| | You shall be a restless wanderer En un mot : Lalalalaaa
Qui es-tu ? : Immortel usé de 610 ans • Torturé et incisif, sentimental et indiscipliné • A grandi dans les traditions de l'Est et parcouru une partie du monde • Musicien virtuose • Libertaire dans l'âme • Sire d'Elinor Lanuit • Déclaré mort en 1895, il réapparait seulement aujourd'hui • En marge du monde moderne
Facultés : • Voie du sang : Niveau 4-1
Goûteur de sang professionnel. Source de vie et de puissance pour lui-même et ses congénères, il sait le sonder, le manipuler et le sublimer. Attention, il lui arrive de le voler...
• Présence : Niveau 1-4
Sait attirer l'attention sur lui et forcer l'adhésion
• Voile cendré : Niveau 1-1
Perçoit naturellement brièvement les esprits, mais s'il concentre son sang, c'est l'intégralité du plan semi-astral qui se révèle à lui
Pseudo : Od'
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| Il n’était plus l’heure de s’éloigner de l’Essaim. La situation devenait critique. Que les autres CESS soient pris pour cible était une chose, que les vampires le soient aussi en était une autre. Après la mort d’Anthony Dalzell, la destruction du Voodoo, l’attaque du manoir d’Elinor… L’Hôtel de Régence était sur le qui-vive. Ils allaient certainement entrer dans le jeu de ces mystérieux assaillants, mais qu’importait : une réaction ne tarderait pas à venir. Il le fallait.
Pour l’heure, alors que Jean était toujours un résident de l’hôtel, Alaric l’avait pris entre quatre murs. Ceux de l’un des salons donc, au look très XIXe.
- Tu me dois bien ça, non ? Lui lançait le juge de l’Essaim dans leur langue maternelle. Il n’y avait pas d’animosité entre eux, pourtant le sous-entendu planait.
Car outre le logis que son frère lui avait fourni ici, il y avait aussi la tension générée par Raven Lupesco, qui n’avait pas hésité quelques jours plus tôt à accuser le français d’être à l’origine des derniers débordements. Les Lanuits étaient intervenus en sa faveur. Dans quelle mesure, le musicien pouvait-il donc véritablement se permettre de refuser cette faveur. Il sonda le regard de son vis-à-vis.
- Ça ne te prendra même pas une heure. Tu vas chez elle à Pinecrest, mon chauffeur te conduira. Tu lui dis de m’oublier, d’oublier les vampires et voilà. Fais moi passer pour un salaud si ça t’amuse, mais elle doit rester en dehors de ça.
Ça : c’était les évènements récents. S’il n’allait pas lui transmettre son message lui-même, c’était pour autre chose. Il ne lui en donna pas l’explication. Elle était officiellement la fille d’un prestigieux contact à eux, seule sa sécurité comptait. Mais oui, évidemment. C’était aussi pour cela certainement que cette jeune femme harcelait sensément le vieux vampire de messages. Enfin passons…
Malgré lui et un peu à reculons, Jean se retrouva ainsi à l’arrière d’une berline noire aux vitres teintées. La soirée était bien entamée et la ville avait perdu de son insouciance. Bon nombre des rues se faisaient simplement désertes. Quelles étaient les chances pour que cette fille n’appellent pas simplement les flics alors qu’un étranger venait sonner à cette heure de la nuit ?
- Garez-vous un peu plus loin. Attendez-moi là, ça ne sera pas long, déclara l’immortel au chauffeur. Un type à la carrure affirmée, qui avait le nécessaire pour se défendre dans sa boite à gants.
Et la créature sortit. Son regard coula autour de lui et ses sens affutés lui apportèrent l’information que rien ici ne rodait. Il s’approcha de la maison et une lumière s’alluma automatiquement quand il se présenta. Il eut un bref mouvement de recul. Le quartier était bourgeois et la villa ne détonnait pas. Une couronne de Noël égayait la porte. Quant aux inscriptions sur sa porte de garage, elles avaient été repeintes, il ne put les deviner. Il sonna, activant une mélodie. Elle put le voir immédiatement sur un écran, mais peu familier des nouvelles technologies, Jean ne l’imagina même pas. Il approcha donc simplement son visage de la porte pour tacher de s’exprimer à son travers.
- Je viens de la part de Mr. Lanuit, commença-t-il à déclarer ainsi dans un anglais teinté d’un léger accent. Son regard se baissa sur un feuillet qu’il sortit de sa poche. Miss De Lantins ? Il s’était fait noter le nom de la jeune femme pour ne pas simplement l’oublier. Il n’y fit attention que maintenant, mais les origines du prénom ne laissaient guère planer le doute. Blanche ? Son intonation anglaise disparut pour laisser place à une prononciation purement française. Il poursuivit dans leur langue commune. Je suis un ami d’Alaric, j’ai un message pour vous. Vous êtes là, vous m’entendez ? |
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| "Le Messager - Jean - Blanche."
La télévision diffuse les nouvelles locales alors que j’œuvre dans la cuisine, préparant le repas. La journée a été épuisante, les clients exceptionnellement exigeants et emplis de contradictions. Monsieur Donnelly a été odieux même, je lui aurai bien fait avaler sa statue de cupidon, arc compris. Je ne suis pas paysagiste, je suis architecte d’intérieur, ils l’oublient un peu trop rapidement. Au moins, il était ravi de l’agencement de sa chambre à coucher, ce qui est déjà un bon point.
Adossé à l’îlot central, un verre de vin rouge, grand cru français, smartphone dans l’autre, je consulte mes messages, une fois de plus, vérifiant si, éventuellement, une réponse d’Alaric m’est parvenue. Sans grande surprise, il n’a même pas pris la peine de lire les quelques phrases que je lui ai adressées. Un profond soupire s’échoue dans mon univers teinté d’un sentiment de courir après une chimère. Je souris tristement à l’écran, éteints l’appareil et l’abandonne sur le plan de travail. Je sais que je ne suis rien pour lui et pourtant je me raccroche à son image, le percevant comme un idéal qu’il est loin d’être. J’en suis consciente mais je n’arrive pas à me détacher de l’espoir que je cultive bêtement. Depuis mon arrivée aux Etats-Unis, nous ne nous sommes vus qu’une fois. Et encore, j’avais provoqué la rencontre. Il ne s’était même rien passé, un simple dîner dans un restaurant où il n’avait cessé de regarder sa montre. Ce n’était vraiment pas agréable. Et pourtant, mes pensées continuent à se tourner vers lui. Il faut vraiment que je passe à autre chose.
Pourquoi ne pas répondre favorablement à l’invitation de cet homme que j’ai croisé il y a quelques jours ? Ou revoir James qui était extrêmement charmant et qui n’a même pas insisté pour venir boire un dernier verre chez moi, même si je savais comment tout ça aurait fini si j’avais accepté. J’ai eu d’autres hommes qui ont croisé mes draps, certains sont même parvenus à me faire oublier l’Immortel, ce qui veut dire que c’est largement possible. Alaric restera dans ma mémoire, c’est certain, il a été le premier mais il fait, dorénavant partie du passé. Plus de message ! Terminé !
Forte de ses pensées, je vérifie la cuisson de ma viande, la retourne et souris bêtement à ma poêle grésillante. Dressant mon repas sur une assiette, je l’emmène au salon pour manger devant la télévision. Assise en tailleur sur le tapis berbère pur laine, je m’installe confortablement et fronce les sourcils devant les nouvelles qui sont, comme d’habitude, déprimantes. Les attaques et les faits divers banaux se multiplient, créant un climat étrange et d’incertitude à Shreveport. Le voodoo café, les vampires… une bouffée d’inquiétude me transperce et je me réprimande mentalement, sachant très bien vers qui mes pensées me mèneront si j’emprunte ce chemin. Il est hors de question que je recommence à dériver sur ses sentes.
Attrapant la télécommande, je passe sur Netflix et lance une série, ne contenant aucun CESS. Une bonne série policière, emplie d’intrigues qui me fera oublier le quotidien. Mon repas terminé, je remonte sur le canapé et me laisse happer par l’enquête, soupçonnant, tour à tour, les différents protagonistes. La scène est haletante, le suspect principal est sur le point de s’échapper alors que l’assassin pénètre dans sa maison. Je mordille mes lèvres, espérant que le héro s’en tire sans trop de dommage.
Jingle Bells retentit dans la maison, me faisant sursauter. Battant des paupières afin de retrouver la réalité, je me lève après avoir mis mon épisode en pause, impatiente de connaître le dénouement.
Traversant la maison, je jette un regard à l’horloge. Il est tard pour se présenter chez quelqu’un, surtout si l’on n’est pas attendu. L’écran du visiophone me montre un homme, bien mis, entre 30 et 40 ans que je ne connais pas. Suspicieuse, j’attends qu’il décline son identité, mais les paroles qu’il me délivre font bondir mon cœur dans ma poitrine. De plus, il connaît mon identité qui, certes est inscrite sous la sonnette. Mon prénom est prononcé, à la française, me force à inspirer profondément. Ne viens-je pas de bannir l’Immortel de mon esprit ?
- Oui…
Ma voix ressemble à un couinement de souris, prise au piège. Avant d’ouvrir la porte, je me redresse, passe une main dans mes cheveux, vérifie mon reflet dans le miroir. Training d’intérieur bleu pâle de marque, chaussette blanche, maquillage léger encore visible, pas de résidu de nourriture entre les dents, je suis présentable. C’est loin d’être parfait, mais la couleur du survêtement s’aligne parfaitement avec celle de mes yeux.
Lentement, j’ouvre la porte, laissant la chaîne de sécurité encore en place, bien inutile si mon visiteur appartient à la Nuit. Il est seul, comme me le montre la caméra.
- Un instant, s’il vous plaît.
Pourquoi ne parviens-je pas à effacer ce masque d’inquiétude froissant mes traits ? Je retire la sécurité et ouvre la porte. Il parle parfaitement français, m’apportant un bien-être fou.
- Entrez, je vous prie.
Folie ! Oui, d’inviter un parfait inconnu dans ma maison. Je le sais et je ne le fais jamais. Mais là… pourquoi lui ?
- Suivez-moi, s’il vous plaît, installons-nous au salon.
J’aperçois mon assiette vide et mon verre de vin, tout aussi vide sur la table, grimace et débarrasse ma vaisselle.
- Avant tout, Monsieur ? Je m’exprime uniquement en français. Si quelque chose de malheureux est arrivé à Monsieur Lanuit, je ne veux pas le savoir. L’ignorance est parfois salutaire. Puis-je vous proposer un verre de Tru Blood ? Ou quelque chose de plus humain ? Je reçois parfois des… Immortels.
Myrtle n'est pas revenue, mais les bouteilles sont là. Aucune idée de l'appartenance à la Nuit ou pas de mon visiteur. Coup de poker. Mais ayant évoqué le nom d’Alaric, je table sur un Eternel. Pour ma part, je me ressers un verre de ce délicieux vin et patiente sur son choix avant de revenir dans le salon pour m’asseoir sur le canapé.
- Je vous écoute.
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| Il n’était pas certain que ce soit suffisant pour qu’elle ouvre. L’espace d’un instant, une demie seconde, Jean se demanda à quel point il devait se donner de la peine pour faire passer son message. Pouvait-il simplement faire demi-tour et rentrer en affirmant qu’il ne l’avait pas trouvée ? L’affaire alors serait réglée. Pour cette nuit du moins. Ou devait-il insister quitte à faire usage de ses pouvoirs et de sa Présence ? Peut-être n’était-elle réellement pas là…
Ce fut à cet instant qu’une petite voix craintive lui parvint à travers la porte d’entrée. Puis cette dernière s’entrebâilla, laissant deviner le minois d’une jeune fille. Comme si la vision que le vampire offrait se suffisait à elle-même, elle referma immédiatement pour libérer l’ouverture de sa chaine et lui ouvrir plus franchement. Jean ne s’étonna pas particulièrement de cette invitation, qu’il ne perçut pas non plus comme un excès de confiance. Ce n’était que de la lucidité.
Blanche lui répondit en français et l’immortel la suivit jusqu’à son salon.
