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Les grandes âmes se rencontrent - PV Ozios et Rayna

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Dim 7 Mar - 16:32 (#)





Western Hill - dans une rue qui lui était inconnue.


En cette fraîche après-midi, Rayna déambulait dans cette rue pleine de courants d’air, le nez rivé sur le GPS de son smartphone qui semblait la faire tourner en rond. Elle ne comprenait pas comment il était possible qu’un atelier d’artiste se trouve ici, dans une rue qui semblait ne contenir que des habitations assez calmes. Dans un soupir, elle rangea son téléphone et se décida enfin à observer son environnement. Il ne fallait pas faire confiance à la technologie, elle le savait, mais à chaque fois elle insistait.
Découragée, elle se mit à marcher tout en se tenant la tête, en pleine conversation avec elle-même. Elle n’aurait pas dû accepter d’y aller, surtout qu’elle avait dû prendre deux bus ; et maintenant, elle se retrouvait dans une rue aussi désertique que le désert de l’Utah.

Tout avait commencé il y avait quelques semaines, lorsque Monsieur Lin avait eut la merveilleuse idée de réunir toutes les associations du quartier et d’organiser une vente de charité. Le but était de récolter assez de fonds pour offrir des mois de protection hygiéniques à des jeunes adolescentes défavorisées. Rayna avait trouvé le projet super, car il était vrai qu’une partie non négligeable de Shreveport souffrait de pauvreté, et en bonne féministe qu’elle était, elle se préoccupait régulièrement des problématiques liées aux femmes.
C’était alors tout naturellement qu’elle s’était jetée corps et âme dans ce projet, toute emballée. Une chose en entraînant une autre, Monsieur Lin et Rayna se proposaient mutuellement des idées afin de récolter le plus d’argent possible, et c’était ainsi que son patron avait eu la merveilleuse idée de vouloir proposer aux enchères des toiles d’artistes en vogue. Il lui avait expliqué avoir reçu malencontreusement le magazine d’art de son voisin, magazine qu’il n’avait pas pu s’empêcher de lire. En le feuilletant, il était tombé sur quelques travaux d’un certain Ozios Wolk, un artiste peintre que le reporter du journal avait eu le loisir de croiser en tombant par hasard sur son atelier.
C’est donc en toute logique que Monsieur Lin avait missionné la jeune assistante pour qu’elle aille démarcher ce certain Ozios Walk. Il lui avait expliqué qu’au vu de l’âge de l’artiste, une jeune femme serait certainement plus convaincante qu’un vieux comme lui, mais Rayna n’était pas dupe et savait bien que Monsieur Lin évitait simplement toutes les excursions qui demandaient à se déplacer à l’autre bout de la ville.  Ainsi, mais non sans un peu d’appréhension, Rayna avait accepté de partir à la rencontre du jeune peintre malgré le fait qu’elle ignorait tout de lui et de son art.

Comment est-il possible qu’un reporter soit tombé par hasard sur l’atelier de ce gars ?, se demanda-t-elle. Elle tournait depuis une demie-heure autour du même pâté de maison et ne trouvait absolument rien, même pas une minuscule information qui aurait pu lui indiquer ne serait-ce qu’une direction à prendre.
Elle soupira, las et fatiguée de errer sans but dans ce quartier qu’elle ne connaissait que très peu, puis s’arrêta un instant pour regarder de chaque côté de la rue. Toujours aussi désertique. Si au moins quelqu’un passait dans cette stupide rue, je pourrais peut-être lui demander des indications.
Elle était sur le point d’abandonner lorsqu’elle fixa une petite ruelle discrète à quelques mètres. Elle l’avait déjà remarqué, un peu plus tôt, mais n’avait pas eu le cœur de s’y aventurer ; déjà parce que son GPS ne l’avait pas du tout embarqué dans cette direction, mais également parce qu’elle détestait les ruelles de ce genre ; on pouvait facilement s’y faire agresser ou pire, s’y faire tuer !
La jeune femme prit néanmoins son courage à deux mains et s’engouffra dans la ruelle. Il y faisait encore plus frais que sur la rue principale et on n’entendait pas un chat. Après une cinquantaine de mètres, elle se stoppa net devant un escalier en ferraille et observa les alentours.

- Ah ! Enfin !, s’exclama-t-elle.

