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ne quid nimis (elian)

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Anonymous
Invité
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Sam 23 Juil - 19:32 (#)

Ca fait trente-six heures qu'elle est partie.

Trente six heures et quelques minutes, ces mêmes minutes que tu zieutes d'un coup d'œil pour relever l'heure qui tourne, à chaque séance qui suit. Il suffit d'une inattention, et surtout d'un regard de biais, ou même bas. Commun, comme qui dirait, dans ces situations qui font ton quotidien. Il n'y en a pas beaucoup qui soutiennent facilement le regard, et celui de son propre thérapeute encore moins. S'envole ensuite le ou la patiente, laisse quelques minutes de battement, parfois trop peu, mais suffisamment pour que tu y penses encore : Rivène ne sera pas là ce soir, elle ne le sera pas demain, et tu espères qu'elle laissera le plus de temps possible couler entre vous, car tu la détestes autant que tu souffres. Nous sommes lundi, donc ; la journée file et le seul repos qui t'es accordé est celui d'un esprit qui s'occupe, sans s'arrêter.

Tu ne peines pas à laisser s'engluer dans le mal les derniers qui sont passés dans ton cabinet : bien que cela ne se ressente pas tout à fait, c'est toi qui est encroûté, et tout ce que tu souhaites est de voir les autres en faire autant. Cela te satisfait : il suffit seulement de les laisser s'épancher, sans pour autant tirer le fil qui les amènerait à une compréhension véritable du problème. Le miroir est retourné. La semaine prochaine, pourtant, ce sera bien différent, et tu pourras les aider. En attendant, tu laisses cette part de toi innommable faire son œuvre, l'intention suffisant parfois à rendre le chaos plus véritable.

Ca n'a rien d'aussi rutilant qu'un concert de violence orchestré par Baal, cependant. Le silence était parfois bien plus grave dans ces circonstances.

La dernière personne à te consulter a toutefois ton attention. Loin des pathologies demandant une médication plus ou moins lourde, le fantôme qui plane, celui avec qui tu partages un prénom. Suffisant semble t-il pour avoir mit le feu aux poudres dans l'esprit de la concernée, sa veuve, Elian Reed.
Elian que tu reçois pour la troisième fois.
Elian qui t'a été envoyée...
Par Rivène.
Même lorsque tu veux l'oublier, elle s'impose à nouveau et se fait reine.
La torture est bien présente, quelques instants avant que tu n'ouvres cette porte pour aller la chercher dans la salle d'attente. Tu ne laisseras pas cette femme aux mains de Rivène. Aujourd'hui, en tout cas, c'est ton souhait. Revanche silencieuse qui se fait providentielle : tu l'aideras.

Et vous partez en séance.

Tes ailes te font particulièrement mal, à une heure aussi avancée de la journée, sans avoir pu les libérer. Dissimulées, la douleur n'en reste pas moins présente après de longues heures passées. Elles te ramènent encore à ce que tu es, et à la frustration que cela engendre.

Et malgré tout, c'est sur Elian que tu te concentres.

Elle n'a pas le droit de te la prendre. Alors tu puises dans tes ressources pour ne rien laisser paraître : la fatigue sur tes traits, le tumulte sous le plexus. Rien.

Rien qui n'est pas assez, mais suffisant.

Elle te rapporte les choses positives de sa semaine, comme c'est de rituel. Commencer par le positif avant de nuancer vers d'autres contrées, plus tortueuses, qui méritent tout autant d'être discutées. Vous vous y aventurez. Son aura t'a renseigné depuis : il y a une fenêtre qui pourrait s'ouvrir. Parce que Mme Reed est définitivement torturée par quelque chose, qui la fait balancer d'un côté et de l'autre, alors que le cœur et les intentions sont manifestement bonnes. Quelque chose dont elle ne parle pas aujourd'hui, et dont elle ne parlera probablement jamais. La patience pourrait être gagnante en ce sens, mais tu n'y crois pas tant. Pas aujourd'hui en tout cas. Car vous étiez deux à être torturés, cette fois-là.

"Est-ce que vous auriez souhaité parler d'autre chose en particulier ?" finis-tu par dire en ôtant tes lunettes de vue, passé la trente-sixième minute. Trente-six. Encore. "Il nous reste une dizaine de minutes." précises-tu pour que la concernée se sente libre de choisir si ce quelque chose pouvait se caler sur cet intervalle. Court pour l'aborder, mais suffisant si elle en ressentait le besoin. C'était à prendre ou à laisser.
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