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Deep inside, where the demons hide - Alexandra & Anaïs

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NAPALM ROACH : j'adore l'odeur du non-respect au petit matin
Alexandra Zimmer
Alexandra Zimmer
NAPALM ROACH : j'adore l'odeur du non-respect au petit matin
FULL DARK NO STARS
En un mot : We're all mad here. I'm mad. You're mad.
Qui es-tu ? :
- Infréquentable et associable romancière pleine de mauvaises humeurs, d'ironie cinglante et d'indifférence, cachant une âme noire et liée aux enfers.
- Allergique à l’autorité avec une langue trop bien pendue pour sa propre sécurité, elle cherche à fuir ce monde humain dans lequel elle se sent étrangère.
- Écrivaine autrefois invisible dont seul le site internet attestait de son existence, elle est l'auteur anonyme d'un livre étrange et dérangeant, dicté par son propre père.
- Américaine et pourtant guère attachée au moindre patriotisme, elle erra longtemps sans attaches ni allégeances, avant d'être l'alliée forcée du plus terrifiant des Princes.
- Une antre modeste dans les Kingston Buildings masque ses noirceurs, ses poches trouées, ses écrits en vrac et une Honda 350 récemment achetée.

Facultés :
- Fille longtemps ignorante du Prince Hornet, l’ombre de celui-ci a influé sur sa vie, en étouffant une à une les dernières lueurs de son âme.
- Au gré des rencontres, des créatures de la nuit et du rêve d'une sorcière noire, ses perceptions se sont aiguisées et lui ont révélé bien des choses.
- Monstrueuse créature, la forme du cafard l'habite depuis toujours, bientôt sublimée et portée à son paroxysme par l'influence d'Hornet.
- Remarquable plume, ses mots sonnent justes, acérés, et empreints d'une ombre beaucoup plus grande qu'elle-même.
- Une insupportable teigne dont les répliques teintées de fiel déclenchent vexations, colères et peines autour d'elle.

Thème : Nick Cave & The Bad Seeds : Red Right Hand
You'll see him in your nightmares
You'll see him in your dreams
He'll appear out of nowhere but
He ain't what he seems
You'll see him in your head
On the TV screen
Hey buddy, I'm warning
You to turn it off
He's a ghost, he's a god
He's a man, he's a guru
You're one microscopic cog
In his catastrophic plan
Designed and directed by
His red right hand

Pseudo : Achab
Célébrité : Rooney Mara
Double compte : Elinor V. Lanuit & Inna Archos
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Date d'inscription : 28/03/2019
Crédits : Lyrics: Nick Cave & The Bad Seeds ; Avatar: @vestae-vocivus
Sam 11 Sep - 18:23 (#)



Le décor du motel avait été moins embarrassant à la faveur de la nuit. Du moins, en avais-je conservé cette vague sensation. D’abord, il y avait ces cloisons d’un rose bonbon, qui déclenchaient dans mon crâne souffrant des élancements douloureux, lancinants comme les reproches d’Anaïs. Les odeurs de désodorisants synthétiques venaient ensuite, cette cohorte d’horreurs olfactives qui vous rentraient violemment dans les narines et vous martelaient les sinus avec un maillet. Quant au sèche-cheveux assorti que je tenais dans la main, ventru et rose, il était en mauvais état, et son bourdonnement par intermittence mimait les vagues de nausées qui me remontaient de mon estomac malmené.
Je n’étais ni de bonne humeur, ni dans une forme olympique. Chaque vertèbre de mon dos semblait faite de pâte à chewing-gum bouillante, et un rat crevé avait dû élire domicile au fond de ma gorge, au regard de l’haleine s’échappant de ma bouche. Mes jambes étaient cisaillées de courbatures. J’étais en vrac. Et c’était bien peu de le dire. Ajoutons à ce capharnaüm visuelle, auditif et tactile, les lamentations suraigües de ma sexfriend d’une nuit, et la fenêtre du motel m’est apparue subitement très séduisante. L’envie de boucler mes valises, et de laisser Anaïs mijoter là, m’envahit.
Je pris sur moi les derniers vestiges de patience flottant encore dans ma conscience, laquelle était déjà franchement agonisante, et m’absorbai dans le séchage de veste de mademoiselle c’est-grave-affreux-qu’est-ce-qu’on-va-faire-jésus-au-secours. Dans l’horrible lavabo, rose n’est-ce pas, flottait encore ma veste tâchée d’une substance indéfinissable, un mélange entre un résidu de crème solaire et un vomi multicolore. Un haut-le-cœur me traversa. Je forçai ma salive à retourner d’où elle était venue, et mon esprit littéraire à éviter les métaphores trop imagées, qui n’étaient pas franchement les bienvenues à cette heure-ci. Comme Anaïs n’arrêtait pas de pousser les hauts cris, je cessai mon opération de séchage d’urgence, pour me poster sur le seuil de la salle de bain, en face d’elle.

« Bon, écoute, » commençai-je d’un ton résigné, mais le hurlement du sèche-cheveux couvrit ma voix aussitôt. Son souffle souleva brièvement les cheveux d’Anaïs, et je me dépêchai de l’éteindre en lui envoyant maladroitement, et sans faire attention, une bouffée en plein visage.

« Désolé. Je disais donc, on n’a plus qu’une seule solution à ce stade, hein. On va finir de sécher tout ça, s’habiller et prendre la moto pour filer directement à Vegas. Là-bas on pourra s’marier. Faudra peut-être abandonner tes études pour les gosses, mais on devrait pouvoir joindre les deux bouts. »

L’humour acide aurait dû sortir à un moment donné. Elle n’en était pas moins stupide. Elle et Anaïs me sciaient les nerfs depuis le réveil, eux déjà si sensibles après cet exploit nocturne et la migraine tonitruante qui me bousillait le crâne de bon matin. Je n’avais jamais été douée en matière de conseils. Quant à rassurer les autres, cela faisait encore moins parti de mes talents et, sitôt ma vanne échappée, je recommençai à me triturer les neurones en cherchant les termes adéquats pour désamorcer cette situation, qui risquait de tourner en dispute hystérique à tout moment.

Je soupirai, malgré moi. « C’est bon, relax. Ouais, on a sans doute fait une connerie, et j’en suis pas plus fière que toi. J’dis pas que ça sera pas embarrassant de se regarder en face quelques temps, mais on en restera là, t’inquiète. C’était une connerie à cause de l’alcool, point, on va gérer ça. »

Toutefois, quelque part au fond de mon âme, coincée entre ma moralité chancelante et ce bizarre détachement croissant qui me saisissait un peu plus chaque jour, une étincelle de honte éclaira tout de même mes pensées. Brièvement. Mieux que rien, me persuadai-je. Je soupirai à nouveau. La détresse d’Anaïs me poussa à réfléchir au moyen de lui faire relativiser la situation catastrophique, ou au moins de tasser les choses, plutôt que de déclencher une autre vague de panique chez elle.