Une flèche dessinée à la vieille peinture et défraîchie lui indiquait de prendre l’escalier pour y trouver « Ozios Wolk ». Sans attendre, elle grimpa prudemment les quelques marches avant de se retrouver projetée par terre dans un bruit sourd. Évidemment, il avait fallut qu’elle se prenne le pied dans la seule marche qui semblait rencontrer des faiblesses. Elle se massa rapidement le genou avant de se relever, de s’épousseter un peu et de continuer son ascension.
Une fois devant la porte, elle sortit ses lunettes son petit cartable en cuir et les installa sur son nez. Il valait mieux qu’elle les mette, sous peine de ne peut-être pas assez bien distinguer les détails de certaines peintures. Déjà qu’elle n’y connaissait rien…
Sans attendre, elle donna quelques coups sur la lourde porte, ce qui fut suffisant pour lui arracher une « aïe » lorsque ses phalanges entrèrent en contact avec la dureté de cette entrée, puis lorsque la porte s’ouvrit enfin, elle dessina le plus beau sourire de vente qu’elle avait en réserve sur son visage.

- Bonjour, je représente l’Association Equality. Notre Association a pour but d’apporter une assistance juridique à chaque personne qui en aurait besoin, et ce, à moindre frais !
Dans le cadre d’une action collective avec d’autres associations de quartier, nous organisons une vente de charité. Pourrais-je vous en dire plus ?


Soudainement, elle prit le temps de détailler le jeune homme qui se dressait devant elle. Elle n’aimait tellement pas démarcher qu’elle s’était juste contentée de se conditionner durant tout le trajet et avait appliqué son plan à la lettre : ouvrir la bouche dès que la porte commencerait à s’ouvrir.
Cependant, au regard de la tête du jeune homme, elle n’était désormais plus sure que cette stratégie soit vraiment payante.
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Dim 7 Mar - 18:23 (#)

Les grandes âmes se rencontrent
rayna ft. ozios



     Frustré, Ozios écrasa son mégot de cigarette dans le cendrier le plus proche et tira un grand trait de peinture noire sur la toile postée devant lui.

Il avait passé une nuit interminable, et un début de matinée tout aussi désagréable. Cela faisait près de trois semaines qu'il n'était pas parvenu à sortir la moindre frasque de son imagination; trois semaines sans art pouvait paraître anodin, sauf lorsque ledit art était le seul moyen pour payer ses factures et s'acheter à manger. Même si plus le temps passait, plus Ozios se rendait compte que son alimentation tournait surtout autant de cigarettes et de whisky.

Redressant du bout de l'index les lunettes qui avaient lentement glissé le long de son nez, le bouclé se redressa, fermant les yeux l'espace de quelques secondes, si fort que des étoiles ne tardèrent pas à apparaître derrière ses paupières closes. Il prit une inspiration, essayant de rassembler ses pensées, mais ne parvenait pas à stopper les images filant dans son inconscient.

Trois semaines; c'était également la durée qui s'était écoulée depuis son dernier contact avec Saint Clair. Trois semaines, et depuis, le calme plat. Ozios faisait de son mieux pour ne pas y penser, mais il lui était impossible de ne pas redouter le prochain contact du sorcier. C'était comme si ce dernier était parfaitement conscient de l'emprise qu'il avait sur lui, et en profitait comme un lion s'acharnant sur sa proie. Les cernes noires présentes sous ses yeux en étaient les témoins. Ozios n'avait jamais fait partie des plus faibles; au contraire, il avait été de ceux traquant les autres par pur plaisir. Un temps passé, il avait eu la stupidité de croire que sa nature faisait de lui quelqu'un de supérieur. L'expérience et les erreurs lui avaient démontré le contraire.

C'était comme si son cerveau était scindé en deux parties, bataillant pour prendre le dessus l'une sur l'autre. Il avait envie de se délaisser de tout cela, de vivre une existence normale et de pouvoir profiter de ces plaisirs qui rendaient les humains heureux. L'autre partie, en revanche, avait soif de sang et de pouvoir. Et force était de constater que ces derniers temps, la seconde l'emportait. Ozios espérait que ça ne soit pas le cas, mais en même temps, avait envie de céder - comme un schizophrène se battant pour retrouver conscience et normalité.

Le regard tiré dans le vague, Ozios fut tiré de ses pensées par un bruit sourd, de l'autre côté de sa porte. Il n'y prêta d'abord pas attention, habitué aux humaines stupides se perdant dans la rue. Sa main attrapa instinctivement le pinceau qu'il avait laissé à côté de lui, et alors qu'il était sur le point de le tremper dans de la peinture, un nouveau bruit retentit, cette fois-ci sous forme de longs coups contre la porte. Cette fois-ci, il se retourna, sourcils froncés. Il ne recevait généralement que des visites annoncées, ce qui lui permettait de se concentrer le plus possible sur son art, sans avoir affaire à ce qu'il détestait par dessus tout: le contact humain.

Il attendit, espérant que l'intrus ne change d'avis, ce qui ne fut vraisemblablement pas le cas, et quand Ozios entendit un petit "aïe" de l'autre côté de la porte, il se leva en soupirant, attrapant une serviette au passage.

