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Neverwhere + Kiernan Ata'Halne

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Anonymous
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Dim 4 Juil - 6:25 (#)

Ça n’arrêtait décidément pas d’impressionner Rory, ces températures complètement dingues en plein hiver. Il savait qu’il voyait la météo du coin avec ses yeux d’Irlandais habitués à quatre saisons bien distinctes. Mais une journée comme celle-là, qui lui offrait du 14 degrés Celsius sur le thermomètre malgré le ciel couvert de nuages lourds et légèrement grisonnants alors qu’ils étaient en plein début janvier, ça le laissait sans mots. Il avait décidé de ne pas passer sa journée à la maison, pour le coup, surtout qu’Ashley allait y passer une partie de la sienne. Mieux valait éviter de jeter de l’huile sur le feu. Même lui en était conscient. Alors il avait soigneusement refermé la porte de sa chambre, s’assurant qu’on n’y entrerait pas pour défaire quelques cartons pendant son absence, il avait enfilé une veste chaude et doublée, parfaite pour l’automne, puis avait quitté la maison avec, sous le bras, son dernier guide des plantes de la Louisiane.

Dans ses poches, le strict nécessaire : quelques cartes d’identité et de paiement, son cellulaire qui servirait à prendre le bus et ses clés de maison. Dans son sac à dos, de quoi passer un bon moment en forêt tout en évitant le pire. Il sortait préparé. Il comptait s’éloigner de la ville pour découvrir un peu. Il avait crié un truc du genre, peut-être encore plus vague, à Ashley avant de claquer la porte pour ne pas avoir à entendre la réponse, qui aurait peut-être plutôt été une question légitime. Il n’était plus un enfant, alors ils pouvaient bien se plaindre, sa mère et lui, mais s’il décidait de partir toute la journée comme là, il n’avait qu’à dire qu’il partait toute la journée et de ne pas l’attendre. Ce qu’il avait fait ! Il avait effectivement quitté la ville. C’est avec Google map qu’il avait trouvé la zone boisée au sud de Shreveport. On explore comme on peut, hein… C’était l’époque de Dora, après tout.

Il y était depuis au moins deux heures, récupérant des échantillons de plantes qu’il annotait soigneusement et qu’il glissait dans des ziploc, qui eux-mêmes terminaient leur route dans son sac à dos.Quand il le pouvait, il récoltait aussi des graines. Toujours en prenant bien soin de ne pas tout arracher sur son passage. Rory était quand même écoresponsable. Il venait tout juste d’apercevoir une sorte de fleur particulièrement jolie, très délicate et pourtant très grosse, qui ferait le plus grand plaisir de sa mère. Il en a même une petite exclamation ravie. Jamais en cent ans il n’aurait cru la trouver ici ! D’ailleurs, ça lui donnait envie de bouder les serres et de se servir dans la belle forêt qu’il explorait présentement ! Il s’approche rapidement de la fleur tout en prenant grand soin à ne pas écraser tout sur son passage… et au moment où il allait l’atteindre, quand il ne lui reste que quelques pas pour y arriver, il entend soudainement une exclamation qui le glace sur place.

Le sang de Rory ne fait qu’un tour dans ses veines alors qu’il pile net avant d’arrivée à l’objet de sa convoitise. Il se retourne vers la source du bruit. Aussitôt, un vent léger s’élève, portant à son nez le parfum d’une femme…

« Qui est là ?! », s’exclame Rory, sa voix plus aiguë qu’il ne l’aurait aimé. Il se racle d’ailleurs la gorge, réussissant à avoir honte même au milieu de sa peur. Peut-être parce qu’il savait maintenant qu’il s’agissait d’une femme… Ce qui était sûrement bête, hein. Mais il ne pouvait pas avoir halluciné cette voix… Elle venait d’une zone particulièrement dense. Rory la fouillait du regard sans savoir que ce qu’il ne voyait pas, c’était une grande clairière qui l’aurait complètement prise au dépourvu. Une clairière qui protégeait la femme… et la Black Gamecock qu’il convoitait… « Je sais que vous êtes là. Là. Juste là… »

Son accent irlandais paraissait plus que jamais, exacerbé par l’angoisse. Lentement, son regard fait le point dans une direction précise. Le parfum lui provenait de là. Le vent aussi, notez bien… Pratique, hein.