- Delaube. Il refusa le sang synthétique – évidemment – et haussa un sourcil alors qu’elle lui proposait du sang humain. Et quelle est son origine ? Demanda-t-il en esquissant un léger sourire, intrigué. Depuis le scandale du Voodoo Cafe, il se méfiait.
Il ne relevait pas le fait d’avoir été si aisément catalogué dans les semblables d’Alaric. Le français ne prétendait pas ressembler à autre chose que ce qu’il était. Depuis qu’il avait choisi de se révéler aux autorités, il suivait une règle simple : sans s’afficher, il ne cherchait pas pour autant à se cacher. Et quand on cherchait les indices, il n’y avait guère de doute : Jean était un stéréotype de sa race ! Version vieux modèle cependant. Car outre son teint pâle, il portait des vêtements décalés – un complet bleu marine, bien taillé mais à la coupe désuète – et dégageait quelque chose d’assez hypnotique. Les véritables connaisseurs ne pouvaient s’y tromper.
- Ça ira, j’ai diné, précisa-t-il pour que la jeune humaine se rassure, la laissant se servir d’un verre de vin. Il ne lui sauterait pas à la gorge. Il hésita mais choisit de s’assoir à son tour, dans un fauteuil face à elle. Je viens simplement transmettre un message. Je vous rassure, M. Lanuit va très bien, affirma-t-il rapidement, répondant certainement à son inquiétude initiale. Mais était-ce réellement ce qu’elle voulait entendre ? Qu’importait, Jean n’était pas venu jouer les mentalistes. Ça ne va probablement pas vous plaire et j’ignore quels sont vos rapports, mais il me fait dire que vous devez l’oublier. Il marqua un court silence. J’ai cru comprendre que vous cherchiez à le contacter : arrêtez, trancha-t-il simplement. Il ne vous répondra pas. Il aurait supprimé ce numéro. Ce qui pouvait vous lier ne l’intéresse visiblement plus. Pardon.
Il était difficile de ne pas paraitre froid en déclarant cela et l’immortel ne fit guère d’effort pour y glisser énormément de subtilité. Le coup de marteau pouvait paraitre brutal mais se révelait souvent très efficace.
- Au passage, un conseil : vous devriez limiter vos interactions avec nos semblables. Puisque vous accueillez visiblement ici d’autres vampires. Vous êtes humaine ? Donc sans défense, vulnérable. Fragile. Restez au maximum en dehors de l’agitation qui secoue la ville actuellement. C’est potentiellement dangereux pour qui n’est pas entouré. Un simple avertissement, la situation est jugée sérieuse.
Peut-être se trouvait-il trop alarmiste ? Mais la peur était un excellent moyen d’obliger aussi les gens à céder. C’était un argument pour qu’elle se tienne aussi à l’écart des Lanuit. Il observa la réaction de la jeune femme. |
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| "Le Messager - Jean - Blanche."
Adossée à la cuisinière, je fais face à mon visiteur nocturne. Lanuit, Delaube…. Je cache mon sourire derrière une gorgée de vin. Je ne peux croire que ces noms soient leur véritable identité, reçue au fond des siècles. Les patronymes étaient donnés en fonction de leur métier ou lieu d’habitation, voir éventuellement grâce ou à cause une tare physique. Les surnaturels francophones ont-ils fait de même que leurs ancêtres ? Tout laisse à le penser.
Mes yeux pétillent d’amusement mais mon faciès reste, plus ou moins, neutre. Une information importante tombe sans que l’homme ne cache sa nature. Je ne me suis pas trompée sur le Fils de la Nuit et hoche la tête simplement, ne ressentant aucune crainte par rapport à ce qu’il est. Je ne suis pas ignorante à leurs capacités, à certains pouvoirs dont ils disposent, même si mes informations sont maigres. Le monde de l’Eternité est si vaste et mon existence si courte par rapport à la leur.
Je souris, d’un de ces sourires factices, répondant simplement à la bienséance que l’on m’a inculquée pour répondre à sa question avec une franchise limpide.
- D’une boutique située à côté de l’hôpital. Il paraît qu’il est de première qualité. Mes amis ne tarissent pas d’éloge à son sujet. Fait-il allusion au scandale du Voodoo Café ? Très certainement. L’on m’a certifié que les donneurs sont tous consentants et ont été rétribués pour les prélèvements qui se font dans une parfaite hygiène. Je ne me permettrai pas de vous proposer quelque chose venant des bas-fonds de Stoner Hill.
Toutefois il décline mon offre, prétextant s’être déjà nourri, même si le terme est délicat, m’épargnant la vision vicieuse d’une probable morsure. Délaissant la cuisine, je viens prendre place sur le canapé, face à lui. Il garde ses distances, se montre respectueux, même si je n’en attendais pas moins d’un ami de Alaric.
Verre en main, je croise les jambes et me permets d’examiner l’homme plus précisément. Ses vêtements, de très bonne facture certes, ne sont pas en accord avec le temps actuel, comme s’il avait loupé quelques décennies. Bien mis, mais avec ce petit quelque chose qui le suspend dans le temps. Physiquement, ce n’est pas non plus un stéréotype de beauté mais ce que son regard diffuse, est plus que déstabilisant. Les battements de mon cœur s’accélèrent doucement, appréciant ce que je ressens au contact de ses orbes de jade. Cette couleur est assez spectaculaire et je me surprends à rougir bêtement à cette découverte. Battant des cils, je prends une nouvelle gorgée, cherchant à reprendre contenance.
Sa voix emplit la pièce, m’apportant des nouvelles d’Alaric. Il va bien et cela me rend, tout simplement heureuse. C’est tout le mal que je lui souhaite. La suite se fait plus ténébreuse. Les mots qu’il me sert me donnent l’impression d’avoir harcelé le vampire, ce qui n’est pas complètement faux. La missive est d’une limpidité douloureuse, mais je m’oblige à garder des traits impassibles. Mon cœur saigne et une brèche s’ouvre en mon sein. J’ai envie de m’enfuir, de m’enfermer dans ma chambre et de pleurer mais je ne bouge pas, offrant à mon vis-à-vis, un léger hochement de tête. La nuit sera suffisamment longue pour déverser toutes les larmes qu’une telle nouvelle peut contenir.
Mes doigts enserrant le verre se crispent et lorsque je prends la parole, ma voix gagne une tonalité plus aiguë. Rien que le commun des mortels ne pourrait remarquer, mais un être comme lui, ne peut passer à côté. J’emplis mes poumons d’air et lui offre un nouveau sourire factice.
- Ne vous excusez pas, je ne tire pas sur les messagers. Vous n’y êtes pour rien. La missive est très claire et je peux vous assurer que son numéro sera jeté aux oubliettes. J’aurai espéré toutefois, qu’il ait eu le courage et l’honnêteté de me le dire en face. Ce n’est pas le cas, je sais à quoi m’en tenir.
J’ai mal mais je ne m’abaisserai pas à fondre en larme. Depuis, le début, je le savais, je ne suis rien pour lui, une virgule dans l’immensité de son existence. Il était là, bien avant ma naissance et le sera toujours, lorsque mon trépas aura sonné. Perdue dans mes jérémiades mentales, j’entends vaguement la mise en garde et hoche la tête.
- Je ne suis pas seule et comme vous le précisez, je suis entourée.
Je mens, je mens éhontément. Myrtle a ses propres chats à fouetter, elle n’est pas repassée. Anna est submergée par son travail, il a vu juste, je suis seule mais hors de question de m’épancher sur l’épaule d’un inconnu. Je pince les lèvres et finis par me lever pour faire un rapide aller – retour au frigo pour me saisir d’une bouteille en verre que je dépose, sur la table, devant mon invité.
- Je l’avais rempli à son attention. Nul besoin de préciser à qui elle était destinée. C’est le mien, je vous en fais cadeau. Ce serait dommage de le gâcher.
Aucune animosité ne s’échappe de ma tonalité, bien au contraire, je lui offre cette bouteille même avec plaisir. Reprenant mon assise, j’attrape mon verre et termine mon vin. Alors que l’intention est de le poser sur la table, il butte contre le rebord et se brise. Un éclat de verre entaille joliment ma paume, faisant couler le sang.
- Et merde !
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| La jeune femme lui évoqua tout un business parallèle qui semblait vivre autour de l’hôpital. Cela avait-il un lien avec le don de sang plus traditionnel ? A savoir médical ? Probablement. La localisation n’était pas un hasard, d’autant qu’aux dernières nouvelles, rien de tout ça ne pouvait être légal. Détourner un réseau existant était certainement plus facile que de démarcher et prélever des donneurs à l’abri des regards.
- Le responsable du Voodoo Cafe prétendait aussi beaucoup de choses, commenta-t-il tout de même, en référence à l’actualité. Il eut un haussement d’épaule. Était-il navré du sort qui lui avait été réservé ? Hum.
Il ne cachait pas en tout cas qu’il avait fréquenté l’endroit. Cette Blanche ne devrait pas en être outrée. D’autant qu’on lui avait aussi transmis l’informations que des photographies – certes de mauvaise qualité - circulaient de lui autour de l’établissement. Il se demandait bien quel était le profil des gens qui avaient eu accès à ces clichés. Il n’était guère surprenant toutefois que l’information soit remontée jusqu’à l’Essaim. Et donc jusqu’à lui. Il n’en aurait jamais eu vent seul, c’était certain !
Mais il n’était pas venu débattre des derniers évènements, même s’il insista sur la mise en garde qui était de mise. La jolie blonde y répondit d’ailleurs avec assurance, comme si elle ne craignait rien. Jean aurait été bien incapable de dire si elle bluffait. Son timbre de voix venait de redescendre et elle se détourna quasiment au même instant. Pour le reste de sa tirade, il avait vu poindre l’émotion à travers son changement de tonalité, mais elle prit sur elle pour ne rien laisser d’autre percer.
- Alaric n’est a priori pas ce qui se rapproche le plus du gentleman, déclara-t-il, en affichant une moue mi-navrée mi-désabusée. Il ne pouvait affirmer qu’il le connaissait parfaitement, mais sa réputation, longue de plusieurs siècles, l’avait souvent précédé ! Puis il suffisait de passer une soirée avec lui pour se faire une idée du personnage. Et Jean en avait passé quelques-unes récemment. Il reste un vampire.
Il savait qu’il existait des adorateurs de leur race, et d’après les quelques éléments dont il disposait, Blanche en faisait certainement partie. Pour son respect pour l’espèce humaine, il se devait de lui glisser que ses semblables ne pouvaient pas être idéalisés. Il ne valait lui-même guère mieux que les autres.
Jean s’était levé alors qu’elle rejoignait son réfrigérateur. Il avait transmis son message, il n’allait pas s’éterniser. La jeune femme venait de se retourner pour poser une bouteille qui laissait deviner un contenu carmin. Le français haussa un sourcil.
- Un calice… sans morsure ? Questionna-t-il. Un fin sourire se dessina sur ses lèvres. Le concept avait le mérite d’être original. Il n’aurait pas imaginé Alaric si prévenant, comme quoi… peut-être devrait-il revoir son jugement ? Si vous voulez, concéda-t-il. Il fit quelques pas pour s’approcher de la bouteille laissée en exposition. L’une de ses mains s’enroula autour d’elle. Elle était froide – évidemment – et dans cet état, son contenu n’avait rien de très attirant. Pour un vampire rassasié évidemment. Blanche était retournée s’assoir. Bien, je ne vais pas v…
Il relevait les yeux vers elle, s’apprêtant à prendre congé, quand le verre se brisa. Ses yeux tombèrent immanquablement sur le tapis – berbère, pure laine ! – qui se tâcha de vermillon. Il y eut un instant de flottement. Jean était civilisé – et repu - mais la réaction physique ne manqua pas et il sentit la salive imbiber sa bouche. Comme un hétéro face à une jolie poitrine. Gourmandise.
- Tenez. Il venait d’attraper un torchon qui trainait à proximité du plan de travail et s'approcha pour le lui tendre. Elle pouvait presser la plaie avec, le sang se nettoyait relativement aisément. Il ignorait la profondeur de l'entaille. Même si c’est un peu gâcher, ajouta-t-il sur le ton de la plaisanterie. Il le pensait. Il hésita un instant, avant tout de même de proposer. Vous permettez ? Qu'il y jette un coup d'oeil. |
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| "Le Messager - Jean - Blanche."
