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Witches Everywhere - Helena & Victoria

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Anonymous
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Mar 1 Mar - 21:23 (#)


Witches Everywhere
Helena & Victoria
People lie.

Un autre soir à l'hôpital de Shreveport. L’endroit dégage toujours ce truc étrange, que Victoria n’arrive pas bien à nommer. Une atmosphère rance, un ton lugubre, une froideur. Les hôpitaux sont toujours hantés de la souffrance de celles et ceux qui en ont arpenté les couloirs ; mais ce soir, le sentiment est encore plus fort. Ou peut-être est-ce que ce soir, ça pèse un peu plus sur les épaules de Victoria, peut-être qu'elle n'est pas d'humeur à supporter ce qu'elle supporte d'habitude, ou moins bien. Chaque fois qu’elle vient ici, Vicki se rend compte de la cruauté du système de santé américain. Les patients sont souvent en détresse, et elle fait ce qu’elle peut pour les aider avec du matériel daté ou inexistant, et un personnel bien trop peu fourni. Le manque de moyens est bien souvent compensé par la volonté sans faille des soignants. Parfois, ça ne suffit pas. Pourtant, Vicki revient, inlassablement, quand son emploi du temps le lui permet. La jeune femme a tendance à s’éparpiller, y compris dans ses activités bénévoles, et l'hôpital ne la voit pas aussi souvent que certains le voudraient. Mais elle est incapable de ne pas donner un peu d’elle-même à tout le monde. Alors ils prennent ce qu’ils peuvent prendre.

Et ce soir, ils sont bien contents que l’élève infirmière soit là. Il y a plus de monde que d’habitude, et certains patients sont bien agités. Un, notamment. Un John Doe, comme on les appelle ici. Il n’a pas voulu donner son nom. Parce qu’il est recherché par la police, parce qu’il ne s’en souvient pas, parce que la drogue dans son organisme l’empêche de penser correctement. Peut-être un peu des trois. Vicki l’appelle donc « monsieur », bien diligemment. Alors qu’il est franchement désagréable.

Lorsque le médecin entre dans la pièce, Victoria lui adresse un sourire sympathique mais emmerdé. Le patient n’est pas coopératif et ça fait dix minutes qu’elle essaie de faire une prise de sang, sans succès.
« Bonjour docteur. Désolée de vous déranger, mais monsieur est très agité et j’ai besoin de votre autorisation pour le mettre sous sédatifs... »
Le mettre sous sédatifs et l’empêcher de me pourrir le reste de ma soirée. Elle ne le dit pas. Mais ses yeux et son attitude doivent le crier pour elle. Victoria aime son métier, et elle n’a que respect et sollicitude pour les patients qu’elle traite. Mais parfois, le poids de ce que les patients apportent avec eux est lourd.
« Non, pas de sédatifs ! Vous allez me faire du mal ! », crie le John Doe
« Je vous ai déjà dit qu’on ne vous ferait aucun mal. On veut juste vous soigner », répond Vicki, toujours le sourire poli aux lèvres mais le ton légèrement agacé.
« Je ne vous crois pas. Vous êtes une sorcière. », dit-il. Avant que Victoria ait pu réellement réagir, il se tourne vers le médecin. « Vous aussi. Toutes les deux des sorcières. »
Vicki se tourne à son tour vers le médecin. Porter, c’est son nom. Helena Porter. Elle vient fréquemment, ce n’est pas la première fois que Vicki la croise ici. Elle est encore en études, mais de ce que la jeune australienne a vu, c’est un bon médecin. Elle fait bien son métier et elle n’est pas horrible avec les patients. Ca la place sur de bonnes bases aux yeux de Victoria. Par contre ce qui est sûr, c’est qu’elle n’est pas de l’Église Wiccane. Et que Victoria ne l’a jamais croisée dans des discussions avec le Bazaar. Aucune raison de la classer dans la case des sorcières. Et aucune raison qu’Helena place Victoria dans cette case non plus. La jeune apprentie prend un grand soin de ne pas révéler sa nature. Les évènements de Samain 2019 ont rendu assez dangereux d’assumer son statut d’arcaniste, à Shreveport. Les personnes hostiles sont plus nombreuses, et plus en colère. Sortant sa plus belle poker face, Victoria se contente donc de hausser les épaules.
« A priori, délire induit par la drogue. Il dit des conneries depuis qu’il est arrivé. »
Et puis, techniquement, elle n’est pas une sorcière. Elle est mage. La nuance est importante. En tout cas pour elle. Mais elle se gardera bien de faire une leçon sur les traditions magiques ce soir.