« Je m’excuse quand même, j’me souvenais pas de ta copine. » continuai-je d’un ton morne. « Si ça peut te rassurer, j’peux te garantir que ça restera entre nous. Si vraiment il s’est passé un truc, ça ne changera rien, on restera amies. Ce sera peut-être un peu bizarre le temps de digérer tout ça, mais rester amies, ça m’va très bien. »

Je tournai les talons, le sèche-cheveux à la main, revenant à ma tâche. Sur les meubles de la salle de bain, nos hauts terminaient de sécher, leurs fibres malmenées et probablement rendues rêches par l’accès de chaleur. Je vérifiai les poches de ma veste par excès de zèle mais, heureux hasard d’une nuit d’ivresse, j’avais eu le bon réflexe de tirer mes clés de moto avant de larguer mon vêtement dans le grand bain. Je bénis l’Alex déchirée d’hier soir. D’une pichenette lasse, j’enclenchai à nouveau le sèche-cheveux, et le dirigeai vers le haut détrempé d’Anaïs, laquelle devait surveiller anxieusement le chargement de son téléphone. Je haussai la voix pour couvrir le boucan de l’appareil défectueux.

« C’est peut-être pas plus mal d’avoir oublié d’un autre côté. On d’vait être tellement rondes comme des barriques, que ça d’vait pas être si génial que ça. »

Plutôt hoquets et gerbes, songeai-je en étalant le vêtement d’Anaïs sur la surface rose du placard, et l’envie de vomir me submergea encore sous l’afflux de bruit. Je terminai de sécher sommairement nos fringues, rangeai l’appareil n’importe comment dans un tiroir, et m’assis sur le bord du lit, à côté d’Anaïs. J’étais encore en sous-vêtements mais, rongée à mon tour par la curiosité et l’anxiété, toute mon attention se focalisait désormais sur les barres de chargement du téléphone d’Anaïs.

« Alors, ça donne quoi ? » lui demandai-je en étouffant un bâillement.

Histoire de savoir si nous étions désormais liées par la honte. Histoire de savoir si je devais ajouter à ma vie de merde, une irresponsable soirée de jambes en l’air, minée par l’alcool. Pour être franche avec moi-même, je n’avais clairement pas besoin de ça en ce moment et, tandis qu’Anaïs épluchait les vidéos de son téléphone je commençai à prier en silence pour que l’écran ne nous révèle ni des fesses nues, ni des gémissements de plaisir. Qu’un peu de chance subsiste encore dans ma vie.

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Baby Chaos - Là où je passe, la paix trépasse.
Anaïs Wilhm
Anaïs Wilhm
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A SONG OF BLOOD

En un mot : Outre en perdition
Qui es-tu ? : *Un esprit traumatisé par la cruauté de ceux qu'elle pensait être ses camarades, à jamais marqué par l'absurdité de la violence humaine.
* Fille émancipée d'une famille humaine qu'elle a fui pour sa propre sécurité. Outre dans un monde d'humains qui ne cherchaient pas à la comprendre, juste à la plier au conformisme réconfortant de la normalité.
* Apprentie curieuse et consciencieuse de Daphné Calabrezzi. S'est lancée sur la voie du chamanisme, marchant dans les pas de sa mentore avec patience et détermination, persuadée d'avoir trouvé la voie qu'il lui fallait.
* Inscrite à la LSU, en médecine. Malgré un dossier scolaire chaotique à cause d'une année de fugue, se démène pour prouver, aux autres et à elle-même, qu'elle réussira.
Facultés : *Hémokinésie, contrôle du fluide vital
*Apprentie chamane, amie des loups et des gitans
*Etudiante en médecine, acharnée et consciencieuse, pleine de projets en tête.
*Musicienne et chanteuse amateur ne sortant jamais sans son casque. Danseuse du dimanche. Incollable sur la musique, sa passion, son refuge.
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Thème : Mama Cass Elliot - Make Your Own Kind Of Music
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Lun 6 Déc - 21:46 (#)

Deep inside, where the demons hide


Alexandra & Anaïs



Assise à même le sol rose du motel, je pianote frénétiquement sur mon téléphone comme si cela pouvait le faire aller plus vite. Sans tout ce décor, sans ce mal de crâne, peut-être que j’aurai réfléchi plus calmement, que j’aurai moins paniqué. Après tout, ce n’est pas si grave. J’ai bu, j’ai peut-être fait une connerie en couchant avec Alex, mais il n’y a pas mort d’homme. Rica serait sans doute compréhensive. Zach se moquerait de moi et j’aurai le droit à quelques leçons à droite ou à gauche, mais rien de plus, sans doute. Sauf que j’ai tout sauf ça en tête au moment présent. J’imagine le pire, mû par une panique que je n’arrive pas à endiguer véritablement, obnubilée par l’idée d’avoir trahi Frederica et d’avoir jeté aux ordures tout ce en quoi je crois.

Lorsque la voix d’Alexandra m’interpelle, je relève la tête, fermant les yeux en sentant la bouffée de chaleur intense me frapper le visage et envoyer voler mes cheveux vers l’arrière. Je cligne des yeux en al fixant, ouvrant la bouche et la refermant face à son excuse. Je hausse les épaules, blasée, avant d’écarquiller les yeux. Un gloussement m’échappe et je mords la lèvre en cherchant à le restreindre. Quelque part, même si c’est un humour vraiment malvenu à ce moment précis, il me détend un peu. Je soupire et hoche la tête à ses propos. Je sais que c’est à cause de l’alcool, que dans nos états normaux on n’aurait rien fait de tout ça, mais ça ne m’empêche pas d’avoir de vrais regrets les concernant.

J’envie un peu Alexandra, à prendre tout comme elle le fait, malgré que cela me semble parfois trop désabusé pour son propre bien. Un détachement que j’aimerais avoir parfois, histoire d’arrêter de me noyer dans mes problèmes et pouvoir passer à autre chose sans culpabiliser à la moindre chose qui me rappelait une erreur passée ou un moment douloureux. Je hausse à nouveau les épaules. Je ne lui en veux pas, de toute façon. Je m’en veux déjà toute seule, à empiler les conneries sans même le faire exprès, à m’en plaindre et recommencer aussi vite sans même les voir venir.