« Qu’est-ce qu’il y a ? Je sais que c’est une forêt publique… »

Mais il était incertain, malgré tout. Il y avait sûrement quelque chose qu’il ignorait et cette présence, qui lui glacerait le sang tant qu’elle ne se montrerait pas, était sûrement liée à ça...
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Anonymous
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Dim 4 Juil - 17:29 (#)


 
Neverwhere

Rory - Kiernan



‘Seule’ au centre du Caern, Kiernan s’était assise à même le sol de la clairière. Il n’y avait que Senu pour lui tenir compagnie, perchée et silencieuse sur l’une des pierres centrales. A demi-présente, sa concentration était exacerbée par le savant mélange d’échinacées, de lauriers et de grandes aunées séchées qu’elle venait l’allumer. Soufflant sur la flamme de son longue allumette pour l’éteindre, elle observait les pétales pourpres et jaunes se consumer à même son mortier en pierre usé par le temps et les nombreux usages. La fumigation s’élevait lentement à mesure que le brasier prenait. Gênée par la présence du vent, la chamane joignait ses mains en un u pour diriger la fumée vers son visage penché au-dessus du mortier. L’odeur âcre naturelle de la fumée prenait une fragrance délicate et subtile de plantes. Un dosage maitrisé permettait à chaque plante d’imposer ses effluves sans masquer celles les autres. Contre toute attente, le laurier n’était pas une alliée facile à utiliser. Fragile quand elle était séchée, son odeur demeurait très forte contrairement à ses voisines. Il fallait faire preuve d’une grande minutie et beaucoup de savoir-faire pour éviter le surdosage et limiter les effets déjà puissants du laurier. Dix ans d’apprentissage et de travail précédaient Kiernan. Son savoir était celui de son père, lui-même l’ayant acquis du sien et ainsi de suite depuis des générations Ata’Halne. Le chamanisme était une véritable histoire de famille et la sienne était reconnue en sein des tribus Alaskaiennes.

Fière de ses racines mais devant trouver sa voie, la jeune femme avait fait le choix du départ, laissant le clan Kùkhhittàn aux mains de son frère jumeau. Après une longue route à travers rencontres et épreuves, la Vargamor avait trouvé sa place au cœur de la Meute, soutenue par l’Ulfric et la majorité des loups devenu sa famille. Aujourd’hui, elle offrait ses dons et sa connaissance sans attendre la moindre contrepartie de ses comparses. Telle était son rôle auprès de la meute et des esprits de la Nature. Guidée par ses ancêtres et des Munins, la demoiselle était venue pour renforcer les protections du Caern, et du territoire de la meute.

Humant les effluves, Kiernan ramassait une pincée de terre sacrée, la versant dans son mortier alors que ses sens s’ouvraient d’avantage à son entourage. L’ésotérisme de cette terre liée à sa fumigation l’aidait à percevoir avec plus de clarté les choses. Ses yeux noirs voyaient se dessiner autour d’elle le contour des esprits présents, de plus en plus nets à mesure que son esprit s’ouvrait à sa transe. Ses oreilles entendaient le chant du vent, jouant du feuillage hivernal des sapins aux alentours de la clairière. Par moment, une légère bourrasque froide balayait le Caern. Elle ne suffisait pas à la faire frissonner, à la déconcentrer. Enfant de l’hiver, la Vargamor avait vu le jour sur les terres d’Alaska, la rudesse du froid elle y était accoutumée et les hivers de Louisiane n’étaient pas comparables à ceux qu’elle avait vécus sur la bande côtière de Juneau.

En quelques secondes, une vieille femme voutée était assise en face d’elle, de l’autre côté du mortier. Son visage parcheminé reflétait la sagesse et  la bienveillance. La silhouette spectacle était celle de Tyee, son ancêtre de quelques générations en arrière. Une femme ayant tenue le même rôle que le sien des siècles en arrière. Kiernan se tournait souvent vers elle en période de trouble et d’interrogation tant sa sagesse et ses conseils étaient avisées, toujours impartiaux et justes. Un murmure d’outre-tombe et un craquement de branches suffisaient à rompre le silence. Les visages des esprits se tournaient tous vers l’Est, joint à la chouette qui en faisait de même. ɳoʋѕ ɳɛ ѕoɱɱɛѕ pɑѕ ѕɛʋlѕ intimait Tyee avait de disparaitre aussi vite qu’elle était apparu. Le petit petit-duc nain prit son envol pour quitter la clairière tandis que la demoiselle se levait, le regard portait vers l’Est également. Le pas léger, la jeune femme traversait le Caern, tapotant ses fesses pour retirer les traces de terre coincée dans le tissu de sa parka. Trainant ses bottes jusqu’à la lisière de la clairière, Kiernan observait l’intrus, dissimulée de l’autre côté de sa barrière. C’était un garçon très jeune, entre la fin d’adolescence et début de l’âge adulte.