by eden memories
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Anonymous
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Jeu 3 Mar - 13:58 (#)



Witches Everywhere
Shreveport Hospital, feat. Victoria Osborne


I
l pleut dehors. Depuis un long moment déjà le ciel a revêtu sa cape mauve et pâle marbrée de nuages menaçants et prêts à faire fondre le déluge sur la ville que le soleil a commencé à abandonner. Dans les couloirs de l’hôpital, les bips artificiels des machines se mêlent aux râles douloureux des patients et aux discussion discrètes du personnel soignant. L’atmosphère a tout pour être lugubre, mais tant qu’il y a du bruit, il y a de la vie. C’est sans doute plus naïf qu’optimiste, mais à cette heure où les visites ne sont plus permises, que reste-t-il d’autre à toutes les âmes que renferment ces murs ? Cà et là, les vociférations d’un commentateur enthousiaste à travers les haut-parleurs d’une télévision couvrent le son délicat des impacts de l’eau contre les vitres et la lumière de l’écran éclaire d’une lueur mouvante les chambres des amateurs de ces sports si exotiques pour une Britannique expatriée telle que toi.

Tu pensais avoir fini ta longue, longue journée quand ton bipeur sonne, juste devant ton casier. Enchaîner les gardes de nuit aux urgences, les journées dans ton service et les soirées d’astreintes pour les hospitalisations ne te laisse que très peu de temps pour ne serait-ce que songer à te reposer. Et pourtant, c’est la voie que tu as choisie ; alors tu souffles et tu reposes le cadenas que tu avais à peine commencé à manipuler. Tu prends une seconde pour puiser dans cet éther impalpable qui semble t’entourer par moments le courage de sortir du vestiaire et voler à la rescousse de tes collègues.
 
Le blanc immaculé de ta blouse et le bruit de tes petits talons gravissent un étage et filent discrètement le long des corridors désertés avant d’arriver finalement à bon port. La chambre n’est pas difficile à trouver ; il faut dire que le patient qui l’occupe semble s’évertuer à annoncer sa présence à tout le palier.
Tu franchis le pas de la porte et l’infirmière te salue en t’exposant efficacement son problème. Tu devines aisément son soulagement en te voyant et toute la frustration que ce monsieur a fait grimper en elle. Ton visage, toi, reste impassible et toujours orné d’un léger sourire amenant autour de toi une sorte de bulle de sérénité.
 
- Bonsoir, mh… Victoria, c’est ça ?
 
Tu lui adresses un court instant un sourire plus franc. A vrai dire, tu ne la connais que très peu. Elle a l’air d’avoir ton âge et tu sais qu’elle est appréciée par ses pairs, mais tes connaissances à son sujet s’arrêtent là. En attendant, tu déportes ton attention sur votre patient tonitruant alors que ta collègue et lui poursuivent leur dialogue de sourds. Tu finis par trouver le bon moment pour prendre la parole à nouveau et tenter d’user du calme de ta voix pour apaiser l’agité.
 
- Bonsoir monsieur, je suis le docteur Porter. Tout va bien se passer, on ne va pas vous endormir, seulement tenter de vous relaxer un peu, d’accord ?
 