- C’est rien je suis juste… C’est l’accumulation de plein de trucs, ça me fout les nerfs. Désolée de paniquer comme ça au réveil…

Sur un point au moins, cette soirée aura été utile : Alexandra et moi on s’est rapprochées. Enfin je pense, elle garde toujours cette même distance, mais elle semblait déjà bien plus à l’aise dans mes souvenirs. Et moi aussi. Il suffit de pas grand-chose, parfois, pour briser la glace. S’il s’avère qu’on a vraiment fait plus que dormir, on l’aura défoncé et faite fondre cette fameuse glace… L’entendre dire qu’on restera tout de même amies, ça a au moins le mérite e me rasséréner suffisamment pour cesser de pianoter comme une forcenée sur le téléphone qui vient tout juste de s’allumer. Je commence à fouiller dans les vidéos prises la veille, relevant les yeux en pouffant un instant à sa remarque.  Malgré tout, elle arrive à me tirer un sourire.

- Vu comme ça c’est sûr… je préfère ne pas imaginer à quoi ça peut ressembler.

Sourire qui s’effrite quand je finis par trouver la dernière vidéo prise, qui commence juste avant notre entrée dans le motel et qui dure des heures. Je soupire en imaginant le pire, soudainement encore plus mal à l’aise. J’inspire doucement, sursaute presque lorsqu’Alexandra me rejoint. Je lui montre le téléphone où la vidéo avance, montrant notre entrée dans le motel et le hall, sérieusement hideux, dont je n’ai aucun souvenir ou presque..

- J’ai trouvé, je vais la passer en accélérée, qu’on ne poireaute pas trois heures...

Et qu’on n’ait pas le son si jamais il s’est passé quelque chose. Les images défilent, plus ou moins lisibles. Je me rends compte que j’ai bloqué sur le jouet vibrant et sens mes oreilles chauffer avant que la bougeotte ne reprenne la caméra qui finit par se stabiliser enfin en filmant le plafond. Je déglutis et laisse passer quelques secondes avant de remettre à vitesse normale. Un silence pesant s’ensuit, avant qu’un bruit ne monte du téléphone. Un ronflement qui me fait soupirer et rire en même temps alors que la possibilité qu’Alex et moi se soyons aventurées au-delà des sentiers de la simple amitié s’étiole finalement. Je passe encore quelques instants à vérifier à différents endroits de la vidéo, pour être absolument certaine que rien ne s’est produit, mais non, rien du tout. Je sens déjà mon corps se détendre en voyant cela et soupire à nouveau.

- On a déconné, toutes les deux… mais pas à ce point.

Je n’aurais pas à annoncer ça à Rica. Certes je vais forcément lui raconter après avoir manqué quatre de ses appels et ses messages ainsi qu’un appel de Zach, qui me fait bien plus angoisser que le reste, mais je n’aurai qu’à être gêné, pas mortifiée de l’avoir trahie à cause de l’alcool. Je finis enfin par réussir à sourire et me tourner vers Alexandra.

- Heureusement que tu ronfles aussi fort, on a vite été fixées

Je taquine, mais je suis surtout sincèrement soulagée. J’ai assez de problèmes comme ça sans rajouter des histoires de fesses à tout ça. Je finis par déposer le téléphone pour me tourner vers Alexandra. Reste à savoir quoi faire, maintenant que la situation a été éclaircie de toute confusion. Le plus simple serait de rentrer, de se rappeler de la soirée, ou au moins du début et d’oublier ce passage quelque peu honteux au motel. D’un autre côté, avec toutes les vidéos qui traînent sur mon téléphone, la deuxième partie va être plus compliquée. J’ai intérêt à faire le vide avant que Rica tombe dessus, sinon je suis bonne pour ne plus jamais la voir sans avoir une pique ou une réflexion taquine à ce sujet.

- Du coup… On commande un truc à manger le temps que ça finisse de sécher ou tu préfères qu’on s’en aille maintenant ? Je sais même plus où on a garé ta moto…

Dans le pire des cas on pourra remonter la piste en suivant les vidéos et en reconnaissant les décors alentours, mais je sens déjà que ça ne va pas être amusant…


codage par aqua



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NAPALM ROACH : j'adore l'odeur du non-respect au petit matin
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- Infréquentable et associable romancière pleine de mauvaises humeurs, d'ironie cinglante et d'indifférence, cachant une âme noire et liée aux enfers.
- Allergique à l’autorité avec une langue trop bien pendue pour sa propre sécurité, elle cherche à fuir ce monde humain dans lequel elle se sent étrangère.
- Écrivaine autrefois invisible dont seul le site internet attestait de son existence, elle est l'auteur anonyme d'un livre étrange et dérangeant, dicté par son propre père.
- Américaine et pourtant guère attachée au moindre patriotisme, elle erra longtemps sans attaches ni allégeances, avant d'être l'alliée forcée du plus terrifiant des Princes.
- Une antre modeste dans les Kingston Buildings masque ses noirceurs, ses poches trouées, ses écrits en vrac et une Honda 350 récemment achetée.

Facultés :
- Fille longtemps ignorante du Prince Hornet, l’ombre de celui-ci a influé sur sa vie, en étouffant une à une les dernières lueurs de son âme.
- Au gré des rencontres, des créatures de la nuit et du rêve d'une sorcière noire, ses perceptions se sont aiguisées et lui ont révélé bien des choses.
- Monstrueuse créature, la forme du cafard l'habite depuis toujours, bientôt sublimée et portée à son paroxysme par l'influence d'Hornet.
- Remarquable plume, ses mots sonnent justes, acérés, et empreints d'une ombre beaucoup plus grande qu'elle-même.
- Une insupportable teigne dont les répliques teintées de fiel déclenchent vexations, colères et peines autour d'elle.

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You'll see him in your dreams
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Sam 18 Déc - 22:55 (#)



Et là, tout me retomba dessus.

Nous attendions dans un silence tendu les résultats désastreux de notre désastreuse nuit et, assise sur le bord du lit, l’œil vide et fixe, mon esprit retourna sur les sentiers dévastés de mon existence. Je vis mes mains se mettre à trembler. Elle était là de nouveau, cette chape de plomb opaque comme du pétrole qui me pesait lourdement sur les épaules, et que l’alcool avait repoussé le temps d’une trop brève nuit. Mes pensées gambergeaient. Mon quotidien morbide retombait sur moi, m’engluait, et je redevins cette mouche collée au ruban, oscillant au gré d’une vie qui ne m’appartenait plus.
L’envie de hurler et de sangloter me frappèrent en même temps. L’ivresse m’abandonnait. Je sentis une boule douloureuse de chagrin se reformer dans ma gorge. Durant cette nuit d’aventures idiotes, j’avais entrevu brièvement une autre Alex, celle qui aurait pu s’épanouir et vivre une vie normale ; celle qui était morte désormais, lointaine et sans espoir. Ça faisait mal. Je regardai fixement l’écran que me montrait Anaïs, la tête vide comme une rivière desséchée, et le cœur au fond du trou. Je me fichai de ce que la vidéo allait nous montrer en fin de compte. Le pire m’attendait dehors.