Quelques secondes plus tard, il ouvrait la porte.

Il tomba nez à nez avec le sommet d'une tête blonde, et avant même que son regard n'ait le temps de tomber sur son visage, elle se mit à parler, sans s'arrêter pour respirer. Le regard curieux d'Ozios détailla ce visage inconnu alors qu'elle lui parlait de charité. Ses yeux étaient animés d'une drôle de lueur. Sa voix, ponctuée d'un ton jovial et bienveillant.

Même s'il avait eu envie de l'écouter parler, il en aurait été incapable. C'était comme si son cerveau avait été pris entre deux étaux, et Ozios, incapable de faire quoi que ce soit, était condamné à endurer cette souffrance. Il n'y avait aucun doute: cette personne était une Psy. Il aurait pu essayer d'aspirer le don qu'elle possédait, pour en être certain, mais cette douleur était si particulière qu'il n'avait pas besoin de plus de preuve. De plus, il en aurait tout bonnement été incapable. C'était à peine s'il parvenait à respirer correctement. Le bouclé mit quelques secondes à se concentrer, comme il le put, pour que sa conscience prenne le dessus sur la douleur. Il releva le regard vers elle.

Alors qu'il s'essuyait les mains en la regardant, il comprit qu'elle avait terminé de parler quand un léger silence s'installa entre eux et qu'elle le regarda d'un air appuyé, attendant une réponse de sa part. Alors, il fit un pas en arrière.

Et referma la porte devant lui.


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Lun 8 Mar - 11:28 (#)



Postée devant ce jeune inconnu, ses cheveux voletant à cause de ce courant d’air désagréable, Rayna observa le jeune homme avec deux soucoupes. Il avait les mains recouvertes de peinture, les bras entièrement tatoués et une odeur de tabac froid désagréable l’entourait.
Mais il y avait autre chose… la jeune femme avait l’impression qu’à peine son regard avait croisé celui de son interlocuteur, celui-ci avait été électrocuté : il était livide, luttait pour tenir debout et clignait des yeux de manière si rapide que Rayna eut la certitude qu’il avait une migraine. Elle avait de manière générale les mêmes symptômes lorsque ses propres migraines se déclaraient ; comme si quelqu’un vous poignardait le cerveau de manière continue et irrégulière.

Durant de longues secondes, peut-être même une minute, un silence lourd de sens s’installa entre Rayna et ce Ozios Wolk. Elle se contentait de le regarder souffrir, essayant de contenir son Empathie qui menaçait de se déclarer dans la seconde suivante. Elle aurait vraiment l’air d’une cinglée si tout à coup elle se mettait elle aussi à souffrir, à ressentir le calavaire de ce pauvre garçon.
Cette minute lui parut plus longue que l'interminable trajet en métro qu’elle avait effectué quelques minutes plus tôt, mais, soudainement, sa guerre interne prit fin. La porte se claqua et elle entendit du mouvement derrière, des pas qui s’éloignaient.
La bouche grande ouverte sous le choc, elle attendit quelques secondes, se contentant de fixer la porte, puis quand elle comprit qu’Ozios Wolk n’avait pas l’intention de revenir, elle se mit de nouveau à marteler ladite porte.

- Mais… attendez ! Monsieur Wolk, s’il vous plait !

Elle frappa de nouveau la lourde porte. Si elle continuait comme ça, elle allait finir par avoir un bleu à la main. Quelle idée d’avoir une porte aussi lourde !, se dit-elle.

- Monsieur Wolk, s’il vous plaît, ouvrez ! Nous aimerions vraiment collaborer avec vous, vous seriez notre artiste star durant cette soirée ! Ça vous donnerez de la visibilité ! Je sais que vous n’êtes pas très reconnu pour le moment, les fin de mois sont sûrement difficiles ! Grâce à nous ça pourrait changer !

Elle n’était même pas sûre de ce qu’elle disait, mais elle était tellement désespérée. Plus que ça, elle était frustrée qu’on lui ait claqué la porte au nez, elle qui renvoyait une image souriante et sympathique. Jamais ô grand jamais quelqu’un lui avait manqué de respect à ce point.
Peut-être qu’il est saoule ? Ou sous l’influence d’une drogue ? Oui, les artistes ont souvent besoin de ça pour exprimer leur art.
Elle continua de frapper quelques temps, jusqu’à ce que sa main ne lui permette plus, en réalité. Puis finalement, dans un soupir, elle fit demi-tour et descendit les marches, découragée. Elle ne savait pas vraiment ce qu’elle allait dire à Monsieur Lin : Désolé Lin, malgré tous mes efforts cette visite a été un échec cuisant. Je ne connais même pas le timbre de voix d’Ozios Wolk parce qu’il m’a claqué la porte au nez à peine l’avait-il ouverte. Elle se sentait en colère, vraiment. Comment pouvait-on fermer la porte à une jeune dame qui venait dans un but associatif ? Encore pire, comment pouvait-on claquer sa porte sans même prendre le temps d’employer une formule de politesse pour décliner ?
Elle était si agacée qu’une fois au bas des escaliers, elle donna un coup de pied dans une benne à ordures. Le coup parti si fort qu’elle crut d’abord qu’elle allait faire un trou dans la benne. Mais comme toujours avec Rayna, les choses ne se passèrent pas vraiment comme prévu. La benne était si lourde et si robuste que lorsque son pied entra en collision avec cette énorme boite, elle ressentit une vive douleur qui traversa tous ses orteils.