Etait-il perdu ? S’était-il enfui de chez lui au vu de son sac à dos ? Ou bien, il était juste d’une nature aventureuse ? Quoique puisse être ses raisons, il n’avait rien à faire ici et la Vargamor ne comptait pas le laisser faire un pas de plus sur le territoire de la Meute. Ѵɑ ɫ'ɛɳ. lui soufflait une voix perdue dans le souffle glacé du vent. Le garçon se figeait et faisait volteface. Rien. Son ton trahissant sa peur et ses questions restaient sans réponse. Son aura dévoilait aux yeux de Kiernan sa nature non-humaine. Il n’était pas un humain, ni totalement un arcaniste. ‘Juste’ une personne perdue entre deux eaux. Les battements d’ailes silencieux, Senu se posait sur la branche d’un sapin derrière lui, son hululement perçant le silence imposait par sa crainte et son angoisse. Attendant qu’il se retourne vers la chouette, la Tlingit profitait de la diversion pour sortir de la bulle magique, prenant de la distance du Caern pour s’approcher du garçon. Seul un pas l’éloignait du jeune homme, elle faisait barrage entre lui et l’iris de Louisiane. « Es-tu perdu ? » demandait-elle d’une voix aussi douce que calme, elle lui adressait un sourire bienveillant, parfaitement conscience que son apparition de nulle part et cette soudaine proximité soulevaient d’avantage de question. « Il est dangereux de se promener aussi loin du sentier. »

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Anonymous
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Ven 9 Juil - 15:49 (#)

Rory la voit enfin. Il tique légèrement. Comme s’il ne s’était pas attendu à cette vision et pourtant, il ne s’agissait vraiment que d’une femme, ce qu’il avait déjà deviné. Les arômes qui l’accompagnaient n’étaient pas que celles de son parfum et il se demandait ce qu’elle pouvait bien faire seule au milieu de la forêt en ce moment même. Pas qu’il poserait la question. Ça ne le regardait pas… Et tant qu’elle ne tenait pas un couteau avec les mains ensanglantées, il prenait toute situation qui se présentait à lui ! D’ailleurs, il est surpris. Il y a clairement une différence entre le ton qu’elle emploie pour s’adresser à lui et la posture qu’elle a pour l’empêcher d’avancer davantage. C’était ce à quoi elle s’employait, oui… il en était sûr. Il penche légèrement la tête sur le côté, comme pour mieux l’étudier. Mais il n’en tire rien.

« Non, non. Je ne suis pas perdu. », assure le jeune homme tout en glissant une main dans la poche de son jeans. C’est là qu’il l’avait laissée la dernière fois qu’il l’avait consultée… et il en sort donc une boussole. Lourde, elle était de bonne qualité et son aiguille n’hésitait jamais à lui montrer le nord. Mais la vérité, c’est qu’il ne s’orientait pas qu’avec la boussole. Oh, ça aurait pu être mieux… Il n’était pas assez versé dans ces choses pour être irréprochables. Mais le vent lui portait des informations quant à la civilisation qu’il y avait dans la direction d’où il venait. Ou qu’il n’y avait pas… « Je voulais juste voir cette fleur. »

Ce disant, Rory a un signe de la tête pour la Black Gamecock qu’il convoitait.

« Il n’y en a pas d’aussi impressionnantes chez moi. Je voulais de quoi en faire une bouture. », explique-t-il. Non, il ne lui devait pas d’explication, quelles qu’elles soient. Mais à 18 ans, ça faisait longtemps qu’il avait passé le stade adolescent qui consiste à mettre tout le monde à l’épreuve. Lui fournir cette explication ne lui pose pas de problème. Par contre, il réalisait bien qu’il était toujours anxieux par la présence non-attendues de cette femme pile où il voulait aller… Ce qu’elle ajoute n’aide en rien. « C’est un conseil ou une menace ? Juste pour être sûr… »

Parce qu’il pouvait voir en quoi ça pouvait être un peu des deux et il avait une forte préférence, présentement ! Bref, inutile de rester là à attendre la mort… Rory a finalement un sourire pour la femme.