Mon exclamation, peu polie, reste un moment en suspend dans l’air avant que le fil du temps reprenne ses droits. Je lève les yeux vers mon messager, connaissant parfaitement sa nature. Il s’est nourrit, il me l’a affirmé, mais sait-il se contrôler ? Quel âge a-t-il ? Je ne sais rien de lui. Qu’importe, je n’ai pas d’autre choix que de lui adresser un regard pétrifié, nos orbes se croisent. Nous savons tous les deux ce que cet incident peut impliquer. Ma maladresse peut changer le cours de mon existence et la raccourcir drastiquement. Immobiles, nous restons, l’un et l’autre, une, peut-être deux secondes, à regarder les quelques gouttes naître dans ma paume, former un sillon carmin pour s’écouler tranquillement, irrémédiablement attirer par le sol.
La douleur physique est infime, l’incision fut trop rapide. Pourtant, je sens perler quelques larmes à l’orée de mes cils que je cherche à évincer en battant des paupières. Ne jamais rien laisser paraître. L’important est de garder contenance mais je perds pied progressivement, comme si cette blessure superficielle est le déclencheur de tous mes maux.
Mouvement rapide de la part de Monsieur Delaube, alors que je reste plantée là comme une idiote. Mes doigts se referment sur le chiffon mais aucun mouvement n’est effectué pour panser la plaie. Mon cerveau refuse toute action, englué dans un amas d’information qu’il ne parvient à traiter. Je ne suis pas femme à me laisser abattre et sais, habituellement, réagir de manière adéquate. Sa voix chaude est une bouée dans mon océan morose. Ma façade précaire se fissure et s'écroule, dévoilant mon véritable visage. Je souris et lui tend, presque timidement, ma paume. Je joue avec le feu, comment pourrait-il refuser ?
- Je vous en prie. Je…
Une larme parvient à s’échapper que j’évince rageusement. La blessure n’en est pas la cause et j’espère qu’il ne se méprend pas. Je ne suis pas en sucre, Myrtle pourrait en témoigner.
- Si le cœur vous en dit… servez-vous.
Ma voix n’est qu’un souffle et mes joues s’embrasent. Donner pour que l’existence persiste. Ce n’est pas la première fois, ni la dernière très certainement. Ma main repose entre les siennes. La fraîcheur de son épiderme m’apporte apaisement. La tension crispant mes épaules, s’allège et ma langue se délie. Il a le droit de savoir, même s’il s’en fiche. Peut-être comprendra t’il.
- Je… suis vraiment désolée de ma maladresse. Je ne voudrai pas vous mettre dans l’embarras. Alaric est loin d’être une personne fiable, je le sais que trop bien. Je n’attends rien de lui, même si oui, l’inquiétude face aux évènements récents me préoccupe. Mais voyez-vous, Alaric est un ami de la famille. D’aussi loin que je puisse me souvenir, il a toujours été là. Enfant et plus tard, il m’aidait à faire mes devoirs d’histoire. J’émets un petit rire sans joie. Ses récits étaient fascinants et avaient cette note véridique, là où les livres, n'émettent que des présomptions. J’ai compris plus tard pourquoi…
J’abaisse la tête, gênée de me confier ainsi à une personne que je ne connais qu’à peine. Mais justement, un anonyme favorise à délier les langues, les jugements ne peuvent être émis dans la méconnaissances. Je ne sais pas ce qu’Alaric a pu lui dire sur mon compte, qu’importe, c’est sa version. Autant que Delaube aie la mienne aussi, il pourra se faire sa propre opinion. Je ne cherche pas à le rallier à ma cause, il n’y a pas de bon ou mauvais côté. Juste un savoir des faits.
- Revoir Alaric de temps à autres a toujours été un réel plaisir, même si je me suis rendue compte que ce n’était pas partagé. Les sms et messages peuvent faire penser, certainement à raison, à un harcèlement, mais ce n’est pas le cas, ce n’est pas ce que j’ai voulu exprimer. Je m’y suis mal prise, aveuglée par le mépris et le silence qu’il me témoignait.
Ma voix s’éteint. La gorge serrée. Est-ce une mauvaise chose de s’inquiéter pour un ami ? Je ne peux pas nier qu’une part de ma conscience aurait souhaité le voir plus qu’un ami. Mais il y a bien longtemps que j’ai pris conscience que je ne passerai pas ma vie à ses côtés. L’idéal de mes vingt ans s’est dissipé depuis des années. On ne peut pas aimer une chimère même si l’espoir voudrait le contraire.
Mes yeux s’échouent sur la bouteille trônant sur la table et je secoue la tête, me trouvant de plus en plus ridicule.
- Vous avez raison. Je pince les lèvres, désignant mon présent. Une nouvelle fois, j’ai tout fait de travers. Alaric n’y est pour rien. Tous les Calices le disent, la morsure est délicieuse… n’est-ce pas ?
Mon regard s’élève lentement et vient accrocher le sien.
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Qui es-tu ? : Immortel usé de 610 ans • Torturé et incisif, sentimental et indiscipliné • A grandi dans les traditions de l'Est et parcouru une partie du monde • Musicien virtuose • Libertaire dans l'âme • Sire d'Elinor Lanuit • Déclaré mort en 1895, il réapparait seulement aujourd'hui • En marge du monde moderne
Facultés : • Voie du sang : Niveau 4-1
Goûteur de sang professionnel. Source de vie et de puissance pour lui-même et ses congénères, il sait le sonder, le manipuler et le sublimer. Attention, il lui arrive de le voler...
• Présence : Niveau 1-4
Sait attirer l'attention sur lui et forcer l'adhésion
• Voile cendré : Niveau 1-1
Perçoit naturellement brièvement les esprits, mais s'il concentre son sang, c'est l'intégralité du plan semi-astral qui se révèle à lui
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| Jean avait perçu la peur dans le regard de la jeune femme. Ce n'était pas un sixième sens dont il disposait, seulement le fruit de son expérience. Il l'avait vue, sentie, ressentie un nombre incalculable de fois au cours de sa deuxième vie. Souvent dans des circonstances hélas justifiée. Mais Blanche avait de la chance. Il était loin, très loin, d'être un Nouveau-Né.
Il lui avait donné le torchon mais la blondinette resta interdite, certainement choquée d'avoir permis une telle situation de se présenter. Elle n'amorça pas un mouvement pour presser sa plaie qui continuait de perler. C'était ce qui avait amené le compositeur à se proposer. Elle qui paraissait si sûre d'elle l'instant précédent, leva de nouveau ses yeux vers lui, humides. La douleur ? Il repensa à sa voix soudainement aiguë trois minutes plus tôt. Il ne le croyait pas. Puisqu'elle l'y invita, ébranlée et en même temps déterminée, l'immortel approcha. Il s'assit près d'elle et prit sa main entre les siennes. L'obligeant à l'ouvrir ne serait-ce qu'un instant. Le rouge imbiba naturellement aussi une partie de ses doigts. Le contact du liquide chaud l'électrisa même brièvement. En même temps, la langue de la française se délia. Comme un besoin de parler et d'extérioriser ce qui pesait sur son coeur.
Jean écouta son récit. En même temps, il jaugea la profondeur de sa coupure : légère. Sa main droite quitta celle de Blanche et il passa son pouce immaculé entre ses lèvres dans un geste aux connotations d'ordinaire sulfureuses. Il l'appliqua alors sur la plaie superficielle. La salive des vampires avait des vertus régénératives. L'entaille devrait rapidement se refermer. Il maintint la position quelques secondes. Ses yeux olive rencontrèrent les prunelles teintées de peine de la jeune femme.
- C'est vrai. Délicieuse. Et perfide. Le calice n'a que rarement le beau rôle. La relation n'est jamais véritablement équilibrée. Je ne jugerai pas votre histoire, ni votre relation avec Alaric. Ça vous appartient, ça vous regarde. Il repensa à ses déboires avec Elinor. Il n'y avait jamais qu'une seule version à l'histoire. Mais ne vous blâmez pas. L'art que préfèrent les miens est celui de la domination, de la manipulation. Réfléchie, intéressée mais aussi parfois simplement gratuite. Détrompez-vous, un vampire sait exactement ce qu'il fait quand il attire un humain, surtout très jeune, dans ses filets. Il ne s'en souciait que rarement cependant. Et encore, Jean n'imaginait pas alors jusqu'où son compatriote avait poussé le vice et où il s'était permis d'aller avec la jeune fille qu'était Blanche à l'époque.
Il fallait dire que la fascination que suscitaient ces créatures de la nuit sur les mortels ne datait pas d'hier. Elle n'était pas genrée. Jean ne pourrait le nier, il était lui-même tombé éperdument sous le charme de l'une d'entre elles, six siècles auparavant. Avait-il réellement gardé son libre arbitre à cette époque ? Il s'était maintes fois posé la question. Puis cette dernière était devenue sa Sire et tout le reste s'était trouvé faussé.
- Vous devriez appeler un ami, pour rester avec vous cette nuit, ajouta-t-il. Il venait de retirer son pouce de la blessure de la jeune femme. Ça ne saignera plus, déclara-t-il simplement.
Ses mains se détachèrent ainsi aussi de la sienne. Ensanglantées. Son pouce vint machinalement caresser ses doigts sur l'une de ses mains. Son regard se perdit un instant dans cette image. Il eut une pensée pour ces dernières décennies au cours desquelles il s'était lui-même complètement reclus. La solitude n'était pas une solution. C'était le moment d'utiliser le réseau qu'elle avait prétendu posséder, non ?
- Ça partira à l'eau froide, ajouta-t-il en avisant le tapis. Avant de se lever. Venez vous nettoyer. |
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| "Le Messager - Jean - Blanche."
Inerte. Léthargie accablante. Qu’est-ce qui me prend ? Je me laisse faire quand sa paume se fait berceau pour ma main. Aucune résistance n’est offerte. Un désir inavoué ? Une provocation interdite ? Je ne sais pas, je ne veux pas savoir, c’est peut-être mieux ainsi. Se laisser porter par sa bienveillance. Je ne connais pas cet homme qui, le temps d’une soirée, s’est fait messager. Il a été concis, sans fioriture, ni pincette. C’est mieux ainsi, même si, l’attitude d’Alaric est méprisable mais ce n’est pas de la faute de Delaube.
Devant ma maladresse, je me condamne intérieurement, espérant qu’il ne pense pas qu’il s’agit d’un acte prémédité. Oui, je ne peux le nier, les Immortels sont des êtres fascinants, mais à aucun moment je ne provoque ce genre d’incident. L’enjeux est bien trop dangereux. Les vampires font partie de mon existence depuis que Père m’a confié ce secret. Leur compagnie est agréable, leurs connaissances souvent immenses, d’où des conversations extrêmement intéressantes et enrichissantes.
Les gestes de mon invité sont avenants, doux et attentionnés. Il prend soin de moi, même si la blessure est peu importante. Cela fait du bien de ne pas se sentir seule, ne serait-ce que quelques minutes. Assis à mes côtés, je regarde et oui, j’avoue, j’abaisse mes barricades. Si je pouvais, si j’osais, je poserais ma tête sur son épaule, pour sentir sa présence, savoir qu’un être, se soucie de moi, même de manière éphémère.
Il porte un doigt à ses lèvres, choisissant celui exempt de mon sang. Refuse t’il d’y goûter ? Pourquoi ? En voudrait-il plus ? Je l’y ai invité pourtant. Suis-je repoussante ? Sa voix empli mon salon de sa tonalité grave. Le français a évincé la langue de Shakespeare apportant une intimité supplémentaire. Sortant de mon apathie, je hoche la tête lentement en souriant, me souvenant des rares fois où j’ai donné. Ma tonalité est douce. Oublié l’agressivité et les timbres hautins, je suis juste moi.