- Merde !, pesta-t-elle.

La douleur était lancinante, comme lorsque l’on cogne son petit orteil contre un pied de table, sauf que là, tous les orteils étaient concernés. Elle n’eut d’autre choix que de s’asseoir sur la première marche des escaliers, de retirer sa chaussure et de se masser le pied. Bon, déjà, rien ne semblait cassé ce qui représentait une chance au regard de la violence de la collision.

- Je déteste les artistes, lâcha-t-elle. Et toi aussi je te déteste !, vociféra-t-elle en direction de la benne à ordures.
Aïe… ça fait un mal de chien.

Elle se massa ainsi durant quelques minutes avant que la douleur ne devienne enfin acceptable. Elle renfila donc sa chaussure, mais contre toute attente, au lieu de se lever et de reprendre sa vie, elle resta là, assise sur cette marche froide, à fixer la benne et à réfléchir. Elle avait besoin de quelques secondes de répit dans cette journée merdique, de faire le vide dans ses pensées et de se rebooster !
Oui, pense à quelque chose de positif et ensuite file au bureau ! Il fait un froid de canard ici.
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Lun 8 Mar - 12:25 (#)

Les grandes âmes se rencontrent
rayna ft. ozios



     Ozios avait eu le malheur de penser que la paroi les séparant suffirait à stopper l’insupportable douleur traversant son crâne de part en part. Une fois la porte claquée, il fit deux pas en arrière, les yeux fermés. La serviette qu’il tenait entre les mains était tombée au sol. Le silence était retombé dans la pièce, mais malgré cela, le danois savait que l’inconnue n’était pas partie; sa douleur ne s’amenuisait en aucun cas.

Ses doutes furent confirmés quand la porte se remit à résonner, et que son nom sortit de la bouche de cette jeune femme. Ozios s’était retourné, et était parti le plus loin possible d’elle, à l’autre bout de l’atelier. Il avait renversé un pot de peinture au passage, et le bruit de l’acier tombant contre le sol avait suffi à lui donner envie de mourir sur le champ. C’était comme si des milliers de lames s’attaquaient à son cerveau, une par une, sans jamais cesser de résonner. Ses yeux n’arrivaient plus à se focaliser sur quoi ce soit, ses pensées se faisaient fuyantes. Il détestait cette sensation; c’était en partie la raison pour laquelle il restait terré dans son atelier la plupart du temps. Il détestait les Psy. Et encore plus les Psy insistants.

Ce qui semblait être le cas de cette personne; elle avait cessé de marteler contre sa porte, et s’était éloignée, mais était toujours présente. Ozios le ressentait jusqu’au plus profond de lui, dans sa chaire et dans ses os. Il parvint à rouvrir les yeux, mais sa respiration était encore saccadée. Lentement, il s’appuya contre la table, attrapant les rebords de ses mains, doigts resserrés sur le vieux bois délavé. La lumière se fit soudainement trop vive, trop agressive. Il baissa le regard sur le sol, fixant ses pupilles sur une latte du plancher, concentré sur sa respiration.

La douleur s’était quelque peu apaisée, mais pas complètement. Elle devait être encore là, quelque part. Et il ne lui fallut que quelques secondes pour confirmer ces doutes. Un bruit sourd se fit retentir jusque dans son atelier, suivi d’un juron. Ozios soupira, et se redressa. Il prit une grande inspiration; concentré, il traversa la pièce, et posa la main sur la poignée. Déjà, la douleur reprenait de plus vive. Il compta jusqu’à trois, et ouvrit la porte.

Il ne lui suffirait que d’aspirer une partie du pouvoir que devait détenir cette jeune femme pour ne plus avoir l’impression de mourir en sa présence. Seulement quelques secondes de souffrance, et ce serait terminé.

Ozios s’avança jusqu’au sommet des escaliers, et il la vit une nouvelle fois, assise sur la dernière marche. Elle lui tournait le dos. Le bouclé réprima une grimace de douleur, et posa les mains sur la rambarde.