« Je m’appelle Rory O’Hara. », se présente-t-il, invitation de convenances à en faire de même de son côté à elle. « Ça fait plaisir de croiser quelqu’un qui apprécie aussi la nature à sa juste valeur. »

Parce que ça devait être le cas pour qu’elle vienne se promener dans le coin. Habillée comme ça en plus. Elle avait un petit air hippie qui lui plaisait beaucoup, en tout cas !
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Anonymous
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Dim 25 Juil - 19:48 (#)


 
Neverwhere

Rory - Kiernan



Le jeune homme n’affirmait ne pas s’être égaré. Elle ne savait pas comment prendre cette information. Devait-elle s’inquiéter qu’il soit arrivé jusqu’ici ? Ou bien croire à un concours de circonstances  une coïncidence. Dans tous les cas, elle ne pouvait pas le laisser progresser d’avantage. Il allait devoir rembourser chemin. Comme pour confirmer ces dires, l’inconnu sortait une boussole de sa poche. Un aventurier donc ? A sa façon. Curieuse, Kiernan s’interrogeait tout de même sur la raison de sa présence. Il y avait de nombreuses raisons de venir en forêt. Aussi bien pour faire une randonnée comme faire la cueillette hebdomadaire des plantes médicales. Cependant, aujourd’hui l’attrait pour la nature n’était plus le même qu’il y a cinquante ans. Le commun des morts ne prenait plus le temps de s’arrêter profiter des merveilles de la nature. Dorénavant, seuls compté le confort d’une vie de possession matérielle et de compte en banque fourni. Les gens ne vivaient que pour assouvir leurs désirs majoritairement égoïstes et sans considération pour leur environnement et la nature. Même les surnaturelles se laissaient de plus en plus tenter par la modernité de l’époque, la technologie, la surconsommation. L’essentiel devenait futile, et le futile essentiel. Malgré tout cela, Kiernan ne vivait pas comme une femme moderne. Malgré son téléphone portable acheté pour faire plaisir à Levy, elle vivait toujours selon les préceptes de son peuple. Du moins autant que faire se peut.

Quant à la présence du garçon. Il désignait d’un signe de tête une direction, affirmant qu’il souhaitait juste voir cette fleur. Par reflexe, Kiernan tournait la tête vers la direction indiquée. C’était un iris de Louisiane. Elle était reconnaissable par sa taille et ses pétales violets, tendant vers le bleuté, ornés d’une tige légèrement jaune. Elle était d’une belle envergure et attirait le regard, pour sûr. Malheureusement pour lui, elle était bien trop proche de la barrière, il n’était pas question qu’il s’en approche, ne serait-ce que fut pour la sentir. Reportant son attention au garçon, la jeune femme souriait à son explication. « Je comprends qu’elle t’ait attiré l’œil. C’est un beau spécimen que l’on ne retrouve pas dans tous les champs et forêts. » Dans son dos, Senu quittait la branche à quelques mètres pour les survoler et se poser silencieusement sur l’épaule de la chamane. Les serres s’enroulant autour des mailles de sa parka, la chouette naine fixait le garçon de ses yeux ronds et sombres. Quand il faisait mention de menacer, la Tlingit haussait les sourcils, surprise. Elle lui adressait un sourire doux et rassurant  « Un conseil uniquement. Je ne souhaitais pas te faire peur. » Elle aurait  pu pour le faire fuir. Lui dire que des animaux sauvages trainaient dans les environs, ce qui était vrai. Mais ces informations n’étaient pas officielles. Elles ne sortaient de ‘nulle part’ et il serait plus étrange et soupçonneux de l’annoncer de but en blanc. Ceci étant dit, il fallait être bête pour ne pas craindre, ni se douter que des prédateurs souillonnaient le bayou.  

Quand il se présentait, elle tendait la main dans sa direction, faisant teinter les breloques à ses poignets. « Je suis ravie de faire ta connaissance Rory. Je m’appelle Kiernan Ata’Halne. » Elle lui serrait la main sans trop de fermeté. Petit à petit, elle se détendait, affichant son moue bienveillante habituelle. « Tu viens souvent ici ? Dans le bayou j’entends. Comme je disais, c’est dangereux de se promener dans le coin, on peut se perdre facilement ou tomber sur des alligators ou des sangliers. » Et des loups. Mais elle se taisait sur ce détail. L’observant, elle remarquait sa douce, mais trouble, aura jaunâtre. Elle arrivait à la conclusion qu’il n’était pas un humain lambda, un arcaniste surement. Soupirant en peu comme si elle était dépitée, elle ajoutait. « Des plus dernièrement, nous avons retrouvé des piège à ours ensanglanté. Maudits braconniers … » Ce serait bête, et très douloureux, de se prendre le pied dans l’un de ces mâchoires de fer. Il serait encore plus bête d’en sortir vivant pour mourir du tétanos deux semaines plus tard. Mais avec la chamane à ses côtés, le jeune Rory n’aurait pas à craindre ce genre problème.