Tu attrapes la fiche du patient accrochée au bout de son lit sans vraiment porter attention à sa réaction face à ton accent cockney à couper au couteau ; il paraît assez évident que cet homme ne vous laissera rien faire avant qu’il ne se soit calmé, que ce soit de lui-même ou grâce à un petit coup de pouce chimique.
L’infirmière te livre son avis sur votre patient, mais tu restes silencieuse quelques instants. Tu réfléchis certes à quelle substance utiliser au vu du cas et de l’état de l’homme qui tente tant bien que mal de se débattre, mais un détail te chiffonne.
 
- Vous pouvez lui donner 1mg de midazolam ; s’il fait usage de drogues mieux vaut ne pas utiliser d’opiacés.
 
Tu poursuis sur le ton de la plaisanterie pendant que Victoria se charge d’injecter le produit indiqué dans la perfusion.
 
- Monsieur n’a peut-être pas tort. J’ai eu un copain magicien, il m’a appris quelques tours de cartes assez impressionnants je dois dire.
 
Une histoire qui n’a pas duré très longtemps ; le pauvre garçon n’a pas très bien supporté ta fâcheuse manie de ne jamais donner de tes nouvelles à quiconque pendant des périodes plus ou moins longues. Quoi qu’il en soit, tu jettes un dernier coup d’œil à la plaque que tu tiens en main avant de la reposer, songeuse. Tu t’approches alors un peu de la jeune infirmière pour pouvoir parler à voix basse, de sorte que le principal concerné de vous entende pas.
 
- Il a été admis il y a quelques heures maintenant, si la drogue était la cause de son délire il devrait à nouveau être lucide. Le problème doit-être ailleurs, peut-être neurologique.
 
Peut-être, ou peut-être pas. Quelque part dans ton cerveau, un peu à l’écart de ta conscience professionnelle, un petite lumière clignote : et si ce délire n’était pas qu’un délire ? Tu n’as pas le choix, tu dois interroger le patient. Par chance, les effets du sédatif se font déjà observer et son agitation est mise entre parenthèses pour un moment. Réfléchissant d’abord à comment vérifier ton hypothèse, tu t’approches ensuite de lui, restant tout de même à quelques dizaines de centimètres de distance par précaution.
 
- Monsieur, avez-vous vu d’autres sorcières aujourd’hui ? Comment arrivez-vous à les reconnaître ?

Tu ne pensais pas que le cas de ce soir aurait un potentiel aussi intéressant. Toujours flegmatique, tu ne montres rien de la curiosité qui te démange, mais contre la fenêtre, la pluie semble battre de manière bien plus intense depuis que tu as posé les yeux sur ce dossier.

CODAGE PAR JFB / Contry.
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Anonymous
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Dim 3 Avr - 15:33 (#)

Docteur Porter. Une recrue à fort potentiel, d’après les bruits de couloir que Victoria reçoit assez fréquemment. Les infirmières sont souvent au courant de tout, elles ont des yeux et des oreilles partout, et une sacrée capacité à communiquer entre elles. Des médecins, l’hôpital de Shreveport en a vu passer, des tas. Certains qui restent, la plupart qui viennent et repartent aussitôt qu’ils le peuvent pour aller vers des contrées plus verdoyantes. Moins humides. Moins étranges. Mais Helena Porter, elle a l’air partie pour rester, et ce serait une bonne chose. Les infirmières l’aiment bien. Elle est étrange, mais efficace. « Etrange comment ? » avait demandé Victoria un jour. « Je sais pas. Etrange » avait répondu l’infirmière en chef. « En plus de son accent à couper au couteau. Ne le prend pas mal, le tien est bien mieux », avait-elle ajouté, avec un sourire. Vicki n’avait pas cherché à creuser la question. Beaucoup de monde était étrange, à Shreveport. Elle en savait quelque chose.