- Je ne suis pas son calice, je ne l’ai jamais été et je ne le suis pour personne. Rare ont été les fois où il a pris. Je ne fréquente pas non plus les… J’hésite, ne sachant qualifier ce genre d’endroit, là où les humains sont avides de morsures, offrant sans réfléchir aux conséquences. Délicieuse, oui, elle l’est. Perfide, je ne dirai pas cela de cette manière, connaissant les tenants et aboutissants.
Quant à la suite, je reste dubitative, fronçant momentanément les sourcils. Je suis surprise que Delaube parle ainsi de son congénère, bien que, il le connaît depuis bien plus longtemps que moi. Alaric a l’éternité devant lui, attendre une cinquantaine année, représente un battement de cil dans leurs univers.
- Pensez-vous qu’il y ait eu préméditation ? Surtout pour en arriver à envoyer un messager pour mettre fin à une relation qui n’existait, en soit, pas vraiment ? Et pardonnez-moi, je vous prie, de vous considérer comme un coursier. Je souris, mutinement, les joues rosissant légèrement. N’y voyez aucune connotation péjorative.
Mon regard s’accroche au sien, cherchant à percevoir les pensées de l’Immortel se tenant à mes côtés. Evidemment sans succès. La peur a totalement disparu. Je me sens bien en sa présence, presque en confiance, même sans connaissance de cet homme. Il a su garder la tête froide, s’est comporté de manière extrêmement diligente. Il panse la plaie, avec attention, se servant de sa salive. Puis la séparation. A regret, le toucher s’éclipse. Suis-je si désespérée que je ne souhaite pas le voir avalé par la nuit ? Non, mais sa présence est agréable, rassurante. Je m’accroche à sa compagnie, je suis ridicule et me déteste pour ce ressenti.
- Merci.
Un conseil est lâché, je hoche la tête, accompagné d’un léger soupire. Il est tard, Myrtle est bien trop occupée avec ses propres démons, Anna n’a pas donné de nouvelle depuis quelques temps. Jolan, mon frère, serait la personne la plus appropriée mais depuis qu’il a revêtu sa nouvelle nature de rat-garou, j’ai rarement de ses nouvelles, pour ne pas dire jamais. Je ne sais même pas où il se terre. Malgré ses pensées peu joyeuses, je lui tends un sourire sincèrement amusé.
- Ne vous inquiétez pas pour le tapis, il en a vu d’autres, néanmoins, jamais du sang… N’allez pas penser que je suis le suppôt d’un démon quelconque, m’adonnant à des rituels sanguinaires.
Précédant le Fils de la Nuit, je me lève à sa demande, jusqu’à l’évier afin de rincer mes paumes. La salive du vampire fait des miracles, la plaie ne perle plus. Alors que je fais couler l’eau, je me décale légèrement, lui laissant suffisamment de place devant le point d’eau.
- Joignez-vous à moi, je vous prie, l’odeur doit être… difficilement supportable pour vous, non ?
Nouveau contact, l’eau, le savon et nos mains que je frotte afin d’évincer mon hémoglobine.
- Etes-vous attendu ? Avez-vous d’autres missives à délivrer ? Ou auriez-vous l’envie de rester un peu et de me conter quelques aventures du temps passé, émanant du vieux continent ?
Je me surprends moi-même de mon effronterie et me mords les lèvres. Je ne me connais pas aussi audacieuse, mais sa présence est réconfortante et à dire vrai, je n’ai pas envie de le voir partir. Les joues en feu, je relève mon regard, taisant difficilement une hilarité nerveuse.
- Pardonnez moi… je… Je comprendrai que vous refusiez. Désolée.
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| Il avait envie de fourrer ses doigts dans sa bouche. De sentir ce goût métallique délectable sur ses papilles, d’évaluer la qualité aussi de cette jeune fille. Mais il n’en fit rien et ses mains se glissèrent avec celles de Blanche sous le filet d’eau qui se chargea de les nettoyer.
- Vous nous connaissez bien, confessa-t-il, concentré, en regardant le liquide teinté de carmin disparaitre progressivement dans le siphon de son évier de cuisine.
Il n’avait pas su lui répondre sur les intentions d’Alaric et la préméditation de ses actes. Qu’importait si ces derniers répondaient à un jeu pervers ou simplement négligent. Lâche, il l’était cependant sans aucun doute. De se servir ainsi de Jean, qu’il connaissait finalement si peu. Ou alors il n’estimait simplement pas la française suffisamment.
Le regard du vampire coula vers la jeune femme quand celle-ci l’invita à rester lui tenir compagnie. Il comprit qu’elle n’avait certainement pas d’amis à appeler dans l’immédiat. Du moins pas à cette heure-là.
- Je ne fais pas vraiment partie de ces individus qui aiment s’écouter parler. Pardon, répondit-il honnêtement. Ce n’était pas qu’il n’avait aucune aventure à conter, mais ses récits ne se découvraient qu’au fil de l’intimité. Il retira ses mains de l’eau et attrapa un torchon pour les sécher. L’instant de silence qui s’en suivit suffit à la décoratrice pour y comprendre son refus. Pourtant l’immortel reprit. Mais si vous aimez la musique, je pensais poursuivre la nuit dans un club. Accompagnez-moi si vous voulez…
La proposition fut spontanée. Comme cette idée de ne pas rentrer à l’Hôtel de la Régence immédiatement. Il n’avait rien à y faire réellement. Alors pourquoi ne pas simplement s’évader un moment ?
- Mais avant, je crois que je vais accepter votre proposition de tout à l’heure… je veux bien l’un de vos produits de « première qualité ». Parce qu’il n’était pas parfaitement infaillible et qu’il ressentait le besoin d’apaiser la tension que la coupure de l'humaine avait suscité.
Ce fut ainsi plusieurs longues minutes plus tard que la berline, conduite par le chauffeur d’Alaric, les déposa tous les deux du côté de Western Hill. Le vampire donna congé au bonhomme, qui reçut l’information dans un haussement d’épaule, avant de disparaitre avec la voiture. L’enseigne annonçait le Rising Sun. Un club de Jazz donc, intimiste et sérieux, fréquenté par un panel de musiciens bourrés de talent. C’était notamment ici que Jean avait rencontré quelques semaines auparavant Heidi. Il y était revenu quelques fois, sans jamais recroiser cette blonde au tempérament revêche. Qu’importait, il y avait fait quelques autres découvertes intéressantes.
- Ils ignorent ma Nature… tâchons de le garder pour nous, d’accord ? Confia-t-il à Blanche avant de se glisser avant elle dans l’établissement. Il fit ainsi d’elle sa complice, en rejoignant le bar. Un air jazzy s’élevait de la scène où un groupe de musiciens improvisaient harmonieusement ensemble. - John ! Ça fait plaisir de vous voir ! Garte, le barman, l’accueillit comme un habitué. C’était récent, mais Jean s’était effectivement démarqué ici rapidement. Il n’avait rien d’un musicien banal, clairement. Vous allez jouer ? L’immortel répondit dans un haussement d’épaule. - Plus tard, peut-être. Vous buvez quelque chose ? C’est pour moi.
Il s’était retourné vers Blanche. L’homme derrière son comptoir en profita pour lorgner clairement la cavalière de cet étrange personnage, à laquelle il offrait un verre. Et parce que le vampire dégageait évidemment une attraction particulièrement, la jeune femme lui parut encore plus belle qu’elle l’était pourtant déjà. Jean doubla la commande de la blonde, la suivant dans son choix, et l’invita à rejoindre l’une des tables, légèrement excentrée. Il rebascula en français.
- On y entend parfois des bonnes choses, commenta-t-il en évoquant la musique. Ils pouvaient faire la conversation, ou seulement se taire pour profiter du concert. |
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| "Le Messager - Jean - Blanche."
Un sourire, une chaleur qui monte et qui colore, une fois de plus, mes joues, sous le compliment. Oui, je connais bien les vampires, mais pas que. Je ne pipe mot, je prends le compliment et lui épargne une longue diatribe de mes diverses connaissances des CESS. Ce n’est pas le moment, nous voguons sur une autre latitude, propre à notre univers. Alaric et ses intentions sont relégués à l’oubli, le message a été délivré, à moi de gérer les aboutissements d’une telle information. En fin de compte, je n'ai rien à faire, juste à continuer mon existence, prenant en compte que l’Immortel fait désormais partie de mon passé. Il n’y aura pas de futur, c’est aussi simple que cela. L’acceptation est la seule action à effectuer. Au vu des derniers contacts, cela ne sera pas très difficile.
Un refus honnête, une pudeur cachée qu’il ne dévoile pas à la première rencontre, ce que je peux comprendre. Toutefois, je suis surprise et touchée par sa proposition, ramenant un large sourire sur mes lèvres, accompagné d’une humeur pétillante. J’abaisse mon regard sur ma tenue et grimace. J’ouvre la bouche mais il me prend de cours, émettant une demande surprenante.
- Bien sûr, évidemment, je vous prépare cela de suite. Prenez place un instant au salon, je vous prie. Si vous le permettez, je vais passer une tenue plus adéquate que ces vêtements de la journée.
Avant de m’éclipser dans ma chambre, je prends une poche de sang et la pose dans le micro-ondes, afin de tempérer le liquide, suivant à la lettre les instructions que m’avaient données Alaric. Trois minutes, pas une seconde de plus. Je fonce dans mon dressing, jette les vêtements que je porte à la va-vite sur une chaise, enfile un jeans de marque, un chemisier crème, d’un couturier en vogue que j’accompagne d’un sautoir en or, passe mes doigts dans ma chevelure, remets un peu de rouge à lèvre, pince mes joues, vaporise très légèrement du parfum sur mes cheveux, évitant le cou, et retourne dans la cuisine, juchée sur des escarpins de huit centimètres, taisant la montée soudaine d’adrénaline. Les battements de cœur tambourinent dans ma cage thoracique que je cherche à calmer d’un sourire agréable. De gestes adroits, je verse le contenu de la poche dans une flasque élégante, sans en perdre une goutte. La température est parfaite, le contenant idéal et discret. Contournant l’ilot central, je la tends à mon invité après avoir attrapé mon sac à main Cardin en me postant devant lui.
- On peut y aller.
Une voiture, fort élégante, avec chauffeur, nous conduit à Western Hill. Le fait de renvoyer le véhicule m’interpelle, devrais-je prendre un taxi pour le retour ? Qu’importe, nous verrons le moment venu. Pas que cela soit un problème financier, mais en temps que gentilhomme… La question reste en suspens, je me laisse porter par mon hôte, me montrant conciliante et véritablement de bonne humeur. Cette sortie improvisée me plaît et la compagnie de Delaube est extrêmement agréable, même s’il est un peu avare en parole. Peut-être que le changement de décor et surtout du sujet de conversation, va délier sa langue.
Je hoche la tête affirmativement, signifiant la compréhension de sa demande. Je découvre le Club avec émerveillement. Le bois sombre, le parquet usé, les relents latents de whisky et les notes d’un bon vieux jazz me clouent sur place. L’endroit est chaleureux, j’ai l’impression de sentir mes muscles se détendre, c’est cosy et très accueillant.
Suivant l’immortel de près, je sens les regards se tourner vers ma tête blonde, alors que la plupart des consommateurs et employés sont plutôt colorés. Delaube semble être un habitué, me tirant un sourire. Servent-ils des boissons pour les Créatures de la Nuit ? John ? Cela ne sonne pas très français, s’est-il drapé d’un pseudonyme anglophone pour masquer sa véritable identité ? Je lui adresse une mine interrogatrice qui se mue lentement en surprise lorsque le tenancier lui demande s’il va jouer.
- Vous avez nombreuses cordes à votre arc, Monsieur Delaube, ou devrais-je vous appeler John ? Vous avez un net avantage sur moi, connaissant mon prénom et certainement bien plus par le biais de votre commanditaire. M’adressant au barman, je hoche la tête. Un Cosmopolitan s’il vous plaît. Puis retournant à mon cavalier et n’usant que la langue de Molière, je poursuis. Vous jouez ? Me feriez-vous l’honneur de me faire entendre votre talent ?
