Introduction
Un arcaniste est souvent défini par la couleur de son art et par la tradition magique qu’il suit.
Les couleurs de magie composent la base essentielle de l'essence d'un arcaniste. Divisées en trois tendances (blanche, rouge et noire), elles demeurent fondamentalement
liées à des pratiques, et non à des intentions.Les traditions magiques encadrent les pratiques d’un arcaniste. Elles correspondent à ses croyances autant qu’à la liturgie de son art.
La personnalité de l'arcaniste et sa culture jouent un rôle prédominant, car impactant directement sur sa relation entre son art et lui-même. Ainsi, le type de magie pratiqué ne s'inscrit dans aucune logique de sang : rien n'est forcément héréditaire, et un enfant de sorcier rouge pourrait tout aussi bien se tourner vers une magie noire.
Les couleurs de magie
Magie blancheIl s'agit du type de magie
le plus socialement appliqué et accepté, puisant directement au cœur des origines druidiques. La noblesse de ces origines lui ont ainsi permis d'être considérée comme la plus pure, la plus liée à l’essence arcaniste de par son attachement étroit à la Nature. Véritable mantra pour n'importe quel pratiquant blanc, elle passe avant tout, et bien évidemment, avant l'individu lui-même, qui se considère faire partie de ses gardiens ancestraux, en la vénérant ou en la protégeant tant bien que mal. La bonne réputation de la magie blanche tient également à son
statut de martyre, puisqu'étant la plus touchée par les chasses aux sorcières frappant ses rangs depuis des siècles, et principalement à l'époque moderne en Europe. Le nombre de ses adeptes a grandement facilité les choses pour leurs détracteurs, d'autant plus que certains étaient connus pour leurs talents de guérisseur, voire simplement victimes de rumeurs de village. Se croyant protégés grâce au bien promulgué sur autrui, le désenchantement a été aussi brutal que la chute immédiate. Enfin, certains grimoires parmi les plus anciens évoquent des dénonciations, de la part de rivaux noirs ou rouges, jouant un rôle majeur dans l'inimitié qui, aujourd'hui encore, condamne parfois toute aménité possible entre pratiquants de couleurs divergentes.
La magie blanche est associée à plusieurs idéologies bienveillantes, souvent auréolées d'une forme de Sacré. Au-delà des hostilités régissant le monde des arcanistes, l'Essence de la magie blanche est
respectée par tous ou du moins estimée pour sa puissance réelle, quelle que soit la couleur de magie pratiquée. Si des débats houleux peuvent agiter la communauté, principalement dans les cercles de magie noire, personne ne peut contester la force des wiccans, dont la survie et le rassemblement sous l'égide de l'Eglise wiccane est une preuve à elle seule de leurs ressources et de leur capacité à s'adapter en se relevant de tous les maux.
Leurs traditions sont composées de nombreux rituels liés aux astres (notamment à la lune), comme à la nature de manière générale. Si ces rituels peuvent effectivement être pratiqués en solitaire, il est toutefois souvent constaté un regroupement en communauté, loin de la civilisation. Une magie de médiation, voire du recueillement, sont ainsi utilisées pour souder les arcanistes entre eux, créant jusqu'à des cercles conséquents, solides et sûrs.
La difficulté principale pour les individus blancs réside dans l'efficacité qu'ils sont capables d'insuffler dans leur pratique, puisque forcément dépendante de la notion de pureté. Leur art nécessite
une grande volonté, une capacité à savoir résister à l'attrait du pouvoir, voire à résister à l'appel de la magie noire ou autres dérives contraires à leur ordre. Ainsi, connaître la marche à suivre pour effectuer un rituel, un sort ou un enchantement ne suffit pas à les rendre parfaitement fonctionnels. Il est même possible que son efficacité soit très limitée dans le temps ou dans la mesure recherchée. À l'inverse,
plus on se nourrit de la pratique et de ses enseignements, puis on sera en mesure d'effectuer de grandes choses, voire de produire des éléments miraculeux, pour les pratiquants les plus légendaires.