- Que faites-vous encore là? - demanda-t-il, d’une voix tranchante.

Elle ne répondit pas tout de suite, mais Ozios ne l’écoutait pas, de toute manière. Il avait fermé les yeux et tâchait de se concentrer pour contrôler sa douleur. Quand ses paupières se rouvrirent, la jeune femme s’était retournée. Plus que dépitée, elle avait l’air énervée. Ce qui eut le don de faire monter la rage d’Ozios, qui n’était jamais terrée loin.

- Vous n’avez pas autre chose à faire que de venir racketter des artistes sans y être invitée?



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Lun 8 Mar - 22:05 (#)




De nouveau, un courant d’air balaya la ruelle et prit Rayna de plein fouet. Elle aurait pu souffler une nouvelle fois, pester contre le vent, mais elle préférait se concentrer sur son exercice de pensées positives. Elle avait pris ça lors d’un atelier à la faculté de sciences sociales. Cette technique lui avait permis de toujours relativiser et de ne pas craquer durant ses études qui pourtant avaient été si ardues parfois qu’elle aurait pu se défenestrer.
Ce qui marchait le mieux, c’était quand elle pensait à son chat. Oscar était si doux et si gentil avec elle. Elle adorait le voir miauler le matin devant sa gamelle, plus encore, elle ne pouvait s’empêcher de fondre lorsque le soir il venait lui lécher la main pour avoir des gratouilles sur le ventre.

Vivement ce soir que je retrouve Oscar !, se dit-elle.
Cette idée fut suffisante pour la décider à abandonner tout espoir de contact avec ce fameux Ozios Wolk. Il fallait savoir reconnaître ses défaites.
Après quelques secondes à farfouiller dans son sac, elle en sortit son téléphone et envoya un rapide message à Lin pour lui dire qu’elle rentrait et qu’elle n’avait pas obtenu l’accord de l’artiste. Autant désamorcer la bombe tout de suite…, pensa-t-elle.
Elle venait à peine de ranger son téléphone qu’elle entendit un bruit de ferraille et une voix hostile arriver jusqu’à ses oreilles. Dans un mouvement brusque qui fit voleter ses cheveux, elle se retourna et plissa les yeux en direction d’Ozios Wolk ; elle n’avait aucune idée du temps qui s’était écoulé depuis qu’il lui avait claqué la porte au nez. Lentement, elle se leva, sur le point de reprendre la parole.

- Justement, j’étais sur le point de…

Elle n’eut pas le temps de finir sa phrase que son interlocuteur la coupa : « Vous n’avez pas autre chose à faire que de venir racketter des artistes sans y être invités ? ».
Non mais elle croyait rêver ! Le racketter ? Elle venait de lui proposer d’œuvrer pour une bonne cause tout en profitant de ladite bonne cause pour se faire connaître et il osait lui dire ça ?! Et puis était-ce une manière de parler lorsqu’on était un artiste qui essayait de vendre ses toiles ?!
Reste calme et diplomate, Rayna. Elle sentait la colère lui monter, et, bien qu’elle était habitué à désamorcer les conflits et à se montrer calme en tout circonstance, elle sentit une mystérieuse rage lui monter du plus profond de ses entrailles.
Non, pas maintenant s’il te plait… Elle savait pertinemment ce qui était en train de se passer. Elle en connaissait la sensation et le processus par coeur maintenant. Son empathie était en train de lui calquer l’émotion -nocive- du jeune homme, et malgré tous les efforts que la jeune femme y mettait, elle n’arrivait pas à se calmer. Cette colère était si forte et intense ! Elle n’avait jamais connu ça de sa vie, cette colère semblait incontrôlable, prête à s’insinuer dans chaque infime parcelle du corps de l’anglo-américaine.
Elle posa une main sur la rambarde et se massa les yeux, une tentative lamentable d’essayer une nouvelle fois de se calmer. Puis, finalement, après plusieurs secondes de lutte interne, elle explosa.

- Comment osez-vous dire cela ?! Je suis venue ici pour la bonne cause, pour que vous fassiez un acte charitable, qui en plus, vous profiterait ! Et désolé de vous le dire mais à votre dégaine ça ne vous ferait pas de mal !

Sans attendre, elle grimpa les marches d’une rapidité et d’une agilité qui ne lui ressemblait pas puis se posta devant Ozios, rouge de colère.

- Vous pensez que vous êtes impressionnant avec vos airs de gros dur condescendant ? Vous êtes aussi insupportable et malpoli pour vous donner un genre ?, dit-elle en haussant d’autant plus le ton. Je vais vous dire ce que vous êtes, un connard arrogant, sans éducation ! Et vous faites sûrement honte à votre profession !