J’adresse un sourire chaud au préposé des boissons et suis l’Eternel jusqu’à sa table, consciente d’être la bête curieuse à reluquer. Nullement gênée, je prends place et embrasse une nouvelle fois l’ensemble du club.
- C’est très convivial et je suppose, pas très connu. J’aime ce genre de petite pépite. Vous venez souvent ? Et ainsi, vous vous adonnez à l’art de la musique ? Monsieur Delaube dévoilez-vous, ne serait-ce qu’un petit peu. Quel est votre âge ? Et d’où venez-vous ? La France est v…
Le serveur interrompt mon interrogatoire, déposant ma coupe devant moi, surmonté d’une décoration sophistiquée, sans oublier l’indispensable ombrelle. Avide de la boisson sucrée, j’attrape délicatement la tige du verre et l’élève vers mon compagnon.
- A la vôtre !
Le liquide glisse sur ma langue et coule dans ma gorge amenant un sourire ravi.
- Délicieux ! Je… oh désolée… je… Peut-être que si je bois les deux verres… vous pourriez y découvrir quelques notes dans mon essence… Plus tard.
Mon regard se fait mutin et vient flirter avec celui du vampire.
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| Il avait sifflé son verre de sang. Parce qu’il n’était pas question de dégustation mais bien d’un besoin simplement bestial. Et il se retrouvait de longues minutes plus tard avec le verre de Cosmo, d’un rouge nettement plus dilué, que le barman posa sur la table devant lui. Si l’endroit ne manquait pas de cachet, le standing n’était pas non plus du haut de gamme. Aussi le duo détonait-il légèrement dans cette atmosphère, avec leurs accoutrements distingués et ces breuvages chics. Jean s’était contenté d’offrir un sourire aux remarques de sa compagne, au niveau du bar, devant le fameux Garte. Il n’était pas question de lui envoyer un vent, mais bien de temporiser. Maintenant qu’ils étaient assis, il précisa :
- C’est Jean, déclara-t-il en révélant son prénom. Je facilite seulement la vie de ces étrangers pour le prononcer. Et détrompez-vous, je ne sais vraiment quasiment rien de vous. Alaric ne lui avait fourni qu’un nom, et une excuse.
Son regard partit un instant vers la scène, et les musiciens qui y jouaient, juste avant d’énoncer une certaine platitude. Heureusement, la belle humaine était loquace. Et curieuse ! Elle embraya naturellement, et la discussion s’engagea plus sérieusement, avant de se voir servir par le barman, donc, qui s’éclipsa rapidement.
- C’est la sixième ou septième fois que je viens, confessa-t-il alors. Ce n’était pas loin de devenir une habitude, effectivement. Le terme « régulièrement » pouvait convenir.
Ils trinquèrent. L’immortel s’empara du pied du verre, tout en analysant son contenu. Déjà la blonde en buvait une gorgée. En une grosse heure, il avait vu son visage afficher différentes facettes. Surprise, appréhension, déception, chagrin, peur. Et la voilà qui se montrait joyeuse. Avant de s’excuser. La suite arracha presque un rire à notre vieux vampire. C’était la première fois qu’elle le voyait vraiment sourire.
- Vous êtes provoquante, Blanche, répliqua-t-il. Il y avait une appréciation certaine dans son utilisation de ce terme. Après tout, la provoc était un peu son domaine de prédilection. Elle s’avérait plus étonnante qu’il n’aurait pu l’imaginer. Il la regarda avec un nouvel intérêt. Ça me plait, affirma-t-il, maintenant son sourire en coin, sans plus de sous-entendu toutefois. Il enchaina en rebondissant sur ses questions précédentes. Je joue oui. Beaucoup. Et c’était bien peu dire. C’est en quelque sorte… mon truc. Mais je m’initie seulement au Jazz. J’en cherche encore un peu le volume. Il haussa une épaule. Je suis de Dijon, vous connaissez ? Quant à mon âge, je peux déjà vous dire que je suis trop vieux pour avoir jamais goûté ça.
Il faisait référence à la jolie coupe toujours entre ses mains. Si on remontait à sa vie humaine, l’homme n’avait réellement connu que le vin et quelques dérivés. L’eau ? Elle n’était à l’époque guère populaire. La notion même de cocktail lui était donc en quelque sorte étrangère. Le sang se consommait généralement sans mélange.
- Qu’est-ce qu’il y a dedans ? Demanda-t-il très sérieusement. Ses yeux quittèrent le liquide, pour trouver ceux de sa voisine. Attendez, ne me dites rien ! Il retira l'ombrelle et approcha le rebord du verre de ses lèvres. Il les trempa légèrement et sa langue vint trouver une seconde la pulpe de ces dernières. Comme s’il dégustait un grand cru, connaisseur. Hum… un excellent… résidu de cheminée, trancha-t-il, incapable d’en percevoir les substances sucrées. Vous avez raison, je vais vous laisser vous saouler.
Son regard se fit provocateur à son tour, alors qu’il reposait son verre sur la table, avant de le faire glisser vers elle. Il ne lui laissa cependant pas le temps de rebondir sur sa remarque, la questionnant à son tour.
- Qu’est-ce qui peut amener une jeune française à Shreveport ? Elle n’oserait certainement pas lui répondre Alaric. Vous avez dit aimer ce genre d’endroits. A quel point vous aimez la musique ? Vous jouez ? |
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| "Le Messager - Jean - Blanche."
La discrétion est maître mot, le choix de la table, excentrée et privée, à l’abri d’oreilles indiscrètes, ne m’étonne pas. J’aime l’intimité qui s’instaure. Elle me fait sentir privilégiée même si ce n’est qu’une illusion. Avoir l’impression que la personne qui vous invite, apprécie votre présence et de surcroît rend ce moment un peu particulier, me fait chaud au cœur. Ou alors, il aime tout simplement cet emplacement qui permet d’avoir une excellente vue sur la minuscule scène. Je ne me vautre pas dans des chimères improbables, ayant rencontré l’Eternel que ce soir. Mais sa présence est agréable même si son parler est avare. Peut-être va-t-il s’ouvrir petit à petit, au fil de nos discussions. Chez moi, nous étions en terrain étranger pour lui, d’autant plus qu’il était porteur d’une mauvaise nouvelle. Ici, nous sommes sur un pied d’égalité et entouré de gens lambdas. Cela change la donne. Puis enfin, il me dévoile son prénom, même si je l’avais quasiment deviné.
- Enchantée, Jean. Je peux me permettre de vous appeler par votre prénom ? Je penche la tête légèrement sur le côté et lui renvoie une petite moue de reproche, vite remplacé par un visage plus amusé, une lueur de moquerie vibrant au fond de mes prunelles. Pas tout à fait… Je pense que, techniquement, les étrangers, ce sont nous. A moins que vous ne fassiez référence à des temps largement révolus qui doivent tourner autour de 1700, si ma mémoire est bonne… Corrigez moi, si je dis des âneries. Etat de Louisiane qui a été baptisé en l’honneur de Louis… Je fouille ma mémoire, à la recherche de mes cours d’histoire. De Louis XIV. Est-ce bien cela ?
Je sors mon Iphone, dernière génération, cherchant l’information sur le net et finis par hocher de la tête, ravie d’avoir pu raviver mes connaissances qui doivent être bien maigres face à celles du vampire.
An 1700… plus de 320 ans de cela. Était-il déjà de ce monde ? Je n’ai aucun indice auquel me raccrocher, je ne sais rien de lui, bien que le fait de connaître Alaric, me donne une légère piste. A moins que ce ne soit qu’un subalterne que ce cher Delanuit méprise, le chargeant de jouer les messagers. Mais quelque chose me fait dire que Jean ne s’est pas éveillé à la nuit récemment. Il dégage quelque chose, comme la plupart des aînés. Une confession est mentionnée sur la méconnaissance de ma petite personne. Manque d’intérêt ou je m’en foutisme ? Le résultat est le même et pourtant, il est là, m’ayant proposé de l’accompagner. Cet homme est nimbé d’un brouillard mystérieux, une énigme que je me promets d’élucider.
Il n’est pas un habitué, ni un inconnu. Il a joué dans l’établissement, c’est un mélomane. Je m’apprête à diriger la conversation sur ce sujet lorsqu’un sourire naît sur ses lèvres, lui conférant un charme nouveau. Je fronce les sourcils mais suis incapable de garder mon sérieux. Le ton qu’il emploi ferait presque penser à un compliment. Prenant un air ingénu, je réplique.
- Le fait de vous « voler » votre cocktail pour vous en offrir les saveurs ?
Sans détour, je me permets de lui offrir un regard faussement innocent, ne craignant nullement ses prunelles olive. Je connais la dangerosité des Immortels, je sais ce que je peux me permettre et ce qui est interdit. Le verre cassé était un accident et aurait pu avoir des conséquences fatales face à un jeune vampire. Delaube ne l’est pas, c’est un fait avéré. Il n’a même pas goûté les souillures maculant précédemment ses mains, ce qui prouve une grande maîtrise.
- Oui, je connais Dijon, j’y suis allée à quelques reprises. J’ai eu l’occasion de faire le parcours de la chouette, me permettant d’admirer la sublime architecture de cette ville. Dijon est une ville extrêmement ancienne… Quant au jazz, je suis une profane. J’ai un peu honte à l’avouer mais sorti de Ella Fitzgerald et Louis Armstrong, je ne connais rien. Mon père m’a appris le piano et le clavecin, misant sur des morceaux nettement plus classiques. Mais je serai ravie de vous entendre jouer un morceau. Peut-être pourriez-vous approfondir mes connaissances, je suis toujours heureuse d’enrichir mon savoir.
Il devient plus loquace, pour mon plus grand plaisir. J’ai l’impression que peu à peu, il se détend au fil des minutes, ce qui est très agréable. Jean sème des miettes en guise d’indice, à moi de faire les bonnes déductions. Une nouvelle fois, je fais appel à internet, n’ayant aucune idée de quand a été concocté le premier cocktail. L’écran éclaire mon visage, me délivrant les informations.
- Alors… Je murmure quelques mots incompréhensifs. Première recette de cocktail qui a vu le jour en Inde…. Donne-moi une date ! XVII siècle. Je relève la tête vers mon compagnon et replonge pour trouver plus amples informations. Ah ! Premier livre de recettes en 1862.
Abandonnant mon téléphone, le troquant contre mon verre, je lui tends une mine boudeuse, n’ayant pas appris grand-chose, hormis qu’il a vu le jour, pour sûre, avant 1862. Surprise je le regarde agir. Jamais auparavant, je n’ai vu de vampire se lancer dans la dégustation d’une quelconque denrée, que cela soit solide ou liquide. Le verdict est sans appel, me voyant véritablement navrée pour lui. J’ouvre la bouche avec l’intention de lui servir quelques paroles compatissantes mais il me coupe l’herbe sous le pied. Le prenant à son propre jeu, je réponds simplement à sa question rhétorique.
- Eh bien vous tâcherez de le deviner par vous-même…
Je prends une gorgée, me délecte de ma boisson et pose mon verre sur la table, jouant distraitement avec l’ombrelle décorative. Je marque une légère pause, hésitant à lui dévoiler certaines informations. Les activités de mon père au sein de l’USIS, proche des CESS, pourraient le faire fuir, ne connaissant pas ses relations avec les différentes organisations.
- Je suis venue parfaire mes connaissances en anglais. Père a des relations avec un cabinet d’architecte où j’officie, facilitant l’obtention d’une Green Card. Ca, c’est la version officielle. Mais c’est de Shreveport que j’ai eue les dernières nouvelles de mon frère. J’essaye de le retrouver, même s’il ne l’entend pas de cette oreille. Je passe sous silence le fait que c’est un rat-garou. Je laisse échapper un long soupire discret. Et pour la musique… je vous ai devancé auparavant. Je joue du piano et dans une moindre mesure, du clavecin. Par contre, vous ne m’avez pas beaucoup aidée concernant l’époque de votre naissance. Je ne vous lâcherai pas. Dites m'en plus sur vous. Comment vous êtes-vous retrouvé à Shreveport ? Jean Delaube, crachez le morceau !
Tout en riant, je le menace de l’ombrelle en papier.