Les dieux piliers pour les arcanistes blancs sont souvent liés à la fertilité, à la croissance ou au foyer.
Magie rougeIl s'agit de la
magie du sang par excellence, la magie sexuelle comme celle des émotions et des flux énergétiques. Elle est capable de faire la passerelle entre l’humain et la nature, pour le meilleur comme pour le pire. La base de sa pratique se fonde sur le corps, ses mécaniques biologiques et hormonales de toutes sortes. Contrairement à leurs comparses blancs, de nombreux clichés courent et véhiculent une réputation d'arcanistes vicieux et pervers, dont certains peuvent s'avérer réels, quoique beaucoup plus nuancés.
Pour eux,
la notion de sacrifice est prédominante : sacrifice de soi (scarifications voire pire, dans les cercles les plus extrêmes), mais qui ne nécessite pas forcément de mise à mort.
Elle puise énormément dans les philtres, les potions et autres charmes, ayant recours bien souvent à des travaux très sérieux d'herboristerie. On aura donc tendance à observer beaucoup moins de communions de groupe, excepté en ce qui concerne le sabbath, les rassemblements forts, les orgies, etc. Pour ce qui est de la pratique de la magie, les lieux marqués par des émotions puissantes sont un véritable appel d'air pour les arcanistes, qui s'en abreuvent pour alimenter leur magie. Celle-ci peut également se voir inspirée par la présence dans les rituels d'objets à valeur sentimentale ou symbolique (qu'elle soit positive ou négative). Cette valeur doit clairement être ressentie par le pratiquant ou le mandant présent, ou à défaut, être inscrite en l'objet par des « croyants » (ayant prêté à l'objet son rôle particulier).
Il existe un certain danger pour les arcanistes rouges,
consistant en l'utilisation trop fréquente de la magie noire. En effet, sans une base ni une personnalité solide, celle de l'individu en question court à sa perte, et risque de se détraquer, victime d'une rencontre contre-nature entre deux arts fondamentalement différents par les valeurs qu'ils défendent. On parle de socle pourri, vicié, comme un arbre dont les racines sont attaquées jusqu'à ne plus soutenir le poids du pratiquant. Sans réelle explication avérée et certaine concernant cette dérive, certains parlent toutefois d'une union difficilement compatible entre une magie Eros et une magie Thanatos, une sorte de duplication entre magie de sang et magie de mort, qui expliquerait pourquoi les esprits les plus faibles et prompts au délire se condamnent à la folie.
Les cultes de magie rouge se réclament bien souvent des religions mésopotamiennes et égyptiennes, célébrant des divinités liées au sexe, au sang et à la guerre, etc.
Magie noireC'est la magie nocive par nature. On y trouve bien souvent
des notions d’ambition, et de puissance exacerbée parfaitement assumées. Le besoin de
repousser toutes les limites s'avère prépondérant, quel que soit le domaine. Ainsi, de nombreux arcanistes se plongent dans la voie de la connaissance pour accroître leurs capacités et, à terme, parvenir à leur but. Beaucoup tombent ainsi dans l'excès, et un sens de la discipline difficilement compatible avec une dynamique totalement communautaire (ainsi, certains mages noirs préfèrent être totalement seuls, l'égocentrisme de leur démarche prenant le dessus sur leur capacité à tolérer autrui, même dans le but de s'en servir). La magie noire peut autant servir à faire du mal (produire des maléfices) qu'à se forger pour soi-même puissance (nourrir sa propre magie par des moyens vils et égoïstes) et invulnérabilité (en appliquant sur soi des sorts et enchantements produits selon les mêmes codes, en détournant des procédés bénéfiques issus d'autres pratiques magiques). On peut parler de la construction d'une armure, qui puiserait sa force directement dans l'âme du pratiquant, en la vampirisant.
