce qui te fait peur. »

Ce sera un échec de plus.
Une porte close dont ils n’ont pas besoin.
Lui, a besoin de se sentir proche d’elle. D’être accepté dans son giron, dans tous les pans de son existence. Elle lui refuse son corps, et désormais l’accès à ses souvenirs, à ces tranches d’Histoire qu’elle porte gravées sur sa peau. Dépité de ne parvenir à gagner totalement sa confiance, il souffle :

« Tu veux toujours que je t’emmène au musée ? »

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Le Temps qui reste

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Ven 15 Sep - 13:08 (#)


Forgive the not adoring bitch


Le temps devenait notion abstraite dans l’infini d’une existence. Une année, une décade, un millénaire, comment rendre justice à une idée dont il ne restait que les réminiscences floues d’un début sans fin? Pourtant, dans ses bras, dans le confort et la sécurité de son étreinte, elle compte les secondes en leur soufflant des espoirs d’éternité. Il a beau avoir l’apparence d’un homme, l’Antique sait la férocité que cache sa carcasse, la dangerosité de son âme. Elle choisit d’ignorer l’amertume que les promesses de son loup recèlent au profit de cet instant, faisant taire par la même occasion les démons qui lui soufflent d’innommables sévices envers ceux qui chercheraient à le lui prendre. Son orgueil lui interdit d’offrir tant de pouvoir à leurs ennemis malgré les derniers mois, confrontée de force à une réalité en totale contradiction avec le sentiment présent. Mei avait toujours pensé que ce serait elle, la seule responsable de la mort définitive de leur lien, pas une salope de bas étage à qui une autorité quelconque aurait confié quelque responsabilité, ni même un gouvernement. Outsiders par nature, par choix, par une cruauté primaire que seuls les damnés comme eux pouvaient toucher du doigt.

Sa poigne autour de ses épaules, son regard se relève sur le sien. Le scorpion pique et les mâchoires de la Vampire se serrent inconsciemment. La hargne pourtant a disparu, éclipsée par le malaise qu’une telle confiance revêt. Elle avait pensé l’oubli salutaire pendant tellement de décennies que l’hypothèse de la confession et du partage comme exutoire lui semblait encore aujourd’hui sonner faux. Mais les fantômes continuaient de nourrir ses songes, de noircir ses relations, la tirant inexorablement plus loin dans ce puits sans fond qui la condamnait à elle depuis bien trop longtemps. Quant aux stigmates que l’intimité avait révélés… “Il aurait été cruel de te demander de m’ouvrir une porte sur ton âme quand je m’obstine à fermer les fenêtres sur la mienne.” Mei n’avait pas toujours été si délicate, si bienveillante, s’octroyant le droit sur toute chose, une légitimité absolue sur tout être. “N’arrête pas d’essayer.” Souffle-t-elle enfin, s’obligeant à maintenir le contact visuel entre eux. De l’interroger, de savoir, de la connaître. Si Gautièr faisait marche arrière, elle n’aurait probablement pas la force de faire un si grand pas. Il devenait néanmoins nécessité de s’affranchir de ce passé malgré la peur des conséquences. Toute sa vie, la femme puis l’Antique n’avaient eu ce cesse de chuter pour mieux se relever. Chaque fois plus impériales, chaque fois plus meurtries. Usée de ces combats intérieurs, de cette morsure éternelle, elle ne souhaitait qu’une chose : apprendre à rester debout. "J'ai besoin de me raccrocher à l'idée que ce cauchemar aura une fin. N'arrête jamais d'essayer, Gautièr."

La main sur sa joue, les lèvres chaudes sur son front de marbre sont un placebo efficace pour panser ses plaies et elle s’y abandonne volontiers, trop heureuse d’avoir retrouvé la paix que cette soirée contait jusqu’ici. Les paupières closes, enivrée de cette étreinte, de l’affection que le loup lui porte envers et contre tout, résolue à lui offrir une chance, la même qu’elle avait obstinément refusée à tous les autres.