Enragée et haletante, Rayna serra les dents pour éviter d’en dire plus alors qu’elle aurait eut envie de continuer pendant des heures. Le pire dans tout cela était qu’elle ne pouvait s’empêcher de ressentir une certaine sensation de liberté. Cette sensation était, bien évidemment, l’un des nombreux effets secondaires de son pouvoir d’empathie, qui, lorsqu’elle n’arrivait pas à le contrôler, la forçait à subir les émotions des autres.
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Mar 9 Mar - 23:58 (#)

Les grandes âmes se rencontrent
rayna ft. ozios



     Un long silence fit suite à ses paroles, si bien qu’Ozios crut l’espace de quelques secondes qu’elle ne l’avait pas entendu, qu’elle ne l’avait pas compris, ou alors qu’elle ne comptait pas lui répondre, tout simplement. Qu’est-ce qu’elle fout encore là, au juste?

Soutenir son regard tout en essayant de garder le contrôle de son corps devenait de plus en plus difficile. Le temps semblait s’étendre sur des kilomètres. La jeune femme ne disait rien, mais se contentait d’un regard noir. Ozios ne savait pas s’il était supposé être effrayé ou non. Difficile à dire, avec un visage si innocent.

Une nouvelle salve de douleur traversa son crâne et il serra la mâchoire. Sa main passa sur son visage, dans l’espoir d’apaiser cette sensation. Rien n’y faisait. Si elle restait là plus longtemps, il allait exploser.

Cependant, une chose étrange se produisit.

Elle sembla exploser en premier, tout simplement. Elle qui avait gardé le silence était désormais face à lui, le visage fermé par la colère, et réservait sur lui tout un flot de paroles emplies de venin. Le danois n’avait pas bougé, et se contenait de subir la douleur provoquée par sa seule présence, ainsi que ses paroles désobligeantes. Qui ne lui provoquaient rien d’autre que de l’indifférence, elles. Cependant, quand elle réduisit la distance les séparant en grimpant les marches, jusqu’à se retrouver face à lui, Ozios fit un brusque pas en arrière, comme dégoûté par sa présence. La douleur devenait tant insupportable qu’il était sur le point de quitter les lieux pour ne plus avoir à subir le martyr. Plus sa colère éclatait, plus son aura semblait s’étendre, et plus Ozios avait du mal à se contrôler.

- Mais vous êtes complètement tarée, ou quoi?

Sa voix était plate et emprunte d’un calme étonnant, contrastant avec la bataille qui se déroulait dans son esprit. Il avait vraiment besoin d’écourter cette discussion, de manière à se débarrasser d’elle, mais la tension en faisait que monter entre eux, si bien que le coeur d’Ozios s’emballa, empli d’une soudaine rage.

Ignorant la douleur, il fit un pas en avant, et ils se retrouvèrent nez à nez. Il baissa la tête pour la regarder dans les yeux, et bloqua sa respiration quelques secondes.

- Je vous conseille de déguerpir d’ici au plus vite, - reprit-il froidement.

Il était sur le point d’éclater comme un bouchon de champagne. Il sentait d’ores et déjà le fracas du sang battant contre ses tempes, les grincements de sa mâchoire se resserrant à vue d’oeil. Sa migraine ne faisait qu’augmenter les multiples sensations traversant son corps toutes en même temps.


Puis, un second évènement vint bouleverser cette altercation.

Il sentit en lui s’éclairer une lueur qu’il ne connaissait que trop. Une étrange sensation s’empara de sa cage thoracique, et il fronça les sourcils sous l’effet de la surprise. Son mimétisme s’éclairait malgré lui. Ce don qu’il possédait, qu’il avait souhaité plus que jamais et qu’il détestait à présent plus que tout au monde se mettait à lui désobéir.

Les contre-coups du mimétisme emphatique étaient si néfastes qu’Ozios regrettait la plupart du temps avoir un joué désiré l’obtenir. C’était comme s’il fonctionnait à double sens, et qu’en plus d’aspirer les personnes autour de lui, il aspirait sa vitalité. Mais, s’il y avait bien une chose que le bouclé avait réussi à maîtriser, depuis cinq ans, c’était son contrôle total. Il n’était censé s’en servir que lorsqu’il le souhaitait; quand il le décidait. Il ne savait pas quel don possédait cette inconnue, mais quel qu’il était, Ozios était en train de l’aspirer malgré lui. Plus les secondes passaient, plus son corps s’emplissait de la fluidité qui caractérisait son aptitude.

Au cours de son existence, Ozios avait eu recours à cette faculté tellement de fois qu’il ne les comptait plus. Il s’était retrouvé plus fort, plus omniscient, plus rapide, l’espace de quelques secondes. Mais il n’avait jamais fait l’expérience d’une telle chose.