La magie noire est
sacrificielle, c'est-à-dire nécessitant la mort. Elle « tâche » donc l'âme, en créant un
sentiment de dépendance et d'addiction au fil des utilisations, qui en appelleront forcément de nouvelles. Sans apprentissage ni mises en garde, un arcaniste se risquant à y poser le pied peut facilement se voir dépassé et emporté par ses propres velléités. Elle induit une obsession sans limite, et il n'est pas rare qu'après leur trépas, des mages noirs ayant couru avec excès après leur objectif se relèvent sous la forme de liches ou de goules, voire deviennent des esprits mauvais et dangereux.
Puisant dans tous les cultes connus, leurs dieux sont liés au chaos, à la mort, à la puissance et à la vengeance. De nombreux théologiens se sont ainsi fait connaître par leurs travaux sur la notion d'éternité (âprement recherchée), à la destruction et à la finitude (dont ils veulent souvent triompher).
Les traditions magiques
Chaque tradition est décrite dans l’annexe
les traditions magiques. Les traditions magiques correspondent aux différentes lithurgies magiques et à un héritage culturel autant qu'à des pratiques communes. Il existe six traditions magiques :
les sorciers, les mages, les vaudouisants, les chamans, les tziganes, les purificateurs.
RELATIONS AVEC LES AUTRES RACES
HumainsLes liens entre humains et arcanistes sont multiples. Malgré le fait que les arcanistes soient eux-mêmes humains, ils sont bien souvent exclus, placés sur un piédestal par la fascination, ou au contraire rabaissés par la méfiance ou la peur. Le souvenir des persécutions contre les arcanistes fait régner un climat d’incompréhension et de défiance mutuelle. Cela a contribué à créer de nombreux groupements d’arcanistes qui vivent à l’écart des hommes, pour se protéger, ou par mépris des humains.
OutresDifficile de penser au lien entre arcanistes et outres sans évoquer l’apprentissage que peuvent suivre les outres pour devenir arcanistes. Ce lien évident entre les deux groupes est parfois mal perçu par les outres, qui sont relégués au rang d’apprentis et d’arcanistes de seconde catégorie. Certains arcanistes ne jugent les outres que par leur potentiel à apprendre à manipuler la magie. Les outres qui ne souhaitent pas ou ne peuvent pas devenir arcanistes sont ainsi bien souvent méprisés.
ThérianthropesLes liens entre arcanistes et garous sont paradoxaux. Beaucoup de garous haïssent les arcanistes car ils les pensent responsables de la création et de la bestialité des garous, puisque les légendes rapportent que les garous étaient des hommes maudits et condamnés à devenir des monstres. Mais les garous sont aussi dépendants des arcanistes, notamment pour mener à terme les grossesses. Ils peuvent être reconnaissants pour leur aide, ou les haïr encore plus pour la dépendance dont ils souffrent.
Concernant les métamorphes, difficile d'avoir une palette d'opinions plus variées et paradoxales. Leur relation est souvent teintée de méfiance, car beaucoup redoutent l'emprise que peut avoir la magie sur eux et les pratiques inavouables de certains arcanistes peu scrupuleux.
VampiresIl existe bien souvent une fascination mutuelle entre vampires et arcanistes, dont les dons peuvent être complémentaires. Malgré cela, bien des arcanistes considèrent les vampires comme des créatures contre-nature, des créatures d’excès qui peuvent fragiliser la balance naturelle. La tendance des vampires à vouloir être en contrôle froissent les arcanistes, qui aiment également être en maîtrise de la situation.
DémonsSi quelques démons font partie du panthéon de divinités que certains arcanistes honorent, vénérer un démon issu de la mythologie est autre chose que de les servir dans la pratique. Les arcanistes démonistes se servent pourtant de cet argument pour justifier leur lien avec les démons. Si les plus purs des arcanistes blancs vénèrent les démons mésopotamiens, pourquoi serait-ce immoral de se mettre au service d’Infernaux ou de Prince démons ? Les démonistes sont malgré tout minoritaires et bien des arcanistes jugent que les démons sont des créatures maléfiques qui ne devraient pas quitter leur plan démoniaque.