« Ouais, fais, » soufflai-je, complètement à la dérive dans mes pensées mortifères, que la vue de notre nuit de folie ne faisait qu’amplifier.

Une frustration mauvaise me cisaillait la tête. Je désirai me dynamiter encore une fois. Malgré cette migraine qui me tambourinait dans le crâne, j’aspirai encore à l’oubli salvateur de l’alcool, ou bien de la drogue, de n’importe quoi pour me saboter, moi et mon quotidien merdique. Je cherchai à chuter ailleurs, non dans l’abime inconnue et terrifiante qu’était devenue ma vie. La parenthèse du motel était presque la bienvenue. Comme nous scrutions la vidéo d’Anaïs, elle stressée, moi déjà morte, la couche de détachement sur ma peau fondait, me laissant nue, vulnérable et malheureuse.

« Ça se confirme, ouais. Heureusement que t’as eu la bonne idée de filmer ça. » parvins-je à ajouter pour faire illusion sur ma condition.

Un sourire se força une place sur mon air fatigué. Il me faisait atrocement mal. Mes joues s’étiraient douloureusement comme une vieille couenne rêche, et je sentis mon cœur chuter très loin, tout au fond d’un puits de doutes, de terreurs et de pleurs. Je ne me comprenais plus. Cette révélation aurait dû me réjouir, soulager la honte d’avoir fait cette connerie avec Anaïs, et pourtant… Pourtant, cela signait le retour de l’Alex d’aujourd’hui, celle qui sombrait dans quelque chose de terrible, qu’elle ne comprenait pas elle-même. Je me redressai vivement pour essayer de ne rien paraitre.

« Ouais bon, ça va. Je dormais sur le dos et j’étais bourrée, fallait pas compter sur moi pour respirer comme une princesse, » lui répondis-je en mimant une fausse vexation.

Mais le cœur n’y était pas. Le cœur n’y était plus. Je trainai les pieds vers la salle de bain pour vérifier l’état de nos vêtements, un boulet accroché à mes chevilles, et j’attendis, hagarde durant un bref instant, fixant le miroir sans comprendre ce que je voyais. Elle était là cette Alex étrange, enfin de retour. Nous nous fixâmes ainsi un moment. Mes mains s’accrochèrent au bord du lavabo rose si fort que mes jointures blanchirent, et je restai sans voix durant ces secondes d’hébétement. Des gouttes irrégulières chutèrent du robinet mal fermé ; elles furent le seul bruit que je parvins à percevoir.
Une horrible sensation me frappa à cet instant. Je fus soudainement persuadée que la femme dans le miroir n’était pas moi, et que celle-ci allait ouvrir la bouche d’une seconde à l’autre pour me parler. Elle était une étrangère anonyme qui me fixait intensément, comme si elle détenait un secret bien ironique et destructeur ; je me sentis propulsée hors de mon corps, regardant une poupée de cire qui n’était qu’un moulage d’un épisode de ma vie. L’impression s’étira trop longtemps pour le bien de ma santé psychologique, et retomba brutalement, me larguant dans une réalité froide et rose.

Je recommençai à avoir la nausée de moi-même. D’être dédoublée. De me retrouver face une autre personne qui me scrutait avec ce regard trahi, vide et sans espérance. Va te faire voir, pensai-je avec dépit.

« Euh, ce qu’on va faire ?... Laisse-moi deux secondes pour réfléchir, » grognai-je en massant mes tempes qui battaient le rythme d’un cœur malade. « Franchement, j’me sens encore pas super bien, alors j’crois que j’vais éviter la bouffe pour la matinée. »

Mon estomac en vrac m’emmena vers des notions plus réalistes. L’image du burger gras s’imposa un instant dans mes pensées, en même temps que le spectre d’un haut-le-cœur et d’une nausée très lourde. Je tournai les talons en attrapant nos vêtements à peu près secs dans chaque main, et laissai ceux d’Anaïs sur le rebord du lit ; ils étaient certes froissés, inconfortables, mais au moins utilisables.

« J’crois que j’me rappelle où j’ai laissé ma moto. C’était près du banc, tu sais… Là où on a bu. Avec ta vidéo on devrait pouvoir retrouver l’endroit au pire. »

Je tâchai de dissimuler de mon mieux cet état d’âme réel derrière une façade pensive et nauséeuse, qui n’avait rien de factice. Paradoxalement, je préférai encore la gueule de bois, avec son haleine de rat crevé et ses courbatures pâteuses, à mon moi habituel qui dégringolait lentement dans une spirale dépressive. J’enfilai avec précaution mon pantalon, encore incertaine de mon équilibre.

« Ce qu’on peut faire, c’est commencer à marcher jusque là-bas, non ? En plus, respirer de l’air frais nous fera sûrement du bien et j’sais pas pour toi, mais l’intérieur de ce motel va finir par me rendre malade à nouveau, » continuai-je en m’habillant maladroitement à côté d’Anaïs.

Cela n’avait rien d’une invention. Le décor perpétuellement rose, et cette atmosphère renfermée, bourrée des miasmes de notre nuit alcoolisée, était autant d’éléments rances qui contribuaient à entretenir mon mal de mer. Je brossai mon haut tout déformé par l’eau et le sèche-cheveux.

« Le temps qu’on y arrive, je me sentirai d’attaque pour conduire. J’habite aux Kingston, mais je peux faire un détour pour te déposer. Tu loges où ? Puis honnêtement, j’sais pas pour toi, mais moi j’ai juste envie de rentrer me laver et m’habiller avec des fringues propres. »

Je réajustai mon soutien-gorge, en oubliant presque la pudeur après cette nuit arrosée, et enfilai le haut tâché par-dessus. Ma tête était encore trop encombrée pour se préoccuper d’un peu de nudité. Je retournai récupérer les clés de la moto dans la salle de bain, en frottant ma tignasse ébouriffée et en attendant la décision de ma compagne de beuverie. Une fatigue bienvenue s’accrochait encore à moi, étouffant pour quelques temps seulement les ombres qui hantaient ma vie, et qui reviendraient à l’assaut dès la fin de cette gueule de bois.

Ce n’était pas l’impatience de redevenir moi-même qui m’étouffait. Seulement mes démons habituels.