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| | | You shall be a restless wanderer En un mot : Lalalalaaa
Qui es-tu ? : Immortel usé de 610 ans • Torturé et incisif, sentimental et indiscipliné • A grandi dans les traditions de l'Est et parcouru une partie du monde • Musicien virtuose • Libertaire dans l'âme • Sire d'Elinor Lanuit • Déclaré mort en 1895, il réapparait seulement aujourd'hui • En marge du monde moderne
Facultés : • Voie du sang : Niveau 4-1
Goûteur de sang professionnel. Source de vie et de puissance pour lui-même et ses congénères, il sait le sonder, le manipuler et le sublimer. Attention, il lui arrive de le voler...
• Présence : Niveau 1-4
Sait attirer l'attention sur lui et forcer l'adhésion
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Perçoit naturellement brièvement les esprits, mais s'il concentre son sang, c'est l'intégralité du plan semi-astral qui se révèle à lui
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| Il avait acquiescé. Oui elle pouvait l’appeler Jean, évidemment. Pour l’heure, ils continuaient à se vouvoyer, maintenant une certaine distance pompeuse entre eux. Mais il ne faisait pas de doute que la soirée se déroulant, le tutoiement s’inviterait probablement à leur table. Quand ils auraient abaissé quelques barrières. Ou quand Blanche serait pompette, simplement.
Elle se lança dans des recherches sur son téléphone pour retrouver l’histoire de la Louisiane et à l’évocation des grands rois de France, Jean ne put s’empêcher de se remémorer cette époque pleine de contrastes. Le faste des palais, la misère des rues. Tout son passé lui paraissait irréel, tant il tranchait brutalement avec le monde qui l’entourait dorénavant. De ses souvenirs, il ne lui restait finalement que quelques bribes. Des instants plus marquants que d’autres, quelques visages, des sons. Tellement de sons. Pour seulement quelques images.
- Je ne m’intéressais pas beaucoup à la Louisiane à cette époque, déclara-t-il simplement. Eux, nous, nous restons des étrangers, les uns pour les autres, précisa-t-il en revenant sur sa réflexion. Les Français, les Américains. Leurs origines communes, plus que les siècles et tout le reste, les liaient pourtant ce soir du moins. Le fait de ne pas craindre de jouer avec le feu… avait-il ajouté, en soutenant son regard faussement ingénu.
Il ne savait pas définir exactement ce qu’il devait attendre de ses propos. Parlait-elle dans le vent ? Ou serait-elle vraiment prête à se donner à lui de la sorte ? Un acte de désespoir ou un élan de déraison. Un semblant de vengeance pour l’affront qu’Alaric lui avait offert en utilisant son compatriote pour messager. Réalisait-elle vraiment le risque qu’elle encourait à vouloir enivrer un vampire ? Cet inconnu l’amusait.
- Vous venez de quel coin de France ? Demanda-t-il au cours de la conversation, alors que la jeune femme évoquait la ville natale de l’immortel. Il y était né plus de six siècles auparavant. Il aurait pu ne jamais y remettre les pieds, mais tout individu avait besoin de constantes. Dijon était la sienne. Elle s’était métamorphosée au fil des époques. A chacun de ses retours, il avait peiné à la reconnaitre. Mais il restait toujours quelques briques, quelques pierres.
La conversation dévia encore et elle le perdit de nouveau un peu en se focalisant un instant sur son téléphone, mais il réussit à retrouver toute son attention et elle laissa tomber son appareil électronique à l’utilité bien mystérieuse pour le vampire.
- Votre frère traine aussi dans… le milieu ? Il ne prononça pas ouvertement le mot « vampire » quand bien même ils étaient l’écart et parlaient dans une autre langue. Elle put cependant deviner ce qu’il sous-entendait. S’il sentait qu’elle n’avait pas envie de se confier à ce sujet, il n’insisterait pas. C’est étonnant… pour une femme de votre âge. Le clavecin n’est pas vraiment un instrument actuel, commenta-t-il par la suite. Mais son père n’était de toute évidence pas conventionnel, pour fréquenter des immortels et faire il-ne-savait quel business avec ceux-ci. Il haussa les épaules. C’est que ça n’a guère d’importance. Je n’ai plus grand-chose à voir avec la personne que j’étais à cette époque-là. Le clavecin non plus n’existait pas.
Son regard olive transperça alors la jeune femme, qui se faisait curieuse. Il ne s’était épanché à personne sur le cas d’Elinor, jusqu’ici. Préférant rester vague, même auprès de ceux qui n’ignoraient pas leur lien. Pourquoi cela serait-il différent ce soir avec cette jeune fille ? Peut-être parce que Blanche était une parfaite inconnue. Et qu’à travers ses confessions sur Alaric, elle s’était déjà de son côté en partie dévoilée.
- J’ai de la famille ici. Une fille, précisa-t-il. |
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| "Le Messager - Jean - Blanche."
Un nouvel indice se dévoile alors que j’évoque les fondations de la Nouvelle-Orléans. Mon esprit remonte le fil du temps, pour parvenir jusqu’en 1700. Les quelques mots qu’il laisse filtrer sont me disent qu’il a vu le jour avec cette date-là. Ça commence à chiffrer. Il ne battra pas Alaric, mais c’est déjà très honorable.
- Et si vous cessiez d’être aussi énigmatique ? Les traits de mon visage se froissent sous la supplique. Allez, soyez chic, donnez-moi une date, s’il vous plaît. Apaisez ma curiosité insatiable.
Je surjoue, minaude et implore, va-t-il céder à mon caprice ? Est-ce un jeu qui agrémente passagèrement sa nuit afin de tuer l’ennui de l’éternité ? Sincèrement, j’espère que cette soirée sera la première d’une longue lignée. Sa compagnie est agréable et même sous son allure austère et son air pince sans rire, je suis certaine qu’il apprécie ma compagnie. Une phrase, en demi-teinte, met un terme à mes jérémiades, un sourire quelque peu minable, les remplaçant. Toutefois, je n’abaisse pas mes orbes bleutés osant affronter les siens, nettement plus sombres.
La peur est omniprésente lorsque l’on côtoie des êtres tels que lui. Certains sont imprévisibles, d’autres se voient comme la lie de l’humanité et sont terriblement féroces. Je suis certaine que Myrtle, à ses heures les plus noires, peut être une chasseuse redoutable. Lorsque je suis en sa compagnie, je l’apprécie et je n’ai jamais ressenti le moindre soupçon de crainte me tordre les entrailles. Et maintenant, avec Jean, c’est la même chose. Malgré les évènements récents, je me sens en sécurité en sa présence. Je hausse les épaules, secoue négativement la tête et réponds d’une petite voix, audible que par sa fine ouïe
- En prenant les précautions nécessaires, on parvient à le contenir.
On ne contient pas un vampire, en tout pas sans artéfact. Je le sais et il doit bien se douter que je n’ai ni la force, ni les compétences pour le faire. Le don de soi pour que l’autre perdure, ne me pose aucun problème. Je l’ai fait, sciemment, par le passé et le referais sans hésitation. Je regarde tristement son verre plein. J’aurai voulu qu’il puisse partager avec moi sa boisson. Et si j’ajoutai quelques gouttes de sang dans son breuvage ? Un jour, je testerai ma théorie, mais pas ce soir.
La conversation prend la tournure des origines, ramenant un sourire radieux sur mes traits. Il cherche à apprendre à me connaître, fait mine de s’intéresser à moi. Depuis combien de temps n’est-ce pas arrivé ? Je reviens au naturel et m’exprime librement.
- De la capitale. J’y suis née, j’y ai grandi. Quand j’ai quitté le domicile de mon père, je me suis installée dans un studio à Boulogne Billancourt, proche banlieue. Mais j’ai énormément voyagé grâce à mon paternel, me permettant de découvrir le monde.
Des images diverses des différents lieux de vie défilent devant mes yeux avant d’être remplacé par le portrait de Jolan, accompagné d’un rat, trônant sur son épaule. Je secoue la tête, chassant ce songe idiot. Je glisse la paille entre mes lèvres et aspire une bonne lampée, faisant glouglouter le liquide. Lorgnant son verre, je tends la main et effectue rapidement l’échange, déposant le vide devant lui, m’accaparant celui où il manque à peine une gorgée.
- Oui, Jolan mon frère, s’est tourné vers le règne animal. Je ne l’ai pas revu depuis… que sa nature à changer. Je ne sais pas si cela fut un accident ou intentionnel. J’aimerai tant lui parler, face à face, comprendre, pourquoi. Mais peut-être qu’il n’y a rien à expliquer.
Je hausse les épaules, par dépit, n’ayant pas grand-chose de plus à ajouter. Sa vie lui appartient et divulguer ses secrets ne m’appartient pas. Parler de la mienne cependant, m’est nettement plus facile. Un nouveau sourire anime mon visage à l’évocation du clavecin.
- Et qu’est-ce qui vous étonne ? Y’a-t-il donc un âge pour aimer la sonorité particulière qu’émet le clavecin ? J’ai commencé par le piano, mais trop classique, tout le monde en joue. J’ai donc glissé vers cet instrument. J’aime sa tonalité, les notes sont différentes et les morceaux tellement plus jolis. Et vous, vous en jouer ? Etes-vous un fin mélomane ? Parlez-moi de vous, dévoilez-moi une anecdote, racontez-moi quelques frasques de votre passé.
Je dépose mon menton dans le creux de ma paume et attends patiemment qu’il veuille bien me délivrer un peu de son histoire lorsqu'il confesse avoir une "fille". Ainsi, il n'a pas toujours été seul. Je comprends, d'après la manière dont il prononce ce mot, qu'il l'a éveillée à la nuit. Toutefois, il reste laconique à son sujet, me faisant supposer anguille sous roche. Digne de ma maladresse habituelle, je demande de but en blanc.
- Et ça fait longtemps ? L'avez-vous revue ?
A peine mes paroles prononcées, je me rends compte de l'intrusion un peu trop personnelle de mes questions. Je me mords les lèvres et suis, soudainement, très absorbée par le jeu de la paille et des glaçons flottant dans mon verre.
- Pardon... je ne voulais pas me montrer indiscrète.
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| La conversation se poursuivit. Jean resta mystérieux sur son année de naissance mais promis à la jeune femme de lui montrer sa carte d’identité, en fin de soirée, si elle se montrait sage. Ils parlèrent davantage de Paris, n’insistèrent pas outre mesure sur le cas de Jolan, échangèrent sur la musique, longtemps.
- Mélomane, oui. Presque fanatique. J’en ai joué… beaucoup, raconta le vampire à propos du clavecin, son joujou favori d’antan. Il a été mon instrument fétiche pendant très longtemps. Je n’y ai pas touché pendant de nombreuses années par la force des choses, mais le hasard fait que j’ai retrouvé il y a deux jours la pièce que je possédais à l’époque. Ça m’a fait quelque chose. Ce qui n’était en rien anodin pour un corps mort comme le sien. C’était dans les décombres du Manoir d’Elinor qu’il avait retrouvé son précieux clavier. Maintenu intact et dans un état impeccable par son Infante au fil des années, il avait été épargné par les flammes de l’attaque. Un miracle. Un symbole aussi de sa relation avec l’anglaise et de son devenir. Le passé rend souvent nostalgique. Il avait du moins cet effet indéniable sur lui…
Le musicien poursuivit en évoquant quelques histoires, laissant entendre qu’il avait composé à l’époque baroque. Il n’en disait jamais trop, alors qu’ils conversaient – certes dans une langue étrangère – dans un lieu public. Il tachait néanmoins de faire comprendre à sa voisine ses sous-entendus. Il lui fit surtout promettre de jouer un jour pour lui. Qu’importait si cela restait des paroles en l’air ! Sur l’instant, il le désira vraiment. Il passait un bon moment. Blanche termina son premier verre. Ils discutèrent encore. D’Elinor un peu, sans entrer dans les détails de leurs différends, puis de voyages. La jeune femme connaissait-elle les pays de l’Europe de l’Est ? L’Inde ? Que pensait-elle des États-Unis ?