Il se dégageait du médecin une force tranquille, ce soir. Plus tranquille que Victoria, en tout cas. La jeune femme avait encore des difficultés à gérer les patients agités. Quelque chose chez eux la renvoyait à des choses qu’elle n’aimait pas ressentir ou se rappeler. Mais le Docteur Porter lisait le dossier de l’homme sans sourciller, et prescrivit le sédatif de la même manière. Avec une pointe de soulagement, Victoria l’administra, et l’homme sembla instantanément se calmer. Les médicaments font des merveilles.

- Monsieur n’a peut-être pas tort. J’ai eu un copain magicien, il m’a appris quelques tours de cartes assez impressionnants je dois dire.
Victoria sourit timidement au médecin. Elle le prenait avec humour ; c’était tant mieux. Certaines personnes avaient plutôt tendance à se tendre à la mention de sorcières, ou de tout ce qui touchait à la magie et au surnaturel. Surtout ces derniers temps. Après Samain, la magie n’était pas tenue en très haute estime par une partie des habitants de Shreveport. Et pouvait-on vraiment leur en vouloir ?

- Il a été admis il y a quelques heures maintenant, si la drogue était la cause de son délire il devrait à nouveau être lucide. Le problème doit-être ailleurs, peut-être neurologique.
« Je demande une IRM ? », demanda Victoria. Elle ne demandait qu’à quitter cette chambre et s’intéresser à d’autres patients. Des patients qui seraient moins agités, plus polis, voire même gentils, on pouvait toujours espérer. Mais le Docteur semblait ne pas en avoir fini avec la situation.
- Monsieur, avez-vous vu d’autres sorcières aujourd’hui ? Comment arrivez-vous à les reconnaître ?
L’infirmière haussa les sourcils. C’étaient habituellement des questions qu’elle voyait posées par les psychiatres de l’hôpital, quand il fallait évaluer si le patient devait être admis. Généralement, les médecins classiques s’intéressaient très peu aux divagations des patients. Et la réponse de cet homme n’allait probablement pas donner la moindre piste sur le diagnostic. Mais trop tard, la question était posée, et Victoria ne pouvait pas décemment s’éclipser à ce stade.

« Je m’en souviens... », marmonna le patient, bien sonné par le sédatif. « L’année dernière... », continua-t-il, et le sang de Victoria se glaça. Une partie d’elle se doutait de ce qu’il allait dire. L’autre espérait qu’elle se trompe. Dans tous les cas, il était trop tard. Elle n’avait aucun moyen de le faire taire.
« A Halloween. Vous étiez là. Avec eux. Sorcière. », dit-il d’une voix éteinte, et il tourna la tête vers Victoria. L’étudiante fit de son mieux pour garder un air neutre, mais en elle, la peur montait. Ce n’était pas la première fois qu’elle était reconnue comme étant sur les lieux de la catastrophe de Samain. Jusqu’ici, personne n’avait fait preuve de colère ou d’agressivité envers elle. C’en était presque inquiétant, d’ailleurs. Les habitants de Shreveport avaient encaissé ce qui s’était passé à Samain bien mieux que les membres de l’Église Wiccane. Trop bien. Et l’implication de Vicki dans l’Église avait réussi à rester discrète jusqu’ici. Elle n’avait pas été sur le devant de la scène. Elle était dans l’ombre, responsable des jeunes apprentis qu’elle n’avait au final pas su protéger. C’était la première fois qu’elle se trouvait accusée frontalement d’être une sorcière sur la base de sa présence à Samain.

Elle se tourna vers le Docteur, guettant une réaction adverse. Et avant de pouvoir laisser l’homme continuer, elle haussa les épaules.
« La moitié de Shreveport était là-bas », dit-elle avec un sourire qui se voulait amusé. « Ca fait un sacré paquet de sorcières. Vous y étiez, vous aussi ? »
Elle n’aimait pas parler de Samain. Mais elle pourrait faire une exception ce soir, si cela lui permettait de se sortir de cette situation.
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