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Baby Chaos - Là où je passe, la paix trépasse.
Anaïs Wilhm
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En un mot : Outre en perdition
Qui es-tu ? : *Un esprit traumatisé par la cruauté de ceux qu'elle pensait être ses camarades, à jamais marqué par l'absurdité de la violence humaine.
* Fille émancipée d'une famille humaine qu'elle a fui pour sa propre sécurité. Outre dans un monde d'humains qui ne cherchaient pas à la comprendre, juste à la plier au conformisme réconfortant de la normalité.
* Apprentie curieuse et consciencieuse de Daphné Calabrezzi. S'est lancée sur la voie du chamanisme, marchant dans les pas de sa mentore avec patience et détermination, persuadée d'avoir trouvé la voie qu'il lui fallait.
* Inscrite à la LSU, en médecine. Malgré un dossier scolaire chaotique à cause d'une année de fugue, se démène pour prouver, aux autres et à elle-même, qu'elle réussira.
Facultés : *Hémokinésie, contrôle du fluide vital
*Apprentie chamane, amie des loups et des gitans
*Etudiante en médecine, acharnée et consciencieuse, pleine de projets en tête.
*Musicienne et chanteuse amateur ne sortant jamais sans son casque. Danseuse du dimanche. Incollable sur la musique, sa passion, son refuge.
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Sam 1 Jan - 23:39 (#)

Deep inside, where the demons hide


Alexandra & Anaïs


Amusant de constater comme mes épaules semblent s’être libérées d’un poids qui leur était tombé dessus à mon réveil. Un sentiment de légèreté que je sais passager, fugace, mais qui me fait du bien et auquel je m’accroche plus que nécessaire. Tout ça pour me dire que, pour une fois, tout va bien, rien ne s’est passé pendant que je faisais n’importe quoi au point d’en avoir perdu une partie de mes souvenirs. J’aurai toujours le souvenir de ce réveil bizarre et pâteux, avec cette migraine atroce et ce sentiment de malaise qui enfle en constatant où, avec qui et comment j’ai atterri pour terminer une soirée improvisée. Tout cela en partant d’un verre dans un café, pour finir à moitié nue dans un hôtel rose bonbon avec des moumoutes sur le lit et un vibro dans le tiroir. Ouaip… pas un mot à Zach.

Je parviens à sourire, à me dire qu’on a évité le pire, quelque part, et qu’on peut laisser la gêne derrière nous et simplement en rire, finalement. On retournera à notre quotidien et à tout ce que ça implique de bon et de mauvais après cette parenthèse. Car ça ne restera que ça, une petite parenthèse de quelques heures agrémentée de conneries, saturée d’odeurs pas toujours alléchantes et imbibée d’alcool bon marché. Parmi toutes les vidéos que j’ai ignorés, j’aperçois des images, un visage souriant, et pas que le mien. Tout n’est pas à jeter, loin de là et j’espère qu’Alex aussi réussira à en tirer quelques souvenirs sympas en excluant le vomi et le réveil plus que bizarre qui a happé notre attention jusque-là. C’est sans doute idiot et futile d’être soulagée pour ça, mais c’est ainsi, je me sens plus légère.

Ce qui n’est visiblement pas le cas de ma presque partenaire d’un soir. Elle était grognon, rien de plus normal, mais le soulagement ne semble pas vraiment l’affecter. En fait c’est comme si le problème venait d’ailleurs, comme si min dilemme actuel ne l’avait pas tant intéressé que ça. Elle sourit pourtant, mais je n’arrive pas à me dire qu’elle ne se force pas. Elle n’avait pas fait semblant, hier soir, j’en suis persuadée. Enfin je crois. Peut-être que l’alcool m’a fait voir les choses d’une façon plus simple, plus facile à vivre alors qu’Alexandra n’est jamais allée mieux, au final. Pourtant elle n’agit pas différemment d’avant, me répond même avec cet air vexé que j’aurai eu à sa place, comme si tout était normal. Me fais-je des idées ? En l’observant se lever pour aller à la salle de bain, je doute encore, incertaine. Je ne me souviens pas de ce qu’on a parlé hier. Pas dans le détail en tout cas. Elle n’allait pas bien, c’était la seule certitude.

Je m’habille à la hâte, frissonnant en sentant par endroit le tissu encore frais à cause eu séchage artisanal, mais c’est toujours mieux que de ne rien porter. Même ce petit quelque chose arrive à me faire me sentir mieux malgré la migraine et l’estomac qui me fait bien comprendre que ce genre de connerie, il vaudrait mieux que j’évite. Je chancelle en me levant trop vite, me pince le nez en soufflant, reprend mon équilibre en vérifiant avec précaution que tout mon corps tient debout tout seul et inspire lentement. Alexandra prend son temps dans la salle de bain et je lui laisse son intimité. Elle doit en avoir besoin, après tout ça. je me demande brièvement ce qu’on aurait vraiment fait, si on avait vraiment couché ensemble cette nuit. Est-ce qu’on se serait simplement séparé en se disant que ce n’était rien et en se lançant des sourires gênés en se croisant à droite ou à gauche. Je ne sais pas si la solution Vegas qu’elle proposait pour se ficher de moi n’avait pas un fond de bon sens, comparé à tout le reste. Qu’importe, au final, je ne fais que me prendre la tête pour rien.

Je tourne la tête lorsqu’Alex sort de la salle de bain et hoche la tête. Solution simple, si elle se souvient de l’endroit où elle a garé sa moto, cela nous évitera de chercher au hasard. Elle est étonnamment pratique malgré la gueule de bois, moi j’ai l’impression d’avoir de la guimauve à la place du cerveau tant c’est dur de me concentrer sur un truc sans bailler, ou avoir un mal de crâne.

- D’accord, faisons ça. Peut-être que nous dégourdir les jambes va aider. Et j’en peux plus de ce rose, moi non plus.

Je rassemble mes affaire, fourre tout dans mon sac, mon téléphone en poche et mes cernes en bandoulière sur mon visage encore plus pâle que d’ordinaire. J’ai la tête que j’ai après une nuit blanche, mais au moins il ne reste aucune trace de l’alcool. Un bon point pour moi, si on peut appeler ça bon.
Je laisse à Alex le temps de se préparer. Si elle dit pouvoir conduire, je lui fais confiance, je n’ai aucune envie de rentrer en bus dans cet état. Je serai capable de m’endormir et de finir à l’autre bout de la ville ou au dépôt, suivant l’heure et je n’ai vraiment pas besoin de ça. Alors si elle habite aux Kingston elle aussi…

- Tu habites aux Kingston ?

Voilà qui est curieux et inattendu, mais bienvenu. Je m’étonne de ne pas l’y avoir croisée au moins une fois, mais voilà qui va simplifier les choses pour nous deux.

- J’habite aussi aux Kingston, t’auras pas à faire de détour, ne t’en fais pas. Et je ne dirai pas non à des fringues propres, ouais.