Parfois ils s’arrêtaient pour écouter la musique qui se jouait près d’eux. Jean ressentait qu’elle l’appelait, si bien qu’il finit par s’excuser et abandonner Blanche à la fin de son deuxième verre – le sien ! – pour rejoindre la scène. D’un geste de la main, il invita le pianiste qui se levait déjà pour lui laisser la place à rester assis. Une fois n’était pas coutume, il demanda l’autorisation à un autre homme pour emprunter sa contrebasse. Le Jazz reprit, conventionnel, en dépit de la richesse qu’il pouvait offrir et debout, près l'instrument, l’immortel accompagna ses voisins un temps dans leur rythmique. Puisqu’ils étaient quelques-uns à avoir déjà gouté à ses prestations, l’attention dans la salle se fit différente. Elles ne ressemblaient généralement à rien d’autre. Et personne ne l’avait jamais entendu jouer autre chose que du piano.
Ses partenaires lui offrirent ainsi le premier solo, curieux aussi certainement de ce qu’il leur réservait. Le français ne se fit pas prier. Ses doigts experts vinrent pincer les cordes graves de la contrebasse. Les notes se firent lascives. Puis la paume de sa main droite frappa le bois. Une fois, puis une seconde. Il reprit le pincement des cordes, dans une mélodie inspirée, jouant par intermittence des percussions. Il embraya vers du slap plus rock’n roll, puis du swing presque dansant avant de retourner vers l’enchainement jazzy qu’il avait lancé avec les autres. Invités par un subtil mouvement du menton, ces derniers se remirent alors à l’accompagner. Jean affichait un sourire bienheureux. Il était dans son élement. |
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| "Le Messager - Jean - Blanche."
Un coude sur la table où ma paume accueille mon menton, les doigts de ma seconde main, tripotant distraitement la paille dont l’embout commence à porter les empreintes de mes dents. Rien à voir avec les canines acérées de mon compagnon nocturne. Mon sourire ne me quitte plus lorsqu’il me confie sa ferveur pour le clavecin. Etonnée par l’histoire du hasard qui remet sur sa route, son instrument fétiche j’approuve en hochant la tête, un soupire empathique s’échappant des mes lèvres.
- Je comprends, vous deviez vraiment être heureux. Même si les années n’ont pas la même valeur, retrouver un objet, une chose depuis longtemps disparue, apporte du baume au cœur. Depuis que j’ai quitté la France, je n’ai malheureusement pas eu l’occasion de jouer… d’aucun instrument. Cela me manque.
Une pointe de nostalgie traverse ma voix, bien vite chassée à l’écoute de ses frasques. Il s’ouvre, partage rendant la soirée passionnante. Mon regard brille à travers ses récits. Je n’ai que mon imagination pour visualiser ses souvenirs. Mes images sont teintées par les gravures glanées dans les livres d’histoire, par des lieux natifs de l’ancien continent. Emplies de dorures ou une simple auberge au toit de chaume, je bois ses paroles, m’émerveillant de ses narrations. Je ris, vis, me laisse submerger par chaque mot.
Le bar disparaît, balayé par d’autres murs, issus d’une vieille France. Le passé me berce. Et même si parfois, il ne donne pas de détail, s’il tait des fragments, je comprends chaque syllabe qu’il énonce. Il me fait promettre de jouer pour lui, malgré mes récriminations, arguant être piètre musicienne à ses côtés.
Le nom d’Elinor fait surface mais nous ne n’y attardons guère. Il oriente ses propos vers les différentes destinations parcourues. Sans retenue, je lui délivre les trop nombreux voyages faits au cours de ma ridicule existence. Moscou est une capitale bien connue, grâce à ma mère et où une partie de ma famille vit encore. Mais je préfère Saint Pétersbourg, nettement plus intimiste. Vienne et Salzbourg ont évidemment bercés mes rêves de petite fille. La Pologne m’a ouvert les yeux sur les camps de concentration et une partie sombre de l’humanité. La Hongrie et la Roumanie ont été visité grâce à leurs légendes qui me faisaient frissonner, car enfant, je n’étais pas dans le secret des CESS. J’avoue à Jean, un peu honteusement, que Dubaï est une escale fort appréciée pour y faire du shopping, mais préférant largement Milan pour son charme Italien. L’Australie, sauvage et dangereuse, m’attire malgré son climat aride, bien que la Nouvelle Zélande, moins austère tire ma préférence. Puis, il y a le Japon où rien ne ressemble à notre vie connue. Après avoir fait le tour du monde, nous terminons l’échange par notre terre d’accueil. Les grands espaces sont parfois trop vastes, les maisons trop grandes et le goût des Américains particulièrement discutables. Mais l’attention de mon cavalier s’épuise et dévie vers les musiciens.
Seule à table, je n’en perds pas une miette. Jean semble absorbé par les différentes tonalités, il se fond littéralement en elles. Les rythmes roulent sur les cordes et l’épiderme, les battements glissent sur les côtes, faisant vibrer la cage thoracique. Sobrement j’applaudis, un large sourire accroché aux lèvres. Il se débrouille bien le bougre.
L’établissement est désormais vide, hormis les rares employés et les musiciens. Le patron assassine les notes de musique, tapotant de son index le verre de sa montre. Stupéfaite, je jette un coup d’œil à mon IWatch et découvre qu’il est plus de quatre du matin. Je le rejoins tranquillement au bar ne ressentant aucune fatigue.
- Cette soirée était fantastique, je n’ai pas vu le temps passer. Pour un messager porteur de piètres nouvelles, vous m’avez fait passer une nuit que je ne suis pas prête d’oublier. Me feriez-vous le plaisir de réitérer ?
Le patron, magnanime, offre une dernière tournée, servant aux personnes présentes, sa cuvée spéciale de whisky. Si j’ai un bon palais pour les vins rouges, il est nettement moins affûté pour ce liquide ambré dont je ne raffole pas. Ne voulant froisser la gentillesse du propriétaire, je lève mon verre et prends une bonne gorgée, cachant difficilement la grimace déformant ma bouche. Curieuse, j’observe Jean me demandant comment il va gérer ce présent. L’alcool chauffe ma gorge puis inonde tout mon être. Ce n’est pas mauvais, mais ce n’est pas bon non plus.
Un a un les musiciens se retirent et je dépose mon verre sur le comptoir, osant accrocher finement le bras de Jean, attirant son attention.
- Préférez-vous que je prenne un taxi ? Ou me ramèneriez-vous ? Quel que soit votre choix, il me conviendra si vous me promettez de nous revoir.
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| Ils avaient des points communs. En dépit de leurs natures différentes, du fossé générationnel qui les séparait également. Elle aimait la musique, se montrait cultivée, intéressée, enthousiaste et piquante. Blanche était jeune, mais elle avait parcouru le monde entier ! Succinctement certainement, leurs expériences étaient incomparables, mais l’entendre évoquer la Hongrie, la Roumanie, terres de ses origines, accentua encore pour Jean ce sentiment de familiarité qui se dessinait entre eux.
La musique cessa finalement, après un long boeuf improvisé avec ses voisins. L’Ainé avait troqué entre temps la contre-basse pour le clavier, révélant plus brutalement encore son génie insaisissable. Il se redressa finalement alors que la fatigue rattrapait les mortels et que l’heure tournait. Garte l’alpagua toutefois avant qu’il ne rejoigne sa cavalière.
- John ! J’ai filmé. Enfin un morceau seulement. Est-ce que vous me donnez votre accord pour mettre la video sur les réseaux sociaux ? Pour faire un peu de pub, pour le club ? Il joignit ses mains en une prière. En même temps, il lui montra la dite vidéo. Prise depuis le bar, sous les éclairages, on ne devinait quasiment pas les traits des musiciens. - Le son est abominable, lâcha le compositeur à l’oreille sensible. Le jeune homme s’en défendit, rattrapé par le patron qui insista. Si ça vous fait plaisir…
La jolie blonde les rejoignit alors. Le vampire n’eut même pas le temps de répondre à cette dernière qu’il se retrouva, bon gré, mal gré, avec un verre de whisky à la main. Il parvint néanmoins à ne s’en faire servir qu’un fond. Il fit un sourire et échangea un regard avec Blanche avant de vider son verre d’une traite. Le goût en bouche était écœurant. Il ne l’avala pas réellement.
- Bien sûr, je te ramène, déclara-t-il, avant d’apostropher le barman. Vous pouvez nous réserver un taxi ? Le chauffeur d’Alaric était parti, et il n’avait pas de téléphone. Reste là, je reviens, souffla-t-il alors, avant de rejoindre les toilettes des hommes. Pour aller y cracher ce breuvage.
Ils s’engouffrèrent dans la voiture quelques minutes plus tard. Blanche fut invitée à donner son adresse. Le chauffeur leur jeta une œillade insistante, certainement un peu suspicieuse. S’il travaillait de nuit, c’était parce que la paie était meilleure. Mais le danger dans cette ville pleine de CESS, de garous, de vampires, restait persistent.
- C’était une agréable nuit, effectivement, admit le musicien, en anglais, en ignorant le bonhomme. Donne-moi un soir, et je reviens te chercher… Ah et puisque tu as su te montrer sage… Il retira de la poche intérieur de son complet sa carte d’identité. Elle disait : Jean Delaube, 1412, Hongrie. Il la garda toutefois contre lui, lui proposant avant ça, un échange. Montre-moi la tienne aussi ! Il lui fit un sourire espiègle.
*** Ils s’étaient revus une fois. Les tensions à Shreveport ne s’étaient pas arrangées, au contraire. Blanche lui avait parlé de ces graffitis sur sa porte de garage, il lui avait sérieusement suggéré de déménager. Une réunion au sommet avait aussi eu lieu à l’Hôtel de la Régence. Concrètement, la réaction des vampires tardait. Si ce n’était pour les futilités : comme cette interdiction de prendre des Marqués. Mais ce soir, ces questions n’avaient guère d’importance.
C’était la nuit de Noël. |
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| "Le Messager - Jean - Blanche."
La maison a été décorée avec beaucoup d’attention, sans se perdre dans le grandiloquant typique des américains. Une touche raffinée, à la française, chique et chaleureuse. Evidemment que j’ai acheté un sapin de noël, emplissant la maison de ses arômes boisés, que j’ai passé un après-midi entier à le garnir, à déposer ici et là, quelques décorations discrètes, certaines empruntées aux traditions nordiques. J’ai même accroché une petite branche de gui à la voûte, séparant le salon du hall d'entrée. Une couronne hivernale orne ma porte et le battant du garage a été repeint, effaçant ces horreurs graffitis. Alors que les maisons voisines brillent de mille feux, d’artifices plus extravagants les uns que les autres, la mienne reste sobre, quelques bougies artificielles scintillant sur le perron.
Puis est venu la question du repas. Comment fêter dignement Noël, synonyme de bonnes ripailles, avec un être qui se nourrit exclusivement de sang. Pour l’occasion, je contactai quelques amis immortels en France, leur demandant conseil. Evidemment que je me suis faite chambrée, quelques plaisanteries bon enfant ont fait rougir mes joues mais la solution m’a finalement été donnée. Philippe, une connaissance de très longue date, m’a même fait livrer, quelques fioles, de bonne contenance, de différent cru, me garantissant une qualité exceptionnelle. Ne pouvant le croire que sur parole, je lui exprimai toute ma gratitude.
Nous nous sommes revus, Jean et moi, permettant d’approfondir notre amitié naissante. Sa compagnie est un régal, ses récits passionnants, ses connaissances immenses et tellement enrichissantes. Je me sens bien lorsqu’il est dans les parages. Est-ce sa prestance, son charisme, son don, son humour un peu décalé ? Je ne saurai le dire, mais je me surprends à sourire lorsque mes pensées s’envolent vers le caïnite, me tardant de le revoir. A la fin de notre première rencontre, il m’avait fait sortir ma carte d’identité en échange de la sienne. Je me souviens avec bonheur de ce petit moment, où enfin, il avait consenti à me dévoiler un peu plus sur lui. 1412… Je lui avais demandé de me donner la marque de son anti-rides qui était d’une efficacité redoutable. Nous avions ri et surtout la soirée avait été tellement délicieuse.