Récit de guerre.
De fuite.
De déchéance.
De captivité.
De folie.

“Je suppose que ça signifie que je ne conduis pas…” Tentative d’humour qui, pour une fois, fait mouche, elle plonge de nouveau dans ses yeux. “J’aimerais beaucoup ça.” Sa main vient chercher celle tenant toujours en coupe son visage, l’abaissant au niveau de leur aine pour mieux entrelacer ses doigts aux siens.

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◖◗ Homme du pays occitan, dans le Sud de la France. Né au cœur des Pyrénées aux sommets blanchis, entre le soleil et la rocaille du mois de juillet 1898.
◖◗ Loup-garou Bêta condamné à fuir famille et village, jeté sur les voies forestières d'un exil, des frontières d'Espagne aux vallées de Lozère. Voyageur infatigable, jusqu'au Nord de la France et la côte est américaine.
◖◗ Relation d'amour et de haine pour cette France ingrate. Son sang a coulé pour des généraux dont le pied n'a jamais foulé le no man's land de la Grande Guerre. Membre d'un réseau clandestin dans les années 40.
◖◗ Rêveur misanthrope à la philosophie d'un autre temps. Passe sans mal de l'empathie au jugement, de la tolérance au dégoût. Aide lorsqu'il le peut. Tue quand il le doit. Bestiole dans le crâne qui commandite d'étranges désirs.
◖◗ Homme à tout faire : capable de nettoyer les chiottes, de garder un musée, de balayer la rue ou de tenir une caisse. Prédilection pour les postes de serveur, aidé par ses hanches étroites et ses bras solides. Poste d'observation privilégié pour tous les comportements humains et non-humains.
◖◗ Rebut. Incapable de s'adapter pleinement à une meute. Chaque tentative se solde par un échec plus ou moins pénible. Solitaire, se protège derrière la barrière de mensonges qui résistent encore aux outrages du temps. Prétend n'être rien d'autre que la Bête du Gévaudan. S'en convainc parfois, ou bien d'être un descendant.
◖◗ A subi les affres du sang et de la rumeur capable de frapper tous les bourgs et hameaux des campagnes profondes. Accusé de crimes qu'il n'a pas commis. N'a jamais eu l'occasion de racheter son honneur parmi les siens.
◖◗ Amant de Mei Long, poupée chinoise de sang royal. La rencontre entre deux écorchés de la vie, entre deux psychés abîmées, vouées à toutes les folies et aux errances mortifères dans les bois du Maryland.
◖◗ Poursuivi par des flics qui n'ont pas pour habitude de lâcher prise. Connu des autorités américaines depuis les années 70. En cavale permanente. Passé maître dans l'art des identités plastiques, artificielles. Espère trouver à Shreveport l'abri de la dernière chance, en incorporant les rangs de la meute. Tueur de flics et de femmes. Traqueur traqué de Medea Comucci.
◖◗ Mélancolique. Dans ses bons jours, capable de déceler la beauté dissimulée derrière tous les aspects de l'existence. Amoureux d'Histoire et de littérature, lecteur infatigable de Camus et de Céline.
◖◗ Dérangeant. Par ses regards perçants, par ses paroles sans filtre, par ses rires grinçants : inadapté, mais sympathique, si son interlocuteur s'y prête.

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La mentalité est la même.
Tous des tocards, tous des faux culs."

Facultés : ◖◗ Faiseur d'histoires. Capable d'inventer mythes et récits sans effort. Charmant ou effrayant tour à tour. Se réinvente sans cesse, personnage protéiforme.
◖◗ Passé maître dans l'art de dissimuler un corps et d'en ôter la vie. Tous les moyens sont bons.
◖◗ Sait comment survivre face au froid, à la pluie, à la grisaille et à la brume, aux mers, aux monts et aux coups bas. Aux morsures, aux traîtrises, aux caresses, aux promesses.
Thème : Le Fleuve ◖◗ Noir Désir
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"Je vais les rues je vais les lieux où on ne m'attend pas. Ceux que je croise au fond des yeux, non, ne me voient pas. Je parle à des gens comme moi qui n'ont l'air de rien. Des esclaves en muselière qui n'en pensent pas moins."