A un bain aussi, mais ce n’est pas avec la mini cabine qui nous sert de douche que je vais pouvoir en avoir un. Et comme inonder l’appartement pour en faire une piscine est hors de question, on se contentera d’une douche. Je m’en réjouis d’avance.
Je laisse Alex prend la tête et sort à sa suite, vérifiant une dernière fois n’avoir rien laissé sur place. Je ne retournerai sans doute pas chercher ce que j’aurai pu oublier, alors autant être sûre. Le soulagement en sortant de la chambre semble encore plus important quand mes yeux ne sont plus obligés de supporter cette couleur criarde. Je ne sais pas comment qui que ce soit peut trouver ç adéquat pour s’envoyer en l’air. Ça donne juste la nausée. En sortant et après avoir rendu la clé, le réceptionniste nous fait un sourire et, je ne sais pas si c’est moi qui interprète tout, mais il me semble tout sauf norma, ce sourire. Je m’empêche donc de tourner la tête pour filer aussi vite qu’Alexandra me le permet. Une fois dehors, j’inspire un grand coup avant d’expirer de la même façon.

- J’ai l’impression qu’on m’a ôté un filtre rose bonbon des yeux… Je te suis, Alexandra.

Si elle se souvient de chemin jusqu’à sa moto, autant la laisser faire. En espérant que personne ne l’ait volé. Que les pneus ne soient pas crevés pour je ne sais quelle raison ou qu’elle ait assez d’essence. J’ai tellement l’habitude que le pire arrive par moment que je ne sais pas si tout ça va quand même bien se terminer. Alors pour éviter d’y penser…

- Alexandra… tu… ça va ? Je sais que j’ai été chiante tout à l’heure, mais… ‘fin tu peux me parler tu sais. Tout ça, à la base, c’était parce que tu voulais discuter et… si tu veux, je peux écouter. On habite au même endroit, donc ma porte sera ouverte, si tu veux en parler plus tard.

On évitera juste de parler du fait que j’allais tout aussi mal qu’elle, hier, lorsqu’on s’est vues. Que pour le moment, tout ça est passé au second plan et que ej fais tout pour ne pas y penser, avec l’aide du mal de tête et de la situation alambiquée du réveil. Mais ça reviendra. Ça revient toujours.
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NAPALM ROACH : j'adore l'odeur du non-respect au petit matin
Alexandra Zimmer
Alexandra Zimmer
NAPALM ROACH : j'adore l'odeur du non-respect au petit matin
FULL DARK NO STARS
En un mot : We're all mad here. I'm mad. You're mad.
Qui es-tu ? :
- Infréquentable et associable romancière pleine de mauvaises humeurs, d'ironie cinglante et d'indifférence, cachant une âme noire et liée aux enfers.
- Allergique à l’autorité avec une langue trop bien pendue pour sa propre sécurité, elle cherche à fuir ce monde humain dans lequel elle se sent étrangère.
- Écrivaine autrefois invisible dont seul le site internet attestait de son existence, elle est l'auteur anonyme d'un livre étrange et dérangeant, dicté par son propre père.
- Américaine et pourtant guère attachée au moindre patriotisme, elle erra longtemps sans attaches ni allégeances, avant d'être l'alliée forcée du plus terrifiant des Princes.
- Une antre modeste dans les Kingston Buildings masque ses noirceurs, ses poches trouées, ses écrits en vrac et une Honda 350 récemment achetée.

Facultés :
- Fille longtemps ignorante du Prince Hornet, l’ombre de celui-ci a influé sur sa vie, en étouffant une à une les dernières lueurs de son âme.
- Au gré des rencontres, des créatures de la nuit et du rêve d'une sorcière noire, ses perceptions se sont aiguisées et lui ont révélé bien des choses.
- Monstrueuse créature, la forme du cafard l'habite depuis toujours, bientôt sublimée et portée à son paroxysme par l'influence d'Hornet.
- Remarquable plume, ses mots sonnent justes, acérés, et empreints d'une ombre beaucoup plus grande qu'elle-même.
- Une insupportable teigne dont les répliques teintées de fiel déclenchent vexations, colères et peines autour d'elle.

Thème : Nick Cave & The Bad Seeds : Red Right Hand
You'll see him in your nightmares
You'll see him in your dreams
He'll appear out of nowhere but
He ain't what he seems
You'll see him in your head
On the TV screen
Hey buddy, I'm warning
You to turn it off
He's a ghost, he's a god
He's a man, he's a guru
You're one microscopic cog
In his catastrophic plan
Designed and directed by
His red right hand

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Dim 2 Jan - 23:44 (#)



Les minutes suivantes se succédèrent dans un état brumeux, nauséeux et sale. Comme un invertébré trainant dans une soupe d’amertume, comme l’Alexandra d’avant-hier, décharnée et souffrante.

Le motel du Thelma et Louise s’effaça ainsi de ma vie, dans un vomi visuel saturé de roses criards, de bruits feutrés de nos semelles sur cette moquette infâme, et ce fond musical lointain, dégoulinant d’un romantisme à bas prix. Je ne conservai que des souvenirs fragmentés de notre traversée du mauvais goût ; de la guimauve en forme d’affiches de films, et de bibelots lardés de cœurs roses qui renforçaient terriblement mes nausées persistances. Je me souvins des présentoirs de l’accueil, ces gadgets douteux prêts à l’emploi, et le sourire graveleux d’un homme derrière le comptoir.
Je m’en fichai. Je voulais sortir de cet endroit, et en même temps, je désirai rester. Je ne voulais pas sortir de ma nuit, de cette ambiance délicieusement euphorique et amnésique. Mon estomac se tordit atrocement, non des suites de l’alcoolisme débridé, mais parce que nous nous approchions de l’extérieur où m’attendait quelque chose d’autre. Quelque chose qui ressemblait à Alexandra.
Allons-y, droit en enfer, pensai-je amèrement, et cette odieuse idée d’en finir définitivement revint me hanter une fois encore. La lumière filtrant au travers des battants du motel, d’une transparence sale, commença à m’aveugler, et je laissai passer Anaïs devant moi avec une fausse courtoisie. Des traces de mains grasses décoraient le plexiglas et, les bonnes vieilles habitudes redémarrant, mon cerveau s’attarda sur ces détails dégoûtants, dont je me fichai éperdument. Des morceaux d’autres vies que je n’atteindrai jamais, des peintures en pigments solaires graisseux qui m’aveuglaient.