Prostré, ses yeux étaient ancrés dans ceux de la jeune femme. Il ne la voyait quasiment plus. Sa vision était devenue floue, et il était incapable de dire quoi que ce soit. La misérable douleur qu’il avait ressenti s’était envolée. La haine qui l’avait habité quelques secondes plus tôt avait disparu. Tout avait disparu, à vrai dire. Ozios ne ressentait plus rien, à part un contentement tel qu’il ne l’avait jamais ressenti.

Son adolescence passée à Aarhus l’avait mené à de mauvaises fréquentations. Son enfance entouré d’une mère dépendante de toutes sortes de substances ne l’avait pas laissé différent à ce monde, et si Ozios y avait heureusement échappé, cela ne l’avait pas empêché de faire différentes expériences.

Mais jamais il n’avait ressenti ça.

Son coeur aurait pu s’arrêter, et il ne s’en serait pas rendu compte. La terre aurait pu cesser de tourner, cela lui aurait peu importé. Le pan de son âme qu’il détestait le plus au monde avait semblé s’éteindre, le rendant plus humain que jamais. Il n’entendait plus cette voix, qui le poussait en direction des enfers. Il semblait avoir oublié la précarité de son existence, les vies qu’il avait ôtées, le malheur qu’il avait répandu comme une traînée de poudre.

Tout cela par le biais d’une personne qui lui avait donné envie de mourir deux secondes plus tôt.





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Mer 10 Mar - 10:58 (#)




Elle était en colère. Oui, la jeune femme était en colère. Et malgré le fait qu’elle avait dirigée toute cette colère sur son interlocuteur, c’était elle la première à qui elle en voulait. Pourquoi n’arrivait-elle pas à contrôler ce fichu don lorsque les situations semblaient devenir extrêmes ? Elle devait absolument contacter Niegel afin qu’il lui trouve quelqu’un de confiance qui puisse l’aider. Sinon elle allait devenir folle.
Malgré le fait que ces écarts de conduite ne se produisaient que très rarement, ils étaient tellement épuisants et intenses que Rayna en gardait des séquelles durant plusieurs jours.

Elle baissa la tête et serra les poings pour tenter de contenir toute cette rage. Même si sa situation semblait difficile, elle n’imaginait que trop bien ce que devait vivre Ozios Wolk avec une telle colère en lui. Il devait être tourmenté, ça, c’était certain. Elle était même étonnée qu’il ne soit pas devenu fou depuis. Une telle colère était forcément profonde et présente depuis des années. Il avait bien du courage.

Quand le jeune homme s’approcha, elle leva la tête et le dévisagea. Elle était parti trop loin, c’était un fait et il valait mieux que pour le moment, elle ne dise rien. Elle n’était pas très sûre de ce qui pouvait sortir de sa bouche et cette absence de contrôle la rendait folle.

Mais soudainement, la situation changea radicalement. Progressivement, Rayna sentit cette mystérieuse colère s’envoler, son calme olympien reprenant le dessus. Son Don avait beau se déclencher parfois de manière inopinée, il n’était jamais efficace bien longtemps. Heureusement.
Cependant, c’était la première fois qu’elle arrivait à se débarrasser aussi vite d’une émotion aussi intense. Peut-être qu’elle progressait finalement, même si cette idée l’étonnait réellement. Elle avait mis tellement d’années à contrôler sa télépathie qu’elle était sceptique sur l’idée de soudainement avoir un certain contrôle de son empathie lors de grosses crises.

Quoi qu’il en était, elle retrouva petit à petit son calme, la lueur colérique qui habitait ses yeux il y a encore quelque seconde se dissipa pour laisser place à de la confusion, et tout son corps se détendit rapidement.
Elle commença par faire un pas en arrière, en guise de paix, puis elle reprit doucement la parole.

- Je… je suis désolé, dit-elle la voix tremblante. J’ai perdu mon sang-froid.

C’était la meilleure explication qu’elle pouvait lui donner. Elle ne pouvait pas dire à ce parfait inconnu qu’elle avait la capacité de calquer les émotions des autres sur elle-même. Elle espérait ainsi que cette explication suffirait à Ozios Wolk, même si elle n’en doutait pas vraiment. Ce jeune homme semblait plus préoccupé par sa personne que par les autres.

- Je suis si confuse… Je ne vous importunerai plus.