24 décembre. Je suis en ébullition, il me reste tant de choses à faire que je ne sais où donner de la tête. Maria, ma femme de ménage est passée hier, tout est impeccable. Elle est adorable et surtout extrêmement bien rémunérée, mais qu’importe, je lui suis reconnaissante pour tout le travail qu'elle effectue chez moi. Je dois encore passer en ville, afin de récupérer ma commande culinaire particulière pour Jean. Quant à mon repas, le traiteur m’a promis de passer vers 17 heures. Angela m’attend à midi pour mon brushing et une manicure, puis je dois faire un crochet au pressing pour récupérer ma robe.
A 16h30, je retrouve mes pénates, les bras chargés, de petits achats de dernières minutes. Je me maudis intérieurement devant mon effervescence alors que je n’accueille qu’un seul convive. Mais il n’est pas n’importe qui. J’ai envie que cette soirée soit parfaite, qu’il se sente bien et à l’aise. Ce n’est pas un jeu de séduction, c’est au-delà de ça, une pointe de reconnaissance certainement, dû au fait qu’il m’ait « libérée » de l’emprise d’Alaric.
Je m’attelle à dresser la table, hors de question de sortir l’argenterie, détail qui me fait sourire en pensant aux conséquences que cela pourrait avoir. Décidément, recevoir « en toute simplicité » un vampire n’est pas une tâche des plus simple, car chaque élément peut avoir son importance. Est-ce trop solennel ? Ne serait-on pas plus à l’aise, assis dans le canapé ? Après moult tergiversations, j’opte pour ma première idée et dépose une jolie nape blanche sur le plateau, déposant çà et là des décorations rouges et vertes. Ma vaisselle est intentionnellement noire et opaque, masquant le contenu de nos verres.
19h30, toutes les bougies sont allumées, un feu crépite dans la cheminée, le sapin porte sa guirlande illuminée, la table est mise, le repas est au chaud, celui de Jean est tempéré à 37,5°, j’ai revêtu ma robe longue lie-de-vin avec un décolleté acceptable et une ouverture sur la partie jupe dévoilant une jambe à chaque pas que j'effectue. Elégante et festif, elle est très bien, le tout accompagné de Louboutin noirs. Un collier discret, en or rose et diamants, s’enroule autour de mon cou. Et le plus important, le cadeau destiné à mon invité, patiente sur la table basse, à côté de la couronne de l’avent.
Lorsque le carillon sonne, je vérifie rapidement une dernière fois mon maquillage et ouvre la porte, arborant un réel sourire.
- Bonsoir Jean, entre, je t’en prie. Doucement, je referme la porte derrière l’Immortel, laissant glisser mon regard sur sa tenue. Cela me fait réellement plaisir que tu aies choisi de passer le Réveillon en ma compagnie. Je dépose un léger baiser sur sa joue froide en guise de salutation. Puis-je te proposer un apéritif ?
Un sourire mutin accroché à mes lèvres, je le dépasse et le précède, l’invitant à prendre place sur le canapé, ne lui laissant guère le choix de refuser. Une douce musique, un vieux jazz, accompagne l’ambiance chaude de la maison.
- Fais-moi confiance, veux-tu ? Je me suis laissée conseiller sur quelques crus qui devraient ravir tes papilles.
Faisant un crochet par la cuisine, je ramène deux coupes, d’un noir absolu et en tends un à mon invité avant de prendre place à ses côtés. Rapprochant mon verre du sien, je le fais tinter doucement.
- Joyeux Noël !
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| | | You shall be a restless wanderer En un mot : Lalalalaaa
Qui es-tu ? : Immortel usé de 610 ans • Torturé et incisif, sentimental et indiscipliné • A grandi dans les traditions de l'Est et parcouru une partie du monde • Musicien virtuose • Libertaire dans l'âme • Sire d'Elinor Lanuit • Déclaré mort en 1895, il réapparait seulement aujourd'hui • En marge du monde moderne
Facultés : • Voie du sang : Niveau 4-1
Goûteur de sang professionnel. Source de vie et de puissance pour lui-même et ses congénères, il sait le sonder, le manipuler et le sublimer. Attention, il lui arrive de le voler...
• Présence : Niveau 1-4
Sait attirer l'attention sur lui et forcer l'adhésion
• Voile cendré : Niveau 1-1
Perçoit naturellement brièvement les esprits, mais s'il concentre son sang, c'est l'intégralité du plan semi-astral qui se révèle à lui
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| Blanche avait mis les petits plats dans les grands. Noël était certainement pour elle cette fête pleine de symboles, sur la famille, le partage. Jean oserait-il lui révéler qu’il ne l’avait quasiment jamais fêté ? Il n’avait aucun souvenir des messes de son enfance, qui célébrait la nativité, ni des festivités qui y étaient associées. Il fallait dire que dès qu’il avait été en âge de penser par lui-même, son estomac s’était retourné sur les injustices du monde et il avait rejeté ce Dieu, conformiste, pour embrasser la liberté. C’était bien avant de croiser Erzsébet et de rejoindre le monde de la nuit. Alors depuis…
- Si tu as quelque chose pour moi, répondit-il simplement alors qu’elle lui proposait un apéritif. Il était néanmoins touché des efforts qu’elle faisait pour lui. Mais en était-ce réellement pour elle ? Elle avait certainement ses habitudes, par sa relation avec Alaric ou d’autres immortels comme lui.
Son regard olive la transperça quand elle lui affirma de lui faire confiance. Elle s’était déjà retournée vers sa cuisine. Il passait d’agréables moments en compagnie de la jeune blonde. Il l’appréciait réellement et tout portait à croire que c’était réciproque. Mais au fond de lui, il ne pouvait s’empêcher de douter. C’était plus fort que lui. L’abandon d’Elinor, quand bien même ils travaillaient sur leur réconciliation, avait laissé dans son âme des séquelles. Il ne s’était attaché à personne depuis des dizaines et des dizaines d’années. Et s’il percevait le temps différemment du commun des mortels, cela restait long. Très long.
Il prit le verre qu’elle lui offrit entre ses mains. Il n’avait pas besoin de coller son nez sur celui-ci pour en percevoir les effluves. Ça sentait bon. Il lui offrit un sourire.
- Joyeux Noël ! Les verres tintèrent et il trempa ses lèvres dans le breuvage. Il fit une moue appréciatrice. Tu as affaire à des connaisseurs… J’apprécie vraiment, mais je te l’a déjà dit : tu devrais vraiment faire attention, Blanche. Se procurer ce genre de produits est risqué, la menace est sérieuse. Il n’avait pas besoin de préciser qu’il parlait de son affiliation trop évidente avec ceux de son espèce. Sa présence avec elle ce soir pouvait paraitre comme paradoxale. Pourtant c’était aussi pour veiller sur elle qu’il n’avait pas hésité à accepter son invitation. Ça ne t’effraie pas ?
Elle devait le savoir : des vampires, des marqués, des calices, avaient été pris pour cible. Violemment. Elle-même avait vu son garage se faire vandaliser. Elle était déjà dans le collimateur de certains d’entre eux. Il regarda les rideaux qu’elle avait tirés. La rue ne pouvait les voir. Il avait tâché de venir ici discrètement. Mais était-ce réellement suffisant ? Il reporta son attention sur la blondinette.
- Nous devrions probablement tâcher de penser à autre chose, déclara-t-il toutefois. Tiens, lâcha-t-il subitement en retirant une petite boite de l’intérieur de la veste de son costume. Carrée, elle était recouverte d’un papier cadeau rouge, à pois dorés. C’est la tradition, non ? |
| | | Daddy's little bloody candy - "Redécore mon intérieur : casse-moé tout là d'dans et repeins tout en blanc" En un mot : Humain
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| "Le Messager - Jean - Blanche."
La soirée débute sous les meilleurs auspices, lorsqu’il accepte le breuvage, m’offrant la conviction qu’un début de confiance s’installe. Je suis consciente qu’un parallèle se créer mais je ne sais comment faire pour que Jean comprenne que je ne cherche pas à remplacer celui qui m’a répudiée comme une malpropre, par sa présence. J’apprécie réellement sa compagnie, le peu de temps que nous avons passé ensemble, ces derniers temps, m’apporte une stabilité que je ne n’ai pas connue depuis longtemps. Est-ce lui ou toute ma vie qui prend un nouveau tournant ? Loin de Père, de mes habitudes pour en forger de nouvelles, je prends mon envol et j’aime ce que je vis.
Le nectar servit lui convient visiblement et si je me fie à ses dires, Philippe avait raison, les vampires sont friands de certaines essences particulières.
J’abaisse légèrement mon visage et hausse doucement les épaules. Je mordille mes lèvres, embarrassée, comme prise sur le fait. Certes, j’ai pris des risques, mais il me semble que je les ai mesurés, faisant attention à m’assurer de ne jamais être suivie. Les fioles de mon ami étaient dissimulées, il n’y avait que lui et moi qui savions ce que contenait le colis.
- C’est exceptionnel. Je voulais te faire plaisir. Savourer ensemble un « bon repas ». Que cela soit Noël ou pas, qu’importe, je ne suis pas croyante. C’est l’occasion qui compte. Les risques que j’ai pu prendre étaient mesurés. Jamais le même jour, jamais au même endroit. Certains nectars que tu vas pouvoir déguster, viennent même d’un autre continent. Je t’assure, j’ai fait très attention. Et le jeu en vaut bien la chandelle, non ?
Le vin blanc qui me sert d’apéritif est frais et fuité, un véritable délice. J’en bois une gorgée et repose mon verre sur la table.
- Je suis consciente des dangers et c’est la première fois que je m’en procure véritablement. Hormis une bouteille que j’ai achetée ici, à Shreveport, tout vient d’ailleurs. Un ami en France m’a même fait parvenir un colis. Personne ne peut remonter jusqu’à moi. D’ailleurs qui s’intéresserait à une simple humaine ? Les tags sur la porte de mon garage n’étaient peut-être qu’un simple hasard.
Sauf que même en prononçant ces mots, je sais qu’ils sont faux. Une nouvelle question courte franchit ses lèvres. Je secoue la tête, nettement plus vigoureusement.
- Voir ton sourire et savoir que cela te plaît, vaut tous les risques. Ce sont ces petits bonheurs dans la vie qui nous font continuer. Je parle à mon niveau. Et si tu me racontais ce qui te plaît, à toi, réellement, je veux dire. Et pas seulement la musique. Tu veux bien ?
Je change de sujet, intentionnellement. Je n’ai pas envie de passer ma soirée à me dire que potentiellement quelqu’un ou quelque chose est là, dans le noir à nous épier. Les voisins se fichent de savoir si mon invité est un mortel ou pas. Ils sont bien trop affairés avec leur dinde et leurs enfants qui réclament à grands cris leur cadeau.
Sur la table dort le présent destiné à Jean, juste à côté des grignotages que le traiteur a préparé pour moi. Ce n’est pas parce qu’il ne peut s’en nourrir que je vais me priver. Je me dis que nos régimes alimentaires sont différents, c’est tout.
J’acquiesce, cette soirée ne doit pas être enténébrée par la peur. Nous devons la vivre pleinement, car nul ne sait quand se présentera une nouvelle occasion. Dans six jours ? A Nouvel An ? Mais je doute qu’il accepte de me tenir compagnie une nouvelle fois, célébrant la nouvelle année avec ses amis. Une enquête sera menée durant la soirée pour savoir ce qu’il a prévu pour passer le cap.
- Oh ! Mais Jean, on avait dit pas de cadeau… Merci !
Je rougis farouchement en même temps que les battements de mon cœur s’accélèrent. Une magnifique broche en forme de note de musique est agrafée sur un écrin de velours noir.
- C’est superbe, vraiment, c’est… Cela me touche énormément.
Un sourire jusqu’aux oreilles orne mon visage. Il y a bien longtemps que personne ne m’a fait un cadeau. A l’aide de gestes précautionneux, je l’accroche à ma robe. Le bijou est mis en valeur grâce à la teinte sombre de mon vêtement.
- A ton tour.
J’attrape mon présent et le lui tend.
- J’espère… Je me tais, les doutes n'ont pas leur place. Ouvre.
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