Les joies d’être moi. L’éternel recherche de la souffrance consciente dans le reflet du miroir, me dis-je non sans ironie, j’devrais en faire un bouquin de philo tiens. Mais les battants dorés du motel s’ouvrirent enfin, déversant cette vie au-dehors, bruyante et vive, qui m’assaillit aussitôt, violente, comme une claque en pleine face. Le ciel avait l’aspect d’un au revoir, et la caresse de la lumière, un toucher funèbre.

J’inspirai maladroitement à mon tour. Non de la même manière enthousiaste et soulagée qu’Anaïs, mais de celle laborieuse et peinée de la femme cherchant l’air avant la noyade. Les lumières de l’aube timide se frayaient un chemin entre les hauts immeubles du centre-ville, qui les découpaient et m’aveuglaient à travers mes mèches de cheveux encore désordonnées. Cette frénésie matinale des embauches imbibait les rues de bruits de moteurs, des talons sur le bitume, emportés par un vent frais qui nous amenait les arômes lourdes des premiers cafés tout proches.
J’eus la sensation d’être de nouveau hors du monde. Tout autour de moi vivotaient et marchaient des êtres vivants, auréolés de l’air piquant du centre-ville, et pourtant je me sentis mal ; comme une femme encombrant ses poumons d’odeurs d’essences, qu’elle savait aussi toxiques que délicieuses. J’essayai d’inspirer et d’expirer encore et encore, mais je ne fis que toussoter et cacher mon malaise difficile à expliquer derrière ma manche et un reniflement maladroit.

« Ouais, le rose ne me manquera pas. » Je marquai une pause perplexe, avant de désigner une ruelle adjacente. « J’crois qu’on est venu par-là, mais j’en ai pas un bon souvenir, autant passer ailleurs. »

Ladite ruelle était manifestement jonchée d’ordures et de bennes débordantes, le sol tavelé de noir et de marron suspect ; mon estomac n’était définitivement pas prêt pour ça. Je désignai d’un geste du menton l’avenue beaucoup plus dégagée, avec ses magasins encore fermés, et les quelques échoppes ouvertes d’où s’échappaient ces relents chauds de café. Je ne me sentais pas mieux ici. Je m’occupai simplement l’esprit avec des tâches pratiques, plutôt que de m’absorber à nouveau dans des pensées noires, et cet apitoiement contre lequel je me savais démunie.

Évidemment, elle l’a remarqué, râlai-je dans ma tête. Prévisible. Je devais tirer une tronche des plus sombres, que même une gueule de bois n’expliquait pas entièrement.

« C’est juste que… Tu vas trouver ça con, mais ça me fait chier que cette soirée soit terminée. Pour une fois j’avais la tête vide et pas pleine d’emmerdes, si tu vois ce que j’veux dire. J’suis soulagée qu’on ait pas fait une connerie qu’on aurait regretté, mais… Ouais, tu vois, c’est fini quoi. »

Ah, merci moi. Merci mon talent littéraire. Merci ma brillante syntaxe matinale. Une saveur pâteuse de mensonge inondait ma bouche et, tout en marchant, je cherchai à ravaler cette boule amère qui me nouait la gorge et m’empêchait d’articuler clairement. Appelons ça le chagrin, pourquoi pas.

« T’inquiète pas, c’est pas du tout à cause de toi, » articulai-je lentement. « J’ai pas envie de revenir à mon quotidien bourré de problèmes, c’est tout. Mais j’veux pas gâcher la journée en reparlant de ça, t’as les tiens aussi, et on aura bien l’occasion d’en reparler plus tard. »

Quelle heure était-il, d’ailleurs ? Je n’en avais foutrement aucune idée. Nous marchâmes durant un bon moment sur ces trottoirs timidement réchauffés par le soleil, tout juste guidées par ma vague idée d’être sur le bon chemin. À aucun moment, je ne parvins à me sentir bien. Je fourrai mes mains dans mes poches, le regard vitreux oscillant entre les rares voitures descendant l’avenue, et le décor autour de nous, à la recherche de points de repères. Au loin, nimbé d’un léger brouillard de pollution et de soleil, une tâche d’un vert sombre nous indiquait timidement un parc et son lot de bancs.
J’inspirai longuement avant de jeter un coup d’œil à la dérobée vers Anaïs. Une lueur d’honnêteté a brillé en moi, qui m’obligea à déverser un quelque chose ressemblant à de la gentillesse.

« J’crois que je te l’ai jamais dit, mais merci. Merci parce que c’était la meilleure soirée que j’ai passé depuis un sacré bout de temps. Bon, c’était pas très glorieux sur certains aspects, mais… Ouais, bon, c’était pas si mal. »

Manifestement, cela devenait impératif que je ferme ma gueule. Je reniflai en haussant les épaules, maladroite et légèrement honteuse devant mon incapacité à formuler correctement mes sentiments. Ceux-ci formaient en l’occurrence, un magma infâme à l’arrière de mon crâne, qui se consumait peu à peu comme un sablier s’écoulant vers un néant qui me terrifiait. Je levai machinalement les yeux vers l’horizon pour voir se profiler les silhouettes des arbres, sans doute des bancs inconfortables, et peut-être même d’une moto au loin. J’espérai seulement qu’elle ne soit pas abimée.

« J’arrive pas à parler, désolée. Mais ouais, pareil pour moi, si tu veux venir en discuter plus tard, ma porte est ouverte aussi, » terminai-je en pointant l’index droit devant nous. « Entre le rose et l’alcool, j’ai la tête flinguée, mais j’crois que c’est le parc où on s’était arrêtées. »

Je fixai mon index, sur fond de béton sale et de vert terni. Il tremblait. Je fourrai aussitôt mes mains dans les poches de ma veste, en essayant de forcer un sourire bref, qui mourut dans une grimace mal à l’aise, tandis que nous touchions au but et la fin de notre stupide aventure alcoolisée. Mon aventure à moi m’attendait patiemment aux Kingston, une épopée vers l’inconnue dont je n’avais pas la moindre envie de découvrir le prochain chapitre.