Elle l’observa attentivement pour essayer de déceler une quelconque émotion chez le jeune homme mais il avait l’air tout aussi confus qu’elle. Comme si lui aussi était sorti de ses gongs sans pouvoir s’en empêcher et que maintenant il regrettait. Non, ce n’était pas ça, il ne semblait pas empli de regrets mais bel et bien perdu. A quoi pensez-vous, Monsieur Wolk ?
La jeune femme aurait très bien pu répondre par elle-même à cette question en pénétrant son esprit, mais il était hors de question qu’elle le fasse. Sa capacité ne devait lui servir que dans des situations urgentes et critiques, et puis surtout, vu ce qu’il venait de se passer à l’instant d’avant, elle n’avait pas vraiment envie de jouer à la liseuse d’esprit pour le moment. Encore moins pour pénétrer dans la tête de ce pauvre garçon qui semblait traîner son lot de casseroles.
Ainsi, malgré sa curiosité et l’envie de demander au jeune artiste si tout allait bien afin d’apaiser définitivement les tensions entre eux, elle fit le choix de battre en retraite. Elle descendit quelques marches en arrière, ne détournant pas son regard de l’être qui se trouvait face à elle.

- Passez une bonne journée, Monsieur Wolk. Et j’espère que vous percerez un jour dans le monde de l’art.

Elle secoua la tête avec un léger sourire désolé et se retourna définitivement avant de dévaler les marches restantes. Elle manqua de chuter une nouvelle fois à cause de la marche branlante mais se rattrapa au dernier instant, et ainsi, elle fila en direction de l'arrêt de bus sans se retourner, la tête pleine de questions qui resteraient sans réponse.
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Ven 12 Mar - 16:03 (#)

Les grandes âmes se rencontrent
rayna ft. ozios



     Comme un ballon de baudruche se dégonflant en une poignée de secondes, la jeune femme semblait reprendre son calme, si rapidement que cela décontenança Ozios. Son regard était redevenu gêné et son visage s’était refermé. Elle le regardait, mais la rage avait subitement disparu de ses traits.

Lorsqu’elle fit un pas en arrière, le danois fit de même, instinctivement. L’étrangeté de la situation emplissait l’air entre eux, et si la douleur recommençait à s’installer peu à peu dans son crâne, elle était bien moins présente que quelques minutes auparavant. La jeune femme était en train de s’éloigner, et se noyait de nouveau dans un flot de paroles en descendant les marches. La sensation qu’il avait éprouvée se dissipait peu à peu, laissant son coeur vide et âcre. Il fronça les sourcils.

- Je…

Je suis désolé, brûlait-il de dire. Mais il est en était tout simplement incapable. Les mots étaient comme bloqués dans sa gorge, à l’orée de ses lèvres, incapables de résonner dans l’air environnant. La colère avait été remplacée par un sentiment de solitude insupportable, et alors que l’inconnue s’éloignait peu à peu, Ozios se tourna à son tour, et se réfugia dans son atelier.

Appuyé contre la porte fermée, il ferma les yeux. Si fort que des figures apparurent derrière ses paupières. Il passa une main sur son visage et se redressa, rejoignant son tabouret où il s’installa dans un silence assourdissant. Il ne comprenait pas ce qui venait de se produire. Il avait été énervé, tellement énervé qu’il en avait presque perdu le contrôle, puis, à peine quelque secondes plus tard, il avait ressenti un épanouissement tel qu’il avait été à deux doigts de s’excuser. Respire, se dit-il, attrapant son pinceau. - Cette Psy est sûrement rentrée dans ton crâne.

Avait-elle réellement pu pénétrer son esprit? L’idée paraissait impossible. Elle était restée impassible, et si elle avait paru aussi énervée que lui, Ozios n’avait pas lu de peur dans son regard. Or, il était persuadé que c’était ce qu’il y aurait trouvé si elle avait pu lire en lui comme dans un livre ouvert. Etait-ce possible qu’elle ait réussi à manipuler ses pensées? Ozios n’était plus sûr de rien.

La seule chose dont il était certain, c’était qu’il était hors de question qu’il donne une de ses oeuvres à la charité. Le danois avait suffisamment à faire de son côté pour se soucier du sort des autres. Se montrer charitable lui paraissait aux antipodes de son essence; il n’en avait pas envie. La plupart du temps, faire du mal lui donnait plus de plaisir que répandre le bien. Il était né pour ça. Et, au delà des raisons de sa venue au monde, il avait emprunté le chemin du chaos au cours de sa vie, par les multiples choix qu’il avait faits et qui l’avaient mené jusqu’ici.

Perdu dans ses pensées, Ozios ne s’était pas rendu compte qu’il était en train de peindre. Subitement, il trempa son pinceau dans la peinture et étala une traînée de rouge sur sa toile. Peu à peu, une forme se dessina sous ses doigts. Puis une autre. Pour la première fois en plusieurs semaines, Ozios passa la nuit à peindre, emporté par son inspiration.

Et au petit matin, une nouvelle oeuvre était née.  





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