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Forgive the adoring beast
Sacrifice.
Souvenir vague de la diseuse de bonne aventure ; anecdote contée à la Vargamor.
Carte du « hanged man ».
Sacrifice. Dépouillement.
Malgré l’odeur de vinasse qui émanait de la gitane fumant ses odieuses cigarettes sans filtre, et dont les rides creusaient profondément la peau désormais lâche de son visage, il n’avait jamais oublié ses paroles. Aujourd’hui encore, il ignorait s’il accordait une importance, une crédibilité à tous ces tirages aux allures de prétexte pour débiter des sornettes.

Pourtant, c’était bien ce qu’il avait laissé derrière lui : toute parure matérielle, capable de vivre dans le dénuement le plus complet, y compris de ses propres sentiments.

Pour ne plus jamais en revenir qu’à l’essence.

Il inspire profondément l’air d’été ; la poussière est retombée depuis longtemps. La tension qu’ils viennent de surmonter ensemble est une victoire plus intense, plus gratifiante qu’elle n’y paraît. Ils ont survécu à tant et tant, qu’il craint parfois que la résurgence d’une incompatibilité entre leurs deux tempéraments ne vienne jeter à bas tous les efforts consentis depuis quelques mois. Par les gestes, les demandes, les regards de Mei, il comprend qu’elle est secouée des mêmes désirs insondables que les siens. C’est peut-être ce qui lui donne envie de persévérer, et de ranger, une fois de plus, l’importance de son désir encombrant.

Il n’arrêterait jamais d’essayer. D’être à sa hauteur. De lui donner envie, confiance, en ses capacités de soutien.
Il met lui-même un terme à cette quête, pour ce soir. Jusqu’à la prochaine fois. Dans deux heures. Dans deux ans. Il consent à lui sourire, et, sans mot dire, baisse les yeux vers leurs paumes enlacées. Cette vision surnaturelle l’emporte et gonfle son cœur d’un certain espoir. Il ne pensait pas, un jour, revivre cela. Ses phalanges plus épaisses que les siennes se referment sur leurs semblables, et il lève de concert dextre et sénestre afin d’embrasser les doigts de l’immortelle, lui adressant un ultime clin d’œil.

Ils ne devraient pas se montrer aussi désinvoltes : un fatum impitoyable les attend au tournant. Cependant, il voulait s’extraire avec elle de cette couverture crasse de nuit et de remugles qu’ils ne cessent de trimballer au fil des âges. Eux, qui n’avaient jamais eu le droit de vivre, tout simplement. Eux qui avaient si peu connu le temps des bals populaires ou des cérémonies de palace, les rares loisirs que leurs travaux ou leur statut avaient empêché, la plupart du temps. Ils rattrapaient, comme deux mômes trop vite grandis, les insouciances qui n’étaient plus de leur âge ; ancêtres qui réclamaient pourtant leur dû : déjà trop voûtés pour se contenter de partir la tête et l’échine basse.

C’est ainsi qu’il lui a ouvert la portière, acte de galanterie désuet mais dans lequel il place toute sa déférence à l’égard de Mei Long. De la même façon qu’il la remplace derrière le volant, réglant rapidement siège et rétroviseurs. Et pendant quelques instants, on pourrait croire au bonheur simple d’un couple presque comme les autres, auréolé d’un romantisme autrefois couvé et célébré par un Hollywood absurde, un rêve américain aux allures de mirage.

C’est ainsi qu’il a emporté la femme de sa vie en direction de la Grande Ville.
Roi et reine des spectres, dans cette cour de fantômes abrutis.

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Le Temps qui reste

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