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Anonymous
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Jeu 12 Aoû - 5:59 (#)

Un sourire étire les lèvres de Rory alors que la femme semble tout à fait comprendre son attrait pour la fleur. Généralement, on tournait plutôt un regard critique vers lui avant de se moquer, parfois gentiment, parfois moins. Un jeune homme à peine majeur qui s’intéressait à la botanique ? Ça semblait être une vision aussi exceptionnelle qu’une licorne pour certains. Pas pour elle, de toute évidence et il en est franchement soulagé. Pour une fois, il ne se sentait pas comme un alien dans le regard d’un autre. Certes, il y avait différences pires. Mais pour certaines des siennes, il avait peut-être la sensibilité exacerbée à ce niveau. Il était différent. Botanique mise à part. Et ça lui posait quelques cas de conscience dont il ne ferait pas l’étalage devant une parfaite inconnue, toute aussi charmante semble-t-elle être.

Il était en train de se croire que cette rencontre n’était finalement pas aussi bizarre qu’elle lui avait semblé aux premiers abords lorsque soudainement, un bruissement dans une branche lui fasse relevé les yeux. Et ce qu’il voit dans les prochaines secondes est si inattendu que ça lui prend un moment pour que son cerveau analyse correctement ce qu’il avait sous le regard. Une chouette naine, s’il ne se trompait pas, venait de trouver refuge sur l’épaule de l’étrangère. Ça lui donnait définitivement l’air d’une chamane mystique diraient certains, d’une Pocahontas des temps modernes pour ceux qui ne s’étaient jamais intéressés à la véritable histoire de cette triste figure historique…

« Vous avez une chouette sur l’épaule… », fait lentement remarquer Rory, comme si la jeune femme ne l’avait pas remarqué. Il savait que ce n’était pas le cas, hein ! Mais ça l’avait sacrément saisi là ! Il observe un moment l’animal sans rien dire, se demandant encore un instant s’il ne l’avait pas rêvé. Puis lentement, son regard remonte jusqu’à celui de son interlocutrice mystérieuse. « Je ne m’attendais tout simplement pas à croiser quelqu’un ici. Vous admettrez que c’est un peu bizarre. Disons que la coïncidence est grande. Il y a quelque chose dans le coin que je ne connaissais pas ? Un bâtiment fréquenté ? »

Ce disant, il se décale légèrement sur la gauche pour jeter un coup d’oeil derrière elle, mais ne voit que le feuillage dense de la végétation locale. Une main fine lui est tendue. Rory fait un pas incertain vers elle, se demandant si la chouette allait s’envoler, puis tend la sienne pour la serrer avec fermeté. C’est Faolan qui lui avait appris, tout gamin, à ne jamais serrer la pince à quelqu’un avec une main molle ! Ça faisait partie de ces trucs presque sans importance qui vous restaient collés dans un coin de la tête toute votre vie.

« Enchanté Kiernan. C’est un joli nom. », fait remarquer Rory en signalant ainsi l’ensemble de son nom, nom de famille inclus. Il était aussi très particulier. Il n’en avait jamais entendu de comme ça et ça le rendait curieux. « Ça vient de quelles origines ? »  

Par contre, voilà qu’elle insiste sur les dangers du coin et Rory a un petit soupir. Il retire sa main de celle de la femme, acquiesçant brièvement.

« Oui. Je sais. », assure-t-il simplement dans un premier temps. Il avait l’impression que c’était sa croix ces derniers temps, les gens qui lui donnaient des conseils non sollicités. Il se crispe un peu quand il en rajoute. « J’ai fait mes recherches avant de venir ici. Je ne suis pas du coin, comme vous vous en êtes probablement déjà aperçu. »

Son accent ne passait pas inaperçu dans le coin. Il avait même vu plusieurs locaux plisser les yeux et se pencher un peu plus vers lui quand il formulait certaines phrases d’une façon qui était peu usuelle en Louisiane ou qu’il prononçait un mot avec un fort accent irlandais.

« Je veux juste cette fleur. Enfin. Pas la fleur complète. Une bouture. Je veux une bouture, pas tuer la fleur, bien sûr. Ensuite je partirai. ». Ce disant, il a un geste de la main pour l’iris de Louisiane, superbe dans toute sa gloire et qui allait être magnifique dans son jardin ! Et puis, après un moment de silence, il fait remarquer : « Vous êtes ici, vous. Avec seule défense une chouette. Je crois…? »

À qui avait-il vraiment affaire ? Ashley leur avait expliqué que Shreveport était un endroit à forte concentration de CESS après tout...
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