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Baby Chaos - Là où je passe, la paix trépasse.
Anaïs Wilhm
Anaïs Wilhm
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En un mot : Outre en perdition
Qui es-tu ? : *Un esprit traumatisé par la cruauté de ceux qu'elle pensait être ses camarades, à jamais marqué par l'absurdité de la violence humaine.
* Fille émancipée d'une famille humaine qu'elle a fui pour sa propre sécurité. Outre dans un monde d'humains qui ne cherchaient pas à la comprendre, juste à la plier au conformisme réconfortant de la normalité.
* Apprentie curieuse et consciencieuse de Daphné Calabrezzi. S'est lancée sur la voie du chamanisme, marchant dans les pas de sa mentore avec patience et détermination, persuadée d'avoir trouvé la voie qu'il lui fallait.
* Inscrite à la LSU, en médecine. Malgré un dossier scolaire chaotique à cause d'une année de fugue, se démène pour prouver, aux autres et à elle-même, qu'elle réussira.
Facultés : *Hémokinésie, contrôle du fluide vital
*Apprentie chamane, amie des loups et des gitans
*Etudiante en médecine, acharnée et consciencieuse, pleine de projets en tête.
*Musicienne et chanteuse amateur ne sortant jamais sans son casque. Danseuse du dimanche. Incollable sur la musique, sa passion, son refuge.
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Sam 9 Avr - 20:22 (#)

Deep inside, where the demons hide


Alexandra & Anaïs


Marcher a le mérite de soulager peu à peu mon corps des excès de la veille. Malgré l’atmosphère du quartier peu agréable, malgré les vagues relents nauséabonds qui parfois trouve un chemin jusqu’à nous, malgré les désagréments d’une lumière encore un peu trop vive, je me sens mieux à chaque pas, inspirant lentement et profondément. Le bruit était loin d’être agréable, hélas. Parfois un moteur trop bruyant me faisait grimacer, attaquant mes tympans et me vrillant le crâne alors qu’une seconde avant je sentais la migraine, sinon s’éloigner, au moins se calmer peu à peu. La seule perspective d’une longue douche, d’un repas et d’une sieste me donnait presque envie de marcher aussi vite que possible pour rentrer. Mais Alexandra, elle, ne semblait pas aussi pressée que moi de rentrer. Et pour une bonne raison, lorsqu’elle finit par expliquer ce qu’elle avait sur le cœur.

Je ne trouvais pas ça con, pas du tout. Cette soirée, c’était la parenthèse qui nous éloignait de nos quotidiens parfois trop sombres, trop moroses ou trop routiniers. Comme elle, j’étais soulagée de ne pas avoir fait une connerie, mais je n’avais pas envie de penser que tout ça c’était une erreur. Sans doute que j’aurai pu me passer de l’alcool, éviter l’état dans lequel j’avais finie et tout ça, mais, une fois la panique calmée, je n’avais aucune raison de regretter ce qu’il s’était passé. Je n’avais pas passé une soirée sans penser à tout ce qui m’était tombé dessus depuis des lustres. J’avais juste aimé passer du temps avec elle, et c’était tout e que je retiendrai. Ça et sans doute aussi le sentiment qui m’a pris au réveil en voyant son visage et nos corps presque nus… ça je ne risque pas de l’oublier, même si je le veux très fort.

- Je trouve pas ça con, Alex. C’était une chouette soirée et j’espère qu’on en refera un jour et pas juste parce qu’on a besoin d’évacuer nos problèmes. Avec… moins de whisky, par contre.

Pour une première expérience, elle avait failli très mal tourner, mais au final, je pense ne pas trop mal m’en tirer. Je m’attends à quelques conversations dans les heures ou jours qui suivent. Le genre dont je me passerai et qui me donneront envie de disparaître sous terre le temps que tout le monde ait oublié cette histoire. Ce qui n’arriva jamais. On me la ressortira encore et encore. On en rira sûrement très bientôt avec Alexandra. J’espère, en tout cas.

Un large sourire se dessine tout seul sur mon visage en l’écoutant à nouveau et je ne peux m’empêcher de l’observer un instant avant de reprendre notre marche, haussant les épaules d’un air nonchalant, touchée par ses mots qui semblent lui demander plus d’efforts que le reste.

- Pour moi aussi. Le réveil c’était pas la meilleure partie, ni la migraine, mais tout le reste c’était génial.

Et je n’ai pas besoin de me forcer pour être sincère. Même si la soirée avait commencé sur un prétexte tout sauf joyeux, ça s’était terminé en expérience incroyable à bien des égards. Je suivis son doigt du regard et hochai la tête, reconnaissant vaguement les lieux. Je ne savais pas si on parlerait un jour de tout ce qui était censé faire cette discussion et qui s’était transformée en n’importe quoi complètement inattendu. Je n’étais même plus sûre de vraiment le vouloir. Il allait falloir, un jour, je le savais, mais je n’en avais pas envie pour le moment. Tout ce que je voulais, là, c’était une douche et une sieste dans des draps frais et tout sauf voir du rose.

Revoir les bancs inconfortables me fait sourire cette fois. Tandis qu’Alexandra récupère sa moto parfaitement intacte, avec un certain soulagement, j’ai un sentiment étrange qui s’empare de ma poitrine. La parenthèse est terminée et ça me laisse quelque chose d’étrange, comme un sentiment de nostalgie alors que cela s’est passé la veille, se terminant à peine il y a de cela quelques heures. Je récupère finalement le casque et monte derrière Alexandra qui finit par démarrer, nous emmenant loin de cet endroit et nous ramenant aux Kingston. Pendant tout le trajet, j’observe le paysage aussi famille qu’inconnu avec un regard qui me semble trop détaché, occupée à revivre en partie quelques moments de la veille ou à penser à la suite.

L’arrêt soudain du moteur me prend presque de court alors que mon regard se lève vers les murs de brique rouge des immeubles où nos appartements se côtoient sans jamais que l’on ne s’y soit croisées. J’espère que cela changera aussi. Je ne m’attends pas à ce qu’elle vienne frapper tout sourire pour demander de la farine avant de revenir avec des cookies, mais ce serait bien de simplement se voir de temps à autre sans avoir à sortir et à finir dans un motel dont j’ai vraiment envie d’oublier le nom. En lui rendant le casque, je ne peux m’empêcher de lui en parler.

- Je sais que je radote un peu, mais tu es la bienvenue si tu veux passer, même juste prendre un café ou un thé ou ce que tu veux. T’as mon numéro, alors t’hésite pas, d’accord ?

Cela me fait bizarre de me dire que, tout ce temps, on était voisines, en quelque sorte. Si on l’avait su, probablement que cette soirée n’aurait pas existé, au final. Le découvrir de cette manière ce n’était sans doute pas plus mal. Je ne sais pas ce que tout ça va donner, ni même si Alexandra reviendra vraiment vers moi comme ça, mais je sais que si j l’occasion d lui passer le bonjour, je n’hésiterais pas. Je salue Alexandra en atteignant mon immeuble et finis par rentrer sur la pointe des pieds. L’appartement semble désert si ce n’est pour Rover qui vient geindre à mon entrée. Je fais de mon mieux pour le calmer, mais j’entends bien vite une porte s’ouvrir et je n’ai pas besoin de lever les yeux pour sentir le regard de Zach me fixer. Visiblement je peux oublier la douche et la sieste pour les remplacer par des explications sur ce qu’il s’est passé la nuit dernière.

Well… shit.

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